Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-30
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 octobre 1864 30 octobre 1864
Description : 1864/10/30 (Numéro 304). 1864/10/30 (Numéro 304).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNEE.—N. 504.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n' 10;
B
DIMANCHE 50 OCTOBRE 1864,
ABOIVXEMEIVS DES BÉPARTEMENS.
TROIS MOIS16 FR.
SIX MOIS I..... 32 FR.
UN AN.... 6Î FR.
pour Lif rin tnunsiou, voir la l&bleaa
publié las s et so da chaque mois. .
Imp. L. BONIFACK, i. des Bona-Eafans, 19.
Le mode d'abokwbmbnt le plus simple est l'envoi l'uii ion da^oste ou d'an ellet
sur Paris, & l'ordre de t'ADHraiSTiATBca do JourrijUjJiMule Valois.n* 10.
H| ^ JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
(Les lettres ou envois d'argent' NôXAFTXAirCHlSrefusés, \ I
Les articles déposés ne soot pas readus, ' j t
9
ABOMEHENS DE PARIS.
TROIS MOIS î'iV.'.'i'f i3 FR,'"
SIX MOIS.".,7 26 FR.',
UN AN îrtïrrr.STÏ?s 52 FBJ
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.'
Les abonnemeni datent des !•* et 16
. d« chaque mois. ,
Les Annonces sont régnés chez M. Paris , rueNotre-Dame-des-VIctoIres, n' 40
(place de la Bourse)»..
PARIS, 29 OCTOBRE.
L'Italie donne quelques renàeigpemëfts,
sur la discussion qui s'est engagée, dans
les bureaux. L'opposition demandait que
dans le projet de loi on désignât Florence
comme « capitale provisoire» ou du moins
que la Chambre renouvelât le vote du 27
mars 1861, par lequel elle a proclamé les
droits de'l'Italie sur Rome. Les membres
de la majorité n'ont pas eu de peine à dé
montrer que l'adoption de l'une ou de
l'autre de ces propositions fausserait l'es
prit de la convention-du 15 septembre. Ces
demandes ont donc été écartées, et la ma
jorité a décidé qu'elle présenterait au
sujet de la convention un ordre du jour
motivé. .
C'est M. Boncompagni qui a été élu
président de la commission. On croit que
le rapport sera prêt dans les premiers jours
dè la semaine prochaine et que la Cham
bre pourra reprendre sès séances publi
ques jeudi. . , ..u ,.
On annonce que le traité de paix entre
le Danemark, la Prusse et l'Autriche a été
paraphé hier et qu'il sera signé demain. 11
' se confirme que= les alliés font leurs prér
paratifs pour l'évacuation du Jutland. Oh
a commencé par faire partir les' majla^es i
et les convalescent '
Malheureusement 1 , comme ïé 'Mt * re- !
marquer.une correspondance adressée au
journal de Kiel, la conclusion de la paix
n'implique pas la cessation du provisoiro,
et les duchés resteront encore pendant un
temps indéterminé dans une situation in
décise. Cet état de choses excite de très
"vïves-féclamations de la part des habitans
du Sleswig-Holstein ; on croit voir un par
ti pris dans la lenteur apportée au règle
ment de la question de succession, et la
correspondance dont nous parlons déclare
nettement que c'est un véritable attentat
aux droits des duchés.
D'un autre côté on assure à Berlin que le
cabinet aurait fait offrir au Steswîg-Hols-
tein les mêmes avantages qu'il a accordés
au Lauenbourg, et que ces offres n'au
raient d'autre but que de faire prendre
parles duchés des résolutions analogues
à celles adoptées par le Lauenbourg. Mais
la situation n'estpasla mème,puisqu'après
la mort de Frédéric VII il n'existait pas
de succession légitime dans le Lauenbourg
tandis que le Sleswig-Holstein a reconnu
comme positif le droit du duc d'Augus-
tenbourg.' •
M. de Bismark est attendu d'un-jour à
l 'autre à Berlin. "Les négociations relatives
au traité de commerce avec l'Autriche ont
été suspendues jusqu'à son retour. On
parle toujours des concessions que le mi
nistère pourrait faire à la Chambre des
députés au sujet de la question - mili-
laire et de la question constitutionnelle.
Toutefois, le discours prononcé par le mi
nistre de l'intérieur à Mersebourg,au-sein
de la Diète provinciale, semble indiquer
qu'on est peu disposé à la conciliation. Il
est vrai que les amis ; du cabinet espèrent
que, lorsque la Chambre sera mise en de
meure de se prononcer sur les modifica
tions qu'elle juge utile d'introduire dans
l'organisation actuelle de l'armée, l 'en
tente entre les libéraux ne pourra se
maintenir.
Mardi dernier, un meeting pour la ré
forme parlementaire a eu lieu à Manches
ter. lia été résolu que tous les partisans
do la réforme seraient invités à établir
sur tous les points du royaume des
associations qui se mettraient en rapport
avec l'Union nationale réformatrice. -Un
des orateurs entendus en faveur de la
résolution, a terminé ainsi son discours ;
Feuilleton du Constitutionnel, 30 cet.
LA FORÊT DE BOHDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
V.
COMMENCEMENT I j 'EXPUCATIONS.
A la fin du XVII" siècle et même au
commencement du XVIII e , nous ne sau
rions trop le repéter, pour établir la vrai?
semblance de notre histoire, à tous les
étages sociaux, depuis' le Régent jusqu'au
petit bourgeois, la croyance aux revenans
était couranle..Temoin ce passage d'une
lettre do Mme de Sevigné. « Son âme de-
» vrait bien revenir comme celle do M. de
» B... Je vous ai mandé la mort de co der-
» nier. Il ne voulut point se confesser et
» envoya tout au diable et lai après. Son
» corps est en dépôt à Saint-Nicolas. Le
» peuple s'est mis dans la tête que son
» âme revient la nuit, toute en feu, dans l'é-
» glise : qu'il crie, qu'iLjure, qu'il menace,
» et là dessus ils veulent jeter le corps à
» la voirie et assassiner, le .curé qui l'a
» reçu. »
Dans la représentation du spectre, plus
d'im<3 fois montrée au lecteur, on voit
combien nous avons été fidèle au program
me contemporain. —
Notre revenant, il est vrai, ne jurait, ni
pa criait; il était pour cela de trop bonne
compagnie : mais il menaçait, mais il'était
tout enlfcu et ne pouvait non plus tenir en
place dans son tombeau.
Malgré cette, exactitude à tailler sur le
patron connu, sommes-nous parvenu à
« Il nous faut livrer bataille, et le plus
», tôt sera lè mieux. Selon moi,' la disette
» de coton peut faire pour la réforme ce
♦► 'que la disette du paineh Irlanàe a ^aît
T fibiif la liberté du commerça. », .
Dans sa séance du î9, l'Assemblée na
tionale, à Athènes, a reçu communication
d'un message, adressé par le roi. Le roi
George se plaint de la lenteur apportée
par les représentafis à terminer le vote de
la constitution. Il déclare qu'il est tout
prêt à accepter la. partie votée et qu'il
soumets l'Assembléé, pour le reste de là
constitution un projet sur lequel il l'in
vite à se prononcer dans un délai de dix
jours. ■ ^
Ce message, que publient les journaux
d'Athènes, a produit une excellente impres
sion. L'Assemblée s'est mise immédiate
ment à l'œuvre ; elle a adopté huit articles
4u nouveau projet; il en restait encore
vingt-sept à discuter. , - .
FONCIÈRES. :
Nous recevons la dépêche suivante de
Toulon :
: ' , i Toulon, 29 octobre, 1 h. 15 m.
- IIier, : après la revue, l'Empereur est allé
à Villefranche visiterJes frégates russes et.
l]Aigle. Sa Majesté est montée h bord du
canot de son yacht. •
\ , Les navires russes' ont salué et fait en
tendre l'air de la Reine lîortçnse; <
L'Empereur, au: dîner à la villa Peillon,
"était placé entre l'impératrice ét l'empe
reur de Russie. La réception aétépleiùe
de cordialité.
Les Empereurs sont allés au théâtre, où
il y avait représentation gala; le spectacle
étaitsplendide.
L'état de la roule, interrompue entre Ni
ce et Toulon par les eaux, faisait craindre
de ne pouvoir partir par terre.
On a travaillé toute la nuit et on a pu
passer.,
L'Empereur est arrivé à Toulon à : une
heure; Sa Majesté a étéreçue par le minis
tre de la marine et le préfot marîtimo en
tenue. ■,■•■■■
Monté aussitôt en.voiture l'Empereur se
rend à l'arsenal qu'il va visiter dans tous
ses détails.
Ce soir grand dîner. Coucher à Toulon ;
départ de bonne heure pour Marseille.
BOMFACE-DliMARET.
Ce soir, à la dernière heure, nous rece
vons cette dépêche de Toulon ;
« L'Empereur a assisté ce soir au simu
lacre de l'attaquo delà ville parl'escadre. »
On lit dans l» Moniteur : ,
Nice, le 28 octobre, 8 h. 10 m. du soir.
L'empereur Alexandre est venu ce'matin en
uniforme, accompagné des personnes de sa
suite, faire une visite à l'Empereur Napoléon,
au moment où Sa Majesté allait monter en
voiture pour se rendre à la villa Pèllion, qu'oc
cupent l'empereur et l'impératrice do Russie.
L'empereur Alexandre a voulu faire la pre
mière visite pour remercier Sa Majesté du bon
accueil qu'il a reçu depuis son arrivée en
France. ; ~
A dix heures et demie, l'Empereur Napoléon
s'est rendu à son tour paès de l'empereur et
de l'impératrice^
; Plusieurs journaux ont prétendu savoir
que le gouvernement jle l'Empereur avait
eu communication de la dépèche adressée
par M. Nigra à l'a cour de Turin, et qui
rend compte des négociations de l'acte du
15 septembre.
Nous croyons pou voir assurer qu'il n'en
est rien. Ce n'est pas du reste le moment
d'entamer une polémique à ce sujet. Le*
Parlement italien va délibérer; il le fera
produire toute l'illusion que nous avons
prétendu?
Franchement nous ne l'espérons guère;
Dans un temps où les Esprits eux-mêmes
ont senti le besoin de renoncer à leurs ha
bitudes de mélodrame et de tout changer
dans leur mode de manifestation ; main
tenant qu'ils ne traînent plus dé chaînes
et qu'ils ne se montrent plus vètus;de lin*
ceuls ; qu'ils se contentent, invisibles, de
parler ou d'écrire et,que, sous le nom de
Spiritisme , ils se sont constitué un corps dè
doelrine transcendante, le moyen de faire
croire à l'ancien et classique fantôme !
Bien qu'un peu plus neuf et up peu plus
mondain, le nôtre; cela n'est pas douteux,
n'a jamais été accepté que sous bénéfice
d'inventaire, et toujours l'on s'est atten
du, qu'à son sujet, nous finirions par quel
que humiliante palinodie.'
Le moment^ comme disent MM. les ju-
§es d'instruction, est en effet venu d'entrer
ans la voie dçs aveux. Les nécessités de
notre narration nous amènent à en conve
nir; le sceptique abbé Dubois était, dans
le vraiv Beaucoup moins mort qu'on n'a
vait pu le croire, Philippe dit Galoppe était
encore de ce monde, et grâce à sa mer
veilleuse ressemblance avec le chevalier
de Liliers, l'abbé de Livry, dans l'intcrêt
de ses projets, avait pu en faire l'habile et
effrayant collaborateur-qui a été \;u.
- Maintenant; cette déclaration suffit-elle?
Ne traïne-t-elle pas après elle, au contrai
re, mille curiosités ? Et comment, nous ren
dons compte de cette ressombjance prodi
gieuse ; et comment, le défunt n'était pas
mort ; et comment,, au souper de Mme de
Berry, ce vivant, à point nommé, Avait su
si bien jouer l'homme qui cessait de l'être,
et la façon dont,hermétiquement înissous:
le scellé, il avait pu sortir de la chambre
de Mlle de Montpensier? ? ? ■ ■ ■■■>■■■'
Tout cela à coup sûr sera' expliqué 'plus
tard, et môme au goût de certaines impa
tiences qui nç consentent pas que le dîner
ôlt plusieurs, services .et voudraient voir.
en'toute connaissance .de cause; il.fftUt
aussi qu'il.vote eu "toute liberté.-
L. BofttfACE.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 29 octobre.
Le Shannon, venant des Indes-Occidentales:
apporte 2,029,780 dollars.
L'Etna,, venant de New-York , a apporté
119,000 dollars. ,
' Le paquebot d'Australie arrivé à Liverpool,
aoppoBté 32,000 onces d'or.
Liverpool, 29 octobre.
Le paquebot China a apporté 144,000 dol
lars. ,
New-York, ;lfl octobre.
L'armée de Ilood, forte de 30,000 hommes, à
fait une démonstration formidable sur les der
rières de- Sherman ; elle a détruit 20 milles
: de railway et a capturé Dalton ; elle s'est en
suite avancée vers le sud. De vifs combats ont
eu lieu à Snake Creek-Gap; leur résultat est
inconnu.
Sheridan et Price se sont emparés de Lexing-
ton.
L'attaque de Memphis, par Forrest, est at
tendue.
Le jtige Holt a fait un rapport au ministre
de la guerre, annonçant-la découverte d'une
conspiration étendue pour la formation d'une
confédération des Etats du nord'ouest. ;
Agio sur l'or, 109 1/t; coton, 120. . .
. Copenhague, 29 octobre.
Le Herlingske-Tidende annonce que le traité
de paix a été paraphé le 27, et qu'il sera défi
nitivement signé dimanclie 30 octobre^
• . "Turin, 28 octobre au«oir. «
. La cpmtnission chargée d'examiner le pro-
j«t de loi relatif aq transfert de la capitale-à
Florence, a éju ill. Boncompagni pour son pré
sident. 1
Madrid, 29 octobre. .
Les journaux publient une lettre du maré
chal t'spartero par laquelle il refuse la prési
dence du comité des progressistes.
La Cotrespondeucia an nonco que l'amiral Pa-
reja va dans le Pacifique, non pour remplacer
l'amiral Pinzon, mais avec des pouvoirs di
plomatiques pour remplacer M. Mazzaredo.
La Gaseta publie une circulaire du ministre
de l'iu struction pu bli que rappelan t au eorps en
seignant quelareligioncatholiqueétantseule et
exclusivement reconnue dans toute l'étendue du
territoire espagnol, que le gouvernement étant
la royauté héréditaire constitutionnelle avec
la dynastie actuelle, ces deux institutions ne
peuvent être attaquées sans que les auteurs de
ces attaques commettent des délits.
(Havas-Eutlter.)
Voici les dépêchos que nous recevons ce
-soir :
Londres, 29. octobre.
Le procès Millier est terminé. Déclaré coupa
ble par le jury, il a été condamné à mort.
Londres, 29 octobre.
Le. M'inchester-Examiner publie une dépêche
de New-York en date du 21 octobre, annon
çant que Sheridan a battu I.ongstrcet à Stras
bourg en lui prenant 50 cinons.
Berlin, 29 octobre.
L'empereur do Ruêsie arrivera ici-mercredi}
H prendra part, sur l'invitation du roi, h la
chasse de Saint-Hubert, et nê repartira que
jeudi soir pour Saint-Pétersbourg. Le roi et
M. de Bismark no seront de retour à Berlin
que demain dimanclie.
Turin, 29 octobre. .
rL'Opinione dit : on connaît maintenant le
parti qui a-poussé dins le mouvement du
Frioul quelques généreux, mais inexpérimen
tés Jeunes gens et qui essaye de diriger d'au
tres bandes sur le Tyrol. 11.s'efforce do séduire
Garibaldi et espère y parvenir en compromet
tant dans lo mouvement un de ses Hls. Nous
croyons qu'il ne réussira pas. Les bruits ré
pandus do succès faux pourraisnt induire on
erreur.
Il résulte des iuformations les plus sûres que
le corps expédié contre les insurgés a dispersé
quelques bandes. Les autres sont entourées de
telle manière qu'il est impossible d'avoir des
nouvelles. Le gouvernement, ajoute YOpinione,
qui désapprouve ces mouvemens inconsidé
rés, prendra dos mesures afin de ne pas être
entraîné dans une lutte dont il ne désavoue
paslo principe, mais il veut être seul juge de
son opportunité.
Emprunt italien, 6&.2S. ( navas-BuMir.)
COURS DE LA BOURSE.
COCHS DE CIOTCRK le â) le 29 bjkussb. baihi
30/0aucompt.
•—Fin du mois.
41/2 aucompt.
-'Fia du mois.
64 55
M 53
91 70
91 75
6\ 65
64 65
91 75
B ,»
• 10 u »
t 10 » »
• 05 » »
• » 1 il
tout dressé à la fois, eomrue dans un am
bigu, mieux vaudrait, pendant que nous y
sommes, parfaire tout d'une haleine une
liquidation générale.
Mais-, n'en déplaise à cos coureurs de
dénoûment, il ne,nous, est pas permis de
[irocéder avec cette simplicité si hâtive ;
e développement d'une action a ses lois
et ses exigences. Absent et en congé depuis
bien longtemps, on l'a remarqué peut-être,
lepivot, nous avons presque dit, le per
sonnage principal de notre drame, vient
d'être ramené à la surface du récit. N'est-
ce pas trop que depuis quatre mortelles
années, la grande volonté posthume de
Louis XIV sommeille abandonnée aux in
dignes mains de Cartouche? La soustraire
à cet étouffoir infâme, lui faire manifester
sa puissance, voilà maintenant ce qui. im-
porte et ce qui doit avoir le. pas sur tout.
En vue donc de ce grand intérêt dont le
soin vient d'être encore rendu plus urgent
par ce qui se passait au précèdent chapi
tre, hâtons-nous de suivre à l'abbaye de.
Livry, l'abbé et. Colingry, son factot.Ura.
Quittant maître Pralart et les Bretons ra-,
menés à l'ordre, dcMlatos, comme dirait,
un numismate, maître et valet, aux envi
rons de minuit, se sont mis pédestrement-
en route pour y retourner. „
Comme les deux voyageucs nocturnes'
approchaient de la partie.do, la maison où
Fabbé avait son logement, ils furent ren-»
contrés par une de ces rondes que les^
Faux-sauniers faisaient toutes les nuits,
autant pour leur sûreté personnelle que
pour la police de la forêt. Elle était con-,
duite par de Rasoir que nous Vivons entre
vu lors du fameux cnsacliement de Car
touche; C'était un homme intelligent et'
résolu : commandant sous, Colingry les
;conlrebandiei's du ( £el, il occupait auprès,
de son chef la même position de confiance
que Tev-sergent des. gardes auprès de
l'abbé. ' " •
Eu passant auprès de la patrouille :
: Rien (Je nouveau? demanda Colin-
Le Moniteur, de l'Algérie , du 24 octobre,
publie les lignes suivantes çous 1# titre de
nouvelles du Sud ; t -
, f ' « La'plupàrt des tribus du cercle de Bo-
ghàr ont fait leur soumission au général
Yusuf, le 21 octobre, sur l'Oued-Mzi. »
Des correspondances, qui nous parvien
nent de différentes villes d'Allemagne,'il
résulte que l!opinion, de l'autre côté du
Rhin, désire ardemment que la question
des duchés reçoive enfin une solution qui
•mette fin à l'état anormal dans lequel ces
pays se trouvent depuis un an.
Les deux grandes puissances allemandes
sont vivement attaquées par les journaux
slesvig-holstenois. Après les organes v de
la,presse de Copenhague, qui reprochent
.ail roi Christian d'avoir accepté, ce qu'ils
appellent « une paix ruineuse », viennent
maintenantes feuilles de Hambourg,d'Al-
tona, de Kiel et de Flerisbourg, qui accu
sent les cabinets allemands d'avoir sacrifié
les intérêts des duchés.dans la question ter
ritoriale comme dans la question finan-j
cière. ■. ■■ ■ -- - ~ , ■' ■;
Quant à la question territoriale, .â'ipi-j
portantes concessions ont été faites au Da- i
nemark. Le traité de paix, à ce que disent I
les correspondances de Vienne, détache i
du Sleswig et cède . au Danemark,. non-
seulement des parties du bailliage occi
dental de Hadersleben, territoires où l'ér 1
lément danois prédomine, — mais encore
.une-poïtiou ; du 'bailliage oriental dp Hai-
derafebeu dont la .population est en ma r .
jèure partie allemande. C^est ainsi qùe 'Xa '
presqu'île de Stenderup a été cédée au
Danemark: ce district est situé en face de
l'île de Fionie, et les Danois pourront en
fair# un second Diippel. De plus, Stende
rup renferme de vastes et riches domai
nes qui sont ainsi perdus pour le futur
Etat du Sleswig-Holstein.
En ce qui concerne le point financier, les
journaux des duchés ne se montrent pas
plus satisfaits de l'attitude des puissances
allemandes. Les duchés, disent-ils, n'ont
pas obtenu la part qui leur revient ae l'ac
tif de la monarchie danoise ; et cependant,
sauf une indemnité insuffisante de 8 mil
lions et demi de rigsdalers, on leur impose
la part proportionnelle de la dette sans
parler des frais dé guerre,, dont remise a
été faite au Danemark pour en charger les
duchés.
Toutes ces plaintes, dont quelques-unes
peuvent être exagérées, pcouvent une
'seule chose ^ c'est que l'Autriche et la
Prusse ont cherché à ménager la partie
vaincue, même au' risque de mécontenter
les duchés. Ces deux puissances ont du
reste, entre leurs mains, un moyen de se
concilier les sympathies des Sleswig-Hol-
steinois : c'est de presser le dénouement
de la question de succession.
La candidature du grand-duc d'OKen-
bourg est généralement regardée comme
"ayant perdu toute chance. D'après certai
nes feuilles de Vienne, l'empereur de Rus
sie n'aurait même pas signé encore l'acte
t de renonciation qui est jusqu'ici le seul
►titre du grand-duc. D'un autre côté, des
correspondances de Francfort assurent
iquc lè mémorandum dans lequel ce prinee
se proposait de motiver ses prétentions
est loin d'être terminé et qu'il serait mê
me question d'y renoncer tout-à-fait. Dans
ce dernier cas, la Diète germanique n'au
rait plus d'autre parti à prendre que de re
nouveler la déclaration faite par M. de
Beust, à Londres, de concert avec l'Autri
che et la Prusse, et qui reconnaissait les
droits du duc d'Augustenbourg. •
En attendant, et tant que les prétentions
du grand-duc d'Oldenbourg ne sont pas
abandonnées, on se dispute, en Allema-
{;ne, sur le meilleur mode de statuer sur
a succession. La Prusse a proposé de
nommer un collège de jurisconsultes dont
l'avis serait ensuite soumis à la Dièté el
aux deux grandes puissances allemandes.
Les adversaires de là Prusse repoussent
ee projet, dans lequel ils s'obstinent à voir
un moyeçt de traîner la question en lonr
gueur. Carj disent-ils, que jpeuvent tro.u-
verces jurisconsultes que les différentes
facultés de droit n'aient déjà trouvé ? Les
points juridiques sont, à l'heure qu'il.est,
parfaitement établis; il ne reste plus qu'à
gry. ; -
t -Si lait, répondit de Rasoir, un rôr
deur que nous avons rencontré du côté
des ruines de la maison Rouge et qui s'est
recommandé de vous.
— Tiens, dit Colingry, c'est assez drôlé
et qu'en avez-vous fait ?
-rf Pour ne pas le traîuer avec nous tout
le temps de notr? promenade je l'ai con
signé à deux hommes, sur le lieu où nous
l'avons trouvé : je comptais le prendre en
repassant et vous l'amener.
— Eh bien ! dit l'abbé à Colingry, mç
voilà presque chez moi ; ces Messieurs mé
laisseront à la porte de l'enclos; allez voir
ce que c'est., * -
Un peu après, l'ex-sergent arrivait dans
les parages de cette fatale maison Ronge
dont les mystères avaient eu sur sa vie une
telle influence que -toute sa condition dp
moment, s'en trouvant encore faite, n'en
était que la rigoureuse déduction.
Quand lui fut présenté l'homme que de
Rasoir avait séquestré, Colingry ne le re
connut pas d'anord ;" mais lorsque le per^
sonnage se fut nommé d'un des noms
qu'il avait en double et que, pour se nom
mer, il eut parlé, la reconnaissance fut
faite et l'ex-sergent s'écria : -
j. v~*,Comment, c'est vous. mon prince,
t mais, que diable, à pareille heure, faijîes-
voui dans ces parages?
Oii voit que si Colingry n'avait pas ren
contré le Mexicain Vassivière depuis sa mé-
tamorphpse, Mme Néron, sa sœur, ne lui
avait pa& laissé ignorer celle-ci.
— Je suif venu, répondit l'Auvergnat,
pour opérer une rentrée.
Comment l une rentrée ?••
— : Sans •doiîte; les 200 loin"? qui vous
avaient été remis pour l'éducation du petit
6t ; donl loyalement vous m'aviez fait part.
" — 'Bah ! dit l'ex-sergent, il en est enco
re question! :
— A moins, co qui n'est'guère probable^,
que quelqu'un ne les ait flairés,, ils doi-I
vent être à la place où j'achevais de les en-
'décider la question'politiqùe, et c'est à la
Diète qu'il appartiant delà décider, après
avoir provoqué^ auparavant, un vote delà
réprésentation nationale des duchés.
L'Autriche qui n'a, jamais patroné la
candidature 4u grahd*duc d'Oldenbourg «t
qui, à plus forte raison, est hostile à l'an
nexion des duchés à- la Priisse, combat
également le projet d'un nouvel examen
juridique et incline de plus efl plus v«rs
une prompte installation du duc d'Augus
tenbourg. Le fait est que la cour d'Olden
bourg commence à lasser la patience des
cabinets allemands. On se demande natu
rellement ce que peuvent être des prêtent
lions qu'après quatre mois on n'est pas
encore parvenu à formuler. Les corres
pondances de Francfort pensent -que
le jour où le cabinet de Berlin se
montrera sérieusement empressé d'en fi
nir,' la cour d'Oldenbourg produira ou
bien spn mémorandum ou bien un acte
d'abandon de ses prétentions. Au contrai
re',' "tant que la cour d'Oldenbourg verra
que le cabinet do Berlin désire retarder la
solution, elle gardera le silence et fera at
tendre la Diète. En fin de compte, suivant
nos correspondais, taut, dépendrait. au-:
jourd'hui du bon vouloir de la Prusse, à
moins que le rapprochement entre l'Au
triche et les Etats secondaires ne vienne
exeiaeer une pression sur le cabinet de-Ber
lin. . > . . -ci PIEL.
(Correspondance particulière du Çmstitutionncl.)
- ; -New-York, 1-2 octobre. '
: L'ne jdçs puérilités qu'on a inventées pour
déclarer impossible l'existence de deux nations
voisines dans l'Amérique du Nord, c'est l'ab
sence de frontières naturelles.
. Les tentatives infructueuses des généraux
qui se sont succédé dans lo commandement
en chef de l'armée fédérale du Patomac pour
surmont«r les obstacles dont Washington est
séparé de Richmond, sont une réfutation pé-
remptoire de cette erreur. Mac-Dowell, Mac-
Clellan, Burntide, Meade, etc., étaiont, les uns
comme les autres, à la tête des armées les plus
redoutables par le nombre; ils ont successive
ment échoue, quoiqu'on ne puisse refuser à
plusieurs d'entr'eux d'éminentes qualités mi
litaires.
- Quant au général Grant, il est encore assez
loin d'avoir vaincu les difficultés qui ont ar
rêté ses prédécesseurs; on pourrait même dire
qu'à un certain point de vue, il les augmente
pour le moment; car il ajoute comme une
nouvelle ligne aux défenses du Sud, en établis
sant entre les* parties belligérantes la solitude
et le désert. Par un système de dévastation
dont l'histoire offre peu d'exemples, il trace
pour limites aux territoires des deux peuples
une zône condamnée pour longtemps à la sté
rilité.
Lorsque lé gouvernement fédéral eut l'idée
malheureuse d'établir devant les ports du Sud
ce q&'on appelle le blocus de pierre, un cri
d'indignation s'éleva dans le monde civilisé.
La protestation de l'Europe empêcba dp conti
nuer le système de destruction inauguré à
Charleston. Dieu veuille que les ravages com
mis dans la vallée de la Shenandoah soulèvent
la même réprobation et que le président Lin
coln défende aux autorités militaires d'imiter
l'exemple du géaéral Sheridan et son zèle à se
conformer aux instructions de Grant.
Tant que les doctrines d'extermination de
meurent à l'état abstrait, elles ne font de tort
qu'à ceux qui les professent. Elles déshono
rent les gens qui, à notre époque, s'efforcent
de justifier les actes barbares.des Attila, des
Gongis-Khan, des Tamorlan. Que do fois je
suis sorti avec dégoût des clubs et même
des chapelles où j'ai entendu préconiser
la nécessité de ruiner le Sud pour assurer le
triomphe du Nord! L'école des Beecher, qui
émettait.ces horribles théories, en a été pour
ses frais d'éloquence et de mise en scène ; elle
a eu beau chercher tous les moyens d'affrian-
der les auditeurs, elle a en vain employé une
femme, miss Anna Dickenson,pour prêcher la
croisade contre les rebtlles et demander leur
anéantissement; toutes ces déclamations n'ont
abouti qu'à révolter la conscience publique.
Si le général Fremont, homme estimable du
restera dû retirer sa candidature présiden
tielle, c'est qu'elle était, après tout, impopu
laire, et n'altribuea cette Impopularité qu'au
patronage des exterminateurs. Si Sherman et
Grant, ne peuvent porter aucun ombrage à
M. Lincoln , ce n'est pas seulement parce
que la convention de Cincinnati ne s'est pas
réunie'; lors même que leurs noms au
raient été recommandés par une assemblée, ils
ne seraient point parvenus à obtenir le3 suf
frages des électeurs. On a aceueilli avec beau
coup de mécontentement la nouvelle des me
sures injustifiables qu'ils viennent de pren
dre; Le dépeuplement d'Atlanta stigmatise la
fouir au moment oîi notre pauvre maison j
lut frappée j)ar le feu du ciel.
— Mais où cette place? demanda Co
lingry. ; ■
— Comme vous n'êtes pas homme à rer
firendre ca que v.ous avez donné, je vous
'avouerai, franchement, répondit - Vassi*
vière, pendant que. vous étiez ocœpe.dans
la lorêt, afin do mettre le magot à l'abri
des voleurs et des idées dépensières de ma
femme/j'étais descendu dans «es caves où
les anciens moines serraient leur blé, et je
finissais d'y enterrer votro,cadeau> quand
il a fallu nous sauver. Depuis, pas un ins
tant pour venir lo reprendre. ■<
: —Ah. çà mais ! fit Colingry; un gros
Mississipien comme vous} qui ne parlez
que par millions, qu'est-ce que c'est pour
vous que deux cents louis et en or,encore,
ce vil métal?
. — Ruiné, mon cher, répondit l'Auver
gnat; une veine absolument liniç, pas une
opération qui me réussisse, et ma coquine
de femmes pour achever, qui me déshérite !
Jé né 'dis pas,'votre nièce, certainement
elle Rivait.des droits à un legs; mais tout
rafler", c'est une infamie!... de la part de
ma femme, s'entend. . ' , > -
; — Enfin, vous étiez.i«ti, répliqua Colin
gry, pour voir si vos louis sont toujours à
vous attendre; mais, savez-vous, l'ami, ça
tourne au Trésor un dépôt si ancien, et on
ma qualité d'un des propriétaires de la
forêt, j'aurais droit, il me semble^ .à une
part..,, /.. ......
— Tout, si vous voulez, dit humblement
l'Auvergnat, vous ét'es le plus fort, niai^il
y aurà'à cherchor, car ces caves sont gran
des. " ■
1 -^Je plaisante, dit l'cx sergent;, et, loin de
: vouloir vous dépouiller,' je vais faire dé
blayer par mes gens l'oiptrée de ces lieux'
souterrains avec lesquels vous me donnez
liidée.de faire connaissance.. ,, i i
Ordre donné à ses hommes de rendre :
.l'accès libre,'Colingry essaya'de faire cau
ser le prince mexicain et d'apprendre de
gloire de Sherman, et- la réputatiâfi ^e Grànt -
ne se relèvera jamais ; du coup qi#
1« saccagement de la Shenandoah^ 1 \
V Vous avez lu les lettres - échangées entre. Iç
général Sherpian et son adversairttrlo général
Hood. Elles demeureront dans les v la- Géorgie, avèc la^proteatation si. pathétiques
de M. CalhoUn. maire d'Atlanta. Ces documena^-
d'une lecture bien triste, suffiront pour inter
dire à.tout jamais la réconciliation d'un des;
principaux Etats confédérés avec la .patrie de
tes oppresseurs. En faut-il davantage pour ré
futer de primesaut l'absurde bruit qui a cou
ru de négociations' entamées entre Sherman
d'une part et MM. Brown et Stephens de l'au-:
treî ■ î v ■
. Il en sera de même du rapport officiel quo
les journaux viennent de publier, sous la si
gnature de Sheridan. Que le gouvernement'dd
Washington. ait un jour la fantaisie de tail
ler: dans la. Virginie centrale un Etat sur
le modèle du ridicule Etat de kanawha qu'il
a formé dans la Virginie occidentale, on
lui opposera ce rapport d un de ses généraux ;
on lui dira qu'il n y a ni les élémens d'un
Etat ni même • oeux d un» territoire .là- où le
rêve de Grant est' accompli : « Le corbeau ne
» doit frafvefsér la vallée deShenandoah,9u'en
» emportant aveô lui sa pâture. » . ; " i
" J'aime assez, quand j étudie les choses d'A
mérique pour vous en faire part, à me! repor-r
ter soit aux opinions, soit'aux récits des Fran
çais qui, en des temps meilleurs, ont visité
le pays actuellement déchiré par la guerre. I?
me semble que-c'eat une façon de vous inté
resser à nos misères, que de'rappeler ce,qu'ont
dit autrefois des' écrivains'vos compatriotes
sinon vos'contemporains.* — - . ; - ■
' Avant M. de Tocqheville dont l'ouvrage sur
les Etats-Unis est assurément remarquable,
d'autres voyageurs' partis de ; France avaient
parcouru et observé aussi bien que lui ce ter
ritoire et ce» populations qui ne doivent pas a
Washington seul leur indépendance et leur
liberté. Parmi eux j'en distingue plusieurs qui
avaient su voir très clairement" et longtemps
d'avance les faits dont nous sommes témoins;
Le général- l'urreau,' par exemple, ancien
"ministre plénipotentiaire de France, donnait
sous l'Empire, aux Etats-Unis, ce conseil qui
m'a toujours frappé : -
« Préparez-vous à une scission Inévitable#
afin qu'elle s'opère sans secousse. »
Un autre Français, M. Bayard, avait prévu
cette nécessité fatale et l'énonçait en ces ter
mes :
« Les Etats-Unis deviendraient une puissan
ce colossale sur le continent s'ils ne devaient
un jour se diviser en peuples encore assez
?uissans pour se faire respecter des nations de
Europe. L'époque de cette séparation n'est
pas éloignée. La Delaware etlesApalaches sont
des barrières politiques. » .
C'est dans un volume publié en 1797 que, je
recueille cette pensée; le volume dont je parle
est intitulé % Voyage dans l'intérieur des États-
Unis, à Bath, Winchester, dans la vallée de She-
nandoha, etc., etc., pendant l'été de 1791. Laissez-
moi vous en citer un passage qui a trait aux
lieux où Sheridan vient de déployer tant do
rigueurs :
■ « La vallée de Slienandolia porte le nom do
la ri vière qui l'arrose; c'est un nom Indien,
comme celui du Potomac, de la Delaware, etc.
Les Américains ont conservé aux Ueuves les
noms que les premiers^ habitans leur avaient
donnés. Les habitans jouissent d'une grande
aisance, d'un ciel serein et d'une bonne santé
qu'ils doivent' aux froids, assez vifs pour ren
dre aux nerfs l'énergie que leur font perdre
les chaleurs : ils cultivent le tabac, le maïs,le
lin, le blé, etc.
' » Je vis avec plaisir que les médecins, ainsi
que les gens de loi, qui font très bien leurs
gilaires, dans toutes les parties du continent,
sont peu fortunés, dans la vallée de la Shenan-
doha; ce qui prouve que les habitans y. sont
rarement malades et n'aimenfpas les procès.»
Dans les autres parties de sa relation, l'au
teur fait de cette vallée, alors heureuse, un
vrai séjour do l'âge d'or. ' v "
Est il surprenant qu'aux 1 àbords de la révo
lution-française, certaines Ames lassées de
l'ancien régime, certains esprits en quête de
régions neuves pour y appliquer leur idéal
aient songé à ce coin de terre si favorisé de la
nature!
. Un des hommes qui ont joué leur rôle dans
le renversement de la monarchie d'avant 89,
le Girondin Uri3Sot VVarvifle songea un mo
ment à s'établir dans la vallée de la Shenado-
re, comme il l'appelait; Malheureusement pour
lui, il ne sut pas se détacher assez tôt des liens
qui le retenaient dans l'ancien monde ; ee fut
en 1788 qu'il traversa l'Atlantique pour faiie
"une sorte de reconnaissance de l'endroit où il
devait se fixor. A cette époque, l'orago gron
dait bien fort déjà; les journaux de Paris lui
apportaient en Amérique l'écho de la patrie,
et lui reprochaient comme une désertion co
voyage qu'il-abrégea pour revenir en France,
où l'attendaient un peu de gloire, beaucoup
de calomnies, les cachots et l'échafaud.
Voici ce qu'on peut lire dans un ouvrage dont
11 corrigeait les épreuves au milieu des luttes
lui quel pouvait être le père de l'enfant
morJt-né, qui avait eu l'esprit de quitter
ce monde avant d'apprendre le nom de sa
glorieuse mère. Ou Vassivière ne connais
sait pas ce père anonyme, ou il eut une
très grande apparence de ne pas le con
naîtra. Si bien, qu'à la curiosité du facto
tum de l'abbaye, qui peut étre-aurait pu y
mettre plus d'insistance, aucune satisfac
tion ne fut donnée. • *
Le passage ouvert, on descendit clans
les silos .' Vassivière n'eut pas de peine à
retrouver la place de son dépôt ; il avait
pour point de repère la bouche d'un four,
autrefois employé à ressuyer le grain, au
pied duquel il avait; enfoui sa poire pour la
so»'/^ Pendant qu'il .travaillait à l'exliumer,'
l'ex-sergent examinait le local qu'il trou
vait spacieux, dans un état passable do
conservation, et, àpart lui; il se disait quo
peut-être, à l'occasion , il y aurait quel
que parti à enfiren
Quand l'Auvergnat eut refait connais-'
sance avec ses louis dont la cache avait
été respectée, avant qu'ils se séparassent,
Colingry lui demanda ce qu'il comptait
faire de cette insignifiante somme.
. ■—r Avec çaj répondit adroitement Vassi
vière, et. une petite part que votre nièce 1
aura peut-être la conscience do me faire
dans la succession de ma femme, je re
commencerai les affaires. Mais pas en*
France, l'air décidément ne m'y vaut rien;
les Anglais ont. aussi leur marché de pa
pier; je vais aller flairer à Londres,autour
delà 'Compagnie de la Mer du Sud ci travail-,
1er dans ['Allée du change qui sont, leur Mis-
sissipi et leur rue Quincampoix, -
Cliaries ÏS
s • (/,« suite à la semaine prochaine.)
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n' 10;
B
DIMANCHE 50 OCTOBRE 1864,
ABOIVXEMEIVS DES BÉPARTEMENS.
TROIS MOIS16 FR.
SIX MOIS I..... 32 FR.
UN AN.... 6Î FR.
pour Lif rin tnunsiou, voir la l&bleaa
publié las s et so da chaque mois. .
Imp. L. BONIFACK, i. des Bona-Eafans, 19.
Le mode d'abokwbmbnt le plus simple est l'envoi l'uii ion da^oste ou d'an ellet
sur Paris, & l'ordre de t'ADHraiSTiATBca do JourrijUjJiMule Valois.n* 10.
H| ^ JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
(Les lettres ou envois d'argent' NôXAFTXAirCHlSrefusés, \ I
Les articles déposés ne soot pas readus, ' j t
9
ABOMEHENS DE PARIS.
TROIS MOIS î'iV.'.'i'f i3 FR,'"
SIX MOIS.".,7 26 FR.',
UN AN îrtïrrr.STÏ?s 52 FBJ
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.'
Les abonnemeni datent des !•* et 16
. d« chaque mois. ,
Les Annonces sont régnés chez M. Paris , rueNotre-Dame-des-VIctoIres, n' 40
(place de la Bourse)»..
PARIS, 29 OCTOBRE.
L'Italie donne quelques renàeigpemëfts,
sur la discussion qui s'est engagée, dans
les bureaux. L'opposition demandait que
dans le projet de loi on désignât Florence
comme « capitale provisoire» ou du moins
que la Chambre renouvelât le vote du 27
mars 1861, par lequel elle a proclamé les
droits de'l'Italie sur Rome. Les membres
de la majorité n'ont pas eu de peine à dé
montrer que l'adoption de l'une ou de
l'autre de ces propositions fausserait l'es
prit de la convention-du 15 septembre. Ces
demandes ont donc été écartées, et la ma
jorité a décidé qu'elle présenterait au
sujet de la convention un ordre du jour
motivé. .
C'est M. Boncompagni qui a été élu
président de la commission. On croit que
le rapport sera prêt dans les premiers jours
dè la semaine prochaine et que la Cham
bre pourra reprendre sès séances publi
ques jeudi. . , ..u ,.
On annonce que le traité de paix entre
le Danemark, la Prusse et l'Autriche a été
paraphé hier et qu'il sera signé demain. 11
' se confirme que= les alliés font leurs prér
paratifs pour l'évacuation du Jutland. Oh
a commencé par faire partir les' majla^es i
et les convalescent '
Malheureusement 1 , comme ïé 'Mt * re- !
marquer.une correspondance adressée au
journal de Kiel, la conclusion de la paix
n'implique pas la cessation du provisoiro,
et les duchés resteront encore pendant un
temps indéterminé dans une situation in
décise. Cet état de choses excite de très
"vïves-féclamations de la part des habitans
du Sleswig-Holstein ; on croit voir un par
ti pris dans la lenteur apportée au règle
ment de la question de succession, et la
correspondance dont nous parlons déclare
nettement que c'est un véritable attentat
aux droits des duchés.
D'un autre côté on assure à Berlin que le
cabinet aurait fait offrir au Steswîg-Hols-
tein les mêmes avantages qu'il a accordés
au Lauenbourg, et que ces offres n'au
raient d'autre but que de faire prendre
parles duchés des résolutions analogues
à celles adoptées par le Lauenbourg. Mais
la situation n'estpasla mème,puisqu'après
la mort de Frédéric VII il n'existait pas
de succession légitime dans le Lauenbourg
tandis que le Sleswig-Holstein a reconnu
comme positif le droit du duc d'Augus-
tenbourg.' •
M. de Bismark est attendu d'un-jour à
l 'autre à Berlin. "Les négociations relatives
au traité de commerce avec l'Autriche ont
été suspendues jusqu'à son retour. On
parle toujours des concessions que le mi
nistère pourrait faire à la Chambre des
députés au sujet de la question - mili-
laire et de la question constitutionnelle.
Toutefois, le discours prononcé par le mi
nistre de l'intérieur à Mersebourg,au-sein
de la Diète provinciale, semble indiquer
qu'on est peu disposé à la conciliation. Il
est vrai que les amis ; du cabinet espèrent
que, lorsque la Chambre sera mise en de
meure de se prononcer sur les modifica
tions qu'elle juge utile d'introduire dans
l'organisation actuelle de l'armée, l 'en
tente entre les libéraux ne pourra se
maintenir.
Mardi dernier, un meeting pour la ré
forme parlementaire a eu lieu à Manches
ter. lia été résolu que tous les partisans
do la réforme seraient invités à établir
sur tous les points du royaume des
associations qui se mettraient en rapport
avec l'Union nationale réformatrice. -Un
des orateurs entendus en faveur de la
résolution, a terminé ainsi son discours ;
Feuilleton du Constitutionnel, 30 cet.
LA FORÊT DE BOHDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
V.
COMMENCEMENT I j 'EXPUCATIONS.
A la fin du XVII" siècle et même au
commencement du XVIII e , nous ne sau
rions trop le repéter, pour établir la vrai?
semblance de notre histoire, à tous les
étages sociaux, depuis' le Régent jusqu'au
petit bourgeois, la croyance aux revenans
était couranle..Temoin ce passage d'une
lettre do Mme de Sevigné. « Son âme de-
» vrait bien revenir comme celle do M. de
» B... Je vous ai mandé la mort de co der-
» nier. Il ne voulut point se confesser et
» envoya tout au diable et lai après. Son
» corps est en dépôt à Saint-Nicolas. Le
» peuple s'est mis dans la tête que son
» âme revient la nuit, toute en feu, dans l'é-
» glise : qu'il crie, qu'iLjure, qu'il menace,
» et là dessus ils veulent jeter le corps à
» la voirie et assassiner, le .curé qui l'a
» reçu. »
Dans la représentation du spectre, plus
d'im<3 fois montrée au lecteur, on voit
combien nous avons été fidèle au program
me contemporain. —
Notre revenant, il est vrai, ne jurait, ni
pa criait; il était pour cela de trop bonne
compagnie : mais il menaçait, mais il'était
tout enlfcu et ne pouvait non plus tenir en
place dans son tombeau.
Malgré cette, exactitude à tailler sur le
patron connu, sommes-nous parvenu à
« Il nous faut livrer bataille, et le plus
», tôt sera lè mieux. Selon moi,' la disette
» de coton peut faire pour la réforme ce
♦► 'que la disette du paineh Irlanàe a ^aît
T fibiif la liberté du commerça. », .
Dans sa séance du î9, l'Assemblée na
tionale, à Athènes, a reçu communication
d'un message, adressé par le roi. Le roi
George se plaint de la lenteur apportée
par les représentafis à terminer le vote de
la constitution. Il déclare qu'il est tout
prêt à accepter la. partie votée et qu'il
soumets l'Assembléé, pour le reste de là
constitution un projet sur lequel il l'in
vite à se prononcer dans un délai de dix
jours. ■ ^
Ce message, que publient les journaux
d'Athènes, a produit une excellente impres
sion. L'Assemblée s'est mise immédiate
ment à l'œuvre ; elle a adopté huit articles
4u nouveau projet; il en restait encore
vingt-sept à discuter. , - .
FONCIÈRES. :
Nous recevons la dépêche suivante de
Toulon :
: ' , i Toulon, 29 octobre, 1 h. 15 m.
- IIier, : après la revue, l'Empereur est allé
à Villefranche visiterJes frégates russes et.
l]Aigle. Sa Majesté est montée h bord du
canot de son yacht. •
\ , Les navires russes' ont salué et fait en
tendre l'air de la Reine lîortçnse; <
L'Empereur, au: dîner à la villa Peillon,
"était placé entre l'impératrice ét l'empe
reur de Russie. La réception aétépleiùe
de cordialité.
Les Empereurs sont allés au théâtre, où
il y avait représentation gala; le spectacle
étaitsplendide.
L'état de la roule, interrompue entre Ni
ce et Toulon par les eaux, faisait craindre
de ne pouvoir partir par terre.
On a travaillé toute la nuit et on a pu
passer.,
L'Empereur est arrivé à Toulon à : une
heure; Sa Majesté a étéreçue par le minis
tre de la marine et le préfot marîtimo en
tenue. ■,■•■■■
Monté aussitôt en.voiture l'Empereur se
rend à l'arsenal qu'il va visiter dans tous
ses détails.
Ce soir grand dîner. Coucher à Toulon ;
départ de bonne heure pour Marseille.
BOMFACE-DliMARET.
Ce soir, à la dernière heure, nous rece
vons cette dépêche de Toulon ;
« L'Empereur a assisté ce soir au simu
lacre de l'attaquo delà ville parl'escadre. »
On lit dans l» Moniteur : ,
Nice, le 28 octobre, 8 h. 10 m. du soir.
L'empereur Alexandre est venu ce'matin en
uniforme, accompagné des personnes de sa
suite, faire une visite à l'Empereur Napoléon,
au moment où Sa Majesté allait monter en
voiture pour se rendre à la villa Pèllion, qu'oc
cupent l'empereur et l'impératrice do Russie.
L'empereur Alexandre a voulu faire la pre
mière visite pour remercier Sa Majesté du bon
accueil qu'il a reçu depuis son arrivée en
France. ; ~
A dix heures et demie, l'Empereur Napoléon
s'est rendu à son tour paès de l'empereur et
de l'impératrice^
; Plusieurs journaux ont prétendu savoir
que le gouvernement jle l'Empereur avait
eu communication de la dépèche adressée
par M. Nigra à l'a cour de Turin, et qui
rend compte des négociations de l'acte du
15 septembre.
Nous croyons pou voir assurer qu'il n'en
est rien. Ce n'est pas du reste le moment
d'entamer une polémique à ce sujet. Le*
Parlement italien va délibérer; il le fera
produire toute l'illusion que nous avons
prétendu?
Franchement nous ne l'espérons guère;
Dans un temps où les Esprits eux-mêmes
ont senti le besoin de renoncer à leurs ha
bitudes de mélodrame et de tout changer
dans leur mode de manifestation ; main
tenant qu'ils ne traînent plus dé chaînes
et qu'ils ne se montrent plus vètus;de lin*
ceuls ; qu'ils se contentent, invisibles, de
parler ou d'écrire et,que, sous le nom de
Spiritisme , ils se sont constitué un corps dè
doelrine transcendante, le moyen de faire
croire à l'ancien et classique fantôme !
Bien qu'un peu plus neuf et up peu plus
mondain, le nôtre; cela n'est pas douteux,
n'a jamais été accepté que sous bénéfice
d'inventaire, et toujours l'on s'est atten
du, qu'à son sujet, nous finirions par quel
que humiliante palinodie.'
Le moment^ comme disent MM. les ju-
§es d'instruction, est en effet venu d'entrer
ans la voie dçs aveux. Les nécessités de
notre narration nous amènent à en conve
nir; le sceptique abbé Dubois était, dans
le vraiv Beaucoup moins mort qu'on n'a
vait pu le croire, Philippe dit Galoppe était
encore de ce monde, et grâce à sa mer
veilleuse ressemblance avec le chevalier
de Liliers, l'abbé de Livry, dans l'intcrêt
de ses projets, avait pu en faire l'habile et
effrayant collaborateur-qui a été \;u.
- Maintenant; cette déclaration suffit-elle?
Ne traïne-t-elle pas après elle, au contrai
re, mille curiosités ? Et comment, nous ren
dons compte de cette ressombjance prodi
gieuse ; et comment, le défunt n'était pas
mort ; et comment,, au souper de Mme de
Berry, ce vivant, à point nommé, Avait su
si bien jouer l'homme qui cessait de l'être,
et la façon dont,hermétiquement înissous:
le scellé, il avait pu sortir de la chambre
de Mlle de Montpensier? ? ? ■ ■ ■■■>■■■'
Tout cela à coup sûr sera' expliqué 'plus
tard, et môme au goût de certaines impa
tiences qui nç consentent pas que le dîner
ôlt plusieurs, services .et voudraient voir.
en'toute connaissance .de cause; il.fftUt
aussi qu'il.vote eu "toute liberté.-
L. BofttfACE.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 29 octobre.
Le Shannon, venant des Indes-Occidentales:
apporte 2,029,780 dollars.
L'Etna,, venant de New-York , a apporté
119,000 dollars. ,
' Le paquebot d'Australie arrivé à Liverpool,
aoppoBté 32,000 onces d'or.
Liverpool, 29 octobre.
Le paquebot China a apporté 144,000 dol
lars. ,
New-York, ;lfl octobre.
L'armée de Ilood, forte de 30,000 hommes, à
fait une démonstration formidable sur les der
rières de- Sherman ; elle a détruit 20 milles
: de railway et a capturé Dalton ; elle s'est en
suite avancée vers le sud. De vifs combats ont
eu lieu à Snake Creek-Gap; leur résultat est
inconnu.
Sheridan et Price se sont emparés de Lexing-
ton.
L'attaque de Memphis, par Forrest, est at
tendue.
Le jtige Holt a fait un rapport au ministre
de la guerre, annonçant-la découverte d'une
conspiration étendue pour la formation d'une
confédération des Etats du nord'ouest. ;
Agio sur l'or, 109 1/t; coton, 120. . .
. Copenhague, 29 octobre.
Le Herlingske-Tidende annonce que le traité
de paix a été paraphé le 27, et qu'il sera défi
nitivement signé dimanclie 30 octobre^
• . "Turin, 28 octobre au«oir. «
. La cpmtnission chargée d'examiner le pro-
j«t de loi relatif aq transfert de la capitale-à
Florence, a éju ill. Boncompagni pour son pré
sident. 1
Madrid, 29 octobre. .
Les journaux publient une lettre du maré
chal t'spartero par laquelle il refuse la prési
dence du comité des progressistes.
La Cotrespondeucia an nonco que l'amiral Pa-
reja va dans le Pacifique, non pour remplacer
l'amiral Pinzon, mais avec des pouvoirs di
plomatiques pour remplacer M. Mazzaredo.
La Gaseta publie une circulaire du ministre
de l'iu struction pu bli que rappelan t au eorps en
seignant quelareligioncatholiqueétantseule et
exclusivement reconnue dans toute l'étendue du
territoire espagnol, que le gouvernement étant
la royauté héréditaire constitutionnelle avec
la dynastie actuelle, ces deux institutions ne
peuvent être attaquées sans que les auteurs de
ces attaques commettent des délits.
(Havas-Eutlter.)
Voici les dépêchos que nous recevons ce
-soir :
Londres, 29. octobre.
Le procès Millier est terminé. Déclaré coupa
ble par le jury, il a été condamné à mort.
Londres, 29 octobre.
Le. M'inchester-Examiner publie une dépêche
de New-York en date du 21 octobre, annon
çant que Sheridan a battu I.ongstrcet à Stras
bourg en lui prenant 50 cinons.
Berlin, 29 octobre.
L'empereur do Ruêsie arrivera ici-mercredi}
H prendra part, sur l'invitation du roi, h la
chasse de Saint-Hubert, et nê repartira que
jeudi soir pour Saint-Pétersbourg. Le roi et
M. de Bismark no seront de retour à Berlin
que demain dimanclie.
Turin, 29 octobre. .
rL'Opinione dit : on connaît maintenant le
parti qui a-poussé dins le mouvement du
Frioul quelques généreux, mais inexpérimen
tés Jeunes gens et qui essaye de diriger d'au
tres bandes sur le Tyrol. 11.s'efforce do séduire
Garibaldi et espère y parvenir en compromet
tant dans lo mouvement un de ses Hls. Nous
croyons qu'il ne réussira pas. Les bruits ré
pandus do succès faux pourraisnt induire on
erreur.
Il résulte des iuformations les plus sûres que
le corps expédié contre les insurgés a dispersé
quelques bandes. Les autres sont entourées de
telle manière qu'il est impossible d'avoir des
nouvelles. Le gouvernement, ajoute YOpinione,
qui désapprouve ces mouvemens inconsidé
rés, prendra dos mesures afin de ne pas être
entraîné dans une lutte dont il ne désavoue
paslo principe, mais il veut être seul juge de
son opportunité.
Emprunt italien, 6&.2S. ( navas-BuMir.)
COURS DE LA BOURSE.
COCHS DE CIOTCRK le â) le 29 bjkussb. baihi
30/0aucompt.
•—Fin du mois.
41/2 aucompt.
-'Fia du mois.
64 55
M 53
91 70
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• » 1 il
tout dressé à la fois, eomrue dans un am
bigu, mieux vaudrait, pendant que nous y
sommes, parfaire tout d'une haleine une
liquidation générale.
Mais-, n'en déplaise à cos coureurs de
dénoûment, il ne,nous, est pas permis de
[irocéder avec cette simplicité si hâtive ;
e développement d'une action a ses lois
et ses exigences. Absent et en congé depuis
bien longtemps, on l'a remarqué peut-être,
lepivot, nous avons presque dit, le per
sonnage principal de notre drame, vient
d'être ramené à la surface du récit. N'est-
ce pas trop que depuis quatre mortelles
années, la grande volonté posthume de
Louis XIV sommeille abandonnée aux in
dignes mains de Cartouche? La soustraire
à cet étouffoir infâme, lui faire manifester
sa puissance, voilà maintenant ce qui. im-
porte et ce qui doit avoir le. pas sur tout.
En vue donc de ce grand intérêt dont le
soin vient d'être encore rendu plus urgent
par ce qui se passait au précèdent chapi
tre, hâtons-nous de suivre à l'abbaye de.
Livry, l'abbé et. Colingry, son factot.Ura.
Quittant maître Pralart et les Bretons ra-,
menés à l'ordre, dcMlatos, comme dirait,
un numismate, maître et valet, aux envi
rons de minuit, se sont mis pédestrement-
en route pour y retourner. „
Comme les deux voyageucs nocturnes'
approchaient de la partie.do, la maison où
Fabbé avait son logement, ils furent ren-»
contrés par une de ces rondes que les^
Faux-sauniers faisaient toutes les nuits,
autant pour leur sûreté personnelle que
pour la police de la forêt. Elle était con-,
duite par de Rasoir que nous Vivons entre
vu lors du fameux cnsacliement de Car
touche; C'était un homme intelligent et'
résolu : commandant sous, Colingry les
;conlrebandiei's du ( £el, il occupait auprès,
de son chef la même position de confiance
que Tev-sergent des. gardes auprès de
l'abbé. ' " •
Eu passant auprès de la patrouille :
: Rien (Je nouveau? demanda Colin-
Le Moniteur, de l'Algérie , du 24 octobre,
publie les lignes suivantes çous 1# titre de
nouvelles du Sud ; t -
, f ' « La'plupàrt des tribus du cercle de Bo-
ghàr ont fait leur soumission au général
Yusuf, le 21 octobre, sur l'Oued-Mzi. »
Des correspondances, qui nous parvien
nent de différentes villes d'Allemagne,'il
résulte que l!opinion, de l'autre côté du
Rhin, désire ardemment que la question
des duchés reçoive enfin une solution qui
•mette fin à l'état anormal dans lequel ces
pays se trouvent depuis un an.
Les deux grandes puissances allemandes
sont vivement attaquées par les journaux
slesvig-holstenois. Après les organes v de
la,presse de Copenhague, qui reprochent
.ail roi Christian d'avoir accepté, ce qu'ils
appellent « une paix ruineuse », viennent
maintenantes feuilles de Hambourg,d'Al-
tona, de Kiel et de Flerisbourg, qui accu
sent les cabinets allemands d'avoir sacrifié
les intérêts des duchés.dans la question ter
ritoriale comme dans la question finan-j
cière. ■. ■■ ■ -- - ~ , ■' ■;
Quant à la question territoriale, .â'ipi-j
portantes concessions ont été faites au Da- i
nemark. Le traité de paix, à ce que disent I
les correspondances de Vienne, détache i
du Sleswig et cède . au Danemark,. non-
seulement des parties du bailliage occi
dental de Hadersleben, territoires où l'ér 1
lément danois prédomine, — mais encore
.une-poïtiou ; du 'bailliage oriental dp Hai-
derafebeu dont la .population est en ma r .
jèure partie allemande. C^est ainsi qùe 'Xa '
presqu'île de Stenderup a été cédée au
Danemark: ce district est situé en face de
l'île de Fionie, et les Danois pourront en
fair# un second Diippel. De plus, Stende
rup renferme de vastes et riches domai
nes qui sont ainsi perdus pour le futur
Etat du Sleswig-Holstein.
En ce qui concerne le point financier, les
journaux des duchés ne se montrent pas
plus satisfaits de l'attitude des puissances
allemandes. Les duchés, disent-ils, n'ont
pas obtenu la part qui leur revient ae l'ac
tif de la monarchie danoise ; et cependant,
sauf une indemnité insuffisante de 8 mil
lions et demi de rigsdalers, on leur impose
la part proportionnelle de la dette sans
parler des frais dé guerre,, dont remise a
été faite au Danemark pour en charger les
duchés.
Toutes ces plaintes, dont quelques-unes
peuvent être exagérées, pcouvent une
'seule chose ^ c'est que l'Autriche et la
Prusse ont cherché à ménager la partie
vaincue, même au' risque de mécontenter
les duchés. Ces deux puissances ont du
reste, entre leurs mains, un moyen de se
concilier les sympathies des Sleswig-Hol-
steinois : c'est de presser le dénouement
de la question de succession.
La candidature du grand-duc d'OKen-
bourg est généralement regardée comme
"ayant perdu toute chance. D'après certai
nes feuilles de Vienne, l'empereur de Rus
sie n'aurait même pas signé encore l'acte
t de renonciation qui est jusqu'ici le seul
►titre du grand-duc. D'un autre côté, des
correspondances de Francfort assurent
iquc lè mémorandum dans lequel ce prinee
se proposait de motiver ses prétentions
est loin d'être terminé et qu'il serait mê
me question d'y renoncer tout-à-fait. Dans
ce dernier cas, la Diète germanique n'au
rait plus d'autre parti à prendre que de re
nouveler la déclaration faite par M. de
Beust, à Londres, de concert avec l'Autri
che et la Prusse, et qui reconnaissait les
droits du duc d'Augustenbourg. •
En attendant, et tant que les prétentions
du grand-duc d'Oldenbourg ne sont pas
abandonnées, on se dispute, en Allema-
{;ne, sur le meilleur mode de statuer sur
a succession. La Prusse a proposé de
nommer un collège de jurisconsultes dont
l'avis serait ensuite soumis à la Dièté el
aux deux grandes puissances allemandes.
Les adversaires de là Prusse repoussent
ee projet, dans lequel ils s'obstinent à voir
un moyeçt de traîner la question en lonr
gueur. Carj disent-ils, que jpeuvent tro.u-
verces jurisconsultes que les différentes
facultés de droit n'aient déjà trouvé ? Les
points juridiques sont, à l'heure qu'il.est,
parfaitement établis; il ne reste plus qu'à
gry. ; -
t -Si lait, répondit de Rasoir, un rôr
deur que nous avons rencontré du côté
des ruines de la maison Rouge et qui s'est
recommandé de vous.
— Tiens, dit Colingry, c'est assez drôlé
et qu'en avez-vous fait ?
-rf Pour ne pas le traîuer avec nous tout
le temps de notr? promenade je l'ai con
signé à deux hommes, sur le lieu où nous
l'avons trouvé : je comptais le prendre en
repassant et vous l'amener.
— Eh bien ! dit l'abbé à Colingry, mç
voilà presque chez moi ; ces Messieurs mé
laisseront à la porte de l'enclos; allez voir
ce que c'est., * -
Un peu après, l'ex-sergent arrivait dans
les parages de cette fatale maison Ronge
dont les mystères avaient eu sur sa vie une
telle influence que -toute sa condition dp
moment, s'en trouvant encore faite, n'en
était que la rigoureuse déduction.
Quand lui fut présenté l'homme que de
Rasoir avait séquestré, Colingry ne le re
connut pas d'anord ;" mais lorsque le per^
sonnage se fut nommé d'un des noms
qu'il avait en double et que, pour se nom
mer, il eut parlé, la reconnaissance fut
faite et l'ex-sergent s'écria : -
j. v~*,Comment, c'est vous. mon prince,
t mais, que diable, à pareille heure, faijîes-
voui dans ces parages?
Oii voit que si Colingry n'avait pas ren
contré le Mexicain Vassivière depuis sa mé-
tamorphpse, Mme Néron, sa sœur, ne lui
avait pa& laissé ignorer celle-ci.
— Je suif venu, répondit l'Auvergnat,
pour opérer une rentrée.
Comment l une rentrée ?••
— : Sans •doiîte; les 200 loin"? qui vous
avaient été remis pour l'éducation du petit
6t ; donl loyalement vous m'aviez fait part.
" — 'Bah ! dit l'ex-sergent, il en est enco
re question! :
— A moins, co qui n'est'guère probable^,
que quelqu'un ne les ait flairés,, ils doi-I
vent être à la place où j'achevais de les en-
'décider la question'politiqùe, et c'est à la
Diète qu'il appartiant delà décider, après
avoir provoqué^ auparavant, un vote delà
réprésentation nationale des duchés.
L'Autriche qui n'a, jamais patroné la
candidature 4u grahd*duc d'Oldenbourg «t
qui, à plus forte raison, est hostile à l'an
nexion des duchés à- la Priisse, combat
également le projet d'un nouvel examen
juridique et incline de plus efl plus v«rs
une prompte installation du duc d'Augus
tenbourg. Le fait est que la cour d'Olden
bourg commence à lasser la patience des
cabinets allemands. On se demande natu
rellement ce que peuvent être des prêtent
lions qu'après quatre mois on n'est pas
encore parvenu à formuler. Les corres
pondances de Francfort pensent -que
le jour où le cabinet de Berlin se
montrera sérieusement empressé d'en fi
nir,' la cour d'Oldenbourg produira ou
bien spn mémorandum ou bien un acte
d'abandon de ses prétentions. Au contrai
re',' "tant que la cour d'Oldenbourg verra
que le cabinet do Berlin désire retarder la
solution, elle gardera le silence et fera at
tendre la Diète. En fin de compte, suivant
nos correspondais, taut, dépendrait. au-:
jourd'hui du bon vouloir de la Prusse, à
moins que le rapprochement entre l'Au
triche et les Etats secondaires ne vienne
exeiaeer une pression sur le cabinet de-Ber
lin. . > . . -ci PIEL.
(Correspondance particulière du Çmstitutionncl.)
- ; -New-York, 1-2 octobre. '
: L'ne jdçs puérilités qu'on a inventées pour
déclarer impossible l'existence de deux nations
voisines dans l'Amérique du Nord, c'est l'ab
sence de frontières naturelles.
. Les tentatives infructueuses des généraux
qui se sont succédé dans lo commandement
en chef de l'armée fédérale du Patomac pour
surmont«r les obstacles dont Washington est
séparé de Richmond, sont une réfutation pé-
remptoire de cette erreur. Mac-Dowell, Mac-
Clellan, Burntide, Meade, etc., étaiont, les uns
comme les autres, à la tête des armées les plus
redoutables par le nombre; ils ont successive
ment échoue, quoiqu'on ne puisse refuser à
plusieurs d'entr'eux d'éminentes qualités mi
litaires.
- Quant au général Grant, il est encore assez
loin d'avoir vaincu les difficultés qui ont ar
rêté ses prédécesseurs; on pourrait même dire
qu'à un certain point de vue, il les augmente
pour le moment; car il ajoute comme une
nouvelle ligne aux défenses du Sud, en établis
sant entre les* parties belligérantes la solitude
et le désert. Par un système de dévastation
dont l'histoire offre peu d'exemples, il trace
pour limites aux territoires des deux peuples
une zône condamnée pour longtemps à la sté
rilité.
Lorsque lé gouvernement fédéral eut l'idée
malheureuse d'établir devant les ports du Sud
ce q&'on appelle le blocus de pierre, un cri
d'indignation s'éleva dans le monde civilisé.
La protestation de l'Europe empêcba dp conti
nuer le système de destruction inauguré à
Charleston. Dieu veuille que les ravages com
mis dans la vallée de la Shenandoah soulèvent
la même réprobation et que le président Lin
coln défende aux autorités militaires d'imiter
l'exemple du géaéral Sheridan et son zèle à se
conformer aux instructions de Grant.
Tant que les doctrines d'extermination de
meurent à l'état abstrait, elles ne font de tort
qu'à ceux qui les professent. Elles déshono
rent les gens qui, à notre époque, s'efforcent
de justifier les actes barbares.des Attila, des
Gongis-Khan, des Tamorlan. Que do fois je
suis sorti avec dégoût des clubs et même
des chapelles où j'ai entendu préconiser
la nécessité de ruiner le Sud pour assurer le
triomphe du Nord! L'école des Beecher, qui
émettait.ces horribles théories, en a été pour
ses frais d'éloquence et de mise en scène ; elle
a eu beau chercher tous les moyens d'affrian-
der les auditeurs, elle a en vain employé une
femme, miss Anna Dickenson,pour prêcher la
croisade contre les rebtlles et demander leur
anéantissement; toutes ces déclamations n'ont
abouti qu'à révolter la conscience publique.
Si le général Fremont, homme estimable du
restera dû retirer sa candidature présiden
tielle, c'est qu'elle était, après tout, impopu
laire, et n'altribuea cette Impopularité qu'au
patronage des exterminateurs. Si Sherman et
Grant, ne peuvent porter aucun ombrage à
M. Lincoln , ce n'est pas seulement parce
que la convention de Cincinnati ne s'est pas
réunie'; lors même que leurs noms au
raient été recommandés par une assemblée, ils
ne seraient point parvenus à obtenir le3 suf
frages des électeurs. On a aceueilli avec beau
coup de mécontentement la nouvelle des me
sures injustifiables qu'ils viennent de pren
dre; Le dépeuplement d'Atlanta stigmatise la
fouir au moment oîi notre pauvre maison j
lut frappée j)ar le feu du ciel.
— Mais où cette place? demanda Co
lingry. ; ■
— Comme vous n'êtes pas homme à rer
firendre ca que v.ous avez donné, je vous
'avouerai, franchement, répondit - Vassi*
vière, pendant que. vous étiez ocœpe.dans
la lorêt, afin do mettre le magot à l'abri
des voleurs et des idées dépensières de ma
femme/j'étais descendu dans «es caves où
les anciens moines serraient leur blé, et je
finissais d'y enterrer votro,cadeau> quand
il a fallu nous sauver. Depuis, pas un ins
tant pour venir lo reprendre. ■<
: —Ah. çà mais ! fit Colingry; un gros
Mississipien comme vous} qui ne parlez
que par millions, qu'est-ce que c'est pour
vous que deux cents louis et en or,encore,
ce vil métal?
. — Ruiné, mon cher, répondit l'Auver
gnat; une veine absolument liniç, pas une
opération qui me réussisse, et ma coquine
de femmes pour achever, qui me déshérite !
Jé né 'dis pas,'votre nièce, certainement
elle Rivait.des droits à un legs; mais tout
rafler", c'est une infamie!... de la part de
ma femme, s'entend. . ' , > -
; — Enfin, vous étiez.i«ti, répliqua Colin
gry, pour voir si vos louis sont toujours à
vous attendre; mais, savez-vous, l'ami, ça
tourne au Trésor un dépôt si ancien, et on
ma qualité d'un des propriétaires de la
forêt, j'aurais droit, il me semble^ .à une
part..,, /.. ......
— Tout, si vous voulez, dit humblement
l'Auvergnat, vous ét'es le plus fort, niai^il
y aurà'à cherchor, car ces caves sont gran
des. " ■
1 -^Je plaisante, dit l'cx sergent;, et, loin de
: vouloir vous dépouiller,' je vais faire dé
blayer par mes gens l'oiptrée de ces lieux'
souterrains avec lesquels vous me donnez
liidée.de faire connaissance.. ,, i i
Ordre donné à ses hommes de rendre :
.l'accès libre,'Colingry essaya'de faire cau
ser le prince mexicain et d'apprendre de
gloire de Sherman, et- la réputatiâfi ^e Grànt -
ne se relèvera jamais ; du coup qi#
1« saccagement de la Shenandoah^ 1 \
V Vous avez lu les lettres - échangées entre. Iç
général Sherpian et son adversairttrlo général
Hood. Elles demeureront dans les v
de M. CalhoUn. maire d'Atlanta. Ces documena^-
d'une lecture bien triste, suffiront pour inter
dire à.tout jamais la réconciliation d'un des;
principaux Etats confédérés avec la .patrie de
tes oppresseurs. En faut-il davantage pour ré
futer de primesaut l'absurde bruit qui a cou
ru de négociations' entamées entre Sherman
d'une part et MM. Brown et Stephens de l'au-:
treî ■ î v ■
. Il en sera de même du rapport officiel quo
les journaux viennent de publier, sous la si
gnature de Sheridan. Que le gouvernement'dd
Washington. ait un jour la fantaisie de tail
ler: dans la. Virginie centrale un Etat sur
le modèle du ridicule Etat de kanawha qu'il
a formé dans la Virginie occidentale, on
lui opposera ce rapport d un de ses généraux ;
on lui dira qu'il n y a ni les élémens d'un
Etat ni même • oeux d un» territoire .là- où le
rêve de Grant est' accompli : « Le corbeau ne
» doit frafvefsér la vallée deShenandoah,9u'en
» emportant aveô lui sa pâture. » . ; " i
" J'aime assez, quand j étudie les choses d'A
mérique pour vous en faire part, à me! repor-r
ter soit aux opinions, soit'aux récits des Fran
çais qui, en des temps meilleurs, ont visité
le pays actuellement déchiré par la guerre. I?
me semble que-c'eat une façon de vous inté
resser à nos misères, que de'rappeler ce,qu'ont
dit autrefois des' écrivains'vos compatriotes
sinon vos'contemporains.* — - . ; - ■
' Avant M. de Tocqheville dont l'ouvrage sur
les Etats-Unis est assurément remarquable,
d'autres voyageurs' partis de ; France avaient
parcouru et observé aussi bien que lui ce ter
ritoire et ce» populations qui ne doivent pas a
Washington seul leur indépendance et leur
liberté. Parmi eux j'en distingue plusieurs qui
avaient su voir très clairement" et longtemps
d'avance les faits dont nous sommes témoins;
Le général- l'urreau,' par exemple, ancien
"ministre plénipotentiaire de France, donnait
sous l'Empire, aux Etats-Unis, ce conseil qui
m'a toujours frappé : -
« Préparez-vous à une scission Inévitable#
afin qu'elle s'opère sans secousse. »
Un autre Français, M. Bayard, avait prévu
cette nécessité fatale et l'énonçait en ces ter
mes :
« Les Etats-Unis deviendraient une puissan
ce colossale sur le continent s'ils ne devaient
un jour se diviser en peuples encore assez
?uissans pour se faire respecter des nations de
Europe. L'époque de cette séparation n'est
pas éloignée. La Delaware etlesApalaches sont
des barrières politiques. » .
C'est dans un volume publié en 1797 que, je
recueille cette pensée; le volume dont je parle
est intitulé % Voyage dans l'intérieur des États-
Unis, à Bath, Winchester, dans la vallée de She-
nandoha, etc., etc., pendant l'été de 1791. Laissez-
moi vous en citer un passage qui a trait aux
lieux où Sheridan vient de déployer tant do
rigueurs :
■ « La vallée de Slienandolia porte le nom do
la ri vière qui l'arrose; c'est un nom Indien,
comme celui du Potomac, de la Delaware, etc.
Les Américains ont conservé aux Ueuves les
noms que les premiers^ habitans leur avaient
donnés. Les habitans jouissent d'une grande
aisance, d'un ciel serein et d'une bonne santé
qu'ils doivent' aux froids, assez vifs pour ren
dre aux nerfs l'énergie que leur font perdre
les chaleurs : ils cultivent le tabac, le maïs,le
lin, le blé, etc.
' » Je vis avec plaisir que les médecins, ainsi
que les gens de loi, qui font très bien leurs
gilaires, dans toutes les parties du continent,
sont peu fortunés, dans la vallée de la Shenan-
doha; ce qui prouve que les habitans y. sont
rarement malades et n'aimenfpas les procès.»
Dans les autres parties de sa relation, l'au
teur fait de cette vallée, alors heureuse, un
vrai séjour do l'âge d'or. ' v "
Est il surprenant qu'aux 1 àbords de la révo
lution-française, certaines Ames lassées de
l'ancien régime, certains esprits en quête de
régions neuves pour y appliquer leur idéal
aient songé à ce coin de terre si favorisé de la
nature!
. Un des hommes qui ont joué leur rôle dans
le renversement de la monarchie d'avant 89,
le Girondin Uri3Sot VVarvifle songea un mo
ment à s'établir dans la vallée de la Shenado-
re, comme il l'appelait; Malheureusement pour
lui, il ne sut pas se détacher assez tôt des liens
qui le retenaient dans l'ancien monde ; ee fut
en 1788 qu'il traversa l'Atlantique pour faiie
"une sorte de reconnaissance de l'endroit où il
devait se fixor. A cette époque, l'orago gron
dait bien fort déjà; les journaux de Paris lui
apportaient en Amérique l'écho de la patrie,
et lui reprochaient comme une désertion co
voyage qu'il-abrégea pour revenir en France,
où l'attendaient un peu de gloire, beaucoup
de calomnies, les cachots et l'échafaud.
Voici ce qu'on peut lire dans un ouvrage dont
11 corrigeait les épreuves au milieu des luttes
lui quel pouvait être le père de l'enfant
morJt-né, qui avait eu l'esprit de quitter
ce monde avant d'apprendre le nom de sa
glorieuse mère. Ou Vassivière ne connais
sait pas ce père anonyme, ou il eut une
très grande apparence de ne pas le con
naîtra. Si bien, qu'à la curiosité du facto
tum de l'abbaye, qui peut étre-aurait pu y
mettre plus d'insistance, aucune satisfac
tion ne fut donnée. • *
Le passage ouvert, on descendit clans
les silos .' Vassivière n'eut pas de peine à
retrouver la place de son dépôt ; il avait
pour point de repère la bouche d'un four,
autrefois employé à ressuyer le grain, au
pied duquel il avait; enfoui sa poire pour la
so»'/^ Pendant qu'il .travaillait à l'exliumer,'
l'ex-sergent examinait le local qu'il trou
vait spacieux, dans un état passable do
conservation, et, àpart lui; il se disait quo
peut-être, à l'occasion , il y aurait quel
que parti à enfiren
Quand l'Auvergnat eut refait connais-'
sance avec ses louis dont la cache avait
été respectée, avant qu'ils se séparassent,
Colingry lui demanda ce qu'il comptait
faire de cette insignifiante somme.
. ■—r Avec çaj répondit adroitement Vassi
vière, et. une petite part que votre nièce 1
aura peut-être la conscience do me faire
dans la succession de ma femme, je re
commencerai les affaires. Mais pas en*
France, l'air décidément ne m'y vaut rien;
les Anglais ont. aussi leur marché de pa
pier; je vais aller flairer à Londres,autour
delà 'Compagnie de la Mer du Sud ci travail-,
1er dans ['Allée du change qui sont, leur Mis-
sissipi et leur rue Quincampoix, -
Cliaries ÏS
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