Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-28
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 28 octobre 1864 28 octobre 1864
Description : 1864/10/28 (Numéro 302). 1864/10/28 (Numéro 302).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6737120
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49VAraEE."N. 502.
BUREAUX A PARIS ; rue de Valois (Palais-Royal), n° 10.
B
VENDREDI 28 OCTOBRE 1864«
ABOMESENS DES DÉPARTEMENS.
TROIS MOIS... 16 FR.
SIX MOIS 32 FR.
*UN AN. 64 FR.
POUR IHS PATS &TKANGEKS, TOÎr le tabl8S.U
publié Us 5- et 20 de chaque mois.
' Imp. L, BONIFACB, r. des Bons-Enfans, 19.
y riwrii it
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
AEONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS -18 FR.
SIX MOIS.... 26 FR.
UN ÂN 32 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES;
Les abonnemons datent ûas l" et 16
49 ofcaqna mofe.
Le mode d'abonnement la plus simple est l'envol d'un LonWÇoste ou d'un effet
sur Paris, à Tordre da l'administrateur du Journal, rue de Valois, n* 10.
Les lettres ou envois d'argent itoh affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, o* 40
v : (place de la Bourse)» •
PARIS, 27 OCTOBRE.
4 V
< Les travaux préparatoires du Parlement
italien ne laissent pas de doute sur l'adop
tion de la convention. La nomination des
présidens des bureaux a constaté une très
forte majorité en sa faveur. On dit qu'im
médiatement après la discussion du pro-
1 jet relatif à la translation de la capitale et
i des mesures financières qui en. sont la
conséquence, le ministère se propose de
provoquer le vote de plusieurs autres lois
tendant à l'unification administrative.
La veille de l'ouverture du Parlement il
s'est tenu à Faenzâ un meeting, sous la
présidence de M.. Gampanella, pour pro
tester contrôla convention. Plusieurs ora
teurs, parmi lesquels M. Bertani, ont été
entendus. Une lettre adressée au Corriere
'delVEmilia, dit que cette réunion a eu peu
d'importance. Une commission a été nom
mée dans le but d'expédier des secours aux
insurgés de la "Vénétie.
Ces derniers, au nombre de 130 hommes
environ, recrutent chaque jour quelques
déserteurs autrichiens. Ils se sont réfugiés
dans les montagnes qui s'étendent entre
Forai, Tremonti et Navarone. Bien que
les troupes autrichiennes n'aient pu en-
■ core les atteindre, comme toutes les issues
; et les abords des lieux qu'ils occupent
sont actuellement gardés,il est clair qu'ils
. ne pourront se maintenir longtemps. Ainsi
que le fait remarquer le journal VItalie,
cette tentative hasardée ne peut queprovo-
. quer de nouvelles rigueurs : aussi devrait-
on s'abstenir de l'encourager.
La question de la dissolution du Parle
ment anglais est de nouveau agitée. Le
■Morning Herald se dit en mesure d'affirmer
que l'intention des ministres est de con- ;
seiller à la reine cette mesure dans le
• courant du mois prochain. UEvening
Star croit de son côtépouvoir démentir ce
bruit de la manière la plus formelle. uNous
» allons plus loin, dit-il ; lord Palmerston.
.» n'a pas ,l'intention de . dissoudre le Par-
» lement, môme au,printemps, à moins d'y
» être forcé par l'opposition.
Il se confirme que M. de Rechberg au
rait offert sa démission, mais il ne se con -
-firme pas qu'elle ait été acceptée. Loin de
là, la Nouvelle Presse libre, qui, la première,
avait annoncé la'démarche faite par le'
ministre des affaires étrangères, déclare:
aujourd'hui que, selon toute, probabilité, :
M. de Rechberg conservera son portefeuil
le. ;Une correspondance de Berlin fait re
marquer, au sujet de tous ces bruits de
.crise ministérielle à Vienne, que M. de
Rechberg représente l'alliance austro-
,prussienne, tandis que M. de Sc'hmer-
ling insiste sur la nécessité d'une allianoe
intime entre l'Autriche et les Etats seeon-
daii;es,de l'Allemagne.
; il paraît, contrairement à l'assertion de
plusieurs journaux tchèques, que les dé
putés polonais de la Gallicie viendront
prendre part aux travaux du Reichsrath
malgré'le maintien de l'état de siège
dans leur province. On ava'it prétenduque
le gouvernement, laisserait un intervalle
entre la clôture des-lravaux du Reichs
rath plénier et la convocation du Reichs
rath -restreint. .Suivant la Gazette autri
chienne cette assertion serait erronée. Lors
que le premier aura terminé sa tâche,
le message .impérial qui prononcera sa
clôture déclarera ouverte la session du se
cond. "
; Le Daily-News publie :surle Japon un
article dans lequel il annonce que les hos
tilités sont inévitables contre le prince
Nagato et qu'on a fait des préparatifs con
sidérables pour un nouvel essai des ca
nons Armstrong avec des bombes. On es
père, dit-il, que le résultat de .cette expé
rience prouvera d'une manière définitive
Feuilleton du Constitutionnel, 28 ©et.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
III.
en trop obéissant serv1tedr.
Les deux inconnus que Mlle de Lambil-
IV avait vus introduire par maître Pralart
étaient-l'abbé de Livry et sonhomine.de
confiance, l'ex-sergent Colingry, ostensi
blement concierge-factotum de son ab
baye en même temps que chef anonyme
de l'occulte phalange des Faux-sauniers.
Bien qu'au courant de tous les secrets
de son maître , ce singulier Maître-Jac
ques n'eut pas avec lui accès dans le con
ciliabule; comme une sort,e d'huissier il
se'tint à la porte du lieu de la réunion,
avec ordre de faire obstacle à toute curio
sité indiscrète.
La pièce où fut raçu M. de Livry accu
sait l'ancien luxe de Messieurs les meu
niers de la royale abbaye de Chelles.
C'était leur salon.
Il était encore décoré de boiseries riche
ment sculptées servant d'encadrement à
des tapisseries commandées exprès à la
Savonnerie, lesquelles représentaient l'His
toire du blé depuis le moment où il est
confié à la terre jusqu'à celui où il sort du:
moulin, sac de farine.
Mais l'âore dévotion de maître Pralart
ne s'était'pas arrangée des magnifiques
erremens de ses prédécesseurs. Leur pièce
la supériorité de ce genre d'artillerie. Ce
qu'il y a de curieux, c'est que le Scois-
man assure que trois cent mille fusils et
quelques canons rayés ont été expédiés
cette aimée d'Angleterre à l'adresse^des
nobles Japonais. Cette expédition a été
faite sous la mention de quincaillerie. N'est-
ce pas très caractéristique ?
On écrit dy Jutland septentrional que
les troupes allemandes ont reçu l'ordre de
se tenir prêtes à partir.
joncières.
' Nous recevons de Lyon la dépêche sui
vante:
Lyon, 27 octobre, 7 h. 50 m. du malin.
L'Empereur est arrivé hier, vers onze
heures du soir, à la gare de Perràche
(Lyon).
Sa Majesté, désirant voyager incognito,
aucune personne étrangère au service n'é
tait admise à l'intérieur des gares. .
L'Empereur a dîné au buffet, à Dijon; la
suite de Sa Majesté a seule été admise à
la table de l'Empereur. La durée du repas
a été de treute-cinq minutes.
A son arrivée à Lyon, l'Empereur a été
reçu par S. Exc. le maréchal Canrobert et
M. Henri Chevreau, préfet du Rhône.
Sur le long parcours qu'a suivi l'Empe
reur pour se rendre à la préfecture où les
appartenons de Sa Majesté étaient pré
parés, une foule nombreuse; malgré la
mauvais temps et l'heure avancée, se pres
sait sur le passage de l'Empereur, qui a
été accueilli avec une très vive sympathie.
Après son arrivée à la préfecture, les ac
clamations de Vivi VEmpereur étaient tel
lement chaleureuses et réitérées que Sa
Majesté a dû se montrer au balcon.
L'Empereur partira ce matin à huit heu
res et sera à Nice à sept heures du soir.
La santé de Sa Majesté est excellente.
B onikace- D emaret.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Copenhague, 26 octobre^ soir.
Après de très longs débats, le Folksting a re-
jeté par 44 voix contre 44, le projet d'adresse.
Berlin, 2Û octobre au soir.-
La Correspondance provinciale dit que les né-
gociationg-pour la paix sont dans la meilleure
voie; Le retard qui s'est produit n'est dûqu'à
des discussions inévitables sur des points sô-
condaires roulant sur des formalités. L'enten
te la plus satisfaisante ne cesse de régner en
tre la Prusse et l'Autriche. Le texte du traité
a été déjà préalablement soumis aux parties
intéressées, et toutes auraient, dès à présent,
accordé leur approbation-à la conclusion défi
nitive qui peut être attendue do jour en jour.
Berlin, 27 octobre.
Les lettres de Saint-Pétersbourg signalont le
bruit de la retraite du ministre de l'instruc
tion publique ; on parlait aussi de la retraite
du ministre des finances.
La levée de recrues qui vient d'être ordon
née en Russie n'aurait aucune importance po
litique, et n'aurait pour objet que de rempla
cer *un nombre égal de soldats envoyés anté
rieurement en congé.
Le voyage de M. le baron StieglHz à l'étran
ger ne serait nullement motivé par une opé
ration financière pour le compte du gouvér-
nement. ;
Nice, 20 octobre au soir.
Aujourd'hui, le czar a fait donner un ban
quet au bataillon des chasseurs de la garde.
S.M.I. était représentée par son aide de camp,,
le prince de Wittgenstein, qui a échangé'avec
le comte Geslin," commandant du bataillon,
des toasts en l'honneur do Leurs Majestés les
souverains de France et do Russie. Les soldats
ont pdussé des vivats. La caserne était illumi
née.
Demain, le czar passera en revue les navires
français et russes dans la rade de Villefranche.
L'escadre d'évolutions est attendue.
La ville offrira une sérénade à LL. MM. rus=
ses aussitôt que la pluie aura Cessé,
L'impératrice s'est promenée ed ville, et est
montée au château malgré le mauvais temps.
- Marseille, '27 octobre.
Les lettres de Gonstantinople du 19 octobre
portent qu'Osman-Pacha est désigné pour re
présenter la Porte dans la commission chargée
de désigner les terrains qui, en vertu de-,la
sentence arbitrale rendue par l'Empereur Na
poléon et acceptée par le vice-roi d'Egypte,
devront rester à la compagnie du canal de
Suez. -
Le chargé d'ali'aires d'Angleterre a, dit-on,
reçu do son gouvernement l'ordre de faire sa
voir à la Porte que le gouvernement britanni
que regrettait que l'on ait cru devoir ne pas
admettre le ministre d'Italie dans la commis
sion chargée du règlement de la question du
Liban.
La crise financière continue. Les pluies ont
détruit la récolte du coton dans les provinces.
(Hapas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir:
New-York, 15 octobre, soir (parle
paquebot le Peruvianf.
Les journaux du Sud disent que Hood acap-
turé Atlanta avec quatre régimens fédéraux.
Les élections de Pensylvanie sont en faveur
des démocrates, celles du Maryland contre les
républicains.
Agio sur l'or : 11S 3/4. Coton: 115.
Francfort, 27 octobre.
La Gazette des Postes contient une dépêche de
Vienne annoLçant que la démission du comte
de Rechberg a été acceptée, et que le comte de
MensdorlTs-Pouilly a été nommé ministre des
affaires étrangères.
Hanovre, 27 octobre.
Le prince et la princesse de Galles sont par
tis aujourd'hui de Hanovre pour se rendre à
Cologne ; le prince et la princesse royale de
Prusse, venus de Berlin, les ont accompagnés.
Vienne, 27 octobre.
On présume qu'aujourd'hui se tiendra la
dernière séance de la conférence. La signature
du traité, de paix aura ; lieu oes jours-ci. i
Le bruit de la' retraite de M. le comte de
Rechberg, ministre des affaires étrangères et
de,son remplacement par M. le comte de Mens- "
dorffs-Pouilly, était aujourd'hui très répandu
à la Bourse.
Vienne, 27 octobre.
La Presse du soir annonce que la démission
du comte de Rechberg est probable.
Vienne, 27 octobre.
La Correspondance générale annonce que les
négociations de paix entre le Danemark et les
deux grandes puissances allemandes "ont été
terminées aujourd'hui. Il est probable que le
traité de paix sera signé dimanche prochain.
Turin, 27 octobre.
Il circule des bruits contradictoires sur la si
tuation des insurgés en Vénétie. Une corres
pondance de VOpinione assure que la bande,
réduite à un petit nombre d'hommes, n'aurait
pas rencontré d'adhésion parmi les popula
tions. Elle ajoute que les rigueurs de la police
autrichienne ont redoublé, que les arresta
tions continuent et? que les frontières sont fer
mées afin d'empêcher le retour des émigrés en
Vénétie. .■
Des lettres particulières assurent, au con
traire, qu'une bande nombreuse d'environ
cinq cents hommes s'est réfugiée dans la mom-
tagne, ou elle peut opposer une longue ré
sistance. ... j ■
' Le Diriiio a été saisi par suite de la publica
tion d'une proclamation de Cairoli invitant le
peuple italien à secourir l'insurrection véni
tienne.
Toulon, 27 octobre, heures 1/2.
. L'Empereur vient d'arriver. Sa Majesté est
repartie immédiatement pour Nice siins des
cendre de wagon. La gare est restée fermée ; il
n'y a pas eu de représentation officielle.
Nicp, 27 octobre.
Sa Majesté l'Empereur Napoléon est attendu
ce soir à huit heures.
Le "général de Sonnaz est arrivé à Nice pour
présenter les complimens du roi Victor-Em
manuel à LL. MM. russe et française.
(Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE..
COURS 0B CLOTURE le 2'i le 27 HÀESSK, b41ssb
3 0/Oaucomptt 64.70 €4 60 » » » 10
—Fin du mois. 64.70 G4 55 » » . n 13
41/2aucompt, 91.75 91 60 » » » 13
—Fin du mois, 92 75 » . » a ». s »
Les discours politiques se succèdent asr
sez nombreux depuis quelque temps en
Angleterre. M. Gladstone, à lui seul, n'en
a pas prononcé moins de quatre en peu de
jours; puis, pour se conformer à l'usage
qui veut que les membres de la Chambre
des communes rendent à leurs commet-
tans un compte annuel de leurs faits et
gestes parlementaires,plusieurs personna
ges politiques plus ou moins'éminens se
sont livrés à des revues rétrospectives dé
la dernière session.
Ces harangues ne sont point toutes éga-
lement.éloquentes; pas plus en Angle
terre qu'ailleurs, on ne rencontre beau
coup d'orateurs politiques du mérite de M; :
Gladstone et de lord Stanley, ou même
t caustique que M. Bernai Osborne. Tou*
tefois, à part ces différences de ton et
quelques divergences îde vues suf des
points secondaires ou des questions acci
dentelles, on peut dire qu'elles possèdent
une physionomie commune et reflètent as
sez fidèlement l'état actuel de l'opinion
des classes influentes de la Grande-Bre
tagne.
M. Gladstone s'est retrouvé, dans ses
discours de Manchester et de Liverpool,
ce qu'il s'est montré dans ses actes :
l'homme dès progrès et des réformes, le
ministre éclairé d'une Angleterre de plus
en plus amie de la paix et des bienfaits
que la pai* seule peut assurer. Le chance
lier actuel de l'échiquier représente à mer
veille, par les diverses phases d'opinion
qu'il a traversées lui-même, la marche des
idées et les aspirations de la majorité
du peuple anglais. Fils d'un riche négo
ciant de Liverpool, élève des plus distin
gués de l'Université d'Oxford, M. Glads
tone était, dès son .début, aussi ver
sé dans les matières commerciales que
. dans la littérature classique. D'origine
bourgeoise, il se trouvait, par son éduca
tion, l'égal des descendans des familles lés
i.plus aristocratiques. Entré dans lacarrière
.politique, comme sir Robert Peel, par la
porte du torysme, il devint le disciple
favori et il s'est montré le digne continua
teur de cet illustre homme d'Etat, qui eut
le courage de rompre en visière avec le
vieux parti qui l'avait adopté, plutôt que
de ne pas obéir aux impulsions de son
génie novateur.
En M. Gladstone, d'abord tory à larges
vues, puis réformateur ardent, et aujour
d'hui chef de l'école sagement progressi
ve et libérale, la partie la plus éclairée
"delà nation anglaise salue la personnifi
cation brillante des conquêtes déjà rem
portées sur l'esprit de routiné et de celles
•qu'elle ambitionne pour l'avenir. Elle se
reconnut elle-même jusque dans les in
conséquences et les hésitations qui ont
été souvent reprochées à'M. Gladstone.'
Elle a parfois tâtonné comme lui, mais il
n'a jamais cessé de marcher comme elle.
•jM. BernalT,Osborne» avec cette verve-hu-
-moristique qui constitue presque tout son
talent, disait dernièrement à ses électeurs
de Liskeard, que Diogèue « s'il descendait
dans l'atmosphère impure et inflammable
f de.la Chambre des communes, tenant à la
jnajii uno lampe Davy, brevetée » n'y dé
couvrirait pas plus de trois vrais tories:
M. Newdegate, M: Bentink et lord Pal
merston. Cette boutade exprime assez bien
la fusion, ou, si l'on veut, la confusion
que-le cours des évènemens a amenée en
tre les deux grands partis que séparaient
autrefois des nuances politiques très tran
chées, mais qui ne se distinguent plus
"guère aujourd'hui qu'à l'aide des désigna
tions que l'usage, leur a conservées. « Les
noms de whigs et de tories, ajoutait avec
vérité M. Osborne, finissent par être
usés. »
Si lord Palmerston, bien que nominale
ment le chef du]partiqui se dit libéral, sou
tient la plupart du temps les doctrines et é-
metles votes d'un véritable tory, en revan
che il est peu de membres du parti whigqui
méritent autant que lord Stanley, fils du
comte de Derby, chef des conservateurs,
la qualification de libéral. Lord Stanley
ne s'effraie ni de la réforme électorale,
traitée avec tant de froideur et de dédain
par lord Palmerston, ni, de l'abolition des
taxes pour l'entretien des temples ( ckurch
rates), question qui est en Angleterre com-
. me la pierre de touche des'sentimens aux
quels un fidèle champion du vieux parti
.protestant et tory doit inébranlablement
rester attaché; Aussi M. Bernal-Osbornej
tout libéral qu'il se proclame, demandait-il
à ses électeurs pourquoi il ne voterait pas
avec lord Stanley lorsque ce membre émi-
nent de l'opposition tory proposerait ou
soutiendrait quelque mésure d'un carac
tère libéral.
Ces remarques du député de Liskeard,
n'étaient-elles pas implicitement corrobo
rées par lord Stanley lui-même, lorsqu'il
disait, de son côté, à ses électeurs de King's
Lynn : « Lés partis qu'on distingue en An
gleterre, les hommes d'Etat tories, whig-
ou libéraux, ne peuvent pas plus se flatter
de diriger l'opinion publique, qu'un
brin de paille de détourner le tourbillon
qui l'entraîne. » Ces paroles du député to
ry n'indiqûent-elles pas que, dans les
rangs de tous les partis politiques en An
gleterre , et surtout parmi les hommes
d'Etat jeunes désignés d'avance pour les
hautes fonctions du gouvernement, il rè
gne la même conviction de l'inutilité des
efforts que quelques-uns pourraient vou
loir tenter pour entraver les progrès sol
licités par l'opinion?
Quoi qu'on veuillô, quoi qu'on fasse, la
réforme parlementaire s'imposera comme
l'un de ces progrès inévitables et les plus
urgens. La question est grave sans doute
et mérite d'être mûrement étudiée. La
Constitution britannique est de ces édifi
ces qui demandent à n'être touchés qu'a
vec une précaution extrême. Néanmoins,
on ne saurait se flatter d'ajourner indéfi-,
niment l'exécution des promesses qui ont
été faites aux classes laborieuses; on ne
peut pas leur faire attendre longtemps'dé-
sormais la concession de droits que chacun
s'accorde à les juger dignes d'exercer. M.
Gladstone s'est laissé aller un jour, en
plein Parlement, à exprimer le fond de sa
pensée à cet égard. Il est homme à prouver
bientôt à M. Osborne qu'il n'est pas exact,
comme celui-ci l'a prétendu, que le parti
libéral n'a ni'chef ni drapeau.
H.-M arie M artin,"
L'AMIRAL AT.
Lo titre d'amiral est un des plus anciens
parmi les titres militaires chez les notions
civilisées, mais la dignité do ïamrralat,
telle qu'elle est constituée aujourd'hui,
c'est à-dire marchant de pair avec le ma-
rcchaldt et constituàntlo , maréchalat.de's
armées de mer, est une dignité beaucoup
plus récente qu'on ne 1e pense générale
ment, car sa création ne date que de
Louis XIV.
Le mot amiral qui signifie seigneur, gé
néral, était usité dès les premières croisa
des, mais longtemps il ne fut pas réservé
seulement aux hommes chargés des grands
commandeiûens dans" les armées de mer,
puisque l'histoire de France nous fourbit
une quantité d'exemples de personnages
revêtus du titre d'amiral et mis h la tête
de corps de troupes et d'armées de terre;
En 1273 l'amiralat devint une des gran
des charges de la couronne, mais eu "res
tant toujours en quelque sorte .en dehors
des attributions de l'homme de mer, puis
que nous voyons une ordonnance du com
mencement du XIV 0 siècle disposer que :
chaque aile d'arméè sera conduite par un
prince, un amiral ou un maréchal; puis
que nous trouvons le titre d'admiral des
arbalétriers donné au grand-maître'de ce
corps; puisqu'enfinl'amiral Bonnivet com
mandait une armée de terre en 1524; et
que l'amiral Goligny était le colonel de
l'infanterie, en 1532.
La charge d'amiral fut supprimée en
1627. Louis XIV la rétablit en 1689, mais
alors cette charge devint un grade spécial
à l'armée de mer et d'pù découlaient les
attributions du commandement en chef.
L'amiral de France redevint également
un des grands officiers de la couronnent,
à plusieurs reprises, ces fonctions lurent
exercées par des princes.
L'amiralat, tel que l'avait établi le grand
roi, subsista jusqu'à la révelution de 1793.
Les armées de mer eurent, pendant cette
période de 1669 à 1793, pour les comman
der : un amiral de France, deux vice-
amiraux, unduZmiM/,unautr0du Ponant,
un nombre de lieutenans-généraux /Ôes
vaisseaux du roi, variant de 'cinq à sïx ;
un nombre de dix à quinze chefs djesr
cadre, et enfin comme aujourd'hui, ags
capitaines de vaisseaux ayant le gra
équivalent à celui de colonel des corps de
troupes de l'armée de terre.
Sous le régime républicain il n'y eut
plus d'amiraux ni de lieutenans-généraux
des vaisseaux, ni de chefs d'escadre, mais
des vice-amiraux et des contre -amiraux
dont les grades correspondaient, comme
actuellement, à ceux de généraux de divi
sion et de généraux de brigade.
Il est fort à présumer que l'Empereur
Napoléon I er eût été amené avec ,1e temps
à.rétablir la dignité de l'amiralat, comme
il rétablit, à son avègement au trône, le
maréchalat dans les armées de terre. Le
grand capitaine se borna à créer une" char
ge tout honorifique de grand-amiral^ de
l'Empire, en faveur de son beau-frère,
Murât. Le gouvernement de la Restaura
tion imita cette coutume^ et le duc d'An-
goulême, dauphin, devint également, non
pas grand-amiral du royaume, mais ami
ral de France.
■ Il était juste cependant que l'armée de
mer fût commandée et. représentée, com
me l'armée de terre, par des hommes émi
nens revêtus d'une haute dignité. Une or
donnance du 9 août 1830 créa trois pla
ces d'amiral ; .ces nouveaux dignitaires fu
rent assimilés en tout et pour tout aux
maréchaux de France.
Les cadres du corps de la marine fran
çaise ayant été fixés par une loi du 17 juin
1841; les trois places d'amiral qui, du
reste, n'avaient jamais été occupées à la
fois depuis 1830, furent réduites à deux
pour le temps de paix, trois amiraux pou
vant exercer en temps de guerre.
Les hommes éminens qui de 1830 à nos
jours ont occupé ces hautes positions sont
le baron Duperré, ancien compagnon d'ar
mes sur mer du roi Jérôme, commandant
en chef l'armée navale d'Afrique lors de la
conquête, seul pendant l'année 1830, avec
le comte TrugUet jusqu'en 4839, avec le
baron Roussin jusqu'en 1846. Duperré, qui
était né en 1775, étant mort en 1846, le ba
ron Roussin resta seul âmifal en 1847 et
1848.
Ainsi, le gou vernement de juillet n'eut
pendant sa durée que trois amiraux. Sous
la présidence, M. le; baron de" Mackau,
-contemporain, compagnon de collège et
de marine dû roi Jérôme, f jt nemm ami
ral, et resta sur les cadr l\p j 1 roii
Iloussin, qui mourut en 1S 4 Lj , f de
M. do Mackau arriva en 18 I n i et i iu-
tre furent remplacés par MM ld e>al-
Deschônes et Bruat, qui commandait la
marine à Séba-topoli L'amiral Bruatétant
mort,l»vicp ».v ;;iiral Ha me lin fut nommées
1856. De 485G ù. ISCf 1 , les deux amiraux fu
rent doi\c MM. Pars vai-DesehôneSetttame-
lin. Le premier mo: : ri, t. en 1860 ; il eu t pour
successeur M. Rom,.ï,i Desfossôs, qui avait
été ministre de la marine, et:'qui vient de
succomber. En.-1863, après le décès de l'a
miral llamslin, celui-ci fut remplacé par
M. Rigauît de Genouilly, qui se trouve
seul»en*.cemoment» investi du titre d'amii?
ràl. Le second empire a donc donné jus f -
qu'ici cinq amiraux à la France.
■ En résumé, depuis trente-quatre ans
que l'amiralat est rétabli, huit officiers da
mer ont été revêtus de cette hayte dignité.
' c. i'iel.
- Plusieurs journaux ont annoncé que le
duc de Persigny se portait comme candi-"
dat. à l'Académie des scionces morales et
politiques. Nous croyons pouvoir affirmer
que cette nouvelle est dénuée de fonde
ment et que M. de Persigny n'a mani
festé aucune intention dè ce genre. —<»
l. boniface. '
s®g|
d'a'pparat était devenue son cabinet de tra
vail. Et quel cabinet! Le parquet n'en
était plus même passé à la cire. Pour
tout ameublement, on y voyait un vieux
bureau de bois noir, quelques sièges de
paille, un casier servant à serrer les.pa-
piers et registres de commerce ; plus, ap-r
pendu au trumeau, entre les deux fenê
tres, au lieu et place de la glace absente,
un grand Christ janséniste en bois colorié,
commeceux des calvaires de foires,et ayant
l'air d'être mis là pour faire peur aux gens.
Comment, un Christ janséniste, va dire
plus d'un lecteur. Les arts, que cela sem
blait regarder si peu, se mêlaient-ils aussi
de la querelle ? . '
Hélas! oui, et voilà comment les pein
tres et sculpteurs,s'y étaient pris.
Le Christ orthodoxe est représenté, les
bras horizontalement étendus surla croix.
Le Christ janséniste, au contraire, lésa
cloués presque verticalement au-dessus
delà tête, et cette différence a un grand
sens. *
Selon les molinistes ,lG Sauveur étant ve
nu pour, tous indistinctement, il a fait
des grands bras au monde, mais selon la
doctrine janséniste, il n'est venu que pour
quelques-uns: voilà pourquoi'les bras du
Christ de maître Pralart formaient, sym
boliquement,'un angle si peu ouvert.
Au milieu de cet austère mobilier un
seul objet de valeur était à inventorier :
c'était une lampe en terre cuite où une
figure grotesque de religieux était chargée
d'émettre par la bouche le jet de la lumiè
re. L'intention de l'artiste, homme du ta
lent, avait, été de représenter un do ces
prêtres boute-feu comme il s'en voit tou
jours aux temps de discordes religieuses.
Outre un rare mérite d'exécution, celte
lampe, avait un intérêt historique : elle
avait appartenu au grand Arnauld, dont
elle n'éclairait pas plus splendidement les
travaux nocturnes qu'en ce moment le
lieu de la scène. Inutile de dire que,pour
Arnauld et eûsuite-pour maître Pralart,
l'a caricature incendiaire ne pouvait re
présenter qu'un jésuite,, de même qu'elle
eût représenté un dB messieurs de Port 7
Royal si elle eût appartenu à quelque
membre de la co'mpagilie-de Jésus.
Après avoir salué gravement les mem
bres de la réunion, l'abbé, de Livry prit
séance, et s'adregsautplusparticulièrement <
aux trois gentilshommes bretons :
— C'est une heureuse inspiration, dit-il,
qu'a eueM.de Lambilly, de venir se rensei
gner aupr'ès'.demoi touchant les mystérieu
ses destinées desouinfortuné neveu. Com-^
montée dans la. donnée étroite d'un inté
rêt de famille, notre conversation n'a pas
tardé à prendre cours du côté, de notre
chère Bretagne. Alors, d'un abandon na
turel entre compatriotes qui s'estimejit
et parlent de la mère commune, sont ré
sultées de mutuelles confidences; celles-ci
m'ont fait désirer, Messieurs, une rencon
tre avec vous. Cette conférence, j'aime à
l'espérer, donnera aux efforts, je ne dirai
pas opposés, mais différens , qui jusqu'ici
se sont produits dans le sens de la même
pensée patriotique, l'unité qui leuraman-
qué. Nous doublerons certainement nos
forces, si,outre nos aspirations, nos volon
tés, nous parvenons à étabsir une parfaite
harmonie.
Pour toute réponse, les trois Bretons sa
luèrent cérémonieusement.
En commençant, l'abbé faisait une fau-
to': il avait trop endimanché son exorde.
Lorsqu'ils se jetaient à la légère dans l'en
treprise de Mme du Maine, ses interlocu
teurs s'étaient pion très moins hommes de
tète qu'hommes d& main. Or, les esprits
tiiurnés à l'action se délient volontiers de
l'élégance diï la parole :'obligés d'y recon
naître une supériorité, ils,prennent le par
ti de la traiter comme un piège : un sou
dard vous dira toujours qu'il n'aime pas les
avocats ; c'est la révolte de la matière con
tre l'esprit.
Parlant pour ceux qui se taisaient, :
— Mais cette harmonie, dit M. de Lam r
billy, elle est déjà faite; Tous,, ici,.nous
n'avons qu'un même sentiment de haine
et de mépris pour le misérable gouver
nement de Philippe d'Orléans.
— D'accord, répliqua M. de Livry; maisj
pour donner à ce sentiment une manifes
tation extérieure, plus d'une voie se pré
sente à la pensée, et il ne faut pas le per
dre de vue, déjà MM. de Noyant, de Bon-
amour et du Groësquer ont versé d'un
côté ; pour arrhes à leur entraînement,
ils-n'ont pas hésité à offrir courageuse
ment leurs têtes, et la politique à laquelle,
on a donné de ■parais gages, on ne l'a
bandonne pas au premier mot.
— Mais enfin, mon Révérend, demanda
M. de Bonamour, .sur quoi doné, entre
nous, porterait le dissentiment?
— Sur peu de chose, répliqua l'abbé
en souriant : le but seulement et les
moyens.
—.Comment! le but? fit vivement M. du
Groësquer, est-ce que l'indépendance de
notre province et le maintien de ses pri
vilèges ne sent pas ici le vœu unanime? .
— Moi, Monsieur, répondit l'abbé en
faisant des bras le geste de prendre beau
coup d'espace, ce qui aurait pu s'appeler
un geste moliniste, mon horizon est plus
vaste : et la Bretagne libre dans la France
libre, voilà quel sprait mon rêve.
— Qui trop embrasse mal étreint, mon
Révérend, dit M. de Noyant. Nôus som
mes Bretons ; pensons à affranchir notre
bien-aimée Bretagne. La besogne est déjà
passablement rude ; témoins les dangers
que nous avons courus et auxquels nous
ne sommes pas encore échappés.
— Les dangers que vous avez courus,
Monsieur, répondit l'abbé, faisaient beau
coup les affaires de Mme du Maine et très
La situation de la Banque.de France, pu
bliée aujourd'hui, présente une augmenta
tion de près de 19 millions sur l'encaisse e|
une diminution de 32 millions sur le por
tefeuille.
Les avances sur dépôts ont peu varié..
La circulation des billets est descendue
de 761 millions à 740 millions.
Le compte courant du Trésor est re
monté à 75 millions, en hausse de 7 mil
lions ; les comptès-cqurans particuliers ^
124, enTiauçse dé 1 million. . ' :
— Hum ! dit M. de Bonamour, cette con
fiance qui nous; est demandée comporte:
quelque réflexion.Le personnage aux mains
duquel il s'agit de nous mettre, jouit en'
effet dans le bas peuple d'une certaine ré-:
putation de saveir-faire ; mais, pour les
gens .qui pensent-et raisonnent, il faufc
bien-dire le mot, c'est une façon de char
latan.
: — Dans toiis lès cas, répondit M. de Li-.
vry» charlatan de charité et de bonnes œu
vres; opérant dans vos campagnes des cu
res merveilleuse?; venant en aide à touU's
les misères et pourvoyant au bon ordre et
aux bonnes mœurs plus efficacement, j'o- ;
se le dire, même .en présence de M. dè
Lambilly,'que messieurs du Parlement de
Bretagne.
— C'est vrai, dit le conseiller, il fait du
bien, et» à part le procédé cruel dont il a
usé envers ma sœur, Mme dé Liliers,=
quand il est venu clamer sous ses fenêtres
la mort de son fils..,
. —Permettez, Monsieur 1e conseiller, dit
l'abbé en interrompant, la nouvelle était-
elle vraie, et cette nuit même n'en avez-
vous pas vérifié l'exactitude?
—■ Sans doute,' répondit le magistrat.
■ — Eh bien! poursuivit M. de Livry, dans
la bizarrerie du procédé employé pour U
faire parvenir à Mme de Liliêrs, au lieu
de voir une méchanceté froide, ne serait-:
il pas plusjuste de démêler une bienveil
lante habileté ?
Voyant faire à, M. de Lambilly un si
gne de dénégation : .
— Mais, enfin, continua l'abbé, en mê 1 -*
me temps que la pauvre mère était avisée
du terrible événement qui ne pouvait res
ter,caché pour elle, cette façon romanes^-
que de le , lui révéler ne laissait-elle pas
une certaine ouverture au doute ? Depuis
quatre ans Mme dé Liliers pleure son fils,
et pourtant elle n'a pas encore cessé de
l'attendre. Elle aura été lentement prépa-
peu celles de la Bretagne. C'est ce qu'avec
plus de patience et une confiance un peu
plus marchandée, vous eussiez certaine
ment aperçu. MM. de Lambilly, de Roche-
; fort et moi, ne sommes pas tombés dans
le piège qui, comme à vous, nous avait été
tendu. Quant aux difficultés de votre po
sition» aussitôt qu'elle m'a été connue, elle
est devenue la première de mes préoccu-
: payions, et déjà tout est préparé pour que,
dérobés à la chance d'une arrestation tou
jours imminente, vous puissiez avec quel
que sécurité regagner vos pénates et vous
mettre à l'exécution du plan que nous au
rons délibéFé en commun.
— C'est beaucoup promettre, remarqua
M. de. Bonamour; car, depuis trois mois,
qu? nous vivons ici dans une réclusion
qui malgré les honnêtetés de maître Pra
lart, ne laisse pas de nous paraître lon
gue , nous avo-ns discuté bien des projets
d'évasion sans en trouver aucun qui nous,
parût d'une exécution possible ; chaque
jour encore la police de Dubois fait des
captures et sa vigilance, dit-.on, ne se ra
lentit pas. • -
— La nuit passée, répondit M. de Livry
à l'abbaye de Chelles, quand, au milieu de
la cérémonie vinrent à retentir les accens
de notre instrument national, que vous
sembla-t-il de cet incident ?
— Parbleu» répondit M. de Noyant, que
nous entendions cet original de meneur de
loups : il n'y a pas deux hommes au mon
de pour sonner du biniou comme lui.
— Vous ne vous êtes pas trompé. Le
hasard a voulu que l'homme, singulier
dont nous parlons, fût en ce moment mon
hôte, et lorsqu'à la suite de ma conversa
tion avec M. de Lambilly, je lui ai fait
connaître la situation périlleuse où vous
étiez engravés, il s'est fait fort, si vous
vouliez prendre confiance dans son habi
leté, de vous réintégrer prochainement
sains et saufs en Bretagne.
BUREAUX A PARIS ; rue de Valois (Palais-Royal), n° 10.
B
VENDREDI 28 OCTOBRE 1864«
ABOMESENS DES DÉPARTEMENS.
TROIS MOIS... 16 FR.
SIX MOIS 32 FR.
*UN AN. 64 FR.
POUR IHS PATS &TKANGEKS, TOÎr le tabl8S.U
publié Us 5- et 20 de chaque mois.
' Imp. L, BONIFACB, r. des Bons-Enfans, 19.
y riwrii it
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
AEONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS -18 FR.
SIX MOIS.... 26 FR.
UN ÂN 32 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES;
Les abonnemons datent ûas l" et 16
49 ofcaqna mofe.
Le mode d'abonnement la plus simple est l'envol d'un LonWÇoste ou d'un effet
sur Paris, à Tordre da l'administrateur du Journal, rue de Valois, n* 10.
Les lettres ou envois d'argent itoh affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, o* 40
v : (place de la Bourse)» •
PARIS, 27 OCTOBRE.
4 V
< Les travaux préparatoires du Parlement
italien ne laissent pas de doute sur l'adop
tion de la convention. La nomination des
présidens des bureaux a constaté une très
forte majorité en sa faveur. On dit qu'im
médiatement après la discussion du pro-
1 jet relatif à la translation de la capitale et
i des mesures financières qui en. sont la
conséquence, le ministère se propose de
provoquer le vote de plusieurs autres lois
tendant à l'unification administrative.
La veille de l'ouverture du Parlement il
s'est tenu à Faenzâ un meeting, sous la
présidence de M.. Gampanella, pour pro
tester contrôla convention. Plusieurs ora
teurs, parmi lesquels M. Bertani, ont été
entendus. Une lettre adressée au Corriere
'delVEmilia, dit que cette réunion a eu peu
d'importance. Une commission a été nom
mée dans le but d'expédier des secours aux
insurgés de la "Vénétie.
Ces derniers, au nombre de 130 hommes
environ, recrutent chaque jour quelques
déserteurs autrichiens. Ils se sont réfugiés
dans les montagnes qui s'étendent entre
Forai, Tremonti et Navarone. Bien que
les troupes autrichiennes n'aient pu en-
■ core les atteindre, comme toutes les issues
; et les abords des lieux qu'ils occupent
sont actuellement gardés,il est clair qu'ils
. ne pourront se maintenir longtemps. Ainsi
que le fait remarquer le journal VItalie,
cette tentative hasardée ne peut queprovo-
. quer de nouvelles rigueurs : aussi devrait-
on s'abstenir de l'encourager.
La question de la dissolution du Parle
ment anglais est de nouveau agitée. Le
■Morning Herald se dit en mesure d'affirmer
que l'intention des ministres est de con- ;
seiller à la reine cette mesure dans le
• courant du mois prochain. UEvening
Star croit de son côtépouvoir démentir ce
bruit de la manière la plus formelle. uNous
» allons plus loin, dit-il ; lord Palmerston.
.» n'a pas ,l'intention de . dissoudre le Par-
» lement, môme au,printemps, à moins d'y
» être forcé par l'opposition.
Il se confirme que M. de Rechberg au
rait offert sa démission, mais il ne se con -
-firme pas qu'elle ait été acceptée. Loin de
là, la Nouvelle Presse libre, qui, la première,
avait annoncé la'démarche faite par le'
ministre des affaires étrangères, déclare:
aujourd'hui que, selon toute, probabilité, :
M. de Rechberg conservera son portefeuil
le. ;Une correspondance de Berlin fait re
marquer, au sujet de tous ces bruits de
.crise ministérielle à Vienne, que M. de
Rechberg représente l'alliance austro-
,prussienne, tandis que M. de Sc'hmer-
ling insiste sur la nécessité d'une allianoe
intime entre l'Autriche et les Etats seeon-
daii;es,de l'Allemagne.
; il paraît, contrairement à l'assertion de
plusieurs journaux tchèques, que les dé
putés polonais de la Gallicie viendront
prendre part aux travaux du Reichsrath
malgré'le maintien de l'état de siège
dans leur province. On ava'it prétenduque
le gouvernement, laisserait un intervalle
entre la clôture des-lravaux du Reichs
rath plénier et la convocation du Reichs
rath -restreint. .Suivant la Gazette autri
chienne cette assertion serait erronée. Lors
que le premier aura terminé sa tâche,
le message .impérial qui prononcera sa
clôture déclarera ouverte la session du se
cond. "
; Le Daily-News publie :surle Japon un
article dans lequel il annonce que les hos
tilités sont inévitables contre le prince
Nagato et qu'on a fait des préparatifs con
sidérables pour un nouvel essai des ca
nons Armstrong avec des bombes. On es
père, dit-il, que le résultat de .cette expé
rience prouvera d'une manière définitive
Feuilleton du Constitutionnel, 28 ©et.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
III.
en trop obéissant serv1tedr.
Les deux inconnus que Mlle de Lambil-
IV avait vus introduire par maître Pralart
étaient-l'abbé de Livry et sonhomine.de
confiance, l'ex-sergent Colingry, ostensi
blement concierge-factotum de son ab
baye en même temps que chef anonyme
de l'occulte phalange des Faux-sauniers.
Bien qu'au courant de tous les secrets
de son maître , ce singulier Maître-Jac
ques n'eut pas avec lui accès dans le con
ciliabule; comme une sort,e d'huissier il
se'tint à la porte du lieu de la réunion,
avec ordre de faire obstacle à toute curio
sité indiscrète.
La pièce où fut raçu M. de Livry accu
sait l'ancien luxe de Messieurs les meu
niers de la royale abbaye de Chelles.
C'était leur salon.
Il était encore décoré de boiseries riche
ment sculptées servant d'encadrement à
des tapisseries commandées exprès à la
Savonnerie, lesquelles représentaient l'His
toire du blé depuis le moment où il est
confié à la terre jusqu'à celui où il sort du:
moulin, sac de farine.
Mais l'âore dévotion de maître Pralart
ne s'était'pas arrangée des magnifiques
erremens de ses prédécesseurs. Leur pièce
la supériorité de ce genre d'artillerie. Ce
qu'il y a de curieux, c'est que le Scois-
man assure que trois cent mille fusils et
quelques canons rayés ont été expédiés
cette aimée d'Angleterre à l'adresse^des
nobles Japonais. Cette expédition a été
faite sous la mention de quincaillerie. N'est-
ce pas très caractéristique ?
On écrit dy Jutland septentrional que
les troupes allemandes ont reçu l'ordre de
se tenir prêtes à partir.
joncières.
' Nous recevons de Lyon la dépêche sui
vante:
Lyon, 27 octobre, 7 h. 50 m. du malin.
L'Empereur est arrivé hier, vers onze
heures du soir, à la gare de Perràche
(Lyon).
Sa Majesté, désirant voyager incognito,
aucune personne étrangère au service n'é
tait admise à l'intérieur des gares. .
L'Empereur a dîné au buffet, à Dijon; la
suite de Sa Majesté a seule été admise à
la table de l'Empereur. La durée du repas
a été de treute-cinq minutes.
A son arrivée à Lyon, l'Empereur a été
reçu par S. Exc. le maréchal Canrobert et
M. Henri Chevreau, préfet du Rhône.
Sur le long parcours qu'a suivi l'Empe
reur pour se rendre à la préfecture où les
appartenons de Sa Majesté étaient pré
parés, une foule nombreuse; malgré la
mauvais temps et l'heure avancée, se pres
sait sur le passage de l'Empereur, qui a
été accueilli avec une très vive sympathie.
Après son arrivée à la préfecture, les ac
clamations de Vivi VEmpereur étaient tel
lement chaleureuses et réitérées que Sa
Majesté a dû se montrer au balcon.
L'Empereur partira ce matin à huit heu
res et sera à Nice à sept heures du soir.
La santé de Sa Majesté est excellente.
B onikace- D emaret.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Copenhague, 26 octobre^ soir.
Après de très longs débats, le Folksting a re-
jeté par 44 voix contre 44, le projet d'adresse.
Berlin, 2Û octobre au soir.-
La Correspondance provinciale dit que les né-
gociationg-pour la paix sont dans la meilleure
voie; Le retard qui s'est produit n'est dûqu'à
des discussions inévitables sur des points sô-
condaires roulant sur des formalités. L'enten
te la plus satisfaisante ne cesse de régner en
tre la Prusse et l'Autriche. Le texte du traité
a été déjà préalablement soumis aux parties
intéressées, et toutes auraient, dès à présent,
accordé leur approbation-à la conclusion défi
nitive qui peut être attendue do jour en jour.
Berlin, 27 octobre.
Les lettres de Saint-Pétersbourg signalont le
bruit de la retraite du ministre de l'instruc
tion publique ; on parlait aussi de la retraite
du ministre des finances.
La levée de recrues qui vient d'être ordon
née en Russie n'aurait aucune importance po
litique, et n'aurait pour objet que de rempla
cer *un nombre égal de soldats envoyés anté
rieurement en congé.
Le voyage de M. le baron StieglHz à l'étran
ger ne serait nullement motivé par une opé
ration financière pour le compte du gouvér-
nement. ;
Nice, 20 octobre au soir.
Aujourd'hui, le czar a fait donner un ban
quet au bataillon des chasseurs de la garde.
S.M.I. était représentée par son aide de camp,,
le prince de Wittgenstein, qui a échangé'avec
le comte Geslin," commandant du bataillon,
des toasts en l'honneur do Leurs Majestés les
souverains de France et do Russie. Les soldats
ont pdussé des vivats. La caserne était illumi
née.
Demain, le czar passera en revue les navires
français et russes dans la rade de Villefranche.
L'escadre d'évolutions est attendue.
La ville offrira une sérénade à LL. MM. rus=
ses aussitôt que la pluie aura Cessé,
L'impératrice s'est promenée ed ville, et est
montée au château malgré le mauvais temps.
- Marseille, '27 octobre.
Les lettres de Gonstantinople du 19 octobre
portent qu'Osman-Pacha est désigné pour re
présenter la Porte dans la commission chargée
de désigner les terrains qui, en vertu de-,la
sentence arbitrale rendue par l'Empereur Na
poléon et acceptée par le vice-roi d'Egypte,
devront rester à la compagnie du canal de
Suez. -
Le chargé d'ali'aires d'Angleterre a, dit-on,
reçu do son gouvernement l'ordre de faire sa
voir à la Porte que le gouvernement britanni
que regrettait que l'on ait cru devoir ne pas
admettre le ministre d'Italie dans la commis
sion chargée du règlement de la question du
Liban.
La crise financière continue. Les pluies ont
détruit la récolte du coton dans les provinces.
(Hapas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir:
New-York, 15 octobre, soir (parle
paquebot le Peruvianf.
Les journaux du Sud disent que Hood acap-
turé Atlanta avec quatre régimens fédéraux.
Les élections de Pensylvanie sont en faveur
des démocrates, celles du Maryland contre les
républicains.
Agio sur l'or : 11S 3/4. Coton: 115.
Francfort, 27 octobre.
La Gazette des Postes contient une dépêche de
Vienne annoLçant que la démission du comte
de Rechberg a été acceptée, et que le comte de
MensdorlTs-Pouilly a été nommé ministre des
affaires étrangères.
Hanovre, 27 octobre.
Le prince et la princesse de Galles sont par
tis aujourd'hui de Hanovre pour se rendre à
Cologne ; le prince et la princesse royale de
Prusse, venus de Berlin, les ont accompagnés.
Vienne, 27 octobre.
On présume qu'aujourd'hui se tiendra la
dernière séance de la conférence. La signature
du traité, de paix aura ; lieu oes jours-ci. i
Le bruit de la' retraite de M. le comte de
Rechberg, ministre des affaires étrangères et
de,son remplacement par M. le comte de Mens- "
dorffs-Pouilly, était aujourd'hui très répandu
à la Bourse.
Vienne, 27 octobre.
La Presse du soir annonce que la démission
du comte de Rechberg est probable.
Vienne, 27 octobre.
La Correspondance générale annonce que les
négociations de paix entre le Danemark et les
deux grandes puissances allemandes "ont été
terminées aujourd'hui. Il est probable que le
traité de paix sera signé dimanche prochain.
Turin, 27 octobre.
Il circule des bruits contradictoires sur la si
tuation des insurgés en Vénétie. Une corres
pondance de VOpinione assure que la bande,
réduite à un petit nombre d'hommes, n'aurait
pas rencontré d'adhésion parmi les popula
tions. Elle ajoute que les rigueurs de la police
autrichienne ont redoublé, que les arresta
tions continuent et? que les frontières sont fer
mées afin d'empêcher le retour des émigrés en
Vénétie. .■
Des lettres particulières assurent, au con
traire, qu'une bande nombreuse d'environ
cinq cents hommes s'est réfugiée dans la mom-
tagne, ou elle peut opposer une longue ré
sistance. ... j ■
' Le Diriiio a été saisi par suite de la publica
tion d'une proclamation de Cairoli invitant le
peuple italien à secourir l'insurrection véni
tienne.
Toulon, 27 octobre, heures 1/2.
. L'Empereur vient d'arriver. Sa Majesté est
repartie immédiatement pour Nice siins des
cendre de wagon. La gare est restée fermée ; il
n'y a pas eu de représentation officielle.
Nicp, 27 octobre.
Sa Majesté l'Empereur Napoléon est attendu
ce soir à huit heures.
Le "général de Sonnaz est arrivé à Nice pour
présenter les complimens du roi Victor-Em
manuel à LL. MM. russe et française.
(Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE..
COURS 0B CLOTURE le 2'i le 27 HÀESSK, b41ssb
3 0/Oaucomptt 64.70 €4 60 » » » 10
—Fin du mois. 64.70 G4 55 » » . n 13
41/2aucompt, 91.75 91 60 » » » 13
—Fin du mois, 92 75 » . » a ». s »
Les discours politiques se succèdent asr
sez nombreux depuis quelque temps en
Angleterre. M. Gladstone, à lui seul, n'en
a pas prononcé moins de quatre en peu de
jours; puis, pour se conformer à l'usage
qui veut que les membres de la Chambre
des communes rendent à leurs commet-
tans un compte annuel de leurs faits et
gestes parlementaires,plusieurs personna
ges politiques plus ou moins'éminens se
sont livrés à des revues rétrospectives dé
la dernière session.
Ces harangues ne sont point toutes éga-
lement.éloquentes; pas plus en Angle
terre qu'ailleurs, on ne rencontre beau
coup d'orateurs politiques du mérite de M; :
Gladstone et de lord Stanley, ou même
t
tefois, à part ces différences de ton et
quelques divergences îde vues suf des
points secondaires ou des questions acci
dentelles, on peut dire qu'elles possèdent
une physionomie commune et reflètent as
sez fidèlement l'état actuel de l'opinion
des classes influentes de la Grande-Bre
tagne.
M. Gladstone s'est retrouvé, dans ses
discours de Manchester et de Liverpool,
ce qu'il s'est montré dans ses actes :
l'homme dès progrès et des réformes, le
ministre éclairé d'une Angleterre de plus
en plus amie de la paix et des bienfaits
que la pai* seule peut assurer. Le chance
lier actuel de l'échiquier représente à mer
veille, par les diverses phases d'opinion
qu'il a traversées lui-même, la marche des
idées et les aspirations de la majorité
du peuple anglais. Fils d'un riche négo
ciant de Liverpool, élève des plus distin
gués de l'Université d'Oxford, M. Glads
tone était, dès son .début, aussi ver
sé dans les matières commerciales que
. dans la littérature classique. D'origine
bourgeoise, il se trouvait, par son éduca
tion, l'égal des descendans des familles lés
i.plus aristocratiques. Entré dans lacarrière
.politique, comme sir Robert Peel, par la
porte du torysme, il devint le disciple
favori et il s'est montré le digne continua
teur de cet illustre homme d'Etat, qui eut
le courage de rompre en visière avec le
vieux parti qui l'avait adopté, plutôt que
de ne pas obéir aux impulsions de son
génie novateur.
En M. Gladstone, d'abord tory à larges
vues, puis réformateur ardent, et aujour
d'hui chef de l'école sagement progressi
ve et libérale, la partie la plus éclairée
"delà nation anglaise salue la personnifi
cation brillante des conquêtes déjà rem
portées sur l'esprit de routiné et de celles
•qu'elle ambitionne pour l'avenir. Elle se
reconnut elle-même jusque dans les in
conséquences et les hésitations qui ont
été souvent reprochées à'M. Gladstone.'
Elle a parfois tâtonné comme lui, mais il
n'a jamais cessé de marcher comme elle.
•jM. BernalT,Osborne» avec cette verve-hu-
-moristique qui constitue presque tout son
talent, disait dernièrement à ses électeurs
de Liskeard, que Diogèue « s'il descendait
dans l'atmosphère impure et inflammable
f de.la Chambre des communes, tenant à la
jnajii uno lampe Davy, brevetée » n'y dé
couvrirait pas plus de trois vrais tories:
M. Newdegate, M: Bentink et lord Pal
merston. Cette boutade exprime assez bien
la fusion, ou, si l'on veut, la confusion
que-le cours des évènemens a amenée en
tre les deux grands partis que séparaient
autrefois des nuances politiques très tran
chées, mais qui ne se distinguent plus
"guère aujourd'hui qu'à l'aide des désigna
tions que l'usage, leur a conservées. « Les
noms de whigs et de tories, ajoutait avec
vérité M. Osborne, finissent par être
usés. »
Si lord Palmerston, bien que nominale
ment le chef du]partiqui se dit libéral, sou
tient la plupart du temps les doctrines et é-
metles votes d'un véritable tory, en revan
che il est peu de membres du parti whigqui
méritent autant que lord Stanley, fils du
comte de Derby, chef des conservateurs,
la qualification de libéral. Lord Stanley
ne s'effraie ni de la réforme électorale,
traitée avec tant de froideur et de dédain
par lord Palmerston, ni, de l'abolition des
taxes pour l'entretien des temples ( ckurch
rates), question qui est en Angleterre com-
. me la pierre de touche des'sentimens aux
quels un fidèle champion du vieux parti
.protestant et tory doit inébranlablement
rester attaché; Aussi M. Bernal-Osbornej
tout libéral qu'il se proclame, demandait-il
à ses électeurs pourquoi il ne voterait pas
avec lord Stanley lorsque ce membre émi-
nent de l'opposition tory proposerait ou
soutiendrait quelque mésure d'un carac
tère libéral.
Ces remarques du député de Liskeard,
n'étaient-elles pas implicitement corrobo
rées par lord Stanley lui-même, lorsqu'il
disait, de son côté, à ses électeurs de King's
Lynn : « Lés partis qu'on distingue en An
gleterre, les hommes d'Etat tories, whig-
ou libéraux, ne peuvent pas plus se flatter
de diriger l'opinion publique, qu'un
brin de paille de détourner le tourbillon
qui l'entraîne. » Ces paroles du député to
ry n'indiqûent-elles pas que, dans les
rangs de tous les partis politiques en An
gleterre , et surtout parmi les hommes
d'Etat jeunes désignés d'avance pour les
hautes fonctions du gouvernement, il rè
gne la même conviction de l'inutilité des
efforts que quelques-uns pourraient vou
loir tenter pour entraver les progrès sol
licités par l'opinion?
Quoi qu'on veuillô, quoi qu'on fasse, la
réforme parlementaire s'imposera comme
l'un de ces progrès inévitables et les plus
urgens. La question est grave sans doute
et mérite d'être mûrement étudiée. La
Constitution britannique est de ces édifi
ces qui demandent à n'être touchés qu'a
vec une précaution extrême. Néanmoins,
on ne saurait se flatter d'ajourner indéfi-,
niment l'exécution des promesses qui ont
été faites aux classes laborieuses; on ne
peut pas leur faire attendre longtemps'dé-
sormais la concession de droits que chacun
s'accorde à les juger dignes d'exercer. M.
Gladstone s'est laissé aller un jour, en
plein Parlement, à exprimer le fond de sa
pensée à cet égard. Il est homme à prouver
bientôt à M. Osborne qu'il n'est pas exact,
comme celui-ci l'a prétendu, que le parti
libéral n'a ni'chef ni drapeau.
H.-M arie M artin,"
L'AMIRAL AT.
Lo titre d'amiral est un des plus anciens
parmi les titres militaires chez les notions
civilisées, mais la dignité do ïamrralat,
telle qu'elle est constituée aujourd'hui,
c'est à-dire marchant de pair avec le ma-
rcchaldt et constituàntlo , maréchalat.de's
armées de mer, est une dignité beaucoup
plus récente qu'on ne 1e pense générale
ment, car sa création ne date que de
Louis XIV.
Le mot amiral qui signifie seigneur, gé
néral, était usité dès les premières croisa
des, mais longtemps il ne fut pas réservé
seulement aux hommes chargés des grands
commandeiûens dans" les armées de mer,
puisque l'histoire de France nous fourbit
une quantité d'exemples de personnages
revêtus du titre d'amiral et mis h la tête
de corps de troupes et d'armées de terre;
En 1273 l'amiralat devint une des gran
des charges de la couronne, mais eu "res
tant toujours en quelque sorte .en dehors
des attributions de l'homme de mer, puis
que nous voyons une ordonnance du com
mencement du XIV 0 siècle disposer que :
chaque aile d'arméè sera conduite par un
prince, un amiral ou un maréchal; puis
que nous trouvons le titre d'admiral des
arbalétriers donné au grand-maître'de ce
corps; puisqu'enfinl'amiral Bonnivet com
mandait une armée de terre en 1524; et
que l'amiral Goligny était le colonel de
l'infanterie, en 1532.
La charge d'amiral fut supprimée en
1627. Louis XIV la rétablit en 1689, mais
alors cette charge devint un grade spécial
à l'armée de mer et d'pù découlaient les
attributions du commandement en chef.
L'amiral de France redevint également
un des grands officiers de la couronnent,
à plusieurs reprises, ces fonctions lurent
exercées par des princes.
L'amiralat, tel que l'avait établi le grand
roi, subsista jusqu'à la révelution de 1793.
Les armées de mer eurent, pendant cette
période de 1669 à 1793, pour les comman
der : un amiral de France, deux vice-
amiraux, unduZmiM/,unautr0du Ponant,
un nombre de lieutenans-généraux /Ôes
vaisseaux du roi, variant de 'cinq à sïx ;
un nombre de dix à quinze chefs djesr
cadre, et enfin comme aujourd'hui, ags
capitaines de vaisseaux ayant le gra
équivalent à celui de colonel des corps de
troupes de l'armée de terre.
Sous le régime républicain il n'y eut
plus d'amiraux ni de lieutenans-généraux
des vaisseaux, ni de chefs d'escadre, mais
des vice-amiraux et des contre -amiraux
dont les grades correspondaient, comme
actuellement, à ceux de généraux de divi
sion et de généraux de brigade.
Il est fort à présumer que l'Empereur
Napoléon I er eût été amené avec ,1e temps
à.rétablir la dignité de l'amiralat, comme
il rétablit, à son avègement au trône, le
maréchalat dans les armées de terre. Le
grand capitaine se borna à créer une" char
ge tout honorifique de grand-amiral^ de
l'Empire, en faveur de son beau-frère,
Murât. Le gouvernement de la Restaura
tion imita cette coutume^ et le duc d'An-
goulême, dauphin, devint également, non
pas grand-amiral du royaume, mais ami
ral de France.
■ Il était juste cependant que l'armée de
mer fût commandée et. représentée, com
me l'armée de terre, par des hommes émi
nens revêtus d'une haute dignité. Une or
donnance du 9 août 1830 créa trois pla
ces d'amiral ; .ces nouveaux dignitaires fu
rent assimilés en tout et pour tout aux
maréchaux de France.
Les cadres du corps de la marine fran
çaise ayant été fixés par une loi du 17 juin
1841; les trois places d'amiral qui, du
reste, n'avaient jamais été occupées à la
fois depuis 1830, furent réduites à deux
pour le temps de paix, trois amiraux pou
vant exercer en temps de guerre.
Les hommes éminens qui de 1830 à nos
jours ont occupé ces hautes positions sont
le baron Duperré, ancien compagnon d'ar
mes sur mer du roi Jérôme, commandant
en chef l'armée navale d'Afrique lors de la
conquête, seul pendant l'année 1830, avec
le comte TrugUet jusqu'en 4839, avec le
baron Roussin jusqu'en 1846. Duperré, qui
était né en 1775, étant mort en 1846, le ba
ron Roussin resta seul âmifal en 1847 et
1848.
Ainsi, le gou vernement de juillet n'eut
pendant sa durée que trois amiraux. Sous
la présidence, M. le; baron de" Mackau,
-contemporain, compagnon de collège et
de marine dû roi Jérôme, f jt nemm ami
ral, et resta sur les cadr l\p j 1 roii
Iloussin, qui mourut en 1S 4 Lj , f de
M. do Mackau arriva en 18 I n i et i iu-
tre furent remplacés par MM ld e>al-
Deschônes et Bruat, qui commandait la
marine à Séba-topoli L'amiral Bruatétant
mort,l»vicp ».v ;;iiral Ha me lin fut nommées
1856. De 485G ù. ISCf 1 , les deux amiraux fu
rent doi\c MM. Pars vai-DesehôneSetttame-
lin. Le premier mo: : ri, t. en 1860 ; il eu t pour
successeur M. Rom,.ï,i Desfossôs, qui avait
été ministre de la marine, et:'qui vient de
succomber. En.-1863, après le décès de l'a
miral llamslin, celui-ci fut remplacé par
M. Rigauît de Genouilly, qui se trouve
seul»en*.cemoment» investi du titre d'amii?
ràl. Le second empire a donc donné jus f -
qu'ici cinq amiraux à la France.
■ En résumé, depuis trente-quatre ans
que l'amiralat est rétabli, huit officiers da
mer ont été revêtus de cette hayte dignité.
' c. i'iel.
- Plusieurs journaux ont annoncé que le
duc de Persigny se portait comme candi-"
dat. à l'Académie des scionces morales et
politiques. Nous croyons pouvoir affirmer
que cette nouvelle est dénuée de fonde
ment et que M. de Persigny n'a mani
festé aucune intention dè ce genre. —<»
l. boniface. '
s®g|
d'a'pparat était devenue son cabinet de tra
vail. Et quel cabinet! Le parquet n'en
était plus même passé à la cire. Pour
tout ameublement, on y voyait un vieux
bureau de bois noir, quelques sièges de
paille, un casier servant à serrer les.pa-
piers et registres de commerce ; plus, ap-r
pendu au trumeau, entre les deux fenê
tres, au lieu et place de la glace absente,
un grand Christ janséniste en bois colorié,
commeceux des calvaires de foires,et ayant
l'air d'être mis là pour faire peur aux gens.
Comment, un Christ janséniste, va dire
plus d'un lecteur. Les arts, que cela sem
blait regarder si peu, se mêlaient-ils aussi
de la querelle ? . '
Hélas! oui, et voilà comment les pein
tres et sculpteurs,s'y étaient pris.
Le Christ orthodoxe est représenté, les
bras horizontalement étendus surla croix.
Le Christ janséniste, au contraire, lésa
cloués presque verticalement au-dessus
delà tête, et cette différence a un grand
sens. *
Selon les molinistes ,lG Sauveur étant ve
nu pour, tous indistinctement, il a fait
des grands bras au monde, mais selon la
doctrine janséniste, il n'est venu que pour
quelques-uns: voilà pourquoi'les bras du
Christ de maître Pralart formaient, sym
boliquement,'un angle si peu ouvert.
Au milieu de cet austère mobilier un
seul objet de valeur était à inventorier :
c'était une lampe en terre cuite où une
figure grotesque de religieux était chargée
d'émettre par la bouche le jet de la lumiè
re. L'intention de l'artiste, homme du ta
lent, avait, été de représenter un do ces
prêtres boute-feu comme il s'en voit tou
jours aux temps de discordes religieuses.
Outre un rare mérite d'exécution, celte
lampe, avait un intérêt historique : elle
avait appartenu au grand Arnauld, dont
elle n'éclairait pas plus splendidement les
travaux nocturnes qu'en ce moment le
lieu de la scène. Inutile de dire que,pour
Arnauld et eûsuite-pour maître Pralart,
l'a caricature incendiaire ne pouvait re
présenter qu'un jésuite,, de même qu'elle
eût représenté un dB messieurs de Port 7
Royal si elle eût appartenu à quelque
membre de la co'mpagilie-de Jésus.
Après avoir salué gravement les mem
bres de la réunion, l'abbé, de Livry prit
séance, et s'adregsautplusparticulièrement <
aux trois gentilshommes bretons :
— C'est une heureuse inspiration, dit-il,
qu'a eueM.de Lambilly, de venir se rensei
gner aupr'ès'.demoi touchant les mystérieu
ses destinées desouinfortuné neveu. Com-^
montée dans la. donnée étroite d'un inté
rêt de famille, notre conversation n'a pas
tardé à prendre cours du côté, de notre
chère Bretagne. Alors, d'un abandon na
turel entre compatriotes qui s'estimejit
et parlent de la mère commune, sont ré
sultées de mutuelles confidences; celles-ci
m'ont fait désirer, Messieurs, une rencon
tre avec vous. Cette conférence, j'aime à
l'espérer, donnera aux efforts, je ne dirai
pas opposés, mais différens , qui jusqu'ici
se sont produits dans le sens de la même
pensée patriotique, l'unité qui leuraman-
qué. Nous doublerons certainement nos
forces, si,outre nos aspirations, nos volon
tés, nous parvenons à étabsir une parfaite
harmonie.
Pour toute réponse, les trois Bretons sa
luèrent cérémonieusement.
En commençant, l'abbé faisait une fau-
to': il avait trop endimanché son exorde.
Lorsqu'ils se jetaient à la légère dans l'en
treprise de Mme du Maine, ses interlocu
teurs s'étaient pion très moins hommes de
tète qu'hommes d& main. Or, les esprits
tiiurnés à l'action se délient volontiers de
l'élégance diï la parole :'obligés d'y recon
naître une supériorité, ils,prennent le par
ti de la traiter comme un piège : un sou
dard vous dira toujours qu'il n'aime pas les
avocats ; c'est la révolte de la matière con
tre l'esprit.
Parlant pour ceux qui se taisaient, :
— Mais cette harmonie, dit M. de Lam r
billy, elle est déjà faite; Tous,, ici,.nous
n'avons qu'un même sentiment de haine
et de mépris pour le misérable gouver
nement de Philippe d'Orléans.
— D'accord, répliqua M. de Livry; maisj
pour donner à ce sentiment une manifes
tation extérieure, plus d'une voie se pré
sente à la pensée, et il ne faut pas le per
dre de vue, déjà MM. de Noyant, de Bon-
amour et du Groësquer ont versé d'un
côté ; pour arrhes à leur entraînement,
ils-n'ont pas hésité à offrir courageuse
ment leurs têtes, et la politique à laquelle,
on a donné de ■parais gages, on ne l'a
bandonne pas au premier mot.
— Mais enfin, mon Révérend, demanda
M. de Bonamour, .sur quoi doné, entre
nous, porterait le dissentiment?
— Sur peu de chose, répliqua l'abbé
en souriant : le but seulement et les
moyens.
—.Comment! le but? fit vivement M. du
Groësquer, est-ce que l'indépendance de
notre province et le maintien de ses pri
vilèges ne sent pas ici le vœu unanime? .
— Moi, Monsieur, répondit l'abbé en
faisant des bras le geste de prendre beau
coup d'espace, ce qui aurait pu s'appeler
un geste moliniste, mon horizon est plus
vaste : et la Bretagne libre dans la France
libre, voilà quel sprait mon rêve.
— Qui trop embrasse mal étreint, mon
Révérend, dit M. de Noyant. Nôus som
mes Bretons ; pensons à affranchir notre
bien-aimée Bretagne. La besogne est déjà
passablement rude ; témoins les dangers
que nous avons courus et auxquels nous
ne sommes pas encore échappés.
— Les dangers que vous avez courus,
Monsieur, répondit l'abbé, faisaient beau
coup les affaires de Mme du Maine et très
La situation de la Banque.de France, pu
bliée aujourd'hui, présente une augmenta
tion de près de 19 millions sur l'encaisse e|
une diminution de 32 millions sur le por
tefeuille.
Les avances sur dépôts ont peu varié..
La circulation des billets est descendue
de 761 millions à 740 millions.
Le compte courant du Trésor est re
monté à 75 millions, en hausse de 7 mil
lions ; les comptès-cqurans particuliers ^
124, enTiauçse dé 1 million. . ' :
— Hum ! dit M. de Bonamour, cette con
fiance qui nous; est demandée comporte:
quelque réflexion.Le personnage aux mains
duquel il s'agit de nous mettre, jouit en'
effet dans le bas peuple d'une certaine ré-:
putation de saveir-faire ; mais, pour les
gens .qui pensent-et raisonnent, il faufc
bien-dire le mot, c'est une façon de char
latan.
: — Dans toiis lès cas, répondit M. de Li-.
vry» charlatan de charité et de bonnes œu
vres; opérant dans vos campagnes des cu
res merveilleuse?; venant en aide à touU's
les misères et pourvoyant au bon ordre et
aux bonnes mœurs plus efficacement, j'o- ;
se le dire, même .en présence de M. dè
Lambilly,'que messieurs du Parlement de
Bretagne.
— C'est vrai, dit le conseiller, il fait du
bien, et» à part le procédé cruel dont il a
usé envers ma sœur, Mme dé Liliers,=
quand il est venu clamer sous ses fenêtres
la mort de son fils..,
. —Permettez, Monsieur 1e conseiller, dit
l'abbé en interrompant, la nouvelle était-
elle vraie, et cette nuit même n'en avez-
vous pas vérifié l'exactitude?
—■ Sans doute,' répondit le magistrat.
■ — Eh bien! poursuivit M. de Livry, dans
la bizarrerie du procédé employé pour U
faire parvenir à Mme de Liliêrs, au lieu
de voir une méchanceté froide, ne serait-:
il pas plusjuste de démêler une bienveil
lante habileté ?
Voyant faire à, M. de Lambilly un si
gne de dénégation : .
— Mais, enfin, continua l'abbé, en mê 1 -*
me temps que la pauvre mère était avisée
du terrible événement qui ne pouvait res
ter,caché pour elle, cette façon romanes^-
que de le , lui révéler ne laissait-elle pas
une certaine ouverture au doute ? Depuis
quatre ans Mme dé Liliers pleure son fils,
et pourtant elle n'a pas encore cessé de
l'attendre. Elle aura été lentement prépa-
peu celles de la Bretagne. C'est ce qu'avec
plus de patience et une confiance un peu
plus marchandée, vous eussiez certaine
ment aperçu. MM. de Lambilly, de Roche-
; fort et moi, ne sommes pas tombés dans
le piège qui, comme à vous, nous avait été
tendu. Quant aux difficultés de votre po
sition» aussitôt qu'elle m'a été connue, elle
est devenue la première de mes préoccu-
: payions, et déjà tout est préparé pour que,
dérobés à la chance d'une arrestation tou
jours imminente, vous puissiez avec quel
que sécurité regagner vos pénates et vous
mettre à l'exécution du plan que nous au
rons délibéFé en commun.
— C'est beaucoup promettre, remarqua
M. de. Bonamour; car, depuis trois mois,
qu? nous vivons ici dans une réclusion
qui malgré les honnêtetés de maître Pra
lart, ne laisse pas de nous paraître lon
gue , nous avo-ns discuté bien des projets
d'évasion sans en trouver aucun qui nous,
parût d'une exécution possible ; chaque
jour encore la police de Dubois fait des
captures et sa vigilance, dit-.on, ne se ra
lentit pas. • -
— La nuit passée, répondit M. de Livry
à l'abbaye de Chelles, quand, au milieu de
la cérémonie vinrent à retentir les accens
de notre instrument national, que vous
sembla-t-il de cet incident ?
— Parbleu» répondit M. de Noyant, que
nous entendions cet original de meneur de
loups : il n'y a pas deux hommes au mon
de pour sonner du biniou comme lui.
— Vous ne vous êtes pas trompé. Le
hasard a voulu que l'homme, singulier
dont nous parlons, fût en ce moment mon
hôte, et lorsqu'à la suite de ma conversa
tion avec M. de Lambilly, je lui ai fait
connaître la situation périlleuse où vous
étiez engravés, il s'est fait fort, si vous
vouliez prendre confiance dans son habi
leté, de vous réintégrer prochainement
sains et saufs en Bretagne.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.35%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.35%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6737120/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6737120/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6737120/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6737120/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6737120
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6737120
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6737120/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest