Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-07-10
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 10 juillet 1876 10 juillet 1876
Description : 1876/07/10 (A6,N1674). 1876/07/10 (A6,N1674).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75572337
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
ORUème &qtgqoe — M* 16Î4 prix dis icamére Il PARIS S la CirIIiri — MIMIRTAMST* * M centimes Lundi 10 Juillet we.
LE E SIÈCLE
JOURNAL ÚPImLlCAJN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rêdactk»
de 2 heures à minuit
lia, rue de Latayeeteo **
&es Isiîres non affranchies seront refiuém
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois .« 13 fr.
Six mois. 25
Un aa 50
DEPARTEMENTS
Trois mois..16 flf,
Six mois..32
Un un 62 -.
hlion.,., chez MM. LAGEANGK, CERF etCt
6. mwtm de la BOU:r'M..
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administra..
Seo rue Cie "rayet"o
ta mamucrits km insérés fil ttront jms rptà&l.
ABONNEMENTS
PAJUJ
Trois mois..».».» 1S fr.
Six mois..25
Un aD.oo,Uoeerc&. 50
BÉPARTKUXMT0 1
Trois mois. » 16 1
Six mois. Si
Un &D.,.,.. 62
Aubobcm, chez MM. LAGRANGE, CERF et 94
9, pUm de la Boum. •
33UI_, JUSTIN
Paris, le 9 juillet 1S76.
Il est impossible de savoir décidément si
leg Serbes ont remporté des victoires ou si
&'a contraire les Turcs ont conservé l'avan-
tage dans les divers engagements qui ont
eu lieu. Hier, sur la foi de dépêches pro-
venant de Belgrade, nous avions annoncé
la prise de Bilina ; aujourd'hui il n'en est
plus question. L'ambassade ottomane
transmet un télégramme d'Ahmed Moukt..
car Pacha « qui donne des détails sur je
dernier combat de Bilina », lequel dj: que
les Serbes ontperdu beaucoup demo4de, no-
tamment un commandant et plusieurs offl
ciers; mais rien n'indique le résultat final.
Cette dépêche n'a qu'une importance rela-
tive, car elle n'est pas datée et il est im-
possible de savoir gi He est postérieure ou
antérieure à celles qUe nous avons publiées
hier. Quoi qiiHl en soit, nous sommes de ce
côté d'ans une ignorance presque absolue.
TA en est da même pour une bataille qui
aurait eu lieu aux environs de Novi-Bazar.
De Belgrade on annonce que le corps d'ar-
mée commandé par le général Zach a fran-
chi ly. frontière à Yavoret a rencontré
l'ennemi dan» des positions retranchées
trèvavantageuses. La lutte a, parait-il,
dr.ré cmq heures, et les deux armées ont
conservé leurs positions. Le même jour, le
'Colonel Aintiès a passé la frontière à Rach
ga. Après deux heures de lutte, si nous en
croyons la dépêche de source atlaTe, les
Turcs se seraient enfoisde Nevi-Bazar,
laissant aux mains de leurs ennemis trois
ferons.
Les renseignements transmis de Cons-
ttinopleà propos du même fait portent
que Mehemet-Ali-Pacha, parti jeudi de N »-
i-Bazaravec neuf batailjons pour attaquer
Yavor, a rencontré, entjre, Senitza et Yavor,
un corps serbe composé de quinze batail
Ions qui a été vaincu et forcé de se re-
plier.
La dépêche, de Belgrade et la dépêche de
Constantinople sont donc d'accord çur le
premier cojnbat. Il est certain qu'à Yavor
personne n'a remporté d'avantage déoisif ;
mais hu, Turcs ne disent rien du mouve-
ment opéré par le colonel Aintiès, qui leur
auratt; fait subir un échae. Sur ce point il
y a doue encore une grande incertitude.
Ca n'est pas, du reste, de ce ce côté,
que la lutte présente le plus d'intérêt. En
Serbie comme en Turquie, on se préoccupe
surtout du combat engagé autour de Zaits-
char et de là marcha de Tchernaïeff. Ici
encore nous manquons de renseignements
formels. Les Turcs tînt remporté un petit
avantage auprès de Zaitachar, mah il..
recovinaisgent eux mêmes qu'ils n'occupent
pas la position principale. Quant à Tcher-
naïeff, il est impossible dé savoir aVfC pré-
cision où il est. Hier, on assura t qu'il s'a
vançait sur Sopnia et qu'il s'était emparé
de Pirot, aujourd'hui nous savons seule
ment qu'il eut à l'est de Nisch. Le général
en chef ottoman est arrivé dans cette der
nière ville. Une dépêche de Widdin an
nonce Oiue les Serbes ont attaqué mercredi
les avant-postes turcs près de Beîgradjik
entre Nisch et Widdin et qu'ils ont été re
poussés. Dans tous les cas, il est certain
que c'est là que se livrera la grande ba
taille ; les Tares concentrent leurs forces
pour une action décisive ; s'ils ne peuvent
arrêter Tchernaïeff, leur situation sera
gravement compromise.
Du cô(é du Monténégro il y a aussi peu de
nouvelles. Vukotisch, beau-père du prince
de Monténégro, â la tête dé 7,000 hommes,
etat porté le long de la frontière de l'Her-
Zégovtne. On croit qu'il doit faire $a jonc.
tion à Bagnàài avec les insurgés. Un autre
corps de 11,000 hommes est1 campé à Pod-
goritza. Il est sous les ordres de Petrovich,
président du Sénat monténégrin, et du sé-
nateur Verdiza. Les Monténégrins, écrit-on
de Raguse, doivent, au signal convenu qui
leur sera donné de la Serbie, pénétrer dans
l'Herzégovine par le' défilé d'Ostras, en
laissant dërHèrè eux et près as Nilksich
un corps d'artillerie. '1, ,.
On attend le résultat de l'entrevùe qui
doit avoir lieu à Reichstadt entre les deux
empereurs. La situati on de l'emp ereùr d'Au-
triche n'est pas facile. La Hongrie semble
exiger une intervention armée immédiate.
Nous avons déjà parlé du conseil qui s'est
tenu ces jours-ci. Le Pester-Lloyd, qui est
l'organe autorfsé du gouvernement, a dé.
claré que la Hongrie ne permettrait pas
la formation d'un grand Etat slave et qu'el-
le s'y opposerait én y engageant tout l'em-
pire austro hongrois..Puis on a ajouté que
M. Tilza avait eu avec le comte Andrassy
un entretien animé, où les résolutions pri-
ses en conseil avaient été de nouveau dé-
battues. Les armements de l'Autriche
n'ont pour objet, assure-t-on, que de ré-
pondre aux préoccupations du gouverne-
ment de Pesth, c est-à-dire de surveiller
les mouvements de la guerre actuelle, pour
intervenir au besoin et prévenir fextdn-
sion du slavisme méridional.
BOURSE DE PARIS
Cisture le 7 juillet. le 8 juillet. Baisse
a o/o
Comptant 67 60 87 95
Fincour. 67 65. 67 80 15.
« A/a oo
Comptant 98 50 Q& 50.
s o/o
Comptant 10480 105 05 25
Fincour. 104 72 1/2 104 97 1/2 25
PETITE DOUBS. DU lom
Emprunt S 0/0.. 105fr. 033/4,071/2,061/4.
5 0/0 tur« 10 fr. 50, demandé.
Egypte 196 fr. 87 1/2.
————————— 4. ——————————
« Vous ne séparerez jamais le maré-
> chai de la République dont la garde
» a été confiée à sa loyauté. »
Ainsi s'est exprimé M. le ministre de
l'intérieur.
« En affirmant la solidarité étroite de
» toutes les fractions de la droite, je
> tiens à dire que M. de Cassagnac
» n'avait reçu aucun mandat de notre
» part., et que le concert politique
» dont il a parlé entre toutes les fre.c-
» tions de la droite n'existe pas. »
Voilà ce qu'a déclaré M. Keller, au
nom des légitimistes.
Décidément il pleut des torgnoles sur
M. de Cassagnac et le parti qu'il repré-
sente avec tant de distinction Pourvu
que laleçon ne profite pas ! Perge, puer;
nous vous promettons de prendre, avant
peu, l'initiative d'une souscription pour
vous offrir un bourrelet d'honneur.
On connaît depuis longtemps cette
aimable plaisanterie cléricale qui con-
siste à représenter le pape comme le
prisonnier du roi Victor-Emmanuel. Les
bonnes âmes catholiques s'émeuvent à
cette pensée, et le denier de Saint-Pierre
va grossissant. La même tactique était
employée depuis quelque temps à l'égard
du maréchal de Ma; i Mahon. On s'effor-
cait de faire croire aux conservateurs
et de lui faire croire à lui-même qu'il
était le prisonnier de son ministère ; et
chaque fois qu'un décret paraissait à
VOfficiel, nommant des préfets, des
sous-préfets ou des maires, les journaux
bien pensants laissaient entrevoir le
maréchal livré sans défense à ses bour-
reaux du cabinet, qui lui infligeaient la
torture jusqu'au moment où, vamcu par
la douleur, liufortllné captif saisissait
la plnnie et signait soas l'œil menaçant
do M. de Marcère.
Que pouvait le cabinet devant ces in-
sinuations ridicules? Attendre le mo-
ment d'en faire justice, et de telle façon
que les Loriquetsde la presse,aussi bien
que les orateurs forains, n'eussent plus
jamais la velléité de revenir à la charge.
C'est ce qu'il a fait, et M. Paul de Cas-
sagnac, qui ne recule devant aucune
extravagance pour venir en aide à la
cause républicaine, a bientôt offert au
ministère l'occasion souhaitée. Naturel-
lement il a réédité la rengaine connue :
On trompe le maréchal ; on extorque
au maréchal des décrets dont il ignore
la contenu. — Il a suffi de quelques mots
à l'honorable M. de Marc ère pour ven-
ger à la fois et le chef de l'Etat et ses
ministres de ces sottes inventions.
Ainsi donc, entendez le bien, bona-
partistes de toutes catégories, compli-
ces avoués ou honteux de la politique
du gâchis et du «tapage », le maré-
chal de Mac Mahon vous connaît, il sait
que vous êtes les ennemis du gouver-
nement qu'il a mission de défendre : il
sait ce qu'il veut et doit être : le gar-
dien ic flexible de cette République qu'il
a acceptée, que vous haïssez, mais qu'il
entend vous faire respecter.
Ah ! çà, quelle idée se font-ils donc
de la loyauté, ces gens qui sans cesse
ont à la bouche le mot de « loyal sol-
dat > quand ils parlent du maréchal, et
qui ne le répètent jamais plus volontiers
que lorsqu'ils ont à lui insinuer quelque
conseil injurieux et blessant ? Voyous,
de bonne foi, s'imaginent ils flatter
beaucoup le président de la Kapubuque
quand ils affectent de laisser croire qu'ils
ont avec lui un ennemi commun : la
République ? Tout récemment, M. Jutes
Simon parlait à l'Académie des hommes
qui n'entrent dans un gouvernement que
pour le trahir. Et les bonapartistes ne
trouvent rien de mieux, pour faire leur
cour au chef de l'Etat, que de le repré-
senter comme un de ces hommes! Que
le sens moral soit à ce point oblitéré
chez des apologistes du 2 Décembre,
passe encore; mais que des conservateurs
qui savent distinguer entre un honnête
homme et un parjure, entre un « loyal
soldat » et un félon, nourrissent à l'en-
droit du maréchal de Mac Mahon les
mêmes espérances que la faction bona-
partiste, cela ne peut se comprendre.
Ils disent, à la vérité, que ce ne
sont pas les républicains, mais les mo-
narchistes qui ont mis le maréchal à la
tête du pouvoir, et qu'en conséquence
il n'est engagé qu'envers les « conser-
vateurs. » Et la constitution, la compte-
t-on pour rien? Est-ce vous, monsieur
de Bisaccia, sont-ce vos amis qui ont
voté la République et l'article qui con-
fère la présidence au maréchal i Est ce
vous qui avez décidé que le président
de la République serait rééligible ? Ce
que vous avez fait, vous, ce qui vous
revient dans la constitution, c'est l'ar-
ticle qui la déclare révisable, c'est-à-
dire qui vous laisse l'espérance, un jour
donné, de pouvoir dire au maréchal de
Mac-Mahon : Otez-vous de là, et place
au roi !
M. de Marcère a très-heureusement
rétabli la vérité des situations, et placé
dorénavant le chef de l'Etat à l'abri
des conseils injurieux et des soupçons
outrageants.
Un autre résultat non moins heu-
reux de ces grands écarts de tribune a
été de provoquer, chez les légitimistes,
un sentiment instinctif de répulsion.
Le trop zélé M. de Cassagnac s'était
oublié jusqu'à traiter tous les membres
de la droite de pair à compagnons;
M. Keller lui a donné sur les doigts :
« Halte-là, jeune homme, entre nous
et les vôtres il n'y a rien de commun;
nous voulons bien, parfois, vous ac-
cepter comme auxiliaires, mais devenir
vos alliés, n'y comptez pas, et désor-
mais tâchez d'observer les distances. »
Il était grand temps, en effet, que les
conservateurs honnêtes répudiassent une
promiscuité chaque jour plus compro-
mettante avec des gens qui avouent cy-
niquement n'avoir qu'une politique : le
gâchis! Et si les républicains rendent
grâces à M. de Cassagnac du service
qu'il leur a rendu, les légitimistes ne
lui doivent pas moins de reconnais-
sance. Reste à savoir si M. Rouher ne
commence pas à trou ver que ses jeunes
gens abusent de la permission qu'il lettr
a donnée de faire et de provoquer du
tapage.
E. Schnerb.
; r ■■■
Noûâ croyons devoir reproduire in-extenso,
d'après le Journal officîel, les déclarations
gôuvorte mental e« contenues dans la réponse
que M. le ministre du l'iatérieur adressait,
dans la séance de vendredi, à M. Paul de Css-
sagoac, et nous la dégageons autaftt que pos-
sible des interruptions qu'elle a soulevées.
M. le ministre. — Messieurs, j'avais
le droit de dire que cette imputation (can-
didature ,(¡fflcieUe) adressée au gouverne-
ment était pour peu da cho.e dans l'allo-
cution de l'honorabîe M. de Cassagnac; je
dirai même volontiers qu'elle n'y était pour
rien ; car à propos de cette élection, et
précisément à l'occasion de la nomination
du maire de la ville d'Auch, vous avez .vu,
à un discours-sur une élection contestée,
succéder une véritable interpellation adres-
sée au ministre de l'intérieur. On s'est
plaint du gouvernement à cette tribune,
on a prononcé des mots auxquels je na
réooodrai pas, que je ne relèverai pas, qui
ne nous atteignent pas, je puis le dire !
(A.pplaulissements prolongés à gauche et
au centre.)
M. Fournier. — Respectez la minori-
té, monsieur ie ïamistre t
91. le ministre. - Oa a dit que le
gouvernement avait conçu et avait pour-
suivi le dessein de tromper M. le préisident
de la République.
Messieurs, je le répète, ces accusations
n'atteignent le gouvernement dans aucun
de ses membreg, ni, je puis le dire, en moi-
même.
Quel était le but que poursuit l'orateur ?
Il taut bleu qu'on le cherche, puisque en
réalité ce discours n'avait pas pour objectif
l'élection de M. Peyrusse. Ce but, il m'a
semblé le voir, et je l'indique très-simple
ment.
L'hoaovabla M. Gracier de Cassagnac a
voulu, lui et ses amis, se glisser entre nous
et M. le président de la République. (Vif",
applaudissements au centra et à gauche.
— Réclamations à droite.)
Il a voulu substituer ses inspirations aux
nôtres et faira passer dilne les conseils de
M. le président de la République, par l'in-
termédiaire de cette tribune, des avis que
sans doute il juge meilleurs que ceux que
nous lui donnons. (Approbation au cen-
tre.)
Si tel est son dessein.
Un membre à droite. — C'eat son
droit 1
91. le ministre. — Si tel est le dessein
dé M. Granier de Cassagnac, je peux dire
qu'il se trompe. M. le président de la Ré-
publique s'est placé sur un terrain bien
différent de celui sur lequel vient de se
placer aujourd'hui M. Granier de Cassa-
gnac. Vous êtes, dites-vous, les ennemis de
la République ; M. le président de la Ré-
publique l'a adoptée. (Applaudissements
répétés sur un grand nombre de|bancs.)
M. Robert lYlttcheil. — Rendez-lui
sa politesse l
91. le ministre. — Mettez-vous en
domte sa foi et sa loyauté ? (Approbation à
droite.)
A aroite. — Non ! non !
M. le ministre. — Eh bien, M. le pré-
sident de la République doit, en se plaçant
sur ce terrain, qu'il a accepté noblement
devant la France, s'être entouré d'hommes
qu'il savait animés des mêmes sentiments
que lui, du même esprit que lui, et que,
sans doute, il jugeait dignes de lui donner
des conseils. (Applaudissements à gauche
et au centre.) Il est, laissez moi vous le
dire, ausài juste et aussi bon appréciateur
que vous de l'honneur de ceux qu'il écoute.
(Nouveaux applaudiiJsunents.) Et, voulant
avec loyauté garder le poste qu'il occupe,
il ne peut pas, vous le voyez bien, accep-
ter les conseils que vous lui donnfz. vous
qui toalez l'en chasser. (Nouveaux applau
dissements sur un grand nombre de bancs.
— Réclamations à droite.)
M. le ministre. — Pour achever sur
ce point et négligeant les paroles qui ont
échappé à M. de Cassagnac dans son im-
provisation, je dois dire que M. le maré-
chal président de la République a raison
de nous donner sa confiance ; nous ne la
trahirons jamais, nous ne lui donnerons
jamais des conseils de malhonnêteté, com-
me vous l'avez dit, ni de supercherie, de
conseils inspirés par je ne sais quels mau-
vais sentiments qui sont indignes de nous
et, comme vous le disait M. le président
de cette Chambre, qu'on ne devrait jamais,
il me semble au moins, imputer à des col-
lègues.
Et tout cela à propos de la nomination
qui a été faite du maire de la ville d'Auch 1
M. le Dllnlstre. - Quant au reste de
votre discours, monsieur Paul de Cassa.
gnac, quant au dessein que vous poursui-
vez, je puis le dire, vous ne l'avez pas at-
teint, et vous ne séparerez jamais M. le
maréchal de la République, dont la garde
a été confiée à sa loyauté. (Applaudisse-
ments répétés et prolongés à gauche et au
centre. — Rumeurs ironiques à droite.)
tiA GUERRE
Dépêches de source slave
Belgrade, 7 juillet.
(Offioiel) — Hier, le corps d'armée com
man ié par le général Zacu, a franchi la frnn.
tière à Yavor et a rencontré l'ennemi dans
des positions retranchées très avantageuses.
La luite a duré cinq heures Le feu a été
très-violent. 11 y a eu beaucoup de blessés de
part et d'autre.
L'ennemi n'a pu être délogé.
Les deux armées conter vent leurs posi-
tions.
Le même jour, le colonel Ainties a passé
la frontière à Racbga. Après dix heures d'une
lutte opiniâtre, les Tores se seraient enfuis
à Novi Bazar. Trois fortins ont été emportés
d'assaut et rasés.
Le territoire compris entre Raohga et Novi-
Bazar est au pouvoir des Serbes. Leurs pertes
sont peu sensibles. Ils campent sur les posi-
tions conquises.
Belgrade, 8 juillet.
Les Serbes ont envahi le territoire turc à
Bregovo, frontière bnJgare.
Une quatr Orne attaque des Turcs Contre
Zùtehar, a été repoussée hier.
< y Dépêches de source tur que
Constantinople, 7 juillet.
Mgr Hassoun vient d'arriver.
Un journal annonce que les softas, sur leur
demande, seront armés et envoyés sur le
théâtre de lagoerre.
Une dépêche de Widdin annonce que les
Serbes ont attaqué mercredi les avant-pos-
tes turcs près de Balgraijik, entre N:sch et
Viddin. Ls ont été repoussés, laissant 100
morts.
Les Turcs concentrent leurs forces pour
une action décisive.
Thérapia (Bosphore), 7juillet, eoir.
On assure que Mehemet-Ali-Paoha a rem-
porté cne victuire importante sur les Serbes.
L'action aurait eu lieu sur le territoire serbe,
du côté de Yavor.
Les Turcs se seraient rendus maîtres des
positions occupées par les Serbes et auraient
capturé leurs bagages. On parle de 3.000 tués
et blessés.
Con&tantinopla, 8 juillet.
Officiel. — Mehemet-Ali-Paôha. parti jeudi
de Novi Bazar avec neuf bataislons pour at
taquer Yavor, place fortifiée située sur le
territoire Alerbe, r enoootra entre Senitza et
Yavor un corps serbe composé de quinze ba-
taillons. Après un combat long, acharné et
sanglant, les Serbes furent ob ligétt de battre
en retraite et se retirèrent dans les fortifica-
tions de Yavor, abandonnant 3,000 morts ou
blessés.
Les pertes des Turcs sont de beaucoup in-
férieurfs.
(Cette viotoire ottomane est considérée
comme ayant une assez grande importance,
parce qu'elle empêche la jonction des forces
serbes et monténégrines.)
L'ambassade ottomane nous commsnique
le télégramme suivant :
c le ministre des affaires étrangères à la
mission ottomane à Paris.
Constantinople, 8 juillet.
Un combat a eu lieu, le 6, près de Senitza,
dans le sandjak de Novibazar. Aux forces ser-
bes qui s'élevaient a quinze milte hommes le
général de division Mebemet-AU-Pacha n'a
opposé que huit bataiiloni3 de troupes régu
iières. Les Serbes défaits se sont retirés
poursuivis par nos troupes dans leurs retran
chements, laissant anr le champ de bataille
mille cinq cents morts et autant de blés és,
8iusi qu'une quantité considérable de fusils
et de munitions. >
Constantinople, 8 juillet.
Les Turcs font des souscriptions porr la
guerre.
1,600 softas se sont enrôlés.
Vienne, 8 juillet, 4 h. 48.
Un télégramme reçu de Serajevo porte ce
qui suit : Mehemet-Ali Pacha, commandant
de Novi-Bazar, ayant quitté Senitza à la tête
da six bataillons, s'est dirigé du côté du vieux
port de Yavra. Arrivé après midi à Gladnitza
pendant qu'il disposait les troupes impéria-
les sur les collines, il a été attaqué de flanc
par les Serbes avec 18 bataillons et dix ca-
nons.
Un combat sanglant a eu lieu ; nos troupes
ont repoussé victoriensement l'ennemi, qoi a
battu en retraite et s'est retiré dans les forte
resses situées près de Yavra Ifkelissi, en
laissant 1,500 morts et autant de blessés.
Uae grande quantité de matériel de guerre
a été prise par nos troupes. Nos pertes sont
minimes en comparaison de celles de l'en-
nemi.
Dépêches de sources diverses
Times, — Vienne, 6 juillet.
Les Turcs ont pris les retranchements au-
tour de Zaitschar, mais non la position prin-
cipale.
Standard. — Belgrade, 7 juillet.
Les habitants de Belgrade ont reçu l'ordre
de donner tous les renseignements relative-
ment à la quantité de vivres qu'il y a dans
les maisonq, pour l'éventualité d'une attaque
de la part des Turcs.
Daily News. — Une lettre du correspon-
dant dU Daily-News confirme le récit des
atroeitée commises en Bulgarie; il donne des
détails sur le supplice de 40 femmes brftiées
vives à Novoseld, et cite le rapport du con-
sul fixant à 12,000 le nombre des morts.
Vienne, 7fjuillet.
L'empereur d'Autriche est parti ce soir, à
neuf heures, avec sa suite, pour Reichstadt,
où il aura demain une entrevue avec le czar
Alexandre.
L'Evening-Standard publie une dépêche de
Vienne, 6 juillet, disant que les journaux de
Galicie nomment le comte Potoaki. actuel-
lement gouverneur de cette province comme
successeur probable du comte Andrassy, au
poste de ministre des affaires étrangères.
D'api ès les nouvelles de même source, cin-
quante mille hommes de troupes russes, de
l'Ukraine, y compris 3,000 Cosaques, se rap-
procheraient de la frontière de la Bakovine.
La Post de Berlin a reçu de Vienne la dé-
pêche suivante, en date da 6 :
« D'après nne nouvelle de Giurgewo, une
canoDniêre turque et trois transports, ayant
à bord 3,000 hommes, remontent en ce mo-
ment le Danube. »
D'après une correspondance fadressée de
Varna à la Gasette d'Augsbourg, par une per-
sonne qui se trouve depuis le commence-
ment du mois da mai au milieu des insurgés
de la Bulgarie, le gros des insurgés est réuni
au nord de Tarak, Bazar-Dehik et de Piovdi-
vo. Une antre troupe occape la contrée si-
tuée entre Karlow, ko et Gazaliiasko.t;, a troi
sième s'est établie sur le versant nor d des Bal-
kans, à Gabrowa et Tirmowo. Trois autres
bandes se trouvent dans les environs de
Sohoumla, Varna etBu'gas.Le nombre total de
ces insurgés serait de 25 à 30,000.
La Gazette d'Augsbourg, du 7 juillet, publie
les dépêches suivantes :
Vienne, 6 juillet.
L'arrestation de l'agitateur ferbe Miletich
a été motivée par un article violent que Mi-
letich avait publié contre le czar.
Le bruit court que l'entrevue projetée des
empereuri, à Reichstadt. a pour but la con-
clusion d'une convention austro-russe, en vue
d'une opération commune éventuelle.
Vienne, 6 juillet.
Hier, le général en chef de l'armée otto-
mane est arrivé à Nisch.
Tchernaïeff est à l'eat de N'soh.
Une légion de softao volontaires est en voie
de formation. Des avis d< Pologae portent
que 50,000 Russes pourvus d'un parc d'artille-
rie stationnent à Lnok.
On signale, en outre, la présence d'officiers
du génie russe dans la région de la Vistule.
La Gazette d'Augsbourg, du 7 j aillet, publie
la dépêche suivante :
Vienne, 5 juillet.
M. Verbica, membre du ministère monté-
négrin. est parti de Cettigne. Il est chargé
d'une mission spéciale pour les trois gouver-
nements d'Autriche-Hongrie, d'Allemagne et
de Russie
¡Jo mande de la Canée à la Correspondance
politique de Vienne qu'ur e tension inquié-
tante s'est manifestée en Crète, entre chré-
tien* et Turcs, et que cinq grandes frégates
turques ont paru dans les eaux de l'île.
On mande de Pritzrend, 29 juin, à la Cor-
respondance politique de vienne, que ItfB Turcs
se fortifient a Kossovo, à Pritzrend et à No-
va-Varollch, qui est le point d'intersection de
toutes les routes menant de Roumélie en
Bosnie. Les slaves chrétiens ont reçu l'ordra
de remettre toutes leurs armes aux autorités
ottomanes.
On télégraphie de Lemberg (Galicie), 5 juil-
let, au Lloyd de Pesth :
D'après un télégramme adressé au D-aien-
nik, avant;hier, un corps d'armée russe fort
de 5 f,000 hommes avec parc d'artillerie com-
plet est arrivé à (uck, statiou de chemin de
ter sur la ligue Brody-Lemberg sur le terri-
toire russe. Sont arrivés également 40 wa-
gons remplis dn Cosaques, qui ont occupé les
stations ertt-a Zildenier et RarJziwilov (cette
dernière localité est la première station russe
après la frontière galicienne.)
On mande de Dvor (Bosnie), 3 juillet à la
Correspondanre politique de Vienne qne la
bande de Golnb s'est emparée le 1er juillet de
Keulen-Vakouf, importante et riohe localité,
où elle se serait emparée de 300 fusils et de
2 canons.
Le Tagblatt de Vienne a fait le calcul que
l'armée tarq oe a perdu, d'après les données
offioielles, depuis le commencement de l'in-
surrection dans les provinces des Balkans,
tant en morts que blessés, disparus, malades,
etc., 33,984 hommes, dont 10,360 morts.
Vienne, 8 juillet.
Les journaux font remarquer la grande im-
portance et la grande portée politique de
l'entrevue des souverains d'Autriche et de
Russie, qui a lieu aujourd'hui à Reichstadt.
La Tages Press voit dans cette entrevue la
meilleure preuve que l'empereur Alexandre,
flièle à son programme de paix, veut mettre
rEurope à l'abri des conséquences des com-
plications orientale.
La Nouvelle Presse apprend que la confé-
rence de Reichstadt discuterait sur les moyens
d'arriver à un armistice entre les deux par-
ties belligérantes, et qu'éventuellement on
examinerais l'hypothèse d'une intervention
commane de l'Autriche et de la Russie.
Le Fremdenblatt dit que l'Autriche devra
ohercher à s'entendre avec la Russie, spécia-
lement pour que le Danube ne soit pas fermé
en ce moment par des actes de guerre et
qu'on nouvel Etat slave ne se forme pas par
suite des événements de la guerre sur les
frontières de l'Autriche Hongrie.
L'Extrablatt croit qu'à Reichstadt, l'influen-
ce du comte Andras*y aura à se mesurer
avec celle du prince Gortscbakoff.
La Gaxetu allemande et le Tagblatt ont peu
de confiance dans les résultats de l'entrevue.
Rome, 8 juillet.
Les Italienische Nachrichten annoncent que
la Russie a envoyé à ses représentants à l'é-
tranger une circulaire, déclarant qu'elle ne
donnera aucun appui à la Serbie et qu'elle
restera spectatrice de la lutte.
Bodenbach, 8 juillet.
Le czar et le prince Gortsohakoff sont ar-
rivés ici à 9 h. 112: ils ont été reçus par
l'empereur d'Autriche, le comte Andrassy,
M. de Novikoff et l'attaché militaire russe.
Les deux empereurs se sont embrassés trois
fois cordialement.
Apl ê uoe halte de 10 minutes pendant la-
quelle les deux empereurs se sont présenté
les personnes de leur suite, le train impérial
a continué sa marche vers Bohm-Leipa.
«
Bomh-Leipa, 8 juillet.
Les empereurs d'Autriche et de Russie ont
été reçus à la gare par le prince héritier.
Le czar a embrassé cordialement le prince
héritier.
Leurs Majestés poursuivent leur ronte vers
Reichstadt, où, après dîner, les deux empe-
reurs, le prince Gortschakoff et le comte An-
drassy auront une conférence.
JUVÉNAL, BOSSUET & DUPANLOUP
Mgr Dupanloup a créé son jour-
nal, la Defense, exprès pour tous
donner sur les doigts, à nous autres,
mécréants. Mais tout père frappe à
côté, et l'évêque d'Orléans, qui est,
comme on sait, un père de l'Eglise, s'at-
trape lui-même avec la férule dont il
nous cingle.
About conte l'autre jour la nouvelle
d'une trouvaille intéressante faite par
M. Ménard. Il s'agit de deux manuscrits
de Bossuet, l'un de quatre cents pages,
l'autre de deux cents. L'illustre évêque,
qui était alors précepteur du grand
dauphin, avait écrit pour son élève des
traductions de Juvénal et de Perse,
qu'il avait accompagnées de commentai-
res, les uns philosophiques et littérai-
res, les autres philologiques.
Ce sont des cahiers de professeur:
mais quand le professeur se nomme Bos-
suet, n'est-il pas curieux de voir comme
il traduit, ou plutôt comme il imite ; car
ces traductions ne sont jamais que de
belles infidèles, comme on les appelait
au XVIIe siècle ? N'éprouve-t-on pas
un certain plaisir de lettré à retrouver,
dans les commentaires rapides que les
beautés du .texte lui inspirent, quel-
ques unes des expressions que le grand
orateur transportera un jour, toutes
vivantes, dans un de ses chfs-d'œtivre ?
C'est ce qu'About tâche de mettre en
lumière dans un court article, et il
ajoute quelques citations à l'appui.
C'est à propos de ces citations que
Mgr Dupanloup ricane amèrement ; «Il
faut, dit-il, faisant d'une pierre deux
coups, que le voisinage de M. Sarcey
ait singulièrement obstrué la mémoire
de M. About ; il faut que les contes à
dormir debout qu'il enregistre chaque
jour dans son journal aient fait som-
meiller son érudition, pour que M.
About ait confondu des traductions avec
des commentaires. *
Ces contes à dormir debout sont
donc à deux Uns : ils ont ce double pri-
vilège de tenir très éveillés et M.
Veuillot et M. Dupanloup lui-même, les
saints hommes,qui ne manquent jamais,
ne pouvant les démentir, de me combler
de leurs injures, le lendemain du jour
où ils ont paru ; et d'endormir l'érudi-
tion des voltairiens. Ils ressemblent à
ces remèdes qui sont bons pour les n'le.
nuisiers et mauvais pour les maçons.
La mémoire d'About n'a pas le som-
meil si facile, et n'en déplaise au pé-
dant grincheux qui gouverne la Dé-
fense et l'évêhé d'Orléans, les pas-
sages qu'a cités About sont trop con-
nus, ils ont été trop souvent donnés en
version, pour que nous nous fassions,
nous qui avons été professeurs, un mé-
rite de ne pas les ignorer. Nous au-
rions donc oublié ce que sait un enfant
de troisième !
Ce qu'il y a de curieux dans ces ex-
traits donnés par About, c'est précisé-
ment de voir le style de Bossuet s'ap-
pliquant sur ces vers de Juvénal ; le
grand écrivain s'inspire du satirique
plus qu'il ne le traduit ; il refond, pour
ainsi dire, le morceau dans sa langue
propre, et lui imprime la marque de son
génie particulier.
C'est là un commentaire animé, vi-
vant, qui n'a rien de commun avec les
remarques et notes de quelques vul-
gaires faiseurs d'éditions. Ce commen-
taire, c'est le texte lui-même, enflam-
mé de l'éloquence de BJssuet, qui l'a
pour ainsi dire repris à son compte et
transformé.
Les deux volumes que M. Ménard a
trouvés, par hasard, en bouquinant,
auront cet avantage de prouver mieux
encore ce que l'on savait déjà, que Bos-
suet avait largement puisé dans l'anti-
quité tout entière aussi bien que dns
la bible ; qu'il avait ramassé de toutes
parts cette masse énorme de lieux
communs de la morale antique et qu'il
les avait à pleines mains rejetés dans
le magnifique courant de son style.
Au reste, le public sera bientôt admis
à porter son jugement sur cette oeuvre.
Car les Didot (dont la mémoire appa-
remment n'est pas obstruée par mes
contes à dormir debout) ont consenti à
se charger de l'impression. Quelques
photogravures, reproduisant des spéci-
mens du manuscrit original,seront join-
tes à cette édition, pour l'édification des
curieux et des bibliophiles..
Nous comptons qu'alors Mgr Du-
panloup daignera lire ces traduc-
tions et ces commentaires, qu'il les
mettra même aux mains des élèves de
ses séminaires ; et peut être alors vou-
dra-t-il bien reconnaître qu'il nous a
gratuitement et sans raison injuriés
dans son journal.
Francisque Sarcey.
- ♦ ———————————
Nous lisons dans le Moniteur uninersel:
D'après nos renseignements, le langage
tenu hier à la tribune par M. le ministre
de l'intérieur aurait été regardé comme
très-correct et très-constitutionnel dans le
monde officiel; et tous les membres du
cabinet, sans exception, se montreraient
disposés à en revendiquer la solidarité.
On nous affirme d'ailleurs que cette opi-
nion est aussi partagée à la présidence de
la République.
S'il en ainsi, et tout nous porte à le
croire, les bonapartistes auraient encore
une fois manqué leur but, car, au lieu de
LE E SIÈCLE
JOURNAL ÚPImLlCAJN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rêdactk»
de 2 heures à minuit
lia, rue de Latayeeteo **
&es Isiîres non affranchies seront refiuém
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois .« 13 fr.
Six mois. 25
Un aa 50
DEPARTEMENTS
Trois mois..16 flf,
Six mois..32
Un un 62 -.
hlion.,., chez MM. LAGEANGK, CERF etCt
6. mwtm de la BOU:r'M..
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administra..
Seo rue Cie "rayet"o
ta mamucrits km insérés fil ttront jms rptà&l.
ABONNEMENTS
PAJUJ
Trois mois..».».» 1S fr.
Six mois..25
Un aD.oo,Uoeerc&. 50
BÉPARTKUXMT0 1
Trois mois. » 16 1
Six mois. Si
Un &D.,.,.. 62
Aubobcm, chez MM. LAGRANGE, CERF et 94
9, pUm de la Boum. •
33UI_, JUSTIN
Paris, le 9 juillet 1S76.
Il est impossible de savoir décidément si
leg Serbes ont remporté des victoires ou si
&'a contraire les Turcs ont conservé l'avan-
tage dans les divers engagements qui ont
eu lieu. Hier, sur la foi de dépêches pro-
venant de Belgrade, nous avions annoncé
la prise de Bilina ; aujourd'hui il n'en est
plus question. L'ambassade ottomane
transmet un télégramme d'Ahmed Moukt..
car Pacha « qui donne des détails sur je
dernier combat de Bilina », lequel dj: que
les Serbes ontperdu beaucoup demo4de, no-
tamment un commandant et plusieurs offl
ciers; mais rien n'indique le résultat final.
Cette dépêche n'a qu'une importance rela-
tive, car elle n'est pas datée et il est im-
possible de savoir gi He est postérieure ou
antérieure à celles qUe nous avons publiées
hier. Quoi qiiHl en soit, nous sommes de ce
côté d'ans une ignorance presque absolue.
TA en est da même pour une bataille qui
aurait eu lieu aux environs de Novi-Bazar.
De Belgrade on annonce que le corps d'ar-
mée commandé par le général Zach a fran-
chi ly. frontière à Yavoret a rencontré
l'ennemi dan» des positions retranchées
trèvavantageuses. La lutte a, parait-il,
dr.ré cmq heures, et les deux armées ont
conservé leurs positions. Le même jour, le
'Colonel Aintiès a passé la frontière à Rach
ga. Après deux heures de lutte, si nous en
croyons la dépêche de source atlaTe, les
Turcs se seraient enfoisde Nevi-Bazar,
laissant aux mains de leurs ennemis trois
ferons.
Les renseignements transmis de Cons-
ttinopleà propos du même fait portent
que Mehemet-Ali-Pacha, parti jeudi de N »-
i-Bazaravec neuf batailjons pour attaquer
Yavor, a rencontré, entjre, Senitza et Yavor,
un corps serbe composé de quinze batail
Ions qui a été vaincu et forcé de se re-
plier.
La dépêche, de Belgrade et la dépêche de
Constantinople sont donc d'accord çur le
premier cojnbat. Il est certain qu'à Yavor
personne n'a remporté d'avantage déoisif ;
mais hu, Turcs ne disent rien du mouve-
ment opéré par le colonel Aintiès, qui leur
auratt; fait subir un échae. Sur ce point il
y a doue encore une grande incertitude.
Ca n'est pas, du reste, de ce ce côté,
que la lutte présente le plus d'intérêt. En
Serbie comme en Turquie, on se préoccupe
surtout du combat engagé autour de Zaits-
char et de là marcha de Tchernaïeff. Ici
encore nous manquons de renseignements
formels. Les Turcs tînt remporté un petit
avantage auprès de Zaitachar, mah il..
recovinaisgent eux mêmes qu'ils n'occupent
pas la position principale. Quant à Tcher-
naïeff, il est impossible dé savoir aVfC pré-
cision où il est. Hier, on assura t qu'il s'a
vançait sur Sopnia et qu'il s'était emparé
de Pirot, aujourd'hui nous savons seule
ment qu'il eut à l'est de Nisch. Le général
en chef ottoman est arrivé dans cette der
nière ville. Une dépêche de Widdin an
nonce Oiue les Serbes ont attaqué mercredi
les avant-postes turcs près de Beîgradjik
entre Nisch et Widdin et qu'ils ont été re
poussés. Dans tous les cas, il est certain
que c'est là que se livrera la grande ba
taille ; les Tares concentrent leurs forces
pour une action décisive ; s'ils ne peuvent
arrêter Tchernaïeff, leur situation sera
gravement compromise.
Du cô(é du Monténégro il y a aussi peu de
nouvelles. Vukotisch, beau-père du prince
de Monténégro, â la tête dé 7,000 hommes,
etat porté le long de la frontière de l'Her-
Zégovtne. On croit qu'il doit faire $a jonc.
tion à Bagnàài avec les insurgés. Un autre
corps de 11,000 hommes est1 campé à Pod-
goritza. Il est sous les ordres de Petrovich,
président du Sénat monténégrin, et du sé-
nateur Verdiza. Les Monténégrins, écrit-on
de Raguse, doivent, au signal convenu qui
leur sera donné de la Serbie, pénétrer dans
l'Herzégovine par le' défilé d'Ostras, en
laissant dërHèrè eux et près as Nilksich
un corps d'artillerie. '1, ,.
On attend le résultat de l'entrevùe qui
doit avoir lieu à Reichstadt entre les deux
empereurs. La situati on de l'emp ereùr d'Au-
triche n'est pas facile. La Hongrie semble
exiger une intervention armée immédiate.
Nous avons déjà parlé du conseil qui s'est
tenu ces jours-ci. Le Pester-Lloyd, qui est
l'organe autorfsé du gouvernement, a dé.
claré que la Hongrie ne permettrait pas
la formation d'un grand Etat slave et qu'el-
le s'y opposerait én y engageant tout l'em-
pire austro hongrois..Puis on a ajouté que
M. Tilza avait eu avec le comte Andrassy
un entretien animé, où les résolutions pri-
ses en conseil avaient été de nouveau dé-
battues. Les armements de l'Autriche
n'ont pour objet, assure-t-on, que de ré-
pondre aux préoccupations du gouverne-
ment de Pesth, c est-à-dire de surveiller
les mouvements de la guerre actuelle, pour
intervenir au besoin et prévenir fextdn-
sion du slavisme méridional.
BOURSE DE PARIS
Cisture le 7 juillet. le 8 juillet. Baisse
a o/o
Comptant 67 60 87 95
Fincour. 67 65. 67 80 15.
« A/a oo
Comptant 98 50 Q& 50.
s o/o
Comptant 10480 105 05 25
Fincour. 104 72 1/2 104 97 1/2 25
PETITE DOUBS. DU lom
Emprunt S 0/0.. 105fr. 033/4,071/2,061/4.
5 0/0 tur« 10 fr. 50, demandé.
Egypte 196 fr. 87 1/2.
————————— 4. ——————————
« Vous ne séparerez jamais le maré-
> chai de la République dont la garde
» a été confiée à sa loyauté. »
Ainsi s'est exprimé M. le ministre de
l'intérieur.
« En affirmant la solidarité étroite de
» toutes les fractions de la droite, je
> tiens à dire que M. de Cassagnac
» n'avait reçu aucun mandat de notre
» part., et que le concert politique
» dont il a parlé entre toutes les fre.c-
» tions de la droite n'existe pas. »
Voilà ce qu'a déclaré M. Keller, au
nom des légitimistes.
Décidément il pleut des torgnoles sur
M. de Cassagnac et le parti qu'il repré-
sente avec tant de distinction Pourvu
que laleçon ne profite pas ! Perge, puer;
nous vous promettons de prendre, avant
peu, l'initiative d'une souscription pour
vous offrir un bourrelet d'honneur.
On connaît depuis longtemps cette
aimable plaisanterie cléricale qui con-
siste à représenter le pape comme le
prisonnier du roi Victor-Emmanuel. Les
bonnes âmes catholiques s'émeuvent à
cette pensée, et le denier de Saint-Pierre
va grossissant. La même tactique était
employée depuis quelque temps à l'égard
du maréchal de Ma; i Mahon. On s'effor-
cait de faire croire aux conservateurs
et de lui faire croire à lui-même qu'il
était le prisonnier de son ministère ; et
chaque fois qu'un décret paraissait à
VOfficiel, nommant des préfets, des
sous-préfets ou des maires, les journaux
bien pensants laissaient entrevoir le
maréchal livré sans défense à ses bour-
reaux du cabinet, qui lui infligeaient la
torture jusqu'au moment où, vamcu par
la douleur, liufortllné captif saisissait
la plnnie et signait soas l'œil menaçant
do M. de Marcère.
Que pouvait le cabinet devant ces in-
sinuations ridicules? Attendre le mo-
ment d'en faire justice, et de telle façon
que les Loriquetsde la presse,aussi bien
que les orateurs forains, n'eussent plus
jamais la velléité de revenir à la charge.
C'est ce qu'il a fait, et M. Paul de Cas-
sagnac, qui ne recule devant aucune
extravagance pour venir en aide à la
cause républicaine, a bientôt offert au
ministère l'occasion souhaitée. Naturel-
lement il a réédité la rengaine connue :
On trompe le maréchal ; on extorque
au maréchal des décrets dont il ignore
la contenu. — Il a suffi de quelques mots
à l'honorable M. de Marc ère pour ven-
ger à la fois et le chef de l'Etat et ses
ministres de ces sottes inventions.
Ainsi donc, entendez le bien, bona-
partistes de toutes catégories, compli-
ces avoués ou honteux de la politique
du gâchis et du «tapage », le maré-
chal de Mac Mahon vous connaît, il sait
que vous êtes les ennemis du gouver-
nement qu'il a mission de défendre : il
sait ce qu'il veut et doit être : le gar-
dien ic flexible de cette République qu'il
a acceptée, que vous haïssez, mais qu'il
entend vous faire respecter.
Ah ! çà, quelle idée se font-ils donc
de la loyauté, ces gens qui sans cesse
ont à la bouche le mot de « loyal sol-
dat > quand ils parlent du maréchal, et
qui ne le répètent jamais plus volontiers
que lorsqu'ils ont à lui insinuer quelque
conseil injurieux et blessant ? Voyous,
de bonne foi, s'imaginent ils flatter
beaucoup le président de la Kapubuque
quand ils affectent de laisser croire qu'ils
ont avec lui un ennemi commun : la
République ? Tout récemment, M. Jutes
Simon parlait à l'Académie des hommes
qui n'entrent dans un gouvernement que
pour le trahir. Et les bonapartistes ne
trouvent rien de mieux, pour faire leur
cour au chef de l'Etat, que de le repré-
senter comme un de ces hommes! Que
le sens moral soit à ce point oblitéré
chez des apologistes du 2 Décembre,
passe encore; mais que des conservateurs
qui savent distinguer entre un honnête
homme et un parjure, entre un « loyal
soldat » et un félon, nourrissent à l'en-
droit du maréchal de Mac Mahon les
mêmes espérances que la faction bona-
partiste, cela ne peut se comprendre.
Ils disent, à la vérité, que ce ne
sont pas les républicains, mais les mo-
narchistes qui ont mis le maréchal à la
tête du pouvoir, et qu'en conséquence
il n'est engagé qu'envers les « conser-
vateurs. » Et la constitution, la compte-
t-on pour rien? Est-ce vous, monsieur
de Bisaccia, sont-ce vos amis qui ont
voté la République et l'article qui con-
fère la présidence au maréchal i Est ce
vous qui avez décidé que le président
de la République serait rééligible ? Ce
que vous avez fait, vous, ce qui vous
revient dans la constitution, c'est l'ar-
ticle qui la déclare révisable, c'est-à-
dire qui vous laisse l'espérance, un jour
donné, de pouvoir dire au maréchal de
Mac-Mahon : Otez-vous de là, et place
au roi !
M. de Marcère a très-heureusement
rétabli la vérité des situations, et placé
dorénavant le chef de l'Etat à l'abri
des conseils injurieux et des soupçons
outrageants.
Un autre résultat non moins heu-
reux de ces grands écarts de tribune a
été de provoquer, chez les légitimistes,
un sentiment instinctif de répulsion.
Le trop zélé M. de Cassagnac s'était
oublié jusqu'à traiter tous les membres
de la droite de pair à compagnons;
M. Keller lui a donné sur les doigts :
« Halte-là, jeune homme, entre nous
et les vôtres il n'y a rien de commun;
nous voulons bien, parfois, vous ac-
cepter comme auxiliaires, mais devenir
vos alliés, n'y comptez pas, et désor-
mais tâchez d'observer les distances. »
Il était grand temps, en effet, que les
conservateurs honnêtes répudiassent une
promiscuité chaque jour plus compro-
mettante avec des gens qui avouent cy-
niquement n'avoir qu'une politique : le
gâchis! Et si les républicains rendent
grâces à M. de Cassagnac du service
qu'il leur a rendu, les légitimistes ne
lui doivent pas moins de reconnais-
sance. Reste à savoir si M. Rouher ne
commence pas à trou ver que ses jeunes
gens abusent de la permission qu'il lettr
a donnée de faire et de provoquer du
tapage.
E. Schnerb.
; r ■■■
Noûâ croyons devoir reproduire in-extenso,
d'après le Journal officîel, les déclarations
gôuvorte mental e« contenues dans la réponse
que M. le ministre du l'iatérieur adressait,
dans la séance de vendredi, à M. Paul de Css-
sagoac, et nous la dégageons autaftt que pos-
sible des interruptions qu'elle a soulevées.
M. le ministre. — Messieurs, j'avais
le droit de dire que cette imputation (can-
didature ,(¡fflcieUe) adressée au gouverne-
ment était pour peu da cho.e dans l'allo-
cution de l'honorabîe M. de Cassagnac; je
dirai même volontiers qu'elle n'y était pour
rien ; car à propos de cette élection, et
précisément à l'occasion de la nomination
du maire de la ville d'Auch, vous avez .vu,
à un discours-sur une élection contestée,
succéder une véritable interpellation adres-
sée au ministre de l'intérieur. On s'est
plaint du gouvernement à cette tribune,
on a prononcé des mots auxquels je na
réooodrai pas, que je ne relèverai pas, qui
ne nous atteignent pas, je puis le dire !
(A.pplaulissements prolongés à gauche et
au centre.)
M. Fournier. — Respectez la minori-
té, monsieur ie ïamistre t
91. le ministre. - Oa a dit que le
gouvernement avait conçu et avait pour-
suivi le dessein de tromper M. le préisident
de la République.
Messieurs, je le répète, ces accusations
n'atteignent le gouvernement dans aucun
de ses membreg, ni, je puis le dire, en moi-
même.
Quel était le but que poursuit l'orateur ?
Il taut bleu qu'on le cherche, puisque en
réalité ce discours n'avait pas pour objectif
l'élection de M. Peyrusse. Ce but, il m'a
semblé le voir, et je l'indique très-simple
ment.
L'hoaovabla M. Gracier de Cassagnac a
voulu, lui et ses amis, se glisser entre nous
et M. le président de la République. (Vif",
applaudissements au centra et à gauche.
— Réclamations à droite.)
Il a voulu substituer ses inspirations aux
nôtres et faira passer dilne les conseils de
M. le président de la République, par l'in-
termédiaire de cette tribune, des avis que
sans doute il juge meilleurs que ceux que
nous lui donnons. (Approbation au cen-
tre.)
Si tel est son dessein.
Un membre à droite. — C'eat son
droit 1
91. le ministre. — Si tel est le dessein
dé M. Granier de Cassagnac, je peux dire
qu'il se trompe. M. le président de la Ré-
publique s'est placé sur un terrain bien
différent de celui sur lequel vient de se
placer aujourd'hui M. Granier de Cassa-
gnac. Vous êtes, dites-vous, les ennemis de
la République ; M. le président de la Ré-
publique l'a adoptée. (Applaudissements
répétés sur un grand nombre de|bancs.)
M. Robert lYlttcheil. — Rendez-lui
sa politesse l
91. le ministre. — Mettez-vous en
domte sa foi et sa loyauté ? (Approbation à
droite.)
A aroite. — Non ! non !
M. le ministre. — Eh bien, M. le pré-
sident de la République doit, en se plaçant
sur ce terrain, qu'il a accepté noblement
devant la France, s'être entouré d'hommes
qu'il savait animés des mêmes sentiments
que lui, du même esprit que lui, et que,
sans doute, il jugeait dignes de lui donner
des conseils. (Applaudissements à gauche
et au centre.) Il est, laissez moi vous le
dire, ausài juste et aussi bon appréciateur
que vous de l'honneur de ceux qu'il écoute.
(Nouveaux applaudiiJsunents.) Et, voulant
avec loyauté garder le poste qu'il occupe,
il ne peut pas, vous le voyez bien, accep-
ter les conseils que vous lui donnfz. vous
qui toalez l'en chasser. (Nouveaux applau
dissements sur un grand nombre de bancs.
— Réclamations à droite.)
M. le ministre. — Pour achever sur
ce point et négligeant les paroles qui ont
échappé à M. de Cassagnac dans son im-
provisation, je dois dire que M. le maré-
chal président de la République a raison
de nous donner sa confiance ; nous ne la
trahirons jamais, nous ne lui donnerons
jamais des conseils de malhonnêteté, com-
me vous l'avez dit, ni de supercherie, de
conseils inspirés par je ne sais quels mau-
vais sentiments qui sont indignes de nous
et, comme vous le disait M. le président
de cette Chambre, qu'on ne devrait jamais,
il me semble au moins, imputer à des col-
lègues.
Et tout cela à propos de la nomination
qui a été faite du maire de la ville d'Auch 1
M. le Dllnlstre. - Quant au reste de
votre discours, monsieur Paul de Cassa.
gnac, quant au dessein que vous poursui-
vez, je puis le dire, vous ne l'avez pas at-
teint, et vous ne séparerez jamais M. le
maréchal de la République, dont la garde
a été confiée à sa loyauté. (Applaudisse-
ments répétés et prolongés à gauche et au
centre. — Rumeurs ironiques à droite.)
tiA GUERRE
Dépêches de source slave
Belgrade, 7 juillet.
(Offioiel) — Hier, le corps d'armée com
man ié par le général Zacu, a franchi la frnn.
tière à Yavor et a rencontré l'ennemi dans
des positions retranchées très avantageuses.
La luite a duré cinq heures Le feu a été
très-violent. 11 y a eu beaucoup de blessés de
part et d'autre.
L'ennemi n'a pu être délogé.
Les deux armées conter vent leurs posi-
tions.
Le même jour, le colonel Ainties a passé
la frontière à Racbga. Après dix heures d'une
lutte opiniâtre, les Tores se seraient enfuis
à Novi Bazar. Trois fortins ont été emportés
d'assaut et rasés.
Le territoire compris entre Raohga et Novi-
Bazar est au pouvoir des Serbes. Leurs pertes
sont peu sensibles. Ils campent sur les posi-
tions conquises.
Belgrade, 8 juillet.
Les Serbes ont envahi le territoire turc à
Bregovo, frontière bnJgare.
Une quatr Orne attaque des Turcs Contre
Zùtehar, a été repoussée hier.
< y Dépêches de source tur que
Constantinople, 7 juillet.
Mgr Hassoun vient d'arriver.
Un journal annonce que les softas, sur leur
demande, seront armés et envoyés sur le
théâtre de lagoerre.
Une dépêche de Widdin annonce que les
Serbes ont attaqué mercredi les avant-pos-
tes turcs près de Balgraijik, entre N:sch et
Viddin. Ls ont été repoussés, laissant 100
morts.
Les Turcs concentrent leurs forces pour
une action décisive.
Thérapia (Bosphore), 7juillet, eoir.
On assure que Mehemet-Ali-Paoha a rem-
porté cne victuire importante sur les Serbes.
L'action aurait eu lieu sur le territoire serbe,
du côté de Yavor.
Les Turcs se seraient rendus maîtres des
positions occupées par les Serbes et auraient
capturé leurs bagages. On parle de 3.000 tués
et blessés.
Con&tantinopla, 8 juillet.
Officiel. — Mehemet-Ali-Paôha. parti jeudi
de Novi Bazar avec neuf bataislons pour at
taquer Yavor, place fortifiée située sur le
territoire Alerbe, r enoootra entre Senitza et
Yavor un corps serbe composé de quinze ba-
taillons. Après un combat long, acharné et
sanglant, les Serbes furent ob ligétt de battre
en retraite et se retirèrent dans les fortifica-
tions de Yavor, abandonnant 3,000 morts ou
blessés.
Les pertes des Turcs sont de beaucoup in-
férieurfs.
(Cette viotoire ottomane est considérée
comme ayant une assez grande importance,
parce qu'elle empêche la jonction des forces
serbes et monténégrines.)
L'ambassade ottomane nous commsnique
le télégramme suivant :
c le ministre des affaires étrangères à la
mission ottomane à Paris.
Constantinople, 8 juillet.
Un combat a eu lieu, le 6, près de Senitza,
dans le sandjak de Novibazar. Aux forces ser-
bes qui s'élevaient a quinze milte hommes le
général de division Mebemet-AU-Pacha n'a
opposé que huit bataiiloni3 de troupes régu
iières. Les Serbes défaits se sont retirés
poursuivis par nos troupes dans leurs retran
chements, laissant anr le champ de bataille
mille cinq cents morts et autant de blés és,
8iusi qu'une quantité considérable de fusils
et de munitions. >
Constantinople, 8 juillet.
Les Turcs font des souscriptions porr la
guerre.
1,600 softas se sont enrôlés.
Vienne, 8 juillet, 4 h. 48.
Un télégramme reçu de Serajevo porte ce
qui suit : Mehemet-Ali Pacha, commandant
de Novi-Bazar, ayant quitté Senitza à la tête
da six bataillons, s'est dirigé du côté du vieux
port de Yavra. Arrivé après midi à Gladnitza
pendant qu'il disposait les troupes impéria-
les sur les collines, il a été attaqué de flanc
par les Serbes avec 18 bataillons et dix ca-
nons.
Un combat sanglant a eu lieu ; nos troupes
ont repoussé victoriensement l'ennemi, qoi a
battu en retraite et s'est retiré dans les forte
resses situées près de Yavra Ifkelissi, en
laissant 1,500 morts et autant de blessés.
Uae grande quantité de matériel de guerre
a été prise par nos troupes. Nos pertes sont
minimes en comparaison de celles de l'en-
nemi.
Dépêches de sources diverses
Times, — Vienne, 6 juillet.
Les Turcs ont pris les retranchements au-
tour de Zaitschar, mais non la position prin-
cipale.
Standard. — Belgrade, 7 juillet.
Les habitants de Belgrade ont reçu l'ordre
de donner tous les renseignements relative-
ment à la quantité de vivres qu'il y a dans
les maisonq, pour l'éventualité d'une attaque
de la part des Turcs.
Daily News. — Une lettre du correspon-
dant dU Daily-News confirme le récit des
atroeitée commises en Bulgarie; il donne des
détails sur le supplice de 40 femmes brftiées
vives à Novoseld, et cite le rapport du con-
sul fixant à 12,000 le nombre des morts.
Vienne, 7fjuillet.
L'empereur d'Autriche est parti ce soir, à
neuf heures, avec sa suite, pour Reichstadt,
où il aura demain une entrevue avec le czar
Alexandre.
L'Evening-Standard publie une dépêche de
Vienne, 6 juillet, disant que les journaux de
Galicie nomment le comte Potoaki. actuel-
lement gouverneur de cette province comme
successeur probable du comte Andrassy, au
poste de ministre des affaires étrangères.
D'api ès les nouvelles de même source, cin-
quante mille hommes de troupes russes, de
l'Ukraine, y compris 3,000 Cosaques, se rap-
procheraient de la frontière de la Bakovine.
La Post de Berlin a reçu de Vienne la dé-
pêche suivante, en date da 6 :
« D'après nne nouvelle de Giurgewo, une
canoDniêre turque et trois transports, ayant
à bord 3,000 hommes, remontent en ce mo-
ment le Danube. »
D'après une correspondance fadressée de
Varna à la Gasette d'Augsbourg, par une per-
sonne qui se trouve depuis le commence-
ment du mois da mai au milieu des insurgés
de la Bulgarie, le gros des insurgés est réuni
au nord de Tarak, Bazar-Dehik et de Piovdi-
vo. Une antre troupe occape la contrée si-
tuée entre Karlow, ko et Gazaliiasko.t;, a troi
sième s'est établie sur le versant nor d des Bal-
kans, à Gabrowa et Tirmowo. Trois autres
bandes se trouvent dans les environs de
Sohoumla, Varna etBu'gas.Le nombre total de
ces insurgés serait de 25 à 30,000.
La Gazette d'Augsbourg, du 7 juillet, publie
les dépêches suivantes :
Vienne, 6 juillet.
L'arrestation de l'agitateur ferbe Miletich
a été motivée par un article violent que Mi-
letich avait publié contre le czar.
Le bruit court que l'entrevue projetée des
empereuri, à Reichstadt. a pour but la con-
clusion d'une convention austro-russe, en vue
d'une opération commune éventuelle.
Vienne, 6 juillet.
Hier, le général en chef de l'armée otto-
mane est arrivé à Nisch.
Tchernaïeff est à l'eat de N'soh.
Une légion de softao volontaires est en voie
de formation. Des avis d< Pologae portent
que 50,000 Russes pourvus d'un parc d'artille-
rie stationnent à Lnok.
On signale, en outre, la présence d'officiers
du génie russe dans la région de la Vistule.
La Gazette d'Augsbourg, du 7 j aillet, publie
la dépêche suivante :
Vienne, 5 juillet.
M. Verbica, membre du ministère monté-
négrin. est parti de Cettigne. Il est chargé
d'une mission spéciale pour les trois gouver-
nements d'Autriche-Hongrie, d'Allemagne et
de Russie
¡Jo mande de la Canée à la Correspondance
politique de Vienne qu'ur e tension inquié-
tante s'est manifestée en Crète, entre chré-
tien* et Turcs, et que cinq grandes frégates
turques ont paru dans les eaux de l'île.
On mande de Pritzrend, 29 juin, à la Cor-
respondance politique de vienne, que ItfB Turcs
se fortifient a Kossovo, à Pritzrend et à No-
va-Varollch, qui est le point d'intersection de
toutes les routes menant de Roumélie en
Bosnie. Les slaves chrétiens ont reçu l'ordra
de remettre toutes leurs armes aux autorités
ottomanes.
On télégraphie de Lemberg (Galicie), 5 juil-
let, au Lloyd de Pesth :
D'après un télégramme adressé au D-aien-
nik, avant;hier, un corps d'armée russe fort
de 5 f,000 hommes avec parc d'artillerie com-
plet est arrivé à (uck, statiou de chemin de
ter sur la ligue Brody-Lemberg sur le terri-
toire russe. Sont arrivés également 40 wa-
gons remplis dn Cosaques, qui ont occupé les
stations ertt-a Zildenier et RarJziwilov (cette
dernière localité est la première station russe
après la frontière galicienne.)
On mande de Dvor (Bosnie), 3 juillet à la
Correspondanre politique de Vienne qne la
bande de Golnb s'est emparée le 1er juillet de
Keulen-Vakouf, importante et riohe localité,
où elle se serait emparée de 300 fusils et de
2 canons.
Le Tagblatt de Vienne a fait le calcul que
l'armée tarq oe a perdu, d'après les données
offioielles, depuis le commencement de l'in-
surrection dans les provinces des Balkans,
tant en morts que blessés, disparus, malades,
etc., 33,984 hommes, dont 10,360 morts.
Vienne, 8 juillet.
Les journaux font remarquer la grande im-
portance et la grande portée politique de
l'entrevue des souverains d'Autriche et de
Russie, qui a lieu aujourd'hui à Reichstadt.
La Tages Press voit dans cette entrevue la
meilleure preuve que l'empereur Alexandre,
flièle à son programme de paix, veut mettre
rEurope à l'abri des conséquences des com-
plications orientale.
La Nouvelle Presse apprend que la confé-
rence de Reichstadt discuterait sur les moyens
d'arriver à un armistice entre les deux par-
ties belligérantes, et qu'éventuellement on
examinerais l'hypothèse d'une intervention
commane de l'Autriche et de la Russie.
Le Fremdenblatt dit que l'Autriche devra
ohercher à s'entendre avec la Russie, spécia-
lement pour que le Danube ne soit pas fermé
en ce moment par des actes de guerre et
qu'on nouvel Etat slave ne se forme pas par
suite des événements de la guerre sur les
frontières de l'Autriche Hongrie.
L'Extrablatt croit qu'à Reichstadt, l'influen-
ce du comte Andras*y aura à se mesurer
avec celle du prince Gortscbakoff.
La Gaxetu allemande et le Tagblatt ont peu
de confiance dans les résultats de l'entrevue.
Rome, 8 juillet.
Les Italienische Nachrichten annoncent que
la Russie a envoyé à ses représentants à l'é-
tranger une circulaire, déclarant qu'elle ne
donnera aucun appui à la Serbie et qu'elle
restera spectatrice de la lutte.
Bodenbach, 8 juillet.
Le czar et le prince Gortsohakoff sont ar-
rivés ici à 9 h. 112: ils ont été reçus par
l'empereur d'Autriche, le comte Andrassy,
M. de Novikoff et l'attaché militaire russe.
Les deux empereurs se sont embrassés trois
fois cordialement.
Apl ê uoe halte de 10 minutes pendant la-
quelle les deux empereurs se sont présenté
les personnes de leur suite, le train impérial
a continué sa marche vers Bohm-Leipa.
«
Bomh-Leipa, 8 juillet.
Les empereurs d'Autriche et de Russie ont
été reçus à la gare par le prince héritier.
Le czar a embrassé cordialement le prince
héritier.
Leurs Majestés poursuivent leur ronte vers
Reichstadt, où, après dîner, les deux empe-
reurs, le prince Gortschakoff et le comte An-
drassy auront une conférence.
JUVÉNAL, BOSSUET & DUPANLOUP
Mgr Dupanloup a créé son jour-
nal, la Defense, exprès pour tous
donner sur les doigts, à nous autres,
mécréants. Mais tout père frappe à
côté, et l'évêque d'Orléans, qui est,
comme on sait, un père de l'Eglise, s'at-
trape lui-même avec la férule dont il
nous cingle.
About conte l'autre jour la nouvelle
d'une trouvaille intéressante faite par
M. Ménard. Il s'agit de deux manuscrits
de Bossuet, l'un de quatre cents pages,
l'autre de deux cents. L'illustre évêque,
qui était alors précepteur du grand
dauphin, avait écrit pour son élève des
traductions de Juvénal et de Perse,
qu'il avait accompagnées de commentai-
res, les uns philosophiques et littérai-
res, les autres philologiques.
Ce sont des cahiers de professeur:
mais quand le professeur se nomme Bos-
suet, n'est-il pas curieux de voir comme
il traduit, ou plutôt comme il imite ; car
ces traductions ne sont jamais que de
belles infidèles, comme on les appelait
au XVIIe siècle ? N'éprouve-t-on pas
un certain plaisir de lettré à retrouver,
dans les commentaires rapides que les
beautés du .texte lui inspirent, quel-
ques unes des expressions que le grand
orateur transportera un jour, toutes
vivantes, dans un de ses chfs-d'œtivre ?
C'est ce qu'About tâche de mettre en
lumière dans un court article, et il
ajoute quelques citations à l'appui.
C'est à propos de ces citations que
Mgr Dupanloup ricane amèrement ; «Il
faut, dit-il, faisant d'une pierre deux
coups, que le voisinage de M. Sarcey
ait singulièrement obstrué la mémoire
de M. About ; il faut que les contes à
dormir debout qu'il enregistre chaque
jour dans son journal aient fait som-
meiller son érudition, pour que M.
About ait confondu des traductions avec
des commentaires. *
Ces contes à dormir debout sont
donc à deux Uns : ils ont ce double pri-
vilège de tenir très éveillés et M.
Veuillot et M. Dupanloup lui-même, les
saints hommes,qui ne manquent jamais,
ne pouvant les démentir, de me combler
de leurs injures, le lendemain du jour
où ils ont paru ; et d'endormir l'érudi-
tion des voltairiens. Ils ressemblent à
ces remèdes qui sont bons pour les n'le.
nuisiers et mauvais pour les maçons.
La mémoire d'About n'a pas le som-
meil si facile, et n'en déplaise au pé-
dant grincheux qui gouverne la Dé-
fense et l'évêhé d'Orléans, les pas-
sages qu'a cités About sont trop con-
nus, ils ont été trop souvent donnés en
version, pour que nous nous fassions,
nous qui avons été professeurs, un mé-
rite de ne pas les ignorer. Nous au-
rions donc oublié ce que sait un enfant
de troisième !
Ce qu'il y a de curieux dans ces ex-
traits donnés par About, c'est précisé-
ment de voir le style de Bossuet s'ap-
pliquant sur ces vers de Juvénal ; le
grand écrivain s'inspire du satirique
plus qu'il ne le traduit ; il refond, pour
ainsi dire, le morceau dans sa langue
propre, et lui imprime la marque de son
génie particulier.
C'est là un commentaire animé, vi-
vant, qui n'a rien de commun avec les
remarques et notes de quelques vul-
gaires faiseurs d'éditions. Ce commen-
taire, c'est le texte lui-même, enflam-
mé de l'éloquence de BJssuet, qui l'a
pour ainsi dire repris à son compte et
transformé.
Les deux volumes que M. Ménard a
trouvés, par hasard, en bouquinant,
auront cet avantage de prouver mieux
encore ce que l'on savait déjà, que Bos-
suet avait largement puisé dans l'anti-
quité tout entière aussi bien que dns
la bible ; qu'il avait ramassé de toutes
parts cette masse énorme de lieux
communs de la morale antique et qu'il
les avait à pleines mains rejetés dans
le magnifique courant de son style.
Au reste, le public sera bientôt admis
à porter son jugement sur cette oeuvre.
Car les Didot (dont la mémoire appa-
remment n'est pas obstruée par mes
contes à dormir debout) ont consenti à
se charger de l'impression. Quelques
photogravures, reproduisant des spéci-
mens du manuscrit original,seront join-
tes à cette édition, pour l'édification des
curieux et des bibliophiles..
Nous comptons qu'alors Mgr Du-
panloup daignera lire ces traduc-
tions et ces commentaires, qu'il les
mettra même aux mains des élèves de
ses séminaires ; et peut être alors vou-
dra-t-il bien reconnaître qu'il nous a
gratuitement et sans raison injuriés
dans son journal.
Francisque Sarcey.
- ♦ ———————————
Nous lisons dans le Moniteur uninersel:
D'après nos renseignements, le langage
tenu hier à la tribune par M. le ministre
de l'intérieur aurait été regardé comme
très-correct et très-constitutionnel dans le
monde officiel; et tous les membres du
cabinet, sans exception, se montreraient
disposés à en revendiquer la solidarité.
On nous affirme d'ailleurs que cette opi-
nion est aussi partagée à la présidence de
la République.
S'il en ainsi, et tout nous porte à le
croire, les bonapartistes auraient encore
une fois manqué leur but, car, au lieu de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Auteurs similaires Chadeuil Gustave Chadeuil Gustave /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chadeuil Gustave" or dc.contributor adj "Chadeuil Gustave")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k75572337/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k75572337/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k75572337/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k75572337/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k75572337
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k75572337
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k75572337/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest