49 ANNEE.—M.290. *
BUREAUX À PARIS g me do Valois (PtWi-Kojil); n! 1(0
B
DIMANCHE 16 OCTOBRE 1864.
ab.onneïïens des dëpartemens.
. —» '* ' ï- 1 ' -
TROIS MOIS. ;. ;-Jc".t i 16 FR.
SI MOIS....i:.-...'ï B2 FR.
DN AN. .........; 64 FR.
para i.es pats étranger *, voir le tableau
publié las S et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONlFACK, r. des Bons-Enfans, 19.
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JOURNAL POLITIQUE* ÏITTÉRAIREj ®
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sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n'10. { Les articles déposés ne sont pas rendus... . I (place de la Bourse), ,
PARIS, 15 OCTOBRE.
La lecture des jourraux anglais montre
que le public, au-delà du détroit, yoit de
plus en plfts, dans la convention du 13
septembre, un acheminement vers un ar
rangement pacifique des difficultés inhé
rentes à la question italienne.
Parmi les feuilles de Londres, arrivées
aujourd'hui, il faut signaler surtout le
les Daily-News qui s'attache à dissiper
inquiétudes que la convention a pu fai
re naître au premier moment. 'Le jour
nal anglais examine, tour à tour, l'attitu
de de l'Autriche et de l'Italie. Après avoir
mentionné les réductions considérables
ordonnées par le cabinet. de Vienne dans
le corps d'armée austro-vénitien, le Daily -
News s'adresse à l'Italie pour lui deman
der des mesures analogues.
« La mesure prudente et sage du gou-
» vernement autrichien, dit la feuille, de
» Londres, perdrait la moitié de sa valeur
» si le gouvernement italien n'était pas
» libre d'opérer une semblable réduction
» dans ses dépenses militaires. En effet, il
» serait difficile de dire lequel des. deux
» gouvernemens a plus besoin d alléger
» ses charges... L'Italie a besoin de la
» paix, et elle doit s'estimer très heu-
» reuse, après avoir attendu pendant
£ dés siècles, de se voir avancer graduel-
» lement vers le but qu'elle a si long-
» temps désiré atteindre; L'Italie a* éprou-
n vé la bienveillance du monde entier à
» un degré digne de remarque; à l'ex-
» ception de celles dont les pertes ont
» fait sa force, toutes les" nations se sont
m inclinées devant sa fortune naissante.
» L'Italie,de son côté, par ce seul fait, doit
» quelque dédommagement, à ses voisins.
»■ Son gouvernement, doit donc prendre
» en considération non-seulement le désir
»' naturel de l'Italie et ce qu'elle a l'espoir
» d 'accomplir, mais aussi cequele mon-
» de,peut supporter. »
s. *
. On manque, depuis deux jours, de nou-
veile^- sur la conférence de Vienne. Tou
tefois, les journaux allemands croient fer
mement à la conclusion prochaine de 1a
paix, typjàj on s'occupe à Vienne et à Ber
lin des arrangemens militaires à prendre
dans les duchés. ■- »
Les troupes autrichiennes stationnées
dans le Jutland ont reçu ordre de se met
tre en marche pour rentrer en Allemagne,
t)n dit qu'elles vent être dirigées sur Ulm
et Rastadt. En même temps, on appelle
rait des officiers -instructeurs prussiens
pour organiser l'armée nationale du Sles-
wig-IIolstein. On -dit encore qu'après la
signature de la paix, il-ne restera-dans les
duehés qu'une division prussienne com
posée èc quatre régimens d'infanterie, deux
ïégimens, de cavalerie et deux brigades
d'artillerie. Ces différens arrangemens
formeront l'objet d une convention spé
ciale qui se négocie en ce moment entre
Jes cabinets de Berlin et de Vienne.
- Ce qui est fauxj en tout cas, c'est lanou-
velle. répandue par quelques journaux,
que le ' quartier-général du prince Frédé
ric-Charles de Prusse serait.transféré à
Kiel. Le prince prussien s'installera au
Château de Glucksbourg, d^ns le Sleswig.
: Le prince et la princesse de ^Galles, à
leur retour de Copenhague, se dirigeront.,
sans loucher le territoire prussien, sur
Glttckstadt où LL. A A.. RR. Embarque
ront pour l'Angleterre.
.Les conférences douanières de Prague
seront reprises sous peu, dans une autre
ville et avec l'assistance de plénipotentiai
res de la Saxe et de la Bavière qui seront
adjoints à ceux de la Prusse et de l'Autri
che. Le cabinet de Vienne,.avant la réou
verture des conférences, inviterait.la Prus
se à établir d'une manière nette et précise
les bases sur lesquelies-elle entend négo
cier.
" Des lettres de Copenhague ■annoncent |
qjEfaprès la conclusion de la paix, les dif
férons partis du Rigsraad mettront sur le
tapis la révision de,la charte constitution
nelle qui, pour être applicable au nouve
état des choses, exigera quelques modifi
cation, notamment en qui concerne la pre
mière Chambre.
Le New- Vorld Herald, après avoir fait un
résumé de la situation financière des
Etats-Unis, et montré qu'au mois de juin
dernier la dette publique s'élevait à
520,000,000 liv. st., ajoute les réflexions
suivantes : « Depuis cette époque^ la guer-
» re a continué et continue avec line dé-
» pense de 800,000 liv, st. par jour. Ainsi,
» par un calcul très simple, on voit qu'en
» mars prochain, le cabinet de "Wash-
» ington devra au moins 700,000,000 liv.
» et," en calculant sur l'intérêt à payer au
» taux modéré-de 6 0/0, on voit que le
» gouvernement aura à faire face à. une
» charge annuelle de 42,000,000 liv. sterl.
» Le peuple des Etats-Unis s'est .apitoyé
» souvent autrefois sur la situation de l'An-.
o> gleterre à propos do sa dette publique,
» ' mais l'intérêt que notre pays doit payer
» annuellement n'est, tout compris, que
» de 27,000,000 livres sterl. Si\ aux dé-
» -penses de la guerre, dépenses dont on
» ne peut prévoir le chiffre à venir, on
» joint les sommesque le gouvernement
» devra payer aux citoyens loyaux à titre
» de- dommages-intérêts pour pertes es-
» suyées par eux, ou comjne compensa-
» tion de propriétés saisies pour l'usage
» du gouvernement; si l'on calcule, les ré-
» clamations probables des gouvernemens
» étrangers pour dommages causés à leurs
» nationaux victimes de saisies illégales,
o on reconnaîtra que - la dette fédérale
» s'augmentera d'au moins 1,100,000,000
» livres.-»"' ' '
. . Edouard Simon.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 15 octobre.
M. Gladstone a prononcé, à Manchester, un
discours dans lequel ils considère, avec une
vive -satisfaction, la convention franco-italien
ne. M. Gladstone dit que cet acte a consolidé la
liberté et l'unité de l'Italie et qu'il a une im
portance incalculable.
Londres,*15 octobre..
Le correspondant spécial du Times, mande dé
New-York? à la date dii 5 octobre :
L'aile droite et l'aile gauche de Grant con
servent toujours la même position.
La perte des fédéraux, au nord de la rivière
James et au Sud-Ouest de Petersburg, dans les
journées de jeudi et, de vendredi, a été de 4 à
6,000 hommes. Dans cé nombre figurent deux
généraux et un grand, nombre d'officiers.
. Les efforts tentés pour enlever la seconde
ligne de retrancliemens confédérés ont été
repoussés avec de grandes pertes pour les. as-
sâillaus. Les confédérés, de leur côté, ont été
repousgés dans leurs tentatives ayant pour
objet de reprendre les positions qu'avaient
conquises les fédéraux. . ■
Le teuit court à Washington que l'armée de
Grant a éprouvé un grand désastre.
Des correspondances du quartier-général de
Sfreridan confirment la nouvello do la défaite
des fédéraux à Brown's-Gap. On assure que
Longstreet a rallié Early avec 20,000 hommes,
et qu'il a pris le commandement. Les commu
nications de Sh'eridan sont presque entière
ment au pouvoir des confédérés.
On est sans nouvelles de Sherman depuis
trois jours. Forrest a sommé Dalton en Géor
gie, de se rendre. Il annonce officiellement la
prise d'Athènes; il a fait 7,000 prisonniers et
s'est emparé d'un matériel considérable.
Prlce recrute largement dans 13 Missouri.
■ Les conscrits fédéraux désertent èn masse
et viennent le rejoindre.
New-York, 5 octobre (par le Persia).-
On a reçu les détails suivans sur les opéra
tions de l'aile gauche de Grant au sud-ouest
de l'elf.rsburg. .
Le 30 sept'-t^bro, les fédéraux avalent em
porté les deux premières ligne§ de défense de
l'ennemi, mais ayant voulu avancer d;t,y,T.nta-
ge les confédérés prirent à leur tour l'odensi-
ve et firent 2,000 prisonniers.
Lo j*' oetolire, les fédéraux s'étaient avan
cés do trois quarts 4e nulle et se fortifiaient au
sud du railway.
Le 29 septembre, le 10° et le lis 8 corps, coin»
mandés par Hirney, avaient traversé la rivière
James et s'avançaient vers llichmpnd. Ils
avaient pyis les hauteurs de A T cwmarlio[ et Bu-
deroan, , ,
Les confédérés avaient réussi à. 3 emparer
des redoutes près de la rivière Jamos.
" Sti b -idan était à llarrisonburg où il se pré
parait à de nouveau Ëarly.
Le gouvernement aannoncéun emprunt de..;
40 millions de dollars.
Or, 189 ; coton, US à 12S.
Berlin, 15 octobre.
Le Toi est revenu ce matin en bonne santé
au château de Babelsberg. S. M., en passant à
Darmstadt, a fait une visite de deux heures à
l'empereur et à l'impératrice de Russie.
Immédiatemsnt après son retour, le roiaas-
sisté à la translation des restes mortels du feu
roi son frère, à l'église de la Paix.
Le baron de Scheel-PIessen est arrivé Ici, ve
nant de Vienne. ' >
. ' Berlin, 14 octobre.
La Gazette de la Croix dit que le traité d'adhé-
gion au Zollverein, signé le 12 octobre, stipule,
dans le protocole final, qu'à l'issûe des négo
ciations ouvertes avec l'Autriche et la Fran
ce, les Etats faisant partie'.du Zollverein se
réuniront de . nouveau pour coordonner,
en un seul traité douanier, les stipulations
contenues dans les conventions du 28 juin,
du 14 juillet et .du 12 octobre, ainsi que les
modifications éventuelles sur lesquelles on au
ra pu s'entendre, avec la France et l'Autriche.
On ferait, entrer également dans ce traité la
convention relative aux droits de navigation
sur le Rhin.
La Correspondance Zeidler dit qu'aussitôt après
la .signature de-la paix avec ^ Danemark, la
Diète, germanique sera invitée à retirer -ses
troupes du Hôlstein.
. Turin, 13 octobre.
" L'Italin militare croit savoir que le roi a si-
gné un décret'd'amnistie pour les prisonniers
d'Aspromonte. - :
Madrid, 14 octobre.,
Le journal las Novedas ne soutientplus l'abs
tention. Il condamne l'emploi de la force com
me ne changeant les convictions de personne
et conseille le retour à la constitution de 1837.
M. Mon n'a pasencore accepté le poste d'am- '
hassadeur d'Espagne à Paris. ;
• {Ilavas-BuUier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir:
Berlin, lb octobre. -
- La Gazette de l'Allemagne au Nord dément les
assertions d'un correspondant viennois de la
Boersenhalle de Hambourg, d'après lequel la
Prusse aurait offert au cabinet de Vienne de
prendre l'initiative de pourparlers avec la
France pour une modification de l'art. 31 du
traité de commerce, à la condition que l'Au
triche renoncerait à 'tout jamais à ses droits
d'entrée dans le Zollverein.
Vienne, 15 octobre.
l 'empereur d'Autriche est de retour d'Ischl.
La conférence s'est réunie aujourd'hui.". ,
La Presse publie un télégramme de Paris,
d'après lequel le-czar Alexandre et. l'Empereur
des Français se rencontreraient, le 19, à Lyon.
Le' czar serait accompagné du prince Gort-
chakoll'. -
Madrid, 14 octobre.
. La Epoca dit que l'Espagne ne doit pas rester
étrangère aux arrangemens tendant à assurer
l'indépendance de l'Etat pontifical si les Fran
çais quittent Rome. Ces arrangemens doivent
être placés sous la garantie de l'Europe,
La réunion des progressistes a été autorisée.
; (Ilavas-BuUierJ
COURS DE LA BOURSE.
CODES DE CLOTURK le 14 le 15 H.VUSS^i BAISSE
3 0/0 au cornpt. 65. » 65 05 i 05 » »
—Fin du mois. 65.15 65 20 * 05 » »
41/2 au Ofimpt. 91 90 91 80 # » » 10
—Fin du mois. 92 75 >f » » » » #
Le tableau des-revenus indirects, publié
ec matin au Moniteur, indique pour les
neuf preri iers mois de 1864, une diminu
tion de 35,855,000 francs. .
; Comme un pareil chiffre pourrait sur
prendre l'opinion, il importe do le décom
poser pour s'en rendre compte.
Les impôts indirects autres que celui sur
les sucres présentent une augmentation de
11 S 199,0Q0 fr.; mais Jes droits (l'entrée sur
les sucres des colonies françaises et le
droit de fabrication sur les sucres indigè
nes ont 'diminué de 47^4,00Q fr~.
Cette diminution, toute provisoire, est
l'effet inévitable de la première applica
tion, commencée le 15 juin dernier, de la
nouvelle législation des sucres.
^ntérieurpment à la loi du 7'mai 18G4,
les droits étaient" perçus à l'importation
des sucres bruts étrangers, sauf à être res
titués à la sortie des raffinés; le droit de
fabrication des sucr§s in(Jigènp§ étçit payé'
au moment de la sortie ou de la mise en
consommation, et n'était pas restituable:
Par la loi nouvelle, les sucres peuvent'
être introduits ou fabriqués en franchise
teropofaii-'DY. moyennant dos obligations
cautionnées qui doivent être acquittées ou
; déchargées dans le délai de quatre mois.
La mise en vigueur de ce régime, qui
>%it~disparaître les complications du draw-
back et les difficultés budgétaires des res
titutions de droit, équivalait donc à un cré
dit de quatre mois accordé une fois pour
toutes à l'industrie des sucres ; le mon
tant des droits sur les sucres était l'année
dernière de 13 à 14 millions par mois;
las 47 millions de diminution apparente
représentent donc fort exactement les trois
: mois et demi écoulés depuis le 15 juin.
Il y a simplement un retard et non une
perte dahs les rentrées du Trésor.
. Quant au déficit provisoire qui pourrait
en résulter dans la prévision du budget de
i 1864, il serâ tout d'abord ramené à 28 mil
lions par l'économie d'environ 7 millions
qui sera obtenue sur le crédit de 34 millions
alloué au drawback des sucres, et on
pourra même le combler de la manière la
plus-simple en rattachant: à l'exercice 1864
les droits qui ne seront recouvrés qu'en
1*165, ! en vertu d'obligations souscrites < en
1864, droits -qui,'dans l'ancienne législa
tion, doivent être portés en recettes'dans
le courant même de l'exercice.
A cgestb VlTO.-
On nous écrit de Téhéran, 2 septembre
1864 :
Le gouvernement persan a reçu Jusqu'à
^présent de bonnes nouvelles de l'armée"
quij sous les ordres du ministre de la
guerre, opère, contre les " Turcomans. Jo
vous annonçais, il y a trois mois, que
cette armée devait entrer ' sur le territoire
desGoklans,(puissante, tribu turcomane).
Les chefs des Goklans, dès l'arrivée de
l'armée sur la frontièresont venus
faire leur soumission et ont consenti à
payer des arriérés d'impôt s'élevant à la
somme de 400,000 fr.; de pluâ, ils ont nour
ri .l'armée qui a séjourné pendant plus
d'un mois sur leur territoire.
. pe là, ; en se dirigeant au nord, l'armée
) persane est entrée dans le pays des Ya-
moutes, tribu aussi puissante que la pre
mière, mais plus guerrière et plus hos
tile aux Persans. Quelques . chefs seu
lement sont /venus faire soumission ; les
autres ont pris une attitude hostile et
il y a eu deux engagemens de cayalerie
où l'avantage est resté aux Persans^ De
plus, on s'est emparé d'un camp retran
ché qui contenait une grande quantité de
provisions de bouche et bon nombre de
femmes et d'enfanç.
11 est indispensable maintenant que
l'armée persane poursuive les restes de
c'èttc tribu qui s'est réfugiée plus aq
nord, sur le rivage oriental de la iper Cas
pienne,
•'L'armée persane opère maintenant dans'
ces parages, à vingt lieues au nord d'Asté-
rabad; elle rencontrera là les derniers gî
tes des Yamoutes, et elle obligera très
probablement ces féroces voisins à faire
acte de soumission et h payer tribut, .
; Du côté de l'Afgb,apis tan tfcut est calme,
du moins sur là frontière pergane,
A Téhéran, comme dans presque toute
la Perse, la récolte a été abondante cette
année,. •
Pour.extrait :.x. «ONiFACEi
CiiROKIOiUE DU STOCK-EXCHANGE.
Londres, 14 octobre 1864.
Dans les manifestations de la vie com
merciale les deux peuples qui certaine
ment diffèrent le plus.sopt ,1e peupie'ân-
glais et le peuple français. Très impres
sionnable, celui-ci ne met cependant un
pied devant l'autre qu'après s'être assuré
de la fermeté du sol. da lat séeuyïté du
cï)exqin, de là fiertjtude du-but proposé.
Flegmatique et réfléchi, l'autre hésite
longtemps d'abord, pèso toutes les chan
ces, les soumet aux calculs île sa raison,
puis, une fois sa résolution prise, il ne
s'arrête devant aucun obstacle, ne refli.jle
devapt aucune éyentualité, ^i redoutaiile
qu'elle soit. Ce que l'ingéiiiëux esprit fran
çais conçoit, projette, mais le plus sou
vent délaisse, la volonté ' calr$e., "épergi-
qqe et opiniâtre do l'A'ugîais" lui donne
corps et vie. En France, les ébranlemens
commerciaux procèdent ou ;d'une -cause
essentiellement politique ou sont les con
tre-coups de crises étrangères, ^n '4 ll Çl{i-
tersfypesprisKgp.nt fi- w démi'flU0S et particu
lières au pays cumme au caractèro de ses
habitans. Un progrès s'accuse de l'autro cô
té du détroit et met des années à conquérir
le terme absolu. Ici, l'idée nouvelle, aussi
tôt apparue, eriibraseles esprits, sollioite
toutes les forces et toutes les volontés
et les pousse au but final par un élan ir
résistible. Le choc se produit, le vaisseau
sombre, les épaves et les cadavres cou
vrent le rivage. Mais qu'importe ! si l'en
fantement a été douloureux, le problême
est du moins résolu. Laissez au corps
commercial quelques mois,-quelques an
nées même pour cicatriser ses blessures et
guérir, ses lésions; il rentrera dans la car
rière, plus robuste qu'auparavant, La se
maine faite jadis au, prix de vastes sacrifi
ces^ il la retrouvera alors à l'état de moisr
son. . . ^
Qui ne s® rappelle la railway mania de
1845 et ses terribles conséquences? On al
lait alors de l'inconnu à l'incertain, du dou
te à l'erreur j du crépuscule aux ténèbres,
mais rien n'arrêta l'essor universel. Des
sommités du monde aristocratique aux
coqches inférieures de la plèbe,' de la
haute finance aux classes. commerciales
lea, pluS ihumblBS, de la. magistrature à
l'armée, de l'industrie aux arts, uncourant
électrique s'établit qui souleva - la plus
puissante des manifestations collectives,
Mais, trop disproportionnée aux ressour
ces de la nation'«t à l'organisation du cré
dit j cette manifestation eut pour résultat
inévitable la plus désastreuse des crises
que l'Angleterre eût encore traversées. Cinq
ans après, il ne restait plus trace de cette
convulsion ; maisle Royaume-Uni avait son
territoire couvert d'un magnifique réseau*
ferré, la valeur de là propriété foncière:
avait doublé, la circulation intérieure des
produits du sol et des marchandises avait
triplé, «t désormais le pays pouvait repor
ter l'épargne sur d'autres points de l'aoti-
vité industrielle et commerciale.
II en fut de même pour la navigation à
la vapeur. Que Ue tentatives infructueuses,
qye de nouveaux modèles ruineux, et
que de"compagnies établies sur toutes les
lignes maritimes, qui se résolurent par des
liquidations désastreuses ! On avait rêvé
des coques gigantesques aux cargaisons
fabuleuses, des vitesses'pareilles à celle du
vent. Le Great-Easlern ce léviathan des
mers,fut l'expression de ces extravagantes
aspirations. 11 fallut, la ruine de quatre
générations d'actionnaires pour prouver
à ce peuple tenaoe qu'il est certaines lois
fondamentales devant lesquelles la volon
té hum.line doit reculer.
Plus violente encore fut la -secousse dû
l'insurrection indienne. DepuJ§ cent cin
quante ans la ply§ vaste possession.britan
nique était aussi mal gouvernée quo coû-
teusement administrée par une compa
gnie-de marchands. Le népotisme, la
v«ur : , l'exclusivismo trônaient souverai
nement aux Indes. Pendant cette longue
domination, l'Angleterre n 'avait su y faire
prévaloir ni sa législation, ni ses usages,
pas même son étalon monétaire. Le produit
colonial offrait des déficits permanens, et
la dette s'élevait à 2 milliards 250,0QQ,QftQ
detrancs, au moment mêmp où éclatait l'a
rébellion indigèpo. Le triomphe des ar
rhes britanniques est le signal et le point'
de départ d'une! rénovation absolue,. La
couronne reprend tous ses droits souve
rains; l'administration militaire et civile
est modifiée de fond en comble: les sine-'
cures disparaissent, le$ yfippttes s'équili
brent aypp lfts dépe'nâès, un "essor prodi
gieux osl imprimé à.l'émigration, au com
merce, :à .l'agriculture, aux travaux pu
blics et à l'instruction primaire; Cette ftiis
encore un cataclysme r^dqutabfe se résol
vait en une an}é\ior&liàn éclatante, en une
prospérité qui n'a point dit son dernier
mot.
Maintenant que se. pâsse«t«iV & une épo
que plus rapprochée dp nous, vers la flii
dp l'année 1^61 ? La plus ferme baso de
l'industrie anglaise est la mise en œuvre
du coton: la plus large part de l'inter-
course maritime est le transport du texti
le; -le plus gros chiffre de ! l'exportation
britannique vient des cotopp^dps et des
tissus mixtes auxquels américaine
s'^llip. qet pn^emhlp, de faits go î'ésupae
par uq mot Je.»w cq/ow, fflaV d'upe puis
sance magique, cftv-, ji saseule évocationj le
gouvernement angfais se soumettra à
toutes'ias exigences des Etats-Unis, sup
portera stoïquement avanies et imperti
nences depuis la querelle à propos dps li
mites de l'Orégon jusqu'à la prise'de pos
session de l'|ip $an-3uan.L'explosion delà
ig^ar're civile produit un résultat peu dif-
:ftirent de celui d'une rupture Ventre, la
Grande-Bretagne et l'Unioçi î o'çst-à-dire
qu'elle nous prive d'u» seul'ooùp de l'ali
ment essentiel de notre industrie et de
notre .commerce, ferme nos - filatures et
livre-600,00.0 ouvriers au chômage et à la
misère. , ", ,
; Maintes fois j'ai dit à cette même place,
par quelle robuste volonté, par quels sa
crifices et,par quel esprit de suite les so
ciétés pour l'approvisionnement du coton
avaient conjuré l'orage. Pour elles le pré
sent était tout, l'avenir rien. Il leur impor
tait peu.qu'à trois années de là et de leurs;
efforts même naquissent les excès de la
spéculation ; qu'à des stocks épuisés suc
cédât une véritable pléthore et que de
cinq à sjx francs par kilogramme le prix
du.coton tombât de ,20 ^ 25 0/0. La ques
tion vitale et primant toutes les autres,
c'était que l'Angleterre pût se passer, du
textile américain en développant sa cul
ture dans toutes les autres' contrées in--
tertropicales ; c'était ijue les manufac
tures du Lancashire reprissent leur acti
vité non plus co aime tributaires d'un seul
pays, mais, de tous les centres agricoles co
tonniers du monde, i •
Ces résultats économiques ont été at
teints et le King Cotton se trouve bien et
dûment détrôné.: Mais la- conquête coûte
cher. Elle est obtenue au prix de nom
breux sinistres, parmi les maisons de Li-
verpool, Manchester et Londres que des
bénéfices-prodigieux avaientpoussées à dès
transactions désordonnées.Etpui?, comme
leg liens de la solidarité commerciale en
chaînent plus . ou mojné toutes les frac
tions de la communauté, des banques et
des banquiers, des fabricans; des commis
sionnaires et. des courtiers ont succombé
sousle choc. En semblables occurrences, il
arrive toujours aussi que des. maisons, ikê-
me étrangères par leurs opérations au
mobile agissant, éprouvent le contre-coup
de la crise et périssent parce qu'elles ne
contiennent point en elles les conditions
de ,vigueur et do_ résistance nécessaires.
Celles au contraire qui se trouvent dans
«ne situation différente résistent au prix
de quelques faibles Sacrifices et de quelque
gène temporaire. ■■ ■
; "Déjà-la panique a fait table rase des spé
culateurs téméraires, des banquiers trop
confiais qui prenaient leur papier, et a ru
dement éprouvé certaines banques four
nissant des acceptations: sur une trop lar-
fe echelle. Du raême coup, elle a fait tom-
er des maisons véreuses do ^longue date
et" provoqué la réduction des jours de
travail dans plusieurs filatures auxquelles
le.crédit manquait/tout à co,up. Mais ce
qui vient de se passer n'es.t que la repro
duction do faits analogues dans des cir-
constances identiques, et dès aujourd'hui
U est permis de prévoir le retour, lent sans
doute, maig certain, vers unétat da choses
meilieur,
D'autres conséquences ne tarderont pas
a se dérouler. Il est très présumable qua
les achats du textile sur les lieux de pro-
duction subiront un temps d'arrêt, que
les arrivages diuùnueront successivement
et qu'en diminuant ils réduiront d'autant
les envois de numéraire à l'extrême Orient
Les métaux précieux que nous n'e\p> c dië-
rons pas augmenteront d'autant lo stock
monétaire el exerceront une influence di
recte sut' ia valeur vénale de l'argent. Et
pçis, comme la crise n'a point atteint la
production^aurifère et que les cargaisons
transatlantiques continuent à entrer dans
nos ports, il est impossible que cet afflux
(Tebpècss rû permette, pas à la ,Banque
d Angleterre de se départir da son système
restrictif4 outrance. ■
Déjà, dans son liiïan du 12 courant, nous
découvrons les symptômes d'une première
amélioration..En dépit des fortes applica
tions faiteg cetto semaine à'sa'''caisse noiis
voyons eue sa circulation dtj bank-notes a
diminué de 136,295 liv, st. et que son
sjock monétaire s'est afCru de 8,033 1. La
situation se ser&U dessinée :dans un sens
.plus iavorah'e encore 'si beaucoup da
gens t pour parer à de pires éventualités,
notamment celle d'une surélévation du
taux de Vcseompte, n'avaient levé plus
d argent que leurs besoins réels ne le com
portaient. - ' -.■■;■-- : ■ ' ■ .
Une reprise assez sensible a eu lieu sur
les consolidés anglais. Les fonds étrangers
ont. aussi, régagné une bonne partie riu-
terraln perdu dans.les premières joi^nées
00 la semaine. Néanmoins on p b saurait
rien pronostiquer de préc^ a „ an t à ce
^^? n hf me ^iï a ™ él ^ rati °n' L'èbran-
inmmLlîn 1 tel et le moral de la
SS « > l -' anc ^ r0 et mercantile si
ivant 'Le bien des jours se'passeront.
• 1 v retour du'.calme et de la sécurité.
1 joun WILKS.
. Feuilleton du Constilulionnel, 16-ccl.
LA FORÊT DE BOHDY
WO'jilE ÎÎE LA RÉGENCE.
ïroiNiciue partie.
xvir.
■11ES Messieurs ixqchîtans.
, Qui me procure, Messieurs, l'avan
tage?... demanda Cartouche en s'avan-
0ant avec résolution au, devant, des.surve-
nans. - j
- Amis '.le vos amis, nous sommes des
amis, répondit un homme de- belle pres
tance en prenant la parole poui ses deux
acolytes; nous ici vous n'avez plus à at
tendre personne, et celte femme, ajouta-
t-il en désignant peu poliment la veuve
Isambard, peut faire servir si elle est
prèle. - ' •■■,■• ; .
— Eh bien ! la mère aux chapons, dit
Cartouche à qui cette intention de cojo-
.poter avec lui ne pouvait eti e Ge^agi etible,
puisqu 'elle excluait l'idée tout d^abord vo-
nue- à son esprit d'une .dasceiite 'du police,
faites aux ordres de Monsieur.
"Et lRètemcnt, , la vieille , continua
l 'impérieux convive, nerns n'avons pag le
loisir d'un repas dans les règles; vous fe
rez tout dresser à la fois sur table; qu'il
n'y ait pas sur notre dos de valets curieux :
nous avons à parler affaires et besoin d'ê
tre seuls. . "
— Mais, Monsiour l'abbé, s'écria la veu
ve avec angoisse, ça n'a pas de bon sens;
servi ainsi, la moitié de votre dincr va être
froid et il aura l'air d'une noce de cam
pagne. '
— Allez donc, raisonneuse, et faites ce
que l'on vous dit, reprit avec impatience
celui qui s'était constitué l'orateur du trio;
le dîner sera ce qu'il 'sera; nous avons
un bien autre chat à fesser.
Après que Mme Isarribard fut sortie, on
donnant les marques d'un désespoir qui
n'était pas loin de l'élever à la dignité d'u
ne sorte de Valel en jupon, les trois con
vives inconnus se débarrassèrent du leurs
maùlcaux. Les inventoriant alors, avec la
curieuse attention que I on peut croire,
et leur appliquant un système de numéro
tage que nous .commencerons aussi par
adopter, car il est corpmode et, presque
nécessaire pour différencier trois figures
uniformes et sans nom, chez le n° 1 il
çonstata une taille svelte, élancée , des
allures suprêmement aristocratiques, et,
en manière de signe particulier (style de
passeport), une sorte de tic nerveux lui
faisant par. intervalles rapprocher la tète
de l'épâule droite, et pousser le menton en
ayant-commosi, chez lui, le mouvement
du cou eût été gêné par unô cravate trop
serrée.
Le numéro 2 était un homme de tour
nure jeune et passablement distinguée ; le
numéro 3, au contraire, une façon de sou
dard gros et court chez qui le développe
ment de la région abdominale accusait les
approches de la cinquantaine.
Après que, sans attendre d'y être invi
tés, ces gens eurent cavalièrement pris
place autour de la table :
— Je vous suis obligé, Monsieur, dit
Cartouche au numéro 1, de la peiiie que
vous avez bien Voulu prendre de tout or
donner pour moi; mais qui dois-je re
mercier? •
—. Avez-vous iaim? demanda brusque
ment l'usurnateur, à qui s'adressait' cette
question.
— Ma foi! pas mal, réponditgaîment
l'amphitryon détrôné, et il me semble que
je ferai convenablement honneur au repas
que vous voulez bien m'offrir.
' — Alors, Monsieur Cartouche, donnez
un peu de crédit à votre curiosité, car, je
vous en avertis, mon nom et ma qualité
sont faits pour vous couper l'appétit.
— Je serais Cartouche, répondit fière
ment l'ex-abbé, et vous un homme de jus
tice venu pour l'arrêter, comme vous avez
l'air de l'insinuer, que je n'en perdrais, je
vous prie de le croire, ni une once de sang-
froid, ni un coup de dent.
; — Pour Cartouche, mon cher Monsieur,
répondit le ri 4 i, vous l'êtes : avant de ve
nir ici, j'ai vu maître Galoppe et la Fillon^
et je les ai singulièrement soulagés en me
donnant à eux pour une mbuche instruite
de l'invitation qu'ils avaient reçue et en
voyée pour leur intimer la défense de l'ac
cepter. Je ne saurais donc, précisément à
cause du coquet déguisement que vous
leur annonciez, avoir l'ombre d'un doute-
sur votre personne: Pour.ce qui est de moi,
vous n'êtes pas trop à côté de la vérité ;
j'appartiens, en effet, à la justice, mais,
dans sa hiérarchie, je suis placé à un degré
de l'échelle où l'on ne se dérange pas pour
courir après les malfaiteurs ; je les attends
surplace, on me les amène tout arrêtés.
— Serait-ce donc, demanda Cartouche
en raillant, Monsieur le lieutenant-géné
ral de police ou- Monsieur le président du
Parlement qui me feraient l'honneur de
venir incognito manger ma soupe?.
— Mieux que celi, mon cher.
— Diable! dit le voleur, sur le même
ton, cependant vous n'êt«s toujours pas
Monsieur le Régent ? .
— Plus haut encore fit le numéro 1,
marquant d'un geste de la main une élé
vation sans limites. Regardez , trônant
seul au-dessus de tous les pouvoirs, un
personnage qui les maintient et les ré
sume.
— Ah ! mais, dites donc ! s'écria Cartou
che impatienté, j'en ai assez^de vos em
blèmes. Vous me faites l'etïet d'un hom
me de nia troupe que nous avons été obli
gés de flanquer à Bicêtre, : vii qu'il s'était
tourné la cervelle à deviner et h composer
des charades. Contez-moi tout dè suite
que vous êtes Dieu la père, on vous ado
rera, et n'en parlons plus.
-r- Enfin, dit le. mystérieux inconnu,
vous tenez absolument à être fixé?...
— Mais sans doute, on aime à savoir
dans quelle société on se trouve.
'— Eh bien ! ; alors, je vous demanderai
si vous connaissez l'homme qu'on appelle
Monsieur dg Paris? ^
: — Qui? Monseigneur l'archevêque? far-
oeur !
— Non, l'autre, l'exécuteur des hautes
œuvres! Ces deux messieurs sont mes ai
des,: vo.ici Patience, mon homme de con
fiance, ajouta-t-il. en» désignant 1e n° 3,
l'homme gros et court, et Mercredi, sonjeu-
; ne collègue," un garçon de belle espérance;
; vous avez certainement entendu parler
d'eux; leur popularité est liramense ; j'ai
: l'honneur de vous les présenter.
Voyant qu'à cette .révélation plus que
singulière, Antoinette, sa maîtresse, était
devenue extrêmement pâle :
— Es-tu bête, dit Cartouche en allant à
elle, de prendre ainsi peur! ne vois-tu pas
que c'est une plaisanterie? LepèreSanson,
' le bourreau, je le connais commela Sama
ritaine : c'est un petit sec, et il ne ressem
ble nullement à Monsieur, dont la tour
nure,- il me semble, 11e m'e9t pas étran
gère, et qui, dans tous les cas, est l'un des
gentilshommes les mieux faits de Paris.
. —Vous avez tort, Monsieur Cartouche,
dit le sombre personnage, de ne pas pren
dre au sérieux ma qualité. D'abord, con
venez qu'entre vous- et l'homme que je
prétends être, une rencontre un -jour ou
l'autre est ce qu'il y a de plus probable..
Seulement, cette rencontre, j'en ai hâté .le.,
moment, çt j'entends lui donner une tour
nure qui, pour vous, jo pense, sera aussi
surprenante qu'agréable. Je ne suis ici ni
comme une menace, ni comme un avant-
goût du dénoûment promis à votro aven
tureuse existence ; je- viens, au contraire,
malgré l'abîme qui semble nous séparer,'
vous proposer une magnifique opération
à entreprendre de compte à demi.
. — Monsieur, répondit. Cartouche, je ne
sois pas (fomme les apothicaires : j'ai l'ha
bitude de traiter avec des visages ; com-,
mencez par mettre bas votre masquo^
après, nous verrons. . 1
— Impossible ; survivanciur do mort pèt
re, que, prochainement, je dois remplacer
et même jtnuni déjà des provisions de l'of
fice, expédiées et.scellées, j'ignore encore
si j'exercerai. Tout dépend de vous, si nous
faisons affaire, demain, plusieurs fois
millionnaire, je serai,comme vous le dites,
l'un des gentilshommes les plus accomplis
de Pari/, et, dos lors, n'ai point envie que
vous me coïmoissiez sous iqgq dés&gvéE**
Wq aspect»; si, 2-U Gontr^ir^j ïjoi^s dô
BUREAUX À PARIS g me do Valois (PtWi-Kojil); n! 1(0
B
DIMANCHE 16 OCTOBRE 1864.
ab.onneïïens des dëpartemens.
. —» '* ' ï- 1 ' -
TROIS MOIS. ;. ;-Jc".t i 16 FR.
SI MOIS....i:.-...'ï B2 FR.
DN AN. .........; 64 FR.
para i.es pats étranger *, voir le tableau
publié las S et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONlFACK, r. des Bons-Enfans, 19.
fa ^ .
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■ ' es. -..
trois MOis.......:a 13 fr.
six mois .....* 26 fr.
un anî ...........ï 82.frj
un numéro 20 centimes;
Les abonnewens datent des 1" «
de chaque mois.
JOURNAL POLITIQUE* ÏITTÉRAIREj ®
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon de poste ou d'un eflel i Le* lettre* ou envoit chargent non affranchis lont fefutis, " j ; Les Annonces sont reçues chez M. Panis ^ rue Notre-Dame-des-.Victoires, n* 40
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n'10. { Les articles déposés ne sont pas rendus... . I (place de la Bourse), ,
PARIS, 15 OCTOBRE.
La lecture des jourraux anglais montre
que le public, au-delà du détroit, yoit de
plus en plfts, dans la convention du 13
septembre, un acheminement vers un ar
rangement pacifique des difficultés inhé
rentes à la question italienne.
Parmi les feuilles de Londres, arrivées
aujourd'hui, il faut signaler surtout le
les Daily-News qui s'attache à dissiper
inquiétudes que la convention a pu fai
re naître au premier moment. 'Le jour
nal anglais examine, tour à tour, l'attitu
de de l'Autriche et de l'Italie. Après avoir
mentionné les réductions considérables
ordonnées par le cabinet. de Vienne dans
le corps d'armée austro-vénitien, le Daily -
News s'adresse à l'Italie pour lui deman
der des mesures analogues.
« La mesure prudente et sage du gou-
» vernement autrichien, dit la feuille, de
» Londres, perdrait la moitié de sa valeur
» si le gouvernement italien n'était pas
» libre d'opérer une semblable réduction
» dans ses dépenses militaires. En effet, il
» serait difficile de dire lequel des. deux
» gouvernemens a plus besoin d alléger
» ses charges... L'Italie a besoin de la
» paix, et elle doit s'estimer très heu-
» reuse, après avoir attendu pendant
£ dés siècles, de se voir avancer graduel-
» lement vers le but qu'elle a si long-
» temps désiré atteindre; L'Italie a* éprou-
n vé la bienveillance du monde entier à
» un degré digne de remarque; à l'ex-
» ception de celles dont les pertes ont
» fait sa force, toutes les" nations se sont
m inclinées devant sa fortune naissante.
» L'Italie,de son côté, par ce seul fait, doit
» quelque dédommagement, à ses voisins.
»■ Son gouvernement, doit donc prendre
» en considération non-seulement le désir
»' naturel de l'Italie et ce qu'elle a l'espoir
» d 'accomplir, mais aussi cequele mon-
» de,peut supporter. »
s. *
. On manque, depuis deux jours, de nou-
veile^- sur la conférence de Vienne. Tou
tefois, les journaux allemands croient fer
mement à la conclusion prochaine de 1a
paix, typjàj on s'occupe à Vienne et à Ber
lin des arrangemens militaires à prendre
dans les duchés. ■- »
Les troupes autrichiennes stationnées
dans le Jutland ont reçu ordre de se met
tre en marche pour rentrer en Allemagne,
t)n dit qu'elles vent être dirigées sur Ulm
et Rastadt. En même temps, on appelle
rait des officiers -instructeurs prussiens
pour organiser l'armée nationale du Sles-
wig-IIolstein. On -dit encore qu'après la
signature de la paix, il-ne restera-dans les
duehés qu'une division prussienne com
posée èc quatre régimens d'infanterie, deux
ïégimens, de cavalerie et deux brigades
d'artillerie. Ces différens arrangemens
formeront l'objet d une convention spé
ciale qui se négocie en ce moment entre
Jes cabinets de Berlin et de Vienne.
- Ce qui est fauxj en tout cas, c'est lanou-
velle. répandue par quelques journaux,
que le ' quartier-général du prince Frédé
ric-Charles de Prusse serait.transféré à
Kiel. Le prince prussien s'installera au
Château de Glucksbourg, d^ns le Sleswig.
: Le prince et la princesse de ^Galles, à
leur retour de Copenhague, se dirigeront.,
sans loucher le territoire prussien, sur
Glttckstadt où LL. A A.. RR. Embarque
ront pour l'Angleterre.
.Les conférences douanières de Prague
seront reprises sous peu, dans une autre
ville et avec l'assistance de plénipotentiai
res de la Saxe et de la Bavière qui seront
adjoints à ceux de la Prusse et de l'Autri
che. Le cabinet de Vienne,.avant la réou
verture des conférences, inviterait.la Prus
se à établir d'une manière nette et précise
les bases sur lesquelies-elle entend négo
cier.
" Des lettres de Copenhague ■annoncent |
qjEfaprès la conclusion de la paix, les dif
férons partis du Rigsraad mettront sur le
tapis la révision de,la charte constitution
nelle qui, pour être applicable au nouve
état des choses, exigera quelques modifi
cation, notamment en qui concerne la pre
mière Chambre.
Le New- Vorld Herald, après avoir fait un
résumé de la situation financière des
Etats-Unis, et montré qu'au mois de juin
dernier la dette publique s'élevait à
520,000,000 liv. st., ajoute les réflexions
suivantes : « Depuis cette époque^ la guer-
» re a continué et continue avec line dé-
» pense de 800,000 liv, st. par jour. Ainsi,
» par un calcul très simple, on voit qu'en
» mars prochain, le cabinet de "Wash-
» ington devra au moins 700,000,000 liv.
» et," en calculant sur l'intérêt à payer au
» taux modéré-de 6 0/0, on voit que le
» gouvernement aura à faire face à. une
» charge annuelle de 42,000,000 liv. sterl.
» Le peuple des Etats-Unis s'est .apitoyé
» souvent autrefois sur la situation de l'An-.
o> gleterre à propos do sa dette publique,
» ' mais l'intérêt que notre pays doit payer
» annuellement n'est, tout compris, que
» de 27,000,000 livres sterl. Si\ aux dé-
» -penses de la guerre, dépenses dont on
» ne peut prévoir le chiffre à venir, on
» joint les sommesque le gouvernement
» devra payer aux citoyens loyaux à titre
» de- dommages-intérêts pour pertes es-
» suyées par eux, ou comjne compensa-
» tion de propriétés saisies pour l'usage
» du gouvernement; si l'on calcule, les ré-
» clamations probables des gouvernemens
» étrangers pour dommages causés à leurs
» nationaux victimes de saisies illégales,
o on reconnaîtra que - la dette fédérale
» s'augmentera d'au moins 1,100,000,000
» livres.-»"' ' '
. . Edouard Simon.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 15 octobre.
M. Gladstone a prononcé, à Manchester, un
discours dans lequel ils considère, avec une
vive -satisfaction, la convention franco-italien
ne. M. Gladstone dit que cet acte a consolidé la
liberté et l'unité de l'Italie et qu'il a une im
portance incalculable.
Londres,*15 octobre..
Le correspondant spécial du Times, mande dé
New-York? à la date dii 5 octobre :
L'aile droite et l'aile gauche de Grant con
servent toujours la même position.
La perte des fédéraux, au nord de la rivière
James et au Sud-Ouest de Petersburg, dans les
journées de jeudi et, de vendredi, a été de 4 à
6,000 hommes. Dans cé nombre figurent deux
généraux et un grand, nombre d'officiers.
. Les efforts tentés pour enlever la seconde
ligne de retrancliemens confédérés ont été
repoussés avec de grandes pertes pour les. as-
sâillaus. Les confédérés, de leur côté, ont été
repousgés dans leurs tentatives ayant pour
objet de reprendre les positions qu'avaient
conquises les fédéraux. . ■
Le teuit court à Washington que l'armée de
Grant a éprouvé un grand désastre.
Des correspondances du quartier-général de
Sfreridan confirment la nouvello do la défaite
des fédéraux à Brown's-Gap. On assure que
Longstreet a rallié Early avec 20,000 hommes,
et qu'il a pris le commandement. Les commu
nications de Sh'eridan sont presque entière
ment au pouvoir des confédérés.
On est sans nouvelles de Sherman depuis
trois jours. Forrest a sommé Dalton en Géor
gie, de se rendre. Il annonce officiellement la
prise d'Athènes; il a fait 7,000 prisonniers et
s'est emparé d'un matériel considérable.
Prlce recrute largement dans 13 Missouri.
■ Les conscrits fédéraux désertent èn masse
et viennent le rejoindre.
New-York, 5 octobre (par le Persia).-
On a reçu les détails suivans sur les opéra
tions de l'aile gauche de Grant au sud-ouest
de l'elf.rsburg. .
Le 30 sept'-t^bro, les fédéraux avalent em
porté les deux premières ligne§ de défense de
l'ennemi, mais ayant voulu avancer d;t,y,T.nta-
ge les confédérés prirent à leur tour l'odensi-
ve et firent 2,000 prisonniers.
Lo j*' oetolire, les fédéraux s'étaient avan
cés do trois quarts 4e nulle et se fortifiaient au
sud du railway.
Le 29 septembre, le 10° et le lis 8 corps, coin»
mandés par Hirney, avaient traversé la rivière
James et s'avançaient vers llichmpnd. Ils
avaient pyis les hauteurs de A T cwmarlio[ et Bu-
deroan, , ,
Les confédérés avaient réussi à. 3 emparer
des redoutes près de la rivière Jamos.
" Sti b -idan était à llarrisonburg où il se pré
parait à de nouveau Ëarly.
Le gouvernement aannoncéun emprunt de..;
40 millions de dollars.
Or, 189 ; coton, US à 12S.
Berlin, 15 octobre.
Le Toi est revenu ce matin en bonne santé
au château de Babelsberg. S. M., en passant à
Darmstadt, a fait une visite de deux heures à
l'empereur et à l'impératrice de Russie.
Immédiatemsnt après son retour, le roiaas-
sisté à la translation des restes mortels du feu
roi son frère, à l'église de la Paix.
Le baron de Scheel-PIessen est arrivé Ici, ve
nant de Vienne. ' >
. ' Berlin, 14 octobre.
La Gazette de la Croix dit que le traité d'adhé-
gion au Zollverein, signé le 12 octobre, stipule,
dans le protocole final, qu'à l'issûe des négo
ciations ouvertes avec l'Autriche et la Fran
ce, les Etats faisant partie'.du Zollverein se
réuniront de . nouveau pour coordonner,
en un seul traité douanier, les stipulations
contenues dans les conventions du 28 juin,
du 14 juillet et .du 12 octobre, ainsi que les
modifications éventuelles sur lesquelles on au
ra pu s'entendre, avec la France et l'Autriche.
On ferait, entrer également dans ce traité la
convention relative aux droits de navigation
sur le Rhin.
La Correspondance Zeidler dit qu'aussitôt après
la .signature de-la paix avec ^ Danemark, la
Diète, germanique sera invitée à retirer -ses
troupes du Hôlstein.
. Turin, 13 octobre.
" L'Italin militare croit savoir que le roi a si-
gné un décret'd'amnistie pour les prisonniers
d'Aspromonte. - :
Madrid, 14 octobre.,
Le journal las Novedas ne soutientplus l'abs
tention. Il condamne l'emploi de la force com
me ne changeant les convictions de personne
et conseille le retour à la constitution de 1837.
M. Mon n'a pasencore accepté le poste d'am- '
hassadeur d'Espagne à Paris. ;
• {Ilavas-BuUier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir:
Berlin, lb octobre. -
- La Gazette de l'Allemagne au Nord dément les
assertions d'un correspondant viennois de la
Boersenhalle de Hambourg, d'après lequel la
Prusse aurait offert au cabinet de Vienne de
prendre l'initiative de pourparlers avec la
France pour une modification de l'art. 31 du
traité de commerce, à la condition que l'Au
triche renoncerait à 'tout jamais à ses droits
d'entrée dans le Zollverein.
Vienne, 15 octobre.
l 'empereur d'Autriche est de retour d'Ischl.
La conférence s'est réunie aujourd'hui.". ,
La Presse publie un télégramme de Paris,
d'après lequel le-czar Alexandre et. l'Empereur
des Français se rencontreraient, le 19, à Lyon.
Le' czar serait accompagné du prince Gort-
chakoll'. -
Madrid, 14 octobre.
. La Epoca dit que l'Espagne ne doit pas rester
étrangère aux arrangemens tendant à assurer
l'indépendance de l'Etat pontifical si les Fran
çais quittent Rome. Ces arrangemens doivent
être placés sous la garantie de l'Europe,
La réunion des progressistes a été autorisée.
; (Ilavas-BuUierJ
COURS DE LA BOURSE.
CODES DE CLOTURK le 14 le 15 H.VUSS^i BAISSE
3 0/0 au cornpt. 65. » 65 05 i 05 » »
—Fin du mois. 65.15 65 20 * 05 » »
41/2 au Ofimpt. 91 90 91 80 # » » 10
—Fin du mois. 92 75 >f » » » » #
Le tableau des-revenus indirects, publié
ec matin au Moniteur, indique pour les
neuf preri iers mois de 1864, une diminu
tion de 35,855,000 francs. .
; Comme un pareil chiffre pourrait sur
prendre l'opinion, il importe do le décom
poser pour s'en rendre compte.
Les impôts indirects autres que celui sur
les sucres présentent une augmentation de
11 S 199,0Q0 fr.; mais Jes droits (l'entrée sur
les sucres des colonies françaises et le
droit de fabrication sur les sucres indigè
nes ont 'diminué de 47^4,00Q fr~.
Cette diminution, toute provisoire, est
l'effet inévitable de la première applica
tion, commencée le 15 juin dernier, de la
nouvelle législation des sucres.
^ntérieurpment à la loi du 7'mai 18G4,
les droits étaient" perçus à l'importation
des sucres bruts étrangers, sauf à être res
titués à la sortie des raffinés; le droit de
fabrication des sucr§s in(Jigènp§ étçit payé'
au moment de la sortie ou de la mise en
consommation, et n'était pas restituable:
Par la loi nouvelle, les sucres peuvent'
être introduits ou fabriqués en franchise
teropofaii-'DY. moyennant dos obligations
cautionnées qui doivent être acquittées ou
; déchargées dans le délai de quatre mois.
La mise en vigueur de ce régime, qui
>%it~disparaître les complications du draw-
back et les difficultés budgétaires des res
titutions de droit, équivalait donc à un cré
dit de quatre mois accordé une fois pour
toutes à l'industrie des sucres ; le mon
tant des droits sur les sucres était l'année
dernière de 13 à 14 millions par mois;
las 47 millions de diminution apparente
représentent donc fort exactement les trois
: mois et demi écoulés depuis le 15 juin.
Il y a simplement un retard et non une
perte dahs les rentrées du Trésor.
. Quant au déficit provisoire qui pourrait
en résulter dans la prévision du budget de
i 1864, il serâ tout d'abord ramené à 28 mil
lions par l'économie d'environ 7 millions
qui sera obtenue sur le crédit de 34 millions
alloué au drawback des sucres, et on
pourra même le combler de la manière la
plus-simple en rattachant: à l'exercice 1864
les droits qui ne seront recouvrés qu'en
1*165, ! en vertu d'obligations souscrites < en
1864, droits -qui,'dans l'ancienne législa
tion, doivent être portés en recettes'dans
le courant même de l'exercice.
A cgestb VlTO.-
On nous écrit de Téhéran, 2 septembre
1864 :
Le gouvernement persan a reçu Jusqu'à
^présent de bonnes nouvelles de l'armée"
quij sous les ordres du ministre de la
guerre, opère, contre les " Turcomans. Jo
vous annonçais, il y a trois mois, que
cette armée devait entrer ' sur le territoire
desGoklans,(puissante, tribu turcomane).
Les chefs des Goklans, dès l'arrivée de
l'armée sur la frontièresont venus
faire leur soumission et ont consenti à
payer des arriérés d'impôt s'élevant à la
somme de 400,000 fr.; de pluâ, ils ont nour
ri .l'armée qui a séjourné pendant plus
d'un mois sur leur territoire.
. pe là, ; en se dirigeant au nord, l'armée
) persane est entrée dans le pays des Ya-
moutes, tribu aussi puissante que la pre
mière, mais plus guerrière et plus hos
tile aux Persans. Quelques . chefs seu
lement sont /venus faire soumission ; les
autres ont pris une attitude hostile et
il y a eu deux engagemens de cayalerie
où l'avantage est resté aux Persans^ De
plus, on s'est emparé d'un camp retran
ché qui contenait une grande quantité de
provisions de bouche et bon nombre de
femmes et d'enfanç.
11 est indispensable maintenant que
l'armée persane poursuive les restes de
c'èttc tribu qui s'est réfugiée plus aq
nord, sur le rivage oriental de la iper Cas
pienne,
•'L'armée persane opère maintenant dans'
ces parages, à vingt lieues au nord d'Asté-
rabad; elle rencontrera là les derniers gî
tes des Yamoutes, et elle obligera très
probablement ces féroces voisins à faire
acte de soumission et h payer tribut, .
; Du côté de l'Afgb,apis tan tfcut est calme,
du moins sur là frontière pergane,
A Téhéran, comme dans presque toute
la Perse, la récolte a été abondante cette
année,. •
Pour.extrait :.x. «ONiFACEi
CiiROKIOiUE DU STOCK-EXCHANGE.
Londres, 14 octobre 1864.
Dans les manifestations de la vie com
merciale les deux peuples qui certaine
ment diffèrent le plus.sopt ,1e peupie'ân-
glais et le peuple français. Très impres
sionnable, celui-ci ne met cependant un
pied devant l'autre qu'après s'être assuré
de la fermeté du sol. da lat séeuyïté du
cï)exqin, de là fiertjtude du-but proposé.
Flegmatique et réfléchi, l'autre hésite
longtemps d'abord, pèso toutes les chan
ces, les soumet aux calculs île sa raison,
puis, une fois sa résolution prise, il ne
s'arrête devant aucun obstacle, ne refli.jle
devapt aucune éyentualité, ^i redoutaiile
qu'elle soit. Ce que l'ingéiiiëux esprit fran
çais conçoit, projette, mais le plus sou
vent délaisse, la volonté ' calr$e., "épergi-
qqe et opiniâtre do l'A'ugîais" lui donne
corps et vie. En France, les ébranlemens
commerciaux procèdent ou ;d'une -cause
essentiellement politique ou sont les con
tre-coups de crises étrangères, ^n '4 ll Çl{i-
tersfypesprisKgp.nt fi- w démi'flU0S et particu
lières au pays cumme au caractèro de ses
habitans. Un progrès s'accuse de l'autro cô
té du détroit et met des années à conquérir
le terme absolu. Ici, l'idée nouvelle, aussi
tôt apparue, eriibraseles esprits, sollioite
toutes les forces et toutes les volontés
et les pousse au but final par un élan ir
résistible. Le choc se produit, le vaisseau
sombre, les épaves et les cadavres cou
vrent le rivage. Mais qu'importe ! si l'en
fantement a été douloureux, le problême
est du moins résolu. Laissez au corps
commercial quelques mois,-quelques an
nées même pour cicatriser ses blessures et
guérir, ses lésions; il rentrera dans la car
rière, plus robuste qu'auparavant, La se
maine faite jadis au, prix de vastes sacrifi
ces^ il la retrouvera alors à l'état de moisr
son. . . ^
Qui ne s® rappelle la railway mania de
1845 et ses terribles conséquences? On al
lait alors de l'inconnu à l'incertain, du dou
te à l'erreur j du crépuscule aux ténèbres,
mais rien n'arrêta l'essor universel. Des
sommités du monde aristocratique aux
coqches inférieures de la plèbe,' de la
haute finance aux classes. commerciales
lea, pluS ihumblBS, de la. magistrature à
l'armée, de l'industrie aux arts, uncourant
électrique s'établit qui souleva - la plus
puissante des manifestations collectives,
Mais, trop disproportionnée aux ressour
ces de la nation'«t à l'organisation du cré
dit j cette manifestation eut pour résultat
inévitable la plus désastreuse des crises
que l'Angleterre eût encore traversées. Cinq
ans après, il ne restait plus trace de cette
convulsion ; maisle Royaume-Uni avait son
territoire couvert d'un magnifique réseau*
ferré, la valeur de là propriété foncière:
avait doublé, la circulation intérieure des
produits du sol et des marchandises avait
triplé, «t désormais le pays pouvait repor
ter l'épargne sur d'autres points de l'aoti-
vité industrielle et commerciale.
II en fut de même pour la navigation à
la vapeur. Que Ue tentatives infructueuses,
qye de nouveaux modèles ruineux, et
que de"compagnies établies sur toutes les
lignes maritimes, qui se résolurent par des
liquidations désastreuses ! On avait rêvé
des coques gigantesques aux cargaisons
fabuleuses, des vitesses'pareilles à celle du
vent. Le Great-Easlern ce léviathan des
mers,fut l'expression de ces extravagantes
aspirations. 11 fallut, la ruine de quatre
générations d'actionnaires pour prouver
à ce peuple tenaoe qu'il est certaines lois
fondamentales devant lesquelles la volon
té hum.line doit reculer.
Plus violente encore fut la -secousse dû
l'insurrection indienne. DepuJ§ cent cin
quante ans la ply§ vaste possession.britan
nique était aussi mal gouvernée quo coû-
teusement administrée par une compa
gnie-de marchands. Le népotisme, la
v«ur : , l'exclusivismo trônaient souverai
nement aux Indes. Pendant cette longue
domination, l'Angleterre n 'avait su y faire
prévaloir ni sa législation, ni ses usages,
pas même son étalon monétaire. Le produit
colonial offrait des déficits permanens, et
la dette s'élevait à 2 milliards 250,0QQ,QftQ
detrancs, au moment mêmp où éclatait l'a
rébellion indigèpo. Le triomphe des ar
rhes britanniques est le signal et le point'
de départ d'une! rénovation absolue,. La
couronne reprend tous ses droits souve
rains; l'administration militaire et civile
est modifiée de fond en comble: les sine-'
cures disparaissent, le$ yfippttes s'équili
brent aypp lfts dépe'nâès, un "essor prodi
gieux osl imprimé à.l'émigration, au com
merce, :à .l'agriculture, aux travaux pu
blics et à l'instruction primaire; Cette ftiis
encore un cataclysme r^dqutabfe se résol
vait en une an}é\ior&liàn éclatante, en une
prospérité qui n'a point dit son dernier
mot.
Maintenant que se. pâsse«t«iV & une épo
que plus rapprochée dp nous, vers la flii
dp l'année 1^61 ? La plus ferme baso de
l'industrie anglaise est la mise en œuvre
du coton: la plus large part de l'inter-
course maritime est le transport du texti
le; -le plus gros chiffre de ! l'exportation
britannique vient des cotopp^dps et des
tissus mixtes auxquels américaine
s'^llip. qet pn^emhlp, de faits go î'ésupae
par uq mot Je.»w cq/ow, fflaV d'upe puis
sance magique, cftv-, ji saseule évocationj le
gouvernement angfais se soumettra à
toutes'ias exigences des Etats-Unis, sup
portera stoïquement avanies et imperti
nences depuis la querelle à propos dps li
mites de l'Orégon jusqu'à la prise'de pos
session de l'|ip $an-3uan.L'explosion delà
ig^ar're civile produit un résultat peu dif-
:ftirent de celui d'une rupture Ventre, la
Grande-Bretagne et l'Unioçi î o'çst-à-dire
qu'elle nous prive d'u» seul'ooùp de l'ali
ment essentiel de notre industrie et de
notre .commerce, ferme nos - filatures et
livre-600,00.0 ouvriers au chômage et à la
misère. , ", ,
; Maintes fois j'ai dit à cette même place,
par quelle robuste volonté, par quels sa
crifices et,par quel esprit de suite les so
ciétés pour l'approvisionnement du coton
avaient conjuré l'orage. Pour elles le pré
sent était tout, l'avenir rien. Il leur impor
tait peu.qu'à trois années de là et de leurs;
efforts même naquissent les excès de la
spéculation ; qu'à des stocks épuisés suc
cédât une véritable pléthore et que de
cinq à sjx francs par kilogramme le prix
du.coton tombât de ,20 ^ 25 0/0. La ques
tion vitale et primant toutes les autres,
c'était que l'Angleterre pût se passer, du
textile américain en développant sa cul
ture dans toutes les autres' contrées in--
tertropicales ; c'était ijue les manufac
tures du Lancashire reprissent leur acti
vité non plus co aime tributaires d'un seul
pays, mais, de tous les centres agricoles co
tonniers du monde, i •
Ces résultats économiques ont été at
teints et le King Cotton se trouve bien et
dûment détrôné.: Mais la- conquête coûte
cher. Elle est obtenue au prix de nom
breux sinistres, parmi les maisons de Li-
verpool, Manchester et Londres que des
bénéfices-prodigieux avaientpoussées à dès
transactions désordonnées.Etpui?, comme
leg liens de la solidarité commerciale en
chaînent plus . ou mojné toutes les frac
tions de la communauté, des banques et
des banquiers, des fabricans; des commis
sionnaires et. des courtiers ont succombé
sousle choc. En semblables occurrences, il
arrive toujours aussi que des. maisons, ikê-
me étrangères par leurs opérations au
mobile agissant, éprouvent le contre-coup
de la crise et périssent parce qu'elles ne
contiennent point en elles les conditions
de ,vigueur et do_ résistance nécessaires.
Celles au contraire qui se trouvent dans
«ne situation différente résistent au prix
de quelques faibles Sacrifices et de quelque
gène temporaire. ■■ ■
; "Déjà-la panique a fait table rase des spé
culateurs téméraires, des banquiers trop
confiais qui prenaient leur papier, et a ru
dement éprouvé certaines banques four
nissant des acceptations: sur une trop lar-
fe echelle. Du raême coup, elle a fait tom-
er des maisons véreuses do ^longue date
et" provoqué la réduction des jours de
travail dans plusieurs filatures auxquelles
le.crédit manquait/tout à co,up. Mais ce
qui vient de se passer n'es.t que la repro
duction do faits analogues dans des cir-
constances identiques, et dès aujourd'hui
U est permis de prévoir le retour, lent sans
doute, maig certain, vers unétat da choses
meilieur,
D'autres conséquences ne tarderont pas
a se dérouler. Il est très présumable qua
les achats du textile sur les lieux de pro-
duction subiront un temps d'arrêt, que
les arrivages diuùnueront successivement
et qu'en diminuant ils réduiront d'autant
les envois de numéraire à l'extrême Orient
Les métaux précieux que nous n'e\p> c dië-
rons pas augmenteront d'autant lo stock
monétaire el exerceront une influence di
recte sut' ia valeur vénale de l'argent. Et
pçis, comme la crise n'a point atteint la
production^aurifère et que les cargaisons
transatlantiques continuent à entrer dans
nos ports, il est impossible que cet afflux
(Tebpècss rû permette, pas à la ,Banque
d Angleterre de se départir da son système
restrictif4 outrance. ■
Déjà, dans son liiïan du 12 courant, nous
découvrons les symptômes d'une première
amélioration..En dépit des fortes applica
tions faiteg cetto semaine à'sa'''caisse noiis
voyons eue sa circulation dtj bank-notes a
diminué de 136,295 liv, st. et que son
sjock monétaire s'est afCru de 8,033 1. La
situation se ser&U dessinée :dans un sens
.plus iavorah'e encore 'si beaucoup da
gens t pour parer à de pires éventualités,
notamment celle d'une surélévation du
taux de Vcseompte, n'avaient levé plus
d argent que leurs besoins réels ne le com
portaient. - ' -.■■;■-- : ■ ' ■ .
Une reprise assez sensible a eu lieu sur
les consolidés anglais. Les fonds étrangers
ont. aussi, régagné une bonne partie riu-
terraln perdu dans.les premières joi^nées
00 la semaine. Néanmoins on p b saurait
rien pronostiquer de préc^ a „ an t à ce
^^? n hf me ^iï a ™ él ^ rati °n' L'èbran-
inmmLlîn 1 tel et le moral de la
SS « > l -' anc ^ r0 et mercantile si
ivant 'Le bien des jours se'passeront.
• 1 v retour du'.calme et de la sécurité.
1 joun WILKS.
. Feuilleton du Constilulionnel, 16-ccl.
LA FORÊT DE BOHDY
WO'jilE ÎÎE LA RÉGENCE.
ïroiNiciue partie.
xvir.
■11ES Messieurs ixqchîtans.
, Qui me procure, Messieurs, l'avan
tage?... demanda Cartouche en s'avan-
0ant avec résolution au, devant, des.surve-
nans. - j
- Amis '.le vos amis, nous sommes des
amis, répondit un homme de- belle pres
tance en prenant la parole poui ses deux
acolytes; nous ici vous n'avez plus à at
tendre personne, et celte femme, ajouta-
t-il en désignant peu poliment la veuve
Isambard, peut faire servir si elle est
prèle. - ' •■■,■• ; .
— Eh bien ! la mère aux chapons, dit
Cartouche à qui cette intention de cojo-
.poter avec lui ne pouvait eti e Ge^agi etible,
puisqu 'elle excluait l'idée tout d^abord vo-
nue- à son esprit d'une .dasceiite 'du police,
faites aux ordres de Monsieur.
"Et lRètemcnt, , la vieille , continua
l 'impérieux convive, nerns n'avons pag le
loisir d'un repas dans les règles; vous fe
rez tout dresser à la fois sur table; qu'il
n'y ait pas sur notre dos de valets curieux :
nous avons à parler affaires et besoin d'ê
tre seuls. . "
— Mais, Monsiour l'abbé, s'écria la veu
ve avec angoisse, ça n'a pas de bon sens;
servi ainsi, la moitié de votre dincr va être
froid et il aura l'air d'une noce de cam
pagne. '
— Allez donc, raisonneuse, et faites ce
que l'on vous dit, reprit avec impatience
celui qui s'était constitué l'orateur du trio;
le dîner sera ce qu'il 'sera; nous avons
un bien autre chat à fesser.
Après que Mme Isarribard fut sortie, on
donnant les marques d'un désespoir qui
n'était pas loin de l'élever à la dignité d'u
ne sorte de Valel en jupon, les trois con
vives inconnus se débarrassèrent du leurs
maùlcaux. Les inventoriant alors, avec la
curieuse attention que I on peut croire,
et leur appliquant un système de numéro
tage que nous .commencerons aussi par
adopter, car il est corpmode et, presque
nécessaire pour différencier trois figures
uniformes et sans nom, chez le n° 1 il
çonstata une taille svelte, élancée , des
allures suprêmement aristocratiques, et,
en manière de signe particulier (style de
passeport), une sorte de tic nerveux lui
faisant par. intervalles rapprocher la tète
de l'épâule droite, et pousser le menton en
ayant-commosi, chez lui, le mouvement
du cou eût été gêné par unô cravate trop
serrée.
Le numéro 2 était un homme de tour
nure jeune et passablement distinguée ; le
numéro 3, au contraire, une façon de sou
dard gros et court chez qui le développe
ment de la région abdominale accusait les
approches de la cinquantaine.
Après que, sans attendre d'y être invi
tés, ces gens eurent cavalièrement pris
place autour de la table :
— Je vous suis obligé, Monsieur, dit
Cartouche au numéro 1, de la peiiie que
vous avez bien Voulu prendre de tout or
donner pour moi; mais qui dois-je re
mercier? •
—. Avez-vous iaim? demanda brusque
ment l'usurnateur, à qui s'adressait' cette
question.
— Ma foi! pas mal, réponditgaîment
l'amphitryon détrôné, et il me semble que
je ferai convenablement honneur au repas
que vous voulez bien m'offrir.
' — Alors, Monsieur Cartouche, donnez
un peu de crédit à votre curiosité, car, je
vous en avertis, mon nom et ma qualité
sont faits pour vous couper l'appétit.
— Je serais Cartouche, répondit fière
ment l'ex-abbé, et vous un homme de jus
tice venu pour l'arrêter, comme vous avez
l'air de l'insinuer, que je n'en perdrais, je
vous prie de le croire, ni une once de sang-
froid, ni un coup de dent.
; — Pour Cartouche, mon cher Monsieur,
répondit le ri 4 i, vous l'êtes : avant de ve
nir ici, j'ai vu maître Galoppe et la Fillon^
et je les ai singulièrement soulagés en me
donnant à eux pour une mbuche instruite
de l'invitation qu'ils avaient reçue et en
voyée pour leur intimer la défense de l'ac
cepter. Je ne saurais donc, précisément à
cause du coquet déguisement que vous
leur annonciez, avoir l'ombre d'un doute-
sur votre personne: Pour.ce qui est de moi,
vous n'êtes pas trop à côté de la vérité ;
j'appartiens, en effet, à la justice, mais,
dans sa hiérarchie, je suis placé à un degré
de l'échelle où l'on ne se dérange pas pour
courir après les malfaiteurs ; je les attends
surplace, on me les amène tout arrêtés.
— Serait-ce donc, demanda Cartouche
en raillant, Monsieur le lieutenant-géné
ral de police ou- Monsieur le président du
Parlement qui me feraient l'honneur de
venir incognito manger ma soupe?.
— Mieux que celi, mon cher.
— Diable! dit le voleur, sur le même
ton, cependant vous n'êt«s toujours pas
Monsieur le Régent ? .
— Plus haut encore fit le numéro 1,
marquant d'un geste de la main une élé
vation sans limites. Regardez , trônant
seul au-dessus de tous les pouvoirs, un
personnage qui les maintient et les ré
sume.
— Ah ! mais, dites donc ! s'écria Cartou
che impatienté, j'en ai assez^de vos em
blèmes. Vous me faites l'etïet d'un hom
me de nia troupe que nous avons été obli
gés de flanquer à Bicêtre, : vii qu'il s'était
tourné la cervelle à deviner et h composer
des charades. Contez-moi tout dè suite
que vous êtes Dieu la père, on vous ado
rera, et n'en parlons plus.
-r- Enfin, dit le. mystérieux inconnu,
vous tenez absolument à être fixé?...
— Mais sans doute, on aime à savoir
dans quelle société on se trouve.
'— Eh bien ! ; alors, je vous demanderai
si vous connaissez l'homme qu'on appelle
Monsieur dg Paris? ^
: — Qui? Monseigneur l'archevêque? far-
oeur !
— Non, l'autre, l'exécuteur des hautes
œuvres! Ces deux messieurs sont mes ai
des,: vo.ici Patience, mon homme de con
fiance, ajouta-t-il. en» désignant 1e n° 3,
l'homme gros et court, et Mercredi, sonjeu-
; ne collègue," un garçon de belle espérance;
; vous avez certainement entendu parler
d'eux; leur popularité est liramense ; j'ai
: l'honneur de vous les présenter.
Voyant qu'à cette .révélation plus que
singulière, Antoinette, sa maîtresse, était
devenue extrêmement pâle :
— Es-tu bête, dit Cartouche en allant à
elle, de prendre ainsi peur! ne vois-tu pas
que c'est une plaisanterie? LepèreSanson,
' le bourreau, je le connais commela Sama
ritaine : c'est un petit sec, et il ne ressem
ble nullement à Monsieur, dont la tour
nure,- il me semble, 11e m'e9t pas étran
gère, et qui, dans tous les cas, est l'un des
gentilshommes les mieux faits de Paris.
. —Vous avez tort, Monsieur Cartouche,
dit le sombre personnage, de ne pas pren
dre au sérieux ma qualité. D'abord, con
venez qu'entre vous- et l'homme que je
prétends être, une rencontre un -jour ou
l'autre est ce qu'il y a de plus probable..
Seulement, cette rencontre, j'en ai hâté .le.,
moment, çt j'entends lui donner une tour
nure qui, pour vous, jo pense, sera aussi
surprenante qu'agréable. Je ne suis ici ni
comme une menace, ni comme un avant-
goût du dénoûment promis à votro aven
tureuse existence ; je- viens, au contraire,
malgré l'abîme qui semble nous séparer,'
vous proposer une magnifique opération
à entreprendre de compte à demi.
. — Monsieur, répondit. Cartouche, je ne
sois pas (fomme les apothicaires : j'ai l'ha
bitude de traiter avec des visages ; com-,
mencez par mettre bas votre masquo^
après, nous verrons. . 1
— Impossible ; survivanciur do mort pèt
re, que, prochainement, je dois remplacer
et même jtnuni déjà des provisions de l'of
fice, expédiées et.scellées, j'ignore encore
si j'exercerai. Tout dépend de vous, si nous
faisons affaire, demain, plusieurs fois
millionnaire, je serai,comme vous le dites,
l'un des gentilshommes les plus accomplis
de Pari/, et, dos lors, n'ai point envie que
vous me coïmoissiez sous iqgq dés&gvéE**
Wq aspect»; si, 2-U Gontr^ir^j ïjoi^s dô
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