Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-12
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 12 octobre 1864 12 octobre 1864
Description : 1864/10/12 (Numéro 286). 1864/10/12 (Numéro 286).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
BUREAUX A PARIS g rnë dé Valois (PafeIs-Royàl)5 h§ iOJ
TROIS MOIS
si. ,Mois..";.v.r?is2
13KA
POUH XB8 PAYÏ' ÉTRANGERS, VOlllè tableSÙ
publié 1®& 5 et 20 4q chaque mois.
Imp. L. BONIFACE. r. des Bons-Enfans. 19,
/«y , %
Le mo'dë D^ABOfsrtrEriÉNT lè plus slfapls%st l'envol; sur Paris, à l'ordre de L'ADsnsrsrRATEiJK du journal, rue de Valois, n* 10.
f JÔUMAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL,
MERCREDI 12 OCTOBRE 1864.
ss&s àèsgàM
abomemens de pAàis.
TROIS SibïS.'. »..& FR.
SIX KOIS....;.ï5 , ïvf 26 FR.
UN AN# • 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1" et 16
flè chaque moSa.
Lai lettre» ou ewooit d'argent son affranchis tont réfutés,.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
'
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, il OCTOBRE.
..Le cabinet dai Vienneavait protesté con
tre la convention du 1S . septembre!; La
nouvelle de cette protestation avait couru
tous les. journaux de l'Europe : Elle n'a
vait pourtant aucun fondement.
La protestation de F Autriche n'existait
pas et ne pouvait pas,exister; c'est ce que
nous avons dit il y a quelques jours.
D'autres bruits circulent maintenant,
plus difficiles à saisir, parce qu'ils n'ont
point une forme' positive. • Nous; ne les
croyons pas plus fondés. Tantôt on parle
du mécontentement de l'Autriche,-tantôt
on parle de ses inquiétudes. Pourquoi
donc l'Autriche seraiVelle mécontente ?
Pourquoi serait-elle inquiète , à l'occa
sion du traité du 15 septembre ?
En retirant-ses troupès de Rome, là
France obéit à un principe qui est aujour
d'hui d'ordre public européen, au princi
pe. de non-intervention. En même temps,
elle use d'un droit incontestable, et, en
usant de ce droit, elle n'abandonne pas le
Saint-Père, puisqu'elle lui fournit tous les
moyens de se suffire à lui-même et de de
venir un gouvernement indépendant
L'occupation avait toujours été décla
rée provisoire et devait cesser dès que
se présenterait une circonstance favo
rable. Cette circonstance s'est présen
tée ; l'Italie a pris les engagemens formels
qu'on réclamait d'elle depuis longtemps,
et rien n'aurait pu justifier désormais
la présence indéfinie de nos troupes
à Rome. Dans le délai dé deux ans ,
d'ailleurs, qui est stipulé dans la con
vention, le gouvernement pontifical au-'
ra le temps de prendre toutes ses me
sures pour se garantir contre les dé
sordres intérieurs.
. Le gouvernement de l'Empereur, en
remplissant son devoir, a exercé un droit.
Et si ce droit est pvident pour tous,- .il
existe pour l'Autriche un motif particulier
d'en trouver l'exerci ce légitime "et natu
rel; car on ne peut pas avoir oublié qu'el
le-même, en 1859, consultant ses intérêts
oirses convenances, évacua la partie des
Etats du Pape qu'elle occupait, sans avoir
eu le temps de prendre, comme nous ve
nons de le faire dans la convention de
septembre, des précautions pour écarter
les périls auxquels sa retraite laissait ex
posés les territoires qu'elle quittait.
; Le cabinet de Vienne n'a donc.aucun
' motif de se montrer mécontent des stipu-;
Iàtions qui sont intervenues entre le gou
vernement français, cl le gouvernement
- italien: A-t-il plus de motifs de s'en mon
trer inquiet? Pas davantage. Aquel poiiit
de vue, en effet,-serait-il inquiet? Au point
de vue des intérêts du Saint-Siège ? Mais
on connaît notre dévoûment ùla Papauté.
Nous avons ramené le Pape à Rome, nous
l'avons gardé à Rome pendant quinze ans
sans aucune pensée d'acquisition territo
riale, et prenant à notre charge tous les
frais de l'occupation: St, encore une fois,
nous ne partons qu'après avoir fourni au,
Saint-Siège tous les moyens de sécurité
intérieure, et avoir stipulé contre les dan-
jjaBaaaàai
Feuilleton du Couslitutionnel, 12 < ct.
gers du dehors les garanties los plus posi
tives. . .
Serait-cei au point .de vue de ses propres
intérêts que le cabinet de Vienne pourrait
manifester de» inquiétudes ? Mais la con
vention du 15 septembre s'oqcupe seule?
ment de Rome ; elle ne modifie en rien la
situation des autres parties de l'Italie. Ce
n'est pas la France qui a inspiré aux Ita-
liens le choix d'une autre capitale. C'est
spontanément et par des considérations
souvent exposées ici que l'Italie < a fait
choix de -Florence. La France n'a eu qu'à
prendre acte de cette résolution, qui est
devenue la cause ou le point de départ
de la négociation d'où est sorti le traité
qui n'a'qu'un but,, la réconciliation entre
les deux grands, intérêts, objet de notre'
sollicitude en Italie.
Sans doute, les esprits peuvent s'agiter
en Vénétie; des comités peuvent faire des
proclamations, parler d'alliance défen
sive et offensive, et de la guerre au-prin-
tenaps. Mais c'est là un - état de cho
ses qui n'est pas nouveau, qui s'est,pro
duit bien souvent, et dont la convention
de septembre ne doit porter en aucune
façon la responsabilité. Tous les gens sen
sés doivent comprendre que la France n'a
aùcune envie de compliquer la question
de Rome par la question de Venise et
d'allumer le feu au nord de la Péninsule
lorsqu'elle s'efforce de l'éteindre au midi
PAtLIN LIMAYBAC.
BULLETIN POLITIQUE.
Les correspondances d'Italie parlent du
brillant accueil qui a été fait au marquis dé
Pepoli, à son arrivée à Milan. Toutes les
classes de la société étaient représentées
au banquet donné en l'honneur du prin
cipal négociateur de la convention du 15
septembre. :
Mais, en manifestant ainsi leur appro-
bation absolue de la convention, les Mi
lanais n'en font pas-moins au ministère
La Marmora un reproche d'avoir signéle
protocole du 3 octobre, relatif àla fixation
du délai de deux ans pour l'évacuation-dé
de Rome. Ces reproches sont bien mal fon
dés, puisque la convention du 15 septem
bre ajustement eu pour point de départ,
le désir. oxprimé par le gouvernement
italien; de transférer la capitale du royau
me dans une ville autre que Turin. La
condition fondamentale du traité étant
donnée, il a été logique de subordonner
l'exécution des autres clauses à l'àccom-
plissement du premier point.
La Nouvelle Presse libre , de Vienne, cons
tate-un grand revirement qui s'est opéré,
dans l'opinion publique, au sujet de la
question italienne. La feuille viennoise
conseille au cabinetautriehien de prendre
vis-à-vis de la convention franco-italienne
une attitude différente de celle qu'el
le attribue à la cour de Rome. Ce qui
se comprendrait de la part de la curie ro-
mnirip...np. saurait convenir à l'Autriclu
reuse idée. Jamais, suivant le journal -
viennois, les circonstances n'auraient été
plus favorables pour la réunion- d'un Con
grès et pour le succès de son œuvre.
La Gazette nationale de Berlin publie, sur
la convention du 15 septembre, un article
très remarquable qui approuve les arran-
gemens franco-italiens et donne des élo
ges à la politique patiente et modéjée sui
vie par la France.
Le tracé de la ligne de démarcation dans
le Nord-Sleswig est toujours l'objet, de
Contestations de la part des habitans. Tan
tôt c'est un district danois qui proteste
contre l'incorporation au SIeswig-fiolstem,
tantôt c'est un district allemand qui ré--
clame-contre son adjonction au territoire
danois. . ,
Le meilleur moyen pour redresser les
èrreurs de la conférence serait, d'après les
journaux du Sleswig-Holstein, do convo*
quer -le plus tôt possible une assemblée
nationale des duchés pour que les popula
tions puissent être entendues. De cette
manière, il serait aussi mis un terme à
l'agitation de l'élément- danois dans le
Nord-Sleswig, agitation qui, du reste, .pa
raît se borner aujourd'hui aux districts
dont l'abandon au Danemark est chose
résolue.
La Gazette de Magdebourg donne des dé
tails sur la reconstruction des forteresses
prussiennes en Silésie. Schweidnitz ,*Sil-
berbuerg etKosel cesseront d'être forteres*
ses, tandis que Glogau et Glatz seront agran
dis. Ces deux dernières places, conjointe
ment avec Posen, défendraient le territoi
re prussien au sud-est, comme Kœnigs-
berg, Loetzen et Graudentz le défendent
au nord-est.
On attendr a Vienne, pour là semaine
prochaine, le décret de convocation dif
Reichsràth, qui siégera tantôt comme par
lement de l'empire entier, tantôt comme
parlement pour les affaires particulières
aux pays situés en deçà de la Leitha. Le
premier aura'à discuter le budget de 1865
et le projet de loi relatif aux chemins de
fer de la Transylvanie ; l'autre aura à dé
libérer notamment sur les projets de loi
concernant la reforme judiciaire.
< :, 3éudi prochain, le Parlement anglais se
réunira, comme chaque année , pour en
tendre proroger la session au vendredi 11
novembre. Le; Parlement actuel a com
mencé le 21 mai 1859 , et son mandat
n'expire qu'à la- fin de l'année prochaine.
La dissolution aura probablement lieu au
printemps 1865, et le nouveau Parlement
n'entrera réellement en session qu'en lé
vrier ou mars. 1866.
Le Morning-Post , dans un'article sur les
affaires d'Amérique, montre que- les suç-
cès récens des armes fédérales sont aussi
funestes au Nord qu'au Sud,-puisqu'ils,
ont encouragé les partisans de la guerre à'
outrance- en leur donnant de nouveau
celte.illusion que l'Union pourrait être ré
tablie par ia guerre. Le Post voit l'inutilité
des efforts du parti de la paix, entraîné
aujourd'hui par le torrent contre lequel il
ne peut plus soutenir la lutta. « L'abîme^
LA FORÊT'Df BOND
EPOQUE DE JLA RÉGENCE;
Vf.
Troisième partie,. ; 1
= - XIII. < -
JEANNE HACHETTE.
La veuve Van Grool habitait, en effet, à
Ivry-sur-Stflne, un magnifique château,
qui bâti au XIP siècle par Claude Bosc-
Dubois, prévôt des marchands et procu
reur-général à la cour des aides, de nos
jours fut la propriété de la duchesse dou
airière d'Orléans, mère du roi Louis-Phi
lippe.
La Vassivière l'avait acheté dix-sept
cent Tuiile livres du maréchal d'iluxelles :
cela ne ressemblait guère au temps où, trop'
heureuse d'être logée gratis à ia Maison--
Rouge , elle trouvait' qu'un nourrisson à
cinquante livres par mois était une fortu
né qui lui arrivait.
-Un détailVelevé dans lès liîgtoriens'du
système donnera une idée de- ia dépense
qui pour hr table seule se faisait dam; cet-
chère , à' la façon _
triotes qui, pour résumer les magnificen
ces d'un npas auquel il avait assisté, di
sait: Nous avons mangé du sept sortes de vian*
des. — A son ; Château 1 ' U'Ivry où la veuve
Van Grool tonaittalile ouverte, la consom
mation journalière était d'ure bœuf, deux-
veaux, six moutons, et Je reste, volaille et
gibier à proportion, •
Faussant compagnie à- virgt-cinq Con
vives que, ce jour-là, elle avait à dinar
aussitôt que la Vassivière vit entrer Mme
on arrivant de Paris pour lui donner
maine-ne saurait convenir a l'Autriche
qui, suivant la Nouvelle Presse , -ne devrait
enchaîner plus longtemps sa politique à
celle de Rome et ne consulter que ses pro
pres intérêts.
La Presse ce Vienne revient encore une
fois à l'idée d'un Congrès général pour en
démontrer l'utilité et l'à-propos. Cette
feuille apporte, en faveur de sa thèse, tous
. les argumens qui, il y a un an, ont été
I produits par les partisans de cette géné-
des nouvelles :
— Eh bien 1 fit-elle vivement enxmnie-
nant sq confidente dans un -boudoir atte
nant au salon.
— Voilà ce que c'est que le capitaine
Van Grool, répondit la Néron. .
Et elle lui remit un -imprimé' que, de
puis plusieurs jours, Law faisait distri
buer à profusion dans Paris et qu'elle te
nait', dit-elle, de l'homme qui s'était fait.
annoncer cliez Jeanneton.
;—Comment! dit la Vassivière, il est
parlé de lui sur ce papier ?
— Lisez, on vous, expliquera après.
Comme la veuve Van Grool lisait.en ef
fet assez couramment, elle prit conna's-
sanc^d'un prospectus, comme nous di
rions aujourd'hui, qui'était ainsi conçu •
« Le Mississipi, nié avec 'acharnement par ses
détracteurs, arrive tous les jours à se mieux
démontrer. .
» La compagiîie des Indes vient d'attacher à
la poisof«ion di;s terres Qu'elle délivre dans ces
bell(# régions, des titres do due et. do mar
quis; aussi se voit-ollo dans rimpossilûlitâ dé
répandre à toutes les demandes de concessions
qui lui sont adressées.
» La population de Paris s'est; quelque peu
émue do voir dos arctlicrs,.sous le nom de Ban-
■douilkrsdu Mûsissipi, ramasser dos femmes de
moyenne vertu et au très gaus fans avçu, pour
les diriger sur la colonie. M- La\v a pris un
autre moyen, c'est celui d-î peupler, par des
colons volontaires, le vaste domaine qui lui
est concédé, avec érection en duché de Vin-
cennes. It vient d'en^awr 12,000 Allemands,
qui émigreroiità ses irais.
u 11 no faut pas . croire, pourtant, que ces..
terres si furtiles manquent notablement d'ha-
hltans.
» On annonce.comme récemment .débarqués
au Havre-tiv.'Gr&ce six naturels des rives du
Missouri, appartenant à laeélèbre tribu du
Qrand-Serpeiitï pays des Osages.
» Le plus distingué est un prince du, sa ag
de la famille régnante, son nom est Khisaghu-
sugah. . - ■; . f -
» Sa cousine, iigée de dix-neuf ans, s'appo ; lle
Gi etomi/i. Elle prend le titre de lHhc du Soïét/,
étant'destinée, par sa naissance, à monter sur
le trôno- -après'-le vieux souverain qui règne
aujourd'hui. Son épuux, qu'elle veut, dit-on,
choisir en France, régnera conjointement aveÉ
s'écrie Ja feuille anglaise, n'est pas en
core atteint; mais le peuple américain
parait bien décidé à franchir l'espace
qui le sépare.de-l'abîme. »
En réorganisant par son décret du 3 fé
vrier dernier la commission chargée de
publier la correspondance de Napoléon I e ',
l'Empereur avait prescrit qu'un rapport
sur les travaux de la commission et sur
l'état d'avancement de la publication lui
fût présenté tous les six mois. Nous don-
•non^plus loin le' premier et remarquable
'rapport de S. A. I. le prince Napoléon,
chargé, comme on sait, de présider cette
commission.
Edouard Simon.
qui
nombre des prétondans. Quoique -laite pour
inspirer les sentirîiens-les plus tendres, il n'est
pas bien sûr que.cette aimable princesse soit
absolument revenue d'un goût, nuahiiiureuse-
nicul trop répandu chez les saavageu et qui,
pour le bonheur d'un ménage. olFre, il laut
bien le dire, peu de garantie. Ea effetj-ma'gré
les plus vives ardeurs-de-la passion, être niau-.
gé par ce qu'on aime paraîtra toujours un
sort peu digne d'envie, f .
'.es deu-x-aulnes • illustres de la troupe,
sont Wushwghasba, dit l'Esprit noir, qu'on pré-
tend'de force a suivre us cerf à la course, et
ilm chai hUiMioongah, dit rOm'cMr, qui par la
longueur démesuréa de son nom-représente
assez bien la multiplicité de ses fonctions. Il
est à la fois jongleur ou soroier, médpein, fai
seur de harangues,-ministre du culte et cui
sinier.
» Après quelques jours do repos, ces intéres
sons visiteurs doivent prendre la route de Pa
ris, où l'on pense qu'ils auront l'honneur d'ê
tre présentés au roi.
Après avoir lu,
—Dans tout ça, dit la veuve, où voyez-vous
qu'il est question d'aucun Van Grool?
— Est-elle simple, dit Mme Néron avec
importance, ces-sauvages, comment qu'ils
sont venus en France ? par la galiote do
Saint-Cloud, pas vrai?
-- Ils sont venus en France sur un bâ
timent, comme de Rotterdam je suis venus
à Calais. .
—'Eb bien ! sur ce vaisseau, est-ce qu'il
n'y avait pas un capitaine? D'où vous
voyez que Van Grool est celui qui a amené
cette princesse Gretotniche , que j'aurais,
moi, comme une idée, de faire épouser à
votre animal de mari, puisqu'il lui . faut
; des grandeurs ; et alors, ce matin, quand
on l'a annoncé chez Jéanneton, le capitai
ne Van Grool,. qui n^estpas feu votre ma
ri, mais un de ses parens, venait intri
guer auprès d'elle poui» qu'elle fasse voir
ce soir, -ses sauvages, en même temps que
le camellia. 1 ,
— Et puis, quand oû les auras vus, réî
pondit la Vassivière, serais-je plus au fait
si cet homme fie mon même nom est ici-
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Kiel, U octobre.
. La Gazette du Sleswig-Eolstein annonce que le
prince de Galles arrivera demain, mercredi, à
Lubecli, et qu'il se rendra de là à Hambourg
où l'attend un! bâtiment de guerre anglais.
Turin, 10 octobre.
Emprunt italien, 66.20.
- Miîan, 10 octobre.
• Un banquet a été offert ici à M. Pepoli.
-M. Pepoli a porté un toast à la ville de Tu
rin. Parlant du traité du 15 septembre,-il a dit
que cet acte était non seulement un {bienfait
pour l'Italie, mais encore un triomphedu pro
grès et de la civilisation. Ce. traité, a ajouté
l'orateur, ne porte atteinte à aucune partie du
programme national et brise le dernier, an
neau qui unissait la France et nos ennemis.
M. Pepoli a repoussé avec indignation les.
bruits de cession de territoire dont il a fait
ressortir l'absurdité.
. Madrid, 10 octobre, soir.
Aujourd'hui, à l'occasion de l'anniversaire
de la naissance de la reine, il y a eu réception
au palais et revue des troupes. Le gouverne-
ment a accordé un . avancement d'un grade à
tous les officiers de l'armée et de la marine.
(Havas-Bullier.):
"tic-. - —
Voici la seule dépêche qui nous arrive
ce soir :
New-York, 1 er octobre, après-midi,
(par VUibernian).
L'amiral Farragut a reçu le commandement
de la flotte de l'Atlantique. Il est remplaoé par
v le commodore Lee;
M. Jeflerson Davis a prononcé un discours
flans léquel il encourage lés populations du
Sud à. la résistance en leur promettant .l'indé
pendance.-,
■ Les opérations des fédéraux sur le côté nord
du James-River ont obtenu Un grand succès.
Le général Birney a enlevé l'importante po
sition de Newmachet-Road.
Lés fédéraux menacent sérieusemènt Rich-
mond. Un corps fédéral était jeudi à cinq mil
les de cette capitale.
Le général confédéré Forrest a détruit le che
min de fer d'Atliènqe à Pulaski.
Les journaux du Sud assurent qu'Early a
battu Sheridan près dé Fort-Republic.
Un rapport de Sheridan constate qu'il a
poursuivi jusqu'à Port-Republic l'armée d'Ear-
iv qui serait très démoralisée.
'Or, '100 1/2. Coton, 120 à 125.
Le bruit court que des négociations sont en
gagées à San-Dorningo pour un arrangement
nvnr, 1rs insurgés. -,v .i . ii • ( Havas-Bullier .1 ..
«Une commission instituée par un décret du
7 septembre 1854, a été chargée de ce grand
travail; elle'£ accompli sa tâche avec une ac
tivité et Un dévoûment dignes d'élog-es ; c'est
par ses soins qu'ont été publiés les quinze vo
lumes qui ont paru , et qui conduisent le lec
teur à la paix de Tilsitt.
Plusieurs membres de cette commission sont
aujourd'hui décédés; quelques autres s'ont
empêchés de prêter un concours aussi assidu
que par le passé aux travaux de la commission;
d'un autre côté, à mesure q\ie la publication
avance, les documens s'oflrent avec une abon
dance qui dépasse toutes les prévisions.
En présence de cet état de choses, Votre Ma
jesté a jjeiisé qu'il convenait d'instituer une
commission nouvelle; et pour donner une
preuve de plus du haut intérêt qu'il attache à
une œuvre qui est à la fois dynastique et na
tionale; l'Empereur a décidé que cette nou
velle commission serait présidée par son cou
sin S. A. I. le prince Napoléon.
En coHséquence, ot pour me conformer aux
ordres de l'Empereur, je viens présenter à la
signature de Votre Majésté un projette décret
qui a pour objet la formation d'une commis
sion nouvelle, et qui détermine eu même
temps les attributions de son président.
Je suis avec respect, etc.
VAILLANT.
avec les insurgés
fDE LA
COURS DE CLOTURE . . le D v
3 0/0 au coiûpt. 63 20
—Fin du mois. 6o 4o
4 1/2 au compt. 9190
—*in dnmris. 92 73
(Bavas-
BOCRSTE. ~
,1e U fUUSSB. BA1SSB
G5 30
G3 45
92* »
•napoleon,
Par la grâce de Dieu ot la volonté natiionale,
Empereur des Français, , .
A tous présens et à venir, salut :
Avon» décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1 er . Une nouvelle commission est instituée,
sous la présidence de notro bien-aimé cousin !ff
prince Napoléon, pour continuer les travaux re
latifs à la publication de la correspond inco de
l'Empereur Napoléon i er .
Art. 2. Sont nommés membres de cette com
mission:
MM. le comte Walewski,membre du consail privé;
Amèdée Thierry, sénateur ; ,
le comte de Laborde, directeur général des
archives de l'Empire ;
Sainte-Beuve, membre de l'Académie fran
çaise ; •
le colonel Favé, l'un do nos aides-de-camp.
Art. 3. Notre .bien-aimé cousin, le prince Napo
léon,, comme président de la commission, sera
chargé de toutes les mesures relatives à la direc-
tion-des travaux et à la liquidation des dépenses.
Les employés du secrétariat seront nommés par
lui.'
Art. 4. Le président nous présentera, tous les
six mois, un.rapport surles travauxde la commis
sion et sur l'état d'avancement de la pub!.cation.
Art.5.Le ministre de notre Maison et des Beaux-
Arts est chargé de l'exécution'du présent décret.
Fait au palais des Tuileries, le 3 février 1864.
NAPOLEON.
Par l'Empereur,
Le maréchal de France, ministre
de la Maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts,
V aillant.
10
»
10
»
Les dernières nouvelles de la côte mexi
caine du Pacifique sont du 17 ao,ût. Elles
annoncent que tous les ports: de cette côte
ont arboré lu drapeau de l'intervention.
Les habitans de Mazatlan, après le départ
des forces juaristes, ont envoyé un'messa-
ge à l'empereur Maximilien. - (Moniteur.)
' En vertu d'un arrêté du ministre .de rîp r
struction publique, en dato du 10 octobre;,.
le conseil impérial de l'instruction publia
que est convoqué Je, jeudi 10 novembre
prochain, pour une session ordinaire qui
durera quinze jours. -
RAPPORT A" L'EMPEREUR. J "
Sire, ' —
' Le 3 février dernier, Votre Majesté a : iûstilué
une nouvelle commission pour la " correspon"
dance de Napoléon 1 er . Je remets sous ses yeux
le texte de ce décret et le rapport qui l'a "pré
cédé * "
c Votre Majesté , - voulant élever à la mémo!
re de Napoléon I er un monument qui trans
mît à la postérité les. diverses phases .da la
pensée du fondateur de sa dynastie, a ordôn 1
né la réunion et la publication de la corres
pondance.de son oncle, -■
pour me faire de,la peine?
C'est que justement, dit Mme Néron,,
on ne les verra pas. Jeanneton n'est pas
comme Law, elle n'aimo pas à ce tambou
riner; elle a répondu qu'avec ces sauvages,
elle aurait l'air de donner chez elle la pa
rade comme le Grand l'homas, le charla
tan du pont No'uf; d'après quoi, Monsieur
le capitaine a été renvoyé assez penaud.
— Mais enfin, avez-vous conféré avec;
demanda la Vassivière d'un ton à faire
comprendre que la manière étalée,.dont
Mme Néron conduisait son compter-rendu,
lui donnait sur les nerfs. •
. — Et même conféré longtemps,' répon
dit lu confidente; Figurez-vous, ma-chère,•
un bout d'homme avec des moustaches
longues d'une aune, de petites ancres à ses
orgilles, un grand sabre-et une paire
"de sourcils noirs à faire accoucher une
femme.
— Je m'importe peu de sa figure; qu'est-
ce qu'il vous u dit? . v *■
. — Dame 1 ma biche, puisque vous vou
lez aller si vite, au premier mot que je vous
ai nommée «la veuve Van Grool qu'il m'a
dit i Je sai&son alfaire, elle est autant la
veuve Van Grool comme je danse. »
— Dès'lors, dit la Vassivière, du renfort
pour mon gueux de mari? . ?
—Attendez-donc, salpêtre! «maiselle est
immensément riche, qu'il a co-ntinuc, et
une parente dans l'aisance n'est jamais
pour faire affront. Si elle était vraie veuve
Van Grool elle serait ma cousine, h ce: qui
vous prouve, la belle, observa la Néron;
que vous étiez mal renseignée quand vous
pensiez que feu Van-Grool, le, corsaire
n'avait pas laissé de parens.
• —Enfin; c'est mon cousin, vrai ou faux,
qu'est-ce qu'il m'en retourne?.
—, Qu'il veut vous rendre les plus grands
services, disant qu'il est flatté d'une lem
me aussi millionnaire pour porter le nom
de la famille... , >
— Et lui tirer des billets de banque, in
terrompit la Vassivière, avec cette inso
lence des riches de bas lieu, toujours dis
posés a croire qu'on ne pense qu'à les
mettre en coupe réglée.
La nouvelle commission s'est réunie sous ma
présidence. J'ai nommé les employés ; j 'ai cher
ché à en réduire le nombre au strict nécessai
re et à désigutr des.hommes 1-iborieux, intel
ligent, dé.jiv presque tous habitués à ce travail,
q u i • de man d e les s oi ns ■ les -p l u s a t te n t. i f s. J s i
nommé M. ltapetti, ancien professeur au col
lège de France, secrétaire de notre commission."
Nous nous sommes occupés d'abord de l'es
prit qui devait diriger notre publication ; tout
en rendant justice à ceux qui avaient été
chargés avant nous de coordonner ce monu
ment de l'histoire contemporaine, nous avons
voulu y apporter les modifications qu indi
quait l'expérience.' " '• - '
Avant tout, il pliait établir un critérium
pour 1 examen des pièces à publier. La com
mission ma pas voulu s imposer à cet égard
une règle hxe et invariable elle a pensé qu il
suffisait de poser un petit nombre de princi
pes. Une spule règle nous a paru devoir êtse
suivie sans exception,-c'est de ne publier que
des pièces : émanant directement de l'Empereur
Napoléon l cç , éfr de reproduire -les textes dans
leurs détails les plus' minutieux., môme avec
leurs imperfections grammaticalesi •
Nous avons voulu aussi-éviter des répéti
tions trop fréquentes. Napoléon administrai},
certes, autant qu'il gouvernait; sa correspon-
dance: contient une foule do prescriptions
particulières qui • ne : sont souvent que le dé
veloppement d'une m'e3uro générale. 0? s dé*
tails offrent fans doute un certain intérêt;
mais -ils se • fépètent nécessairoment,.:et ..ils
augmentent d'une manière si- considéraLile^
qu'ils nuiraient à toute vue d'ensemble et fe-<
raient diçparàître l'esprit général, mûir,e pqur
le lecteur attentif. .
Nous avons écarté tout ce qui était blessant
pour des personnes ; quand il donnait des or
pides aperçus par lesquels., Nïtpoî&m'^rowï
sa profonde connaissante d^4foiho|ie8^ "
vent encore, dans ce caLs rioiis-avou^
mé les noms propres, nç les îà'issà&t v qt
qu'ils étaient, seit par les, éloges^:s.oiï.
blâme, un moyen d'éclamr, @
certains personnages dans"*
évènemens.
La publication de la Correspondance de Na- .
poléon n'a pas de précédens. Quand on songe
à la rapidité de ses dictées, au nombre prodi
gieux de ses lettres de chaque jour, à la quan
tité, à la diversité des affaires dont il s'occupait
en même temps, allant tout à la fois de l'inté
rêt le plus important au détail le plus minu
tieux, on se demande quel est le gouvernement,
quelle est la famille même qui, ayant un de ses
membres mêlé aux grandes aifaires du mon
de, voudrait prendre l'opinion publique pour
confidente, non seulement de ses actions, mais
de ses pensées les plus intimes ? C'était une
idée nouvelle et hardie que vous nous avez
chargés d'appliquer. Mais nous croyons que la
justice .de la postérité ne fera point défaut
au grand homme ; qu'elle saura l'apprécier,
dans sacorrespondance,comme citoyen,comme ■-
général, consul, empereur, et enfin comme
proscrit et martyr. Sans doute, les esprits rou
tiniers et d'une bienveillance craintive pour
ront nous reprocher d'avoir trop laissé voir -
Napoléon sans cette sorte de toilette dont les
héros eux - mêmes ont besoin d'être parés
pour se montrer en public ; quelques-unes i
de ses lettres , prises isolément, pourront
donner lieu à des méprises ; mais, pour les
penseurs, les hommes sérieux ef impartiaux,
pour ceux qui jugent de haut et en dehors des
exigences de la politique du jour, l'ensemble
de l'œuvre jettera une grande lumière sur les
transformations de notre révolution, sur les
vicissitudes du gouvernement impérial , et
sera, en définitive, un monument qui por->
tera plus haut encore la gloire de Napoléon 1'*'.
En général, nous avons pris pour guidé
celte idée bien simple, à savoir que jaoug
cilons appeies à publier ce que l'Empereur
aurait livré à la publicité si, se survivant à
lui-meme et devançant la justice des âges, "il
avait voulu montrer à la postérité sa personne
et son système.-
Nous avons , à cet égard, |un témoignage
frappant': c'est un recueil'd'une quarantaine
de volumes contenant les lettr.es du général
Bonaparte pendant|les campagnes d'Italie, d'E
gypte jusqu'au moment du Consulat, lettres
qui ont été réunies sous les yeux mêmes du Pre
mier Consul, et dont la collection nous est res
tée. Ges documens importans , qui n'étaient
point destinés à la publicité,mais que l'Empe-s
reur avait fait réunir pour les avoir auprès
de lui comme, une, sorte de memento rétros-,
pectif de sa propre existence, étaient un guide
qui devait nous fournir dos indications pré
cieuses surles intentions de i Empereur. Nous
avons pu reconnaître, aans le choix des pi<à-»
ces réunies par Ibmiere r 1 m no o= ^
que nous nous eiiorçons d apportc^'â-aus no»
tre œuvre : H i r i 1 v( u i t ij q
les
esj
■ait.
dres, quand il écrivait, quand il exprimait
une opinion sur un homme,-Napoléon pensait
à l'action à exercer, à l'effet à produire à l'ins*
tant, bien plus.qu'à prononcer un jugement
que l'histoire dût enregistrer» Noui en trou
vons à chaq-ue instant la preuve dans ses let
tres. Nous n'avons laissé les personnalités que
quand les évènemens ont trop justifié ces ra-
avec le nlu" pi i oin ih s t p" i'
prescriptions "dm m r uve& nop et ». u
il a. reproduit bion rarement co qui nom
offenser un nom propre. .
La commission pém.tr e de i moi i e
Votre Majesté lui donnée i ir d ■
pohsabilité devant 1 Histoire et uevant ja mé
moire dé Napoléon l" 1 ,, considéré comme un de*
voir d'apporter dans son travail la sollicitude
la plus consciencieuse. J ai pu voir combien
lés préoccupations de la politique.,du jour
avaient peu d'influencé sur dès hommes hon-
nctts et éclaires;: qui accomplissent leur œu
vre en vue de la postérité. L'élévation du but
dans l'avenir f h disp*"rntre à leurs yeux
l'importance nue certains faits peuvent avoir
dans le présent. ,
Nous osons aftirin':r que ia meilleure justifi
cation de l'impartialité de notre travail serait
la publication des pièces laissées de côtéil'oipy
bre ferait rassortir la lumière du tabloî»-. . ( . 0
serait'le. jugement le plus favorab 1 ',, ïl0U ' r 3 j a
mémoire de l'Empereur et pte'tâche. -, , •'
Nous avons pensé qu'il était nécessaire de
pousser le scrupule du l'exactitude jusqu'à in
diquer, de maniée à h'appeTl'attention du lec
teur, la véritable provenance des pièces pu-
hliées.Si la piècft estl&ïopîûduction de l'origi
nal ou d'une copie authentique de l'original,
la signature de Napoléon figure au bas de la
pièoe imprimée; et ■ nous avons soin d'indi
quer. que^ l'improssion s'est faite soit d'après
l'original, aoit. d'après fine copie que nous
avons jugée authentique; mais, pour les cas los
plus fréquens, lorsque nous reproduisons les
minutes de l'ancienne secréta-irerie d'Etat, nous
Rajoutons pas la signature de Napoléon, qui
ne figure pas, au reste, sur ces manuscrits, il
nous a semblé nécessaire de laisser ; cettei
différence entre' une pièce expédiée et une!
minute': -pr «mier jet de la pensée, souvent
modifiée depuis par des corrections que l'Eut»
pereur faisait dfe sa main au moment de si-
>-r-Dam ! quand il devrait vous en coû
ter quelque chose,, voilà ses propres paro
les*. vous direz à ma cousine que deux
grands malheurs la menacent, le premier
d'avoir à épouser son mari...
— Alors, il connaît Vassivière? s'écria
la veuve avec émoi.
— De son mari, il a ajouté je- l'on déli
vrerai; c'est moi qui m'en charge!
-r- Au .moins; voilà parler ; dit la chaste
et fidèle épouse.,
. r-^Pour quant a l'autre second-malheur,'
aujourd'hui, il n'est pas. éminent ; mais de
main sans lanterner il faudra qu'elle pren
ne ses mesures,-, çà chauffe, et il est pres
sant que j'en confère avec elle. • !
— Pourquoi alors vous ne l'avez, pas |
amené à dîner ? dit la châtelaine.
D'abord je ne savais pas si ça vous
aurait convenu, et puis il fallait quMl re
parte pour l'endroit-où il a sa ménagerie
de sauvages dans une auberge, qui sont;
;'i ce ÎJu'il parait, des bêtes- féroces, que
sans lui il n'y a pas moyen d'en jouir;
aussi il m'a fait rire par une idée assez
cocasse. :: '
w Qui est? demanda, la Vassivière. •< •
i— Qui est. que vous donniez uns fête
dans votre château d'Ivry pour y faire com-
paraître;ses Ostrogotbs : il ditque, les me
nant chez vous-d'abord, le roi serait ja
loux. ■ -■ ■■■
■— Eh mais! dit la Vassivière, flattée de
l'idée de goûter à une primeur avant la
roi, l'idée n'est pas déjà si mauvaise, mais
pourtant s'ils sont pour mettre tout à feu
et sang! ■
. —, Bah 1 ppliqua Mme Néron, on lour
mettra des/nuselières. Du restey ajouta-t-
elle, en concluant, vous parlerez de tout
cela ce.soir.
— Alors, dit.la veuve Van Grool, il sera
chez Jeanneton? ■
—Sans doute qu'il y sera; ma fille a bien
pu intercepter ses sauvages, mais pour
lui il a son entrée, la chose étant publique-
et même -je me souviens qu'il a dit : faut
que ma cousine tasse bien attention de
jouer dans incnjeu.
— Son jeu ? qu'est-ce qu'il "entend par
là ? vous aurie? dû, ma chère, le faire ex
pliquer, dit assez aigrement la Van Grool,
jîaime à marche? plus clair.que ça. îi >»:
— Ah ben ! dit Mme Néron, .commen
çait de son côté à se- vinaigrer, malgré'
toute sa déférence pour la millionnaire,'
une autre fois, ma chère, 1 faudra- faire vos
commissions vous-même, si vous croyez
que c'est facile de faire tout dire, à un
homme pressé: de s'en aller et qui" au. fond
était piqué de n'avoir pas. été mieux reçu
par Jeanneton ! „ ■
— 'Du reste, ma bonne, dit la Vassiviè-'
re en se radoucissant, je ne trouve pas vos
nouvelles précisément démontantes et je
crois.que nous pouvons aller nous mettre
à table, l'esprit moins tourmenté.
• r—Adopté! dit Mme Néron.
: On dîna ; le repas fut gai et so mptueux.
Sur les trois heures, oar le. dîner se pre
nait alors à une heure, la veuve Van-
Grool monta^en carrosse avec son- insépa
rable et se fit conduire au café -Plu tus où,
en un tour.de main, par quelques ordres
habilement donnés à ses courtiers, elle fit
une rafle de quelques centaines de mille
francs.. De là, l'es deux commères allèrent
rue -Mauconséil s£ montrer en loge à la-
Gomédie,-ltalienne, et, presque à l'heure
fixéô pour l'enchère, el.os faisaient luur
entrée cliez Jeanneton.; - :
-I/affluencDiy. était énorme, mais avant
l'arrivée des retard;;taire--, quelque chose
d'extraordinaire avait, dû se passer. Sans
parler d'un reste d'émotion facile à -re- .
marquer dans-la foule, la maîtresse du lo
gis semblait agitée, on aurait presque dit
pantelante, à quoi il faut ajouter la.singu
larité d'un fouillis de fleurs répandues sur.
le parquet, où l'on en avait jusqu'à la elie-f
ville. Un jour de - Fête-Dieu; sous les pas
de. la procession, ne s'étend pas h beau-
' coup près une aussi épaisse jonchée.
. La pièce, théâtre de cet incident encore
inconnu, était un vaste salon blanc et or
situé au rez-de-chaussée et communiquant
à une galerie et à deux autres salons dei
moindre impoi tance. Sans déshunorercet^
te pièce princiers par la présence d'un
mobilier commercial, tel que comptoirs.
TROIS MOIS
si. ,Mois..";.v.r?is2
13KA
POUH XB8 PAYÏ' ÉTRANGERS, VOlllè tableSÙ
publié 1®& 5 et 20 4q chaque mois.
Imp. L. BONIFACE. r. des Bons-Enfans. 19,
/«y , %
Le mo'dë D^ABOfsrtrEriÉNT lè plus slfapls%st l'envol
f JÔUMAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL,
MERCREDI 12 OCTOBRE 1864.
ss&s àèsgàM
abomemens de pAàis.
TROIS SibïS.'. »..& FR.
SIX KOIS....;.ï5 , ïvf 26 FR.
UN AN# • 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1" et 16
flè chaque moSa.
Lai lettre» ou ewooit d'argent son affranchis tont réfutés,.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
'
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, il OCTOBRE.
..Le cabinet dai Vienneavait protesté con
tre la convention du 1S . septembre!; La
nouvelle de cette protestation avait couru
tous les. journaux de l'Europe : Elle n'a
vait pourtant aucun fondement.
La protestation de F Autriche n'existait
pas et ne pouvait pas,exister; c'est ce que
nous avons dit il y a quelques jours.
D'autres bruits circulent maintenant,
plus difficiles à saisir, parce qu'ils n'ont
point une forme' positive. • Nous; ne les
croyons pas plus fondés. Tantôt on parle
du mécontentement de l'Autriche,-tantôt
on parle de ses inquiétudes. Pourquoi
donc l'Autriche seraiVelle mécontente ?
Pourquoi serait-elle inquiète , à l'occa
sion du traité du 15 septembre ?
En retirant-ses troupès de Rome, là
France obéit à un principe qui est aujour
d'hui d'ordre public européen, au princi
pe. de non-intervention. En même temps,
elle use d'un droit incontestable, et, en
usant de ce droit, elle n'abandonne pas le
Saint-Père, puisqu'elle lui fournit tous les
moyens de se suffire à lui-même et de de
venir un gouvernement indépendant
L'occupation avait toujours été décla
rée provisoire et devait cesser dès que
se présenterait une circonstance favo
rable. Cette circonstance s'est présen
tée ; l'Italie a pris les engagemens formels
qu'on réclamait d'elle depuis longtemps,
et rien n'aurait pu justifier désormais
la présence indéfinie de nos troupes
à Rome. Dans le délai dé deux ans ,
d'ailleurs, qui est stipulé dans la con
vention, le gouvernement pontifical au-'
ra le temps de prendre toutes ses me
sures pour se garantir contre les dé
sordres intérieurs.
. Le gouvernement de l'Empereur, en
remplissant son devoir, a exercé un droit.
Et si ce droit est pvident pour tous,- .il
existe pour l'Autriche un motif particulier
d'en trouver l'exerci ce légitime "et natu
rel; car on ne peut pas avoir oublié qu'el
le-même, en 1859, consultant ses intérêts
oirses convenances, évacua la partie des
Etats du Pape qu'elle occupait, sans avoir
eu le temps de prendre, comme nous ve
nons de le faire dans la convention de
septembre, des précautions pour écarter
les périls auxquels sa retraite laissait ex
posés les territoires qu'elle quittait.
; Le cabinet de Vienne n'a donc.aucun
' motif de se montrer mécontent des stipu-;
Iàtions qui sont intervenues entre le gou
vernement français, cl le gouvernement
- italien: A-t-il plus de motifs de s'en mon
trer inquiet? Pas davantage. Aquel poiiit
de vue, en effet,-serait-il inquiet? Au point
de vue des intérêts du Saint-Siège ? Mais
on connaît notre dévoûment ùla Papauté.
Nous avons ramené le Pape à Rome, nous
l'avons gardé à Rome pendant quinze ans
sans aucune pensée d'acquisition territo
riale, et prenant à notre charge tous les
frais de l'occupation: St, encore une fois,
nous ne partons qu'après avoir fourni au,
Saint-Siège tous les moyens de sécurité
intérieure, et avoir stipulé contre les dan-
jjaBaaaàai
Feuilleton du Couslitutionnel, 12 < ct.
gers du dehors les garanties los plus posi
tives. . .
Serait-cei au point .de vue de ses propres
intérêts que le cabinet de Vienne pourrait
manifester de» inquiétudes ? Mais la con
vention du 15 septembre s'oqcupe seule?
ment de Rome ; elle ne modifie en rien la
situation des autres parties de l'Italie. Ce
n'est pas la France qui a inspiré aux Ita-
liens le choix d'une autre capitale. C'est
spontanément et par des considérations
souvent exposées ici que l'Italie < a fait
choix de -Florence. La France n'a eu qu'à
prendre acte de cette résolution, qui est
devenue la cause ou le point de départ
de la négociation d'où est sorti le traité
qui n'a'qu'un but,, la réconciliation entre
les deux grands, intérêts, objet de notre'
sollicitude en Italie.
Sans doute, les esprits peuvent s'agiter
en Vénétie; des comités peuvent faire des
proclamations, parler d'alliance défen
sive et offensive, et de la guerre au-prin-
tenaps. Mais c'est là un - état de cho
ses qui n'est pas nouveau, qui s'est,pro
duit bien souvent, et dont la convention
de septembre ne doit porter en aucune
façon la responsabilité. Tous les gens sen
sés doivent comprendre que la France n'a
aùcune envie de compliquer la question
de Rome par la question de Venise et
d'allumer le feu au nord de la Péninsule
lorsqu'elle s'efforce de l'éteindre au midi
PAtLIN LIMAYBAC.
BULLETIN POLITIQUE.
Les correspondances d'Italie parlent du
brillant accueil qui a été fait au marquis dé
Pepoli, à son arrivée à Milan. Toutes les
classes de la société étaient représentées
au banquet donné en l'honneur du prin
cipal négociateur de la convention du 15
septembre. :
Mais, en manifestant ainsi leur appro-
bation absolue de la convention, les Mi
lanais n'en font pas-moins au ministère
La Marmora un reproche d'avoir signéle
protocole du 3 octobre, relatif àla fixation
du délai de deux ans pour l'évacuation-dé
de Rome. Ces reproches sont bien mal fon
dés, puisque la convention du 15 septem
bre ajustement eu pour point de départ,
le désir. oxprimé par le gouvernement
italien; de transférer la capitale du royau
me dans une ville autre que Turin. La
condition fondamentale du traité étant
donnée, il a été logique de subordonner
l'exécution des autres clauses à l'àccom-
plissement du premier point.
La Nouvelle Presse libre , de Vienne, cons
tate-un grand revirement qui s'est opéré,
dans l'opinion publique, au sujet de la
question italienne. La feuille viennoise
conseille au cabinetautriehien de prendre
vis-à-vis de la convention franco-italienne
une attitude différente de celle qu'el
le attribue à la cour de Rome. Ce qui
se comprendrait de la part de la curie ro-
mnirip...np. saurait convenir à l'Autriclu
reuse idée. Jamais, suivant le journal -
viennois, les circonstances n'auraient été
plus favorables pour la réunion- d'un Con
grès et pour le succès de son œuvre.
La Gazette nationale de Berlin publie, sur
la convention du 15 septembre, un article
très remarquable qui approuve les arran-
gemens franco-italiens et donne des élo
ges à la politique patiente et modéjée sui
vie par la France.
Le tracé de la ligne de démarcation dans
le Nord-Sleswig est toujours l'objet, de
Contestations de la part des habitans. Tan
tôt c'est un district danois qui proteste
contre l'incorporation au SIeswig-fiolstem,
tantôt c'est un district allemand qui ré--
clame-contre son adjonction au territoire
danois. . ,
Le meilleur moyen pour redresser les
èrreurs de la conférence serait, d'après les
journaux du Sleswig-Holstein, do convo*
quer -le plus tôt possible une assemblée
nationale des duchés pour que les popula
tions puissent être entendues. De cette
manière, il serait aussi mis un terme à
l'agitation de l'élément- danois dans le
Nord-Sleswig, agitation qui, du reste, .pa
raît se borner aujourd'hui aux districts
dont l'abandon au Danemark est chose
résolue.
La Gazette de Magdebourg donne des dé
tails sur la reconstruction des forteresses
prussiennes en Silésie. Schweidnitz ,*Sil-
berbuerg etKosel cesseront d'être forteres*
ses, tandis que Glogau et Glatz seront agran
dis. Ces deux dernières places, conjointe
ment avec Posen, défendraient le territoi
re prussien au sud-est, comme Kœnigs-
berg, Loetzen et Graudentz le défendent
au nord-est.
On attendr a Vienne, pour là semaine
prochaine, le décret de convocation dif
Reichsràth, qui siégera tantôt comme par
lement de l'empire entier, tantôt comme
parlement pour les affaires particulières
aux pays situés en deçà de la Leitha. Le
premier aura'à discuter le budget de 1865
et le projet de loi relatif aux chemins de
fer de la Transylvanie ; l'autre aura à dé
libérer notamment sur les projets de loi
concernant la reforme judiciaire.
< :, 3éudi prochain, le Parlement anglais se
réunira, comme chaque année , pour en
tendre proroger la session au vendredi 11
novembre. Le; Parlement actuel a com
mencé le 21 mai 1859 , et son mandat
n'expire qu'à la- fin de l'année prochaine.
La dissolution aura probablement lieu au
printemps 1865, et le nouveau Parlement
n'entrera réellement en session qu'en lé
vrier ou mars. 1866.
Le Morning-Post , dans un'article sur les
affaires d'Amérique, montre que- les suç-
cès récens des armes fédérales sont aussi
funestes au Nord qu'au Sud,-puisqu'ils,
ont encouragé les partisans de la guerre à'
outrance- en leur donnant de nouveau
celte.illusion que l'Union pourrait être ré
tablie par ia guerre. Le Post voit l'inutilité
des efforts du parti de la paix, entraîné
aujourd'hui par le torrent contre lequel il
ne peut plus soutenir la lutta. « L'abîme^
LA FORÊT'Df BOND
EPOQUE DE JLA RÉGENCE;
Vf.
Troisième partie,. ; 1
= - XIII. < -
JEANNE HACHETTE.
La veuve Van Grool habitait, en effet, à
Ivry-sur-Stflne, un magnifique château,
qui bâti au XIP siècle par Claude Bosc-
Dubois, prévôt des marchands et procu
reur-général à la cour des aides, de nos
jours fut la propriété de la duchesse dou
airière d'Orléans, mère du roi Louis-Phi
lippe.
La Vassivière l'avait acheté dix-sept
cent Tuiile livres du maréchal d'iluxelles :
cela ne ressemblait guère au temps où, trop'
heureuse d'être logée gratis à ia Maison--
Rouge , elle trouvait' qu'un nourrisson à
cinquante livres par mois était une fortu
né qui lui arrivait.
-Un détailVelevé dans lès liîgtoriens'du
système donnera une idée de- ia dépense
qui pour hr table seule se faisait dam; cet-
chère , à' la façon _
triotes qui, pour résumer les magnificen
ces d'un npas auquel il avait assisté, di
sait: Nous avons mangé du sept sortes de vian*
des. — A son ; Château 1 ' U'Ivry où la veuve
Van Grool tonaittalile ouverte, la consom
mation journalière était d'ure bœuf, deux-
veaux, six moutons, et Je reste, volaille et
gibier à proportion, •
Faussant compagnie à- virgt-cinq Con
vives que, ce jour-là, elle avait à dinar
aussitôt que la Vassivière vit entrer Mme
on arrivant de Paris pour lui donner
maine-ne saurait convenir a l'Autriche
qui, suivant la Nouvelle Presse , -ne devrait
enchaîner plus longtemps sa politique à
celle de Rome et ne consulter que ses pro
pres intérêts.
La Presse ce Vienne revient encore une
fois à l'idée d'un Congrès général pour en
démontrer l'utilité et l'à-propos. Cette
feuille apporte, en faveur de sa thèse, tous
. les argumens qui, il y a un an, ont été
I produits par les partisans de cette géné-
des nouvelles :
— Eh bien 1 fit-elle vivement enxmnie-
nant sq confidente dans un -boudoir atte
nant au salon.
— Voilà ce que c'est que le capitaine
Van Grool, répondit la Néron. .
Et elle lui remit un -imprimé' que, de
puis plusieurs jours, Law faisait distri
buer à profusion dans Paris et qu'elle te
nait', dit-elle, de l'homme qui s'était fait.
annoncer cliez Jeanneton.
;—Comment! dit la Vassivière, il est
parlé de lui sur ce papier ?
— Lisez, on vous, expliquera après.
Comme la veuve Van Grool lisait.en ef
fet assez couramment, elle prit conna's-
sanc^d'un prospectus, comme nous di
rions aujourd'hui, qui'était ainsi conçu •
« Le Mississipi, nié avec 'acharnement par ses
détracteurs, arrive tous les jours à se mieux
démontrer. .
» La compagiîie des Indes vient d'attacher à
la poisof«ion di;s terres Qu'elle délivre dans ces
bell(# régions, des titres do due et. do mar
quis; aussi se voit-ollo dans rimpossilûlitâ dé
répandre à toutes les demandes de concessions
qui lui sont adressées.
» La population de Paris s'est; quelque peu
émue do voir dos arctlicrs,.sous le nom de Ban-
■douilkrsdu Mûsissipi, ramasser dos femmes de
moyenne vertu et au très gaus fans avçu, pour
les diriger sur la colonie. M- La\v a pris un
autre moyen, c'est celui d-î peupler, par des
colons volontaires, le vaste domaine qui lui
est concédé, avec érection en duché de Vin-
cennes. It vient d'en^awr 12,000 Allemands,
qui émigreroiità ses irais.
u 11 no faut pas . croire, pourtant, que ces..
terres si furtiles manquent notablement d'ha-
hltans.
» On annonce.comme récemment .débarqués
au Havre-tiv.'Gr&ce six naturels des rives du
Missouri, appartenant à laeélèbre tribu du
Qrand-Serpeiitï pays des Osages.
» Le plus distingué est un prince du, sa ag
de la famille régnante, son nom est Khisaghu-
sugah. . - ■; . f -
» Sa cousine, iigée de dix-neuf ans, s'appo ; lle
Gi etomi/i. Elle prend le titre de lHhc du Soïét/,
étant'destinée, par sa naissance, à monter sur
le trôno- -après'-le vieux souverain qui règne
aujourd'hui. Son épuux, qu'elle veut, dit-on,
choisir en France, régnera conjointement aveÉ
s'écrie Ja feuille anglaise, n'est pas en
core atteint; mais le peuple américain
parait bien décidé à franchir l'espace
qui le sépare.de-l'abîme. »
En réorganisant par son décret du 3 fé
vrier dernier la commission chargée de
publier la correspondance de Napoléon I e ',
l'Empereur avait prescrit qu'un rapport
sur les travaux de la commission et sur
l'état d'avancement de la publication lui
fût présenté tous les six mois. Nous don-
•non^plus loin le' premier et remarquable
'rapport de S. A. I. le prince Napoléon,
chargé, comme on sait, de présider cette
commission.
Edouard Simon.
qui
nombre des prétondans. Quoique -laite pour
inspirer les sentirîiens-les plus tendres, il n'est
pas bien sûr que.cette aimable princesse soit
absolument revenue d'un goût, nuahiiiureuse-
nicul trop répandu chez les saavageu et qui,
pour le bonheur d'un ménage. olFre, il laut
bien le dire, peu de garantie. Ea effetj-ma'gré
les plus vives ardeurs-de-la passion, être niau-.
gé par ce qu'on aime paraîtra toujours un
sort peu digne d'envie, f .
'.es deu-x-aulnes • illustres de la troupe,
sont Wushwghasba, dit l'Esprit noir, qu'on pré-
tend'de force a suivre us cerf à la course, et
ilm chai hUiMioongah, dit rOm'cMr, qui par la
longueur démesuréa de son nom-représente
assez bien la multiplicité de ses fonctions. Il
est à la fois jongleur ou soroier, médpein, fai
seur de harangues,-ministre du culte et cui
sinier.
» Après quelques jours do repos, ces intéres
sons visiteurs doivent prendre la route de Pa
ris, où l'on pense qu'ils auront l'honneur d'ê
tre présentés au roi.
Après avoir lu,
—Dans tout ça, dit la veuve, où voyez-vous
qu'il est question d'aucun Van Grool?
— Est-elle simple, dit Mme Néron avec
importance, ces-sauvages, comment qu'ils
sont venus en France ? par la galiote do
Saint-Cloud, pas vrai?
-- Ils sont venus en France sur un bâ
timent, comme de Rotterdam je suis venus
à Calais. .
—'Eb bien ! sur ce vaisseau, est-ce qu'il
n'y avait pas un capitaine? D'où vous
voyez que Van Grool est celui qui a amené
cette princesse Gretotniche , que j'aurais,
moi, comme une idée, de faire épouser à
votre animal de mari, puisqu'il lui . faut
; des grandeurs ; et alors, ce matin, quand
on l'a annoncé chez Jéanneton, le capitai
ne Van Grool,. qui n^estpas feu votre ma
ri, mais un de ses parens, venait intri
guer auprès d'elle poui» qu'elle fasse voir
ce soir, -ses sauvages, en même temps que
le camellia. 1 ,
— Et puis, quand oû les auras vus, réî
pondit la Vassivière, serais-je plus au fait
si cet homme fie mon même nom est ici-
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Kiel, U octobre.
. La Gazette du Sleswig-Eolstein annonce que le
prince de Galles arrivera demain, mercredi, à
Lubecli, et qu'il se rendra de là à Hambourg
où l'attend un! bâtiment de guerre anglais.
Turin, 10 octobre.
Emprunt italien, 66.20.
- Miîan, 10 octobre.
• Un banquet a été offert ici à M. Pepoli.
-M. Pepoli a porté un toast à la ville de Tu
rin. Parlant du traité du 15 septembre,-il a dit
que cet acte était non seulement un {bienfait
pour l'Italie, mais encore un triomphedu pro
grès et de la civilisation. Ce. traité, a ajouté
l'orateur, ne porte atteinte à aucune partie du
programme national et brise le dernier, an
neau qui unissait la France et nos ennemis.
M. Pepoli a repoussé avec indignation les.
bruits de cession de territoire dont il a fait
ressortir l'absurdité.
. Madrid, 10 octobre, soir.
Aujourd'hui, à l'occasion de l'anniversaire
de la naissance de la reine, il y a eu réception
au palais et revue des troupes. Le gouverne-
ment a accordé un . avancement d'un grade à
tous les officiers de l'armée et de la marine.
(Havas-Bullier.):
"tic-. - —
Voici la seule dépêche qui nous arrive
ce soir :
New-York, 1 er octobre, après-midi,
(par VUibernian).
L'amiral Farragut a reçu le commandement
de la flotte de l'Atlantique. Il est remplaoé par
v le commodore Lee;
M. Jeflerson Davis a prononcé un discours
flans léquel il encourage lés populations du
Sud à. la résistance en leur promettant .l'indé
pendance.-,
■ Les opérations des fédéraux sur le côté nord
du James-River ont obtenu Un grand succès.
Le général Birney a enlevé l'importante po
sition de Newmachet-Road.
Lés fédéraux menacent sérieusemènt Rich-
mond. Un corps fédéral était jeudi à cinq mil
les de cette capitale.
Le général confédéré Forrest a détruit le che
min de fer d'Atliènqe à Pulaski.
Les journaux du Sud assurent qu'Early a
battu Sheridan près dé Fort-Republic.
Un rapport de Sheridan constate qu'il a
poursuivi jusqu'à Port-Republic l'armée d'Ear-
iv qui serait très démoralisée.
'Or, '100 1/2. Coton, 120 à 125.
Le bruit court que des négociations sont en
gagées à San-Dorningo pour un arrangement
nvnr, 1rs insurgés. -,v .i . ii • ( Havas-Bullier .1 ..
«Une commission instituée par un décret du
7 septembre 1854, a été chargée de ce grand
travail; elle'£ accompli sa tâche avec une ac
tivité et Un dévoûment dignes d'élog-es ; c'est
par ses soins qu'ont été publiés les quinze vo
lumes qui ont paru , et qui conduisent le lec
teur à la paix de Tilsitt.
Plusieurs membres de cette commission sont
aujourd'hui décédés; quelques autres s'ont
empêchés de prêter un concours aussi assidu
que par le passé aux travaux de la commission;
d'un autre côté, à mesure q\ie la publication
avance, les documens s'oflrent avec une abon
dance qui dépasse toutes les prévisions.
En présence de cet état de choses, Votre Ma
jesté a jjeiisé qu'il convenait d'instituer une
commission nouvelle; et pour donner une
preuve de plus du haut intérêt qu'il attache à
une œuvre qui est à la fois dynastique et na
tionale; l'Empereur a décidé que cette nou
velle commission serait présidée par son cou
sin S. A. I. le prince Napoléon.
En coHséquence, ot pour me conformer aux
ordres de l'Empereur, je viens présenter à la
signature de Votre Majésté un projette décret
qui a pour objet la formation d'une commis
sion nouvelle, et qui détermine eu même
temps les attributions de son président.
Je suis avec respect, etc.
VAILLANT.
avec les insurgés
fDE LA
COURS DE CLOTURE . . le D v
3 0/0 au coiûpt. 63 20
—Fin du mois. 6o 4o
4 1/2 au compt. 9190
—*in dnmris. 92 73
(Bavas-
BOCRSTE. ~
,1e U fUUSSB. BA1SSB
G5 30
G3 45
92* »
•napoleon,
Par la grâce de Dieu ot la volonté natiionale,
Empereur des Français, , .
A tous présens et à venir, salut :
Avon» décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1 er . Une nouvelle commission est instituée,
sous la présidence de notro bien-aimé cousin !ff
prince Napoléon, pour continuer les travaux re
latifs à la publication de la correspond inco de
l'Empereur Napoléon i er .
Art. 2. Sont nommés membres de cette com
mission:
MM. le comte Walewski,membre du consail privé;
Amèdée Thierry, sénateur ; ,
le comte de Laborde, directeur général des
archives de l'Empire ;
Sainte-Beuve, membre de l'Académie fran
çaise ; •
le colonel Favé, l'un do nos aides-de-camp.
Art. 3. Notre .bien-aimé cousin, le prince Napo
léon,, comme président de la commission, sera
chargé de toutes les mesures relatives à la direc-
tion-des travaux et à la liquidation des dépenses.
Les employés du secrétariat seront nommés par
lui.'
Art. 4. Le président nous présentera, tous les
six mois, un.rapport surles travauxde la commis
sion et sur l'état d'avancement de la pub!.cation.
Art.5.Le ministre de notre Maison et des Beaux-
Arts est chargé de l'exécution'du présent décret.
Fait au palais des Tuileries, le 3 février 1864.
NAPOLEON.
Par l'Empereur,
Le maréchal de France, ministre
de la Maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts,
V aillant.
10
»
10
»
Les dernières nouvelles de la côte mexi
caine du Pacifique sont du 17 ao,ût. Elles
annoncent que tous les ports: de cette côte
ont arboré lu drapeau de l'intervention.
Les habitans de Mazatlan, après le départ
des forces juaristes, ont envoyé un'messa-
ge à l'empereur Maximilien. - (Moniteur.)
' En vertu d'un arrêté du ministre .de rîp r
struction publique, en dato du 10 octobre;,.
le conseil impérial de l'instruction publia
que est convoqué Je, jeudi 10 novembre
prochain, pour une session ordinaire qui
durera quinze jours. -
RAPPORT A" L'EMPEREUR. J "
Sire, ' —
' Le 3 février dernier, Votre Majesté a : iûstilué
une nouvelle commission pour la " correspon"
dance de Napoléon 1 er . Je remets sous ses yeux
le texte de ce décret et le rapport qui l'a "pré
cédé * "
c Votre Majesté , - voulant élever à la mémo!
re de Napoléon I er un monument qui trans
mît à la postérité les. diverses phases .da la
pensée du fondateur de sa dynastie, a ordôn 1
né la réunion et la publication de la corres
pondance.de son oncle, -■
pour me faire de,la peine?
C'est que justement, dit Mme Néron,,
on ne les verra pas. Jeanneton n'est pas
comme Law, elle n'aimo pas à ce tambou
riner; elle a répondu qu'avec ces sauvages,
elle aurait l'air de donner chez elle la pa
rade comme le Grand l'homas, le charla
tan du pont No'uf; d'après quoi, Monsieur
le capitaine a été renvoyé assez penaud.
— Mais enfin, avez-vous conféré avec;
demanda la Vassivière d'un ton à faire
comprendre que la manière étalée,.dont
Mme Néron conduisait son compter-rendu,
lui donnait sur les nerfs. •
. — Et même conféré longtemps,' répon
dit lu confidente; Figurez-vous, ma-chère,•
un bout d'homme avec des moustaches
longues d'une aune, de petites ancres à ses
orgilles, un grand sabre-et une paire
"de sourcils noirs à faire accoucher une
femme.
— Je m'importe peu de sa figure; qu'est-
ce qu'il vous u dit? . v *■
. — Dame 1 ma biche, puisque vous vou
lez aller si vite, au premier mot que je vous
ai nommée «la veuve Van Grool qu'il m'a
dit i Je sai&son alfaire, elle est autant la
veuve Van Grool comme je danse. »
— Dès'lors, dit la Vassivière, du renfort
pour mon gueux de mari? . ?
—Attendez-donc, salpêtre! «maiselle est
immensément riche, qu'il a co-ntinuc, et
une parente dans l'aisance n'est jamais
pour faire affront. Si elle était vraie veuve
Van Grool elle serait ma cousine, h ce: qui
vous prouve, la belle, observa la Néron;
que vous étiez mal renseignée quand vous
pensiez que feu Van-Grool, le, corsaire
n'avait pas laissé de parens.
• —Enfin; c'est mon cousin, vrai ou faux,
qu'est-ce qu'il m'en retourne?.
—, Qu'il veut vous rendre les plus grands
services, disant qu'il est flatté d'une lem
me aussi millionnaire pour porter le nom
de la famille... , >
— Et lui tirer des billets de banque, in
terrompit la Vassivière, avec cette inso
lence des riches de bas lieu, toujours dis
posés a croire qu'on ne pense qu'à les
mettre en coupe réglée.
La nouvelle commission s'est réunie sous ma
présidence. J'ai nommé les employés ; j 'ai cher
ché à en réduire le nombre au strict nécessai
re et à désigutr des.hommes 1-iborieux, intel
ligent, dé.jiv presque tous habitués à ce travail,
q u i • de man d e les s oi ns ■ les -p l u s a t te n t. i f s. J s i
nommé M. ltapetti, ancien professeur au col
lège de France, secrétaire de notre commission."
Nous nous sommes occupés d'abord de l'es
prit qui devait diriger notre publication ; tout
en rendant justice à ceux qui avaient été
chargés avant nous de coordonner ce monu
ment de l'histoire contemporaine, nous avons
voulu y apporter les modifications qu indi
quait l'expérience.' " '• - '
Avant tout, il pliait établir un critérium
pour 1 examen des pièces à publier. La com
mission ma pas voulu s imposer à cet égard
une règle hxe et invariable elle a pensé qu il
suffisait de poser un petit nombre de princi
pes. Une spule règle nous a paru devoir êtse
suivie sans exception,-c'est de ne publier que
des pièces : émanant directement de l'Empereur
Napoléon l cç , éfr de reproduire -les textes dans
leurs détails les plus' minutieux., môme avec
leurs imperfections grammaticalesi •
Nous avons voulu aussi-éviter des répéti
tions trop fréquentes. Napoléon administrai},
certes, autant qu'il gouvernait; sa correspon-
dance: contient une foule do prescriptions
particulières qui • ne : sont souvent que le dé
veloppement d'une m'e3uro générale. 0? s dé*
tails offrent fans doute un certain intérêt;
mais -ils se • fépètent nécessairoment,.:et ..ils
augmentent d'une manière si- considéraLile^
qu'ils nuiraient à toute vue d'ensemble et fe-<
raient diçparàître l'esprit général, mûir,e pqur
le lecteur attentif. .
Nous avons écarté tout ce qui était blessant
pour des personnes ; quand il donnait des or
pides aperçus par lesquels., Nïtpoî&m'^rowï
sa profonde connaissante d^4foiho|ie8^ "
vent encore, dans ce caLs rioiis-avou^
mé les noms propres, nç les îà'issà&t v qt
qu'ils étaient, seit par les, éloges^:s.oiï.
blâme, un moyen d'éclamr, @
certains personnages dans"*
évènemens.
La publication de la Correspondance de Na- .
poléon n'a pas de précédens. Quand on songe
à la rapidité de ses dictées, au nombre prodi
gieux de ses lettres de chaque jour, à la quan
tité, à la diversité des affaires dont il s'occupait
en même temps, allant tout à la fois de l'inté
rêt le plus important au détail le plus minu
tieux, on se demande quel est le gouvernement,
quelle est la famille même qui, ayant un de ses
membres mêlé aux grandes aifaires du mon
de, voudrait prendre l'opinion publique pour
confidente, non seulement de ses actions, mais
de ses pensées les plus intimes ? C'était une
idée nouvelle et hardie que vous nous avez
chargés d'appliquer. Mais nous croyons que la
justice .de la postérité ne fera point défaut
au grand homme ; qu'elle saura l'apprécier,
dans sacorrespondance,comme citoyen,comme ■-
général, consul, empereur, et enfin comme
proscrit et martyr. Sans doute, les esprits rou
tiniers et d'une bienveillance craintive pour
ront nous reprocher d'avoir trop laissé voir -
Napoléon sans cette sorte de toilette dont les
héros eux - mêmes ont besoin d'être parés
pour se montrer en public ; quelques-unes i
de ses lettres , prises isolément, pourront
donner lieu à des méprises ; mais, pour les
penseurs, les hommes sérieux ef impartiaux,
pour ceux qui jugent de haut et en dehors des
exigences de la politique du jour, l'ensemble
de l'œuvre jettera une grande lumière sur les
transformations de notre révolution, sur les
vicissitudes du gouvernement impérial , et
sera, en définitive, un monument qui por->
tera plus haut encore la gloire de Napoléon 1'*'.
En général, nous avons pris pour guidé
celte idée bien simple, à savoir que jaoug
cilons appeies à publier ce que l'Empereur
aurait livré à la publicité si, se survivant à
lui-meme et devançant la justice des âges, "il
avait voulu montrer à la postérité sa personne
et son système.-
Nous avons , à cet égard, |un témoignage
frappant': c'est un recueil'd'une quarantaine
de volumes contenant les lettr.es du général
Bonaparte pendant|les campagnes d'Italie, d'E
gypte jusqu'au moment du Consulat, lettres
qui ont été réunies sous les yeux mêmes du Pre
mier Consul, et dont la collection nous est res
tée. Ges documens importans , qui n'étaient
point destinés à la publicité,mais que l'Empe-s
reur avait fait réunir pour les avoir auprès
de lui comme, une, sorte de memento rétros-,
pectif de sa propre existence, étaient un guide
qui devait nous fournir dos indications pré
cieuses surles intentions de i Empereur. Nous
avons pu reconnaître, aans le choix des pi<à-»
ces réunies par Ibmiere r 1 m no o= ^
que nous nous eiiorçons d apportc^'â-aus no»
tre œuvre : H i r i 1 v( u i t ij q
les
esj
■ait.
dres, quand il écrivait, quand il exprimait
une opinion sur un homme,-Napoléon pensait
à l'action à exercer, à l'effet à produire à l'ins*
tant, bien plus.qu'à prononcer un jugement
que l'histoire dût enregistrer» Noui en trou
vons à chaq-ue instant la preuve dans ses let
tres. Nous n'avons laissé les personnalités que
quand les évènemens ont trop justifié ces ra-
avec le nlu" pi i oin ih s t p" i'
prescriptions "dm m r uve& nop et ». u
il a. reproduit bion rarement co qui nom
offenser un nom propre. .
La commission pém.tr e de i moi i e
Votre Majesté lui donnée i ir d ■
pohsabilité devant 1 Histoire et uevant ja mé
moire dé Napoléon l" 1 ,, considéré comme un de*
voir d'apporter dans son travail la sollicitude
la plus consciencieuse. J ai pu voir combien
lés préoccupations de la politique.,du jour
avaient peu d'influencé sur dès hommes hon-
nctts et éclaires;: qui accomplissent leur œu
vre en vue de la postérité. L'élévation du but
dans l'avenir f h disp*"rntre à leurs yeux
l'importance nue certains faits peuvent avoir
dans le présent. ,
Nous osons aftirin':r que ia meilleure justifi
cation de l'impartialité de notre travail serait
la publication des pièces laissées de côtéil'oipy
bre ferait rassortir la lumière du tabloî»-. . ( . 0
serait'le. jugement le plus favorab 1 ',, ïl0U ' r 3 j a
mémoire de l'Empereur et p
Nous avons pensé qu'il était nécessaire de
pousser le scrupule du l'exactitude jusqu'à in
diquer, de maniée à h'appeTl'attention du lec
teur, la véritable provenance des pièces pu-
hliées.Si la piècft estl&ïopîûduction de l'origi
nal ou d'une copie authentique de l'original,
la signature de Napoléon figure au bas de la
pièoe imprimée; et ■ nous avons soin d'indi
quer. que^ l'improssion s'est faite soit d'après
l'original, aoit. d'après fine copie que nous
avons jugée authentique; mais, pour les cas los
plus fréquens, lorsque nous reproduisons les
minutes de l'ancienne secréta-irerie d'Etat, nous
Rajoutons pas la signature de Napoléon, qui
ne figure pas, au reste, sur ces manuscrits, il
nous a semblé nécessaire de laisser ; cettei
différence entre' une pièce expédiée et une!
minute': -pr «mier jet de la pensée, souvent
modifiée depuis par des corrections que l'Eut»
pereur faisait dfe sa main au moment de si-
>-r-Dam ! quand il devrait vous en coû
ter quelque chose,, voilà ses propres paro
les*. vous direz à ma cousine que deux
grands malheurs la menacent, le premier
d'avoir à épouser son mari...
— Alors, il connaît Vassivière? s'écria
la veuve avec émoi.
— De son mari, il a ajouté je- l'on déli
vrerai; c'est moi qui m'en charge!
-r- Au .moins; voilà parler ; dit la chaste
et fidèle épouse.,
. r-^Pour quant a l'autre second-malheur,'
aujourd'hui, il n'est pas. éminent ; mais de
main sans lanterner il faudra qu'elle pren
ne ses mesures,-, çà chauffe, et il est pres
sant que j'en confère avec elle. • !
— Pourquoi alors vous ne l'avez, pas |
amené à dîner ? dit la châtelaine.
D'abord je ne savais pas si ça vous
aurait convenu, et puis il fallait quMl re
parte pour l'endroit-où il a sa ménagerie
de sauvages dans une auberge, qui sont;
;'i ce ÎJu'il parait, des bêtes- féroces, que
sans lui il n'y a pas moyen d'en jouir;
aussi il m'a fait rire par une idée assez
cocasse. :: '
w Qui est? demanda, la Vassivière. •< •
i— Qui est. que vous donniez uns fête
dans votre château d'Ivry pour y faire com-
paraître;ses Ostrogotbs : il ditque, les me
nant chez vous-d'abord, le roi serait ja
loux. ■ -■ ■■■
■— Eh mais! dit la Vassivière, flattée de
l'idée de goûter à une primeur avant la
roi, l'idée n'est pas déjà si mauvaise, mais
pourtant s'ils sont pour mettre tout à feu
et sang! ■
. —, Bah 1 ppliqua Mme Néron, on lour
mettra des/nuselières. Du restey ajouta-t-
elle, en concluant, vous parlerez de tout
cela ce.soir.
— Alors, dit.la veuve Van Grool, il sera
chez Jeanneton? ■
—Sans doute qu'il y sera; ma fille a bien
pu intercepter ses sauvages, mais pour
lui il a son entrée, la chose étant publique-
et même -je me souviens qu'il a dit : faut
que ma cousine tasse bien attention de
jouer dans incnjeu.
— Son jeu ? qu'est-ce qu'il "entend par
là ? vous aurie? dû, ma chère, le faire ex
pliquer, dit assez aigrement la Van Grool,
jîaime à marche? plus clair.que ça. îi >»:
— Ah ben ! dit Mme Néron, .commen
çait de son côté à se- vinaigrer, malgré'
toute sa déférence pour la millionnaire,'
une autre fois, ma chère, 1 faudra- faire vos
commissions vous-même, si vous croyez
que c'est facile de faire tout dire, à un
homme pressé: de s'en aller et qui" au. fond
était piqué de n'avoir pas. été mieux reçu
par Jeanneton ! „ ■
— 'Du reste, ma bonne, dit la Vassiviè-'
re en se radoucissant, je ne trouve pas vos
nouvelles précisément démontantes et je
crois.que nous pouvons aller nous mettre
à table, l'esprit moins tourmenté.
• r—Adopté! dit Mme Néron.
: On dîna ; le repas fut gai et so mptueux.
Sur les trois heures, oar le. dîner se pre
nait alors à une heure, la veuve Van-
Grool monta^en carrosse avec son- insépa
rable et se fit conduire au café -Plu tus où,
en un tour.de main, par quelques ordres
habilement donnés à ses courtiers, elle fit
une rafle de quelques centaines de mille
francs.. De là, l'es deux commères allèrent
rue -Mauconséil s£ montrer en loge à la-
Gomédie,-ltalienne, et, presque à l'heure
fixéô pour l'enchère, el.os faisaient luur
entrée cliez Jeanneton.; - :
-I/affluencDiy. était énorme, mais avant
l'arrivée des retard;;taire--, quelque chose
d'extraordinaire avait, dû se passer. Sans
parler d'un reste d'émotion facile à -re- .
marquer dans-la foule, la maîtresse du lo
gis semblait agitée, on aurait presque dit
pantelante, à quoi il faut ajouter la.singu
larité d'un fouillis de fleurs répandues sur.
le parquet, où l'on en avait jusqu'à la elie-f
ville. Un jour de - Fête-Dieu; sous les pas
de. la procession, ne s'étend pas h beau-
' coup près une aussi épaisse jonchée.
. La pièce, théâtre de cet incident encore
inconnu, était un vaste salon blanc et or
situé au rez-de-chaussée et communiquant
à une galerie et à deux autres salons dei
moindre impoi tance. Sans déshunorercet^
te pièce princiers par la présence d'un
mobilier commercial, tel que comptoirs.
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