Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-09-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 septembre 1873 16 septembre 1873
Description : 1873/09/16 (A3,N670). 1873/09/16 (A3,N670).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558028j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
,s- ADnAe. - N° 670. PRIX Dili Numérq ; Paris iQ CENTIMES - DiPARiEMEWs 20 CENTIMES.
Mardi 16 Septembre 187&
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REDACTION - ,-, ::.-=-
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DÉPARTBMBKTM
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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advertising, agent, 13, Tavistock row, Covent Gardan.
Les abonnements pour l'ALSiCE-
LOBIIAINE Mmt accepté* au prix de
France.
On pdàg- »otaot*jra etn~ teww -les U-
Itratre8.
JO.YN,E.:.PI)';Ip'tf';
- .!
Paris, 45 septembre 4875.
Non-seulement Verdun a été évacué sa-
medi par les Allemands, maiè deux batail-
Ions du 94e de ligné ont fait aussitôt leur
entrée, aux acclamations des habitants. A
ce propos, nous devons signaler la com-
plète inexactitude de la dépêche du Times
où il était parlé de la réclamation d'un
million, pour frais postaux, qwa les Alle-
mands auraient faite à la dernière heure.
Cette information est expressément démen-
tie par là Courtier de VerdAtri. Il a eu
aucune difficulté à aplanir,par la raison
qu'il n'en a été soulevé aueune.
Le Journal èffidel contient divers dé-
cretsf'srtr' l'Algérie, où nous trouvons une
tendance regrettable à substituer dans
notre Colonie d'Afrique au nouveau ré-
gime civil , l'ancien régime militaire. Le
plus important de ces décrets autorise le
gouverneur général à suspendre l'exécution
des décrets du 24 décembre 1870 at du
20 février 1873 dans toutes les parties du
territoire où il jugera leur application
prématurée et qu'il pourra replacer tran-
sitoirement sous l'açtioh dil commande-
ment nÙtttaire: Or, il ne s'agit de rien
moins que de l'exteasion des territoires
civils en Algérie et de la division du Tell
algérien en circonscriptions cantonales.
Le : gouvernement allègue, dans les tOilsi-
dérants du décret nouveau, des défauts de
moyens pratiques et des impossibilités
qui nous paraissent assez discutables;
mais nous reviendrons, s'il y a lieu, sur
une question qui - ne manque pas, de gi a.-
vité..
Nous ne sommes pas surpris que l'U-
nion soit mécontente de M. de Falloux et
se plaigne du discours que nous analysions
hier. Elle fait, à son point de vue, précisé-
ment les mêmes observations que nous
avons faites.' « Comme M. de Falloux,
dit elle, nous attendons un gouvernement
définitif qui sera « l'œuvre d'une grande
» réconciliation nationale *, mais nous re-
grettons que M. de Falloux ait cru devoir
ne point nommer ce gouvernement, com-
JBe s'il dtSpendiCd'uncw:rice, de majorité
ou'unefaiitaisie de politique de trouver
le régime « le plus désirable » sous une
forme quelconque de gouvernement. Et il
nous parait singulier que M. le comte de
Falloux, après avoir élequemment condam-
né le provisoire, n'ait pas eu tfa meilleur
conseil à donner que celui de continuer
à vivre au jour le jour, sous la protec-
tion loyale, mais éphémère, de liUustre
maréchal. » L'Union critique, comme nous,
les'în&îiséqtiencés du discours 'Se M. de
Fal* loux, Ydilà' qui est bien ; maiâ'Comméct
ne voit elle 'l¥ÚLquÓ M..de Falloiix, à
œos de se. |aîie rèt», nepiut plUjt
çhtufck.quVûtje 4*8 iacensé^uences «t ci.. s.
impassibilité*? Bavait it: prédire aux' bra.)
ves gens qtii1 iîécoutaieoifc la Restauration à
courte éèbéaôcè ? GàmaôLent r auraÍt-il,fatt V
Il \ft,rt;Iflftrf:p ..t1'.ta :1¥ a,
litique ea^ovj^*enii^tfenit^dètf^iÙti.né vi- (
sibles. Fusion, roy ',*-'' -' nt des chi-
mères '-il )ft'y a plus que l'Union qui sa-
..baabeves'.
-;:-!?E'.c::i 1- .-,:, ',: E. L.
—. + .—
L'ÉVACUATIOI DE VERDUH
On lit dans le Journal officiel, à la date
du 1er septembre :
« L'évacuation de Verdun parles troupes
allemandes a eu lieu ce malin. Daux ba-
taillons du 94e de ligne ont fait leur en-
trée dans la ville, et ont reçu de la #opu-
latiorP l'accueil le plus sympathique. »
On lit dans la Courrier de Verdun :
Hier vendredi, presque avant le jour,
sont partis les convois de l'administration
de l'armée allemande et du matériel, ac-
compagnés de faites, détachements. Dans
toute cette journée, des voitures, des cais-
sons ont circulé dans les rues.
Ce matin, le corps d'occupation en en-
tier se massait sur l'esplanade de la Roche.
Le général de Manitenffel; après avoir
été reçu par le général de brigade, est passé
devant le front déis troupes, s'est ensuite"
placé au centre de son corps d'armée, et,
sur un signal de l'épée du commandant
"tU! chef, Li-ute liuurrithâ- à I «UiJJUlWUl- Uiat
été poussés pendant que les musiques
jouaient le chant national prussien. Les
troupes se sont alors mises en marahe pour
gagner la frontière.
- Le s général de Manteuffel, après avoir
vu défiler ses soldats, est sorti le dernier
de la place.
Quelques rares habitants que leur tra-
vail appelait en dehors de leur demeure
se trouvaient sur le passage des Prussiens.
Pas un cri n'a été poussa, pas un geste n'a
trahi l'imputience de la population. La di-
gnité dont elle a fait preuve pendant
l'occupatioa ne s'est pas démentie au
dernier moment. Touà les magasins étaient
fermés, il semblait que Verdun refusait de
se- réveiller avant sa libération complète.
Mais aussitôt le dernier Prussien dis-
paru, aussitôt le signal de la délivrance
donné par la cloche du beffroi, Verdun a
tout à coup changé d'aspect :
Les rues se sont remplies de monde, un
reflet de gaîté s'est dessiné sur tous les vi-
sages, le drapeau de la France s'est montré
à toutes les fenêtres* en ce moment les
couleurs nationales ernent la coiffure des
hommes et la parure des dames ; les rn -
fants les promènent dans les rues; toutes
les voitures publiques en sont pavoisées.
Pendant l'occopation, Verdun n'a pas
vécu, et ses habitants sont heureux de
vivre aujourd'hui.
Parmi le3 inscriptions tracées sur les
drapeaux, nous avons remarqué celles de :
Vive la France ! vive l'année ! vive le li-
bérateur l Quelques-unes portent le rom dé
M. Thiers, d'autres encore: Vive la Répu-
blique! >
'¡ 'Plusieurs maisons se distinguent parla*
profusion et le luxe de leur ornementa-
tipn; quelques drapeaux portent des
épes.
i Depuis le départ des Prussiens, les postes
(If la place sont occupés par les gendarmes
mobiles, Auxquels la population a fait une
ovation.
Au moment où nous livrons ces lignes
à 'impression, toute la population verdu- -
ise^et une foule immense venue des en-
Vijrons se transportent à ia gare du che-
ïniin de fer pour saluer l'arrivée di l'état-
major, de la. musiquib -elde Io compagnies
dd 948 de ligne, commandées par le colonel
•,et:formant un effectif de 7C0 hommes.
; Ce soir, la ville entière sera illuminée.
:I.. Concert donné par la Verdunoise, sur
l'dsRlapd6 4e la Rocbt\ d«; 4 k.6 heyfes.
;;P'-' !.: ta colonnè du ,^4* !4,J:' ligne.est
arrivé^ en gare à i f h. 45.J r - ,
! t', :1 .>. -¡ :; ¡ ;:
Une foule énorme, enthousiaste et sym-
pathique attendait les soldats.
Le régiment, pendant son trajet de la
gare à la citadelle, a été acclamé par
tous les groupes aux cris de : « Vive la
France 1 »
..Le drapeau, surmonté d'un énorme bou-
quet offert par des dames de la ville au
colonel, était surtout l'objet des saluts
empressés de la foule.
D'autres bouquets étaient portés par les
officiers de l'état-major, par les officiers et
des soldats de toutes les compagnies.
Sur tous les visages la joie; et cependant
il y avait des larmes dans les yeux !
Lorsque la tête de la celonne a paru
sous la porte de France, la musique de
Verdun a joué, pour le défilé du régiment,
une de ses marches les plus brillantes.
Beaucoup de monde dans les rues en ce
moment. La plus grand calme règne dans
la ville, qui offre cependant l'aspect le plus
animé.
Le Courrier de Verdun publie un avis de
l'évêque annonçant : 1* Une procession
*
générale pour ledimanche 14, en actions
de grâces de la délivrance de Verdun;
2° lundi 15, à dix heures du matin, service
solennel pour les victimes qui ont payé
!de leur sang la glorieuse défense de Ver-
jdun. Après le service, procession au cime-
tière près du rempart
j
! \j Indépendance de l'Est a reçu les dépê-
ches suivantes :
Verdun, 13 septembre, 9 h. 10, mat.
Le dernier soldat prussien a évacué la
ville à huit heures et demie. Les cloches
ont sonné à toute volée; la ville S'f¡}t aus-
sitôt pavoisée d'une manière admirable.
Sur les drapeaux on lit : Vive la France !
Vive la République ! Vive Thiers ! Vive le
libérateur de la patrie !
L'enthousiasme est indescriptible.
Aussitôt l'évacuation terminée, la dépê-
che suivante a été adressée à M. Thiers :
Monsieur Thieis, à Oochy, près Lausanne.
Verdun est complètement évacué. Etain le
sera dans deux jours. La libération du territoire
est un fait accompli. C'est votre œuvre. Nous
vous en devons une éUrnelle reconnaissance.
Suivent de nombreuses signatures, parmi
lesquelles celles des premiers conseillers muni-
cipaux.
Verdun, le 13 sept., 2 h. 20, soir.
Les troupes françaises sont arrivées à la
gare à midi, au milieu du plus graiid en-
thousiasme. Elles ont été dirigées sur les
casernes par les glacis des fortifications,
sans traverser la ville.
Les habitants de Belfort ont écrit à ceux
de Verdun pour les féliciter et leur dire
que la ville de Belfort a contracté envers
celle de Verdun un lien d'une éternelle re-
connaissance, et qu'elle se prépare à se
pavoiser et à illuminer pour le jour pro-
chain où le territoire sera définitivement i
évacué.
Nous avons sous les yeux le texte de
l'ordonnance rendue par le procureur du
roi à Rome, portant saisie des journaux
d. cette capitale qui ont publié te ma nde-
ment de Mgr l'archevêque de1 Paris.
IL'ordonnance est ainsi motivée :
étendu que dans, l'ensemble de ce mande-
ment et plus spécialement dans deux passages,
dont l'un commence par les mots : « t envahis-
sepent de Rome a été », et finit par les mots :
« in serait troublé p&ur des siècles P, et l'autre
commence par les mots : « qu'elle retienne
sur sea pas, t> et finU par' i lui arrachera un
jor;), on offense k loi qai; par l'acceptation
du plébiscite, a déclaré que Roma, et les pro-
,Yiom, romaines font partis, du royaume d'Ir
talie;
(1. Attendu que, dans l'ensemble de ce mande-
ment et plus spécialement- depuis les mots :
« c¡,. ior. ,-qndra ,qù. ».juu'a mots : « Un
i •; .il. i. ;
jour ou l'autre à des honteuses catastrophes, »
il y a pareillement la menace de la destruction
de l'ordre monarchique constitutionnel;
Attendu, par conséquent, qu'on y rencontre
l'extrême des délits de presse prévus et punis
par les article 22 et 24 de la loi sur la presse du
24 mars 1848, etc.
Voici maintenant le texte de l'article 22
de la loi précitée :
Art. 22. Seront passibles des mêmes peines
(la prison, dont le maximum peut être porté à
aeux ans, et une amende variable de 1,000 à
3,000 francs), ceux qui auront fait publiquement
acte d'adhésion à une autre forme quelcsnque
de gouvernement, ou ceux qui auraient fait des
vœux ou des menaces pour la destruction de
l'ordre monarchique constitutionnel.
.----.. -_. '---'-'- ♦-
LES ÉLECTIONS D'OCTOBRE,
Ce ne sont pas encore les élections
générales; il était convenu et presque
stipulé qu'elles auraient lieu aussitôt
après le départ des dernières troupes
prussiennes, mais cela se disait du
temps de M. Thiers, et nous n'en de-
vons plus parler pour le moment. At-
tendons quelques mois ou peut-être
quelques semaines. Les élections dont
nous nous occupons aujourd'Imir sont-
tout simplement les treize élections
complémentaires. A plusieurs des va-
cances qui ont été produites par des
démissions et des décès, il doit être
pourvu dans le courant d'octobre au
plus tard ; et notamment l'élection du
successeur de M. Dorian, dans la
Loire, ne peut être ajournée au-delà
du dimanche 12. Trois semaines air
moins avant le scrutin, le décret da con-
vocation doit être publié. Légalement, il
est donc impossible qu'il s'écoule plus
de huit jours sans que ce décret soit
rendu, qu'il doive convoquer les élec-
teurs de la Loire seulement ou plu-
sieurs collèges. Nous le cherchons
tous les matins dans le Journal officiel;
jusqu'à présent il n'y a pas paru. Sans
doute, en cette circonstance comme en
beaucoup d'autres, le gouvernement de
M. de Broglie applique sa théorie des li-
mites extrêmes. Qu'ygagno-t-il pourtant,
si ce n'est de rendre plus évidentes s i
mauvaise humeur et sa gêne ? La loi
reste la loi ; on a beau faire, il va falloir
l'exécuter quand seront expirés les der-
niers délais.
Les journaux ont donné des retards
du gouvernement diverses explications
qui nous semblent d'ailleurs assez plausi-
bles. D'abord il paraîtrait qu'en ce mo-
ment même le ministère hésita encore
sur la question de savoir s'il permettra
de procéder en bloc aux treize élections
qu'il s'agit d'accomplir, ou s'il vaudra
mieux ne convoquer les colléges électo-
raux que par groupes de quatre ou cinq
appelés à voter à la fois, ou bien enfin
s u ne serait pas plus prudent de faire
successivement les treize élections l'une
après l'autre et en s'arrêtant pour cha-
cune à la date précise d'expiration des
sik mois de délai. Les feuilles bien infor-
mées semblent croire qu'on choisira
le système, intermédiaire, quo nous de-
vons nous attendre pour le 12 octobre
àquatre scrutins (Loire, Nièvre, Puy-de-
Dôme et Haute-Garonne), puis, environ
un mois après, à une nouvelle série de trois
ou quatre autres, et ainsi de suite jusqu'à
ce que tous les députés décédés ou dé-
missionnaires soieafc remplacés. Mais
puisque le gouvernement, dit-on, n'a pas
encore pris défnitivement un parti, nous
lui rappellerons 'qu^ii ne serait pas plus pé-
rilleux pour. 1m, mais qu.lil serait plus.
équitable et plus honnête d'accorder
d'un seul coup la parole à l'opinion dans
les treize départements où elle doit être
consultée. Il n'y aura pas de mal,- au
contraire,- dans l'état où sont les esprits,
à voir se manifester les vœux du pays
avec quelque éclat; jamais avertissement
n'aura peut-être été si nécessaire.
Quand les plus graves questions, d'ail-
leurs, doivent être débattues dès la ren-
trée de la Chambre à Versailles, il est
indispensable que la représentation na-
tionale y soit au complet ; si le gou-
vernement refusait d'y pourvoir, il se
chargerait d'une responsabilité bien re-
doutable, et, pour tout dire, il se serait
lui-même condamné.
Mais ce n'est pas tout. On affirme en-
core qu'une autre cause des lenteurs
dont nous nous plaignons, c'est que le
ministère entend consacrer aux prépara-
tifs de la campagne électorale tout le
temps qu'il lui est possible d'y donner. Il
doit se trouver en effet dans ces disposi-
tions, assez naturelles à tout gouverne-
ment impopulaire qui aspire à ca-
cher le désaccord où il est avec le pays.
Mais le cabinet de M. de Broglie, tout
désireux qu'il soit de copier les pratiques
électorales de l'empire, rencontrera ici
une difficulté que l'empire n'avait pas
connue ; c'est l'impossibilité de choisir et
de patronner des candidats officiels. On
ne peut pas être à la fois le candidat of-
ficiel de M. de Broglie, de M. Magne et
de M. Ernoul. Le défaut d'unité rend la
tâche bien difficile. Tel ministre ou
bien tel préfet pourront appuyer plus
ou moins ostensiblement tel candidat ;
mais nous ne verrons point, à propre-
ment parler, comme autrefois, de can-
didats du gouvernement, de candidats
de l'empereur, — nous voulons dire du
duc de Broglie. Au lieu de combattra
pour le succès des clients politiques qui
lui manquent (car la coalition du 24 mai
n'est plus qu'une ombre ), le ministère
ne pourra employer ses peines qu'à
s'opposer passionnément au succès des
candidatures républicaines. C'est ainsi,
croyons-neus, qu'il a compris sa tâche.
Reste à savoir comment il saura s'en
tirer.
Nous ne contestons pas qu'il ait dé-
ployé, en vue de ces prochaines élections,
une certaine habileté et un certain
esprit de suite, mais nous croyons que
ces frais lui serviront peu. IL a supprimé
des journaux (1) ; il a tenté, sous toute
sorte de prétextes, d'intimider les élec-
teurs ; et enfin il s'est appliqué à re-
nouveler.presque entièrement, à tous les
degrés, le personnel administratif. C'est
là surtout qu'est son triomphe, et nous
nous proposons de soumettre bientôt à
l'admiration du public un tableau complet
des révocations,destitutions et mutations
de fonctionnaires dans les départements
où des élections doivent avoir lieu. Voilà
certainement des efforts qui ont leur
mérite ; mais comment seront-ils récom-
pensés? Toutes les tracasseries et les
persécutions dont la presse est victime
n'enlèveront aux électeurs ni le juge-
ment ni la mémoire; certaines vexations
les pourront gêner, mais les indigneront
surtout; quant au zèle des fonctionnaires,
le gouvernement, bien qu'il l'échauffé,
serait imprudent d'y trop compter.
La plupart dos fonctionnaires nou-
veaux sont assurément des créatu-
(1) Dans la Loire, le Républicain ; dans la Haute-
GllronM, la Dépêche, etc. Nous no parlons1 pas des
Interdictions de vente sur la voie publique, qu'on
ne compte plus.
-res du- pouvoir ; mais il doit être
dans leur naturel de désirer garder
leurs fonctions puisqu'ils les possè-
dent. Or, leur situation est bien dif-
férente de celle des fonctionnaires de
l'empire, à qui tous les abus étaient
permis. Ils savent qu'ils sont responsa-
bles et qu'ils peuvent être poursuivis
directement s'ils se livrent avec trop
d'entrain à de certains excès de propa-
gande. Ils savent surtoutquece ministèra
est fragile, et leur reconnaissance n'ira
point jusqu'à le vouloir suivre dans sa
chute. Nous ne parlons pas des préfets
qui, pour la plupart, se résignent
à ce qui les attend, mais de la troupe
nombreuse des subalternes qui as-
pire à durer plus que ne dureront
M. Beulé, M. Batbie, M. de Broglie,
qui, par conséquent, ne se soucie point
de causer du scandale et de se compro-
mettre, et qui doit redouter surtout les
révélations qu'entraînent toujours les
débats sur les vérifications de pouvoirs.
Devenir les agents électoraux d'un cabinet
réactionnaire à qui succédera prochain
nement, sans doute, un cabinet tout opri
posé, cela fait courir trop de risques pouEj
que beaucoup de. gens en soient tenter
C'est pourquoi M. de Broglie et ses."
lègues ne devront attendre de ce .:.
qu'un feint empressement et un siïatWjT
lacre de concours. .,
En résumé, de quelque façon qu'il s'Ÿ":
prenne, le gouvernement du 24 maia
perdu ses soins, ses calculs, sa dépe.:J
Retards de convocation, échelonnement
des scrutins, pression, manœuvres eta
tout ce qui s'ensuit n'empêcheront pa3a
les prochaines élections complém entai-
res d'être ce qu'elles doivent, c'est-à-dire,
républicaines, et d'exprimer nettemeat
deux vœux bien précis : l'un pour la dis-
solution de l'Assemblée de 1871, l'autre ;
pour l'établissement et la prompte orga- ,
nisation de la République. Il paraît diffi-
cile que des avertissements si répétés et
si catégoriques n'ébranlent point à la
fin une majorité qui est désormais radica-
lement incapable de créer une organisation
quelconque, même provisoire , ets qui *
doit sentir profondément qu'il ne lUL
reste plus qu'à se retirer. Qu'elld,
éprouve d'abord un redoublement d'iin..-"
patience et de colère, nous nous y attep-,
dons, et même il se pourrait que le -
gouvernement du 24 mai fût renversé 7
dans la bagarre. Il suffirait que la ma-
jorité de l'Assemblée eût la fantaisie dp,,,
se montrer logique en ses déductions 1-J
pour traiter M. de Broglie,après les éleq-
tions d'octobre, comme elle a trai
M. Thiers après les élections d'avril. Ce
premier dénouement ne laisserait 'PaS,:q
d'être comique. Quoi qu'il en soit, d'ail-
leurs , il est incontestable que nous
approchons de la fin et de l'Assemblée 1
et du ministère ; la manifestation qui
s'apprête servira surtout à précipiter les
événements.
EUG. LIÉBERT.
------. 1"
M. de Rességtiier, député légitimiste du.' .¡
Gers, publie une longue lettre à ses élec- *
teurs. L'houorable député, après avoir no..
blemeut injurié M. Thiers, envisage les
mérites respectifs de la royauté légitime,
de la République et de l'empire. Nous né —
surprendrons personne en disant que c'est,
à la royauté légitime qu'il s'empresse d!ofr ;(u
frir la palme. Nous ne- voyous d'ailleurs.
à relever dans son factum que le passago ¿
que voici ; c'est au parti bonapartiste ctull
s'adresse : f
; :. T.
L'empire?.. — C'était, disait-on, une, gl
riegee légende. Qll'èst-ell devenue depuis SAmèJ
dan? Où donç étaient ses fidèles lë 4 sep'teJljbx:.
.--=--':'
FEUILLETON DU XIX* SIÈCLE ■;
Junfy £ «i* £ l•JCB rmi-gç-j - -.
6 Lu ôf>n i.i.xi.Oà-■ : - - ••
« * i i i i* -- j
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Tai«m-p Le Gendre d" M. PIJirier;
Pierre Berton, Mlle Croizette.
T apàtuL JOébuts de Mlles Dér ms
- Rtatrie de Mme
Trifi» --- ,Ima
Carvàmtf .r
Permission de
fentiÏaSLBi. H*" alévy et Busnach, Musique de U. J.. 01-
t:uh ILa.lévy e Busnach )nuiiqu& ,aft -Mt.. Of-
,
Ti^I^Re td« VitîDÈVtLLE. - Les Pattes de MoUche
(reprise). 't,: '!
THtINftfB OiàjnV;—• A Perpétuité, oosaéd^ie en un
M fieoM^ Betu.%- Le iioman. Aunpère,
coméd, en trois', àcleâ, de M. - Léopold ^Sta^leauX.
m t-'- r»à id'Eau/La pûlte à" Coco,
féerie en 20 tableaux, de MM.. Clarville et Marot
T. én îO'^ blWRix, de MM; €lairviï& 6fc Marot;
Pierre Bârton à repris, au Français, dans
le Gendre dé Ht. PoîrieY,' lé rSle éréê jadis
par spn père iu Gymnase. ,- J ai conservé
un souvenir ires-net du pauvre Berion
dans, ce rôle : il y était vraiment jarfôrt.
Il arrivait' de Russie ; son ispect-'\!éroïÍta
un peu les amateur de la grâce, dont
Brelan t représentait alors le type Je plus
vantèï Sa parole un peu brève, Mn ton un
peu cassant, 'Sf)Íl accent Det et ferme con-
traslàient' sifagùlièrement avec lorgàne
flûié a un peu riibù, un J jeu xotonneux
même de son ^rival, dont fes/o/-te etles
.-f TCi v ''--, ": , ; "P i.4I. ;:.
piànar, '- les rifif6i%àndo et les diminuendo
montaient et descendaient, se cadencaient
et ondulaient dans un mouvement inétro-
nomique. et musical. Le public,, qui n'y
regardé pas de 51 près, croyait que Bres-
sant était un modèle accompli de distinc-
tion, confondant la distiuçtfqri avec la
grâce : Berton lui démontra son erreur. Il
n'avait rien de gracieux, lui, il ne possé-
dait pas ce charma ouaté, ce timbré har-
monieux, ces rondeurs molles da Bressant;
tn&fs il avait la distinction du vrai gen-
tilhomme, avec quelque chose de dédai-
gneux et de hautain, commo il le fallait là,
et je na sais quelle élégance sobre et in-
Co sdleute,.,
Le succès de Bertpn fut grand, ti ès-
grand;Jmais non pas encore aussi général
qu'il le jnérîtait. Les partisans de la .grâce
était pom^reux : ils lï'admettaiept .qu'à
cont^T^UE jHine1 supériopité ^ui troublait
les habitude^ ae If Qpes, démanti-
efulai Heur ^formules d'admiration toutés
'faités, et ne pouvaient se décider à accep-
ter des allées dont l'impertinence sem-
blait aller directement à eux pardessus
la rampe.'T -'a ; leis poiriers du quartier en-
veloppaient Tacteur dans l'aversion que
leur ans pir.ait. le marquis de Presles et. le
public du Gymnase ne le vit jamais qu'à
travers Cette personnalité d'emprunt qui le
éheqadt. Il n'en fut pas ainsi du grand
public ; il découvrît tout de suite en Ber-
toa un rare assemblage de qualités, pré-
cieuses. SA place était naturellement mar-
quée à la èomédii.:.Prançaise, et il est
regrettable qu'il n'y ait pas été engagé.
Plus heureux que lui, son fils Pierre y
joue aujourd'hui ce rôle, où excella le pau-
vre comédien à jamais perdu pour le théâ-
tre. Pierre Berton a du talent : c'est un
très-intelligent artiste ; mais il ne porte
en lui rien de très-accentué, ni comme
qualités, ni comme défauts. <
H avait contracté de mauvaises habitu-
des dont il paraît s'apercevoir aujourd'hui
r -J*ï' tt!\f'" :"-':o.'C..:..:' .J" ,
et qu'il cherche à corriger. C'est une loua-
ble intention dont il faut lui tenir compte.
somme il a tenu trés-éonvenablément
le?rôle ^.e Gaston de Preslés, dont il dà*
peut-être pas la tenue et la suprême imperç,
tirience et où perce plutôt l'artiste railleur
que le gentilhomme nourri dans le senti-
ment d'une supériorité qui lui fait une na-
ture à part. Il parle trop haut pour un
homme bien élevé : les gens communs
parlent fQ):t et ont des éclats de voix dont
l'orgueil plein de sérénité qui domine chez
lès gens comme il fau^ et la froideur tradi-
tionnelle qu'ils s'imposent les f préservent.,
Enfermés dans une sorte de çant, spécial
à, leur easte, car ils en forment une bien
distincte, ils ont un accent particulier et
deS habitudes de corps et d'allures avec
lesquelles on naît èt qui ne s'acqulùreat
point. Le cornédiéii doit forcer son art à
luiJiyrer le secret de toutes les transfor-
mations il. doit être doué d'une faculté
d'imitation et (^assimilation très-subtile
et très-puissante à la fois, et d'une sou-
plesse de nature telle qu'il puisse s'incar-
nffr., sans que l'effort soit visible, dans le
personnage qu'il s'agit de représenter.
Mlle Croizette a été charmante dans le
rôle d'Antoinette. Sa jolie petite tête ori-
ginale sied à ce rôle : elle n'y apporte pas
la science et les qualités profondes qu'y
montrait Rose Chéri, mais elle eu apporte
d'autres, qui suffisent pour laisser à ce
rôle le caractère aimable dont il est em-
preint. Tout ce qui est grâce, et dignité
simple emprunte au charme particulier
de Mlle Croizette quelque chose de tou-
chant et de pénétrant qui captive. Tout ce
qui est du fond de la nature, tout ce qui
est sentiment, tout ce qui part du cœur
vient de soi même ; ce qui tient à l'esprit
et à la volonté est moins satisfaisant : cela
manque un peu de force, d'ampleur, d'au-
torité. Mlle Croizette a fort bien dit le cé-
lèbre : « Et maintenant, va te battre ! »
Mais dans l'éblouissement passager de son
succès, elle a oublié de donner sonaccnt
et sa valeur à cette jolie réticence de la
femme aHllante, qui reste sous la femme
héroïque: Vous tirez bien l'épée, n'est-co
pas ? »
n dépit de tous les souvenirs, j'ai revu
le &endre de M. Poirier avec un vif plaisir :
c'tst une des plus jplies, pièces- du réper-
toire moderne et peut-être la meilleure,
et ce n'est pas à propos d'elle qu'on pourra
reprocher au Théâtre-Français de puiser
chez le voisin. L'ouvre est à sa place rue
Riçhelicu et mérite les honueura du main-
tien permanent au répertoire. Got a donné,
au vieux négociant Poirier un relief et une
vèrJté qui en foat une création véritable.
J T a obtenu uu très-graud aucclF, et c'est
assiirêment un d« ses meilleurs .rôles. Au
surplus, je ne lui en connais pas de
Înapv; car rien n'est inaccessible à ce
talent profond et sûr. Febvre est très bien
dans le personnage effacé du duc de
Montmeyran, et Bané donne au bonhomme
Veçdelet une excellente physionomie.
Rep, - débuts qui ont eu lieu à l'Opéra,
dans ces derniers temps, ne sont pas sé-
riedx, et le moins que l'on puisse leur re
probtier, c est d'être tout à fait prématurés.
L'Obéra n'est pas fait pour ces expérien
ces'dont le résultat est trop facile à prévoir.
Il lie s'agit pas de faire ass ster le public à
des concours de Conservatoire, et la soirée
consacrée à l'audition d'une élève, à peine
sortie de sa classe de solfège ne doit pas
lui tre comptée comma une représenta-
tion. Ces essais auxquels leur extrême
faiblesse retire tout iilél êt Le sont pas di-
gnes de notre Académie nationale de mu-
sique, et il faut inviter M. Ilalanzier à s'en
abstenir désormais. L'Opéra n'est pas une
succursale du théâtre do La Tour-d'Au-
vere
Mlle Dérivis, dont le nom représente
une dynastie, n'est ri n moins qu'une
chanteuse d'Opéra et n'a pas reçu en hé-
ritage de son père et de son aïeule cette
"-::'- - •- -«u ■ iT
puissance vocale dont ce dernier surtout
était, à ce qu'il paraît, UA 'formidable
exemple. :
Mlle Dirivis a paru dans le rôle de Mar-
guerite de Faust : l'épreuve aurait dû lui
être épargnée, et il devait être tout à fait
manifeste à la répétition que cette jeune
personne resterait absolument an-dessous
de sa tâshe. Pourquoi ce début alors ? Pour
mettre un nom nouveau sur l'affiche et af-
friander la curiosité publique? Question
de recette dors, où l'art n'a rien à voir.
Je le répète, il n'était pas douteux que
Mlle Dériyis ne fût pas de taille, la pauvre
enfant, à porter la charge d'un début à l'O-
péra, et j'en dirai autant de Mlle Leaving-
tou, qu'on nous a fait entendre quelques
jours après.
Mlle Dérivis Ú.'a pas une voix suffisante
pour chanter l'opéra, et il ne faut pas être
bien malin pour s'en apercevoir : il suffit
d'être sincère, et je commence à soupçon-
ner qu'à l'Opéra on ne l'est pas toujours.
Chez Mlle Dîrivis le sommet du registre
ne possède que des notes d'une.extrême té-
nuité, vrai filet de voix, s'il ea fut, 'et le
médium fait ab?o'ument défaut. En accor
dant à l'émotion la part la plus large possi-
ble, il n'est pas permis de se faire illusinn
sur l'insuffisance| radicale de la concurrente,
et si, comme je l'ai dit, on ne se laissait
pas guider exclusivement par des considé-
rations purement industrielles, jamais on
n'aurait fait descendre la scène de notre
grand Opéra au niveau de ces exhibitions,
aussi peu honorables qu'inutiles à tous les
points de vue, c'est à-diie à ceux dont le
public, les artistes et l'Etat doivent se
préoccuper.
Mlle Leavington s'est montrée inférieure
encore à sa petite camarade dans le rôle
d'Azucena du Trouvère. Ici, non-seulement
nous avons affaire à une voix très-défec-
tueuse, mais encore à une ignorance com-
plète de l'art du chant. Quand je dis une
voix, je me trompe, Mlle Leavington n'a
pas une vo;x, elle en a deux, sép;tréçs par
pas une vo^x, elle en a deux, séparéçs par
un grand trou où elle se laisse choir à toS19C:
instant. Les notes graves ont un 'timbM"â'Î-
guttural et farouche, la voix y-est sombrât /;j
à l'excès; puis elle monte tout à coup, saûé^0i-
transition aucune; aux notes élevée?, :qù5P"-:
vous surprennent par la brusquerie de leur
émission et qui semblent appartenir à une
personne voisine qu'on n'avait pas aper-
eue. Mlle Leavington a uné espèce dlÎ
fougue audacieuse que quelques personnes
fougue audacIeuse que * per8onn -
ont paru prendre pour un tempérame.nt"
dramatique; cela n'est pas impossible ;
mais pour le moment une forte décoctiorfJlL
de solfège et quelques pilules d'Emmanud- :
Garcia lui seraient tout-à fait nécessaires; lL
car elle n'est pas plus musicienne que chan-
teuse, et le plus beau tempérament drama- );,:
tique du monde ne suffit pas, à lui toufcf1
seul, pour faire une cantatrice. ,' ! ,G -
Voici donc deux débuts qui, bien Of ,,'
de constituer à mes yeux un mérité 1:
l'Opéra, doivent au contraire être portés'à
sa charge ; car il n'a absolument aùcu
5'? :
excuse admissible pour les avoir tentés.Oi* i!'
il y a absence complète de compétence' #u ,1
simple spéculation : l'un vaut l'autre.
Je comprends parfajtement le début.
d'Achard-dans le Vasco de Gama de TAfri-
caine : Achard a fait des débuts heureux1"'-
dans le rôle de Raoul des Huguenots,"
Villaret porte, seul, depuis longtemps,
poids de ces dêUX rôles: il était sage et :
prudent de lui chercher un second. J'ai dit ,J¿
naguère combien Achard m'avait surpris' C
dans les Huguenots, où je n'espérais pas le" 1
trouver aussi bien qu'il a su s'y montrer^-
pour ïAfricaine, je n'avais pas gonflé outrS"
mesure mes espérances; mais je n'avait T
pas non plus beaucoup d'appréhensionti.:,,'
Je l'y ai trouvé ce que je pei!sais qu'il..
devait être.
Comme pour Raoul, on se sent aise de
trouver un Vasco vraisemblable : le rôle
est si absurde, si ridicule et si odieux
qu'il se trouve puissamment servi par ijnè - ,
Mardi 16 Septembre 187&
'J£ OT~fT f
H KK ■■ I BHH HHh H pMÉB ^9^9 M^B» |^9 bJaËe ®* ^SK
• IHBI hHI flHl IMBU lÉBBI M~t~ hBBhI hBBiihbB ~~!!Mt. vHRlfllH' -fi«isi39Bfll 1
REDACTION - ,-, ::.-=-
Ortdreu« au Secrétaire de la Rédaction °
de 2 heures à minuit
le rue Drovoit, 2
".t
Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
ABOINEIEITI -
PARIS
Trois mois. 13 fr.
Six mois. 25
Un an.,,. M
DÉPARTEMENTS
Trois mois '.,Ir.;.
Six.mois. 51m- :
Un 8B
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandata à l'Administrateur
9, rue Ibremoit. m
les lettres non affranchies seront fetWiM
r
i -
AB0NNEMÉNT8
1 PARIS
Troia mois. 13 fr.
: Six mois 25
Un an., 50
DÉPARTBMBKTM
Trois mois. 16 fe.
Six mois.32
Un an 62
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
,f1 .) ■ W
Annonce*, chez MM. LAGBANGE, CERF et G*
G, place de la Boane, O
Ou sabonae à Londres, chez M. A. Mabrick général
advertising, agent, 13, Tavistockrow, Govent Garden.
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF at Q8
6, place de la ISeam. 6
On s'abonne & Londres, chez M. A. Maurtof général
advertising, agent, 13, Tavistock row, Covent Gardan.
Les abonnements pour l'ALSiCE-
LOBIIAINE Mmt accepté* au prix de
France.
On pdàg- »otaot*jra etn~ teww -les U-
Itratre8.
JO.YN,E.:.PI)';Ip'tf';
- .!
Paris, 45 septembre 4875.
Non-seulement Verdun a été évacué sa-
medi par les Allemands, maiè deux batail-
Ions du 94e de ligné ont fait aussitôt leur
entrée, aux acclamations des habitants. A
ce propos, nous devons signaler la com-
plète inexactitude de la dépêche du Times
où il était parlé de la réclamation d'un
million, pour frais postaux, qwa les Alle-
mands auraient faite à la dernière heure.
Cette information est expressément démen-
tie par là Courtier de VerdAtri. Il a eu
aucune difficulté à aplanir,par la raison
qu'il n'en a été soulevé aueune.
Le Journal èffidel contient divers dé-
cretsf'srtr' l'Algérie, où nous trouvons une
tendance regrettable à substituer dans
notre Colonie d'Afrique au nouveau ré-
gime civil , l'ancien régime militaire. Le
plus important de ces décrets autorise le
gouverneur général à suspendre l'exécution
des décrets du 24 décembre 1870 at du
20 février 1873 dans toutes les parties du
territoire où il jugera leur application
prématurée et qu'il pourra replacer tran-
sitoirement sous l'açtioh dil commande-
ment nÙtttaire: Or, il ne s'agit de rien
moins que de l'exteasion des territoires
civils en Algérie et de la division du Tell
algérien en circonscriptions cantonales.
Le : gouvernement allègue, dans les tOilsi-
dérants du décret nouveau, des défauts de
moyens pratiques et des impossibilités
qui nous paraissent assez discutables;
mais nous reviendrons, s'il y a lieu, sur
une question qui - ne manque pas, de gi a.-
vité..
Nous ne sommes pas surpris que l'U-
nion soit mécontente de M. de Falloux et
se plaigne du discours que nous analysions
hier. Elle fait, à son point de vue, précisé-
ment les mêmes observations que nous
avons faites.' « Comme M. de Falloux,
dit elle, nous attendons un gouvernement
définitif qui sera « l'œuvre d'une grande
» réconciliation nationale *, mais nous re-
grettons que M. de Falloux ait cru devoir
ne point nommer ce gouvernement, com-
JBe s'il dtSpendiCd'uncw:rice, de majorité
ou'unefaiitaisie de politique de trouver
le régime « le plus désirable » sous une
forme quelconque de gouvernement. Et il
nous parait singulier que M. le comte de
Falloux, après avoir élequemment condam-
né le provisoire, n'ait pas eu tfa meilleur
conseil à donner que celui de continuer
à vivre au jour le jour, sous la protec-
tion loyale, mais éphémère, de liUustre
maréchal. » L'Union critique, comme nous,
les'în&îiséqtiencés du discours 'Se M. de
Fal* loux, Ydilà' qui est bien ; maiâ'Comméct
ne voit elle 'l¥ÚLquÓ M..de Falloiix, à
œos de se. |aîie rèt», nepiut plUjt
çhtufck.quVûtje 4*8 iacensé^uences «t ci.. s.
impassibilité*? Bavait it: prédire aux' bra.)
ves gens qtii1 iîécoutaieoifc la Restauration à
courte éèbéaôcè ? GàmaôLent r auraÍt-il,fatt V
Il \ft,rt;Iflftrf:p ..t1'.ta :1¥ a,
litique ea^ovj^*enii^tfenit^dètf^iÙti.né vi- (
sibles. Fusion, roy ',*-'' -' nt des chi-
mères '-il )ft'y a plus que l'Union qui sa-
..baabeves'.
-;:-!?E'.c::i 1- .-,:, ',: E. L.
—. + .—
L'ÉVACUATIOI DE VERDUH
On lit dans le Journal officiel, à la date
du 1er septembre :
« L'évacuation de Verdun parles troupes
allemandes a eu lieu ce malin. Daux ba-
taillons du 94e de ligne ont fait leur en-
trée dans la ville, et ont reçu de la #opu-
latiorP l'accueil le plus sympathique. »
On lit dans la Courrier de Verdun :
Hier vendredi, presque avant le jour,
sont partis les convois de l'administration
de l'armée allemande et du matériel, ac-
compagnés de faites, détachements. Dans
toute cette journée, des voitures, des cais-
sons ont circulé dans les rues.
Ce matin, le corps d'occupation en en-
tier se massait sur l'esplanade de la Roche.
Le général de Manitenffel; après avoir
été reçu par le général de brigade, est passé
devant le front déis troupes, s'est ensuite"
placé au centre de son corps d'armée, et,
sur un signal de l'épée du commandant
"tU! chef, Li-ute liuurrithâ- à I «UiJJUlWUl- Uiat
été poussés pendant que les musiques
jouaient le chant national prussien. Les
troupes se sont alors mises en marahe pour
gagner la frontière.
- Le s général de Manteuffel, après avoir
vu défiler ses soldats, est sorti le dernier
de la place.
Quelques rares habitants que leur tra-
vail appelait en dehors de leur demeure
se trouvaient sur le passage des Prussiens.
Pas un cri n'a été poussa, pas un geste n'a
trahi l'imputience de la population. La di-
gnité dont elle a fait preuve pendant
l'occupatioa ne s'est pas démentie au
dernier moment. Touà les magasins étaient
fermés, il semblait que Verdun refusait de
se- réveiller avant sa libération complète.
Mais aussitôt le dernier Prussien dis-
paru, aussitôt le signal de la délivrance
donné par la cloche du beffroi, Verdun a
tout à coup changé d'aspect :
Les rues se sont remplies de monde, un
reflet de gaîté s'est dessiné sur tous les vi-
sages, le drapeau de la France s'est montré
à toutes les fenêtres* en ce moment les
couleurs nationales ernent la coiffure des
hommes et la parure des dames ; les rn -
fants les promènent dans les rues; toutes
les voitures publiques en sont pavoisées.
Pendant l'occopation, Verdun n'a pas
vécu, et ses habitants sont heureux de
vivre aujourd'hui.
Parmi le3 inscriptions tracées sur les
drapeaux, nous avons remarqué celles de :
Vive la France ! vive l'année ! vive le li-
bérateur l Quelques-unes portent le rom dé
M. Thiers, d'autres encore: Vive la Répu-
blique! >
'¡ 'Plusieurs maisons se distinguent parla*
profusion et le luxe de leur ornementa-
tipn; quelques drapeaux portent des
épes.
i Depuis le départ des Prussiens, les postes
(If la place sont occupés par les gendarmes
mobiles, Auxquels la population a fait une
ovation.
Au moment où nous livrons ces lignes
à 'impression, toute la population verdu- -
ise^et une foule immense venue des en-
Vijrons se transportent à ia gare du che-
ïniin de fer pour saluer l'arrivée di l'état-
major, de la. musiquib -elde Io compagnies
dd 948 de ligne, commandées par le colonel
•,et:formant un effectif de 7C0 hommes.
; Ce soir, la ville entière sera illuminée.
:I.. Concert donné par la Verdunoise, sur
l'dsRlapd6 4e la Rocbt\ d«; 4 k.6 heyfes.
;;P'-' !.: ta colonnè du ,^4* !4,J:' ligne.est
arrivé^ en gare à i f h. 45.J r - ,
! t', :1 .>. -¡ :; ¡ ;:
Une foule énorme, enthousiaste et sym-
pathique attendait les soldats.
Le régiment, pendant son trajet de la
gare à la citadelle, a été acclamé par
tous les groupes aux cris de : « Vive la
France 1 »
..Le drapeau, surmonté d'un énorme bou-
quet offert par des dames de la ville au
colonel, était surtout l'objet des saluts
empressés de la foule.
D'autres bouquets étaient portés par les
officiers de l'état-major, par les officiers et
des soldats de toutes les compagnies.
Sur tous les visages la joie; et cependant
il y avait des larmes dans les yeux !
Lorsque la tête de la celonne a paru
sous la porte de France, la musique de
Verdun a joué, pour le défilé du régiment,
une de ses marches les plus brillantes.
Beaucoup de monde dans les rues en ce
moment. La plus grand calme règne dans
la ville, qui offre cependant l'aspect le plus
animé.
Le Courrier de Verdun publie un avis de
l'évêque annonçant : 1* Une procession
*
générale pour ledimanche 14, en actions
de grâces de la délivrance de Verdun;
2° lundi 15, à dix heures du matin, service
solennel pour les victimes qui ont payé
!de leur sang la glorieuse défense de Ver-
jdun. Après le service, procession au cime-
tière près du rempart
j
! \j Indépendance de l'Est a reçu les dépê-
ches suivantes :
Verdun, 13 septembre, 9 h. 10, mat.
Le dernier soldat prussien a évacué la
ville à huit heures et demie. Les cloches
ont sonné à toute volée; la ville S'f¡}t aus-
sitôt pavoisée d'une manière admirable.
Sur les drapeaux on lit : Vive la France !
Vive la République ! Vive Thiers ! Vive le
libérateur de la patrie !
L'enthousiasme est indescriptible.
Aussitôt l'évacuation terminée, la dépê-
che suivante a été adressée à M. Thiers :
Monsieur Thieis, à Oochy, près Lausanne.
Verdun est complètement évacué. Etain le
sera dans deux jours. La libération du territoire
est un fait accompli. C'est votre œuvre. Nous
vous en devons une éUrnelle reconnaissance.
Suivent de nombreuses signatures, parmi
lesquelles celles des premiers conseillers muni-
cipaux.
Verdun, le 13 sept., 2 h. 20, soir.
Les troupes françaises sont arrivées à la
gare à midi, au milieu du plus graiid en-
thousiasme. Elles ont été dirigées sur les
casernes par les glacis des fortifications,
sans traverser la ville.
Les habitants de Belfort ont écrit à ceux
de Verdun pour les féliciter et leur dire
que la ville de Belfort a contracté envers
celle de Verdun un lien d'une éternelle re-
connaissance, et qu'elle se prépare à se
pavoiser et à illuminer pour le jour pro-
chain où le territoire sera définitivement i
évacué.
Nous avons sous les yeux le texte de
l'ordonnance rendue par le procureur du
roi à Rome, portant saisie des journaux
d. cette capitale qui ont publié te ma nde-
ment de Mgr l'archevêque de1 Paris.
IL'ordonnance est ainsi motivée :
étendu que dans, l'ensemble de ce mande-
ment et plus spécialement dans deux passages,
dont l'un commence par les mots : « t envahis-
sepent de Rome a été », et finit par les mots :
« in serait troublé p&ur des siècles P, et l'autre
commence par les mots : « qu'elle retienne
sur sea pas, t> et finU par' i lui arrachera un
jor;), on offense k loi qai; par l'acceptation
du plébiscite, a déclaré que Roma, et les pro-
,Yiom, romaines font partis, du royaume d'Ir
talie;
(1. Attendu que, dans l'ensemble de ce mande-
ment et plus spécialement- depuis les mots :
« c¡,. ior. ,-qndra ,qù. ».juu'a mots : « Un
i •; .il. i. ;
jour ou l'autre à des honteuses catastrophes, »
il y a pareillement la menace de la destruction
de l'ordre monarchique constitutionnel;
Attendu, par conséquent, qu'on y rencontre
l'extrême des délits de presse prévus et punis
par les article 22 et 24 de la loi sur la presse du
24 mars 1848, etc.
Voici maintenant le texte de l'article 22
de la loi précitée :
Art. 22. Seront passibles des mêmes peines
(la prison, dont le maximum peut être porté à
aeux ans, et une amende variable de 1,000 à
3,000 francs), ceux qui auront fait publiquement
acte d'adhésion à une autre forme quelcsnque
de gouvernement, ou ceux qui auraient fait des
vœux ou des menaces pour la destruction de
l'ordre monarchique constitutionnel.
.----.. -_. '---'-'- ♦-
LES ÉLECTIONS D'OCTOBRE,
Ce ne sont pas encore les élections
générales; il était convenu et presque
stipulé qu'elles auraient lieu aussitôt
après le départ des dernières troupes
prussiennes, mais cela se disait du
temps de M. Thiers, et nous n'en de-
vons plus parler pour le moment. At-
tendons quelques mois ou peut-être
quelques semaines. Les élections dont
nous nous occupons aujourd'Imir sont-
tout simplement les treize élections
complémentaires. A plusieurs des va-
cances qui ont été produites par des
démissions et des décès, il doit être
pourvu dans le courant d'octobre au
plus tard ; et notamment l'élection du
successeur de M. Dorian, dans la
Loire, ne peut être ajournée au-delà
du dimanche 12. Trois semaines air
moins avant le scrutin, le décret da con-
vocation doit être publié. Légalement, il
est donc impossible qu'il s'écoule plus
de huit jours sans que ce décret soit
rendu, qu'il doive convoquer les élec-
teurs de la Loire seulement ou plu-
sieurs collèges. Nous le cherchons
tous les matins dans le Journal officiel;
jusqu'à présent il n'y a pas paru. Sans
doute, en cette circonstance comme en
beaucoup d'autres, le gouvernement de
M. de Broglie applique sa théorie des li-
mites extrêmes. Qu'ygagno-t-il pourtant,
si ce n'est de rendre plus évidentes s i
mauvaise humeur et sa gêne ? La loi
reste la loi ; on a beau faire, il va falloir
l'exécuter quand seront expirés les der-
niers délais.
Les journaux ont donné des retards
du gouvernement diverses explications
qui nous semblent d'ailleurs assez plausi-
bles. D'abord il paraîtrait qu'en ce mo-
ment même le ministère hésita encore
sur la question de savoir s'il permettra
de procéder en bloc aux treize élections
qu'il s'agit d'accomplir, ou s'il vaudra
mieux ne convoquer les colléges électo-
raux que par groupes de quatre ou cinq
appelés à voter à la fois, ou bien enfin
s u ne serait pas plus prudent de faire
successivement les treize élections l'une
après l'autre et en s'arrêtant pour cha-
cune à la date précise d'expiration des
sik mois de délai. Les feuilles bien infor-
mées semblent croire qu'on choisira
le système, intermédiaire, quo nous de-
vons nous attendre pour le 12 octobre
àquatre scrutins (Loire, Nièvre, Puy-de-
Dôme et Haute-Garonne), puis, environ
un mois après, à une nouvelle série de trois
ou quatre autres, et ainsi de suite jusqu'à
ce que tous les députés décédés ou dé-
missionnaires soieafc remplacés. Mais
puisque le gouvernement, dit-on, n'a pas
encore pris défnitivement un parti, nous
lui rappellerons 'qu^ii ne serait pas plus pé-
rilleux pour. 1m, mais qu.lil serait plus.
équitable et plus honnête d'accorder
d'un seul coup la parole à l'opinion dans
les treize départements où elle doit être
consultée. Il n'y aura pas de mal,- au
contraire,- dans l'état où sont les esprits,
à voir se manifester les vœux du pays
avec quelque éclat; jamais avertissement
n'aura peut-être été si nécessaire.
Quand les plus graves questions, d'ail-
leurs, doivent être débattues dès la ren-
trée de la Chambre à Versailles, il est
indispensable que la représentation na-
tionale y soit au complet ; si le gou-
vernement refusait d'y pourvoir, il se
chargerait d'une responsabilité bien re-
doutable, et, pour tout dire, il se serait
lui-même condamné.
Mais ce n'est pas tout. On affirme en-
core qu'une autre cause des lenteurs
dont nous nous plaignons, c'est que le
ministère entend consacrer aux prépara-
tifs de la campagne électorale tout le
temps qu'il lui est possible d'y donner. Il
doit se trouver en effet dans ces disposi-
tions, assez naturelles à tout gouverne-
ment impopulaire qui aspire à ca-
cher le désaccord où il est avec le pays.
Mais le cabinet de M. de Broglie, tout
désireux qu'il soit de copier les pratiques
électorales de l'empire, rencontrera ici
une difficulté que l'empire n'avait pas
connue ; c'est l'impossibilité de choisir et
de patronner des candidats officiels. On
ne peut pas être à la fois le candidat of-
ficiel de M. de Broglie, de M. Magne et
de M. Ernoul. Le défaut d'unité rend la
tâche bien difficile. Tel ministre ou
bien tel préfet pourront appuyer plus
ou moins ostensiblement tel candidat ;
mais nous ne verrons point, à propre-
ment parler, comme autrefois, de can-
didats du gouvernement, de candidats
de l'empereur, — nous voulons dire du
duc de Broglie. Au lieu de combattra
pour le succès des clients politiques qui
lui manquent (car la coalition du 24 mai
n'est plus qu'une ombre ), le ministère
ne pourra employer ses peines qu'à
s'opposer passionnément au succès des
candidatures républicaines. C'est ainsi,
croyons-neus, qu'il a compris sa tâche.
Reste à savoir comment il saura s'en
tirer.
Nous ne contestons pas qu'il ait dé-
ployé, en vue de ces prochaines élections,
une certaine habileté et un certain
esprit de suite, mais nous croyons que
ces frais lui serviront peu. IL a supprimé
des journaux (1) ; il a tenté, sous toute
sorte de prétextes, d'intimider les élec-
teurs ; et enfin il s'est appliqué à re-
nouveler.presque entièrement, à tous les
degrés, le personnel administratif. C'est
là surtout qu'est son triomphe, et nous
nous proposons de soumettre bientôt à
l'admiration du public un tableau complet
des révocations,destitutions et mutations
de fonctionnaires dans les départements
où des élections doivent avoir lieu. Voilà
certainement des efforts qui ont leur
mérite ; mais comment seront-ils récom-
pensés? Toutes les tracasseries et les
persécutions dont la presse est victime
n'enlèveront aux électeurs ni le juge-
ment ni la mémoire; certaines vexations
les pourront gêner, mais les indigneront
surtout; quant au zèle des fonctionnaires,
le gouvernement, bien qu'il l'échauffé,
serait imprudent d'y trop compter.
La plupart dos fonctionnaires nou-
veaux sont assurément des créatu-
(1) Dans la Loire, le Républicain ; dans la Haute-
GllronM, la Dépêche, etc. Nous no parlons1 pas des
Interdictions de vente sur la voie publique, qu'on
ne compte plus.
-res du- pouvoir ; mais il doit être
dans leur naturel de désirer garder
leurs fonctions puisqu'ils les possè-
dent. Or, leur situation est bien dif-
férente de celle des fonctionnaires de
l'empire, à qui tous les abus étaient
permis. Ils savent qu'ils sont responsa-
bles et qu'ils peuvent être poursuivis
directement s'ils se livrent avec trop
d'entrain à de certains excès de propa-
gande. Ils savent surtoutquece ministèra
est fragile, et leur reconnaissance n'ira
point jusqu'à le vouloir suivre dans sa
chute. Nous ne parlons pas des préfets
qui, pour la plupart, se résignent
à ce qui les attend, mais de la troupe
nombreuse des subalternes qui as-
pire à durer plus que ne dureront
M. Beulé, M. Batbie, M. de Broglie,
qui, par conséquent, ne se soucie point
de causer du scandale et de se compro-
mettre, et qui doit redouter surtout les
révélations qu'entraînent toujours les
débats sur les vérifications de pouvoirs.
Devenir les agents électoraux d'un cabinet
réactionnaire à qui succédera prochain
nement, sans doute, un cabinet tout opri
posé, cela fait courir trop de risques pouEj
que beaucoup de. gens en soient tenter
C'est pourquoi M. de Broglie et ses."
lègues ne devront attendre de ce .:.
qu'un feint empressement et un siïatWjT
lacre de concours. .,
En résumé, de quelque façon qu'il s'Ÿ":
prenne, le gouvernement du 24 maia
perdu ses soins, ses calculs, sa dépe.:J
Retards de convocation, échelonnement
des scrutins, pression, manœuvres eta
tout ce qui s'ensuit n'empêcheront pa3a
les prochaines élections complém entai-
res d'être ce qu'elles doivent, c'est-à-dire,
républicaines, et d'exprimer nettemeat
deux vœux bien précis : l'un pour la dis-
solution de l'Assemblée de 1871, l'autre ;
pour l'établissement et la prompte orga- ,
nisation de la République. Il paraît diffi-
cile que des avertissements si répétés et
si catégoriques n'ébranlent point à la
fin une majorité qui est désormais radica-
lement incapable de créer une organisation
quelconque, même provisoire , ets qui *
doit sentir profondément qu'il ne lUL
reste plus qu'à se retirer. Qu'elld,
éprouve d'abord un redoublement d'iin..-"
patience et de colère, nous nous y attep-,
dons, et même il se pourrait que le -
gouvernement du 24 mai fût renversé 7
dans la bagarre. Il suffirait que la ma-
jorité de l'Assemblée eût la fantaisie dp,,,
se montrer logique en ses déductions 1-J
pour traiter M. de Broglie,après les éleq-
tions d'octobre, comme elle a trai
M. Thiers après les élections d'avril. Ce
premier dénouement ne laisserait 'PaS,:q
d'être comique. Quoi qu'il en soit, d'ail-
leurs , il est incontestable que nous
approchons de la fin et de l'Assemblée 1
et du ministère ; la manifestation qui
s'apprête servira surtout à précipiter les
événements.
EUG. LIÉBERT.
------. 1"
M. de Rességtiier, député légitimiste du.' .¡
Gers, publie une longue lettre à ses élec- *
teurs. L'houorable député, après avoir no..
blemeut injurié M. Thiers, envisage les
mérites respectifs de la royauté légitime,
de la République et de l'empire. Nous né —
surprendrons personne en disant que c'est,
à la royauté légitime qu'il s'empresse d!ofr ;(u
frir la palme. Nous ne- voyous d'ailleurs.
à relever dans son factum que le passago ¿
que voici ; c'est au parti bonapartiste ctull
s'adresse : f
; :. T.
L'empire?.. — C'était, disait-on, une, gl
riegee légende. Qll'èst-ell devenue depuis SAmèJ
dan? Où donç étaient ses fidèles lë 4 sep'teJljbx:.
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FEUILLETON DU XIX* SIÈCLE ■;
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Tai«m-p Le Gendre d" M. PIJirier;
Pierre Berton, Mlle Croizette.
T apàtuL JOébuts de Mlles Dér ms
- Rtatrie de Mme
Trifi» --- ,Ima
Carvàmtf .r
Permission de
fentiÏaSLBi. H*" alévy et Busnach, Musique de U. J.. 01-
t:uh ILa.lévy e Busnach )nuiiqu& ,aft -Mt.. Of-
,
Ti^I^Re td« VitîDÈVtLLE. - Les Pattes de MoUche
(reprise). 't,: '!
THtINftfB OiàjnV;—• A Perpétuité, oosaéd^ie en un
M fieoM^ Betu.%- Le iioman. Aunpère,
coméd, en trois', àcleâ, de M. - Léopold ^Sta^leauX.
m t-'- r»à id'Eau/La pûlte à" Coco,
féerie en 20 tableaux, de MM.. Clarville et Marot
T. én îO'^ blWRix, de MM; €lairviï& 6fc Marot;
Pierre Bârton à repris, au Français, dans
le Gendre dé Ht. PoîrieY,' lé rSle éréê jadis
par spn père iu Gymnase. ,- J ai conservé
un souvenir ires-net du pauvre Berion
dans, ce rôle : il y était vraiment jarfôrt.
Il arrivait' de Russie ; son ispect-'\!éroïÍta
un peu les amateur de la grâce, dont
Brelan t représentait alors le type Je plus
vantèï Sa parole un peu brève, Mn ton un
peu cassant, 'Sf)Íl accent Det et ferme con-
traslàient' sifagùlièrement avec lorgàne
flûié a un peu riibù, un J jeu xotonneux
même de son ^rival, dont fes/o/-te etles
.-f TCi v ''--, ": , ; "P i.4I. ;:.
piànar, '- les rifif6i%àndo et les diminuendo
montaient et descendaient, se cadencaient
et ondulaient dans un mouvement inétro-
nomique. et musical. Le public,, qui n'y
regardé pas de 51 près, croyait que Bres-
sant était un modèle accompli de distinc-
tion, confondant la distiuçtfqri avec la
grâce : Berton lui démontra son erreur. Il
n'avait rien de gracieux, lui, il ne possé-
dait pas ce charma ouaté, ce timbré har-
monieux, ces rondeurs molles da Bressant;
tn&fs il avait la distinction du vrai gen-
tilhomme, avec quelque chose de dédai-
gneux et de hautain, commo il le fallait là,
et je na sais quelle élégance sobre et in-
Co sdleute,.,
Le succès de Bertpn fut grand, ti ès-
grand;Jmais non pas encore aussi général
qu'il le jnérîtait. Les partisans de la .grâce
était pom^reux : ils lï'admettaiept .qu'à
cont^T^UE jHine1 supériopité ^ui troublait
les habitude^ ae If Qpes, démanti-
efulai Heur ^formules d'admiration toutés
'faités, et ne pouvaient se décider à accep-
ter des allées dont l'impertinence sem-
blait aller directement à eux pardessus
la rampe.'T -'a ; leis poiriers du quartier en-
veloppaient Tacteur dans l'aversion que
leur ans pir.ait. le marquis de Presles et. le
public du Gymnase ne le vit jamais qu'à
travers Cette personnalité d'emprunt qui le
éheqadt. Il n'en fut pas ainsi du grand
public ; il découvrît tout de suite en Ber-
toa un rare assemblage de qualités, pré-
cieuses. SA place était naturellement mar-
quée à la èomédii.:.Prançaise, et il est
regrettable qu'il n'y ait pas été engagé.
Plus heureux que lui, son fils Pierre y
joue aujourd'hui ce rôle, où excella le pau-
vre comédien à jamais perdu pour le théâ-
tre. Pierre Berton a du talent : c'est un
très-intelligent artiste ; mais il ne porte
en lui rien de très-accentué, ni comme
qualités, ni comme défauts. <
H avait contracté de mauvaises habitu-
des dont il paraît s'apercevoir aujourd'hui
r -J*ï' tt!\f'" :"-':o.'C..:..:' .J" ,
et qu'il cherche à corriger. C'est une loua-
ble intention dont il faut lui tenir compte.
somme il a tenu trés-éonvenablément
le?rôle ^.e Gaston de Preslés, dont il dà*
peut-être pas la tenue et la suprême imperç,
tirience et où perce plutôt l'artiste railleur
que le gentilhomme nourri dans le senti-
ment d'une supériorité qui lui fait une na-
ture à part. Il parle trop haut pour un
homme bien élevé : les gens communs
parlent fQ):t et ont des éclats de voix dont
l'orgueil plein de sérénité qui domine chez
lès gens comme il fau^ et la froideur tradi-
tionnelle qu'ils s'imposent les f préservent.,
Enfermés dans une sorte de çant, spécial
à, leur easte, car ils en forment une bien
distincte, ils ont un accent particulier et
deS habitudes de corps et d'allures avec
lesquelles on naît èt qui ne s'acqulùreat
point. Le cornédiéii doit forcer son art à
luiJiyrer le secret de toutes les transfor-
mations il. doit être doué d'une faculté
d'imitation et (^assimilation très-subtile
et très-puissante à la fois, et d'une sou-
plesse de nature telle qu'il puisse s'incar-
nffr., sans que l'effort soit visible, dans le
personnage qu'il s'agit de représenter.
Mlle Croizette a été charmante dans le
rôle d'Antoinette. Sa jolie petite tête ori-
ginale sied à ce rôle : elle n'y apporte pas
la science et les qualités profondes qu'y
montrait Rose Chéri, mais elle eu apporte
d'autres, qui suffisent pour laisser à ce
rôle le caractère aimable dont il est em-
preint. Tout ce qui est grâce, et dignité
simple emprunte au charme particulier
de Mlle Croizette quelque chose de tou-
chant et de pénétrant qui captive. Tout ce
qui est du fond de la nature, tout ce qui
est sentiment, tout ce qui part du cœur
vient de soi même ; ce qui tient à l'esprit
et à la volonté est moins satisfaisant : cela
manque un peu de force, d'ampleur, d'au-
torité. Mlle Croizette a fort bien dit le cé-
lèbre : « Et maintenant, va te battre ! »
Mais dans l'éblouissement passager de son
succès, elle a oublié de donner sonaccnt
et sa valeur à cette jolie réticence de la
femme aHllante, qui reste sous la femme
héroïque: Vous tirez bien l'épée, n'est-co
pas ? »
n dépit de tous les souvenirs, j'ai revu
le &endre de M. Poirier avec un vif plaisir :
c'tst une des plus jplies, pièces- du réper-
toire moderne et peut-être la meilleure,
et ce n'est pas à propos d'elle qu'on pourra
reprocher au Théâtre-Français de puiser
chez le voisin. L'ouvre est à sa place rue
Riçhelicu et mérite les honueura du main-
tien permanent au répertoire. Got a donné,
au vieux négociant Poirier un relief et une
vèrJté qui en foat une création véritable.
J T a obtenu uu très-graud aucclF, et c'est
assiirêment un d« ses meilleurs .rôles. Au
surplus, je ne lui en connais pas de
Înapv; car rien n'est inaccessible à ce
talent profond et sûr. Febvre est très bien
dans le personnage effacé du duc de
Montmeyran, et Bané donne au bonhomme
Veçdelet une excellente physionomie.
Rep, - débuts qui ont eu lieu à l'Opéra,
dans ces derniers temps, ne sont pas sé-
riedx, et le moins que l'on puisse leur re
probtier, c est d'être tout à fait prématurés.
L'Obéra n'est pas fait pour ces expérien
ces'dont le résultat est trop facile à prévoir.
Il lie s'agit pas de faire ass ster le public à
des concours de Conservatoire, et la soirée
consacrée à l'audition d'une élève, à peine
sortie de sa classe de solfège ne doit pas
lui tre comptée comma une représenta-
tion. Ces essais auxquels leur extrême
faiblesse retire tout iilél êt Le sont pas di-
gnes de notre Académie nationale de mu-
sique, et il faut inviter M. Ilalanzier à s'en
abstenir désormais. L'Opéra n'est pas une
succursale du théâtre do La Tour-d'Au-
vere
Mlle Dérivis, dont le nom représente
une dynastie, n'est ri n moins qu'une
chanteuse d'Opéra et n'a pas reçu en hé-
ritage de son père et de son aïeule cette
"-::'- - •- -«u ■ iT
puissance vocale dont ce dernier surtout
était, à ce qu'il paraît, UA 'formidable
exemple. :
Mlle Dirivis a paru dans le rôle de Mar-
guerite de Faust : l'épreuve aurait dû lui
être épargnée, et il devait être tout à fait
manifeste à la répétition que cette jeune
personne resterait absolument an-dessous
de sa tâshe. Pourquoi ce début alors ? Pour
mettre un nom nouveau sur l'affiche et af-
friander la curiosité publique? Question
de recette dors, où l'art n'a rien à voir.
Je le répète, il n'était pas douteux que
Mlle Dériyis ne fût pas de taille, la pauvre
enfant, à porter la charge d'un début à l'O-
péra, et j'en dirai autant de Mlle Leaving-
tou, qu'on nous a fait entendre quelques
jours après.
Mlle Dérivis Ú.'a pas une voix suffisante
pour chanter l'opéra, et il ne faut pas être
bien malin pour s'en apercevoir : il suffit
d'être sincère, et je commence à soupçon-
ner qu'à l'Opéra on ne l'est pas toujours.
Chez Mlle Dîrivis le sommet du registre
ne possède que des notes d'une.extrême té-
nuité, vrai filet de voix, s'il ea fut, 'et le
médium fait ab?o'ument défaut. En accor
dant à l'émotion la part la plus large possi-
ble, il n'est pas permis de se faire illusinn
sur l'insuffisance| radicale de la concurrente,
et si, comme je l'ai dit, on ne se laissait
pas guider exclusivement par des considé-
rations purement industrielles, jamais on
n'aurait fait descendre la scène de notre
grand Opéra au niveau de ces exhibitions,
aussi peu honorables qu'inutiles à tous les
points de vue, c'est à-diie à ceux dont le
public, les artistes et l'Etat doivent se
préoccuper.
Mlle Leavington s'est montrée inférieure
encore à sa petite camarade dans le rôle
d'Azucena du Trouvère. Ici, non-seulement
nous avons affaire à une voix très-défec-
tueuse, mais encore à une ignorance com-
plète de l'art du chant. Quand je dis une
voix, je me trompe, Mlle Leavington n'a
pas une vo;x, elle en a deux, sép;tréçs par
pas une vo^x, elle en a deux, séparéçs par
un grand trou où elle se laisse choir à toS19C:
instant. Les notes graves ont un 'timbM"â'Î-
guttural et farouche, la voix y-est sombrât /;j
à l'excès; puis elle monte tout à coup, saûé^0i-
transition aucune; aux notes élevée?, :qù5P"-:
vous surprennent par la brusquerie de leur
émission et qui semblent appartenir à une
personne voisine qu'on n'avait pas aper-
eue. Mlle Leavington a uné espèce dlÎ
fougue audacieuse que quelques personnes
fougue audacIeuse que * per8onn -
ont paru prendre pour un tempérame.nt"
dramatique; cela n'est pas impossible ;
mais pour le moment une forte décoctiorfJlL
de solfège et quelques pilules d'Emmanud- :
Garcia lui seraient tout-à fait nécessaires; lL
car elle n'est pas plus musicienne que chan-
teuse, et le plus beau tempérament drama- );,:
tique du monde ne suffit pas, à lui toufcf1
seul, pour faire une cantatrice. ,' ! ,G -
Voici donc deux débuts qui, bien Of ,,'
de constituer à mes yeux un mérité 1:
l'Opéra, doivent au contraire être portés'à
sa charge ; car il n'a absolument aùcu
5'? :
excuse admissible pour les avoir tentés.Oi* i!'
il y a absence complète de compétence' #u ,1
simple spéculation : l'un vaut l'autre.
Je comprends parfajtement le début.
d'Achard-dans le Vasco de Gama de TAfri-
caine : Achard a fait des débuts heureux1"'-
dans le rôle de Raoul des Huguenots,"
Villaret porte, seul, depuis longtemps,
poids de ces dêUX rôles: il était sage et :
prudent de lui chercher un second. J'ai dit ,J¿
naguère combien Achard m'avait surpris' C
dans les Huguenots, où je n'espérais pas le" 1
trouver aussi bien qu'il a su s'y montrer^-
pour ïAfricaine, je n'avais pas gonflé outrS"
mesure mes espérances; mais je n'avait T
pas non plus beaucoup d'appréhensionti.:,,'
Je l'y ai trouvé ce que je pei!sais qu'il..
devait être.
Comme pour Raoul, on se sent aise de
trouver un Vasco vraisemblable : le rôle
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qu'il se trouve puissamment servi par ijnè - ,
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