Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-09
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 août 1866 09 août 1866
Description : 1866/08/09 (Numéro 221). 1866/08/09 (Numéro 221).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
5i« ANNEE.—M* 221.
BUREAUX k PARIS $ rat d« Yalols (Palattlloyal), V 10.
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: n:.:
\_1
;>Gë» y
JEUDI 9 AOUT 1866.
-bonnemkn3 DES DÊPARTEMKNS
trois, mois:, 16 fh.
six mois.. 32 FR.
DN AN,.....,».»» 64 FR.
rota les pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. II. B onifacè , rue des Bons-Enfans,
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d'un bol
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal,
4j»ONNBMKNS DE IPA&ÏS,.
- ut v. ts 'trois mois...'..,,: 13 fr?
six mois... » 26 FR.l
PN AN- ; 52 FR?
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
, UNIVERSEL.
m JOURNAL POLITIOUE,
f ' .. \ » , :! • I i - / i--' ' ? fil ''
'un effet • ' Xei lettres ou envois, d'argent nos ^franchis sont refusés, !" !r? 1 -v;-'--'v'* ! S'adresser pour lesfANNONCBS à MM. F auçefy , L affitte , B dllier et C e ,
ï,'n. 10. . Les articles déposésne^sont pas rendus. > place de la-Bourse, 8, à M. D éport , 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal
Les abonnemens datent des !*' et i<
, de jchaque mois.
PARIS, » AOUT.
Nous publions plus loin le compté-rendu
de la première séance des Chambres prus
siennes. : ' - - - -
A la Chaïnbre des. seigneurs, le comte de
Stolberg a été réélu président par 130 voix,:
sur 133 votans. Depuis bien des années, dit
une correspondance, on n'avait compté au
tant dje membres présens ; il paraît donc que "
lé parti féodal est au grand complet. Sàisira-
t-il l'occasion de l'Adresse au roi, dont la pro
position a été adoptée à l'unanimité, pour
accentuer, dès le début de la session, sa
politique et ses tendances? Un tel empres
sement) dans les circonstances actuelles, où
tout respire la concorde, serait probablement
mal vu à la coiir, et l'on peut espérer aussi
un armistice de quelques semaines entre le
parti féodal et le part; constitutionnel.
La Chambre des'députés n'a pas encore
nommé son président. Par suite de la réso-,
lirtioh de M. Girabôw;de' s'abstenir de toute
candidature, le choix dfes députés paraît de
voir se porter sur le comteSchwerio, en fa-
veur duquel une 'fusion des fractions mo
dérées serait assurée. On pense que la Cham
bre' reviendra à l'usagé de voter une Adresse
" au rôï en réponse au discours du trôné, usa
ge auquel le confli't constitutionnel, Pavait
fait renoncer dans ces dernières;-années.
Les plénipotentiaires de- la Bavière et dû
Wurtemberg sontaUëndûs>ùjourd'hui mô
me à Berlin, où est ^arrivé il y a quelques
jours le comte Munster, ancien.représentant
du roi de Hanovre à Saint-Pétersbourg. La
mission v de ce diplomate'-avait pour but de
demander que la succession du trône fût dé
férée au prince royal dé Hanovre. Une dé
pêche nous apprend que le grand-duc d'Ol
denbourg, sur le concours duquel on comp
tai^ ayant refusé'd'appuyer cette demànde;
le comté Munster se préparait à quitter
Berlin. _ , - :<
Cependant, on ne peut se dissimuler que
les tendances « particularistes » ne soient
puissantes dans le Hanovre et la liesse-Elec
torale. Les popylations de ces Etats sont en
général peu fa'vorables'îr'une incorporation
à la Prusse,' et l'incertitude où l'on est;
encore des projets de cette puissance,fortifie*
ces sentimens.' 'Il est question d^n voyage que le .roi fe
rait prochainement à l'année du Mein. En
traversant ces pays,.il pourra se rendre'
compte.de l'état réel àe l'opinion.
Le Moniteur annonce quel'armistice entre?
la.Prusse et le grand-duché de Bade a^ été
signé le 3 de ce mois. XTne . des conditions,
principales porte que la partie du grand-du
ché située au nord du Neckar restera Occu
pée par les troupes, prussienoes jusqy'à.la;
conclusion définitive de la paix. , .
- %. propos de la délimitation de frontière
relative, au Tyrol, le Times fait remarquer
que la ligne de démarcation réclamée par.
les Italiens est celle que lord Palmerston
proposait, d'établir,,lors des pourparlers en 1 .
1848. Mais il ajouté que la Prusse n'appuiera
d'autre réclamation que celle do la Vénétie,
et quel 'Italiêne'peut s'attendre à ;àucuiie :
aide du gouvernement français au sujet "du.
Tyroh « Il serait vraiment déplorable,. dit-
il, qu'étant déjà à même de faire une'paix,.
avantageuse; l'Italie, en insistant-sur ,ses pré
tentions, s'exposât elle-même à être attaquées
par l'Autriche et courût'les "risques d'une
défaite irréparable/»"
VEvening-Mar annonce qu'il règne a
Saint -Pétersbourg un grand enthousiasme-
dans là prévision de l'arrivée de l'escadre,
américaine. Jamais, dit ce jourcal, les rela
tions entre la Russie elles Etats-Unis n'ont
été plus amicales 'qd'àujàurd'ïiui. •
-Le bill d'amendament„aux.traités "d'extra
dition a-été adopté en troisième lecture pari
la,Chambré dés communes. Sùr la proppsj-
ffcalHeloa du Gonslilutiotfuçl, O-arnit
ON DRAME INTIME
tion de M. Kinglake, à laquelle lord Stanley
a acquiescéj il a été décidé que là durée du
bill serait limitée au lf r septembre. 1867.
Nous lisons à ce sujet dans, une correspon
dance particulière de Londres :
« Lebniit court'aujourd'hui que le gou
vernement français doit donner avis formel;;
que le traité d'extradition: lui-même doit
être pareillement limité; Le seul motif al
légué par.le cabinet anglais pour la limita-"
tiôn du "bill, est que la fin prochaine de la
session ne permettait plus d'examiner lassez
complètement la question. On se propose.
de négocier l'année .prochaine ùn nouveau-
traité avec la France. » " *
Les lettres de Port-au-Prince , arrivées-à
Liverpool par le steamer Mexican _, donnent '
quelques renséignemens sur la nouvélle in
surrection survenue à Haïti / Les rebelles se
sont portés, sur les Gônàïyès, et après avoir
pillé çô'mplétemènt .ïa /ville et ses environs,
ils ont mis le. feu aux principaux édifices.
Lorsqu'on a'- pu ' éteindre 'l'ipcendîe', plùs :
> do la'méitié de la ville ét&it devenue la proie
des flammes. On assurait que . les insurgés
devaient dé là se diriger sur POrtnau'-PrinM,!
où régnait une inquiétude i..d'autant plus,'ri
ve que les troupes gouvernementales sem'-
blaient depuis asSez longtemps mécontèntes
i et qu'on ne pouvait compter fermement Bùr
leur fidélité.' • ■ ■■>'>'' <'■
■ ' " IGNCIÈRES,
cours de la bourse. ' '
codes de clôture . le 7 le s Hausse. Baisse.
3 0/0 au compt." '69. » 68.55 » » » 45
—Fin du mois. * 68.85 , 68.67 ». » » 17
41/2aucompt. 98. » 98. » '» » t> »
télégraphie privés. .
- ' AGKWCB - HAVAS-BULLniR, ' '
, j. c ','tondrôs,"7 août) 8 li. 30, soir. .
Chambre dès communes.— M.- Disraeli, répon->
dant à une interpellatiaii^do sir John Ilub.bard,
dit qu'il'aTP'çii do l'ambâssadfur'an^Iftis^Cotls-
tantinople untvdép6clio amionçant.ijiio l'argent <
nécossaire pour le. paiement du l'itiléifa ot fjour
l'amortissbiriQnt de la dette t'iri'iuo, contractée'
eh 183S, sous la'garantié Je'f Angleterre et do
-la'France, est eii roulo pour Londres. , i
" ■ Londres, 7 aoûî, soir. \
Consolidés anglais, 87,3/4; consolidés turcs,
271/-2.
Il a été retiré aujourd'hui do la Banque d'An-,
glcterr® 130,000' livros sterling. ...... ' .j
■, • Londres, 8 août, j
Lo Parlement anglais sera prorogé vendredis
prochain. :
Pointe-do-Galles, 30 juillet.
• convention a été conclue, le 28 juiui avec lo
i gouvernement japonais par les représentons'dos
j puissances étrangères.,, v , .' , j,,...
/ . ;; : '<. - .New-York, 4 août, soir • • j
i (par le télégraphe atlantique).. ?
:Or, 147 1/8. Cliange sur Londres, ia.7> 1/9.
Bonds, 109. Coton-, 30.,i
Bprlin,.§ août. »
i Plusieurs-journaux parlent co. matin d'un j
voyage que.ferait le roi Guillaume à l'armée-dus
Mein. S. M. serait accompagnée des princes*
royaux et du grand-duc d'Oldenbourg,
>■ Le comte' de; Munster"va quitter. Berlin. Sa
'mission est restée Infructui use, par .suite du.
refus du grand-duc.d'Oldonbourg de- lui prêter,
i son appui. ' "
\ j - Saint-Nazairo, 8 août ( 10 h.inatin.-
| . Le ■ paquebot: : Impéralrice-Lngëme, tde lai
Compagnietransatlantique, mouillé sur railea vets
les malles des Antilles:et du Mexitjue, bG3 passa-;
i goi'Sj ,7u0 .tonneaux de marchandises, un million
i 400,000 piastres 1 espôcos. L'Impér/itrice Tist par-.
1 ti dé ,Ve r 8t-Cruz le 13 juillet ; de la Havane, lo
î 18 ; de Saint-Thomas,-:!e 24. x . ^
| Madrid; 7' août. ■
! Le paiement dos contributions so continue ac-«
tivement. - » ; , . .
LSiEpoca dit que le.gouvernement aura soldé
ses comptes avec la Banque pour le 18 ,s.ep-v
twibro., „ . "v j
! : '\"oici les dépêches que nous recevons «•
soir : -. .v-,.. '
v ■ 1 " Berlin, 8 août. ■
i La Gazette de la Croix annonce que les gé-
'néraux de Iloon et de Mpltke ont reçu la croix;
; de' l'ordre de f Aigle-Noir. ■ < —
; MM. de'Pfordten et fie Dalwigksont attendus 1
f t*.i' 'i ^ Xiï* M : fi". • 'i • f '* > • r v
î icî'C6' soir?* ■ " ■ ——
! La nouvelle .donnée, par les journaux, du ma
tin.'de la visite du roi a'l'armée du Moin; est
.prématurée: - " , ' .■ ■
i La Gazettè iléTAtlemagrie du NortF dit que le
baron de Werther est parti .aujourd'hui seule-'
,ment pour Prague. • ^ • - - ■ ' ' : -
Les membres du parti progressiste, MM. Heyl
et le barori Vaerst, ont été élus députes à Berlidv :
■ • Amsterdam," 8 août.
La Banque do Hollande~a réduit son oscompte
de'7 à 6'.1/2D/0, ■' i •
Fonds américains, 711/2 . j . -•
Saint-Nazaire, 8 août, 4 h
; Le pa.c[uçbot ' J)/ouveau~Monde, de la compa*-
gnie générale transatlantique, prend la mer à
destination des Antilles et de Colon-AspipswaU
avec 70 passagers et d!50 tonneaux do'marchan-
dises. .'j.". v , . ': "
. : Saiût-Mazairo, 8 août.
L'impératrice du Moxique se trouvait à bord
du-paquebot arrivé ce matin.
S. M. .mexicaine part pour Paris, où elle aï ri
vera demain. . - r
Conservatoire Impérial de musique
• çf tle déclamation.
La distribution dos prix du Cousorvatojro
impérial de musique et de* déclamation*a eu
lieu hier .7 aoûL à une heure, à la.suite, des'
'concours de l'annoescolair^ 18(i5-^8ûâ,- ■ . ,
Le maréchal Vaillant, ministre de la maison
de l'Empereur et des beaux arts, accompagné
do M. Alphonso Gautier, conseiller d'Etat, se-
i crétaire général du ministère ; dé M; Camille
: Doucet, dirocta.ur, do l'administration des théâ
tres; du lieutenant-rcolonel Monrival, aido-dp-
camp, du marêéhal; et do M,* Delàcharme, ,clief
; du. cabinet de Son, Excellence,. a' été cqnduit
i par M. Aubor; membre de l'instltulj. directeur,
i du Conservatoire, dans la' partie dé Jà'grande
sa lo qui, comme d'ordinaire, avait été prépa
rée pour cette cérémonie. . •
!. On remarquait en outre aux côtés du-minis
tre M. le général Mellinet, sénateur, comman-
; dant supérieur ilos gardes nationales de la Sei
ne vM-, Ambroise Thomas, membre do l'InsU-
i tut ; M: Edouard Mônnais, commissaire impé-
' rial :jJM. Lassabathie, administrateur du Cousor-
Ivatoiro ; MM. Emile Perrin, Edouard Thierry,
t .de Leuven,et, do CliiUy, directeurs, des théâtres
; impériaux ; lés, membres des comités des études
■ musicales et des études dramatiques, ainsi.que.
Jpresqqe tous les professeurs du.iGonsemtoire.
S l^La séance ayant élè déclarée .ouverte,'lé mi-
;nistrq.a prpnopcé.le. discours suivant,; ....
' - 'Jeunes élèves, "
' . En venant chaque année assister à vos con
cours et proclamer vos succès, il me semble que
ce n'est pas un devoir quo j'accomplis, tant est
(douce la satisl'iiotioh que j'éprouve à;.mereti;ou-
] vor au miliouî do vous et à jouir du spoebcle-de
vos luttas fraternelles, tant vo'tre-jeuno -ardeur
tiriecliarmoj tant j'aimo à/interroger ici l'avenir
• que.vous vous préparez; par de.courageux ef-
Iforts. ■■■■■ :
j - Aujourd'hui pourtant, je l'avoue; «ni entrant
fdans cette salle, plus brillante eneore que de
! coutume, einbeljie et comme; transformée par
|des pinceaux habiies, et,que la présence.de vos.
ifaini,lles a parée pour uno'fôto, co n'est pas sUr'
-les élèves, c'est sur Jes maîtres ;quç' ma. peipéo
! s'arrête .tout-d'abord*, et de douloureux' sou w -
jnirs, s'emparantde mon esprit,.réclament mon
' premier hommage; - ,
| Parmi vos excellons profosseurs, que - j'aimo
'toujours à retrouver ici à mes oôtés, il en est
; plusieurs;' et des jilUs célèbres, que je cherche
(eii vain, et quo vous règrottorez comme mofjde'
■no pas voir applaudir à ; vos triomphes don^ ijs.
| eussent été tiers ot .que leurs-leçons a vaient pre- i
•parés'.: " ... -'i
j Jamais peut-être, dans lo cours d'une rnômei
'année, le Conservatoire ;n'a fait à la fois des
s pertes plus nombreuses et plus sensibles : Cla--
Îpjsson/Provost, Leborne! Tous trois, à pareil'
'jour, m'entouraient l'année dernière,, et "déjà
jlèursi places sont, ^emplies ; mais ceux mômes
'qui les remplissent si bien.seraient les premiers,
là dire qu'en ce moment elles semblent vides au
!milieu'de nous.-Jeune encore, et dans toute la
Iforce do son talent,-Clapisson disparaît en' une'
j heure, alors quo sa vie } . agitée longtemps par,
•de pénihles épreuves, pouvaitjse croire désor- ,
imais à l'abri de toute atteinte, calmoj,heureuse^
J .et;honorée au Conservatoire comme à rinstitut.
i ■ Emporté presque aussi vite, mais dans un âge
i plus voisin de la retraite, Leborne laissera; dans ;
il'ensoîg'nomont do la compositidn'musjcille do '■
Ibpns et honorables souvenirs. Màîs.f'queVjyous
;dire de provost.qui ne soit au- nommée et au-dessous de vos regrets? S'il inia >
jpu jéguer à personne Son talent foàgistral ■ il én
i - ' 1 ■ • ■■ - ' ' ' '
( i voulu confier lo secret à tout le monde, et ses
conseils survivront à ses exemples. Je -n'oublie
pas que, sentaiit déjà- sansi doute ses forcé?
s'aft'aiblir, il avait depuis peu renoncé à l'ensei-
, gnement théorique ; mais,-s ; il- ne professait plusl
da|)S>.rifitérieBir du -Conservatoire,, il' continuait
i vous instruire au dehors sur la sc$qo ); èt;Vou$ ;
tous qui avez vu tjouer ce grand- comédien;'vous-
àvez le'.droît de vous dirq.seB élèvés£et dé pleuV (
rer en lui votre maître. .i - : -. -
" Ce n'est pas tout encore; et au-souvertir -do j
ces pertes illustres, je dois, joindre un témoi-
' gnage de rregret - légitime pour Mme Coche,
femme -de bien- autant que professeur "habile,
et artiste dp .talent, qui a suceptobé avant"
l'âge, et en quoique sorte sous le'.*poids .du
travail, ' victime.de son dévouement et de son
zèle. ' • • • . - ) ■:
• Le Conservatoire répare lui-môme -ioutes 1 ses
brèches et guérit toutes ses blossuros. \\
Quand les maîtres tombent frappés par la mort
sur le-champ dé bataille, de la viéj il se trouve,
et c'est ilà Un signe éclatant de T,excellente or
ganisation du Conservatoire; que lés élèves sont
deverius dignes d'ôtre des maîtres"' à ..leur tour.:
.. Ceux qui, dans leur jeunesse, se sont distingués-
le plus, ceux qui, comme vous, sont sortis vain-
queurs,£.t couronnés, "rentrent à^toùr.mâlurité
dans la maison paternelle,, pour J transmettre à
la .'génération q^i les suit, rinstruétiçn qu'eux-;
mômes ont reçue, de' leurs aînés.,* V V' Z, ' £
Que cette pensée vous encpu'ragej.-jeunesves, que cette perspective vous apparaisse com
me le couronnement futur det^ot^e'çarrière ar^-,
tistique,;poqnmo un dp-ces buts, [ojntaijis-. que.
nous craignons, au départ, de'ne pouvoir jamais
atteiadre, et dont chaquajour^ hélas.! no nous
rapproche que trop vite. , ;
Instruisez-vous donc avec d'autant plus d'ar
deur à la bonne école, puisez avec conflance
aux bonnes sources, recueillez avec respect, les:
bonnes traditions, ne-vous laissez^pas surtout 1
éblouir par do faciles , et éphémères succès, et,*"
quel que soit, votre avenir, soyez{sûrs que les*
théories sévères du grand art vous seront'par
tout, dans là pratique,-du plusjpjrofitable so-|
cours. ■ ' " ' ''
« Lés conceptions sérieuses sont'devenues ra
res-de nos jours, » vous disais-je l'année dér-
nière; mais'dès lors j'aimais & prévoir que ce neç
serait là qu?un 'accident passager, et j'avais rai-'
son.- Au- trésor-de -son^ ancien répertoire dWe;
son-répertoire moderne,'la.première scènefran-î
çaiso vient d'ajouter une belle •œuvré" doht'cont';
représentations n'ont pas épnis'é la premier çuc- '
cès ; une de ces œuvres supérieures qui, valant'
beaucoup par ellcs-mCmcs, ont en outre lo-mé- s
rite et l'honneur, d'exerèer sur lo mouvement,.
: général dos lettres une salutaire influence ; elles
; arrêtent, Rabaissement, iel^vent le "niveau et
provoquent . l'essor, des grandes productions d.éi
l'esprit. .. ■■ ... :j
Aussi,, jounos élèves; vous,pouvez sans crain-i
: tè continuer vos études classiques, sous les ro-f
. gards et l'inspiration de votro cher et illustrot
direçtour'qui, lui aussi, travaille encor-p.: '- " »
. ^Qu.Ql'boil çonseirquo son exemple i' !
Je ne retarderai pas .plusi.loii^emps,# mes f
joùnes amis, lo moment", où.voué.àllez recevoir^
vos couronnes., Il mé reste, cependant,,^ remer-*
; cier vosîhabiles et.savanp,professeursduzèlo et*
du dévouement qu'ils apportent^d'accomplis-i
soment de leur, mission. .L'Empereur connaît^-et
apprécie leurs services, et je vous annonce avec;
plaisir que, voulant donner'au.Gonsertaloire unr
nouveau'témoignage d'intérêt dans la personne?
d'unibriflant artiste quî, en dehôrsmômedecet
établissement, a acquis une grande ot déjà an-;
cienne célébrité, l'Empereur a accordéia'croix s
de la Légion-d'Honneur à M. Dorus; ! '
VL. Dorus était, il y a ,'quaratilé ans; le moil-
leur élève dè Tulpu; que nôus avons perdu l'an- ;
s née dernière'; je suis heureux d'avoir à lui 1 re-'
mettre, aunom de l'Empereur, la croix du màî-;
tre quë depuis longtemps jl'avait si .dignement,
v rômplac^. ",■ •;
r, be discours tout paternol a paru toucher-vive-i
ment le jeune auditoirequi l'a plusiours fois in--
terrompu. par des. applaudiss,einens sympatlii-,
. ques,;au moment surtout où. lo ministre rappe-*
lait àvoc , émôtion la mort récente de-MM. Cla-
pisson,'ProvoSt et Lebbrnff. 1 ét quaridj a dm i lieu.'
: d'acclamations 'unatiimesî.l'assemblée .apprehait
que'l'Ernpereur-avait daigné accorder la croix?
i de la Légion-d'Honneur A Dôrus} professeur]
| excellent et célèbre, artistes > :>i .. , : n ï
"■ La séance sîest terminée par. un exercice dra--
. IN -• .* ' t îi • * " ' ' ■* v >:
matique et lyrique exécuté par les principaux
lauréats, et composé d'un air 4 e Jérusalem,:
chanté par M. Ponsard, d'un morceau do violon,
exécuté par M. Taudou • 'd'un grand air, compo
sé par M. de Bériot.et chanté par Mlle Peyret ;
d'un fragment du quatrièmeactédU Misanthro-
par MM. Massat- ot Boucher, pair* Mlles
llassénhut et Hadamarj d'un fragmont du Nou-
vea%,Seigneur de village, "éxécuté "par" Mlle; Sér
vésté : o L »; MV Arsandàux ; et {d!un fraghiehi du,
deuxième acte de Charles yi, chanté,par M. De-
ypyod et MlleGodefroy. ;
. .La cérémonie s'est terminée -avant quatre
heures: ; ' " '
Nous/avons reproduit. il y a quelques;
jours, une note publiée par le Moniteur sur;,
des faits douloureux survenus sur notre
frontière de Cocliinchine dans les premiers
jours de juin,
. Le Courrier de t Saigon nous apporte au
jourd'hui 'le rapport suivant sur'cette af-
l'aiçey .regrettable..sans; .doute „ mais qui !
n'est pas de nature à inquiéter sur , l'avenir
de:la colonie. ' ; . ' . .
t'.' 'B oniface. - "-
' - . - « Saigon, 20 juin.
. » La colonie vient de traverser une épreuve 0
bien douloureuse, quoique, cette éprouve no
soit,ppiat-(îdei nature k cpqipriciniottre; éa tran-
quiilité,ijitérieure.
'» Nous a vions àunçrd.do Tây-ninh, sur notre
frontière,)4ftux villages cambodgiens assei con-
sidéràblès qui Vêlaient réfugies sous la pro-
i tection de la Franco,"après" avoir été chassés de
leur pays à la suite des 'guerres de succession
; - » Ils paraissaient roconnai8sans : du bon>ac-',
cueil ,qui leur- avait été,fait et rien ne-pouvait:
fairo présager- que ;ces hommes si , doux et si,
paisibles,, en ■ hostilitéuaved 1er roi do-Cambodge
et pou sypathiques aux populations annamites,;
oserajont, attaquer , leurs seuls protecteurs. '
, » II y a deux mois, un des compétiteurs les
, moittà connus'ët l'es moins remarqués du'trône
de Oun-dong, nommé Pou-khom-bd, s'enfuyait
de Saigon; ou on-lui avait' donné l'hospitalité.
On apprit quelques jours.après'qu'il essayait de
recruter'dès partisans pîirmi ses co» patriotes 1
exilés.
.0 juin,- l'inspecteur„du;i'ûy-ninh, après
■ une reconnaissance exécutée dans toute la par
tie du territoire occupée par les Cambodgiens,
signalait que_Pou-khom-bâ; ayant ,à peine 1U0
ou 200 hominesj cherchait a. se créor un pejit
Etat indépendant'dans les plaine* désertes'qui '
sont au nord dû'son'arrondissement, mais rie-
• pour. ait-'TaHier-à sa-cailse 1 les aulres habitans.
? » Cptte prévision; si naturelle.et si conforme
aux habitudesV>citiqués de la contrée où au-i
cun trouble sérieux n'avait eu lieu ^dopuis près
de trois ans, fut cruellement- démentie^ par les-
événeinens. ; ■" ' '
"•» Le' ; 7''juin au matin,' u;r grand râs'semb!'o-
i mont dé Cambodgiens se présonta'do'vant iô fortj
de Tây-riinh., ' : . ,■ '■ /"
> » L'inspecteur, M; de Larclaùse;' suivi-d'une;
■ faible escorte; commandée par M. Lesagoy àous-
lieutenant d'infanterie de marine,, s'avançaavec 1
-confiance au-devant do-cottq -foul.o nomb'reu'Sr',.
, habituée à obéir à sa voix, sur lo .front de;la-î
'quelle,,gn agitait des pa^Uons • blanç^,comme;;
pour parlernoptoi*. : >> '' J
»A peineéiigagé,co faible détachement fut as-j
' sailli inopinément, M. d'o Larolause,- M. Lesago
et^plusieurs hommes fUrepMuës- ■' • 1 ;
, '» La -garnison était péu-nombreuse, un peloton ;
ido vingt hommes, commandé par lo capitaihé
ÎPinaud^soi tit pour couvrir la retraite. : "
! L ;» t MH)SiOn.ne pût fairo dàvantîige;..ïl était înv-j
! possible 'd'attaquer avec jsi, peu d'hommes les i
» masses; profondes qui couvraient là plaine, i,
, . » Quand cetto.nouvelle fut 'connue, des ren-s
; forts furent "immédiatement expédies-à 'fûy--i
■ ninh sous les- ordres du liedienarit-coloiiel Mar- 1
.chaisse. ' , 5 ' ;
j # Pondant trois jours, cet "officier distingué,.
;conpu déjà pour .un -brillantrfait d'armos à la
Cazamahco, parcourut la campagne saus ,ren-.
■ contrer les ennemis. ■ . m ■ • : '
1 » Lo 14 au matin , il 'reparlait do Tây-ninh à<;
la pomto du jour; - et, guidé par dès renseigne--
mens plus précis, il se!trouvait eri faeo'desCam-
, bodgit'ns. séparé d'euxpar un .ruisseau; maréca-'
igeux au lieu dit Vinh, à trois heures i du soir,'
'après une marche pénible.et horriblement fati
gante.- ; • ». .
j » Emportés par leur ardeur contre des adver- :
salires jusque-la insaisissables, pos, soldats dé
ployés en tirailleurs se sont, do; suite élancés :
spour les joindre, ont traversé lé< ruisseau ot oiit
rencontre un marais" où ils ont eu à soutenir
lune lutte disproportionnée contre dos forces nu-
imériquement écrasantes
» Alors a eu lieu un sanglant 5 combat dans le-
iquel on a lutté corps à corps ; le colonel Mar-
chaissé est toiçbé mortellç'mpnt frappé avec dix'
ide ses hommes, ''' 1 •- f 1 ! ' ; !
i -» A cinq heures, la colOnne françaist 1 , qui rio
'pouvait songer .à rester plus iongtemps dans ces
marais, 'n'àyànr-pas do vivres, pour lç$ blo-iugr,
ou les ljOÙrnër-par .ùhe longue, marrie, 'a repris':
i la route du fort, où elle est rentrée à'^o|5"iieff^
• ros-du matin; elle laissait l'ennemi £®njlK-sM*
immobilisé par des pertes considérables 5 ^
' » Aujourd'hui nos troupes, re^ée^"'^"^^
forcées, poursuivent |a . destrucfcu?n
bande sauvage qui n'a pas craint' 1 !#
presque au hasard à notre dominatÀ
ainsi à.une'porto inévitable,
■ j, »'Dans quelques jours, cette œuvre i
accomplie.. S'il ne " restait le douloureux souve
nir du sang précieùx f qui a été répandu, des'
nobles existences qui ont été sacrifiées à la sui-'
te des tentatives ambitieusos d'un chef barbare
qui nouis a si'folloment provoqués,'on serait'
tenté de constater avec un orgueil Dion légiti-'
me. l'a'ttitudo calme et'soumiso;db nos popula
tions,' preuve irréfutable du succès définitif de,
l'peuvre civilisatrice que nous poursuivons en
Cochinchine. , • g
' > Ni les excitations'" do nos'ennemis secrets,'
ni-^exemple entraînant, de ! cette -guerre meur
trière qui so poursuit à pou de distance dô nos
derniers villages n'ont pu altérer cette-soumission
; complète, absolue, d'un' peuple agricole «t in-
dustriûUx a donné'à sesintérétS commerciaux et
matériels'.',
: » "il s'e souvient aussi avéc horreur des désor-
dres et des ravages commis si fréquemment sur
ses frontières par des yoisins remuans qui ont •
complètement perdu les .traditioijs de leur civi-
lisation antique et puissante". La "dernière incur
sion'dé ces bai'bâres avait eu lieu en '1801 et'
n'avait laissé que des ruines entro Tây-ninh et 1
Tr'am-bang,' ■ - ....
; . J> Nous avorià 'des moyons plus énergiquos et'
•plli^'Siûrs que le gouvernement annamite do ré-'
primot: ces excès. La leçon, terrible que l'on est'
• op: voie'd'infligerau prétendant Pdu-lchôm'-bô et ■
.à'' ; seS' partisans,' nous garantira sarrs' doute,'
,p'diir'I'avêrîir,'dU rotour;de."ces hostilités^aveuT-
files,*sans.but ét'sans portée, qui sont dans les'
! habitudes 'd'o ces peup'Iadeg errantes de l'intc— '
; rieur,"fractions' disséminées'-«t désorganisées'
des.anciens empires du Cambodge, du Laos et
:du Cîam{)a. . -
.')» Ç'ôst .doliii.sans appréhension et avec uno
confiariùe : absolue dans le bon esprit des habî-
tans dotla colonie, quo nous enregistrons cette
ipage flinèbro 'de' son histoire; et quo nous ren-
•dons un dernie^hoiti'magoàla mémoire de ceux
-.qui. olit' bravement succ'orhbé en ' combattant
'-pour ollo>
'.'» Comme- tant d'autres' établissemens, elle
iAura eu,.en'commençant, des jours de deuil
•parmi ses jours de triomphe et de succès.
I '» MSis quels que soient les événeméns avec
'lesquels auronta luttér ;Coux qui se sont voués
!à" sa grandeur, ils c'ontinueront leur tâche labo-
iiiou'se, avec la cérUtUdè' do réussir'et d'ôtre sou-
i ténds par les sympathies de tousies" coeurs gf 5 -
jnéroux èt dévoués h leur pays. »' * ■
i >Le l6ijuin oui eut lieu les obsèques de M.
de Larclaùse,' mort hu feu dans un engage
ment contre les Cambodgiens devant Tây-
;ninh."• " . «• - - ■'
: 'Le-goùvernoùr, Mme : de La Grandièro,
■t0% les fonctionhilir'es et officiers présens à
Saigon, do.nombreux amis assistaient à cet-
-,te -cérémonie-,,,célébrée,par,Mgr Micïie^'évê-
ique.de Dansai'a, ....
i - D'unanimes regrëts ont accueilli la nou-
jvelle-de cette mort glorieuse, qui-frappait si
tôt ce brillant officier en-.plongeant dans le
[deuil sa jeune épôuse,' à laquelle.pous" soii-
ihailiotis naguère, "do" longs jours'd'union et
dé bonheur, et toute une famille,"inconso-
'^ble ds l'immense iqalheur qui vient, de
il'atteindre.
.. (C. de.Saigon.
* ««e vKBXsïssi -»»is. n.'KX'ïKsaBUï/a.
, PRUSSE.'"' ' ---
. CUAMVRli DES S12IGNËURS.
Séance du o août 1860.
' Du grand nombro do membres sont prescris
Il n'y a personne au banc des ministres. Le
comte Eberqard do Stolberg -formé 1 lô bureau
.provisoire des mèmbresr les plus jeunes, et fait
(donner lecturo dô diverses coaimunicalions du
.ministre de l'intérieur sur desx modifications !
'opéréos dans lo personnel do la Chambre. Plu- •
;sieurs des membres nouvollement nommés oc- '
icupent leurs sièges.-L'appel nominal constate la
jv« 0 v ; , u„ wvvvuy.au ujuia UU pr«MUeil
comte Eberhard est nommé par 130 voix/
I ''Le coiiite Eberhard premi le fauteuil ot pro- •
ttoncefatldcution suivante ; Messieurs, j'accep-
te ; avec, ltetotiiiaissahcG les fonctions dont vous
'me'chargez.'En-Vegard de tôufce qui s'est ac-
icompli depuis nolre domièrë'réunion, jone puis '
iouvrir les séarieés db la ' Chambre que par les
jmots : Dieu, nous vous louons t Dieu, nous véua--
tendons gtflces | Jo pensé qu'ô tous Vous rohdoz
lommage à la mémoire .do ceux qui ont scellé
jpar leur,mort sùr lo champ de'bataille où lo lit"
jdes plossétf tour fidélité au roi ot à la patrie Et
jmaintenanl, Messieurs,'.oommonçons notre tâ- '
i*
.y
xiv.
Aiî^fcême. instant, M. de Linière entra.
Sans, doute il considérait Natalis comme
faisant déjà partie de la maison,, car. il ne prit
pas garde à lut. Mais preuant sa petite fille
suç ses genoux, par toutes sortes d'agaceries
paternelles il provoqua les répliques de son
bahil.- enfantin.. Le petit, garçons tournure
élégante/.ph,ysionomie un peu sèche,.et
profilaristocràtique,.se tenaitdeboulà quel
que distance et, appuyé au piano ,. fixait
sur le nouveau venu ses grands yeux- i,n-
telligensj et i-nterrogatauçs.iM. Roberges'ér
tait rapproché.desa fille, et .causait tout .bas
avec elle : sans :doute de. son yoyage à-Paris;
peut-être aussi.du personnage qu'il en rame
nait pour l'introduire dans leur vie defamil T
le, jusque là si. sévèremea^ fermée à,.l'é
tranger. ; •
Cette dernière supposition était renoue
assez vraisemblable par, les regards que, de-
temps en temps, Mme de Linière jetait sur
Natalis. Celui-ci, qui, se trouvait iisolé des
deux groupes, eût pu, avec moins d'usage
du monde, se sentir dans une position ridir
culeetenjbarrassante.i ll n'en fut.rien, et
allant vers l'enfant, qui le. regardait tou
jours, ii lui prit la main et lui dit :
Eh bien? mon petit- ami, j'espère que
nous nous reconnaîtrons ?
Surpris en flagrant délit d indiscrétion,
l'enfant fit rouler, sa tête d'une épaule sur
l'autre, mais, sans se déconcerter: >
Savez-vous jouer aux billes? demanda-
t- !!l parfaitement! aux billes', au cerf-vo-r
lant, au ballon, à la .toupie allemande et a
Ibien d'autres choses encore !
— Alorsy'nous-jouerons- ensemble ?
, — Tant quo vous voudrez
'—Ma petite- sœur ne veut pas,- et cela
m'ennuie de.jojièr seul,-, , ■
— Moi,, cela ne m'ennuiera jamais,,, et
nous- jouerons toujours.
; — Si vous faites cela, nous serons bons.,
amis. ■'! j .
— C^st bien ainsi que. je l'entends.,
— Henri, venez ici, et ne commencez point
vos impojtunilés, dit Mme'de Linière. .
■—OhïMadame, laissez-le faire, je vous,
en supplie: j'adore les enfansl répliqua.Na
talis. ■ . .. ■
Le maîtrer.d'hôtel vint annoncer que Mar-.
dame était servie tout le, monde se leva
pour passer,dans la salle à manger. Après
une seconde d'hésitation, quip'éçhappa point
à M. de Savenay,. Mme. de Linière, pour éta
blir nettement du premier coup la, position
que Natalis devait-, occuper dans la maison
au lieu; de lui demande}: son-bras, prit celui
de M. Roberge. n ' ; ,
t - AlfeojnsI, se dit le-jeune liomme en s'em :
parant de la'main de Henri, pas de ridicules,
susceptibilités 1 Le vicomte est mort; il n'y a
plus ici quo.l'homme d'affaires de la maison
Linière? et compagnie!... Il faut connaître
son rang, ; et savoir s'y mettre,
i Pendant toute la première moitié du Te-i,
pas, la conversation fut glacée par une sorte
de contrainte, Chacun js'observapt. Il en est
QB la UO;; JcJiiiiiiu, uu,iu«
sopgé à lui garder sa place, et où, cepetidant
il faut la lui. faire.. ... s
Toutefois, grâce au savoir-vivre de tous
et aux, concessions que chacun voulut bieq
se résigner à faire,, la glace, peu.à'peu,.
se rompit, ét la ^convocation devint pos-r
sible. Savenay qui, d'abord , n'y - avait,
pris qu'une part assez insignifiante, excité
par M, Roberge, encouragé par M. de Liniè
re, écouté par Blanclie 7 .osa, sans se livrer
ucore,. laisser du ( moins,entre voir-quelques-:,
uns.des;côtés vifs; et brillans de son i^mar-
quable esprit. Et, dès ce premier jour, oïi put
pressentir qu'il apporterait un' heureux-ap- -
point-, aux ressources,, d'ailleur^ assez. ; bQr- ;
néps, 4e celte, vie de château greffée sur une' ;
vie d'affaires.. ,, ,. -, Jl -, ... ;. , f ./ - 4
| Natals, après le déjeuner, parut, sq : dis- /
poser à remonterchez lui. -, t. • -i
. ,V- Aujourd'hui, c'est çongé, dit M. de Li- ,\
nière ; à doniain les affaires sérieusesj nous ,
allons faire une pfomer_ade en voiture,, et si ,
yous voulez bien, nous accompagner,; nous c
serons ravis»; vous faire les; honneurs .du ; ;
pays, qui est fort beau ! ■ . - »
t - Si jè ne gêne personne, fit Natalis qui ,
s'inclina en genre d'acquiescement.. - •
— Mais s'il vient, le Monsieur, moi jen'i- ■
rai pas! dit avec un soupir.Henri, l'enfant f
terriblej familier avec les dimensions de.Ja ,
calèche, et se rappelant trop bien qu'ùjae po
litesse faite à, ,un étranger était, toujours \
payée de la perte de sa place. : . , i ; ,
i ,-rr Voilà ce que je ne souffrirai pas, • çjit
Natalis en se tournant vers Blanche,; jeiserâis ,
trop malheureux.flue ma bienvenue,,c,oûïâr
une. larme à ces. petits yeux-là. — .Précisé-
inent, j'ai beaucoup dé lettres à écrire.'. s , (
Mme de Linière ne , dit, pas une parole, 1
inais son regard remBrcia,le viçomte, , r . v ,
— Eh. mais," dit M. Roberge, jl y .aurait
un moyen de tout arranger. .Est-ce que vous ;
montez à cheval, Monsieur de Savenay ?, *
l — Gomme un homme-qui a vécu; h la cam- t
jpagne jusqu'à dix-huit ans, et dont le plus?,
grand bonheur a toujours.été .de se f^ire.
rompre un peu les os. : ( t
! — Cela'se trouve à merveille, car ço.us
pourrons vous procurer ce plaisir-là.... ! s ;■
—, Mais quel cheval voulez'vous doncî fai
re monter a. Monsieur.? , ;
: —Eh 1 mais, Flora, la jument de ton mari !
r -r-Flora 1 Yous n'y .pensèjs pas I
— Eh! pourquoi qône, puisque Monsieur ,
estécuyer? - . .- y , ,
— La question est' là, fit m. dé Linière en .
se rapprocliant-du groupe des- trois person-*
nés entre--lesquelles- ceâ paroles -s'étaient-
échangées avec une certaine animation. Flora
ii'est pas méchante— sans quoi un père de-
famille comme moi ne la garderait pas à son.
sendee;—mais elle est vive, et ,passablement
fringante,ice qui fait que je .n'ôse pas la con-,
fier à tout le monde,
—-Eh bienl-moi, j'ose vous la demander,.
Je vais ordonner qu'on vous la selle,
fit,M. îde Linière, qui s'éloigna bientôt,!suivi,
par son beaurpère. , , s -,
— Monsieur, dit alors Blanche en.s'adres- ;
saut au jeune homme, je vous en prie, re
noncez a ce projet. Vous ne pouvez être en
gagé par une question d'amour-propre vis-
a-vis..de mon père et de mon mari. Cette ju-
ment n'es.t pas difficile,,, .quand on la con- ;
naît;. mais vQps ne la connaissez, pas. Voici,
d'ailleurs, plus de'quinze jours qu'elle n'est
sortie. ■
— Alors une, promenade lui fera grand,
bien I i
— Son. groom pourra la lui faire'faire..,.
N'ayez-vous point vos lettres à écrire?
— Je les écrirai ce soir : la nuit-est longue
et je ne dor$ guères. -, .-
—.Enfin, Monsieur, vous nous êtes confié;
vous avez une mère, n'est-ce pas? S'il vous-
acrive up accident chez nous, elle-ne nou&.le
pardonnera jamais... et je ne me le pardon
nerai pas moi-même,, , ,
— Jo suis .très touché, Madame, de l'inté--
rêt que vous daignez me témoigner; veuillez*
toutefois vous, rassurer ; j'ai été mis à che
val par mon père; c'était un maître sévère,
et je crois avoir profité de. ses leçons; je pien-.
se .que. si M. de Linière monte -Flora , cette
belle capricieuse voudra bien me permettre
de rester sur son dos. Je demande .seulement
la permission de vous quitter un instant pour
prendre un costume digrje d'elle,
Nous avons déjà dit que Natalis, au châ
teau de Savenay,,suivant en çela l'usage de
tous.les gentilshommes campagnards,' .soi
gnait surtout la partie de sa garde-robe qu'il
Savait,le, plus "souvent l&ecàsioib'd'utiliser. Il ;
s'était commandé, au printemps -précédent,.'
un certain habit vert — couleur chère aux
écuyers — dont on avait parlé à dix lieues
k la ronde. Il était encore .assez,frais pour
lui faire honneur, , , î ■.
J II monta lestement chez lui, et-improvisa
sa nouvelle tenue en mains de temps qu'il
n'en faut pour,Je dire.'Mais, si grande qu'eût
été sa diligence, il trouva,; en redescendant, '
touMe- monde' déjà - prêt- et : l'attendant. La ;
çalèclie'était avancée, au i pied du perron, et
unimpatiente;, grattant du pied la terre, et, à
çhacun de ses mouvemens, répandant sur ses
épaules et sur sontfou sa longue et soyeuse
crinière. C'était; ufle jument limousine qui
avait toutes les.jqualités-de.iSa-race, la fine,
encolure, la, tête petite, l'œil plein de,feu,i
l'oreille piquée en avant, mobile, mutine^ et-
accusant toutàlajois Ténergietet l'irritabi
lité nerveuse de. son caractère. Le vicomte:
l'examina avec une attention dèconnaisseur,,:
tout en la caressant delà voii et de la main.
Il attendait que.la famille de ses hôtes eût pria
place dans.laicalèche .v • • ■
— Après.vous 1 lui dit M. de.Linière ; elle
est un~peu difficile! au .départ et je vous con-.
seille-de lui..laisser prendre, deux ou trois
temps, de galop autour du boulingrin. %Vh!
j'oubliais : très peu 4e main et très peu de
jambesj - « .•
— Commê avec touS'les chevaux de sang!
répondit Nataïis, tout en inspectant sa bride
pour se rendre-compte du- jeu du mors sur
les barres, -> - - - *■ r- .o. - i- - '•
:• Il se mit lestement en selle, et, par .une
attaque un peu vive, mais d'une irréprocha
ble précision, .il étonna la jument, et -l'onle-
ya au galop de pied ferme,,sans,même lui
laisseT le temps d'essayer Jes petites défen
ses qu'elle se permettait d'ordinaire au mon-
toir..Flora,comprit-qu-'elle -avait trouvé-son
maître, et, docile, assouplie, elle fit trois
fois le tour do la cour d'honneur à une allu
re si .harmonieuse et si cadencëe qu'on l'eût
Véritablement applaudie dans > un • cirque
Après tine volte-accOmplie'sansfralentir sor
fT'.l 1 /*\XTlfollC 1 l'nnxAlik X — — — .1 - 1 >« « •
galop, JNatalis l'arrêta à six pas de la calèche
par un rassemblé qui la -tint immobile et
faisant bloc avec lui comme dans un groupe
équestre. ( ^
: —C'est un écuyerl dit M. do-Linièro à sa s
femme, ot quand je n'aurai pas le temps de
sortir avec toi .il pourra t'accompagnér. t
; Oh ! vous savez, je monte bien. peu
maintenant. ■
| La promenade fut charmante, et condui
sit la- compagnie à travers des sites exquis
vers un but non moins agréable. Natalis
suivait -la calèche à quelque distance sans
chercher le moins du monde à se donner
les grâces d'un cavalcadour, mais conduisant
sûrement set prudemment-sa monture diffici
le, dont il essayait toutes les allures, avec le •
tact et l'habileté d'un homme de cheval
, consommé. .
Le famaux il/ouita-^er^ dont il avait été
tant parlé depuis-le matin, était très heu
reusement situé, .sur le bord d'une petite
rivière, formant chute à cet endroit, et en-
touré de végétations superbes, dontia masse
opulente et verdoyante lui avait mérité son
nom. On descendit pour Se promener à pied-
on but .gaiement du lait frais, et l'on revint
dîner au château, où la soirée s'acheva en
.famille-;" Mm6 de Linière avait dit«vrai : on
traitait Natalis comme s'il eût été delà mai
son depuis dix ans. Blanche se retira d'assez
bonne heure et les trois hommes restèrent
seuls.
.—Vous connaissez maintenant la moitié*
de notre vie, dit M. Roberge à Natalis, celle
que ] appellerai volontiers notre vie du di-
planche* — C'est la plus belle moitié et
vous la retrouverez tous les huit jours . Maïs
ce qui plaît aux uns peut très bien ne pas
plaire aux autres. Nous ne trouverions pas
mauvais que le Moulin-f-ert ,eût moins d»
charme pour vous què pour les enfahs S'il;
en était ainsi; il ne faudrait pas faire de fa
çons pour le dire, il y à dans les environs
BUREAUX k PARIS $ rat d« Yalols (Palattlloyal), V 10.
\ :h
: n:.:
\_1
;>Gë» y
JEUDI 9 AOUT 1866.
-bonnemkn3 DES DÊPARTEMKNS
trois, mois:, 16 fh.
six mois.. 32 FR.
DN AN,.....,».»» 64 FR.
rota les pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. II. B onifacè , rue des Bons-Enfans,
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d'un bol
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal,
4j»ONNBMKNS DE IPA&ÏS,.
- ut v. ts '
six mois... » 26 FR.l
PN AN- ; 52 FR?
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
, UNIVERSEL.
m JOURNAL POLITIOUE,
f ' .. \ » , :! • I i - / i--' ' ? fil ''
'un effet • ' Xei lettres ou envois, d'argent nos ^franchis sont refusés, !" !r? 1 -v;-'--'v'* ! S'adresser pour lesfANNONCBS à MM. F auçefy , L affitte , B dllier et C e ,
ï,'n. 10. . Les articles déposésne^sont pas rendus. > place de la-Bourse, 8, à M. D éport , 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal
Les abonnemens datent des !*' et i<
, de jchaque mois.
PARIS, » AOUT.
Nous publions plus loin le compté-rendu
de la première séance des Chambres prus
siennes. : ' - - - -
A la Chaïnbre des. seigneurs, le comte de
Stolberg a été réélu président par 130 voix,:
sur 133 votans. Depuis bien des années, dit
une correspondance, on n'avait compté au
tant dje membres présens ; il paraît donc que "
lé parti féodal est au grand complet. Sàisira-
t-il l'occasion de l'Adresse au roi, dont la pro
position a été adoptée à l'unanimité, pour
accentuer, dès le début de la session, sa
politique et ses tendances? Un tel empres
sement) dans les circonstances actuelles, où
tout respire la concorde, serait probablement
mal vu à la coiir, et l'on peut espérer aussi
un armistice de quelques semaines entre le
parti féodal et le part; constitutionnel.
La Chambre des'députés n'a pas encore
nommé son président. Par suite de la réso-,
lirtioh de M. Girabôw;de' s'abstenir de toute
candidature, le choix dfes députés paraît de
voir se porter sur le comteSchwerio, en fa-
veur duquel une 'fusion des fractions mo
dérées serait assurée. On pense que la Cham
bre' reviendra à l'usagé de voter une Adresse
" au rôï en réponse au discours du trôné, usa
ge auquel le confli't constitutionnel, Pavait
fait renoncer dans ces dernières;-années.
Les plénipotentiaires de- la Bavière et dû
Wurtemberg sontaUëndûs>ùjourd'hui mô
me à Berlin, où est ^arrivé il y a quelques
jours le comte Munster, ancien.représentant
du roi de Hanovre à Saint-Pétersbourg. La
mission v de ce diplomate'-avait pour but de
demander que la succession du trône fût dé
férée au prince royal dé Hanovre. Une dé
pêche nous apprend que le grand-duc d'Ol
denbourg, sur le concours duquel on comp
tai^ ayant refusé'd'appuyer cette demànde;
le comté Munster se préparait à quitter
Berlin. _ , - :<
Cependant, on ne peut se dissimuler que
les tendances « particularistes » ne soient
puissantes dans le Hanovre et la liesse-Elec
torale. Les popylations de ces Etats sont en
général peu fa'vorables'îr'une incorporation
à la Prusse,' et l'incertitude où l'on est;
encore des projets de cette puissance,fortifie*
ces sentimens.' '
rait prochainement à l'année du Mein. En
traversant ces pays,.il pourra se rendre'
compte.de l'état réel àe l'opinion.
Le Moniteur annonce quel'armistice entre?
la.Prusse et le grand-duché de Bade a^ été
signé le 3 de ce mois. XTne . des conditions,
principales porte que la partie du grand-du
ché située au nord du Neckar restera Occu
pée par les troupes, prussienoes jusqy'à.la;
conclusion définitive de la paix. , .
- %. propos de la délimitation de frontière
relative, au Tyrol, le Times fait remarquer
que la ligne de démarcation réclamée par.
les Italiens est celle que lord Palmerston
proposait, d'établir,,lors des pourparlers en 1 .
1848. Mais il ajouté que la Prusse n'appuiera
d'autre réclamation que celle do la Vénétie,
et quel 'Italiêne'peut s'attendre à ;àucuiie :
aide du gouvernement français au sujet "du.
Tyroh « Il serait vraiment déplorable,. dit-
il, qu'étant déjà à même de faire une'paix,.
avantageuse; l'Italie, en insistant-sur ,ses pré
tentions, s'exposât elle-même à être attaquées
par l'Autriche et courût'les "risques d'une
défaite irréparable/»"
VEvening-Mar annonce qu'il règne a
Saint -Pétersbourg un grand enthousiasme-
dans là prévision de l'arrivée de l'escadre,
américaine. Jamais, dit ce jourcal, les rela
tions entre la Russie elles Etats-Unis n'ont
été plus amicales 'qd'àujàurd'ïiui. •
-Le bill d'amendament„aux.traités "d'extra
dition a-été adopté en troisième lecture pari
la,Chambré dés communes. Sùr la proppsj-
ffcalHeloa du Gonslilutiotfuçl, O-arnit
ON DRAME INTIME
tion de M. Kinglake, à laquelle lord Stanley
a acquiescéj il a été décidé que là durée du
bill serait limitée au lf r septembre. 1867.
Nous lisons à ce sujet dans, une correspon
dance particulière de Londres :
« Lebniit court'aujourd'hui que le gou
vernement français doit donner avis formel;;
que le traité d'extradition: lui-même doit
être pareillement limité; Le seul motif al
légué par.le cabinet anglais pour la limita-"
tiôn du "bill, est que la fin prochaine de la
session ne permettait plus d'examiner lassez
complètement la question. On se propose.
de négocier l'année .prochaine ùn nouveau-
traité avec la France. » " *
Les lettres de Port-au-Prince , arrivées-à
Liverpool par le steamer Mexican _, donnent '
quelques renséignemens sur la nouvélle in
surrection survenue à Haïti / Les rebelles se
sont portés, sur les Gônàïyès, et après avoir
pillé çô'mplétemènt .ïa /ville et ses environs,
ils ont mis le. feu aux principaux édifices.
Lorsqu'on a'- pu ' éteindre 'l'ipcendîe', plùs :
> do la'méitié de la ville ét&it devenue la proie
des flammes. On assurait que . les insurgés
devaient dé là se diriger sur POrtnau'-PrinM,!
où régnait une inquiétude i..d'autant plus,'ri
ve que les troupes gouvernementales sem'-
blaient depuis asSez longtemps mécontèntes
i et qu'on ne pouvait compter fermement Bùr
leur fidélité.' • ■ ■■>'>'' <'■
■ ' " IGNCIÈRES,
cours de la bourse. ' '
codes de clôture . le 7 le s Hausse. Baisse.
3 0/0 au compt." '69. » 68.55 » » » 45
—Fin du mois. * 68.85 , 68.67 ». » » 17
41/2aucompt. 98. » 98. » '» » t> »
télégraphie privés. .
- ' AGKWCB - HAVAS-BULLniR, ' '
, j. c ','tondrôs,"7 août) 8 li. 30, soir. .
Chambre dès communes.— M.- Disraeli, répon->
dant à une interpellatiaii^do sir John Ilub.bard,
dit qu'il'aTP'çii do l'ambâssadfur'an^Iftis^Cotls-
tantinople untvdép6clio amionçant.ijiio l'argent <
nécossaire pour le. paiement du l'itiléifa ot fjour
l'amortissbiriQnt de la dette t'iri'iuo, contractée'
eh 183S, sous la'garantié Je'f Angleterre et do
-la'France, est eii roulo pour Londres. , i
" ■ Londres, 7 aoûî, soir. \
Consolidés anglais, 87,3/4; consolidés turcs,
271/-2.
Il a été retiré aujourd'hui do la Banque d'An-,
glcterr® 130,000' livros sterling. ...... ' .j
■, • Londres, 8 août, j
Lo Parlement anglais sera prorogé vendredis
prochain. :
Pointe-do-Galles, 30 juillet.
• convention a été conclue, le 28 juiui avec lo
i gouvernement japonais par les représentons'dos
j puissances étrangères.,, v , .' , j,,...
/ . ;; : '<. - .New-York, 4 août, soir • • j
i (par le télégraphe atlantique).. ?
:Or, 147 1/8. Cliange sur Londres, ia.7> 1/9.
Bonds, 109. Coton-, 30.,i
Bprlin,.§ août. »
i Plusieurs-journaux parlent co. matin d'un j
voyage que.ferait le roi Guillaume à l'armée-dus
Mein. S. M. serait accompagnée des princes*
royaux et du grand-duc d'Oldenbourg,
>■ Le comte' de; Munster"va quitter. Berlin. Sa
'mission est restée Infructui use, par .suite du.
refus du grand-duc.d'Oldonbourg de- lui prêter,
i son appui. ' "
\ j - Saint-Nazairo, 8 août ( 10 h.inatin.-
| . Le ■ paquebot: : Impéralrice-Lngëme, tde lai
Compagnietransatlantique, mouillé sur railea vets
les malles des Antilles:et du Mexitjue, bG3 passa-;
i goi'Sj ,7u0 .tonneaux de marchandises, un million
i 400,000 piastres 1 espôcos. L'Impér/itrice Tist par-.
1 ti dé ,Ve r 8t-Cruz le 13 juillet ; de la Havane, lo
î 18 ; de Saint-Thomas,-:!e 24. x . ^
| Madrid; 7' août. ■
! Le paiement dos contributions so continue ac-«
tivement. - » ; , . .
LSiEpoca dit que le.gouvernement aura soldé
ses comptes avec la Banque pour le 18 ,s.ep-v
twibro., „ . "v j
! : '\"oici les dépêches que nous recevons «•
soir : -. .v-,.. '
v ■ 1 " Berlin, 8 août. ■
i La Gazette de la Croix annonce que les gé-
'néraux de Iloon et de Mpltke ont reçu la croix;
; de' l'ordre de f Aigle-Noir. ■ < —
; MM. de'Pfordten et fie Dalwigksont attendus 1
f t*.i' 'i ^ Xiï* M : fi". • 'i • f '* > • r v
î icî'C6' soir?* ■ " ■ ——
! La nouvelle .donnée, par les journaux, du ma
tin.'de la visite du roi a'l'armée du Moin; est
.prématurée: - " , ' .■ ■
i La Gazettè iléTAtlemagrie du NortF dit que le
baron de Werther est parti .aujourd'hui seule-'
,ment pour Prague. • ^ • - - ■ ' ' : -
Les membres du parti progressiste, MM. Heyl
et le barori Vaerst, ont été élus députes à Berlidv :
■ • Amsterdam," 8 août.
La Banque do Hollande~a réduit son oscompte
de'7 à 6'.1/2D/0, ■' i •
Fonds américains, 711/2 . j . -•
Saint-Nazaire, 8 août, 4 h
; Le pa.c[uçbot ' J)/ouveau~Monde, de la compa*-
gnie générale transatlantique, prend la mer à
destination des Antilles et de Colon-AspipswaU
avec 70 passagers et d!50 tonneaux do'marchan-
dises. .'j.". v , . ': "
. : Saiût-Mazairo, 8 août.
L'impératrice du Moxique se trouvait à bord
du-paquebot arrivé ce matin.
S. M. .mexicaine part pour Paris, où elle aï ri
vera demain. . - r
Conservatoire Impérial de musique
• çf tle déclamation.
La distribution dos prix du Cousorvatojro
impérial de musique et de* déclamation*a eu
lieu hier .7 aoûL à une heure, à la.suite, des'
'concours de l'annoescolair^ 18(i5-^8ûâ,- ■ . ,
Le maréchal Vaillant, ministre de la maison
de l'Empereur et des beaux arts, accompagné
do M. Alphonso Gautier, conseiller d'Etat, se-
i crétaire général du ministère ; dé M; Camille
: Doucet, dirocta.ur, do l'administration des théâ
tres; du lieutenant-rcolonel Monrival, aido-dp-
camp, du marêéhal; et do M,* Delàcharme, ,clief
; du. cabinet de Son, Excellence,. a' été cqnduit
i par M. Aubor; membre de l'instltulj. directeur,
i du Conservatoire, dans la' partie dé Jà'grande
sa lo qui, comme d'ordinaire, avait été prépa
rée pour cette cérémonie. . •
!. On remarquait en outre aux côtés du-minis
tre M. le général Mellinet, sénateur, comman-
; dant supérieur ilos gardes nationales de la Sei
ne vM-, Ambroise Thomas, membre do l'InsU-
i tut ; M: Edouard Mônnais, commissaire impé-
' rial :jJM. Lassabathie, administrateur du Cousor-
Ivatoiro ; MM. Emile Perrin, Edouard Thierry,
t .de Leuven,et, do CliiUy, directeurs, des théâtres
; impériaux ; lés, membres des comités des études
■ musicales et des études dramatiques, ainsi.que.
Jpresqqe tous les professeurs du.iGonsemtoire.
S l^La séance ayant élè déclarée .ouverte,'lé mi-
;nistrq.a prpnopcé.le. discours suivant,; ....
' - 'Jeunes élèves, "
' . En venant chaque année assister à vos con
cours et proclamer vos succès, il me semble que
ce n'est pas un devoir quo j'accomplis, tant est
(douce la satisl'iiotioh que j'éprouve à;.mereti;ou-
] vor au miliouî do vous et à jouir du spoebcle-de
vos luttas fraternelles, tant vo'tre-jeuno -ardeur
tiriecliarmoj tant j'aimo à/interroger ici l'avenir
• que.vous vous préparez; par de.courageux ef-
Iforts. ■■■■■ :
j - Aujourd'hui pourtant, je l'avoue; «ni entrant
fdans cette salle, plus brillante eneore que de
! coutume, einbeljie et comme; transformée par
|des pinceaux habiies, et,que la présence.de vos.
ifaini,lles a parée pour uno'fôto, co n'est pas sUr'
-les élèves, c'est sur Jes maîtres ;quç' ma. peipéo
! s'arrête .tout-d'abord*, et de douloureux' sou w -
jnirs, s'emparantde mon esprit,.réclament mon
' premier hommage; - ,
| Parmi vos excellons profosseurs, que - j'aimo
'toujours à retrouver ici à mes oôtés, il en est
; plusieurs;' et des jilUs célèbres, que je cherche
(eii vain, et quo vous règrottorez comme mofjde'
■no pas voir applaudir à ; vos triomphes don^ ijs.
| eussent été tiers ot .que leurs-leçons a vaient pre- i
•parés'.: " ... -'i
j Jamais peut-être, dans lo cours d'une rnômei
'année, le Conservatoire ;n'a fait à la fois des
s pertes plus nombreuses et plus sensibles : Cla--
Îpjsson/Provost, Leborne! Tous trois, à pareil'
'jour, m'entouraient l'année dernière,, et "déjà
jlèursi places sont, ^emplies ; mais ceux mômes
'qui les remplissent si bien.seraient les premiers,
là dire qu'en ce moment elles semblent vides au
!milieu'de nous.-Jeune encore, et dans toute la
Iforce do son talent,-Clapisson disparaît en' une'
j heure, alors quo sa vie } . agitée longtemps par,
•de pénihles épreuves, pouvaitjse croire désor- ,
imais à l'abri de toute atteinte, calmoj,heureuse^
J .et;honorée au Conservatoire comme à rinstitut.
i ■ Emporté presque aussi vite, mais dans un âge
i plus voisin de la retraite, Leborne laissera; dans ;
il'ensoîg'nomont do la compositidn'musjcille do '■
Ibpns et honorables souvenirs. Màîs.f'queVjyous
;dire de provost.qui ne soit au-
jpu jéguer à personne Son talent foàgistral ■ il én
i - ' 1 ■ • ■■ - ' ' ' '
( i voulu confier lo secret à tout le monde, et ses
conseils survivront à ses exemples. Je -n'oublie
pas que, sentaiit déjà- sansi doute ses forcé?
s'aft'aiblir, il avait depuis peu renoncé à l'ensei-
, gnement théorique ; mais,-s ; il- ne professait plusl
da|)S>.rifitérieBir du -Conservatoire,, il' continuait
i vous instruire au dehors sur la sc$qo ); èt;Vou$ ;
tous qui avez vu tjouer ce grand- comédien;'vous-
àvez le'.droît de vous dirq.seB élèvés£et dé pleuV (
rer en lui votre maître. .i - : -. -
" Ce n'est pas tout encore; et au-souvertir -do j
ces pertes illustres, je dois, joindre un témoi-
' gnage de rregret - légitime pour Mme Coche,
femme -de bien- autant que professeur "habile,
et artiste dp .talent, qui a suceptobé avant"
l'âge, et en quoique sorte sous le'.*poids .du
travail, ' victime.de son dévouement et de son
zèle. ' • • • . - ) ■:
• Le Conservatoire répare lui-môme -ioutes 1 ses
brèches et guérit toutes ses blossuros. \\
Quand les maîtres tombent frappés par la mort
sur le-champ dé bataille, de la viéj il se trouve,
et c'est ilà Un signe éclatant de T,excellente or
ganisation du Conservatoire; que lés élèves sont
deverius dignes d'ôtre des maîtres"' à ..leur tour.:
.. Ceux qui, dans leur jeunesse, se sont distingués-
le plus, ceux qui, comme vous, sont sortis vain-
queurs,£.t couronnés, "rentrent à^toùr.mâlurité
dans la maison paternelle,, pour J transmettre à
la .'génération q^i les suit, rinstruétiçn qu'eux-;
mômes ont reçue, de' leurs aînés.,* V V' Z, ' £
Que cette pensée vous encpu'ragej.-jeunes
me le couronnement futur det^ot^e'çarrière ar^-,
tistique,;poqnmo un dp-ces buts, [ojntaijis-. que.
nous craignons, au départ, de'ne pouvoir jamais
atteiadre, et dont chaquajour^ hélas.! no nous
rapproche que trop vite. , ;
Instruisez-vous donc avec d'autant plus d'ar
deur à la bonne école, puisez avec conflance
aux bonnes sources, recueillez avec respect, les:
bonnes traditions, ne-vous laissez^pas surtout 1
éblouir par do faciles , et éphémères succès, et,*"
quel que soit, votre avenir, soyez{sûrs que les*
théories sévères du grand art vous seront'par
tout, dans là pratique,-du plusjpjrofitable so-|
cours. ■ ' " ' ''
« Lés conceptions sérieuses sont'devenues ra
res-de nos jours, » vous disais-je l'année dér-
nière; mais'dès lors j'aimais & prévoir que ce neç
serait là qu?un 'accident passager, et j'avais rai-'
son.- Au- trésor-de -son^ ancien répertoire dWe;
son-répertoire moderne,'la.première scènefran-î
çaiso vient d'ajouter une belle •œuvré" doht'cont';
représentations n'ont pas épnis'é la premier çuc- '
cès ; une de ces œuvres supérieures qui, valant'
beaucoup par ellcs-mCmcs, ont en outre lo-mé- s
rite et l'honneur, d'exerèer sur lo mouvement,.
: général dos lettres une salutaire influence ; elles
; arrêtent, Rabaissement, iel^vent le "niveau et
provoquent . l'essor, des grandes productions d.éi
l'esprit. .. ■■ ... :j
Aussi,, jounos élèves; vous,pouvez sans crain-i
: tè continuer vos études classiques, sous les ro-f
. gards et l'inspiration de votro cher et illustrot
direçtour'qui, lui aussi, travaille encor-p.: '- " »
. ^Qu.Ql'boil çonseirquo son exemple i' !
Je ne retarderai pas .plusi.loii^emps,# mes f
joùnes amis, lo moment", où.voué.àllez recevoir^
vos couronnes., Il mé reste, cependant,,^ remer-*
; cier vosîhabiles et.savanp,professeursduzèlo et*
du dévouement qu'ils apportent^d'accomplis-i
soment de leur, mission. .L'Empereur connaît^-et
apprécie leurs services, et je vous annonce avec;
plaisir que, voulant donner'au.Gonsertaloire unr
nouveau'témoignage d'intérêt dans la personne?
d'unibriflant artiste quî, en dehôrsmômedecet
établissement, a acquis une grande ot déjà an-;
cienne célébrité, l'Empereur a accordéia'croix s
de la Légion-d'Honneur à M. Dorus; ! '
VL. Dorus était, il y a ,'quaratilé ans; le moil-
leur élève dè Tulpu; que nôus avons perdu l'an- ;
s née dernière'; je suis heureux d'avoir à lui 1 re-'
mettre, aunom de l'Empereur, la croix du màî-;
tre quë depuis longtemps jl'avait si .dignement,
v rômplac^. ",■ •;
r, be discours tout paternol a paru toucher-vive-i
ment le jeune auditoirequi l'a plusiours fois in--
terrompu. par des. applaudiss,einens sympatlii-,
. ques,;au moment surtout où. lo ministre rappe-*
lait àvoc , émôtion la mort récente de-MM. Cla-
pisson,'ProvoSt et Lebbrnff. 1 ét quaridj a dm i lieu.'
: d'acclamations 'unatiimesî.l'assemblée .apprehait
que'l'Ernpereur-avait daigné accorder la croix?
i de la Légion-d'Honneur A Dôrus} professeur]
| excellent et célèbre, artistes > :>i .. , : n ï
"■ La séance sîest terminée par. un exercice dra--
. IN -• .* ' t îi • * " ' ' ■* v >:
matique et lyrique exécuté par les principaux
lauréats, et composé d'un air 4 e Jérusalem,:
chanté par M. Ponsard, d'un morceau do violon,
exécuté par M. Taudou • 'd'un grand air, compo
sé par M. de Bériot.et chanté par Mlle Peyret ;
d'un fragment du quatrièmeactédU Misanthro-
par MM. Massat- ot Boucher, pair* Mlles
llassénhut et Hadamarj d'un fragmont du Nou-
vea%,Seigneur de village, "éxécuté "par" Mlle; Sér
vésté : o L »; MV Arsandàux ; et {d!un fraghiehi du,
deuxième acte de Charles yi, chanté,par M. De-
ypyod et MlleGodefroy. ;
. .La cérémonie s'est terminée -avant quatre
heures: ; ' " '
Nous/avons reproduit. il y a quelques;
jours, une note publiée par le Moniteur sur;,
des faits douloureux survenus sur notre
frontière de Cocliinchine dans les premiers
jours de juin,
. Le Courrier de t Saigon nous apporte au
jourd'hui 'le rapport suivant sur'cette af-
l'aiçey .regrettable..sans; .doute „ mais qui !
n'est pas de nature à inquiéter sur , l'avenir
de:la colonie. ' ; . ' . .
t'.' 'B oniface. - "-
' - . - « Saigon, 20 juin.
. » La colonie vient de traverser une épreuve 0
bien douloureuse, quoique, cette éprouve no
soit,ppiat-(îdei nature k cpqipriciniottre; éa tran-
quiilité,ijitérieure.
'» Nous a vions àunçrd.do Tây-ninh, sur notre
frontière,)4ftux villages cambodgiens assei con-
sidéràblès qui Vêlaient réfugies sous la pro-
i tection de la Franco,"après" avoir été chassés de
leur pays à la suite des 'guerres de succession
;
cueil ,qui leur- avait été,fait et rien ne-pouvait:
fairo présager- que ;ces hommes si , doux et si,
paisibles,, en ■ hostilitéuaved 1er roi do-Cambodge
et pou sypathiques aux populations annamites,;
oserajont, attaquer , leurs seuls protecteurs. '
, » II y a deux mois, un des compétiteurs les
, moittà connus'ët l'es moins remarqués du'trône
de Oun-dong, nommé Pou-khom-bd, s'enfuyait
de Saigon; ou on-lui avait' donné l'hospitalité.
On apprit quelques jours.après'qu'il essayait de
recruter'dès partisans pîirmi ses co» patriotes 1
exilés.
.0 juin,- l'inspecteur„du;i'ûy-ninh, après
■ une reconnaissance exécutée dans toute la par
tie du territoire occupée par les Cambodgiens,
signalait que_Pou-khom-bâ; ayant ,à peine 1U0
ou 200 hominesj cherchait a. se créor un pejit
Etat indépendant'dans les plaine* désertes'qui '
sont au nord dû'son'arrondissement, mais rie-
• pour. ait-'TaHier-à sa-cailse 1 les aulres habitans.
? » Cptte prévision; si naturelle.et si conforme
aux habitudesV>citiqués de la contrée où au-i
cun trouble sérieux n'avait eu lieu ^dopuis près
de trois ans, fut cruellement- démentie^ par les-
événeinens. ; ■" ' '
"•» Le' ; 7''juin au matin,' u;r grand râs'semb!'o-
i mont dé Cambodgiens se présonta'do'vant iô fortj
de Tây-riinh., ' : . ,■ '■ /"
> » L'inspecteur, M; de Larclaùse;' suivi-d'une;
■ faible escorte; commandée par M. Lesagoy àous-
lieutenant d'infanterie de marine,, s'avançaavec 1
-confiance au-devant do-cottq -foul.o nomb'reu'Sr',.
, habituée à obéir à sa voix, sur lo .front de;la-î
'quelle,,gn agitait des pa^Uons • blanç^,comme;;
pour parlernoptoi*. : >> '' J
»A peineéiigagé,co faible détachement fut as-j
' sailli inopinément, M. d'o Larolause,- M. Lesago
et^plusieurs hommes fUrepMuës- ■' • 1 ;
, '» La -garnison était péu-nombreuse, un peloton ;
ido vingt hommes, commandé par lo capitaihé
ÎPinaud^soi tit pour couvrir la retraite. : "
! L ;» t MH)SiOn.ne pût fairo dàvantîige;..ïl était înv-j
! possible 'd'attaquer avec jsi, peu d'hommes les i
» masses; profondes qui couvraient là plaine, i,
, . » Quand cetto.nouvelle fut 'connue, des ren-s
; forts furent "immédiatement expédies-à 'fûy--i
■ ninh sous les- ordres du liedienarit-coloiiel Mar- 1
.chaisse. ' , 5 ' ;
j # Pondant trois jours, cet "officier distingué,.
;conpu déjà pour .un -brillantrfait d'armos à la
Cazamahco, parcourut la campagne saus ,ren-.
■ contrer les ennemis. ■ . m ■ • : '
1 » Lo 14 au matin , il 'reparlait do Tây-ninh à<;
la pomto du jour; - et, guidé par dès renseigne--
mens plus précis, il se!trouvait eri faeo'desCam-
, bodgit'ns. séparé d'euxpar un .ruisseau; maréca-'
igeux au lieu dit Vinh, à trois heures i du soir,'
'après une marche pénible.et horriblement fati
gante.- ; • ». .
j » Emportés par leur ardeur contre des adver- :
salires jusque-la insaisissables, pos, soldats dé
ployés en tirailleurs se sont, do; suite élancés :
spour les joindre, ont traversé lé< ruisseau ot oiit
rencontre un marais" où ils ont eu à soutenir
lune lutte disproportionnée contre dos forces nu-
imériquement écrasantes
» Alors a eu lieu un sanglant 5 combat dans le-
iquel on a lutté corps à corps ; le colonel Mar-
chaissé est toiçbé mortellç'mpnt frappé avec dix'
ide ses hommes, ''' 1 •- f 1 ! ' ; !
i -» A cinq heures, la colOnne françaist 1 , qui rio
'pouvait songer .à rester plus iongtemps dans ces
marais, 'n'àyànr-pas do vivres, pour lç$ blo-iugr,
ou les ljOÙrnër-par .ùhe longue, marrie, 'a repris':
i la route du fort, où elle est rentrée à'^o|5"iieff^
• ros-du matin; elle laissait l'ennemi £®njlK-sM*
immobilisé par des pertes considérables 5 ^
' » Aujourd'hui nos troupes, re^ée^"'^"^^
forcées, poursuivent |a . destrucfcu?n
bande sauvage qui n'a pas craint' 1 !#
presque au hasard à notre dominatÀ
ainsi à.une'porto inévitable,
■ j, »'Dans quelques jours, cette œuvre i
accomplie.. S'il ne " restait le douloureux souve
nir du sang précieùx f qui a été répandu, des'
nobles existences qui ont été sacrifiées à la sui-'
te des tentatives ambitieusos d'un chef barbare
qui nouis a si'folloment provoqués,'on serait'
tenté de constater avec un orgueil Dion légiti-'
me. l'a'ttitudo calme et'soumiso;db nos popula
tions,' preuve irréfutable du succès définitif de,
l'peuvre civilisatrice que nous poursuivons en
Cochinchine. , • g
' > Ni les excitations'" do nos'ennemis secrets,'
ni-^exemple entraînant, de ! cette -guerre meur
trière qui so poursuit à pou de distance dô nos
derniers villages n'ont pu altérer cette-soumission
; complète, absolue, d'un' peuple agricole «t in-
dustriûUx a donné'à sesintérétS commerciaux et
matériels'.',
: » "il s'e souvient aussi avéc horreur des désor-
dres et des ravages commis si fréquemment sur
ses frontières par des yoisins remuans qui ont •
complètement perdu les .traditioijs de leur civi-
lisation antique et puissante". La "dernière incur
sion'dé ces bai'bâres avait eu lieu en '1801 et'
n'avait laissé que des ruines entro Tây-ninh et 1
Tr'am-bang,' ■ - ....
; . J> Nous avorià 'des moyons plus énergiquos et'
•plli^'Siûrs que le gouvernement annamite do ré-'
primot: ces excès. La leçon, terrible que l'on est'
• op: voie'd'infligerau prétendant Pdu-lchôm'-bô et ■
.à'' ; seS' partisans,' nous garantira sarrs' doute,'
,p'diir'I'avêrîir,'dU rotour;de."ces hostilités^aveuT-
files,*sans.but ét'sans portée, qui sont dans les'
! habitudes 'd'o ces peup'Iadeg errantes de l'intc— '
; rieur,"fractions' disséminées'-«t désorganisées'
des.anciens empires du Cambodge, du Laos et
:du Cîam{)a. . -
.')» Ç'ôst .doliii.sans appréhension et avec uno
confiariùe : absolue dans le bon esprit des habî-
tans dotla colonie, quo nous enregistrons cette
ipage flinèbro 'de' son histoire; et quo nous ren-
•dons un dernie^hoiti'magoàla mémoire de ceux
-.qui. olit' bravement succ'orhbé en ' combattant
'-pour ollo>
'.'» Comme- tant d'autres' établissemens, elle
iAura eu,.en'commençant, des jours de deuil
•parmi ses jours de triomphe et de succès.
I '» MSis quels que soient les événeméns avec
'lesquels auronta luttér ;Coux qui se sont voués
!à" sa grandeur, ils c'ontinueront leur tâche labo-
iiiou'se, avec la cérUtUdè' do réussir'et d'ôtre sou-
i ténds par les sympathies de tousies" coeurs gf 5 -
jnéroux èt dévoués h leur pays. »' * ■
i >Le l6ijuin oui eut lieu les obsèques de M.
de Larclaùse,' mort hu feu dans un engage
ment contre les Cambodgiens devant Tây-
;ninh."• " . «• - - ■'
: 'Le-goùvernoùr, Mme : de La Grandièro,
■t0% les fonctionhilir'es et officiers présens à
Saigon, do.nombreux amis assistaient à cet-
-,te -cérémonie-,,,célébrée,par,Mgr Micïie^'évê-
ique.de Dansai'a, ....
i - D'unanimes regrëts ont accueilli la nou-
jvelle-de cette mort glorieuse, qui-frappait si
tôt ce brillant officier en-.plongeant dans le
[deuil sa jeune épôuse,' à laquelle.pous" soii-
ihailiotis naguère, "do" longs jours'd'union et
dé bonheur, et toute une famille,"inconso-
'^ble ds l'immense iqalheur qui vient, de
il'atteindre.
.. (C. de.Saigon.
* ««e vKBXsïssi -»»is. n.'KX'ïKsaBUï/a.
, PRUSSE.'"' ' ---
. CUAMVRli DES S12IGNËURS.
Séance du o août 1860.
' Du grand nombro do membres sont prescris
Il n'y a personne au banc des ministres. Le
comte Eberqard do Stolberg -formé 1 lô bureau
.provisoire des mèmbresr les plus jeunes, et fait
(donner lecturo dô diverses coaimunicalions du
.ministre de l'intérieur sur desx modifications !
'opéréos dans lo personnel do la Chambre. Plu- •
;sieurs des membres nouvollement nommés oc- '
icupent leurs sièges.-L'appel nominal constate la
jv« 0 v ; , u„ wvvvuy.au ujuia UU pr«MUeil
comte Eberhard est nommé par 130 voix/
I ''Le coiiite Eberhard premi le fauteuil ot pro- •
ttoncefatldcution suivante ; Messieurs, j'accep-
te ; avec, ltetotiiiaissahcG les fonctions dont vous
'me'chargez.'En-Vegard de tôufce qui s'est ac-
icompli depuis nolre domièrë'réunion, jone puis '
iouvrir les séarieés db la ' Chambre que par les
jmots : Dieu, nous vous louons t Dieu, nous véua--
tendons gtflces | Jo pensé qu'ô tous Vous rohdoz
lommage à la mémoire .do ceux qui ont scellé
jpar leur,mort sùr lo champ de'bataille où lo lit"
jdes plossétf tour fidélité au roi ot à la patrie Et
jmaintenanl, Messieurs,'.oommonçons notre tâ- '
i*
.y
xiv.
Aiî^fcême. instant, M. de Linière entra.
Sans, doute il considérait Natalis comme
faisant déjà partie de la maison,, car. il ne prit
pas garde à lut. Mais preuant sa petite fille
suç ses genoux, par toutes sortes d'agaceries
paternelles il provoqua les répliques de son
bahil.- enfantin.. Le petit, garçons tournure
élégante/.ph,ysionomie un peu sèche,.et
profilaristocràtique,.se tenaitdeboulà quel
que distance et, appuyé au piano ,. fixait
sur le nouveau venu ses grands yeux- i,n-
telligensj et i-nterrogatauçs.iM. Roberges'ér
tait rapproché.desa fille, et .causait tout .bas
avec elle : sans :doute de. son yoyage à-Paris;
peut-être aussi.du personnage qu'il en rame
nait pour l'introduire dans leur vie defamil T
le, jusque là si. sévèremea^ fermée à,.l'é
tranger. ; •
Cette dernière supposition était renoue
assez vraisemblable par, les regards que, de-
temps en temps, Mme de Linière jetait sur
Natalis. Celui-ci, qui, se trouvait iisolé des
deux groupes, eût pu, avec moins d'usage
du monde, se sentir dans une position ridir
culeetenjbarrassante.i ll n'en fut.rien, et
allant vers l'enfant, qui le. regardait tou
jours, ii lui prit la main et lui dit :
Eh bien? mon petit- ami, j'espère que
nous nous reconnaîtrons ?
Surpris en flagrant délit d indiscrétion,
l'enfant fit rouler, sa tête d'une épaule sur
l'autre, mais, sans se déconcerter: >
Savez-vous jouer aux billes? demanda-
t- !!l parfaitement! aux billes', au cerf-vo-r
lant, au ballon, à la .toupie allemande et a
Ibien d'autres choses encore !
— Alorsy'nous-jouerons- ensemble ?
, — Tant quo vous voudrez
'—Ma petite- sœur ne veut pas,- et cela
m'ennuie de.jojièr seul,-, , ■
— Moi,, cela ne m'ennuiera jamais,,, et
nous- jouerons toujours.
; — Si vous faites cela, nous serons bons.,
amis. ■'! j .
— C^st bien ainsi que. je l'entends.,
— Henri, venez ici, et ne commencez point
vos impojtunilés, dit Mme'de Linière. .
■—OhïMadame, laissez-le faire, je vous,
en supplie: j'adore les enfansl répliqua.Na
talis. ■ . .. ■
Le maîtrer.d'hôtel vint annoncer que Mar-.
dame était servie tout le, monde se leva
pour passer,dans la salle à manger. Après
une seconde d'hésitation, quip'éçhappa point
à M. de Savenay,. Mme. de Linière, pour éta
blir nettement du premier coup la, position
que Natalis devait-, occuper dans la maison
au lieu; de lui demande}: son-bras, prit celui
de M. Roberge. n ' ; ,
t - AlfeojnsI, se dit le-jeune liomme en s'em :
parant de la'main de Henri, pas de ridicules,
susceptibilités 1 Le vicomte est mort; il n'y a
plus ici quo.l'homme d'affaires de la maison
Linière? et compagnie!... Il faut connaître
son rang, ; et savoir s'y mettre,
i Pendant toute la première moitié du Te-i,
pas, la conversation fut glacée par une sorte
de contrainte, Chacun js'observapt. Il en est
QB la UO;; JcJiiiiiiu, uu,iu«
sopgé à lui garder sa place, et où, cepetidant
il faut la lui. faire.. ... s
Toutefois, grâce au savoir-vivre de tous
et aux, concessions que chacun voulut bieq
se résigner à faire,, la glace, peu.à'peu,.
se rompit, ét la ^convocation devint pos-r
sible. Savenay qui, d'abord , n'y - avait,
pris qu'une part assez insignifiante, excité
par M, Roberge, encouragé par M. de Liniè
re, écouté par Blanclie 7 .osa, sans se livrer
ucore,. laisser du ( moins,entre voir-quelques-:,
uns.des;côtés vifs; et brillans de son i^mar-
quable esprit. Et, dès ce premier jour, oïi put
pressentir qu'il apporterait un' heureux-ap- -
point-, aux ressources,, d'ailleur^ assez. ; bQr- ;
néps, 4e celte, vie de château greffée sur une' ;
vie d'affaires.. ,, ,. -, Jl -, ... ;. , f ./ - 4
| Natals, après le déjeuner, parut, sq : dis- /
poser à remonterchez lui. -, t. • -i
. ,V- Aujourd'hui, c'est çongé, dit M. de Li- ,\
nière ; à doniain les affaires sérieusesj nous ,
allons faire une pfomer_ade en voiture,, et si ,
yous voulez bien, nous accompagner,; nous c
serons ravis»; vous faire les; honneurs .du ; ;
pays, qui est fort beau ! ■ . - »
t - Si jè ne gêne personne, fit Natalis qui ,
s'inclina en genre d'acquiescement.. - •
— Mais s'il vient, le Monsieur, moi jen'i- ■
rai pas! dit avec un soupir.Henri, l'enfant f
terriblej familier avec les dimensions de.Ja ,
calèche, et se rappelant trop bien qu'ùjae po
litesse faite à, ,un étranger était, toujours \
payée de la perte de sa place. : . , i ; ,
i ,-rr Voilà ce que je ne souffrirai pas, • çjit
Natalis en se tournant vers Blanche,; jeiserâis ,
trop malheureux.flue ma bienvenue,,c,oûïâr
une. larme à ces. petits yeux-là. — .Précisé-
inent, j'ai beaucoup dé lettres à écrire.'. s , (
Mme de Linière ne , dit, pas une parole, 1
inais son regard remBrcia,le viçomte, , r . v ,
— Eh. mais," dit M. Roberge, jl y .aurait
un moyen de tout arranger. .Est-ce que vous ;
montez à cheval, Monsieur de Savenay ?, *
l — Gomme un homme-qui a vécu; h la cam- t
jpagne jusqu'à dix-huit ans, et dont le plus?,
grand bonheur a toujours.été .de se f^ire.
rompre un peu les os. : ( t
! — Cela'se trouve à merveille, car ço.us
pourrons vous procurer ce plaisir-là.... ! s ;■
—, Mais quel cheval voulez'vous doncî fai
re monter a. Monsieur.? , ;
: —Eh 1 mais, Flora, la jument de ton mari !
r -r-Flora 1 Yous n'y .pensèjs pas I
— Eh! pourquoi qône, puisque Monsieur ,
estécuyer? - . .- y , ,
— La question est' là, fit m. dé Linière en .
se rapprocliant-du groupe des- trois person-*
nés entre--lesquelles- ceâ paroles -s'étaient-
échangées avec une certaine animation. Flora
ii'est pas méchante— sans quoi un père de-
famille comme moi ne la garderait pas à son.
sendee;—mais elle est vive, et ,passablement
fringante,ice qui fait que je .n'ôse pas la con-,
fier à tout le monde,
—-Eh bienl-moi, j'ose vous la demander,.
Je vais ordonner qu'on vous la selle,
fit,M. îde Linière, qui s'éloigna bientôt,!suivi,
par son beaurpère. , , s -,
— Monsieur, dit alors Blanche en.s'adres- ;
saut au jeune homme, je vous en prie, re
noncez a ce projet. Vous ne pouvez être en
gagé par une question d'amour-propre vis-
a-vis..de mon père et de mon mari. Cette ju-
ment n'es.t pas difficile,,, .quand on la con- ;
naît;. mais vQps ne la connaissez, pas. Voici,
d'ailleurs, plus de'quinze jours qu'elle n'est
sortie. ■
— Alors une, promenade lui fera grand,
bien I i
— Son. groom pourra la lui faire'faire..,.
N'ayez-vous point vos lettres à écrire?
— Je les écrirai ce soir : la nuit-est longue
et je ne dor$ guères. -, .-
—.Enfin, Monsieur, vous nous êtes confié;
vous avez une mère, n'est-ce pas? S'il vous-
acrive up accident chez nous, elle-ne nou&.le
pardonnera jamais... et je ne me le pardon
nerai pas moi-même,, , ,
— Jo suis .très touché, Madame, de l'inté--
rêt que vous daignez me témoigner; veuillez*
toutefois vous, rassurer ; j'ai été mis à che
val par mon père; c'était un maître sévère,
et je crois avoir profité de. ses leçons; je pien-.
se .que. si M. de Linière monte -Flora , cette
belle capricieuse voudra bien me permettre
de rester sur son dos. Je demande .seulement
la permission de vous quitter un instant pour
prendre un costume digrje d'elle,
Nous avons déjà dit que Natalis, au châ
teau de Savenay,,suivant en çela l'usage de
tous.les gentilshommes campagnards,' .soi
gnait surtout la partie de sa garde-robe qu'il
Savait,le, plus "souvent l&ecàsioib'd'utiliser. Il ;
s'était commandé, au printemps -précédent,.'
un certain habit vert — couleur chère aux
écuyers — dont on avait parlé à dix lieues
k la ronde. Il était encore .assez,frais pour
lui faire honneur, , , î ■.
J II monta lestement chez lui, et-improvisa
sa nouvelle tenue en mains de temps qu'il
n'en faut pour,Je dire.'Mais, si grande qu'eût
été sa diligence, il trouva,; en redescendant, '
touMe- monde' déjà - prêt- et : l'attendant. La ;
çalèclie'était avancée, au i pied du perron, et
un
çhacun de ses mouvemens, répandant sur ses
épaules et sur sontfou sa longue et soyeuse
crinière. C'était; ufle jument limousine qui
avait toutes les.jqualités-de.iSa-race, la fine,
encolure, la, tête petite, l'œil plein de,feu,i
l'oreille piquée en avant, mobile, mutine^ et-
accusant toutàlajois Ténergietet l'irritabi
lité nerveuse de. son caractère. Le vicomte:
l'examina avec une attention dèconnaisseur,,:
tout en la caressant delà voii et de la main.
Il attendait que.la famille de ses hôtes eût pria
place dans.laicalèche .v • • ■
— Après.vous 1 lui dit M. de.Linière ; elle
est un~peu difficile! au .départ et je vous con-.
seille-de lui..laisser prendre, deux ou trois
temps, de galop autour du boulingrin. %Vh!
j'oubliais : très peu 4e main et très peu de
jambesj - « .•
— Commê avec touS'les chevaux de sang!
répondit Nataïis, tout en inspectant sa bride
pour se rendre-compte du- jeu du mors sur
les barres, -> - - - *■ r- .o. - i- - '•
:• Il se mit lestement en selle, et, par .une
attaque un peu vive, mais d'une irréprocha
ble précision, .il étonna la jument, et -l'onle-
ya au galop de pied ferme,,sans,même lui
laisseT le temps d'essayer Jes petites défen
ses qu'elle se permettait d'ordinaire au mon-
toir..Flora,comprit-qu-'elle -avait trouvé-son
maître, et, docile, assouplie, elle fit trois
fois le tour do la cour d'honneur à une allu
re si .harmonieuse et si cadencëe qu'on l'eût
Véritablement applaudie dans > un • cirque
Après tine volte-accOmplie'sansfralentir sor
fT'.l 1 /*\XTlfollC 1 l'nnxAlik X — — — .1 - 1 >« « •
galop, JNatalis l'arrêta à six pas de la calèche
par un rassemblé qui la -tint immobile et
faisant bloc avec lui comme dans un groupe
équestre. ( ^
: —C'est un écuyerl dit M. do-Linièro à sa s
femme, ot quand je n'aurai pas le temps de
sortir avec toi .il pourra t'accompagnér. t
; Oh ! vous savez, je monte bien. peu
maintenant. ■
| La promenade fut charmante, et condui
sit la- compagnie à travers des sites exquis
vers un but non moins agréable. Natalis
suivait -la calèche à quelque distance sans
chercher le moins du monde à se donner
les grâces d'un cavalcadour, mais conduisant
sûrement set prudemment-sa monture diffici
le, dont il essayait toutes les allures, avec le •
tact et l'habileté d'un homme de cheval
, consommé. .
Le famaux il/ouita-^er^ dont il avait été
tant parlé depuis-le matin, était très heu
reusement situé, .sur le bord d'une petite
rivière, formant chute à cet endroit, et en-
touré de végétations superbes, dontia masse
opulente et verdoyante lui avait mérité son
nom. On descendit pour Se promener à pied-
on but .gaiement du lait frais, et l'on revint
dîner au château, où la soirée s'acheva en
.famille-;" Mm6 de Linière avait dit«vrai : on
traitait Natalis comme s'il eût été delà mai
son depuis dix ans. Blanche se retira d'assez
bonne heure et les trois hommes restèrent
seuls.
.—Vous connaissez maintenant la moitié*
de notre vie, dit M. Roberge à Natalis, celle
que ] appellerai volontiers notre vie du di-
planche* — C'est la plus belle moitié et
vous la retrouverez tous les huit jours . Maïs
ce qui plaît aux uns peut très bien ne pas
plaire aux autres. Nous ne trouverions pas
mauvais que le Moulin-f-ert ,eût moins d»
charme pour vous què pour les enfahs S'il;
en était ainsi; il ne faudrait pas faire de fa
çons pour le dire, il y à dans les environs
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