Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-09-29
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 29 septembre 1876 29 septembre 1876
Description : 1876/09/29 (A6,N1754). 1876/09/29 (A6,N1754).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
Siiième àuée. — NI, ftarSâ Pris do Œstméra à Paris : Il Centimes. — jDépartemeËts : M Centime#
Vcnd¡.cdi 29 Septembre lire
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LE E SIÈCLE
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTiOH
W«dïi»«w au Secrétaire de la Eétfacttei
de 2 heures à minuit
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A«a«s«M, cher. MM. LAGRANGE, CERF «T S'-
(11. fflats ale la Bcitm, œ
MM. les Souscripteurs dont
l'abonnement expire le 30 sep-
tembre sont priés de le renou-
veler immédiatement, s'ils ne
ventent point éprouver de re-
tard dans la réception du jour-
B".
POUR ÈTRB RENOUVELÉS A TEMPS, LES
ABONNEMENTS DOIVENT NOUS PARVENIR
LE 29 AU PLUS TARD.
BULLETIN
Paris, 28 septembre 1876.
Les. propositions de paix formulées par
l'Angleterre ont été officiellement remi-
ses au Divan par sir H. jflli, et les am-
bassadeurs des grandes puissances se sont
à tour de rôle présentas à la Porte pour
appuyer ces propositions. Un conseil des
ministres s'est immédiateïnent réuni pour
les examiatr. Les ministres ont tenu une
ieeonde séanœ aous la présidence du sul-
tan à LWet d'arrêter une réponse défini-
tive aux puissances. Nous ne savons pas
encore quelle a la teneur de cette ré-
ponse, mais un télégramme de COJlJtantino-
ple, expédié ie 24 au r exprime l'espoir
qu'elle sera favorable. Voilà pour la Tur-
quie.
A Belgrade, l'agitation belliqueuse aug-
mente chaque jour. Le gouvernement serbe
accepterait tout au plus une nouvelle trêve
de quatre jours ; il voudrait un armistice
régulier ou la continuation de la lutte, et
il rejetterait les propositions de paix de
l' An¡.ifrr. fAAjl le fait le plus grave,
celui qui domine toujours la situation en
Serbie/c'estle prQnunciamiento du géné-
ral Tcharnaïeff. La population entière se
range du côté de l'armée et applaudit à l'i-
nitif.tiv. q'a prise le général m chef. Au
moment où vont peut être s'ouvrir les né-
S., au moment où les puissances
semblent; se mettre d'açcor4 pour fyirela
paix eçtre la Serbie et la Turquie sur la
base dif sfatu quo ante bellurp., les Serbes,
en couronnant roi le prince Milan, veulent
brider les derniers liens de vassalité qui
les rattachent à l'empire ottoman et oppo-
ser le fait accompli à la volonté de l'Eu-
rope. Le prince Milan se trouve donc dans
une situation peu enviable.
D'un côté, la pression et la menace des
puissances qui l'empêchent de céder aux
vœux du peuple; de l'autre, une révolution
imminente à l'intérieur, le renversement
de sa dynutie et l'avènement d'un chel
plus patriote ou plus hardi. On affecte, il
est vrai, dans une certaine presse, de faire
bon marché de cet incident nouveau qui
est venu compliquer l'imbroglio oriental;
- on compte qu'il suffira d'un signe des puis-
sances pour empêcher le peuple serbe de
passer outre. Mais songe-t-on que les Ser-
bes tout battus qu'ils ont été, ont su ce-
pendant résister à toutes les forces de
l'empine ottoman, et que les. Turcs, après
deux meis de lutte, n'ont pas pénétré à
plus de dix lieues à l'intérieur de la prin-
cipauté? N 'ont-ils pas, d'ailleurs, l'exemple
des insurge de l'Herzégovine, cette poi-
gnée d'hommes, qui ont refusé d'accepter
les réformes proposées par le comte Ân-
drassyî Alors, comme aujourd'hui, on par-
lait de lu fqzw * déposer les armes. Et,
cependant, qui a osé les y contraindre ?
|*ai», dira-t-on, l'Europe était alors divi-
sée ; «pjouxdl^l l'entent* est faite. En
aucune façon. Toutes les puissances
nuM- acceptéia ¡¡Q..tAAnqr,!-I.. les
ambassadeurs présents à Constantinople
s'étaient rendes à la porte pour appuyer
ces propositions, comme - ils s'y sont ren-
dus hier pour appuyer les propositions de
l'Angleterre. La Porte avait signifié son
adhésion, elle avait promis toutes les ré-
fermes qu'on lui avait demandées, une pro-
messe l'engage si peu ! elle avait même
été, pour prouver sa bonne volonté, son
intention formelle de remplir les condi-
tions imposées, jusqu'à constituer un
grand conseil, composé mi-partie de mu-
sulmans, im partis de chrétiens. Le télégra-
pbe nous apprend que la même comédie se
joue aujourd'hui, on sait par expérience ce
qu'il faut en penser. L'Europe devait donc
se tenir pour satisfaite et imposer ses vo-
lontés aux insurgés.
Nous le répétons, qui a olé le faire 9 Et
nous le demandons, si les Serbes et les
Monténégrins, si l'Herzégovine et la Bosnie
refusent résolùment d'accepter les condi-
tioas de paix proposées aujourd'hui, qui
saurait les contraindre à déposer les armes 9
L'Autriche par une intervention militaire ?
Mais c'est la guerre immédiate avec la
RUllie. L'Autriche et la Rusiie conjointe-
ment ? mais c'est la guerre immédiate avec
l'Angleterre et avec la Turquie, parce que
c'est le démembrement de cette dernière et
c'est la guerre à courte échéance entre 1.
deux empires du Nord.
L'Europe seule, c'est-à-dire les six gran-
des puissances réunies, pourrait donc in-
tervenir utilement ; mais pour cela il fau-
drait ,q,',Ue, fussent d'accord complète-
ment, fan? la poindre arrière-pensée. Or,
cet accord existe-t il.
On proclame bien haut que l'entende
vient de se faire entre les grandes puissan-
ces qP les conditions de la paix. A quel
au juste équivaut cette entente 9 La diplq-
matie, après des mois de travail et d'effortt,
est arrivée à formuler non pas les bases de
la paix, il importe de ne pas confondre,
mais les bases de discussions ultérieures qli
doivent avoir lieu pour régler certaines
- oonditian, de paix que l'on demandera à
[ la Porte d'accepter. Or, s'entendra t-on
pendant cette discussion ultérieure ?
Est-il rien qui puisse nous le faire espé-
rer 1 Est-il, en effet, survenu un événement
quelconque qui ait modifié les rapports des
grandes puissances les unes envers les au-
tres et envers la Turquie, qui ait donné
une nouvelle direction à leurs intérêts con-
traires, qui ait fait taire leur ambition ?
Faut-il voir dans l'horreur causée par les
massacres de la Bulgarie un événement de
cette nature? Evidemment non, car les mas-
sacres ont été de tout temps le moyen de
gouvernement le plus cher aux autorités
turques. Les cabinets le savent bien et le
savent depuis longtemps. Les diplomates
ont un instant courbé la tête sous la tem-
pête de l'indignation populaire; mais le
peuple est oublieux de sa nature ; encore
quelques jours et on ne pensera plus aux
massacres de la Bulgarie, et les hommes
d'Etat reprendront leurs projets un instant
interrompus.
Mais il fyut toujours en revenir à la ques-
tion que nous nous faisions tout-à-l'heure.
S'entendra-t-on dans les discussions qui
vont s'ouvrir, en admettant qu'elles s'ou-
vrent 9 Nous commençons à avoir quel-
ques détails sur les objections soulevées
par les divers cabinets relativement aux
propositions anglaises, et il faut avouer
que ces premières objections ne présagent
rien de bon pour l'avenir.-Prenons un
exemple. Il s'agit du régime futur des pro-
vinces dites insurgées.
Lord Derby proposait le terme « auto-
nomie administraive ; » le prince Gort-
schakoff ne voulut pas accepter et de-
manda une « autonomie politique ; » puis ce
fat le tour du comte Andrassy, qui ne veut
pas aller au-delà d'une « autonomie lo-
cale. » Pour contenter tout le monde, on a
employé l'expression < réformes de l'ad-
miniitration locale. » Il est évident que le
terme est suffisamment élastique pour se
prêter à toutes les interprétations. Mais le
jour où U faudra le définir, comment les
dipIQma1¡,. feront-ils pour s'entendre ?
Il va sans dire que les trois interpréta-
tions, russe, anglaise, autrichienne, se re-
produiront dès que l'on voudra stipuler en
détail les conditions de la paix. Comment
s'arrangera-t-on pour satisfaire à la fois la
Turquie qui ne veut rien concéder, la Rus-
sie qui insiste sur la formation de nou-
veaux Etats tributaires, l'Autriche, soute-
nue par l'Angleterre, qui admet tout au
plus des réformes municipalei 9
Autre exemple, autre difficulté. Les pro-
positions anglaises promettent à la Bulga-
rie des garanties contre l'administration
déplorable qui désole camalheureux pays.
C'est fort bien. Mais of prend-on la Bul-
garie? Entend-on par là la région qui
coïncide actuellement avec le district ad-
ministratif turc connu sous le nom de vi
layet de Tuna, c'est-à-dire le pays situé
entre le Danube et les Balkhans ? Mais
alors on laitse de côté toute la région qui
s'étend de Philippopoli à Sofia et à Nisch,
tout justement le district dont les souffran-
ces viennent d'éveiller l'attention et les
sympathies de l'Europe entière. Si, au con-
traire, on comprend cette région dans le
terme indéfini: de Bulgarie, il faut y com-
prendre aussi tout le pays où la population
est principalement chrétienne et bulgare,
et on arrive aux portes mêmes de Cons-
tantinople.
Admettons toutefois qu'on lève cette dif-
ficulté géographique et tant d'autres que
nous pourrions signaler ; reste toujours la
grosse question de l'autonomie plus ou
moins large à attribuer aux provinces chré-
tiennes. Stir ça point, pas d'entente possible
parce qu'il n'y a pas de moyen terme. Il
faut, en effei, ou que l'on transforme ces
provinces en Etats tributaires comme le
veut la Russie, ou que l'on s'en fie à la
Turquie pour appliquer les réformes. Sans
doute, le sultan promettra tout ce que l'on
voudra ; on lira solennellement à la Porte
des hatts assurant aux chrétiens une par-
faite égalité avec les musulmans; mais
comme toujours ces hatts resteront lettre
morte, et ce sera une « ministre plaisan-
tais » de plus, pour employer l'expression
de M. Gladstone.
Y a-t-il donc lieu de se féliciter si haut
de l'entente des puissances ? Fauti 1 donc
avec certaines feuilles qui, poussées par
des raisons qu'il nous répugne de signa-
ler, s'inquiètent peu d'endormir l'opinion
publique dans une sécurité trompeuse,
s'écrier que la paix de l'Europe est désor-
mais assurée? Nous ne le croyons pas.
Nous ne pourrions même pas, avec l'empe-
reur Guillaume, « espérer que la paix est
à présent plus assurée que précédemment.»
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6 0/0 turc 13 fr. 50, 46, 40.
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Chemins Ottomans 440 fr. 75.
Extérieure. • • 14 1/4.
Egyptien. ♦ - • *25 t" 223 75.
-
Voici la note que le ministère de l'inté-
rieur a adressée au Pays : -
Paris, le 26 septembre 1876.
Les renseignfmjuts donnés par le Pays, daus
son numéro du 25 septembre, sur la situation
politique de l'Algérie, n'ont aucun fondement.
Les rapports du général Chanzy ne contien-
nent rien qui puisse donner lieu à de telles
appréhensions. Aucun émissaire venant de
l'extrême Orient n'a été signalé dans les tri-
bus, qui sont tranquilles et qui ne s'occupent
pas dos événements de la Turquie. Le départ
pour la France du contingent israélite n'a
provoqué aucun incident..
(Communiqué.)
Da grandes discussions se sont produites
dans la presse au sujet du conflit qui pour-
rait s'élever entre les deux Chambres lors
de la discussion du budget. Il s'agissait de
savoir qui aurait le dernier mot et quelle
était la limite du droit de chacune. Les
bons journaux de l'ordre moral, piétinant
sur la constitution, affirmaient avec har-
diesse l'autorité suprême du Sénat, et, pour
ne pas réduire ce grand corps au rôle de
« Chambre d'enregistrement, > voulaient
faire de la Chambre une commission char-
gée simplement de préparer les lois.
C'était là une prétention bien exorbi-
tante, et nous avons montré ce qu'il en fal-
lait penser. Nous ne croyons pas qu'en
donnant aux députés l'initiative des lois de
finances on ait voulu simplement régler
une question de priorité. Les auteurs de la
constitution ont consacré un droit essen-
tiel. Dans tous les pays libres, dans tous
les pays qui pratiquent sincèrement le ré-
gime parlementaire, ce sont les élus du
suffrage universel qui votent l'impôt. La
question pour nous n'est donc pas douteuse,
et si nous avions besoin d'être confirmés
dans notre opinion, les arguments de nos
adversaires suffiraient pour nous y enfon-
cer de plus en plus.
Une lettre adressée a M. le garde des
sceaux par l'archevêque de Paris a servi
de prétexte pour recommencer cette con-
troverse. Il s'agit das aumôaiers militai-
res. Nous avons déjà fait remarquer que
tout le bruit soulevé autour de la question
constitutionnelle trouvait son point de dé-
part dans les alarmes des cléricaux. Le
vote de la Chambre les a atteints ; ils ont
essayé alors de s'abriter derrière la consti-
tution et d'en tirer, des dispositions qui
n'y figurent ni ae près ni de loin.
Aujourd'hui, les journaux «bien pen-
sants » soutiennent avec M. l'archevêque
de Paris c qu'on ne peut annuler une loi
en supprimant un crédit, et que toute loi
règne et doit durer jusqu'au jour où le
Parlement l'a expressément abrogée. »
Cette théorie, si on l'admettait, pourrait
mener fort loin. Elle ne tendrait à rien
moins qu'à supprimer le droit de la Cham-
bre des députés. Beaucoup de dépenses,
en effet, sont faites en vertu de lois spé-
ciales, et si l'on ne peut supprimerdes cré-
dits institués en vertu de ces lois avant
qu'elles soient rapportées, à quoi sert d'é-
tudier le budget ?
Car, en vérité, si l'on a pas le droit de
supprimer les crédits, on n'a pas le droit non
plus de les réduire? Et cependant das ré-
ductions peuvent être commandées par l'é
tat de nos finances. Lorsqu'un budget est
mis sous les yeux des légillatelul, quelle
doit être leur principale préoccupation ? le
mettre en équilibre et faire tous les efforts
possibles pour diminuer les impôts. Lors-
qu'une loi est votée et qu'elle entraine des
dépenses, ces dépenses ne sont-elles pas
subordonnées au vote du budget? Si la
théorie des journaux « bien pensants » était
admise, il faudrait décréter que tous les
crédits demandés en vertu de lois spéciales
sont distraits du budget général et exempts
de l'examen des Chambres. Veut-on aller
jusque là ? évidemment non.
Du reste, nous avons tort d'opposer des
arguments aux arguties de nos adversaires.
Le Français, qui se montre un des plus
acharnés dans cette campagne, se place sur
un terrain trop facile pour que nous ne l'y
suivions pas. Il ne discute pas. Il nous
montre à quel abîme nous courons si la
Chambre des députés peut supprimer des
crédits institués par lois spéciales.
« La Chambre des députés pourrait opé-
rer un bouleversement dans l'Etat, à elle
seule, sans le concours de la seconde Cham-
bre. Elle pourrait, en effet, opérer la sépa-
ration de l'Eglise et de l'Etat en suppri-
mant les crédits du budget des cultes ; ré-
duire le contingent militaire, malgré les
prescriptions de la loi sur l'organisation de
l'armée, en réduisant les crédits de la sol-
l'arméel, 'effectif ; bouleverser la loi des ca-
de de
dres, en supprimant les crédits du traite-
ment du officiers ; opérer la conversion des
rentes, ou même faire banqueroute, en sup-
primant ou en réduisant les crédits pour le
payement des intérêts de la dette,etc., etc.>
Mais parfaitement ! la Chambre a le droit
de faire tout cela s'il lui convient. Rien dans
tous ces votes n'est contraire à la consti-
tution, et si des propositions sont déposées,
M. le président devra les mettre aux voix.
Entraîné par son éloquence, le Français
ajoute :
< En supprimant le crédit qui fournit au
président de la République son traitement,
une Chambre de députés pourrait un jour
supprimer la République elle-même. »
Ah t ici, nous arrêtons le Français ; il
essaie de raisonner, donc il déraisonne.
La Chambre des députés peut supprimer le
tratemant du président de la République,
cela ne touchera en quoi que ce soit à la
République. Est-ce qu'il existe par hasard
un article de la constitution qui stipule un
traitement quelconque pour le président
de la République ! Le droit de la Chambre
des députés, nous le proclamons formelle-
ment. Oui, il est certain qu'elle peut se li-
vrer à tous les excès, qu'elle peut tout bou-
leverser. Par cela même qu'elle examine
le budget, elle peut le refuser en bloc.
« Ce serait purement et simplement le
retour à l'Assemblée unique et souveraine,»
ajoute le journal de M. Beslay avec une
bonne foi parfaite. Oui, si. Ce si con-
tient bien des choses. Mais il en contient
une surtout qui nous parait suffisante : si
le Sénat n'avait pas le droit de dissolution.
Car c'est là qu'est le nœud de la question,
et en vérité on semble l'oublier trop facile-
ment. Comment I il existe une Chambre
haute qui peut en appeler au pays, qui peut
enrayer tous les votes de la Chambré, et
cela ne suffit pas ! Que voudrait-on donc ?
Nous l'avons dit déjà et nous ne saurions
trop le répéter. Si les élus du suffrage uni-
versel consentaient à commettre toutes 11
fautes que le Français veut bien leur prê-
ter gratuitement, nous serions les premiers
à demander la dissolution, et le pays serait
avec noiïs. Les dangers que l'on prévoit
n'existent donc que dans les cerveaux ma.
lades ou malveillants.
En vérité, comme nous le disions en
commençant, c'est qu'il s'agit au fond de
bien peu de chose. On comprend que le Sé-
nat ne peut dissoudre la Chambre parce
qu'elle a supprimé le traitement des aumô-
niers militaires, et l'on cherche un moyen
de sortir d'embarras. Eh bien ! nous la é-
clarons : si la Chambre le veut, et elle est
dans son droit de le vouloir, le traitement
des aumôniers militaires sera supprimé, à
moins que l'on ne préfère en appeler au
pays.
RAYMOND.
——————— ————————
LES EMPRUNTS ETRANGERS
C'est par erreur que nos informations
annonçaient hier la convocation prochaine
de la commission parlementaire chargée
de faire une enquête sur les emprunts
étrangers. La plupart de nos confrères,
d'ailleurs, avaient publié une note ana-
logue.
Cette commission n'est même pas encore
nommée.
Dans la séance du 4 août dernier, M.
Dréo a déposé, il est vrai, un rapport ten-
dant à l'adoption de la proposition de M.
Pascal Duprat; mais la Chambre des dépu-
tés n'en a pas voté les conclusions avant
la clôture de sa session.
Ce n'est là, au surplus, qu'un retard, et
cette proposition, nous l'espérons bien, ne
tardera pas à être adoptée.
Il est urgent que la lumière se fasse sur
les scandales financiers dont notre pays a
été victime, afin, s'il en est temps encore,
d'en prévenir le retour.
Les tripotages à l'aide desquels de cyni-
ques intermédiaires ont trafiqué, à leur
profit, de l'épargne française, n'ont, que
trop duré.
Il faut qu'ils cessent. — Et ils CeSIGront,
car il est certain que, sans porter atteinte
à la liberté du marché, la commission sau-
ra trouver des mesures propres à protéger
les capitaux français contre les tentatives
plus ou moins habiles qui &ont inci ssam-
ment dirigées contre eux.
La première chose à faire, c'est de dé-
voiler la valeur et les procédés de ces opé-
rations, qri, comme le dit M. Dréo dans
son rapport, ont semé autour d'elles tant
de déceptions et de ruines, sans même en-
richir les États emprunteurs au nom des-
quels on les engageait.
C'est un devoir auquel la fdta re com-
mission no faillira certainement pas.
P. TIRARD.
——————————— ———————————
« Avant tout, l'amnistie. » Tel est le
sentiment que M. Victor Hugo conseille
aux électeurs d'apporter dans le choix des
candidats.
M.Victor Hugo se targue de n'être pas un
opportuniste, nous le savons ; aussi s'est-il
bien gardé de réfléchir un instant à l'inop-
portunité d'une pareille recommandation,
qui tombe assez malencontreusement dans
l'arrondissement de Toul. Elle est dirigée
contre le candidat républicain, M. Petit-
bien, qui s'est prononcé contre l'amnistie,
juste au moment où celui-ci a fort à
faire pour se défendre contre un soi-disant
constitutionnel, qui mat au service de la
coalition réactionnaire sa parenté et sa si-
militude de nom avec feu M. Claude, le re-
gretté député de l'arrondissement, et qui
tâche ainsi d'exploiter la clientèle républi-
caine à l'aide d'un procédé que les tribu-
naux ne tolèrent pas d'habitude entre sim-
ples commerçantl.
C'est à la Sentinelle de Nancy que M.
Victor Hugo a adressé son petit manifeste :
Paris, 22 septembre 1876.
Mon vaillant et cher confrère,
Vous me demandez mon sentiment sur les
prochaines élections, le voici :
Avant tout, l'amnistie. L'amnistie est le
premier mot et le dernier mot de la situation
actuelle.
Je rejette, quant à moi, tout candidat qui
n'accepte pas l'amnistie pleine et entière.
L'épreuve du système des grâces partielles
est faite. Ca que nous avons prédit s'est réa-
lisé. Donc, l'amnistie !
Je vous serre la main,
VICTOR HUGO.
En conséquence, M. le docteur Ancelon,
ancien député de Meurthe-et-Moselle, qui
accepte le programme radical, devient le
concurrent du candidat républicain, M. Pe-
titbien. Nous le regrettons vivement, et ce
que nous regretterons encore plus que le
dissentiment même, ce sont les termes en
lesquels M. Victor Hugo a cru devoir le
poser.
Il nous semble fort naturel qu'une caté.
gorie d'électeurs, qui considèrent l'amnis-
tie totale soit comme une mesure néces-
saire d'humanité, soit comme un acte de
bonne politique, fassent choix d'un candidat
qui partage exactement leurs idées et se
comptent sur le nom de ce candidat. Un des
moindres inconvénients qui peuvent en ré-
sulter, c'est que ceux-là s'aperçoivent qu'ils
ne sont peut être pas aussi nombreux qu'ils
le supposent. Nous pensons, en effet, que
c'est une des erreurs du parti qui s'intitule
lui-même radical que cette croyance au
désir impérieux d'amnistie totale qui tra-
vaillerait la majorité du pays. A notre
avis, si quelques grandes villes ont maintes
fois témoigné de ce désir au moment des
élections, les campagnes s'y sont montrées
souvent réfractaires, et le département de
Meurthe et-Moselle notamment, qui se croit
essentiellement républicain, avait élu des
représentants quelque peu opposés à cetty
idée.
De telle sorte que, si l'on érigeait ep
principe que, pour être républicain, il faut
absolument être partisan de l'amnistie
pleine et entière, le parti radical ne tarde-
rait peut-être pas à s'apercevoir que la Ré-
publique n'a pas dè raison d'être parce
qu'elle ne groupe pas -autour d'elle le plus
grand nombre.
C'est notra opinion, celle des amis de
M. Victor Hugo est toute différente; le
pays est là pour juger entre les deux, à
l'amiable.
Aussi regrettons-nous vivement, quand
il s'agit d'un républicain comme M. Petit-
bien, de voir employer une expression
comme calle-ci : « Je rejette, quant à moi,
tout candidat qui n'accepte pas l'amnistie
pleine et entière. » Et si ceux qui sont
partimans d'une large clémence, — ceux-là
sont nombreux, à notre avis, — qui l'ont
réclamée, qui ne cesseront de la réclamer
jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause,
disaient, en considérant toute autre mesure
comme anti sociale et de mauvaise politi-
que : « Quant à nous, nous rejetons tout
candidat qui acceptera l'amnistie pleine et
entière. » Qa"arriverait-il Y
Il arriverait fatalement que ceux-ci
s'obstinant à rejeter celui-là et ceux-là à
rejeter celui-ci, entre les deux candidats
républicains passerait fatalement le candi-
dat de la réaction. Nous doutons qu'à ce
jeu les amis de M. Victor Hugo arrivent à
obtenir l'amnistie, mais ils parviendraient
peut-être à perdre la République.
A la devise politique de M. Victor Hugo,
nous préférons la nôtre : Avant tout, la
République. ",
C'était celle du regretté M. Claude ; les
électeurs de l'arrondissement de Toul s'en
souviendront.
P. L.
:
MANCHE A MANCHE
■"V
Il vient de se dérouler devant la cour
d'assises de la Manche une histoire bien
curieuse.
Un homme de 64 ans, air dévot, pa-
role mielleuse, lunettes bleues, longue
ledingote noire, est introduit devant les
jurés.
Ce n'est rien moins qu'un ancien for-
ent : il a nom Pierre Girod.
L'acte d'accusation lui reproche d'a-
voir, à l'aide de manœuvres frauduleu-
ses, et en usant de faux authentiques,
escroqué de l'argent à nombre de com-
munautés religieuses.
Il n'avait qu'un procédé, qui était tou-
jours le même, mais qui lui réussissait
partout.
- Il se présentait, avac sa mine de ca-
fard, dans un couvent, et demandait à
entretenir le prieur. Il lui contait alors
qu'il était veuf, sans enfants et riche.
Sa fortune consistait en propriétés sises
dans le Piémont, lesquelles valaient de
trente à quarante mille francs.
Il était disposé à tout donner au cou-
vent, si l'on voulait bien l'y admettre.
Seulement. il y avait un seulement.
ces propriétés étaient grevées d'hypo-
thèques, dont la radiation ne pouvait
être opérée qu'à Turin.
Girod demandait au supérieur la
somme nécessaire pour payer et son
voyage et les frais que coûte cette for-
malité judiciaire. Afin d'inspirer plus
de confiance, il priait qu'on lui donnât
un religieux pour compagnon.
Une fois à Turin, il prétextait des
lenteurs, réclamait de nouvelles avan-
ces de fonds ; la communauté se laissait
prendre encore une fois, deux fois, et
finissait par refuser. Girod disparaissait
alors, après avoir mis dans sa poche la
somme ronde, et le religieux restait là,
planté pour reverdir.
C'étaient des moyens bien grossiers,
et il nous semble inconcevable que tant
de couvents s'y soient laissé tromper si
aisément.
Ce qui leur troublait la vue, c'est
qu'eux-mêmes n'étaient pas bien nets
en cette affaire. Ils voulaient s'emparer
des quarante mille francs que l'on fai-
sait miroiter à leurs yeux; ils croyaient
avoir mis la main sur un simple, et ne
s'apercevaient pas qu'ils étaient dupés
eux-mêmes.
Ce Girod a eu, dans son interroga-
toire, une réponse bien amusante. Le
président venait de lui déplojer la liste
de ses méfaits, et lui adressait des re-
proches sévères :
< Mon Dieu ! monsieur le président,
dit-il avec beaucoup de bonhomie, il est
vrai qu'on peut à la rigueur me trai-
ter de voleur, de faussaire, et admet-
tre que j'ai escroqué une dizaine de
mille francs ; mais ces messieurs ne
valent pas mieux que moi, et si par ha-
sard j'avais été honnête homme, c'est
moi qui aurais été refait de mes quarante
mille francs. »
Savez-vous qu'il ne manquait pas
d'esprit, cet escroc ? Cette façon d'envi-
sager les choses n'est pas déjà si bête.
Le fait est que de l'un et de l'autre cô-
té on jouait au plus fin.
J'aurais donné beaucoup pour voir la
mine déconfite de ces messieurs quand
ils ont dû raconter leur cas à l'audience.
Le président, en écoutant leur témoi-
gnage, a laissé échapper un mot ter-
rible.
C'était M. Gruyer, abbé général des
trappistes de France et d'Algérie, qui
était en train de déposer. Il racontait
aux jurés qu'il s'était laissé séduire à
l'extérieur dévot de l'accusé :
— Il avait très-bonne"tenue ; son re-
gard était toujours fixé à terre !
Le président, interrompant :
— Oui, il avait pris des leçons de
bonne tenue au bagne, mon révérend
père.
Voici qui est donc entendu :
Le regard franc et ouvert, le regard
nettement posé sur les yeux de l'homme
à qui l'on parle, c'est la mauvaise tenue,
celle des honnêtes gens.
Le regard fiché à terre, c'est la bonne
tenue.
Pères de famille ! pères de famille !
savez-vous à quoi nous reconnaissons
un jeune homme élevé aux jésuites ? A
ses yeux obstinément baissés.
FRANCISQUE SARCEY.
——
Il y a quelques jours, à propos de la
souscription au monument de Théophile
Gautier, le Figaro publiait la lettre sui-
vante :
Paris, le 25 septembre 1876.
Monsieur le directeur,
Vous avez publié avant-hier une lettre af-
firmant que M. Victor Hugo aurait été un
des premiers souscripteurs au monument de
Théophile Gautier.
En présence de cette affirmation, émanant
de personnes qui n'exoipent d'aucun mandat
pour la donner, je dois vous déclarer que je
n'ai jamais, ni directement, ni indirectement,
reçu aucun avis, soit verbal, soit écrit, ni reçu
aucune somme qui permît d'inscrire M. Victor
Hugo sur la première liste de souscription
qui vous a été remise par le comité.
J'ajouterai qu'à l'heure aotnelie, je n'ai
conaaiesacce d'aucune souscription versée
par M. Victor Hugo, soit entre les mains des
membres du comité, soit entre les miennes.
THÉOPHILE GAUTIER fils.
Le Rappel réplique aujourd'hui en ces
termes :
A cette lettre, nous ne répondrons qu'une
chose. C'est que nous avons sous les yeux
une lettre de M. Gautier fils, datée du 22 sep-
tembre, c'est-à-dire de trois jours avant sa"
lettre au Figaro, et où nous lisons :
< Remercie de ma part le maître de son of-
frande, et exprime-lui mon regret que des
exagérations dq discrétion — de part et d'au-
tre — aient amené ces regrettabiesincidents.
» THÉOPHILE GAUTIER fils. )
On se demande quelles explications M.
Gautier fils pourra en donner.
DECLARATION DE LORD DERBY
Londres, 27 septembre, 4 h. soir.
Lord Derby a reçu aujourd'hui une députa.
tion du meeting de la Cité.
Le lord maire, en présentant cette députa-
tion à lord.Derby, a rappelé que le meeting
a énergiquemenl déclaré que la vieille poli-
tique anglaise à l'égard de la Turquie n'est
plus possible et affirme une grande confiance
dans le gouvernement actuel, mais qtfil de-
mande qne le gouvernement snive autant que
possible les vues des populations.
Plusieurs oratenrs ont parlé ensuite, de-
mandant à lord Derby des déclarations clai-
res, franches et nettes sur la politique an-
glaise, et ont reproché au gouvernement
d'avoir suivi une politique toujours amicale
pour la Turquie et de n'avoir jamais flétri
avec indignation les atrocités turques.
Un des orateurs, M. Merriman, a fait re?-v
sortir que le meeting n'avait été animé par
aucun esprit de parti et qu'il représentait
véritablement toute la Cité de Londres.
Ces discours sont très-énergiques et très-
pressants.
Lord Derby répond qu'il regrette que M.
Disraëli n'ait pas pu recevoir aussi la dépu-
tation. Le gouvernement comprend rimpor-
tance du meeting de la Cité et la force que la
sentiment public a revêtue pendant ces derniè-
res semaines. Vous avez exprimé, dit-il, la
tripla désir que les auteurs des atrocités
soient punis, que toutes les réparations pos-
sibles soient accordées aux victimes ou à
leurs familles; et enfin que le Parlement soit
prochainement convoqué. De plus, vous avez
touché la question de la politique générale
que devrait suivre le gouvernement au sujet
de l'Orient.
Sur le premier point, qui est une simple
question de justice, nous sommes d'accord.
Je publierai bientôt une dépêche que nous
avons envoyée à sir H. Elliot, où nous dé-
taillons les vues du gouvernement. Sir Elliot
est chargé d'obtenir une audience du lultan"
de lui exposer complètement les faits, de lai
signaler nominalement les personnes que le
rapport de M. Baring indique comme les au-
teurs des atrocités, de demander leur châti-
ment et de faire ressortir la nécessité et l'ur-
gence de venir en aide aux souffrances de cet
malheureuses populations. Les femmes, mal-
heureusement assez nombreuses, qui ont été
enlevées, doivent être recherchées et retrou-
vées. Quand sir Elliot aura obtenu son au-
dience, la dépêche sera publiée, les usages
diplomatiques en empêchant la publication
avant cette époque. Je vous demande done
d'attendre et de suspendre votre jugement
définitif, car il ne peut exister aucune diver-
gence sur cette question entre l'opinion publi-
que et le gouvernement.
- Lord Derby fait observer que les ministres
sont tenus à une grande réserve, tandis que
les orateurs des meetings peuvent tout dire.
Quant à la convocation du parlement, lord
Derby déclare qu'il pe peut pas exprimer
une opinion personnelle. Je transmettrai, dit-
il, votre demande à mes collègues, et le cabi-
net entier décidera. Le Parlement, ajoute-t-il,
depuis vingt-cinq ans, n'a été convoqué que
deux fois en session extraordinaire ; la pre-
mière en 1854, à l'occasion de la guerre de
Crimée ; la seconde en 1867, pour l'expédition
d'Abyssinie. Mais actuellement, nous n'allons
pas vers la guerre, et nous n'avons aucune
mesure urgente à proposer. On demande la
convocation du parlement pour deux motifs :
à l'effet d'infiuenqer les négociations et de
porter un jugement sur elles. *
Or, on peut attendre janvier pour juger nos
négociations, et quelque prochaine que fût la
eonvoestion du Parlement, elle n'exerodrait
aucune influence sur les négociations, qui se.
raient alors terminées.
Lord Derby ajoute : Quoiqu'il soit impos-
sible de prévoir les résultats des négocia-
tions, tous les points matériels seront proba-
blement résolus avant que le Parlement puisse
se réunir. Si une situation très-grave et me-
naçante pour l'Europe se produisait, nous
serions les premiers à convoquer le Parle.
ment; mais une pareille situation est impro-
bable. Je le dis franchement ; je ne pense pas
que vous voyiez la paix générale de l'Europe
compromise ni le système de l'empire turc
détruit. La guerre américaine et la guerre
franco-allemande ont été des événements plus
considérables que la situation actuelle par
leurs résultats dans le monde. Néanmoins, le
Parlement ne fut pas convoque quoiqu'il
existât des divergences d'opinion dans la
politique à suivre.
Lord Derby passe à la question des rela-
tions entre les chrétiens et les Turcs. Tout en
rejetant l'idée d'une autonomie politique, il
est possible, dit-il, d'accepter l'idée d'une
autonomie locale ou administrative. Je n'aime
Vcnd¡.cdi 29 Septembre lire
.—..—
LE E SIÈCLE
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTiOH
W«dïi»«w au Secrétaire de la Eétfacttei
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(11. fflats ale la Bcitm, œ
MM. les Souscripteurs dont
l'abonnement expire le 30 sep-
tembre sont priés de le renou-
veler immédiatement, s'ils ne
ventent point éprouver de re-
tard dans la réception du jour-
B".
POUR ÈTRB RENOUVELÉS A TEMPS, LES
ABONNEMENTS DOIVENT NOUS PARVENIR
LE 29 AU PLUS TARD.
BULLETIN
Paris, 28 septembre 1876.
Les. propositions de paix formulées par
l'Angleterre ont été officiellement remi-
ses au Divan par sir H. jflli, et les am-
bassadeurs des grandes puissances se sont
à tour de rôle présentas à la Porte pour
appuyer ces propositions. Un conseil des
ministres s'est immédiateïnent réuni pour
les examiatr. Les ministres ont tenu une
ieeonde séanœ aous la présidence du sul-
tan à LWet d'arrêter une réponse défini-
tive aux puissances. Nous ne savons pas
encore quelle a la teneur de cette ré-
ponse, mais un télégramme de COJlJtantino-
ple, expédié ie 24 au r exprime l'espoir
qu'elle sera favorable. Voilà pour la Tur-
quie.
A Belgrade, l'agitation belliqueuse aug-
mente chaque jour. Le gouvernement serbe
accepterait tout au plus une nouvelle trêve
de quatre jours ; il voudrait un armistice
régulier ou la continuation de la lutte, et
il rejetterait les propositions de paix de
l' An¡.ifrr. fAAjl le fait le plus grave,
celui qui domine toujours la situation en
Serbie/c'estle prQnunciamiento du géné-
ral Tcharnaïeff. La population entière se
range du côté de l'armée et applaudit à l'i-
nitif.tiv. q'a prise le général m chef. Au
moment où vont peut être s'ouvrir les né-
S., au moment où les puissances
semblent; se mettre d'açcor4 pour fyirela
paix eçtre la Serbie et la Turquie sur la
base dif sfatu quo ante bellurp., les Serbes,
en couronnant roi le prince Milan, veulent
brider les derniers liens de vassalité qui
les rattachent à l'empire ottoman et oppo-
ser le fait accompli à la volonté de l'Eu-
rope. Le prince Milan se trouve donc dans
une situation peu enviable.
D'un côté, la pression et la menace des
puissances qui l'empêchent de céder aux
vœux du peuple; de l'autre, une révolution
imminente à l'intérieur, le renversement
de sa dynutie et l'avènement d'un chel
plus patriote ou plus hardi. On affecte, il
est vrai, dans une certaine presse, de faire
bon marché de cet incident nouveau qui
est venu compliquer l'imbroglio oriental;
- on compte qu'il suffira d'un signe des puis-
sances pour empêcher le peuple serbe de
passer outre. Mais songe-t-on que les Ser-
bes tout battus qu'ils ont été, ont su ce-
pendant résister à toutes les forces de
l'empine ottoman, et que les. Turcs, après
deux meis de lutte, n'ont pas pénétré à
plus de dix lieues à l'intérieur de la prin-
cipauté? N 'ont-ils pas, d'ailleurs, l'exemple
des insurge de l'Herzégovine, cette poi-
gnée d'hommes, qui ont refusé d'accepter
les réformes proposées par le comte Ân-
drassyî Alors, comme aujourd'hui, on par-
lait de lu fqzw * déposer les armes. Et,
cependant, qui a osé les y contraindre ?
|*ai», dira-t-on, l'Europe était alors divi-
sée ; «pjouxdl^l l'entent* est faite. En
aucune façon. Toutes les puissances
nuM- acceptéia ¡¡Q..tAAnqr,!-I.. les
ambassadeurs présents à Constantinople
s'étaient rendes à la porte pour appuyer
ces propositions, comme - ils s'y sont ren-
dus hier pour appuyer les propositions de
l'Angleterre. La Porte avait signifié son
adhésion, elle avait promis toutes les ré-
fermes qu'on lui avait demandées, une pro-
messe l'engage si peu ! elle avait même
été, pour prouver sa bonne volonté, son
intention formelle de remplir les condi-
tions imposées, jusqu'à constituer un
grand conseil, composé mi-partie de mu-
sulmans, im partis de chrétiens. Le télégra-
pbe nous apprend que la même comédie se
joue aujourd'hui, on sait par expérience ce
qu'il faut en penser. L'Europe devait donc
se tenir pour satisfaite et imposer ses vo-
lontés aux insurgés.
Nous le répétons, qui a olé le faire 9 Et
nous le demandons, si les Serbes et les
Monténégrins, si l'Herzégovine et la Bosnie
refusent résolùment d'accepter les condi-
tioas de paix proposées aujourd'hui, qui
saurait les contraindre à déposer les armes 9
L'Autriche par une intervention militaire ?
Mais c'est la guerre immédiate avec la
RUllie. L'Autriche et la Rusiie conjointe-
ment ? mais c'est la guerre immédiate avec
l'Angleterre et avec la Turquie, parce que
c'est le démembrement de cette dernière et
c'est la guerre à courte échéance entre 1.
deux empires du Nord.
L'Europe seule, c'est-à-dire les six gran-
des puissances réunies, pourrait donc in-
tervenir utilement ; mais pour cela il fau-
drait ,q,',Ue, fussent d'accord complète-
ment, fan? la poindre arrière-pensée. Or,
cet accord existe-t il.
On proclame bien haut que l'entende
vient de se faire entre les grandes puissan-
ces qP les conditions de la paix. A quel
au juste équivaut cette entente 9 La diplq-
matie, après des mois de travail et d'effortt,
est arrivée à formuler non pas les bases de
la paix, il importe de ne pas confondre,
mais les bases de discussions ultérieures qli
doivent avoir lieu pour régler certaines
- oonditian, de paix que l'on demandera à
[ la Porte d'accepter. Or, s'entendra t-on
pendant cette discussion ultérieure ?
Est-il rien qui puisse nous le faire espé-
rer 1 Est-il, en effet, survenu un événement
quelconque qui ait modifié les rapports des
grandes puissances les unes envers les au-
tres et envers la Turquie, qui ait donné
une nouvelle direction à leurs intérêts con-
traires, qui ait fait taire leur ambition ?
Faut-il voir dans l'horreur causée par les
massacres de la Bulgarie un événement de
cette nature? Evidemment non, car les mas-
sacres ont été de tout temps le moyen de
gouvernement le plus cher aux autorités
turques. Les cabinets le savent bien et le
savent depuis longtemps. Les diplomates
ont un instant courbé la tête sous la tem-
pête de l'indignation populaire; mais le
peuple est oublieux de sa nature ; encore
quelques jours et on ne pensera plus aux
massacres de la Bulgarie, et les hommes
d'Etat reprendront leurs projets un instant
interrompus.
Mais il fyut toujours en revenir à la ques-
tion que nous nous faisions tout-à-l'heure.
S'entendra-t-on dans les discussions qui
vont s'ouvrir, en admettant qu'elles s'ou-
vrent 9 Nous commençons à avoir quel-
ques détails sur les objections soulevées
par les divers cabinets relativement aux
propositions anglaises, et il faut avouer
que ces premières objections ne présagent
rien de bon pour l'avenir.-Prenons un
exemple. Il s'agit du régime futur des pro-
vinces dites insurgées.
Lord Derby proposait le terme « auto-
nomie administraive ; » le prince Gort-
schakoff ne voulut pas accepter et de-
manda une « autonomie politique ; » puis ce
fat le tour du comte Andrassy, qui ne veut
pas aller au-delà d'une « autonomie lo-
cale. » Pour contenter tout le monde, on a
employé l'expression < réformes de l'ad-
miniitration locale. » Il est évident que le
terme est suffisamment élastique pour se
prêter à toutes les interprétations. Mais le
jour où U faudra le définir, comment les
dipIQma1¡,. feront-ils pour s'entendre ?
Il va sans dire que les trois interpréta-
tions, russe, anglaise, autrichienne, se re-
produiront dès que l'on voudra stipuler en
détail les conditions de la paix. Comment
s'arrangera-t-on pour satisfaire à la fois la
Turquie qui ne veut rien concéder, la Rus-
sie qui insiste sur la formation de nou-
veaux Etats tributaires, l'Autriche, soute-
nue par l'Angleterre, qui admet tout au
plus des réformes municipalei 9
Autre exemple, autre difficulté. Les pro-
positions anglaises promettent à la Bulga-
rie des garanties contre l'administration
déplorable qui désole camalheureux pays.
C'est fort bien. Mais of prend-on la Bul-
garie? Entend-on par là la région qui
coïncide actuellement avec le district ad-
ministratif turc connu sous le nom de vi
layet de Tuna, c'est-à-dire le pays situé
entre le Danube et les Balkhans ? Mais
alors on laitse de côté toute la région qui
s'étend de Philippopoli à Sofia et à Nisch,
tout justement le district dont les souffran-
ces viennent d'éveiller l'attention et les
sympathies de l'Europe entière. Si, au con-
traire, on comprend cette région dans le
terme indéfini: de Bulgarie, il faut y com-
prendre aussi tout le pays où la population
est principalement chrétienne et bulgare,
et on arrive aux portes mêmes de Cons-
tantinople.
Admettons toutefois qu'on lève cette dif-
ficulté géographique et tant d'autres que
nous pourrions signaler ; reste toujours la
grosse question de l'autonomie plus ou
moins large à attribuer aux provinces chré-
tiennes. Stir ça point, pas d'entente possible
parce qu'il n'y a pas de moyen terme. Il
faut, en effei, ou que l'on transforme ces
provinces en Etats tributaires comme le
veut la Russie, ou que l'on s'en fie à la
Turquie pour appliquer les réformes. Sans
doute, le sultan promettra tout ce que l'on
voudra ; on lira solennellement à la Porte
des hatts assurant aux chrétiens une par-
faite égalité avec les musulmans; mais
comme toujours ces hatts resteront lettre
morte, et ce sera une « ministre plaisan-
tais » de plus, pour employer l'expression
de M. Gladstone.
Y a-t-il donc lieu de se féliciter si haut
de l'entente des puissances ? Fauti 1 donc
avec certaines feuilles qui, poussées par
des raisons qu'il nous répugne de signa-
ler, s'inquiètent peu d'endormir l'opinion
publique dans une sécurité trompeuse,
s'écrier que la paix de l'Europe est désor-
mais assurée? Nous ne le croyons pas.
Nous ne pourrions même pas, avec l'empe-
reur Guillaume, « espérer que la paix est
à présent plus assurée que précédemment.»
BOURSE DE PARIS
ClStwr* le 26 sept" le 27 sept". a. Betsue
S o/o
Comptant 72 50 72 70 20 ..,.,.
fin cour. 72 62 1/2 72 75 ./• 12 1/2
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Comptant 10340 .1. 10325.1. 15,
5 o/o
Goaptant 166 55 106 55
Fin tour - 166 72 1/2 106 75 02 1/2 .(.
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Emprunt 1 0/0. ; 106 fr. 77 1/2, 70, 76, 80.
6 0/0 turc 13 fr. 50, 46, 40.
Banque Ottomane. 411 fr. 26.
Chemins Ottomans 440 fr. 75.
Extérieure. • • 14 1/4.
Egyptien. ♦ - • *25 t" 223 75.
-
Voici la note que le ministère de l'inté-
rieur a adressée au Pays : -
Paris, le 26 septembre 1876.
Les renseignfmjuts donnés par le Pays, daus
son numéro du 25 septembre, sur la situation
politique de l'Algérie, n'ont aucun fondement.
Les rapports du général Chanzy ne contien-
nent rien qui puisse donner lieu à de telles
appréhensions. Aucun émissaire venant de
l'extrême Orient n'a été signalé dans les tri-
bus, qui sont tranquilles et qui ne s'occupent
pas dos événements de la Turquie. Le départ
pour la France du contingent israélite n'a
provoqué aucun incident..
(Communiqué.)
Da grandes discussions se sont produites
dans la presse au sujet du conflit qui pour-
rait s'élever entre les deux Chambres lors
de la discussion du budget. Il s'agissait de
savoir qui aurait le dernier mot et quelle
était la limite du droit de chacune. Les
bons journaux de l'ordre moral, piétinant
sur la constitution, affirmaient avec har-
diesse l'autorité suprême du Sénat, et, pour
ne pas réduire ce grand corps au rôle de
« Chambre d'enregistrement, > voulaient
faire de la Chambre une commission char-
gée simplement de préparer les lois.
C'était là une prétention bien exorbi-
tante, et nous avons montré ce qu'il en fal-
lait penser. Nous ne croyons pas qu'en
donnant aux députés l'initiative des lois de
finances on ait voulu simplement régler
une question de priorité. Les auteurs de la
constitution ont consacré un droit essen-
tiel. Dans tous les pays libres, dans tous
les pays qui pratiquent sincèrement le ré-
gime parlementaire, ce sont les élus du
suffrage universel qui votent l'impôt. La
question pour nous n'est donc pas douteuse,
et si nous avions besoin d'être confirmés
dans notre opinion, les arguments de nos
adversaires suffiraient pour nous y enfon-
cer de plus en plus.
Une lettre adressée a M. le garde des
sceaux par l'archevêque de Paris a servi
de prétexte pour recommencer cette con-
troverse. Il s'agit das aumôaiers militai-
res. Nous avons déjà fait remarquer que
tout le bruit soulevé autour de la question
constitutionnelle trouvait son point de dé-
part dans les alarmes des cléricaux. Le
vote de la Chambre les a atteints ; ils ont
essayé alors de s'abriter derrière la consti-
tution et d'en tirer, des dispositions qui
n'y figurent ni ae près ni de loin.
Aujourd'hui, les journaux «bien pen-
sants » soutiennent avec M. l'archevêque
de Paris c qu'on ne peut annuler une loi
en supprimant un crédit, et que toute loi
règne et doit durer jusqu'au jour où le
Parlement l'a expressément abrogée. »
Cette théorie, si on l'admettait, pourrait
mener fort loin. Elle ne tendrait à rien
moins qu'à supprimer le droit de la Cham-
bre des députés. Beaucoup de dépenses,
en effet, sont faites en vertu de lois spé-
ciales, et si l'on ne peut supprimerdes cré-
dits institués en vertu de ces lois avant
qu'elles soient rapportées, à quoi sert d'é-
tudier le budget ?
Car, en vérité, si l'on a pas le droit de
supprimer les crédits, on n'a pas le droit non
plus de les réduire? Et cependant das ré-
ductions peuvent être commandées par l'é
tat de nos finances. Lorsqu'un budget est
mis sous les yeux des légillatelul, quelle
doit être leur principale préoccupation ? le
mettre en équilibre et faire tous les efforts
possibles pour diminuer les impôts. Lors-
qu'une loi est votée et qu'elle entraine des
dépenses, ces dépenses ne sont-elles pas
subordonnées au vote du budget? Si la
théorie des journaux « bien pensants » était
admise, il faudrait décréter que tous les
crédits demandés en vertu de lois spéciales
sont distraits du budget général et exempts
de l'examen des Chambres. Veut-on aller
jusque là ? évidemment non.
Du reste, nous avons tort d'opposer des
arguments aux arguties de nos adversaires.
Le Français, qui se montre un des plus
acharnés dans cette campagne, se place sur
un terrain trop facile pour que nous ne l'y
suivions pas. Il ne discute pas. Il nous
montre à quel abîme nous courons si la
Chambre des députés peut supprimer des
crédits institués par lois spéciales.
« La Chambre des députés pourrait opé-
rer un bouleversement dans l'Etat, à elle
seule, sans le concours de la seconde Cham-
bre. Elle pourrait, en effet, opérer la sépa-
ration de l'Eglise et de l'Etat en suppri-
mant les crédits du budget des cultes ; ré-
duire le contingent militaire, malgré les
prescriptions de la loi sur l'organisation de
l'armée, en réduisant les crédits de la sol-
l'arméel, 'effectif ; bouleverser la loi des ca-
de de
dres, en supprimant les crédits du traite-
ment du officiers ; opérer la conversion des
rentes, ou même faire banqueroute, en sup-
primant ou en réduisant les crédits pour le
payement des intérêts de la dette,etc., etc.>
Mais parfaitement ! la Chambre a le droit
de faire tout cela s'il lui convient. Rien dans
tous ces votes n'est contraire à la consti-
tution, et si des propositions sont déposées,
M. le président devra les mettre aux voix.
Entraîné par son éloquence, le Français
ajoute :
< En supprimant le crédit qui fournit au
président de la République son traitement,
une Chambre de députés pourrait un jour
supprimer la République elle-même. »
Ah t ici, nous arrêtons le Français ; il
essaie de raisonner, donc il déraisonne.
La Chambre des députés peut supprimer le
tratemant du président de la République,
cela ne touchera en quoi que ce soit à la
République. Est-ce qu'il existe par hasard
un article de la constitution qui stipule un
traitement quelconque pour le président
de la République ! Le droit de la Chambre
des députés, nous le proclamons formelle-
ment. Oui, il est certain qu'elle peut se li-
vrer à tous les excès, qu'elle peut tout bou-
leverser. Par cela même qu'elle examine
le budget, elle peut le refuser en bloc.
« Ce serait purement et simplement le
retour à l'Assemblée unique et souveraine,»
ajoute le journal de M. Beslay avec une
bonne foi parfaite. Oui, si. Ce si con-
tient bien des choses. Mais il en contient
une surtout qui nous parait suffisante : si
le Sénat n'avait pas le droit de dissolution.
Car c'est là qu'est le nœud de la question,
et en vérité on semble l'oublier trop facile-
ment. Comment I il existe une Chambre
haute qui peut en appeler au pays, qui peut
enrayer tous les votes de la Chambré, et
cela ne suffit pas ! Que voudrait-on donc ?
Nous l'avons dit déjà et nous ne saurions
trop le répéter. Si les élus du suffrage uni-
versel consentaient à commettre toutes 11
fautes que le Français veut bien leur prê-
ter gratuitement, nous serions les premiers
à demander la dissolution, et le pays serait
avec noiïs. Les dangers que l'on prévoit
n'existent donc que dans les cerveaux ma.
lades ou malveillants.
En vérité, comme nous le disions en
commençant, c'est qu'il s'agit au fond de
bien peu de chose. On comprend que le Sé-
nat ne peut dissoudre la Chambre parce
qu'elle a supprimé le traitement des aumô-
niers militaires, et l'on cherche un moyen
de sortir d'embarras. Eh bien ! nous la é-
clarons : si la Chambre le veut, et elle est
dans son droit de le vouloir, le traitement
des aumôniers militaires sera supprimé, à
moins que l'on ne préfère en appeler au
pays.
RAYMOND.
——————— ————————
LES EMPRUNTS ETRANGERS
C'est par erreur que nos informations
annonçaient hier la convocation prochaine
de la commission parlementaire chargée
de faire une enquête sur les emprunts
étrangers. La plupart de nos confrères,
d'ailleurs, avaient publié une note ana-
logue.
Cette commission n'est même pas encore
nommée.
Dans la séance du 4 août dernier, M.
Dréo a déposé, il est vrai, un rapport ten-
dant à l'adoption de la proposition de M.
Pascal Duprat; mais la Chambre des dépu-
tés n'en a pas voté les conclusions avant
la clôture de sa session.
Ce n'est là, au surplus, qu'un retard, et
cette proposition, nous l'espérons bien, ne
tardera pas à être adoptée.
Il est urgent que la lumière se fasse sur
les scandales financiers dont notre pays a
été victime, afin, s'il en est temps encore,
d'en prévenir le retour.
Les tripotages à l'aide desquels de cyni-
ques intermédiaires ont trafiqué, à leur
profit, de l'épargne française, n'ont, que
trop duré.
Il faut qu'ils cessent. — Et ils CeSIGront,
car il est certain que, sans porter atteinte
à la liberté du marché, la commission sau-
ra trouver des mesures propres à protéger
les capitaux français contre les tentatives
plus ou moins habiles qui &ont inci ssam-
ment dirigées contre eux.
La première chose à faire, c'est de dé-
voiler la valeur et les procédés de ces opé-
rations, qri, comme le dit M. Dréo dans
son rapport, ont semé autour d'elles tant
de déceptions et de ruines, sans même en-
richir les États emprunteurs au nom des-
quels on les engageait.
C'est un devoir auquel la fdta re com-
mission no faillira certainement pas.
P. TIRARD.
——————————— ———————————
« Avant tout, l'amnistie. » Tel est le
sentiment que M. Victor Hugo conseille
aux électeurs d'apporter dans le choix des
candidats.
M.Victor Hugo se targue de n'être pas un
opportuniste, nous le savons ; aussi s'est-il
bien gardé de réfléchir un instant à l'inop-
portunité d'une pareille recommandation,
qui tombe assez malencontreusement dans
l'arrondissement de Toul. Elle est dirigée
contre le candidat républicain, M. Petit-
bien, qui s'est prononcé contre l'amnistie,
juste au moment où celui-ci a fort à
faire pour se défendre contre un soi-disant
constitutionnel, qui mat au service de la
coalition réactionnaire sa parenté et sa si-
militude de nom avec feu M. Claude, le re-
gretté député de l'arrondissement, et qui
tâche ainsi d'exploiter la clientèle républi-
caine à l'aide d'un procédé que les tribu-
naux ne tolèrent pas d'habitude entre sim-
ples commerçantl.
C'est à la Sentinelle de Nancy que M.
Victor Hugo a adressé son petit manifeste :
Paris, 22 septembre 1876.
Mon vaillant et cher confrère,
Vous me demandez mon sentiment sur les
prochaines élections, le voici :
Avant tout, l'amnistie. L'amnistie est le
premier mot et le dernier mot de la situation
actuelle.
Je rejette, quant à moi, tout candidat qui
n'accepte pas l'amnistie pleine et entière.
L'épreuve du système des grâces partielles
est faite. Ca que nous avons prédit s'est réa-
lisé. Donc, l'amnistie !
Je vous serre la main,
VICTOR HUGO.
En conséquence, M. le docteur Ancelon,
ancien député de Meurthe-et-Moselle, qui
accepte le programme radical, devient le
concurrent du candidat républicain, M. Pe-
titbien. Nous le regrettons vivement, et ce
que nous regretterons encore plus que le
dissentiment même, ce sont les termes en
lesquels M. Victor Hugo a cru devoir le
poser.
Il nous semble fort naturel qu'une caté.
gorie d'électeurs, qui considèrent l'amnis-
tie totale soit comme une mesure néces-
saire d'humanité, soit comme un acte de
bonne politique, fassent choix d'un candidat
qui partage exactement leurs idées et se
comptent sur le nom de ce candidat. Un des
moindres inconvénients qui peuvent en ré-
sulter, c'est que ceux-là s'aperçoivent qu'ils
ne sont peut être pas aussi nombreux qu'ils
le supposent. Nous pensons, en effet, que
c'est une des erreurs du parti qui s'intitule
lui-même radical que cette croyance au
désir impérieux d'amnistie totale qui tra-
vaillerait la majorité du pays. A notre
avis, si quelques grandes villes ont maintes
fois témoigné de ce désir au moment des
élections, les campagnes s'y sont montrées
souvent réfractaires, et le département de
Meurthe et-Moselle notamment, qui se croit
essentiellement républicain, avait élu des
représentants quelque peu opposés à cetty
idée.
De telle sorte que, si l'on érigeait ep
principe que, pour être républicain, il faut
absolument être partisan de l'amnistie
pleine et entière, le parti radical ne tarde-
rait peut-être pas à s'apercevoir que la Ré-
publique n'a pas dè raison d'être parce
qu'elle ne groupe pas -autour d'elle le plus
grand nombre.
C'est notra opinion, celle des amis de
M. Victor Hugo est toute différente; le
pays est là pour juger entre les deux, à
l'amiable.
Aussi regrettons-nous vivement, quand
il s'agit d'un républicain comme M. Petit-
bien, de voir employer une expression
comme calle-ci : « Je rejette, quant à moi,
tout candidat qui n'accepte pas l'amnistie
pleine et entière. » Et si ceux qui sont
partimans d'une large clémence, — ceux-là
sont nombreux, à notre avis, — qui l'ont
réclamée, qui ne cesseront de la réclamer
jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause,
disaient, en considérant toute autre mesure
comme anti sociale et de mauvaise politi-
que : « Quant à nous, nous rejetons tout
candidat qui acceptera l'amnistie pleine et
entière. » Qa"arriverait-il Y
Il arriverait fatalement que ceux-ci
s'obstinant à rejeter celui-là et ceux-là à
rejeter celui-ci, entre les deux candidats
républicains passerait fatalement le candi-
dat de la réaction. Nous doutons qu'à ce
jeu les amis de M. Victor Hugo arrivent à
obtenir l'amnistie, mais ils parviendraient
peut-être à perdre la République.
A la devise politique de M. Victor Hugo,
nous préférons la nôtre : Avant tout, la
République. ",
C'était celle du regretté M. Claude ; les
électeurs de l'arrondissement de Toul s'en
souviendront.
P. L.
:
MANCHE A MANCHE
■"V
Il vient de se dérouler devant la cour
d'assises de la Manche une histoire bien
curieuse.
Un homme de 64 ans, air dévot, pa-
role mielleuse, lunettes bleues, longue
ledingote noire, est introduit devant les
jurés.
Ce n'est rien moins qu'un ancien for-
ent : il a nom Pierre Girod.
L'acte d'accusation lui reproche d'a-
voir, à l'aide de manœuvres frauduleu-
ses, et en usant de faux authentiques,
escroqué de l'argent à nombre de com-
munautés religieuses.
Il n'avait qu'un procédé, qui était tou-
jours le même, mais qui lui réussissait
partout.
- Il se présentait, avac sa mine de ca-
fard, dans un couvent, et demandait à
entretenir le prieur. Il lui contait alors
qu'il était veuf, sans enfants et riche.
Sa fortune consistait en propriétés sises
dans le Piémont, lesquelles valaient de
trente à quarante mille francs.
Il était disposé à tout donner au cou-
vent, si l'on voulait bien l'y admettre.
Seulement. il y avait un seulement.
ces propriétés étaient grevées d'hypo-
thèques, dont la radiation ne pouvait
être opérée qu'à Turin.
Girod demandait au supérieur la
somme nécessaire pour payer et son
voyage et les frais que coûte cette for-
malité judiciaire. Afin d'inspirer plus
de confiance, il priait qu'on lui donnât
un religieux pour compagnon.
Une fois à Turin, il prétextait des
lenteurs, réclamait de nouvelles avan-
ces de fonds ; la communauté se laissait
prendre encore une fois, deux fois, et
finissait par refuser. Girod disparaissait
alors, après avoir mis dans sa poche la
somme ronde, et le religieux restait là,
planté pour reverdir.
C'étaient des moyens bien grossiers,
et il nous semble inconcevable que tant
de couvents s'y soient laissé tromper si
aisément.
Ce qui leur troublait la vue, c'est
qu'eux-mêmes n'étaient pas bien nets
en cette affaire. Ils voulaient s'emparer
des quarante mille francs que l'on fai-
sait miroiter à leurs yeux; ils croyaient
avoir mis la main sur un simple, et ne
s'apercevaient pas qu'ils étaient dupés
eux-mêmes.
Ce Girod a eu, dans son interroga-
toire, une réponse bien amusante. Le
président venait de lui déplojer la liste
de ses méfaits, et lui adressait des re-
proches sévères :
< Mon Dieu ! monsieur le président,
dit-il avec beaucoup de bonhomie, il est
vrai qu'on peut à la rigueur me trai-
ter de voleur, de faussaire, et admet-
tre que j'ai escroqué une dizaine de
mille francs ; mais ces messieurs ne
valent pas mieux que moi, et si par ha-
sard j'avais été honnête homme, c'est
moi qui aurais été refait de mes quarante
mille francs. »
Savez-vous qu'il ne manquait pas
d'esprit, cet escroc ? Cette façon d'envi-
sager les choses n'est pas déjà si bête.
Le fait est que de l'un et de l'autre cô-
té on jouait au plus fin.
J'aurais donné beaucoup pour voir la
mine déconfite de ces messieurs quand
ils ont dû raconter leur cas à l'audience.
Le président, en écoutant leur témoi-
gnage, a laissé échapper un mot ter-
rible.
C'était M. Gruyer, abbé général des
trappistes de France et d'Algérie, qui
était en train de déposer. Il racontait
aux jurés qu'il s'était laissé séduire à
l'extérieur dévot de l'accusé :
— Il avait très-bonne"tenue ; son re-
gard était toujours fixé à terre !
Le président, interrompant :
— Oui, il avait pris des leçons de
bonne tenue au bagne, mon révérend
père.
Voici qui est donc entendu :
Le regard franc et ouvert, le regard
nettement posé sur les yeux de l'homme
à qui l'on parle, c'est la mauvaise tenue,
celle des honnêtes gens.
Le regard fiché à terre, c'est la bonne
tenue.
Pères de famille ! pères de famille !
savez-vous à quoi nous reconnaissons
un jeune homme élevé aux jésuites ? A
ses yeux obstinément baissés.
FRANCISQUE SARCEY.
——
Il y a quelques jours, à propos de la
souscription au monument de Théophile
Gautier, le Figaro publiait la lettre sui-
vante :
Paris, le 25 septembre 1876.
Monsieur le directeur,
Vous avez publié avant-hier une lettre af-
firmant que M. Victor Hugo aurait été un
des premiers souscripteurs au monument de
Théophile Gautier.
En présence de cette affirmation, émanant
de personnes qui n'exoipent d'aucun mandat
pour la donner, je dois vous déclarer que je
n'ai jamais, ni directement, ni indirectement,
reçu aucun avis, soit verbal, soit écrit, ni reçu
aucune somme qui permît d'inscrire M. Victor
Hugo sur la première liste de souscription
qui vous a été remise par le comité.
J'ajouterai qu'à l'heure aotnelie, je n'ai
conaaiesacce d'aucune souscription versée
par M. Victor Hugo, soit entre les mains des
membres du comité, soit entre les miennes.
THÉOPHILE GAUTIER fils.
Le Rappel réplique aujourd'hui en ces
termes :
A cette lettre, nous ne répondrons qu'une
chose. C'est que nous avons sous les yeux
une lettre de M. Gautier fils, datée du 22 sep-
tembre, c'est-à-dire de trois jours avant sa"
lettre au Figaro, et où nous lisons :
< Remercie de ma part le maître de son of-
frande, et exprime-lui mon regret que des
exagérations dq discrétion — de part et d'au-
tre — aient amené ces regrettabiesincidents.
» THÉOPHILE GAUTIER fils. )
On se demande quelles explications M.
Gautier fils pourra en donner.
DECLARATION DE LORD DERBY
Londres, 27 septembre, 4 h. soir.
Lord Derby a reçu aujourd'hui une députa.
tion du meeting de la Cité.
Le lord maire, en présentant cette députa-
tion à lord.Derby, a rappelé que le meeting
a énergiquemenl déclaré que la vieille poli-
tique anglaise à l'égard de la Turquie n'est
plus possible et affirme une grande confiance
dans le gouvernement actuel, mais qtfil de-
mande qne le gouvernement snive autant que
possible les vues des populations.
Plusieurs oratenrs ont parlé ensuite, de-
mandant à lord Derby des déclarations clai-
res, franches et nettes sur la politique an-
glaise, et ont reproché au gouvernement
d'avoir suivi une politique toujours amicale
pour la Turquie et de n'avoir jamais flétri
avec indignation les atrocités turques.
Un des orateurs, M. Merriman, a fait re?-v
sortir que le meeting n'avait été animé par
aucun esprit de parti et qu'il représentait
véritablement toute la Cité de Londres.
Ces discours sont très-énergiques et très-
pressants.
Lord Derby répond qu'il regrette que M.
Disraëli n'ait pas pu recevoir aussi la dépu-
tation. Le gouvernement comprend rimpor-
tance du meeting de la Cité et la force que la
sentiment public a revêtue pendant ces derniè-
res semaines. Vous avez exprimé, dit-il, la
tripla désir que les auteurs des atrocités
soient punis, que toutes les réparations pos-
sibles soient accordées aux victimes ou à
leurs familles; et enfin que le Parlement soit
prochainement convoqué. De plus, vous avez
touché la question de la politique générale
que devrait suivre le gouvernement au sujet
de l'Orient.
Sur le premier point, qui est une simple
question de justice, nous sommes d'accord.
Je publierai bientôt une dépêche que nous
avons envoyée à sir H. Elliot, où nous dé-
taillons les vues du gouvernement. Sir Elliot
est chargé d'obtenir une audience du lultan"
de lui exposer complètement les faits, de lai
signaler nominalement les personnes que le
rapport de M. Baring indique comme les au-
teurs des atrocités, de demander leur châti-
ment et de faire ressortir la nécessité et l'ur-
gence de venir en aide aux souffrances de cet
malheureuses populations. Les femmes, mal-
heureusement assez nombreuses, qui ont été
enlevées, doivent être recherchées et retrou-
vées. Quand sir Elliot aura obtenu son au-
dience, la dépêche sera publiée, les usages
diplomatiques en empêchant la publication
avant cette époque. Je vous demande done
d'attendre et de suspendre votre jugement
définitif, car il ne peut exister aucune diver-
gence sur cette question entre l'opinion publi-
que et le gouvernement.
- Lord Derby fait observer que les ministres
sont tenus à une grande réserve, tandis que
les orateurs des meetings peuvent tout dire.
Quant à la convocation du parlement, lord
Derby déclare qu'il pe peut pas exprimer
une opinion personnelle. Je transmettrai, dit-
il, votre demande à mes collègues, et le cabi-
net entier décidera. Le Parlement, ajoute-t-il,
depuis vingt-cinq ans, n'a été convoqué que
deux fois en session extraordinaire ; la pre-
mière en 1854, à l'occasion de la guerre de
Crimée ; la seconde en 1867, pour l'expédition
d'Abyssinie. Mais actuellement, nous n'allons
pas vers la guerre, et nous n'avons aucune
mesure urgente à proposer. On demande la
convocation du parlement pour deux motifs :
à l'effet d'infiuenqer les négociations et de
porter un jugement sur elles. *
Or, on peut attendre janvier pour juger nos
négociations, et quelque prochaine que fût la
eonvoestion du Parlement, elle n'exerodrait
aucune influence sur les négociations, qui se.
raient alors terminées.
Lord Derby ajoute : Quoiqu'il soit impos-
sible de prévoir les résultats des négocia-
tions, tous les points matériels seront proba-
blement résolus avant que le Parlement puisse
se réunir. Si une situation très-grave et me-
naçante pour l'Europe se produisait, nous
serions les premiers à convoquer le Parle.
ment; mais une pareille situation est impro-
bable. Je le dis franchement ; je ne pense pas
que vous voyiez la paix générale de l'Europe
compromise ni le système de l'empire turc
détruit. La guerre américaine et la guerre
franco-allemande ont été des événements plus
considérables que la situation actuelle par
leurs résultats dans le monde. Néanmoins, le
Parlement ne fut pas convoque quoiqu'il
existât des divergences d'opinion dans la
politique à suivre.
Lord Derby passe à la question des rela-
tions entre les chrétiens et les Turcs. Tout en
rejetant l'idée d'une autonomie politique, il
est possible, dit-il, d'accepter l'idée d'une
autonomie locale ou administrative. Je n'aime
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