Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-07-06
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 juillet 1876 06 juillet 1876
Description : 1876/07/06 (A6,N1670). 1876/07/06 (A6,N1670).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la RédactloM
de 2 heures à minuit
SSp rue de Ii&fayeit©« lifi
ies lettres non affranchies seront refusées
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois.,. 13 fr.
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Un an 50
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Trois mois..16 flr,
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Aanomees, chez MM. LAGRANGE, CERF et a
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Mresser lettres et mandats a 1t Admînistra.
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Trois mois 16 fr.
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ABDODNII, chez MM. LAGRANGE, CERF et tP
6, plaM de la BOUM, a
BULLETIN
Paris, le 5 juillet 1876.
La Chambre des députés, après avoir
épuisé son ordre du jour, a validé l'élec-
tion de M. de la Rochejacquelein.
Nous recevons du théâtre de la guerre
des nouvelles contradictoires. II est un fait
sur lequel tout le monde est d'accord, c'est
que plusieurs combats ont eu lieu. Mais de
quel côté a penché la victoire, voilà ce que
nous nous garderons bien de dire avant
d'avoir reçu déplus amples renseignements.
Nous sommes, en effet, en présence de dé-
pêches de Viddin qui annoncent la défaite
des Serbes et de dépêches provenant de
Belgrade qui proclament que les Serbes
ont battu les Turcs.
Si nous en croyons les Turcs, Osman-Pa
cha aurait pénétré dans la Serbie et se se-
rait avancé jusqu'à Saidstchar. Les Serbes
auraient perdu 2,000 hommes. Ces rensei-
gnements sont précis et nous n'aurions au-
cun motif de les mettre en doute si, d'autre
part, une dépêche officielle de Belgrade
n'annonçait qu'après un combat de trois
heures le général Tchernaïeff a pris d'as-
saut le camp retranché de Babina-Glawa,
défendu par plusieurs bataillons turcs.
Il résulte de ces dépêches que des com-
bats ont eu lieu hier matin, rien de plus.
D'ici à peu de jours, nous saurons à quoi
nous en tenir, car ce n'est pas seulement
sur un point spécial que s'engagera la
lutte. On annonce, en effet,' que Ranko
Olimpitz est engagé près de Bellina.
D'autre part, une dépêche de source
slave annonce que l'avant garde turque a
attaqué les Monténégrins à Podgoritza et
a été défaite. En somme, nous le répétons,
il est impossible de dire aujourd'hui de
quel côté a été la victoire.
En revanche, nous voyons clairement
l'antagonisme de la Russie et de l'Angle-
terre se dessiner chaque jour davantage.
Dans la séance de la Chambre des lords du
8 juillet, le comte de Camperdown ayant
demandé des explications à lord Derby
sur ce fait qu'un officier russe occupant le
grade de général exercerait un com-
mandement dans l'armée serbe, lord Derby
a répondu que le fait était vrai et qu'il ne
pouvait contester qu'il existait une forte
sympathie dans la population russe en fa-
veur de la cause des insurgés. Le chef du
Foreign-Office a tenté d'atténuer cette dé-
claration en ajoutant que le gouvernement
russe n'y était pour rien ; mais nous som-
mes trop' habitués au langage de la diplo-
matie pour ne pas savoir à quoi nous en
tenir.
La Russie d'ailleurs ne dissimule passes
sympathies. Nous avons déjà parlé de l'en-
voi d'armes en Serbie. Aujourd'hui le
prince Milan ayant interdit toutes publica-
tions de renseignements relatifs au mou-
vement des troupes, la même défense au-
rait été signifiée à la presse russe.
En outre, M. Jonin, consul de Russie,
est parti le 4 juillet pour le Monténégro,
accompagné de deux secrétaires.
L'opinion publique, en Angleterre, -se
montre cependant assez favorable à la
paix. Le Times insiste pour que le gouver-
nement n'intervienne pas dans la lutte. Le
Standard est du même avis. Les journaux
de la Grande-Bretagne publient même une
lettre de lord Runell à lord Granville, rela-
tive au traité du 6 juillet 1827, entre l'An-'
gleterre, la Russie et la France, pour assu-
rer l'indépendance de la Grèce. Lord Rus-
sell conseille un traité analogue pour assu-
rer l'indépendance de la Serbie.
Il est peu probable que cette solution
soit adoptée. Cependant la Turquie aurait
tout intérêt à voir finir la guerre. La Ga-
zette de Cologne assure qu'une insurrec-
tion a éclaté entre Nich et Sofia sur les
derrières de l'armée turque. Nos rensei-
gnements personnels n'ont pas encore
confirmé cette nouvelle. Si elle est vraie,
elle serait de nature à rendre la situation
intenable pour la Porte.
Du reste, on assure que la Serbie serait
sur le, point d'obtenir des puissances la
neutralisation du Danube. Elle a déclaréque
si ce point ne lai était pas accordé, elle
serait forcée de jeter des torpilles dans le
fleuve, et de le rendre impraticable au
commerce. Cette neutralhation du Danube
dérangerait absolument les plans de la Tar-
quie, qui comptait remonter le Danube
pour aller bombarder Belgrade. La situa-
tion, pour elle, n'est donc pas commode,
et les nations qui lui sont le plus sympa-
thiques reconnaissent qu'elle engage la
lutte dans les circonstances les plus défa-
vorables.
*
L'agence Havas nous communique à la der-
nière heure la note suivante :
No'" croyons savoir que le conseil des
minierds qui a été tenu aujourd'hui à
Vertf des s'est spécialement entretenu des
nouv' ues relatives à l'Orient. :
Il insulte de toutes les informations re-
çues qùe hi politique d'abstention et de
non-)/M.0rvention a les plus grandes chan-
ges d'être adoptée et pratiquée par l'en-
aemble des puissances européennes vis-à-
vis des complications orientales. En tout
cas, eatte politique est celle du gouverne-
ment français; il y restera uniquement et
invariablement attaché.
BOURSE DE PARIS
Cittiw SÔ 3 juillet, le 4 juillet. Ignuivioe BaHMe
ar ©/Or
Comptant fJ1!6.,. 67 25 .1..,. f. 10 •/•
Fin cour. 67 17 1/2 67 25. 07 1 • ••/•
4 1/SOO
omptant 98 97 60 T\ - O./,
s ;o/tf
Comptant 104 70 .f. 10450 .1.f. 20 1.
Fin cour. 104 52 1/2 -- 104 47 1/2 06 ./•
PETITS BOURSB DU SOIR
Emprunt S 0/0.. 104 fr. 52 1/2, 48 3/4,
63 3/4,62 1/2.
5 010 ture 10 fr. 50, 45.
Egypte 197 fr. 37, 198 75.
; ♦ —————————
Non, la tribune française n'est pas
déshonorée pour si peu. Elle en a,
d'ailleurs, entendu bien d'autres, et
cela, au plus beau temps de l'élo-
quence parlementaire. Relisez les séan-
ces de la Restauration, celles même de
la monarchie de Juillet, et vous verrez
que les passions, les haines de partis
ne se traduisaient pas toujours dans
un style très-parlementaire. Il en a
toujours été, il en sera toujours ainsi
des Assemblées délibérantes, à certains
moments, et c'est en vérité se faire la
partie trop belle que de venir, après
coup, débiter de galants aphorismes
sur la nécessité de châtier son langage
et de ne point transformer la tribune
aux harangues en carreau de la halle !
Toutes les fois que les passions se
donnent un peu trop libre carrière
dans le Parlement, il se trouve des
écrivains pour déclarer que la France
se perd de réputation aux yeux de l'é-
tranger et que c'en est fait de nos
vieilles traditions de courtoisie ! Admi-
rable thème à développer en une co-
lonne de prose, à la grande satisfac-
tion des badauds,pour qui M. Prudhom-
me est resté Dieu et M. Petdeloup son
prophète. Mais, au fond, rien n'est moins
juste que ces déclamations ; car la
France n'a de comparaison à craindre
avec aucun des peuples chez qui existe
la liberté de la tribune. On nous cite
souvent l'Angleterre comme un modèle
de cant parlementaire. C'est pourtant
chez nos voisins que les luttes ora-
toires sont le plus ardentes et dégé
nèrent le plus souvent en tempêtes. Et
qui songe à prétendre, après une de ces
séances orageuses, si fréquentes à la
Chambre des communes, que le Parle-
ment anglais s'est déshonoré ?
Nos plus grands orateurs, Berryer
en tête, et l'impassible M. Guizot lui-
même, n'ont pas toujours su retenir sur
leurs lèvres un mot malheureux ; pour-
quoi exigerait-on davantage de M.
Gambetta ? Pourquoi, surtout, tenir si
peu de compte des provocations inces-
santes dont il est l'objet dès qu'il pa-
raît à la tribune ? Certes, il était impos-
sible de mettre plus de réserve, plus de
calme et de retenue dans le développe-
ment de cette interpellation au minis-
tre de la guerre. Et pourtant M. Gam-
betta a été interrompu neuf fois en
moins d'un quart d'heure, avant de
perdre patience. Notez, e-a outre, que
les bonapartistes n'étaient pour rien
dans l'affaire, ce qui ne les a pas em-
pêchés de se signaler au premier rang
des interrupteurs. La République non
plus n'était pas en jeu ; il s'agissait
d'une question intéressant la morale et
la conscience publique ; il semblait
donc qu'il n'y eût pas matière à surexci-
ter l'esprit de parti. Mais on voulait
un scandale ; on l'a eu.
Assurément il serait préférable que
les orateurs, à quelque opinion qu'ils
appartiennent, demeurassent toujours
maîtres d'eux-mêmes ; mais nous vou-
drions un peu plus d'équité ou de clair-
voyance chez ceux de nos confrères qui
montrent tant de sévérité pour les ora-
teurs républicains coupables d'un écart
de langage. Ils devraient commencer
par flétrir, comme il convient, la con-
duite de ces députés dont la mission
consiste à jouer, dans la Chambre, le
rôle que jouèrent, dans la rue, les
blouses blanches de l'empire. Pour
quiconque a suivi avec un peu d'atten-
tion les séances de la Chambre, il est
évident qu'un certain nombre de bona-
partistes tiennent l'emploi d'agents pro-
vocateurs. Ils ont perdu leur journée, et
sans doute ils se font mal noter au comité
de comptabilité quand ils ont laissé une
séance s'achever sans tumulte. Con-
sultez la collection de Officiel et fai-
tes le relevé des interruptions notées
par la sténographie; vous arriverez
sans peine à vous convaincre que, de la
part des bonapartistes, c'est un parti
pris d'interrompre toujours, de provo-
quer sans cesse. Et le lendemain d'une
ue ces séances tempétueuses, lisez les
journaux de la faction ; vous aurez le
secret de l'attitude des Cassagnac, des
Mitchell, des Tristan Lambert à la
Chambre des députés.
« Enfin, nous avons fait faillite ! »
s'écriait un spéculateur sans vergogne.
Enfin ! M. Gambetta a parlé de la
« pourriture impériale, » s'écriait hier
M. de Cassagnac dans le Pays, et cela
nous a permis de traiter la République
de FUMIER !
Puis, vient le commentaire :
c Quel gouvernement a jamais été réduit à
» cet état d'impuissance qu'une pareille épi-
» thète pût lui être impunément appliquée ?
» Fîimier et République, ces deux choses
> acoolées ensemble se trouvent dans le
) Journal officiel, sans que personne ait le
» droit de trouver qu'il y a un excès de lan-
» gage. »
On le voit, c'est tout bénéfice pour le
parti bonapartiste. A force de provo-
cations, il sa fait dire un gros mot ;
qu'importe ? A pourriture impériale il
répond : fumier républicain, et il se
frotte les mains. C'est une bonne jour-
née pour lui; et il félicite M. Robert
Mitchell « d'avoir déchaîné la tempête. »
C'est à lui, en effet, que revient tout
l'honneur, et ses amis ne peuvent se
tenir de le déclarer bien haut.
Comprendrez-vous enfin, députés et
journalistes de la droite, comprendrez-
vous ce que vous faites quand vous re-
fusez de vous joindre aux républicains
pour flageller, comme ils le méritent,
ces agitateurs incorrigibles? Vous ne
voyez donc pas ce qu'ils veulent, où
tendent leurs efforts ? S'ils se conten-
taient d'invectiver les républicains et
d'outrager la République, passe encore.
Nous sommes vos adversaires, et vous
pouvez vous tromper au point de croire
que tout ce qui se dit ou se fait contre
nous tourne à votre avantage.
Mais ouvrez donc les yeux, essayez
donc de rappeler vos souvenirs, et peut-
être apercevrez-vous enfin le but pour-
suivi par cas éternels ennemis de notre
honneur et de notre liberté. Ce qu'ils
veulent déshonorer, ce n'est pas seule-
ment la République, c'est le régime
parlementaire, c'est le gouvernement
honnête et loyal des Assemblées, c'est
le droit, c'est la justice, c'est la liberté.
Pendant quinze ans, messieurs les libé
raux. vous avez combattu avec nous le
gouvernement à la muette issu du coup
d'Etat de Décembre; pendant quinze
ans, vous avez demandé avec les répu-
blicains qu'on vous rendît la tribune
pour y venir discuter librement les
affaires du pays. La tribune, ils
l'avaient jetée bas en même temps que
la République, en même temps que
la loi. Ils en auraient eu trop peur. Ne
fallait-il pas tenir la France au secret ?
Eh bien, écoutez-les aujourd'hui; ils se
chargent eux-mêmes de vous appren-
dre que si leurs Robert Mitchell dé-
chaînent des tempêtes dans nos As-
semblées, c'est pour si bien discréditer
la tribune française qu'ils puissent un
jour y porter - la main sans danger.
- Et vous, libéraux de l'école de Nan-
cy, parlementaires de l'école Guizot,
est-ce là ce que vous voulez ? Nous
croyons encore assez à votre libéra-
lisme et trop à votre honneur pour
émettre un pareil soupçon. Mais puis-
que vous n'êtes plus suffisamment maî-
tres de vos passions politiques pour
voir le péril où il est, souffrez donc
que les républicains vous le mon-
trent et défendent à l'occasion, fût-
ce même avec trop d'énergie, cette
liberté de la tribune qui vous était si
chère, et dont la République vous per-
met d'user si largement !
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
i Versailles, 4 juillet 1876.
La Chambre juge que les scènes tumul-
tueuses d'hier peuvent se passer de lende-
main; du moins il est loisible de le croire
tout d'abord, car le procès-verbal ne sou-
lève pas d'incidents. Mais la nature hu-
maine cet faible et par conséquent violente.
Il s'est à peine écoulé dix minutes en
dépôts de projets de loi et de rapports que,
tout-à coup, un cri aigu : « Lisez ! lisez ! »
est poussé par un membre de la droite. A
la tribune, nous voyons M. Marcou qui,
un petit papier à la main, parle à M. le
président.
— Quel est celui qui entend pren-
dre la direction des débats ? interroge hau-
tainement M. Grévy, résllu cette fois à ne
pas laisser empiéter ni surtout piétiner
sur l'autorité présidentielle.
Il parait que les bonapartistes connais-
sent le petit papier de M. Marcou. C'est,
en effet, un vieux désir longtemps caressé,
toujours contenu par les remontrances de
ses amis, que le député de l'Aude traduit
enfin, sous les excitations de la séance
d'hier, en proposition de loi : « Demande de
poursuites contre les auteurs et complices
du coup d'Etat. » C'est un bian vieux lièvre
à lever !
L'urgence, demandée par les bonapar-
tistes, est repousséa par les républicains.
Et les bonapartistes de rire!
— C'est pour vous laisser le temps de
préparer votre défend ! leur crie une voix
gouailleuse de la gauche.
A peine cette affaire est-elle terminée
que M. le prétident donne lecture d'une
autre proposition de loi qu'en bonapartiste
quelconque vient de déposer entre sas
mains : « La Chambre des députés décide
la mise en accusation des auteurs et com-
plices du 4 Septembre. » C'e*t au tour des
républicains de rire.
Et, au moment où les rires résonnent en-
core, M. Robert Mitchell donne lecture
d'une troisième proposition, tout à fait
gaie, celle-là : « Seront compris parmi les
complices du 2 Décembre les huit mil-
lions d'électeurs qui, etc., les candidats et
fonctionnaires qui ont prêté serment à
l'empire. > M. Robert Mitchell fait de la
politique amusante ; il y a entre lui et un
homme politique la différence qui existe
entre un physicien et un prestidigitateur.
Le sentiment général est la bonne hu-
meur ; néanmoins, il en est qui se fâchent,
M. le comte de Choiseul est de ceux-là.
Il dégringole de sa place et réclame l'ur-
gence pour avoir le droit de demander la
question préalable, « parce que certains
de ses collègues ont maintes fois déclaré, et
hier encore, qu'ils ne reculeraient devant
aucune tentative pour déconsidérer la
Chambre, » et que la proposition de M.
Robert Mitchell lui a tout l'air d'une tenta-
tive de ce genre. Voilà les bonapartistes
furieix ; une interruption violente, un mot
malsonnant, peuvent nous ramener, comme
par une saute de vent, l'orage d'hier.
A quoi tiennent pourtant les tempêtes
du cœur humain ! Un tout petit bonapar-
tiste, le plue jeune député de la Chambre,
un des plus remarquables produits de cette
nouvelle variété de conservateurs qui ne
demandent que plaies et bosses, opère,
dans l'espérance de déchaîner les éléments,
une manœuvre hardie. Il sauve la Cham-
bre et coule son parti !
M. Sarlande dépose une demande de
scrutin sur la question préalable. Son but
est d'étaler aux yeux du pays un effectif
important et de grossir le chiffre des bona-
partistes du nombre de leurs alliés. Qu'ar-
rive-t-il ? C'est que les légitimistes, hon-
teux de se compromettre à ce point, s'abs-
tiennent ; c'est que même quelques bona-
partistes modérés, gens sérieux, refusent
absolument de prêter leur bulletin pour
un pareil enfantillage. M. Sarlande a beau
courir tous les bancs, il ne fait qu'une mai-
gre récoite. Rarement manœuvre parle-
mentaire tourna si bien contre ses auteurs ;
ils restent seuls, tout seuls, et M. Ca-
zeaux, un esprit subtil, sent si vivement le
coup dont une main inexpérimentée vient
de frapper son propre parti, qu'il laisse
éclater sa colère.
Pour. 362.
Contre 73.
C'est une défaite piteuse pour le bona-
partisme militant. A droite, MM. Janvier
de la Motte fils et de Guilloutet reprochent
amèrement à M. le duc de Bisaccia sa dé-
fection et celle de ses amis. A gauche et au
centre, on rit. Un rien pouvait amener un
orage de gros mots; la Chambre s'en tire
avec une averse de riras. Nous nous félici-
tons d'autant plus de ce résultat que ce
sont les bonapartistes qui sont percés jus-
qu'aux os.
Ce système de douches a du bon. Les
différents proj ets inscrits à l'ordre du jour
ont été votés à l'amiable et l'élection de
M. le duc de La Rochejacquelein est va-
lidée sans contestation.
PAUL LAFARGUB.
Echos de la Chambre
La loi municipale.
Les présidents actuels et les anoieas prési-
dents aes trois groupes da gauche ont rendu
compte hier à leurs bureaux de la démarche
qu'ils avaient faite auprès de M. le garde des
sceaux et dont nous avons déjà rendu
compte;
11 a été décidé que les trois groupes de la
majorité seraient convoqués pour aujourd'hui.
*
* #
La Chambre a nommé aujourd'hui dans ses
bureaux les membres de quatre commis-
sions, qui sont composées de la manière sui-
vante :
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de M. Jolibois, relative au dépôt du rap-
port sur la loi municipale :
MM. Louis Legrand, Georges Périn, Dubois,
Margne, Guyot-Montpayronx, Jules Ferry,
Clémenceau, Méline, Corentin Guyho, Boys-
set, Viette.
*
Commission pour l'examen de la proposi
tion de MM. Jules Ferry, Lacascade et plu-
sieurs de leurs collègues, ayant pour but de
rétablir la représentation de la Guyane et du
Sénégal à la Chambre des députés.
MM. Germain Casse, Leblond, Lacascade,
Carrey, Godin, Hugot, Drnnel, Lasserre, Du-
rieu, Poujade, de Mahy.
M * M vv
Commission pour l'examen du projet de
loi ayant pour objet l'ouverture, à Paris,
d'une exposition internationale universelle
en 1878.
MM. Duportal, Cochery, Jenty, Nartaud,
Girerd, Francisque Raymond, Pas cal Duprat,
Cantagrel, Danelie Bernardin, Tassin, Jour-
nault.
X
ti a
Commission pour l'examen de la proposi
tion de MM. Maigne, Viette et plusieurs de
leurs collègues, tendant à abroger l'arti-
ole 6 de la loi du 27 juillet 1849 sur le col-
portage.
MM. Alfred Talion, Edouard Millaud, Barni,
Spuller, Constant, Maigne, Roudier, Pierre
Legrand, Bardoux, général de Chancel, AI-
beit Grévy.
——
Chambre des lords.
Séance du 3 juillet.
Le comte de Camperdown
demande à adresser au secrétaire d'Etat pour
les affaires étrangères une interpellation.
Il a été annoncé dans les journaux, dit-il,
qu'nn officier russe occupant le grade de gé-
néral dans l'armée russe exerce maintenant
un commandement dans l'armée serbe. Il a
été également dit, et cela à plusieurs repri-
ses, que lesoffioiers russes traversent la
frontière pour se rendre en Serbie, probable-
ment dans le but de prendre du service. Je
désire demander au noble lord si ces affirma-
tions sont exactes. et. dans le cas d'une ré-
ponse affirmative, s'il est disposé à nous don-
ner quelques informations sur le nombre de
ces officiers ou sur tout autre point ayant
trait au sujet.
Le comte Derby. — Quant à la
première partie de la question posée par le
noble lord, je crois savoir, en effet, que l'offi-
cier auquel il a fait allusion occupe à présent
un commandement élevé dans l'armée serbe.
Il n'y a pas de doute que le général Tchér-
naïeff ait été employé et qu'il ait obtenu son
grade actuel dans le service russe. Plus tari,
si je ne me trompa, il quitta la service et de-
vint rédacteur d'un journal slave, le Mir. Il
résigna ensuite sa position dans l'armée russe,
et, si je suis bien informé, il accepta le com-
mandement qu'il exerce à présent dans l'ar-
mée serbe.
Relativement à l'autre partie de l'interpel-
lation du noble lord, je crains bien de n'être
pas en position d'y répondre. Tout le monde
sait qu'il existe une forte sympathie dans la
population russe en faveur de la cause des
insurgés, et il est possible que divers person-
nages ayant obtenu un grade et exercé un
emploi dans l'armée russe se trouvent pré-
sentement au service de la Serbie. Mais, sur
ce dernier point, il m'est impossible de par-
ler avec certitude. Je n'ai aucune raison de
supposer qu'ils le fassent du consentement
et encore moins avec l'autorisation du gou-
vernement.
L'incident n'a pas d'autre suite.
Chambre des eommiiiies.
Séance du 3 juillet.
M. Disraëlt, répondant à M. Har-
tington, confirme la déclaration de guerre par
la Serbie et le Montenegro à la Tarquie.
Les négociations entamées entre la Porte
et les insurgés sont maintenant terminées.
M. Disraeli communique la corres-
pondance échangée, excepté les documents
confidentiels.
La discussion aura lieu aussitôt que la
correspondance aura été soumise au Parle-
ment.
M. Jenlcins dit qu'il faut éclairer le
pays sur la politique du gouvernement.
M. Disraëli prie d'attendre jusqu'à
la production des documents.
M. Brigtit demande avec instance que
le gouvernement fasse connaître sa politique;
il ne veut pas d'une guerre pour le maintien
de la Turquie; il déclare que le pays veut la
neutralité.
Plusieurs orateurs sont entendus.
L'incident n'a pas de suite.
—————— «0.
Nouvelles de Serbie et de Turquie
Un engagement assez sérieux a eu lieu à la
frontière sud-est de la Serbie. Les deux ver-
sions suivantes sur cet engagement nous par-
viennent simultanément par le télégraphe.
- Widdin, 3 juillet, soir.
Les Serbes ayant passé la frontière et atta-
qué les troupes ottomanes, un combat très-
vif s'engagea et d6vint bientôt général.
Osman-Pacha, commandant les forces tur-
ques, a repoussé les Serbes, a pénétré, hier
soir, dans la Serbie et s'est avancé aujour-
d'hui victorieusement vers Saidstchar, enle-
vant toutes les positions serbes environnantes.
Les Serbes se sont enfuis. Ils auraient perdu
2,000 hommes. Les pertes des Turci sont re
lativement minimes.
Belgrade, 3 juillet, soir, 9 h.
Hier, les hostilitési ont commencé du côté
de la frontière du sud-est. Il y a eu plusieurs
engagements heureux. Les troupes serbes ont
emporté d'assaut, après trois heures de com
bat, le camp fortifié de Babina-Glava, dé-
fonda par pinsieurs batteries. Les troupes
turques ont abandonné armes et bagages.
La Drina a été franchie aujourd'hui. Un
combat est engagé devant Bellina.
Vienne, 3 juillet, 9 h. 40, soir.
La Wienerzeitung publie un télégramme da-
té de Widdin (Bulgarie), 3 juillet. annonçant
que les troupes turques, après s'être empa-
rées de retranchements situés près de Zaicar,
auraient mis en fuite les Serbes. Les pertes
de ces derniers seraient de 2,000 hommes.
Raguse, 3 juillet, 9 h. soir.
-Aujourd'hui, deux bataillons avec deux ca-
nons ont été envoyés de Trébigae pour ren-
forcer la forteresse de Klobnk.
Korjenitch (?) a refusé de se rendre sur la
sommation qui lui en a été faite par Vuko-
titch, commandaat l'armée monténégrine.
Aujourd'hui, l'armée serbe a passe la fron-
tière : les hostilités sont ouvertes.
Contantinople, 3 juillet, soir.
L'agent diplomatique serbe, M. Magazino-
vitch. quittera Constantinople jeudi.
Les Monténégrins quittent eu foule Cons-
tantinople pour se rendre dans leur pays.
Pesth, 3 juillet.
Le joureal du gouvernement hongrois El-
lenor prétend qu'on attend en Serbie des mil-
liers de volontaires russes. De fortes batte-
ries sont construites à Otschaleoff, pour fer-
mer la baie & l'embouchure du Dnieper.
Vienne, 4 juillet.
Une dépêche officielle de Belgrade, 3 juillet
soir dit :
Plusieurs combats sérieux ont eu lieu sur
la frontière du sud est.
Après un combat de trois heures, le géné-
ral Tchernaïeff a pris d'assaut le camp re-
tranché de Babina Glava, qui était défendu
par plusieurs bataillons turcs.
Les troupes turques ont été mises en faite
en perdant des chevaux et des bagages.
Ranko Olimpitz est engagé aujourd'hui près
de Bellina.
Raguse, 4 juillet.
Hier l'avant garde turque a attaqué les
Monténégrins à Podgoritza. Après un court
et sanglant combat les Tares ont été repous-
sés et les Monténégrins ont eonservé leurs
positions.
Le consul de Russie, M. Jonin, est parti au-
jourd'hui pour le Monténégro, accompagné
de deux secrétaires.
On télégraphie le 3 de Pesth à la Gazette
de Cologne, qu'une insurrection a élaté entre
Nisch et Sofia, sur les derrières de l'armée
turque.
Ti,nes. - Cattaro, 2 juillet.
Oa annonça de Cettinje qu'un corps d'ex-
pèdition turc qui marchait contre Rutsohi a
été attaqué à Medun (?)par les Monténégrins,
et a été repoussé jusqu'à Podgoritza.
Odellsa, 3 juillet.
Les troupes ottomanes sur la frontière sont
fortes de plus da 80,000 hommes. Les Serbes
ont 30,000 hommes de troupes régulières et
10,000 de milice.
Le Daily-News. - Vienne, 3 juillets
Avant d'aller rejoindre les deux empereurs
à Reichstadt. le prince Gortschakoffaura une
entrevue à Kissingen avec le prince da Bis
marck.
17 canonnières turques sont mises en état
à Widdin.
L'Hour publie la dépêche suivante :
Paris, 3 juillet.
« Dans les cercles officiels on affirme posi-
tivement que l'Angleterre et la Russie sont
arrivées à une entente relativement au conflit
Turco-Serbe. Cette entente sera maintenue,
que la guerre actuelle se termine par la vic-
toire de la Serbie ou parcelle de la Turquie.
> On espère que la paix générale ne sera
pas troublée. »
Les journaux anglais publient une lettre de
lord Ruesel à lord Granville, relative au traité
da 6 juillet 1827 entre l'Angleterre, la Russie
et la France pour assurer l'indépendance de
la Grèce. Lord Russel conseillerait un traité
analogue pour assurer l'indépendance de la
Serbie.
Le texte du mémorandum de Berlin, publié
par le Times, correspond en général aux ver-
sions qui en ont déjà été publiées.
Yanily Fair apprend que des ordres ont été
donnés à Gibraltar pour rappeler tous les of-
ficiers eu congé, et que les préparatifs de
guerre y sont très-actifs.
L'ambassade ottomane adresse à l'Agence
Havas la confirmation officielle suivante de la
dépêche publiée ce matin par cette agenoe-
Constantinople, 4 juillet, 2 h. 10, soir.
Le ministre des affaires étrangères à l'ambatsa-
deur ottoman à Paris.
Le corps d'armée de Widdin a engagé hier
matin contre les Serbes, au village Ibrauz.
près de Zaitchar. un combat qui a duré sept
heures. L'ennemi a battu en retraite après
avoir perdu 2,000 hommes. Les troupes impé-
riales se sont emparées des retranchements
élevés par les Serbes.
Constantinople, 4 juillet.
Sur la présentation de l'ultimatum serbe, la
Porte a adressé à toutes les puissances signa-
taires du traité de Paris une note-circulaire
annonçant qu'en cas d'attaque de la part de
la Serbie la Porte se considérait déliée de
toute restriction. Elle usera de son droit de
défense au-delà des frontières serbes.
L'Angleterre a immédiatement envoyé une
réponse approuvant cette note. L'approbation
de la Russie est arrivée aujourd'hui.
Mostar, 4 juillet, 1 heure 20, soir.
(Source ottomane).
Les troupes ottomanes, ayant franchi la
frontière serbe du côté de Widdin, ont réussi,
après un combat qui dura sept heures, à
prendre possession des fortifications. et se
sont établies à Tnar, dans le district de Sait-
char. Les troupes serbes qui avaient franchi
la frontière à Nie h et à Belliaa ont été re-
poussées. Les Monténégrins ont en le même
sort dans l'attaque qu'ils ont tentée du côté
de Podgoritza.
Vienne, 4 juillet.
Les monitors du Danube Leikia et Varos
ont reçu l'ordre d'aller à Semlin se mettre à
la disposition du consul général autrichien,
M. de Wrede, pour protéger les nationaux
d Autriche Hongrie. Le cordon militaire de la
frontière serait renforcé par la division
concentrée près de Schabatz.
On lit dans le Daily-Telegraph :
Une réunion privée de marchands grecs a
été tenue hier à Londres en vue de nommer
un comité chargé de s'entendre avec les
Grecs habitant les grandes villes de l'Europe
pou% prêter aide et assistance aux insurgés
en Turquie.
Le Daily-Telegraph publie la dépêche sui-
vante :
Berlin, 3 juillet.
L'ambassadeur turc m'assure positivement
que la Porte a 200,000 hommes de ses meil-
leures troupes sur le théâtre de la guerre.
Le Daily News publie les dépêches sui-
vantes :
Berlin, 3 juillet.
La nouvelle de l'ouverture des hostilités a
été accueillie avec beaucoup de calme.
Une agence télégraphique privée annonce
que le métropolitain de Serbie vient de reve-
nir à Belgrade avec deux millions de roubles
recueillis à Saint-Pétersbourg pour la cause
serbe. Le général Fadeïtff aurait iromil
trente mille volontaires russes dès que la
guerre aurait commencé.
La Post, journal du soir, annonce' que lord
Derby aurait offert sa démission à la suite de
différends avec M. Disraeli, mais qu'il aurait
été persuadé de la retirer.
U De communcation télégraphique est éta-
bli entre 1 escadre de Hobart-Pacha dans la
baie de Bésika et la eapitale de l'empire ot-
toman.
Le correspondant viennois du Times nie
qu'au départ de Belgrade, la voiture du prince
Milan ait versé.
Les chevaux ont simplement pris peur et
ont brisé leurs traits.
Nous recevons à minuit les dépêches sui-
vantes :
Constantinople, 4 juillet.
Le prince de Montenegro a répondu par une
déclaration de guerre à la dépêche télégraphi-
que que le grand-vizir lui avait adressée il y
a huit jours.
Le prince a remercié la Porte de son atti-
tude loyale envers le Monténégro, mais en
ajoutant qu'il ne pouvait accepter les pro-
messes de la Porte.
Le gouvernement ottoman, dit-il, est trompé
par les rapports mensongers de ses agents.
Le blocus du Montenegro par les Tares
existe de fait et l'effectif des forces ottoma-
nes a été sans cesse en augmentant en ces
derniers temps près de la frontière du Mon-
ténégro.
C'est à grand peine que le prince Nikita,
suivant le conseil des puissances, a empêché
ses sujets de participer à l'insurrection en
faisant tous ses efforts pour aider à la pacifi.
cation des provinces insurgées.
Aujourd'hui, le peuple monténégrin reCJQ-
nait que la Porte est incapable de terminer
la lutte.
Le prince partage ce sentiment et prêfère
déclarer ouvertement la guerre.
La déclaration de guerre est datée d'avant-
hier.
Vienne, 4 juillet.
Des dépêches de la Bosnie annoncent que
le sultan a ordonné la levée de tous les ma-
hométans de 17 à 70 ans. ,"
Rainee, 4 juillet.
Hier lei Turcs ont attaqué les avaDi-poBtell
monténégrins près de Podgoritza. Après n n
sanglant combat les deux partis ont Oonservé
leurs positions.
Belgrade, 4 juillet.
Officiel. - Dimanche, à 4 h. du matin les
troupes serbes ont franchi la frontière près
de Suppovac, du côté de la rivière Morava.
Un détachement conduit par Milutio Java-
novitz occupait Secenica et Dadulie repous-
sant les Tares, pendant que le corps sous les
ordres de Georgevio occupait les hauteurs de
Topolizza.
Lundi, le général Tobernaïaft" attaquait le
camp retranché des Tares, défendu par plu-
sieurs batteries.
Après un combat de trois heures, les Turcs.
abandonnant leurs vivres et leurs bagages,
étaient forcés de battre en retraite
En même temps le géuéral RaRko Olimpitz
passait la rivière de la Drina et s'avançait.
jusqu'à Béjina, 04 une fnsillade très-Vive
était engageo.
- , ,'", 4
Pris la | VarM 1 M CmOatwi = sipartavaenta < M CMtlMM
JTendi 8 Juillet IIM
E-'l
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la RédactloM
de 2 heures à minuit
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ABDODNII, chez MM. LAGRANGE, CERF et tP
6, plaM de la BOUM, a
BULLETIN
Paris, le 5 juillet 1876.
La Chambre des députés, après avoir
épuisé son ordre du jour, a validé l'élec-
tion de M. de la Rochejacquelein.
Nous recevons du théâtre de la guerre
des nouvelles contradictoires. II est un fait
sur lequel tout le monde est d'accord, c'est
que plusieurs combats ont eu lieu. Mais de
quel côté a penché la victoire, voilà ce que
nous nous garderons bien de dire avant
d'avoir reçu déplus amples renseignements.
Nous sommes, en effet, en présence de dé-
pêches de Viddin qui annoncent la défaite
des Serbes et de dépêches provenant de
Belgrade qui proclament que les Serbes
ont battu les Turcs.
Si nous en croyons les Turcs, Osman-Pa
cha aurait pénétré dans la Serbie et se se-
rait avancé jusqu'à Saidstchar. Les Serbes
auraient perdu 2,000 hommes. Ces rensei-
gnements sont précis et nous n'aurions au-
cun motif de les mettre en doute si, d'autre
part, une dépêche officielle de Belgrade
n'annonçait qu'après un combat de trois
heures le général Tchernaïeff a pris d'as-
saut le camp retranché de Babina-Glawa,
défendu par plusieurs bataillons turcs.
Il résulte de ces dépêches que des com-
bats ont eu lieu hier matin, rien de plus.
D'ici à peu de jours, nous saurons à quoi
nous en tenir, car ce n'est pas seulement
sur un point spécial que s'engagera la
lutte. On annonce, en effet,' que Ranko
Olimpitz est engagé près de Bellina.
D'autre part, une dépêche de source
slave annonce que l'avant garde turque a
attaqué les Monténégrins à Podgoritza et
a été défaite. En somme, nous le répétons,
il est impossible de dire aujourd'hui de
quel côté a été la victoire.
En revanche, nous voyons clairement
l'antagonisme de la Russie et de l'Angle-
terre se dessiner chaque jour davantage.
Dans la séance de la Chambre des lords du
8 juillet, le comte de Camperdown ayant
demandé des explications à lord Derby
sur ce fait qu'un officier russe occupant le
grade de général exercerait un com-
mandement dans l'armée serbe, lord Derby
a répondu que le fait était vrai et qu'il ne
pouvait contester qu'il existait une forte
sympathie dans la population russe en fa-
veur de la cause des insurgés. Le chef du
Foreign-Office a tenté d'atténuer cette dé-
claration en ajoutant que le gouvernement
russe n'y était pour rien ; mais nous som-
mes trop' habitués au langage de la diplo-
matie pour ne pas savoir à quoi nous en
tenir.
La Russie d'ailleurs ne dissimule passes
sympathies. Nous avons déjà parlé de l'en-
voi d'armes en Serbie. Aujourd'hui le
prince Milan ayant interdit toutes publica-
tions de renseignements relatifs au mou-
vement des troupes, la même défense au-
rait été signifiée à la presse russe.
En outre, M. Jonin, consul de Russie,
est parti le 4 juillet pour le Monténégro,
accompagné de deux secrétaires.
L'opinion publique, en Angleterre, -se
montre cependant assez favorable à la
paix. Le Times insiste pour que le gouver-
nement n'intervienne pas dans la lutte. Le
Standard est du même avis. Les journaux
de la Grande-Bretagne publient même une
lettre de lord Runell à lord Granville, rela-
tive au traité du 6 juillet 1827, entre l'An-'
gleterre, la Russie et la France, pour assu-
rer l'indépendance de la Grèce. Lord Rus-
sell conseille un traité analogue pour assu-
rer l'indépendance de la Serbie.
Il est peu probable que cette solution
soit adoptée. Cependant la Turquie aurait
tout intérêt à voir finir la guerre. La Ga-
zette de Cologne assure qu'une insurrec-
tion a éclaté entre Nich et Sofia sur les
derrières de l'armée turque. Nos rensei-
gnements personnels n'ont pas encore
confirmé cette nouvelle. Si elle est vraie,
elle serait de nature à rendre la situation
intenable pour la Porte.
Du reste, on assure que la Serbie serait
sur le, point d'obtenir des puissances la
neutralisation du Danube. Elle a déclaréque
si ce point ne lai était pas accordé, elle
serait forcée de jeter des torpilles dans le
fleuve, et de le rendre impraticable au
commerce. Cette neutralhation du Danube
dérangerait absolument les plans de la Tar-
quie, qui comptait remonter le Danube
pour aller bombarder Belgrade. La situa-
tion, pour elle, n'est donc pas commode,
et les nations qui lui sont le plus sympa-
thiques reconnaissent qu'elle engage la
lutte dans les circonstances les plus défa-
vorables.
*
L'agence Havas nous communique à la der-
nière heure la note suivante :
No'" croyons savoir que le conseil des
minierds qui a été tenu aujourd'hui à
Vertf des s'est spécialement entretenu des
nouv' ues relatives à l'Orient. :
Il insulte de toutes les informations re-
çues qùe hi politique d'abstention et de
non-)/M.0rvention a les plus grandes chan-
ges d'être adoptée et pratiquée par l'en-
aemble des puissances européennes vis-à-
vis des complications orientales. En tout
cas, eatte politique est celle du gouverne-
ment français; il y restera uniquement et
invariablement attaché.
BOURSE DE PARIS
Cittiw SÔ 3 juillet, le 4 juillet. Ignuivioe BaHMe
ar ©/Or
Comptant fJ1!6.,. 67 25 .1..,. f. 10 •/•
Fin cour. 67 17 1/2 67 25. 07 1 • ••/•
4 1/SOO
omptant 98 97 60 T\ - O./,
s ;o/tf
Comptant 104 70 .f. 10450 .1.f. 20 1.
Fin cour. 104 52 1/2 -- 104 47 1/2 06 ./•
PETITS BOURSB DU SOIR
Emprunt S 0/0.. 104 fr. 52 1/2, 48 3/4,
63 3/4,62 1/2.
5 010 ture 10 fr. 50, 45.
Egypte 197 fr. 37, 198 75.
; ♦ —————————
Non, la tribune française n'est pas
déshonorée pour si peu. Elle en a,
d'ailleurs, entendu bien d'autres, et
cela, au plus beau temps de l'élo-
quence parlementaire. Relisez les séan-
ces de la Restauration, celles même de
la monarchie de Juillet, et vous verrez
que les passions, les haines de partis
ne se traduisaient pas toujours dans
un style très-parlementaire. Il en a
toujours été, il en sera toujours ainsi
des Assemblées délibérantes, à certains
moments, et c'est en vérité se faire la
partie trop belle que de venir, après
coup, débiter de galants aphorismes
sur la nécessité de châtier son langage
et de ne point transformer la tribune
aux harangues en carreau de la halle !
Toutes les fois que les passions se
donnent un peu trop libre carrière
dans le Parlement, il se trouve des
écrivains pour déclarer que la France
se perd de réputation aux yeux de l'é-
tranger et que c'en est fait de nos
vieilles traditions de courtoisie ! Admi-
rable thème à développer en une co-
lonne de prose, à la grande satisfac-
tion des badauds,pour qui M. Prudhom-
me est resté Dieu et M. Petdeloup son
prophète. Mais, au fond, rien n'est moins
juste que ces déclamations ; car la
France n'a de comparaison à craindre
avec aucun des peuples chez qui existe
la liberté de la tribune. On nous cite
souvent l'Angleterre comme un modèle
de cant parlementaire. C'est pourtant
chez nos voisins que les luttes ora-
toires sont le plus ardentes et dégé
nèrent le plus souvent en tempêtes. Et
qui songe à prétendre, après une de ces
séances orageuses, si fréquentes à la
Chambre des communes, que le Parle-
ment anglais s'est déshonoré ?
Nos plus grands orateurs, Berryer
en tête, et l'impassible M. Guizot lui-
même, n'ont pas toujours su retenir sur
leurs lèvres un mot malheureux ; pour-
quoi exigerait-on davantage de M.
Gambetta ? Pourquoi, surtout, tenir si
peu de compte des provocations inces-
santes dont il est l'objet dès qu'il pa-
raît à la tribune ? Certes, il était impos-
sible de mettre plus de réserve, plus de
calme et de retenue dans le développe-
ment de cette interpellation au minis-
tre de la guerre. Et pourtant M. Gam-
betta a été interrompu neuf fois en
moins d'un quart d'heure, avant de
perdre patience. Notez, e-a outre, que
les bonapartistes n'étaient pour rien
dans l'affaire, ce qui ne les a pas em-
pêchés de se signaler au premier rang
des interrupteurs. La République non
plus n'était pas en jeu ; il s'agissait
d'une question intéressant la morale et
la conscience publique ; il semblait
donc qu'il n'y eût pas matière à surexci-
ter l'esprit de parti. Mais on voulait
un scandale ; on l'a eu.
Assurément il serait préférable que
les orateurs, à quelque opinion qu'ils
appartiennent, demeurassent toujours
maîtres d'eux-mêmes ; mais nous vou-
drions un peu plus d'équité ou de clair-
voyance chez ceux de nos confrères qui
montrent tant de sévérité pour les ora-
teurs républicains coupables d'un écart
de langage. Ils devraient commencer
par flétrir, comme il convient, la con-
duite de ces députés dont la mission
consiste à jouer, dans la Chambre, le
rôle que jouèrent, dans la rue, les
blouses blanches de l'empire. Pour
quiconque a suivi avec un peu d'atten-
tion les séances de la Chambre, il est
évident qu'un certain nombre de bona-
partistes tiennent l'emploi d'agents pro-
vocateurs. Ils ont perdu leur journée, et
sans doute ils se font mal noter au comité
de comptabilité quand ils ont laissé une
séance s'achever sans tumulte. Con-
sultez la collection de Officiel et fai-
tes le relevé des interruptions notées
par la sténographie; vous arriverez
sans peine à vous convaincre que, de la
part des bonapartistes, c'est un parti
pris d'interrompre toujours, de provo-
quer sans cesse. Et le lendemain d'une
ue ces séances tempétueuses, lisez les
journaux de la faction ; vous aurez le
secret de l'attitude des Cassagnac, des
Mitchell, des Tristan Lambert à la
Chambre des députés.
« Enfin, nous avons fait faillite ! »
s'écriait un spéculateur sans vergogne.
Enfin ! M. Gambetta a parlé de la
« pourriture impériale, » s'écriait hier
M. de Cassagnac dans le Pays, et cela
nous a permis de traiter la République
de FUMIER !
Puis, vient le commentaire :
c Quel gouvernement a jamais été réduit à
» cet état d'impuissance qu'une pareille épi-
» thète pût lui être impunément appliquée ?
» Fîimier et République, ces deux choses
> acoolées ensemble se trouvent dans le
) Journal officiel, sans que personne ait le
» droit de trouver qu'il y a un excès de lan-
» gage. »
On le voit, c'est tout bénéfice pour le
parti bonapartiste. A force de provo-
cations, il sa fait dire un gros mot ;
qu'importe ? A pourriture impériale il
répond : fumier républicain, et il se
frotte les mains. C'est une bonne jour-
née pour lui; et il félicite M. Robert
Mitchell « d'avoir déchaîné la tempête. »
C'est à lui, en effet, que revient tout
l'honneur, et ses amis ne peuvent se
tenir de le déclarer bien haut.
Comprendrez-vous enfin, députés et
journalistes de la droite, comprendrez-
vous ce que vous faites quand vous re-
fusez de vous joindre aux républicains
pour flageller, comme ils le méritent,
ces agitateurs incorrigibles? Vous ne
voyez donc pas ce qu'ils veulent, où
tendent leurs efforts ? S'ils se conten-
taient d'invectiver les républicains et
d'outrager la République, passe encore.
Nous sommes vos adversaires, et vous
pouvez vous tromper au point de croire
que tout ce qui se dit ou se fait contre
nous tourne à votre avantage.
Mais ouvrez donc les yeux, essayez
donc de rappeler vos souvenirs, et peut-
être apercevrez-vous enfin le but pour-
suivi par cas éternels ennemis de notre
honneur et de notre liberté. Ce qu'ils
veulent déshonorer, ce n'est pas seule-
ment la République, c'est le régime
parlementaire, c'est le gouvernement
honnête et loyal des Assemblées, c'est
le droit, c'est la justice, c'est la liberté.
Pendant quinze ans, messieurs les libé
raux. vous avez combattu avec nous le
gouvernement à la muette issu du coup
d'Etat de Décembre; pendant quinze
ans, vous avez demandé avec les répu-
blicains qu'on vous rendît la tribune
pour y venir discuter librement les
affaires du pays. La tribune, ils
l'avaient jetée bas en même temps que
la République, en même temps que
la loi. Ils en auraient eu trop peur. Ne
fallait-il pas tenir la France au secret ?
Eh bien, écoutez-les aujourd'hui; ils se
chargent eux-mêmes de vous appren-
dre que si leurs Robert Mitchell dé-
chaînent des tempêtes dans nos As-
semblées, c'est pour si bien discréditer
la tribune française qu'ils puissent un
jour y porter - la main sans danger.
- Et vous, libéraux de l'école de Nan-
cy, parlementaires de l'école Guizot,
est-ce là ce que vous voulez ? Nous
croyons encore assez à votre libéra-
lisme et trop à votre honneur pour
émettre un pareil soupçon. Mais puis-
que vous n'êtes plus suffisamment maî-
tres de vos passions politiques pour
voir le péril où il est, souffrez donc
que les républicains vous le mon-
trent et défendent à l'occasion, fût-
ce même avec trop d'énergie, cette
liberté de la tribune qui vous était si
chère, et dont la République vous per-
met d'user si largement !
E. SCHNERB.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
i Versailles, 4 juillet 1876.
La Chambre juge que les scènes tumul-
tueuses d'hier peuvent se passer de lende-
main; du moins il est loisible de le croire
tout d'abord, car le procès-verbal ne sou-
lève pas d'incidents. Mais la nature hu-
maine cet faible et par conséquent violente.
Il s'est à peine écoulé dix minutes en
dépôts de projets de loi et de rapports que,
tout-à coup, un cri aigu : « Lisez ! lisez ! »
est poussé par un membre de la droite. A
la tribune, nous voyons M. Marcou qui,
un petit papier à la main, parle à M. le
président.
— Quel est celui qui entend pren-
dre la direction des débats ? interroge hau-
tainement M. Grévy, résllu cette fois à ne
pas laisser empiéter ni surtout piétiner
sur l'autorité présidentielle.
Il parait que les bonapartistes connais-
sent le petit papier de M. Marcou. C'est,
en effet, un vieux désir longtemps caressé,
toujours contenu par les remontrances de
ses amis, que le député de l'Aude traduit
enfin, sous les excitations de la séance
d'hier, en proposition de loi : « Demande de
poursuites contre les auteurs et complices
du coup d'Etat. » C'est un bian vieux lièvre
à lever !
L'urgence, demandée par les bonapar-
tistes, est repousséa par les républicains.
Et les bonapartistes de rire!
— C'est pour vous laisser le temps de
préparer votre défend ! leur crie une voix
gouailleuse de la gauche.
A peine cette affaire est-elle terminée
que M. le prétident donne lecture d'une
autre proposition de loi qu'en bonapartiste
quelconque vient de déposer entre sas
mains : « La Chambre des députés décide
la mise en accusation des auteurs et com-
plices du 4 Septembre. » C'e*t au tour des
républicains de rire.
Et, au moment où les rires résonnent en-
core, M. Robert Mitchell donne lecture
d'une troisième proposition, tout à fait
gaie, celle-là : « Seront compris parmi les
complices du 2 Décembre les huit mil-
lions d'électeurs qui, etc., les candidats et
fonctionnaires qui ont prêté serment à
l'empire. > M. Robert Mitchell fait de la
politique amusante ; il y a entre lui et un
homme politique la différence qui existe
entre un physicien et un prestidigitateur.
Le sentiment général est la bonne hu-
meur ; néanmoins, il en est qui se fâchent,
M. le comte de Choiseul est de ceux-là.
Il dégringole de sa place et réclame l'ur-
gence pour avoir le droit de demander la
question préalable, « parce que certains
de ses collègues ont maintes fois déclaré, et
hier encore, qu'ils ne reculeraient devant
aucune tentative pour déconsidérer la
Chambre, » et que la proposition de M.
Robert Mitchell lui a tout l'air d'une tenta-
tive de ce genre. Voilà les bonapartistes
furieix ; une interruption violente, un mot
malsonnant, peuvent nous ramener, comme
par une saute de vent, l'orage d'hier.
A quoi tiennent pourtant les tempêtes
du cœur humain ! Un tout petit bonapar-
tiste, le plue jeune député de la Chambre,
un des plus remarquables produits de cette
nouvelle variété de conservateurs qui ne
demandent que plaies et bosses, opère,
dans l'espérance de déchaîner les éléments,
une manœuvre hardie. Il sauve la Cham-
bre et coule son parti !
M. Sarlande dépose une demande de
scrutin sur la question préalable. Son but
est d'étaler aux yeux du pays un effectif
important et de grossir le chiffre des bona-
partistes du nombre de leurs alliés. Qu'ar-
rive-t-il ? C'est que les légitimistes, hon-
teux de se compromettre à ce point, s'abs-
tiennent ; c'est que même quelques bona-
partistes modérés, gens sérieux, refusent
absolument de prêter leur bulletin pour
un pareil enfantillage. M. Sarlande a beau
courir tous les bancs, il ne fait qu'une mai-
gre récoite. Rarement manœuvre parle-
mentaire tourna si bien contre ses auteurs ;
ils restent seuls, tout seuls, et M. Ca-
zeaux, un esprit subtil, sent si vivement le
coup dont une main inexpérimentée vient
de frapper son propre parti, qu'il laisse
éclater sa colère.
Pour. 362.
Contre 73.
C'est une défaite piteuse pour le bona-
partisme militant. A droite, MM. Janvier
de la Motte fils et de Guilloutet reprochent
amèrement à M. le duc de Bisaccia sa dé-
fection et celle de ses amis. A gauche et au
centre, on rit. Un rien pouvait amener un
orage de gros mots; la Chambre s'en tire
avec une averse de riras. Nous nous félici-
tons d'autant plus de ce résultat que ce
sont les bonapartistes qui sont percés jus-
qu'aux os.
Ce système de douches a du bon. Les
différents proj ets inscrits à l'ordre du jour
ont été votés à l'amiable et l'élection de
M. le duc de La Rochejacquelein est va-
lidée sans contestation.
PAUL LAFARGUB.
Echos de la Chambre
La loi municipale.
Les présidents actuels et les anoieas prési-
dents aes trois groupes da gauche ont rendu
compte hier à leurs bureaux de la démarche
qu'ils avaient faite auprès de M. le garde des
sceaux et dont nous avons déjà rendu
compte;
11 a été décidé que les trois groupes de la
majorité seraient convoqués pour aujourd'hui.
*
* #
La Chambre a nommé aujourd'hui dans ses
bureaux les membres de quatre commis-
sions, qui sont composées de la manière sui-
vante :
Commission pour l'examen de la proposi-
tion de M. Jolibois, relative au dépôt du rap-
port sur la loi municipale :
MM. Louis Legrand, Georges Périn, Dubois,
Margne, Guyot-Montpayronx, Jules Ferry,
Clémenceau, Méline, Corentin Guyho, Boys-
set, Viette.
*
Commission pour l'examen de la proposi
tion de MM. Jules Ferry, Lacascade et plu-
sieurs de leurs collègues, ayant pour but de
rétablir la représentation de la Guyane et du
Sénégal à la Chambre des députés.
MM. Germain Casse, Leblond, Lacascade,
Carrey, Godin, Hugot, Drnnel, Lasserre, Du-
rieu, Poujade, de Mahy.
M * M vv
Commission pour l'examen du projet de
loi ayant pour objet l'ouverture, à Paris,
d'une exposition internationale universelle
en 1878.
MM. Duportal, Cochery, Jenty, Nartaud,
Girerd, Francisque Raymond, Pas cal Duprat,
Cantagrel, Danelie Bernardin, Tassin, Jour-
nault.
X
ti a
Commission pour l'examen de la proposi
tion de MM. Maigne, Viette et plusieurs de
leurs collègues, tendant à abroger l'arti-
ole 6 de la loi du 27 juillet 1849 sur le col-
portage.
MM. Alfred Talion, Edouard Millaud, Barni,
Spuller, Constant, Maigne, Roudier, Pierre
Legrand, Bardoux, général de Chancel, AI-
beit Grévy.
——
Chambre des lords.
Séance du 3 juillet.
Le comte de Camperdown
demande à adresser au secrétaire d'Etat pour
les affaires étrangères une interpellation.
Il a été annoncé dans les journaux, dit-il,
qu'nn officier russe occupant le grade de gé-
néral dans l'armée russe exerce maintenant
un commandement dans l'armée serbe. Il a
été également dit, et cela à plusieurs repri-
ses, que lesoffioiers russes traversent la
frontière pour se rendre en Serbie, probable-
ment dans le but de prendre du service. Je
désire demander au noble lord si ces affirma-
tions sont exactes. et. dans le cas d'une ré-
ponse affirmative, s'il est disposé à nous don-
ner quelques informations sur le nombre de
ces officiers ou sur tout autre point ayant
trait au sujet.
Le comte Derby. — Quant à la
première partie de la question posée par le
noble lord, je crois savoir, en effet, que l'offi-
cier auquel il a fait allusion occupe à présent
un commandement élevé dans l'armée serbe.
Il n'y a pas de doute que le général Tchér-
naïeff ait été employé et qu'il ait obtenu son
grade actuel dans le service russe. Plus tari,
si je ne me trompa, il quitta la service et de-
vint rédacteur d'un journal slave, le Mir. Il
résigna ensuite sa position dans l'armée russe,
et, si je suis bien informé, il accepta le com-
mandement qu'il exerce à présent dans l'ar-
mée serbe.
Relativement à l'autre partie de l'interpel-
lation du noble lord, je crains bien de n'être
pas en position d'y répondre. Tout le monde
sait qu'il existe une forte sympathie dans la
population russe en faveur de la cause des
insurgés, et il est possible que divers person-
nages ayant obtenu un grade et exercé un
emploi dans l'armée russe se trouvent pré-
sentement au service de la Serbie. Mais, sur
ce dernier point, il m'est impossible de par-
ler avec certitude. Je n'ai aucune raison de
supposer qu'ils le fassent du consentement
et encore moins avec l'autorisation du gou-
vernement.
L'incident n'a pas d'autre suite.
Chambre des eommiiiies.
Séance du 3 juillet.
M. Disraëlt, répondant à M. Har-
tington, confirme la déclaration de guerre par
la Serbie et le Montenegro à la Tarquie.
Les négociations entamées entre la Porte
et les insurgés sont maintenant terminées.
M. Disraeli communique la corres-
pondance échangée, excepté les documents
confidentiels.
La discussion aura lieu aussitôt que la
correspondance aura été soumise au Parle-
ment.
M. Jenlcins dit qu'il faut éclairer le
pays sur la politique du gouvernement.
M. Disraëli prie d'attendre jusqu'à
la production des documents.
M. Brigtit demande avec instance que
le gouvernement fasse connaître sa politique;
il ne veut pas d'une guerre pour le maintien
de la Turquie; il déclare que le pays veut la
neutralité.
Plusieurs orateurs sont entendus.
L'incident n'a pas de suite.
—————— «0.
Nouvelles de Serbie et de Turquie
Un engagement assez sérieux a eu lieu à la
frontière sud-est de la Serbie. Les deux ver-
sions suivantes sur cet engagement nous par-
viennent simultanément par le télégraphe.
- Widdin, 3 juillet, soir.
Les Serbes ayant passé la frontière et atta-
qué les troupes ottomanes, un combat très-
vif s'engagea et d6vint bientôt général.
Osman-Pacha, commandant les forces tur-
ques, a repoussé les Serbes, a pénétré, hier
soir, dans la Serbie et s'est avancé aujour-
d'hui victorieusement vers Saidstchar, enle-
vant toutes les positions serbes environnantes.
Les Serbes se sont enfuis. Ils auraient perdu
2,000 hommes. Les pertes des Turci sont re
lativement minimes.
Belgrade, 3 juillet, soir, 9 h.
Hier, les hostilitési ont commencé du côté
de la frontière du sud-est. Il y a eu plusieurs
engagements heureux. Les troupes serbes ont
emporté d'assaut, après trois heures de com
bat, le camp fortifié de Babina-Glava, dé-
fonda par pinsieurs batteries. Les troupes
turques ont abandonné armes et bagages.
La Drina a été franchie aujourd'hui. Un
combat est engagé devant Bellina.
Vienne, 3 juillet, 9 h. 40, soir.
La Wienerzeitung publie un télégramme da-
té de Widdin (Bulgarie), 3 juillet. annonçant
que les troupes turques, après s'être empa-
rées de retranchements situés près de Zaicar,
auraient mis en fuite les Serbes. Les pertes
de ces derniers seraient de 2,000 hommes.
Raguse, 3 juillet, 9 h. soir.
-Aujourd'hui, deux bataillons avec deux ca-
nons ont été envoyés de Trébigae pour ren-
forcer la forteresse de Klobnk.
Korjenitch (?) a refusé de se rendre sur la
sommation qui lui en a été faite par Vuko-
titch, commandaat l'armée monténégrine.
Aujourd'hui, l'armée serbe a passe la fron-
tière : les hostilités sont ouvertes.
Contantinople, 3 juillet, soir.
L'agent diplomatique serbe, M. Magazino-
vitch. quittera Constantinople jeudi.
Les Monténégrins quittent eu foule Cons-
tantinople pour se rendre dans leur pays.
Pesth, 3 juillet.
Le joureal du gouvernement hongrois El-
lenor prétend qu'on attend en Serbie des mil-
liers de volontaires russes. De fortes batte-
ries sont construites à Otschaleoff, pour fer-
mer la baie & l'embouchure du Dnieper.
Vienne, 4 juillet.
Une dépêche officielle de Belgrade, 3 juillet
soir dit :
Plusieurs combats sérieux ont eu lieu sur
la frontière du sud est.
Après un combat de trois heures, le géné-
ral Tchernaïeff a pris d'assaut le camp re-
tranché de Babina Glava, qui était défendu
par plusieurs bataillons turcs.
Les troupes turques ont été mises en faite
en perdant des chevaux et des bagages.
Ranko Olimpitz est engagé aujourd'hui près
de Bellina.
Raguse, 4 juillet.
Hier l'avant garde turque a attaqué les
Monténégrins à Podgoritza. Après un court
et sanglant combat les Tares ont été repous-
sés et les Monténégrins ont eonservé leurs
positions.
Le consul de Russie, M. Jonin, est parti au-
jourd'hui pour le Monténégro, accompagné
de deux secrétaires.
On télégraphie le 3 de Pesth à la Gazette
de Cologne, qu'une insurrection a élaté entre
Nisch et Sofia, sur les derrières de l'armée
turque.
Ti,nes. - Cattaro, 2 juillet.
Oa annonça de Cettinje qu'un corps d'ex-
pèdition turc qui marchait contre Rutsohi a
été attaqué à Medun (?)par les Monténégrins,
et a été repoussé jusqu'à Podgoritza.
Odellsa, 3 juillet.
Les troupes ottomanes sur la frontière sont
fortes de plus da 80,000 hommes. Les Serbes
ont 30,000 hommes de troupes régulières et
10,000 de milice.
Le Daily-News. - Vienne, 3 juillets
Avant d'aller rejoindre les deux empereurs
à Reichstadt. le prince Gortschakoffaura une
entrevue à Kissingen avec le prince da Bis
marck.
17 canonnières turques sont mises en état
à Widdin.
L'Hour publie la dépêche suivante :
Paris, 3 juillet.
« Dans les cercles officiels on affirme posi-
tivement que l'Angleterre et la Russie sont
arrivées à une entente relativement au conflit
Turco-Serbe. Cette entente sera maintenue,
que la guerre actuelle se termine par la vic-
toire de la Serbie ou parcelle de la Turquie.
> On espère que la paix générale ne sera
pas troublée. »
Les journaux anglais publient une lettre de
lord Ruesel à lord Granville, relative au traité
da 6 juillet 1827 entre l'Angleterre, la Russie
et la France pour assurer l'indépendance de
la Grèce. Lord Russel conseillerait un traité
analogue pour assurer l'indépendance de la
Serbie.
Le texte du mémorandum de Berlin, publié
par le Times, correspond en général aux ver-
sions qui en ont déjà été publiées.
Yanily Fair apprend que des ordres ont été
donnés à Gibraltar pour rappeler tous les of-
ficiers eu congé, et que les préparatifs de
guerre y sont très-actifs.
L'ambassade ottomane adresse à l'Agence
Havas la confirmation officielle suivante de la
dépêche publiée ce matin par cette agenoe-
Constantinople, 4 juillet, 2 h. 10, soir.
Le ministre des affaires étrangères à l'ambatsa-
deur ottoman à Paris.
Le corps d'armée de Widdin a engagé hier
matin contre les Serbes, au village Ibrauz.
près de Zaitchar. un combat qui a duré sept
heures. L'ennemi a battu en retraite après
avoir perdu 2,000 hommes. Les troupes impé-
riales se sont emparées des retranchements
élevés par les Serbes.
Constantinople, 4 juillet.
Sur la présentation de l'ultimatum serbe, la
Porte a adressé à toutes les puissances signa-
taires du traité de Paris une note-circulaire
annonçant qu'en cas d'attaque de la part de
la Serbie la Porte se considérait déliée de
toute restriction. Elle usera de son droit de
défense au-delà des frontières serbes.
L'Angleterre a immédiatement envoyé une
réponse approuvant cette note. L'approbation
de la Russie est arrivée aujourd'hui.
Mostar, 4 juillet, 1 heure 20, soir.
(Source ottomane).
Les troupes ottomanes, ayant franchi la
frontière serbe du côté de Widdin, ont réussi,
après un combat qui dura sept heures, à
prendre possession des fortifications. et se
sont établies à Tnar, dans le district de Sait-
char. Les troupes serbes qui avaient franchi
la frontière à Nie h et à Belliaa ont été re-
poussées. Les Monténégrins ont en le même
sort dans l'attaque qu'ils ont tentée du côté
de Podgoritza.
Vienne, 4 juillet.
Les monitors du Danube Leikia et Varos
ont reçu l'ordre d'aller à Semlin se mettre à
la disposition du consul général autrichien,
M. de Wrede, pour protéger les nationaux
d Autriche Hongrie. Le cordon militaire de la
frontière serait renforcé par la division
concentrée près de Schabatz.
On lit dans le Daily-Telegraph :
Une réunion privée de marchands grecs a
été tenue hier à Londres en vue de nommer
un comité chargé de s'entendre avec les
Grecs habitant les grandes villes de l'Europe
pou% prêter aide et assistance aux insurgés
en Turquie.
Le Daily-Telegraph publie la dépêche sui-
vante :
Berlin, 3 juillet.
L'ambassadeur turc m'assure positivement
que la Porte a 200,000 hommes de ses meil-
leures troupes sur le théâtre de la guerre.
Le Daily News publie les dépêches sui-
vantes :
Berlin, 3 juillet.
La nouvelle de l'ouverture des hostilités a
été accueillie avec beaucoup de calme.
Une agence télégraphique privée annonce
que le métropolitain de Serbie vient de reve-
nir à Belgrade avec deux millions de roubles
recueillis à Saint-Pétersbourg pour la cause
serbe. Le général Fadeïtff aurait iromil
trente mille volontaires russes dès que la
guerre aurait commencé.
La Post, journal du soir, annonce' que lord
Derby aurait offert sa démission à la suite de
différends avec M. Disraeli, mais qu'il aurait
été persuadé de la retirer.
U De communcation télégraphique est éta-
bli entre 1 escadre de Hobart-Pacha dans la
baie de Bésika et la eapitale de l'empire ot-
toman.
Le correspondant viennois du Times nie
qu'au départ de Belgrade, la voiture du prince
Milan ait versé.
Les chevaux ont simplement pris peur et
ont brisé leurs traits.
Nous recevons à minuit les dépêches sui-
vantes :
Constantinople, 4 juillet.
Le prince de Montenegro a répondu par une
déclaration de guerre à la dépêche télégraphi-
que que le grand-vizir lui avait adressée il y
a huit jours.
Le prince a remercié la Porte de son atti-
tude loyale envers le Monténégro, mais en
ajoutant qu'il ne pouvait accepter les pro-
messes de la Porte.
Le gouvernement ottoman, dit-il, est trompé
par les rapports mensongers de ses agents.
Le blocus du Montenegro par les Tares
existe de fait et l'effectif des forces ottoma-
nes a été sans cesse en augmentant en ces
derniers temps près de la frontière du Mon-
ténégro.
C'est à grand peine que le prince Nikita,
suivant le conseil des puissances, a empêché
ses sujets de participer à l'insurrection en
faisant tous ses efforts pour aider à la pacifi.
cation des provinces insurgées.
Aujourd'hui, le peuple monténégrin reCJQ-
nait que la Porte est incapable de terminer
la lutte.
Le prince partage ce sentiment et prêfère
déclarer ouvertement la guerre.
La déclaration de guerre est datée d'avant-
hier.
Vienne, 4 juillet.
Des dépêches de la Bosnie annoncent que
le sultan a ordonné la levée de tous les ma-
hométans de 17 à 70 ans. ,"
Rainee, 4 juillet.
Hier lei Turcs ont attaqué les avaDi-poBtell
monténégrins près de Podgoritza. Après n n
sanglant combat les deux partis ont Oonservé
leurs positions.
Belgrade, 4 juillet.
Officiel. - Dimanche, à 4 h. du matin les
troupes serbes ont franchi la frontière près
de Suppovac, du côté de la rivière Morava.
Un détachement conduit par Milutio Java-
novitz occupait Secenica et Dadulie repous-
sant les Tares, pendant que le corps sous les
ordres de Georgevio occupait les hauteurs de
Topolizza.
Lundi, le général Tobernaïaft" attaquait le
camp retranché des Tares, défendu par plu-
sieurs batteries.
Après un combat de trois heures, les Turcs.
abandonnant leurs vivres et leurs bagages,
étaient forcés de battre en retraite
En même temps le géuéral RaRko Olimpitz
passait la rivière de la Drina et s'avançait.
jusqu'à Béjina, 04 une fnsillade très-Vive
était engageo.
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