Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-09-13
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 13 septembre 1876 13 septembre 1876
Description : 1876/09/13 (A6,N1738). 1876/09/13 (A6,N1738).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
Aimée. — MM
ftflx ta à ÉPsûtU s fis C. — adpanements x Èé itemÊmm
mercredi 13 (Septembre l&rt
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JRfIDACTION
V&dremer au Secrétaire de la Rédactioii
de 2 heures à minuit
No rue de Lafayette, SS
1lM. taon affranchi® xronS rtfuri»
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ï>«o rue Cie I*affey«$3«p ?8
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JOURMUi EÉPBBMCSATO fiOHSIEYATEUl
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Trois mois. 18 fr.
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Trois mois.a. 16 fë.
Six mois.„446«.4o 32
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Ammemom, chez MM.. LAGRANGE, GERFit'G»
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Trois mois. 13 fr.
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A., chez MM. LAGRANGE, CERF et e
3. place de la BonffM, œ
bulletin
Paris, le 12 septembre 1876.
Le président da la République a quitté
Lyon dimanche pour se rendre à Poligny.
Hier lundi il s'est rendu à Andelot pour as-
sister à de grandes manœuvres et il doit
arriver aujourd'hui à Besançon.
Les nouvelles du théâtre de la guerre
font presque absolument défaut aujour-
d'hui. Les deux armées restent en présence
devant Alexinatz, faisant des démonstra-
tions insignifiantes et échangeant quelques
coups de canon. On signale de toutes parts
l'arrivée d'un grand nombre de sous-offi-
ciers et de soldats russes. Le général
Tchernaïef, d'après une dépêche adressée
au Daily News, attendrait des renforts pour
reprendre l'offensive. Le général affirme
que la situation militaire est favorable aux
Serbes ; il prétend que les Turcs ne peu-
vent pénétrer en Serbie sans s'emparer de
Deligrad, qu'il déclare imprenable, et main-
tient que les Turcs ne prendront jamais
Alexinatz.
Dimanche a été lu à la Porte le hatt im-
périal publié à l'occasion da l'avènement
au trône du sultan Ab-dal-Hamid II. Le sul-
tan confirme dans leurs poates tous les mi-
nistres et fonctionnaires da l'empire. Il
prescrit à ses ministres l'adoption de toutes
les mesures inspiréss par les idées de l'épo
que et l'institution d'un conseil général
chargé de veiller à l'élaboration des nouvel-
les lois de l'empire et au budget des recettes
et des dépenses du pays. Enfin, il insiste
sur la bonne répartition de la justice, sur
le développement de l'instruction publique,
etc. Ce sont là sans doute des recomman-
dations très-libérales et très-sages. Le
malheur est que le hatt qui vient d'être pu-
blié restera probablement lettre morte à
l'égal de ceux qui l'ont précédé.
C'est hier, s'il faut en croire les journaux
de Vienne et de Londres, que le gouverne-
ment turc devait donner une réponse défi-
nitive aux puissances relativement à l'ar-
mistice ; il ferait connaître en même temps
les conditions de paix qu'il est disposé à
accepter. D'après une dépêche de Vienne
adressée au Standard, il opposerait un re
fus formel à toute demande d'armistice et
poserait comme première condition de Ja
paix une nouvelle investiture du prince
Milan comme vassal de la Turquie.
On dément de Vienne que la Russie ait
proposé aux puissances un ultimatum avec
menace d'exécution militaire. Cependant,
et à Vieims et à Berlin, on semble avoi*
abandonné tout espoir d'une solution paci-
fique. La Post de Bariia voit dau; la pro-
longation du congé du général Ign stieff le
ligna précurseur d'une ruptura des rela-
tions diplomatiques entre la Russia et la
Turquie, et elle se borna à exprimer l'es
poir que la conflit rasio-turc restera lo-
calisé.
.'-i. -— -.1. -i ii -
BOURSE. DE PARIS
Clêture la 9 sept" le 11 sept.., flauwwe fitelsse
3 OO
Compi&nt 71 40 il 45 05
Fin cour. 71 30 71 27 1 2 02 12
4 i/a o/o
Comptant 102 25 1(3 J\ 75
S o/o
Comptant 105 95 * 6 17 1 2 22 1 2
Fiaôoar. IC6 15 1CÔ 22 i. 07 1 2
PETITE BOURSB DU SOIR
Emprunt 5 0/0 - 106'fr. 15, 10.
5 0/0 tare 13 fr. 12 1/2, 15, 07 1/2:
Etryptien, 220 fr., 218 75.
"-
EXCITATIONS A L'ARMÉE L
Nous donnons plus loin la lettre que M.
le Directeur de la Comédie Française a cru
devoir écrire au Figaro, au sujet de la ca-
bale que ce journal tente de susciter pour
la première représentation de Y Ami Fritz.
Il nous semble nécessaire d'adjoindre à
cette lettre un document capable da bien
faire juger à nos arrière neveux ce qu'on
entendait, en l'an 1876, par cette dénomina-
tion : « Les gens d'ordre ! »
Le rédacteur du Figaro, après avoir
rappelé qu'il fut un tempi où, pour une
plaisanterie, anodine assurément, M. de
Pêne se vit provoquer par plusieurs offi-
ciers, raconte que cet écrivait ne dut qu'à
une blessure des plus terribles de n'avoir
point à ferrailler contre l'Annuaire entier,
et il ajoute:
« Le livre possède, moins que le journal
sans doute, le privilège d'attirer l'atten-
tion, car, entre les quelques lignes ineffan-
"ivel de M. de Pèae et l'ouvrage de MM.
Erckmann-Chatrian, il y a une grande dif
férence. Et si l'on considère la forme et
l'intention du Plébiscite notammant, on
peut remarquer que nos officiers se sont
abstenus de toutes remontrances envers les
auteurs de ce roman. Nous ne blâmerons
jamais la modération, mais nous enre-
gistrons ce fait SINGULIER. »
Cela, du reste, fait partie d'un plan gé-
néral d'excitations soufflées à l'armée con-
tre tout ce qui est républicain. Dénaturer
les intentions des uns afin de parvenir à
jeter les germes de la haine dan. le cœur
des autres ; prêcher l'ordre en théoria et
faire appel aa désordre en pratiqua, c'est
actuellement le métier courant d'une cer-
taine bande « d'honnêtes gens ».
A part les bonapartistes, directement in-
téressés à la propagation de tout ce qui est
contraire à la vérité et obligés de masquer
leurshontes dynastiques derrière notre hon-
neur militaire, nous ne voyons pas d'ail-
leurs lesorganes dits conservateurs faire mi-
ne de s'associer à la campagne toute partieu-
i/eprite Par le Figaro contre le
- patriotisme de MM. Erckmann-Chatrian.
Certains doivent en soaffrir, nous en som-
mes convaincus; le Moniteur universel,
dont on connaît la modération, en est ré-
volté.
MM. Erckmann et Chatrian, lit-on dans ce
journal, ont pnblié en 1872, dans le journal
le Soir, un récit intitulé : Histoire du Plébis-
cite, qui, à ce moment, par une raison quel-
conque, ne fut pas fort remarqué. C'était
l'histoire de la fataia guerre de 1870-1871, et
l'empire n'y était point ménagé. Toutwr nos
responsabilités étaient mises à la charge de
ses hommes d'Etat et de ses généraux. Il y
avait sans doute quelque exagération dans
les accusations portées contre certains hom -
mog. Mais cependant, à ce moment, personne
ne songea à protester, et encore bien moins
à accuser MM. Erckmann-Chatrian de man-
quer de patriotisme ; personne ne s'avisa de
voir dans les passages incriminés aujourd'hui
une insulte à l'armée. Les journaux bonapar-
tistes se turent et la justice ne s'émut en au-
cune façon.
Quatre ans après, MM. Erckmann-Chatrian
s'avisent de tirer d'an de lears romans, paru
bien avant la gcerre, une pièce qui, présen
tée au Théâtre-Français, est reçae avec fa-
veur. « C'est, dit M. Perrin, une œuvre char-
» mante, pleine d'émotion douce et sincère,
» animés de sentiments simples et élevé? à la
» fois, et qui donne le plus formel démenti
- aux sentiments que M. Saint-Genest prête à
» M. Erokmann Chatrian. -Mais- qu'importa
ce que peut être la pièce? Oa ne s'en soucie
ni ne s'en inquiète guère. Ce sont les auteurs
qu'on vise uniquement, et on ne cherche à
les atteindre dans leur œuvre nouvelle que'
parce queTœnvre ancienne a été une arme
incontestablement puissante contre un parti
politique. Mais comme on à bien compris que
la politique seule serait insuffisante à justifier
la campagne entreprise, c'est au patriotisme
des auteurs qu'on s'est attaqué. On les a re
préientéi comme de mauvais citoyens, don-
nant les plus funestes conseils, calomniant
l'armée dans ses chefs, et s'effbrçant de dé
truire l'esprit de sacrifice et de dévouement.
- Ce n'est, d'ailleurs, qu'a.. moyen de cita-
tions tronquées qu'on a pu essayer de justi-
fier os accusations Pourquoi d'antre part,
s'il en était ainsi, les autorités allemandes
auraient elleR interdit rintroducaon et la
vente de l'Histoire du Plébiscite en Alsace-
Lorraine? Et puis, qui donc parle en cttte occa-
sion au nom de l'armée? Qui donc affirme
qu'elle se sent outragée et calomniée ? Qui donc
et en vertu de quel mandat? Ce qui est funeste
et anti patriotique, ce sont ces perpétuelles exci-
tations, ces suspicions constantes quon cherche à
faire naître dans l'esprit de nos officiers Ce sont
assurément peines perdues, mais le sentiment
auquel obéissent ceux qai font ees tentatives rien
doit pas moins être btfirgiquemmt réprouvé,
"On peut dès maintenant considérer qje
Cfl'e qui vient d'être faite à propos da l'Ami
Frits a lamentablement échoaé. Mais il a-t
iccoatestabte qtt'on a recherché nn scandale,
et d ce Qcanjaie na se produit pis ce us sera
pas la faute de ceux qui l'ont sODJevé.
,,- ——————
> LIXPOSITiCOIVERSELLE
"Malgré la court délai qui nous sépare
de l'époque fixée pour l'ouverture de
la prochaine Exposition universelk,
nous sommes persuadé que les travaux
entrepris par le gouvernement serout
terminés en temps utile. L'emplacement
est choisi ; les plans sont arrêtés ; le
règlement est publié; les fonds sont
votés ; et déjà les ingénieurs. les archi-
tectes et les ouvriers sont à l'œuvre.
Mais, si le gouvernement a sa tâche
et si, ponctuellement, il l'accomplit,
l'industrie, l'agriculture, le commerce
et l'ait français ont la leur ! Il faut
qu'ils l'accomplissent. Ils le doivent.
Tous leurs efforts réunis ne seront pas
de trop pour assurer à cette fêi,e so-
lenneUe da la paix et du travail le
succès éclatant que nous eu attendons.
Sans doute, la France n'a pas besoin
d'étaler avec fracas se1 produits de
toute nature pour prouver que, malgré
ses malheurs, elle est encore une
grande et riche nation. Chaque jour,
ses exportations disent au monde en-
tier qu'elle est toujours vivante et
qu'elle n'a rien perdu de son génie
souple et fécond. Mais, puisqu'elle con-
vie les autres nations à lui confier pour
un temps leurs produits les meilleurs,
puisqu'elle veut comparer les inces-
sants progrès que la science réalise
sur tous les points du- globe, ne faut-il
pas qu'elle s'apprête à soutenir avec
éclat le tournoi pacifique qu'elle même
a provoqué? .1
D'ailleurs, eern'est pas un sentiment
de vaine ostentation qui nous anim".
Non! Nous avons applaudi à l'initiative
prise par notre honorable ministre de
l'agriculture et du commerce, et nous
nous associons à ses généreux efforts,
parce que les progrès de la civilisation
et de l'humanité sont intéressés-, dans
des entreprises de la nature de' ceHe
qui nous occupe.
Dans le discours qu'il vient de pro-
noncer à Lyon, M. le président de la
République dit que les intérêts militai.
res ne sont pas l'objet exclusif de ses
préoccupations, et que le commerce et
l'industrie sont de trop utiles agents
de prospérité nationale pour ne pas mé
riter son attention. :..
Ces sages paroles sont pour nous un
encouragement. Sans doute, la guerre
est parfois une nécessité dure qui im-
pose de lourds sacrifices et que la
France ne marchande jamais. Mais
combien il est plus consolant de la con-
vier à des efforts et à des sacrifices
qui ne coûtent ni sang ni larmes !
Donc il faut se mettre à l'œuvre. Les
étrangers paraissent répondre avec
empressement à notre appel, et bien
cartaioement ils vont, rivaliser de zèle
pour représenter leur nation respective.
Tant mieux ! cet empressement noua
est d'un bon angure. Mais il ne faut
pas que nous nous endormions. Les
succès passés ne sont pas toujours une
certitude pour le présent. Il faut bien
t t
nous pénétrer de cette idée que les
progrès réalisés partout sont considé-
rables et qw, si nous voulons conser-
ver les supériorités acquises, nous n'y
parviendrons que par des perfection-
nements incessants. Nous n'avons pas,
à vrai dire, de crainte sérieuse à cet
égard,car nous sommes convaincu que
nos artistes et nos artisans seront à la
hauteur de leur vieille réputation.
Mais nous voudrions que dès à pré-
sent le mouvement s'accentuât. Il im-
porte da ne pas attendre le dernier mo-
ment pour les organisations collec-
tives
i Souvent il arrive que des décisions
tardives nuisent à la réalisation des
projets les meilleurs. Nous avons cons-
taté en 1867 les bons effets d'une en-
tente commune dans certaines corpo-
rations, tant au point de vue de la dis-
tribution des places qu'au point de vue
de la dépense ; il serait donc bon que
dès à présent les représentants d'une
même profession s'entendissent entre
eux pour prendre toutes les mesures
susceptibles de leur assurer une bonne
et peu coûteuse installation.
A Paris les chambres syndicales nous
paraissent tout indiquées pour prendre
l'initiative de cette entente et nous es-
pérons bien qu'elles ne failliront pas à
leur tâche.
Nous dirions, s'il était besoin de le
rappeler, que cette Exposition peut avoir
une importance considérable, en dehors
de toutes autres considérations, parce
qu'elle coïncidera avec l'étude et la
discussion des nouveaux traités de com-
merce. Rien ne doit donc être négligé
à aucun point de vue : 4"
Perfectionnement des moyens de fa-
brieation, prix de revient, beauté, qua-
lité et utilité des produits, etc., etc., —
en un mot, aucun élément n'est indif-
férent.
Bien certainement le gouvernement
ne négligera rien de son côté pour
donner à son œuvre tout l'éclat qu'elle
comporte. L'emplacement nous paraît
bien choisi. Quoi qu'on en ait pu dire,
nous estimons que la proximité est une
des conditions essentielles du succès; en
outre la disposition des lieux se prête
merveilleusement à une réunion gran-
d'oe de toutes les richesses des na-
tions. Peut-être y aura t-il moins de
guinguettes et da fanfares qu'en Î867 ;
nous ne nous en plain irons pas, et bien
certainement il sera facile d* les rem-
placer avantageuse-ment, sans nuire à
l'animation et au pittoi esqua do l'en-
semble.
A î œuvre donc petits et grande! Que
chacun da nous prenne sa part dllS la
grande entreprise. C est de l'honneur,
de la gloire et de la prospérité de la
France qu'il s'agit !
P. TIRARD,
Député.
—; 4» —.
n nous sembla inutile de revenir encore
une fois sur toutes les petites machinations
que la réaction accumule poar jeter l'a-
larma dans le pays. Un journal du matin
pesait gravement les conséquences de « l'é
meute de Lyon»; et un copain du soir
osait écrire, parmi cent violences, au SUjBt
de la réception faite au président de la
République : « L'outrage a été complet,
l'msulte a débordé des ruisseaux ; les b-
jures pleuvaient et le maréchal en a reçu
piein son uniforme. »
Il n'y a guère que les bonapartistes qui
aient ouvert l'ésiuse aux diatribes. Car
tains lahoient couler tellement da choses
malpropres, visqueuses et sans nom que
nous nous reprocherions de faire patauger
le lecteur dans une polémique fangeuse à
force de vouloir être trouble. Nous nous
contenterons, pour déblayer cet égout, de
reproluire les dépêches que la corr, spon-
dant du Bien publia adresse de Long le-
Saulnier à ce journal:
L'incident regrettable de la préfecture,
oonnu seulement dimanche soir dans les fau-
bourgs de Lyon, a produit uae certaine éma-
tioal Ce matin, M. Terver a rétiui le conseil
général et a fait part des r?gr«ts que le ma-
réchal lui a fait exprimer par le capitaine de
dragons Ganny.
La récit de cette démarche sera pr,blh) afin
de calmer l'émotion produite par cet inci-
dent.
1 h. 30
Contrairement à l'assercioa dà' plusieurs
journaux présentant le président de la Répu-
blique comme mécontent dà sa visite à Lyon,
le maréchal a déclaré, au contraire, à M
Welobe, en se rendant à la gare, qa'il avait
été touché de l'empressement à.v,tdr le sa-
luer dont ont fait preuve la population et
surtout l'élément ouvrier, et qu'il en garde-
rait un bon souvenir. On donne égalemaat
l'assnraaae qu'il lira lui-même toutes les sup-
pliques qui lui ont été remises et y fera
droit dans la limite du possible. Ls 6,000 fr.
remis par lui au préfet sont destinés à soula-
ger les infortunes les plus pressantes,
j. i *
LETTRES DE SERBIE
Belgraie, 6 septembre.
Il serait hasardeux de prétendre vous
envoyer d'ici d. nouvelles quelconques de
la guerre. 'Me. dernières nouvelles datent
d'Atexinatz, 1er septembre, à 9 heures dH
soir; vous les aViZ rfÇ'Jef. Depuis, je ne
sais rin. Le gouvernement a lancé, la 2,
sur l'affaire du l"r" un de cei ambigas bul-
htin, qui signifiant : « Je iuis vaincu,
mah je no veax pas l'avouer. » Depuis, il
Ife tait. Les gens bien informés prétend nt
que Tchernaï ff l'et retiré à Ddigrad,
qu'il y reforma une armée, et qu'H a laissé
la colonel Hrvatovitch, et douz* batail-
Ions, dans Alexinatz, avec ordre de se re-
plier sur Ba ja s'il ne peut résister aux
Turcs. D'autres affirmant qu'Alexinatz t5it
dèt maintenant occupé par 11i Turcs; d'au-
t
trea encore, que les Turcs laissent de côté
Alexinatz, qui ne peut plus leur nuire,
pour entrer dans la vallée de la Morava par
Krushewatz, et qu'ils étaient, il y a deux
jours, à DjUnis.
De tout ceci, je ne sais rien, ayant appris
par expérience à ne croire absolument que
ce que j'ai vu. Or, j'ai vu deux choses :
1° L'armée de Tchernaïeff mille en dé-
route ; ce corps de 80,000 à 100 000 hom-
mes, qui|f,ap>«>l&it 1 armée de Tchernaïeff,
et sur qui sa fondait le dernier espoir de
la Serbie, n'existe plus pour ainsi dire ;
2° Alexinatz perdu, aussi : complètement
perdu que le serait Paris le jour où le
Mont Valérien serait emporté par une ar-
mée assiégeante. Les redoutes du nord-
ouest, élevées pour la défense de la place,
ville, et qui dominent la ville, sont entre
les mains des Turcs depuis le 1er septembre
à huit heures du soir. r ,- * "T
Si les Tares ont poursuivi sans retard
leurs succès ou s'ils se sont endormis
aur la gain de la grande bataille du 1,1r,
c'est ce que je ne saurais dire. Us pou-
vaient prendre Alexinatz, peut-même pou-
vaient il* prendre Deligrad, dans la matinée
du 1er au 2. L'ont ils fait? Je n'en sais rien,
et peu importe. Peu importe aussi qu'ils
pénètrent dans la vallée de la Morava par
Deiigrad oa par Kmshewaiz. Je ab. le ri-
dicule des prédictions. Mais ce sont les faits
accomplie qui parlent et qui m'autorisent
à vous dire : « Tenez pour certain que les
Turcs J s'ils le veulent, ne tarderont pas à
parcourir eft triomphe (et quel triomphe !)
la vallée de la Morava.
Et la paix ? direz-vous.
La paix! Il semble qu'elle échappe' lIa
malheureuse Sarbie à mesure qu'elle lui
devient plus nécessaire. *
Le gouvernement a beaucoup flotté. Il
l'a désirée, puis il en a repoussé l'idée
après un semblant de succès de Tcher-
naïeff à Pragowatz (26 août) ; maintenant
on dit tout bss qu'il recommence' à la dé-
sirer, — je la crois bien ! — mais que ce
sont les Turcs qui ne veulent pas en en-
tendre parler, s'ils n'en dictent les condi-
tions, — je h crois encore!
Dans tous les cas, rien de sérieux n'a
été fait ici au point de vue de la psix dang
le temps où il en a été le plus question (15
au 25 août). Je vois que le Journal des
Débats a publié, dans son numéro du 29
août, le texte d'une « note verbaie » où M.
Risiich aurait oHidté pou- la Serbie et h
Monténégro la média?iou delt uidanc.
Je n'ai pas encore vu d'. Ristich, mais j'ai
vu ses collaborateurs et ses amis; il n'en
est paqUl par qui cette « note » fié oit
traitée de pur invention. Q un: à la con-
fèrent das consuls et h. leurs d'marche
auprès du prince, je miè le source certaine
qu'elle n'a pas eu le moindre résultat pra-
tique.
Ea d'autres termes, le gouvernement
8frb9 a ou quelquefois désirer la pm»x ;
mais il n"'l risn fait pour la préparer. fi
l a souhaité^-platoniqu?ment, espérant que,
Biêcae vaincn, il obtiendrait, par l'inter-
vention de la Russie, dei-condilioos pres-
que aussi belles qu'en poûr &U d cUr un
vainq-ne,ui.. On s'est endormi sur ces beanx
Moogefil ; j~ prévoie un triste réveil. En at-
tendant, on ne sait plus ici ni ce qu'on
doit faire, ni ce qu'on fait, Le prince est
abattu et laisse tout aller. M. Ristich vit
dana un atrolemant sombre. La Serbie n'est
plus gouvernée.
La population me parait; être exactement
au point où ml étaL la France à la fin de
janvier 1871 : un peuple de découragés,
avsc dix pour cent de héros.
L'armée régulière (peu nombreuse, corn
me vous savez) fait uoa devoir et la fcra
jusqu'au bout, maii amèrement, sans con-
fiance et n'ayant a&x lèvres que des paroles
de récrimination;
Dans la milice, un certain nombre d'offi-
ciers ont de grande coeurs d'enfants ; ils
verraient la Serbie en ruines et Belgrade
en cendres qu'ils croiraient toujours à la
possibilité de la résistance. J'ai entendu da
très-beaux mots, très-simplement "dits ;
mais ce ne sont là que d'individuelles ma-
nifestations d'héroume. La milice, qui
forme à elle seule l'armée presque entière,
ne vaut plus rien ; elle a été trop souvent
battue et elle a trop souffert
Quant au peu d'habitants qui restent
dans les villes, je les voit, à Belgrade sur-
tout, très-exaltés-, on m'a même prévenu
de bien veiller à toutes mes paroles, car,
pour quelques mots imprudent., un Alle-
mand et un Anglais, d'ailleurs sympathi-
ques à la Serbie, ont failli se faira échar-
per. Mais ce paroxysme de patriotisme
(tout respectable qu'il soit) servira de peu à
la défense nationale quand il est déployé
surtout par des bourgeois qui ne quittent
point leurs foyers. La parde est perdue.
C'est fini, bien floi, et la Sarbie, pour cette
fois du moins, expiera durement la faute
d'avoir fait la guerre trop tôt, sans ombre
de préparation militaire ou poétique. —
« Nous seront le Piémont da l'Orient, »
m'a dit un joar un Serbe. Piémont, soit !
Mais il y aurait faiiu mettre un Cavour.
L'afllaence des officiers russes est toi-
jours considérable ici. Ils parcourent la
vilié en uniforme da leur pays. Hier, j'ai
rencontré une c,\'a'cade d'une trentaine
de ces officiers qui, voulant faire leurs
dévotions à la cath drale avant da partir
pour l'armée, ont commencé par par courir
les principales rues d^ la ville, escortés
d'une bande de gamins qui poussait des
hourrahs. An reste, lea officiers russes, et
naturellement tous les officiers étrangers, ne
rêvent que la prolongation de la guerre.
U- débarquent à peine et ne voudraient
pas quitter la Serbie sans avoir' tiré le sa-
bra du fourreau. Ja nq crois pas exagérer
en disant quo les officiers étrangers doi-
vent bea être arrivés aujourd'hui au chif-
fra de cinq cents, et je suis plulôt au dèlil-
soua de la vériié !
r Bîlgraie, 7 septembre.
C'était aujourd'hui soit la fJte de la prin-
cesse Nathalie, soit l'tinOlvêJ'i'aire de sa
naissance ; je n'ai pas bien su lequel : tou-
jours alt.it qn'un service solennel a été cé-
IÉblé le matin daus la cathédrale à l'inten-
tion de la princesse, et qne !e prince y as-
sistait. Je n'ai pas manqué la cèrémonie ;
mais l'église est si petite (cei églises serbes
sont tout en hauteur) qu'elle contient au
plus, sans nulle exagération, deux cents
personnes. Les deux cents personnes étaient
entrées. Il a donc fallu rester dehors avec
une cinquantaine de curieux, bonnes gens
du quartier pour la plupart.
Devant le portail un demi bataillon de
la garnison de Belgrade, — armée régu-
lière, bien entendu, — la musique à cô é.
Sur la droite, six cavaliers de la garde du
prince, jeunes gens de belie prestance, un
peu trop habillés en hussards du premier
empire. Les hommes du bataillon avaient
arboré la grande tenue, c'est-à-dira qu'au
lieu du bonnet de police, ils s'étaient coiffés
d'un képi assez lail, surmonté d'une ai-
grette verte. Le service n'a pas duré long-
temps. Dès qe le princo est sorti, les six
cavaliers ont pris la tête du cortège ; sept
voitures suivaient, portant le prince et tes
grands dignitaires. C'était tout. Les voi-
tures ont prig le chemin du conak ; le demi-
bataillon s'en est retourné à la forteresse.
Presque point de spectateurs, comme je
vous ai* dit ; et point de manifestation dans
aucun sens. -'.
J étais tout près de Milan IV, et je cher-
chais à démêler sur sa figure une impres-
sion quelconque. Je cherchais en vain. Il
aurait mis un masque que ses traits
n'eussent pas semblé plus indifférents ni
plus immobiles. Tout au phli iidiquaient-
ils l'ennui. Le visage est d'aW,",url moins
ingrat qu'il ne paraît sur les pièces de mou,
naie ou les timbres-poste. La moustache,
qui est fine et noire, et la barbe da men-
ton, qui commence à pousser, donnant à
cette' tête da jeune homme gras un p.u
plus d'énergie. Le prince était en grand
costume de général, pantalon rouge, tu-
nique noire, képi rouge, de la-même forme
que celui des samt-cyrienr, avec une grande
aigrette blanche. H. , «
•! Près de lui, danl sa voituré, quelqu'un
que j'ai cru reconnaître pour le consul de
Russie. Dans tous les cte, une Russe.
Dans' la saconde voiture, M. Riatich,
en v habit- noir, et l'un de ses collè-
gues ; M. Ristich, voûté, le front penché
et les joues creuses, a toujours les même*
yeux d*»traiU qui semblent regarder sans
voir. Rien à noter dans les autres voitures,
if ce n'est la général Nicolisch, que j'a-
perçois tout sattl dans la dernière, le k4pi
en arrière et l'air bon enfanr, braf cent fois
plus sous lieutenant que ministre. DtuX:
gendarmes feu trot fermant la marche. Et
j'ai vu passer 'e gouvernement. »
Les bruits d'Alexicatz et Krushewatz
que l'on colporta ici me semblent fous.
C'est pourquoi vous me permettrez de ne
pas les mentionner. On m'a si bien menti,
menti, menti, dans to>i* lei partis et dans
ton* le* camps, d«puis qu;, je jtui en Ser-
bie, qu'il m ea est resté quelque choile:
une incrédulité aussi koliitï qUt;.. ceite de
samt Thomas. Aucune dépêche ofd.,ie¡t"J
n'a, d'ailleurs été publiée hier soir ni au
j mrd hui. Je ne b â ne point ce silence ; il
est, en lout cas, prffért;bl':' aux inventions
dont on a da s c^s demi ?rs. t mp8 hurré
la pablic.
Oa recpmoia >09 à parler d'armistice.
Quelques uns même, qui voient le prima
ou ses minktiesq e les propositions rl'armistice ont été
posées lundi et que, d.'un jour à 1 autre,
on attend la réponse Je n'en sais rien. En
ce pays, dan ces circonstances surtout,
tout obt pr,)b:ible Ft improbable. S'il y a
quelque ch;)¡ e de fait, vous l'apprendrez
*at s doue avant qui cette Litre vous ar-
rive. TOllt' ce q \hi je fais, mais ceci de
source certaine, c'est que M. Ristich pré-
pare depuis quelques joara un n uveau
mémoire sur les atrocités eommisas par les
Turcs dans les territoires qu'ils ont enva
his.
Je reviens à l'armistice. O a prétend ici
que la gaerre continuera qlaod même,
parce que la Russie vaut qu'elle continuA.
Tout le monde ea est convaincu, et les offi-
Cieri"lUfSIlS ne se font pas faute, d ailleurs,
de le répéter assez haut. C'tnt donc une
idée qu'on déracinera difficilement des tê-
tes serbes. Peut-être êttH-VOU8, à Paris,
mieux placés que moi pour apprécier exac-
temsnt les choses ; mais, je crains qu'il ne
soit presque impossible d'empê har l'incen-
die allumé en Sarbie de s'étendre aux deux
tiers de l'Europe, sinon tout de tuito, au
moins bien ôt. La diplomatie sera bien ha-
bile si elle sait apporter à temps assez de
seaux d'eau. ,
E. LIÉBERT.
« ", -
SIMPLE PÉTITION
Second article • ,
- IN - t
Nous avons dit hier dans quelles con-
ditions fut exécuté le recensement de
1861. Les agents de l'administration se
contentèrent d enregistrer Ls déclara-
tions des supérieurs de chaque établis^
semeht, et illur fut impossible d'eu-
trér dans le détail.
Et cependant quand le résultat de
ces déclarations fut présenté au ta-
bleau et totalisé, il effraya le public. Il
paraît même que le clergé régulier re-
cula devant les aveux, dont il n'avait
pas d'avance calculé l'énormité. Car on
organisa le silence autour de cette ef-
froyabl statistique, et le livre dispa-
rut de la circulation.
Qui le croirait ? la France eût compté,
même en ne tenant compte que des
chiffres donnés par les intéressés eux-
mêmes, chiffres bien inférieurs à la
réalité, oui, la France eût compté, en
1861, plus de religieuses qu'il n'y en
avait avant 89.
Vous n'avez qu'à prendre un gros
volume qui a pour titre : LA FRANCE ET
L'ÉTRANGER, étuie de statut-que corn-
parée, par M. A, Legoyt ; tâchez de
vous procurer la seconde édition, dont
les chiffres sont plus nombreux et plus
exacts* que ceux de la première. Yous
y verrez qu'en 1767 la population des
couvents de femmes se montait a 80,000
personnes environ. Le recensement de
1861 nous donne 90,343 religieuses,
réparties en douze mille maisons.
Il est vrai que le nombre des religieux
est beaucoup moindre : il ne comprend,
d'après ce même recensement, que
18,000 religieux (chiffre rond). Il était
de beaucoup plus fort sous Pancien ré-
gime.
Peut-être le moraliste aurait-il quel-
que intérêt à chercher les raisons de
cet écart. La première qui se présente à
l'esprit, c'est que les hommes qui ont
le goût du célibat et de la via consa-
crée à Dieu trouvent un refuge et un
emploi de leurs facultés dans la sacer-
doce. Elle ne suffit pas à expliquer
cette énorme disproportion.
On serait amené alors à se demander
quel est, dans notre civilisation ac-
tuelle, le sort de la femme, que son
manque de fortune, des circonstances
de famille, ou le train ordinaire des
mœurs condamnent au célibat. On ver-
rait combien peu de métiers sont ou-
verts aux jeunes âiles de cette catégo-
rie ; combien il leur est difficile de ga-
gner honnêtement leur vie.-,
Il ne leur reste trop souvent que deux
partis extrêmes à prendre : le désor-
dre ou le couvent.
Je vois beaucoup de pèrsonnes, fort
dévotes, se féliciter de très-bonne foi
de cette recrudescence de piété qui peu-
ple les couvents, et vanter l'esprit de
sacrifice qu'inspire le christianisme. Je
veux croire que dans ce chiffre de
90,000 femmes quisesont vouées jeunes,
pour la plupart, à la vie religieuse, un
certain nombre y ont été attirées par
les grâces particulières d'une vocation
certaine. v *
Combien d'autres- n'ont fui, dans ces
asiles que l'on appelle des couvents,
que les misères- d'une société mal équi-
librée ! Combien auraient secrètement
préféré devenir de chastes épouses et
de bonnes mères de famille, et qui n'ont
eu pour vocation que le manque de dot
et le défaut d'ouvrage ! -
Ce prodigieux accroissement des cou-
vents de femmes ne serai-t-il pa? plutôt
un acte d'accusation contre la mauvaise
organisation de notre société? Qie de
forces perdues ou mal employées ! Oa
commence à se plaindre de la dépopu-
lation constatée de la France. N'est-ce
pas là un des symptômes ou peut être
mène une de* causes du mal
La répartition cfe e s maisons reli-
gieuses, s,lon l'objet qu'elles se propo-
sent, est bien curieuse à tlu lier ?
La statistique les divise ei :
Communautés e;-,¡:::jnn'es.
- * hospitalières.
- dirigeant des maisons
da refuge o i de* instituts agricoles.
Communautés de e nt* inflation ou
voilées à des devoirs purement reli-
gieux.
Voulez-vous savoir la proportion?
Sur les 18 000 religieux. 13 000 sont
versés à l'enseignement; 400 aux de-
voirs'hosoitaïier?; 450 érigent des mal-
sons de refuge ou des instituts agrico-
les; 4 000 environ mènent la vie con-
templative.
Passons aux femmes.
Sur les 90,000 religieuses, 60 000
s'occupent d'enseignement 20,000 de
devoirs hospitaliers, 8 000 de devoirs'
purement religieux (contemplation) et
3,000 dirigent des maisons dd refuge ou
des instituts agricoles.,. ""-P.
Si bien que chez les hommes, il y en
a 73 0^0 et chez les femmes 66 OiO qui
ont pour occupation uniqtie dé façonner
aux idâes- cléricales les générations à
venir.
Je me trompa en disant qui ont. Car
toute cette statistique date de 1861; et
depuis lors, vous le savez, le mal a con-
sidérablement emp;ré.
La statistique officielle donne le nom-
bre des maisons et des religieux par
départements.
Un de mes amis a eu l'ingénieuse idée
et la patience de relever ces indications
et de les transporter sur carte, où
il les a marquées par différentes teintes
qui parlent aux yeux. Rien n'est plus
singulier que cette carte de la moinerie
française, et je voudrais pour beaucoup
qu'elle fuir publiée. Elle nous serait
aussi utile que le fut jadis la carte
de l'enseignement primaire, dressée, je
crois, sous Louis-Philippe. où la couleur
noire, s'étendant comme un stigmate sur
les départements illettrés, les signalait
à l'attention du publia.
Vous y verriez, s'il vous était per-
mis de l'étudier, avec quelle intelli-
gence les jésuites, qui sont à la tête da
tout ce mouvement, ont distribué leurs
maisons sur le sol de la France. Ces
taches bleues (c'est ia nuance adoptée
par mon ami pour les congrégations
enseignantes) semblent autant da points
fortifiés, autant de citadelles qui se re-
lient les uns aux autres pour enferrer
le pays tout entier, et s'emparer de I&
civilisation.
Je ne reilr en veux point : ils font
leur métier. Chacun agit salou ses con-
victiotts. Mais je ne puis m'empêchir
d'être ému de toutes ces révélations, f. t
de crier aux indifférents que le d inger
est beaucoup plus pressaut et le m d
plus étendu qu'ils ne la croient.
Les deux départements qui étaient
les plus couverts d cette teinte bleue
accentuée, c'étaient ceux de l'Alsace
où les jésuites s'étaient établis, comme
en un contrefort, visant l'Allemagne
d'un coté et de l'autre la France M de
ftflx ta à ÉPsûtU s fis C. — adpanements x Èé itemÊmm
mercredi 13 (Septembre l&rt
E fI
JRfIDACTION
V&dremer au Secrétaire de la Rédactioii
de 2 heures à minuit
No rue de Lafayette, SS
1lM. taon affranchi® xronS rtfuri»
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ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à rAdministrt&si&i
ï>«o rue Cie I*affey«$3«p ?8
I» faoïuarnî» Mt^Jnrirés m geirati JH» fgswSCC
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JOURMUi EÉPBBMCSATO fiOHSIEYATEUl
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Trois mois. 18 fr.
Six mois.t.o 25
Un an o4«3«4âo**4d**o6 50
DÉPAR'IBMDrrI"
Trois mois.a. 16 fë.
Six mois.„446«.4o 32
Un aa.62^
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Ammemom, chez MM.. LAGRANGE, GERFit'G»
fARIS
Trois mois. 13 fr.
Six mois. 25
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BÉPARMMSSWS
Trois mois.»*. ociùc 16 &
Six mois. 12
Un asïo.4o4.o4io6é0455 62
ÇB" mlaun dâQ la SBOSRÏTB®, œ
Ilb-
A., chez MM. LAGRANGE, CERF et e
3. place de la BonffM, œ
bulletin
Paris, le 12 septembre 1876.
Le président da la République a quitté
Lyon dimanche pour se rendre à Poligny.
Hier lundi il s'est rendu à Andelot pour as-
sister à de grandes manœuvres et il doit
arriver aujourd'hui à Besançon.
Les nouvelles du théâtre de la guerre
font presque absolument défaut aujour-
d'hui. Les deux armées restent en présence
devant Alexinatz, faisant des démonstra-
tions insignifiantes et échangeant quelques
coups de canon. On signale de toutes parts
l'arrivée d'un grand nombre de sous-offi-
ciers et de soldats russes. Le général
Tchernaïef, d'après une dépêche adressée
au Daily News, attendrait des renforts pour
reprendre l'offensive. Le général affirme
que la situation militaire est favorable aux
Serbes ; il prétend que les Turcs ne peu-
vent pénétrer en Serbie sans s'emparer de
Deligrad, qu'il déclare imprenable, et main-
tient que les Turcs ne prendront jamais
Alexinatz.
Dimanche a été lu à la Porte le hatt im-
périal publié à l'occasion da l'avènement
au trône du sultan Ab-dal-Hamid II. Le sul-
tan confirme dans leurs poates tous les mi-
nistres et fonctionnaires da l'empire. Il
prescrit à ses ministres l'adoption de toutes
les mesures inspiréss par les idées de l'épo
que et l'institution d'un conseil général
chargé de veiller à l'élaboration des nouvel-
les lois de l'empire et au budget des recettes
et des dépenses du pays. Enfin, il insiste
sur la bonne répartition de la justice, sur
le développement de l'instruction publique,
etc. Ce sont là sans doute des recomman-
dations très-libérales et très-sages. Le
malheur est que le hatt qui vient d'être pu-
blié restera probablement lettre morte à
l'égal de ceux qui l'ont précédé.
C'est hier, s'il faut en croire les journaux
de Vienne et de Londres, que le gouverne-
ment turc devait donner une réponse défi-
nitive aux puissances relativement à l'ar-
mistice ; il ferait connaître en même temps
les conditions de paix qu'il est disposé à
accepter. D'après une dépêche de Vienne
adressée au Standard, il opposerait un re
fus formel à toute demande d'armistice et
poserait comme première condition de Ja
paix une nouvelle investiture du prince
Milan comme vassal de la Turquie.
On dément de Vienne que la Russie ait
proposé aux puissances un ultimatum avec
menace d'exécution militaire. Cependant,
et à Vieims et à Berlin, on semble avoi*
abandonné tout espoir d'une solution paci-
fique. La Post de Bariia voit dau; la pro-
longation du congé du général Ign stieff le
ligna précurseur d'une ruptura des rela-
tions diplomatiques entre la Russia et la
Turquie, et elle se borna à exprimer l'es
poir que la conflit rasio-turc restera lo-
calisé.
.'-i. -— -.1. -i ii -
BOURSE. DE PARIS
Clêture la 9 sept" le 11 sept.., flauwwe fitelsse
3 OO
Compi&nt 71 40 il 45 05
Fin cour. 71 30 71 27 1 2 02 12
4 i/a o/o
Comptant 102 25 1(3 J\ 75
S o/o
Comptant 105 95 * 6 17 1 2 22 1 2
Fiaôoar. IC6 15 1CÔ 22 i. 07 1 2
PETITE BOURSB DU SOIR
Emprunt 5 0/0 - 106'fr. 15, 10.
5 0/0 tare 13 fr. 12 1/2, 15, 07 1/2:
Etryptien, 220 fr., 218 75.
"-
EXCITATIONS A L'ARMÉE L
Nous donnons plus loin la lettre que M.
le Directeur de la Comédie Française a cru
devoir écrire au Figaro, au sujet de la ca-
bale que ce journal tente de susciter pour
la première représentation de Y Ami Fritz.
Il nous semble nécessaire d'adjoindre à
cette lettre un document capable da bien
faire juger à nos arrière neveux ce qu'on
entendait, en l'an 1876, par cette dénomina-
tion : « Les gens d'ordre ! »
Le rédacteur du Figaro, après avoir
rappelé qu'il fut un tempi où, pour une
plaisanterie, anodine assurément, M. de
Pêne se vit provoquer par plusieurs offi-
ciers, raconte que cet écrivait ne dut qu'à
une blessure des plus terribles de n'avoir
point à ferrailler contre l'Annuaire entier,
et il ajoute:
« Le livre possède, moins que le journal
sans doute, le privilège d'attirer l'atten-
tion, car, entre les quelques lignes ineffan-
"ivel de M. de Pèae et l'ouvrage de MM.
Erckmann-Chatrian, il y a une grande dif
férence. Et si l'on considère la forme et
l'intention du Plébiscite notammant, on
peut remarquer que nos officiers se sont
abstenus de toutes remontrances envers les
auteurs de ce roman. Nous ne blâmerons
jamais la modération, mais nous enre-
gistrons ce fait SINGULIER. »
Cela, du reste, fait partie d'un plan gé-
néral d'excitations soufflées à l'armée con-
tre tout ce qui est républicain. Dénaturer
les intentions des uns afin de parvenir à
jeter les germes de la haine dan. le cœur
des autres ; prêcher l'ordre en théoria et
faire appel aa désordre en pratiqua, c'est
actuellement le métier courant d'une cer-
taine bande « d'honnêtes gens ».
A part les bonapartistes, directement in-
téressés à la propagation de tout ce qui est
contraire à la vérité et obligés de masquer
leurshontes dynastiques derrière notre hon-
neur militaire, nous ne voyons pas d'ail-
leurs lesorganes dits conservateurs faire mi-
ne de s'associer à la campagne toute partieu-
i/eprite Par le Figaro contre le
- patriotisme de MM. Erckmann-Chatrian.
Certains doivent en soaffrir, nous en som-
mes convaincus; le Moniteur universel,
dont on connaît la modération, en est ré-
volté.
MM. Erckmann et Chatrian, lit-on dans ce
journal, ont pnblié en 1872, dans le journal
le Soir, un récit intitulé : Histoire du Plébis-
cite, qui, à ce moment, par une raison quel-
conque, ne fut pas fort remarqué. C'était
l'histoire de la fataia guerre de 1870-1871, et
l'empire n'y était point ménagé. Toutwr nos
responsabilités étaient mises à la charge de
ses hommes d'Etat et de ses généraux. Il y
avait sans doute quelque exagération dans
les accusations portées contre certains hom -
mog. Mais cependant, à ce moment, personne
ne songea à protester, et encore bien moins
à accuser MM. Erckmann-Chatrian de man-
quer de patriotisme ; personne ne s'avisa de
voir dans les passages incriminés aujourd'hui
une insulte à l'armée. Les journaux bonapar-
tistes se turent et la justice ne s'émut en au-
cune façon.
Quatre ans après, MM. Erckmann-Chatrian
s'avisent de tirer d'an de lears romans, paru
bien avant la gcerre, une pièce qui, présen
tée au Théâtre-Français, est reçae avec fa-
veur. « C'est, dit M. Perrin, une œuvre char-
» mante, pleine d'émotion douce et sincère,
» animés de sentiments simples et élevé? à la
» fois, et qui donne le plus formel démenti
- aux sentiments que M. Saint-Genest prête à
» M. Erokmann Chatrian. -Mais- qu'importa
ce que peut être la pièce? Oa ne s'en soucie
ni ne s'en inquiète guère. Ce sont les auteurs
qu'on vise uniquement, et on ne cherche à
les atteindre dans leur œuvre nouvelle que'
parce queTœnvre ancienne a été une arme
incontestablement puissante contre un parti
politique. Mais comme on à bien compris que
la politique seule serait insuffisante à justifier
la campagne entreprise, c'est au patriotisme
des auteurs qu'on s'est attaqué. On les a re
préientéi comme de mauvais citoyens, don-
nant les plus funestes conseils, calomniant
l'armée dans ses chefs, et s'effbrçant de dé
truire l'esprit de sacrifice et de dévouement.
- Ce n'est, d'ailleurs, qu'a.. moyen de cita-
tions tronquées qu'on a pu essayer de justi-
fier os accusations Pourquoi d'antre part,
s'il en était ainsi, les autorités allemandes
auraient elleR interdit rintroducaon et la
vente de l'Histoire du Plébiscite en Alsace-
Lorraine? Et puis, qui donc parle en cttte occa-
sion au nom de l'armée? Qui donc affirme
qu'elle se sent outragée et calomniée ? Qui donc
et en vertu de quel mandat? Ce qui est funeste
et anti patriotique, ce sont ces perpétuelles exci-
tations, ces suspicions constantes quon cherche à
faire naître dans l'esprit de nos officiers Ce sont
assurément peines perdues, mais le sentiment
auquel obéissent ceux qai font ees tentatives rien
doit pas moins être btfirgiquemmt réprouvé,
"On peut dès maintenant considérer qje
Cfl'e qui vient d'être faite à propos da l'Ami
Frits a lamentablement échoaé. Mais il a-t
iccoatestabte qtt'on a recherché nn scandale,
et d ce Qcanjaie na se produit pis ce us sera
pas la faute de ceux qui l'ont sODJevé.
,,- ——————
> LIXPOSITiCOIVERSELLE
"Malgré la court délai qui nous sépare
de l'époque fixée pour l'ouverture de
la prochaine Exposition universelk,
nous sommes persuadé que les travaux
entrepris par le gouvernement serout
terminés en temps utile. L'emplacement
est choisi ; les plans sont arrêtés ; le
règlement est publié; les fonds sont
votés ; et déjà les ingénieurs. les archi-
tectes et les ouvriers sont à l'œuvre.
Mais, si le gouvernement a sa tâche
et si, ponctuellement, il l'accomplit,
l'industrie, l'agriculture, le commerce
et l'ait français ont la leur ! Il faut
qu'ils l'accomplissent. Ils le doivent.
Tous leurs efforts réunis ne seront pas
de trop pour assurer à cette fêi,e so-
lenneUe da la paix et du travail le
succès éclatant que nous eu attendons.
Sans doute, la France n'a pas besoin
d'étaler avec fracas se1 produits de
toute nature pour prouver que, malgré
ses malheurs, elle est encore une
grande et riche nation. Chaque jour,
ses exportations disent au monde en-
tier qu'elle est toujours vivante et
qu'elle n'a rien perdu de son génie
souple et fécond. Mais, puisqu'elle con-
vie les autres nations à lui confier pour
un temps leurs produits les meilleurs,
puisqu'elle veut comparer les inces-
sants progrès que la science réalise
sur tous les points du- globe, ne faut-il
pas qu'elle s'apprête à soutenir avec
éclat le tournoi pacifique qu'elle même
a provoqué? .1
D'ailleurs, eern'est pas un sentiment
de vaine ostentation qui nous anim".
Non! Nous avons applaudi à l'initiative
prise par notre honorable ministre de
l'agriculture et du commerce, et nous
nous associons à ses généreux efforts,
parce que les progrès de la civilisation
et de l'humanité sont intéressés-, dans
des entreprises de la nature de' ceHe
qui nous occupe.
Dans le discours qu'il vient de pro-
noncer à Lyon, M. le président de la
République dit que les intérêts militai.
res ne sont pas l'objet exclusif de ses
préoccupations, et que le commerce et
l'industrie sont de trop utiles agents
de prospérité nationale pour ne pas mé
riter son attention. :..
Ces sages paroles sont pour nous un
encouragement. Sans doute, la guerre
est parfois une nécessité dure qui im-
pose de lourds sacrifices et que la
France ne marchande jamais. Mais
combien il est plus consolant de la con-
vier à des efforts et à des sacrifices
qui ne coûtent ni sang ni larmes !
Donc il faut se mettre à l'œuvre. Les
étrangers paraissent répondre avec
empressement à notre appel, et bien
cartaioement ils vont, rivaliser de zèle
pour représenter leur nation respective.
Tant mieux ! cet empressement noua
est d'un bon angure. Mais il ne faut
pas que nous nous endormions. Les
succès passés ne sont pas toujours une
certitude pour le présent. Il faut bien
t t
nous pénétrer de cette idée que les
progrès réalisés partout sont considé-
rables et qw, si nous voulons conser-
ver les supériorités acquises, nous n'y
parviendrons que par des perfection-
nements incessants. Nous n'avons pas,
à vrai dire, de crainte sérieuse à cet
égard,car nous sommes convaincu que
nos artistes et nos artisans seront à la
hauteur de leur vieille réputation.
Mais nous voudrions que dès à pré-
sent le mouvement s'accentuât. Il im-
porte da ne pas attendre le dernier mo-
ment pour les organisations collec-
tives
i Souvent il arrive que des décisions
tardives nuisent à la réalisation des
projets les meilleurs. Nous avons cons-
taté en 1867 les bons effets d'une en-
tente commune dans certaines corpo-
rations, tant au point de vue de la dis-
tribution des places qu'au point de vue
de la dépense ; il serait donc bon que
dès à présent les représentants d'une
même profession s'entendissent entre
eux pour prendre toutes les mesures
susceptibles de leur assurer une bonne
et peu coûteuse installation.
A Paris les chambres syndicales nous
paraissent tout indiquées pour prendre
l'initiative de cette entente et nous es-
pérons bien qu'elles ne failliront pas à
leur tâche.
Nous dirions, s'il était besoin de le
rappeler, que cette Exposition peut avoir
une importance considérable, en dehors
de toutes autres considérations, parce
qu'elle coïncidera avec l'étude et la
discussion des nouveaux traités de com-
merce. Rien ne doit donc être négligé
à aucun point de vue : 4"
Perfectionnement des moyens de fa-
brieation, prix de revient, beauté, qua-
lité et utilité des produits, etc., etc., —
en un mot, aucun élément n'est indif-
férent.
Bien certainement le gouvernement
ne négligera rien de son côté pour
donner à son œuvre tout l'éclat qu'elle
comporte. L'emplacement nous paraît
bien choisi. Quoi qu'on en ait pu dire,
nous estimons que la proximité est une
des conditions essentielles du succès; en
outre la disposition des lieux se prête
merveilleusement à une réunion gran-
d'oe de toutes les richesses des na-
tions. Peut-être y aura t-il moins de
guinguettes et da fanfares qu'en Î867 ;
nous ne nous en plain irons pas, et bien
certainement il sera facile d* les rem-
placer avantageuse-ment, sans nuire à
l'animation et au pittoi esqua do l'en-
semble.
A î œuvre donc petits et grande! Que
chacun da nous prenne sa part dllS la
grande entreprise. C est de l'honneur,
de la gloire et de la prospérité de la
France qu'il s'agit !
P. TIRARD,
Député.
—; 4» —.
n nous sembla inutile de revenir encore
une fois sur toutes les petites machinations
que la réaction accumule poar jeter l'a-
larma dans le pays. Un journal du matin
pesait gravement les conséquences de « l'é
meute de Lyon»; et un copain du soir
osait écrire, parmi cent violences, au SUjBt
de la réception faite au président de la
République : « L'outrage a été complet,
l'msulte a débordé des ruisseaux ; les b-
jures pleuvaient et le maréchal en a reçu
piein son uniforme. »
Il n'y a guère que les bonapartistes qui
aient ouvert l'ésiuse aux diatribes. Car
tains lahoient couler tellement da choses
malpropres, visqueuses et sans nom que
nous nous reprocherions de faire patauger
le lecteur dans une polémique fangeuse à
force de vouloir être trouble. Nous nous
contenterons, pour déblayer cet égout, de
reproluire les dépêches que la corr, spon-
dant du Bien publia adresse de Long le-
Saulnier à ce journal:
L'incident regrettable de la préfecture,
oonnu seulement dimanche soir dans les fau-
bourgs de Lyon, a produit uae certaine éma-
tioal Ce matin, M. Terver a rétiui le conseil
général et a fait part des r?gr«ts que le ma-
réchal lui a fait exprimer par le capitaine de
dragons Ganny.
La récit de cette démarche sera pr,blh) afin
de calmer l'émotion produite par cet inci-
dent.
1 h. 30
Contrairement à l'assercioa dà' plusieurs
journaux présentant le président de la Répu-
blique comme mécontent dà sa visite à Lyon,
le maréchal a déclaré, au contraire, à M
Welobe, en se rendant à la gare, qa'il avait
été touché de l'empressement à.v,tdr le sa-
luer dont ont fait preuve la population et
surtout l'élément ouvrier, et qu'il en garde-
rait un bon souvenir. On donne égalemaat
l'assnraaae qu'il lira lui-même toutes les sup-
pliques qui lui ont été remises et y fera
droit dans la limite du possible. Ls 6,000 fr.
remis par lui au préfet sont destinés à soula-
ger les infortunes les plus pressantes,
j. i *
LETTRES DE SERBIE
Belgraie, 6 septembre.
Il serait hasardeux de prétendre vous
envoyer d'ici d. nouvelles quelconques de
la guerre. 'Me. dernières nouvelles datent
d'Atexinatz, 1er septembre, à 9 heures dH
soir; vous les aViZ rfÇ'Jef. Depuis, je ne
sais rin. Le gouvernement a lancé, la 2,
sur l'affaire du l"r" un de cei ambigas bul-
htin, qui signifiant : « Je iuis vaincu,
mah je no veax pas l'avouer. » Depuis, il
Ife tait. Les gens bien informés prétend nt
que Tchernaï ff l'et retiré à Ddigrad,
qu'il y reforma une armée, et qu'H a laissé
la colonel Hrvatovitch, et douz* batail-
Ions, dans Alexinatz, avec ordre de se re-
plier sur Ba ja s'il ne peut résister aux
Turcs. D'autres affirmant qu'Alexinatz t5it
dèt maintenant occupé par 11i Turcs; d'au-
t
trea encore, que les Turcs laissent de côté
Alexinatz, qui ne peut plus leur nuire,
pour entrer dans la vallée de la Morava par
Krushewatz, et qu'ils étaient, il y a deux
jours, à DjUnis.
De tout ceci, je ne sais rien, ayant appris
par expérience à ne croire absolument que
ce que j'ai vu. Or, j'ai vu deux choses :
1° L'armée de Tchernaïeff mille en dé-
route ; ce corps de 80,000 à 100 000 hom-
mes, qui|f,ap>«>l&it 1 armée de Tchernaïeff,
et sur qui sa fondait le dernier espoir de
la Serbie, n'existe plus pour ainsi dire ;
2° Alexinatz perdu, aussi : complètement
perdu que le serait Paris le jour où le
Mont Valérien serait emporté par une ar-
mée assiégeante. Les redoutes du nord-
ouest, élevées pour la défense de la place,
ville, et qui dominent la ville, sont entre
les mains des Turcs depuis le 1er septembre
à huit heures du soir. r ,- * "T
Si les Tares ont poursuivi sans retard
leurs succès ou s'ils se sont endormis
aur la gain de la grande bataille du 1,1r,
c'est ce que je ne saurais dire. Us pou-
vaient prendre Alexinatz, peut-même pou-
vaient il* prendre Deligrad, dans la matinée
du 1er au 2. L'ont ils fait? Je n'en sais rien,
et peu importe. Peu importe aussi qu'ils
pénètrent dans la vallée de la Morava par
Deiigrad oa par Kmshewaiz. Je ab. le ri-
dicule des prédictions. Mais ce sont les faits
accomplie qui parlent et qui m'autorisent
à vous dire : « Tenez pour certain que les
Turcs J s'ils le veulent, ne tarderont pas à
parcourir eft triomphe (et quel triomphe !)
la vallée de la Morava.
Et la paix ? direz-vous.
La paix! Il semble qu'elle échappe' lIa
malheureuse Sarbie à mesure qu'elle lui
devient plus nécessaire. *
Le gouvernement a beaucoup flotté. Il
l'a désirée, puis il en a repoussé l'idée
après un semblant de succès de Tcher-
naïeff à Pragowatz (26 août) ; maintenant
on dit tout bss qu'il recommence' à la dé-
sirer, — je la crois bien ! — mais que ce
sont les Turcs qui ne veulent pas en en-
tendre parler, s'ils n'en dictent les condi-
tions, — je h crois encore!
Dans tous les cas, rien de sérieux n'a
été fait ici au point de vue de la psix dang
le temps où il en a été le plus question (15
au 25 août). Je vois que le Journal des
Débats a publié, dans son numéro du 29
août, le texte d'une « note verbaie » où M.
Risiich aurait oHidté pou- la Serbie et h
Monténégro la média?iou delt uidanc.
Je n'ai pas encore vu d'. Ristich, mais j'ai
vu ses collaborateurs et ses amis; il n'en
est paqUl par qui cette « note » fié oit
traitée de pur invention. Q un: à la con-
fèrent das consuls et h. leurs d'marche
auprès du prince, je miè le source certaine
qu'elle n'a pas eu le moindre résultat pra-
tique.
Ea d'autres termes, le gouvernement
8frb9 a ou quelquefois désirer la pm»x ;
mais il n"'l risn fait pour la préparer. fi
l a souhaité^-platoniqu?ment, espérant que,
Biêcae vaincn, il obtiendrait, par l'inter-
vention de la Russie, dei-condilioos pres-
que aussi belles qu'en poûr &U d cUr un
vainq-ne,ui.. On s'est endormi sur ces beanx
Moogefil ; j~ prévoie un triste réveil. En at-
tendant, on ne sait plus ici ni ce qu'on
doit faire, ni ce qu'on fait, Le prince est
abattu et laisse tout aller. M. Ristich vit
dana un atrolemant sombre. La Serbie n'est
plus gouvernée.
La population me parait; être exactement
au point où ml étaL la France à la fin de
janvier 1871 : un peuple de découragés,
avsc dix pour cent de héros.
L'armée régulière (peu nombreuse, corn
me vous savez) fait uoa devoir et la fcra
jusqu'au bout, maii amèrement, sans con-
fiance et n'ayant a&x lèvres que des paroles
de récrimination;
Dans la milice, un certain nombre d'offi-
ciers ont de grande coeurs d'enfants ; ils
verraient la Serbie en ruines et Belgrade
en cendres qu'ils croiraient toujours à la
possibilité de la résistance. J'ai entendu da
très-beaux mots, très-simplement "dits ;
mais ce ne sont là que d'individuelles ma-
nifestations d'héroume. La milice, qui
forme à elle seule l'armée presque entière,
ne vaut plus rien ; elle a été trop souvent
battue et elle a trop souffert
Quant au peu d'habitants qui restent
dans les villes, je les voit, à Belgrade sur-
tout, très-exaltés-, on m'a même prévenu
de bien veiller à toutes mes paroles, car,
pour quelques mots imprudent., un Alle-
mand et un Anglais, d'ailleurs sympathi-
ques à la Serbie, ont failli se faira échar-
per. Mais ce paroxysme de patriotisme
(tout respectable qu'il soit) servira de peu à
la défense nationale quand il est déployé
surtout par des bourgeois qui ne quittent
point leurs foyers. La parde est perdue.
C'est fini, bien floi, et la Sarbie, pour cette
fois du moins, expiera durement la faute
d'avoir fait la guerre trop tôt, sans ombre
de préparation militaire ou poétique. —
« Nous seront le Piémont da l'Orient, »
m'a dit un joar un Serbe. Piémont, soit !
Mais il y aurait faiiu mettre un Cavour.
L'afllaence des officiers russes est toi-
jours considérable ici. Ils parcourent la
vilié en uniforme da leur pays. Hier, j'ai
rencontré une c,\'a'cade d'une trentaine
de ces officiers qui, voulant faire leurs
dévotions à la cath drale avant da partir
pour l'armée, ont commencé par par courir
les principales rues d^ la ville, escortés
d'une bande de gamins qui poussait des
hourrahs. An reste, lea officiers russes, et
naturellement tous les officiers étrangers, ne
rêvent que la prolongation de la guerre.
U- débarquent à peine et ne voudraient
pas quitter la Serbie sans avoir' tiré le sa-
bra du fourreau. Ja nq crois pas exagérer
en disant quo les officiers étrangers doi-
vent bea être arrivés aujourd'hui au chif-
fra de cinq cents, et je suis plulôt au dèlil-
soua de la vériié !
r Bîlgraie, 7 septembre.
C'était aujourd'hui soit la fJte de la prin-
cesse Nathalie, soit l'tinOlvêJ'i'aire de sa
naissance ; je n'ai pas bien su lequel : tou-
jours alt.it qn'un service solennel a été cé-
IÉblé le matin daus la cathédrale à l'inten-
tion de la princesse, et qne !e prince y as-
sistait. Je n'ai pas manqué la cèrémonie ;
mais l'église est si petite (cei églises serbes
sont tout en hauteur) qu'elle contient au
plus, sans nulle exagération, deux cents
personnes. Les deux cents personnes étaient
entrées. Il a donc fallu rester dehors avec
une cinquantaine de curieux, bonnes gens
du quartier pour la plupart.
Devant le portail un demi bataillon de
la garnison de Belgrade, — armée régu-
lière, bien entendu, — la musique à cô é.
Sur la droite, six cavaliers de la garde du
prince, jeunes gens de belie prestance, un
peu trop habillés en hussards du premier
empire. Les hommes du bataillon avaient
arboré la grande tenue, c'est-à-dira qu'au
lieu du bonnet de police, ils s'étaient coiffés
d'un képi assez lail, surmonté d'une ai-
grette verte. Le service n'a pas duré long-
temps. Dès qe le princo est sorti, les six
cavaliers ont pris la tête du cortège ; sept
voitures suivaient, portant le prince et tes
grands dignitaires. C'était tout. Les voi-
tures ont prig le chemin du conak ; le demi-
bataillon s'en est retourné à la forteresse.
Presque point de spectateurs, comme je
vous ai* dit ; et point de manifestation dans
aucun sens. -'.
J étais tout près de Milan IV, et je cher-
chais à démêler sur sa figure une impres-
sion quelconque. Je cherchais en vain. Il
aurait mis un masque que ses traits
n'eussent pas semblé plus indifférents ni
plus immobiles. Tout au phli iidiquaient-
ils l'ennui. Le visage est d'aW,",url moins
ingrat qu'il ne paraît sur les pièces de mou,
naie ou les timbres-poste. La moustache,
qui est fine et noire, et la barbe da men-
ton, qui commence à pousser, donnant à
cette' tête da jeune homme gras un p.u
plus d'énergie. Le prince était en grand
costume de général, pantalon rouge, tu-
nique noire, képi rouge, de la-même forme
que celui des samt-cyrienr, avec une grande
aigrette blanche. H. , «
•! Près de lui, danl sa voituré, quelqu'un
que j'ai cru reconnaître pour le consul de
Russie. Dans tous les cte, une Russe.
Dans' la saconde voiture, M. Riatich,
en v habit- noir, et l'un de ses collè-
gues ; M. Ristich, voûté, le front penché
et les joues creuses, a toujours les même*
yeux d*»traiU qui semblent regarder sans
voir. Rien à noter dans les autres voitures,
if ce n'est la général Nicolisch, que j'a-
perçois tout sattl dans la dernière, le k4pi
en arrière et l'air bon enfanr, braf cent fois
plus sous lieutenant que ministre. DtuX:
gendarmes feu trot fermant la marche. Et
j'ai vu passer 'e gouvernement. »
Les bruits d'Alexicatz et Krushewatz
que l'on colporta ici me semblent fous.
C'est pourquoi vous me permettrez de ne
pas les mentionner. On m'a si bien menti,
menti, menti, dans to>i* lei partis et dans
ton* le* camps, d«puis qu;, je jtui en Ser-
bie, qu'il m ea est resté quelque choile:
une incrédulité aussi koliitï qUt;.. ceite de
samt Thomas. Aucune dépêche ofd.,ie¡t"J
n'a, d'ailleurs été publiée hier soir ni au
j mrd hui. Je ne b â ne point ce silence ; il
est, en lout cas, prffért;bl':' aux inventions
dont on a da s c^s demi ?rs. t mp8 hurré
la pablic.
Oa recpmoia >09 à parler d'armistice.
Quelques uns même, qui voient le prima
ou ses minkties
posées lundi et que, d.'un jour à 1 autre,
on attend la réponse Je n'en sais rien. En
ce pays, dan ces circonstances surtout,
tout obt pr,)b:ible Ft improbable. S'il y a
quelque ch;)¡ e de fait, vous l'apprendrez
*at s doue avant qui cette Litre vous ar-
rive. TOllt' ce q \hi je fais, mais ceci de
source certaine, c'est que M. Ristich pré-
pare depuis quelques joara un n uveau
mémoire sur les atrocités eommisas par les
Turcs dans les territoires qu'ils ont enva
his.
Je reviens à l'armistice. O a prétend ici
que la gaerre continuera qlaod même,
parce que la Russie vaut qu'elle continuA.
Tout le monde ea est convaincu, et les offi-
Cieri"lUfSIlS ne se font pas faute, d ailleurs,
de le répéter assez haut. C'tnt donc une
idée qu'on déracinera difficilement des tê-
tes serbes. Peut-être êttH-VOU8, à Paris,
mieux placés que moi pour apprécier exac-
temsnt les choses ; mais, je crains qu'il ne
soit presque impossible d'empê har l'incen-
die allumé en Sarbie de s'étendre aux deux
tiers de l'Europe, sinon tout de tuito, au
moins bien ôt. La diplomatie sera bien ha-
bile si elle sait apporter à temps assez de
seaux d'eau. ,
E. LIÉBERT.
« ", -
SIMPLE PÉTITION
Second article • ,
- IN - t
Nous avons dit hier dans quelles con-
ditions fut exécuté le recensement de
1861. Les agents de l'administration se
contentèrent d enregistrer Ls déclara-
tions des supérieurs de chaque établis^
semeht, et illur fut impossible d'eu-
trér dans le détail.
Et cependant quand le résultat de
ces déclarations fut présenté au ta-
bleau et totalisé, il effraya le public. Il
paraît même que le clergé régulier re-
cula devant les aveux, dont il n'avait
pas d'avance calculé l'énormité. Car on
organisa le silence autour de cette ef-
froyabl statistique, et le livre dispa-
rut de la circulation.
Qui le croirait ? la France eût compté,
même en ne tenant compte que des
chiffres donnés par les intéressés eux-
mêmes, chiffres bien inférieurs à la
réalité, oui, la France eût compté, en
1861, plus de religieuses qu'il n'y en
avait avant 89.
Vous n'avez qu'à prendre un gros
volume qui a pour titre : LA FRANCE ET
L'ÉTRANGER, étuie de statut-que corn-
parée, par M. A, Legoyt ; tâchez de
vous procurer la seconde édition, dont
les chiffres sont plus nombreux et plus
exacts* que ceux de la première. Yous
y verrez qu'en 1767 la population des
couvents de femmes se montait a 80,000
personnes environ. Le recensement de
1861 nous donne 90,343 religieuses,
réparties en douze mille maisons.
Il est vrai que le nombre des religieux
est beaucoup moindre : il ne comprend,
d'après ce même recensement, que
18,000 religieux (chiffre rond). Il était
de beaucoup plus fort sous Pancien ré-
gime.
Peut-être le moraliste aurait-il quel-
que intérêt à chercher les raisons de
cet écart. La première qui se présente à
l'esprit, c'est que les hommes qui ont
le goût du célibat et de la via consa-
crée à Dieu trouvent un refuge et un
emploi de leurs facultés dans la sacer-
doce. Elle ne suffit pas à expliquer
cette énorme disproportion.
On serait amené alors à se demander
quel est, dans notre civilisation ac-
tuelle, le sort de la femme, que son
manque de fortune, des circonstances
de famille, ou le train ordinaire des
mœurs condamnent au célibat. On ver-
rait combien peu de métiers sont ou-
verts aux jeunes âiles de cette catégo-
rie ; combien il leur est difficile de ga-
gner honnêtement leur vie.-,
Il ne leur reste trop souvent que deux
partis extrêmes à prendre : le désor-
dre ou le couvent.
Je vois beaucoup de pèrsonnes, fort
dévotes, se féliciter de très-bonne foi
de cette recrudescence de piété qui peu-
ple les couvents, et vanter l'esprit de
sacrifice qu'inspire le christianisme. Je
veux croire que dans ce chiffre de
90,000 femmes quisesont vouées jeunes,
pour la plupart, à la vie religieuse, un
certain nombre y ont été attirées par
les grâces particulières d'une vocation
certaine. v *
Combien d'autres- n'ont fui, dans ces
asiles que l'on appelle des couvents,
que les misères- d'une société mal équi-
librée ! Combien auraient secrètement
préféré devenir de chastes épouses et
de bonnes mères de famille, et qui n'ont
eu pour vocation que le manque de dot
et le défaut d'ouvrage ! -
Ce prodigieux accroissement des cou-
vents de femmes ne serai-t-il pa? plutôt
un acte d'accusation contre la mauvaise
organisation de notre société? Qie de
forces perdues ou mal employées ! Oa
commence à se plaindre de la dépopu-
lation constatée de la France. N'est-ce
pas là un des symptômes ou peut être
mène une de* causes du mal
La répartition cfe e s maisons reli-
gieuses, s,lon l'objet qu'elles se propo-
sent, est bien curieuse à tlu lier ?
La statistique les divise ei :
Communautés e;-,¡:::jnn'es.
- * hospitalières.
- dirigeant des maisons
da refuge o i de* instituts agricoles.
Communautés de e nt* inflation ou
voilées à des devoirs purement reli-
gieux.
Voulez-vous savoir la proportion?
Sur les 18 000 religieux. 13 000 sont
versés à l'enseignement; 400 aux de-
voirs'hosoitaïier?; 450 érigent des mal-
sons de refuge ou des instituts agrico-
les; 4 000 environ mènent la vie con-
templative.
Passons aux femmes.
Sur les 90,000 religieuses, 60 000
s'occupent d'enseignement 20,000 de
devoirs hospitaliers, 8 000 de devoirs'
purement religieux (contemplation) et
3,000 dirigent des maisons dd refuge ou
des instituts agricoles.,. ""-P.
Si bien que chez les hommes, il y en
a 73 0^0 et chez les femmes 66 OiO qui
ont pour occupation uniqtie dé façonner
aux idâes- cléricales les générations à
venir.
Je me trompa en disant qui ont. Car
toute cette statistique date de 1861; et
depuis lors, vous le savez, le mal a con-
sidérablement emp;ré.
La statistique officielle donne le nom-
bre des maisons et des religieux par
départements.
Un de mes amis a eu l'ingénieuse idée
et la patience de relever ces indications
et de les transporter sur carte, où
il les a marquées par différentes teintes
qui parlent aux yeux. Rien n'est plus
singulier que cette carte de la moinerie
française, et je voudrais pour beaucoup
qu'elle fuir publiée. Elle nous serait
aussi utile que le fut jadis la carte
de l'enseignement primaire, dressée, je
crois, sous Louis-Philippe. où la couleur
noire, s'étendant comme un stigmate sur
les départements illettrés, les signalait
à l'attention du publia.
Vous y verriez, s'il vous était per-
mis de l'étudier, avec quelle intelli-
gence les jésuites, qui sont à la tête da
tout ce mouvement, ont distribué leurs
maisons sur le sol de la France. Ces
taches bleues (c'est ia nuance adoptée
par mon ami pour les congrégations
enseignantes) semblent autant da points
fortifiés, autant de citadelles qui se re-
lient les uns aux autres pour enferrer
le pays tout entier, et s'emparer de I&
civilisation.
Je ne reilr en veux point : ils font
leur métier. Chacun agit salou ses con-
victiotts. Mais je ne puis m'empêchir
d'être ému de toutes ces révélations, f. t
de crier aux indifférents que le d inger
est beaucoup plus pressaut et le m d
plus étendu qu'ils ne la croient.
Les deux départements qui étaient
les plus couverts d cette teinte bleue
accentuée, c'étaient ceux de l'Alsace
où les jésuites s'étaient établis, comme
en un contrefort, visant l'Allemagne
d'un coté et de l'autre la France M de
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