Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-09-07
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 septembre 1876 07 septembre 1876
Description : 1876/09/07 (A6,N1732). 1876/09/07 (A6,N1732).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
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âuonecs, chez MM. LAGRANGE, CERF «S V?
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1
Toute demande de changement dV
dresse doit être accompagnée de l'une
des dernières bandes imprimées, et de
60 centimes pour frais de nouvelles
bandes.
Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
40 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois.
Paru, le 6 septembre i876
Le Journal, officiel d'hier matin publie
un décret constituant en entrepôt réfcl les
bâtiments affecté¡ à l'exposition univer-
selle de 1878. Une mesure semblable avait
été prise pour les expositions internatio-
nalel précédente». Etle permet, en effet,
l'admimon en franchise des produite étran-
gers sans subir les visites réglementaires
de la douane et de l'octroi, à condition
qu'ils soient réexportés à la fin de l'exposi-
tion. Si ,'lU contraire, ils sont livrés alors à
la consommation intérieure, ils acquittent
les droits au moment de la sortie des bâti-
ments de l'exposition.
Il ne parait pas qu'il y ait eu de nou-
veaux combats depuis la grande bataille de
vendredi dernier. Les dernières nouvelles
que nous recevons affirment que les
Serbes tiennent toujours Alexinatz et
que l'armée se reforme sous les murs de
Deligrad. Tout fait présager une grande
bataille dans les environs de Grahovo, les
Turcs ayant pénétré sur le territoire mon-
ténégrin.
Une dépêche de Vienne annonce que la
Porte a résolu de faire connaître lundi pro-
chain aux ambassadeurs des puissances les
idées du gouvernement turc relativement
aux conditionl de la paix et à la suspen-
sion des hostilités.
Le gouvernement turc ne veut pas, et
cela se comprend faciiemant si l'oa se
place à son point de vue, séparer la ques
tion d'armistice de celle de la paix. Les
puissances, au contraire, ce qui au premier
abord peut paraitre assez singulier, de-
mandent un armistice, mais ne s'occupent
pas de la paix. Il est incontestable, en effet,
que l'entente existe entre les six puissan-
ces signataires du traité de Paris pour ob.
tenir un armistice de ia Porte; mais il est
aussi certain que l'entente s'arrête à cette
seule question. L'accord n'est doac pai le
résultat d'une discussion de la question d'O-
rient. Cette question reste entière et ne
sera entamée qu« lorsqu'il s'agira d'établir
les bâte* des négociations pour la paix.
line faut pas se dissumaler-nous l'avonl
dit bien souvent et nous ne saurions trop
le répéter devant 1 insistance que mettent
certaines feuilles à endormir l'opinion pu-
blique dans une sécurité trompeuse, — il
ne faut pas se dissimuler que la question
d'Orient est désormais posée, et il faut
qu'elle soit résolue. De quoi.s'agit il en ef.
fet, dans la question actualle ? Quais tout
les intérêts en jeu? Qui peut s'imaginer sé-
rieusement qu'il s'agisse d'une simple que-
relle à vider entra un puissant suzerain et
un vassal récalcitrant ? Ce qui est en jeu,
ce sont des intérêts plus généraux.
La déclaration de guerre de la Serbie et
du Montenêgro a été la réponse de la Russie
aux agissements de l'Angleterre à Conetan-
tinople ; telle en eJbt la véritable significa-
tion. Le gouvernement de Saint-Péters-
bourg s'est défendu et se défend peut être
encore d'avoir rien fait pour pousser à la
guerre les Slaves du sud ; il entre dans ses
calculs politiques de le dire, comme il en-
tre dans ceux de l'Angleterre de dire
qu'elle est innocente de ce qui s'est passé
sur le Bosphore ; mais on sait que c'est de
Russie qu'est partie la déclaration dont il
s'agit et que c'est à Londres qu'a été ourdie
et préparés la révolution de Constantino
pie, révolution faite et accomplie contre-
l'influence russe. Ce sont donc les intérêts
de la Russie et de l'Angleterre qui se trou-
vent en présence.
Mais,en admettant même qu'il ne s'agisse
que d'une querelle à vider entre les Tare.
et les Slaver, la gravité de la situation
n'en serait guère moindre. Dans l'état
d'effervescence où est l'opinion publique en
Russie et en Turquie, il paraît difficile, pour
ne pas-dire impossible, que la première de
ces puissances se laisse humilier dans la
Serbie, et que la Porte consente à ramener
purement et simplement les choaea au
point où eUes étaient avant la guerre.
L'empereur Alexandre et le sultan cour-
raient des risques réels, sinon personnelle-
ment, du moins pour leur autorité, en se
mettant en opposition avec une opinion
aussi violemment surexcitée que l'est en
ce moment celle de leurs peuples. Il est donc
à peu près certain que la Russie repous-
sera les conditions de garantie que la Porte
exige de la principauté serbe, et que, de
son côté, la Turquie, aujourd'hui qu'elle
triomphe, persistera dans ces conditions,
regardées, du reste, à Constantinople par
le fanatisme musulman comme infiniment
trop modérées.
De quelque côté que l'on envisage la
question, elle est de la plus haute gravité,
et nous comprenons que les puissances hé-
sitent. Mais il n'en est pas moins vrai que
la question d'Orient est posée ; il n'en f4kut
pas moins qu'elle soit résolue. Comment le
sera-t-elle ? Nous n'osons espérer que ce
soit pacifiquement.
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ff-",.,\URSE DE PARIS ,
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Y
ClSture le 4 sept" le 5 rieptf *. Mans" Balame
Boe
Comptant 7170J. 71 90 20 ,/.
fin cour, 71 75 71.95 20
4 1/S 0/0
Comptant 103 90 .1. 103 95 .J.. 05
S O/O
domptant 165 90 „/. K 6 05 15
Tineonr. 126 £ 6 10625.1. 20.
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 5 0 0.. 106 fr. 22 1 2, 23 3 4.
5 0/0 turc 13 fr. 65, 62 1/2
Extérieure. 14 fr. 7/16. Offerte.
Egyptien. 243 fr. 75, 242 12 1/2.
♦
Depuis tantôt un mois, M. Eugène
Schnerb a été éloigné du journal par
une indisposition douloureuse, mais qui
n'a jamais pris un caractère inquiétant.
Sa santé se rétablit à vued'œil, et nous
sommes heureux d'annoncer que notre
cher collaborateur et ami est entré en
convalescence.
——————— ————————
Les vacances parlementaires ont cela
de mauvais que le repos forcé qu'elles
imposent aux faits laisse ample lati-
tude au travail des esprits. La douce
rêverie est chose qu'on doit redouter
en matière politique. Tandis qu'un or-
gane de la droite caressait une théorie
d'opposition libérale, sans prendre
grand souci des moyens possibles d'ap-
plication, et engageait ses amis du Sé-
nat à se retirer sur un Mont-Aventin
inaccessible au centre droit, un organe du
centre droit libéral, envisageant l'atti-
tude des néophytes du centre gauche à
la Chambre, se berçait doucement de
considérations politiques si bien enve-
loppées de ce vague où aime à se bai-
gner la pensée dans les moments de
repos que, serré de près par les répu-
blicains, les légitimistes et les bona-
partistes, et vivement secoué au milieu
de sa torpeur, le journal en question re
venait en sursaut à la réalité pour s'é
crier : Mais non, mais non, il y a
erreur ! il est absolument inexact,
comme le bruit en est méchamment ré-
pandu, que le centre droit libéral doive,
à la rentrée du Parlement, former un
groupe distinct sous la présidence de
M. Léon Renault.
Nous croyons sans peine l'affirmation ;
le centre droit libéral à la Chambre est
le centre gauche retardataire, et, s'il
commettait la folie de se séparer du
groupe pour s'immobiliser au lieu de se
laisser doucement traîner, il ne tar-
derait pas à se trouver parfaitement
isolé.
Le temps des groupes Lavergne est
fini à la Chambre; un nouveau groupe
de ce genre ne serait qu'une inutilité.
Celui de l'Assemblée nationale, il faut
le reconnaître, a rendu, malgré les Au-
to dns dont il était émaillé, de grands
services, parce qu'il agissait sur une
masse impressionnable, n'ayant pas
encore complètement pris son parti,
flottant en(re deux incertitudes. Qael
service pourrait il rendre aujourd'hui?
A droite, il n'est pas une voix à ra
mener à la République : légitimistes
obstinés, cléricaux forcenés, bonapar
tistes endurcis, ne sont là que pour
faire la guerre au gouvernement exis-
tant, et les missionnaires constitution-
nels perdraient certainement leur temps
à les catéchiser.
A gauche, qui entraîneraient-ils? Eux-
mêmes. Mettons vingt, mettons trente.
Les gauches réunies n'en formeraient
pas moins une majorité de trois cents
voix. Les jours où l'extrême gauche se
détacherait de la gauche et du centre
gauche, ces deux derniers groupes ne
se trouveraient pas plus pour cela en
minorité puisque, ces jours-là, ils se ren -
contreraient avec les droites.
Quand le nouveau groupe Lavergne
pèserait réellement de son influence
dans le vote, que ce soit à gauche, que
ce soit à droite, ce ne serait jamais
qu'avec l'appoint d'une partie de la
gauche, et, alors, il obtiendrait tout
juste le résultat qu'il eût obtenu en de-
meurant centre gauche.
C'est pourquoi une semblable scis-
sion n'est jamais à espérer dans pa-
reille Chambre, simplement parce qu'elle
n'est aucunement à craindre.
Nous dirons même plus : le danger
ne serait que pour ceux à qui pourrait
venir une telle pensée.
Ces Achilles du 25 février, se retirant
sous une tente à eux, auraient fatale-
ment l'air de vouloir faire bande à
part, et leur voix serait mal écoutée au
conseil. Autant, logés dans le centre
gauche, ils sont en état de faire préva-
loir ce que leur inspire leur sagesse,
de combattre les résolutions qui ne leur
agréent pas, et d'entraîner la masse
par la persuasion, autant, casernés à
part, ils auraient peu d'autorité pour
tenir en échec, sinon leurs adversai-
res, du moins ceux qui préconisent des
idées adverses.
Dans le pays, l'effet produit serait
bien pis encore pour eux. Le mot c cons-
titutionnel > a été quelque peu galvaudé
depuis un an ; on a maintes fois vu tel
qui s'en affublait déposer la lévite au
vestiaire, la représentation d'apparat
une fois donnés. Les rares coostitutioB-
nels sincères qui ont été élus n'ont
guère triomphé que par l'aide des ré-
publicains, et ce serait porter le der-
nier coup à l'idée qu'ils tiennent ta, 18
doute à représenter encore que d'avoir
l'air de se séparer de la majorité répu-
blicaine.
Quand les fauteg sont si grosses, elles
ne risquent pas d'être commises.
PAUL LAFARGUE.
Il résulte d'une note de l'agence Havas
que « les dépêches adressées par le*; préfets
constatent qu'on n'a eu à signaler dant
toute la France aucun trouble à l'occasion
de rannivar«aire du 4 Septembre, » Tuus
lS6 journaux ont reproduis cette note. Pas
tout ! Un seul s'esi abstenu, et pour cause.
C'est le Français.
La journal de M. Buslay est un de
ceux qui ont prédit à la France les plus
g-ra.no8 malheurs, si la République dève-
nait le gouvernement défia tit du pays.
Jusqu'à présent aucune occasion ne s'est
présentée qui pût donner raison à cas pro-
nostics. Le Français avait beau se tourner
et se retourner, il ne voyait rien à l'hod-
zon, et ses rédacteurs en devenaient ma-
lades. Mais comme dans ce journal on ne
reste pas longtemps embarrassé quand il
s'agit de trouver le mal — ou de l'invente r,
on a pris prétexte du 4 Septembre pour
découvrir le péril social.
Il paraît qu'il y a eu quelques banquets,
que dans certaines communes on a pavoisé.
Scandale ! < M. de Marcèra est décidément
le prisonnier des radicaux, »
VOyriZ juqu'où va la fureur des révolu-
tionnaires : « Des ouvriers occupés à la
construction de casernes ont planté des
drapeaux sur les bâtiments » Et le Fran,
çais se fâche tout rouge.
Pauvres gens! ils espèrent enregistrer
quelques troubles, quelques cris peut-être,
et au lieu de cela ils n'ont rien à se
mettre sous la plume 1
Nous comprenons leur colère et nous
compatissons à leur chagrin.
RAYMOND.
UN CHEMIN DE FER OTTOMAN
EN SERBIE
La presse européenne aura, je le crains
fort, plus de temps qu'il n'en faut pour
discuter l'une après l'autre les conditions
de paix proposées par les Turcs à la mal-
heureuse Serbie.
Nous ne connaissons jusqu'ici qu'un pro-
jet vague, un plan mal digéré, ce que les
poètes lyriques et les compositeurs appel-
lent familièrement un monstre. Ce mens
tre n'ed ni beau, ni viable : Je destin des
monstres est de périr dans ia flaur de leur
monstruosité. -
Si, par exemple, il était vrai que la
Porte, enivrée da ses dernières victo¡Fei,
imposât à un petit peuple héroïque une
contribution de guerre de 10 millions de
livres tnrquel, soit 230 millions de fralw.,
l'énormité d'une amende qui grève de 180
franci chacune, 1,300,000 âmes trèi nob'es
et très-vaillantes révolterait, tous les hon-
nête gens du monde civilisé. Et ces
honnêtes gens, qui sonc tous ou presque
tous créanciers de la Sublime-Porte, se fe-
raient un plaisir de mettra opposition sur
ces 230 millions dans les bureaux du minis-
tère des finances, si tant est que cet éta
blissement de luxe existe encore à Stam-
boul.
Mais la prétention la P'Ui étrange de la
Turquie réside assurément dans un certain
article 4, où la Porte réclame le droit de
construira les chemins serbes et de relier
ainsi, à travers les Etats du prince Milan,
les invisibles tronçons du réseau turc au
grand raiiway autrichien.
On ne s'attendait guère, disons-le ffan
chement, à voir raHway. en cette affaire.
Un honorable ingénieur qui a sacrifié
plus d'une année da sa vie à l'œuvre de*
chemins ottomans nous demande à ce pro-
pos si la Porte se flatte de faire oublier
tous ses torts en lançant une nouvelle
émission sur les marchés financiers de
l'Europe. Espère-t-elte nous étourdir sur
les massacres de Bulgarie et les crimes
abominables de ses bachi-bou z mk^ en fai-
tant admettre le réseau de Serbie à la cote
de Londres et de Paris 1 A qui persuadera-
t elle que si lei chemins turcs n'existent
que sur le papier, Ceat (a faute de ia Ser-
bie ? Le sultan, étranglant de lit main droite
les malheureux Bulgares et tenlant la
main gauche aux capitaux chrétiens, don-
nerait un spectacle à la fois horrible et
comique. ¡oH
Ce n'est pas avec leur argent que les
Turcs construiraient les chemins de Serbie;
tout leur avoir consiste dans un stock d'as
signats ntiufs et discrédités à l'avance. Un
capital de deux milliards, extorqué, Dieu
sait comme, à la crédulité occidentale, n'a
produit qu'une ébauche de tronçons sur le
territoire ottoman. Le prix kilométrique de
ces voies qui ne mènent à rien, faute de rou-
tes aboutissantes, s'élève à un million net.
Le contrat en vertu duquel le railway turc
devait atteindre Sophia le 1er mai 1875 est
resté à l'état de lettre morte. La gou-
vernement turc n'a pas pu ou n'a pas vou-
lu exécuter ses conventions avec l'Autri-
chs-Hongrie, qui l'obligeaient à relier par
un chemin de fer en Bosnie, d'un côté Mi-
trovitza avec Sérajavo et Begnaioaka, de
l'autre, Brod avec SchRmatz.
Il n'a paï pu, ou pas voulu, continuer
la ligne d'Andrinople Schumla. Il n'a pas
même construit un quai, fait une gare di-
gne d'une tête de ligne et d'une capitale, et
les baraque. provisoires de Constantinople
sont encore debout. Il lui a fallu deux
ans, malgré les instances du comte Zi-
chy, ambassadeur d'Autriche-Hongrie
et les supplications de M. Magazino-
wich, représentant du prince Milan,
pour indiquer au gouvernement serbe le
point de raccordement à la frontière qui
permettait à la Sarbie de dessiner son
railway.
Tandis que les ingénieurs engagés par
la Porte étaient licencié, en ma4S, la
Serbie appelait des France, hommes de
talent es d'6xpérience,et teur livrait la di-
rection des études préparatoires. Ils
travaillent encore et ils sont régulièrement,
payés par un» pauvre et honnête nation,
plus heureux que leurs confrères de Stam-
boul, licenciés depuis un an. et créanciers
de la Sublime Porte pour treize mois de
traitement !
Ah ! les Turcs ont besoin que l'Europe
leur livre la construction des chemins ser
bpià 1 Mais qui dirigera cette entreprise ?
Serait ce par hasard le ministre des tra-
vaux publics à Constantinople ? Il y aurait,
ma foi ! quelque mérite, car il est seul,
absolument seul dans ses bureaux ; tout
son personnel a déserté, parce qu'on ne
le payait pas !
About.
.——————— ————————
La pensée est venue à quelques psrson
nes d'ériger, par souscription, un raonu
ment à Félicien David; la Petite Réplbli.
que française l'a émise ; la Liberté s'y
est associée immédiatement et a souscrit
pour une f.omm de huit millâ siX cent
franc*. Sur ce, l'organe de la légitimité
écume.
Le saict simoBisme sort de son sépulcre
poal" donner la maiQ à la République pac-
dessus le cadavre d'an athée. Nous sommes
heureux de ce résultat.
Attendez. Ce n'est que le commencement
de l'attaque.
L'Evénement s'est permis d'ajouter :
« Il s'agit évidemment non seulement de
rendre hommage à l'iliustre mort, mai*
encore de protester contre le suprême af-
front qui lui a été fait. » L'organe de la
légitimité en conclut que « la lsvée de bou-
clier* de la République contre la religion
catholique eit proclamée et que toutes le»
forces &ï parti, sang dittinction de nuan-
ces, donnent à l'envi. »
Nous attendions là les partisans da ce gou-
vernement de malheur, continue l'Union Qu'ils
persévèrent hariimant dans la voie où ils
pont entrés! C'est le commencement de la fin.
Qu'ils couvrent ce régime d'ignsminie et le tas
sent rouler dans Vahiné où Vappellent les malé-
dictions de tous les honnêtes gens ! C'est le sort
qui lui ett réservé et que nous lui souhai-
tons.
Là, sincèrement, combien sont-ils en
France ces Trestaillons de 1876, qui, l'é-
cume à la bouche, prétendent imposer leur
intolérance à la nation entière? Mettons
cinquante mille. Et encore les trois quarts
mâchent-ils du savon pour faire illusion à
la fouie t
♦
REMEMBER!
Il se peut que demain le conflit turco-
serbe soit élevé au rang de question
diplomatique. Ce cas échéant, l'Angle
terre aurait voix au chapitre en qualité
de grande puissance chrétienne. Nous
savons bien que les Anglais, comme
fermiers d'un grand domaine de l'extrême
Orient, sont assujettis à certains inté
rêts qui réagissent fatalement sur leurs
idées.
Mais nous n'oublions pas, nous n'a
vons pas le droit d'oublier que la Gran-
de Bretagne s'est fait une situation à
part dans l'estime du genre humain, en
déclarant une guerre acharnée aux tra
fiquants de la via humaine et en com-
battant sur terre et sur mer l'abomina-
ble fléau de l'esclavage. Oa ferait une
injure gratuite aux concitoyens du né-
grophile WHberforce, à ceux qui ont
plaoé sa tombe dans l'abbaye de West-
minster, si on venait leur dire en 1876 :
L'esclavage que vous flétrissez existe
encore, grâce à vous, dans un coin de
l'Europe.
Nous avons encore, chez nous, un
peuple qui vend et achète les hommes,
les femmes et les enfants comme une
vile marchandise. Ce n'est pas seule-
ment la dignité humaine qui est foulée
aux pieds par ces barbares, vos protégés :
l'honneur mal entendu de leur foyer les
entraîne journellement à des attentats
sanguinaires que les négriers de l'Es-
pagne et du Portugal n'ont jamais
commis.Ces scélérats font des eunuques !
Aurez vous le triste courage da pren-
dre fait et cause pour un peuple qui
s'est placé dès l'origine, et qui se main-
tiendra jusqu'à son dernier jour, aux
antipodes de l'humauité ?
ABOUT.
•+»
Le Journal des Débats aura reçu d'une
main amie et inséré probablement xanx y
regarder de trop près la note suivante,
qui, grâce à son air innocent, commence à
faire son chemin dans la prease :
Le ministre de l'agriculture et du com-
merce a réuni sous sa présidenoe, à Paris,
les commissaires de la Grande-Bretagne, de
la France, de la Belgique et de la Hollande.
à l'effet d étadier les bases d'une nouvelle con-
vention sur le régime des suores.
Le3 délégués dès Pays-Bas ont commencé
par exposer que l'exercice des raffineries
soulèverait en Hollande la plus vive oppo-
sition.
Les commissaires français ont alors déclaré
qu'ils ne pouvaient admettre que l'obligation
de l'exercice fût imposée sans auenno com-
pensation aux seules raiffneries de leurs na -
tionaux.
Les commissaires anglais ont élevé contre
le système de la saccharimétrie des objec-
tions tirées de l'incertitude 4e cette opéra-
tion, et ont ajouté qu'âne semblable mesure
n'aurait enanna chance d'êtra acceptée par le
gouvernement de la reine.
Les délégués de la Belgique s'étant ralliés
à cette manière de voir, ceux de la Hollande
ont proposé une transaction reposant sur la
suppression de l'impôt perçu fur les sucres ;
mais les commissaires français ont fait ob-
server que la sitnatioa financière de notre
pays ne permettait pas de prévoir la possi-
bilité de supprimer nnosootceamsi abon-
dante de leveaus punr le Trésor.
Les représentants des puissances n'ayant
pu, par suite, arriver à une entente, se sont
séparés pour rendre compte eux-mêmes de
la situation à leurs gouvernements respec-
tifs.
Ils doivent en outre inviter ces derniers à
examiner s'il ne conviendrait pas d'appeler
l'Allem,'gne, ainsi que l'empire d'Autriche et
l'Allem gae, d'Italie, à prendre part aux nou-
le royaume d'Italie, A prendre part aux nou-
velles conférences qui s'ouvriront à Paris
dans les premiers joars du mois de novem-
bre prochain ; les conditions réciproques
pouvant être rendues plus faciles par la
perspective d'un marché international ainsi
agrandi.
Cette note nous fait l'effet d'être une ma-
n(»avro. Nous en avertissons celui de nos
confrères qui s'y est le premier laissé pren-
dre et ceux que son autorité pourrait entraî-
ner. L'information noas eart suspecte, car
elle passe soigneusement sous silence le
point capital da protocole que les négocia-
teurs ont tigné avant de se séparer. Ce
point, que les représentants de l'Angleterre
ont regretté de voir figurer dans le pro
gramme de la conférence, attendu qu'il
n'avait aucune chance dêtre accepté parle
gouvernement de la reine, c'est l'idée d'une
tarification internationale portant non seu
lement sur le régime des sucres raffinés,
seul en cause jusque-là, mais encore sur le
régime des bruts. En d'autres termes, les
tarifs intérieurs des nations contractan-
tes seraient établis de manière à ce qu'elles
ne soient plus maîtresses de les réduire à
leur gré ; ou, en cas de réduction, chacune
devrait établir à l'importation chez elle
des droits compensateurs peur réabiir l'é-
quilibre.,
On comprend qu'une pareille conception
ait mis en fuite les représentants du « gou-
vernement de la reine », qui en est arrivé
à supprimer toute espèce de droit sur les
sucres à leur entrée dans le Royaume-Uni.
Lorsqu'on étudie un peu le protocole du
17 août, que l'on constate que les négocia-
teurs ne se sont entendus sur aucun point,
et qu'on se reporte aux dernières lignes
d'apparence si convaincue de la note du
Journal des Débats, on est tenté de se
demander: Qui trompe-t-on ici ? Qui trompe-
t-on ? — Eh 1 mais, ne serait-ce pas un peu
M. Ponyer Quertier et sa loi sur l'exercice
des raffineriel, qui aurait dû être mise à
exécution en juillet 1875, et qui attend tou-
jours au pori; d'armes que les négociations
aient pris fin?.
Nos lecteurs se rappelleront d'ailleurs
que nous avions, dès le 1er de ce mois, an
noncé que les négociateurs s'étaient sépa-
rés en constatant de nouveau son impuis-
sance.
————— —
LA GtXJERFlE:
ftipâciMMi 4* senrec
Belgrade, 5 septembre.
Aucun combat n'a été livré hier.
Uu eseairou de cxvaleri*, eommandé par
un colonel anglais, est parti es matin pour
lielinatz.
Le b uit court que la Porte répondra au-
jourd'hui aux puissances.
Utépêelaes de «e»os>e«8 diverses
Raguse, 4 septembre, soir.
Les Turcs ont incendié le village monténé
griit de Zit81ap Ila campent en ce moment À
deux heures de Grahovo.
ÀUjUu engagement sérieux n'a encore eu
lieu jusqu'à présent. Cinq bataillons monté-
négeits fontfsca à l'armée turque. Acjour-
d htn qaelqnes coups de fusil sans impor-
tance ont été échangés de part et d'autre. Les
Mouténégrins abandonnent l'Herzégovine et
marchent vers Grahovo.
Londres, 5 septembre.
Les meetings contre les cruautés commises
par ls Turcs continuent de plus en plus
nambraux.
M. Glalstone annonce, dans une lettre,
qu'il prononcera un discours à ce sujet, dans
un meetiag qui sora tenu samedi à Green-
wieb. M Gladstone vent que le mouvement
contre la barbarie des Turcs soit un mouve-
ment national.
Dans une lettre lue à un meeting tenu à
Roohdale, M. J. Bright insiste sur la c né-
cessité pour l'Angleterre de se purger de
l'acousation de so idarité avec la politique
de la Turquie. Chaque ville, dit-il, doit pro-
tester contre une pareille honte. >
Londres, 5 septembre.
Le Times publie la dépêche suivante :
Constantinople, 4 septembre.
Le memorandum anglais, relatif à l'armis-
tice présenté à la Porte par Sir H. Elliot en
même temps que celui des antres puissances,
fixe à un mois la durée de l'armistice de-
mandé.
Londres, 5 septembre.
Le Times demande que le gouvernement
anglais s'entende avec l'empereur de Rus-
sie pour proposer au sultan et à ses minis-
tres des conditions de paix qui, présentées
par ces deux puissances, auront une irrésis-
tible autorité.
Le journal russe le Nouveau Temps dit que
dans une séance de l'administration du con-
seil de sarveillance de la Société urbaine de
crédit de Saint-Pétersbourg, on a décidé de
répartir de la manière suivante les 200,000 r.
votés dernièrement par l'assemblée générale
au profit des victimes de la guerre : 100,000 r.
seront mis à la disposition du général Tcher-
naieff; 40,000 r. seront versés a la caisse de
la section pétersbourgeoise du comité slave
de bienfaisance; 20,000 r. à celle de la société
de la Cro;x Rongt; 20,000 r. seront envoyés à
Mgr. Michel, métropolitain de Serbie; 20 000 r.
eatlt1. doivent être mis à la disposition de la
société des médecins de Saint-Pétersbourg,
pour servir à l'organisation d'une ambulance
de cinquante lits.
Raguse, 5 septembre.
Les troupes turques ont pris aujourd'hui
sur toute la ligne l'offensive contre le Monté-
négro.
Raguse, 5 septembre.
La nuit dernière, tous les habitant de Graho-
vo ont quitté la ville avec les ambalanoes et
lei, blesséa, une grande bataille étant immi-
nente.
Malgré l'offensive prise par les Tares, on
assure ici qua les puissances vont intervenir
et proposer la médiation.
Aujourd'hui les agents diplomatiques ont
clem,n -té à la Porte un armistice.
Sehakir-Pacha est arrivé aujourd'hui fr"*
Mostar. --0
M. Ristitch a envoyé à la présidenoe du -
meeting de dimanche dernier un télégramme;
remerciant les Italiens de leurs sympathies
envers les martyrs des Balkans sympathies
démontrées par la plume, la parole et l'épée.
Il exprime la reconnaissance de la Serbie,
qui sera, dit il, éternelle.
Le Times publie la dépêche suivante :
Belgrade, 4 septembre.
Je n'ai rien à ajouter à ma lettre d'hier re-
lativement à la bataiih d'Alexinatz. M. Ris-
titch. je ministre serbe pour les affaires
étrangères, m'informe que par un télégramme
qu'il reçoit da général Tcheraïeff eu date
de la nuit, derrière, il apprend que les Serbes
étaient encore fon possession d Aiexinaiz et
que l'armée turque occupait toujours la
rive opposée de ln. Morava, Le corre-pondant
d'un journal de Bredan a été hier assailli et
ba'tu pour avoir simplement dit qu'il avait
entendu parler de mauvaises nouvelles qui
seraient arrivées de l'armée de frout.
Rien n'e*t plus désagréable aux Serbes de
Belgrade que la vérité. Des fonctionnaires su-
balternes parcourent la ville pour essaye^
de faire comprendre au peuple excité que la
bataille du 1er septembre a été une victoire
pour l'armée serbe, et ils injuiient les indivi-
dns qui prétendent être mieux renseignés
qu'eux. Mais le gouvernement sait bien quel
est le véritable état des choses et il a la
conscience que la vérité ne pourra rester
ignorée de la population. Il y a eu une ru-
meur que la Turquie aurait proposé certaines
conditions qui doivent précéder un armistice.
Je tiens de bonne source que rien n'est connu
au cercle diplomatique dici, et que l'on
ignore complètement ce qui se fait en Tur-
quie.
Le Morning-Post publie les dépêches sui-
vantes :
Berlin, 4 septembre.
Les délégués bulgares Sambrow et Balata-
now sont attendus à Saint-Pétersbourg, pour
faire connaître les détails des massacres qui
ont eu lieu. En quittant Saint Péter* bourg,
ils iront visiter les antres capitales dans le
même but.
Berlin, 4 septembre.
Des avis particuliers reçus à Berlin an-
noncent la chute d'Alexinatz, que l'on con-
sidère généralement comme hors d'état de
se défendre.
Le D(,Uv-Ne'I.CI publie un télégramme de
Belgrade du 4 septembre, après-midi, qui dé-
ment la prise d'Alexinatz par les Turcs. Sui-
vant cette dépêche, la ville est occupée par
dix bataillons sous le commandement de
Horvatovich. Le quartier général de Tcher-
naïeff est à Deligrad.
Le même journal annonce, d'après des dé-
pêches privées de Serajevo, que les Turcs ce
préparent à prendre l'offensive en Bosnie.
Hukir Pacha es. Fund-Pacha, à la tête de trou-
pes, sont partis de Novi-Bazar po r se diri-
ger vers Serajevo. Des détachements égyp-
tiens «ont arrivés, la bannière verte sa-
crée déployée an vent.
♦ ——————
PROTECTION INTERNATIONALE
DE LA
PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE
Depuis que tous avons parlé, des
louables efforts tentés pour asserer, chez
les différente. nations civilisées, ia pro-
tection réciproque des modèles, des des-
lin., des marques de fabrique, en un
mot de tout ce qui constitue ia propriété
intellectuelle du commerce et de l'indus-
trie, quelques progrès ont été réalisés, no-
tamment du côté de l'Allemagne ; mais il
en reste beaucoup à faire, et nous continue-
rons de les signaler à nos lecteurs, au fur
et à mesure qu'ils se produiront.
On sait que les fabricants de bronzes
français, ainsi que les industries de la
fonte de fer, du zinc, de l'argent et de tous
les arts plaatiques, ont cru devoir s'abste-
nir de faire figurer leurs produits à l'ex-
position de Philadelphie. Si cette décision
avait été prise, comme le pensent quelques
personnes, dans la simple intention de
soustraire aux regards des futurs contre-
facteurs aux aguets la vue des modèles de
nos fabricants, il n'y aurait là qu'une pré-
caution bien naïve et quelque peu enfan-
tine; car les contrefacteurs ne seraient pas
déroutés pour autant, et ont cent moyens
de se procurer, par d'autres voies, la vue,
la copie et la disposition des dessins et
modèles de nos fabriques; mais il faut voir,
dans la mesure prise par nos industriels.
une solennelle protestation contre la négli-
gence de la nation américaine â combler les
lacunes de sa législation en ce qui concerne
la propriété intellectuelle et commerciale
des étrangers.
La note adressée par la chambre des
bronzes aux jurés français de l'exposi-
tion de Pniladelphie, et publiée dans un
des derniers numéros du Recueil des pro-
cès verbaux de séances du comité central
des chambres syndicales, ne permet pas
de doute à cet égard; on y lit notamment
ces mots : « En présence d'une véritable
» négation de la propriété artistique, notre
» devoir n'éiait-il pas de s'abstenir! > La
législation américaine, bien que déjà révi"
sée en 1870, est, en effet, complétement in-
suffisante et, ce qui est plus grave, in-
tentionnellement insuffisante pour la pro-
tection des étrangers. - Son article princi-
pal porte que « tout citoyen des Etats-
» Unis ou individu qui y sera domicilié,
» qui sera l'auteur, l'inventeur ou le pro-
> priétaire d'un livre, plan, composition
» dramatique ou musicale, gravure, cliché,
» peinture, deisin, statue, sculpture, mo-
» dèle, etc. pourra, en remplissant les
» conditions de la loi, avoir seul la liberté
» de les imprimer, copier, exécuter, etc.,
» etc. »
Or, il y a là bÀs mille difficultés pour éta-
blir ce qui constitue légalement le lomicilQ
légal et la résiience ; - c'est, au dire mê-
me da jurisconsultes de New Y 01 k, u&e
question de fait et de droit. Un styour de
dix ans peut ne pas constituer une résiden-
ce, tandis qu'un domicile véritable d'une
Prl-s êm Mwmèw in p:am * 16 €t«tmtàmum. — #éparé«is«Kt« s MG C«»«âs»«s
Jeudi r Septembre 1976
JL
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ILE! XIXe SIÈCLE
JnimmoN
S'tHMwssN' au Secrétaire de it HéU&cttag
de 2 heures À minuit
&$$ime de M**uA £ i^etS®c>
Àea "ra m« affranchies serom fçjwm
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MiUfe
l'rois mois. ,..,, 13 fr,
Six mois.25
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Trois mois. iMS tr
Six mois.. 32
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Mmser lettres et mandats à FAdnjiaîsraftte®?
S>$p rue de lAfayaStis? SS ,.
Us manuscrits nm insérés m wmg ,
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Trois moiS.h.. 13 fr.
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Trois mois.*..o<,i 16 fi
Six mois 12
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b.
JOUMMs DPIJJBUCAJIN COKSEEVÂTEUE
gunaMMBOsa, ches MM. LAGRANG-K, CERF ^CS\.
œ" »hus» de la Boaur®»,, 4B (;:,:,:::.,
âuonecs, chez MM. LAGRANGE, CERF «S V?
®, plae*-d« la Boim, e
1
Toute demande de changement dV
dresse doit être accompagnée de l'une
des dernières bandes imprimées, et de
60 centimes pour frais de nouvelles
bandes.
Toute demande de changement d'a-
dresse de Paris pour les départements
doit être accompagnée, en outre des
40 centimes ci-dessus, du montant des
frais de poste, calculés à raison de
4 centimes par jour, soit 1 fr. 20 par
mois.
Paru, le 6 septembre i876
Le Journal, officiel d'hier matin publie
un décret constituant en entrepôt réfcl les
bâtiments affecté¡ à l'exposition univer-
selle de 1878. Une mesure semblable avait
été prise pour les expositions internatio-
nalel précédente». Etle permet, en effet,
l'admimon en franchise des produite étran-
gers sans subir les visites réglementaires
de la douane et de l'octroi, à condition
qu'ils soient réexportés à la fin de l'exposi-
tion. Si ,'lU contraire, ils sont livrés alors à
la consommation intérieure, ils acquittent
les droits au moment de la sortie des bâti-
ments de l'exposition.
Il ne parait pas qu'il y ait eu de nou-
veaux combats depuis la grande bataille de
vendredi dernier. Les dernières nouvelles
que nous recevons affirment que les
Serbes tiennent toujours Alexinatz et
que l'armée se reforme sous les murs de
Deligrad. Tout fait présager une grande
bataille dans les environs de Grahovo, les
Turcs ayant pénétré sur le territoire mon-
ténégrin.
Une dépêche de Vienne annonce que la
Porte a résolu de faire connaître lundi pro-
chain aux ambassadeurs des puissances les
idées du gouvernement turc relativement
aux conditionl de la paix et à la suspen-
sion des hostilités.
Le gouvernement turc ne veut pas, et
cela se comprend faciiemant si l'oa se
place à son point de vue, séparer la ques
tion d'armistice de celle de la paix. Les
puissances, au contraire, ce qui au premier
abord peut paraitre assez singulier, de-
mandent un armistice, mais ne s'occupent
pas de la paix. Il est incontestable, en effet,
que l'entente existe entre les six puissan-
ces signataires du traité de Paris pour ob.
tenir un armistice de ia Porte; mais il est
aussi certain que l'entente s'arrête à cette
seule question. L'accord n'est doac pai le
résultat d'une discussion de la question d'O-
rient. Cette question reste entière et ne
sera entamée qu« lorsqu'il s'agira d'établir
les bâte* des négociations pour la paix.
line faut pas se dissumaler-nous l'avonl
dit bien souvent et nous ne saurions trop
le répéter devant 1 insistance que mettent
certaines feuilles à endormir l'opinion pu-
blique dans une sécurité trompeuse, — il
ne faut pas se dissimuler que la question
d'Orient est désormais posée, et il faut
qu'elle soit résolue. De quoi.s'agit il en ef.
fet, dans la question actualle ? Quais tout
les intérêts en jeu? Qui peut s'imaginer sé-
rieusement qu'il s'agisse d'une simple que-
relle à vider entra un puissant suzerain et
un vassal récalcitrant ? Ce qui est en jeu,
ce sont des intérêts plus généraux.
La déclaration de guerre de la Serbie et
du Montenêgro a été la réponse de la Russie
aux agissements de l'Angleterre à Conetan-
tinople ; telle en eJbt la véritable significa-
tion. Le gouvernement de Saint-Péters-
bourg s'est défendu et se défend peut être
encore d'avoir rien fait pour pousser à la
guerre les Slaves du sud ; il entre dans ses
calculs politiques de le dire, comme il en-
tre dans ceux de l'Angleterre de dire
qu'elle est innocente de ce qui s'est passé
sur le Bosphore ; mais on sait que c'est de
Russie qu'est partie la déclaration dont il
s'agit et que c'est à Londres qu'a été ourdie
et préparés la révolution de Constantino
pie, révolution faite et accomplie contre-
l'influence russe. Ce sont donc les intérêts
de la Russie et de l'Angleterre qui se trou-
vent en présence.
Mais,en admettant même qu'il ne s'agisse
que d'une querelle à vider entre les Tare.
et les Slaver, la gravité de la situation
n'en serait guère moindre. Dans l'état
d'effervescence où est l'opinion publique en
Russie et en Turquie, il paraît difficile, pour
ne pas-dire impossible, que la première de
ces puissances se laisse humilier dans la
Serbie, et que la Porte consente à ramener
purement et simplement les choaea au
point où eUes étaient avant la guerre.
L'empereur Alexandre et le sultan cour-
raient des risques réels, sinon personnelle-
ment, du moins pour leur autorité, en se
mettant en opposition avec une opinion
aussi violemment surexcitée que l'est en
ce moment celle de leurs peuples. Il est donc
à peu près certain que la Russie repous-
sera les conditions de garantie que la Porte
exige de la principauté serbe, et que, de
son côté, la Turquie, aujourd'hui qu'elle
triomphe, persistera dans ces conditions,
regardées, du reste, à Constantinople par
le fanatisme musulman comme infiniment
trop modérées.
De quelque côté que l'on envisage la
question, elle est de la plus haute gravité,
et nous comprenons que les puissances hé-
sitent. Mais il n'en est pas moins vrai que
la question d'Orient est posée ; il n'en f4kut
pas moins qu'elle soit résolue. Comment le
sera-t-elle ? Nous n'osons espérer que ce
soit pacifiquement.
, .V
ff-",.,\URSE DE PARIS ,
,.:j<¡/' ---.
Y
ClSture le 4 sept" le 5 rieptf *. Mans" Balame
Boe
Comptant 7170J. 71 90 20 ,/.
fin cour, 71 75 71.95 20
4 1/S 0/0
Comptant 103 90 .1. 103 95 .J.. 05
S O/O
domptant 165 90 „/. K 6 05 15
Tineonr. 126 £ 6 10625.1. 20.
PETITE BOURSE DU SOIR
Emprunt 5 0 0.. 106 fr. 22 1 2, 23 3 4.
5 0/0 turc 13 fr. 65, 62 1/2
Extérieure. 14 fr. 7/16. Offerte.
Egyptien. 243 fr. 75, 242 12 1/2.
♦
Depuis tantôt un mois, M. Eugène
Schnerb a été éloigné du journal par
une indisposition douloureuse, mais qui
n'a jamais pris un caractère inquiétant.
Sa santé se rétablit à vued'œil, et nous
sommes heureux d'annoncer que notre
cher collaborateur et ami est entré en
convalescence.
——————— ————————
Les vacances parlementaires ont cela
de mauvais que le repos forcé qu'elles
imposent aux faits laisse ample lati-
tude au travail des esprits. La douce
rêverie est chose qu'on doit redouter
en matière politique. Tandis qu'un or-
gane de la droite caressait une théorie
d'opposition libérale, sans prendre
grand souci des moyens possibles d'ap-
plication, et engageait ses amis du Sé-
nat à se retirer sur un Mont-Aventin
inaccessible au centre droit, un organe du
centre droit libéral, envisageant l'atti-
tude des néophytes du centre gauche à
la Chambre, se berçait doucement de
considérations politiques si bien enve-
loppées de ce vague où aime à se bai-
gner la pensée dans les moments de
repos que, serré de près par les répu-
blicains, les légitimistes et les bona-
partistes, et vivement secoué au milieu
de sa torpeur, le journal en question re
venait en sursaut à la réalité pour s'é
crier : Mais non, mais non, il y a
erreur ! il est absolument inexact,
comme le bruit en est méchamment ré-
pandu, que le centre droit libéral doive,
à la rentrée du Parlement, former un
groupe distinct sous la présidence de
M. Léon Renault.
Nous croyons sans peine l'affirmation ;
le centre droit libéral à la Chambre est
le centre gauche retardataire, et, s'il
commettait la folie de se séparer du
groupe pour s'immobiliser au lieu de se
laisser doucement traîner, il ne tar-
derait pas à se trouver parfaitement
isolé.
Le temps des groupes Lavergne est
fini à la Chambre; un nouveau groupe
de ce genre ne serait qu'une inutilité.
Celui de l'Assemblée nationale, il faut
le reconnaître, a rendu, malgré les Au-
to dns dont il était émaillé, de grands
services, parce qu'il agissait sur une
masse impressionnable, n'ayant pas
encore complètement pris son parti,
flottant en(re deux incertitudes. Qael
service pourrait il rendre aujourd'hui?
A droite, il n'est pas une voix à ra
mener à la République : légitimistes
obstinés, cléricaux forcenés, bonapar
tistes endurcis, ne sont là que pour
faire la guerre au gouvernement exis-
tant, et les missionnaires constitution-
nels perdraient certainement leur temps
à les catéchiser.
A gauche, qui entraîneraient-ils? Eux-
mêmes. Mettons vingt, mettons trente.
Les gauches réunies n'en formeraient
pas moins une majorité de trois cents
voix. Les jours où l'extrême gauche se
détacherait de la gauche et du centre
gauche, ces deux derniers groupes ne
se trouveraient pas plus pour cela en
minorité puisque, ces jours-là, ils se ren -
contreraient avec les droites.
Quand le nouveau groupe Lavergne
pèserait réellement de son influence
dans le vote, que ce soit à gauche, que
ce soit à droite, ce ne serait jamais
qu'avec l'appoint d'une partie de la
gauche, et, alors, il obtiendrait tout
juste le résultat qu'il eût obtenu en de-
meurant centre gauche.
C'est pourquoi une semblable scis-
sion n'est jamais à espérer dans pa-
reille Chambre, simplement parce qu'elle
n'est aucunement à craindre.
Nous dirons même plus : le danger
ne serait que pour ceux à qui pourrait
venir une telle pensée.
Ces Achilles du 25 février, se retirant
sous une tente à eux, auraient fatale-
ment l'air de vouloir faire bande à
part, et leur voix serait mal écoutée au
conseil. Autant, logés dans le centre
gauche, ils sont en état de faire préva-
loir ce que leur inspire leur sagesse,
de combattre les résolutions qui ne leur
agréent pas, et d'entraîner la masse
par la persuasion, autant, casernés à
part, ils auraient peu d'autorité pour
tenir en échec, sinon leurs adversai-
res, du moins ceux qui préconisent des
idées adverses.
Dans le pays, l'effet produit serait
bien pis encore pour eux. Le mot c cons-
titutionnel > a été quelque peu galvaudé
depuis un an ; on a maintes fois vu tel
qui s'en affublait déposer la lévite au
vestiaire, la représentation d'apparat
une fois donnés. Les rares coostitutioB-
nels sincères qui ont été élus n'ont
guère triomphé que par l'aide des ré-
publicains, et ce serait porter le der-
nier coup à l'idée qu'ils tiennent ta, 18
doute à représenter encore que d'avoir
l'air de se séparer de la majorité répu-
blicaine.
Quand les fauteg sont si grosses, elles
ne risquent pas d'être commises.
PAUL LAFARGUE.
Il résulte d'une note de l'agence Havas
que « les dépêches adressées par le*; préfets
constatent qu'on n'a eu à signaler dant
toute la France aucun trouble à l'occasion
de rannivar«aire du 4 Septembre, » Tuus
lS6 journaux ont reproduis cette note. Pas
tout ! Un seul s'esi abstenu, et pour cause.
C'est le Français.
La journal de M. Buslay est un de
ceux qui ont prédit à la France les plus
g-ra.no8 malheurs, si la République dève-
nait le gouvernement défia tit du pays.
Jusqu'à présent aucune occasion ne s'est
présentée qui pût donner raison à cas pro-
nostics. Le Français avait beau se tourner
et se retourner, il ne voyait rien à l'hod-
zon, et ses rédacteurs en devenaient ma-
lades. Mais comme dans ce journal on ne
reste pas longtemps embarrassé quand il
s'agit de trouver le mal — ou de l'invente r,
on a pris prétexte du 4 Septembre pour
découvrir le péril social.
Il paraît qu'il y a eu quelques banquets,
que dans certaines communes on a pavoisé.
Scandale ! < M. de Marcèra est décidément
le prisonnier des radicaux, »
VOyriZ juqu'où va la fureur des révolu-
tionnaires : « Des ouvriers occupés à la
construction de casernes ont planté des
drapeaux sur les bâtiments » Et le Fran,
çais se fâche tout rouge.
Pauvres gens! ils espèrent enregistrer
quelques troubles, quelques cris peut-être,
et au lieu de cela ils n'ont rien à se
mettre sous la plume 1
Nous comprenons leur colère et nous
compatissons à leur chagrin.
RAYMOND.
UN CHEMIN DE FER OTTOMAN
EN SERBIE
La presse européenne aura, je le crains
fort, plus de temps qu'il n'en faut pour
discuter l'une après l'autre les conditions
de paix proposées par les Turcs à la mal-
heureuse Serbie.
Nous ne connaissons jusqu'ici qu'un pro-
jet vague, un plan mal digéré, ce que les
poètes lyriques et les compositeurs appel-
lent familièrement un monstre. Ce mens
tre n'ed ni beau, ni viable : Je destin des
monstres est de périr dans ia flaur de leur
monstruosité. -
Si, par exemple, il était vrai que la
Porte, enivrée da ses dernières victo¡Fei,
imposât à un petit peuple héroïque une
contribution de guerre de 10 millions de
livres tnrquel, soit 230 millions de fralw.,
l'énormité d'une amende qui grève de 180
franci chacune, 1,300,000 âmes trèi nob'es
et très-vaillantes révolterait, tous les hon-
nête gens du monde civilisé. Et ces
honnêtes gens, qui sonc tous ou presque
tous créanciers de la Sublime-Porte, se fe-
raient un plaisir de mettra opposition sur
ces 230 millions dans les bureaux du minis-
tère des finances, si tant est que cet éta
blissement de luxe existe encore à Stam-
boul.
Mais la prétention la P'Ui étrange de la
Turquie réside assurément dans un certain
article 4, où la Porte réclame le droit de
construira les chemins serbes et de relier
ainsi, à travers les Etats du prince Milan,
les invisibles tronçons du réseau turc au
grand raiiway autrichien.
On ne s'attendait guère, disons-le ffan
chement, à voir raHway. en cette affaire.
Un honorable ingénieur qui a sacrifié
plus d'une année da sa vie à l'œuvre de*
chemins ottomans nous demande à ce pro-
pos si la Porte se flatte de faire oublier
tous ses torts en lançant une nouvelle
émission sur les marchés financiers de
l'Europe. Espère-t-elte nous étourdir sur
les massacres de Bulgarie et les crimes
abominables de ses bachi-bou z mk^ en fai-
tant admettre le réseau de Serbie à la cote
de Londres et de Paris 1 A qui persuadera-
t elle que si lei chemins turcs n'existent
que sur le papier, Ceat (a faute de ia Ser-
bie ? Le sultan, étranglant de lit main droite
les malheureux Bulgares et tenlant la
main gauche aux capitaux chrétiens, don-
nerait un spectacle à la fois horrible et
comique. ¡oH
Ce n'est pas avec leur argent que les
Turcs construiraient les chemins de Serbie;
tout leur avoir consiste dans un stock d'as
signats ntiufs et discrédités à l'avance. Un
capital de deux milliards, extorqué, Dieu
sait comme, à la crédulité occidentale, n'a
produit qu'une ébauche de tronçons sur le
territoire ottoman. Le prix kilométrique de
ces voies qui ne mènent à rien, faute de rou-
tes aboutissantes, s'élève à un million net.
Le contrat en vertu duquel le railway turc
devait atteindre Sophia le 1er mai 1875 est
resté à l'état de lettre morte. La gou-
vernement turc n'a pas pu ou n'a pas vou-
lu exécuter ses conventions avec l'Autri-
chs-Hongrie, qui l'obligeaient à relier par
un chemin de fer en Bosnie, d'un côté Mi-
trovitza avec Sérajavo et Begnaioaka, de
l'autre, Brod avec SchRmatz.
Il n'a paï pu, ou pas voulu, continuer
la ligne d'Andrinople Schumla. Il n'a pas
même construit un quai, fait une gare di-
gne d'une tête de ligne et d'une capitale, et
les baraque. provisoires de Constantinople
sont encore debout. Il lui a fallu deux
ans, malgré les instances du comte Zi-
chy, ambassadeur d'Autriche-Hongrie
et les supplications de M. Magazino-
wich, représentant du prince Milan,
pour indiquer au gouvernement serbe le
point de raccordement à la frontière qui
permettait à la Sarbie de dessiner son
railway.
Tandis que les ingénieurs engagés par
la Porte étaient licencié, en ma4S, la
Serbie appelait des France, hommes de
talent es d'6xpérience,et teur livrait la di-
rection des études préparatoires. Ils
travaillent encore et ils sont régulièrement,
payés par un» pauvre et honnête nation,
plus heureux que leurs confrères de Stam-
boul, licenciés depuis un an. et créanciers
de la Sublime Porte pour treize mois de
traitement !
Ah ! les Turcs ont besoin que l'Europe
leur livre la construction des chemins ser
bpià 1 Mais qui dirigera cette entreprise ?
Serait ce par hasard le ministre des tra-
vaux publics à Constantinople ? Il y aurait,
ma foi ! quelque mérite, car il est seul,
absolument seul dans ses bureaux ; tout
son personnel a déserté, parce qu'on ne
le payait pas !
About.
.——————— ————————
La pensée est venue à quelques psrson
nes d'ériger, par souscription, un raonu
ment à Félicien David; la Petite Réplbli.
que française l'a émise ; la Liberté s'y
est associée immédiatement et a souscrit
pour une f.omm de huit millâ siX cent
franc*. Sur ce, l'organe de la légitimité
écume.
Le saict simoBisme sort de son sépulcre
poal" donner la maiQ à la République pac-
dessus le cadavre d'an athée. Nous sommes
heureux de ce résultat.
Attendez. Ce n'est que le commencement
de l'attaque.
L'Evénement s'est permis d'ajouter :
« Il s'agit évidemment non seulement de
rendre hommage à l'iliustre mort, mai*
encore de protester contre le suprême af-
front qui lui a été fait. » L'organe de la
légitimité en conclut que « la lsvée de bou-
clier* de la République contre la religion
catholique eit proclamée et que toutes le»
forces &ï parti, sang dittinction de nuan-
ces, donnent à l'envi. »
Nous attendions là les partisans da ce gou-
vernement de malheur, continue l'Union Qu'ils
persévèrent hariimant dans la voie où ils
pont entrés! C'est le commencement de la fin.
Qu'ils couvrent ce régime d'ignsminie et le tas
sent rouler dans Vahiné où Vappellent les malé-
dictions de tous les honnêtes gens ! C'est le sort
qui lui ett réservé et que nous lui souhai-
tons.
Là, sincèrement, combien sont-ils en
France ces Trestaillons de 1876, qui, l'é-
cume à la bouche, prétendent imposer leur
intolérance à la nation entière? Mettons
cinquante mille. Et encore les trois quarts
mâchent-ils du savon pour faire illusion à
la fouie t
♦
REMEMBER!
Il se peut que demain le conflit turco-
serbe soit élevé au rang de question
diplomatique. Ce cas échéant, l'Angle
terre aurait voix au chapitre en qualité
de grande puissance chrétienne. Nous
savons bien que les Anglais, comme
fermiers d'un grand domaine de l'extrême
Orient, sont assujettis à certains inté
rêts qui réagissent fatalement sur leurs
idées.
Mais nous n'oublions pas, nous n'a
vons pas le droit d'oublier que la Gran-
de Bretagne s'est fait une situation à
part dans l'estime du genre humain, en
déclarant une guerre acharnée aux tra
fiquants de la via humaine et en com-
battant sur terre et sur mer l'abomina-
ble fléau de l'esclavage. Oa ferait une
injure gratuite aux concitoyens du né-
grophile WHberforce, à ceux qui ont
plaoé sa tombe dans l'abbaye de West-
minster, si on venait leur dire en 1876 :
L'esclavage que vous flétrissez existe
encore, grâce à vous, dans un coin de
l'Europe.
Nous avons encore, chez nous, un
peuple qui vend et achète les hommes,
les femmes et les enfants comme une
vile marchandise. Ce n'est pas seule-
ment la dignité humaine qui est foulée
aux pieds par ces barbares, vos protégés :
l'honneur mal entendu de leur foyer les
entraîne journellement à des attentats
sanguinaires que les négriers de l'Es-
pagne et du Portugal n'ont jamais
commis.Ces scélérats font des eunuques !
Aurez vous le triste courage da pren-
dre fait et cause pour un peuple qui
s'est placé dès l'origine, et qui se main-
tiendra jusqu'à son dernier jour, aux
antipodes de l'humauité ?
ABOUT.
•+»
Le Journal des Débats aura reçu d'une
main amie et inséré probablement xanx y
regarder de trop près la note suivante,
qui, grâce à son air innocent, commence à
faire son chemin dans la prease :
Le ministre de l'agriculture et du com-
merce a réuni sous sa présidenoe, à Paris,
les commissaires de la Grande-Bretagne, de
la France, de la Belgique et de la Hollande.
à l'effet d étadier les bases d'une nouvelle con-
vention sur le régime des suores.
Le3 délégués dès Pays-Bas ont commencé
par exposer que l'exercice des raffineries
soulèverait en Hollande la plus vive oppo-
sition.
Les commissaires français ont alors déclaré
qu'ils ne pouvaient admettre que l'obligation
de l'exercice fût imposée sans auenno com-
pensation aux seules raiffneries de leurs na -
tionaux.
Les commissaires anglais ont élevé contre
le système de la saccharimétrie des objec-
tions tirées de l'incertitude 4e cette opéra-
tion, et ont ajouté qu'âne semblable mesure
n'aurait enanna chance d'êtra acceptée par le
gouvernement de la reine.
Les délégués de la Belgique s'étant ralliés
à cette manière de voir, ceux de la Hollande
ont proposé une transaction reposant sur la
suppression de l'impôt perçu fur les sucres ;
mais les commissaires français ont fait ob-
server que la sitnatioa financière de notre
pays ne permettait pas de prévoir la possi-
bilité de supprimer nnosootceamsi abon-
dante de leveaus punr le Trésor.
Les représentants des puissances n'ayant
pu, par suite, arriver à une entente, se sont
séparés pour rendre compte eux-mêmes de
la situation à leurs gouvernements respec-
tifs.
Ils doivent en outre inviter ces derniers à
examiner s'il ne conviendrait pas d'appeler
l'Allem,'gne, ainsi que l'empire d'Autriche et
l'Allem gae, d'Italie, à prendre part aux nou-
le royaume d'Italie, A prendre part aux nou-
velles conférences qui s'ouvriront à Paris
dans les premiers joars du mois de novem-
bre prochain ; les conditions réciproques
pouvant être rendues plus faciles par la
perspective d'un marché international ainsi
agrandi.
Cette note nous fait l'effet d'être une ma-
n(»avro. Nous en avertissons celui de nos
confrères qui s'y est le premier laissé pren-
dre et ceux que son autorité pourrait entraî-
ner. L'information noas eart suspecte, car
elle passe soigneusement sous silence le
point capital da protocole que les négocia-
teurs ont tigné avant de se séparer. Ce
point, que les représentants de l'Angleterre
ont regretté de voir figurer dans le pro
gramme de la conférence, attendu qu'il
n'avait aucune chance dêtre accepté parle
gouvernement de la reine, c'est l'idée d'une
tarification internationale portant non seu
lement sur le régime des sucres raffinés,
seul en cause jusque-là, mais encore sur le
régime des bruts. En d'autres termes, les
tarifs intérieurs des nations contractan-
tes seraient établis de manière à ce qu'elles
ne soient plus maîtresses de les réduire à
leur gré ; ou, en cas de réduction, chacune
devrait établir à l'importation chez elle
des droits compensateurs peur réabiir l'é-
quilibre.,
On comprend qu'une pareille conception
ait mis en fuite les représentants du « gou-
vernement de la reine », qui en est arrivé
à supprimer toute espèce de droit sur les
sucres à leur entrée dans le Royaume-Uni.
Lorsqu'on étudie un peu le protocole du
17 août, que l'on constate que les négocia-
teurs ne se sont entendus sur aucun point,
et qu'on se reporte aux dernières lignes
d'apparence si convaincue de la note du
Journal des Débats, on est tenté de se
demander: Qui trompe-t-on ici ? Qui trompe-
t-on ? — Eh 1 mais, ne serait-ce pas un peu
M. Ponyer Quertier et sa loi sur l'exercice
des raffineriel, qui aurait dû être mise à
exécution en juillet 1875, et qui attend tou-
jours au pori; d'armes que les négociations
aient pris fin?.
Nos lecteurs se rappelleront d'ailleurs
que nous avions, dès le 1er de ce mois, an
noncé que les négociateurs s'étaient sépa-
rés en constatant de nouveau son impuis-
sance.
————— —
LA GtXJERFlE:
ftipâciMMi 4* senrec
Belgrade, 5 septembre.
Aucun combat n'a été livré hier.
Uu eseairou de cxvaleri*, eommandé par
un colonel anglais, est parti es matin pour
lielinatz.
Le b uit court que la Porte répondra au-
jourd'hui aux puissances.
Utépêelaes de «e»os>e«8 diverses
Raguse, 4 septembre, soir.
Les Turcs ont incendié le village monténé
griit de Zit81ap Ila campent en ce moment À
deux heures de Grahovo.
ÀUjUu engagement sérieux n'a encore eu
lieu jusqu'à présent. Cinq bataillons monté-
négeits fontfsca à l'armée turque. Acjour-
d htn qaelqnes coups de fusil sans impor-
tance ont été échangés de part et d'autre. Les
Mouténégrins abandonnent l'Herzégovine et
marchent vers Grahovo.
Londres, 5 septembre.
Les meetings contre les cruautés commises
par ls Turcs continuent de plus en plus
nambraux.
M. Glalstone annonce, dans une lettre,
qu'il prononcera un discours à ce sujet, dans
un meetiag qui sora tenu samedi à Green-
wieb. M Gladstone vent que le mouvement
contre la barbarie des Turcs soit un mouve-
ment national.
Dans une lettre lue à un meeting tenu à
Roohdale, M. J. Bright insiste sur la c né-
cessité pour l'Angleterre de se purger de
l'acousation de so idarité avec la politique
de la Turquie. Chaque ville, dit-il, doit pro-
tester contre une pareille honte. >
Londres, 5 septembre.
Le Times publie la dépêche suivante :
Constantinople, 4 septembre.
Le memorandum anglais, relatif à l'armis-
tice présenté à la Porte par Sir H. Elliot en
même temps que celui des antres puissances,
fixe à un mois la durée de l'armistice de-
mandé.
Londres, 5 septembre.
Le Times demande que le gouvernement
anglais s'entende avec l'empereur de Rus-
sie pour proposer au sultan et à ses minis-
tres des conditions de paix qui, présentées
par ces deux puissances, auront une irrésis-
tible autorité.
Le journal russe le Nouveau Temps dit que
dans une séance de l'administration du con-
seil de sarveillance de la Société urbaine de
crédit de Saint-Pétersbourg, on a décidé de
répartir de la manière suivante les 200,000 r.
votés dernièrement par l'assemblée générale
au profit des victimes de la guerre : 100,000 r.
seront mis à la disposition du général Tcher-
naieff; 40,000 r. seront versés a la caisse de
la section pétersbourgeoise du comité slave
de bienfaisance; 20,000 r. à celle de la société
de la Cro;x Rongt; 20,000 r. seront envoyés à
Mgr. Michel, métropolitain de Serbie; 20 000 r.
eatlt1. doivent être mis à la disposition de la
société des médecins de Saint-Pétersbourg,
pour servir à l'organisation d'une ambulance
de cinquante lits.
Raguse, 5 septembre.
Les troupes turques ont pris aujourd'hui
sur toute la ligne l'offensive contre le Monté-
négro.
Raguse, 5 septembre.
La nuit dernière, tous les habitant de Graho-
vo ont quitté la ville avec les ambalanoes et
lei, blesséa, une grande bataille étant immi-
nente.
Malgré l'offensive prise par les Tares, on
assure ici qua les puissances vont intervenir
et proposer la médiation.
Aujourd'hui les agents diplomatiques ont
clem,n -té à la Porte un armistice.
Sehakir-Pacha est arrivé aujourd'hui fr"*
Mostar. --0
M. Ristitch a envoyé à la présidenoe du -
meeting de dimanche dernier un télégramme;
remerciant les Italiens de leurs sympathies
envers les martyrs des Balkans sympathies
démontrées par la plume, la parole et l'épée.
Il exprime la reconnaissance de la Serbie,
qui sera, dit il, éternelle.
Le Times publie la dépêche suivante :
Belgrade, 4 septembre.
Je n'ai rien à ajouter à ma lettre d'hier re-
lativement à la bataiih d'Alexinatz. M. Ris-
titch. je ministre serbe pour les affaires
étrangères, m'informe que par un télégramme
qu'il reçoit da général Tcheraïeff eu date
de la nuit, derrière, il apprend que les Serbes
étaient encore fon possession d Aiexinaiz et
que l'armée turque occupait toujours la
rive opposée de ln. Morava, Le corre-pondant
d'un journal de Bredan a été hier assailli et
ba'tu pour avoir simplement dit qu'il avait
entendu parler de mauvaises nouvelles qui
seraient arrivées de l'armée de frout.
Rien n'e*t plus désagréable aux Serbes de
Belgrade que la vérité. Des fonctionnaires su-
balternes parcourent la ville pour essaye^
de faire comprendre au peuple excité que la
bataille du 1er septembre a été une victoire
pour l'armée serbe, et ils injuiient les indivi-
dns qui prétendent être mieux renseignés
qu'eux. Mais le gouvernement sait bien quel
est le véritable état des choses et il a la
conscience que la vérité ne pourra rester
ignorée de la population. Il y a eu une ru-
meur que la Turquie aurait proposé certaines
conditions qui doivent précéder un armistice.
Je tiens de bonne source que rien n'est connu
au cercle diplomatique dici, et que l'on
ignore complètement ce qui se fait en Tur-
quie.
Le Morning-Post publie les dépêches sui-
vantes :
Berlin, 4 septembre.
Les délégués bulgares Sambrow et Balata-
now sont attendus à Saint-Pétersbourg, pour
faire connaître les détails des massacres qui
ont eu lieu. En quittant Saint Péter* bourg,
ils iront visiter les antres capitales dans le
même but.
Berlin, 4 septembre.
Des avis particuliers reçus à Berlin an-
noncent la chute d'Alexinatz, que l'on con-
sidère généralement comme hors d'état de
se défendre.
Le D(,Uv-Ne'I.CI publie un télégramme de
Belgrade du 4 septembre, après-midi, qui dé-
ment la prise d'Alexinatz par les Turcs. Sui-
vant cette dépêche, la ville est occupée par
dix bataillons sous le commandement de
Horvatovich. Le quartier général de Tcher-
naïeff est à Deligrad.
Le même journal annonce, d'après des dé-
pêches privées de Serajevo, que les Turcs ce
préparent à prendre l'offensive en Bosnie.
Hukir Pacha es. Fund-Pacha, à la tête de trou-
pes, sont partis de Novi-Bazar po r se diri-
ger vers Serajevo. Des détachements égyp-
tiens «ont arrivés, la bannière verte sa-
crée déployée an vent.
♦ ——————
PROTECTION INTERNATIONALE
DE LA
PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE
Depuis que tous avons parlé, des
louables efforts tentés pour asserer, chez
les différente. nations civilisées, ia pro-
tection réciproque des modèles, des des-
lin., des marques de fabrique, en un
mot de tout ce qui constitue ia propriété
intellectuelle du commerce et de l'indus-
trie, quelques progrès ont été réalisés, no-
tamment du côté de l'Allemagne ; mais il
en reste beaucoup à faire, et nous continue-
rons de les signaler à nos lecteurs, au fur
et à mesure qu'ils se produiront.
On sait que les fabricants de bronzes
français, ainsi que les industries de la
fonte de fer, du zinc, de l'argent et de tous
les arts plaatiques, ont cru devoir s'abste-
nir de faire figurer leurs produits à l'ex-
position de Philadelphie. Si cette décision
avait été prise, comme le pensent quelques
personnes, dans la simple intention de
soustraire aux regards des futurs contre-
facteurs aux aguets la vue des modèles de
nos fabricants, il n'y aurait là qu'une pré-
caution bien naïve et quelque peu enfan-
tine; car les contrefacteurs ne seraient pas
déroutés pour autant, et ont cent moyens
de se procurer, par d'autres voies, la vue,
la copie et la disposition des dessins et
modèles de nos fabriques; mais il faut voir,
dans la mesure prise par nos industriels.
une solennelle protestation contre la négli-
gence de la nation américaine â combler les
lacunes de sa législation en ce qui concerne
la propriété intellectuelle et commerciale
des étrangers.
La note adressée par la chambre des
bronzes aux jurés français de l'exposi-
tion de Pniladelphie, et publiée dans un
des derniers numéros du Recueil des pro-
cès verbaux de séances du comité central
des chambres syndicales, ne permet pas
de doute à cet égard; on y lit notamment
ces mots : « En présence d'une véritable
» négation de la propriété artistique, notre
» devoir n'éiait-il pas de s'abstenir! > La
législation américaine, bien que déjà révi"
sée en 1870, est, en effet, complétement in-
suffisante et, ce qui est plus grave, in-
tentionnellement insuffisante pour la pro-
tection des étrangers. - Son article princi-
pal porte que « tout citoyen des Etats-
» Unis ou individu qui y sera domicilié,
» qui sera l'auteur, l'inventeur ou le pro-
> priétaire d'un livre, plan, composition
» dramatique ou musicale, gravure, cliché,
» peinture, deisin, statue, sculpture, mo-
» dèle, etc. pourra, en remplissant les
» conditions de la loi, avoir seul la liberté
» de les imprimer, copier, exécuter, etc.,
» etc. »
Or, il y a là bÀs mille difficultés pour éta-
blir ce qui constitue légalement le lomicilQ
légal et la résiience ; - c'est, au dire mê-
me da jurisconsultes de New Y 01 k, u&e
question de fait et de droit. Un styour de
dix ans peut ne pas constituer une résiden-
ce, tandis qu'un domicile véritable d'une
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