Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-08-12
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 août 1910 12 août 1910
Description : 1910/08/12 (N14763). 1910/08/12 (N14763).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7547485c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/01/2013
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, - N9 14763. — 27 THERMIDOR, AN ffg. CINQ CENTIMES LE NUMERO VENDREDI 12 AOUT 1910» —
Fondateur t
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
(JiBtii Trtil util Sic Mb Oa M
Paris. 2fr. 5fr. 9fr. 18 fr.
Départements 2 - 6 — 11 — 20 —
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AUGUSTE VACQUERIE
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6, Place, de la Bourse
et attx BUREAUX DU JOURNAÈ
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TRIBUNE LIBRE
r- 3 fr'iSTiî» ,
A bon Entendeur, : salut 1
- imiwi "*'
Il paraît qu'à la dernière l
réunion de la Fédération ra-
dicaleocialtste. l'élection
du XV arrondissement est
revenue sur le tapis.
On aurait même blâmé
ceux des républicains qui, au second
tour de scrutin, ont été soutenir le ci-
toyen de Pressensé. Du moins certains
journaux l'ont affirmé.
- Je n'assistais pas à cette réunion —
l'ultime avant les vacances. Aucun pro-
cès-verbal officiel n'a été publié. D'ail-
leurs, l'ordre du jour envoyé aux adhé-
rents n'indiquait pas qu'on dût, après
une bataille où les radicaux du Xr
n*tat pas particulièrement brillé, re-
tenir sur la question.
Il est donc permis de n'accepter ce
J* communiqué n tout officieux que sous
bénéfice d'inventaire.
La réserve s'impose d'autant plus
qu'avant le second tour, le Comité
'exécutif, duquel relève la Fédération de
la Seine, s'était prononcé avec une net-
teté qui ne pouvait laisser nulle place
à l'équivoque.
Nous étions alors au lendemain du
premier tour. La question se posait de
savoir quel était le devoir républicain;
au second tour.
Des délégués de la Seine récla-
maient, les uns, le maintien d'une can-
didature ; les autres, un désistement
pur et simple : voire même l'absten-
tion.
D'autres, dont je m'honore d'avoir
rété préconisèrent le maintien de la dis-
cipline traditionnelle qui avait fait na-
guère la victoire des républicains du
Bloc. i
Les adversaires de cette tactique la
combattirent, avec courage. Elle n'en
fut pas moins outrageusement repous-
Sée par la quasi unanimité du Comité
exécutif.
C'est qu'il était apparu à tous ceux
ïjiïi étaient en position de juger de
haut et de loin la situation du second
tour, que l'intérêt supérieur de la Ré-
ipublique exigeait que l'dn fît litière
Hes racunes locales et des polémiques
'du premier tour. «
Assurément, les socialistes du XVe
pnt procédé avant le ballottage avec
line légèreté et une véhémence^ tout à
Ïait déplacées. Ils ont oublié que le
ivéritable adversaire de leurs idées,
'était le réactionnaire-corrupteur d'Ara-
mon, et non pas le porte-drapeau des
républicains radicaux. Ils ont traité
icelui-ci de Turc à More. Et des porte-
paroles improvisés du parti socialiste
auraient été, paraît-il, jusqu'à déclarer
qu'ils ne faisaient nulle différence en-
tre les radicaux et les réactionnaires.
Ce sont là de ces violences inutiles et
dangereuses, qui se retournent contre
ceux-là qui se laissent aller à les com-
mettre. Qu'on oppose, au premier tour,
idées à idées, doctrines à doctrines,
tien de mieux. C'est la nécessaire ba-
taille qui honore ceux qui savent la
livrer sans haines de personnes et sans
abus de polémiques.
Mais on oublie trop qu'il en est des
troupes républicaines comme du pro-
gramme républicain lui-même. Elles
sont indivises. J'entends par là que
inul, des radicaux ou des socialistes,
ne peut se vanter d'amener à soi dans
la bataille des troupes disposées à de-
meurer indéfectiblement fidèles au par-
ti qu'il représente. La masse électorale
est simpliste dans le meilleur sens du
mot. Elle n'a cure des querelles byzan-
tines auxquelles les républicains de
gauche perdent tant de forces et de
Itemps. Elle va d'instinct au démocra-
te. Il n'y a plus guère qu'une question
ile sympathie personnelle ou d'oppor-
tunité politique qui l'amène à se pro-
noncer, un jour pour le radical, à l'é-
lection suivante pour le socialiste.
Les socialistes savent cela comme
boUs.. Ils devraient dans l'espèce se
garder d'éveiller, par des véhémences
inutiles, l'esprit de représailles qui est:
J'écueil des veilles de second tour.
Mais ce n'est là, à tout prendre, que
lè petit côté de la question.
Quelques fautes qu'aient commises
les socialistes locaux, de Pressensé ne
*
devait pas en être rendu responsable.
Il n'en était pas moins le seul candi-
dat du suffrage universel. Et le devoir
de discipline s'imposait en sa faveur
pour cette double raison. D'abord qu'il
avait été l'un des représentants les plus
énergfques, les plus éloquents de la
politique d'union républicaine au temps
du Bloc. La seconde, c'est qu'au XVe la
question politique le cédait évidem-
ment à une question de moralité. C'é-
tait moins la réaction, que la corrup-
tion qu'il fallait combattre en la per-
sonne du ci-devant d'Aramon.
Du coup, le devoir des républicains
était tracé. Le Comité exécutif, à notre
demande, le leur avait rappelé solen-
nellement.
La Fédération (le la Seine, qui dé-
pend du Comité exécutif, a-t-elle pu
transgresser ses indications catégori-
ques.
Je me refuse à le croire. Mais si le
fait était exact, j'aime mieux avertir
les auteurs de la motion de blâme qui,
paraît-il, nous aurait été adressée, à
Buisson à Franklin-Bouillon et à moi,
qu'il y aura de la musique à la pro-
chaine séance de la Fédération.
Ceux qui font tout leur devoir pour
le part!, en 011 assez de se voir faire la
loi par certains prétendus « militants »
que l'on rencontre plus souvent dans
les banquets' à palmes académiques
que dans les réunions contradictoires
des adversaires 'de notre parti.
m
Emile DESVAUX.
Conseiller municipal de Paris.
LA POLITIQUE 1
4-0 1
LES DEUX SYSTÈMES
!Nous avons relaté, dans no
tre Chronique judiciaire, la mé-
saventure récente dont fut l'hé-
roïne - et la victime -ttne'
jeune actrice américaine, miss
Ifawort, traitee par la justice et la po-
lice françaises de façon plus que cava-
lière.
Miss Hawort était accusée d'avoir,
abusé du portefeuille d'un bouillant
agent de change du Midi, qui, la ren-
contrant 'dans un train Nice-Paris, lui
avait sur-le-champ juré un amour sans
mélange, la suppliant de partager. ses
destinées - au moins pendant sept ou
huit jours.
La jeune femme accepta et s'installa,
dans un hôtel des boulevards, avec le
boursier galant dont elle avait pris le
nom, et cela d'un commun accord.
Nos grands magasins ont d'irrésisti-
bles tentations. Miss Hawort les visita,
naturellement, et s'y livra, naturelle-
ment aussi, à des dépenses. peut-être
excessives qu'elle lit porter — c'était lo-
gique —= au compte de son pseudo-ma-
ri. Celui-ci se fâcha tout rouge, rompit
net l'idylle et s'oublia jusqu'à déposer
contre sa compagne une plainte. en
escroquerie. Puis il partit, le cœur lé-
ger et sans laisser son adresse, pour des
pays très lointains de villégiature.
Que font alors le parquet et la police ?
Oh ! c'est bien simple. Ils coffrent la
petite actrice, malgré ses énergiques
protestations : on s'expliquera plus
tard. Miss Hawort est traitée comme
une criminelle ; elle subit le régime le
plus dur imposé aux prisonniers. On la
garde près de vingt jours sous les ver-
rous. Et comme, au bout 'de ce temps,
son accusateur continue à être introu-
vable — l'a-t-on seulement recherché ?
- elle est mise en « liberté provisoi-
ré. .L.
On ne saurait assez s'élever contre de
pareilles pratiques. Les pouvoirs ré-
pressifs en France font vraiment trop.
bon marché de la liberté des individus.
Pour eux,, tout prévenu est coupable.
S'il y a des témoignages contre lui, on
n'en contrôle pas le bien-fondé avant de
sévir. S'il. n'y a pas de preuves, eh bien,
nous avons vu qu'on savàit parfois en
forger, en recourant aux moyens les
plus repréhensibles.
Cet état de choses est intolérable et
ne saurait durer. Réformons bien vite
nos mœurs judiciaires et policières t
Sans le respect absolu de la liberté in-
- < »
dividuelle, une Société est-elle possi-
ble ? Voyez, à l'étranger, quelle autre
conception on a de la Justice, et com-
'bien la procédure judiciaire y diffère de
la nôtre. En Angleterre, par exemple,
lorsqu'un individu est soupçonné d'a-
voir commis un crime, même lorsque
les charges semblent s'accumuler con-
tre lui, la police le surveille, le file,
mais tout d'abord ne Varrête pas, -
; tant serait taxé par tous de scandaleux
un acte d'arbitraire. ■
N'est-ce pas le Standard qui écrivait,
ces jours derniers : « Chez nous, il faut
qu'une personne soit aux trois quarts
fugée pour être ëcrpyée.- En France, on
commence par l'arrêter et on cherche
ensuite les preuves ». Le système an-
glais peut donner des déconvenues à la
police qui voit souvent des Crippen lui
brûler la politesse ; mais aussi quelle
garantie de sécurité il offre aux justi-
ciables ; et comme il condamne notre
système où jamais n'apparaissent ni la, i
crainte de l'erreur possible, ni l'obser-
vation des principes de la Révolution,i
qui sont la base de notre droit public
ni surtout et avant tout le respect de la
liberté des gens.
LES ON-DIT
--+.
Aujourd'hui jeudi :
Lever du soleil : 4 he47 du matin.
Coucher du soleil : 7 h. 22 du soir.. -
Lever de la lune : II h. 27 du matin.
Coucher 'de la lune : 10 h. du soir.
i Courses à Lisieux, Tarbes et Vichye.
AUTREFOIS
Le 'Rappel -du 12 août 187 4.
On commence à s'occuper activement des
prochaines élections aux conseils généraux.
Ces élections doivent avoir une importance!
; exceptionnelle ; nous apprenons, en effet,
qu'un grand nombre de députés de la droite
i se préparent à poser leur candidature. Ils ;
veulent essayer de prendre leur revanche
des élections du 30 octobre 1871.
— Des expériences de navigation aérien-
ne devaient avoir lieu, hier, dans les îles du
chalet du Bois de Boulogne. Contre-ordre a
été donné par M. Pissot, conservateur du
Bois.
- On organise pour le 16 août, à Lons-
le-Saulnier, une grande fête à l'occasion du
deuxième centenaire de la réunion de la
Franche-Comté à la France.
•s— La Correspondance républicaine an-
nonce que M. Emile de Girardin va pren-
dre la direction politique du journal la
France.
M. de Girardin a déjà sous sa direction
le Petit Journal et est à la tête de la Com-
pagnie qui exploite le Journal officiel et le
Bulletin français. -
Meissonier et Velpeau
En revenant de Paris à sa villa de
Saint-Germain, Meissonier apprend que
son jeune chien, tombé de la terrasse sur
la route passant en contre-bas, s'était
fracturé une pate.
— Qu'on ne dételle pas, s'écrie Meisso-
nier navré, revenez à Paris, et priez ins-
tamment le docteur Velpeau de venir pour
un cas grave.
Velpeau arrive
— Un accident grave chez vous, mon
cher Meissonier ! heureusement ce n'est
pas vous ; voyons le malade.
— Merci pour votre empressement, mon
cher maître, mais passons d'abord dans
mon atelier, je tiens à vous montrer ma
dernière esquisse. c'est une bataille de
l'Empire. je la.
— Oui. mais le malade ?
— Il est plus tranquille. tenez, voici
une ébauche que.
- Très bien ! mais le malade ?
- - Cher maître, vous me voyez dans la
plus profonde confusion. C'est mon chien
qui s'est cassé ila patte.
— Eh bien ! mon cher ami, mais je ne
vois aucun mal à cela ; combien de gens
que je soigne et qui sont moins intéres-
sants que votre fidèle ami.
On apporte le chien: Fracture réduite,
écharpe, bandes, pansements, soins à don-
ner, après quoi Velpeau reprend la route
de Paris.
Le chien guéri, Meissonier va trouver
Velpeau à l'heure de sa consultation, le re-
mercie encore et lui demande le prix de
ses honoraires.
— Puisque vous voulez vous acquitter
envers moi, lui répondit Velpeau, vous se-
riez bien aimable de me barbouiller un
panneau de ma salle à manger.
— Oh !. barbouiller !. le mot est dur !
- Voyons, vous m'avez bien pris pour
un vétérinaire 1
m m
Consultations
Battu en Espagne, le pape, qui n'a dé-
conseillé la manifestation de Saint-Sébas-
tien que parce qu'il la jugeait ratée d'avan-
ce, ne voudrait pas sortir trop ridiculisé de
la fâcheuse aventure où son ëtroitesse
d'esprit l'engagea.
Et il consulte tous ceux 'dont les avis
sont susceptibles de le tirer, du bôurhier.
Dans sa détresse, il s'est même imposé la1
petité humiliation de demander conseil au
cardinal Rampolla qu'il disgracia lors de
son arrivée au pouvoir et qui fut longtemps
le malin collaborateur du plus malin Léon
XIII. .7
Mais ce qui pourrait inquiéter le plus M.
Canalejas, c'est ia conférence que Pie X
vient d'avoir avec le général des Jésuites, ;
Wenz. 1
Il ne faut pas oublier que si les Jésuites
sont encore trop puissants chez nous, i:s
ont conservë, en Espagne, berceau de leur
ordre, une énorme influence.Et quand on
-sait combien peu ces hommes-là reculent
devant le choix des moyens, on a le droit
de se demander ce qui sortira d'un pareil
conciliabule.
Les manœuvres sournoises de la grande
compagnie donneraient peut-être plus de
« fil à retordre » au gouvernement espa-
gnol que les manifestations bruyantes
qu'il semblait tout d'abord redouter.
: .j
BIRIBI
L'Officiel vient de publier un décret coït
cernant les compagnies de discipline.
Elias s'appelleront désormais « Sections
j spéciales n, et cette seule réforme suffira,
isans doute, pour permettre aux esprits su-
perficiels de penser que les compagnies de
discipline ont vécu.
Il ne faudrait pourtant pas qu'on se con-
tentât de les changer de nom. -'
En faisant la part des exagérations nées
des besoins de la polémique, il n'en de-
i meure pas moins certain que des abus ont
'été commis par des surveillants. Et il se-
rait fâcheux que les réclamations du Par-
lement et de la Presse n'aient abouti qu'à
une simple modification dana l'appella-
tion !
Que les bagnes militaires, s'ils sont né-
cessaires, s'humanisent. Cependant il ne
faut pas non plus tomber d'un excès dans
l'autre et procurer aux disciplinaires, —
comme on a l'air de s'y apprêtar, — les
joies de l'hivernage sur la côte d Azur.
Autrement tout le inonde voudra en être !
♦
5aii)te Russie
-::.+-.
« Le désabusé » du Gaulois, parlant des
exagérations de l'information par -la presse,
traite de bluffs et de mirages les récits que
firent les journaux et de la révolution et
des massacres de Russie.
Tel n'est point l'avis des hommes de
bonne foi qui furent témoins oculaires de
ces sanglantes journées. Il faut, pour sou-
tenir une telle opinion, n'avoir jamais en-
tendu le récit de ces heures d'horreur fait
par de simples spectateurs ou! par des ac-
teurs mêmes du drame. Et le témoignage
peu suspect d'un ancien préfet de Moscou,
qui prènd aujourd'hui, avec une belle in-
conscience, sa part de responsabilité dans
.les atrocités commises, nous arrive bien à
point de Pétersbourg pour nous permettre
de juger déplacé ce qui voudrait être, peut-
être, une justification du régime tsariste, et
n'est en réalité que le jeu d'un esprit un
peu trop paradoxal.
Voir en 2e page:
LE CIRCUIT DE L'EST
1 «+»
Tel Maître*.
--:+-8
Le journal Le Commerce National ra-
conte iune histoire qui jette un jour singu-
lier sur les procédés en usage à la Ccmpa-
gnie générale des omnibus.
En deux mots, voici les faits : uné drm
laisse son sac dans un omnibus en descen-
dant à l'Opéra.
Le conducteur, témoin de l'oubli, s'apprête
à le lui rendre quand un contrôleur surgit,
s'empare de l'objet, gourmande son subor-
donné, déclare à la dame .stupéfaite que
son sac est un « objet trouvé » et qu'elle
pourra le réclamer deux jours plus tard
au siège de la Compagnie. Mais -la pro-
priétaire du sac n'est que de passage à
Paris, elle n'a plus sur elle un centime.
Qu'importe, toutes les objections se brisent
contre un grand mot : le Règlement 1
Le plus curieux de l'affaire est que ïe
contrôleur se refuse, malgré, les prières de
la dame, à inventorier le contenu du sac
avant de l'emporter. Or, il advient que,
les deux jours écoulés, lorsqu'un insolent
sous-ordre de M. Etienne lui restitue son
bien, elle constate qu'il lui manque vingt
francs.
Elle .s'en plaint à l'employé. Celui-ci ré-
pond, sans rire, qu'il n'y a pas eu vol, at-
tendu que le voleur ne se serait pas conr
tenté d'un louis, mais se serait tout ap-
proprié.
Les employés de M. Etienne ont des pria.
cipes.
Quoi qu'il en soif, l'intérêt même de là
Compagnie semble exiger qu'on recomman-
de au personnel d'éviter de telles stupidi-
téis. Il y a certes, parmi les contrôleurs,
des individus intelligents. Mais d'autres nei
sont pas devenus des 'hommes d'esprit par
la seule vertu des galons qu'on fixa un
jour à leur casquette. Et ces imbéciles-là
sont à surveiller !
LA QUINZAINE SCIENTIFIQUE
'=-. !.,; - ,
VEUX XnVCHEMmS
—■ il.,. ■■
Fièvre typhoïde et Il)ol)datiol)
On n'a pas oublié la véritable terreur
qui, il y a quelques mois, au moment des
inondations qui ravagèrent certains quar-
tiers de Paris et une grande partie de la
banlieue, épouvanta la majeure partie de
la population.
Les eaux envahissantes, croyait-on, al-
laient sans aucun doute amener à leur sui-
te des maladies épidémiques variées, et,
.au moment de la décrue, l'on devait s'at-
tendre, en particulier, à voir une redouta-
ble recrudescence de la fièvre typhoïde.
Prudemment, les journaux à l'envi re-
commandèrent à leurs lecteurs de faire
bouillir leur eau d'alimentation. Les mar-
chands d'antiseptiques firent fortune et les
1 pharmaciens en quelques jours furent dé-
barrassés de leurs provisions d'eaux miné-
rales. Les sources les moins connues, cel-
les dont on ne boit jamais, pour ainsi dire,
connurent la vogue et parurent sur les
tables.
En un mot, ce fut la panique, panique
qui eût cette conséquence fort regrettable
d'écarter de Paris, au grand dommage du
commerce, déjà fort éprouvé, la foule des
visiteurs étrangers qui, chaque année, af-
fluent à cette époque.
La crue cessa. Le moment des épidémies
était venu. Contre l'attente générale, les
médecins furent moins occupés que jamais
et l'administration des pompes funèbres
n'eût point de précautions particulières à
prendre. L'état sanitaire continua partout
à demeurer excellent. Grâce aux mesures
prises de tous côtés, l'on n'eût nulle part
à constater de recrudescence de la morbi-
dité et encore moins de la mortalité.
En pareille matière, cependant, comme
l'on ne saurait émettre d'avis vraiment
motivés que s'ils sont basés sur des ren-
seignements précis, il est du plus haut in-
térêt, avant de formuler une opinion défi-
nitive de consulter des documents officiels
soigneusement établis.
.*.
Ce travail M. le docteur-Jacques Bertil.
lon, le distingué directeur du service de la
statistique municipale de la Ville de Paris,
vient de le poursuivre et il nous en livre
aujourd'hui les très intéressants résultats
dans une remarquable et savante étude
que publie la Presse Médicale..
Du travail de M. Bertillon, travail por-
tant non-seulement sur les données four-
nies par la récente inondation parisienne,
mais sur celles provenant de vingt-cinq
inondations antérieures, survenues dans
les villes les plus différentes, ressort cette
conclusion formelle et au moins inattendue
inondations et l'extension de la fièvre ty-
phoïde n.
En ce moment ou, non sans de sérieux
motifs, l'opinion publique se préoccupe fort
de l'évêntualité malheureusement très
plausible d'une inondation nouvelle pour
l'hiver prochain, il ne saurait être inutile
d'écarter l'angoissant cauchemar de l'épi-
démie menaçante.
Riçn, au reste, ne saurait mieux nous
rassurer à cet égard que l'examen rapide
fait avec M. Bertillon, des documents sta-
tistiques sanitaires, concernant la période
de l'inondation dernière et celles précédant
et ayant suivi les jours ou Paris fut « sous
l'eau ».
Durant les 13 semaines « d'avant » la
crue, dans les 54 quartiers qui eurent à
souffrir de l'inondation, l'on eut à enregis-
trer 44 décés par fièvre typhoïde et-durant
lies 13 semaines « après » la crue, l'on en
Iompta seulement 24.
Le quartier Saint-Gervais, « avant n l'i-
nondation, avait eu à lui seul 7 décés en
13 semaines. Dans les 17 semaines qui sui-
virent l'inondation, il n'y eût qu'un seul
ilécés dans ce même quartier, dont 346 mai-
sons furent touchées par les eaux.
En somme, en 1910, non-seulement il y
eût à Paris « moins » de fièvre typhoïde,
après l'inondation qu'il n'y en avait çu
avant, mais, comme l'a observé M. le doc-
teur Bertiilon, « les quartiers inondés ont
seuls profité de cet abaissement de mor-
talité typhique ; les 26 quartiers non-inon-
dés avaient eu 20 décés avant et 18 décés
après, donc deux chiffres à peu près iden-
tiques n.
.w*
Assurément, il ne faudrait pas inférer de
nés relevés que les inondations soient par-
ticulièrement favorables à la diminution de
S'a fièvre typholde ; mais ils montrent de
façon précise que les crues, si désastreu-
ses soient-elles, sont sans effet à cet égard.
Les constatations faites à l'étranger, cel-
! ts faites à Paris même lors des anciennes
inondations graves viennent complètement
(orroborer les indications fournies par les
relevés statistiques correspondant à l'inon-
dation parisienne de 1910. Nulle part,
après les inondations, la statistique de la
fièvre typholde ne donne une recrudescen-
ce de cas et de decés.
En Angleterre, à Mannheim, à Varsovie,
Ê:, Dresde, à Vienne, les constatations fai-
tes sont partout concordantes et partout el-
i 5s établissent, sans aucun doute possible,
(omme M. Bertillon l'a fort bien constaté
personnellement pour Paris, que l'exten-
sion de la fièvre typhoïde n'est liée en au-
cune manière à l'importance plus ou
moins grande des crues.
Le danger que l'on pouvait redouter, que
Von redoutait fort il y a quelques mois à
peine, est donc des plus minimes. C'est là
une particularité singulièrement intéres-
ante, et dont l'importance ne saurait
échapper à personne.
m
Contre le Choléra
Le Journal officiel, ces jours derniers,
publiait un décret signé des ministres de
l'intérieur, des finances et des travaux pu-
blics, sur les mesures sanitaires à prendre
on vue d'éviter l'importation du choléra
en Franc"
Rien de plus opportun 1 En ces derniers
temps, en effet, le choléra a pris, en Rus,
sie, une extension considérable et il serait
à craindre, si ion n'arrêtait des mesuresi
sévères contre tson extension, que, les cha"l
leurs aidant, il ne gagne du terrain et nq
finisse par yenic s implanter jusque chez:
nous.
C'est que, pour déterminer une épidémie
meurtrière, point n'est besoin d'un con,
tact considérable. Quelques microbes im,
portés peuvent suffire, en se multipliant -
et ils Je font dieu sait combien aisément
- pour répandre la contagion-
Or, pour amener ces germes redoutables,
il suffit d'un seul voyageur arrivant d'une!
région infestée..
Par bonheur, il est possible de parer au
danger menaçant.
Le décret que vient de publier le Jour*
nal otficiel indique sommairement les pré"
cautions à prendre.
.-.
Mais, celles-ci sont-elles suffisantes t
L'instruction ministérielle porte entre auv
tre,s dispositions, la prescription suivante à
cc Sur l'ordre du maire et de concert avec
le médecin, toute personne atteinte d'une
maladie qui est reconnue ou qui est soup-
çonnée être le choléra, est immédiatement'
et rigoureusement isolée, et toutes mesu-
res de prophylaxie sont -prises sur le
champ à son égard et à l'égard des person"
nés de son entourage M..
Cëtre recoifffffa-aclu. Lon est de capitale im.'
portance-.--ro - la manière dont-ert-e Z-Q trôu-T
vera exécutée doit, en effet). dépendre l'ex-
tension ou la .'lu'Iïitation de. l'épidémie.
L'exemple donné' ran passe par la. Uollaïi-\
dé en est une démonstration excellente.
L'autre année, am bateau ayant passé une
huitaine de jours EL Sàint-yetersbourg, Vlï-
berfeld arrivait a Rotterdam, ayant a son
borct un cas -de choléra. Le navire rut mis
en quarantaine à Ilook-of-Hollande, où le
malade mourut. Apres desmiection du bSr;
teau, la libre pratique, lui lut accordée et la
déenargement commença sur le port.
Quelqu jours plus lard, quatre enfants
de la ville étaient atteints du choléra. Or t
l'enquête révéla ce fait du plus haut inté-
rêt, à savoir que le père et le frère aîné do
ces enfants avaient travaillé au décharge-
ment de l'Eberfetd, mais n'avaient été at-
teints eux-mêmes d'aucune maladie appa*
rem».
du pays, un trait de lumiere. Les médecins
et les hygienistes, logiquement, en infêrè",
rent que ues sujets men portants en ap-
parence, pouvaient, en réalité, être de dllU.
gereux porteurs de bacilles.
L'enquête bactériologique montra le bien
fondé de cette présomption.
Dès lors, un .plan de campagne ration;"
nel fut vite établi pour combattre le fléau.,
Il Consista à pratiquer l'isolement sys"
tématique de toutes les personnes ayant de
loin ou de près approché un cholérique,
jusqu'au jour où l'examen bactériologique
eût formellement établi que les pelles da
ces personnes ne renfermaient aucun ba..
cille dangereux.
On arriva ainsi à isoler jusqu'à 114 p.ef'!! -
sonnes pour un seul cas de choléra. Mais,
grâce à ces précautions rigoureuses, le:
mal fut vite enrayé et, à Rotterdam, pour
une population de 250.000 habitants, l'oà
n'eût à relever que 31 cas et 14 décès. A
Amsterdam, les résultats furent plus re-
marquables encore. On compta un seul Ca4
; sur 550.000 habitants. Dans les autres loca-
lités de Hollande, — au nombre de 15 à
16 — touchées par l'épidémie, les cas éga-
lement demeurèrent le plus souvent uni
que et ne dépassèrent jamais quatre au*
même endroit.
, III- *
Ces chiffres montrent l'excellence d'ea
mesures prises. En Russie, en effet, alors
que le nombre des cas en Hollande étaïî
ainsi réduit, le choléra faisait des victimes
par milliers.
Cependant là valeur réelle de la mêtlïo-
de adoptée par la Hollande étant ainsi éta-
blie, l'on ne saurait trop en recommander
l'application chez nous en eM de besoin
Sans en spécifier fonYieJlement l'emploi, les
instructions ministérieHcs permettent de les
mettre en œuvre.
Puissent dont les médecins sanitaires
chargés de surveiller une invasion possi-
ble du choléra, ne les point oublier et sur,,
tout puissent-ils, à l'occasion, ne les point
négliger.
Docteur GEORGES VITOUX.
f'
Légion d'honneur
Par décret rendu sur la proposition dit
président du conseil, ministre de l'inté-
rieur, sont promus ou nommés dans la Léî
gion d'honneur :
Officiers : MM. Ouazane Aissa ben Ah.
med, adjoint indigène de la commune miX-t
te de l'Ouarsenis (Alger).
Sahraoui ben Mohammed, adjoint indi-,
,'gène de la commune mixte du Diebel-Nador
(Oran).
Chevaliers : MM. Aitmédhi Ahmed ben:
Arezki, adjoint dindigène de la commune
'mixte de Djurdjura (Oran)..
Bachtazi Abdelkrin ben Mohammed
Muphti lianefite à Constantine.
Bacha el Hadj Kaddour, adjoint indigène:
de la commune mixte de l'Ouarsenis (Al-
ger).
Si Dahmed, Si Menad ben Si Tahar, ad-
joint indigène de la commune mixte du
Djurjiira (Alger).
.- -"- - -.: - #.
, - N9 14763. — 27 THERMIDOR, AN ffg. CINQ CENTIMES LE NUMERO VENDREDI 12 AOUT 1910» —
Fondateur t
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
(JiBtii Trtil util Sic Mb Oa M
Paris. 2fr. 5fr. 9fr. 18 fr.
Départements 2 - 6 — 11 — 20 —
Union Postale 3 - 9 — 16 — 32 —•
■> ■VsJWj0.M'>s/ #
Fondateur t
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF & Cie
6, Place, de la Bourse
et attx BUREAUX DU JOURNAÈ
Adresser toutes les Communications un Directeur - Adresser Lettrés et Mandats au Directeur
ADMINISTRATION & RÉDACTION : 53, rue du Château-d'Eau : Téléphone 438-14. — De 9 heures du soir à 2 heures du matin, 123, rue Montmartre: Téléphone 143-93
TRIBUNE LIBRE
r- 3 fr'iSTiî» ,
A bon Entendeur, : salut 1
- imiwi "*'
Il paraît qu'à la dernière l
réunion de la Fédération ra-
dicaleocialtste. l'élection
du XV arrondissement est
revenue sur le tapis.
On aurait même blâmé
ceux des républicains qui, au second
tour de scrutin, ont été soutenir le ci-
toyen de Pressensé. Du moins certains
journaux l'ont affirmé.
- Je n'assistais pas à cette réunion —
l'ultime avant les vacances. Aucun pro-
cès-verbal officiel n'a été publié. D'ail-
leurs, l'ordre du jour envoyé aux adhé-
rents n'indiquait pas qu'on dût, après
une bataille où les radicaux du Xr
n*tat pas particulièrement brillé, re-
tenir sur la question.
Il est donc permis de n'accepter ce
J* communiqué n tout officieux que sous
bénéfice d'inventaire.
La réserve s'impose d'autant plus
qu'avant le second tour, le Comité
'exécutif, duquel relève la Fédération de
la Seine, s'était prononcé avec une net-
teté qui ne pouvait laisser nulle place
à l'équivoque.
Nous étions alors au lendemain du
premier tour. La question se posait de
savoir quel était le devoir républicain;
au second tour.
Des délégués de la Seine récla-
maient, les uns, le maintien d'une can-
didature ; les autres, un désistement
pur et simple : voire même l'absten-
tion.
D'autres, dont je m'honore d'avoir
rété préconisèrent le maintien de la dis-
cipline traditionnelle qui avait fait na-
guère la victoire des républicains du
Bloc. i
Les adversaires de cette tactique la
combattirent, avec courage. Elle n'en
fut pas moins outrageusement repous-
Sée par la quasi unanimité du Comité
exécutif.
C'est qu'il était apparu à tous ceux
ïjiïi étaient en position de juger de
haut et de loin la situation du second
tour, que l'intérêt supérieur de la Ré-
ipublique exigeait que l'dn fît litière
Hes racunes locales et des polémiques
'du premier tour. «
Assurément, les socialistes du XVe
pnt procédé avant le ballottage avec
line légèreté et une véhémence^ tout à
Ïait déplacées. Ils ont oublié que le
ivéritable adversaire de leurs idées,
'était le réactionnaire-corrupteur d'Ara-
mon, et non pas le porte-drapeau des
républicains radicaux. Ils ont traité
icelui-ci de Turc à More. Et des porte-
paroles improvisés du parti socialiste
auraient été, paraît-il, jusqu'à déclarer
qu'ils ne faisaient nulle différence en-
tre les radicaux et les réactionnaires.
Ce sont là de ces violences inutiles et
dangereuses, qui se retournent contre
ceux-là qui se laissent aller à les com-
mettre. Qu'on oppose, au premier tour,
idées à idées, doctrines à doctrines,
tien de mieux. C'est la nécessaire ba-
taille qui honore ceux qui savent la
livrer sans haines de personnes et sans
abus de polémiques.
Mais on oublie trop qu'il en est des
troupes républicaines comme du pro-
gramme républicain lui-même. Elles
sont indivises. J'entends par là que
inul, des radicaux ou des socialistes,
ne peut se vanter d'amener à soi dans
la bataille des troupes disposées à de-
meurer indéfectiblement fidèles au par-
ti qu'il représente. La masse électorale
est simpliste dans le meilleur sens du
mot. Elle n'a cure des querelles byzan-
tines auxquelles les républicains de
gauche perdent tant de forces et de
Itemps. Elle va d'instinct au démocra-
te. Il n'y a plus guère qu'une question
ile sympathie personnelle ou d'oppor-
tunité politique qui l'amène à se pro-
noncer, un jour pour le radical, à l'é-
lection suivante pour le socialiste.
Les socialistes savent cela comme
boUs.. Ils devraient dans l'espèce se
garder d'éveiller, par des véhémences
inutiles, l'esprit de représailles qui est:
J'écueil des veilles de second tour.
Mais ce n'est là, à tout prendre, que
lè petit côté de la question.
Quelques fautes qu'aient commises
les socialistes locaux, de Pressensé ne
*
devait pas en être rendu responsable.
Il n'en était pas moins le seul candi-
dat du suffrage universel. Et le devoir
de discipline s'imposait en sa faveur
pour cette double raison. D'abord qu'il
avait été l'un des représentants les plus
énergfques, les plus éloquents de la
politique d'union républicaine au temps
du Bloc. La seconde, c'est qu'au XVe la
question politique le cédait évidem-
ment à une question de moralité. C'é-
tait moins la réaction, que la corrup-
tion qu'il fallait combattre en la per-
sonne du ci-devant d'Aramon.
Du coup, le devoir des républicains
était tracé. Le Comité exécutif, à notre
demande, le leur avait rappelé solen-
nellement.
La Fédération (le la Seine, qui dé-
pend du Comité exécutif, a-t-elle pu
transgresser ses indications catégori-
ques.
Je me refuse à le croire. Mais si le
fait était exact, j'aime mieux avertir
les auteurs de la motion de blâme qui,
paraît-il, nous aurait été adressée, à
Buisson à Franklin-Bouillon et à moi,
qu'il y aura de la musique à la pro-
chaine séance de la Fédération.
Ceux qui font tout leur devoir pour
le part!, en 011 assez de se voir faire la
loi par certains prétendus « militants »
que l'on rencontre plus souvent dans
les banquets' à palmes académiques
que dans les réunions contradictoires
des adversaires 'de notre parti.
m
Emile DESVAUX.
Conseiller municipal de Paris.
LA POLITIQUE 1
4-0 1
LES DEUX SYSTÈMES
!Nous avons relaté, dans no
tre Chronique judiciaire, la mé-
saventure récente dont fut l'hé-
roïne - et la victime -ttne'
jeune actrice américaine, miss
Ifawort, traitee par la justice et la po-
lice françaises de façon plus que cava-
lière.
Miss Hawort était accusée d'avoir,
abusé du portefeuille d'un bouillant
agent de change du Midi, qui, la ren-
contrant 'dans un train Nice-Paris, lui
avait sur-le-champ juré un amour sans
mélange, la suppliant de partager. ses
destinées - au moins pendant sept ou
huit jours.
La jeune femme accepta et s'installa,
dans un hôtel des boulevards, avec le
boursier galant dont elle avait pris le
nom, et cela d'un commun accord.
Nos grands magasins ont d'irrésisti-
bles tentations. Miss Hawort les visita,
naturellement, et s'y livra, naturelle-
ment aussi, à des dépenses. peut-être
excessives qu'elle lit porter — c'était lo-
gique —= au compte de son pseudo-ma-
ri. Celui-ci se fâcha tout rouge, rompit
net l'idylle et s'oublia jusqu'à déposer
contre sa compagne une plainte. en
escroquerie. Puis il partit, le cœur lé-
ger et sans laisser son adresse, pour des
pays très lointains de villégiature.
Que font alors le parquet et la police ?
Oh ! c'est bien simple. Ils coffrent la
petite actrice, malgré ses énergiques
protestations : on s'expliquera plus
tard. Miss Hawort est traitée comme
une criminelle ; elle subit le régime le
plus dur imposé aux prisonniers. On la
garde près de vingt jours sous les ver-
rous. Et comme, au bout 'de ce temps,
son accusateur continue à être introu-
vable — l'a-t-on seulement recherché ?
- elle est mise en « liberté provisoi-
ré. .L.
On ne saurait assez s'élever contre de
pareilles pratiques. Les pouvoirs ré-
pressifs en France font vraiment trop.
bon marché de la liberté des individus.
Pour eux,, tout prévenu est coupable.
S'il y a des témoignages contre lui, on
n'en contrôle pas le bien-fondé avant de
sévir. S'il. n'y a pas de preuves, eh bien,
nous avons vu qu'on savàit parfois en
forger, en recourant aux moyens les
plus repréhensibles.
Cet état de choses est intolérable et
ne saurait durer. Réformons bien vite
nos mœurs judiciaires et policières t
Sans le respect absolu de la liberté in-
- < »
dividuelle, une Société est-elle possi-
ble ? Voyez, à l'étranger, quelle autre
conception on a de la Justice, et com-
'bien la procédure judiciaire y diffère de
la nôtre. En Angleterre, par exemple,
lorsqu'un individu est soupçonné d'a-
voir commis un crime, même lorsque
les charges semblent s'accumuler con-
tre lui, la police le surveille, le file,
mais tout d'abord ne Varrête pas, -
; tant serait taxé par tous de scandaleux
un acte d'arbitraire. ■
N'est-ce pas le Standard qui écrivait,
ces jours derniers : « Chez nous, il faut
qu'une personne soit aux trois quarts
fugée pour être ëcrpyée.- En France, on
commence par l'arrêter et on cherche
ensuite les preuves ». Le système an-
glais peut donner des déconvenues à la
police qui voit souvent des Crippen lui
brûler la politesse ; mais aussi quelle
garantie de sécurité il offre aux justi-
ciables ; et comme il condamne notre
système où jamais n'apparaissent ni la, i
crainte de l'erreur possible, ni l'obser-
vation des principes de la Révolution,i
qui sont la base de notre droit public
ni surtout et avant tout le respect de la
liberté des gens.
LES ON-DIT
--+.
Aujourd'hui jeudi :
Lever du soleil : 4 he47 du matin.
Coucher du soleil : 7 h. 22 du soir.. -
Lever de la lune : II h. 27 du matin.
Coucher 'de la lune : 10 h. du soir.
i Courses à Lisieux, Tarbes et Vichye.
AUTREFOIS
Le 'Rappel -du 12 août 187 4.
On commence à s'occuper activement des
prochaines élections aux conseils généraux.
Ces élections doivent avoir une importance!
; exceptionnelle ; nous apprenons, en effet,
qu'un grand nombre de députés de la droite
i se préparent à poser leur candidature. Ils ;
veulent essayer de prendre leur revanche
des élections du 30 octobre 1871.
— Des expériences de navigation aérien-
ne devaient avoir lieu, hier, dans les îles du
chalet du Bois de Boulogne. Contre-ordre a
été donné par M. Pissot, conservateur du
Bois.
- On organise pour le 16 août, à Lons-
le-Saulnier, une grande fête à l'occasion du
deuxième centenaire de la réunion de la
Franche-Comté à la France.
•s— La Correspondance républicaine an-
nonce que M. Emile de Girardin va pren-
dre la direction politique du journal la
France.
M. de Girardin a déjà sous sa direction
le Petit Journal et est à la tête de la Com-
pagnie qui exploite le Journal officiel et le
Bulletin français. -
Meissonier et Velpeau
En revenant de Paris à sa villa de
Saint-Germain, Meissonier apprend que
son jeune chien, tombé de la terrasse sur
la route passant en contre-bas, s'était
fracturé une pate.
— Qu'on ne dételle pas, s'écrie Meisso-
nier navré, revenez à Paris, et priez ins-
tamment le docteur Velpeau de venir pour
un cas grave.
Velpeau arrive
— Un accident grave chez vous, mon
cher Meissonier ! heureusement ce n'est
pas vous ; voyons le malade.
— Merci pour votre empressement, mon
cher maître, mais passons d'abord dans
mon atelier, je tiens à vous montrer ma
dernière esquisse. c'est une bataille de
l'Empire. je la.
— Oui. mais le malade ?
— Il est plus tranquille. tenez, voici
une ébauche que.
- Très bien ! mais le malade ?
- - Cher maître, vous me voyez dans la
plus profonde confusion. C'est mon chien
qui s'est cassé ila patte.
— Eh bien ! mon cher ami, mais je ne
vois aucun mal à cela ; combien de gens
que je soigne et qui sont moins intéres-
sants que votre fidèle ami.
On apporte le chien: Fracture réduite,
écharpe, bandes, pansements, soins à don-
ner, après quoi Velpeau reprend la route
de Paris.
Le chien guéri, Meissonier va trouver
Velpeau à l'heure de sa consultation, le re-
mercie encore et lui demande le prix de
ses honoraires.
— Puisque vous voulez vous acquitter
envers moi, lui répondit Velpeau, vous se-
riez bien aimable de me barbouiller un
panneau de ma salle à manger.
— Oh !. barbouiller !. le mot est dur !
- Voyons, vous m'avez bien pris pour
un vétérinaire 1
m m
Consultations
Battu en Espagne, le pape, qui n'a dé-
conseillé la manifestation de Saint-Sébas-
tien que parce qu'il la jugeait ratée d'avan-
ce, ne voudrait pas sortir trop ridiculisé de
la fâcheuse aventure où son ëtroitesse
d'esprit l'engagea.
Et il consulte tous ceux 'dont les avis
sont susceptibles de le tirer, du bôurhier.
Dans sa détresse, il s'est même imposé la1
petité humiliation de demander conseil au
cardinal Rampolla qu'il disgracia lors de
son arrivée au pouvoir et qui fut longtemps
le malin collaborateur du plus malin Léon
XIII. .7
Mais ce qui pourrait inquiéter le plus M.
Canalejas, c'est ia conférence que Pie X
vient d'avoir avec le général des Jésuites, ;
Wenz. 1
Il ne faut pas oublier que si les Jésuites
sont encore trop puissants chez nous, i:s
ont conservë, en Espagne, berceau de leur
ordre, une énorme influence.Et quand on
-sait combien peu ces hommes-là reculent
devant le choix des moyens, on a le droit
de se demander ce qui sortira d'un pareil
conciliabule.
Les manœuvres sournoises de la grande
compagnie donneraient peut-être plus de
« fil à retordre » au gouvernement espa-
gnol que les manifestations bruyantes
qu'il semblait tout d'abord redouter.
: .j
BIRIBI
L'Officiel vient de publier un décret coït
cernant les compagnies de discipline.
Elias s'appelleront désormais « Sections
j spéciales n, et cette seule réforme suffira,
isans doute, pour permettre aux esprits su-
perficiels de penser que les compagnies de
discipline ont vécu.
Il ne faudrait pourtant pas qu'on se con-
tentât de les changer de nom. -'
En faisant la part des exagérations nées
des besoins de la polémique, il n'en de-
i meure pas moins certain que des abus ont
'été commis par des surveillants. Et il se-
rait fâcheux que les réclamations du Par-
lement et de la Presse n'aient abouti qu'à
une simple modification dana l'appella-
tion !
Que les bagnes militaires, s'ils sont né-
cessaires, s'humanisent. Cependant il ne
faut pas non plus tomber d'un excès dans
l'autre et procurer aux disciplinaires, —
comme on a l'air de s'y apprêtar, — les
joies de l'hivernage sur la côte d Azur.
Autrement tout le inonde voudra en être !
♦
5aii)te Russie
-::.+-.
« Le désabusé » du Gaulois, parlant des
exagérations de l'information par -la presse,
traite de bluffs et de mirages les récits que
firent les journaux et de la révolution et
des massacres de Russie.
Tel n'est point l'avis des hommes de
bonne foi qui furent témoins oculaires de
ces sanglantes journées. Il faut, pour sou-
tenir une telle opinion, n'avoir jamais en-
tendu le récit de ces heures d'horreur fait
par de simples spectateurs ou! par des ac-
teurs mêmes du drame. Et le témoignage
peu suspect d'un ancien préfet de Moscou,
qui prènd aujourd'hui, avec une belle in-
conscience, sa part de responsabilité dans
.les atrocités commises, nous arrive bien à
point de Pétersbourg pour nous permettre
de juger déplacé ce qui voudrait être, peut-
être, une justification du régime tsariste, et
n'est en réalité que le jeu d'un esprit un
peu trop paradoxal.
Voir en 2e page:
LE CIRCUIT DE L'EST
1 «+»
Tel Maître*.
--:+-8
Le journal Le Commerce National ra-
conte iune histoire qui jette un jour singu-
lier sur les procédés en usage à la Ccmpa-
gnie générale des omnibus.
En deux mots, voici les faits : uné drm
laisse son sac dans un omnibus en descen-
dant à l'Opéra.
Le conducteur, témoin de l'oubli, s'apprête
à le lui rendre quand un contrôleur surgit,
s'empare de l'objet, gourmande son subor-
donné, déclare à la dame .stupéfaite que
son sac est un « objet trouvé » et qu'elle
pourra le réclamer deux jours plus tard
au siège de la Compagnie. Mais -la pro-
priétaire du sac n'est que de passage à
Paris, elle n'a plus sur elle un centime.
Qu'importe, toutes les objections se brisent
contre un grand mot : le Règlement 1
Le plus curieux de l'affaire est que ïe
contrôleur se refuse, malgré, les prières de
la dame, à inventorier le contenu du sac
avant de l'emporter. Or, il advient que,
les deux jours écoulés, lorsqu'un insolent
sous-ordre de M. Etienne lui restitue son
bien, elle constate qu'il lui manque vingt
francs.
Elle .s'en plaint à l'employé. Celui-ci ré-
pond, sans rire, qu'il n'y a pas eu vol, at-
tendu que le voleur ne se serait pas conr
tenté d'un louis, mais se serait tout ap-
proprié.
Les employés de M. Etienne ont des pria.
cipes.
Quoi qu'il en soif, l'intérêt même de là
Compagnie semble exiger qu'on recomman-
de au personnel d'éviter de telles stupidi-
téis. Il y a certes, parmi les contrôleurs,
des individus intelligents. Mais d'autres nei
sont pas devenus des 'hommes d'esprit par
la seule vertu des galons qu'on fixa un
jour à leur casquette. Et ces imbéciles-là
sont à surveiller !
LA QUINZAINE SCIENTIFIQUE
'=-. !.,; - ,
VEUX XnVCHEMmS
—■ il.,. ■■
Fièvre typhoïde et Il)ol)datiol)
On n'a pas oublié la véritable terreur
qui, il y a quelques mois, au moment des
inondations qui ravagèrent certains quar-
tiers de Paris et une grande partie de la
banlieue, épouvanta la majeure partie de
la population.
Les eaux envahissantes, croyait-on, al-
laient sans aucun doute amener à leur sui-
te des maladies épidémiques variées, et,
.au moment de la décrue, l'on devait s'at-
tendre, en particulier, à voir une redouta-
ble recrudescence de la fièvre typhoïde.
Prudemment, les journaux à l'envi re-
commandèrent à leurs lecteurs de faire
bouillir leur eau d'alimentation. Les mar-
chands d'antiseptiques firent fortune et les
1 pharmaciens en quelques jours furent dé-
barrassés de leurs provisions d'eaux miné-
rales. Les sources les moins connues, cel-
les dont on ne boit jamais, pour ainsi dire,
connurent la vogue et parurent sur les
tables.
En un mot, ce fut la panique, panique
qui eût cette conséquence fort regrettable
d'écarter de Paris, au grand dommage du
commerce, déjà fort éprouvé, la foule des
visiteurs étrangers qui, chaque année, af-
fluent à cette époque.
La crue cessa. Le moment des épidémies
était venu. Contre l'attente générale, les
médecins furent moins occupés que jamais
et l'administration des pompes funèbres
n'eût point de précautions particulières à
prendre. L'état sanitaire continua partout
à demeurer excellent. Grâce aux mesures
prises de tous côtés, l'on n'eût nulle part
à constater de recrudescence de la morbi-
dité et encore moins de la mortalité.
En pareille matière, cependant, comme
l'on ne saurait émettre d'avis vraiment
motivés que s'ils sont basés sur des ren-
seignements précis, il est du plus haut in-
térêt, avant de formuler une opinion défi-
nitive de consulter des documents officiels
soigneusement établis.
.*.
Ce travail M. le docteur-Jacques Bertil.
lon, le distingué directeur du service de la
statistique municipale de la Ville de Paris,
vient de le poursuivre et il nous en livre
aujourd'hui les très intéressants résultats
dans une remarquable et savante étude
que publie la Presse Médicale..
Du travail de M. Bertillon, travail por-
tant non-seulement sur les données four-
nies par la récente inondation parisienne,
mais sur celles provenant de vingt-cinq
inondations antérieures, survenues dans
les villes les plus différentes, ressort cette
conclusion formelle et au moins inattendue
phoïde n.
En ce moment ou, non sans de sérieux
motifs, l'opinion publique se préoccupe fort
de l'évêntualité malheureusement très
plausible d'une inondation nouvelle pour
l'hiver prochain, il ne saurait être inutile
d'écarter l'angoissant cauchemar de l'épi-
démie menaçante.
Riçn, au reste, ne saurait mieux nous
rassurer à cet égard que l'examen rapide
fait avec M. Bertillon, des documents sta-
tistiques sanitaires, concernant la période
de l'inondation dernière et celles précédant
et ayant suivi les jours ou Paris fut « sous
l'eau ».
Durant les 13 semaines « d'avant » la
crue, dans les 54 quartiers qui eurent à
souffrir de l'inondation, l'on eut à enregis-
trer 44 décés par fièvre typhoïde et-durant
lies 13 semaines « après » la crue, l'on en
Iompta seulement 24.
Le quartier Saint-Gervais, « avant n l'i-
nondation, avait eu à lui seul 7 décés en
13 semaines. Dans les 17 semaines qui sui-
virent l'inondation, il n'y eût qu'un seul
ilécés dans ce même quartier, dont 346 mai-
sons furent touchées par les eaux.
En somme, en 1910, non-seulement il y
eût à Paris « moins » de fièvre typhoïde,
après l'inondation qu'il n'y en avait çu
avant, mais, comme l'a observé M. le doc-
teur Bertiilon, « les quartiers inondés ont
seuls profité de cet abaissement de mor-
talité typhique ; les 26 quartiers non-inon-
dés avaient eu 20 décés avant et 18 décés
après, donc deux chiffres à peu près iden-
tiques n.
.w*
Assurément, il ne faudrait pas inférer de
nés relevés que les inondations soient par-
ticulièrement favorables à la diminution de
S'a fièvre typholde ; mais ils montrent de
façon précise que les crues, si désastreu-
ses soient-elles, sont sans effet à cet égard.
Les constatations faites à l'étranger, cel-
! ts faites à Paris même lors des anciennes
inondations graves viennent complètement
(orroborer les indications fournies par les
relevés statistiques correspondant à l'inon-
dation parisienne de 1910. Nulle part,
après les inondations, la statistique de la
fièvre typholde ne donne une recrudescen-
ce de cas et de decés.
En Angleterre, à Mannheim, à Varsovie,
Ê:, Dresde, à Vienne, les constatations fai-
tes sont partout concordantes et partout el-
i 5s établissent, sans aucun doute possible,
(omme M. Bertillon l'a fort bien constaté
personnellement pour Paris, que l'exten-
sion de la fièvre typhoïde n'est liée en au-
cune manière à l'importance plus ou
moins grande des crues.
Le danger que l'on pouvait redouter, que
Von redoutait fort il y a quelques mois à
peine, est donc des plus minimes. C'est là
une particularité singulièrement intéres-
ante, et dont l'importance ne saurait
échapper à personne.
m
Contre le Choléra
Le Journal officiel, ces jours derniers,
publiait un décret signé des ministres de
l'intérieur, des finances et des travaux pu-
blics, sur les mesures sanitaires à prendre
on vue d'éviter l'importation du choléra
en Franc"
Rien de plus opportun 1 En ces derniers
temps, en effet, le choléra a pris, en Rus,
sie, une extension considérable et il serait
à craindre, si ion n'arrêtait des mesuresi
sévères contre tson extension, que, les cha"l
leurs aidant, il ne gagne du terrain et nq
finisse par yenic s implanter jusque chez:
nous.
C'est que, pour déterminer une épidémie
meurtrière, point n'est besoin d'un con,
tact considérable. Quelques microbes im,
portés peuvent suffire, en se multipliant -
et ils Je font dieu sait combien aisément
- pour répandre la contagion-
Or, pour amener ces germes redoutables,
il suffit d'un seul voyageur arrivant d'une!
région infestée..
Par bonheur, il est possible de parer au
danger menaçant.
Le décret que vient de publier le Jour*
nal otficiel indique sommairement les pré"
cautions à prendre.
.-.
Mais, celles-ci sont-elles suffisantes t
L'instruction ministérielle porte entre auv
tre,s dispositions, la prescription suivante à
cc Sur l'ordre du maire et de concert avec
le médecin, toute personne atteinte d'une
maladie qui est reconnue ou qui est soup-
çonnée être le choléra, est immédiatement'
et rigoureusement isolée, et toutes mesu-
res de prophylaxie sont -prises sur le
champ à son égard et à l'égard des person"
nés de son entourage M..
Cëtre recoifffffa-aclu. Lon est de capitale im.'
portance-.--ro - la manière dont-ert-e Z-Q trôu-T
vera exécutée doit, en effet). dépendre l'ex-
tension ou la .'lu'Iïitation de. l'épidémie.
L'exemple donné' ran passe par la. Uollaïi-\
dé en est une démonstration excellente.
L'autre année, am bateau ayant passé une
huitaine de jours EL Sàint-yetersbourg, Vlï-
berfeld arrivait a Rotterdam, ayant a son
borct un cas -de choléra. Le navire rut mis
en quarantaine à Ilook-of-Hollande, où le
malade mourut. Apres desmiection du bSr;
teau, la libre pratique, lui lut accordée et la
déenargement commença sur le port.
Quelqu jours plus lard, quatre enfants
de la ville étaient atteints du choléra. Or t
l'enquête révéla ce fait du plus haut inté-
rêt, à savoir que le père et le frère aîné do
ces enfants avaient travaillé au décharge-
ment de l'Eberfetd, mais n'avaient été at-
teints eux-mêmes d'aucune maladie appa*
rem».
et les hygienistes, logiquement, en infêrè",
rent que ues sujets men portants en ap-
parence, pouvaient, en réalité, être de dllU.
gereux porteurs de bacilles.
L'enquête bactériologique montra le bien
fondé de cette présomption.
Dès lors, un .plan de campagne ration;"
nel fut vite établi pour combattre le fléau.,
Il Consista à pratiquer l'isolement sys"
tématique de toutes les personnes ayant de
loin ou de près approché un cholérique,
jusqu'au jour où l'examen bactériologique
eût formellement établi que les pelles da
ces personnes ne renfermaient aucun ba..
cille dangereux.
On arriva ainsi à isoler jusqu'à 114 p.ef'!! -
sonnes pour un seul cas de choléra. Mais,
grâce à ces précautions rigoureuses, le:
mal fut vite enrayé et, à Rotterdam, pour
une population de 250.000 habitants, l'oà
n'eût à relever que 31 cas et 14 décès. A
Amsterdam, les résultats furent plus re-
marquables encore. On compta un seul Ca4
; sur 550.000 habitants. Dans les autres loca-
lités de Hollande, — au nombre de 15 à
16 — touchées par l'épidémie, les cas éga-
lement demeurèrent le plus souvent uni
que et ne dépassèrent jamais quatre au*
même endroit.
, III- *
Ces chiffres montrent l'excellence d'ea
mesures prises. En Russie, en effet, alors
que le nombre des cas en Hollande étaïî
ainsi réduit, le choléra faisait des victimes
par milliers.
Cependant là valeur réelle de la mêtlïo-
de adoptée par la Hollande étant ainsi éta-
blie, l'on ne saurait trop en recommander
l'application chez nous en eM de besoin
Sans en spécifier fonYieJlement l'emploi, les
instructions ministérieHcs permettent de les
mettre en œuvre.
Puissent dont les médecins sanitaires
chargés de surveiller une invasion possi-
ble du choléra, ne les point oublier et sur,,
tout puissent-ils, à l'occasion, ne les point
négliger.
Docteur GEORGES VITOUX.
f'
Légion d'honneur
Par décret rendu sur la proposition dit
président du conseil, ministre de l'inté-
rieur, sont promus ou nommés dans la Léî
gion d'honneur :
Officiers : MM. Ouazane Aissa ben Ah.
med, adjoint indigène de la commune miX-t
te de l'Ouarsenis (Alger).
Sahraoui ben Mohammed, adjoint indi-,
,'gène de la commune mixte du Diebel-Nador
(Oran).
Chevaliers : MM. Aitmédhi Ahmed ben:
Arezki, adjoint dindigène de la commune
'mixte de Djurdjura (Oran)..
Bachtazi Abdelkrin ben Mohammed
Muphti lianefite à Constantine.
Bacha el Hadj Kaddour, adjoint indigène:
de la commune mixte de l'Ouarsenis (Al-
ger).
Si Dahmed, Si Menad ben Si Tahar, ad-
joint indigène de la commune mixte du
Djurjiira (Alger).
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