Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1886-03-15
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1886 15 mars 1886
Description : 1886/03/15 (Numéro 6673). 1886/03/15 (Numéro 6673).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
le compte rendu moins échauffé du Temps :
M. Aulard a pris possession ce matin de la
ehaiie d'histoire de la Révolution française ré
cemment créée à la Sorbonne. Le grand amphi
théâtre de la salle Gsrson était comble ; on re
marquait dans l'assistance de nombreux profes
seurs de la Faculté, MM. Clémence&u, Mi le-
rand, etc., et, en général, tous les anciens col
laborateurs du nouveau professeur au journal la
Justice.
M. Aulard a tout d'abord remercié le conseil
municipal qui a fondé la chaire qu'il occupe, et
le ministre qui l'a chargé de cet enseignement,
doublement nouveau et par son origine et par
son objet. Il a ensuite dit quelques mots des ob
jections que l'on avait opposées à la création
d'une chaire d'histoire de la Révolution française,
comme si ce n'était pas une curiosité légitime et
très morale qui nous pousse à étudier cette épo
que où nos caractères distinctifs se sont révélés
et accusés plus fortement que jamais. On a craint
l'enseignement oral de l'époque révolutionnaire.
Eft-ce à cause du champ très vaste qu'elle four
nit aux allusions, ou à cause du parti pris mani
feste de certaines histo'res écrites? Le proîrsseur
doit se souvenir qu'en pltine tourmente Anàchar-
sis Ciooiz donnait pour titre à un de ses pam
phlets : iVi Marat, ni Roland.
,M. Aulard s'estétendu tu? l'impartialité en ma
tière historique, qui ne doit êire ni une froide in
sensibilité, ni cette abstraction classique de soi-
même que rêvait Fénelon.
Se proposant de faire cette année* dans son
cours public, l'examen critique des histoires géné
rales de la Révolution fracçaise, M. Aulard a passé
tn revue les principaux ouvrages qui ontété écii s
sur cette période et a indiqué en quelques mots
l'esprit qui animais leurs auteurs et la méthode
qu'ils employaient.
11 a dit ensuite que dans l'étude critique de la
Révolution une place plus large devait être faire
aux idées cï'Augm'e Comte, dont l'ami et le colla
borateur M. Laftiite va commencer le 26 mars, à la
Sorbonne, ses cours du vendredi soir sur le sys
tème administratif de la Révolution française.
Il a terminé enfin en rappelant le mot de M. Re
nan sur la Révolution : « Je commence à croire que
c'est peut être ce qu'on a fait de mieux, puisqu'on
en est si jaloux. -
D'après ce compte rendu, si réservé qu'il
veuille être, on devine tout ce qu® le cours
du citoyen Aulard contient d'énormités.
La séance du 11 mars de l'Académie
française a été présidée par M. de Broglie,
assisté de M. Camille Doucet, secrétaire
perpétuel, et de M. J. Bertrand, chance
lier.
Parmi les membres présents, on remar
quait Mgr Perrïiud, évêque d'Autun, MM.
le duc d'Aumals, Pasteur, L. Halévy, John
Lemoinne, Jules Simon, Em. Ollivier, Le-
gouvé, Duruy, Csro, Boissier, Taine, Mar
inier, Rousset, Nisard, Du Camp, d'Audif-
frtt-Pasquier, etc.
L-Académie ayant à disposer cette an
née d'une somme considérable, qui lui a
été léguée par M. le comte Honoré de
Sussy, pour encourager les bonnes œuvres,
récompenser les belles actions, à l'unani
mité décide que sur cette fondation une
somme de cinq mille francs est attribuée à
l'institut Pasteur.
Cette somme venait d'être volée quand
M. Pasteur, entrant à la séance, a reçu les
félicitations de ses confrères.
Ajoutons, en ce qui concerne l'institut
Pasteur, que là Banque a souscrit 40,000
francs ; c'est également le chiffre de la sous
cription des frères Rothschild. L'institut a
voté 30,000.
Il vient d'arriver une mésaventure à l'an
cienne marquise de Gaux, devenue par son
divorce Mme Nicolini. A Valence (Espa
gne) elle a été sifflée de telle sorte qu'elle
s'est enfuie furieuse du théâtre, et que là
police a dû la protéger.
On dit, pour expliquer cette aventure,
que, priée de donner une aumône aux pau
vres de Valence, la Patti avait répondu su
perbement qu'on devait adresser pour cela
une pétition à son imprésario. Sur quoi,
l'auditoire lui aurait rappelé par ses sifflets
qu'elle manquait de modestie.
Ce n'est pas impunément qu'on brave les
lois de la morale, et la célèbre chanteuse
n'est pas au bout de son châtiment.
Un télégramme nous a annoncé que l'i
nauguration du port de Saint-Paul avait eu
liéu à la Réunion. Les journaux de la colo-
nie nous apportent des détails. Naturelle
ment, les choses ont été faites, avec
un grand apparat. Le gouverneur s'était
rendu à Saint-Paul avec tous les chefs
d'administration. De nombreux discours
ont été prononcés, tant à la cérémonie d'i
nauguration qu'au banquet qui a suivi.
Nous sommes heureux de constater qu'on
n'a pas voulu « laïciser » la cérémonie;
M. le vicaire .général Chalvet, remplaçant
Mgr Coldefy, alors en France et maintenant
en route pour son lointain diocèse, qu'il
regagne malgré le mauvais état de sa santé
ruinée par la chaleur du climat, avait été
invité à venir procéder à la bénédiction
des docks et du port. Il a prononcé une
touchante allocution qui a été religieuse
ment écoutée et qui a produit la meilleure
impression.
: ;—«.
La grève de Decazeville
Le Journal des Débats reçoit les dépê
ches suivantes :
' Dacazt ville, 12 mars, 11 h. soir.
Le bureau de bienfaisance s'est réuni dans la
soirée à 6 h. li - 2.
Tous les membres étaient présents, à l'excep
tion de M. Petitjean.
Le maire, président, a donné lecture de la
lettre du préfet de la Seine, et il a exposé qu'à la
réception de cette lettre il avait demandé des in
structions au préfet de l'Aveyron.
Le bureau de bienfaisance, après en avoir dé
libéré, a décidé d'attendre à demain pour recevoir
les instructions delà préfecture.
Le bureau da bienfaisance se réunira tous lès
jours.
MM. Basîy, Duc-Qcercy, Roche, de Y Intransi
geant,e,i Fuiet, du Radical, critiquent la conduite
de M. Poubelle. Ils prétendent qu'il a dénaturé
le vote du conseil municipal de Paris, et que la
somme de 10,000 francs étant, destinée en prin
cipe aux grévistes^ le fait de l'avoir adressée au
bureau de bienfaisance prive les mineurs de
tombes et de la Vaysse, qui appartiennent à la
commune d'Aubin r de la part qui leur revenait.
Decazeville, le 13 mars, 6 h. S0 m., soir.
MM. Basly et Duc-Quercy partent pour Firmy
cù ils voct tenir une,conférence. Leur but est
de prêcher la résistance. Cette réunion sera pri
vée.
Les mêmes personnages organisent une réunion
privée pour demain dans les salles de l'Abattoir
publie. Ils paraissent beaucoup compter sur les
résultats de l'interpellation Camélinat, dont ils at
tendent des nouvelles ce soir.
Le Temps reçoit la dépêche suivante :
[Decazeville, 12 mars.
Ce matin, entre cinq et six heures, des ou
vriers qui se rendaient au puits de Bourran,
où ils n'ont pas cessé de travailler depuis le
commencement de la grève, furent arrêtés par un
groupe de gréviste, qui voulaient les empêcher
de descendre dans le puits./Prévenus aussitôt,
des soldats du génie sont accourus sur le lieu de
l 'évènemènt ; ils ont dissipé le rassemblement et
protégé les ouvriers qui, sous leur conduite, ont
pu aller à leur besogne.
Ce soir, à sept heures, a lieu une réunion à
Firmy ; demain, réunion à Decazaville,
Le bureau de bienfaisance s'est réuni hier soir
pour s'occuper de la répartition des fonds envoyés
par le conseil municipal de Paris ; les délégués
des grévistes ont coopéré à ce trava'l.
L'Agence Bavas nous communique les
dépêches suivantes :
Decazeville, 13 mars, 6 h. 50, soir.
MM. Basly et Duc-Quercy partent pour Firmy,
oîi ils vont tenir une conférence. Leur but est
de prêcher la résistance. Cette réunion sera pri
vée .
Les mêmes personnages organisent une réu
nion privée pour demain dans les salles de l'a
battoir public. Ils paraissent beaucoup compter,
sur les résultats de l'interpellation Camélinat,
dont ils attendent des nouvelles ce soir.
Decazeville, 13 mars, 10 h. 33, soir.
La réunion de Firmy a été plus nombreuse que
d'habitude ; tl e a été publique, et 200 ouvriers
y assistaient.
Le citoyen Duc-Quercy a vivement pris à par
tie les employés de la compagnie. La réunion
s'est prononcée pour la résistance.
Il vient d'arriver en gare un wagon, venant
de Perpignan, chargé de légumes secs et autres
denrées.
Voici la déclaration-manifeste des dépu
tés du groupe ouvrier que publie seul ce
matin le Cri du Peuple :
Le perp'o veut 'a république psrse que ce ré
gime doit, en établissant l'ordre, assurer plus de
justice et de liberté. Si ces résulta's n'ont pas en
core été obienus, c'est que jamais le principe
fondamental de la démocratie n'a été appliqué à
la question sociale. 11 ne su'fit pas, en effut, de
proclamer le droit de tous à la liberté et au
bien-être, il faut aussi que chacun possède les
moyens réels d'exercer son droit.
Les progrès industriels ont actuellement pour
effet de substituer constamment- et de plus en
plus la machine aux bras de l'ouvrieretà ses ca
pacités techniques. D : là résultent k destruction
du petit patronat et la division de la société en
deux classes : l'une, possédant l'outillage et la
matière première, se constitue en une féodalité
plus puissante que celle du moyen âge; l'autre,
dépossédée, astervie, n'ayant pas même la pos
sibilité de vendra son travail d'une jnanière suf
fisante et régulière qui lui permette de suffire aux
besoins de sa consommation, reste en proie aux
privations et à la misère.
Cet état de choses a pour conséquence les cri
ses inévitables qui bouleversent la monde indus-
triel et poussent la classe privilégiée à s'ouvrir, à
coups de canons, des débouchés lointains, tandis
qu'en France les travailleurs chôment, attendant
que d'autres aient absorbé ce qu'ils ont pro
duit.
L'Etat, imbu des idées économiques de l'école
soi-disant libérale, gardien des privilèges de la
classe dans laquelle se recrutent ses principaux
agents, est naturellement porté, eôjs prétexte dé
maintien de l'ordre, de sûreté publique et de
liberté du travail, à conserver avec soin l'orga
nisation vicieuse de la société. Les compétitions
des différents part s se disputant le pouvoir, l'in
différence ou l'hostilité des dirigeants, l'incom
pétence du plus grand nombre pour tout ce qui
a trait aux questions économiques, contribuent
encore àéloigter l'application des réformes ur
gentes, à dé f aut desquelles le piys marche iné
vitablement à un effroyable cataclysme.
Il est certain que les privilégiés ne se prête
ront jamais à la transformation d'un ordre de
choses dont ils sont les seuls à bénéficier. Les
travailleurs doivent donc lutter pour leur propre
compte et faire entendre leurs réclamation* au
sein des corps élus. Investis de ce mandat par
nos frères de travail, nous avons dû nous consti
tuer en groupe distinct, afin de défendre par
tous les moyens légitimes les intérêls matériels
et moraux des opprimas du salariat.
Déjà, en Angleterre, en Italie, tn Allemagne,
en Hollande-, au Danemark, eux Etats Unis, les
prolétaires élèvent la voix dans les corps élus.
La France manquerait à sa mission historique
si elle se laissait distancer dans cette voie libé
ratrice que, la première, eïla a tracée aux au
tres peuples.
Aussi voulons nous rester filèles à nos tradi
tions humanitaires.
Notre intervention portera sur les questions
déjà élucidées par des études consciencieuses et
dont la solution est d'une urgence unanimement
reconnue par les intéressés. Nous réclamerons
ainsi :
Une législation nationale et internationale du
travail ;
L'abrogation de la loi contre l'Association in
ternationale des travailleurs ;
La reconnaissance du droit de l'enfant au dé
veloppement intégral de ses forces et de ses fa
cultés, par la réglementation du travail ;
La garantie sociale contre les chômages, la
maladie, les accidents et la vieillesse ;
La réorganisation, sur des bases plus équita
bles, des conseils de prud'hommes ;
L'indépendance assurée aux délégués mineurs
et l'amélioration du sort des marins ;
La suppression des monopoles, qui ont livré
une large part du domaine national & des entre
prises privêt s;
L'organisation du crédit au travail et toutes les
modifications nécessaises à l'intérêt social dans
les travaux publics, l'industrie , l'agricultu
re, etc.
. Il va sans dire que noire concours est acquis
aux mesures d'ordre général et à toutes le amé
liorations politiques et économiques réclamées
par la démocratie,telles que : la suppre. tion du
budget de3 cultes, l'abolition des sinécures et du
cumul des fonctions; la transformation de notre
système d'impôts, la réforme constitutionnelle,
la réforme judiciaire ; en un mot, tout ce qui
sera de nature à remplacer le travail salarié par
le travail social, but de notre action.
Nos propositions, lord même qu'elles seraient
repoussées au Parlemstit, auront au moins le
mérite de poser nettement les questions dovant
l'opinion publique, de manière que chacun re
connaisse les siens.
Nous comptons, pour nous aider, sur l'appui
des chambras syndicales, des sociétés et groupes
constitués en vue d'émanciper les travailleurs.
Nous faisons appel aux membres des conseils
élus et à tous les citoyens de bonne volonté.
Déjà nous sont venues des adhésions nombreu
ses; des promesses de vaillante coopération nous
arrivent de tous les points de la France. Il faut
que le mouvement se. généralise ; que tous les
efforts, jusqu'à ce jour épars, s'unissent en un
seul faisceau ; que chacun, ouvrier, cultivateur,
savant, artiste, écrivain, travaille à l'œuvre com
mune et que, renonçant à toute division d'école,
le grand parti des revendications sociales de
tous les opprimés se dresse uni contre là hideuse
exploitation de l'hpmme par l'homme.
Aîmi, nous arriverons à l'ère féconde où, toute
oisiveté étant proscrite et tout labeur servant au
bien être général de l'humanité, la république
sera véritablement démocratique et sociale, c'est-
à-dire pour tous et.par tous.
Paris, le 12 mars 1886.
Basly, député de la Seine; Boyer, député
des Bouches-du-Rhône ; Bri&lou, dé
puté de la Seine ; Camélinat, député
de la Seine; Clovis Hugues, député
des Bouches-du-Rhône ; Planteau, dé
puté de !a Vienne ; Prudon, député
ae Saône et-Lo;re.
Chronique parlementaire
M. le ministre de la guerre a déposé
jeudi sur le bureau de la Chambre un pro
jet de loi concernant la répression de l'es
pionnage militaire.
Eu voici le résumé :
Aux termes de l'article premier, tout fonction
naire qui aura livré ou communiqué des docu
ments relatifs à la défense du territoire ou à la
sûreté extérieure de l'Etat sera puni d'un empri
sonnement variant da deux à cinq ans, et d'une
amende de 1,00Q à 5,000 francs; L'article 2 vise
lss personnes étrangères à l'administration; celles
qui se seront procuré, d'une façon quelconque,
des plans et des documsnts militaires, et qui les
auront divulgués, pourront être condamnées à un
an de prison au moins, à cinq ans de prison au
plus, ainsi qu'à des amendes comprises entre
500 fr. et 3,000 fr.
D'après l'article 3, on commet même un délit
en consultant purement et simplement des docu
ments qui doivent être tenus secrets; on encourt
dans ce cas une peine de six mois à deux ans de
prison.
Les employés chargés de la gar Je des plans et
documents relatif-) aux choses de l'armée sont
invités, par l'article 4, à redoubler de vigilance.
Ceux d'entre eux qui seront convaincus de né
gligence seront punis de trois mois à un an de
prison, et de 100 fr. à 1,000 fr. d'amende.
L'article S du nouveau projet offre un intérêt
capital : toute personne qui, sous un déguise
ment, se couvrant d'un faux nom, ou dissimu
lant sa qualité, sa profession ou sa nationalité,
se sera introduite dans un fort, dans une caser
ne, dans un établissement militaire quelconque,
sera sous le coup d'une condamnation de un an
à cinq ans de prison et de 1,000 fr. à 8,000 fr.
d'amende.
Enfin, aux term®3 des articles 6, 7, 8, 9 et 10,
il est interdit, sous des peine3 sévères, d'exécu
ter, sans une autorisation formelle, des levers de
terrain autour des places fortes, dans une zone
dont le rayon sera d'un myriamètre ; les person
nes qui auront prêté leur concours aux espions
en les logeant, en leur fournissant d'utiles indi
cations, Seront considérées comme complices; m an
tout individu dont les révélations auront éclairé
la justice et facilité l'arrestation d'un espion sera,
quel qu'ait été son degré de complicité, remis sur-
le champ en liberté.
«
Nouvelles politiques
On lit dans le Temps ;
Nous croyons savoir qu'il n'a jamais été ques
tion entre la France et la Chine de l'étab'isse-
ment d'une zone- neutre, ni par conséquent de
consentir une réduction de tarifs comme com
pensation de cette zone neutre.
Il n'y a eu, ainsi que nous l'avons- dit, que des
difficultés de délimitation soulevées par lés com
missaires chinois : ceux-ci ont d'ailleurs été
désavoués par le gouvernement central de
Pékin.
Li suspension actuelle des travaux tient uni
quement à ce qué les doux gouveraements sont
saisis de propositions relatives à la fixation de
certains points.
Au surplus, selon la remarque que nous avons
déjà faite, les retards qui peuvent se produire
sont inévitables avec les habitudes de la diplo
matie orientale. 11 n'y a aucune conséquence à en
tirer.
Quant au traité de commerce, les négociations
continuent sur un pied très amical entre notre
représentant M. Cogordan et le vice-roi Li-Hong-
Tchang; ajoutons que ce dernier doit s'absenter
de Tien Ttin pour une quinzaine de jours.
On lit dans le Journal officiel :
Par décision spéciale rendue en conseil des
ministres, h 11 mars courant, eu vertu de l'ar
ticle 14 de la loi du 29 juillet 1881, le ministre
de l'intérieur a interdit li circulation en France
du journal bi-mensuel la Guerre sociale, publié
en Belgique.
On annonce que le candidat à l'élection
législative opposé par les républicains des
Deux-Sèvres à M. Taudière, conservateur,
est N?. Richard, ancien secrétaire général
à Niort, actuellement sous-préfet à Saint-
Nazaire.
Une réunion des électeurs radicaux a eu
lieu dans l'Yonne pour désigner le candi
dat radical à l'élection législative en rem
placement de M. Bonnerot, décédé.
Le citoyen Diiguyot a été désigné sans
discussion; il était candidat radical aux
élections du 4-octobre contre la liste oppor
tuniste et avait obtenu 20,000 voix.
Périgueux, 13 mars.
De nouvelles photographies ont été prises ce
matin aux carrières de Chancelade.
La tête du cadavre est parfaitement visible ;
maiâ l'homme n'est pas couché sur le dos, comme
on l'avait cru d'abord; il est étendu sur le ven
tre. La tête, vue de profil, est violemment rele
vée et rejetée en arrière.
Le buste est invisible, à côté de ce cadavre et
probablement au-dessus se trouvent des blocs de
roche.
Suivant toute apparence, ce malheureux à été
pris sous un éboulement. Surpris par la mort au
moment où il faisait un violent effort pour se
dégager, il a été maintsnu dans cette attitude
par la rigidité-cadavérique.
La figure est décomposée. Le nez, proéminent,
démontre que la chair est tuméfiée.
Quelques mineurs croient reconnaître un nom
mé Serres.
Des éboulements exis'ent dans l'inférieur des
galeries ; des blocs se sont détachés des parois
lézardées.
ALLEMAGNE
Berlin, 13 mars.
L'empereur a passé une bonne nuit et s'est
levé à l'heure habituelle.
Il a reçu dans la matinée M. le comte Perpon-
cher et les généraux de' Schlothem et d'Albedyll,
qui lui ont présenté leurs rapports.
Le prince dé Hohenlohe-Langenbourg lui a fait
une visite à deux heures, et le prince de Bis
marck s'est rendu à quatre heures au palais pour
lui présenter son rapport.
ANSLSTERRB
é
Manchester, 13 mars.
Une grande réunion d'ouvriers sans travail a
eu lieu cette après-midi.
Plusieurs discours ont été prononcés par divers
orateurs qui ont protesté contre l'attitude des au
torités municipales, lesquelles, disent-ils, ont
maltraité les ouvriers.
Une autre grande réunion aura lieu lundi pro
chain dans le but d'établir une union ouvrière
entre Manchester, Sandfort et autres centres ou
vriers des alentours.
South-Shields, 14 mars.
Les marins ont fait aujourd'hui une manifesta
tion contre l'emploi des étrangers sur les navires
anglais.
Dans un meeting qui a eu lieu ensuite, ils ont
adopté des résolutions par lesquelles ils deman
dent qu'on ne fasse pas un emploi aussi considé
rable des étrangers, au détriment des marins an
glais sans travail.
BULGARIE
Sofia, 13 mars.
Le prince a signé la ratification du traité. Wn.
secrétaire, porteur du traité, est parti pour Bu-
charesf.
Les mesures sont prises pour la démobilisation.
Le huitième régiment d'infanterie a reçu l'ordre
de retourner à Varna.
ESPAGNE
Madrid, 13 mars.
Toutes les fractions du parti républicain, à l'ex
ception des parSisans de M. Casteiar, sont tombées
d'accord pour former une une coalition en vue
des élections.
Madrid, 13 mars.
L 'Impartial croit que la majorité ministérielle
dans les prochaines Corlè} se composera da 310
à 320 députés sur 430.
La régente est ailée à Aranjuez. Elle reviendra
ce soir. La mère de S. M. est attendue à Madrid
à la fin du mois.
Les viticulteurs de Malaga demandent qu'il soit
pris des mesures contre la fa'sification de leur
vin à l'étranger.
Les socialistes de Midrld projettent un banquet
le 18 mars, à Madrid, pour fêter l'anniversaire
de la Commune à Paris.
ITALIE
Rome, 13 mars.
La Tribuna publia un article sous ce titre:
« La suite dans la politique extérieure », où, rap
pelant les causes du traité de la triple alliance,
elle soutient que la présence de M. Depretis au
ministère n'e-.t pas nécessaire au maintien du
traité-
La Tribûha observe, toutefois, que les cause3
de la triple allianca ont presque disparu par
suite de l'adhésion de la Rassie et de l'attitude
pacifique de la France.
PORTUGAL
Lisbonne, 13 mars.
Le mariage du duc de Bragance et de la prin
cesse Amélie d'Orléans est définitivement fixé au
15 mai.
ROUMANIE
Bucharest, 13 mars, S h. 45, soir.
Contrairement à des dépêches publiées 'par les
journaux de Paris, le 9 et le 10 mars, aucune
crise ministérielle n'a eu lieu ici, le président du
conseil n'ayant pas posé la question de confiance
lors de la discussion au Sénat du projet de loi
sur les droits de mutation.
De plus, M. Demitri Bra'iano a démenti, dans
son journal la Natiunéa, qu'il ait été appelé par
le roi.
SUÈDE
Stockholm, 13 mars.
Les deux Chambres du Rigsdag ont repoussé
aujourd'hui, dans un vote commun, par 181 voix
contre 164, le projet de loi relatif aux droit»
d'importation.
<♦
Salle Albert-le-Grand
232, me du faubourg saint honoré, 222,
Mardi, 16 mars, M. Carel, professeur agrégé à
là faculté de droit de Caen :
Un procès au quinzième siècle (Jeanne d'Arc),
Mardi, 23 mars, M. l'abbé Pagè-, professeur
à l'Institut catholique :
Les Pensées de Pascal et leur interprétation.
Mercredi, 21 mars, Mgr d'Hulst :
Les encycliques de Léon XIII : la constitution
chrétienne des Eiats.
Une conférence de M. Emile Ollivier, de l'Aca
démie française, sur Michel-Ange, sera annoncée
ultérieurement.
•
Dans la séance solennelle de clôture du
deuxième congrès des catholiques de Nor
mandie, le R. P. de Smedt, bollandiate,
avait été prié de lire un travail sur les De
voirs des catholiques dans les controverses
contemporaines. Pressé par l'heure, il n'a
vait donné lecture que de la première partie
de son travail, et il avait dû se borner à
résumer brièvement la seconde. Le texte
complet de ce travail a paru depuis lors en
brochure. 11 se trouve à Paris chez Palmé,
et à Bruxelles chez Yanderbroock.
«
Nécrologie
Nous avons le regret d'apprendre la mort à
Poitiers de M. Duchesne de Saint-Léger, décédé
dans la soixante-septième année de son âge, M.
de Saint-Léger n'était pas seulement un catholi
que plein de foi, dont le concours était acquis à
toutes les bonnes œuvres; un conservateur dé
voué à la défense des grands principes sur les-
. .quels repose l'ordre social ; c'était enc.ore un
lettré,doublé d'un fin moraliste, et sous ce titre :
Le gouvernement de la vie., essai de philosophie
pour tous, il avait publié un remarquable ou
vrage où il avait su grouper les conseils plus
justes et les plus pratiques. M. de Saint-Léger est
mort comme il avait vécu, en chrétien.
Le Courrier de Bruxelles enregistre la mort du
chanoine Joseph-Olivier Andries, un des derniers
membres survivants du congrès national belge.
Né à Rudderwoorde, le 23 juin 1796, M. l'abbé
Andries, qui s'était acquis une grande influence,
fut envoyé au congrès par le district d'Eccloo. Il
fut ensuite, pendant plusieurs annêss, à partir
de 1835, représentait de l'arrondissement de
Gand. En 1841, il fut nommé chanoine de Bru
ges. Il a publié divers écrits.
_ Le chanoine Andries avait fondé en 1839 la so
ciété d'Emulation de Bruges, qui s'occupe de
sciences historiques. Il en était le président de
puis 1864. Il a consacré à cette œuvre son intel
ligente activité. Tout ce qui concernait l'histoire
des deux Flandres lui tenait particulièrement à
cœur.
Les pauvres de Bruges et des environs perdent
en lui un bienfaiteur généreux. Les hospices de
Maldegem et de Ruddervorde et toutes les œu
vres chrétiennes de Bruges, notamment celle de
la Sainte-Enfance, trouvaient en lui un protec
teur dévoué.
Le chanoine Andries était commandeur de
l'ordre de Léopold, décoré de la Croix de fer et
chevalier de l'ordre de Saint- Grégoire le Grand.
M. Boinvilliers, ancien sénateur du second em
pire, vient de mourir au château de Beauval.
dans le Loir-et-Cher. Il était né en 1799.
M. Boinvilliers s'était fait au palais une réputa
tion comme avocat qui le fit nommer bâtonnier
de l'ordre.
Libéral fort avancé en 1830, 11 fut, à moitié
converti par la Révolution da 1848 et sié
gea parmi les conservateurs à l'Assemblée légis
lative. Après le 2 Décembre, il fut appelé au
conseil d Etat. En 1864, il fut nommé sénateur.
La Révolution du 4 septembre le rendit à la vie
privée.
On lit dans le Courrier de l'Aude :
« Nous apprenons la mort de M. le vicomte de
Bruniquel d'Ouvrier de Villegly, général de divi
sion,- du cadre de réserve, grand officier de la
Légion d'honneur, décédé en son château de
Villegly dans la journée de mercredi.
« D'une santé encore robuste, le général vi
comte de Bruniquel d'Ouvrier de Villegly souf
frait cependant, depuis là chute qu'il avait faite
l'année dernière, d'une maladie de reins.
« Mercredi matin, après déjeuner, il éprouva
tout à coup une vive souffrance et tomba affaissé
dans un fauteuil. M. le curé de Villegly, prévenu
immédiatement, put arriver à temps pour appor
ter au générai les derniers secours de la religion.
Quelques minutes après, il expirait dsn3 les bras
de sa femme. »
»
Avis divers
w gsp ggja. D'piyijf' A Acidulé Peu-
Jfff Ha rugineuse, contra
s JÉS gag ANÉMIE, CHLOHOSE, GASTRALGIE el IratM
'Wj& J&W 1*3 maladie! provenant de l'appaarrisiemeat 49
l mi. — Consulter MM.. Us Êlèdeeia*
I I ! .....I. ^1 - ■ I
CHAMBRE W DÉPUTÉS
Séance du 13 mars
fRBSlDEKCBDB M. FLOQUET, PRÉS1DBHÎ.
La séance est ouverte à deux heures.
M. le président. — L'ordre du jour appelle
la suite de la discussion de l'interpellation de M.
Ciimélinat sur les événements de Decazeville. La
parole est à M. Laguerre.
M. Laguerre. -—Nous sommes en présence
d'ouvriers luttant pour les revendications les plus
légitimes, usant d'un droit légalement reconnu,
le droit de grève, le défendant — à part une dé
plorable explosion de colère au début — avec un
calme admirable, ayant obtenu l'àppui d'un pré
fet de la République, ayant pour adversaires une
compagnie dont l'attitude provocatrice doit ê:re
sévèrement jugée. (Bruit à droite.)
Quelle a été l'attitude du gouvernement répu
blicain? Qu'a-t-il fait? Que doit il faire?
Le gouvernement a d'abord, au lendemain du
drame de la mort de M. Watrin, envoyé des trou
pes sur le lieu de la grève. Avait-il ce droit?
M'adressant à M. le ministre de la guerre, dont
je connais et j'estime depuis longtemps le carac
tère, je lui demande quelles sout les instructions
qu'il a données aux troupes qui depuis plus d'un
mois bivouaquent à Decazeville.
Je lui demande si le caractère de ces instruc
tions n'a pas été dépassé en plusieurs circonstan
ces, notamment lors de est abus regrettable de
revues faites à chaque instant dans tous les coins
du bassin houiller, cemme pour porter la terreur
là où les troupes ne doivent apporter que le res
pect de l'ordre.
M. le général Boulanger, ministre de la
guerre. — Je demande la parole.
M. Laguerre. — Je me félicite de voir que
M. le ministre de la guerre veut bien répondre à
mon appsl.
A M. le garde des sceaux je reproche l'arres
tation préventive dont M. Soubriè a été l'objet,
alors que la loi de 1881 ne permettait pas l'ar
restation préventive ; je déplore qu'il ait été tra
duit devant la juridiction correctionnelle qui, en
matière politique, condamne toujours et ne peut
pas ne point condamner (Très bien I très bien I
sur divers bancs à gauche), alors qu'il aurait dû,
aux termes de la loi de 1881, être traduit devant
la cour d'assises.
Je pense donc que l'intervention du gouverne
ment a été regrettable et que la poursuite a été
illégale. Et voilà pourquoi je demande au gou
vernement da contrebelancer l'attitude qu'il a
prise à l'égard des ouvriers par l'attitude qu'il
doit prendre vis-à vis de la compagnie, qui n'a
cessé, depuis le début de cette grève, grève dé
fensive et non offensive, de provoquer les mi
neurs. (Interruptions à droite.)
J'ajoute que M. le ministre des travaux publics,
. d'après la loi existante et sans faire de loi nou
velle, peut dès aujourd'hui prononcer le retrait
de la concession.
Vous connaissez le caractère particulier de la
lutte politique qui a eu lieu dans l'Aveyron aux
dernières élections.
Il n'y a pas de département dans lequel la
pression se soit exercée d'une façon plus odieuse.
(Bruit à droite.) Ailleurs, à Anzin, à Bessèges,
les mineurs n'ont pas eu le courage de résister,
ils ont déposé, dans l'urne des bulletins que
les compagnies faisaient distribuer dans les
puits.
Mais à Decazeville, avec ce courage propre aux
montagnards de la région, les mineurs ont voté
pour les défenseurs de leurs intérêts, pour les ,
défenseurs de la démocratie. Eh bieD, ce sont vos
électeurs que je viens défendra. (Mouvement.) Ce
serait une folie pour la république de chercher
un appui du côté des compagnies qui la combat
tent, ce serait vouloir s'appuyer sur une planche
pourrie.
Je vous appelle là où sont les soldats de la Ré
publique, là où sont ceux dont vous devez pren
dre les intérêts en mains, et auxquels vous ne»
devez marchander ni votre sympathie ni votre
fraternité.
M. le ministre a rappelé que la première Ré
publique avait établi l'égalité civile • et que la
seesnde avait établi l'égalité politique.
Eh bien, le but de la troisième république est
d'établir l'égalité sociale, de faire une vérité du
mot de Condorcet : « L'égalité de fait, voilà le
dernier mot de l'art social, »
Je vous demande plus qu'une manifestation i
platonique, plus qu'une promesse de lois futures,
je vous demande un acte.
Je demande au gouvernement de dire énergi-
quement quels sont ses droits, ses devoirs, com
ment il les comprend. Songez qu'en envoyant
aux mineurs de Decazeville plus qu'une manifes
tation platonique, vous défendez la cause de la
justice et du droit, qui est celle de la République.
(Vifs applaudissements à l'extrême gauche.)
18. le général Boulanger, ministre de la
guerre. — Je n'insisterai pas sur ce qu'on a dit
si souvent ; l'armée a le double devoir de défen
dra le pays contre toute agression extérieure et
de maintenir l'ordre à l'intérieur. (Très bien!
très bienl)
C'est dans ces conditions que le gouvernement
a agi comme il devait agir.
C'est aine situation' grave pour un gouverne»
ment que d'avoir à peser les événements, à sui
vre leur marche, à juger les responsabilités, à
tenir compte des entraînements et à déterminer
l'instant précis où son intervention est non-seule
ment nécessaire, mais légitime.
Graves sous un gouvernement monarchique,
de telles circonstances trouvent une solution très
simple sous des ' institutions démocratiques qui
modifient complètement le caractère de toute in
tervention armée.
L'armée alors n'est plus un instrument livré
au caprice d'un seiil. Elle est l'expression haute
-et profonde 4e 1» volonté de tous, qui remet cette
force entre vos mains pour que vous en usiez au
mieux des intérôîs et de la grandeur du pays*
(Très bien 1 très bien I à gauche.)
J'arrive aux faits. On n'a pas reproché ouver
tement au, gouvernement d'avoir envoyé des
troupes à Decazeville, mais on semble croire que
la présence de ces troupes a exercé une certaine,
influence sur l'esprit des mineurs et entravé leur
indépendance vis-à vis de la compagnie.
Si c'es; d'une influence morale qu'on a \'Oulu
parler, je déclare que cette influence j'ai tout fait
pour l'obtenir, et le gouvernement croit l'avoir
obtenue.
Je ne. veux pas parler du passé. 11.' y a eu des
événements nplheureux. Ces événements, le gou
vernement ne veut pas qu'ils se reproduisent en-
république et avec ua ministère républicain. (Très
bienl tiès bien! à gauche.)
Pour mon compte personne], je considérerais
comme une calamiié toute éventualité de conflit-
entre nos soldats et les ouvriers, et j'ai tout fait
pour éviter un tel malheur. (Applaudissements.)
Je suis sûr que tous, sur quelque banc que, voua
siégiez, vous m'approuverez, car il vaut mieux
prévenir que d'avoir ensuite à réprimer. (Nou
veaux applaudissements.)
Css événements malheureux ne se reprodui
ront pa=. J'en ai pour garant la modération que
nous avons conseillée à nos troupes, et dont elles
ne se sont pas départies un seul instant à Deçà-
zeville.
J'en atteste l'honorable M. Camélinat. (Mouve*
ments divers à droite.)
J 'en atteste M. Camélinat, parce que c'est lui
que j'ai vu à son retour de Decazeville. Si j'avais
vu un autre député, j'aurais fait de môme. Ches
moi, dans mon cabinet, M. Camélinat se félicitait
des rapports de cordialité qui existent entre la,
troupe, la gendarmerie et les habitants de Deca
zeville. (Applaudissements à gauche.)
Comment pourrait il en être autrement?
Notre armée, c'est la nation aujourd'hui. (Très
bien 1 très bien 1) Est-ce que nos ouvriers, sol
dats d'hier, auraient à redouter quelque chose de
nos soldats d'aujourd'hui, à la condition que,
tout en exerçant leurs droits, ils respectent les
devoirs qu'ils ont envers la société. (Très bien I
très bien 1)
C'est pourquoi, dès le début de la grève, le
gouvernement a envoyé sur les lieux un nombre
respectable de troupes.
Il a agi ainsi pour protéger les mineurs confre
eux-mêmes, pour empêcher dans leur esprit
toute éclosion d'idées, de pensées de destruction
qui pourraient germer dans les cervelles de gens
simples, se laissant irop facilement conduise par
leurs colères et leurs passions. (Très bien I très
bian 1)
L'armée est donc à Decazeville, immobile, l'ar
me au pied; elle ne prend point parti ; elle n'a
git pas plus en faveur de la compagnie contre
les mineurs, qu'elle n'agirait demain en faveur
des mineurs contre la compagnie.
On a dit qu'il y avait à Dscazeviile autant do
soldats que de mineurs. L'exagération est évi
dente, mais je vous dis : Ne vous en plaignez pas,
ne nous le reprochez pas, car peut-être, à l'heure-
qu'il est, chaque soldat partage-t-il avec un mi
neur sa soupe et sa ration de piin. (Vifs applau
dissements à gauche.)
Êl. de Montéty. — M. Laguerre, faisant la
comparaison des scrutins de Decazeville avec
ceux des autres communes du département, a
narlé de la pression qui aurait été exercée en fa
veur das cindidits conservateurs sur les ouvriers
du bassin houiller. M". Laguerre a été, sur ca
point, très mal informé, sa religion a été trom
pés. En voulez-vous la preuve? c'est que le pré
fet qui a présidé les élections dans le département
de l'Aveyron est le même qui a eu la rare bonne
fortune de recevoir ses éloges et ceux de M. Ca
mélinat.
Il ne peut donc pas être suspect, et il est in
contestable que s'il y a eu une pression exercée,
ce n'est p&s en faveur des candidats réaction
naires, mais bien en faveur des candidats répu
blicains. (Rires à droite.)
Ja ne m'attarderai pas davantage à cet inci
dent. J'arrive à celui qui a été soulevé par M. Ca
mélinat. .
Après avoir fait le procès de la compagnie des
houillères de Decazeville et reproché au gouver
nement d'avoir pactisé avec elle, M. Camélinat a
jugé également à propos de prendre à partie les
députés de l'Aveyron.
Et l'on ne peut guère l'expliquer par les ha
sards de l'improvisation, puisque son discours
était écrit. M. Camélinat a parlé des députés mo
narchistes qui auraient une responsabilité, tout
au moins morale, dans la grève, et cela pour
venger leur échec électoral du 4 octobre dernier,
11 ne peut me convenir de laisser s'accréditer un®
accusation aussi blessante qu'injuste.
Je proteste hautement confre le reproche do
vengeance électorale qui a été dirigé contre nous
et de rancune contre les ouvriers a cause de leur
vote lors des dernières élections.
• D'aussi vils sentiments n'auront jamais accès
dans nos cœurs. (Très bienl très bien ! à droite.)
Nous sommes d'honnêtes gens, et ds tels soup
çons nous outragent.
Que M. Camélinat laisse donc traîner ces accu
sations dans les articles anonymes de certains
journaux qui font, nour les besoins de leur polé
mique, flèche de tout bois. Leur emploi consti
tue un procédé de polémique fort discutable, mais
qui n'est digne ni de lui, ni de cette Assemblée.
(Très bien 1 très bien I)
Cela dit, je voudrais ajouter quelques mots sur
le fond même du débat.
Ce n'est.pas moi qui contesterai la légalité, jo
dirai même la légitimité du droit de coalition."
Exercé pacifiquement, il contribue à régulariser
le marché de l'offre et de la demande et assure la
protection du dreit au travail. (Trè3 bien ! très
bien!)
Mais il y a aujourd'hui parmi les ouvriers de»
excitations déplorables (Mouvements divers.) éma
nant da certaines personnes qui exploitent leur
crédulité, qui font luire à leurs yeux le mirage do
je ne sais quelle panacée souveraine que l'Elat
aurait récemment découverte pour améliorer leur
sort.
Je ne veux pas passionner le débat ; je m'en
tiens donc aux déclarations si complètes récem
ment faites par M. le ministre des travaux pu
blics, et je voudrais dégager la seule conclusion
qu'elles comportent.
Dans la séance du 11 février, M. Camélinat,
parlant contre la clôture, disait que la question
sociale se posait ici pour la première fois. Eh bien,
je lui demande si ses amis et lui peuvent penser
que l'assassinat d'un ingénieur... (Interruptions à
l'extrême gauche.)
M. Maillard. — Tant que la justice n'a pas
statué, vous pouvez parler de meurtre, mais non
d'assassinat. (Mouvements divers.)
M. de Montéty. — Soit 1 si vous préférez le
mot meurtre, je l'emploierai, mais je crois que la
véritable qualification est : assassinat.
Quoi qu'il en soit, je demande à M. Camélinat
et à ses amis s'ils pensent que c'est par le meur
tre d'un ingénieur et par les grèves qu'ils arrive
ront plus tôt à résoudre la question sociale. (Très
bien ! très bien I à droije.)
Qu'ils renoncent à des croisades infécondes;
qu'ils viennent ici apporter leurs vues, leurs for
mules; nous les discuterons avec la plus grande
bonne foi, avec la sympathie la plus vive pour
cette catégorie d'ouvriers qui peuplent nos mines
et nos ateliers, avec l'attention que comportent
ces graves problèmes, avec un amour ardent
de l'équité et de la justice. (Applaudissements à
droite.)
Puis nous, apporterons à les résoudre toute
notre bonne volonté et, comme l'a dit M. le mi
nistre des travaux publics, la meilleure part de
notre cœur.
Da ces débats sortira une œuvre féconde en
bons résultats.
Que pendant ce temps l'Etat remplisse la fonc
tion qui lui appartient dans ce genre de conflits;
Le comité de défense religieuse a inau
guré, à la salle Tivoli, devant deux mille
personnes, la série des réunions privées
qu'il organise chaque année.
Après une chaleureuse allocj^lion du pré
sident, M. le baron de Ravignan, sur le
but et l'objet de ces réunions, M. Flische,
avocat à la cour d'appel de Paris, a pro
noncé un remarquable discours sur les
nouvelles atteintes portées à nos libertés
par la loi sur l'enseignement primaire,
votée en première délibération par le Sé
nat.
Un ordre du jour, voté par acclamation,
proteste contre les atteintes portées à la
liberté du père de famille par cette loi qui,
« au mépris du principe de l'égalité des
citoyens devant la loi et de la libre admis
sibilité de tous aux fonctions publiques,
exclut des écoles de l'Etat toute une caté
gorie de citoyens.
«
Dépêches télégraphiques
FRANCE
Perpignan, 13 mars.
La scène de la reconstitution du crime de sa
medi a été faite par le parquet, en présence da la
servante. Elle n'a pas amené de résultat ; il existe
des contradiction flagrantes dans les diverses dé
positions de la servante, qui est toujours mainte
nue en état d'anestation.
On télégraphie de Peithus, village de la fron
tière espagnole, que les gendarmes de cette com
mune ont arrêté trois bandits espagnols, armés
de fusils, de carabines, de revolvers, de couteaux
et de pinces, dans une auberge de Las-IUas, vil
lage qui servait de repaire à l'ancienne bande des
trabucayres.
On croit que ces brigands sont les auteurs de
l'assassinat des abbés Malègue et Suiroles, ainsi
que du meurtre d'Argeiès-sur-Mer.
Troisième conférence de Hfgr d'Hulst.
Le conférencier aborde l'étude de l'ency
clique Humanum genus. Avec le Pape et
après saint Augustin, il montre l'humanité
divisée en deux camps, le monde en dfux
cités adverses. Il insiste sur ce fait, plu3
visible que jamais aujourd'hui par la sup
pression des intermédiaires entre le chris
tianisme et l'antichristianisoie.
A la suite de Léon XIII,il donne son vrai
nom à la cité antichrétienne,qui est la franc-
maçonuerie. Il fait justice des apologies
plus ou moins perfides destinées à masquer
l'entreprise de destruction. Il montre dans
la Révolution française et dans la politique
du dix-neuvième siècle l'exécution d'un plan
suivi pour la destruction du christianisme.
La franc-maçonnerie se révèle mainte
nant par ses aveux et par ses œuvres, et
elle s'appuie sur une doctrine qui est, com
me l'a déclaré le Pape, le naturalisme.
Le naturalisme est l'exclusion du surna
turel. Au siècle dernier, il se confond avec
certain spiritualisme, il inspire les théories
révolutionnaires, en préconisant le principe
faux de la rectitude native de l'homme.
Depuis, le naturalisme a marché. Il en
"est arrivé aujourd'hui à un système dont la
forme négative est l'agnosticisme; la forme
positive, la |héorie de l'évolution. La morale
périt dans le naufrage de la métaphysique
et des dogmes.
L'orateur conclut en conviant tous ceux
qu'effraie le.triomphe de la cité du Mal à
prendre parti pour la cité du Bien, renon
çant h une neutralité menteuse et funeste.
« Ce n'est pas notre faute si l'on a fait sans
« nous, malgré nous, contre nous, deux
« Frances, deux peuples, deux humanités.
« Ne nous aveugtons pas au point de dire
« encore qu'il n'y en a qu'une.Gourons plu-
« tôt nous enrôler au service de la vraie
« France, la France du Christ, du vraipeu-
« pie, le peuple de Dieu, de l'humanité vé-
« ritable, l'humanité régénérée! »
M. Aulard a pris possession ce matin de la
ehaiie d'histoire de la Révolution française ré
cemment créée à la Sorbonne. Le grand amphi
théâtre de la salle Gsrson était comble ; on re
marquait dans l'assistance de nombreux profes
seurs de la Faculté, MM. Clémence&u, Mi le-
rand, etc., et, en général, tous les anciens col
laborateurs du nouveau professeur au journal la
Justice.
M. Aulard a tout d'abord remercié le conseil
municipal qui a fondé la chaire qu'il occupe, et
le ministre qui l'a chargé de cet enseignement,
doublement nouveau et par son origine et par
son objet. Il a ensuite dit quelques mots des ob
jections que l'on avait opposées à la création
d'une chaire d'histoire de la Révolution française,
comme si ce n'était pas une curiosité légitime et
très morale qui nous pousse à étudier cette épo
que où nos caractères distinctifs se sont révélés
et accusés plus fortement que jamais. On a craint
l'enseignement oral de l'époque révolutionnaire.
Eft-ce à cause du champ très vaste qu'elle four
nit aux allusions, ou à cause du parti pris mani
feste de certaines histo'res écrites? Le proîrsseur
doit se souvenir qu'en pltine tourmente Anàchar-
sis Ciooiz donnait pour titre à un de ses pam
phlets : iVi Marat, ni Roland.
,M. Aulard s'estétendu tu? l'impartialité en ma
tière historique, qui ne doit êire ni une froide in
sensibilité, ni cette abstraction classique de soi-
même que rêvait Fénelon.
Se proposant de faire cette année* dans son
cours public, l'examen critique des histoires géné
rales de la Révolution fracçaise, M. Aulard a passé
tn revue les principaux ouvrages qui ontété écii s
sur cette période et a indiqué en quelques mots
l'esprit qui animais leurs auteurs et la méthode
qu'ils employaient.
11 a dit ensuite que dans l'étude critique de la
Révolution une place plus large devait être faire
aux idées cï'Augm'e Comte, dont l'ami et le colla
borateur M. Laftiite va commencer le 26 mars, à la
Sorbonne, ses cours du vendredi soir sur le sys
tème administratif de la Révolution française.
Il a terminé enfin en rappelant le mot de M. Re
nan sur la Révolution : « Je commence à croire que
c'est peut être ce qu'on a fait de mieux, puisqu'on
en est si jaloux. -
D'après ce compte rendu, si réservé qu'il
veuille être, on devine tout ce qu® le cours
du citoyen Aulard contient d'énormités.
La séance du 11 mars de l'Académie
française a été présidée par M. de Broglie,
assisté de M. Camille Doucet, secrétaire
perpétuel, et de M. J. Bertrand, chance
lier.
Parmi les membres présents, on remar
quait Mgr Perrïiud, évêque d'Autun, MM.
le duc d'Aumals, Pasteur, L. Halévy, John
Lemoinne, Jules Simon, Em. Ollivier, Le-
gouvé, Duruy, Csro, Boissier, Taine, Mar
inier, Rousset, Nisard, Du Camp, d'Audif-
frtt-Pasquier, etc.
L-Académie ayant à disposer cette an
née d'une somme considérable, qui lui a
été léguée par M. le comte Honoré de
Sussy, pour encourager les bonnes œuvres,
récompenser les belles actions, à l'unani
mité décide que sur cette fondation une
somme de cinq mille francs est attribuée à
l'institut Pasteur.
Cette somme venait d'être volée quand
M. Pasteur, entrant à la séance, a reçu les
félicitations de ses confrères.
Ajoutons, en ce qui concerne l'institut
Pasteur, que là Banque a souscrit 40,000
francs ; c'est également le chiffre de la sous
cription des frères Rothschild. L'institut a
voté 30,000.
Il vient d'arriver une mésaventure à l'an
cienne marquise de Gaux, devenue par son
divorce Mme Nicolini. A Valence (Espa
gne) elle a été sifflée de telle sorte qu'elle
s'est enfuie furieuse du théâtre, et que là
police a dû la protéger.
On dit, pour expliquer cette aventure,
que, priée de donner une aumône aux pau
vres de Valence, la Patti avait répondu su
perbement qu'on devait adresser pour cela
une pétition à son imprésario. Sur quoi,
l'auditoire lui aurait rappelé par ses sifflets
qu'elle manquait de modestie.
Ce n'est pas impunément qu'on brave les
lois de la morale, et la célèbre chanteuse
n'est pas au bout de son châtiment.
Un télégramme nous a annoncé que l'i
nauguration du port de Saint-Paul avait eu
liéu à la Réunion. Les journaux de la colo-
nie nous apportent des détails. Naturelle
ment, les choses ont été faites, avec
un grand apparat. Le gouverneur s'était
rendu à Saint-Paul avec tous les chefs
d'administration. De nombreux discours
ont été prononcés, tant à la cérémonie d'i
nauguration qu'au banquet qui a suivi.
Nous sommes heureux de constater qu'on
n'a pas voulu « laïciser » la cérémonie;
M. le vicaire .général Chalvet, remplaçant
Mgr Coldefy, alors en France et maintenant
en route pour son lointain diocèse, qu'il
regagne malgré le mauvais état de sa santé
ruinée par la chaleur du climat, avait été
invité à venir procéder à la bénédiction
des docks et du port. Il a prononcé une
touchante allocution qui a été religieuse
ment écoutée et qui a produit la meilleure
impression.
: ;—«.
La grève de Decazeville
Le Journal des Débats reçoit les dépê
ches suivantes :
' Dacazt ville, 12 mars, 11 h. soir.
Le bureau de bienfaisance s'est réuni dans la
soirée à 6 h. li - 2.
Tous les membres étaient présents, à l'excep
tion de M. Petitjean.
Le maire, président, a donné lecture de la
lettre du préfet de la Seine, et il a exposé qu'à la
réception de cette lettre il avait demandé des in
structions au préfet de l'Aveyron.
Le bureau de bienfaisance, après en avoir dé
libéré, a décidé d'attendre à demain pour recevoir
les instructions delà préfecture.
Le bureau da bienfaisance se réunira tous lès
jours.
MM. Basîy, Duc-Qcercy, Roche, de Y Intransi
geant,e,i Fuiet, du Radical, critiquent la conduite
de M. Poubelle. Ils prétendent qu'il a dénaturé
le vote du conseil municipal de Paris, et que la
somme de 10,000 francs étant, destinée en prin
cipe aux grévistes^ le fait de l'avoir adressée au
bureau de bienfaisance prive les mineurs de
tombes et de la Vaysse, qui appartiennent à la
commune d'Aubin r de la part qui leur revenait.
Decazeville, le 13 mars, 6 h. S0 m., soir.
MM. Basly et Duc-Quercy partent pour Firmy
cù ils voct tenir une,conférence. Leur but est
de prêcher la résistance. Cette réunion sera pri
vée.
Les mêmes personnages organisent une réunion
privée pour demain dans les salles de l'Abattoir
publie. Ils paraissent beaucoup compter sur les
résultats de l'interpellation Camélinat, dont ils at
tendent des nouvelles ce soir.
Le Temps reçoit la dépêche suivante :
[Decazeville, 12 mars.
Ce matin, entre cinq et six heures, des ou
vriers qui se rendaient au puits de Bourran,
où ils n'ont pas cessé de travailler depuis le
commencement de la grève, furent arrêtés par un
groupe de gréviste, qui voulaient les empêcher
de descendre dans le puits./Prévenus aussitôt,
des soldats du génie sont accourus sur le lieu de
l 'évènemènt ; ils ont dissipé le rassemblement et
protégé les ouvriers qui, sous leur conduite, ont
pu aller à leur besogne.
Ce soir, à sept heures, a lieu une réunion à
Firmy ; demain, réunion à Decazaville,
Le bureau de bienfaisance s'est réuni hier soir
pour s'occuper de la répartition des fonds envoyés
par le conseil municipal de Paris ; les délégués
des grévistes ont coopéré à ce trava'l.
L'Agence Bavas nous communique les
dépêches suivantes :
Decazeville, 13 mars, 6 h. 50, soir.
MM. Basly et Duc-Quercy partent pour Firmy,
oîi ils vont tenir une conférence. Leur but est
de prêcher la résistance. Cette réunion sera pri
vée .
Les mêmes personnages organisent une réu
nion privée pour demain dans les salles de l'a
battoir public. Ils paraissent beaucoup compter,
sur les résultats de l'interpellation Camélinat,
dont ils attendent des nouvelles ce soir.
Decazeville, 13 mars, 10 h. 33, soir.
La réunion de Firmy a été plus nombreuse que
d'habitude ; tl e a été publique, et 200 ouvriers
y assistaient.
Le citoyen Duc-Quercy a vivement pris à par
tie les employés de la compagnie. La réunion
s'est prononcée pour la résistance.
Il vient d'arriver en gare un wagon, venant
de Perpignan, chargé de légumes secs et autres
denrées.
Voici la déclaration-manifeste des dépu
tés du groupe ouvrier que publie seul ce
matin le Cri du Peuple :
Le perp'o veut 'a république psrse que ce ré
gime doit, en établissant l'ordre, assurer plus de
justice et de liberté. Si ces résulta's n'ont pas en
core été obienus, c'est que jamais le principe
fondamental de la démocratie n'a été appliqué à
la question sociale. 11 ne su'fit pas, en effut, de
proclamer le droit de tous à la liberté et au
bien-être, il faut aussi que chacun possède les
moyens réels d'exercer son droit.
Les progrès industriels ont actuellement pour
effet de substituer constamment- et de plus en
plus la machine aux bras de l'ouvrieretà ses ca
pacités techniques. D : là résultent k destruction
du petit patronat et la division de la société en
deux classes : l'une, possédant l'outillage et la
matière première, se constitue en une féodalité
plus puissante que celle du moyen âge; l'autre,
dépossédée, astervie, n'ayant pas même la pos
sibilité de vendra son travail d'une jnanière suf
fisante et régulière qui lui permette de suffire aux
besoins de sa consommation, reste en proie aux
privations et à la misère.
Cet état de choses a pour conséquence les cri
ses inévitables qui bouleversent la monde indus-
triel et poussent la classe privilégiée à s'ouvrir, à
coups de canons, des débouchés lointains, tandis
qu'en France les travailleurs chôment, attendant
que d'autres aient absorbé ce qu'ils ont pro
duit.
L'Etat, imbu des idées économiques de l'école
soi-disant libérale, gardien des privilèges de la
classe dans laquelle se recrutent ses principaux
agents, est naturellement porté, eôjs prétexte dé
maintien de l'ordre, de sûreté publique et de
liberté du travail, à conserver avec soin l'orga
nisation vicieuse de la société. Les compétitions
des différents part s se disputant le pouvoir, l'in
différence ou l'hostilité des dirigeants, l'incom
pétence du plus grand nombre pour tout ce qui
a trait aux questions économiques, contribuent
encore àéloigter l'application des réformes ur
gentes, à dé f aut desquelles le piys marche iné
vitablement à un effroyable cataclysme.
Il est certain que les privilégiés ne se prête
ront jamais à la transformation d'un ordre de
choses dont ils sont les seuls à bénéficier. Les
travailleurs doivent donc lutter pour leur propre
compte et faire entendre leurs réclamation* au
sein des corps élus. Investis de ce mandat par
nos frères de travail, nous avons dû nous consti
tuer en groupe distinct, afin de défendre par
tous les moyens légitimes les intérêls matériels
et moraux des opprimas du salariat.
Déjà, en Angleterre, en Italie, tn Allemagne,
en Hollande-, au Danemark, eux Etats Unis, les
prolétaires élèvent la voix dans les corps élus.
La France manquerait à sa mission historique
si elle se laissait distancer dans cette voie libé
ratrice que, la première, eïla a tracée aux au
tres peuples.
Aussi voulons nous rester filèles à nos tradi
tions humanitaires.
Notre intervention portera sur les questions
déjà élucidées par des études consciencieuses et
dont la solution est d'une urgence unanimement
reconnue par les intéressés. Nous réclamerons
ainsi :
Une législation nationale et internationale du
travail ;
L'abrogation de la loi contre l'Association in
ternationale des travailleurs ;
La reconnaissance du droit de l'enfant au dé
veloppement intégral de ses forces et de ses fa
cultés, par la réglementation du travail ;
La garantie sociale contre les chômages, la
maladie, les accidents et la vieillesse ;
La réorganisation, sur des bases plus équita
bles, des conseils de prud'hommes ;
L'indépendance assurée aux délégués mineurs
et l'amélioration du sort des marins ;
La suppression des monopoles, qui ont livré
une large part du domaine national & des entre
prises privêt s;
L'organisation du crédit au travail et toutes les
modifications nécessaises à l'intérêt social dans
les travaux publics, l'industrie , l'agricultu
re, etc.
. Il va sans dire que noire concours est acquis
aux mesures d'ordre général et à toutes le amé
liorations politiques et économiques réclamées
par la démocratie,telles que : la suppre. tion du
budget de3 cultes, l'abolition des sinécures et du
cumul des fonctions; la transformation de notre
système d'impôts, la réforme constitutionnelle,
la réforme judiciaire ; en un mot, tout ce qui
sera de nature à remplacer le travail salarié par
le travail social, but de notre action.
Nos propositions, lord même qu'elles seraient
repoussées au Parlemstit, auront au moins le
mérite de poser nettement les questions dovant
l'opinion publique, de manière que chacun re
connaisse les siens.
Nous comptons, pour nous aider, sur l'appui
des chambras syndicales, des sociétés et groupes
constitués en vue d'émanciper les travailleurs.
Nous faisons appel aux membres des conseils
élus et à tous les citoyens de bonne volonté.
Déjà nous sont venues des adhésions nombreu
ses; des promesses de vaillante coopération nous
arrivent de tous les points de la France. Il faut
que le mouvement se. généralise ; que tous les
efforts, jusqu'à ce jour épars, s'unissent en un
seul faisceau ; que chacun, ouvrier, cultivateur,
savant, artiste, écrivain, travaille à l'œuvre com
mune et que, renonçant à toute division d'école,
le grand parti des revendications sociales de
tous les opprimés se dresse uni contre là hideuse
exploitation de l'hpmme par l'homme.
Aîmi, nous arriverons à l'ère féconde où, toute
oisiveté étant proscrite et tout labeur servant au
bien être général de l'humanité, la république
sera véritablement démocratique et sociale, c'est-
à-dire pour tous et.par tous.
Paris, le 12 mars 1886.
Basly, député de la Seine; Boyer, député
des Bouches-du-Rhône ; Bri&lou, dé
puté de la Seine ; Camélinat, député
de la Seine; Clovis Hugues, député
des Bouches-du-Rhône ; Planteau, dé
puté de !a Vienne ; Prudon, député
ae Saône et-Lo;re.
Chronique parlementaire
M. le ministre de la guerre a déposé
jeudi sur le bureau de la Chambre un pro
jet de loi concernant la répression de l'es
pionnage militaire.
Eu voici le résumé :
Aux termes de l'article premier, tout fonction
naire qui aura livré ou communiqué des docu
ments relatifs à la défense du territoire ou à la
sûreté extérieure de l'Etat sera puni d'un empri
sonnement variant da deux à cinq ans, et d'une
amende de 1,00Q à 5,000 francs; L'article 2 vise
lss personnes étrangères à l'administration; celles
qui se seront procuré, d'une façon quelconque,
des plans et des documsnts militaires, et qui les
auront divulgués, pourront être condamnées à un
an de prison au moins, à cinq ans de prison au
plus, ainsi qu'à des amendes comprises entre
500 fr. et 3,000 fr.
D'après l'article 3, on commet même un délit
en consultant purement et simplement des docu
ments qui doivent être tenus secrets; on encourt
dans ce cas une peine de six mois à deux ans de
prison.
Les employés chargés de la gar Je des plans et
documents relatif-) aux choses de l'armée sont
invités, par l'article 4, à redoubler de vigilance.
Ceux d'entre eux qui seront convaincus de né
gligence seront punis de trois mois à un an de
prison, et de 100 fr. à 1,000 fr. d'amende.
L'article S du nouveau projet offre un intérêt
capital : toute personne qui, sous un déguise
ment, se couvrant d'un faux nom, ou dissimu
lant sa qualité, sa profession ou sa nationalité,
se sera introduite dans un fort, dans une caser
ne, dans un établissement militaire quelconque,
sera sous le coup d'une condamnation de un an
à cinq ans de prison et de 1,000 fr. à 8,000 fr.
d'amende.
Enfin, aux term®3 des articles 6, 7, 8, 9 et 10,
il est interdit, sous des peine3 sévères, d'exécu
ter, sans une autorisation formelle, des levers de
terrain autour des places fortes, dans une zone
dont le rayon sera d'un myriamètre ; les person
nes qui auront prêté leur concours aux espions
en les logeant, en leur fournissant d'utiles indi
cations, Seront considérées comme complices; m an
tout individu dont les révélations auront éclairé
la justice et facilité l'arrestation d'un espion sera,
quel qu'ait été son degré de complicité, remis sur-
le champ en liberté.
«
Nouvelles politiques
On lit dans le Temps ;
Nous croyons savoir qu'il n'a jamais été ques
tion entre la France et la Chine de l'étab'isse-
ment d'une zone- neutre, ni par conséquent de
consentir une réduction de tarifs comme com
pensation de cette zone neutre.
Il n'y a eu, ainsi que nous l'avons- dit, que des
difficultés de délimitation soulevées par lés com
missaires chinois : ceux-ci ont d'ailleurs été
désavoués par le gouvernement central de
Pékin.
Li suspension actuelle des travaux tient uni
quement à ce qué les doux gouveraements sont
saisis de propositions relatives à la fixation de
certains points.
Au surplus, selon la remarque que nous avons
déjà faite, les retards qui peuvent se produire
sont inévitables avec les habitudes de la diplo
matie orientale. 11 n'y a aucune conséquence à en
tirer.
Quant au traité de commerce, les négociations
continuent sur un pied très amical entre notre
représentant M. Cogordan et le vice-roi Li-Hong-
Tchang; ajoutons que ce dernier doit s'absenter
de Tien Ttin pour une quinzaine de jours.
On lit dans le Journal officiel :
Par décision spéciale rendue en conseil des
ministres, h 11 mars courant, eu vertu de l'ar
ticle 14 de la loi du 29 juillet 1881, le ministre
de l'intérieur a interdit li circulation en France
du journal bi-mensuel la Guerre sociale, publié
en Belgique.
On annonce que le candidat à l'élection
législative opposé par les républicains des
Deux-Sèvres à M. Taudière, conservateur,
est N?. Richard, ancien secrétaire général
à Niort, actuellement sous-préfet à Saint-
Nazaire.
Une réunion des électeurs radicaux a eu
lieu dans l'Yonne pour désigner le candi
dat radical à l'élection législative en rem
placement de M. Bonnerot, décédé.
Le citoyen Diiguyot a été désigné sans
discussion; il était candidat radical aux
élections du 4-octobre contre la liste oppor
tuniste et avait obtenu 20,000 voix.
Périgueux, 13 mars.
De nouvelles photographies ont été prises ce
matin aux carrières de Chancelade.
La tête du cadavre est parfaitement visible ;
maiâ l'homme n'est pas couché sur le dos, comme
on l'avait cru d'abord; il est étendu sur le ven
tre. La tête, vue de profil, est violemment rele
vée et rejetée en arrière.
Le buste est invisible, à côté de ce cadavre et
probablement au-dessus se trouvent des blocs de
roche.
Suivant toute apparence, ce malheureux à été
pris sous un éboulement. Surpris par la mort au
moment où il faisait un violent effort pour se
dégager, il a été maintsnu dans cette attitude
par la rigidité-cadavérique.
La figure est décomposée. Le nez, proéminent,
démontre que la chair est tuméfiée.
Quelques mineurs croient reconnaître un nom
mé Serres.
Des éboulements exis'ent dans l'inférieur des
galeries ; des blocs se sont détachés des parois
lézardées.
ALLEMAGNE
Berlin, 13 mars.
L'empereur a passé une bonne nuit et s'est
levé à l'heure habituelle.
Il a reçu dans la matinée M. le comte Perpon-
cher et les généraux de' Schlothem et d'Albedyll,
qui lui ont présenté leurs rapports.
Le prince dé Hohenlohe-Langenbourg lui a fait
une visite à deux heures, et le prince de Bis
marck s'est rendu à quatre heures au palais pour
lui présenter son rapport.
ANSLSTERRB
é
Manchester, 13 mars.
Une grande réunion d'ouvriers sans travail a
eu lieu cette après-midi.
Plusieurs discours ont été prononcés par divers
orateurs qui ont protesté contre l'attitude des au
torités municipales, lesquelles, disent-ils, ont
maltraité les ouvriers.
Une autre grande réunion aura lieu lundi pro
chain dans le but d'établir une union ouvrière
entre Manchester, Sandfort et autres centres ou
vriers des alentours.
South-Shields, 14 mars.
Les marins ont fait aujourd'hui une manifesta
tion contre l'emploi des étrangers sur les navires
anglais.
Dans un meeting qui a eu lieu ensuite, ils ont
adopté des résolutions par lesquelles ils deman
dent qu'on ne fasse pas un emploi aussi considé
rable des étrangers, au détriment des marins an
glais sans travail.
BULGARIE
Sofia, 13 mars.
Le prince a signé la ratification du traité. Wn.
secrétaire, porteur du traité, est parti pour Bu-
charesf.
Les mesures sont prises pour la démobilisation.
Le huitième régiment d'infanterie a reçu l'ordre
de retourner à Varna.
ESPAGNE
Madrid, 13 mars.
Toutes les fractions du parti républicain, à l'ex
ception des parSisans de M. Casteiar, sont tombées
d'accord pour former une une coalition en vue
des élections.
Madrid, 13 mars.
L 'Impartial croit que la majorité ministérielle
dans les prochaines Corlè} se composera da 310
à 320 députés sur 430.
La régente est ailée à Aranjuez. Elle reviendra
ce soir. La mère de S. M. est attendue à Madrid
à la fin du mois.
Les viticulteurs de Malaga demandent qu'il soit
pris des mesures contre la fa'sification de leur
vin à l'étranger.
Les socialistes de Midrld projettent un banquet
le 18 mars, à Madrid, pour fêter l'anniversaire
de la Commune à Paris.
ITALIE
Rome, 13 mars.
La Tribuna publia un article sous ce titre:
« La suite dans la politique extérieure », où, rap
pelant les causes du traité de la triple alliance,
elle soutient que la présence de M. Depretis au
ministère n'e-.t pas nécessaire au maintien du
traité-
La Tribûha observe, toutefois, que les cause3
de la triple allianca ont presque disparu par
suite de l'adhésion de la Rassie et de l'attitude
pacifique de la France.
PORTUGAL
Lisbonne, 13 mars.
Le mariage du duc de Bragance et de la prin
cesse Amélie d'Orléans est définitivement fixé au
15 mai.
ROUMANIE
Bucharest, 13 mars, S h. 45, soir.
Contrairement à des dépêches publiées 'par les
journaux de Paris, le 9 et le 10 mars, aucune
crise ministérielle n'a eu lieu ici, le président du
conseil n'ayant pas posé la question de confiance
lors de la discussion au Sénat du projet de loi
sur les droits de mutation.
De plus, M. Demitri Bra'iano a démenti, dans
son journal la Natiunéa, qu'il ait été appelé par
le roi.
SUÈDE
Stockholm, 13 mars.
Les deux Chambres du Rigsdag ont repoussé
aujourd'hui, dans un vote commun, par 181 voix
contre 164, le projet de loi relatif aux droit»
d'importation.
<♦
Salle Albert-le-Grand
232, me du faubourg saint honoré, 222,
Mardi, 16 mars, M. Carel, professeur agrégé à
là faculté de droit de Caen :
Un procès au quinzième siècle (Jeanne d'Arc),
Mardi, 23 mars, M. l'abbé Pagè-, professeur
à l'Institut catholique :
Les Pensées de Pascal et leur interprétation.
Mercredi, 21 mars, Mgr d'Hulst :
Les encycliques de Léon XIII : la constitution
chrétienne des Eiats.
Une conférence de M. Emile Ollivier, de l'Aca
démie française, sur Michel-Ange, sera annoncée
ultérieurement.
•
Dans la séance solennelle de clôture du
deuxième congrès des catholiques de Nor
mandie, le R. P. de Smedt, bollandiate,
avait été prié de lire un travail sur les De
voirs des catholiques dans les controverses
contemporaines. Pressé par l'heure, il n'a
vait donné lecture que de la première partie
de son travail, et il avait dû se borner à
résumer brièvement la seconde. Le texte
complet de ce travail a paru depuis lors en
brochure. 11 se trouve à Paris chez Palmé,
et à Bruxelles chez Yanderbroock.
«
Nécrologie
Nous avons le regret d'apprendre la mort à
Poitiers de M. Duchesne de Saint-Léger, décédé
dans la soixante-septième année de son âge, M.
de Saint-Léger n'était pas seulement un catholi
que plein de foi, dont le concours était acquis à
toutes les bonnes œuvres; un conservateur dé
voué à la défense des grands principes sur les-
. .quels repose l'ordre social ; c'était enc.ore un
lettré,doublé d'un fin moraliste, et sous ce titre :
Le gouvernement de la vie., essai de philosophie
pour tous, il avait publié un remarquable ou
vrage où il avait su grouper les conseils plus
justes et les plus pratiques. M. de Saint-Léger est
mort comme il avait vécu, en chrétien.
Le Courrier de Bruxelles enregistre la mort du
chanoine Joseph-Olivier Andries, un des derniers
membres survivants du congrès national belge.
Né à Rudderwoorde, le 23 juin 1796, M. l'abbé
Andries, qui s'était acquis une grande influence,
fut envoyé au congrès par le district d'Eccloo. Il
fut ensuite, pendant plusieurs annêss, à partir
de 1835, représentait de l'arrondissement de
Gand. En 1841, il fut nommé chanoine de Bru
ges. Il a publié divers écrits.
_ Le chanoine Andries avait fondé en 1839 la so
ciété d'Emulation de Bruges, qui s'occupe de
sciences historiques. Il en était le président de
puis 1864. Il a consacré à cette œuvre son intel
ligente activité. Tout ce qui concernait l'histoire
des deux Flandres lui tenait particulièrement à
cœur.
Les pauvres de Bruges et des environs perdent
en lui un bienfaiteur généreux. Les hospices de
Maldegem et de Ruddervorde et toutes les œu
vres chrétiennes de Bruges, notamment celle de
la Sainte-Enfance, trouvaient en lui un protec
teur dévoué.
Le chanoine Andries était commandeur de
l'ordre de Léopold, décoré de la Croix de fer et
chevalier de l'ordre de Saint- Grégoire le Grand.
M. Boinvilliers, ancien sénateur du second em
pire, vient de mourir au château de Beauval.
dans le Loir-et-Cher. Il était né en 1799.
M. Boinvilliers s'était fait au palais une réputa
tion comme avocat qui le fit nommer bâtonnier
de l'ordre.
Libéral fort avancé en 1830, 11 fut, à moitié
converti par la Révolution da 1848 et sié
gea parmi les conservateurs à l'Assemblée légis
lative. Après le 2 Décembre, il fut appelé au
conseil d Etat. En 1864, il fut nommé sénateur.
La Révolution du 4 septembre le rendit à la vie
privée.
On lit dans le Courrier de l'Aude :
« Nous apprenons la mort de M. le vicomte de
Bruniquel d'Ouvrier de Villegly, général de divi
sion,- du cadre de réserve, grand officier de la
Légion d'honneur, décédé en son château de
Villegly dans la journée de mercredi.
« D'une santé encore robuste, le général vi
comte de Bruniquel d'Ouvrier de Villegly souf
frait cependant, depuis là chute qu'il avait faite
l'année dernière, d'une maladie de reins.
« Mercredi matin, après déjeuner, il éprouva
tout à coup une vive souffrance et tomba affaissé
dans un fauteuil. M. le curé de Villegly, prévenu
immédiatement, put arriver à temps pour appor
ter au générai les derniers secours de la religion.
Quelques minutes après, il expirait dsn3 les bras
de sa femme. »
»
Avis divers
w gsp ggja. D'piyijf' A Acidulé Peu-
Jfff Ha rugineuse, contra
s JÉS gag ANÉMIE, CHLOHOSE, GASTRALGIE el IratM
'Wj& J&W 1*3 maladie! provenant de l'appaarrisiemeat 49
l mi. — Consulter MM.. Us Êlèdeeia*
I I ! .....I. ^1 - ■ I
CHAMBRE W DÉPUTÉS
Séance du 13 mars
fRBSlDEKCBDB M. FLOQUET, PRÉS1DBHÎ.
La séance est ouverte à deux heures.
M. le président. — L'ordre du jour appelle
la suite de la discussion de l'interpellation de M.
Ciimélinat sur les événements de Decazeville. La
parole est à M. Laguerre.
M. Laguerre. -—Nous sommes en présence
d'ouvriers luttant pour les revendications les plus
légitimes, usant d'un droit légalement reconnu,
le droit de grève, le défendant — à part une dé
plorable explosion de colère au début — avec un
calme admirable, ayant obtenu l'àppui d'un pré
fet de la République, ayant pour adversaires une
compagnie dont l'attitude provocatrice doit ê:re
sévèrement jugée. (Bruit à droite.)
Quelle a été l'attitude du gouvernement répu
blicain? Qu'a-t-il fait? Que doit il faire?
Le gouvernement a d'abord, au lendemain du
drame de la mort de M. Watrin, envoyé des trou
pes sur le lieu de la grève. Avait-il ce droit?
M'adressant à M. le ministre de la guerre, dont
je connais et j'estime depuis longtemps le carac
tère, je lui demande quelles sout les instructions
qu'il a données aux troupes qui depuis plus d'un
mois bivouaquent à Decazeville.
Je lui demande si le caractère de ces instruc
tions n'a pas été dépassé en plusieurs circonstan
ces, notamment lors de est abus regrettable de
revues faites à chaque instant dans tous les coins
du bassin houiller, cemme pour porter la terreur
là où les troupes ne doivent apporter que le res
pect de l'ordre.
M. le général Boulanger, ministre de la
guerre. — Je demande la parole.
M. Laguerre. — Je me félicite de voir que
M. le ministre de la guerre veut bien répondre à
mon appsl.
A M. le garde des sceaux je reproche l'arres
tation préventive dont M. Soubriè a été l'objet,
alors que la loi de 1881 ne permettait pas l'ar
restation préventive ; je déplore qu'il ait été tra
duit devant la juridiction correctionnelle qui, en
matière politique, condamne toujours et ne peut
pas ne point condamner (Très bien I très bien I
sur divers bancs à gauche), alors qu'il aurait dû,
aux termes de la loi de 1881, être traduit devant
la cour d'assises.
Je pense donc que l'intervention du gouverne
ment a été regrettable et que la poursuite a été
illégale. Et voilà pourquoi je demande au gou
vernement da contrebelancer l'attitude qu'il a
prise à l'égard des ouvriers par l'attitude qu'il
doit prendre vis-à vis de la compagnie, qui n'a
cessé, depuis le début de cette grève, grève dé
fensive et non offensive, de provoquer les mi
neurs. (Interruptions à droite.)
J'ajoute que M. le ministre des travaux publics,
. d'après la loi existante et sans faire de loi nou
velle, peut dès aujourd'hui prononcer le retrait
de la concession.
Vous connaissez le caractère particulier de la
lutte politique qui a eu lieu dans l'Aveyron aux
dernières élections.
Il n'y a pas de département dans lequel la
pression se soit exercée d'une façon plus odieuse.
(Bruit à droite.) Ailleurs, à Anzin, à Bessèges,
les mineurs n'ont pas eu le courage de résister,
ils ont déposé, dans l'urne des bulletins que
les compagnies faisaient distribuer dans les
puits.
Mais à Decazeville, avec ce courage propre aux
montagnards de la région, les mineurs ont voté
pour les défenseurs de leurs intérêts, pour les ,
défenseurs de la démocratie. Eh bieD, ce sont vos
électeurs que je viens défendra. (Mouvement.) Ce
serait une folie pour la république de chercher
un appui du côté des compagnies qui la combat
tent, ce serait vouloir s'appuyer sur une planche
pourrie.
Je vous appelle là où sont les soldats de la Ré
publique, là où sont ceux dont vous devez pren
dre les intérêts en mains, et auxquels vous ne»
devez marchander ni votre sympathie ni votre
fraternité.
M. le ministre a rappelé que la première Ré
publique avait établi l'égalité civile • et que la
seesnde avait établi l'égalité politique.
Eh bien, le but de la troisième république est
d'établir l'égalité sociale, de faire une vérité du
mot de Condorcet : « L'égalité de fait, voilà le
dernier mot de l'art social, »
Je vous demande plus qu'une manifestation i
platonique, plus qu'une promesse de lois futures,
je vous demande un acte.
Je demande au gouvernement de dire énergi-
quement quels sont ses droits, ses devoirs, com
ment il les comprend. Songez qu'en envoyant
aux mineurs de Decazeville plus qu'une manifes
tation platonique, vous défendez la cause de la
justice et du droit, qui est celle de la République.
(Vifs applaudissements à l'extrême gauche.)
18. le général Boulanger, ministre de la
guerre. — Je n'insisterai pas sur ce qu'on a dit
si souvent ; l'armée a le double devoir de défen
dra le pays contre toute agression extérieure et
de maintenir l'ordre à l'intérieur. (Très bien!
très bienl)
C'est dans ces conditions que le gouvernement
a agi comme il devait agir.
C'est aine situation' grave pour un gouverne»
ment que d'avoir à peser les événements, à sui
vre leur marche, à juger les responsabilités, à
tenir compte des entraînements et à déterminer
l'instant précis où son intervention est non-seule
ment nécessaire, mais légitime.
Graves sous un gouvernement monarchique,
de telles circonstances trouvent une solution très
simple sous des ' institutions démocratiques qui
modifient complètement le caractère de toute in
tervention armée.
L'armée alors n'est plus un instrument livré
au caprice d'un seiil. Elle est l'expression haute
-et profonde 4e 1» volonté de tous, qui remet cette
force entre vos mains pour que vous en usiez au
mieux des intérôîs et de la grandeur du pays*
(Très bien 1 très bien I à gauche.)
J'arrive aux faits. On n'a pas reproché ouver
tement au, gouvernement d'avoir envoyé des
troupes à Decazeville, mais on semble croire que
la présence de ces troupes a exercé une certaine,
influence sur l'esprit des mineurs et entravé leur
indépendance vis-à vis de la compagnie.
Si c'es; d'une influence morale qu'on a \'Oulu
parler, je déclare que cette influence j'ai tout fait
pour l'obtenir, et le gouvernement croit l'avoir
obtenue.
Je ne. veux pas parler du passé. 11.' y a eu des
événements nplheureux. Ces événements, le gou
vernement ne veut pas qu'ils se reproduisent en-
république et avec ua ministère républicain. (Très
bienl tiès bien! à gauche.)
Pour mon compte personne], je considérerais
comme une calamiié toute éventualité de conflit-
entre nos soldats et les ouvriers, et j'ai tout fait
pour éviter un tel malheur. (Applaudissements.)
Je suis sûr que tous, sur quelque banc que, voua
siégiez, vous m'approuverez, car il vaut mieux
prévenir que d'avoir ensuite à réprimer. (Nou
veaux applaudissements.)
Css événements malheureux ne se reprodui
ront pa=. J'en ai pour garant la modération que
nous avons conseillée à nos troupes, et dont elles
ne se sont pas départies un seul instant à Deçà-
zeville.
J'en atteste l'honorable M. Camélinat. (Mouve*
ments divers à droite.)
J 'en atteste M. Camélinat, parce que c'est lui
que j'ai vu à son retour de Decazeville. Si j'avais
vu un autre député, j'aurais fait de môme. Ches
moi, dans mon cabinet, M. Camélinat se félicitait
des rapports de cordialité qui existent entre la,
troupe, la gendarmerie et les habitants de Deca
zeville. (Applaudissements à gauche.)
Comment pourrait il en être autrement?
Notre armée, c'est la nation aujourd'hui. (Très
bien 1 très bien 1) Est-ce que nos ouvriers, sol
dats d'hier, auraient à redouter quelque chose de
nos soldats d'aujourd'hui, à la condition que,
tout en exerçant leurs droits, ils respectent les
devoirs qu'ils ont envers la société. (Très bien I
très bien 1)
C'est pourquoi, dès le début de la grève, le
gouvernement a envoyé sur les lieux un nombre
respectable de troupes.
Il a agi ainsi pour protéger les mineurs confre
eux-mêmes, pour empêcher dans leur esprit
toute éclosion d'idées, de pensées de destruction
qui pourraient germer dans les cervelles de gens
simples, se laissant irop facilement conduise par
leurs colères et leurs passions. (Très bien I très
bian 1)
L'armée est donc à Decazeville, immobile, l'ar
me au pied; elle ne prend point parti ; elle n'a
git pas plus en faveur de la compagnie contre
les mineurs, qu'elle n'agirait demain en faveur
des mineurs contre la compagnie.
On a dit qu'il y avait à Dscazeviile autant do
soldats que de mineurs. L'exagération est évi
dente, mais je vous dis : Ne vous en plaignez pas,
ne nous le reprochez pas, car peut-être, à l'heure-
qu'il est, chaque soldat partage-t-il avec un mi
neur sa soupe et sa ration de piin. (Vifs applau
dissements à gauche.)
Êl. de Montéty. — M. Laguerre, faisant la
comparaison des scrutins de Decazeville avec
ceux des autres communes du département, a
narlé de la pression qui aurait été exercée en fa
veur das cindidits conservateurs sur les ouvriers
du bassin houiller. M". Laguerre a été, sur ca
point, très mal informé, sa religion a été trom
pés. En voulez-vous la preuve? c'est que le pré
fet qui a présidé les élections dans le département
de l'Aveyron est le même qui a eu la rare bonne
fortune de recevoir ses éloges et ceux de M. Ca
mélinat.
Il ne peut donc pas être suspect, et il est in
contestable que s'il y a eu une pression exercée,
ce n'est p&s en faveur des candidats réaction
naires, mais bien en faveur des candidats répu
blicains. (Rires à droite.)
Ja ne m'attarderai pas davantage à cet inci
dent. J'arrive à celui qui a été soulevé par M. Ca
mélinat. .
Après avoir fait le procès de la compagnie des
houillères de Decazeville et reproché au gouver
nement d'avoir pactisé avec elle, M. Camélinat a
jugé également à propos de prendre à partie les
députés de l'Aveyron.
Et l'on ne peut guère l'expliquer par les ha
sards de l'improvisation, puisque son discours
était écrit. M. Camélinat a parlé des députés mo
narchistes qui auraient une responsabilité, tout
au moins morale, dans la grève, et cela pour
venger leur échec électoral du 4 octobre dernier,
11 ne peut me convenir de laisser s'accréditer un®
accusation aussi blessante qu'injuste.
Je proteste hautement confre le reproche do
vengeance électorale qui a été dirigé contre nous
et de rancune contre les ouvriers a cause de leur
vote lors des dernières élections.
• D'aussi vils sentiments n'auront jamais accès
dans nos cœurs. (Très bienl très bien ! à droite.)
Nous sommes d'honnêtes gens, et ds tels soup
çons nous outragent.
Que M. Camélinat laisse donc traîner ces accu
sations dans les articles anonymes de certains
journaux qui font, nour les besoins de leur polé
mique, flèche de tout bois. Leur emploi consti
tue un procédé de polémique fort discutable, mais
qui n'est digne ni de lui, ni de cette Assemblée.
(Très bien 1 très bien I)
Cela dit, je voudrais ajouter quelques mots sur
le fond même du débat.
Ce n'est.pas moi qui contesterai la légalité, jo
dirai même la légitimité du droit de coalition."
Exercé pacifiquement, il contribue à régulariser
le marché de l'offre et de la demande et assure la
protection du dreit au travail. (Trè3 bien ! très
bien!)
Mais il y a aujourd'hui parmi les ouvriers de»
excitations déplorables (Mouvements divers.) éma
nant da certaines personnes qui exploitent leur
crédulité, qui font luire à leurs yeux le mirage do
je ne sais quelle panacée souveraine que l'Elat
aurait récemment découverte pour améliorer leur
sort.
Je ne veux pas passionner le débat ; je m'en
tiens donc aux déclarations si complètes récem
ment faites par M. le ministre des travaux pu
blics, et je voudrais dégager la seule conclusion
qu'elles comportent.
Dans la séance du 11 février, M. Camélinat,
parlant contre la clôture, disait que la question
sociale se posait ici pour la première fois. Eh bien,
je lui demande si ses amis et lui peuvent penser
que l'assassinat d'un ingénieur... (Interruptions à
l'extrême gauche.)
M. Maillard. — Tant que la justice n'a pas
statué, vous pouvez parler de meurtre, mais non
d'assassinat. (Mouvements divers.)
M. de Montéty. — Soit 1 si vous préférez le
mot meurtre, je l'emploierai, mais je crois que la
véritable qualification est : assassinat.
Quoi qu'il en soit, je demande à M. Camélinat
et à ses amis s'ils pensent que c'est par le meur
tre d'un ingénieur et par les grèves qu'ils arrive
ront plus tôt à résoudre la question sociale. (Très
bien ! très bien I à droije.)
Qu'ils renoncent à des croisades infécondes;
qu'ils viennent ici apporter leurs vues, leurs for
mules; nous les discuterons avec la plus grande
bonne foi, avec la sympathie la plus vive pour
cette catégorie d'ouvriers qui peuplent nos mines
et nos ateliers, avec l'attention que comportent
ces graves problèmes, avec un amour ardent
de l'équité et de la justice. (Applaudissements à
droite.)
Puis nous, apporterons à les résoudre toute
notre bonne volonté et, comme l'a dit M. le mi
nistre des travaux publics, la meilleure part de
notre cœur.
Da ces débats sortira une œuvre féconde en
bons résultats.
Que pendant ce temps l'Etat remplisse la fonc
tion qui lui appartient dans ce genre de conflits;
Le comité de défense religieuse a inau
guré, à la salle Tivoli, devant deux mille
personnes, la série des réunions privées
qu'il organise chaque année.
Après une chaleureuse allocj^lion du pré
sident, M. le baron de Ravignan, sur le
but et l'objet de ces réunions, M. Flische,
avocat à la cour d'appel de Paris, a pro
noncé un remarquable discours sur les
nouvelles atteintes portées à nos libertés
par la loi sur l'enseignement primaire,
votée en première délibération par le Sé
nat.
Un ordre du jour, voté par acclamation,
proteste contre les atteintes portées à la
liberté du père de famille par cette loi qui,
« au mépris du principe de l'égalité des
citoyens devant la loi et de la libre admis
sibilité de tous aux fonctions publiques,
exclut des écoles de l'Etat toute une caté
gorie de citoyens.
«
Dépêches télégraphiques
FRANCE
Perpignan, 13 mars.
La scène de la reconstitution du crime de sa
medi a été faite par le parquet, en présence da la
servante. Elle n'a pas amené de résultat ; il existe
des contradiction flagrantes dans les diverses dé
positions de la servante, qui est toujours mainte
nue en état d'anestation.
On télégraphie de Peithus, village de la fron
tière espagnole, que les gendarmes de cette com
mune ont arrêté trois bandits espagnols, armés
de fusils, de carabines, de revolvers, de couteaux
et de pinces, dans une auberge de Las-IUas, vil
lage qui servait de repaire à l'ancienne bande des
trabucayres.
On croit que ces brigands sont les auteurs de
l'assassinat des abbés Malègue et Suiroles, ainsi
que du meurtre d'Argeiès-sur-Mer.
Troisième conférence de Hfgr d'Hulst.
Le conférencier aborde l'étude de l'ency
clique Humanum genus. Avec le Pape et
après saint Augustin, il montre l'humanité
divisée en deux camps, le monde en dfux
cités adverses. Il insiste sur ce fait, plu3
visible que jamais aujourd'hui par la sup
pression des intermédiaires entre le chris
tianisme et l'antichristianisoie.
A la suite de Léon XIII,il donne son vrai
nom à la cité antichrétienne,qui est la franc-
maçonuerie. Il fait justice des apologies
plus ou moins perfides destinées à masquer
l'entreprise de destruction. Il montre dans
la Révolution française et dans la politique
du dix-neuvième siècle l'exécution d'un plan
suivi pour la destruction du christianisme.
La franc-maçonnerie se révèle mainte
nant par ses aveux et par ses œuvres, et
elle s'appuie sur une doctrine qui est, com
me l'a déclaré le Pape, le naturalisme.
Le naturalisme est l'exclusion du surna
turel. Au siècle dernier, il se confond avec
certain spiritualisme, il inspire les théories
révolutionnaires, en préconisant le principe
faux de la rectitude native de l'homme.
Depuis, le naturalisme a marché. Il en
"est arrivé aujourd'hui à un système dont la
forme négative est l'agnosticisme; la forme
positive, la |héorie de l'évolution. La morale
périt dans le naufrage de la métaphysique
et des dogmes.
L'orateur conclut en conviant tous ceux
qu'effraie le.triomphe de la cité du Mal à
prendre parti pour la cité du Bien, renon
çant h une neutralité menteuse et funeste.
« Ce n'est pas notre faute si l'on a fait sans
« nous, malgré nous, contre nous, deux
« Frances, deux peuples, deux humanités.
« Ne nous aveugtons pas au point de dire
« encore qu'il n'y en a qu'une.Gourons plu-
« tôt nous enrôler au service de la vraie
« France, la France du Christ, du vraipeu-
« pie, le peuple de Dieu, de l'humanité vé-
« ritable, l'humanité régénérée! »
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