Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1865-01-12
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1865 12 janvier 1865
Description : 1865/01/12 (Numéro 12). 1865/01/12 (Numéro 12).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
50' ANNEE.—M* 12.
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six mois 77..? 32 fr.
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vous les pats ÉTEANGERS, voir le tableau
publié les 6 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JEUDI 12 JANVIER 1865.
TROIS MOISi:.viàîi'. 13 FiU
six nois..26 irau^
' ïin'>an'.t : . ..82,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL,
UN 1 NUMÉRO 20
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4865, soit 42 fr. 50 c. par action, sans au
cune retenue.
PARIS, 11 JANVIER.
•
Les rapports légaux qui existent, en
'France, entre l'Eglise et l'Etat, sont si
clairement définis, qu'il faut y mettre
beaucoup de mauvaise volonté pour que
le moindre doute soit possible sur les
droits et les devoirs des deux parties in
téressées. Aussi les reproches qu'une mi
norité turbulente et passionnée adresse au
gouvernement de l'Empereur sur sa con
duite au sujet de l'Encyclique, reposent-ils
^sur une confusion d'idées qui doit dispa
raître au premier examen.
L'erreur consiste à mettre sur la même
• lï^jtie le Citoyen et l'Evêque, à ne tenir au-t
cun compte de l'ordre légal accepté à la
fois par l'Etat et par le Saint-Siège, et à
i supprimer cet ensemble de sages mesures
'auxquelles "nous devons, depuis plus de
soixante ans, la sécurité et la grandeur da
îa religion , ainsi que la paix des cons-
" jciences. _ -
Un simple coup d'oeil jeté sur,le vérita-
- ible état des choses va montrer que ceux
• qui se trompent en cette occasion se-trom
pent bien sciemment. Que la lettre pontife
cale soit publiée et discutée par tous les.
"journaux, qu'elle soit approuvée parles uns
combattue par les autres, cette publicité
' tet bette discussion n'impliquent de la part
du gouvernement aucune responsabilité et
" iie i'engdgent en aucune façon. C'est un
. fait qui- se produit de lui-même, et tant
que la discussion ne dégénère pas en in
sultes, tant qu'elle ne sert pas de prétexte
■:& des attaques contre les institutions ou
' & des Oùtrâ'gescontréla morale religieuse,
l'autorité civile n'a pas à intervenir. < i
Qub n'aurait-on pas dit d'ailleurs si!
= là publication et la circulation de l'Ency-
"cliquè eussent "été interdites en France !i
; .Quelles récriminations de là part du
• monde religieux ! Quellës plaintes'.aussi!
y.dii côté dés partisans de ; ;la liberté,! Onj
! n'eût pas manqué de ( voix qui partait du Vatican-,' et les deux]
'partis, les ultramontains fetiés révolution-l
naires, se seraient rencontrés pour accu-'
ser l'Empire de despotisme. Ôn voit
- d'ici les ' belles phrases -qui auraient été!
brodées sur ce thème , sans compter les!
soucis et les inquiétudes qu'il aurait fallu;
se donner pour arrêter à la frontière un!
J documeht répandu daris le monde entier. 1
. Le gouvernement n'a pas songé àpran-
drê une telle mesure, et la publicité a eu;
lieu .avec ses conséquences 'naturelles,
'.c'est-à-dire avec les blâmes des uns et les
- éloges des autres; ;
L'interdiction faite auxEvêques est d'un
ordre tout différent. Ici il y a une loi po
sitive, il y a un engagement réciproque,
: et il ne dépend pas de l'Etat de rester sim
ple spectateur. Il faut qu'il intervienne
.puisque les Evêques ne pouvant publier
- aucune Bulle, Bref ou écrit quelconque
du Saint-Siège sans aùtorisation du pou- ,
voir civil,"il faut que le gouvernement,
donne ou réfuse cette autorisation. Il a
par conséquent à mettre sa responsabili
té à couvert. Or, c'est pour qu'aucun Evê-
que ne puisse prétexter l'oubli de la loi,
c'est-pour qu'aucun Evêque ne puisse
prendre le silence du gouvernement pour
un'acquiescement, que M. le ministre des
cultes a écrit sa lettre du 4" janvier.
Cette circulaire est un acte de loyauté ;
nous pouvons ajouter qu'elle est uu acte
de sagesse. Les doctrines contenues dans
l'Encyclique et si formellement contraires
aux principes de nos institutions, comme
à toutes les idées modernes, ne pouvaient
descendre des chaires catholiques avec l'ap
probation gouvernementale. Il y avait là
de graves inconvéniens, il y avait même
des dangers. Un prêtre a charge d'âmes,
et l'on aura beau dire, un journal qui
discute devant des lecteurs ne ressemble
en rien à celui qui parle à des fidèles,
dù haut d'une chaire d'où ne descendent
que des enseignemens infaillibles, avec
la sanction de récompenses éternelles ou
de châtimens éternels^
Ajoutons que, de tout temps, sous tous
les régimes, une distinction a été faite
entre le citoyen qui parle au nom de la
liberté établie dans son pays et le citoyen
qui parle au nom de la fonction dont il est
revêtu. Qu'un magistrat dans un livre,
dans une brochure, idans un article de
journal*, soutienne des doctrines singuliè
res , il peut nuire à sa bonne renommée,
màis il use do son droit. En serait-il
dèmême si ce magistrat voulait introduire
ses idéBs chimériques dans la rédaction
d'un jugement, et s'il profitait de*sa robe
pour attaquer ce que protège la loi? Evi
demment non.
. Le professeur qui, pourvu qu'il se" con
forme àlà légalité, peut soutenir dans ses
■ouvrages telles opinions qui lui convien
nent, a-t-ïl le même droit quand il est
dans sa chaire ? Citoni ' un exemple ré-i
cent : M. Renan a écrit et publié un li
vre ç[ui ; a eu un grand' nohibre d'éditions :■
l'écrivain a j'9Hi d'une liberté entière, il
n'en n'efct pas moins vrai, que lorsque le.
professeur, en montant dans sa chaire du
Collège de France*, attaqua les croyances
religieuses de la majorité des Français, le
gouvernement, qui avait .si* responsabilité
à sauvegarder et ses devoirs à remplir, ne
put. p&s permettre à M. îterian do remonter
dans sa chaire. - ,
Ainsi la .question qu'on essaie d'obs
curcir a la clarté de l'évidence, et les Evê-j
ques qui protesLent.contre la circulaire de
M. le gardbdes sceaux, ne parviendront pas
à .faire illusion,un seul moment : Ils ou-,
blient la loi, ils oublient le pays dans le
quel ils vivent, dans l'inléi-ôt d'idées con
damnées par la marche du temps et les
' progrès de la civilisation. -Mais rie vaut-ili
pas mieux, en définitive, qu'on 'reproche;
au gouvernement de l'Empèrèur d'être' de,
son temps, que si on lui reprochait avecj
raison des tendances rétrogrades ? Ne;
vaut-il pas mieux qu'on lui reproche d'a
voir fait observer la loi, que si on lui re-!
prochàit de l'avoir Oubliée?
PAULIN LIMÂYRAC. I
BULLETIN POLITIQUE.
On doit s'étendre à des débats assez ani
més dans les Chambres' espagnoles, sur le
projet de loi relatif à l'abandon de Saint-
Domingue.' Déjà, lors de la présentation
de ce projet.un député n'a pas craint de le
qualifier d'humiliant pour la nation, ce qui
lui a valu une très verte remontrance de
la part du président. * ■
Les membres et les partisans les plus
zélés du dernier ministère sont naturelle
ment hostiles à l'abandon, et ils font in- ;
tervenir dans la question l'honneur et la
dignité de l'Espagne. Mais il s'agit de
savoir si l!annexion a été la conséquence
d'une erreur sur les véritables sentimens
de la population dominicaine. C'est le *
point important que la discussion doit I
éclaircir. M. le ministre d'Etat a décla
ré, à ce sujet, que tous les documens "
qui concernent l'affaire de Saint-Domin- \
gue seraient fournis aux Chambres qui ;
pourront ainsi se prononcer en toute j
connaissance de cause.
Cette affaire au reste n'est pas celle qui
agite le plus le monde politique à Madrid,
car, malgré l'opposition qu'elle rencon
trera, on peut la considérer comme ré
solue. , ... ;
Le conflit avec le Pérou, dont il est dif
ficile de prévoir l'issue, cause de plus vi
ves préoccupations. Le gouvernement,
tout en désirant très sincèrement une so
lution pacifique ,'et, en s'y prêtant, ne
voudrait et ne pourrait accepter, sur
tout après l'abandon de Saint-Domingue,
aucune condition qui ne désintéresserait ,
pas complètement l'honneur espagnol. 'Et
ce sentiment, notis' "pouvons le aire, est
commun aux deux Chambres.
Il se traduit, bien qu'avec des nuances
différentes, dans les deux projets d'Adres
se -rédigés par la majorité et la minorité
de la commission du Sénat.
Voici comment s'exprime la majorité :
« Ce sera avec une satisfaction véritable
d 'que le Sénat verra se réaliser l'espé-
» ' irànce. que conserve Vôtre Majesté de
» convaincre enfin le gouvernement de
» la république -péruvienne de la justi-
t ce'des réclamati'oms de l'Espagne, etil
» sera "heureux de voir se rétablir, promp-
» ;tement entré les deux nations l'entente
» la plus cordiale. Mais si tnàlheureuse-
» ment il ne devait pas -eniêtre ainsi, Votre
» - Majesté peut compter sur la coopération
» la pluà'entière de la part de ce Corps
» . Législatif pour que notre honneur na-
» tional soit en toute occasion sauvegardé,
» et ? pour qu'au besoin le pavillon espa-
» !gnol soit victorieux. » ••.
Le projet de la minorité est plus énergi
que dans son laconisme : « Le Sénat con-
» serve encore l'espérance que le gouver-
» -nèmerit jiéruvien", reconnaissant enfin la
», justice de nos- demandes, ne mettra paà
» Votre Maj esté da ns la nécessité d'agir avec
»• l'énergie nécessaire pour obtenir la rô-
» paration qu'exigent nos'intérêts et notre
« honneur. »
Onnepeiisepiisque, dans l'état des cho
ses, le débat puisse s'engager utilement sur
cette question, le miaistère ayant déclaré
que son devoir lui commandait de garder
la plus grande réserve, et que, d'ailleurs,
toutes les mesures ont été prises pour
que l'honneur de la nation espagnole reste
complètement sauf.
Le bruit d'une rencontre entre les deux
escadres espagnole et'péruvienne a c'où-
ru à Madrid, mais on ne pourra avoir
de nouvelles que par la malle du Pacifi
que le 43 ou le 4-4 de ce mois. Cequipa?
ïaît positif, c'est qu'après l'incendie de la
frégate Triunfo, l'amiral Pinzon a quitté
le mouillage des îles Chinchas pour la sé cu
rité des navires qu'il commande,et'qu'ilat-
tendait- .en croisant au large les renforts
- qui'lui sont'envoyés. Un journal déciarq
cependant qu'il y aurait danger à retarder,
en cas de déclaration de guerre/les opéra-
' tions offensives et que, très probablement,
on n'attendrait pas l'arrivée de la frégate
cuirassée Numancia pour attaquer les forts
du Callao.
VOst-Beutschê-Post s'autorise de l'article
publié par 1a Gazette de Vienne concernant
l'Encyclique, pour croire que le gouverne
ment autrichien regrette de ne pouvoir
exercer d'influence sur .les publications
épiscopales, et qu'il n'est pas sans in
quiétude sur la façon dont ces publications
auront lieu. D'après le même journal, « les
» jarisconsultesde la Chambre desdéputés
» ont l'intention de saisir la première occa-
» sion pour exposer les différences entre
» las principes, de l'Encyclique et les lois
» fondamentales de l'empire autrichien^
» et à tirer de cet exposé des conclusions
» auxquelles il- sera probablement donné
» une suite pratique sous forme de pro-
» positions. »
On écrit de Copenhague que des adres
ses sont envoyées au Rigsdag pour récla
mer contre la nouvelle Constitution.
Des lettres d'Altona annoncent que dans
un seul district une déclaration en faveur
du duc d'Augustenbourg a été revêtue de
2,220 signatures.
UExpress donne comme un fait certain
la prochaine visite du général Garibaldi à
Liverpool. D'après une correspondance
particulière de Londres, ce voyage serait
entrepris à l'instigation de Mazzini.
- foncières.
Le rapport de S. Exc. le ministre des
, finances à Sa Majesté l'Empereur était at
tendu avec impatience ; il n'a pas trompé
l'espérance,du .pays.
- Nous croyons inutile de reprendre un à
* un ies chiffres si clairement groupés, si
clairement analysés par M. le ministre des
finances, mais très utile au contraire de
caractériser la situation financière dont
ces chifffes sont l'expression.
. Le sénatus-consulte du 31 décembre
4864 a consacré un système tout .nouveau,
par lequeU'Ëmpereup renonçait spontané
ment au .droit Ù'oovrir par décret des cré
dits supplémentaires ou • extraordinairési
droit qui avait toujours appartenu au chef
;de l'Etat. Par l'adoption dé ce principe, les
'crédits votés devierinent.une loi véritable
•qui ne peut ètre modifiée que par Une • au-
■ tre loi. Ainsi, aucune dépense ne saurait
. être effectuée saris l'ouverture d'un crédit
préalable, et aucun crédit ne saurait être
ouvert qrie par une loi.
L'admirable simplicité, la rigueur, de ce
mécanisme qui assurait d'une manière si
complète le contrôle du Corps Législatif,
furent généralement comprises èt approu-
. vées. On n'y fit qu'une objection un peu
spécieuse : c'est' que |lo résultat pour
suivi était trop beau, presque chimérique,
et que, en fin de compte, îles -nécessités
multiples et imprévues des services pu-
. blics amèneraient ' Vraisemblablement la
transgression fréquente de règles trop
absolues pour être toujours applicables.
Un groupe d'incidens vint tout à point
pour donner quelque prétexte, aux criti
ques. Aucune dépense ne devait être ni ne
fut engagée sans l'ouverture préalable
d'un crédit législativemènt voté; mais il
■ se trouva que certaines dépenses s'engagè
rent d'elles-mêmes ; les mnes, dépenses
de guerre^ s'étaient effectuées surles lieux,
dans un^autre hémisphère, à deux mois
de distance de la mère-^patrie.; les autres,
dépenses d'ordre, consistaient-en restitu
tion, sôus;fonne de drawback, des droits
perçus à l'importation des sucres étran
gers.
Nous n'insisterons pas sur les "dépenses .
de guerre faites par les ordonnateurs gé
néraux dans des circonstances impérieuses
qui ne se discutent point, et auxquelles il,
faut obéir. D'ailleurs, aucun' système fi
nancier n'est tenu de répondre à ces cas ex
ceptionnels, les budgets des nations mo
dernes étant organisés, non pour la guerre,
mais pour la vie civile, pour le développe
ment de la richesse, l'encouragement du
travail, et'la sûreté du territoire.
Restait .le régime des drawbaclss, qui
troublaient assez sérieusement l'économie
des budgets, puisque le Trésofse trouvait
tout du long de l'année placé sous le coup
de remboursernens éventuels dont il igno
rait l'importance, déterminée par les seu
les convenances de l'industrie ou de la
spéculation. La nouvelle législation sur
les sucres a fait disparaître les drawbacks
et les a remplacés par le régime de l'impor
tation temporaire en franchise. Cet élé
ment de trouble est donc éliminé des
budgets.
Aussi, l'exercice 4864, dont la^ pre
mière période finit au 31 décembre der*
nier, a-t-il été réglé conformément aux
strictes prescriptions du sénatus-consulté
du 31 décembre 1864, c'ast-à-dire qu'au
cun crédit nouveau ne parait devoir être
demandé au-delà des crédits votés précé :
demment par le Corps Législatif.
Une autre innovation très importante,
et qui achève de donner à l'ensemble de
notre organisation financière toute sa va
leur pratique, au point de vue de l'effica
cité et de l'opportunité du contrôle deman
dé au Corps Législatif, c'est la présentation
régulière d'un budget rectificatif compre
nant tous les changemens survenus dans
les évaluations du projet de budget primi
tif. Par exemple, le Corps Législatif, qui se
réunira vraisemblablement dans le cou
rant du mois prochain, se trouvera immé
diatement saisi des modifications à-intro
duire au projet de budget de l'exercice
courant, de sorte qu'il aurai se prononcer,
sur des dépenses non encore consommées
ni même,-engagées, tandis que, sous l'em
pire des prescriptions qui -ont dominé dans
les anciennes Chambrés,'au -temps du gou
vernement .parlementaire, le vote qu'on
léùr idèmandait n'était-qu'une ratification
qui devenait une affaire rte pure formé
puisque les faits étaient accomplis.
Un autre trait esséntiel de l'exposé pré*
senté par S. Exc. M. Achille' Fould, c'est
de refléterlidèlement, dans l'ordre des laitç
financiers, là pôliiiquè glorieuse et pacir
lique de l'Empire.
. Aubudget rectificatif de 4864, l'effectif
complémentaire de l'armée pour le Mexi-r
que, l'Algérie et Rome employait- un -cré
dit de 37 millions, et le ministère • de 14
mariné demandait '52 millions, pour le£
arméniens extraordinaires ainsi quo pour
l'administration de la Cochinchine; ensemr
ble 109 millions. Au budget rectificatif de
4865, les mêmes objets ne réclament plus,
le premier que 36 millions, le second que
2!) millions, ensemble'65 millions, d'oùres-
sort uae.diminution de M millions sur les
dépenses extraordinaires de la guerre et
de la marine;
\ • Ces dépenses diminueront successive-»
ment et finiront par disparaître ; elles lais
seront alors apparaître dans nos budgets
un excédant considérable, dont l'emploi,
quel qu'il soit, profitera largement à tou
tes les forces vives du pays. i
M. le ministre des finances indique^
dans son rapport, la décision prise d'an
nuler 67 millions de rentes appartenant à
la Caisse d'amortissement. C'est une heu
reuse simplification, que nous avons tou-î
-jours souhaitée; elle sera vivetnent ap
préciée par les hommes pratiques, qui
estiment par dessus tout dans les finan-
ces _ la ^iiïîplitjité.'.et :1a sincérité , cârac-
tèré^aîstinctif de toutes les mesures aux-
qnellçs S. Exc. M. Achille Fould a attaché
son nom. , , ■ , -
A uguste V itu .
télégraphie-if rivée.
: . Londres, -ll janvlef.
f Des avis de New-:York du 31 décembre por-
tent que.; les troupes de Butler sont rentrées
aurort Monroë parce qu'elles ont trouvé le
fort Fisher trop M'en défendu pour pouvoir
être pris. La perte de Butler s'élève -ù 1,470
nommes.
Bragg mande que les fédéraux ont été re
pousses de la manière la -plus complète et que
le fort n'a nullement soul^ert de leur feu.
On ignore où se trouve IIardee; mais lo bruit
court qu'il a eu une rencontre iavec Foster.
On attribue à Sherman ' le projet d'attaquer
Augusta, d'où il chercherait ensuite à rallier,
par la Caroline du Sud et 'du Nord, l'armée-de
Grant.
Le général Thomas annonce que Hood a tra
versé là rivière Tennessée le 27.
. „ . - ■ , Londres, li janvier.
Le Mormng-Po&t dit .que jusqu'ici l'Empereur
des Français ne pouvait pas désarmer^ mais
que la France sent aujourd'huiquelle â épui
sé tous ses ennemis et qu'unè politique de
paix est possible. La feuille anglaise espère oua-
la Prusse désarmera à son tour. '
T » JJ. 1 Francfort, iO janvier, soir. '
La (i a&ette aes Postes a reçu de Vienne le té.
légramrtfe suivant :
■v La commission financière de 1 la Chambre
des députés a Tésolu, l'unanimité, de ren
voyer le budget au. gouvernement, afin miele -
ministre des finances propose des diminutions
que la commission devrait, sans cela, y intro
duire elle-même, afin d'arriver au rétablisse
ment de 1 équilibré du budget.
» Le ministre des finances a réservé ses dé
clarations au sujet de cette détermination. »
, , Turin, 10 janvier.
Chambre des députés. — M. Conforti'interpelle
le ministère sur les conditions auxquelles au
rait eu lieu l'extradition de La Gala et de ses
complices.
Le ministre de Ja justice-répond que La Gala
et ses complices ont obtenu grâce par suite
d'engagemens moraux, mais que lé gouverne
ment français n'avait mis aucune condition à
leur extradition et que le gouvernement ita
lien n'avait subi aucune pression,
M. Boggio attaque vivement la conduite de
l'ancien cabinet.
M. Minghetti déclare que l'extradition fut
demandée et accordée dans les -formes in'ter- '
nationales ordinaires et sans conditions. Néan
moins, 1 ancien ministère croyait qu'on de
vait faire grâce -.à- pause des circonstances de
la, capture et-de l'incertitude du droit d'extra-
dîtioja. Répondant à M. Boggio, l'ancien olief
du cabinet .se.dit prêt à réfuter toutes ses ac
cusations. ,
M. Mancinl blâme l'ancien cabinet d'avoir
consigné le3 brigands on questionià la France.
Le général de La Marmora sojitient l'opipien
contraire.- Il demande-que la discussion prenne
fin et repousse la proposition -de M. Bogeio oui
demandait un vote de cepsure,
M. Boggio.retireisa proposifion/
Après quelques inpidens,-.Ja Cliambrerepousse
uno proposition de î^. Chiaves, demandant'à
la QUambre d<^pa£ser à l'ordre , du jour eu
prenant acte des déclarations du ministre da
la.iiustice.
Emprunt italion 08.80.
. . ., Turin, il janvier.
Lefe -journaux- disent que la comriiission par
lementaire, charge d'cxainin.i;r la question
administrative,'s'est miso d-aceord avec le mi
nistère sur tous, les points,- en a journaut4a
question des- circonsoi-iptions électorales.
■Les journaux donnent un'démenti absolu
•aux assertions du correspondant turinnis de
la torrespondance générale de Vienne, relative
ment a une -réunion do patriotes qui se sérait
tenue a-Gônes; et -dans 'laquelle on aurait rô-
soiu , avec l'approbation du gouvernement
italien, de provoquer une insurrection en Vé-
nétie. . . . ■
. . Madrid, 10 janvier.
, Aujourd liui, au Sénîitj M* Cald6roii^Cloll3.n-"
tes^a attaqué'le ministère à-propos-de l'aban
don de' San-iDomingo. »
Le maréchal Narvaez a répondu qu'il avait
■proposé cette mesure dans l'intérêt de la na-
twn« (Havas-Buther.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : !
Berlin, H janvier.
La Correspondance provimitile dit qu'en outre
de la-solution légale de la question militaii ft
et du budget de ISS», la Chambre des députas
aura à s'occuper d'un-projet relatif à'ia guene
feuilleton du Constilulionnel. 12 janvier.
LA FORÊT DÉ BONDY
& EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
.V XI.
deux coeurs i)e femmes.
Le lendemain, le grand salon du châ-
.tesu de Liliers avait été r'ouvert et il de
venait le théâtre d'une touchante scène
-dont 11 est bien regrettable que les opéras
comiques aient tant abusé. v
Du reste, dans l'espèce, comme on dit
. au barreau, ss rencontraient quelques mo
difications heureuses qui l'empêchaient de
D'ordinaire, ce sont les vassaux ayant
-•appris le 'retour de leur bon maître e t ve-
•aiant, bailli en tête, le complimenter, en
•chantant à tue-iête :
Ainsi qu'Alexandre îe Grand
-- A son entrée à Babyloae, etc. »
/ci, c'étaient deux maîtres, le père et le
Tiîs q'u'on recouvrait d'un seul coup; puis,
-grand dégrèvement, en Bretagne il n'y
avait poin* de bailli; formés en députation
-les anciens '«'étaient chargés de conduire
au château la i? 0 P ulation du domaine.
" D'ailleurs, pa." "ne nuance délicate, ce
"tie fut pas au sW^neur châtelain mais à
"MmedeLiliersque^idre^alecompliment;
c'était elle qui avait souffert, elle qui avait
été calomniée et méconnue ; à elle la léli-
citation directe dont M*. de Liliers et le
c hevalier n'eurent, en Quelque sorte, que
le contre-coup.
Mentionnons une autre justice ; un cer-j
tain bruit s'étaitTépandu que, dans l'heu-
-reux événement qui se célébrait, ,tine no-î
table part était à revendiquer par la j»lie.
dame venue dans lé pays pour y être fer
mière et qu'on voyait, après s'en être
long-temps défendue, trôner à la droite de
la baronne. A elle aussi son ovation per
sonnelle j -dont elle sut se démêler avec au
tant de bonne.grâce que de modestie. <
Les complimenteurs venaient d'être pré
venus que, dans le parc, avec force rafraî-
chissemens» attention fort appréciée en
Bretagne, ils trouveraient une place dis
posée pour la danse, et la fouie s'écoulait
joyeuse, quand tout à coup la voilà re
fluant sur elle-mérae .: au loin éclatent de
bruyahrvîvats, aux salves (les iusils se
mêle une sohnene frénétique des uiniou.s;
d'un mot cette émotion, extraordinaire se
ra comprise; Mme de la Oocquerie ? la cen
tenaire^ avait été aperçue desce idaïit lesr
tement de sa voiture au bas du perron.
Portée en triomphe jusqu'au salon où
était réiinie la famille dont elle vsnait
sans doute aussi saluer la restauration,
Mme de la Cocquerie qu'aesompagnait le
père Nicolas de tous les Saints fut' sur le
point de prier le célèbre exorciste d'exer
cer ses talens sur l'enthousiasme endiablé
dont elle se voyait l'objet; tout finit pour
tant par s'arranger sans la sainte conjura-.
tioD, et, débarrassée de cette turbulente:
sympathie, la visiteuse put présenter son
compagnon de voyage et prendre place au
milieu de ses hôtes dont iLn'est pas be
soin de dire l'accueil reconnaissant et em
pressé.
Son attention d'abord tournée vers de
M. de Liliers :
-r Parbleu oui, le voilé, dit la vieille
châtelaine,et pas trop changé, ma foi,mal
gré ses vingt-deux ans de folie furieuse :
Quant à co joli garçon, continua-t-elle, en
regardante chevalier, c'est son frère tout
5, un .peu plus posé seulement; ce
comprend, élevé à 'l'école du lùal-
cracbé,
qui se i
heur et pas enfant gâté comme l'autre.
'Poyr vous, baronne;-vous êtes étonnante, j
il y a bien quatre ans que je ne vous ai vue :
et Dieu sait si dans la réclusion à laquelle j
vous vous étiea condarqnée, vous avez ilû j
souffrir! Vrai, je voùs trouve plus belle j
que lors de notre dernière rencontre, il J
semble que le malheur vous ait em- i
baumée. j
— Mais non, chère dame, dit la baronne j
entendant ses deux ~ mains , l'une à son !
fils, l'autre à son mari, vous ne voyez pas ■
que c'est le bonheur qui depuis lner m'a
rajeunie? •
— Maintenant qu'est-ce que je vois là ,
reprit Mme de la Cocquerie en passant
à Jeannelon ; une. cortaine dame, si je ne
me trompe, à qui j'ai une querelle à faire.
H'est-cp pas elle qui s'est moquée de moi
en m'appelant la merveille delaBretagne, et
en adressant à une vieille inutile de mon
espèce un bouquet comme on n'eu ferait
pas pour une reine?
—■ J'avais parlé par ouï-dire, Madame,
répondit Jeanne ton, mais maintenant que
j'ai yu, je trouve que mon bouquet aurait
dù être gros du double.
~ Tel qu'il est, belle Madame , je vous
en remercie, ainsi que de la charmante
lettre dont il était accompagné, mais trêve
au? complirrums pt congratulations , je
suis venue ici pour quelque chose dp boîm.-
coup plus sérieux, uhe question de famille.
Je puis bien, je crqis, la traiter devant
yous, car, après ce que vous avez opér£
dans ceita majson, il serait bien extraor
dinaire que vous n'y fussiez pas sur le pied
d'une amie.
Dites uns bienfaitrice, repartit vive
ment M., de Liliers ; nous sommes trois
dans ce salon, de qui Mme Duplessis d'An-
tragues a été la Providence.
— Baron, si vous voulez continuel; sur
ce ton emphatique, autant me dire de
m'en aller, répondit la bouquetière.
•—'Non, restez, c'est moi qui vous en
prie, reprit Mme de la Cocquerie , nous a-,
"vons-à voir clair dans une bizarreiie où
nos trois perspicacités de femmes ne me
paraissent pas devoir être de trop. Il s'agit
de Thérèse de "Lambilly. Sa santé aussi
bien que son état moral m'inquiètent ex
trêmement.
Priée d'entrer dans le détail de cette
sollicitude, Mme de la Cocquerie commen
ça par raconter la scène de l'avant-veills.
Ce Qompte-rrendu ne pouvait manquer d'a-
' mener une assez longue diversion au sujfct
principal. Puisqu'on parlant devant le Pè-
i'8 Nicolas, Mme de la Cocquerie n'omit
aucun détail, il devenait clair que le ré
vérend Père était au courant de la conspi
ration. N'ayant pas encore passé condam
nation sur son échec-de la nuit précédent
te, M. de "Liliers ne put se tenir de le faire
juge do son dissentiment ayee MM. de la
noblesse et dans les entrevvisions extati
ques de Thérèse qui semblaient annoncer
aux conjurés une fin funeste, il ne manqua
pas de voir un argument en faveur de la
conduite qu'il avait jugée la meilleure à
tenir et qui n'avait point. été approuvée,
Le Père Nicolas se montra vrainient un
homme de Dieu:
-r-Je n'approuve pas, Monsieur le ha-
: roii, dit-il, le parti pris par Messieurs les
gentilshommes de faire appel aux arnieg
de l'étranger ; comme vous, j'ai peur que
cette passion de faire à tout prix triom
pher leur cause, ne soit en voie dp la com
promettre et je n*ai pas besoin que l'es
prit prophétique de notre jeune malad.8
me fasse augurer 4 e s malheurs que m'an
noncent les seules lumières de la raison.
Mais à yous aussi, je dirai que je ne re
grette dus qij'on vous ait mis dans l'ink
possibilité de suivre votre dessein; soule-
" ver le peuple est toujours un dangereux
moyen, c'est un incendie que l'on allume,
un torrent que l'on déchaîne, et vous sa
vez si ensuite on fait facilement la. part à i
ces deux, élémens. 1
—Mais, mon révérend-Père, objecta M.
do Liliers, ce n'était pas- en mon nom que
j'eusse appelé aux armes nos populations,
j'ai par devers moi un titre -royal, la vo
lonté écrite d'un grand monarque,-la
quelle s'arrête à un but précis, détermi
né, la "convocation dès Etats-Généraux.
— Je he dis pas, répliqua le Père Nico
las, mais d'abord, il est écrit dans l'Evan
gile : celui qui frappera avec l'épée périra,
par l'épée, et je vois en effet que ce n ? est
jamais sans des flots de sang que-les ré
volutions armées -réussissent, si tant est
que l'histoire ait eu à enregistrer beau
coup de leurs succès. Louis XIV, de son
vivant, pouvait, sans coup-férir, exécuter
ce qtfU laisse & opérer difficilement sous
le règne de son successeur ; ma foi, je suis
charmé pour vous que vous n'ayez pas à
être l'exécuteur de cette politique posthu
me qui laisse tout à faire derrière elle en
ayant un peu l'air de s'en laver les mains.
w II y a là du vrai, dit le chevalier; au
baron son père. Le roi, à cette heure où
l'on fait bon marché de toutes les choses
terrestres, abdiquait son despotisme; mais,
pour fonder la liberté, à qui nous ren
voyait -il ? Au roi d'Espagne, désignation
malheureuse, et qui, jusqu'à un certain
point, autorise l'entêtement de Messieurs
de la noblesse, Les temps, d'ailleurs, sont,
devenus bien mauvais pour une entre
prise de régénération politique, et ce n'est
pas quand la grande folie de Law occupe
tous les esprits que nous eussions été fa-:.
Gilement écoutés, .
— J'allais le dire, poursuivit l'exorcis
te, et j'ajouterai, Monsieur le baron, qu'à
peine remis en possession du bonhaur in
térieur dont" vous.vous êtes dépossédé vous-
même pendant pins de vingt ans, vous de
vez vous trouver heureux, de ne pas être
tenu d'aller, vous et Monsieur votre fils,
vous mettre à cette loterie de la guerre
civile où, au profit des pouvoirs établis,
il y â trente chances, contre une,'de triom
pher.
— Oh ! que vous avez raison, mon Père,
dit Mme deLîliers, en joignant les mains,
et à-quelles nouvelles .épreuves mon cœur
d'épouse, et de mère n'était-il pas- des
tine !
— Enfin, dit le baron, avec une résigna
tion aigre, il n'y a rien de si facile que de
regarder faire les autres, et nous verrons
comment ces beaux Messieurs' s'en tire
ront. Maintenant pour en revenir à Thé
rèse;,.
— Oui, c'est cela, dit Mme de la Coc
querie, parlons de cette chère enfant, pour
laquelle je suis venue et qui me semble,-
comme la Bretagne, en proie à une redou
table crise.
—Eh bien ! chère Madame, je vous, di
rai que sous la peau du Meneur de Loups,
j'ai été témoin et médecin d'un 3e ces ac-
cidens nerveux qui vous préoccupe. D'a
bord le moyen dont, à m»n exemple,
Lambilly s'est servi pour calmer la mala
de, a pu très humainement amener cet
état d'extase que vous avez pris pour una
possession du démon. J'en appelle à vous,
mon révérend Père^ ajouta-t-il en s'adres-
sant au Père Nicolas; exorciste puissant et
éclairé, je suppose que les écrits de Van
Ilelmôntet autresmédecinsmagnêtistes na-
sont pas restés pour vous inconnus ?
—J'ai lu en ell'et tous ces livres, répon
dit le Père Nicolas, et en me révélant un
agent encore vaguement défini, quoique
naturel, ils m'ont mis à même de différen
cier l'état où j'ai trouvé Mlle de Lambilly
de celui où peut être mise une âme pur
l'intervention satanique.
— Cela étant, poursuivit M. de Liliers,
je commencerai par ai'lirmer que l'état de
santé de Thérèse-n'a rien du tout qui puis-
se-inquiéter. J'ai diagnostiqué qu'il devait
être très heureusement modifié par le ma
riage, et je-persiste dans cette opinion :
BUREAUX A PARIS g rue de |w#s (Paials-Royal), 101
B
ABONNEMEXS DES. DEPAItTEMENS.
trois mois 16 fr.
six mois 77..? 32 fr.
UN AN.7ï^?r .77.:77 64 FR.
vous les pats ÉTEANGERS, voir le tableau
publié les 6 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JEUDI 12 JANVIER 1865.
TROIS MOISi:.viàîi'. 13 FiU
six nois..26 irau^
' ïin'>an'.t : . ..82,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL,
UN 1 NUMÉRO 20
Le? ,abonnemeij3 datent des
-de oiiaqne mois.
fr
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iplarâ de lia Bourse).
MM, les actionnaires de la gociété des!
Journaux réunis, le Constitutionnel et le]
Pays, sont prévenus qu'ils peuvent tou
cher, à partir du lundi 9 janvier, tous les
jours non fériés, de H heures à 3 heures,
à la caisse du Constitutionnel , 10, rue de
Valois, le coupon n° 35 échu le 1 er janvier
4865, soit 42 fr. 50 c. par action, sans au
cune retenue.
PARIS, 11 JANVIER.
•
Les rapports légaux qui existent, en
'France, entre l'Eglise et l'Etat, sont si
clairement définis, qu'il faut y mettre
beaucoup de mauvaise volonté pour que
le moindre doute soit possible sur les
droits et les devoirs des deux parties in
téressées. Aussi les reproches qu'une mi
norité turbulente et passionnée adresse au
gouvernement de l'Empereur sur sa con
duite au sujet de l'Encyclique, reposent-ils
^sur une confusion d'idées qui doit dispa
raître au premier examen.
L'erreur consiste à mettre sur la même
• lï^jtie le Citoyen et l'Evêque, à ne tenir au-t
cun compte de l'ordre légal accepté à la
fois par l'Etat et par le Saint-Siège, et à
i supprimer cet ensemble de sages mesures
'auxquelles "nous devons, depuis plus de
soixante ans, la sécurité et la grandeur da
îa religion , ainsi que la paix des cons-
" jciences. _ -
Un simple coup d'oeil jeté sur,le vérita-
- ible état des choses va montrer que ceux
• qui se trompent en cette occasion se-trom
pent bien sciemment. Que la lettre pontife
cale soit publiée et discutée par tous les.
"journaux, qu'elle soit approuvée parles uns
combattue par les autres, cette publicité
' tet bette discussion n'impliquent de la part
du gouvernement aucune responsabilité et
" iie i'engdgent en aucune façon. C'est un
. fait qui- se produit de lui-même, et tant
que la discussion ne dégénère pas en in
sultes, tant qu'elle ne sert pas de prétexte
■:& des attaques contre les institutions ou
' & des Oùtrâ'gescontréla morale religieuse,
l'autorité civile n'a pas à intervenir. < i
Qub n'aurait-on pas dit d'ailleurs si!
= là publication et la circulation de l'Ency-
"cliquè eussent "été interdites en France !i
; .Quelles récriminations de là part du
• monde religieux ! Quellës plaintes'.aussi!
y.dii côté dés partisans de ; ;la liberté,! Onj
! n'eût pas manqué de
'partis, les ultramontains fetiés révolution-l
naires, se seraient rencontrés pour accu-'
ser l'Empire de despotisme. Ôn voit
- d'ici les ' belles phrases -qui auraient été!
brodées sur ce thème , sans compter les!
soucis et les inquiétudes qu'il aurait fallu;
se donner pour arrêter à la frontière un!
J documeht répandu daris le monde entier. 1
. Le gouvernement n'a pas songé àpran-
drê une telle mesure, et la publicité a eu;
lieu .avec ses conséquences 'naturelles,
'.c'est-à-dire avec les blâmes des uns et les
- éloges des autres; ;
L'interdiction faite auxEvêques est d'un
ordre tout différent. Ici il y a une loi po
sitive, il y a un engagement réciproque,
: et il ne dépend pas de l'Etat de rester sim
ple spectateur. Il faut qu'il intervienne
.puisque les Evêques ne pouvant publier
- aucune Bulle, Bref ou écrit quelconque
du Saint-Siège sans aùtorisation du pou- ,
voir civil,"il faut que le gouvernement,
donne ou réfuse cette autorisation. Il a
par conséquent à mettre sa responsabili
té à couvert. Or, c'est pour qu'aucun Evê-
que ne puisse prétexter l'oubli de la loi,
c'est-pour qu'aucun Evêque ne puisse
prendre le silence du gouvernement pour
un'acquiescement, que M. le ministre des
cultes a écrit sa lettre du 4" janvier.
Cette circulaire est un acte de loyauté ;
nous pouvons ajouter qu'elle est uu acte
de sagesse. Les doctrines contenues dans
l'Encyclique et si formellement contraires
aux principes de nos institutions, comme
à toutes les idées modernes, ne pouvaient
descendre des chaires catholiques avec l'ap
probation gouvernementale. Il y avait là
de graves inconvéniens, il y avait même
des dangers. Un prêtre a charge d'âmes,
et l'on aura beau dire, un journal qui
discute devant des lecteurs ne ressemble
en rien à celui qui parle à des fidèles,
dù haut d'une chaire d'où ne descendent
que des enseignemens infaillibles, avec
la sanction de récompenses éternelles ou
de châtimens éternels^
Ajoutons que, de tout temps, sous tous
les régimes, une distinction a été faite
entre le citoyen qui parle au nom de la
liberté établie dans son pays et le citoyen
qui parle au nom de la fonction dont il est
revêtu. Qu'un magistrat dans un livre,
dans une brochure, idans un article de
journal*, soutienne des doctrines singuliè
res , il peut nuire à sa bonne renommée,
màis il use do son droit. En serait-il
dèmême si ce magistrat voulait introduire
ses idéBs chimériques dans la rédaction
d'un jugement, et s'il profitait de*sa robe
pour attaquer ce que protège la loi? Evi
demment non.
. Le professeur qui, pourvu qu'il se" con
forme àlà légalité, peut soutenir dans ses
■ouvrages telles opinions qui lui convien
nent, a-t-ïl le même droit quand il est
dans sa chaire ? Citoni ' un exemple ré-i
cent : M. Renan a écrit et publié un li
vre ç[ui ; a eu un grand' nohibre d'éditions :■
l'écrivain a j'9Hi d'une liberté entière, il
n'en n'efct pas moins vrai, que lorsque le.
professeur, en montant dans sa chaire du
Collège de France*, attaqua les croyances
religieuses de la majorité des Français, le
gouvernement, qui avait .si* responsabilité
à sauvegarder et ses devoirs à remplir, ne
put. p&s permettre à M. îterian do remonter
dans sa chaire. - ,
Ainsi la .question qu'on essaie d'obs
curcir a la clarté de l'évidence, et les Evê-j
ques qui protesLent.contre la circulaire de
M. le gardbdes sceaux, ne parviendront pas
à .faire illusion,un seul moment : Ils ou-,
blient la loi, ils oublient le pays dans le
quel ils vivent, dans l'inléi-ôt d'idées con
damnées par la marche du temps et les
' progrès de la civilisation. -Mais rie vaut-ili
pas mieux, en définitive, qu'on 'reproche;
au gouvernement de l'Empèrèur d'être' de,
son temps, que si on lui reprochait avecj
raison des tendances rétrogrades ? Ne;
vaut-il pas mieux qu'on lui reproche d'a
voir fait observer la loi, que si on lui re-!
prochàit de l'avoir Oubliée?
PAULIN LIMÂYRAC. I
BULLETIN POLITIQUE.
On doit s'étendre à des débats assez ani
més dans les Chambres' espagnoles, sur le
projet de loi relatif à l'abandon de Saint-
Domingue.' Déjà, lors de la présentation
de ce projet.un député n'a pas craint de le
qualifier d'humiliant pour la nation, ce qui
lui a valu une très verte remontrance de
la part du président. * ■
Les membres et les partisans les plus
zélés du dernier ministère sont naturelle
ment hostiles à l'abandon, et ils font in- ;
tervenir dans la question l'honneur et la
dignité de l'Espagne. Mais il s'agit de
savoir si l!annexion a été la conséquence
d'une erreur sur les véritables sentimens
de la population dominicaine. C'est le *
point important que la discussion doit I
éclaircir. M. le ministre d'Etat a décla
ré, à ce sujet, que tous les documens "
qui concernent l'affaire de Saint-Domin- \
gue seraient fournis aux Chambres qui ;
pourront ainsi se prononcer en toute j
connaissance de cause.
Cette affaire au reste n'est pas celle qui
agite le plus le monde politique à Madrid,
car, malgré l'opposition qu'elle rencon
trera, on peut la considérer comme ré
solue. , ... ;
Le conflit avec le Pérou, dont il est dif
ficile de prévoir l'issue, cause de plus vi
ves préoccupations. Le gouvernement,
tout en désirant très sincèrement une so
lution pacifique ,'et, en s'y prêtant, ne
voudrait et ne pourrait accepter, sur
tout après l'abandon de Saint-Domingue,
aucune condition qui ne désintéresserait ,
pas complètement l'honneur espagnol. 'Et
ce sentiment, notis' "pouvons le aire, est
commun aux deux Chambres.
Il se traduit, bien qu'avec des nuances
différentes, dans les deux projets d'Adres
se -rédigés par la majorité et la minorité
de la commission du Sénat.
Voici comment s'exprime la majorité :
« Ce sera avec une satisfaction véritable
d 'que le Sénat verra se réaliser l'espé-
» ' irànce. que conserve Vôtre Majesté de
» convaincre enfin le gouvernement de
» la république -péruvienne de la justi-
t ce'des réclamati'oms de l'Espagne, etil
» sera "heureux de voir se rétablir, promp-
» ;tement entré les deux nations l'entente
» la plus cordiale. Mais si tnàlheureuse-
» ment il ne devait pas -eniêtre ainsi, Votre
» - Majesté peut compter sur la coopération
» la pluà'entière de la part de ce Corps
» . Législatif pour que notre honneur na-
» tional soit en toute occasion sauvegardé,
» et ? pour qu'au besoin le pavillon espa-
» !gnol soit victorieux. » ••.
Le projet de la minorité est plus énergi
que dans son laconisme : « Le Sénat con-
» serve encore l'espérance que le gouver-
» -nèmerit jiéruvien", reconnaissant enfin la
», justice de nos- demandes, ne mettra paà
» Votre Maj esté da ns la nécessité d'agir avec
»• l'énergie nécessaire pour obtenir la rô-
» paration qu'exigent nos'intérêts et notre
« honneur. »
Onnepeiisepiisque, dans l'état des cho
ses, le débat puisse s'engager utilement sur
cette question, le miaistère ayant déclaré
que son devoir lui commandait de garder
la plus grande réserve, et que, d'ailleurs,
toutes les mesures ont été prises pour
que l'honneur de la nation espagnole reste
complètement sauf.
Le bruit d'une rencontre entre les deux
escadres espagnole et'péruvienne a c'où-
ru à Madrid, mais on ne pourra avoir
de nouvelles que par la malle du Pacifi
que le 43 ou le 4-4 de ce mois. Cequipa?
ïaît positif, c'est qu'après l'incendie de la
frégate Triunfo, l'amiral Pinzon a quitté
le mouillage des îles Chinchas pour la sé cu
rité des navires qu'il commande,et'qu'ilat-
tendait- .en croisant au large les renforts
- qui'lui sont'envoyés. Un journal déciarq
cependant qu'il y aurait danger à retarder,
en cas de déclaration de guerre/les opéra-
' tions offensives et que, très probablement,
on n'attendrait pas l'arrivée de la frégate
cuirassée Numancia pour attaquer les forts
du Callao.
VOst-Beutschê-Post s'autorise de l'article
publié par 1a Gazette de Vienne concernant
l'Encyclique, pour croire que le gouverne
ment autrichien regrette de ne pouvoir
exercer d'influence sur .les publications
épiscopales, et qu'il n'est pas sans in
quiétude sur la façon dont ces publications
auront lieu. D'après le même journal, « les
» jarisconsultesde la Chambre desdéputés
» ont l'intention de saisir la première occa-
» sion pour exposer les différences entre
» las principes, de l'Encyclique et les lois
» fondamentales de l'empire autrichien^
» et à tirer de cet exposé des conclusions
» auxquelles il- sera probablement donné
» une suite pratique sous forme de pro-
» positions. »
On écrit de Copenhague que des adres
ses sont envoyées au Rigsdag pour récla
mer contre la nouvelle Constitution.
Des lettres d'Altona annoncent que dans
un seul district une déclaration en faveur
du duc d'Augustenbourg a été revêtue de
2,220 signatures.
UExpress donne comme un fait certain
la prochaine visite du général Garibaldi à
Liverpool. D'après une correspondance
particulière de Londres, ce voyage serait
entrepris à l'instigation de Mazzini.
- foncières.
Le rapport de S. Exc. le ministre des
, finances à Sa Majesté l'Empereur était at
tendu avec impatience ; il n'a pas trompé
l'espérance,du .pays.
- Nous croyons inutile de reprendre un à
* un ies chiffres si clairement groupés, si
clairement analysés par M. le ministre des
finances, mais très utile au contraire de
caractériser la situation financière dont
ces chifffes sont l'expression.
. Le sénatus-consulte du 31 décembre
4864 a consacré un système tout .nouveau,
par lequeU'Ëmpereup renonçait spontané
ment au .droit Ù'oovrir par décret des cré
dits supplémentaires ou • extraordinairési
droit qui avait toujours appartenu au chef
;de l'Etat. Par l'adoption dé ce principe, les
'crédits votés devierinent.une loi véritable
•qui ne peut ètre modifiée que par Une • au-
■ tre loi. Ainsi, aucune dépense ne saurait
. être effectuée saris l'ouverture d'un crédit
préalable, et aucun crédit ne saurait être
ouvert qrie par une loi.
L'admirable simplicité, la rigueur, de ce
mécanisme qui assurait d'une manière si
complète le contrôle du Corps Législatif,
furent généralement comprises èt approu-
. vées. On n'y fit qu'une objection un peu
spécieuse : c'est' que |lo résultat pour
suivi était trop beau, presque chimérique,
et que, en fin de compte, îles -nécessités
multiples et imprévues des services pu-
. blics amèneraient ' Vraisemblablement la
transgression fréquente de règles trop
absolues pour être toujours applicables.
Un groupe d'incidens vint tout à point
pour donner quelque prétexte, aux criti
ques. Aucune dépense ne devait être ni ne
fut engagée sans l'ouverture préalable
d'un crédit législativemènt voté; mais il
■ se trouva que certaines dépenses s'engagè
rent d'elles-mêmes ; les mnes, dépenses
de guerre^ s'étaient effectuées surles lieux,
dans un^autre hémisphère, à deux mois
de distance de la mère-^patrie.; les autres,
dépenses d'ordre, consistaient-en restitu
tion, sôus;fonne de drawback, des droits
perçus à l'importation des sucres étran
gers.
Nous n'insisterons pas sur les "dépenses .
de guerre faites par les ordonnateurs gé
néraux dans des circonstances impérieuses
qui ne se discutent point, et auxquelles il,
faut obéir. D'ailleurs, aucun' système fi
nancier n'est tenu de répondre à ces cas ex
ceptionnels, les budgets des nations mo
dernes étant organisés, non pour la guerre,
mais pour la vie civile, pour le développe
ment de la richesse, l'encouragement du
travail, et'la sûreté du territoire.
Restait .le régime des drawbaclss, qui
troublaient assez sérieusement l'économie
des budgets, puisque le Trésofse trouvait
tout du long de l'année placé sous le coup
de remboursernens éventuels dont il igno
rait l'importance, déterminée par les seu
les convenances de l'industrie ou de la
spéculation. La nouvelle législation sur
les sucres a fait disparaître les drawbacks
et les a remplacés par le régime de l'impor
tation temporaire en franchise. Cet élé
ment de trouble est donc éliminé des
budgets.
Aussi, l'exercice 4864, dont la^ pre
mière période finit au 31 décembre der*
nier, a-t-il été réglé conformément aux
strictes prescriptions du sénatus-consulté
du 31 décembre 1864, c'ast-à-dire qu'au
cun crédit nouveau ne parait devoir être
demandé au-delà des crédits votés précé :
demment par le Corps Législatif.
Une autre innovation très importante,
et qui achève de donner à l'ensemble de
notre organisation financière toute sa va
leur pratique, au point de vue de l'effica
cité et de l'opportunité du contrôle deman
dé au Corps Législatif, c'est la présentation
régulière d'un budget rectificatif compre
nant tous les changemens survenus dans
les évaluations du projet de budget primi
tif. Par exemple, le Corps Législatif, qui se
réunira vraisemblablement dans le cou
rant du mois prochain, se trouvera immé
diatement saisi des modifications à-intro
duire au projet de budget de l'exercice
courant, de sorte qu'il aurai se prononcer,
sur des dépenses non encore consommées
ni même,-engagées, tandis que, sous l'em
pire des prescriptions qui -ont dominé dans
les anciennes Chambrés,'au -temps du gou
vernement .parlementaire, le vote qu'on
léùr idèmandait n'était-qu'une ratification
qui devenait une affaire rte pure formé
puisque les faits étaient accomplis.
Un autre trait esséntiel de l'exposé pré*
senté par S. Exc. M. Achille' Fould, c'est
de refléterlidèlement, dans l'ordre des laitç
financiers, là pôliiiquè glorieuse et pacir
lique de l'Empire.
. Aubudget rectificatif de 4864, l'effectif
complémentaire de l'armée pour le Mexi-r
que, l'Algérie et Rome employait- un -cré
dit de 37 millions, et le ministère • de 14
mariné demandait '52 millions, pour le£
arméniens extraordinaires ainsi quo pour
l'administration de la Cochinchine; ensemr
ble 109 millions. Au budget rectificatif de
4865, les mêmes objets ne réclament plus,
le premier que 36 millions, le second que
2!) millions, ensemble'65 millions, d'oùres-
sort uae.diminution de M millions sur les
dépenses extraordinaires de la guerre et
de la marine;
\ • Ces dépenses diminueront successive-»
ment et finiront par disparaître ; elles lais
seront alors apparaître dans nos budgets
un excédant considérable, dont l'emploi,
quel qu'il soit, profitera largement à tou
tes les forces vives du pays. i
M. le ministre des finances indique^
dans son rapport, la décision prise d'an
nuler 67 millions de rentes appartenant à
la Caisse d'amortissement. C'est une heu
reuse simplification, que nous avons tou-î
-jours souhaitée; elle sera vivetnent ap
préciée par les hommes pratiques, qui
estiment par dessus tout dans les finan-
ces _ la ^iiïîplitjité.'.et :1a sincérité , cârac-
tèré^aîstinctif de toutes les mesures aux-
qnellçs S. Exc. M. Achille Fould a attaché
son nom. , , ■ , -
A uguste V itu .
télégraphie-if rivée.
: . Londres, -ll janvlef.
f Des avis de New-:York du 31 décembre por-
tent que.; les troupes de Butler sont rentrées
aurort Monroë parce qu'elles ont trouvé le
fort Fisher trop M'en défendu pour pouvoir
être pris. La perte de Butler s'élève -ù 1,470
nommes.
Bragg mande que les fédéraux ont été re
pousses de la manière la -plus complète et que
le fort n'a nullement soul^ert de leur feu.
On ignore où se trouve IIardee; mais lo bruit
court qu'il a eu une rencontre iavec Foster.
On attribue à Sherman ' le projet d'attaquer
Augusta, d'où il chercherait ensuite à rallier,
par la Caroline du Sud et 'du Nord, l'armée-de
Grant.
Le général Thomas annonce que Hood a tra
versé là rivière Tennessée le 27.
. „ . - ■ , Londres, li janvier.
Le Mormng-Po&t dit .que jusqu'ici l'Empereur
des Français ne pouvait pas désarmer^ mais
que la France sent aujourd'huiquelle â épui
sé tous ses ennemis et qu'unè politique de
paix est possible. La feuille anglaise espère oua-
la Prusse désarmera à son tour. '
T » JJ. 1 Francfort, iO janvier, soir. '
La (i a&ette aes Postes a reçu de Vienne le té.
légramrtfe suivant :
■v La commission financière de 1 la Chambre
des députés a Tésolu, l'unanimité, de ren
voyer le budget au. gouvernement, afin miele -
ministre des finances propose des diminutions
que la commission devrait, sans cela, y intro
duire elle-même, afin d'arriver au rétablisse
ment de 1 équilibré du budget.
» Le ministre des finances a réservé ses dé
clarations au sujet de cette détermination. »
, , Turin, 10 janvier.
Chambre des députés. — M. Conforti'interpelle
le ministère sur les conditions auxquelles au
rait eu lieu l'extradition de La Gala et de ses
complices.
Le ministre de Ja justice-répond que La Gala
et ses complices ont obtenu grâce par suite
d'engagemens moraux, mais que lé gouverne
ment français n'avait mis aucune condition à
leur extradition et que le gouvernement ita
lien n'avait subi aucune pression,
M. Boggio attaque vivement la conduite de
l'ancien cabinet.
M. Minghetti déclare que l'extradition fut
demandée et accordée dans les -formes in'ter- '
nationales ordinaires et sans conditions. Néan
moins, 1 ancien ministère croyait qu'on de
vait faire grâce -.à- pause des circonstances de
la, capture et-de l'incertitude du droit d'extra-
dîtioja. Répondant à M. Boggio, l'ancien olief
du cabinet .se.dit prêt à réfuter toutes ses ac
cusations. ,
M. Mancinl blâme l'ancien cabinet d'avoir
consigné le3 brigands on questionià la France.
Le général de La Marmora sojitient l'opipien
contraire.- Il demande-que la discussion prenne
fin et repousse la proposition -de M. Bogeio oui
demandait un vote de cepsure,
M. Boggio.retireisa proposifion/
Après quelques inpidens,-.Ja Cliambrerepousse
uno proposition de î^. Chiaves, demandant'à
la QUambre d<^pa£ser à l'ordre , du jour eu
prenant acte des déclarations du ministre da
la.iiustice.
Emprunt italion 08.80.
. . ., Turin, il janvier.
Lefe -journaux- disent que la comriiission par
lementaire, charge d'cxainin.i;r la question
administrative,'s'est miso d-aceord avec le mi
nistère sur tous, les points,- en a journaut4a
question des- circonsoi-iptions électorales.
■Les journaux donnent un'démenti absolu
•aux assertions du correspondant turinnis de
la torrespondance générale de Vienne, relative
ment a une -réunion do patriotes qui se sérait
tenue a-Gônes; et -dans 'laquelle on aurait rô-
soiu , avec l'approbation du gouvernement
italien, de provoquer une insurrection en Vé-
nétie. . . . ■
. . Madrid, 10 janvier.
, Aujourd liui, au Sénîitj M* Cald6roii^Cloll3.n-"
tes^a attaqué'le ministère à-propos-de l'aban
don de' San-iDomingo. »
Le maréchal Narvaez a répondu qu'il avait
■proposé cette mesure dans l'intérêt de la na-
twn« (Havas-Buther.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : !
Berlin, H janvier.
La Correspondance provimitile dit qu'en outre
de la-solution légale de la question militaii ft
et du budget de ISS», la Chambre des députas
aura à s'occuper d'un-projet relatif à'ia guene
feuilleton du Constilulionnel. 12 janvier.
LA FORÊT DÉ BONDY
& EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
.V XI.
deux coeurs i)e femmes.
Le lendemain, le grand salon du châ-
.tesu de Liliers avait été r'ouvert et il de
venait le théâtre d'une touchante scène
-dont 11 est bien regrettable que les opéras
comiques aient tant abusé. v
Du reste, dans l'espèce, comme on dit
. au barreau, ss rencontraient quelques mo
difications heureuses qui l'empêchaient de
-•appris le 'retour de leur bon maître e t ve-
•aiant, bailli en tête, le complimenter, en
•chantant à tue-iête :
Ainsi qu'Alexandre îe Grand
-- A son entrée à Babyloae, etc. »
/ci, c'étaient deux maîtres, le père et le
Tiîs q'u'on recouvrait d'un seul coup; puis,
-grand dégrèvement, en Bretagne il n'y
avait poin* de bailli; formés en députation
-les anciens '«'étaient chargés de conduire
au château la i? 0 P ulation du domaine.
" D'ailleurs, pa." "ne nuance délicate, ce
"tie fut pas au sW^neur châtelain mais à
"MmedeLiliersque^idre^alecompliment;
c'était elle qui avait souffert, elle qui avait
été calomniée et méconnue ; à elle la léli-
citation directe dont M*. de Liliers et le
c hevalier n'eurent, en Quelque sorte, que
le contre-coup.
Mentionnons une autre justice ; un cer-j
tain bruit s'étaitTépandu que, dans l'heu-
-reux événement qui se célébrait, ,tine no-î
table part était à revendiquer par la j»lie.
dame venue dans lé pays pour y être fer
mière et qu'on voyait, après s'en être
long-temps défendue, trôner à la droite de
la baronne. A elle aussi son ovation per
sonnelle j -dont elle sut se démêler avec au
tant de bonne.grâce que de modestie. <
Les complimenteurs venaient d'être pré
venus que, dans le parc, avec force rafraî-
chissemens» attention fort appréciée en
Bretagne, ils trouveraient une place dis
posée pour la danse, et la fouie s'écoulait
joyeuse, quand tout à coup la voilà re
fluant sur elle-mérae .: au loin éclatent de
bruyahrvîvats, aux salves (les iusils se
mêle une sohnene frénétique des uiniou.s;
d'un mot cette émotion, extraordinaire se
ra comprise; Mme de la Oocquerie ? la cen
tenaire^ avait été aperçue desce idaïit lesr
tement de sa voiture au bas du perron.
Portée en triomphe jusqu'au salon où
était réiinie la famille dont elle vsnait
sans doute aussi saluer la restauration,
Mme de la Cocquerie qu'aesompagnait le
père Nicolas de tous les Saints fut' sur le
point de prier le célèbre exorciste d'exer
cer ses talens sur l'enthousiasme endiablé
dont elle se voyait l'objet; tout finit pour
tant par s'arranger sans la sainte conjura-.
tioD, et, débarrassée de cette turbulente:
sympathie, la visiteuse put présenter son
compagnon de voyage et prendre place au
milieu de ses hôtes dont iLn'est pas be
soin de dire l'accueil reconnaissant et em
pressé.
Son attention d'abord tournée vers de
M. de Liliers :
-r Parbleu oui, le voilé, dit la vieille
châtelaine,et pas trop changé, ma foi,mal
gré ses vingt-deux ans de folie furieuse :
Quant à co joli garçon, continua-t-elle, en
regardante chevalier, c'est son frère tout
5, un .peu plus posé seulement; ce
comprend, élevé à 'l'école du lùal-
cracbé,
qui se i
heur et pas enfant gâté comme l'autre.
'Poyr vous, baronne;-vous êtes étonnante, j
il y a bien quatre ans que je ne vous ai vue :
et Dieu sait si dans la réclusion à laquelle j
vous vous étiea condarqnée, vous avez ilû j
souffrir! Vrai, je voùs trouve plus belle j
que lors de notre dernière rencontre, il J
semble que le malheur vous ait em- i
baumée. j
— Mais non, chère dame, dit la baronne j
entendant ses deux ~ mains , l'une à son !
fils, l'autre à son mari, vous ne voyez pas ■
que c'est le bonheur qui depuis lner m'a
rajeunie? •
— Maintenant qu'est-ce que je vois là ,
reprit Mme de la Cocquerie en passant
à Jeannelon ; une. cortaine dame, si je ne
me trompe, à qui j'ai une querelle à faire.
H'est-cp pas elle qui s'est moquée de moi
en m'appelant la merveille delaBretagne, et
en adressant à une vieille inutile de mon
espèce un bouquet comme on n'eu ferait
pas pour une reine?
—■ J'avais parlé par ouï-dire, Madame,
répondit Jeanne ton, mais maintenant que
j'ai yu, je trouve que mon bouquet aurait
dù être gros du double.
~ Tel qu'il est, belle Madame , je vous
en remercie, ainsi que de la charmante
lettre dont il était accompagné, mais trêve
au? complirrums pt congratulations , je
suis venue ici pour quelque chose dp boîm.-
coup plus sérieux, uhe question de famille.
Je puis bien, je crqis, la traiter devant
yous, car, après ce que vous avez opér£
dans ceita majson, il serait bien extraor
dinaire que vous n'y fussiez pas sur le pied
d'une amie.
Dites uns bienfaitrice, repartit vive
ment M., de Liliers ; nous sommes trois
dans ce salon, de qui Mme Duplessis d'An-
tragues a été la Providence.
— Baron, si vous voulez continuel; sur
ce ton emphatique, autant me dire de
m'en aller, répondit la bouquetière.
•—'Non, restez, c'est moi qui vous en
prie, reprit Mme de la Cocquerie , nous a-,
"vons-à voir clair dans une bizarreiie où
nos trois perspicacités de femmes ne me
paraissent pas devoir être de trop. Il s'agit
de Thérèse de "Lambilly. Sa santé aussi
bien que son état moral m'inquiètent ex
trêmement.
Priée d'entrer dans le détail de cette
sollicitude, Mme de la Cocquerie commen
ça par raconter la scène de l'avant-veills.
Ce Qompte-rrendu ne pouvait manquer d'a-
' mener une assez longue diversion au sujfct
principal. Puisqu'on parlant devant le Pè-
i'8 Nicolas, Mme de la Cocquerie n'omit
aucun détail, il devenait clair que le ré
vérend Père était au courant de la conspi
ration. N'ayant pas encore passé condam
nation sur son échec-de la nuit précédent
te, M. de "Liliers ne put se tenir de le faire
juge do son dissentiment ayee MM. de la
noblesse et dans les entrevvisions extati
ques de Thérèse qui semblaient annoncer
aux conjurés une fin funeste, il ne manqua
pas de voir un argument en faveur de la
conduite qu'il avait jugée la meilleure à
tenir et qui n'avait point. été approuvée,
Le Père Nicolas se montra vrainient un
homme de Dieu:
-r-Je n'approuve pas, Monsieur le ha-
: roii, dit-il, le parti pris par Messieurs les
gentilshommes de faire appel aux arnieg
de l'étranger ; comme vous, j'ai peur que
cette passion de faire à tout prix triom
pher leur cause, ne soit en voie dp la com
promettre et je n*ai pas besoin que l'es
prit prophétique de notre jeune malad.8
me fasse augurer 4 e s malheurs que m'an
noncent les seules lumières de la raison.
Mais à yous aussi, je dirai que je ne re
grette dus qij'on vous ait mis dans l'ink
possibilité de suivre votre dessein; soule-
" ver le peuple est toujours un dangereux
moyen, c'est un incendie que l'on allume,
un torrent que l'on déchaîne, et vous sa
vez si ensuite on fait facilement la. part à i
ces deux, élémens. 1
—Mais, mon révérend-Père, objecta M.
do Liliers, ce n'était pas- en mon nom que
j'eusse appelé aux armes nos populations,
j'ai par devers moi un titre -royal, la vo
lonté écrite d'un grand monarque,-la
quelle s'arrête à un but précis, détermi
né, la "convocation dès Etats-Généraux.
— Je he dis pas, répliqua le Père Nico
las, mais d'abord, il est écrit dans l'Evan
gile : celui qui frappera avec l'épée périra,
par l'épée, et je vois en effet que ce n ? est
jamais sans des flots de sang que-les ré
volutions armées -réussissent, si tant est
que l'histoire ait eu à enregistrer beau
coup de leurs succès. Louis XIV, de son
vivant, pouvait, sans coup-férir, exécuter
ce qtfU laisse & opérer difficilement sous
le règne de son successeur ; ma foi, je suis
charmé pour vous que vous n'ayez pas à
être l'exécuteur de cette politique posthu
me qui laisse tout à faire derrière elle en
ayant un peu l'air de s'en laver les mains.
w II y a là du vrai, dit le chevalier; au
baron son père. Le roi, à cette heure où
l'on fait bon marché de toutes les choses
terrestres, abdiquait son despotisme; mais,
pour fonder la liberté, à qui nous ren
voyait -il ? Au roi d'Espagne, désignation
malheureuse, et qui, jusqu'à un certain
point, autorise l'entêtement de Messieurs
de la noblesse, Les temps, d'ailleurs, sont,
devenus bien mauvais pour une entre
prise de régénération politique, et ce n'est
pas quand la grande folie de Law occupe
tous les esprits que nous eussions été fa-:.
Gilement écoutés, .
— J'allais le dire, poursuivit l'exorcis
te, et j'ajouterai, Monsieur le baron, qu'à
peine remis en possession du bonhaur in
térieur dont" vous.vous êtes dépossédé vous-
même pendant pins de vingt ans, vous de
vez vous trouver heureux, de ne pas être
tenu d'aller, vous et Monsieur votre fils,
vous mettre à cette loterie de la guerre
civile où, au profit des pouvoirs établis,
il y â trente chances, contre une,'de triom
pher.
— Oh ! que vous avez raison, mon Père,
dit Mme deLîliers, en joignant les mains,
et à-quelles nouvelles .épreuves mon cœur
d'épouse, et de mère n'était-il pas- des
tine !
— Enfin, dit le baron, avec une résigna
tion aigre, il n'y a rien de si facile que de
regarder faire les autres, et nous verrons
comment ces beaux Messieurs' s'en tire
ront. Maintenant pour en revenir à Thé
rèse;,.
— Oui, c'est cela, dit Mme de la Coc
querie, parlons de cette chère enfant, pour
laquelle je suis venue et qui me semble,-
comme la Bretagne, en proie à une redou
table crise.
—Eh bien ! chère Madame, je vous, di
rai que sous la peau du Meneur de Loups,
j'ai été témoin et médecin d'un 3e ces ac-
cidens nerveux qui vous préoccupe. D'a
bord le moyen dont, à m»n exemple,
Lambilly s'est servi pour calmer la mala
de, a pu très humainement amener cet
état d'extase que vous avez pris pour una
possession du démon. J'en appelle à vous,
mon révérend Père^ ajouta-t-il en s'adres-
sant au Père Nicolas; exorciste puissant et
éclairé, je suppose que les écrits de Van
Ilelmôntet autresmédecinsmagnêtistes na-
sont pas restés pour vous inconnus ?
—J'ai lu en ell'et tous ces livres, répon
dit le Père Nicolas, et en me révélant un
agent encore vaguement défini, quoique
naturel, ils m'ont mis à même de différen
cier l'état où j'ai trouvé Mlle de Lambilly
de celui où peut être mise une âme pur
l'intervention satanique.
— Cela étant, poursuivit M. de Liliers,
je commencerai par ai'lirmer que l'état de
santé de Thérèse-n'a rien du tout qui puis-
se-inquiéter. J'ai diagnostiqué qu'il devait
être très heureusement modifié par le ma
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