Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-17
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 novembre 1864 17 novembre 1864
Description : 1864/11/17 (Numéro 322). 1864/11/17 (Numéro 322).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49 ANNEE.— N. 522.
âEOMEHEKS DES BÉPARTESMS.
BUREAUX A PARIS ; rue de Valois (Palais-Royal), n' 10.
JEUDI 47 NOVEMBRE 1864.
;• tbois mois .. ; ; 16 fr.
six mois ........... .32 fr. ,
.<• un an..... 6*5 fr.
•potH les. pays ÉTBANGEits, voir lo tableau
publié les i5 ot 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
trois, mois, ...... n 13 fr;
six mois 26 fr.
m an .» ; S2 fr;
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Les articles déposés ne sont .pas rendus. • '■ 1
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Vlctolres, n» 40
(place de la, Bourse),
PARIS 16 NOVEMBRE,
La Chambre des députés de Turin a
continué hier la discussion du projet de
loi relatif au transfert de la capitale. M.-le
général de La Marmora a pris de nou
veau la parole.
Une lettre que nous recevons de Turin
et qui émane d'une personne en mesure
d'apprécier exactement la situation, nous
fait connaître, à propos des débats de la
Chambre, l'état des esprits dans - le Parle
ment et hors du Parlement.
Nous appelons particulièrement l'atten
tion de ' nos lecteurs sur cette correspon
dance.
Le gouvernement autrichien vient de
proclamer l'état de siège dans le Frioul. ■ ,
•' J ■- A s ; ,• v ,
• Les correspondances dé Berlin doutent
toujours que le cabinet autrichien veuille
déférer aux désirs de la Prusse, relative
ment au retrait des troupes fédérales dés
djichés. Tout semble indiquer que l'Au
triche se joindra aux Etats secondaires qui
ne veulent pas retirer les troupes fédérales
avant le règlement de la question de suc
cession. ' - ' ; • . • . ■ r , ./ I '
Le bruit court aussi à Vienne que plu
sieurs,.parmi les 1 Etats moyens, auraient
entamé des pourparlers sur la question de.
savoir si la Confédération germanique no
devrait pas prendre à sa charge les frais
de guerre qiïe'le traité de Vienne laisse à
la charge des duchés.
Larèponse prussienne aux demandés de
l'Autriche,,par rapport au traité do com
merce est.partie pour Vienne. Le cabinet
de Berlin se montrerait disposé à faire à
l'Autriche toutes les concessions compaii-
bles avec les statuts qui lien i les membres du
Zollvereiîh On sait que ce q,ui importait sur-
tout aucomtede Rechberg, c'était d'obtenir
"le renouvellement do.la clause du traité de
1833 par laquelle laPrusso s'engageait, dans
un délai déterminé, à ouvrir des négocia
tions pour l'entrée de -l'Autriche dans le
Zollverein. C'est sur cette clause que le ca
binet de Vienne s'était appuyé plus tard
pourréclam'er, comme un droit acquis, son
entrée dans la grande association doua
nière; On frétend maintenant que le.çomi-,
te dé Mensdorlf-Pouilly n'attache pas
aû renouvellement de cette clause la
même importance, que son. prédcçes£
sëur , et qu'en tout cas il ne-consi
dère pas cette^ concession comme assez
considérable pour l'acheter au prix d'enga-
gemens qui brouilleraient l'Autriche avec
les Etats secondaires, "
La Ilesse-EIectorale fait de nouveau par
ler d'elle d'une.façon assez étrange. De
puis longtemps, les affaires de cet Etat
étaient entrées dans une période- de sta
gnation complète. L'Electeur non-seule
ment refusait sa sanction à la plupart des
lois yotées par la Chambre des représen-
tans ; il entravait même, ;V ce qu'on pré
tend;»' la marche de l'administration par
une interventipn continuelle dans les
moindre» détails du service. -
C'est sous le coup de cstto situation de
venue intolérable que la Chambré nomma,
le 26 octobre, une commission qui devait
rechercher les mbyens de remédier à cet
état de choses. Malgré le secret qui*a on-
touré ces tïéMbœrations, la Gazette du Nord
de Hanovre apprend que la commission a
préparé une motion qui propose « d'invi-
» ter les médecins de S. A. l'Electeur, à
» faire à la Chambre un rapport sur la
» santé de S. A; » On-aurait aussi agité la
question d'instituer une régence. - ^
i D'après la même feuille* cette discussion
aurait produit un certain effet ; au palais.
L'Electeur aurait donné depuis un certain
nombre de signatures.
L'opinion en Angleterre se préoccupe
des élections en Amérique -qui semblent
devoir provoquer des troubles. Le corres-'
pondant du Times écrit de Philadelphie, à
la date du 29 octobre, que, dans la soirée,
les démocrates ont arrangé une promena
de aux flambeaux, s.. • , —,
Plus- de 20,000 personnes, munies'de
torches, ont pris part à cette démonstra
tion qui n'a p.as tardé à faire, descendre le
parti républicain "dans la> rue. Une rixe
sanglante s'est engagée, entre démocrates
et républicains, et 20 à 30 personnes ont
été tuées.-L'effervescence des esprits .était
très grande dans la ville et on craignait
de nouveaux désordres pour le dimanche
suivant-
Le Moniteur publie d'excellentes nouvel-
lés du Mexique j apportées par le dernier
paquebot...
Le retour de l'empereur - Maximilien à
Mexico était attendu vers le 23 octobre. Le
voyage de S. M. .continue au milieu de
l'enthousiasme général; les populations
ouvrières montrent.le.plus vif empresse s -
ment à venir saluer leur souverain, -
La prise de Matamoros a produit une
grande impression.
Tout le Nuevo-Leon et la rive droite
du Rio Bravo, qui. sépare le Mexique du
Texas-, sont occupés par les troupes ilu
général Mejia. Le rapatriement des .hom
mes'libérables et des corps rentrant en
France est en pleine voie d'exécution. La
création de milices rurales dans l'empire
mexicain concourra puissamment à la sû
reté d.es rputes.
'L'industrie- minière est en pleine pros
périté. L'hôtel des -monnaies de Mexico,
qui avait, frappé en août 374,000 piastres
fortes, vient d'en frapper 477,000 dans le
mois de septembre.'
Edouard Simon.
TELEGRAPHIE PliîVEE.
>■ Londres, 15 novembre. ;
Un télégramme privé de New-York, en date'
du i novembre, annonce que le croiseur con
fédéré Çhickommgaa.» détruit trois navires dacs
un rayon de 70 milles de Ntw-Yorl?. -
Le général Hood est parti pour une expédi
tion de quinze jours. On ne connaît pas .sa des
tination. .
Or, 235. ■ ■ i
: , New-York, 5 novembre soir
(par le Iielgian).
Le général Ilood s'est avancé vers le Nord à
la tête r de 30,000 liommes. Les journaux du
Sud disent qu'il aprobablemont atteint le mi
lieu d,u Tennessée. On attend-un grand résul
tat de ce mouvement.
s Le général Sherman, parti d'Atlantai, s'avan-T
ce dans la direction de l'Est. . ;
On assure que Butler doit remplacer le gé
néral Dix, à Ne"W-York, pendant les élections.
Le Richmond-SetUner, organe du gouverne
ment confédéré, recommande l'armement des
esclaves.
Or, 246. Change sur Londres, 267. Bonds, dès
Etats-Unis, 100. Coton, 117. ferme.
Les vapeurs Etna, City of ~Cork, City of 'New-
York et Glascoio sont partis avec une somme
totale de 2,300,000 dollars. x
\ Turin, 15 novembre sonv
Chambre des députés. — Le président du con
seil, général de La Marmora, oxplique quel
ques paroles de son discours de samedi der
nier sur la question vénitienne. Il dit qu'il n'a
entendu exprimer aucune menace ni exercer
aucune pression, et qu'il a manifesté seule-,
ment l'espoir que l'empereur d'Autriche pour
rait Être amené, par la persuasion, à la convic
tion qu'il n'y a pour lui ni intérêt y nf
honneur militaire à conserver la Vénétie. Le
général La Marmora déplore profondément le
mouvement du Frioul. 11 blâme ceux qui ex- ,
citent.les patriotes. italiens à se joindre au .
mouvement. L'avènementdu ministère, ajou- .
te-t-il, a.eu lieu dans des circonstances diffici
les. II s'est trouvé dans la nécessité d'accepter
la convention, quelle que fût l'opinion de ses
membres.. -
Après un mûr examen, nous nous sommes
convai*cus qu'il était de l'intérêt de l'Italie
d'accepter le traité malgré la clause du trans
fert delà capitale à Florence, transfert consi
déré par la France comme la seule garantie
sérieuse,qui pût lui permettre d'évacuer Ro- ;
me. Par' cette évacuation, l'Italie obtient des
avantages certains.
Le président du conseil, mentionnant le ',
bruit répandu ' d'une cession du territoire ita- .
lien à la France, dit que jamais la France ne .
voudrait troubler, de cette manièref l'ordre et
la paix européenne; Si le traité du 15 septem- -
bre-n'à pas pour résultat d'ouvrir bientôt' les.,
portes de Rome à l'Italie, il facilitera beau- ',
coup la solution de la question romaine. On .
obtiendra Rome par l'effet du progrès et non,.
par la force. On va expérimenter si le pouvoir :
temporel peut subsister par lui-même, l'Italie -
doit montrer qu'elle ne veut pas troubler le
Pape dans cette épreuve. Nous attendons, avec .
confiance le résultat'de cette expérience. "
Si le transfert de la capitale n'eût pas été -
lié à la convention, le ministère l'eût repoussé .
comme entraînant de graves dérangemens, de
fortes dépenses et une crise sensiblo. 1 ,
En terminantj le président du conseil fait .
appel au concours des députés pour vaincre
les difficultés et atteindre le but, ' ■ ?
M. Mordini parle'contre la convention» et eii ;
faveur dû transfert do la capitalp..
Turin, 16 novembre. ■
La Gazette officielle de Venise publie un mani- .
feste de l'autorité militaire qui proclame la
loi martiale dans dix-huit districts des pro
vinces du Frioul et de Trévise. Les fac
tionnaires et les patrouilles ont Tordre de
faire feu après la première sommation. La
peine de mort ne sera pas appliquée aux indi
vidus qyi se présenteront volontairement ou
qui seront consignés aux autorités par les
populations elles-mêmes." La' Gazette annonco
qu'une bande d'insurgés s'est dirigée vers
les montagnes du Tyrol; des troupes ont été
envoyées pour en gar-ier les passages,
Milan, 13 novembre, 9 h. 30 m. dusoir.
Le gouvernement autrichien vient de pro
clamer l'état de siège'dans 'le Frioul.
Lisbonne, 14 novembre, 9 h. soir.
Le paquebot Bearn ' est arrivé à cinq heures
du soir, avec 14ii passagers, venant du-Brésil. ;
L'état sanitaire à bord est très bon. v : . ' ,
Cours à Itio : Paris, 332.à 360-, -Londres, 26 •
1/2; café 1" bonne, 6,300; : sacs à bord, 2,870.
Coton, 250 balles. Arrivages dans la quinzai 7
ne, 7,800 sacs stock, 80,000 sacs.
Cours'à Buenos-Ayres : Paris 518 ; Londres-
49Ï3/4; peso fuei t 2,865.
; Cours à Montevideo : Paris 811/4. LondresiSl. .
: L'Oneida a touché Pernambuco le 29 octobre.
> La Navarre a touché Saint-Vincent le 3 > no
vembre. ■ * ( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 16 novembre, soir.
^Consolidés anglais, 89 1/2-à 5/8.
- ' Liverpool,' 16 novembre, soir."
Les, autorités ont défendu au Great-Western
de partir pour New-York, sur l'information
qu'il avait à bord un grand nombre d'indivi- '
dus'enlevés pour le service fédéral sous des
prétextes mensongers. Une enquête'aura lieu.
; Vienne, 16 novembre.
L'échange des ratifications pour le traité de
paix a eu lieu aujourd'hui, à midi. . ,
Le secrétaire' de légation, M. Bille, reste à'
Vienne, comme chargé d'affaires danois.
' Vienne, 16 novembre.
Le ,ministre da la justice a annoncé à la
Chambre des députés l'acquittement du dépu
té polonais Rogawski.
; La proposition de M. Berger tondant à ren
voyer cet acte à une commission spéciale a
été appuyée. " .
-i- Les deux Chambres ont décidé de nommer
une commission pour l'élaboration de l'a
dresse.
Le comte Mensdorff-Pouilly a présenté à la
Chambre des seigneurs le pacla de famille ,
occasioné par l'avènement de l'àrchiduc Maxi
milien au trône du Mexique. •
Napîes, 16 novembre.
• Plusieurs notables du commerce de Naples
"sCsont réunis hier potir aviser, H"ttxempïfî ttîJ""
Brescia, aux mesures à prendre pour venir en
aide à l'Etat dans ses difficultés fin'ancières.ac-
tuelles. Les communes de,la province de'Ca-
serte se moatrent-animées jdu meilleur esprit.
, . (Havas-Bullier.)
COIÎKS DE LA bobrss.
COURS DB CXOTTOB le 15
le 16 HiCSSB. b1is81
» 05
30/0 auoompt. 64.05 64.90 a »
~Éin du mois» ■ 6S. » 64,85 * »
4 i/2 au compt. 92. » 92.30 » 30
—Fia du mois. , 91.75 » , »
» 15
» »
» » »
Voici la correspondance dont il est parlé
dans notre bulletin :
^ (Correspondance particulière du Constitutionnel.)
Turin, 13 septembre.
. Vous n'attendez pas de moi une, appré
ciation détaillée des débats qui ont rem-.
: pli la semaine dernière $u Parlement ita
lien. Vous avez pu lire, .d'ailleurs, dans
! les journaux de Turin, le texte des dis
cours ' prononcés dans cette discussion.
Mais comme, au point où en sont les
choses, tout ce qui pouvait être allè-
gùê'pour ou contre,la convention du 15
; septembre a été dit sous diverses formes
et à plusieurs reprises, il : m'esl',possi
ble d'apprécier aveG assez d'exactitude la
situation politique et la situation parla-.
- mentaire telle que l'ont faite la convention-
et les actes diplomatiques qui l'ont suivie.
Et d'abord lb gouvernement français
me semble avoir atteint le but qu'il s'est
■ propos'é. La signification de l'acte interna
tional signé par 'M. Drouyn d,e Lhûys.*au
nom de l'Empereur, a été clairement .défi-
i nie. Après des explications provoquées par
les polémiques passionnées de la pres
se européenne, la France et l'Italie se
sont mises officiellement d'accord pour
rendre à la convention du 15 septem-
- bre son véritable caractère, laissant à
l'avenir le soin de pose/ l'es problê
mes nouveaux qu'une transaction di-,
plomatique ne pouvait prévoir et. qu'elle
n'a pas prévus. Pour les éventualités in
connues^ la France s'est réservé l'indé
pendance et la liberté de son action'; elle
ne doit compte qu'à' elle-même "dé l'usage
qu'elle croira devoir faire de cette indé
pendance et de cette liberté.
En ce qui Concerne l'Italie, les dernières
dépêches de M. Nigra sont le gage certain
- de l'accord intervenu entre les deux gou-
vernemens sur les questions d'interpréta
tion qui ont été loyalement débattues. Le
discours de M; Visconti-Venosta, ministre
des affaires étrangérés danslecâbinet'quia
négocié et signé la convention franco-ita
lienne est, aux yeux de la grande majorité,
■ au- sein du Parlement , une exposition
habile et sincère des difficultés qu'il y
: avait à vaincre et qui ont été vaincues,
; pour arriver ^ une équitable transaction,
en même temps que le programme auquel
la politique italienne aura désormais à se
"conformer pour observer fidèlement, dans
-l'esprit et la lettre, les stipulations du 15
septembre.
La dépêche du général La Marmora en
date du-7 novembre constate l'adhésion
sincère du ministère actuel aux. actes ac
complis et aux engagemens contractés par
le cabinet précédent. Le discours prononcé
dqns la séance du 12 par M. le président
du conseil a de nouveau confirmé cette ad
hésion. Une peut donG plus régner aucune
incertitude ni en France ni en Italie sur la
valeur et la portée officielles de l'acte sou
mis, bien qu'indirectement, aux délibéra
tions du Parlement italien.
Ces débats ne sont point exempts, il est
vrai, de certains écarts de parole toujours
regrettables ; mais qui ne sait que cet in
convénient est, pour ainsi dire, inhérent
au régime parlementaire ? C'est, d'ailleurs,
uniquement dans le vote de la Chambre
qu'on devra chercher l'expression vérita-
ble du sentiment général. Or, je ne doute
point, quant à moi, que oe vote ne soit
conforme aux intérêts- de l'Italie et aux
*Vnes du gouvernement français.. .,
; Aussi ai-je la conviction que^grâce aux
efforts de tous les hommes, modérés en
Italie, grâce à la sagesse du gouvernement
impérial, la situation, déjà fort améliorée
depuis quelques jours, deviendra complè
tement bonne pour tout le monde après le
vote du Parlement.
Restera l'avenir, dont il a été tant parlé
et dont M. le. ministre des affaires étran
gères de Fïance et avec lui tous les hom
mes sensés ont, dit qu'il n'appartient ci-
personne de le prévoir. J'ai "la confiance
que l'Italie observera la convention du 15
septembre loyalement et sans réserve; je
ne vois qu'une, chose qu'elle; se soit ré
servée: c'est l'inconnu. ■
Assurément, pour un grand nombre
d'Italiens, les traditions de la cour de
Rome, la tendance qu'elle manifeste à
transporter dans le domaine politique,
l'immobilité des dogmes religieux, oppo-
sentdes difficultés réelles ïtune transaction
directe entre le Saint-Siège et I Italie.' Ils
pensent quei, abandonné à lui-même, le
gouvernement pontifical, se trouvant "en.
butte aux attaques auxquelles sont expor
sés'tous les gouvernemens réguliers dans
les temps de trouble que nous traversons,
ne saura point se défendre et réussira
moins encore à se faire aimer. Pour ces
hommes, assez nombreux, je lo répète, le'
problème que la convention : d* 15 sep
tembre a eu pour objet tout à la fois d'év
carter et de simplifier,-se représentera né
cessairement dans uu ; temps limité et.il
n'est pas besoin-de dire quelle solution ils
en attendent. . ,.
Il est d'autres hommes d'un nombre re-
latirement restreint peut-être, mais d'une
grande valeur personnelle , qui estiment
au contraire, que le gouvernement ponti
fical lui-même ne: saurait indéfiniment
résister; à cette transformation plus ou
moins: rapide , mais incontestable , qui
s'opère dans les sociétés modernes. Us
se disent'que l'Etat romain ne pourra se
soustraire à la contagion de l'exemple;
que l'Italie, de son côté, agitée en ce mo
ment par une sorte de lièvre de croissan
ce, reviendra avec le temps à des ap-^
préciations plus modérées; qu'elle com
prendra que la Papauté a été et peut
redevenir, pour elle, une force autant
qu'une gloire, et que, par une combinai
son qui demeure encore le secçet de. la
Providence, cette conciliation, dont beau
coup de gens parlent à présent, sans y
croire, mais qui est le vôeu de tous les,es-
prits sensés, cessera d'être pour les uns
un vain mot, pour le^ autres une" vague
espérance, et entrera un jour ; sérieuse
ment et définitivement dans le domaine
des faits. ■> ::
Ce sont là toutefois-de simples opinions.
Elles touchent sans; deute à des intérêts
considérables ; elles peuvent soulever plus
tard d'importans problèmes. Mais, ni elles,
se lient en quelque sorte à la convention
du • 15 septembre.elles .. restent pour
tout le monde en .dehors des prévisions
de cet acte diplomatique, et le bon sens
sulfit à faire comprendre , que, puisqu'il
n'est pas possible d'en faire aujourd'liuile
point de départ d'une solution définitive
de la question rumaine,- il est tout à fait
oiseux et inopportun de les discuter;
Une chose plus"certaine et qui, suivant
moi, doit rassurer tout le monde, c'est
que, dans cette question, l'Italie, dont nul-
rie conteste l'indépendance,* n'est cepen-'
dant pas complètement libre d« ne consul
ter que ses convenances, encore moins stes
passions. Nation essentiellement catholi
que, elle a, plus que toute autre, le devoir
de concilier ses intérêts politiques avec ses
intérêts religieux. En outre, , dans toutes
les grandes questions qui pourront surgir
d'ici à quelques années, elle parait' natù-
rellement appelée à marcher, non pas
à la suite, mais aux côtés de la France ;
et dans le qas où la question romaine
'viendrait à se poser de nouveau dans
des termes assez graves pour engager
sérieusement les véritables' Intérêts de.
la catholicité., je suis convaincu que,
malgré le tumulte des passions, la voix
de la France,'que, de ce côté des Air.
pes, on sait être une voix amie, ne man
querait pas d'être entendue et écoutée.
Vous trouverez peut^tre que je me suis
laissé entraîner, comme tant d'autres, à
émettre sur la situation présente des pré
visions qu'elle ne comporte pas. Je re
viens à la réalité des faits, et, pour ter
miner; ' je ; constate de nouveau que le
disoôurs prononcé par M. Visconti-Venos
ta au nom de l'ancien ministère, et celui
du général La Marmora, en. ce quitouchela
convention, sont à mes yeuxlaconfirmation
officielle des engagemens stipulés le 15
septembre, tels qu'ils ont été précisés plus '
tar s d par/les notes diplomatiques. Je suis
convaincu également" que le vote de la
Cha'mbré viendrà bientôt leur donner une
«aûction'n'ûuvellë ' et* qiie nous touchons
à la fin d'une crise doût la'^'gravité a été
.accrue par des évènemèris:indépendahsdo ■
la volonté des'hommes, ih'àfs.dont les dif
ficultés principales semblent dès à-présent '
surmontées; f! ', -
Telle est, à moti avis; la situation ac
tuelle, et cet avis, croyez-Je, est le résultat
d'un examen sérieux et-impartial.
Pour, extrait ; L. Boniface.
, Les journaux d'Alger,, du 11 novembre
noijs apportent les informations suivantes
du Sud: . - ' '
Le général Deligny écrit ! deKheïder,le 6 '
nevembre,- que diverses tribus ont fait près
de lui des-démarches pour obtenir l'aman.
Il avait; à cette date, réinstallé déjà les
Ouled-Sidi-Khalifa 'sur leur'territoire. Kes
Beni-Matbai\.ôtaient.. en mouvement pour 1
rentrer ; trente de leurs principaux cava
liers ' étaient au camp du général où al
laient arriverles.g.ens des.Angad, lesquels
ont fait leur soumission»
>. L'aghâ Êddin avait écrit au général Do- ,
ligny : qu'il l'attendait pour réorganiser le,
Djebel-Amour. Il lui avait annoncé, que
les' Ouled-Yagoub-el-Ghaba demandaient
l'afnan. ,
Ces dispositions dé la population du
Djebel-Amour'étaientbien telles que le di
sait Taghà Eddin. ~ ,
Parti d'Aïn-Madhi, où il" avait laissé la
gros de son cqnvoi, le général Yusuf était
le 4 novembre au cœur de ce pays, à El-
Ghicha. Il a vu là venir à lui les gens de ce !
ksour, ceuxdé Taoûïela,lesOuled Yagoub,
les Ouled Mimoun et les Adjaletes. Le gé
néral a dû être le 5 à Taouïela.
Une dépêche télégraphique de Boghar,
en date du 7 novembre, annonce que 1,600
tentes appartenant aux tribus de ce cercla
viennent d'être autorisées à rentrer sur
leur "territoire» Ces tentes sont celles des
Rha'mari Gharaba «t Cheraga, des Mouïa-
dat.Çheragâ et des Bou Âïch, qui jusqu'à,
ce jour;, étaient restées avec les insoumis
D'autres appartiennent aux Ouled Mt>ktar
et'aux Ouled Gliaïb. '
Vingt îtenté^' d'esl Oijiled lihelif, du cer
cle de Tiarét,^6m 'aàsfei .revenues avec les
populations"dû cè'rClê dé Bôghar.
le Droit publie, ce matin, da'ns la partie
consacrée aux annonces légales, les statuts
d'une société en commandite, par actions,
formée par. M, J. Mirés,, sous la dénomi-
nation de Qanquc des Etats % société générale
de Fonds publics. . • ,
Ces statuts sont précédés d'un' exposé
de la* pensée qui a présidé à cette-création. :
. « La constitution d'une nouvelle association
financière, dit M. Mirés, serait inutile a "ux in
térêts publics et aux intérêts privés si cette as
sociation devait, à quelque degré, faire double
emploi avec l'une dés sociétés déjà, existantes.
» Il i^en "est ,pas ainsi.
» La Banque des Etats se eonsacre unique
ment, comme son titre l'indique, aux emprunts
d'Etats, aux pr&is aux communes et établisse-
mèns publiés. , ' N
» Cette fonction suffit à l'existence -distincte
Téuilieioii du Coristilul'unncl, 17 nov.
LA FORÊT BE BOKDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
partie. j
XIII. ;
■ •. • %■ •• ••—■ - .
vingt ans après.
■ (Suiis.)
La Chauss'eraie, qui entra la première,
avait pris le costume et toute l'allure de
la dévote la plus déclarée. Quant à Mme
de Liliers, belle surtout par l'élégance et
la régularité des traits, grâce, à son long
sduci maternel, elle avait été préservée
des envahissemetis de ce fatal embon
point qui, aux approches de l'âgo où elle
arrivait,'; chez presque toutes les femmes,
vient empâter, et enroturer les formes.
Le Ragent allait donc saluer cet autQinne
où ne se marquaient encore que des loin
tains de décadence, comme jadis il avait
salué les premiers épanouissemens du
printemps r quand d'un ton de respect ir
rité:; '• ' .
-— Monseigneur, lui dit la baroune, j'ai
désiré voir Votre. Altesse pour apprendre
d^elle par où j'ai pu mériter sa cruellé per
sévérance à obséder ma. vie,
ï — Comment cela ? Madame, demanda
Philippe d'Orléans, au moins aussi sur^-
pris par l'aigreur de ce début que pour
rait l'être qii grand saint devant qui se
fermerait la porte du paradis,
-—Il y. a vingt ans, : Monseigneur, lars
de-mon mariage, lus ardeurs de là jaunesse
si elles n'exeusaient pas, pouvaient au
mûiiîs.expliquer le cruel procédé auquel
vous eûtes recours pour vous' ''??5er du:
refus que j'avais dA fhh'e de vos homma
ges. Mais tous / J bux n,ous..avoîis .yieilli et
jl is.embje que l'âge, aussi bien, que les
grandeurs où vous êtes monté auraient dû
amertij? le feu de vos ressentimens. Mon
existence troublée et à jamais perdue n'é
tait-ce' j>;as pour votre amoùr-propre,blessB
une satisfaction-suffisante?"Faut-il encore
que.du haut de votre quasi-couronne de
Franee vous me cherchiez chétive et obs-
eure dans la foui? de vos sujettes pour me
flétrir et me calomnier?
—Ce n'est pas démon quasi4rône, com
me vous dites, Madame, répliqua le Ré
gent, c'est des nues que je tombe en vous*
entendant. Il doit y avoir ici quelqu'aroêrè
méprise, veuillez donc prendre un siège et
tâchons de nous expliquer. - .. ..
— Oui, Monseigneur, iit Mme de Li
liers en s'asseyant sur le fauteuil que le
prince avait avancé à elle et à Mlle Chaus-
seraie, je serai dans ma plainte d'une pré
cision... sévère. La présence de Mademoi
selle, qui, après avoir reçu vos confiden
ces, n'a pas hésité à devenir témoin de la
contradiction formelle que je me propose
de leur opposer, nous mettra à l'abri de
toute équivoque. Ici-même, à cette place,
dans le temps où Paris entier s'occupait
de là disparition de mon malheureux en
fant, vous avez dit à Mlle Ghausseraie que
vous n'étiez pas sans quelque doute qu'il,
pût être votre fils,
— C'est vrai, Madame, et je l'ai dit, non
point, dans un sentiment d'indiscrète ' fa
tuité, mais dans l'espoir qu'une amie com-
mune-modifierait votre cruelle attitude.
Je ne sais quel-caprice de vertu après
coup, -quel gpuçi forcené de votre gloire"
vous avait jusque-là, engagée àmovifian
fugitif bonheur. Un malheur cruel venait
en même temps de nous frapper; vous
a vie? besoin des co'nsplatipns de l'apaitié,
depuis plusieurs années vous étiez veuve,
il me sembla qu'il y avait alors quelque
chance de iï}etlre fin à voti'e bizarre pro
testation contre le passé et le fait accompli.
— Ainsi, Monseignour, dit Mme de Li
liers en s'animant, c'est de bonne foi que
voiis êtes resté persuadé d'une faiblesse
que j'g.urais eue pour vous ?
• — De bonne fôi', Madame, j'y ai cru, ft
puisque nous sommés convenus de préci
ser^ j'o§erai ypys fîipe < j.ug j'y cr.ojs pHi
"Al'O v ■ : J t' ,* ' -, ;
are,
« »
— Mais où? mais quand,? fit la baronne ;
marquant par la crudité d.e ces deux ques
tions qu'elle n'entendait pas biaiser avec
la situation.
— Où, répondit le prince, dans un pa
villon du parc de Saint-Cloud qui confine
au labyrinthe. Quand? par une belle'et
claire soirée du mois de décembre 1696,
ou dans l'exaltation de nos cœurs l'hiver
pour nous n'eut pas de glaces : de quinze
jours à peine, cette soirée précéda votre
mariage.
-r Mais par qui vous fut apporté mon
acquiescement à ce rendez-vous nocturne ?
— Par la d'Aigremont, qui était alors
une des femmes de chambre attachées au
service des filles d'honneur et qui s'était
chargée pour vous de plus d'un galant
billet.
— Y ai-je jamais répondu ? demanda
Mme de Liliers.
— Non ; de la femme que vous vous êtes
montrée plus tard, il n'y avait pas à atten
dre une réponse écrite.
—-Et je vins à ce rendez-vous, vous m'y^
vites? , . . * . :
—Matériellement, non; par une pudique
fantaisie de jeune fille, il vous avait plu
m'imposer la condition' que nous serions
à l'obscur. .
— Et ce que vous n'avez pas dit à Mlle
ChaussePaie, j'aurais pris à votre doigt
une bague que, dans votre colère de ce
que vous appeliez mon capricieux dédain,
vous me redemandâtes outrageusement
par une lottre, lettre fatale, qui, tombée
aux mains de mon mari, le persuada de
mon déshonneur, amena notre séparation .
et le conduisit dans je ne sais quells pon-
trée lointaine d'où la nouvelle dp sa mOfl
m'est parvenue.
i — Qui, sur Dieu! s'écria le Régent,vous
avez pris à mon doigt cette bague qui avait
appartenu à feu mon pèTe et je vous aurais
suppliée de me la rendre même quand no
tre relation ne fût pas r.eslpe morte-néé.
— Eli bien nïoi, Monsieur, dit Mme de
Liliers en tombant à genoux, sur ma dam
nation éternelle si je hedispas vrai,sousl'œll
de ceux que j'ai aimés et qui sont morts,
de ma m'èi-e, dê mon père, dé mon mari et
de mon fils,'parti avant moi pour les re-
vvnrire. in iui'e oue iamàis 'Vous n'aVez
_nv.
obtenu dô wçi un
•vous, que jamais
CStiê ud^.uô,uo.nt vous parlez, n'a été dans
mes mams,.,
Puis comme, malgré cette protestation
soiennèlle, l'accusée voyait dans les yeux-
de l'accusateur plus de surprise que de
conviction
; — Et, tout Régent de France que. vous
êtes, ajouta-t-elïe en se relevant avec-
fierté... .. ..
Un' spasme nerveux lui coupa la parole,
et dispensa Philippe d'Orléans de g'enten-
dre dire face à face qu'il était un calom
niateur et qu'il avait menti.
- Pendant qu'avec son aide, la Chausse-
raie replaçait la baronne sur son fauteuil,
et lui faisait respirer un flacon de sels :
■— Monseigneur, lui dit-elle à voix basse,
si ce n'est pas là l'accent de la vérité, il ne
faut plus croire à rien au monde. Vous
avez pu être trompé ? ;
i — Allons donc! dit le Régent, je sais ce
ique je sais; mais la situation a duré vingt-
; trois ans, elle peut bien se continuer en
core. — Madame, ajouta-t-il en voyant la.
: baronne revenir à elle j j'ai dû être dupe
i d'une illusion, et j'aime mieux ne pas me
; croire moi-même -que (l'insister; mais
êies»vous en état de m'ent'endre sur un au-
• tré sujet dont je regrette d'avoir à vous
; dire quelques mots ? *.
! — Parjez, Monseigneur, je vous écoute*
dit Mine de Liliers avec fermeté,
i r- Hier,- à SaintrCyr, reprit le pringe,
Ivous avez eu la continuation de la comé-
'diQ funèbre qui depuis long-temps se joue
jso'us le nom du chevalier. Il vous est aug-
■s; apparu ?
[ Depuis le commencement de* la sçène,,
iMme de Liliers avait été en proie à uno
agitation-trop continue pour qu'il soit fa-
icilp de mesurer le surcroît d'émotion que
iput amener-chez elle cette interpellation
linattendue.
! — Apparu, le chev£>liç;r? répéta-t-elle
avec surpvise, embarras , inquiétude ou
ipeut-être simple continuation du trouble
antérieur de son esprit, on né saurait r^ér
ciser. - - . 4
i — Qui. confirma le'prinee, la sépulture
que ma fille, d'abbésse de Cholles, a tan
née à »M. de Liliers ne Saurait pas mieux
'retçnu Çi4$ sem autre tombe, ét hier, on
l'aurait vu av«« ^"^'ment, venant ren"-
■^rs lés derniers devoirs à Mme de v ÏV{am-
tenop,, - , '
-rr II est vrai Monseigneur, dit Mme de
Lilliers répondant à ce qui, dans la phrase
de son interlocuteur, était accessoire, Mme
de Chelles a été pour mon pauvre enfant
bien charitable ; déjà j'ai été mettre à ses
pieds ma gratitude maternelle, m^is per
mettez-moi d'en renouveler. pour elle
l'expression à Votre Altesse. :
— Ma fille, répondit le prince, n'a-rien
fait que de naturel, mais ce qui l'est moins,
c'est la complication nouvelle survenue au
milieu des étrangetés dont la découverte
des restes mortels du chevalier est deve
nue le signal. Après s'être donné à moi
pour un vivant mort, il serait aujourd'hui'
un mort-vivant ; c'est au moins ce que
vous affirmait hier un officieux en vous
annonçant que prochainement vous l'em-.
brasseriez en Bretagne.
— Quelqu'un en effet, dit Mme do Li
liers, a murmuré des paroles à mon oreil
le, mais' dans l'émotion, où m'avait jetée
la vue d'une sorte d'effigie de ,mon fils qui
passait sous mes yeux, je ne les avais pas
comprises ; c'»sf vous, Monseigneur, qui
m'en apprenez le sens,
— Mais celui qui "vous a parlé ot qui
était un jeune novice Augustin, vous est-
il eo.nnu ? ,
— Je n'ai pas même vu son visage, Mon
seignour; aussitôt après avoirj>arlé, il s'est
éloigné.
■ — De même, cela va sans dire^ que la
représentation du chevalier ?
— Vous me demandez là,He sang-froid,
Monseigneur, des choses que je n'ai pas
vues da môme; on m'a portée évanouie
dans ma voiture. »
—- Mais, votre nièce- qal'vous accompa
gnait...
— î^o devait pas être moins émue que
moi, car si le chevalier était mon fils , à
elle, il était son fiancé,
— Une dernière question, Madame. De
puis votre arrivée à Paris, uvoz-vous vu.
M. l'abbé de Livry? -
--J'ai tâché de le voir, Monseigneur;
ma première visite a été pour lui; 11 m'é
tait naturellement désigné comme pou
vant mieux m'informer des ïiiiraeuleuses
permissions dû la Pa;o.v?aénce 5 dont le bruit
parvenu en Bretagne m'a déçi'dée à envoyer,
aussitôt un liomïne à la découverte et en
suite ,à venir à Paris mawnôiae. Je n'ai pu
arriver jusqu'à Sa Révérence : elle s'est
fait une loi de ne jamais recevoir-aucune
femme.
— C'est tout ce que je voulais savoir,
..•><; •: • •• j ■ v ;. - j-, -
Madame, dit le Régent*d'un toa.qui con
gédiait. ■
— Mais, Monseigneur, dit la baronne
en se levant, dans votre accent comme
dans vos curiosités s'entrevoit, une allure
d'inquisitoriale menace; me soupçonne-
riez-vous de quelque mystérieuse ingé
rence? , *
—r Qh! non pas vous, Madame, mais ce
mort qui ne peut se tenir en place, com
mence, je l'avoue, à me fatiguer.
—Et qu'y ferez-vous, mon pauvre grand
princo? dit dédaigneusement Mlle Ghaus
seraie.
—Je mettrai fin, répondit Philippe d'Or-
léaris, à une imposture trop évidente, et
qui du reste ne m'intéresèe pas seul, car
si elle cache quelque :trame à mon adres
se, elle va nettement à créer au préjudice
de Madame une maternité mensongère.
— Il est bien difficile, Monseigneur, dit
Mme de Liliers, de tromper le cœur d'une,
mère.
r-En me, séparant de vous. Madame,
dit le Régent, je n'ai pas besoin da vous
avertir que je reste votre empressé servi
teur, et si la ^ quasi-couronne de France pou
vait vous être bonne à quelque chose !
— Merci, Monseigneur^ répliqua la ba
ronne, et pardon de l'ermportement de mon
innocence? ✓ . .,■ ■
—Et vous, Chausseraie, ajouta le prin-,
ce, c'est donc fini, on ne vous verra plus?
. —Monseigneur, je suis comme vous;
je sais ce que je sais; un renversement des
lois de la nature auquel votre incurable
incrédulité aime mieux trouver un air de
trame secrète, m'a révélé à moi comme à
votre ami Brancas que vous avez vaine
ment essayé dé disputer aux austérités,
de l'abbaye du Bec, «vautre monde pour
lequel je travaillent autour devous on est
trop distrait de cette sérieuse pensée.
•—A revoir dons,'dans la bienheureuse
éternité que je vous souhaite, fit ie Régent
en parodiant un» fin de sercaon.
Lss4eux femmes sorties, il sonna vive
ment.
"—Qu'on m'ait l'abbé Dubois à l'instant
même, dit-il à l'huissier de son cabinet",
ClîîarSeg)
{La suite à demain.)
âEOMEHEKS DES BÉPARTESMS.
BUREAUX A PARIS ; rue de Valois (Palais-Royal), n' 10.
JEUDI 47 NOVEMBRE 1864.
;• tbois mois .. ; ; 16 fr.
six mois ........... .32 fr. ,
.<• un an..... 6*5 fr.
•potH les. pays ÉTBANGEits, voir lo tableau
publié les i5 ot 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
trois, mois, ...... n 13 fr;
six mois 26 fr.
m an .» ; S2 fr;
un numéro 20 centimes.*
Les abonnemens datent des 1" ot 16
de chaque mois...
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sur Paris, à i'ordre de t'ABKfsàîaATsua du journal, rue de Yîdois, n* 10, .
Les lettres ou envois d'argent non affranchi» sont refusés.
Les articles déposés ne sont .pas rendus. • '■ 1
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Vlctolres, n» 40
(place de la, Bourse),
PARIS 16 NOVEMBRE,
La Chambre des députés de Turin a
continué hier la discussion du projet de
loi relatif au transfert de la capitale. M.-le
général de La Marmora a pris de nou
veau la parole.
Une lettre que nous recevons de Turin
et qui émane d'une personne en mesure
d'apprécier exactement la situation, nous
fait connaître, à propos des débats de la
Chambre, l'état des esprits dans - le Parle
ment et hors du Parlement.
Nous appelons particulièrement l'atten
tion de ' nos lecteurs sur cette correspon
dance.
Le gouvernement autrichien vient de
proclamer l'état de siège dans le Frioul. ■ ,
•' J ■- A s ; ,• v ,
• Les correspondances dé Berlin doutent
toujours que le cabinet autrichien veuille
déférer aux désirs de la Prusse, relative
ment au retrait des troupes fédérales dés
djichés. Tout semble indiquer que l'Au
triche se joindra aux Etats secondaires qui
ne veulent pas retirer les troupes fédérales
avant le règlement de la question de suc
cession. ' - ' ; • . • . ■ r , ./ I '
Le bruit court aussi à Vienne que plu
sieurs,.parmi les 1 Etats moyens, auraient
entamé des pourparlers sur la question de.
savoir si la Confédération germanique no
devrait pas prendre à sa charge les frais
de guerre qiïe'le traité de Vienne laisse à
la charge des duchés.
Larèponse prussienne aux demandés de
l'Autriche,,par rapport au traité do com
merce est.partie pour Vienne. Le cabinet
de Berlin se montrerait disposé à faire à
l'Autriche toutes les concessions compaii-
bles avec les statuts qui lien i les membres du
Zollvereiîh On sait que ce q,ui importait sur-
tout aucomtede Rechberg, c'était d'obtenir
"le renouvellement do.la clause du traité de
1833 par laquelle laPrusso s'engageait, dans
un délai déterminé, à ouvrir des négocia
tions pour l'entrée de -l'Autriche dans le
Zollverein. C'est sur cette clause que le ca
binet de Vienne s'était appuyé plus tard
pourréclam'er, comme un droit acquis, son
entrée dans la grande association doua
nière; On frétend maintenant que le.çomi-,
te dé Mensdorlf-Pouilly n'attache pas
aû renouvellement de cette clause la
même importance, que son. prédcçes£
sëur , et qu'en tout cas il ne-consi
dère pas cette^ concession comme assez
considérable pour l'acheter au prix d'enga-
gemens qui brouilleraient l'Autriche avec
les Etats secondaires, "
La Ilesse-EIectorale fait de nouveau par
ler d'elle d'une.façon assez étrange. De
puis longtemps, les affaires de cet Etat
étaient entrées dans une période- de sta
gnation complète. L'Electeur non-seule
ment refusait sa sanction à la plupart des
lois yotées par la Chambre des représen-
tans ; il entravait même, ;V ce qu'on pré
tend;»' la marche de l'administration par
une interventipn continuelle dans les
moindre» détails du service. -
C'est sous le coup de cstto situation de
venue intolérable que la Chambré nomma,
le 26 octobre, une commission qui devait
rechercher les mbyens de remédier à cet
état de choses. Malgré le secret qui*a on-
touré ces tïéMbœrations, la Gazette du Nord
de Hanovre apprend que la commission a
préparé une motion qui propose « d'invi-
» ter les médecins de S. A. l'Electeur, à
» faire à la Chambre un rapport sur la
» santé de S. A; » On-aurait aussi agité la
question d'instituer une régence. - ^
i D'après la même feuille* cette discussion
aurait produit un certain effet ; au palais.
L'Electeur aurait donné depuis un certain
nombre de signatures.
L'opinion en Angleterre se préoccupe
des élections en Amérique -qui semblent
devoir provoquer des troubles. Le corres-'
pondant du Times écrit de Philadelphie, à
la date du 29 octobre, que, dans la soirée,
les démocrates ont arrangé une promena
de aux flambeaux, s.. • , —,
Plus- de 20,000 personnes, munies'de
torches, ont pris part à cette démonstra
tion qui n'a p.as tardé à faire, descendre le
parti républicain "dans la> rue. Une rixe
sanglante s'est engagée, entre démocrates
et républicains, et 20 à 30 personnes ont
été tuées.-L'effervescence des esprits .était
très grande dans la ville et on craignait
de nouveaux désordres pour le dimanche
suivant-
Le Moniteur publie d'excellentes nouvel-
lés du Mexique j apportées par le dernier
paquebot...
Le retour de l'empereur - Maximilien à
Mexico était attendu vers le 23 octobre. Le
voyage de S. M. .continue au milieu de
l'enthousiasme général; les populations
ouvrières montrent.le.plus vif empresse s -
ment à venir saluer leur souverain, -
La prise de Matamoros a produit une
grande impression.
Tout le Nuevo-Leon et la rive droite
du Rio Bravo, qui. sépare le Mexique du
Texas-, sont occupés par les troupes ilu
général Mejia. Le rapatriement des .hom
mes'libérables et des corps rentrant en
France est en pleine voie d'exécution. La
création de milices rurales dans l'empire
mexicain concourra puissamment à la sû
reté d.es rputes.
'L'industrie- minière est en pleine pros
périté. L'hôtel des -monnaies de Mexico,
qui avait, frappé en août 374,000 piastres
fortes, vient d'en frapper 477,000 dans le
mois de septembre.'
Edouard Simon.
TELEGRAPHIE PliîVEE.
>■ Londres, 15 novembre. ;
Un télégramme privé de New-York, en date'
du i novembre, annonce que le croiseur con
fédéré Çhickommgaa.» détruit trois navires dacs
un rayon de 70 milles de Ntw-Yorl?. -
Le général Hood est parti pour une expédi
tion de quinze jours. On ne connaît pas .sa des
tination. .
Or, 235. ■ ■ i
: , New-York, 5 novembre soir
(par le Iielgian).
Le général Ilood s'est avancé vers le Nord à
la tête r de 30,000 liommes. Les journaux du
Sud disent qu'il aprobablemont atteint le mi
lieu d,u Tennessée. On attend-un grand résul
tat de ce mouvement.
s Le général Sherman, parti d'Atlantai, s'avan-T
ce dans la direction de l'Est. . ;
On assure que Butler doit remplacer le gé
néral Dix, à Ne"W-York, pendant les élections.
Le Richmond-SetUner, organe du gouverne
ment confédéré, recommande l'armement des
esclaves.
Or, 246. Change sur Londres, 267. Bonds, dès
Etats-Unis, 100. Coton, 117. ferme.
Les vapeurs Etna, City of ~Cork, City of 'New-
York et Glascoio sont partis avec une somme
totale de 2,300,000 dollars. x
\ Turin, 15 novembre sonv
Chambre des députés. — Le président du con
seil, général de La Marmora, oxplique quel
ques paroles de son discours de samedi der
nier sur la question vénitienne. Il dit qu'il n'a
entendu exprimer aucune menace ni exercer
aucune pression, et qu'il a manifesté seule-,
ment l'espoir que l'empereur d'Autriche pour
rait Être amené, par la persuasion, à la convic
tion qu'il n'y a pour lui ni intérêt y nf
honneur militaire à conserver la Vénétie. Le
général La Marmora déplore profondément le
mouvement du Frioul. 11 blâme ceux qui ex- ,
citent.les patriotes. italiens à se joindre au .
mouvement. L'avènementdu ministère, ajou- .
te-t-il, a.eu lieu dans des circonstances diffici
les. II s'est trouvé dans la nécessité d'accepter
la convention, quelle que fût l'opinion de ses
membres.. -
Après un mûr examen, nous nous sommes
convai*cus qu'il était de l'intérêt de l'Italie
d'accepter le traité malgré la clause du trans
fert delà capitale à Florence, transfert consi
déré par la France comme la seule garantie
sérieuse,qui pût lui permettre d'évacuer Ro- ;
me. Par' cette évacuation, l'Italie obtient des
avantages certains.
Le président du conseil, mentionnant le ',
bruit répandu ' d'une cession du territoire ita- .
lien à la France, dit que jamais la France ne .
voudrait troubler, de cette manièref l'ordre et
la paix européenne; Si le traité du 15 septem- -
bre-n'à pas pour résultat d'ouvrir bientôt' les.,
portes de Rome à l'Italie, il facilitera beau- ',
coup la solution de la question romaine. On .
obtiendra Rome par l'effet du progrès et non,.
par la force. On va expérimenter si le pouvoir :
temporel peut subsister par lui-même, l'Italie -
doit montrer qu'elle ne veut pas troubler le
Pape dans cette épreuve. Nous attendons, avec .
confiance le résultat'de cette expérience. "
Si le transfert de la capitale n'eût pas été -
lié à la convention, le ministère l'eût repoussé .
comme entraînant de graves dérangemens, de
fortes dépenses et une crise sensiblo. 1 ,
En terminantj le président du conseil fait .
appel au concours des députés pour vaincre
les difficultés et atteindre le but, ' ■ ?
M. Mordini parle'contre la convention» et eii ;
faveur dû transfert do la capitalp..
Turin, 16 novembre. ■
La Gazette officielle de Venise publie un mani- .
feste de l'autorité militaire qui proclame la
loi martiale dans dix-huit districts des pro
vinces du Frioul et de Trévise. Les fac
tionnaires et les patrouilles ont Tordre de
faire feu après la première sommation. La
peine de mort ne sera pas appliquée aux indi
vidus qyi se présenteront volontairement ou
qui seront consignés aux autorités par les
populations elles-mêmes." La' Gazette annonco
qu'une bande d'insurgés s'est dirigée vers
les montagnes du Tyrol; des troupes ont été
envoyées pour en gar-ier les passages,
Milan, 13 novembre, 9 h. 30 m. dusoir.
Le gouvernement autrichien vient de pro
clamer l'état de siège'dans 'le Frioul.
Lisbonne, 14 novembre, 9 h. soir.
Le paquebot Bearn ' est arrivé à cinq heures
du soir, avec 14ii passagers, venant du-Brésil. ;
L'état sanitaire à bord est très bon. v : . ' ,
Cours à Itio : Paris, 332.à 360-, -Londres, 26 •
1/2; café 1" bonne, 6,300; : sacs à bord, 2,870.
Coton, 250 balles. Arrivages dans la quinzai 7
ne, 7,800 sacs stock, 80,000 sacs.
Cours'à Buenos-Ayres : Paris 518 ; Londres-
49Ï3/4; peso fuei t 2,865.
; Cours à Montevideo : Paris 811/4. LondresiSl. .
: L'Oneida a touché Pernambuco le 29 octobre.
> La Navarre a touché Saint-Vincent le 3 > no
vembre. ■ * ( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 16 novembre, soir.
^Consolidés anglais, 89 1/2-à 5/8.
- ' Liverpool,' 16 novembre, soir."
Les, autorités ont défendu au Great-Western
de partir pour New-York, sur l'information
qu'il avait à bord un grand nombre d'indivi- '
dus'enlevés pour le service fédéral sous des
prétextes mensongers. Une enquête'aura lieu.
; Vienne, 16 novembre.
L'échange des ratifications pour le traité de
paix a eu lieu aujourd'hui, à midi. . ,
Le secrétaire' de légation, M. Bille, reste à'
Vienne, comme chargé d'affaires danois.
' Vienne, 16 novembre.
Le ,ministre da la justice a annoncé à la
Chambre des députés l'acquittement du dépu
té polonais Rogawski.
; La proposition de M. Berger tondant à ren
voyer cet acte à une commission spéciale a
été appuyée. " .
-i- Les deux Chambres ont décidé de nommer
une commission pour l'élaboration de l'a
dresse.
Le comte Mensdorff-Pouilly a présenté à la
Chambre des seigneurs le pacla de famille ,
occasioné par l'avènement de l'àrchiduc Maxi
milien au trône du Mexique. •
Napîes, 16 novembre.
• Plusieurs notables du commerce de Naples
"sCsont réunis hier potir aviser, H"ttxempïfî ttîJ""
Brescia, aux mesures à prendre pour venir en
aide à l'Etat dans ses difficultés fin'ancières.ac-
tuelles. Les communes de,la province de'Ca-
serte se moatrent-animées jdu meilleur esprit.
, . (Havas-Bullier.)
COIÎKS DE LA bobrss.
COURS DB CXOTTOB le 15
le 16 HiCSSB. b1is81
» 05
30/0 auoompt. 64.05 64.90 a »
~Éin du mois» ■ 6S. » 64,85 * »
4 i/2 au compt. 92. » 92.30 » 30
—Fia du mois. , 91.75 » , »
» 15
» »
» » »
Voici la correspondance dont il est parlé
dans notre bulletin :
^ (Correspondance particulière du Constitutionnel.)
Turin, 13 septembre.
. Vous n'attendez pas de moi une, appré
ciation détaillée des débats qui ont rem-.
: pli la semaine dernière $u Parlement ita
lien. Vous avez pu lire, .d'ailleurs, dans
! les journaux de Turin, le texte des dis
cours ' prononcés dans cette discussion.
Mais comme, au point où en sont les
choses, tout ce qui pouvait être allè-
gùê'pour ou contre,la convention du 15
; septembre a été dit sous diverses formes
et à plusieurs reprises, il : m'esl',possi
ble d'apprécier aveG assez d'exactitude la
situation politique et la situation parla-.
- mentaire telle que l'ont faite la convention-
et les actes diplomatiques qui l'ont suivie.
Et d'abord lb gouvernement français
me semble avoir atteint le but qu'il s'est
■ propos'é. La signification de l'acte interna
tional signé par 'M. Drouyn d,e Lhûys.*au
nom de l'Empereur, a été clairement .défi-
i nie. Après des explications provoquées par
les polémiques passionnées de la pres
se européenne, la France et l'Italie se
sont mises officiellement d'accord pour
rendre à la convention du 15 septem-
- bre son véritable caractère, laissant à
l'avenir le soin de pose/ l'es problê
mes nouveaux qu'une transaction di-,
plomatique ne pouvait prévoir et. qu'elle
n'a pas prévus. Pour les éventualités in
connues^ la France s'est réservé l'indé
pendance et la liberté de son action'; elle
ne doit compte qu'à' elle-même "dé l'usage
qu'elle croira devoir faire de cette indé
pendance et de cette liberté.
En ce qui Concerne l'Italie, les dernières
dépêches de M. Nigra sont le gage certain
- de l'accord intervenu entre les deux gou-
vernemens sur les questions d'interpréta
tion qui ont été loyalement débattues. Le
discours de M; Visconti-Venosta, ministre
des affaires étrangérés danslecâbinet'quia
négocié et signé la convention franco-ita
lienne est, aux yeux de la grande majorité,
■ au- sein du Parlement , une exposition
habile et sincère des difficultés qu'il y
: avait à vaincre et qui ont été vaincues,
; pour arriver ^ une équitable transaction,
en même temps que le programme auquel
la politique italienne aura désormais à se
"conformer pour observer fidèlement, dans
-l'esprit et la lettre, les stipulations du 15
septembre.
La dépêche du général La Marmora en
date du-7 novembre constate l'adhésion
sincère du ministère actuel aux. actes ac
complis et aux engagemens contractés par
le cabinet précédent. Le discours prononcé
dqns la séance du 12 par M. le président
du conseil a de nouveau confirmé cette ad
hésion. Une peut donG plus régner aucune
incertitude ni en France ni en Italie sur la
valeur et la portée officielles de l'acte sou
mis, bien qu'indirectement, aux délibéra
tions du Parlement italien.
Ces débats ne sont point exempts, il est
vrai, de certains écarts de parole toujours
regrettables ; mais qui ne sait que cet in
convénient est, pour ainsi dire, inhérent
au régime parlementaire ? C'est, d'ailleurs,
uniquement dans le vote de la Chambre
qu'on devra chercher l'expression vérita-
ble du sentiment général. Or, je ne doute
point, quant à moi, que oe vote ne soit
conforme aux intérêts- de l'Italie et aux
*Vnes du gouvernement français.. .,
; Aussi ai-je la conviction que^grâce aux
efforts de tous les hommes, modérés en
Italie, grâce à la sagesse du gouvernement
impérial, la situation, déjà fort améliorée
depuis quelques jours, deviendra complè
tement bonne pour tout le monde après le
vote du Parlement.
Restera l'avenir, dont il a été tant parlé
et dont M. le. ministre des affaires étran
gères de Fïance et avec lui tous les hom
mes sensés ont, dit qu'il n'appartient ci-
personne de le prévoir. J'ai "la confiance
que l'Italie observera la convention du 15
septembre loyalement et sans réserve; je
ne vois qu'une, chose qu'elle; se soit ré
servée: c'est l'inconnu. ■
Assurément, pour un grand nombre
d'Italiens, les traditions de la cour de
Rome, la tendance qu'elle manifeste à
transporter dans le domaine politique,
l'immobilité des dogmes religieux, oppo-
sentdes difficultés réelles ïtune transaction
directe entre le Saint-Siège et I Italie.' Ils
pensent quei, abandonné à lui-même, le
gouvernement pontifical, se trouvant "en.
butte aux attaques auxquelles sont expor
sés'tous les gouvernemens réguliers dans
les temps de trouble que nous traversons,
ne saura point se défendre et réussira
moins encore à se faire aimer. Pour ces
hommes, assez nombreux, je lo répète, le'
problème que la convention : d* 15 sep
tembre a eu pour objet tout à la fois d'év
carter et de simplifier,-se représentera né
cessairement dans uu ; temps limité et.il
n'est pas besoin-de dire quelle solution ils
en attendent. . ,.
Il est d'autres hommes d'un nombre re-
latirement restreint peut-être, mais d'une
grande valeur personnelle , qui estiment
au contraire, que le gouvernement ponti
fical lui-même ne: saurait indéfiniment
résister; à cette transformation plus ou
moins: rapide , mais incontestable , qui
s'opère dans les sociétés modernes. Us
se disent'que l'Etat romain ne pourra se
soustraire à la contagion de l'exemple;
que l'Italie, de son côté, agitée en ce mo
ment par une sorte de lièvre de croissan
ce, reviendra avec le temps à des ap-^
préciations plus modérées; qu'elle com
prendra que la Papauté a été et peut
redevenir, pour elle, une force autant
qu'une gloire, et que, par une combinai
son qui demeure encore le secçet de. la
Providence, cette conciliation, dont beau
coup de gens parlent à présent, sans y
croire, mais qui est le vôeu de tous les,es-
prits sensés, cessera d'être pour les uns
un vain mot, pour le^ autres une" vague
espérance, et entrera un jour ; sérieuse
ment et définitivement dans le domaine
des faits. ■> ::
Ce sont là toutefois-de simples opinions.
Elles touchent sans; deute à des intérêts
considérables ; elles peuvent soulever plus
tard d'importans problèmes. Mais, ni elles,
se lient en quelque sorte à la convention
du • 15 septembre.elles .. restent pour
tout le monde en .dehors des prévisions
de cet acte diplomatique, et le bon sens
sulfit à faire comprendre , que, puisqu'il
n'est pas possible d'en faire aujourd'liuile
point de départ d'une solution définitive
de la question rumaine,- il est tout à fait
oiseux et inopportun de les discuter;
Une chose plus"certaine et qui, suivant
moi, doit rassurer tout le monde, c'est
que, dans cette question, l'Italie, dont nul-
rie conteste l'indépendance,* n'est cepen-'
dant pas complètement libre d« ne consul
ter que ses convenances, encore moins stes
passions. Nation essentiellement catholi
que, elle a, plus que toute autre, le devoir
de concilier ses intérêts politiques avec ses
intérêts religieux. En outre, , dans toutes
les grandes questions qui pourront surgir
d'ici à quelques années, elle parait' natù-
rellement appelée à marcher, non pas
à la suite, mais aux côtés de la France ;
et dans le qas où la question romaine
'viendrait à se poser de nouveau dans
des termes assez graves pour engager
sérieusement les véritables' Intérêts de.
la catholicité., je suis convaincu que,
malgré le tumulte des passions, la voix
de la France,'que, de ce côté des Air.
pes, on sait être une voix amie, ne man
querait pas d'être entendue et écoutée.
Vous trouverez peut^tre que je me suis
laissé entraîner, comme tant d'autres, à
émettre sur la situation présente des pré
visions qu'elle ne comporte pas. Je re
viens à la réalité des faits, et, pour ter
miner; ' je ; constate de nouveau que le
disoôurs prononcé par M. Visconti-Venos
ta au nom de l'ancien ministère, et celui
du général La Marmora, en. ce quitouchela
convention, sont à mes yeuxlaconfirmation
officielle des engagemens stipulés le 15
septembre, tels qu'ils ont été précisés plus '
tar s d par/les notes diplomatiques. Je suis
convaincu également" que le vote de la
Cha'mbré viendrà bientôt leur donner une
«aûction'n'ûuvellë ' et* qiie nous touchons
à la fin d'une crise doût la'^'gravité a été
.accrue par des évènemèris:indépendahsdo ■
la volonté des'hommes, ih'àfs.dont les dif
ficultés principales semblent dès à-présent '
surmontées; f! ', -
Telle est, à moti avis; la situation ac
tuelle, et cet avis, croyez-Je, est le résultat
d'un examen sérieux et-impartial.
Pour, extrait ; L. Boniface.
, Les journaux d'Alger,, du 11 novembre
noijs apportent les informations suivantes
du Sud: . - ' '
Le général Deligny écrit ! deKheïder,le 6 '
nevembre,- que diverses tribus ont fait près
de lui des-démarches pour obtenir l'aman.
Il avait; à cette date, réinstallé déjà les
Ouled-Sidi-Khalifa 'sur leur'territoire. Kes
Beni-Matbai\.ôtaient.. en mouvement pour 1
rentrer ; trente de leurs principaux cava
liers ' étaient au camp du général où al
laient arriverles.g.ens des.Angad, lesquels
ont fait leur soumission»
>. L'aghâ Êddin avait écrit au général Do- ,
ligny : qu'il l'attendait pour réorganiser le,
Djebel-Amour. Il lui avait annoncé, que
les' Ouled-Yagoub-el-Ghaba demandaient
l'afnan. ,
Ces dispositions dé la population du
Djebel-Amour'étaientbien telles que le di
sait Taghà Eddin. ~ ,
Parti d'Aïn-Madhi, où il" avait laissé la
gros de son cqnvoi, le général Yusuf était
le 4 novembre au cœur de ce pays, à El-
Ghicha. Il a vu là venir à lui les gens de ce !
ksour, ceuxdé Taoûïela,lesOuled Yagoub,
les Ouled Mimoun et les Adjaletes. Le gé
néral a dû être le 5 à Taouïela.
Une dépêche télégraphique de Boghar,
en date du 7 novembre, annonce que 1,600
tentes appartenant aux tribus de ce cercla
viennent d'être autorisées à rentrer sur
leur "territoire» Ces tentes sont celles des
Rha'mari Gharaba «t Cheraga, des Mouïa-
dat.Çheragâ et des Bou Âïch, qui jusqu'à,
ce jour;, étaient restées avec les insoumis
D'autres appartiennent aux Ouled Mt>ktar
et'aux Ouled Gliaïb. '
Vingt îtenté^' d'esl Oijiled lihelif, du cer
cle de Tiarét,^6m 'aàsfei .revenues avec les
populations"dû cè'rClê dé Bôghar.
le Droit publie, ce matin, da'ns la partie
consacrée aux annonces légales, les statuts
d'une société en commandite, par actions,
formée par. M, J. Mirés,, sous la dénomi-
nation de Qanquc des Etats % société générale
de Fonds publics. . • ,
Ces statuts sont précédés d'un' exposé
de la* pensée qui a présidé à cette-création. :
. « La constitution d'une nouvelle association
financière, dit M. Mirés, serait inutile a "ux in
térêts publics et aux intérêts privés si cette as
sociation devait, à quelque degré, faire double
emploi avec l'une dés sociétés déjà, existantes.
» Il i^en "est ,pas ainsi.
» La Banque des Etats se eonsacre unique
ment, comme son titre l'indique, aux emprunts
d'Etats, aux pr&is aux communes et établisse-
mèns publiés. , ' N
» Cette fonction suffit à l'existence -distincte
Téuilieioii du Coristilul'unncl, 17 nov.
LA FORÊT BE BOKDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
partie. j
XIII. ;
■ •. • %■ •• ••—■ - .
vingt ans après.
■ (Suiis.)
La Chauss'eraie, qui entra la première,
avait pris le costume et toute l'allure de
la dévote la plus déclarée. Quant à Mme
de Liliers, belle surtout par l'élégance et
la régularité des traits, grâce, à son long
sduci maternel, elle avait été préservée
des envahissemetis de ce fatal embon
point qui, aux approches de l'âgo où elle
arrivait,'; chez presque toutes les femmes,
vient empâter, et enroturer les formes.
Le Ragent allait donc saluer cet autQinne
où ne se marquaient encore que des loin
tains de décadence, comme jadis il avait
salué les premiers épanouissemens du
printemps r quand d'un ton de respect ir
rité:; '• ' .
-— Monseigneur, lui dit la baroune, j'ai
désiré voir Votre. Altesse pour apprendre
d^elle par où j'ai pu mériter sa cruellé per
sévérance à obséder ma. vie,
ï — Comment cela ? Madame, demanda
Philippe d'Orléans, au moins aussi sur^-
pris par l'aigreur de ce début que pour
rait l'être qii grand saint devant qui se
fermerait la porte du paradis,
-—Il y. a vingt ans, : Monseigneur, lars
de-mon mariage, lus ardeurs de là jaunesse
si elles n'exeusaient pas, pouvaient au
mûiiîs.expliquer le cruel procédé auquel
vous eûtes recours pour vous' ''??5er du:
refus que j'avais dA fhh'e de vos homma
ges. Mais tous / J bux n,ous..avoîis .yieilli et
jl is.embje que l'âge, aussi bien, que les
grandeurs où vous êtes monté auraient dû
amertij? le feu de vos ressentimens. Mon
existence troublée et à jamais perdue n'é
tait-ce' j>;as pour votre amoùr-propre,blessB
une satisfaction-suffisante?"Faut-il encore
que.du haut de votre quasi-couronne de
Franee vous me cherchiez chétive et obs-
eure dans la foui? de vos sujettes pour me
flétrir et me calomnier?
—Ce n'est pas démon quasi4rône, com
me vous dites, Madame, répliqua le Ré
gent, c'est des nues que je tombe en vous*
entendant. Il doit y avoir ici quelqu'aroêrè
méprise, veuillez donc prendre un siège et
tâchons de nous expliquer. - .. ..
— Oui, Monseigneur, iit Mme de Li
liers en s'asseyant sur le fauteuil que le
prince avait avancé à elle et à Mlle Chaus-
seraie, je serai dans ma plainte d'une pré
cision... sévère. La présence de Mademoi
selle, qui, après avoir reçu vos confiden
ces, n'a pas hésité à devenir témoin de la
contradiction formelle que je me propose
de leur opposer, nous mettra à l'abri de
toute équivoque. Ici-même, à cette place,
dans le temps où Paris entier s'occupait
de là disparition de mon malheureux en
fant, vous avez dit à Mlle Ghausseraie que
vous n'étiez pas sans quelque doute qu'il,
pût être votre fils,
— C'est vrai, Madame, et je l'ai dit, non
point, dans un sentiment d'indiscrète ' fa
tuité, mais dans l'espoir qu'une amie com-
mune-modifierait votre cruelle attitude.
Je ne sais quel-caprice de vertu après
coup, -quel gpuçi forcené de votre gloire"
vous avait jusque-là, engagée àmovifian
fugitif bonheur. Un malheur cruel venait
en même temps de nous frapper; vous
a vie? besoin des co'nsplatipns de l'apaitié,
depuis plusieurs années vous étiez veuve,
il me sembla qu'il y avait alors quelque
chance de iï}etlre fin à voti'e bizarre pro
testation contre le passé et le fait accompli.
— Ainsi, Monseignour, dit Mme de Li
liers en s'animant, c'est de bonne foi que
voiis êtes resté persuadé d'une faiblesse
que j'g.urais eue pour vous ?
• — De bonne fôi', Madame, j'y ai cru, ft
puisque nous sommés convenus de préci
ser^ j'o§erai ypys fîipe < j.ug j'y cr.ojs pHi
"Al'O v ■ : J t' ,* ' -, ;
are,
« »
— Mais où? mais quand,? fit la baronne ;
marquant par la crudité d.e ces deux ques
tions qu'elle n'entendait pas biaiser avec
la situation.
— Où, répondit le prince, dans un pa
villon du parc de Saint-Cloud qui confine
au labyrinthe. Quand? par une belle'et
claire soirée du mois de décembre 1696,
ou dans l'exaltation de nos cœurs l'hiver
pour nous n'eut pas de glaces : de quinze
jours à peine, cette soirée précéda votre
mariage.
-r Mais par qui vous fut apporté mon
acquiescement à ce rendez-vous nocturne ?
— Par la d'Aigremont, qui était alors
une des femmes de chambre attachées au
service des filles d'honneur et qui s'était
chargée pour vous de plus d'un galant
billet.
— Y ai-je jamais répondu ? demanda
Mme de Liliers.
— Non ; de la femme que vous vous êtes
montrée plus tard, il n'y avait pas à atten
dre une réponse écrite.
—-Et je vins à ce rendez-vous, vous m'y^
vites? , . . * . :
—Matériellement, non; par une pudique
fantaisie de jeune fille, il vous avait plu
m'imposer la condition' que nous serions
à l'obscur. .
— Et ce que vous n'avez pas dit à Mlle
ChaussePaie, j'aurais pris à votre doigt
une bague que, dans votre colère de ce
que vous appeliez mon capricieux dédain,
vous me redemandâtes outrageusement
par une lottre, lettre fatale, qui, tombée
aux mains de mon mari, le persuada de
mon déshonneur, amena notre séparation .
et le conduisit dans je ne sais quells pon-
trée lointaine d'où la nouvelle dp sa mOfl
m'est parvenue.
i — Qui, sur Dieu! s'écria le Régent,vous
avez pris à mon doigt cette bague qui avait
appartenu à feu mon pèTe et je vous aurais
suppliée de me la rendre même quand no
tre relation ne fût pas r.eslpe morte-néé.
— Eli bien nïoi, Monsieur, dit Mme de
Liliers en tombant à genoux, sur ma dam
nation éternelle si je hedispas vrai,sousl'œll
de ceux que j'ai aimés et qui sont morts,
de ma m'èi-e, dê mon père, dé mon mari et
de mon fils,'parti avant moi pour les re-
vvnrire. in iui'e oue iamàis 'Vous n'aVez
_nv.
obtenu dô wçi un
•vous, que jamais
CStiê ud^.uô,uo.nt vous parlez, n'a été dans
mes mams,.,
Puis comme, malgré cette protestation
soiennèlle, l'accusée voyait dans les yeux-
de l'accusateur plus de surprise que de
conviction
; — Et, tout Régent de France que. vous
êtes, ajouta-t-elïe en se relevant avec-
fierté... .. ..
Un' spasme nerveux lui coupa la parole,
et dispensa Philippe d'Orléans de g'enten-
dre dire face à face qu'il était un calom
niateur et qu'il avait menti.
- Pendant qu'avec son aide, la Chausse-
raie replaçait la baronne sur son fauteuil,
et lui faisait respirer un flacon de sels :
■— Monseigneur, lui dit-elle à voix basse,
si ce n'est pas là l'accent de la vérité, il ne
faut plus croire à rien au monde. Vous
avez pu être trompé ? ;
i — Allons donc! dit le Régent, je sais ce
ique je sais; mais la situation a duré vingt-
; trois ans, elle peut bien se continuer en
core. — Madame, ajouta-t-il en voyant la.
: baronne revenir à elle j j'ai dû être dupe
i d'une illusion, et j'aime mieux ne pas me
; croire moi-même -que (l'insister; mais
êies»vous en état de m'ent'endre sur un au-
• tré sujet dont je regrette d'avoir à vous
; dire quelques mots ? *.
! — Parjez, Monseigneur, je vous écoute*
dit Mine de Liliers avec fermeté,
i r- Hier,- à SaintrCyr, reprit le pringe,
Ivous avez eu la continuation de la comé-
'diQ funèbre qui depuis long-temps se joue
jso'us le nom du chevalier. Il vous est aug-
■s; apparu ?
[ Depuis le commencement de* la sçène,,
iMme de Liliers avait été en proie à uno
agitation-trop continue pour qu'il soit fa-
icilp de mesurer le surcroît d'émotion que
iput amener-chez elle cette interpellation
linattendue.
! — Apparu, le chev£>liç;r? répéta-t-elle
avec surpvise, embarras , inquiétude ou
ipeut-être simple continuation du trouble
antérieur de son esprit, on né saurait r^ér
ciser. - - . 4
i — Qui. confirma le'prinee, la sépulture
que ma fille, d'abbésse de Cholles, a tan
née à »M. de Liliers ne Saurait pas mieux
'retçnu Çi4$ sem autre tombe, ét hier, on
l'aurait vu av«« ^"^'ment, venant ren"-
■^rs lés derniers devoirs à Mme de v ÏV{am-
tenop,, - , '
-rr II est vrai Monseigneur, dit Mme de
Lilliers répondant à ce qui, dans la phrase
de son interlocuteur, était accessoire, Mme
de Chelles a été pour mon pauvre enfant
bien charitable ; déjà j'ai été mettre à ses
pieds ma gratitude maternelle, m^is per
mettez-moi d'en renouveler. pour elle
l'expression à Votre Altesse. :
— Ma fille, répondit le prince, n'a-rien
fait que de naturel, mais ce qui l'est moins,
c'est la complication nouvelle survenue au
milieu des étrangetés dont la découverte
des restes mortels du chevalier est deve
nue le signal. Après s'être donné à moi
pour un vivant mort, il serait aujourd'hui'
un mort-vivant ; c'est au moins ce que
vous affirmait hier un officieux en vous
annonçant que prochainement vous l'em-.
brasseriez en Bretagne.
— Quelqu'un en effet, dit Mme do Li
liers, a murmuré des paroles à mon oreil
le, mais' dans l'émotion, où m'avait jetée
la vue d'une sorte d'effigie de ,mon fils qui
passait sous mes yeux, je ne les avais pas
comprises ; c'»sf vous, Monseigneur, qui
m'en apprenez le sens,
— Mais celui qui "vous a parlé ot qui
était un jeune novice Augustin, vous est-
il eo.nnu ? ,
— Je n'ai pas même vu son visage, Mon
seignour; aussitôt après avoirj>arlé, il s'est
éloigné.
■ — De même, cela va sans dire^ que la
représentation du chevalier ?
— Vous me demandez là,He sang-froid,
Monseigneur, des choses que je n'ai pas
vues da môme; on m'a portée évanouie
dans ma voiture. »
—- Mais, votre nièce- qal'vous accompa
gnait...
— î^o devait pas être moins émue que
moi, car si le chevalier était mon fils , à
elle, il était son fiancé,
— Une dernière question, Madame. De
puis votre arrivée à Paris, uvoz-vous vu.
M. l'abbé de Livry? -
--J'ai tâché de le voir, Monseigneur;
ma première visite a été pour lui; 11 m'é
tait naturellement désigné comme pou
vant mieux m'informer des ïiiiraeuleuses
permissions dû la Pa;o.v?aénce 5 dont le bruit
parvenu en Bretagne m'a déçi'dée à envoyer,
aussitôt un liomïne à la découverte et en
suite ,à venir à Paris mawnôiae. Je n'ai pu
arriver jusqu'à Sa Révérence : elle s'est
fait une loi de ne jamais recevoir-aucune
femme.
— C'est tout ce que je voulais savoir,
..•><; •: • •• j ■ v ;. - j-, -
Madame, dit le Régent*d'un toa.qui con
gédiait. ■
— Mais, Monseigneur, dit la baronne
en se levant, dans votre accent comme
dans vos curiosités s'entrevoit, une allure
d'inquisitoriale menace; me soupçonne-
riez-vous de quelque mystérieuse ingé
rence? , *
—r Qh! non pas vous, Madame, mais ce
mort qui ne peut se tenir en place, com
mence, je l'avoue, à me fatiguer.
—Et qu'y ferez-vous, mon pauvre grand
princo? dit dédaigneusement Mlle Ghaus
seraie.
—Je mettrai fin, répondit Philippe d'Or-
léaris, à une imposture trop évidente, et
qui du reste ne m'intéresèe pas seul, car
si elle cache quelque :trame à mon adres
se, elle va nettement à créer au préjudice
de Madame une maternité mensongère.
— Il est bien difficile, Monseigneur, dit
Mme de Liliers, de tromper le cœur d'une,
mère.
r-En me, séparant de vous. Madame,
dit le Régent, je n'ai pas besoin da vous
avertir que je reste votre empressé servi
teur, et si la ^ quasi-couronne de France pou
vait vous être bonne à quelque chose !
— Merci, Monseigneur^ répliqua la ba
ronne, et pardon de l'ermportement de mon
innocence? ✓ . .,■ ■
—Et vous, Chausseraie, ajouta le prin-,
ce, c'est donc fini, on ne vous verra plus?
. —Monseigneur, je suis comme vous;
je sais ce que je sais; un renversement des
lois de la nature auquel votre incurable
incrédulité aime mieux trouver un air de
trame secrète, m'a révélé à moi comme à
votre ami Brancas que vous avez vaine
ment essayé dé disputer aux austérités,
de l'abbaye du Bec, «vautre monde pour
lequel je travaillent autour devous on est
trop distrait de cette sérieuse pensée.
•—A revoir dons,'dans la bienheureuse
éternité que je vous souhaite, fit ie Régent
en parodiant un» fin de sercaon.
Lss4eux femmes sorties, il sonna vive
ment.
"—Qu'on m'ait l'abbé Dubois à l'instant
même, dit-il à l'huissier de son cabinet",
ClîîarSeg)
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