Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-25
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 25 juillet 1866 25 juillet 1866
Description : 1866/07/25 (Numéro 206). 1866/07/25 (Numéro 206).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
31* ANNEE.—»! - 206.
BUREAUX A PARIS î rui dé Valois (PalalsiRoy*!); n' ta
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MERCREDI 25 JUILLET 1866.
&T 'QNNE&ENS DES DÊPÀRTËMENS
- \ ♦ : 1 ' - » ? ïî-■* ~v:x;. •
• " TROIS.HOIS.UW&:,.16 P»"
SIX mois.,V..V..vï ;^ FK. !
1 UN 64 fr."
" focs xés *AT9 étrangers, voir le tableau
: jjtiftliéileW et 20 de chaqué "mais." ,
' ; Mp/'t: "rae'des Bons-Enfans, 19.
*• ■ : • i . . ». »• .t:-:-,.. «. .1.1 i» ■- « ■'
' ■ r Le mocfe d'ABONSÉMENT le plus simple est l'envoi
~ : sur Paris :"à< l'ordre de i/ administrateur .du
( ' \.. : -\^î ,v ■ ~ »*'. i,.- ,-l ? ' .. ' 1
r.X i'"/'
ou d'un effet
f alois, n.,10.
MONNEMENS DS (PABISrf
, TROIS M0IS.ïf13 F»?
SIX MOIS..,-y,?.-rif 28 FR^
■ \IÏN AN.....,.i..4 è 52 PR.'
UN NUMÉRO W CENTIMES.
.TOURNAI POLITIQUE, 0ÏTËRAIRE, UNIVERSEL.
Les abonnemens datent des l« et 16
de chaque mois.
S'adresser pour les A nnonces à MM. F àpchet , L affitte , B ullier et C«,
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Les lettres ou envois (Targe^t ^oiÙAVFKAmms sont refusés,
: , . Les articles déposés ne Sont pas rendus.
P&RÎSV 24 JUILLET.
r ' . . * m 1 l . ^ i. . ' i i
pn'.se souviendra' -longte mps; d e la prorj
fonde sensation que'prôduisit à Paris, com-
jne dans toute la France Via nouvelle qu'an
nonçait au $&$$.■■ l&.MoflÀtcyr. du 5, juillet jj
« L'emperereûr. d'Autriché'cédai t la Vénétie
"à l'Empereur' des Français et ,acceptait sa,
•médiation pour la conclusion d'un armis
tice avec l'Italie et avec la Prusse, armistice
' qui devait conduire ' à des'négociations de
paix. » .Aussitôt l'imagination populaire ,
toujours si prompte et-si vive, crut quetous
les obstacles avaient/ disparu et que tout,
. était terminé. Cependant, de graves difficul
tés restaient encore à résoudre. : t
Le roûde Prusse, à la tête de son armée
• victorieuse; consentirait-il à accepter la mé
diation de la Fràîfcè et à s'arrêter au milieu
de ses succès? Le roï d'Italie, commandant
des troupes pleines d'enthousiasme, consen
tirait-il à ûiio suspension d'armes avant d'a
voir vengé l'échec dè Custozza*? Deux na-
- tioris, surexcitées pfrr l'esprit guerrier, ne
' songeaient «qu'à poursuivre-leurs projets sur
les champs de bataille,,fit, c'est au moment
' même où elles parafaient le plus engagées
dans leur lutte avec l'Autriche, qu'il fallait
! leur faire acceplôr. les coûsëfirWB ta modé
ration et de ' W sagesse. Telle était la tâche
généreuse, mais ardue., qu'entreprenait le
gouvernement de l'Empereur Napoléon.
■ Dès le 6 juillet, le roi de Prusse faisait
" connaître à l'Empereur, par une dépêche té
légraphique, qu'il acceptait sa médiation ;
' mais il déclarait en mêmetemps qu'il devait
, s'entendre avec son allié le roi d'Italie, qui
. faisait, de son côté, une réponse conçue dans
des termes semblables^ .Des explications qui
suivirent, il résulta que l'armistice ne
pourrait avoir lieu . qu'après 1 accepta-
" tiorf -par les-belligérans des préliminaires
dé paix. Il fallait. donc trouver des ba
ses! po.ur une négociation définitive , qui,
sauvegardant à la fois la dignité de tou-
. tes les parties, leur permissent de se rencon
trer sur un .terrain commun» De nombreuses
communications furent échangée? .entre les
' différentes cours. Enfin' un accord a pu s'é-
■ tablir; les conditions' équitables jiroposées
par l'Empereur Napoléon; aux puissances,
qui reconnaissaient lâ^ïiautë et-impartiale
autorité de- sa médiation', onllété acceptées
par le roi .de Prusse,«parl'empereur d' Au-
" triche, par le .roi■d'Italie.. ......
La France et ' l'Europe peuvent se féli
citer aujourd'hui du résultat qui a été ob
tenu grfc à raction'désintéressée de l'Em-
. pereur : V cause de la, paix et de l'huma-
- nité -, .loyalement et puissamment servie,
a triomphé. L'impatiencô était grande,
sans doute-, de, voir s'apaiser le cruel
•conflit qui déchirait ' l'Europe, mais si
l'on récapitule les inévitables péripéties de
■ la négociation qui vient .d'aboutir heureu
sement, on doit dire que', depuis le
"B juillet, le temps a été bien employé et que
jamais peutr^tre- de.s; grands intérêts, dé-
■ battus entre de puissantes nations, n'ont été,
' malgré l'ardeur des passions en jeu, malgré
- la difficulté des communications entre 'les
parties qu'il s'agissait de rapprocher, si rapi
dement amenés à s'entendre.
, : PAOLIN LIMAYRAC.
On lit ce matin dans le Moniteur :
« Le gouvernement italien vient de fairei
connaître son adhésion à la suspension des i
hostilités. » - ' * :
~.£és jourhaUx4^^ndre»^l»S^tfSt»4a-
foi de l'office Reute^, les prétendues clauses
des propositions de paix qui doivent servir
deJiases aux négociations actuellement en
tamées; • -. " .<■■■■■
Diaprés cette communication, dont nous
ne garantissons pas du reste l'exactitude,
l'Autricha ne ferait partie ai de la Confédé
ration prussienne d u Nord, ni de • celle du
Sud. D'un autre côté, l'intégrité de l'empire
autrichien, hors la Vénétie, formerait une
des bases du programme et, par là, l'éventua
lité d'une cession du Tyrol italien se trouve
rait écartée.
On apprend, de Florence que ; la division
Medici, qui fait partie de l'armée de Cial-
dini, s'est emparée, après un combat de
neuf heures, des positions de Çismona à
Primolâno et qu'elle marchait hier, par Val-
Sugana, sur Trente.
Le > gouvernement italien a nommé des
commissaires < pour les provinces évacuées
par les troupes autrichiennes. Ce sont : le
-marquis- Pepoli pour Padoue, M. Mordini
pour.Vicencejle chevalier AllievipourRoYigo.
51. Rfcasoli a déployé une grande activité
pendant toute la.gûerre. Cette activité, nous
espérons qu'il Ja déploiera de nouveau,
quand il s'agit d'une œuvre de conciliation
« t de pai'x. Nous n'aYons.qu'à notrer?î"ivenir
de sa devise : J}ello tenax, utilis pacet
La^ Gazette de Bavière confirme la nou
velle de l'arrivée de deux corps d'armée au
trichiens à- Presbourg.- La jonction des deux
armées autrichiennes du Nord et de Floris-
dorf sterait ainsi accomplie.
L 'avant-garde du 2° corps de réserve prus
sien est entrée sur ( le territoire bavarois,
par Ilof.
... M. Yon der Pfordten s'est rendu de Vien
ne au' quartier-général prussien à- Nikolsr
bourg.
Les relations télégraphiques avec .Franc
fort, par voie directe, étant interrompues,
on n'a des nouvelles de cette ville que par
"Manheim. - . , -
Les dernières dépêches sont en date d'hier
à midi; La chambre de commerce a positi
vement refusé le paiement des 52 millions
de- francs demandés par le commandant
prussien. La population approuve cette dé
cision et préfère le pillage plutôt que de se
soumettre.
La vjlie de Francfort s'est adressée aux
.gouvernemens français et-anglais pour les
prier d'intervenir on sa -faveur.
- D'après une dépêche particulière, .le
bourgmestre de Francfort s'est suicidé pour
échapper à la nécessité de donner les indi
cations qui devaient, servir k la perception
de la contribution forcée.
La même dépêche nous apprend que M. de
•Rothschild, neveu deM. le baron J. de Éoths-
child, n'a point été arrêté, comme on l'avait
-dit. ,■-, , ■>■■■..' ■,
Des troubles assez sérieux ont eu lieu hier
à Londres. Oii sait que des partisans de la
réforme électorale avaient préparé une gran>-
de démonstration populaire dans Ilyde-Park.
Lé chef-de la police de Londres avait défendu
cette manifestation comme contraire h la loi 1 .
"En. dépit :de. cet avis, les promoteurs du
mebting ont èssayé-de-mettre leur projet à
exécution. Il y-a eu -des désordres graves, -et
. beaucoup. de- personnes/ du peuple. comme
de la po^ce, ..ont été blesséos,
.M. Disraeli a ■ proposé hier, à la Chambre
des communes, une .allocation..supplémen
taire de 495,000 liv. st. (environ 12,500,000
fr;) pouî fournir aux troupes de meilleures
ârhles. Ë douak » S imon.
mmmmmMW®}
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS-SULtIER.
Londres, 23 juillet, soir.
Chambre,des lords. - Lord-Derby, répondant
à lord Claaricarde,, rûGonngît„aue ja cessio^i.ctQ
la YenetTo S la.France est un acte .offensant'pour
l'Italie. Il dit que lo gouvernement britannique
n'a pris officiellement aucune part aux négocia
tions pour la paix sur cette baso. L'Emporour.
des Français a pris sur lui de se porter média
teur entro les bolligérans. 11 résulte des ,'derniess
avis quo cette médiation a eu pour résultat, l'a
doption dos préliminaires de paix par la Prusso
et par l'Autriche. Lord Derby, espère que là paix
sortira do là,
Londres, .23 juillet, soir.
Chambre des communes. — Lord Stanley, mi
nistre des affaires étrangères, répondant a une
.interpellation, dit que la Porto n'a pas encore
répondu au prince, do Hohenzollern, et quo lés
négociations pour la reconnaissance du nou
veau souverain dos Principautés continuent.
Relativement au différend ailstro-prusso-ita-
lien, lord Stanloy dit quo la France n'a pas de
mandé la coopération do l'Angleterre'pour une
médiation. L'Àngletorro n'a pas pris part aux
négociations ; seulement elle appuie la proposi
tion d'armistice. X'oratour,pense que l'Italie ao
ceptera l'armistice, sans en être absolument cer
tain.. Lortl Stanley, répondant à M. -White, dit
que lo gouvernement, désirant ôtor toute cause
d'irritation au peuple " américain, va "nommer
une commission pour examiner la loi de-neu
tralité. i
M. Disraeli propose une allocation supplémen
taire de 408,000 liv. st. pour fournir à l'armée
de meilleures armes. Cette dépense serait cou
verte au inoyon du domi'-million do livres ster
ling que M, Gladstone avait mis en réserve pour
couvrir la dette nationale. . :
M. Gladstone ne s'oppose pas à cette propo
sition. , -r •; .
. Londres, 23 juillot, 6 h. B8 soir.
Consolidés anglais, 88 3/4. Cbnsolidés turcs,
28 1/8. ' '■;:
Il a été déposé aujourd'hui 48,000 liv. st. ^.la
Banque d'Angleterre. •
Londres, 23 juillet, 11 h. du soir.
Une grande démonstration, en faveur de la
réforme électorale, a eu lieu ce soir devant
Ilyde-Park. A cinq heures, les portes du parc
furent fermées,. et 1,500 fonctionnaires do ia
police vinrent prendre position dans . l'intérieur
de cotte promonade publique. Plusieurs déta-
chemons do horso-guards et d'infanterie étaient
prêts à leur donner assistance. La foule
était immense. La circulation fut suspen
due. Lo peuple arracha les grilles du parc,
malgré los efforts do la police pour l'empê
cher. Los horse-guards durent se placer h
une entrée du parc et l'infanterie à une autro.
Celle-ci fut forcée par le peuple, mais ensuite
referméo. Beaucoup de policomon ont été griè
vement blessés. Do nombreuses arrestations ont
été opérées. L'agitation est très grande. Los dé
tails, manquent a causo do la confusion.
Munich, 23 juillot.
■La Gazette de Bavière annonce que dos trou
pes prussiennes do toutes armes sont entrées
aujourd'hui à Ilof. Elle doute que le grand-duc
do Bado ait accopté la sommation prussienne.
La Gazelle n'a reçu, jusqu'ici, aucune informa
tion à cet égard.
Munich, 23 juillet (soir).
M. Von der Pfordton s'est rendu hier doVion-
ne au quartier-général prussien à Nikolsbourg.
La banquo a réduit do 7 à 6 0/0 l'oscompto
dos avances sur effots do commerce.
r - . 1 " Manhehn ; 24 juillet.
On mande do Francfort, 23 juillet, midi :
La chambre de commerce a décidé de no pas
payor les îi-2 millions de francs demandés par lo
général de Manteullbl. La villo entièro approuvo
cotte détermination et aimerait mieux subir lo
pillage que do so soumottro aux exactions du
général prussien. Les familles continuent à quit-
tor la ville." - ■
■ La ville do Francfort s'est adressée à l'Empe
reur dbs Français ot au cabinet anglais pour
demander qu'on intervionne en sa faveur. On
dit que l'Empereur des Français a accuoilli, avec
sa'bienveillance habituelle, cotto démarche faite
dans l'intérêt de la civilisation. .
, Berlin, 23 juillet.
(Officiel) i — On mande du Wordau : L'avant-
garde du 2° corps de réserve des Prussiens est
ontréo, cotte après-midi, après uno marche for
cée ot en so -servant en partie du chemin do
fer, surlo territoire bavarois, par Ilof. Los Prus
siens ont fait 00 prisonniers et ont-commencé à
rétablir les chemins de fer détruits;
Berlin, 23 juillot, soir.
- La Prusse organisera l'administration dans los
provinces de Bohême et de Moravie, jusqu'à
la; conclusion do la paix. — Lo duc do Ugost ost
nommé gouverneur do la Moravie. 1
- ; Vienne, 23 juillot.
Le conseil municipal de Zara a envoyé par le
télégraphe une adresse à llemporeur au sujet do
•la victoire navale de Lissa. L'adresse, faisant al
lusion à l'ancienne gloire des Dalmates, émet lo{
' vœu que l'union de la, Dalmatie et de l'Autri-j
s ehOj cimentée encore plus solidement'par lo|
sang récemmont vorsé, reste intacte. • » j
L'empereur a remercié cordialement les vaù- i
tours do cette manifostatioii patriotique/ L'èm-i
)*peseuè-«*;4a-iDftûiiarciiie, dit le lélëgramme im-
■ périaly contemplent avec orgueil lé sacrifice hé- ;
roïque des fidèles Dalmates. :
; Jamais la pensée ne pourrait lui venir de
laisser sortir un si précieux membre de l'ûnion
des peuples autrichiens. Votre fidélité ot mon
amour rendent cette union indissoluble. Quo
, Dieu bénisse la Dalmatie et me fortifie dans
l'accomplissement des - intentions paternelles
dont mon cœur reconnaissant est rempli pour
la prospérité des populaiions.
Florence, 23 juillet, soir.
Lo baron Ricasoli est parti pour Ferrare.
VItalie assuro, comme lo tenant do bonne
source, quo la Prusse n'a adressé à l'Italie au-
' cuno invitation de signer l'armistice. Lo minis
tre de Prusso à Florence est seulement chargé
de négocier avec le 1 gouvernement italien les
bases de cet armistico. L'armistico "ne pourra,
pas être conclu sans que les deux puissances
alliées se soient mises d'accord.
Madrid, 23 juillot, 11 h. 30 s.
La Gazette officielle publio un décret qui or-;
donne le paiement par anticipation do doux se
mestres d'impôts en deux vers'omons qui auront
liou lo S août et le a novembre prochains.
Feuilleton du Constitutionnel, 25 juillet.
UN DRAME INTIME
III. '
' Par une belle après-midi de .juin, Saphir
so livrait à son passe -temps favori'. Elle avait
, • r . . _ ï. nnn ninr^C'SAn rrrAlU P.haDGtiU
celer, comme auiaui u «u^iouw *^
' Cime dos imtites vagues clapottan es que sou-
levait la brise. La pêcheuse était obligée do
pencher la têto; et de mettro de temps en
temps la niain devant sôs yeux pour suivre
le mouvement du liège flottant et les jeux de
la mouche et du poisson. Tout entièro à co
inouveineiitqui iarondùif charmante, ehe no
s'apercevait pas qu'un • nouveau personaam
était venu un instanfanimer la scèno, etqu i
suivait'avec une curiosité marquée le petit
drame qu'elle jouait ainsi, sans le savoir, à
son bénéfice. ' ... , . ' - ■
Ce nouveau venu s'était assis le longd une
haie dantrombrerabritaitétlecacliaiten par
tie. Le tronc d'un arbre, renversé Jui .our-
nissait un siège rustique quil n eût pas
échangé en ce moment contre une stalle à
l'Opéra, tant le spectacle'auquel il assistait
^Saplir^en co moment, déployait tout son
tact et toute son li'â'bilelé pour s assurer la
rnPQUÔted'une superbe truite, qui setait ac-
cro'chio à l'hameçon,mais qui n'était pas pri
se-ellé'parvint enfin à la-ravir à 1-élement.na
tal et à là jute r sur la rive. Los perles liquides
ruisselaient sur. sa cuirassé lustrée,' -et elle
faSt des bonds désordonnés et tellement
violons qu'ëlle menaçait à chaque instan
de rompre lo mince fil .fie soio qui la tenait
captivef et d'échapper ainsi ga belle jjêr
cheuse. Saphir, qui se croyait seule, se mit
à genoux dans les pervenches et les fonti-
nales, et, Comprimant d'une main les sou
bresauts de sa proie, tandis que, de l'autre,
elle détachait; délicatement, l'engin -barbe
lé, adhérent à la mâchoire .vorace^ elle la
souleva à la. hauteur tle son front avec un
geste dè triomplie naïf et enfantin; puis elle
la fit glisser dans un filet à mailles étroites,
où elle'alla rejoindre le butin chatoyant do
la journée, i
. Cotto petite opération terminée et comme
elle s'occupait à remettre en ordre tout son
attirail, elle releva les yeux par hasard, et
cette fois elle aperçutl'étranger qui la regar
dait toujours.
— Bravo, Mademoiselle!, dit celui-ci, qui
no parut pas déconcorté le moins du monde
do so voir ,ainsi surpris en flagrant délit.do
curiosité. . ■ .
Tout en parlant, il .porta la. main a son
chapeau et salua Saphir.
La jeuno.lillo promena autour d'elle un
regard anxieux, et, se voyant soûle avec un
inconnu, ce quine lui était jamais arrivé de
puis qu'elle était,au.monde, elle eut. peur.
■ Nous devons cependant reconnaître que
l'étranger n'avait, ni dans ses allures, ni dans
sa personne, rien.quipût.justifier soi» effroi.
C'était un jeune homriie de, vingt-huit à
trente ans, grand do; taille, élégant de tour
nure, et dont la barbe, qu'il portait longue,
faisait encore ressortir t par son éclat noir la
pâleur do son teint qui n'était pas celui de
la santé parfaite. .
Saphir ne;manquait pas do sang-froid :
elle s'était assez promptement remise, ot,
faisant, à part elle, cotte réflexion que i'onne
pouvait pénétrer dans le parc qu'en passant
■ par'la cour-d'honneur; ou les communs du
château, elle on conclut quo l'étranger de
vait être, un liôto ' do la baronne, et ellp se
rassura complètement.
Tout en faisant, sans so hâter, ses prépa
ratifs do départ, elle trouva le moyen de re
garder uno ou deux fois le - jeune hoinmo;
qui, do son côté, s'était tenu:à distança. Elle
n'eut pas besoin d'un plus.long examen
pour trouver une ressemblance frappante.
entre sss traits et ceux de Mme de La Ro
che-Landry, et comme, le matin môme, la
baçonne lui avait dit qu'elle ^attendait son
fils d'un jour à l'autre , elle pensa que
ce pouvait bien êtr' lui qu'elle avait main
tenant , devant les yeux. Aussi, en pas-
gant près du jeune homme, car, il ne s'é
tait point éloigné de l'unique sentier qui pou- '
vait la ramener au château, elle lui rendit
avec sa grâce la plus exquise lo salut qu'elle
en avait reçu. Toutefois, en môme temps,
elle hâta lo pas-, pour lui faire bien com
prendre qu'elle ne so souciait point d'avoir
maintenant avec lui uno conversation on
règle.
Telle n'était pas sans doute la manière de
voir du jeune homme; car sdns paraître rç-
,marquer lo mouvemont de retraite do
Saphir: •
— Permettez-moi, Mademoiselle, lui dit-il
on se rapprochant d'elle, de vous débarras
ser do ce<;i : vous faites la pêche; il est'bien
juste quo je la porto.-Chacun sa part 1.
Saphir parut hésiter.
— Ali ! c'est vrai, fit-il on riant, j'ai oublié
l'imporlant chapitre delà présentation : par
donnez-moi ! Je vous croyais plus italienne
et moins anglaise.
Pour toute réponse Saphir eut un sou-
rive, .
— C'est bien h la princesse Dorianti que
j'ai l'honneur de parler? continua le jeune
homme. ■■>■,. .
. Saphir, un peu émue, s'inclina.
, —- Moi, reprit-il, je suis le baron de La
Boçiio-Latidry,
— Vous êtes, chez vous, dit la Vénitienne,
et, avec un mouvement plein d'une grâce
charmante, elle lui tendit le filet qu'elle
.avait gardé jusque-là, tout en rejetant sur
son épaule le roseau de sa ligne, comme la
Diane chasseresse des temps antiques eût
fait do son arc d ? argont. Elle marcha ainsi à
côté du jeune homme, heureuse, et. coinmo
épanouie, dans sa joie soroine, et toute con
fiante. Et rien n'était plus charmant que do
iles voir s'avancer ainsi l'un près de l'au tre,
COURS DE LA. BOURSE.
C oursd£ clôture , le 23 te 2i Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 69 05 C8.70 » » p 35
—Fin du mois. 69.15 68.85 » » » 30
4 l/2aucompt.- 97. » 97. » » » » »
jeunes et beaux tous deux, tantôt sous l'om-
br-o protectrice des grands platanes, tantôt
. comme enveloppés dans la lumière de pour
pre et d'or du soleil couchant.
Ils ne parlaient guère, ou, pour mieux
dire, ils no parlaient pas.
> Après l'expansion toute spontanée du
premier moment, M. de La Roche-Landry était
redevenu tout-à-coup silencieux; Saphir, de
. son côté, ne croyait point que ce fût à elle à
- faire tous les frais de la conversation. Elle at
tendait, et le baronne paraissait point pren
dre garde à ce que cette attente et ce silence
pouvaient avoir, en se prolongeant, d'embar
rassant pour l'étrangère. Tout en marchant,
, elle, le regardait do temps en temps à la
. dérobée, comme font souvent les jeunes
filles. Sa première impression no se mo
difiait en rien ; tout d'abord elle l'avait
. trouvé bien ; ello le trouvait bien encore.
Seulement elle surprenait on lui parfois
des gestes brusques et des mouvemens
nerveux qui ne laissaient point que de la
déconcerter un peu. Elle trouvait aussi
que pour un homme qui, en so présentant
lui-mêma, avait témoigné un si vif désir
d'entrer .immédiatement en rapport avec
elle, il était devenu tout à coup singulière
ment réservé. Elle n'en-ressentait toutefois
ni contrariété, ni dépit : ello s'en étonnait,
voilà tout,
A un momenjt donné, elle remarqua uno
expression très accentuée de mécontente
ment sur son visage : le geste de sa main
fermée, ou, pour mieux dire, crispée, indi-
quait une colère violente, dont il avait peine
h se .rendre maître. Los yeqx de Saphir sui-
. virent la direction de son regard, et elleaper-
çut, à une certaine distance, un homme qui
essayait de se dissimuler dans les taillis.' Cet
homme pouvait avqir de quarante-cinq à
cinquante ans ; sa tenue et ses allures fai
saient. penser à uq ancien militaire. Sa figu
re était calme, avec des traits rigides; son
œil sévère;et triste ; il portait la moustache
..courte, et coupait on brosse ses cheveux gri-
. sonnans. Sa redingote noire était bouton
née jusqu'au menton.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . < ;
Carlsruhe, 24 juillet.
Lo ministro dos affaires étrangères, M. d'Edols-
hein, a donné sa démission. i
Borlin, 24 juillet.
On mande de Nikolsbourg, 23, matin : -
; Le général de Dogenfold, - lo comte Karolyi;
M. Bronnor et lo comte do Kufstein, sont arrivés
ifeier au.^artie^0Qérd>.JUb»SiUH9aosion
- d'àrflTBS est imminente. Les troupes continuent
à marcher en avant pour se concentrer.
'.Vienne,, 24 juillet.
M. Von-der-Pfordton est allé au quartier-gé
néral prussien, afin do négocier un armistico
pour les Etats du Sud de l'Allemagne. •
Ebenthal (Hongrie), 23 juillet. :
Hier-22, au matin, près do Prosbourg, un on-
gagomont a eu . lieu ontro les 7° et 8° divisions
prussionnos ot 33,000 Autrichiens. Les Autri
chiens avaient été tournés par six .bataillons et
leur ligne de retraite était coupée, lorsque,
' par suite de la nouvelle de l'armistice ar
rivée à midi, le combat a dû cosser. Trois
• heures plus tard, Prosbourg sorait tombé entre
, les mains des Prussiens.' Les Prussiens ont per-
. du 100 hommes et les Autrichiens plus do 800.
. Les troupes prussiennes sont restées sur lo
champ do- bataillo jusqu'à co matin, où elles ont
dû so retirer jusqu'à la ligne do démarcation
fixée par l'armistice, près, de Stampfen.
Ferrare, 24 juillet.
Le général do La Marmora va so rendre à Vé-
■ rono pour traitor des conditions do l'armistico.
- Le nom du plénipotentiaire désigué par l'Au
triche est encore inconnu. *
Nous recevons, par la voie américaine,
dès gazettes ot dos lettres do Mexico, dont
les plus récentes portent la date du 19 juin.
Hâtons-nous de dire que nous ne trouvons
dans aucune d'elles la confirmation dos gra
ves nouvelles mises en circulation ces jours
derniers, relatîvomont à Matamoros et à
Tampico. Nos correspondans, sur ce sujet,
se bornent à. nous annoncer que le commer
ce souffre, de la difficulté de ses relations
avec Mazallan, Matamoros et Tampico; et
même que les négocians de ces villes ont
donné ordre de vendre sur la place do Vera-
Cruz, au liou do so les faire expédier, los
marchandises dont ils étaient destinataires.
Ce qui donc est probable, c'est que des
guérillas, plus ou moins fortes, opèrent à
l'entour de ces villes dont par suite les com
munications avec la capitale no sont pa's sûres.
Et- une nouvelle qui nous est donnée tend à
corroborer celte opinion chez nous. On nous
annonce en effet la prochaine translation du
quartior général de Mexico à San Luis Polo-
sn San Luis Polosi étant à égale distance à
peu près de la capitale et des frontières du
nord, le maréchal Bazaino pourra beaucoup
mieux surveiller et diriger de ce point les
opérations militaires dont les provinces .non 1
encore pacifiées vont devenir le théâtre. >
Le maréchal a dû partir dans les premiers |
jours do' juillet..Au : moment où l'on nous'
-écrivait ses chevaux et ses cantines étaient
■déjà, en routé. Toutes les dispositions^ sont
prises pour l'ouverturo d'une campagne dé
finitive, d'usé campagne d'ensemble dans le
nord de l'empire; campagne qui sera d'au
tant plus promptement et heureusement ter- i
minée que le sud et le centre sont aujour
d'hui pacifiés.
Nous apprenons en effet que les colonnes
du corps expéditionnaire et les détache-
mens de l'armée impériale ont remporté
partout des avantages décisifs. Que nos lec
teurs nous pardonnent ces énuméïations <
que nous n'aurons plus besoin bientôt de
faire. ■
Les bandes du Miclioacan sont dispersées.
Le l or juin, le colonel Vera, attaqué dans
Zaçapu par les forces de Dominguez, Garni-
ca et Rangel, qui cherchaient à gager le Sud,
les a repoussées. L'ennemi a dû se retirer
laissant sur le terrain vingt morts, des bles
sés, des. prisonniers, soixante chevaux et des
armes.
Lo colonel Carriedo, sorti do Los Reyès,
est entré à Apatzingan chassant devant lui
les bandes de Trevino et Simon Gutierrez,
qui ont gagné le Guerrero.
Le capitaine Canseco, de la cavalerie mo
bile du Jalisco, a dispersé lo 23 mai, pris
Tamasula un parti de dissidens auquel il a
pris 25 chevaux et desarmes,
Dans l'Etat de Zacatecas; le 12'mai; le co
lonel Chavez et la compagnie franche .du 95 ô
ont surpris au Rancho de Los Pilarès une
bande ao 120 cavaliers do Garcia de la Ca-
dena, qui ont laissé entre nos mains 34 che-,
vaux-et des blessés. — De son côté, 1 le lieu
tenant-colonel Calderon atteignait le 13 dans
Ojocote, près Talasco, la force de Refugio
Perez, qui fut blessé et abandonna des ar
mes et aes chevaux.
Le 25 mai, Sanchez Roman et Garcia de la
Cadena sont venus attaquer Coco tlan. Mais le
lieu tenant-colonel Paz y Puente, do la garde
mobile de Jalisco, les contraignit à la retraite
après leur avoir fait éprouver des pertes sen
sibles.
Lo frère de Sanchez Roman serait tué et la
Cadona blessé. A la suite do ces opérations,
les bandes de la Cadena- se sont dispersées.
Dans' le département de Fresnillo, uno
bande de 600 à 700 hommes, venus de la La
gune', aux ordres d'IIerrera et de Miguel Au-
za, s'est présentée devaut.Fresnillo le 25 mai,
au soir. Après quatre heures de feu, l'ennemi
se retira devant la vigoureuse contenance du
capitaine Vincent, du 95» ; et le 26, au ma
tin, il était en pleine retraite quand il se
trouva, à L't Salada, en facè de deux com
pagnies du 95° qui arrivaient au secours do
Fresnillo avec le capitaine Herbé. L'action
s'engageaaussitôt. Prises de panique, les for
ces d'IIerrera s'enfuirent laissant entre nos
mains 200 chevaux, 3 esmérilles et beau
coup d'armes.
Dans le Tamaulipas, la contre-guôrrilla
française a fait des reconnaissances aux en
virons de Rio-Blanco et a dispersé les cava
liers de Miguel lleyna et de Camerûn. •
La garnison.de Tlacotalpam a eu un suc
cès contre les forces do Garcia ot les a con
traintes à s'éloigner de la place.
Nous annoncions, il y a quinze jours, qu'u
ne commission militaire venait d'être insti
tuée sous la présidence do l'empereur; afin
de pourvoir a la réorganisation de l'armée
nationale. GrâcQ à "l'activité déployée par
cette commission, huit bataillons de chas
seurs sont déjà organisés d'une manière dé
finitive. D'ici A peu de temps, probablement
à la fin du mois de juin, seront sur pied qua
torze autres bataillons d'infanterie da ligne
et huit régiinons de cavalerie, ainsi que les
troupesproportionnollemont nécessaires d'ar
tillerie, du génie et du train. '
Le journal officiel du 13 juin vient de don
ner un complément indispensable à la loi du
26 mai sur los contributions directes, en
publiant lo règlement qui doit en assurer
l'exécution.
L'administration des contributions direc
tes se divise en deux branchos distinctes : la
formation des rôles et la perception. Toutes
les deux rolèvent.d'un directeur général sou
mis au ministre des finances, et nommé par
l'empereur.
Les contrôleurs seront chargés de recueil
li continua sa route à travers les pousses
du taillis, sans paraître avoir remarqué les
deux jeunes gens.
— C'est mon, gouverneur! fit sèchement
M. de La Roche-Landry, qui sentait le besoin
do répondre au point d'interrogation qu'il
voyait sur le visage de Mlle Dorianti.
— Son gouverneur! pensa celle-ci, il lo
garde longtemps; ses trente ans ont sonné,
et il n'est pas encore hors de page !
Saphir achevait à peine cette réflexion,
quand elle vit venir la baronne , marchant
aussi vite que pouvait le lui permettre un
embonpoint déjà respectable. MmodeLaRo-
che-Landry, quel que fût d'ailleurs son tact
parfait, et cet empire sur soi-même que
donne un long usage du monde, ne put dis
simuler complètement un peu d'inquiétude,
et cette inquiétude se traduisit dans le rapi
de regard qu'elle iota à son fils et à sa jeune
amie. Tout ceci, du reste, fut rapide comme
un éclair, et si Saphir n'eût pas été mise on
garde par les cireonslanecs particulières de
sa rencontre avec lo baron, elle n'eût peut-
être rien remarqué. Mais s'il est vrai, comme
on le dit, qu'un homme averti en vaille
deux, il ost oncoro plus vrai qq'uno femme
avertie en vaut quatre, Rion ne devait plus
échapper à l'observation de Saphir.
—- Je vois, dit la baronne, que la connais
sance est en bon train; vous ne m'avez pas
attendu pour rompre la glace,. et j'arrive
trop tard pour vous nommer l'un à l'autre.
N'oublie pas ; mon cher Hector, que Saphir
ost, avec toi, ce quo j'aime lo plus au
monde.
-—Vous devez l'aimer plus quo moi, ma
mèro, si l'affectiqn se mesure au mérite, et
ie ne m'en montrerai point jaloux, répliqua
le, joune homme en s'inclinent devant. Mlle
Dorianti,
-rr Eit vqus , mqn hel ango, continua la ba-
ÇQipie, sqyeç pour mon cher Hector ce que
vous êtes avec tout le monde ; je veux dire
bonne et indulgente.
Un coup de cloche, que l'on entendit
du côté du châleau, dispersa notre héroïne
de répondre. C'était le second appel du- dî-
lir- les renseignemens et de recevoi/îes pê--
clarations ; ils feront établir les roceffs'emç^ : ' f
de toute nature, et formeront les répMitidhfe ^'
do tant au millier, en désignant la sonmïe è , ^
"acquitter par chaque individu eu proprîfet^; Ar
en ayant soin qite le;produit. des biens rii r
raux no soit jarijais' évalué-au-dessous dé
6 0/0 du'capital. •
' Toute réclamation devra être adressée au
contrôleur dans lès trois jours qui suivront
la publication : elle sera jugée par une com
mission composée " de deux contribuables
présidés par le contrôleur. Les décisions dè
cette commission seront sans a appel.
Les percepteurs sont chargés de la percep- •
tion de l'impôt ; ils se conformeront aux ré
partitions du taut pour mille, sans pouvoir
y rien changer. ' ■,
Les perceptions seront centralisées entré
les mains du percepteur, principal siégeant
au chef-lieu au département.
Le percepteur devra soumettre ses livres à
l'examen du contrôleur, toutes les fois qu'il
en sera requis par celui-ci. -
Le percepteur est responsable de toute
somme dont l'entrée est constatée par ses
livres. ' '
Lorsque le propriétaire habite sa maison
et lia paie pas sa contribution, il pourra être
exproprié par le contrôleur êt la propriété
louée par celui-ci pour,trois, ans.
Le "ministère de fomento annonçait der
nièrement, par un avis inséré au journal
..officiel, que 20,377 acres de terrains étaient
offerts à l'immigration, selon les conditions
déterminées par laJoi. Par un second avis,
publiés le 14 juin, le même département
porte a la connaissance du public qu'il peut
disposer immédiatement, en faveur des co
lons, d®.-{>2,202 "acres^de terrains, subdivisés
en sections, selon l'usage adopté aux Etats-
Unis, et situés à 22 lieues ouest deDurango.
Ces terrains, connus sous le nomde Llano
Grande et" El Jaral, offrent de grands avanta
ges à ceux qui voudront en tente? l'exploi
tation. Parsemés de grands bois, arrosés par
de nombreux cours d'eau, ils sont surtout
propres à la culture des céréales et à l'élève
au bétail,
Les travaux fle la section du chemin de
fer comprise entre Mexico et Puebla avan
cent rapidement. De ia capitale à San-Cris-
toval, les terrassemens sont achevés et les
rails posés. C'est un trajet de plusieurs
lieues. D'Otumba à la hacienda de Jala, 10
milles anglais de rails ont été posés, et 38
milles d'Otumba à Apizco.^ En somme, les
deux tiers de cette section" qui compte en
viron 32 lieues kilométriques, sont'achevés.
L'iiyuntamionto de Mexico voulant obvier
à 1a cherté excessive des objets de promièro .
nécessité, a demandé un rapport au bureau "
des courtiers sur los causes d'une situation
aussi anormale quo pénible.
Voici ce qui a été répondu :
Lo prix du café, des porcs, "des frisoles
(haricots rouges), des garbanzos, de la fari
ne, du savon, du jambon, du beurre ot du
sel a diminué au lieu d'augmenter.» La haus
se du sucre et du riz est insignifiante, mais
celle du maïs et de la viande.de boucherie
est devenue excessive. '
Les causes delà hausse du riz ne sont pas
définies; on constate seulement l'absence\le
cette denrée sur le marché. Celles do la
hausse du sucre sont attribuées à co quo la
cauuo n'a pas été cultivée dans le Miclioacan
, pendan t' l'année 1865. La haussa du maïs
proviendrait do ce qu'il n'en a pas été fait
de somaillos dans différons haciendas do la
vallée et de la porte dos moissons occasion
née par les pluies excessives do l'an dernier.
Enfin, la chorté.de la viande de bouche rie
serait due à co que le bétail, importé ordi
nairement du Miclioacan et dos Terres-Chau
des, a vu arrêter sa reproduction par siiito
. do la guerre qui a désolé ces deux contrées.
Au dire des courtiers,- la cherté dont on
se plaint provient non du monopole et dés
accaparemens, mais bien.des objets sur les
quels elle porte, et,.par conséquent, il faut
les affi'ai\cuir de,tous droits d'entrée, si ou
. veut remédier au mal. Celle conclusion n'a
pas d'abord été du goût.de l'alcade municipal;
néanmoins, il paraît quo, commé elle a pour
elle l'approbation du conseil municipal, ello
-no tardera pas à êtro adopléo et mise à exé
cution. En attendant mieux, on vient d'ou-
vrir'des étaux dans différons marchés où les
pauvres trouvent de la viande, sans distinc
tion de piorceaux, à un réal la livre (0,62 c.)
nor, et Mme do La Rocho-Landiy,qui avait la
,plus haute considération pour Je taient do
sa cuisinière, ne sa permettait jamais de la
faire attendre.
— Nous achèverons la connaissance à ta
blé, dit-elle en prenant le liras d'Hector.
- Tous trois s'acheminèrent vers la maisoa
Saphir, en entrant au salon, y retrouva lé
même homme qu'ello avait déjà aperçu à
travers les taillis du parc. * V
— M. Giraud, un ami do mon fils, dii la '
baronne en se tournant à demi vers Saphir
Ce mot. d'ami qui, d'ordinaire, a le privi
lège d'épanouir le visage de colui qui le don
ne ou de celui qui le rqçoit-, n'altéra en rien
la gravité de M. Giraud; mais les sourcils
bruns du baron se froncèrent légèrement ot
un sourire amer plissa sa lèvre hautaine. On
passa biontôt dans la salle à mangor, et tou
tes les physionomies reprirent cette expres
sion calmeetcontenue qui osteommeun mas
que quo los gens du monde jettent sur louis
impressions. Cepondaut, malgré tous les of-'
forts delà baronne, la conversation so traîna
languissammont dans cotte torpeur d'où il
est assez difficile de la tirer quaud le hasard
réunit pour la première fais des personnes
jusqu'alors inconnues les unes aux autroi'
M. Giraud parla pou ot M. do La lloche-La^
dry moins encore.
- — Mon fils est un grand chasseur devant
Dieu et un grand vovagour devant les hom
mes, dit, la mère d'Hector à Saphir en ma
nière d'a-parté; mais il perd un peu do ces
avantages devant lès femmes, ot lie le trouve
aujourd'hui d'une discrétion... exagérée.
— C'est peut.T-être^ ma. faute! dit Sa
phir avec un soutire qui rendait sa supoo-
sition bien ' invraisemblable ; sans doute io
no l'inspire pas l
-»-Ou tu l'inspiras trop ! Mais, vrai ! il n'est
pas toujours comme cela? seulement, quaud
il voit les gens pou* la première fois ie sais
au il leur parait ■ un peu sauvage. Laissons
faire lo tompsnl s'apprivoisera, et iW.è-
m que par la suite, lu n'auras, pas à te plain
dre do lui. . . * ■ • 1
—Je suis courte d'avance que je h© m'en
BUREAUX A PARIS î rui dé Valois (PalalsiRoy*!); n' ta
B
MERCREDI 25 JUILLET 1866.
&T 'QNNE&ENS DES DÊPÀRTËMENS
- \ ♦ : 1 ' - » ? ïî-■* ~v:x;. •
• " TROIS.HOIS.UW&:,.16 P»"
SIX mois.,V..V..vï ;^ FK. !
1 UN 64 fr."
" focs xés *AT9 étrangers, voir le tableau
: jjtiftliéileW et 20 de chaqué "mais." ,
' ; Mp/'t: "rae'des Bons-Enfans, 19.
*• ■ : • i . . ». »• .t:-:-,.. «. .1.1 i» ■- « ■'
' ■ r Le mocfe d'ABONSÉMENT le plus simple est l'envoi
~ : sur Paris :"à< l'ordre de i/ administrateur .du
( ' \.. : -\^î ,v ■ ~ »*'. i,.- ,-l ? ' .. ' 1
r.X i'"/'
ou d'un effet
f alois, n.,10.
MONNEMENS DS (PABISrf
, TROIS M0IS.ïf13 F»?
SIX MOIS..,-y,?.-rif 28 FR^
■ \IÏN AN.....,.i..4 è 52 PR.'
UN NUMÉRO W CENTIMES.
.TOURNAI POLITIQUE, 0ÏTËRAIRE, UNIVERSEL.
Les abonnemens datent des l« et 16
de chaque mois.
S'adresser pour les A nnonces à MM. F àpchet , L affitte , B ullier et C«,
place de la Bourse, 8, à M. D cport , 7, rue Coq-Héron', et'au buréau du journa
Les lettres ou envois (Targe^t ^oiÙAVFKAmms sont refusés,
: , . Les articles déposés ne Sont pas rendus.
P&RÎSV 24 JUILLET.
r ' . . * m 1 l . ^ i. . ' i i
pn'.se souviendra' -longte mps; d e la prorj
fonde sensation que'prôduisit à Paris, com-
jne dans toute la France Via nouvelle qu'an
nonçait au $&$$.■■ l&.MoflÀtcyr. du 5, juillet jj
« L'emperereûr. d'Autriché'cédai t la Vénétie
"à l'Empereur' des Français et ,acceptait sa,
•médiation pour la conclusion d'un armis
tice avec l'Italie et avec la Prusse, armistice
' qui devait conduire ' à des'négociations de
paix. » .Aussitôt l'imagination populaire ,
toujours si prompte et-si vive, crut quetous
les obstacles avaient/ disparu et que tout,
. était terminé. Cependant, de graves difficul
tés restaient encore à résoudre. : t
Le roûde Prusse, à la tête de son armée
• victorieuse; consentirait-il à accepter la mé
diation de la Fràîfcè et à s'arrêter au milieu
de ses succès? Le roï d'Italie, commandant
des troupes pleines d'enthousiasme, consen
tirait-il à ûiio suspension d'armes avant d'a
voir vengé l'échec dè Custozza*? Deux na-
- tioris, surexcitées pfrr l'esprit guerrier, ne
' songeaient «qu'à poursuivre-leurs projets sur
les champs de bataille,,fit, c'est au moment
' même où elles parafaient le plus engagées
dans leur lutte avec l'Autriche, qu'il fallait
! leur faire acceplôr. les coûsëfirWB ta modé
ration et de ' W sagesse. Telle était la tâche
généreuse, mais ardue., qu'entreprenait le
gouvernement de l'Empereur Napoléon.
■ Dès le 6 juillet, le roi de Prusse faisait
" connaître à l'Empereur, par une dépêche té
légraphique, qu'il acceptait sa médiation ;
' mais il déclarait en mêmetemps qu'il devait
, s'entendre avec son allié le roi d'Italie, qui
. faisait, de son côté, une réponse conçue dans
des termes semblables^ .Des explications qui
suivirent, il résulta que l'armistice ne
pourrait avoir lieu . qu'après 1 accepta-
" tiorf -par les-belligérans des préliminaires
dé paix. Il fallait. donc trouver des ba
ses! po.ur une négociation définitive , qui,
sauvegardant à la fois la dignité de tou-
. tes les parties, leur permissent de se rencon
trer sur un .terrain commun» De nombreuses
communications furent échangée? .entre les
' différentes cours. Enfin' un accord a pu s'é-
■ tablir; les conditions' équitables jiroposées
par l'Empereur Napoléon; aux puissances,
qui reconnaissaient lâ^ïiautë et-impartiale
autorité de- sa médiation', onllété acceptées
par le roi .de Prusse,«parl'empereur d' Au-
" triche, par le .roi■d'Italie.. ......
La France et ' l'Europe peuvent se féli
citer aujourd'hui du résultat qui a été ob
tenu grfc à raction'désintéressée de l'Em-
. pereur : V cause de la, paix et de l'huma-
- nité -, .loyalement et puissamment servie,
a triomphé. L'impatiencô était grande,
sans doute-, de, voir s'apaiser le cruel
•conflit qui déchirait ' l'Europe, mais si
l'on récapitule les inévitables péripéties de
■ la négociation qui vient .d'aboutir heureu
sement, on doit dire que', depuis le
"B juillet, le temps a été bien employé et que
jamais peutr^tre- de.s; grands intérêts, dé-
■ battus entre de puissantes nations, n'ont été,
' malgré l'ardeur des passions en jeu, malgré
- la difficulté des communications entre 'les
parties qu'il s'agissait de rapprocher, si rapi
dement amenés à s'entendre.
, : PAOLIN LIMAYRAC.
On lit ce matin dans le Moniteur :
« Le gouvernement italien vient de fairei
connaître son adhésion à la suspension des i
hostilités. » - ' * :
~.£és jourhaUx4^^ndre»^l»S^tfSt»4a-
foi de l'office Reute^, les prétendues clauses
des propositions de paix qui doivent servir
deJiases aux négociations actuellement en
tamées; • -. " .<■■■■■
Diaprés cette communication, dont nous
ne garantissons pas du reste l'exactitude,
l'Autricha ne ferait partie ai de la Confédé
ration prussienne d u Nord, ni de • celle du
Sud. D'un autre côté, l'intégrité de l'empire
autrichien, hors la Vénétie, formerait une
des bases du programme et, par là, l'éventua
lité d'une cession du Tyrol italien se trouve
rait écartée.
On apprend, de Florence que ; la division
Medici, qui fait partie de l'armée de Cial-
dini, s'est emparée, après un combat de
neuf heures, des positions de Çismona à
Primolâno et qu'elle marchait hier, par Val-
Sugana, sur Trente.
Le > gouvernement italien a nommé des
commissaires < pour les provinces évacuées
par les troupes autrichiennes. Ce sont : le
-marquis- Pepoli pour Padoue, M. Mordini
pour.Vicencejle chevalier AllievipourRoYigo.
51. Rfcasoli a déployé une grande activité
pendant toute la.gûerre. Cette activité, nous
espérons qu'il Ja déploiera de nouveau,
quand il s'agit d'une œuvre de conciliation
« t de pai'x. Nous n'aYons.qu'à notrer?î"ivenir
de sa devise : J}ello tenax, utilis pacet
La^ Gazette de Bavière confirme la nou
velle de l'arrivée de deux corps d'armée au
trichiens à- Presbourg.- La jonction des deux
armées autrichiennes du Nord et de Floris-
dorf sterait ainsi accomplie.
L 'avant-garde du 2° corps de réserve prus
sien est entrée sur ( le territoire bavarois,
par Ilof.
... M. Yon der Pfordten s'est rendu de Vien
ne au' quartier-général prussien à- Nikolsr
bourg.
Les relations télégraphiques avec .Franc
fort, par voie directe, étant interrompues,
on n'a des nouvelles de cette ville que par
"Manheim. - . , -
Les dernières dépêches sont en date d'hier
à midi; La chambre de commerce a positi
vement refusé le paiement des 52 millions
de- francs demandés par le commandant
prussien. La population approuve cette dé
cision et préfère le pillage plutôt que de se
soumettre.
La vjlie de Francfort s'est adressée aux
.gouvernemens français et-anglais pour les
prier d'intervenir on sa -faveur.
- D'après une dépêche particulière, .le
bourgmestre de Francfort s'est suicidé pour
échapper à la nécessité de donner les indi
cations qui devaient, servir k la perception
de la contribution forcée.
La même dépêche nous apprend que M. de
•Rothschild, neveu deM. le baron J. de Éoths-
child, n'a point été arrêté, comme on l'avait
-dit. ,■-, , ■>■■■..' ■,
Des troubles assez sérieux ont eu lieu hier
à Londres. Oii sait que des partisans de la
réforme électorale avaient préparé une gran>-
de démonstration populaire dans Ilyde-Park.
Lé chef-de la police de Londres avait défendu
cette manifestation comme contraire h la loi 1 .
"En. dépit :de. cet avis, les promoteurs du
mebting ont èssayé-de-mettre leur projet à
exécution. Il y-a eu -des désordres graves, -et
. beaucoup. de- personnes/ du peuple. comme
de la po^ce, ..ont été blesséos,
.M. Disraeli a ■ proposé hier, à la Chambre
des communes, une .allocation..supplémen
taire de 495,000 liv. st. (environ 12,500,000
fr;) pouî fournir aux troupes de meilleures
ârhles. Ë douak » S imon.
mmmmmMW®}
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS-SULtIER.
Londres, 23 juillet, soir.
Chambre,des lords. - Lord-Derby, répondant
à lord Claaricarde,, rûGonngît„aue ja cessio^i.ctQ
la YenetTo S la.France est un acte .offensant'pour
l'Italie. Il dit que lo gouvernement britannique
n'a pris officiellement aucune part aux négocia
tions pour la paix sur cette baso. L'Emporour.
des Français a pris sur lui de se porter média
teur entro les bolligérans. 11 résulte des ,'derniess
avis quo cette médiation a eu pour résultat, l'a
doption dos préliminaires de paix par la Prusso
et par l'Autriche. Lord Derby, espère que là paix
sortira do là,
Londres, .23 juillet, soir.
Chambre des communes. — Lord Stanley, mi
nistre des affaires étrangères, répondant a une
.interpellation, dit que la Porto n'a pas encore
répondu au prince, do Hohenzollern, et quo lés
négociations pour la reconnaissance du nou
veau souverain dos Principautés continuent.
Relativement au différend ailstro-prusso-ita-
lien, lord Stanloy dit quo la France n'a pas de
mandé la coopération do l'Angleterre'pour une
médiation. L'Àngletorro n'a pas pris part aux
négociations ; seulement elle appuie la proposi
tion d'armistice. X'oratour,pense que l'Italie ao
ceptera l'armistice, sans en être absolument cer
tain.. Lortl Stanley, répondant à M. -White, dit
que lo gouvernement, désirant ôtor toute cause
d'irritation au peuple " américain, va "nommer
une commission pour examiner la loi de-neu
tralité. i
M. Disraeli propose une allocation supplémen
taire de 408,000 liv. st. pour fournir à l'armée
de meilleures armes. Cette dépense serait cou
verte au inoyon du domi'-million do livres ster
ling que M, Gladstone avait mis en réserve pour
couvrir la dette nationale. . :
M. Gladstone ne s'oppose pas à cette propo
sition. , -r •; .
. Londres, 23 juillot, 6 h. B8 soir.
Consolidés anglais, 88 3/4. Cbnsolidés turcs,
28 1/8. ' '■;:
Il a été déposé aujourd'hui 48,000 liv. st. ^.la
Banque d'Angleterre. •
Londres, 23 juillet, 11 h. du soir.
Une grande démonstration, en faveur de la
réforme électorale, a eu lieu ce soir devant
Ilyde-Park. A cinq heures, les portes du parc
furent fermées,. et 1,500 fonctionnaires do ia
police vinrent prendre position dans . l'intérieur
de cotte promonade publique. Plusieurs déta-
chemons do horso-guards et d'infanterie étaient
prêts à leur donner assistance. La foule
était immense. La circulation fut suspen
due. Lo peuple arracha les grilles du parc,
malgré los efforts do la police pour l'empê
cher. Los horse-guards durent se placer h
une entrée du parc et l'infanterie à une autro.
Celle-ci fut forcée par le peuple, mais ensuite
referméo. Beaucoup de policomon ont été griè
vement blessés. Do nombreuses arrestations ont
été opérées. L'agitation est très grande. Los dé
tails, manquent a causo do la confusion.
Munich, 23 juillot.
■La Gazette de Bavière annonce que dos trou
pes prussiennes do toutes armes sont entrées
aujourd'hui à Ilof. Elle doute que le grand-duc
do Bado ait accopté la sommation prussienne.
La Gazelle n'a reçu, jusqu'ici, aucune informa
tion à cet égard.
Munich, 23 juillet (soir).
M. Von der Pfordton s'est rendu hier doVion-
ne au quartier-général prussien à Nikolsbourg.
La banquo a réduit do 7 à 6 0/0 l'oscompto
dos avances sur effots do commerce.
r - . 1 " Manhehn ; 24 juillet.
On mande do Francfort, 23 juillet, midi :
La chambre de commerce a décidé de no pas
payor les îi-2 millions de francs demandés par lo
général de Manteullbl. La villo entièro approuvo
cotte détermination et aimerait mieux subir lo
pillage que do so soumottro aux exactions du
général prussien. Les familles continuent à quit-
tor la ville." - ■
■ La ville do Francfort s'est adressée à l'Empe
reur dbs Français ot au cabinet anglais pour
demander qu'on intervionne en sa faveur. On
dit que l'Empereur des Français a accuoilli, avec
sa'bienveillance habituelle, cotto démarche faite
dans l'intérêt de la civilisation. .
, Berlin, 23 juillet.
(Officiel) i — On mande du Wordau : L'avant-
garde du 2° corps de réserve des Prussiens est
ontréo, cotte après-midi, après uno marche for
cée ot en so -servant en partie du chemin do
fer, surlo territoire bavarois, par Ilof. Los Prus
siens ont fait 00 prisonniers et ont-commencé à
rétablir les chemins de fer détruits;
Berlin, 23 juillot, soir.
- La Prusse organisera l'administration dans los
provinces de Bohême et de Moravie, jusqu'à
la; conclusion do la paix. — Lo duc do Ugost ost
nommé gouverneur do la Moravie. 1
- ; Vienne, 23 juillot.
Le conseil municipal de Zara a envoyé par le
télégraphe une adresse à llemporeur au sujet do
•la victoire navale de Lissa. L'adresse, faisant al
lusion à l'ancienne gloire des Dalmates, émet lo{
' vœu que l'union de la, Dalmatie et de l'Autri-j
s ehOj cimentée encore plus solidement'par lo|
sang récemmont vorsé, reste intacte. • » j
L'empereur a remercié cordialement les vaù- i
tours do cette manifostatioii patriotique/ L'èm-i
)*peseuè-«*;4a-iDftûiiarciiie, dit le lélëgramme im-
■ périaly contemplent avec orgueil lé sacrifice hé- ;
roïque des fidèles Dalmates. :
; Jamais la pensée ne pourrait lui venir de
laisser sortir un si précieux membre de l'ûnion
des peuples autrichiens. Votre fidélité ot mon
amour rendent cette union indissoluble. Quo
, Dieu bénisse la Dalmatie et me fortifie dans
l'accomplissement des - intentions paternelles
dont mon cœur reconnaissant est rempli pour
la prospérité des populaiions.
Florence, 23 juillet, soir.
Lo baron Ricasoli est parti pour Ferrare.
VItalie assuro, comme lo tenant do bonne
source, quo la Prusse n'a adressé à l'Italie au-
' cuno invitation de signer l'armistice. Lo minis
tre de Prusso à Florence est seulement chargé
de négocier avec le 1 gouvernement italien les
bases de cet armistico. L'armistico "ne pourra,
pas être conclu sans que les deux puissances
alliées se soient mises d'accord.
Madrid, 23 juillot, 11 h. 30 s.
La Gazette officielle publio un décret qui or-;
donne le paiement par anticipation do doux se
mestres d'impôts en deux vers'omons qui auront
liou lo S août et le a novembre prochains.
Feuilleton du Constitutionnel, 25 juillet.
UN DRAME INTIME
III. '
' Par une belle après-midi de .juin, Saphir
so livrait à son passe -temps favori'. Elle avait
, • r . . _ ï. nnn ninr^C'SAn rrrAlU P.haDGtiU
celer, comme auiaui u «u^iouw *^
' Cime dos imtites vagues clapottan es que sou-
levait la brise. La pêcheuse était obligée do
pencher la têto; et de mettro de temps en
temps la niain devant sôs yeux pour suivre
le mouvement du liège flottant et les jeux de
la mouche et du poisson. Tout entièro à co
inouveineiitqui iarondùif charmante, ehe no
s'apercevait pas qu'un • nouveau personaam
était venu un instanfanimer la scèno, etqu i
suivait'avec une curiosité marquée le petit
drame qu'elle jouait ainsi, sans le savoir, à
son bénéfice. ' ... , . ' - ■
Ce nouveau venu s'était assis le longd une
haie dantrombrerabritaitétlecacliaiten par
tie. Le tronc d'un arbre, renversé Jui .our-
nissait un siège rustique quil n eût pas
échangé en ce moment contre une stalle à
l'Opéra, tant le spectacle'auquel il assistait
^Saplir^en co moment, déployait tout son
tact et toute son li'â'bilelé pour s assurer la
rnPQUÔted'une superbe truite, qui setait ac-
cro'chio à l'hameçon,mais qui n'était pas pri
se-ellé'parvint enfin à la-ravir à 1-élement.na
tal et à là jute r sur la rive. Los perles liquides
ruisselaient sur. sa cuirassé lustrée,' -et elle
faSt des bonds désordonnés et tellement
violons qu'ëlle menaçait à chaque instan
de rompre lo mince fil .fie soio qui la tenait
captivef et d'échapper ainsi ga belle jjêr
cheuse. Saphir, qui se croyait seule, se mit
à genoux dans les pervenches et les fonti-
nales, et, Comprimant d'une main les sou
bresauts de sa proie, tandis que, de l'autre,
elle détachait; délicatement, l'engin -barbe
lé, adhérent à la mâchoire .vorace^ elle la
souleva à la. hauteur tle son front avec un
geste dè triomplie naïf et enfantin; puis elle
la fit glisser dans un filet à mailles étroites,
où elle'alla rejoindre le butin chatoyant do
la journée, i
. Cotto petite opération terminée et comme
elle s'occupait à remettre en ordre tout son
attirail, elle releva les yeux par hasard, et
cette fois elle aperçutl'étranger qui la regar
dait toujours.
— Bravo, Mademoiselle!, dit celui-ci, qui
no parut pas déconcorté le moins du monde
do so voir ,ainsi surpris en flagrant délit.do
curiosité. . ■ .
Tout en parlant, il .porta la. main a son
chapeau et salua Saphir.
La jeuno.lillo promena autour d'elle un
regard anxieux, et, se voyant soûle avec un
inconnu, ce quine lui était jamais arrivé de
puis qu'elle était,au.monde, elle eut. peur.
■ Nous devons cependant reconnaître que
l'étranger n'avait, ni dans ses allures, ni dans
sa personne, rien.quipût.justifier soi» effroi.
C'était un jeune homriie de, vingt-huit à
trente ans, grand do; taille, élégant de tour
nure, et dont la barbe, qu'il portait longue,
faisait encore ressortir t par son éclat noir la
pâleur do son teint qui n'était pas celui de
la santé parfaite. .
Saphir ne;manquait pas do sang-froid :
elle s'était assez promptement remise, ot,
faisant, à part elle, cotte réflexion que i'onne
pouvait pénétrer dans le parc qu'en passant
■ par'la cour-d'honneur; ou les communs du
château, elle on conclut quo l'étranger de
vait être, un liôto ' do la baronne, et ellp se
rassura complètement.
Tout en faisant, sans so hâter, ses prépa
ratifs do départ, elle trouva le moyen de re
garder uno ou deux fois le - jeune hoinmo;
qui, do son côté, s'était tenu:à distança. Elle
n'eut pas besoin d'un plus.long examen
pour trouver une ressemblance frappante.
entre sss traits et ceux de Mme de La Ro
che-Landry, et comme, le matin môme, la
baçonne lui avait dit qu'elle ^attendait son
fils d'un jour à l'autre , elle pensa que
ce pouvait bien êtr' lui qu'elle avait main
tenant , devant les yeux. Aussi, en pas-
gant près du jeune homme, car, il ne s'é
tait point éloigné de l'unique sentier qui pou- '
vait la ramener au château, elle lui rendit
avec sa grâce la plus exquise lo salut qu'elle
en avait reçu. Toutefois, en môme temps,
elle hâta lo pas-, pour lui faire bien com
prendre qu'elle ne so souciait point d'avoir
maintenant avec lui uno conversation on
règle.
Telle n'était pas sans doute la manière de
voir du jeune homme; car sdns paraître rç-
,marquer lo mouvemont de retraite do
Saphir: •
— Permettez-moi, Mademoiselle, lui dit-il
on se rapprochant d'elle, de vous débarras
ser do ce<;i : vous faites la pêche; il est'bien
juste quo je la porto.-Chacun sa part 1.
Saphir parut hésiter.
— Ali ! c'est vrai, fit-il on riant, j'ai oublié
l'imporlant chapitre delà présentation : par
donnez-moi ! Je vous croyais plus italienne
et moins anglaise.
Pour toute réponse Saphir eut un sou-
rive, .
— C'est bien h la princesse Dorianti que
j'ai l'honneur de parler? continua le jeune
homme. ■■>■,. .
. Saphir, un peu émue, s'inclina.
, —- Moi, reprit-il, je suis le baron de La
Boçiio-Latidry,
— Vous êtes, chez vous, dit la Vénitienne,
et, avec un mouvement plein d'une grâce
charmante, elle lui tendit le filet qu'elle
.avait gardé jusque-là, tout en rejetant sur
son épaule le roseau de sa ligne, comme la
Diane chasseresse des temps antiques eût
fait do son arc d ? argont. Elle marcha ainsi à
côté du jeune homme, heureuse, et. coinmo
épanouie, dans sa joie soroine, et toute con
fiante. Et rien n'était plus charmant que do
iles voir s'avancer ainsi l'un près de l'au tre,
COURS DE LA. BOURSE.
C oursd£ clôture , le 23 te 2i Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 69 05 C8.70 » » p 35
—Fin du mois. 69.15 68.85 » » » 30
4 l/2aucompt.- 97. » 97. » » » » »
jeunes et beaux tous deux, tantôt sous l'om-
br-o protectrice des grands platanes, tantôt
. comme enveloppés dans la lumière de pour
pre et d'or du soleil couchant.
Ils ne parlaient guère, ou, pour mieux
dire, ils no parlaient pas.
> Après l'expansion toute spontanée du
premier moment, M. de La Roche-Landry était
redevenu tout-à-coup silencieux; Saphir, de
. son côté, ne croyait point que ce fût à elle à
- faire tous les frais de la conversation. Elle at
tendait, et le baronne paraissait point pren
dre garde à ce que cette attente et ce silence
pouvaient avoir, en se prolongeant, d'embar
rassant pour l'étrangère. Tout en marchant,
, elle, le regardait do temps en temps à la
. dérobée, comme font souvent les jeunes
filles. Sa première impression no se mo
difiait en rien ; tout d'abord elle l'avait
. trouvé bien ; ello le trouvait bien encore.
Seulement elle surprenait on lui parfois
des gestes brusques et des mouvemens
nerveux qui ne laissaient point que de la
déconcerter un peu. Elle trouvait aussi
que pour un homme qui, en so présentant
lui-mêma, avait témoigné un si vif désir
d'entrer .immédiatement en rapport avec
elle, il était devenu tout à coup singulière
ment réservé. Elle n'en-ressentait toutefois
ni contrariété, ni dépit : ello s'en étonnait,
voilà tout,
A un momenjt donné, elle remarqua uno
expression très accentuée de mécontente
ment sur son visage : le geste de sa main
fermée, ou, pour mieux dire, crispée, indi-
quait une colère violente, dont il avait peine
h se .rendre maître. Los yeqx de Saphir sui-
. virent la direction de son regard, et elleaper-
çut, à une certaine distance, un homme qui
essayait de se dissimuler dans les taillis.' Cet
homme pouvait avqir de quarante-cinq à
cinquante ans ; sa tenue et ses allures fai
saient. penser à uq ancien militaire. Sa figu
re était calme, avec des traits rigides; son
œil sévère;et triste ; il portait la moustache
..courte, et coupait on brosse ses cheveux gri-
. sonnans. Sa redingote noire était bouton
née jusqu'au menton.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . < ;
Carlsruhe, 24 juillet.
Lo ministro dos affaires étrangères, M. d'Edols-
hein, a donné sa démission. i
Borlin, 24 juillet.
On mande de Nikolsbourg, 23, matin : -
; Le général de Dogenfold, - lo comte Karolyi;
M. Bronnor et lo comte do Kufstein, sont arrivés
ifeier au.^artie^0Qérd>.JUb»SiUH9aosion
- d'àrflTBS est imminente. Les troupes continuent
à marcher en avant pour se concentrer.
'.Vienne,, 24 juillet.
M. Von-der-Pfordton est allé au quartier-gé
néral prussien, afin do négocier un armistico
pour les Etats du Sud de l'Allemagne. •
Ebenthal (Hongrie), 23 juillet. :
Hier-22, au matin, près do Prosbourg, un on-
gagomont a eu . lieu ontro les 7° et 8° divisions
prussionnos ot 33,000 Autrichiens. Les Autri
chiens avaient été tournés par six .bataillons et
leur ligne de retraite était coupée, lorsque,
' par suite de la nouvelle de l'armistice ar
rivée à midi, le combat a dû cosser. Trois
• heures plus tard, Prosbourg sorait tombé entre
, les mains des Prussiens.' Les Prussiens ont per-
. du 100 hommes et les Autrichiens plus do 800.
. Les troupes prussiennes sont restées sur lo
champ do- bataillo jusqu'à co matin, où elles ont
dû so retirer jusqu'à la ligne do démarcation
fixée par l'armistice, près, de Stampfen.
Ferrare, 24 juillet.
Le général do La Marmora va so rendre à Vé-
■ rono pour traitor des conditions do l'armistico.
- Le nom du plénipotentiaire désigué par l'Au
triche est encore inconnu. *
Nous recevons, par la voie américaine,
dès gazettes ot dos lettres do Mexico, dont
les plus récentes portent la date du 19 juin.
Hâtons-nous de dire que nous ne trouvons
dans aucune d'elles la confirmation dos gra
ves nouvelles mises en circulation ces jours
derniers, relatîvomont à Matamoros et à
Tampico. Nos correspondans, sur ce sujet,
se bornent à. nous annoncer que le commer
ce souffre, de la difficulté de ses relations
avec Mazallan, Matamoros et Tampico; et
même que les négocians de ces villes ont
donné ordre de vendre sur la place do Vera-
Cruz, au liou do so les faire expédier, los
marchandises dont ils étaient destinataires.
Ce qui donc est probable, c'est que des
guérillas, plus ou moins fortes, opèrent à
l'entour de ces villes dont par suite les com
munications avec la capitale no sont pa's sûres.
Et- une nouvelle qui nous est donnée tend à
corroborer celte opinion chez nous. On nous
annonce en effet la prochaine translation du
quartior général de Mexico à San Luis Polo-
sn San Luis Polosi étant à égale distance à
peu près de la capitale et des frontières du
nord, le maréchal Bazaino pourra beaucoup
mieux surveiller et diriger de ce point les
opérations militaires dont les provinces .non 1
encore pacifiées vont devenir le théâtre. >
Le maréchal a dû partir dans les premiers |
jours do' juillet..Au : moment où l'on nous'
-écrivait ses chevaux et ses cantines étaient
■déjà, en routé. Toutes les dispositions^ sont
prises pour l'ouverturo d'une campagne dé
finitive, d'usé campagne d'ensemble dans le
nord de l'empire; campagne qui sera d'au
tant plus promptement et heureusement ter- i
minée que le sud et le centre sont aujour
d'hui pacifiés.
Nous apprenons en effet que les colonnes
du corps expéditionnaire et les détache-
mens de l'armée impériale ont remporté
partout des avantages décisifs. Que nos lec
teurs nous pardonnent ces énuméïations <
que nous n'aurons plus besoin bientôt de
faire. ■
Les bandes du Miclioacan sont dispersées.
Le l or juin, le colonel Vera, attaqué dans
Zaçapu par les forces de Dominguez, Garni-
ca et Rangel, qui cherchaient à gager le Sud,
les a repoussées. L'ennemi a dû se retirer
laissant sur le terrain vingt morts, des bles
sés, des. prisonniers, soixante chevaux et des
armes.
Lo colonel Carriedo, sorti do Los Reyès,
est entré à Apatzingan chassant devant lui
les bandes de Trevino et Simon Gutierrez,
qui ont gagné le Guerrero.
Le capitaine Canseco, de la cavalerie mo
bile du Jalisco, a dispersé lo 23 mai, pris
Tamasula un parti de dissidens auquel il a
pris 25 chevaux et desarmes,
Dans l'Etat de Zacatecas; le 12'mai; le co
lonel Chavez et la compagnie franche .du 95 ô
ont surpris au Rancho de Los Pilarès une
bande ao 120 cavaliers do Garcia de la Ca-
dena, qui ont laissé entre nos mains 34 che-,
vaux-et des blessés. — De son côté, 1 le lieu
tenant-colonel Calderon atteignait le 13 dans
Ojocote, près Talasco, la force de Refugio
Perez, qui fut blessé et abandonna des ar
mes et aes chevaux.
Le 25 mai, Sanchez Roman et Garcia de la
Cadena sont venus attaquer Coco tlan. Mais le
lieu tenant-colonel Paz y Puente, do la garde
mobile de Jalisco, les contraignit à la retraite
après leur avoir fait éprouver des pertes sen
sibles.
Lo frère de Sanchez Roman serait tué et la
Cadona blessé. A la suite do ces opérations,
les bandes de la Cadena- se sont dispersées.
Dans' le département de Fresnillo, uno
bande de 600 à 700 hommes, venus de la La
gune', aux ordres d'IIerrera et de Miguel Au-
za, s'est présentée devaut.Fresnillo le 25 mai,
au soir. Après quatre heures de feu, l'ennemi
se retira devant la vigoureuse contenance du
capitaine Vincent, du 95» ; et le 26, au ma
tin, il était en pleine retraite quand il se
trouva, à L't Salada, en facè de deux com
pagnies du 95° qui arrivaient au secours do
Fresnillo avec le capitaine Herbé. L'action
s'engageaaussitôt. Prises de panique, les for
ces d'IIerrera s'enfuirent laissant entre nos
mains 200 chevaux, 3 esmérilles et beau
coup d'armes.
Dans le Tamaulipas, la contre-guôrrilla
française a fait des reconnaissances aux en
virons de Rio-Blanco et a dispersé les cava
liers de Miguel lleyna et de Camerûn. •
La garnison.de Tlacotalpam a eu un suc
cès contre les forces do Garcia ot les a con
traintes à s'éloigner de la place.
Nous annoncions, il y a quinze jours, qu'u
ne commission militaire venait d'être insti
tuée sous la présidence do l'empereur; afin
de pourvoir a la réorganisation de l'armée
nationale. GrâcQ à "l'activité déployée par
cette commission, huit bataillons de chas
seurs sont déjà organisés d'une manière dé
finitive. D'ici A peu de temps, probablement
à la fin du mois de juin, seront sur pied qua
torze autres bataillons d'infanterie da ligne
et huit régiinons de cavalerie, ainsi que les
troupesproportionnollemont nécessaires d'ar
tillerie, du génie et du train. '
Le journal officiel du 13 juin vient de don
ner un complément indispensable à la loi du
26 mai sur los contributions directes, en
publiant lo règlement qui doit en assurer
l'exécution.
L'administration des contributions direc
tes se divise en deux branchos distinctes : la
formation des rôles et la perception. Toutes
les deux rolèvent.d'un directeur général sou
mis au ministre des finances, et nommé par
l'empereur.
Les contrôleurs seront chargés de recueil
li continua sa route à travers les pousses
du taillis, sans paraître avoir remarqué les
deux jeunes gens.
— C'est mon, gouverneur! fit sèchement
M. de La Roche-Landry, qui sentait le besoin
do répondre au point d'interrogation qu'il
voyait sur le visage de Mlle Dorianti.
— Son gouverneur! pensa celle-ci, il lo
garde longtemps; ses trente ans ont sonné,
et il n'est pas encore hors de page !
Saphir achevait à peine cette réflexion,
quand elle vit venir la baronne , marchant
aussi vite que pouvait le lui permettre un
embonpoint déjà respectable. MmodeLaRo-
che-Landry, quel que fût d'ailleurs son tact
parfait, et cet empire sur soi-même que
donne un long usage du monde, ne put dis
simuler complètement un peu d'inquiétude,
et cette inquiétude se traduisit dans le rapi
de regard qu'elle iota à son fils et à sa jeune
amie. Tout ceci, du reste, fut rapide comme
un éclair, et si Saphir n'eût pas été mise on
garde par les cireonslanecs particulières de
sa rencontre avec lo baron, elle n'eût peut-
être rien remarqué. Mais s'il est vrai, comme
on le dit, qu'un homme averti en vaille
deux, il ost oncoro plus vrai qq'uno femme
avertie en vaut quatre, Rion ne devait plus
échapper à l'observation de Saphir.
—- Je vois, dit la baronne, que la connais
sance est en bon train; vous ne m'avez pas
attendu pour rompre la glace,. et j'arrive
trop tard pour vous nommer l'un à l'autre.
N'oublie pas ; mon cher Hector, que Saphir
ost, avec toi, ce quo j'aime lo plus au
monde.
-—Vous devez l'aimer plus quo moi, ma
mèro, si l'affectiqn se mesure au mérite, et
ie ne m'en montrerai point jaloux, répliqua
le, joune homme en s'inclinent devant. Mlle
Dorianti,
-rr Eit vqus , mqn hel ango, continua la ba-
ÇQipie, sqyeç pour mon cher Hector ce que
vous êtes avec tout le monde ; je veux dire
bonne et indulgente.
Un coup de cloche, que l'on entendit
du côté du châleau, dispersa notre héroïne
de répondre. C'était le second appel du- dî-
lir- les renseignemens et de recevoi/îes pê--
clarations ; ils feront établir les roceffs'emç^ : ' f
de toute nature, et formeront les répMitidhfe ^'
do tant au millier, en désignant la sonmïe è , ^
"acquitter par chaque individu eu proprîfet^; Ar
en ayant soin qite le;produit. des biens rii r
raux no soit jarijais' évalué-au-dessous dé
6 0/0 du'capital. •
' Toute réclamation devra être adressée au
contrôleur dans lès trois jours qui suivront
la publication : elle sera jugée par une com
mission composée " de deux contribuables
présidés par le contrôleur. Les décisions dè
cette commission seront sans a appel.
Les percepteurs sont chargés de la percep- •
tion de l'impôt ; ils se conformeront aux ré
partitions du taut pour mille, sans pouvoir
y rien changer. ' ■,
Les perceptions seront centralisées entré
les mains du percepteur, principal siégeant
au chef-lieu au département.
Le percepteur devra soumettre ses livres à
l'examen du contrôleur, toutes les fois qu'il
en sera requis par celui-ci. -
Le percepteur est responsable de toute
somme dont l'entrée est constatée par ses
livres. ' '
Lorsque le propriétaire habite sa maison
et lia paie pas sa contribution, il pourra être
exproprié par le contrôleur êt la propriété
louée par celui-ci pour,trois, ans.
Le "ministère de fomento annonçait der
nièrement, par un avis inséré au journal
..officiel, que 20,377 acres de terrains étaient
offerts à l'immigration, selon les conditions
déterminées par laJoi. Par un second avis,
publiés le 14 juin, le même département
porte a la connaissance du public qu'il peut
disposer immédiatement, en faveur des co
lons, d®.-{>2,202 "acres^de terrains, subdivisés
en sections, selon l'usage adopté aux Etats-
Unis, et situés à 22 lieues ouest deDurango.
Ces terrains, connus sous le nomde Llano
Grande et" El Jaral, offrent de grands avanta
ges à ceux qui voudront en tente? l'exploi
tation. Parsemés de grands bois, arrosés par
de nombreux cours d'eau, ils sont surtout
propres à la culture des céréales et à l'élève
au bétail,
Les travaux fle la section du chemin de
fer comprise entre Mexico et Puebla avan
cent rapidement. De ia capitale à San-Cris-
toval, les terrassemens sont achevés et les
rails posés. C'est un trajet de plusieurs
lieues. D'Otumba à la hacienda de Jala, 10
milles anglais de rails ont été posés, et 38
milles d'Otumba à Apizco.^ En somme, les
deux tiers de cette section" qui compte en
viron 32 lieues kilométriques, sont'achevés.
L'iiyuntamionto de Mexico voulant obvier
à 1a cherté excessive des objets de promièro .
nécessité, a demandé un rapport au bureau "
des courtiers sur los causes d'une situation
aussi anormale quo pénible.
Voici ce qui a été répondu :
Lo prix du café, des porcs, "des frisoles
(haricots rouges), des garbanzos, de la fari
ne, du savon, du jambon, du beurre ot du
sel a diminué au lieu d'augmenter.» La haus
se du sucre et du riz est insignifiante, mais
celle du maïs et de la viande.de boucherie
est devenue excessive. '
Les causes delà hausse du riz ne sont pas
définies; on constate seulement l'absence\le
cette denrée sur le marché. Celles do la
hausse du sucre sont attribuées à co quo la
cauuo n'a pas été cultivée dans le Miclioacan
, pendan t' l'année 1865. La haussa du maïs
proviendrait do ce qu'il n'en a pas été fait
de somaillos dans différons haciendas do la
vallée et de la porte dos moissons occasion
née par les pluies excessives do l'an dernier.
Enfin, la chorté.de la viande de bouche rie
serait due à co que le bétail, importé ordi
nairement du Miclioacan et dos Terres-Chau
des, a vu arrêter sa reproduction par siiito
. do la guerre qui a désolé ces deux contrées.
Au dire des courtiers,- la cherté dont on
se plaint provient non du monopole et dés
accaparemens, mais bien.des objets sur les
quels elle porte, et,.par conséquent, il faut
les affi'ai\cuir de,tous droits d'entrée, si ou
. veut remédier au mal. Celle conclusion n'a
pas d'abord été du goût.de l'alcade municipal;
néanmoins, il paraît quo, commé elle a pour
elle l'approbation du conseil municipal, ello
-no tardera pas à êtro adopléo et mise à exé
cution. En attendant mieux, on vient d'ou-
vrir'des étaux dans différons marchés où les
pauvres trouvent de la viande, sans distinc
tion de piorceaux, à un réal la livre (0,62 c.)
nor, et Mme do La Rocho-Landiy,qui avait la
,plus haute considération pour Je taient do
sa cuisinière, ne sa permettait jamais de la
faire attendre.
— Nous achèverons la connaissance à ta
blé, dit-elle en prenant le liras d'Hector.
- Tous trois s'acheminèrent vers la maisoa
Saphir, en entrant au salon, y retrouva lé
même homme qu'ello avait déjà aperçu à
travers les taillis du parc. * V
— M. Giraud, un ami do mon fils, dii la '
baronne en se tournant à demi vers Saphir
Ce mot. d'ami qui, d'ordinaire, a le privi
lège d'épanouir le visage de colui qui le don
ne ou de celui qui le rqçoit-, n'altéra en rien
la gravité de M. Giraud; mais les sourcils
bruns du baron se froncèrent légèrement ot
un sourire amer plissa sa lèvre hautaine. On
passa biontôt dans la salle à mangor, et tou
tes les physionomies reprirent cette expres
sion calmeetcontenue qui osteommeun mas
que quo los gens du monde jettent sur louis
impressions. Cepondaut, malgré tous les of-'
forts delà baronne, la conversation so traîna
languissammont dans cotte torpeur d'où il
est assez difficile de la tirer quaud le hasard
réunit pour la première fais des personnes
jusqu'alors inconnues les unes aux autroi'
M. Giraud parla pou ot M. do La lloche-La^
dry moins encore.
- — Mon fils est un grand chasseur devant
Dieu et un grand vovagour devant les hom
mes, dit, la mère d'Hector à Saphir en ma
nière d'a-parté; mais il perd un peu do ces
avantages devant lès femmes, ot lie le trouve
aujourd'hui d'une discrétion... exagérée.
— C'est peut.T-être^ ma. faute! dit Sa
phir avec un soutire qui rendait sa supoo-
sition bien ' invraisemblable ; sans doute io
no l'inspire pas l
-»-Ou tu l'inspiras trop ! Mais, vrai ! il n'est
pas toujours comme cela? seulement, quaud
il voit les gens pou* la première fois ie sais
au il leur parait ■ un peu sauvage. Laissons
faire lo tompsnl s'apprivoisera, et iW.è-
m que par la suite, lu n'auras, pas à te plain
dre do lui. . . * ■ • 1
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