Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1865-01-11
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 janvier 1865 11 janvier 1865
Description : 1865/01/11 (Numéro 11). 1865/01/11 (Numéro 11).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
TROIS MOIS .?.r.;T-.S 16 FR.
SIX MOIS.7:: ;ï 32 FR.
UN AN.S5^2S£.;v..V? 64 FR.
rojn les pats ètkangeks , voir le tableau
publié les S et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfens, 19.
TROIS MOIS........: 13 FR.
SIX MOIS..T.. 26 FR.
UN AN 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1 er et 16
de chaque mois.
'journal politique, littéraire, universel.
ILes A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victolres, n' 40; ■
(place de la «Bourse),. -
Le mode d'abonnement ' le plus simple est l'envol d'un bon de poste ou d'un effet I Le» lettre< où envoit (f orgent non affranchis «ont refait,
Sir Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n« 10. | " n cnnt
rt» UU tllVUl* u ui ycr» «vw ■«"«
Les articles déposés ne sont pas rendus.
MM. les actionnaires de la Société des
journaux réunis, le Constitutionnel et le
Pays, sont prévenus,qu'ils peuvent tou
cher, à partir du lundi 9 janvier, tous les
jours non fériés, de 41 heures à 3 heures,
à la caisse du Constitutionnel, ÏO, rue de
Valois, le coupon n° 35 échu le 1 er janvier
1865, soit 12 fr. 50 c. par action, sans au
cune retenue. • '
PARIS, 10 JANVIER.
Le Moniteur publie un document de la
plus haute importance : c'est le rapport
adressé à l'Empereur par S. Exc. M. le
ministre des finances sur l'ensemble de la
situation financière.
Le rapport, qu'on lira plus lois, se ré
sume ainsi:
. Le découvert du budget de 1863, prévu
à 43 millions, ne dépassera pas eu réalité
15 millions. -
Le budget de 1864 se soldera très pro
bablement en équilibre.
Quant au budget rectificatif.de 1865, il
n'accroîtra les dépenses prévues au budget
primitif que d'environ 46 millions. L'exer
cice 1865 comporte, d'ailleurs,*une. dimi
nution de 21 millions sur la guerre et de
23 millions snr, la marine et laissera un'
solde de 18 millions à reporter sur 1866.
Si l'on ajoute que le budget rectifies tif
de 1865 contient encore 65 millions de dé
penses extraordinaires «le la guerre et de
la marine, qui devront s'atténuer succes
sivement, on sera convaincu que la situa
tion de nos finances, régulière et solide
dans le présent, offre pour l'avenir les pers
pectives les plus favorables.
Un autre rapport, présenté collective
ment par LL. EExc. le ministre des finan
ces et le ministre de l'agriculture, du
commerce et des travaux publics, et revê
tu de l'approbation de l'Empereur, ordon
ne l'ouverture d'Une enquête ayant' pour
objet .l'ensemble des principes et des faits
généraux qui agissent sur la circulation
monétaire de la France.
Cette enquête, demandée àla foispar des
commergans de Paris et de Lyon , et paT
la Banque de France , est confiée au eon-
seil supléWeur dti commerce, et sera diri
gée par S. Exc. M. le ministre d'Etat.
Il est permis de dire qu'aucune enquête
n'aura jamais eu lieu dans des conditions
plus entières d'impartialité, de sagesse et
de libéralisme éclairé.
A la date du T janvier,l'Encyclique pon
tificale n'avait pas encore été communi
quée au gouvernement espagnol. « Lors-
» que çettecommunication auralieu,ditla
« Correspondmcia, le gouvernement, ainsi
» qu'illedôitjlasoumettraauconseild'Etat.
» Gomme en pareil cas les lois marquent
àuxgouvernemens la route qu'ils ont à
» suivre, le cabinet présidêpar le duc de
» Valence, sans manquer au respect dû
» au .Saint-Siège, soutiendra les droits fie
» la couronne, ainsi que le conseillera la
» justice. » „
Nous avons s*us les yeux l'exposé des
m'otifs pour l'abandon de Saint-Domingue;
l'espace .nous manque pour reproduire ce
document} dont le sens général a été fidè
lement indiqué par la télégraphie privée.
Nous pouvoir ajouter qu'il est empreint
dessentimens d'une haute raison poli
tique, et qu'il déb^otéresse complètement
le patriotisme espagnol de la conserva
tion d'une inutile et ruineuse conquête.
Le cabinet de Madrid a saisi l'opportuni-
téde caractériser sa politique envers les
populations dé l'Amérique duSud, si gran
dement préoccupées du conflit avec le
Pérou : « Aucun autre droit, dit l'exposé
» des motifs, que celui qui se fondait sur
« la volonté unanime du peuple domini-
» cain,ne milite en faveur du gouvernement
» espagnol pour posséder de nouveau ,
» comme, jadis , la partie espagnole de
» l'île de Saint-Domingue : ni celui de
» la revendication , ni celui de la con-
» quête, attendu que tous deux sont
» contraires à la politique du gouverne-
» ment, aux intérêts des peuples, et aux
» bonnes relations qu'en tout temps le
» gouvernement de la reine a cherché
» à maintenir avec les Etats ind.épendans
» de l'Amérique du Sud, qui, un jour,
# firent partie de. l'immense territoire que
» les rois d'Espagne protégeaient et sau-
» vegardaient sous le pli de leur xnan-
» teau'. »
Les journaux de Vienne répètent à tour
de rôle le bruit d'un accord établi dès à
présent entre l'Autriche et la Pruëse pour
l'installation immédiate .du duc d'Augus-
tenbourg. Après la Nouvelle Presse libre , qui
l avait mis en circulation, ce bruit s'est
retrouvé dans la Presse de. Vienne, et au
jourd'hui la Boersenhalle le reprend pour
son compte particulier. Il n'en reste pas
moins invraisemblable quant à présent.
La Prusse s'étant arrêtée à l'idée de con
sulter les syndics de la couronne et l'Au
triche n'ayant pas fait d'opposition à ce
plan, on ne peut prévoir aucun pro
jet de solution jusqu'à l'issue du tra
vail des syndics. Ces réflexions, que nous
avons déjà faites, se trouvent exprimées
aujourd'hui dans une correspondance
privée adressée de Berlin à .l'agence Ha-
vas •* « il est probable, dit cette corres-
» pondance, que la question des duchés
a restera dans'-qn calme relatif, en atten-
» dant que les syndics de la couronne
» aient terminé l'examen des questions
» juridiques, et que les ministères de la
» guerre, de la marine et du commerce
» aient préparé les rapports sur le côté
» politique de la question. »
On sait que la session du Parlement
d'Angleterre s'ouvrira le 7 février pro
chain. C'est la dernière année d'existence
légale du Parlement. Si elle s'écoule tran
quillement, la dissolution sera prononcée
vers l'automne; mais on assure que si
l'opposition,'dans l'espoir de diriger elle-
même les élections générales, tente d'en
traver la marche du cabinet, le gouverne
ment présenterait immédiatement le bud
get et dissoudrait la Chambre des com
munes après le vote dés subsides.
Parmi les mesures, qui seront proposées,
on parle d'une dotation additionnelle en
faveur du prince de Galles, dont les reve
nus sont devenus insuffisans depuis que
S. M. la reine Victoria a pris la résolution
de ne plus accomplir par elle-même les de
voirs de représentation officielle qui in
combent à'la couronne. Il paraît égale
ment nécessaire de demander une rente
annuelle de 20,000 livres sterling pour le
prince Alfred, qui atteindra sa majorité
au mois d'aoû?t prochain.
Le gouvernement doit proposer un bud
get de guerre moins considérable. Les
économies porteront sur le matériel et
non sur aucune réduction importante de .
l'armée. L'attitude du gouvernement des
Etats-Unis empêche d'opérer un désarme
ment plus sérieux. M. Lincoln a déclaré
formellement qu'il regardait comme fini
le traité par lequel l'armement sur les
laes canadiens était limité à l'entre
tien de chaloupes canonnières; l'Angle
terre se voit obligée d'établir sur ce§ lacs
une force navale peu considérable, mais
bien organisée. Les troupes, qui sont sur
le point de revenir de l'Inde, ne rentre
ront pas en Europe, et seront envoyées
au Canada, où leur entretien ne sera pas ■ ;
beaucoup plus dispendieux que si elles ;
étaient en Angleterre. A uguste V itd.
On lit dans le Monde : l ;
Dans la doctrine de l'Encyclique,'le li- i
bèralisme est une erreur; il s'ensuit que <
tout libéral étant un partisan d u libéralismé, j
tombe nécessairement sous la réproba- j
tion de l'Encyclique, Il n'y aura donc plus
désormais de* catholiques libéraux
La condamnation du libéralisme impo
se à tout chrétien ou catholique l 'obligar
tion de ne plus se dire libéral. En vain
cherchera-t-on à équivoqueren distinguant
le vrai libéral du faux libéral. Le Pape ne
distingue pas ; et, en effet, il serait difficile
de savoir quel est le meilleur des deux. Il
n'est pas permis d'esquiver lejugement de
l'Eglise en introduisant des exceptions là
où elle n'en a pas mis. Ce 6'est sans doute
pas un faux libéralisme, un fantôme de li
béralisme qu'a condamné Pie IX. Le ca
ractère du libéralisme ressortde lacondam-
nation même qui le frappe. Et qu'on ne dise
pas qu'il y a plusieurs manières de com
prendre ce mot ; l'autorité législative de
l'Eglise lui ayant imprimé sa signification,
il ne reste plus aux catholiques qu'à s'in
cliner. iEn relevant le .mot, et en lui attri
buant une autre signification que celle
qui lui. est donnée par l'Encyclique, ils
jugeraient en dernier ressort un jugeaient
non susceptible d'appel. — Coquille.
Ge langage du Monde ne laisse place à
aucun commentaire. Il est franc, il est
net. En vain d'autres feuilles, tout en ap
plaudissant bruyamment l'Encyclique,
essaient d'en détourner le sens, les voilà
ramonées à la signification véritable do la
lettre pontificale.
Il est bien évident pour tous ceux qui
savent lire que, dans ces explications si
catégoriques, le Monde entend désigner
l'Union, la Gazttte de France, le Corrts-
* \
■pondant, le. Congrès de Malines, en un
mot, tout ce groupe de catholiques soi-
disant libéraux à la tête duquel se sont
placés MM. de Falloux, dp Montalembert,
Albert de BrogUe.
C'est beaucoup plus qu'un premier Aver
tissement donné au nom de l'Encyclique.
Les intéressés ne s'ytromperont pas: C'est
làuneespèce d'Excommunication mineure.
PAULIN LIMAYRAC.
Le Times ajoute que la nation anglaise ap
prouve la politique de non-intervention, sui-
. vie par son gouvernement.
- . : - .. - Copenhague»,.» janvier.
Les séances du Fôlksthing viennent ^d'être
reprises.
M. Ilausen , chef du parti des amis dos
paysans, a présenté , avec seize de ses amis ,
line motion tendant à faire supprimer, dans la
manifestation royale du 2 octobre 1855, les
restrictions apportées à la loi fondamentale
du S juin 1849. .
Cette motion tend donc à une réhabilitation
complète de la loi fondamentale.
Francfort, 10 janvier.
Le journal les Deux-Mondes annonce que l'em
prunt finlandais de 3 millions de thalers en
4 1/2 0/0 au cours de 83, émis par la maison
Rothschild, a-été immédiatement couvert.
Vienne, 9 janvier.
Aujourd'hui, à la Chambre des députés, M.
de Schmerling a donné lecture d'une commu-. l
nication portant que l'empereur a accepté l'a- J
dresse et qu'il a chargé le ministre d'Etat d'en ;
faire part à la Chambre. j
Madrid, 9 janvier. j
La Epoca dit' que là discussion de l'Adresse i
commencera demain au Sénat. 1
On dément le bruit d'une nouvelle modifi
cation ministérielle. !
La Rochelle, 10 janvier.
Voici le résultat de l'élection :
M. Leclerc, candidat du gouver
nement a obtenu 8,500 voix.
M. Bethmont, 7,805 —
M. Gabion, * 6,444 —
1 - (Ilavas-Bullier.)
départ jusqu'à ce soir, à-cause dîune indispo
sition de Mme la baronne de. .Talleyrand.
Berlin, 10 janvier.
La Gazette de la Croix apprend de bonne sour
ce que le prince Frédéric-Charles dùlt'partir'
pour Vienne mercredi soir, accompagné de ses
aides-de-,camp et du lieutenant-général Molt-
lce. Le prince doit être de retour le 18.
Francfort, 10 janvier.
La Gazette des Postes a reçu de Vienne un té
légramme d'après lequel l'Autriche demande
rait le concours de la Diète même pour la'flxa-
tion des relations de la Prusse avec les du
chés.
Le prince Frédéric-Charles serait attendu à
Vienne samedi prochain.
Augsbourg, 10 janvier.
La Gazette d'Augsbourg a reçu de Vienne le
télégramme suivant en date du 9 janvier :
« Ou annonce comme certain que l'Autriche
a repoussé la demande du cabinet de Berlin
pour la fixation des relations de la Prusse avec
les duchés avant le règlement de la question
de succession. »
Amsterdam, 10 janvier.
La Banque de Hollande a baissé son escomp
te de 5 1/2 à 5 0/0.
Le 2 1 /2 0/0 hollandais est coté 62.
(Hauas-Bulher.)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 10-janvier.
Le Times dément le bruit-que l'Angleterre.et
la France songeraient à reconnaître les Etats
confédérés.
Voici les dépêches qae nous recevons ce
soir : ""
New-York, 31 décembre (par
le Péruvian.)
Butler a abandonné l'attaque par terre du
fort Fisher, à NVilmington. Les troupes retour
nent à la forteresse Monroë. Lrbombardement
continue par mer.
New-York, 31 décembre, soir
(par le Péruvian.)
Butler a déclaré qu'il était impossible de
prendre d'assaut le fort Fisher, ce fort n'ayant
-pas .été endommagé matériellement par le
bombardement. L'amiral Porter a répondu
qu'il croyait, au contraire, la prise d'assaut de
ce fort plus facile qu'on ne le supposait.
Les fédéraux cherchent à intercepter la re
traite du corps confédéré de Hardee avant son
arrivée à la rivière tiroad.
Le bruit court que Lee prépare un mouve
ment offensif.
Des dépêches de-Nashville assurent que Hood
n'a pas encore passé la rivière Tennessee. D'a
près des avis de Cincinnati, les canonnières
fédérales empêcheraient le passage de "cette
rivière." •
Une .expédition considérable, sous les ordres
de Granger,-a débarqué le 15 à Pass-Gagoula
(Louisiane). Elle s'avance rapidement vers Mo
bile. ......
Les journaux du. Sud demandent que Lee
soit nômmô commandant en chef des armées
de la Confédération.
La réponse de M. Seward aux réclamations
du ministre du Brésil à propos de la lHorida
vient d'être publiée. M. Seward déclare que le
président avait l'intention de désavouer les
procédés employés par le commandant fédéral
dans le por t de iiallia, et d'exprimer ses regrets
de ce qui- s'était passé. Le capitaine GOUins
sera suspendu jet traduit devant un conseil de
guerre. Le consul des- Etats-Unis,à Bahia sera
destitué. Le drapeau brésilien recevra de la ma
rine fédérale lès honneurs en usage entre des
nations maritimes un'es par dés liens d'ami
tié. Enfin, l'équipage'do laFlorida sera mis en
liberté. M. Seward voit dans la reconnaissance
du Sud par le Brésil, comme belligérant un ac
te'd'intervention. contraire au droit interna
tional et nuisible aux Klats-Unis, ruais.il n'ap
partient pas à des individus de venger le tort
fait au pays.
On annonce que io gouvernement confédéré
prend la responsabilité des actes des person
nes impliquées dans la tentative de capture
du vapeur Michigan, sur le lac Erié.
■ Or, 227 7/3; bonds, 108 1/8; coton, 118
faible.
Le change sur Londres était hier à 249 1/2
et le change sur Paris à 2.8 3/4 à 2.13 3/4.
Berlin, 10 janvier.
Le baron de Talleyrand, ambassadeur de
France près la cour do Russie, a différé son
COURS DE LA BOURSE,
conai db clôture le 9 le 16 bmkbb. bmim
3 0/0 aucompt. 67.05 66.90 s » » 15
r-^Fiu du mois. 67 23 67. » » » » 25
44/2aucompt. 95. » 95.10 # 10 » »
—Fin du mois. 91.75 ». » » # » ' »
RAPPORT A L'EMPEREUR.
. Sire,
En adressant aujourd'hui mon rapport an
nuel à Votre Majesté, je puis placer sous ses
yeux un exposé à peu près complet des prin
cipaux élémens de notre situation financière.
A l'époque de l'année où nous sommes, il
m'est en effet possible d'indiquer avec une
certaine précision les résultats de l'exercice
1803; de faire connaître dans leur ensemble
ceux de l'année 1-864 et d'établir avec plus de
certitude les prévisions du budget rectificatif
de 1863.
Ce budget est soumis à l'examen du con
seil d'Etat, qui est saisi également du'pro-
jet de budget ordinaire et extraordinaire de
1860. •
exercice 1863.
• • . i
L'année 1863 donnera un résultat meilleur
que je ne l'avais prévu dans mon dernier rap
port. Au lieu d'un déficit de 43 millions,-cet
exercice m'ajoutera que 28 millions à nos an
ciens découverts.
L'ensemble de ces "découverts que j'avais in
diqué l'année dernière comme étant do 972
millions, ne s'est trouvé, en définitive, .que de
960. Au moyen de l'emprunt de 300 millions,
aujourdnui presque entièrement soldé, ce
chiilre ser - réduit à oi»0 millions.
exercice 1804.
Il n est pa3 encore possible, de prévoir avec
exactitude quelle sera lu balance de 1864.
La nouvelle législation sur les suer es, en
permettant .1 entres des sucres bruts en fran
chise temporaire, a substitué à l'ancien mode
de perception des soumissions cautionnées
libérables à" l'expiration de quatre mois. La
diminution dans les droits encaissés qui ré
sulte de ce changement no s,'élève pas à moins
de 5\) millions pour l'année dernière, mais il
est permis d'espérer- que la plus grande partie
de cette somme, qui .appartient A l'exercice
i 864, sera recouvrée pendant la première moi-,
tié de l'année 1865.
Sauf l'éventualité que je 'viens d'indiquer,
leS prévisions du budget de 180} sero'nt attein
tes dans leur ensemble. En'effet, si les doua
nes présententune. diminution, les contribu
tions directes (1), l'impôt du timbre, celui des
boissons, les tabacs et les postes offrent une
dmélioratioa au moins équivalente. U;est donc
Certain que s'il y a un découvert en 1864, il
Se bornera à la diminution qui-pourrase pré
senter dans lès recettes provenant da la con
sommation des sucres, et cependant le trésor
aura supporté une perte de 6 millions et de
mi, par suite de la suppression pendant le
deuxième semestre de la moitié du seeond de-
cime sur l'enregistrement.
(1) Le recouvrement de l'impôt direot s'est opé
ré encare plus facilement on 1864 que dans les
années précédentes.
On ne saurait considérer comme un déficit
la non-réalisation des titres de l'emprunt
mexicain que nous (avons reçus on .rembour
sement de nos avances, conformément au trai
té de Miramar. Ces titres, calculés au cours de
60 francs, représentent une somme de 54 mil
lions, sur lesquels 40 millions 100.000 francs
sont attribués au budget 1864,' et
900,000 francs au budget 1865.
La situation du trésor perme/<^'a$endreî
pour la négociation de ces val/
constances plus favorables qui,
croire, ne tarderont pas à se proW
tendant, l'exercice 1864 profitera
du capital nominal-au taux de 6
ne somme de 5,400,000 fr.
Quant aux 12 millions 500,000 francs!,
vaient être acquittés par le gouvernement
mexicain sur ses propres ressources pendant
le deuxième semestre de 1864, et qui figurent
au budget de la même année, ils ont été ré
gulièrement soldés.
Quoique l'année que nous venons de traver
ser ait été favorisée par une récolte abondan
te, les affaires ont eu à souffrir de la conti
nuation de la,guerre d'Amérique et des em
barras monétaires qui ont pesé sur les tran
sactions. • La France a pourtant été moins
éprouvée que les autres pays. Si le taux de
l'escompte s'est élevé momentanément à 80/0,
en Angleterre il a été porté plusieurs fois à
9 0/0, et a été constamment supérieur à celui
de la Banque de France. , '
Malgré la gêne que cette cherté des capitaux .
a occasionée, la prudence de nos négocians
a.été telle que le nombre des faillites et leur
importance ne se sent que faiblement accrus.
On s'est beaucoup occupé de rechercher lés
causes qui ont amené, depuis quelques années,
à de fréquentes reprises et-à des époques pres
que périodiques, la hausse du taux de Tinté-
ret, et, dans ces /derniers temps, des pétitions
ont été adressées à Votre Majesté pour deman
der que .cette question fût l'objet d'une en
quêta. La Banque de France a vu son organi
sation attaquée, et bien qu'elle soit convain
cue que, dans le mal signalé, aucun blâme ne
puisse lui être imputé, elle a manifesté elle-
même le désir que cette enquête eût lieu et
s'étendît sur tous les faits qui amènent le ren
chérissement des capitaux. Si Votre Majesté
daigne l'autoriser, je crois qu'il résultera de
l'examen impartial et complet de cette impor
tante question une manifestation utile pour
rassurer les intérêts et éclairer l'opinion pu
blique. . • -
. Je ne terminerai pas cette analyse des ré
sultats de l'année i864 sans Constater que
nous avons pu rentrer dans la stricte exécu
tion des prescriptions du sénatus-consulte du
31 décembre 186 i.
Quoique nous ayons eu à réprimer une;in-
surrection en Algérie,et à y envoyer des ren
forts considérables, nous avons, l'espoir que
nous ne demanderons au, CorpSiLégislatif au
cun supplément de crédit, -et que , si cette
éventualité:se présentait, ce qui ne peut être
encore complètement apprécié, elle^erait ren
fermée dans des limites très restreintes.
budget rectificatif de 1865.
Les crédits à ouvrir au bôdget rectificatif
de .1865 s'élèvent à 82 millions environ; mais
ce chiffre ne peut manquer d'être réduit. En
effet, grâce à la sévérité qui préside ù l'ordon
nancement des dépenses-, l'ensemble des cré
dits prévus,au.budget de 1863 se-trouvera at
ténué, en fin.d'exerciee, d'une somme évaluée
à 36 millions au moins (2), ce qui donnera
lieu à.des annulations correspondu»tes.L'aug
mentation (Tue-nocessitera ce budget ue sera
donc, en réalité, que de 46 millions.
D'un autre.côté, les ressources prévues pour
le budget rectificatif s'élèvent à 04 millions.
-U.en résultera un disponible .de ,18 millions
qu'il sera possible de reporter au budget ex traor-
dinuire de 1866.
Les principaux articles de dépenses qui figu
rent au budget rectificatif de i865 sont : .
1° l'ourle miuistèredelaguer-
re,
Effeclifcomplémentaire entre
tenu au Mexique, en Algérie et
à Rome, 36.000.000 (3)
2° Pour le ministère de la ma
rine-et des colonies (arméniens
. (2) Le clùilïe des annulations prèGèdentes s'est
élevé:
En 1829 à 52,430,932 a
En 1860 à 48,544,882 a
En 1801 à 39,1)97,-135 #
En 18d2 à 71,427,144 »
En lS6;i, ce chiffre sera de,46 millions.
(3) La somme demandée l'année dernière pour
ce service dans le budgetrectiflôûtait de 57,000,000.
FemMelen du ConstiluliO^QC^ ^ jauviei.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
X.
FRANCE OU ESPAGNE.
—■ Éh' bien! Monsieur le drôle," dit gaî-
ment M. de Lambilly au chevalier en lui
serrant la main, avais-je tort, la première
fois que nous-nous rencontrâmes chez la-
belle bouquetière du Palais, de vouloir
•gue vous fussiez mon neveu? *
— Mon frère, dit avec gravité le baron
âe Liliers, c'est assez longtemps occuper
l'assemblée de nos tristesses et joies de
famille; le moment est venu de faire à
Messieurs de la noblesse la communica
tion qui leur avait été annoncée sous une
forme plus solennelle; seulement, ajouta-
\t-il à l'adresse de la portion féminine de
la réunion, dont il trouvait la présence as
sez déplacée, je vois là de belles dames
que nos discussions politiques et militai
res vont cruellement ennuyer ; Mme Du-
plessis, il me semble, m'avait parié d'une
xollation préparée...
\ —Monsieur le baron, interrompit Mme
de Monllouis, décidément vous n'êtes pas
galant pour les femmes de votre pays;
toute.? celles qui L"ont ipi sauraient au be
soin mourir avec i>urs maris; laissez-les
donc assister à une .délibération qui va
peut-être engager leurs iJHes.
— Gomaie il vous plairai Madame, ré
pondit M. de Liliers avec sécheresse.
Ensuite, engageant sou fils à donner lec
ture d'abord de la lettre adressée fi l'abbé
de Livry par le feu roi et ensuite du i^sta-
rneut qu'elle accompagnait,
■ — Il ne sera pas inutile, pour bien éta
blir l'origine de ces deux pièces, ajouta-i-
"ii, de dire les circonstances singulières
dans lesquelles elles ont été perdues et re
trouvées et lai sanglante rançon dont vo-
4re malheureux frère a commencé par les
payer.
Après avoir raconté brièvement, mais •
d'une façon néanmoins saisissante tous les i
évènemens que nous avons'vu sB grouper
autour des précieux papiers, le chevalier
commença par les extraire de trois enve
loppes, la première en velours violet, la
seconde en tuile goudronnée pour lespré-
server de l'humidité, et la troisième en
toile d'amiante pour les défendre contre
le feu; ensuite il. en donna lecture, et ils
circulèrent de main en main pour que cha
cun pût contrôler leur authenticité.
Personne n'ayant pu avoir l'idée de la
mettre en doute, M. de Eontcallec se leva,
et ' d'un ton oîi perçait l'autorité du com-
mande. nîont provisoire dont il avait été
investi lor» l'assemblée de Lanvaux-:
— Messieurs", 4it-il, ce .qui, comme moi,
sans douté, vous a frappés, dans la mani
festation dernière de la volonté du grand
roi, c'est une sorte d'approbation préven
tive donnée par lui au côté le plus délicat
de notre entreprise. Par la haute marque
de confiance dont il a été honoré, M. l'ab
bé de Livry sans aucun doute est autorisé
à avoir un avis, même prépondérant, dans
la question , mais l'opposition qui nous, a
été exprimée de sa part contre toute en
tente avec l'Espagne, je me demande com
ment il la concilie avec son mandat : car,
vous vjsnez de l'entendre, il était spéciale
ment et même utùquement chargé d'aller
remettre à. Philippe V le testament rédigé
par son auguste aïeul.
— Si dès le lendemain de la- mort du
feu roi, répondit vivement le baron de Li
liers, M. de Livry eût été mis en posses
sion de l'acte qui vient de passer sous vos
yeux, il est probable qu'en effet, prenant
aussitôt la route de Madrid, il serait allé
s'entendre avec Sa Majesté très catho
lique de l'exécution qui devait être don
née au Mandement royal. Mais ce dé
pôt fait à son adresse a mis quatre, ans
à lui parvenir;'dans l'intervalle, la misé
rable conspiration de Cellamare a eu lieu
et la guerre est déclarée â l'Espagne; ce
n'est donc pas seulement avep un prince
étranger, e ? est avec un prince combattant
contre la France, qu'il serait aujourd'hui
question de pactiser, 15h bien ! Messieurs,
je ma permettrai ici d'être de l'avis de
mon illustre ami : une cause, tant juste
soit -elle, est en voie de se perdre quand
elle se laisse dériver vers de pareilles al
liances.
— Mais pourtant, Monsieur, reprit vi
vement le marquis de Pontcallec, le testa
ment est précis : Louis XIV donne pour
tuteur à son petit-fils S. M. le roi d'Espa
gne, son tuteur natimel comme il l'appelle.
— Oui, répondit M. de Liliers , mais (
avec M, lé duc du Mai n# pour -subrogé- j
tuteur : or où est aujourd'hui ;M. le duc
du Maine? en prison, dans les mains de
M. le' due d'Orléans, qui, depuis quatre j
ans, avec la sanction du Parlement de j
Paris, est tranquillement en possession de i
la .Régence, et encore une fois les armées
française.et espagnole sont,à l'heure qu'il
est,-en présence; vous voyez donc qu'à une
situation profondément '.modilée =ne sau
rait être- servilement appliquée la lettre,
crue et irréfléchie des premières inten
tions royales.
— Alors, s'écria M. du Groësq.uer, si ce
testament n'a pas le sens commun, pour
quoi en faire tant de bruit et nous l'an
noncer avec les jongleries où i'ou s'est
complu ?
• Parce qu'après avoir découvert les
mains dans lesquelles il était égaré, ré
pondit le chevalier, il nous fallait le temps
de le faire rentrer dans les nôtres. Mais,du
reste, Messieurs, tutelle, régence -, ce sont
là des points secondaires: Louis XIV re
connaissant qu'avec le pouvoir le plus
despotique il n'a pu faire le bonheur de la
France, et se décidant, pour le règne de
son successeur, à-la convocation des Etats
Généraux par lesquels il s'est bien atten
du que serait limitée l'qiqnipotence de la
couronne, voilà le côté le plus frappant
de son acte de dernière volonté, et c'est à
une pensée si française qu'on trouverait
utile de donner le concours de l'étranger?
— Mais les Etats Généraux, objecta Mi
de Bonamour, il y a plus d'un siècle qu'il
ne s'en est tenu, et vous parviendriez â les
convoquer quand les IJtats de Bretagne
qui ne se sont jamais laissé prescrire, sont
eux-mêmes mis en question?
— Un autre siècle, Monsieur, s'écria le
jeune Liliers, ne s'écoulera pas, sans que
la France ait rendu impérissable son in
tervention dans ses propres affaires, mais
dès aujourd'hui, que notre entreprise soit
sagement conduite, que l'Armée de la Liber
té, comme vous-même avez appelé votre
ligue du bien public, paifAisso,-ayant pour
drapeau la patente royale que je,vous ap
porte et vous verrez si sur tous les points
du royaume l'idée qui s'y trouve inscrite.
n'aura pas un bruyant écho. j
"—C'est la question par la question, dit i
vivement M. de Pontcallec. A cette armée ;
il faut des soldats, .et comment -la former, f
si un corps discipliné n'en est le noyau?)
Est-ce une émeute de ^campagnards que !
.vous pouvez opposer aux régimens dontî|
JM. - de Montesqulou est parvenu à encom-;
l)rer la province? ;
-^-Je ne vous parlerai pas r Messieurs,
dit le baron de Liliers, comme d'un se
cours décisif, des deux cents Faux-sau
niers que M. de Livry a fait passer ici, et;
qui sont on ce moment cachés dans les -
grottes de Garnac, de Piouharnel, de Loc-
mariaker,,de',l'île de Rhuis, ou qui circu
lent dans le pays déguisés en paludiers.
Toutefois, ce sont des "hommes aguerris ;
qui, aux* abords -de Paris, ont eu plus d'u
ne rencontré heureuse contre lés troupes
royales et, mêlés à nos populations pour
la guerre de partisans que, sans douto,
vous vous proposez de faire, ils seront des
guides excellons.
— La guerre de partisans. A quoi cela
mène-t-il ? demandèrent à la fois MM. de
Montlouis, du Gouëdic et de Talhouët qui,
ayant servi, ne comprenaient pas que l'on
se battît autrement que secundum artem.
— Mais, répliqua le chevalier de Liliers,
avec ce que j'ai entrevu du pays, il est,
comme on dit vulgairement, taillé pour
la guerre des broussailles. Je sais tel de
vos chemins où six hommes résolus suf
firaient à arrêter un régiment.
— Et après ?
-1- Comment ? après, dit le jeune Liliers
avec étonnement ; mais vous ne comptez
pas, sans doute, être jamais en mesure de
livrer une de ces grandes batailles ran
gées qui décident de la possession d'une
province ? Décimer l'ennemien détail, sur
prendre les détachemens , nous emparer
des caisses et des convois, et partout nous
opposer à la levée de l'impôt, voilà ce que
nous pouvons prétendre, et ce sont là, ce
semble, des résultats.
— Mais qui ne forceront pas le gouver
nement à traiter avec nous, remarqua M.
de ltohan-Pouldu.
— Peut-être, répondit le baron de Li
liers, car, à la suite de ces succès partiels,
nous serait-il bien difficile d'occuper quel
que place maritime importante, Vannes,
Lorient , Concarneau , d'où, comme la
vieille duchesse de Rohan, l'une de v«s
ancêtres, Monsieur, quand elle défendait
La Rochelle contre le roi Louis XIII, nous
tiendrions en échec, je ne dis pas M. de
Montesquiou, mais le Régent lui-même ?
— Allons donc ! dit,M. de Pontcallec en
haussant les épaules," avec des paysans
prendre d'es places!
— Mais, Monsieur le marquis, répliqua
le chevalier, en 1675, les gars do la Ilaute-
Cornouaille parurent-Ils si méprisables?
Et pourtant, presque sans armes, aban
donnés de tous, ayant contre eux le Par
lement, la bourgeoisie, la noblesse, ré
duits d'abord à prendre pour général un
notaire,ils n'eurent avec eux qu'une épée,
celle du baron de Liliers mon grand-père,
qui seul avait compris qu'on se soulevant
contre l'odieux impôt du timbre, ces bra
ves gens en réalité défendaient tous les
privilèges et toutes les libertés de la pro
vince.
— Eh bien! oui, et en somme, remar
qua M. de Bonamour, après beaucoup de
sang inutilement versé, quel fut le succès
de cette lutte désordonnée et sans disci
pline ?
— Justement, repartit le baron de Li
liers, nous sommes là pour régulariser
celle.qui se prépare, et le temps qu'elle
durera, comptez-vous que par le grand
nom et par la haute volonté qui vont l'au
toriser sur tous les points de la France,ue
sera point créée une immense contagion de
notre exemple ? .
A ce moment entra un des valets de la
ferme. Il s'approcha de Mme Duplessis-
d'Antragues et lui parla à l'oreille.
— Messieurs, dit la fermière, on m'an
nonce qu'à la.porte, il y a un gentilhom
me envoyé par Mme de la Cocquerie; il
s'appelle M. Hervieux de Mellac.
— Ah! hier soir nous l'avions presseiîti
dit Mme de Mellac, en courant au-devant
de son mari.
Après que le survenant eut été introduit
et qu'il eut donné la main aux gentils
hommes ses amis, M. de Pontcallec lui
présenta les deux Liliers en mettant au
tour de léur uom la légende nécessaire.
— Moi, Messieurs, dit M. de Mellac,
quand le testament du l'eu roi eut passé
sous ses yeux, je vous apporte la volonté
d'utf roi vivant.
Et prenant sous la coiffe de son chapeau
une lettre que l'on retrouve idans toutes
les histoires de l'époque, il lut :
« Le sieur de Mellac-Hervieux, m'a ap-
» porté, des propositions de la part de
j) la noblesse de Bretagne, concernant
» les intérêts des deux couronnes de Fran-
» ce et d'Fspagne.-Je m'en remets à ce
que ledit sieur leur dira,* sur cela, de
ma part; mais-je les assure ici moi-mê
me que je leur sais un très bon gré du
» glorieux parti qu'ils prennent et que je
les soutiendrai de mon mieux, ravi de
» leur pouvoir marquer 'l'estime que, je
» fais de sujets aussi fidèles du Roi mon
» neveu, dont je,ne veux que le bien etla
gloire.
» Au camp de Saint-Estevan, 27 avril
1719. Signé: P hilippe. »
— Messieurs, dit vivement le baron de
Liliersj vous remarquerez le lieu d'où est
datée cette lettre : Ge n'est pas le souve
rain' étranger qui de son palais vous an
nonce sa compromettante protection> c'est
le général ennemi, qui de sa tente vous,
tend une main tenant une épée, et celle-ci
tournée contre votre patrie.
—Eh ! parbleu, s'écria M. du Groësquer,
voulez-vous que nous allions demander
aide «t assistance aux amis de Monsieur
d'Orléans?
— Question jugée et inutile à discuter,
cria4-on de plusieurs côtés; le jour où
l'assemblée de Lanvaux a décidé l'envoi à
Madrid d'un plénipotentiaire de la nobles
se, notre parti était pris.
— Veuillez donc, mon cher de Mellac,
dit M. de Pontcallec, nous faire con
naître les résultats de votre négociation.
— Le Roi, dit le plénipotentiaire, s'est
engagé verbalement, mais de la façon la
(.•lus solennelle, à envoyer sur nos côtes,
au plus tard, dans le courant de l'été,
une escadre de sept vaisseaux, portant un
premier corps d'armée de deux mille hom
mes et un subside do soixante mille pisto-
les." D'autres secours nous sont promis
dans la limite des possibilités du cabinet
de Madrid et dans celles de nos besoins.
Quant à présent, je suis porteu'r d'une
somme de trente mille livres, destinée à
pourvoir aux préparatifs du mouvement
projeté.
— Mais ce mouvement, demanda le ba
ron do Liliers, quel aornent lui assignez-
vous?
i
*
SIX MOIS.7:: ;ï 32 FR.
UN AN.S5^2S£.;v..V? 64 FR.
rojn les pats ètkangeks , voir le tableau
publié les S et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfens, 19.
TROIS MOIS........: 13 FR.
SIX MOIS..T.. 26 FR.
UN AN 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1 er et 16
de chaque mois.
'journal politique, littéraire, universel.
ILes A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victolres, n' 40; ■
(place de la «Bourse),. -
Le mode d'abonnement ' le plus simple est l'envol d'un bon de poste ou d'un effet I Le» lettre< où envoit (f orgent non affranchis «ont refait,
Sir Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n« 10. | " n cnnt
rt» UU tllVUl* u ui ycr» «vw ■«"«
Les articles déposés ne sont pas rendus.
MM. les actionnaires de la Société des
journaux réunis, le Constitutionnel et le
Pays, sont prévenus,qu'ils peuvent tou
cher, à partir du lundi 9 janvier, tous les
jours non fériés, de 41 heures à 3 heures,
à la caisse du Constitutionnel, ÏO, rue de
Valois, le coupon n° 35 échu le 1 er janvier
1865, soit 12 fr. 50 c. par action, sans au
cune retenue. • '
PARIS, 10 JANVIER.
Le Moniteur publie un document de la
plus haute importance : c'est le rapport
adressé à l'Empereur par S. Exc. M. le
ministre des finances sur l'ensemble de la
situation financière.
Le rapport, qu'on lira plus lois, se ré
sume ainsi:
. Le découvert du budget de 1863, prévu
à 43 millions, ne dépassera pas eu réalité
15 millions. -
Le budget de 1864 se soldera très pro
bablement en équilibre.
Quant au budget rectificatif.de 1865, il
n'accroîtra les dépenses prévues au budget
primitif que d'environ 46 millions. L'exer
cice 1865 comporte, d'ailleurs,*une. dimi
nution de 21 millions sur la guerre et de
23 millions snr, la marine et laissera un'
solde de 18 millions à reporter sur 1866.
Si l'on ajoute que le budget rectifies tif
de 1865 contient encore 65 millions de dé
penses extraordinaires «le la guerre et de
la marine, qui devront s'atténuer succes
sivement, on sera convaincu que la situa
tion de nos finances, régulière et solide
dans le présent, offre pour l'avenir les pers
pectives les plus favorables.
Un autre rapport, présenté collective
ment par LL. EExc. le ministre des finan
ces et le ministre de l'agriculture, du
commerce et des travaux publics, et revê
tu de l'approbation de l'Empereur, ordon
ne l'ouverture d'Une enquête ayant' pour
objet .l'ensemble des principes et des faits
généraux qui agissent sur la circulation
monétaire de la France.
Cette enquête, demandée àla foispar des
commergans de Paris et de Lyon , et paT
la Banque de France , est confiée au eon-
seil supléWeur dti commerce, et sera diri
gée par S. Exc. M. le ministre d'Etat.
Il est permis de dire qu'aucune enquête
n'aura jamais eu lieu dans des conditions
plus entières d'impartialité, de sagesse et
de libéralisme éclairé.
A la date du T janvier,l'Encyclique pon
tificale n'avait pas encore été communi
quée au gouvernement espagnol. « Lors-
» que çettecommunication auralieu,ditla
« Correspondmcia, le gouvernement, ainsi
» qu'illedôitjlasoumettraauconseild'Etat.
» Gomme en pareil cas les lois marquent
àuxgouvernemens la route qu'ils ont à
» suivre, le cabinet présidêpar le duc de
» Valence, sans manquer au respect dû
» au .Saint-Siège, soutiendra les droits fie
» la couronne, ainsi que le conseillera la
» justice. » „
Nous avons s*us les yeux l'exposé des
m'otifs pour l'abandon de Saint-Domingue;
l'espace .nous manque pour reproduire ce
document} dont le sens général a été fidè
lement indiqué par la télégraphie privée.
Nous pouvoir ajouter qu'il est empreint
dessentimens d'une haute raison poli
tique, et qu'il déb^otéresse complètement
le patriotisme espagnol de la conserva
tion d'une inutile et ruineuse conquête.
Le cabinet de Madrid a saisi l'opportuni-
téde caractériser sa politique envers les
populations dé l'Amérique duSud, si gran
dement préoccupées du conflit avec le
Pérou : « Aucun autre droit, dit l'exposé
» des motifs, que celui qui se fondait sur
« la volonté unanime du peuple domini-
» cain,ne milite en faveur du gouvernement
» espagnol pour posséder de nouveau ,
» comme, jadis , la partie espagnole de
» l'île de Saint-Domingue : ni celui de
» la revendication , ni celui de la con-
» quête, attendu que tous deux sont
» contraires à la politique du gouverne-
» ment, aux intérêts des peuples, et aux
» bonnes relations qu'en tout temps le
» gouvernement de la reine a cherché
» à maintenir avec les Etats ind.épendans
» de l'Amérique du Sud, qui, un jour,
# firent partie de. l'immense territoire que
» les rois d'Espagne protégeaient et sau-
» vegardaient sous le pli de leur xnan-
» teau'. »
Les journaux de Vienne répètent à tour
de rôle le bruit d'un accord établi dès à
présent entre l'Autriche et la Pruëse pour
l'installation immédiate .du duc d'Augus-
tenbourg. Après la Nouvelle Presse libre , qui
l avait mis en circulation, ce bruit s'est
retrouvé dans la Presse de. Vienne, et au
jourd'hui la Boersenhalle le reprend pour
son compte particulier. Il n'en reste pas
moins invraisemblable quant à présent.
La Prusse s'étant arrêtée à l'idée de con
sulter les syndics de la couronne et l'Au
triche n'ayant pas fait d'opposition à ce
plan, on ne peut prévoir aucun pro
jet de solution jusqu'à l'issue du tra
vail des syndics. Ces réflexions, que nous
avons déjà faites, se trouvent exprimées
aujourd'hui dans une correspondance
privée adressée de Berlin à .l'agence Ha-
vas •* « il est probable, dit cette corres-
» pondance, que la question des duchés
a restera dans'-qn calme relatif, en atten-
» dant que les syndics de la couronne
» aient terminé l'examen des questions
» juridiques, et que les ministères de la
» guerre, de la marine et du commerce
» aient préparé les rapports sur le côté
» politique de la question. »
On sait que la session du Parlement
d'Angleterre s'ouvrira le 7 février pro
chain. C'est la dernière année d'existence
légale du Parlement. Si elle s'écoule tran
quillement, la dissolution sera prononcée
vers l'automne; mais on assure que si
l'opposition,'dans l'espoir de diriger elle-
même les élections générales, tente d'en
traver la marche du cabinet, le gouverne
ment présenterait immédiatement le bud
get et dissoudrait la Chambre des com
munes après le vote dés subsides.
Parmi les mesures, qui seront proposées,
on parle d'une dotation additionnelle en
faveur du prince de Galles, dont les reve
nus sont devenus insuffisans depuis que
S. M. la reine Victoria a pris la résolution
de ne plus accomplir par elle-même les de
voirs de représentation officielle qui in
combent à'la couronne. Il paraît égale
ment nécessaire de demander une rente
annuelle de 20,000 livres sterling pour le
prince Alfred, qui atteindra sa majorité
au mois d'aoû?t prochain.
Le gouvernement doit proposer un bud
get de guerre moins considérable. Les
économies porteront sur le matériel et
non sur aucune réduction importante de .
l'armée. L'attitude du gouvernement des
Etats-Unis empêche d'opérer un désarme
ment plus sérieux. M. Lincoln a déclaré
formellement qu'il regardait comme fini
le traité par lequel l'armement sur les
laes canadiens était limité à l'entre
tien de chaloupes canonnières; l'Angle
terre se voit obligée d'établir sur ce§ lacs
une force navale peu considérable, mais
bien organisée. Les troupes, qui sont sur
le point de revenir de l'Inde, ne rentre
ront pas en Europe, et seront envoyées
au Canada, où leur entretien ne sera pas ■ ;
beaucoup plus dispendieux que si elles ;
étaient en Angleterre. A uguste V itd.
On lit dans le Monde : l ;
Dans la doctrine de l'Encyclique,'le li- i
bèralisme est une erreur; il s'ensuit que <
tout libéral étant un partisan d u libéralismé, j
tombe nécessairement sous la réproba- j
tion de l'Encyclique, Il n'y aura donc plus
désormais de* catholiques libéraux
La condamnation du libéralisme impo
se à tout chrétien ou catholique l 'obligar
tion de ne plus se dire libéral. En vain
cherchera-t-on à équivoqueren distinguant
le vrai libéral du faux libéral. Le Pape ne
distingue pas ; et, en effet, il serait difficile
de savoir quel est le meilleur des deux. Il
n'est pas permis d'esquiver lejugement de
l'Eglise en introduisant des exceptions là
où elle n'en a pas mis. Ce 6'est sans doute
pas un faux libéralisme, un fantôme de li
béralisme qu'a condamné Pie IX. Le ca
ractère du libéralisme ressortde lacondam-
nation même qui le frappe. Et qu'on ne dise
pas qu'il y a plusieurs manières de com
prendre ce mot ; l'autorité législative de
l'Eglise lui ayant imprimé sa signification,
il ne reste plus aux catholiques qu'à s'in
cliner. iEn relevant le .mot, et en lui attri
buant une autre signification que celle
qui lui. est donnée par l'Encyclique, ils
jugeraient en dernier ressort un jugeaient
non susceptible d'appel. — Coquille.
Ge langage du Monde ne laisse place à
aucun commentaire. Il est franc, il est
net. En vain d'autres feuilles, tout en ap
plaudissant bruyamment l'Encyclique,
essaient d'en détourner le sens, les voilà
ramonées à la signification véritable do la
lettre pontificale.
Il est bien évident pour tous ceux qui
savent lire que, dans ces explications si
catégoriques, le Monde entend désigner
l'Union, la Gazttte de France, le Corrts-
* \
■pondant, le. Congrès de Malines, en un
mot, tout ce groupe de catholiques soi-
disant libéraux à la tête duquel se sont
placés MM. de Falloux, dp Montalembert,
Albert de BrogUe.
C'est beaucoup plus qu'un premier Aver
tissement donné au nom de l'Encyclique.
Les intéressés ne s'ytromperont pas: C'est
làuneespèce d'Excommunication mineure.
PAULIN LIMAYRAC.
Le Times ajoute que la nation anglaise ap
prouve la politique de non-intervention, sui-
. vie par son gouvernement.
- . : - .. - Copenhague»,.» janvier.
Les séances du Fôlksthing viennent ^d'être
reprises.
M. Ilausen , chef du parti des amis dos
paysans, a présenté , avec seize de ses amis ,
line motion tendant à faire supprimer, dans la
manifestation royale du 2 octobre 1855, les
restrictions apportées à la loi fondamentale
du S juin 1849. .
Cette motion tend donc à une réhabilitation
complète de la loi fondamentale.
Francfort, 10 janvier.
Le journal les Deux-Mondes annonce que l'em
prunt finlandais de 3 millions de thalers en
4 1/2 0/0 au cours de 83, émis par la maison
Rothschild, a-été immédiatement couvert.
Vienne, 9 janvier.
Aujourd'hui, à la Chambre des députés, M.
de Schmerling a donné lecture d'une commu-. l
nication portant que l'empereur a accepté l'a- J
dresse et qu'il a chargé le ministre d'Etat d'en ;
faire part à la Chambre. j
Madrid, 9 janvier. j
La Epoca dit' que là discussion de l'Adresse i
commencera demain au Sénat. 1
On dément le bruit d'une nouvelle modifi
cation ministérielle. !
La Rochelle, 10 janvier.
Voici le résultat de l'élection :
M. Leclerc, candidat du gouver
nement a obtenu 8,500 voix.
M. Bethmont, 7,805 —
M. Gabion, * 6,444 —
1 - (Ilavas-Bullier.)
départ jusqu'à ce soir, à-cause dîune indispo
sition de Mme la baronne de. .Talleyrand.
Berlin, 10 janvier.
La Gazette de la Croix apprend de bonne sour
ce que le prince Frédéric-Charles dùlt'partir'
pour Vienne mercredi soir, accompagné de ses
aides-de-,camp et du lieutenant-général Molt-
lce. Le prince doit être de retour le 18.
Francfort, 10 janvier.
La Gazette des Postes a reçu de Vienne un té
légramme d'après lequel l'Autriche demande
rait le concours de la Diète même pour la'flxa-
tion des relations de la Prusse avec les du
chés.
Le prince Frédéric-Charles serait attendu à
Vienne samedi prochain.
Augsbourg, 10 janvier.
La Gazette d'Augsbourg a reçu de Vienne le
télégramme suivant en date du 9 janvier :
« Ou annonce comme certain que l'Autriche
a repoussé la demande du cabinet de Berlin
pour la fixation des relations de la Prusse avec
les duchés avant le règlement de la question
de succession. »
Amsterdam, 10 janvier.
La Banque de Hollande a baissé son escomp
te de 5 1/2 à 5 0/0.
Le 2 1 /2 0/0 hollandais est coté 62.
(Hauas-Bulher.)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 10-janvier.
Le Times dément le bruit-que l'Angleterre.et
la France songeraient à reconnaître les Etats
confédérés.
Voici les dépêches qae nous recevons ce
soir : ""
New-York, 31 décembre (par
le Péruvian.)
Butler a abandonné l'attaque par terre du
fort Fisher, à NVilmington. Les troupes retour
nent à la forteresse Monroë. Lrbombardement
continue par mer.
New-York, 31 décembre, soir
(par le Péruvian.)
Butler a déclaré qu'il était impossible de
prendre d'assaut le fort Fisher, ce fort n'ayant
-pas .été endommagé matériellement par le
bombardement. L'amiral Porter a répondu
qu'il croyait, au contraire, la prise d'assaut de
ce fort plus facile qu'on ne le supposait.
Les fédéraux cherchent à intercepter la re
traite du corps confédéré de Hardee avant son
arrivée à la rivière tiroad.
Le bruit court que Lee prépare un mouve
ment offensif.
Des dépêches de-Nashville assurent que Hood
n'a pas encore passé la rivière Tennessee. D'a
près des avis de Cincinnati, les canonnières
fédérales empêcheraient le passage de "cette
rivière." •
Une .expédition considérable, sous les ordres
de Granger,-a débarqué le 15 à Pass-Gagoula
(Louisiane). Elle s'avance rapidement vers Mo
bile. ......
Les journaux du. Sud demandent que Lee
soit nômmô commandant en chef des armées
de la Confédération.
La réponse de M. Seward aux réclamations
du ministre du Brésil à propos de la lHorida
vient d'être publiée. M. Seward déclare que le
président avait l'intention de désavouer les
procédés employés par le commandant fédéral
dans le por t de iiallia, et d'exprimer ses regrets
de ce qui- s'était passé. Le capitaine GOUins
sera suspendu jet traduit devant un conseil de
guerre. Le consul des- Etats-Unis,à Bahia sera
destitué. Le drapeau brésilien recevra de la ma
rine fédérale lès honneurs en usage entre des
nations maritimes un'es par dés liens d'ami
tié. Enfin, l'équipage'do laFlorida sera mis en
liberté. M. Seward voit dans la reconnaissance
du Sud par le Brésil, comme belligérant un ac
te'd'intervention. contraire au droit interna
tional et nuisible aux Klats-Unis, ruais.il n'ap
partient pas à des individus de venger le tort
fait au pays.
On annonce que io gouvernement confédéré
prend la responsabilité des actes des person
nes impliquées dans la tentative de capture
du vapeur Michigan, sur le lac Erié.
■ Or, 227 7/3; bonds, 108 1/8; coton, 118
faible.
Le change sur Londres était hier à 249 1/2
et le change sur Paris à 2.8 3/4 à 2.13 3/4.
Berlin, 10 janvier.
Le baron de Talleyrand, ambassadeur de
France près la cour do Russie, a différé son
COURS DE LA BOURSE,
conai db clôture le 9 le 16 bmkbb. bmim
3 0/0 aucompt. 67.05 66.90 s » » 15
r-^Fiu du mois. 67 23 67. » » » » 25
44/2aucompt. 95. » 95.10 # 10 » »
—Fin du mois. 91.75 ». » » # » ' »
RAPPORT A L'EMPEREUR.
. Sire,
En adressant aujourd'hui mon rapport an
nuel à Votre Majesté, je puis placer sous ses
yeux un exposé à peu près complet des prin
cipaux élémens de notre situation financière.
A l'époque de l'année où nous sommes, il
m'est en effet possible d'indiquer avec une
certaine précision les résultats de l'exercice
1803; de faire connaître dans leur ensemble
ceux de l'année 1-864 et d'établir avec plus de
certitude les prévisions du budget rectificatif
de 1863.
Ce budget est soumis à l'examen du con
seil d'Etat, qui est saisi également du'pro-
jet de budget ordinaire et extraordinaire de
1860. •
exercice 1863.
• • . i
L'année 1863 donnera un résultat meilleur
que je ne l'avais prévu dans mon dernier rap
port. Au lieu d'un déficit de 43 millions,-cet
exercice m'ajoutera que 28 millions à nos an
ciens découverts.
L'ensemble de ces "découverts que j'avais in
diqué l'année dernière comme étant do 972
millions, ne s'est trouvé, en définitive, .que de
960. Au moyen de l'emprunt de 300 millions,
aujourdnui presque entièrement soldé, ce
chiilre ser - réduit à oi»0 millions.
exercice 1804.
Il n est pa3 encore possible, de prévoir avec
exactitude quelle sera lu balance de 1864.
La nouvelle législation sur les suer es, en
permettant .1 entres des sucres bruts en fran
chise temporaire, a substitué à l'ancien mode
de perception des soumissions cautionnées
libérables à" l'expiration de quatre mois. La
diminution dans les droits encaissés qui ré
sulte de ce changement no s,'élève pas à moins
de 5\) millions pour l'année dernière, mais il
est permis d'espérer- que la plus grande partie
de cette somme, qui .appartient A l'exercice
i 864, sera recouvrée pendant la première moi-,
tié de l'année 1865.
Sauf l'éventualité que je 'viens d'indiquer,
leS prévisions du budget de 180} sero'nt attein
tes dans leur ensemble. En'effet, si les doua
nes présententune. diminution, les contribu
tions directes (1), l'impôt du timbre, celui des
boissons, les tabacs et les postes offrent une
dmélioratioa au moins équivalente. U;est donc
Certain que s'il y a un découvert en 1864, il
Se bornera à la diminution qui-pourrase pré
senter dans lès recettes provenant da la con
sommation des sucres, et cependant le trésor
aura supporté une perte de 6 millions et de
mi, par suite de la suppression pendant le
deuxième semestre de la moitié du seeond de-
cime sur l'enregistrement.
(1) Le recouvrement de l'impôt direot s'est opé
ré encare plus facilement on 1864 que dans les
années précédentes.
On ne saurait considérer comme un déficit
la non-réalisation des titres de l'emprunt
mexicain que nous (avons reçus on .rembour
sement de nos avances, conformément au trai
té de Miramar. Ces titres, calculés au cours de
60 francs, représentent une somme de 54 mil
lions, sur lesquels 40 millions 100.000 francs
sont attribués au budget 1864,' et
900,000 francs au budget 1865.
La situation du trésor perme/<^'a$endreî
pour la négociation de ces val/
constances plus favorables qui,
croire, ne tarderont pas à se proW
tendant, l'exercice 1864 profitera
du capital nominal-au taux de 6
ne somme de 5,400,000 fr.
Quant aux 12 millions 500,000 francs!,
vaient être acquittés par le gouvernement
mexicain sur ses propres ressources pendant
le deuxième semestre de 1864, et qui figurent
au budget de la même année, ils ont été ré
gulièrement soldés.
Quoique l'année que nous venons de traver
ser ait été favorisée par une récolte abondan
te, les affaires ont eu à souffrir de la conti
nuation de la,guerre d'Amérique et des em
barras monétaires qui ont pesé sur les tran
sactions. • La France a pourtant été moins
éprouvée que les autres pays. Si le taux de
l'escompte s'est élevé momentanément à 80/0,
en Angleterre il a été porté plusieurs fois à
9 0/0, et a été constamment supérieur à celui
de la Banque de France. , '
Malgré la gêne que cette cherté des capitaux .
a occasionée, la prudence de nos négocians
a.été telle que le nombre des faillites et leur
importance ne se sent que faiblement accrus.
On s'est beaucoup occupé de rechercher lés
causes qui ont amené, depuis quelques années,
à de fréquentes reprises et-à des époques pres
que périodiques, la hausse du taux de Tinté-
ret, et, dans ces /derniers temps, des pétitions
ont été adressées à Votre Majesté pour deman
der que .cette question fût l'objet d'une en
quêta. La Banque de France a vu son organi
sation attaquée, et bien qu'elle soit convain
cue que, dans le mal signalé, aucun blâme ne
puisse lui être imputé, elle a manifesté elle-
même le désir que cette enquête eût lieu et
s'étendît sur tous les faits qui amènent le ren
chérissement des capitaux. Si Votre Majesté
daigne l'autoriser, je crois qu'il résultera de
l'examen impartial et complet de cette impor
tante question une manifestation utile pour
rassurer les intérêts et éclairer l'opinion pu
blique. . • -
. Je ne terminerai pas cette analyse des ré
sultats de l'année i864 sans Constater que
nous avons pu rentrer dans la stricte exécu
tion des prescriptions du sénatus-consulte du
31 décembre 186 i.
Quoique nous ayons eu à réprimer une;in-
surrection en Algérie,et à y envoyer des ren
forts considérables, nous avons, l'espoir que
nous ne demanderons au, CorpSiLégislatif au
cun supplément de crédit, -et que , si cette
éventualité:se présentait, ce qui ne peut être
encore complètement apprécié, elle^erait ren
fermée dans des limites très restreintes.
budget rectificatif de 1865.
Les crédits à ouvrir au bôdget rectificatif
de .1865 s'élèvent à 82 millions environ; mais
ce chiffre ne peut manquer d'être réduit. En
effet, grâce à la sévérité qui préside ù l'ordon
nancement des dépenses-, l'ensemble des cré
dits prévus,au.budget de 1863 se-trouvera at
ténué, en fin.d'exerciee, d'une somme évaluée
à 36 millions au moins (2), ce qui donnera
lieu à.des annulations correspondu»tes.L'aug
mentation (Tue-nocessitera ce budget ue sera
donc, en réalité, que de 46 millions.
D'un autre.côté, les ressources prévues pour
le budget rectificatif s'élèvent à 04 millions.
-U.en résultera un disponible .de ,18 millions
qu'il sera possible de reporter au budget ex traor-
dinuire de 1866.
Les principaux articles de dépenses qui figu
rent au budget rectificatif de i865 sont : .
1° l'ourle miuistèredelaguer-
re,
Effeclifcomplémentaire entre
tenu au Mexique, en Algérie et
à Rome, 36.000.000 (3)
2° Pour le ministère de la ma
rine-et des colonies (arméniens
. (2) Le clùilïe des annulations prèGèdentes s'est
élevé:
En 1829 à 52,430,932 a
En 1860 à 48,544,882 a
En 1801 à 39,1)97,-135 #
En 18d2 à 71,427,144 »
En lS6;i, ce chiffre sera de,46 millions.
(3) La somme demandée l'année dernière pour
ce service dans le budgetrectiflôûtait de 57,000,000.
FemMelen du ConstiluliO^QC^ ^ jauviei.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
X.
FRANCE OU ESPAGNE.
—■ Éh' bien! Monsieur le drôle," dit gaî-
ment M. de Lambilly au chevalier en lui
serrant la main, avais-je tort, la première
fois que nous-nous rencontrâmes chez la-
belle bouquetière du Palais, de vouloir
•gue vous fussiez mon neveu? *
— Mon frère, dit avec gravité le baron
âe Liliers, c'est assez longtemps occuper
l'assemblée de nos tristesses et joies de
famille; le moment est venu de faire à
Messieurs de la noblesse la communica
tion qui leur avait été annoncée sous une
forme plus solennelle; seulement, ajouta-
\t-il à l'adresse de la portion féminine de
la réunion, dont il trouvait la présence as
sez déplacée, je vois là de belles dames
que nos discussions politiques et militai
res vont cruellement ennuyer ; Mme Du-
plessis, il me semble, m'avait parié d'une
xollation préparée...
\ —Monsieur le baron, interrompit Mme
de Monllouis, décidément vous n'êtes pas
galant pour les femmes de votre pays;
toute.? celles qui L"ont ipi sauraient au be
soin mourir avec i>urs maris; laissez-les
donc assister à une .délibération qui va
peut-être engager leurs iJHes.
— Gomaie il vous plairai Madame, ré
pondit M. de Liliers avec sécheresse.
Ensuite, engageant sou fils à donner lec
ture d'abord de la lettre adressée fi l'abbé
de Livry par le feu roi et ensuite du i^sta-
rneut qu'elle accompagnait,
■ — Il ne sera pas inutile, pour bien éta
blir l'origine de ces deux pièces, ajouta-i-
"ii, de dire les circonstances singulières
dans lesquelles elles ont été perdues et re
trouvées et lai sanglante rançon dont vo-
4re malheureux frère a commencé par les
payer.
Après avoir raconté brièvement, mais •
d'une façon néanmoins saisissante tous les i
évènemens que nous avons'vu sB grouper
autour des précieux papiers, le chevalier
commença par les extraire de trois enve
loppes, la première en velours violet, la
seconde en tuile goudronnée pour lespré-
server de l'humidité, et la troisième en
toile d'amiante pour les défendre contre
le feu; ensuite il. en donna lecture, et ils
circulèrent de main en main pour que cha
cun pût contrôler leur authenticité.
Personne n'ayant pu avoir l'idée de la
mettre en doute, M. de Eontcallec se leva,
et ' d'un ton oîi perçait l'autorité du com-
mande. nîont provisoire dont il avait été
investi lor» l'assemblée de Lanvaux-:
— Messieurs", 4it-il, ce .qui, comme moi,
sans douté, vous a frappés, dans la mani
festation dernière de la volonté du grand
roi, c'est une sorte d'approbation préven
tive donnée par lui au côté le plus délicat
de notre entreprise. Par la haute marque
de confiance dont il a été honoré, M. l'ab
bé de Livry sans aucun doute est autorisé
à avoir un avis, même prépondérant, dans
la question , mais l'opposition qui nous, a
été exprimée de sa part contre toute en
tente avec l'Espagne, je me demande com
ment il la concilie avec son mandat : car,
vous vjsnez de l'entendre, il était spéciale
ment et même utùquement chargé d'aller
remettre à. Philippe V le testament rédigé
par son auguste aïeul.
— Si dès le lendemain de la- mort du
feu roi, répondit vivement le baron de Li
liers, M. de Livry eût été mis en posses
sion de l'acte qui vient de passer sous vos
yeux, il est probable qu'en effet, prenant
aussitôt la route de Madrid, il serait allé
s'entendre avec Sa Majesté très catho
lique de l'exécution qui devait être don
née au Mandement royal. Mais ce dé
pôt fait à son adresse a mis quatre, ans
à lui parvenir;'dans l'intervalle, la misé
rable conspiration de Cellamare a eu lieu
et la guerre est déclarée â l'Espagne; ce
n'est donc pas seulement avep un prince
étranger, e ? est avec un prince combattant
contre la France, qu'il serait aujourd'hui
question de pactiser, 15h bien ! Messieurs,
je ma permettrai ici d'être de l'avis de
mon illustre ami : une cause, tant juste
soit -elle, est en voie de se perdre quand
elle se laisse dériver vers de pareilles al
liances.
— Mais pourtant, Monsieur, reprit vi
vement le marquis de Pontcallec, le testa
ment est précis : Louis XIV donne pour
tuteur à son petit-fils S. M. le roi d'Espa
gne, son tuteur natimel comme il l'appelle.
— Oui, répondit M. de Liliers , mais (
avec M, lé duc du Mai n# pour -subrogé- j
tuteur : or où est aujourd'hui ;M. le duc
du Maine? en prison, dans les mains de
M. le' due d'Orléans, qui, depuis quatre j
ans, avec la sanction du Parlement de j
Paris, est tranquillement en possession de i
la .Régence, et encore une fois les armées
française.et espagnole sont,à l'heure qu'il
est,-en présence; vous voyez donc qu'à une
situation profondément '.modilée =ne sau
rait être- servilement appliquée la lettre,
crue et irréfléchie des premières inten
tions royales.
— Alors, s'écria M. du Groësq.uer, si ce
testament n'a pas le sens commun, pour
quoi en faire tant de bruit et nous l'an
noncer avec les jongleries où i'ou s'est
complu ?
• Parce qu'après avoir découvert les
mains dans lesquelles il était égaré, ré
pondit le chevalier, il nous fallait le temps
de le faire rentrer dans les nôtres. Mais,du
reste, Messieurs, tutelle, régence -, ce sont
là des points secondaires: Louis XIV re
connaissant qu'avec le pouvoir le plus
despotique il n'a pu faire le bonheur de la
France, et se décidant, pour le règne de
son successeur, à-la convocation des Etats
Généraux par lesquels il s'est bien atten
du que serait limitée l'qiqnipotence de la
couronne, voilà le côté le plus frappant
de son acte de dernière volonté, et c'est à
une pensée si française qu'on trouverait
utile de donner le concours de l'étranger?
— Mais les Etats Généraux, objecta Mi
de Bonamour, il y a plus d'un siècle qu'il
ne s'en est tenu, et vous parviendriez â les
convoquer quand les IJtats de Bretagne
qui ne se sont jamais laissé prescrire, sont
eux-mêmes mis en question?
— Un autre siècle, Monsieur, s'écria le
jeune Liliers, ne s'écoulera pas, sans que
la France ait rendu impérissable son in
tervention dans ses propres affaires, mais
dès aujourd'hui, que notre entreprise soit
sagement conduite, que l'Armée de la Liber
té, comme vous-même avez appelé votre
ligue du bien public, paifAisso,-ayant pour
drapeau la patente royale que je,vous ap
porte et vous verrez si sur tous les points
du royaume l'idée qui s'y trouve inscrite.
n'aura pas un bruyant écho. j
"—C'est la question par la question, dit i
vivement M. de Pontcallec. A cette armée ;
il faut des soldats, .et comment -la former, f
si un corps discipliné n'en est le noyau?)
Est-ce une émeute de ^campagnards que !
.vous pouvez opposer aux régimens dontî|
JM. - de Montesqulou est parvenu à encom-;
l)rer la province? ;
-^-Je ne vous parlerai pas r Messieurs,
dit le baron de Liliers, comme d'un se
cours décisif, des deux cents Faux-sau
niers que M. de Livry a fait passer ici, et;
qui sont on ce moment cachés dans les -
grottes de Garnac, de Piouharnel, de Loc-
mariaker,,de',l'île de Rhuis, ou qui circu
lent dans le pays déguisés en paludiers.
Toutefois, ce sont des "hommes aguerris ;
qui, aux* abords -de Paris, ont eu plus d'u
ne rencontré heureuse contre lés troupes
royales et, mêlés à nos populations pour
la guerre de partisans que, sans douto,
vous vous proposez de faire, ils seront des
guides excellons.
— La guerre de partisans. A quoi cela
mène-t-il ? demandèrent à la fois MM. de
Montlouis, du Gouëdic et de Talhouët qui,
ayant servi, ne comprenaient pas que l'on
se battît autrement que secundum artem.
— Mais, répliqua le chevalier de Liliers,
avec ce que j'ai entrevu du pays, il est,
comme on dit vulgairement, taillé pour
la guerre des broussailles. Je sais tel de
vos chemins où six hommes résolus suf
firaient à arrêter un régiment.
— Et après ?
-1- Comment ? après, dit le jeune Liliers
avec étonnement ; mais vous ne comptez
pas, sans doute, être jamais en mesure de
livrer une de ces grandes batailles ran
gées qui décident de la possession d'une
province ? Décimer l'ennemien détail, sur
prendre les détachemens , nous emparer
des caisses et des convois, et partout nous
opposer à la levée de l'impôt, voilà ce que
nous pouvons prétendre, et ce sont là, ce
semble, des résultats.
— Mais qui ne forceront pas le gouver
nement à traiter avec nous, remarqua M.
de ltohan-Pouldu.
— Peut-être, répondit le baron de Li
liers, car, à la suite de ces succès partiels,
nous serait-il bien difficile d'occuper quel
que place maritime importante, Vannes,
Lorient , Concarneau , d'où, comme la
vieille duchesse de Rohan, l'une de v«s
ancêtres, Monsieur, quand elle défendait
La Rochelle contre le roi Louis XIII, nous
tiendrions en échec, je ne dis pas M. de
Montesquiou, mais le Régent lui-même ?
— Allons donc ! dit,M. de Pontcallec en
haussant les épaules," avec des paysans
prendre d'es places!
— Mais, Monsieur le marquis, répliqua
le chevalier, en 1675, les gars do la Ilaute-
Cornouaille parurent-Ils si méprisables?
Et pourtant, presque sans armes, aban
donnés de tous, ayant contre eux le Par
lement, la bourgeoisie, la noblesse, ré
duits d'abord à prendre pour général un
notaire,ils n'eurent avec eux qu'une épée,
celle du baron de Liliers mon grand-père,
qui seul avait compris qu'on se soulevant
contre l'odieux impôt du timbre, ces bra
ves gens en réalité défendaient tous les
privilèges et toutes les libertés de la pro
vince.
— Eh bien! oui, et en somme, remar
qua M. de Bonamour, après beaucoup de
sang inutilement versé, quel fut le succès
de cette lutte désordonnée et sans disci
pline ?
— Justement, repartit le baron de Li
liers, nous sommes là pour régulariser
celle.qui se prépare, et le temps qu'elle
durera, comptez-vous que par le grand
nom et par la haute volonté qui vont l'au
toriser sur tous les points de la France,ue
sera point créée une immense contagion de
notre exemple ? .
A ce moment entra un des valets de la
ferme. Il s'approcha de Mme Duplessis-
d'Antragues et lui parla à l'oreille.
— Messieurs, dit la fermière, on m'an
nonce qu'à la.porte, il y a un gentilhom
me envoyé par Mme de la Cocquerie; il
s'appelle M. Hervieux de Mellac.
— Ah! hier soir nous l'avions presseiîti
dit Mme de Mellac, en courant au-devant
de son mari.
Après que le survenant eut été introduit
et qu'il eut donné la main aux gentils
hommes ses amis, M. de Pontcallec lui
présenta les deux Liliers en mettant au
tour de léur uom la légende nécessaire.
— Moi, Messieurs, dit M. de Mellac,
quand le testament du l'eu roi eut passé
sous ses yeux, je vous apporte la volonté
d'utf roi vivant.
Et prenant sous la coiffe de son chapeau
une lettre que l'on retrouve idans toutes
les histoires de l'époque, il lut :
« Le sieur de Mellac-Hervieux, m'a ap-
» porté, des propositions de la part de
j) la noblesse de Bretagne, concernant
» les intérêts des deux couronnes de Fran-
» ce et d'Fspagne.-Je m'en remets à ce
que ledit sieur leur dira,* sur cela, de
ma part; mais-je les assure ici moi-mê
me que je leur sais un très bon gré du
» glorieux parti qu'ils prennent et que je
les soutiendrai de mon mieux, ravi de
» leur pouvoir marquer 'l'estime que, je
» fais de sujets aussi fidèles du Roi mon
» neveu, dont je,ne veux que le bien etla
gloire.
» Au camp de Saint-Estevan, 27 avril
1719. Signé: P hilippe. »
— Messieurs, dit vivement le baron de
Liliersj vous remarquerez le lieu d'où est
datée cette lettre : Ge n'est pas le souve
rain' étranger qui de son palais vous an
nonce sa compromettante protection> c'est
le général ennemi, qui de sa tente vous,
tend une main tenant une épée, et celle-ci
tournée contre votre patrie.
—Eh ! parbleu, s'écria M. du Groësquer,
voulez-vous que nous allions demander
aide «t assistance aux amis de Monsieur
d'Orléans?
— Question jugée et inutile à discuter,
cria4-on de plusieurs côtés; le jour où
l'assemblée de Lanvaux a décidé l'envoi à
Madrid d'un plénipotentiaire de la nobles
se, notre parti était pris.
— Veuillez donc, mon cher de Mellac,
dit M. de Pontcallec, nous faire con
naître les résultats de votre négociation.
— Le Roi, dit le plénipotentiaire, s'est
engagé verbalement, mais de la façon la
(.•lus solennelle, à envoyer sur nos côtes,
au plus tard, dans le courant de l'été,
une escadre de sept vaisseaux, portant un
premier corps d'armée de deux mille hom
mes et un subside do soixante mille pisto-
les." D'autres secours nous sont promis
dans la limite des possibilités du cabinet
de Madrid et dans celles de nos besoins.
Quant à présent, je suis porteu'r d'une
somme de trente mille livres, destinée à
pourvoir aux préparatifs du mouvement
projeté.
— Mais ce mouvement, demanda le ba
ron do Liliers, quel aornent lui assignez-
vous?
i
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