Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-05-26
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mai 1912 26 mai 1912
Description : 1912/05/26 (N15443). 1912/05/26 (N15443).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7548683j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
Mo 15443. - 8 PRAIRIAC, XU ÏM. CINQ CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 28 MAI 1912. — N* 15443.
-. Fondateur: :---;. -::.'
AUGUSTE VACQUERIE
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre, Téléphone 143-93 .:.-
-- TRIBUNE LIBRE
,.. - -" -;+-e-+:--: .,", ':. !,
l'a Chambre a commencé
sa troisième année de légis-
lature et va continuer à là..
tons sa marche pénible vers
le renouvellement de 1014.
Sa volonté de travail est évi-
dente, sa méthode mauvaise. Le Gou-
vernement la convie à discuter simul-
tanément le Budget, la Réforme élec-
torale, la loi sur la journée de dix heu-
res, la loi des cadres el les interpella-
tions en cours. L'intention est excel-
lente, mais qui trop embrasse mal
étreint. On risque de gaspiller un
temps précieux et de n'aboutir à rien.
Il ne me paraît pas douteux que le
Budget ne sera pas terminé avant le
14 juillet, quelque intérêt qu'il y ait à
rentrer dans la vérité budgétaire. Les
députés devront achever l'examen à la
session d'automne, et l'on n'aura réus-
si qu'à retarder la Réforme électorale,
dont l'urgence saute aux yeux.
Depuis deux ans, l'incertitude de cet-
te réforme a paralysé la vie parlemen-
taire et entravé l'organisation des par-
tis. Les nécessités du présent et le sou-
ci de l'avenir commanderaient de dé-
blayer l'obstacle et de ne pas entrer en
* vacances sans avoir voté la proposition
de loi.
Sur trente-trois articles, dix-neuf res-
tent encore à discuter. Après leur adop-
tion, et avant le scrutin sur l'ensem-
ble, le Gouvernement appuiera le re-
trait de l'urgence et annoncera le dé-
pôt d'un nouveau projet. La Chambre
ne pourra suivre le Cabinet que si elle
a la certitude de connaître le texte et
d'ouvrir le débat à bref délai.
Un communiqué à la presse a pré-
cisé les principales dispositions qui
laissent une impression rassurante.
L'œuvre de la majorité est conservée
en son essence. Les proportionnalistes
obtiennent entière satisfaction sur le
principe : le Ministère maintient le sys-
tème du quotient électoral calculé d'a-
près le nombre des votants, et lui don-
ne le nom de « représentation des mi-
norités ». Cette R. M. mettra du bau-
me au cœur des majoritaires, qui ne
digèrent pas la « Représentation pro-
portionnelle », la R. P. Concédons gé-
néreusement le mot et gardons la cho-
se, la R. M. étant la R. P. et la R. P.
- étant la R. M., du moment que le pro-
jet repose sur la base du quotient
électoral.
La Chambre avait sectionné les dé-
partements ayant plus de sept dépu-
tés. Ce décôupage arbitraire et absur-
ile n'aura pas lieu. A l'exception de la
Seine, les grands départements, Nord,
Pas-de-Calais, Hhône, Seine-Inférieu-
re, Gironde, Finistère, etc., formeront
une circonscription unique. Les
moyens et les petits départements se-
ront groupés deux à deux ou trois à
trois, de manière à nommer un chiffre
minimum de députés, 7, 8, 9 ou 10, qui
n'est pas encore arrêté.
La R. P., je veux dire la R. M., ne
fonctionne bien qu'avec de larges cir-
conscriptions. La R. P. belge est dé-
fectueuse, "parce que, sur trente-trois
circonscriptions, elle est appliquée en
vingt-deux comprenant de 2 à 3 dépu-
tés. Nos voisins entendent y remédier
par la constitution de la région. M.
Poincaré offre cette amélioration qui
résout partiellement le laborieux pro-
blème de l'utilisation des restes. Sa so-
lution est logique et prouve son ardent
désir de construire une loi simple,
claire, adaptée à son objet et débarras-
sée de complications dont s'arrpent les
antiréformisles.
La Chambre a adopte, à' une faible
majorité, un amendement de réaction
qui fixe le nombre des sièges sur le
chiffre des électeurs inscrits. Le Gou-
vernement le calcule sur le chiffre des
habitants de nationalité française. Ce
procédé d'équité et de probité rétablit
la tradition républicaine.
Le Ministère délibérera, la-semaine
prochaine, sur l'importante question de
l'attribution des sièges restants. On ra-
conte qu'il inclinerait à les accorder
aux gros restes. Cette information ten-
dancieuse est erronée.
L'attribution des sièges restants aux
gros restes favoriserait les dissidences
et les partis extrêmes. Une liste qui n'a
pas réuni le quotient électoral pourrait
bénéficier d'un siège. La majorité ab-
solue ou relative ne recevrait plus sa
légitime part.
Il est urgent d'opérer la Réforme, et
il serait imprudent de présenter des
modalités inacceptables. Les arrondis-
sementiers n'ont pas perdu l'espoir de
idiviser les proportionnalistes et de
conserver leur cher « petit scrutin ».
C'est à la majorité de la Chambre de
déterminer une vigoureuse impulsion
gouvernementale, et c'est au Cabinet
de peser de son autorité sur les répu-
blicajns récalcitrants et de les décider
à abandonner leurs illusions et le ra-
deau qui les conduit au naufrage.
J-L. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine.
LA POLITIQUE
LE DECAPITE PARLANT
Si nous devons mourir, ra-
dicaux mes frères — et vrai-
ment, on nous y convie avec
tant d'unanimité el de bonne
grâce, que le suicide, vous pa-
raîtra un devoir de courtloisie,- mou-
rons du moins avec belle humeur.
Le spectacle lunambulesque qui s'of-
fre à nos yeux depuis quelques jours,
exclut, d'ailleurs, toute mélancolie.
Au surplus, que vaudrait l'existence
que nous réservent les grands stratè-
ges de nos groupes parlementaires ?
Mille lois la mort, dans un sourirè,
plutôt qu'une condamnation à « pe-
doyer » à perpétuité. Malvj i soit qui
mal y pense.
Nous sommes donc résignes. Voici
notre cou : tirez le lacet ! -
Toutefois, une dernière prière.
Avant de quiller pour toujours les
joyeux drilles qui viennent d'organiser
la réunion plénière des Gauches, avec
un éclat et une pompe, — d'ailleurs lu-
nèbre, permettez-nous une réllexion.
Notre Parti radical est vraiment un
drôle de corps.
Un côrps sans tête, interrompt la
Liberté. Pardon. Le mot est connu,
mais il est inexact.
Le Parti radical a bel et bien une
tête. Mais son originalité consiste pré-
cisément à se la couper, dès qu'elle
peut lui servir.
Et ce qui complique, jusqu'à l'inco-
hérence, ce paradpxe de chirurgie poli-
tique, c'est qu'aussitôl que le Parti
radical se tranche la tête, les autres
partis s'empressent de lui offrir la leur.
C'est ainsi que nous avons vu (Iéli*.
la tête de Waldech-Rousseau, la tête;
de Briand, la tète de Caillaux — en at-
tendant celles de Barthon ou de Jaurès
— venir s'adapter très exactement sur.
le tronc radical, et y tenir très honora-
blemenl le langage du radicalisme..
Avant-hier encore, le Parti radical
venait, une lois de plus, de se décapi-
ter ; aussitôt, qu'avons-nous vu ? un
ancien ministre de Méline et le dernier
porlecolon de Gambetta se précipiter
vers lui, et, nouveaux Saint-Jean-Bap-
tiste, lui offrir leurs tètes sur un plat.
Et le phénomène d'attraction conti-
nue.
Voici M. Deschanel élu. Il parle. Il
parle éloquemmenl. Mais lisez son dis-
cours.
Même phénomène étrange.
Sa tête, malgré lui, se détache ; elle
se détourne de ceux qui l'ont élu. Elle
se rapproche de ceux qui l'ont com-
battu. -
Elle parle : c'est presque un discours
radical. Au mois de janvier, la suture
sera compte, el on s'apercevra un
peu lard que M. Deschanel ne voulait
remplacer M. Brisson que pour le ra-
jeunir et le mieux continuer.
Bref, le Parti radical peut compter
dû moins, à son aclil, d'avoir perfec-
tionné un miracle : c'est le décapité
parlant. avec la tête des autres.
Vous comprenez que lorsqu'on a vu
ça, on n'a plus qu'à m:ourÙ'.:
Adieu.
>•
LE FAIT DU JOUR
*
LA « PREMIÈRE > DE M. DESCHANEL'
M. Pelletan « Un républicain qui se peigne. ça me paraît louche! a
Les On=Dit
NOTRE AGENDA
uiourd'hui samedi 1 -
Lever du soleil, 4 h. i du matin.,
Coucher du soleil, 7 h. 36 du soir.,
Lever de la lune, 12 h. 15 du matins
Coucher de la lune, 1 h. 24 du matin.,
Courses à Saint-Ouen.
AUTREFOIS
Le Rappel 'du 26 mai 1876 1
Le prince Napoléon est venu hier à la
Chambre des députés pour marquer sa place.
Il a choisi son siège à l'extrémité de la tra-
vée qui sert de frontière aux gauches et à.
la droite. Il se trouve placé à côté de M.
Escarguel, député d'extrême-gauche, et a de-
vant lui MM. Souchu, Servincre et Bruneau,
députés républicains de la Mayenne.
AUJOURD'HUI
Humour prussien
Il' y a quelques jours, le ministre des
finances de Prusse. revenant d'une partie
de chasse à laquelle il avait convié des
amis et des hauts fonctionnaires de la
province, faisait son entrée dans Hiesfeld
quand une nuée de gamins se pécipita de-
vant lui en poussant des hourrahs fréné-
tiques.
— Hourrah pour le fourneau ! Hourralt
pour le fourneau ! hurlèrent les gosses.
— Hein ! quoi ? fit le ministre interlo-
qué.
- Mais oui, risqua un des petits bons-
hommes, le fourneau de l'école a besoin
d'une réparation. On vient die nous donne"
deux jours de congé.
On se tord encore à Hiesfeld.
A
Compensation
——
Le public, qui se pressait, hier, à la
séaace de la Chambre, se montrait avec
curiosité, dans la salle, les hommes politi-
ques qui avaient été candidats à'la prési-
dence.
Vainement cherchait-on la sympathique fi-
gure de M. Etienne, même « assise dans
un fauteuil ». M. Etienne, en effet, n'a
pas paru, de toute la journée, dans ce que
Mvv Pierre- Baudin appelle « les couloirs
bourboniens D.
N'ayant pu, * et pour cause, présider la
Chambre, il s'était rabattu sur la Compa-
gnie des Omnibus, qui tenait précisément
son assemblée générale annueHe.
L'honorable député d'Oran s'est consolé
de l'ingratitude de ses collègues auprès de
ses actionnaires, et, avec quelques retou-
ches, il a pu leur servir le même discours
dont il se promettait de régaler les dépu-
tés. Ceux-ci n'ont rien perdu, ni l'éloquen-
ce non plus.
——
AVERTISSEMENT
S'il est temps encore de donner un aver-
tissement au Parti radical, nous l'invite-
rons à lire les lignes suivantes de la France
de Bordeaux, un journal qui ne saurait
leur, être suspect.
Elles confirment avec force ce qjue nous
n'avons cessé, ici même, de dire à nos
amis :
« La majorité républicaine ayant discuté
tput un jour, a été incapable de désigner
un candidat à la fonction présidentielle. Les
compétences seraient-elles si nombreuses
qu'il soit malaisé de choisir ? C'est plutôt le
contraire. Personne ne s'impose, mais
beaucoup se désignent. Dans cette course
au fauteuil, on perd de vue les intérêts de
la République pour ne penser qu'aux ambi-
tions personnelles.*
« Triste spectacle, il faut le dire. Les dé-
putés donnent au pays de bien fâcheuses
leçons. Leur impuissance navrera les uns,
excitera l'ironie des autres. On eût com-
pris que tous les partis de gauche, légiti
mement ambitieux d'occuper la magistra-
ture suprême, aient chacun leur candidat
au premier tour. Mais rien, rien. On dis-
cute, on n'aboutit pas. Les bonnes volontés
doivent agir, le hasard et l'habileté faire le
reste.
« Les militants sincères, qui luttent là où
rayonne leur influence généralement res-
treinte sont découragés quand ils voient ces'
choses. On leur demande à eux, en vue des
élections, d'assurer l'ordre, de discipline
les troupes, d'éviter les compétitions. Mais
les élus, nos chefs, sont incapables de ces
efforts. Ce qu'ils prêchent, ils ne le font
pas. Ces maîtres savent parler, mais point
agir. Aussi, de jour en jour, leur réputa-
tion s'abîme. Quel bouleversement faudra-
t-il pour leur faire comprendre enfin le
danger qu'il y a pour eux d'être si cons-
tamment en dessous du suffrage univer-
sel ? »
Hélas ! Est-il eneore temps d'avertir uti-
lement le Parti radical ?
Les Affaires du Maroc
La situation est grave. — L'encerclement de Fez.
LES RENFORTS
Dès son arrivée imminente à Fez, après
en avoir conféré avec les généraux Moi-
nier et Brulard, le général Lyautey doit
faire connaître au Gouvernement. le chif-
fre exact des renforts qu'il juge néces-
saires pour assurer la sécurité de la rou-
te Rabat-Meknès-Fez. Dans un télégram-
me reçu hier matin, le général Lyautey
indique à son passage à Meknès, qu'il a
été amené à constater que la région qu'il
vient de traverser est beaucoup moins sû-
re que la Chaouîa, et que des opérations
militaires y seront nécessaires. Dans un té-
légramme précédent, le général Lyautey
avait indiqué que d'ores et déjà le besoin
de renforts était évident, et qu'il en esti-
mait a priori le chiffre entre 3.000 et 4.000
hommes, mais qu'il attendrait d'être arri-
vé à Fez pour donner une précision.
Lecture de ce télégramme a été faite au
Conseil des ministres, et nous croyons sa-
voir que le Conseil est tombé d'accord
pour assurer satisfaction aux vœux du gé-
néral Lyautey dès qu'ils seraient définitive-
ment formules. Mais jusqu'ici aucun ordre
de départ n'a été donné, puisqu'on attend
le télégramme que le haut commissaire en-
verra prochainement de Fez à ce sujet.
LA SITUATION AUTOUR DE FEZ
Fez, 21 mai, vid Tarrç*en Les i inten-
tions des insurgés se précisent. Il est évi-'
dent aujourd'hui qu'ils tentent d'encercler
Fez comme ils l'ont fait l'année dernière.
Jusque présent ils y ont réussi à l'est et
au sud, et ils cherchent à compléter leur
manœuvre au nord et à l'ouest.
A l'heure actuelle, la situation est la
suivante. Toutes les tribus riveraines de
l'Innaouen, celles de la rive droite du Se-
bou à l'est de Fez, les Diebala, les Aît-
Youssi et les Aît-Chegrouchen sont en état
d'insurrection. Leurs contingents sont ré-
partis en trois groupes principaux et quel-
ques rassemblements secondaires. Les
groupements principaux sont à Aîn-bou-
Merchout, chez ks Oulad-Hadj, à 18 kilo-
mètres au nord-est de Fez, à Aîn-Bbit, chez
les Beni-Sa-dden, à 25 kilomètres vers l'est
de Fez, et à l'oued Amckla, à 15 kilomètres
au sud de Sefrou. Les insurgés ont envoyé
des émissaires chez les Cheraga et les Ou-
lad-Iamah pour les amener à se joindre à
eux. Les autres émissaires se sont rendus
près du caïd des Zayan pour traiter avec ce
chef.
'Suivant des informations indigènes, les
insurgés n'entreprendront rien contre Fez
avant l'arrivée de leur réponse. Les Che-
raga, les Oulad-Diamah, les Oudaga, les
Cherar-da et les tribus sais restent soumis.
Pour faire face a la situation, le général
Moinier dispose de cinq bataillons d'artil-
lerie et de cavalerie. Un bataillon venant
de Meknès est attendu aujourd'hui. Un au-
tre arrivera avec le général Lyautey.
LES NECOCIATIONS
FRANCO-ESPAGNOLES
Madrid, 24 mai.' — Ce matin a eu lieu au
ministère d'Etat la récention habituelle di-
plomatique du vendredi, à laquelle étaient
présents les ambassadeurs de France et
d Angleterre. Tous deux ont déclaré qu'il
n y avait rien de nouveau, relativement aux
négociations : « Nous attendons, ont-ils 'dit,
la réponse du gouvernement anglais aux
dernières objections faites par l'Espagne ».
On assure ici cependant que l'entente se
fera bientôt. Quoi qu'il en soit, on peut af-
firmer que les pourparlers ne peuvent se
prolonger longtemps encore et que la se-
maine prochaine on enregistrera une en-
tente ou la suspension définitive des pour-
parlers , car l'Espagne, déclare-t-on, ne
consentira jamais à augmenter les conces-
sions faites par elle.
AU PARLEMENT
Le Disconrs de :. M. Deschanel
Devant une salle de « première », M. Paul Deschanel
inaugure éloquemment ses fonctions présidentielles, ,,:
t Aboutissons! » dit-il. et la Chambre repart
an congé. ,
Physionomie de la Séance
On 'était venu en foule pour entendre
le discours du récipiendaire, nous vou-
lons dire du nouveau président de la
Chambre. Dans la salle, les bancs des
députés craquaient sous le poids de
leurs occupants. Au premier étage, ce
n'étaient que redingotes élégantes et
toilettes fleuries. Une seule galerie de-
meura inoccupée ; celle du président.
Le début de VaUocution de M. Descha-
nel parut devoir expliquer le mystère.
« L honneur insigne que vous me faîtes
et que, je le sais bien, je dois surtout
aux circonstances. » constitue un
aveu du meilleur goût, mais qu'on ne
formule point en présence des siens.
Cette marque d'abnégation fut, au
demeurant, la note dominante du dis-
cours, aussi pur dans l'expression lit-
téraire qu'élevé dans la conception pa-
triotique et républicaine, de M. Paul
Deschanel. Une énwtion profonde sai-
sit l'Assemblée lorsque le président évo-
qua, avec l'autorité que lui donne le
nom qu'il porte, les grands aîeux du
Parti, leurs luttes, leurs sacrifices, et
souvent leur misère. Il parla de la fa-
mille républicaine dans des termes qui
ne laissèrent personne indifférent. Les
Gauches lui surent un gré infini de cet
acte de piété filiale. Ce fut le commen-
cement des applaudissements de la ma-
jorité. D'autres suivirent, ni moins vifs
ni moins chaleureux. L'atmosphère de
la bataille était complètement dissipée.
M. Deschanel semblait s'être fait par-
d.ter son élection par ceux-la mêmes
contre qui on l'avait prétendue dirigée.
Et c'est là un mérite qu'il ne faudrait
peut-être pas attribuer exclusivement à
son grand talent oratoire.
En vérité, les radicaux sont des en-
fants gâtés de la fortune.
Lucien WOLF.
,.
t 1
LA SÉANCE
M. Paul Deschanel, président, après
avoir ouvert la séance, prononce le dis-
cours suivant :
DISCOURS DU PRESIDENT
Messieurs et chers collègues,
Il n'est point de paroles pour expri-
mer certains sentiments. L'-liomaieu-r in-
signe que vous me faites et que, je le
sais bien, je dois surtout aux circons-
tances, est au-dessus de toutes-les for-
mules de gratitude. Permettez qu'à
l'hommage de recoailiaissa.nce proton-
'de que je vous adresse, j'associe la mé-
moire des républicains nos pères qui
subirent tout, pauvreté, prison, exÎil
pour le plus noble idéajl, et qui nous
ont transmis J'ardent amour de la Ré-
publique, -le culte Ïtnvine.ih]e de la lé-
gaJMë, ,de la liberté politique et du
droit.
L'îiomme Illustre dont ta Chambre et
le parti républicain portent le deuil,
qui dirigea si longtemps nos travaux
avec une expérience consommée et
dont mon éminent aimi Etienne — qui
a montré, lui aussi, à ce fauteiri, de si
rares qualités — faisait l'autre jour
avec tout son cœur un émol\.lwln,L éloge,
Henri Brisson, dès sa jeunesse, sous
J'EJmfpi,,'C, s'était voué à-la noble cause
vaincue. Une haute et fière conscience,
sûre d'elle-même comme de s'en devoir,
la finesse * berrichonne avec la pureté
de Ja morale stoïcienne, l'honneur d'ans
la pleine acception du mot, honneur
politique et honneur pravé, il donna
tout avec une ardeur passionnée, sans
une heure de lassitude, à son parti et
à la France.
Dire qu'Henri Brisson fut seulement
homme de parti serait diminuer -son
rôle : il fut un ferven.t paîmiote ; il ai-
mait la France comme la République,
il les confondait dams u.n même amour ;
mais c'est parler de lui, je crois, com-
me il l'eût souhaité, de dire qu'ii eut,
de l'homme de parti, toutes les gTlaln-
deurs, toutes les passions, toutes les
vertus exclusives. « Ou-i, s'éoriait-iil un
jour ici même, ces forts partis pris, je
les ai. »
Hélas ! c'est la misère de notre dur.
métier, à nous autres politiques, que la
complexité des situations et des problè-
mes crée à certaines heures des maniè-
cgg; de voir différentes, dont il est im-
possible à des consciences délicates de
ne point souffrir.
- Tout récemment, dans les derniers
temps de sa vie, M. le président Bris-
soin me fit l'honneur de me convier ;
il me retint longtemps auprès de lui.
Eti là, dans un intime entretien où les
souvenirs de sa jeunesse vaillante et
de ta femme supérieure qu'il avait per-
communs souvenirs de famille, il me
pania, avec unie gravité émue, des de-
voirs qui, dans la situation présente du
monde, s'imposent à tous les Français ;
LI nie parla des questions qui noue
rapprochaient et aussi de celles qui, à
certains mOfficnls, nous avalent divi-
sés ; je lui dis, avec une respectueuse
franchise, les raisons profondes de nos
anciennes divergences ; il] m'écouta et
me répondit avec bonté ; et je sentis
alors que si, dans la grande famille
républicaine, il y a parfois — et com-
ment en serait-il autrement ? — des
divergences de - vues sur Ja route à sui-
vre, tout de même, c'est toujours la
famille.
Et je sentis que, comme dans les
combats d'Homère, à l'heure où nous;
luttons encore dans la paaine obscure,
l'aube naissante éclaire d'éjà les cames.
Et c'est là, sur les sommets, près des
sources pures, que se rejoignent les-
vrais aimants de la raison, de la justice
et de la Patrie.
Oui, c'est là qu'il faut tremper nos
cœurs pour accomplir les grammes
œuvres qui nous pressent, au dedans
et au dehors. -
-t..m ----
mes Giieus- collègues, vous avez en-
trepris un grand déùjat sur l'origême du
pouvoir politique. Vous avez émis une
série de votes touchant la Réforme
électorale. Je manquerais au premier
de mies devoirs si, me rappelant ici
nos controverses d'hier, je laissais pa-
raître une préférence ; mais je crois
répondre au sentiment de tous en di-
sant que quelle que soit la solution, il
faut aboutir, parce que si le régime
électoral doit être changé, 111 faiutJ que
les partis ajent le temps de s'organiser
pour les consultations futures..
Une aut're tâche s'offre à nous": l'exa.;¡
men du budget de 1913. Grâce à la di-
ligence du Gouvernement et de la Com-
mission, la. besogne est prête. Oserai-
je dire qu'on a pris peu à peu l'habitu-
de d'introduire dans la discussion du
budget toutes sortes de choses qui n'onl
rien -de commun avec la fixation des -
dépenses e.t des recettes ? Questions,
interpellations déguisées, motions, pro-
jets de résolution, ordres du jour, pro-
positions et projets de lois sont venus
se glisser dans la discussion de chapi-
tres d-u budget des dépenses. Le bud-
get des recettes est devenu une vérita-
bl encyclopédie, et ra Chambre, à cer- c:
laines heures, paraît, transformée en
une sorte de grande Commission qui
tend à modifier les lois organiques au
moyen de la loi de finances.
Si nous passions moins fte temps à
discuter le budget, nous en donnerions
plus aux réformes : rénoveir un sys-
tème fiscal vieilli ; donner aux fonc-
tionnaires un statut pour les mettre à
l'abri du favoritisme ; agrandir le
chaimp de l'école nationale, de l'école
laïque, respectueuse de la liberté (tes
consciences et pénétrée de ses devoirs
envers la patrie ; enfin, par une politi-
que sociale généreuse et hardde com-
me le génie même de notre race, étan-
oher la soif de justice qui dévore son
grand cœur. Les -lois sociales et au-
vrières doivent tenir une place toujours
croissante dans nos préoccupations^
paarce que de plus en plus nous voulons
faire de la République une Pelleulellr-
victoire sur le vice, l'ignorance et la
misère, le plus haut développement de
la personne humaine, la République du
travail, du travail fraternel.
Au dehors, par une action dipla man-
que ferme, active et suivie, éviter les
écats, les dispersions d'efforts ; mettre
au service (fune poétique coordonnée
et pacifique une armée et une
puissantes et des armes d ignés. des
héros qui les portent ; assurer à la
France, dans l'Eurt pe de demain, le
rang que lui assignent quinze siècles
de l.a'bC'ufl', de vaillance' et de gloire.
Tâche incomparable, mes ehers o l-
lègues, une des plus belies qui aient
été offertes à l'activité d'une générai ion
et à laquelle en aucun temps, en aucun
pays, aucune Assemblée n'aurait pu
consacrer plus d'expérience et de ta-
lents.
un se pian, en certains miueux, a
dénigrer le ParleiLent^ à l'accuser de
stérilité. La France n'a rien à e-nvieir à
personne. La République a plus fait
pour le peuple en trente ans que n'a-
vaient fait les autres régimes en plu-
sieurs siècles. Qu'il s'agit dtf politique
intérieure ou étrangère, tous les partis
ont envoyé à cette tribune des hommes
dont l'éloquence et le caractère sont
l'honneur de la France et qui ne le cè-
dent en rien à leurs illustres devan-
ciers.
Pour remplir toute notre destinée, il
faut, en même temps que l'application
exacte des lois emlsh-l.utio-nne,l.Je:s et
robéèrvàiiïto d £ s ¡'-êrifbles règles
Gouvernement parlementaire, l'ordre
et la. méthode dans nos débats.
L'essentiel, c'est que' chacun de vous
ait la conviction intime que celui .que
vous avez appelé à c'c fauteuil dépouille
l'homme de parti pour devenir l'hom-
me de l'Assemblée entière. Le jour où
cette noble magistrature, au lieu de
rester la. protectrice des droits de t.ou-s..
serait mise au service d'une ojpénioiv
DIMANCHE 28 MAI 1912. — N* 15443.
-. Fondateur: :---;. -::.'
AUGUSTE VACQUERIE
ONNEMENTS
Un mois Trois mois Six mois ha
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.'
Départements. 2 - 6 — 11 - 20-
Union Postale. 3 — 9 — 16 - I--
-
Fondateur*
: AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
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6, Place de la Bourse
El AUX BUREAUX DU JOURNAL
Adresser toutes les. communications au Directeur
l. Adresser Lettres et Mandats au Directeur
- , ADMINISTRATION & RÉDACTION
., ! ,
38, boulevard StraaÔoafg* .- -
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TÉLÉPHONE
424-90
424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre, Téléphone 143-93 .:.-
-- TRIBUNE LIBRE
,.. - -" -;+-e-+:--: .,", ':. !,
l'a Chambre a commencé
sa troisième année de légis-
lature et va continuer à là..
tons sa marche pénible vers
le renouvellement de 1014.
Sa volonté de travail est évi-
dente, sa méthode mauvaise. Le Gou-
vernement la convie à discuter simul-
tanément le Budget, la Réforme élec-
torale, la loi sur la journée de dix heu-
res, la loi des cadres el les interpella-
tions en cours. L'intention est excel-
lente, mais qui trop embrasse mal
étreint. On risque de gaspiller un
temps précieux et de n'aboutir à rien.
Il ne me paraît pas douteux que le
Budget ne sera pas terminé avant le
14 juillet, quelque intérêt qu'il y ait à
rentrer dans la vérité budgétaire. Les
députés devront achever l'examen à la
session d'automne, et l'on n'aura réus-
si qu'à retarder la Réforme électorale,
dont l'urgence saute aux yeux.
Depuis deux ans, l'incertitude de cet-
te réforme a paralysé la vie parlemen-
taire et entravé l'organisation des par-
tis. Les nécessités du présent et le sou-
ci de l'avenir commanderaient de dé-
blayer l'obstacle et de ne pas entrer en
* vacances sans avoir voté la proposition
de loi.
Sur trente-trois articles, dix-neuf res-
tent encore à discuter. Après leur adop-
tion, et avant le scrutin sur l'ensem-
ble, le Gouvernement appuiera le re-
trait de l'urgence et annoncera le dé-
pôt d'un nouveau projet. La Chambre
ne pourra suivre le Cabinet que si elle
a la certitude de connaître le texte et
d'ouvrir le débat à bref délai.
Un communiqué à la presse a pré-
cisé les principales dispositions qui
laissent une impression rassurante.
L'œuvre de la majorité est conservée
en son essence. Les proportionnalistes
obtiennent entière satisfaction sur le
principe : le Ministère maintient le sys-
tème du quotient électoral calculé d'a-
près le nombre des votants, et lui don-
ne le nom de « représentation des mi-
norités ». Cette R. M. mettra du bau-
me au cœur des majoritaires, qui ne
digèrent pas la « Représentation pro-
portionnelle », la R. P. Concédons gé-
néreusement le mot et gardons la cho-
se, la R. M. étant la R. P. et la R. P.
- étant la R. M., du moment que le pro-
jet repose sur la base du quotient
électoral.
La Chambre avait sectionné les dé-
partements ayant plus de sept dépu-
tés. Ce décôupage arbitraire et absur-
ile n'aura pas lieu. A l'exception de la
Seine, les grands départements, Nord,
Pas-de-Calais, Hhône, Seine-Inférieu-
re, Gironde, Finistère, etc., formeront
une circonscription unique. Les
moyens et les petits départements se-
ront groupés deux à deux ou trois à
trois, de manière à nommer un chiffre
minimum de députés, 7, 8, 9 ou 10, qui
n'est pas encore arrêté.
La R. P., je veux dire la R. M., ne
fonctionne bien qu'avec de larges cir-
conscriptions. La R. P. belge est dé-
fectueuse, "parce que, sur trente-trois
circonscriptions, elle est appliquée en
vingt-deux comprenant de 2 à 3 dépu-
tés. Nos voisins entendent y remédier
par la constitution de la région. M.
Poincaré offre cette amélioration qui
résout partiellement le laborieux pro-
blème de l'utilisation des restes. Sa so-
lution est logique et prouve son ardent
désir de construire une loi simple,
claire, adaptée à son objet et débarras-
sée de complications dont s'arrpent les
antiréformisles.
La Chambre a adopte, à' une faible
majorité, un amendement de réaction
qui fixe le nombre des sièges sur le
chiffre des électeurs inscrits. Le Gou-
vernement le calcule sur le chiffre des
habitants de nationalité française. Ce
procédé d'équité et de probité rétablit
la tradition républicaine.
Le Ministère délibérera, la-semaine
prochaine, sur l'importante question de
l'attribution des sièges restants. On ra-
conte qu'il inclinerait à les accorder
aux gros restes. Cette information ten-
dancieuse est erronée.
L'attribution des sièges restants aux
gros restes favoriserait les dissidences
et les partis extrêmes. Une liste qui n'a
pas réuni le quotient électoral pourrait
bénéficier d'un siège. La majorité ab-
solue ou relative ne recevrait plus sa
légitime part.
Il est urgent d'opérer la Réforme, et
il serait imprudent de présenter des
modalités inacceptables. Les arrondis-
sementiers n'ont pas perdu l'espoir de
idiviser les proportionnalistes et de
conserver leur cher « petit scrutin ».
C'est à la majorité de la Chambre de
déterminer une vigoureuse impulsion
gouvernementale, et c'est au Cabinet
de peser de son autorité sur les répu-
blicajns récalcitrants et de les décider
à abandonner leurs illusions et le ra-
deau qui les conduit au naufrage.
J-L. BONNET,
Président de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la Seine.
LA POLITIQUE
LE DECAPITE PARLANT
Si nous devons mourir, ra-
dicaux mes frères — et vrai-
ment, on nous y convie avec
tant d'unanimité el de bonne
grâce, que le suicide, vous pa-
raîtra un devoir de courtloisie,- mou-
rons du moins avec belle humeur.
Le spectacle lunambulesque qui s'of-
fre à nos yeux depuis quelques jours,
exclut, d'ailleurs, toute mélancolie.
Au surplus, que vaudrait l'existence
que nous réservent les grands stratè-
ges de nos groupes parlementaires ?
Mille lois la mort, dans un sourirè,
plutôt qu'une condamnation à « pe-
doyer » à perpétuité. Malvj i soit qui
mal y pense.
Nous sommes donc résignes. Voici
notre cou : tirez le lacet ! -
Toutefois, une dernière prière.
Avant de quiller pour toujours les
joyeux drilles qui viennent d'organiser
la réunion plénière des Gauches, avec
un éclat et une pompe, — d'ailleurs lu-
nèbre, permettez-nous une réllexion.
Notre Parti radical est vraiment un
drôle de corps.
Un côrps sans tête, interrompt la
Liberté. Pardon. Le mot est connu,
mais il est inexact.
Le Parti radical a bel et bien une
tête. Mais son originalité consiste pré-
cisément à se la couper, dès qu'elle
peut lui servir.
Et ce qui complique, jusqu'à l'inco-
hérence, ce paradpxe de chirurgie poli-
tique, c'est qu'aussitôl que le Parti
radical se tranche la tête, les autres
partis s'empressent de lui offrir la leur.
C'est ainsi que nous avons vu (Iéli*.
la tête de Waldech-Rousseau, la tête;
de Briand, la tète de Caillaux — en at-
tendant celles de Barthon ou de Jaurès
— venir s'adapter très exactement sur.
le tronc radical, et y tenir très honora-
blemenl le langage du radicalisme..
Avant-hier encore, le Parti radical
venait, une lois de plus, de se décapi-
ter ; aussitôt, qu'avons-nous vu ? un
ancien ministre de Méline et le dernier
porlecolon de Gambetta se précipiter
vers lui, et, nouveaux Saint-Jean-Bap-
tiste, lui offrir leurs tètes sur un plat.
Et le phénomène d'attraction conti-
nue.
Voici M. Deschanel élu. Il parle. Il
parle éloquemmenl. Mais lisez son dis-
cours.
Même phénomène étrange.
Sa tête, malgré lui, se détache ; elle
se détourne de ceux qui l'ont élu. Elle
se rapproche de ceux qui l'ont com-
battu. -
Elle parle : c'est presque un discours
radical. Au mois de janvier, la suture
sera compte, el on s'apercevra un
peu lard que M. Deschanel ne voulait
remplacer M. Brisson que pour le ra-
jeunir et le mieux continuer.
Bref, le Parti radical peut compter
dû moins, à son aclil, d'avoir perfec-
tionné un miracle : c'est le décapité
parlant. avec la tête des autres.
Vous comprenez que lorsqu'on a vu
ça, on n'a plus qu'à m:ourÙ'.:
Adieu.
>•
LE FAIT DU JOUR
*
LA « PREMIÈRE > DE M. DESCHANEL'
M. Pelletan « Un républicain qui se peigne. ça me paraît louche! a
Les On=Dit
NOTRE AGENDA
uiourd'hui samedi 1 -
Lever du soleil, 4 h. i du matin.,
Coucher du soleil, 7 h. 36 du soir.,
Lever de la lune, 12 h. 15 du matins
Coucher de la lune, 1 h. 24 du matin.,
Courses à Saint-Ouen.
AUTREFOIS
Le Rappel 'du 26 mai 1876 1
Le prince Napoléon est venu hier à la
Chambre des députés pour marquer sa place.
Il a choisi son siège à l'extrémité de la tra-
vée qui sert de frontière aux gauches et à.
la droite. Il se trouve placé à côté de M.
Escarguel, député d'extrême-gauche, et a de-
vant lui MM. Souchu, Servincre et Bruneau,
députés républicains de la Mayenne.
AUJOURD'HUI
Humour prussien
Il' y a quelques jours, le ministre des
finances de Prusse. revenant d'une partie
de chasse à laquelle il avait convié des
amis et des hauts fonctionnaires de la
province, faisait son entrée dans Hiesfeld
quand une nuée de gamins se pécipita de-
vant lui en poussant des hourrahs fréné-
tiques.
— Hourrah pour le fourneau ! Hourralt
pour le fourneau ! hurlèrent les gosses.
— Hein ! quoi ? fit le ministre interlo-
qué.
- Mais oui, risqua un des petits bons-
hommes, le fourneau de l'école a besoin
d'une réparation. On vient die nous donne"
deux jours de congé.
On se tord encore à Hiesfeld.
A
Compensation
——
Le public, qui se pressait, hier, à la
séaace de la Chambre, se montrait avec
curiosité, dans la salle, les hommes politi-
ques qui avaient été candidats à'la prési-
dence.
Vainement cherchait-on la sympathique fi-
gure de M. Etienne, même « assise dans
un fauteuil ». M. Etienne, en effet, n'a
pas paru, de toute la journée, dans ce que
Mvv Pierre- Baudin appelle « les couloirs
bourboniens D.
N'ayant pu, * et pour cause, présider la
Chambre, il s'était rabattu sur la Compa-
gnie des Omnibus, qui tenait précisément
son assemblée générale annueHe.
L'honorable député d'Oran s'est consolé
de l'ingratitude de ses collègues auprès de
ses actionnaires, et, avec quelques retou-
ches, il a pu leur servir le même discours
dont il se promettait de régaler les dépu-
tés. Ceux-ci n'ont rien perdu, ni l'éloquen-
ce non plus.
——
AVERTISSEMENT
S'il est temps encore de donner un aver-
tissement au Parti radical, nous l'invite-
rons à lire les lignes suivantes de la France
de Bordeaux, un journal qui ne saurait
leur, être suspect.
Elles confirment avec force ce qjue nous
n'avons cessé, ici même, de dire à nos
amis :
« La majorité républicaine ayant discuté
tput un jour, a été incapable de désigner
un candidat à la fonction présidentielle. Les
compétences seraient-elles si nombreuses
qu'il soit malaisé de choisir ? C'est plutôt le
contraire. Personne ne s'impose, mais
beaucoup se désignent. Dans cette course
au fauteuil, on perd de vue les intérêts de
la République pour ne penser qu'aux ambi-
tions personnelles.*
« Triste spectacle, il faut le dire. Les dé-
putés donnent au pays de bien fâcheuses
leçons. Leur impuissance navrera les uns,
excitera l'ironie des autres. On eût com-
pris que tous les partis de gauche, légiti
mement ambitieux d'occuper la magistra-
ture suprême, aient chacun leur candidat
au premier tour. Mais rien, rien. On dis-
cute, on n'aboutit pas. Les bonnes volontés
doivent agir, le hasard et l'habileté faire le
reste.
« Les militants sincères, qui luttent là où
rayonne leur influence généralement res-
treinte sont découragés quand ils voient ces'
choses. On leur demande à eux, en vue des
élections, d'assurer l'ordre, de discipline
les troupes, d'éviter les compétitions. Mais
les élus, nos chefs, sont incapables de ces
efforts. Ce qu'ils prêchent, ils ne le font
pas. Ces maîtres savent parler, mais point
agir. Aussi, de jour en jour, leur réputa-
tion s'abîme. Quel bouleversement faudra-
t-il pour leur faire comprendre enfin le
danger qu'il y a pour eux d'être si cons-
tamment en dessous du suffrage univer-
sel ? »
Hélas ! Est-il eneore temps d'avertir uti-
lement le Parti radical ?
Les Affaires du Maroc
La situation est grave. — L'encerclement de Fez.
LES RENFORTS
Dès son arrivée imminente à Fez, après
en avoir conféré avec les généraux Moi-
nier et Brulard, le général Lyautey doit
faire connaître au Gouvernement. le chif-
fre exact des renforts qu'il juge néces-
saires pour assurer la sécurité de la rou-
te Rabat-Meknès-Fez. Dans un télégram-
me reçu hier matin, le général Lyautey
indique à son passage à Meknès, qu'il a
été amené à constater que la région qu'il
vient de traverser est beaucoup moins sû-
re que la Chaouîa, et que des opérations
militaires y seront nécessaires. Dans un té-
légramme précédent, le général Lyautey
avait indiqué que d'ores et déjà le besoin
de renforts était évident, et qu'il en esti-
mait a priori le chiffre entre 3.000 et 4.000
hommes, mais qu'il attendrait d'être arri-
vé à Fez pour donner une précision.
Lecture de ce télégramme a été faite au
Conseil des ministres, et nous croyons sa-
voir que le Conseil est tombé d'accord
pour assurer satisfaction aux vœux du gé-
néral Lyautey dès qu'ils seraient définitive-
ment formules. Mais jusqu'ici aucun ordre
de départ n'a été donné, puisqu'on attend
le télégramme que le haut commissaire en-
verra prochainement de Fez à ce sujet.
LA SITUATION AUTOUR DE FEZ
Fez, 21 mai, vid Tarrç*en Les i inten-
tions des insurgés se précisent. Il est évi-'
dent aujourd'hui qu'ils tentent d'encercler
Fez comme ils l'ont fait l'année dernière.
Jusque présent ils y ont réussi à l'est et
au sud, et ils cherchent à compléter leur
manœuvre au nord et à l'ouest.
A l'heure actuelle, la situation est la
suivante. Toutes les tribus riveraines de
l'Innaouen, celles de la rive droite du Se-
bou à l'est de Fez, les Diebala, les Aît-
Youssi et les Aît-Chegrouchen sont en état
d'insurrection. Leurs contingents sont ré-
partis en trois groupes principaux et quel-
ques rassemblements secondaires. Les
groupements principaux sont à Aîn-bou-
Merchout, chez ks Oulad-Hadj, à 18 kilo-
mètres au nord-est de Fez, à Aîn-Bbit, chez
les Beni-Sa-dden, à 25 kilomètres vers l'est
de Fez, et à l'oued Amckla, à 15 kilomètres
au sud de Sefrou. Les insurgés ont envoyé
des émissaires chez les Cheraga et les Ou-
lad-Iamah pour les amener à se joindre à
eux. Les autres émissaires se sont rendus
près du caïd des Zayan pour traiter avec ce
chef.
'Suivant des informations indigènes, les
insurgés n'entreprendront rien contre Fez
avant l'arrivée de leur réponse. Les Che-
raga, les Oulad-Diamah, les Oudaga, les
Cherar-da et les tribus sais restent soumis.
Pour faire face a la situation, le général
Moinier dispose de cinq bataillons d'artil-
lerie et de cavalerie. Un bataillon venant
de Meknès est attendu aujourd'hui. Un au-
tre arrivera avec le général Lyautey.
LES NECOCIATIONS
FRANCO-ESPAGNOLES
Madrid, 24 mai.' — Ce matin a eu lieu au
ministère d'Etat la récention habituelle di-
plomatique du vendredi, à laquelle étaient
présents les ambassadeurs de France et
d Angleterre. Tous deux ont déclaré qu'il
n y avait rien de nouveau, relativement aux
négociations : « Nous attendons, ont-ils 'dit,
la réponse du gouvernement anglais aux
dernières objections faites par l'Espagne ».
On assure ici cependant que l'entente se
fera bientôt. Quoi qu'il en soit, on peut af-
firmer que les pourparlers ne peuvent se
prolonger longtemps encore et que la se-
maine prochaine on enregistrera une en-
tente ou la suspension définitive des pour-
parlers , car l'Espagne, déclare-t-on, ne
consentira jamais à augmenter les conces-
sions faites par elle.
AU PARLEMENT
Le Disconrs de :. M. Deschanel
Devant une salle de « première », M. Paul Deschanel
inaugure éloquemment ses fonctions présidentielles, ,,:
t Aboutissons! » dit-il. et la Chambre repart
an congé. ,
Physionomie de la Séance
On 'était venu en foule pour entendre
le discours du récipiendaire, nous vou-
lons dire du nouveau président de la
Chambre. Dans la salle, les bancs des
députés craquaient sous le poids de
leurs occupants. Au premier étage, ce
n'étaient que redingotes élégantes et
toilettes fleuries. Une seule galerie de-
meura inoccupée ; celle du président.
Le début de VaUocution de M. Descha-
nel parut devoir expliquer le mystère.
« L honneur insigne que vous me faîtes
et que, je le sais bien, je dois surtout
aux circonstances. » constitue un
aveu du meilleur goût, mais qu'on ne
formule point en présence des siens.
Cette marque d'abnégation fut, au
demeurant, la note dominante du dis-
cours, aussi pur dans l'expression lit-
téraire qu'élevé dans la conception pa-
triotique et républicaine, de M. Paul
Deschanel. Une énwtion profonde sai-
sit l'Assemblée lorsque le président évo-
qua, avec l'autorité que lui donne le
nom qu'il porte, les grands aîeux du
Parti, leurs luttes, leurs sacrifices, et
souvent leur misère. Il parla de la fa-
mille républicaine dans des termes qui
ne laissèrent personne indifférent. Les
Gauches lui surent un gré infini de cet
acte de piété filiale. Ce fut le commen-
cement des applaudissements de la ma-
jorité. D'autres suivirent, ni moins vifs
ni moins chaleureux. L'atmosphère de
la bataille était complètement dissipée.
M. Deschanel semblait s'être fait par-
d.ter son élection par ceux-la mêmes
contre qui on l'avait prétendue dirigée.
Et c'est là un mérite qu'il ne faudrait
peut-être pas attribuer exclusivement à
son grand talent oratoire.
En vérité, les radicaux sont des en-
fants gâtés de la fortune.
Lucien WOLF.
,.
t 1
LA SÉANCE
M. Paul Deschanel, président, après
avoir ouvert la séance, prononce le dis-
cours suivant :
DISCOURS DU PRESIDENT
Messieurs et chers collègues,
Il n'est point de paroles pour expri-
mer certains sentiments. L'-liomaieu-r in-
signe que vous me faites et que, je le
sais bien, je dois surtout aux circons-
tances, est au-dessus de toutes-les for-
mules de gratitude. Permettez qu'à
l'hommage de recoailiaissa.nce proton-
'de que je vous adresse, j'associe la mé-
moire des républicains nos pères qui
subirent tout, pauvreté, prison, exÎil
pour le plus noble idéajl, et qui nous
ont transmis J'ardent amour de la Ré-
publique, -le culte Ïtnvine.ih]e de la lé-
gaJMë, ,de la liberté politique et du
droit.
L'îiomme Illustre dont ta Chambre et
le parti républicain portent le deuil,
qui dirigea si longtemps nos travaux
avec une expérience consommée et
dont mon éminent aimi Etienne — qui
a montré, lui aussi, à ce fauteiri, de si
rares qualités — faisait l'autre jour
avec tout son cœur un émol\.lwln,L éloge,
Henri Brisson, dès sa jeunesse, sous
J'EJmfpi,,'C, s'était voué à-la noble cause
vaincue. Une haute et fière conscience,
sûre d'elle-même comme de s'en devoir,
la finesse * berrichonne avec la pureté
de Ja morale stoïcienne, l'honneur d'ans
la pleine acception du mot, honneur
politique et honneur pravé, il donna
tout avec une ardeur passionnée, sans
une heure de lassitude, à son parti et
à la France.
Dire qu'Henri Brisson fut seulement
homme de parti serait diminuer -son
rôle : il fut un ferven.t paîmiote ; il ai-
mait la France comme la République,
il les confondait dams u.n même amour ;
mais c'est parler de lui, je crois, com-
me il l'eût souhaité, de dire qu'ii eut,
de l'homme de parti, toutes les gTlaln-
deurs, toutes les passions, toutes les
vertus exclusives. « Ou-i, s'éoriait-iil un
jour ici même, ces forts partis pris, je
les ai. »
Hélas ! c'est la misère de notre dur.
métier, à nous autres politiques, que la
complexité des situations et des problè-
mes crée à certaines heures des maniè-
cgg; de voir différentes, dont il est im-
possible à des consciences délicates de
ne point souffrir.
- Tout récemment, dans les derniers
temps de sa vie, M. le président Bris-
soin me fit l'honneur de me convier ;
il me retint longtemps auprès de lui.
Eti là, dans un intime entretien où les
souvenirs de sa jeunesse vaillante et
de ta femme supérieure qu'il avait per-
pania, avec unie gravité émue, des de-
voirs qui, dans la situation présente du
monde, s'imposent à tous les Français ;
LI nie parla des questions qui noue
rapprochaient et aussi de celles qui, à
certains mOfficnls, nous avalent divi-
sés ; je lui dis, avec une respectueuse
franchise, les raisons profondes de nos
anciennes divergences ; il] m'écouta et
me répondit avec bonté ; et je sentis
alors que si, dans la grande famille
républicaine, il y a parfois — et com-
ment en serait-il autrement ? — des
divergences de - vues sur Ja route à sui-
vre, tout de même, c'est toujours la
famille.
Et je sentis que, comme dans les
combats d'Homère, à l'heure où nous;
luttons encore dans la paaine obscure,
l'aube naissante éclaire d'éjà les cames.
Et c'est là, sur les sommets, près des
sources pures, que se rejoignent les-
vrais aimants de la raison, de la justice
et de la Patrie.
Oui, c'est là qu'il faut tremper nos
cœurs pour accomplir les grammes
œuvres qui nous pressent, au dedans
et au dehors. -
-t..m ----
mes Giieus- collègues, vous avez en-
trepris un grand déùjat sur l'origême du
pouvoir politique. Vous avez émis une
série de votes touchant la Réforme
électorale. Je manquerais au premier
de mies devoirs si, me rappelant ici
nos controverses d'hier, je laissais pa-
raître une préférence ; mais je crois
répondre au sentiment de tous en di-
sant que quelle que soit la solution, il
faut aboutir, parce que si le régime
électoral doit être changé, 111 faiutJ que
les partis ajent le temps de s'organiser
pour les consultations futures..
Une aut're tâche s'offre à nous": l'exa.;¡
men du budget de 1913. Grâce à la di-
ligence du Gouvernement et de la Com-
mission, la. besogne est prête. Oserai-
je dire qu'on a pris peu à peu l'habitu-
de d'introduire dans la discussion du
budget toutes sortes de choses qui n'onl
rien -de commun avec la fixation des -
dépenses e.t des recettes ? Questions,
interpellations déguisées, motions, pro-
jets de résolution, ordres du jour, pro-
positions et projets de lois sont venus
se glisser dans la discussion de chapi-
tres d-u budget des dépenses. Le bud-
get des recettes est devenu une vérita-
bl encyclopédie, et ra Chambre, à cer- c:
laines heures, paraît, transformée en
une sorte de grande Commission qui
tend à modifier les lois organiques au
moyen de la loi de finances.
Si nous passions moins fte temps à
discuter le budget, nous en donnerions
plus aux réformes : rénoveir un sys-
tème fiscal vieilli ; donner aux fonc-
tionnaires un statut pour les mettre à
l'abri du favoritisme ; agrandir le
chaimp de l'école nationale, de l'école
laïque, respectueuse de la liberté (tes
consciences et pénétrée de ses devoirs
envers la patrie ; enfin, par une politi-
que sociale généreuse et hardde com-
me le génie même de notre race, étan-
oher la soif de justice qui dévore son
grand cœur. Les -lois sociales et au-
vrières doivent tenir une place toujours
croissante dans nos préoccupations^
paarce que de plus en plus nous voulons
faire de la République une Pelleulellr-
victoire sur le vice, l'ignorance et la
misère, le plus haut développement de
la personne humaine, la République du
travail, du travail fraternel.
Au dehors, par une action dipla man-
que ferme, active et suivie, éviter les
écats, les dispersions d'efforts ; mettre
au service (fune poétique coordonnée
et pacifique une armée et une
puissantes et des armes d ignés. des
héros qui les portent ; assurer à la
France, dans l'Eurt pe de demain, le
rang que lui assignent quinze siècles
de l.a'bC'ufl', de vaillance' et de gloire.
Tâche incomparable, mes ehers o l-
lègues, une des plus belies qui aient
été offertes à l'activité d'une générai ion
et à laquelle en aucun temps, en aucun
pays, aucune Assemblée n'aurait pu
consacrer plus d'expérience et de ta-
lents.
un se pian, en certains miueux, a
dénigrer le ParleiLent^ à l'accuser de
stérilité. La France n'a rien à e-nvieir à
personne. La République a plus fait
pour le peuple en trente ans que n'a-
vaient fait les autres régimes en plu-
sieurs siècles. Qu'il s'agit dtf politique
intérieure ou étrangère, tous les partis
ont envoyé à cette tribune des hommes
dont l'éloquence et le caractère sont
l'honneur de la France et qui ne le cè-
dent en rien à leurs illustres devan-
ciers.
Pour remplir toute notre destinée, il
faut, en même temps que l'application
exacte des lois emlsh-l.utio-nne,l.Je:s et
robéèrvàiiïto d £ s ¡'-êrifbles règles
Gouvernement parlementaire, l'ordre
et la. méthode dans nos débats.
L'essentiel, c'est que' chacun de vous
ait la conviction intime que celui .que
vous avez appelé à c'c fauteuil dépouille
l'homme de parti pour devenir l'hom-
me de l'Assemblée entière. Le jour où
cette noble magistrature, au lieu de
rester la. protectrice des droits de t.ou-s..
serait mise au service d'une ojpénioiv
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