Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-06-14
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 14 juin 1914 14 juin 1914
Description : 1914/06/14 (N16192). 1914/06/14 (N16192).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7552529t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
N° 16.192. — 26 PRAIRIAL, RN 122.
CINQ CENTIMES CE MMÏO,
DIMANCHE 14 JUIN 1914. — W 1«,tS2. i
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Six mois Vin
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 — 11 — 20-
Union Postale. 3 — 9 — 16 — 32 —
Fondateur ?
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE des ANNONCE"
8, Place de la Bourse
El AUX BUREAUX DU JOURNAL,
Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à l'Administrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
Boulevard de Strasbourg, 38 — Rue du Faubourg-Salnt-Martln, 71
De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
Directeur ; EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration : 424-90 — Direction: 424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 149-93
"0-' TRIBUNE LIBRE
9
Les Leçons de la Crise
op
Le cabinet Ribot a som-
bré au premier choc. Les
nouveaux ministres auront
vécu l'espace d'un matin,
juste le temps de figurer à
l'Officiel. Leur triste sort
paraissait inévitable. Les sentiments
hostiles des socialistes unifiés et des
socialistes indépendants étaient con-
nus. La décision qu'avait prise le
groupe radical et radical socialiste uni-
fié de voter en bloc contre le ministère
en rendait la chute certaine. Tout est à
recommencer ou plutôt à commencer.
Notre Parti, qui a perdu momentané-
ment le pouvoir, n'a rien compris aux
incidents qui ont déterminé la retraite
de M. Doumergue et l'avortement de la
première combinaison Viviani. Tous
nos militants espéraient, souhaitaient
que M. - Doumergue continuât la tâche
difficile qu'il avait remplie avec suc-
cès. Les sénateurs et députés et les
journaux radicaux et radicaux socia-
listes ont été unanimes à louer la sû-
reté de sa direction, la fermeté de son
langage, sa vigilance et son action et
à regretter sa démission. Un seul, na-
turellement, lui a décoché un bon coup
de pied au départ : c'est son excellent
collègue et camarade M. Pelletan, qui
a écrit dans La Dépêche de Toulouse :
« M. Doumergue n'a guère montré,
tians son passage au pouvoir, qu'il fut
homme à donner l'impulsion à une po-
litique de gauche ; on peut même dire
qu'il a plutôt compromis le succès de
son propre parti, par l'équivoque que
le ministère a jeté sur la fidélité des
radicaux à leur propre programme. »
M. Pelletan a suivi Vaimable ten-
dance de son esprit et obéi au généreux
mouvement de son cœur en critiquant
et dénaturant l'œuvre politique du pré-
sident du Conseil qui représentait son
parti et qui était son ami. Ce touchant
témoignage de sympathie est trop dans
ses habitudes pour qu'on s'en étonne.
Mais ce qui a surpris et déconcerté l'o-
pinion, c'est que, dans les coulisses
parlementaires, une campagne ait été
menée insidieusement pour décider M.
Doumergue à céder la place. Les me-
neurs de cette belle opération sont au-
jourd'hui bien avancés ! Passons sur
cet édifiant épisode de la chasse aux
portefeuilles.
L - M. Viviani a échoué dans sa premiè-
re tentative avant d'arriver au port. Je
ne m'explique pas qu'il ait lui-même
naufragé sa barque ministérielle. Le
vent gonflaiit ses voiles. La majorité de
gauche l'accueillait avec faveur. Une
fausse manœuvre l'a éloigné du rivage.
Son esquisse de déclaration gouver-
nementale annonçait le dépôt de pro-
jets de loi sur la préparation militaire
de la jeunesse et sur la réorganisation
des réserves et ajoutait :
« Ce serait seulement quand ces pro-
jets seraient votés, mis en vigueur, que
leur efficacité résulterait de leur appli-
cation, si un changement dans les cir-
constances extérieures le permet, qu'un
gouvernement pourrait proposer un al-
légement des charges militaires. »
Quel besoin y avait-il d'encastrer
dans la phrase ce lambeau : si un chan-
gement dans les circonstances exté-
rieures le permet ? Cette malencontreu-
se incidente n'était qu'un truisme. Il
est bien évident qu'une nation subor-
donne sa politique intérieure à sa poli-
tique extérieure, comme un citoyen son
labeur quotidien aux nécessités de sa
santé et qu'un gouvernement ne propo-
sera pas telle mesure militaire, fiscale,
commerciale ou financière s'il juge
qu'elle compromet la sécurité de l'Etat.
La formule de M. Viviani était erro-
née. Des partisans sincères de la loi
- de trois ans comme MM. Armez et Rai-
berti ont déclaré qu'ils présenteraient
des propositions permettant de réduire
la durée du service militaire et en ont
exposé les principales dispositions. Le
remarquable discours qu'a prononcé
M. Raiberti à la Chambre, le 10 juin
1913, a posé le grand problème de l'or-
ganisation de l'armée et préconisé des
solutions hardies qui diffèrent totale-
ment de la conception étroite de M. Vi-
viani. La combinaison de l'ancien mi-
nistre de l'Instruction publique n'a pas
survécu à l'opposition de deux des par-
ticipants dont il avait négligé de con-
naître la pensée. Je n'en retiens que la
preuve de la fidélité de nos amis, MM.
Malvy, Messimy, Noulens, Renoult,
Raynaud, Jacquier, à satisfaire aux
conditions spécifiés par le Congrès de
Pau pour obtenir un retour éventuel
à la loi de 1905. On ne pourra donc
plus alléguer que le Congrès s'est pro-
noncé pour un retour immédiat à la loi
de deux ans. puisque M. Malvy, auteur
de la « Déclaration du Parti », vient
lui-même d'affirmer par ses actes le
contraire.
Quoi qu'il en soit, un fait s'impose
désormais à l'attention. On ne saurait
former les ministères comme il y a en-
core un an. L'unification de notre Par-
ti a substitué la volonté collective à la
fantaisie individuelle. Nos représen-
tants n'agissent plus en leur nom per-
sonnel, n'entrent désormais dans un
cabinet que mandatés par le parti et
pour accomplir une besogne concertée.
L'homogénéité et la discipline des par-
tis remplacent l'amalgame et l'épa-
nouissement des convenances particu-
lières.
a..t;. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine.
.————————————
LA POLITIQUE
RESURRECTION
Le programme de Pau ayant
allirmé la nécessité du rajeu-
nissement des cadres, quel-
ques esprits logiqu,es et judi-
cieux avaient pensé remplacer
M. Ribot par M. Combes.
La pouponnière sénatoriale n'est pas
près d'être déserte. Dieu merci — et
quoi qu'en ait dit un sot adage - il y a
toujours des enfants.
Ces jeux du maroquin sont de leur
âge, et il eût été piquant de voir le vé-
néré M. Combes disputer le champion-
nat de la course en char de l'Etat au
vénérable M. Ribot.
Hélas ! nous sommes privés de ce
spectacle « éminemment sportif », qui
eût été le clou de la saison athlétique.
L'opinion publique, la majorité répu-
blicaine, les présidents des deux Cham-
bres avaient un même favori ; M. Vi-
viani.
M. Viviani, désigné une première
fois par M. le président de la Républi-
que, avait accompli sa mission.
A la dernière minute, un traquenard
tendu sous ses pas — et qu'il suffisait
de repousser du pied — lui donna de
l'humeur.
Il eut un geste d'impatience et abattit
lui-même son château de cartes minis-
tériel. N'empêche qu'il l'avait échafau-
dé. Les cartes étaient bonnes. Il suifi-
sait de les redresser. C'est fait.
Bien entendu, le Cabinet Viviani aura
contre lui, dès sa naissance, non pas
l'hostilité des républicains — qui tous
lui sont favorables — mais l'animosité
des « ministrables » qui n'ont pas été,
si j'ose dire, ministrifiés.
L'empressement des « remplaçants »
est inimaginable. Grâce au système
parlementaire que nous avons condam-
né, Sembai et moi (et que nous exécu-
terons /), tout ministère qui se forme a
contre lui, ipso facto, tous les porte-
fcuillards déçus qui n'y sont pas entrés.
Ainsi, sous des apparences doctrina-
les et des prétextes de programmes, les
rancunes s'allient sournoisement aux
appétits pour saper, dès son ébauche,
toute construction gouvernementale
qui s'élève.
Mais il est des francs-tireurs qui sa-
vent veiller aux avant-postes, et qui ne
craindront pas de jeter le cri d'alarme
à l'armée républicaine péniblement re-
constituée.
Les gauches viennent de témoigner
d'une cohésion, d'un entrain, d'un élan
qui doivent déterminer de belles victoi-
res démocratiques.
A urne condition. Il ne faut pas qu'une
barrière factice et criminelle soit dres-
sée entre la défense nationale et l'action
sociale.
Non seulement elles ne doivent pas
se contredire et se heurter, mais l'une
est la condition essentielle de l'autre.,
M. Viviani aura, je veux en 'être cer-
tain, le courage et le talent de faire en-
tendre ait Parlement et au pays ces vé-
rités élémentaires.
Il n'est pas un républicain sincère
, qui puisse lui refuser son concours, s'il
tinte la bonne besogne démocratique
dans la sécurité de là Patrie.
EDMOND DU MESNIU
LE FAIT DU JOUR
DANS LE PLACARD
- Viviani, reviens vite: le vieux est Parti!. -
LES ON-DIT
-:+.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche 1
Lever du soleil à 3 h. 49 du matin.;
Coucher du soleil à 7 h. 53 du soir.
Lever de la lune à 11 h, 54 du soir.
Coucher de la lune à 10 h. 29 du matin,
Courses à Chantilly.
AUTREFOIS
Le Rappel du 14 juin 1878 1
— L'ex-roi de Hanovre, Georges V, est
mort hier matin, à Paris, dans son hôtel de
la rue de Presbourg, à l'âge de cinquante-
sept ans.
— Chez M. Louis Blanc, plusieurs dépu-
tés, sénateurs et hommes de lettres se sont
réunis pour organiser une fête à l'occasion
du centenaire de Jean-Jacques Rousseau.
- De Berlin, on nous annonce que le
Conseil fédéral a adopté, à l'unanimité, la
proposition de dissolution du Reichstag.
— C'est hier qu'a commencé, à Paris, le
premier Congrès littéraire international.
— C'est M. Dufaure qui a été désigné
pour remplacer M. Waddington, parti com-
me plénipotentiaire du gouvernement fran-
çais au Congrès de Berlin.
L'entrée de l'Académie
Un jour que Piron s'éfforçait d'entrer à
une séance de l'Académie, il dit :
— Il est plus difficile d'entrer ici que d'y
être reçu.
AUJOURD'HUI
Boitiers
- Il ne s'agit pas ici des boitiers de mon-
tre, mais des députas qui se chargent de
voter au lieu et place de leurs collègues.
On sait que chaque député possède, dans
son pupitre, une boîte de petits cartons à
son nom, les uns blancs, les autres bleu,s.
Les blancs, mis dans l'urne que promè-
nent les huissiers, signifient que le député
vote « pour » ; les bleus, qu'il vote « con-
tre ».
On n'ignore pas, non plus, que nombre
de nos honorables, très peu assidus aux
séances de la Chambre, préfèrent que
leurs électeurs n'en sachent rien.
C'est ici qu'intervient le « boitier ». Il
se charge, moyennant une légère rétribu-
tion, — certains disent 10 francs par mois
— d'être là, fidèle au poste, et de voter
pour l'absent qui lui a confié ses boîtes.
Dix francs, c'est peu — en apparence.
Mais quand un boitier arrive à se faire
une clientèle de trente ou quarante col-
lègues, le petit ruisseau devient rivière et
il n'est pas désagréable d'augmenter l'in-
demnité parlementaire de 300 ou 400 francs
par mois.
Voilà une industrie nue Privat-Dangle-
mont, l'auteur des Métiers inconnus de
Paris, n'avait ni soupçonnée ni prévue.
Histoire de bûcher
Nous nous sommes faits l'écho, dans un
de nos « On-Dit », d'un bruit suivant le-
quel M. le curé de Piégut (Dordogne) au-
rait jeté un drapeau tricolore dans un
brasier allumé en l'honneur de Jeanne
d'Arc..,
M. J.-E. Farnier, vice-doyen de Piégut,,
nous écrit une lettre des plus courtoises
pour nous expliquer que jamais il n'a eu
l'intention d'offenser le symbole de la Pa-
trie.
« On ne jette pas au ruisseau ni même
dans la rue, dit-il, dé vieux objets bénis ;
on les brûle et, en les soustrayant ainsi à
une profanation possible, on ne les outra-
ge pas. »
Nous nous faisons un devoir de recon-
naître que notre bonne foi a été surprise
et de rendre hommage à la correction et
au tact de M. Farnier.
Nécrologie
M. J. Caillaux, déjà si cruellement
éprouvé dans ses affections familiales,
vient d'être frappé d'une nouvelle douleur.
Sa sœur, Mme d'Huningue, qui lui té-
moignait une affection maternelle, est
morte, tainsi ique !nous l'.avons annoncé
hier, à la suite d'une cruelle maladie.
Les obsèques auront lieu lundi matin, à
neuf heures et demie. Il ne sera pas en-
voyé de lettres de faire-part. On est prié
de considérer le présent avis comme en
en tenant lieu.
M. Caillaux voudra bien trouver ici l'ex-
pression la plus vive de nos sentiments
de douloureuses condoléances*
AVERTISSEMENT
Aujourd'hui aura lieu, à Roubaïx, une
course de taureaux avec mise à mort.
Elle aura lieu, à moins que M. Peytral,
— qui expédie les affaires courantes au
ministère de l'Intérieur, - ne télégraphie
au préfet de l'interdire.
Nous ne voulons pas croire qu'il puisse
hésiter à le faire.
Nous savons, en effet, de source sûre,
que .plusieurs centaines de membres de la
Ligue protectrice des animaux, venus à
Roubaix de Paris, de Lille, de Bruxelles,
sont déterminés à empêcher, par tous les
moyens, le spectacle sanglant.
Des troubles graves sont à redouter et
le ministre de l'Intérieur assumerait une
lourde responsabilité en se refusant à les
prévenir.
Ce jeu barbare, auquel est conviée la po-
pulation de Roubaix, est une honte pour
l'humanité.
Laissons-le à Ta catholique Espagne, ne
l'introduisons jamais dans notre France.
En tous cas, si des troubles éclatent au-
jourd'hui a Roubaix à l'occasion d'une
ignoble boucherie, la responsabilité tout
entière en remontera au préfet du Nord et
au Gouvernement.
.——.————————— ————————————
Lenteurs parlementaires
Loué soit M. Jules-Louis Breton. Il pense
toujours à réformer le règlement de la
Chambre et il en parle quelquefois.
Rien n'est urgent, sauf toutefois la ré-
forme du règlement du Sénat.
En voici un petit exemple
On se rappelle qu'après des années d'hé-
sitations et de discours, il vota, le 11 juin
1912, une loi interdisant la fabrication, le
transport et la vente des apéritifs ou li-
queurs contenant de la thuyone.
Eh bien ! c'est hier 11 juin 1914 que le
président du Sénat a transmis le texte
qu'il avait voté à la Chambre.
Il a donc fallu deux ans, jour pour jour,
pour que ce texte allât du Luxembourg au
Palais-Bourbon. Seul, M. Eugène Pierre
peut savoir combien d'années il y demeu-
rera enseveli dans quelque carton.
On comprend que M. Jules-Louis Breton
se préoccupe de reviser les règlements par-
lementaires. S'il parvient à supprimer ces
abus, vieux de quarante ans, qui l'indi-
gnent, il aura bien mérité de la Républi-
que et son succès nous sera un nouvel en-
couragement à poursuivre cette autre ré-
forme — non moins difficile — la réforme
électorale.
Le rie social des Syndical d'initiative
Généralement, les Syndicats d'initiative
4lit pour but d'attirer les touristes dans
une région et de la leur rendre agréable,
Ce qui différencie le Syndicat de la ville de
Bourg des associations similaires, c'est
qu'il poursuit la réalisation de mesures qui
peuvent contribuer non seulement au dé-
veloppement matériel, artistique et intel-
lectuel de la ville, mais encore au déve-
loppement moral ; il fait, dans son pro-
gramme, une large place à la lutte contre
la démoralisation de la jeunesse, contre la
tuberculose, coutre l'alcoolisme, contre
l'absinthe. Des conférences sur ces sujets
sont organisées, des articles de vulgarisa-
tions .sont publiés dans le Bulletin du Syn-
dicat.
« Une cite ne vit pas seulement de fêtes.
Elle doit s'Intéresser aussi à tout ce qui
forme les esprits, élève les caractères, rend
les gens meilleurs », telle est la .belle for-
mule que cherche à réaliser M. Louis Pa-
rant, président du Syndicat d'initiative de
Bourg, et qu'ont approuvée sans réserve
des hommes comme MM. Baudin, Brin,
général Boé, Bérard, Goujon, Loiseau, Har-
tee, Martelin.. Quels merveilleux espoirs on
pourrait envisàger pour notre pays si, dans
toutes les villes se constituaient des Syndi-
cats d'initiative qui seraient de véritables
"syndicats sociaux comme celui de Bourg !
Leur place serait tout indiquée dans le
grand syndicat national antialcoolique dont
M. Léonard Rosenthal a préconisé la créa-
tion, — Jules Hayaux.
L'ACTUALITÉ
-
Le Ministère Viviani
est constitué
x
Appelé à onze heures par le président d&
la République, M. Viviani apportait
six heures après la liste de
ses collaborateurs.
l'Appelé à 11 heures à l'Elysée, M. Viviani
acceptait une seconde fois la tdche de for-
mer le cabinet.
A 5 h. 25, il revenait communiquer à M.
Poincaré la liste que voici. Le ministère
Viviani était constitué :
vià, Bienvenu-Martin, Thomson, COUyl)i
Lauraine, Noulens et Messimy venaient'
les y rejoindre bientôt.
Puis, tout demeura calme. ;
Cependant, à 3 h. 10, on vit M. Malvy
partir précipitamment. Il ne tardait pas ài'
Présidence du Conseil et Affaires étranr MM.
gères .;.,..-.4 VIVIANI, député ;
Justice ., BIENVENU-MARTIN, sénateur
Intérieur.,. MALVY, député ;
Finances .,.,., .,..,. .; NOULENS, député. ;
Guerre MESSIMY, député ;
Marine. r. GAUTHIER, sénateur ;
Instruction publique. ',. AUGAGNEUR, député ;
Travaux publics René RENOULT, député (
Agriculture .-- F. DA'VID, député ;
Commerce .,.; THOMSON, député ;
Colonies * * RAYNAUD, député ;
Travail OOUYBA, sénateur ;
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT : MM.
Intérieur JACQUIER, député ;
Marine marchande AJAM, député ; 1
Beaux-Arts DALIMIER, député ;
Guerre ; LAURAINE, député.
M. Viviani fit, en outre, dans la soirée,
appel à M. Abel Ferry pour le sous-secré-
tariat d'Etat à créer aux Affaires étrangè-
res. M. Abel Ferry a accepté.
Le président du Conseil présentera ce
matin, à il heures, ses collaborateurs au
président de la République.
Les décrets de nomination des nouveaux
ministres ont été signés hier soir et parais-
sent ce matin au Journal Officiel.
Le gouvernement se présentera mardi
devant les Chambres.
UNE JOURNEE BIEN REMPLIE
Cette fois, les choses n'ont pas traîné
en longueur.
Dès neuf heures et demie, le président
de la République conférait avec M. Anto-
nin Dubost, président du Sénat. A dix heu-
res, il recevait M. Deschanel, président de
la Chambre des députés.
A onze heures, appelé d'urgence par les
soiqs du secrétariat de la présidence, M.
René Viviani arrivait à l'Elysée.
Trente-cinq minutes suffirent à M. Poin-
caré pour décider M. Viviani à reprendre
les choses où, précédemment, il les avait
laissées.
Assiégé par les journalistes à &a sortie
du palais présidentiel, M. Viviani se fit
aimable.
— C'est fait, dit-il. J'accepte. Je vais
revoir mes anciens collaborateurs aussitôt
après le déjeuner, et je compte bien abou-
tir avant la fin de la journée.
— Verrez-vous M. Jean Dupuy ? inter-
rogea quelquiun.
— Hum ! Après la séance d'hier !..«
— Et M. Godard ?
M. Viviani sourit, mais ne répondit plus.
UNE VISITE A M. COMBES
Toutefois, ce que M. Viviani n'avait pas
dit aux journalistes, c'est qu'il comptait
aller voir M. Emile Combes avant même
que d'aller déjeuner.
Raipide, son auto le mena rue Claude-
Bernard. L'entrevue fut brève.
M. Viviani offrit à M. Combes, au choix,
le portefeuille de l'Instruction publique ou
celui de la Marine.
— Tout dépend, répondit M. Combes, des
déclarations que vous co-mptez faire. Fi-
dèle au programme de Pau, je ne veux
entrer que dans un ministère qui s'enga-
gera, de façon formelle, à prendre toutes
mesures utiles en vue de la réduction du
service militaire.
M. Viviani répondit à M. Combes qu'il
comptait s'en tenir, dans la déclaration
ministérielle, à la formuje qu'il avait éta-
blie, lors de sa première tentative, et qui
ne prévoyait que sous conditions le -retour
aux deux ans.
Dans ces conditions, M. Combes refusa
l'offre de M. Viviani.
A la suite de cette entrevue, M. Emile
Combes a communiqué à la presse la
note suivante :
« M. Viviani a rendu visite, à midi, à
M. Emile Combes, pour lui offrir d'entrer
dans sa combinaison.
« L'ancien président du Conseil n'a pas
cru devoir accepter, par suite de ses di-
vergences de vues avec M. Viviani sur la
question militaire.
« M. Emile Comble reste, en effet. fidèle,
sur la réduction du service militaire, au
programme de Pau, et aux idées qu'il a
développées dans son interview du
Radical. »
« LE MINISTERE EST CONSTITUE »
Un peu déconcerté par l'accueil que lui
avait réservé M. Combes, M. Viviani re-
vint de suite à l'Elysée pour déclarer au
président qu'il allait constituer son cabi-
net sans M. Combes. Cela ne fut pas pour
déplaire à M. Poincaré.
L'auto de M. Viviani le mena ensuite
rue Royale, où il déjeuna en compagnie
de M. Malvy, son ministre de l'Intérieur.
Le repas fini, tous deux partirent rue
Clément-Marot, au domicile de M. René
Viviani.
MM. Rayhaud, Gauthier, Fernand Da-
revenir en compagnie de M. René ne-iè*
noult.
Deux heures passent encore.
La rue Clément-Marot reste déserte, eti
rien ne semble bouger dans la maison-
tranquille qu'habite M. Viviani.
A 5 h. 25, M. Viviani sortit, écartanti
les journalistes. Il fit même la leçon à M.
Malvy potr que celui-ci ne dise rien ;
puis, laissant ses autres collaborateurs
chez lui, le nouveau président du Conseil
partit vers l'Elysée.
A 6 heures, il en sortait, joyeux et plusf
communicatif que de coutume ; c'est ect-
souriant qu'il communiqua la liste quqr
l'on a lue plus haut.
La transmission des services aura lieu
aujourd'hui, et les malheureux ministres
d'un jour auront encore cette dernière
corvée à accomplir. L'un d'eux nous disait
avec son bon sourire de Normand peu
ambitieux : « Ce qui me contrarie, ce n'est
pas de m'en aller. Mais dans quelques
années, mes ennemis diront que je me suis
enrichi au pouvoir H! »
Rassurez-vous, mon cher ministre, vos
ennemis, ne diront pas cela, car vous n'en,
avez pas.
A LA CHAMBRE
On discute fort tout l'après-midi à Id
Chambre, surtout entre Vivianûtes et
Combistes. Comme à l'ordinaire, les nouè
velles les plus contradictoires se euccéfc
daient.
Tantôt, on annonçait que la combinai-
son était faite ; cinq minutes pLus tard.
on disait que tout était à recommencer.
M. Dalimier, qui passa 'rapidement, fut
très entouré. - ,
M. Breton, souriant et débonnaire, sent-
blait fier d'avoir dominé les raisons qu'il
évoquait, ces jours derniers, pour ne paa
voter contre M. Ribot.
— Je me suis tout de même décidé, noua
dit-il, et voilà. Maintenant, ce serait vrai-4
ment dommage que la combinaison Viviez
ni n'aboutit pas.
Mais voilà que dans la salle des Pas"
Perdus, un groupe attentif s'est lormé.
Que se passe-t-il ?
Nous approchons : M. Ceccaldi, le sym.
pathique député de l'Aisne, est tout sim-
plement en train de faire à M. Arthuf
Meyer, directeur du Gaulois, un grand dIs.,.
cours politique. Mais c'est en vain que la
barbe rousse s'agite, proche des favoris
blancs.
Tout menu, l'air las et désabuse. M. AroA
thur Meyer s'en va bientôt, tout seul, vers.
la rue boueuse, cependant que M. Cec-
caldi, bruyant et rieuu, serre d'inn()ffibra.
bles mains.
VOYAGE AUX PAYS NOUVEAUX (1);
L'ALBANIE
par L. FORCADE
INDUSTRIE ET COMMERCE
Sous le rapport de l'industrie, les Alba-
nais sont véritablement et malheureuse.
ment très arriérée. Nos Arabes et surtout
nos Kabyles, dont les travaux -manuels ne
sont cependant pas remarquables, les lais-i
sent loin derrière eux. L'industrie en ce
pays est pour ainsi dire nulle. A peine dans
l'intérieur, les femmes arrivent à tisser les
étoffes grossières de laine dont .les habi-
tants composent leurs originaux accoutre.
ments.
Hier, en passant devant une boutique d..
tailleur, Je vls une machine à coudre.
— Je n'ai pas besoin, dis-je en riant 1tI
l'ouvrier, de vous demander, avec cette
machine chez vous, si vous êtes Italien ? T
— Oui, répondit-il en riant également, j~
suis Italien. Cependant, ajouta-t-il, je croisi
en cherchant bien, qu'on trouverait quel.
(1) Voir Je Rappel des 8,10, 31 octobre 1913 a
2, 10 janvier ; 10, 23 mars ; 13 fc/vril ; fi
14 mai 194*
CINQ CENTIMES CE MMÏO,
DIMANCHE 14 JUIN 1914. — W 1«,tS2. i
Fondateur:
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trois mois Six mois Vin
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 — 11 — 20-
Union Postale. 3 — 9 — 16 — 32 —
Fondateur ?
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE des ANNONCE"
8, Place de la Bourse
El AUX BUREAUX DU JOURNAL,
Adresser toutes les communications au Directeur
Adresser Lettres et Mandats à l'Administrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
Boulevard de Strasbourg, 38 — Rue du Faubourg-Salnt-Martln, 71
De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
Directeur ; EDMOND DU MESNIL
TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration : 424-90 — Direction: 424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 149-93
"0-' TRIBUNE LIBRE
9
Les Leçons de la Crise
op
Le cabinet Ribot a som-
bré au premier choc. Les
nouveaux ministres auront
vécu l'espace d'un matin,
juste le temps de figurer à
l'Officiel. Leur triste sort
paraissait inévitable. Les sentiments
hostiles des socialistes unifiés et des
socialistes indépendants étaient con-
nus. La décision qu'avait prise le
groupe radical et radical socialiste uni-
fié de voter en bloc contre le ministère
en rendait la chute certaine. Tout est à
recommencer ou plutôt à commencer.
Notre Parti, qui a perdu momentané-
ment le pouvoir, n'a rien compris aux
incidents qui ont déterminé la retraite
de M. Doumergue et l'avortement de la
première combinaison Viviani. Tous
nos militants espéraient, souhaitaient
que M. - Doumergue continuât la tâche
difficile qu'il avait remplie avec suc-
cès. Les sénateurs et députés et les
journaux radicaux et radicaux socia-
listes ont été unanimes à louer la sû-
reté de sa direction, la fermeté de son
langage, sa vigilance et son action et
à regretter sa démission. Un seul, na-
turellement, lui a décoché un bon coup
de pied au départ : c'est son excellent
collègue et camarade M. Pelletan, qui
a écrit dans La Dépêche de Toulouse :
« M. Doumergue n'a guère montré,
tians son passage au pouvoir, qu'il fut
homme à donner l'impulsion à une po-
litique de gauche ; on peut même dire
qu'il a plutôt compromis le succès de
son propre parti, par l'équivoque que
le ministère a jeté sur la fidélité des
radicaux à leur propre programme. »
M. Pelletan a suivi Vaimable ten-
dance de son esprit et obéi au généreux
mouvement de son cœur en critiquant
et dénaturant l'œuvre politique du pré-
sident du Conseil qui représentait son
parti et qui était son ami. Ce touchant
témoignage de sympathie est trop dans
ses habitudes pour qu'on s'en étonne.
Mais ce qui a surpris et déconcerté l'o-
pinion, c'est que, dans les coulisses
parlementaires, une campagne ait été
menée insidieusement pour décider M.
Doumergue à céder la place. Les me-
neurs de cette belle opération sont au-
jourd'hui bien avancés ! Passons sur
cet édifiant épisode de la chasse aux
portefeuilles.
L - M. Viviani a échoué dans sa premiè-
re tentative avant d'arriver au port. Je
ne m'explique pas qu'il ait lui-même
naufragé sa barque ministérielle. Le
vent gonflaiit ses voiles. La majorité de
gauche l'accueillait avec faveur. Une
fausse manœuvre l'a éloigné du rivage.
Son esquisse de déclaration gouver-
nementale annonçait le dépôt de pro-
jets de loi sur la préparation militaire
de la jeunesse et sur la réorganisation
des réserves et ajoutait :
« Ce serait seulement quand ces pro-
jets seraient votés, mis en vigueur, que
leur efficacité résulterait de leur appli-
cation, si un changement dans les cir-
constances extérieures le permet, qu'un
gouvernement pourrait proposer un al-
légement des charges militaires. »
Quel besoin y avait-il d'encastrer
dans la phrase ce lambeau : si un chan-
gement dans les circonstances exté-
rieures le permet ? Cette malencontreu-
se incidente n'était qu'un truisme. Il
est bien évident qu'une nation subor-
donne sa politique intérieure à sa poli-
tique extérieure, comme un citoyen son
labeur quotidien aux nécessités de sa
santé et qu'un gouvernement ne propo-
sera pas telle mesure militaire, fiscale,
commerciale ou financière s'il juge
qu'elle compromet la sécurité de l'Etat.
La formule de M. Viviani était erro-
née. Des partisans sincères de la loi
- de trois ans comme MM. Armez et Rai-
berti ont déclaré qu'ils présenteraient
des propositions permettant de réduire
la durée du service militaire et en ont
exposé les principales dispositions. Le
remarquable discours qu'a prononcé
M. Raiberti à la Chambre, le 10 juin
1913, a posé le grand problème de l'or-
ganisation de l'armée et préconisé des
solutions hardies qui diffèrent totale-
ment de la conception étroite de M. Vi-
viani. La combinaison de l'ancien mi-
nistre de l'Instruction publique n'a pas
survécu à l'opposition de deux des par-
ticipants dont il avait négligé de con-
naître la pensée. Je n'en retiens que la
preuve de la fidélité de nos amis, MM.
Malvy, Messimy, Noulens, Renoult,
Raynaud, Jacquier, à satisfaire aux
conditions spécifiés par le Congrès de
Pau pour obtenir un retour éventuel
à la loi de 1905. On ne pourra donc
plus alléguer que le Congrès s'est pro-
noncé pour un retour immédiat à la loi
de deux ans. puisque M. Malvy, auteur
de la « Déclaration du Parti », vient
lui-même d'affirmer par ses actes le
contraire.
Quoi qu'il en soit, un fait s'impose
désormais à l'attention. On ne saurait
former les ministères comme il y a en-
core un an. L'unification de notre Par-
ti a substitué la volonté collective à la
fantaisie individuelle. Nos représen-
tants n'agissent plus en leur nom per-
sonnel, n'entrent désormais dans un
cabinet que mandatés par le parti et
pour accomplir une besogne concertée.
L'homogénéité et la discipline des par-
tis remplacent l'amalgame et l'épa-
nouissement des convenances particu-
lières.
a..t;. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine.
.————————————
LA POLITIQUE
RESURRECTION
Le programme de Pau ayant
allirmé la nécessité du rajeu-
nissement des cadres, quel-
ques esprits logiqu,es et judi-
cieux avaient pensé remplacer
M. Ribot par M. Combes.
La pouponnière sénatoriale n'est pas
près d'être déserte. Dieu merci — et
quoi qu'en ait dit un sot adage - il y a
toujours des enfants.
Ces jeux du maroquin sont de leur
âge, et il eût été piquant de voir le vé-
néré M. Combes disputer le champion-
nat de la course en char de l'Etat au
vénérable M. Ribot.
Hélas ! nous sommes privés de ce
spectacle « éminemment sportif », qui
eût été le clou de la saison athlétique.
L'opinion publique, la majorité répu-
blicaine, les présidents des deux Cham-
bres avaient un même favori ; M. Vi-
viani.
M. Viviani, désigné une première
fois par M. le président de la Républi-
que, avait accompli sa mission.
A la dernière minute, un traquenard
tendu sous ses pas — et qu'il suffisait
de repousser du pied — lui donna de
l'humeur.
Il eut un geste d'impatience et abattit
lui-même son château de cartes minis-
tériel. N'empêche qu'il l'avait échafau-
dé. Les cartes étaient bonnes. Il suifi-
sait de les redresser. C'est fait.
Bien entendu, le Cabinet Viviani aura
contre lui, dès sa naissance, non pas
l'hostilité des républicains — qui tous
lui sont favorables — mais l'animosité
des « ministrables » qui n'ont pas été,
si j'ose dire, ministrifiés.
L'empressement des « remplaçants »
est inimaginable. Grâce au système
parlementaire que nous avons condam-
né, Sembai et moi (et que nous exécu-
terons /), tout ministère qui se forme a
contre lui, ipso facto, tous les porte-
fcuillards déçus qui n'y sont pas entrés.
Ainsi, sous des apparences doctrina-
les et des prétextes de programmes, les
rancunes s'allient sournoisement aux
appétits pour saper, dès son ébauche,
toute construction gouvernementale
qui s'élève.
Mais il est des francs-tireurs qui sa-
vent veiller aux avant-postes, et qui ne
craindront pas de jeter le cri d'alarme
à l'armée républicaine péniblement re-
constituée.
Les gauches viennent de témoigner
d'une cohésion, d'un entrain, d'un élan
qui doivent déterminer de belles victoi-
res démocratiques.
A urne condition. Il ne faut pas qu'une
barrière factice et criminelle soit dres-
sée entre la défense nationale et l'action
sociale.
Non seulement elles ne doivent pas
se contredire et se heurter, mais l'une
est la condition essentielle de l'autre.,
M. Viviani aura, je veux en 'être cer-
tain, le courage et le talent de faire en-
tendre ait Parlement et au pays ces vé-
rités élémentaires.
Il n'est pas un républicain sincère
, qui puisse lui refuser son concours, s'il
tinte la bonne besogne démocratique
dans la sécurité de là Patrie.
EDMOND DU MESNIU
LE FAIT DU JOUR
DANS LE PLACARD
- Viviani, reviens vite: le vieux est Parti!. -
LES ON-DIT
-:+.
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche 1
Lever du soleil à 3 h. 49 du matin.;
Coucher du soleil à 7 h. 53 du soir.
Lever de la lune à 11 h, 54 du soir.
Coucher de la lune à 10 h. 29 du matin,
Courses à Chantilly.
AUTREFOIS
Le Rappel du 14 juin 1878 1
— L'ex-roi de Hanovre, Georges V, est
mort hier matin, à Paris, dans son hôtel de
la rue de Presbourg, à l'âge de cinquante-
sept ans.
— Chez M. Louis Blanc, plusieurs dépu-
tés, sénateurs et hommes de lettres se sont
réunis pour organiser une fête à l'occasion
du centenaire de Jean-Jacques Rousseau.
- De Berlin, on nous annonce que le
Conseil fédéral a adopté, à l'unanimité, la
proposition de dissolution du Reichstag.
— C'est hier qu'a commencé, à Paris, le
premier Congrès littéraire international.
— C'est M. Dufaure qui a été désigné
pour remplacer M. Waddington, parti com-
me plénipotentiaire du gouvernement fran-
çais au Congrès de Berlin.
L'entrée de l'Académie
Un jour que Piron s'éfforçait d'entrer à
une séance de l'Académie, il dit :
— Il est plus difficile d'entrer ici que d'y
être reçu.
AUJOURD'HUI
Boitiers
- Il ne s'agit pas ici des boitiers de mon-
tre, mais des députas qui se chargent de
voter au lieu et place de leurs collègues.
On sait que chaque député possède, dans
son pupitre, une boîte de petits cartons à
son nom, les uns blancs, les autres bleu,s.
Les blancs, mis dans l'urne que promè-
nent les huissiers, signifient que le député
vote « pour » ; les bleus, qu'il vote « con-
tre ».
On n'ignore pas, non plus, que nombre
de nos honorables, très peu assidus aux
séances de la Chambre, préfèrent que
leurs électeurs n'en sachent rien.
C'est ici qu'intervient le « boitier ». Il
se charge, moyennant une légère rétribu-
tion, — certains disent 10 francs par mois
— d'être là, fidèle au poste, et de voter
pour l'absent qui lui a confié ses boîtes.
Dix francs, c'est peu — en apparence.
Mais quand un boitier arrive à se faire
une clientèle de trente ou quarante col-
lègues, le petit ruisseau devient rivière et
il n'est pas désagréable d'augmenter l'in-
demnité parlementaire de 300 ou 400 francs
par mois.
Voilà une industrie nue Privat-Dangle-
mont, l'auteur des Métiers inconnus de
Paris, n'avait ni soupçonnée ni prévue.
Histoire de bûcher
Nous nous sommes faits l'écho, dans un
de nos « On-Dit », d'un bruit suivant le-
quel M. le curé de Piégut (Dordogne) au-
rait jeté un drapeau tricolore dans un
brasier allumé en l'honneur de Jeanne
d'Arc..,
M. J.-E. Farnier, vice-doyen de Piégut,,
nous écrit une lettre des plus courtoises
pour nous expliquer que jamais il n'a eu
l'intention d'offenser le symbole de la Pa-
trie.
« On ne jette pas au ruisseau ni même
dans la rue, dit-il, dé vieux objets bénis ;
on les brûle et, en les soustrayant ainsi à
une profanation possible, on ne les outra-
ge pas. »
Nous nous faisons un devoir de recon-
naître que notre bonne foi a été surprise
et de rendre hommage à la correction et
au tact de M. Farnier.
Nécrologie
M. J. Caillaux, déjà si cruellement
éprouvé dans ses affections familiales,
vient d'être frappé d'une nouvelle douleur.
Sa sœur, Mme d'Huningue, qui lui té-
moignait une affection maternelle, est
morte, tainsi ique !nous l'.avons annoncé
hier, à la suite d'une cruelle maladie.
Les obsèques auront lieu lundi matin, à
neuf heures et demie. Il ne sera pas en-
voyé de lettres de faire-part. On est prié
de considérer le présent avis comme en
en tenant lieu.
M. Caillaux voudra bien trouver ici l'ex-
pression la plus vive de nos sentiments
de douloureuses condoléances*
AVERTISSEMENT
Aujourd'hui aura lieu, à Roubaïx, une
course de taureaux avec mise à mort.
Elle aura lieu, à moins que M. Peytral,
— qui expédie les affaires courantes au
ministère de l'Intérieur, - ne télégraphie
au préfet de l'interdire.
Nous ne voulons pas croire qu'il puisse
hésiter à le faire.
Nous savons, en effet, de source sûre,
que .plusieurs centaines de membres de la
Ligue protectrice des animaux, venus à
Roubaix de Paris, de Lille, de Bruxelles,
sont déterminés à empêcher, par tous les
moyens, le spectacle sanglant.
Des troubles graves sont à redouter et
le ministre de l'Intérieur assumerait une
lourde responsabilité en se refusant à les
prévenir.
Ce jeu barbare, auquel est conviée la po-
pulation de Roubaix, est une honte pour
l'humanité.
Laissons-le à Ta catholique Espagne, ne
l'introduisons jamais dans notre France.
En tous cas, si des troubles éclatent au-
jourd'hui a Roubaix à l'occasion d'une
ignoble boucherie, la responsabilité tout
entière en remontera au préfet du Nord et
au Gouvernement.
.——.————————— ————————————
Lenteurs parlementaires
Loué soit M. Jules-Louis Breton. Il pense
toujours à réformer le règlement de la
Chambre et il en parle quelquefois.
Rien n'est urgent, sauf toutefois la ré-
forme du règlement du Sénat.
En voici un petit exemple
On se rappelle qu'après des années d'hé-
sitations et de discours, il vota, le 11 juin
1912, une loi interdisant la fabrication, le
transport et la vente des apéritifs ou li-
queurs contenant de la thuyone.
Eh bien ! c'est hier 11 juin 1914 que le
président du Sénat a transmis le texte
qu'il avait voté à la Chambre.
Il a donc fallu deux ans, jour pour jour,
pour que ce texte allât du Luxembourg au
Palais-Bourbon. Seul, M. Eugène Pierre
peut savoir combien d'années il y demeu-
rera enseveli dans quelque carton.
On comprend que M. Jules-Louis Breton
se préoccupe de reviser les règlements par-
lementaires. S'il parvient à supprimer ces
abus, vieux de quarante ans, qui l'indi-
gnent, il aura bien mérité de la Républi-
que et son succès nous sera un nouvel en-
couragement à poursuivre cette autre ré-
forme — non moins difficile — la réforme
électorale.
Le rie social des Syndical d'initiative
Généralement, les Syndicats d'initiative
4lit pour but d'attirer les touristes dans
une région et de la leur rendre agréable,
Ce qui différencie le Syndicat de la ville de
Bourg des associations similaires, c'est
qu'il poursuit la réalisation de mesures qui
peuvent contribuer non seulement au dé-
veloppement matériel, artistique et intel-
lectuel de la ville, mais encore au déve-
loppement moral ; il fait, dans son pro-
gramme, une large place à la lutte contre
la démoralisation de la jeunesse, contre la
tuberculose, coutre l'alcoolisme, contre
l'absinthe. Des conférences sur ces sujets
sont organisées, des articles de vulgarisa-
tions .sont publiés dans le Bulletin du Syn-
dicat.
« Une cite ne vit pas seulement de fêtes.
Elle doit s'Intéresser aussi à tout ce qui
forme les esprits, élève les caractères, rend
les gens meilleurs », telle est la .belle for-
mule que cherche à réaliser M. Louis Pa-
rant, président du Syndicat d'initiative de
Bourg, et qu'ont approuvée sans réserve
des hommes comme MM. Baudin, Brin,
général Boé, Bérard, Goujon, Loiseau, Har-
tee, Martelin.. Quels merveilleux espoirs on
pourrait envisàger pour notre pays si, dans
toutes les villes se constituaient des Syndi-
cats d'initiative qui seraient de véritables
"syndicats sociaux comme celui de Bourg !
Leur place serait tout indiquée dans le
grand syndicat national antialcoolique dont
M. Léonard Rosenthal a préconisé la créa-
tion, — Jules Hayaux.
L'ACTUALITÉ
-
Le Ministère Viviani
est constitué
x
Appelé à onze heures par le président d&
la République, M. Viviani apportait
six heures après la liste de
ses collaborateurs.
l'Appelé à 11 heures à l'Elysée, M. Viviani
acceptait une seconde fois la tdche de for-
mer le cabinet.
A 5 h. 25, il revenait communiquer à M.
Poincaré la liste que voici. Le ministère
Viviani était constitué :
vià, Bienvenu-Martin, Thomson, COUyl)i
Lauraine, Noulens et Messimy venaient'
les y rejoindre bientôt.
Puis, tout demeura calme. ;
Cependant, à 3 h. 10, on vit M. Malvy
partir précipitamment. Il ne tardait pas ài'
Présidence du Conseil et Affaires étranr MM.
gères .;.,..-.4 VIVIANI, député ;
Justice ., BIENVENU-MARTIN, sénateur
Intérieur.,. MALVY, député ;
Finances .,.,., .,..,. .; NOULENS, député. ;
Guerre MESSIMY, député ;
Marine. r. GAUTHIER, sénateur ;
Instruction publique. ',. AUGAGNEUR, député ;
Travaux publics René RENOULT, député (
Agriculture .-- F. DA'VID, député ;
Commerce .,.; THOMSON, député ;
Colonies * * RAYNAUD, député ;
Travail OOUYBA, sénateur ;
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT : MM.
Intérieur JACQUIER, député ;
Marine marchande AJAM, député ; 1
Beaux-Arts DALIMIER, député ;
Guerre ; LAURAINE, député.
M. Viviani fit, en outre, dans la soirée,
appel à M. Abel Ferry pour le sous-secré-
tariat d'Etat à créer aux Affaires étrangè-
res. M. Abel Ferry a accepté.
Le président du Conseil présentera ce
matin, à il heures, ses collaborateurs au
président de la République.
Les décrets de nomination des nouveaux
ministres ont été signés hier soir et parais-
sent ce matin au Journal Officiel.
Le gouvernement se présentera mardi
devant les Chambres.
UNE JOURNEE BIEN REMPLIE
Cette fois, les choses n'ont pas traîné
en longueur.
Dès neuf heures et demie, le président
de la République conférait avec M. Anto-
nin Dubost, président du Sénat. A dix heu-
res, il recevait M. Deschanel, président de
la Chambre des députés.
A onze heures, appelé d'urgence par les
soiqs du secrétariat de la présidence, M.
René Viviani arrivait à l'Elysée.
Trente-cinq minutes suffirent à M. Poin-
caré pour décider M. Viviani à reprendre
les choses où, précédemment, il les avait
laissées.
Assiégé par les journalistes à &a sortie
du palais présidentiel, M. Viviani se fit
aimable.
— C'est fait, dit-il. J'accepte. Je vais
revoir mes anciens collaborateurs aussitôt
après le déjeuner, et je compte bien abou-
tir avant la fin de la journée.
— Verrez-vous M. Jean Dupuy ? inter-
rogea quelquiun.
— Hum ! Après la séance d'hier !..«
— Et M. Godard ?
M. Viviani sourit, mais ne répondit plus.
UNE VISITE A M. COMBES
Toutefois, ce que M. Viviani n'avait pas
dit aux journalistes, c'est qu'il comptait
aller voir M. Emile Combes avant même
que d'aller déjeuner.
Raipide, son auto le mena rue Claude-
Bernard. L'entrevue fut brève.
M. Viviani offrit à M. Combes, au choix,
le portefeuille de l'Instruction publique ou
celui de la Marine.
— Tout dépend, répondit M. Combes, des
déclarations que vous co-mptez faire. Fi-
dèle au programme de Pau, je ne veux
entrer que dans un ministère qui s'enga-
gera, de façon formelle, à prendre toutes
mesures utiles en vue de la réduction du
service militaire.
M. Viviani répondit à M. Combes qu'il
comptait s'en tenir, dans la déclaration
ministérielle, à la formuje qu'il avait éta-
blie, lors de sa première tentative, et qui
ne prévoyait que sous conditions le -retour
aux deux ans.
Dans ces conditions, M. Combes refusa
l'offre de M. Viviani.
A la suite de cette entrevue, M. Emile
Combes a communiqué à la presse la
note suivante :
« M. Viviani a rendu visite, à midi, à
M. Emile Combes, pour lui offrir d'entrer
dans sa combinaison.
« L'ancien président du Conseil n'a pas
cru devoir accepter, par suite de ses di-
vergences de vues avec M. Viviani sur la
question militaire.
« M. Emile Comble reste, en effet. fidèle,
sur la réduction du service militaire, au
programme de Pau, et aux idées qu'il a
développées dans son interview du
Radical. »
« LE MINISTERE EST CONSTITUE »
Un peu déconcerté par l'accueil que lui
avait réservé M. Combes, M. Viviani re-
vint de suite à l'Elysée pour déclarer au
président qu'il allait constituer son cabi-
net sans M. Combes. Cela ne fut pas pour
déplaire à M. Poincaré.
L'auto de M. Viviani le mena ensuite
rue Royale, où il déjeuna en compagnie
de M. Malvy, son ministre de l'Intérieur.
Le repas fini, tous deux partirent rue
Clément-Marot, au domicile de M. René
Viviani.
MM. Rayhaud, Gauthier, Fernand Da-
revenir en compagnie de M. René ne-iè*
noult.
Deux heures passent encore.
La rue Clément-Marot reste déserte, eti
rien ne semble bouger dans la maison-
tranquille qu'habite M. Viviani.
A 5 h. 25, M. Viviani sortit, écartanti
les journalistes. Il fit même la leçon à M.
Malvy potr que celui-ci ne dise rien ;
puis, laissant ses autres collaborateurs
chez lui, le nouveau président du Conseil
partit vers l'Elysée.
A 6 heures, il en sortait, joyeux et plusf
communicatif que de coutume ; c'est ect-
souriant qu'il communiqua la liste quqr
l'on a lue plus haut.
La transmission des services aura lieu
aujourd'hui, et les malheureux ministres
d'un jour auront encore cette dernière
corvée à accomplir. L'un d'eux nous disait
avec son bon sourire de Normand peu
ambitieux : « Ce qui me contrarie, ce n'est
pas de m'en aller. Mais dans quelques
années, mes ennemis diront que je me suis
enrichi au pouvoir H! »
Rassurez-vous, mon cher ministre, vos
ennemis, ne diront pas cela, car vous n'en,
avez pas.
A LA CHAMBRE
On discute fort tout l'après-midi à Id
Chambre, surtout entre Vivianûtes et
Combistes. Comme à l'ordinaire, les nouè
velles les plus contradictoires se euccéfc
daient.
Tantôt, on annonçait que la combinai-
son était faite ; cinq minutes pLus tard.
on disait que tout était à recommencer.
M. Dalimier, qui passa 'rapidement, fut
très entouré. - ,
M. Breton, souriant et débonnaire, sent-
blait fier d'avoir dominé les raisons qu'il
évoquait, ces jours derniers, pour ne paa
voter contre M. Ribot.
— Je me suis tout de même décidé, noua
dit-il, et voilà. Maintenant, ce serait vrai-4
ment dommage que la combinaison Viviez
ni n'aboutit pas.
Mais voilà que dans la salle des Pas"
Perdus, un groupe attentif s'est lormé.
Que se passe-t-il ?
Nous approchons : M. Ceccaldi, le sym.
pathique député de l'Aisne, est tout sim-
plement en train de faire à M. Arthuf
Meyer, directeur du Gaulois, un grand dIs.,.
cours politique. Mais c'est en vain que la
barbe rousse s'agite, proche des favoris
blancs.
Tout menu, l'air las et désabuse. M. AroA
thur Meyer s'en va bientôt, tout seul, vers.
la rue boueuse, cependant que M. Cec-
caldi, bruyant et rieuu, serre d'inn()ffibra.
bles mains.
VOYAGE AUX PAYS NOUVEAUX (1);
L'ALBANIE
par L. FORCADE
INDUSTRIE ET COMMERCE
Sous le rapport de l'industrie, les Alba-
nais sont véritablement et malheureuse.
ment très arriérée. Nos Arabes et surtout
nos Kabyles, dont les travaux -manuels ne
sont cependant pas remarquables, les lais-i
sent loin derrière eux. L'industrie en ce
pays est pour ainsi dire nulle. A peine dans
l'intérieur, les femmes arrivent à tisser les
étoffes grossières de laine dont .les habi-
tants composent leurs originaux accoutre.
ments.
Hier, en passant devant une boutique d..
tailleur, Je vls une machine à coudre.
— Je n'ai pas besoin, dis-je en riant 1tI
l'ouvrier, de vous demander, avec cette
machine chez vous, si vous êtes Italien ? T
— Oui, répondit-il en riant également, j~
suis Italien. Cependant, ajouta-t-il, je croisi
en cherchant bien, qu'on trouverait quel.
(1) Voir Je Rappel des 8,10, 31 octobre 1913 a
2, 10 janvier ; 10, 23 mars ; 13 fc/vril ; fi
14 mai 194*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Muséum national d'histoire naturelle Muséum national d'histoire naturelle /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Muséum national d'histoire naturelle" or dc.contributor adj "Muséum national d'histoire naturelle")
- Auteurs similaires Muséum national d'histoire naturelle Muséum national d'histoire naturelle /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Muséum national d'histoire naturelle" or dc.contributor adj "Muséum national d'histoire naturelle")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7552529t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7552529t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7552529t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7552529t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7552529t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7552529t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7552529t/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest