Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 septembre 1864 18 septembre 1864
Description : 1864/09/18 (Numéro 262). 1864/09/18 (Numéro 262).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNÉE.—N. 262.
riBOXNKBENS DES DÉPARTEMENS.
BUREAUX PARIS | rue do Valois (Palais-Royal); n? 102
B DIMANCHE 18 SEPTEMBRE 1864.
TROIS MOISSi ^KRtl 16 FR.
32 FR.
6Î FR.
six.MOis.,'i;.'?. , ;r.3 32 fr.
UN e 'AN...........T« ?
■ S
' »ocn les pats étrinobbs, voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bona-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
ABOMEHËNS DE PARIS.
*
«M
. TROIS MOIS..;... r .ïï 13 FR.
sixi Mois...;T^;îïi 26 fr.
UN AN 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES;
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'MM. les abonnés, nouveaux peuvent
Taire retirer dans les bureaux dû journal
les feuilles contenant les parties de LA
FOBET DE BONDY, publiées avant
la date de leur abonnement, et se mettre
ainsi au courant de cette œuvre si drama
tique dans son ensemble et si attachante
dans ses détails.
PARIS, 17 SEPTEMBRE
C'est de Berlin que nous arrivent au
jourd'hui des nouvelles au sujet des con
férences de Vienne. ■ ...
- La Gazette de l'Allemagne du Nord apprend
qu'on négocie à Vienne la prolongation de
l 'armistice à trois ou quatre mois : mais,
ce serait là le dernier délai, les puissances
allemandes ne pouvant attendre la con
clusion de la paix jusqu'au printemps pro
chain, époque où la navigation sera libre
de nouveau. La feuille ministérielle pré
tend que le Danemark cherche à retarder
la conclusion de la paix.
D'après la Presse de Vienne; les pléni
potentiaires n'ont pu s'entendre jusqu'ici
sur la sommé à allouer aux duchés com
me équivalent de leur part de l'actif de la
monarchie danoise.
La Gazette autrichienne croit pouvoir af
firmer que les chances du duc d'Augus-
tentiourg se soht considérablement amé
liorées. L'Autriche, suivant cette feuille,
donne sa voix à ce prince et elle presse la
solution de la question de succession. La
Prusse aussi inclinerait davantage vers le
duc Frédéric. « A Berlin aussi, dit la Ga-
» nette autrichienne , les chances du due ont
» augmenté. C'est déjà un avantage pour
# lui que la Prusse ne revendique plus
» pour elle-même le droit dedéciderlaques-
» tion de succession, et qu'elle reconnais-
» se, bien qu'à regret, la compétence d'un
» autre tribunal, à la sentence duquel elle
» se soumettra, ne pouvant faire autre-
» ment. On peut augurer dès lors avec cer-
» titude que le duc d'Augustenbourg sera
» proclamé souverain du Sleswig-Holstein.
» Les tendances annexionistes delà Prusse
» n'occasionent plus d'appréhension. Il pa-
» raît certain en outre que les duchés ac-
» céderont au Zollverein, que Rendsbourg
» sera déclaré forteresse fédérale et aura
» une garnison prussienne ; que l'armée
» du'nouvel Etat sera "étroitement unie à
» celle # maritime analogue sera conclue. » -
Les feuilles de Madrid, du 4, parlent
déjà du retour du maréchal Narvaez aux
affaires. Une dépêche, arrivée hier soir,
a confirmé ce fait. ' ~
UEpoca dit à ce sujet que le maréchal
né sollicite pas le pouvoir, mais qu'il est
trop dévoué au trôné et au pays pour ne
pas obéir à un appel de la reine.
La même feuille croît à la prochaine
rentrée de la reine-mère en Espagne ; mais
elle doute que S. M. choisisse, pour ce
voyage, Je moment d'une crise ministé
rielle.
La Correspondencia donne sous toute ré
serve, la liste suivante des membres du
nouveau cabinet : Narvaez, président sans
portefeuille; Pacheco, à l'Etat; Lersundi,
à la guerre; Barzanallana, à l'intérieur;
Gonzalez Bravo, au gouvernement; Seijas.
à la justice; Llorente, aux travaux publics;
Castro, pour les colonies.
Une correspondancepartieulièrede Lon
dres parle du mécontentement extrême
qui se manifeste parmi les classes ouvriè
res sur différens points du pays, et elle
ajoute que les choses" au raient probable
ment pris une tournure plus inquiétante
sans l'attitude énergique des maîtres et
sans la surveillance que la police exerce
sur les meneurs.
La Gazette d» Londres annonce le rempla
cement de lordNapier, ambassadeur d'An
gleterre à Saint-Pétersbourg, par sir An
drew Buchanan, actuellement ambassa
deur à Berlin. On se rappelle que les feuil
les ministérielles de Berlin ont récem
ment exprimé l'avis que le départ dé sir
À. Buchanan faciliterait le, rétablissement
des bons rapports entre la Prusse et l'An
gleterre.
Le protocole relatif au règlement de
l'administration du Liban, règlement qui
renouvelle pour cinq ans les pouvoirs de
Daoud-Pacha en qualité de gouverneur, a
été signé à Constantinople par la plupart
dès représentans des grandes puissances.
Les dernières formalités de cet acte im
portant seront donc très prochainement
remplies.
La malle de New-York apporte des nou
velles en date du 7. Ces. dépêches confir
ment l'occupation d'Atlanta par les fédé
raux et la renonciation du général Fré-
mont à la candidature présidentielle.
La conscription n'aura pas lieu à New-
York et à Brooklyn. La convention de Chi
cago aura fait réfléchir le président Lin
coln au sujet d'une mesure qui ne pou
vait qu'être nuisible à sa popularité. '
L'agitation en faveur de la paix en Amé
rique continue en Angleterre. La pétition
qui doit être adressée à cet effet au prési
dent et au peuple des Etats-Unis se couvre
de signatures. A Londres seul, cinquante
colporteurs sont occupés à recueillir les
adhésions.
■ edouard simon.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 16 septembre.
On lit dans la Gazette de Londres :
« Sir Andrew Buclianan, ambassadeur bri
tannique à Berlin, est nommé à l'ambassade
de Saint-Pétersbourg.
» Lord Napier, ambassadeur britannique,
est nommé à l'ambassade de Berlin. »
Londres, 17 septembre.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
L'évacuation d'Atlanta est officiellement con
firmée. '
Le secrétaire d'Etat, M. Steward, a pronon
cé publiquement, à Auburn, un discours dé
clarant que le salut de l'Union dépend de la
réélection de M. Lincoln.
M. Steward a ajouté que l'esclavage n'était
plus en question dans guèrre et qu'il ne
rencontrerait plus d'obstacles après le réta
blissement de la paix.
Cette déclaration prouve, dit le Times, que le
parti abolitionniste extrême n'a plus la majo
rité, puisque les amis de M. Lincoln recon
naissent eux-mêmes la nécessité de se conci
lier l'opinion modérée du pays.
• Liverpool, 16 septembre.
Le paquebot China a- apporté 86,800 dollars.
Now-York, 6 septembre.
( Vùi Rochepoint, Irlande)
Le paquebot français, le Lafayette, p?rti du
Havre, le 24 août, à 3 heures de l'après-midi, est
arrivé devant f>andy-Hook, hier, 5 courant à
4 heures du matin, après une belle traversée
de onze jours et demie. En raison dé la brumej
le paquebot n'a pu mouiller qu'aujourd'hui
sur le warf.
New-York, 7 septembre.
L'occupation d'Atlanta par les fédéraux est
confirmée.
Le chef de guérillas Morgan a été tué.
Le corps confédéré d'Early fait toujours face
au corps fédéral de Sherid'an, dans la vallée
de la Shenandoali.
La conscription n'aura pas lieu à New-York
et â Brooklyn.
Or, 242.—Change sur Londres, 263.—Coton,
188.
New-York, 7 septembre.
On a reçu leâ détails suivans au sujet de
l'occupation d'Atlanta :
Les confédérés avaient été battus à Yovesbo-
ro, sur le railway de Mâcon. Sherman avait
pris dix canons et fait 1,500 prisonniers. C'est
alors que le général Hood, voyant ses moyens
de communication coupé* pa»"Sho«m»%-饻»
cua Atlanta après avoir fait sauter ses maga
sins à poudre.
L'amiral Farragut et le général Granger font
de grands préparatifs pour attaquer Mobile.
Le président Lincoln a ordonné un jour de
Erières et d'actions de grâce pour remercier
ieu des succès obtenus à Atlanta et devant
Mobile.
On assure que le général Frémont a retiré
sa candidature à la présidence.
New-York, 7 septembre.
Une lettre, reçue à NewrYork, annonce que
Don R. G. Paez, secrétaire particulier de Jua-
rez, a donné son adhésion à l'empire du Mexi
que.
Berlin, 16 septembre.
La Gazette de l'Allemagne du Nord est infor
mée que les plénipotentiaires îréunis à j Vienne
délibèrent sur une proposition tendant à éten
dre la durée de l'armistice en lui donnant un
terme fixe et sans qu'il pût être dénoncé. Il
s'agirait d'usé prolongation de trois ou quatre
mois, qui serait la dernière, attendu qu'il n'est
pas dans l'intérêt des grandes puissances aile-'
mandes que les délibérations soient retardées
jusqu'au printemps prochain, époque où la
mer sera libre de nouveau. D'après la Gazette
de l'Allemagne du nord, il se serait produit une
augmentation, accidentelle ou non, d'indices
faisant Supposer chez les Danois l'intention
de retarder la conclusion de la paix.
, Berlin, 17 septembre.
On mande de Varsovie, comme venant de
bonne source, qu'il sera publié, vers le milieu
de la semaine prochaine, des décrets impor
tais concernant la Pologne. Ces décrets con
cerneraient, entre autres choses, la fondation
d'universités et l'abolition des peines corpo
relles. Un rescrit impérial, adressé au général
de Berg, paraîtrait en même temps dans le
Journal de Varsovie.
Turin, 16 septembre.
Garibaldi est parfaitement rétabli.
Emprunt italien 67.40.
Milan, 16 septembre.
La Peseveranza a reçu de Rome les nouvelles
suivantes :
La famille Cœn a quitté Rome pour fuir les
persécutions dirigées contre elle par les auto
rités pontificales. Le jeune Cœn n'a pas été
rendu à sa famille,^malgré les démarches de
l'ambassadeur de France.
Marseillè, 17 septembre.
Les lettres de Tunis, du 11, disent que les
escadres ne sont pas encore parties, mais que
Il nouvelle du départ immédiat a été com
muniquée aux officiers. Le commissaire otto
man attendait son ordre de rappel.
Le correspondant du Sémaphore croit que les
chefs arabes n'ont fait qu'une soumission
feinte et qu'ils marcheront contre le bey et le
khasnadar dès <}ue ceux-ci seront privés de
l'appui des navires étrangers.
Saint-Nazaire, 16 septembre.
Le paquebot du Mexique et des Antilles,"
Tampico, est parti cette après-midi avec i 33 pas
sagers et 650 tonneaux de marchandises.
(Ilavas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 17 septembre.
- On lit dans l 'United-Service-Gazette : Nous ap
prenons que sir Charles Wood a défendu au
gouvsrnement des Indes de prendre des me
sures offensives contre le Bouthan.
Londres, 17 septembre; 2 h. 1/2.
Consolidés, 88 3/8 à 1/2. — Consolidés turcs
50 1/2 3 0/0, Mexicains 27 1/2.
Copenhague, 16 septembre.
Le Dagbladet déclare que M. Hall n'a pas eu
connaissance de la. dépêche de M. de Manders-
trom, datée du 5 septembre, qu'a publiée le
Post-Tidning. II est vrai, ajouté la leuille da
noise, que, le 10 septembre, M. Hamilton fit
connaître que la présentation de la Constitu
tion de novembre paraissait au gouvernement
suédois une chose délicate. Néanmoins, M.Ha-
milton donna en même temps lecture à M.
Hall d'une autre dépêche, en date du 5 sep
tembre, dont voici la conclusion littérale :
« Nous n'hésitons point à affirmer de la ma
nière la plus explicite que, dans le cas d'une
agression allemande contre le Sleswig, nous
serions toujours disposés à offrir, dans la me
sure de nos forces et de nos moyens, au Dane
mark, les secours qu'il pourrait réclamer de
nous. »
Copenhague, 17 septembre
L e Berlingske annonce que les communica
tions directes entre l'Ile de Fionie et l'île d'Al-
sen, viennent - d'être rétablies par le fil télé
graphique placé entre Middelfurth et Snoghoï.
Apenrade, 17 septembre.
Le commandant en chef de l'armée alliée a
publié une ordonnance qui déclare passible,
des peines édictées par les lois de la guerre
toute personne qui mettra en circulation des
- pétitions et recueillera des signatures..
L'ordonnance rappelle que l'état dé guerre
n'a pas cessé d'exister.
Berne, 17 septembre.
Une pétition demande à l'assemblée fédérale
que la question du traité de commerce avec la
France soit vidée constitutionnellement par
une révision de la Constitution fédérale et un
appel au peuple.
Le gouvernement de Berne a sanctionné les
statuts du Crédit mobilier européen.
Bordeaux, 17 septembre.
Le paquebot des messageries impériales
l 'Estràmadure a mouillé à Paulliac aujourd'hui
à 1 heure 15. { Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS DE CLOTURE le 16 le 17 HAUSSE. BAISSE
3 0/0aucompt. 65.70 65.75 a 05 » »
—Fin du mois. 65.90 65.90 » .>• » »
41/2 au compt. 91.90 92.40 » 50 » »
—Fin du mois. 92 70 »,. » a » » s
Les dernières nouvelles venues de Cochin-
chine ont donné lieu à des commentaires
irréfléchis et à des assertions contradic
toires. Quelques journaux, acceptant com
me exacte et bien informée certaine, cor
respondance de Saigon, ont annoncé que lê
traité Aubaret était confirmé; d'autres ont
prétendu qu'il était désavoué. Il eût été
plus sage de ne pas tant se hâter d'affirmer
et de juger. Voici, croyons-nous, ce que
l'on peut dire aujourd'hui.
M. Aubaret a négocié un traité; il avait,
reçu pour cet objet des instructions géné
rales; mais il est évident qu'à une pareille
distance, le négociateur a dû prendre
certains détails sous sa responsabilité, et
demander ou concéder, sauf ratification
de son gouvernement.
Les dépêches de M. Aubaret sont arri
vées depuis quelques jours seulement; l'af
faire s'instruit, et nous ne croyons pas
qu'il puisse y avoir encore de décision ar
rêtée.
Il est bon, du reste, de signaler encore
une fois cette tactique de l'esprit d'oppesi-
tion qui consiste à envisager les choses de
telle façon que, quci qu'il arrive, il en re
jaillisse un blâme sur les actes du gouver
nement.
Ainsi, dans le cas actuel et pour l'hypo
thèse de la conservation des territoires, on
a des tirades toutes prêtes contre l'esprit
de conquête, les expéditions lointaines et
les dépenses qui en sont la suite. Si., au
contraire, dans l'autre hypothèse,une par
tie des territoires est rendue moyennant
indèmnité , alors on a d'autres tirades sur
le sang de nos soldats et de nos marins
versé pour un résultat inférieur à un tel
sacrifice.
Laissons à leurs faux raisonnemens ces
contradicteurs éternels qui vont jusqu'à
critiquer des résolutions qu'ils ne con
naissent pas et qu'ils ne peuvent pas con-
'naître, puisqu'elles n'existent pas enco
re ; et soyons convaincus que, dans les
-affaires de Cochinchine comme dans les
autres, le gouvernement impérial saura
étendre et grandir l'influence légitime de
la France, et protéger tous ses intérêts. La
passé répond de l'avenir.
PAULIN LIMAYRAC.
Une dépêche télégraphique annonce que
le nouveau ministère espagnol serait ainsi
composé : le maréchal Narvaez, président;
Alexandre Llorente, affaires étrangères;
Gonzalez Bravo, intérieur ; Manuel Baiza-
nallana,Jlnances ;'Arrazôla, justice;.gée.
néral CordoVa, guerre; Armero, marine;
Alcala Galiano, travaux publics; Seijas
Lozano, colonies.
D'autre part, d'après une correspondan
ce, on disait à Madrid que la reine Marie-
Christine irait à Oviedo (Asturies) voir un
de ses fils qui habite cette ville.
On croit que les Chambres seront dissou
tes et que M. Mon sera le candidat du
gouvernement pour la présidence de la
future Chambre. Le général Lersundi se
rait probablement nommé capitaine-gé
néral à la Havane. C. P iël.
CHRONIQUE DU STOCK-E*CHANGE.
Londres, 6 septembre 1804.
Le rédacteur financier du journal le
plus accrédité de Londres déclarait l'au
tre jour, du haut de son piédestal, que le
rôle de l'Angleterre était de prêter et non
d'émprunter. Un peu plus loin et sans s'a
percevoir qu'il se donnait un flagrant dé
menti, lé même écrivain annonçait que la
conséquence immédiate de l'élévation à
9 0/0 du taux de l'esconjj)te, serait d'atti
rer le numéraire des places du continent
et de rétablir de la sorte l'équilibre dé
truit par les exportations d'espèces aux
centres producteurs du coton.
Ici, en effet, l'emprunt, pour s'éloigner
de sa forme initiale et la plus simple^
n'existe pas moins dans toute sa réalite
puisqu'aux détenteurs étrangers de mé
taux précieux vous offrez une prime suffi
samment rémunérative pour les décider à
se démunir de leurs excédans d'espèces.
Votre circulation monétaire s'accroît sans
doute ? mais à quel prix ? Les sociétés fi
nancières impriment un temps d'arrêt à
leurs opérations, les banquiers particuliers
et les maisons d'escompte serrent l'écrou
du crédit à leurs cliens, la difficulté des
négociations multiplie les sinistres com
merciaux, le fabricant, dont le bénéfice
ordinaire dépasse rarement huit ou neuf
pour cent, voit ce bénéfice réduit à zéro
quand il se trouve en présence d'un taux
d'intérêt usuraire ; enfin leé matières pre
mières frappées d'une baisse en relation
avec la valeur viénale de l'argent, amènent
des pertes énormes parmi les détenteurs de
ces articles.
Le journal de la Cité constatait encore
que la dernière mesure de la Banque d'An
gleterre n'avaitfait affluer à Londres que
des espèces en petite quantité. C'est qu'on
ne pousse pas en ,vain des cris d'alarme ;
c'est qu'on ne se proclame pas en état de
crise sans exciter des appréhension» au
dehors. Au moment où le taux officiel de
notre première institution se chiffrait à
7 0/0, la moyenne de l'intérêt dans les
banques du continent était de 4 0/0. Au
jourd'hui le taux de l'escompte est de 5 1 /2
à Amsterdam et Francfort, de 7 à Paris et
de 8 à Turin. Ces chiffres s'éleveraient en
core si le moral des Banques d'Etat du
continent n'était pas plus ferme qu'à Lon
dres et si l'on , ne se faisait pas une idée
différente de la situation générale.
Mais tout en criant famine, la Banque
d'Angleterre opère defaçon à laisser croire
que ses coffres regorgent d'espèces. Les
arrivages de la semaine dernière lui per
mettaient de fortifier très largement son
encaisse. Sauf une somme de 175,000 li
vres sterling en or levée hier et qui ne fi
gure point dans le bilan du 14, ses achats
ne représentent que des chiffres insigni-
fians. Néanmoins Sa situation s'est nota
blement améliorée, puisqu'en sept jours
la circulation des banknotes a décru de près
de dix millions de francs, tandis que son
stock monétaire diminuait, il est vrai, d'en
viron 1,625,000 francs, soit une augmen
tation nette de huit millions quatre cent
mille francs.
En. sera-t-il de même la semaine pro
chaine, et la Banque dédaiguera-t-elle de
puiser à même dans les ressources dispo
nibles en métaux? Le navire le lasmania
a débarqué hier jeudi près de onze mil
lions dé francs, trois millions sont arrivés
d'Amérique et d'Australie, puis un million
d'Allemagne et de. Russie, total quinze
millions. D'autres remises sont attendues
d'Amérique sous bref délai, car les entrées
d'or et d'argent s'accroissent dans des pro
portionne plus en plus fortes depuis qu
l'intervention française au Mexique a res
titué à ce pays le rôle qu'il remplissait ja
dis vis-à-vis de l'Espagne.
La pression la plus vive',- celle qui exis
tait sur les consolidés, se détend de jour
en jour. Le bas prix du principal fonds
anglais a provoqué des achats fermes poiir
compte du public et a donné lieu à des
opérations importantes du fait des spécu
lateurs. Cependant le coup a été si rude et
les causes de dépréciation subsistent si
bien encore qu'on ne saurait trop compter
de longtemps sur le retour des anciennes
cotes. Le chiffre de 95, tenu pendant tant
d'années par le 3 0/0, est définitivement
perdu.
Les fonds étrangers ont fait meilleure fi
gure, notamment les obligations mexicai
nes et grecques. La hausse de ces derniè
res a été surtout motivée par le bruit re
connu erronné aujourd'hui que le gouver
nement grec venait de proposer une com
binaison pour le règlement de la dette
contractée en 1824 et 1825. . ~
La nouvelle de la retraite du minis
tère espagnol a valu une hausse de
2 pour 0/0 à la passive. On espère que
le nouveau ministre des finances sorti
ra de la voie tracée par son prédéces
seur, M. Salaverria, lequel n'a voulu ja
mais entendre à aucun accommodement
avec les détenteurs étrangers de la dette
passive. Les malédictions dont ce minis
tre a été l'objet de la part de tous nos jour
naux vont naturellement retomber sur son
successeur si le bruit d'un emprunt de 11
millions de francs contracté auprès de cer
tains banquiers de Paris se vérifie. Mise
au ban des capitalistes européens, l'Espa
gne a su cependant tirer, en juin dernier,
50 millions de francs de Londres, et, mai-
gré les anathèmes lancés parla presse bri-
, tanriique aux trois maisons de banque
coupables de ce prêt, il s'est trouvé, deux
mois après, d'autres capitalistes anglais
disposés à avancer 10 millions à la compa
gnie espagnole dû chemin de .fer de Cor-
doue. Ces précédens n'empêcheront pas
nos écrivains, financiers de vitupérer con
tre l'emprunt projeté et de reprocher aux
banquiers de Paris d'encourager par cette
condescendance coupable la résistance de
l'Espagne à un règlement définitif.
De toutes les valeurs étrangères , celle
que la crise a respectée est l'emprunt sé
cessionniste. L'an dernier, à pareille épo
que, alors que les journaux de New-York
annonçaient la destruction complète des
confédérés, la prise indubitable de Char-
lesto'n, Petersburg et Itichmond , Ja cap-
tur.e ou la fuite de Jefferson Davis , les
obligations de l'emprunt dont le pair est
90 étaient tombées à 30. Depuis, les suc
cès militaires des Sudistes , l'épuisement
des fédéraux et finalement la régularité
avec laquelle les intérêts et l'amortisse
ment de l'emprunt fonctionnaient au
moyen des cargaisons de coton forçant le
blocus, changèrent la situation du tout ou
tout. Les cours se relevèrent. lentement
d'abord, puis la hausse prit un caractère
plus vif après les échecs des généraux
unionistes dans la dernière campagne.
Aujourd'hui l'opinion qui prévaut ici
d'une façon à peu prés absolue , c'est
que les .confédérés ne peuvent être vain
cus , et que tous les efforts des fédé
raux se briseront contre une indomptable
résistance. L'emprunt se cote maintenant
de 83 à 84 et une nouvelle victoire du Sud
le porterait immédiatement au pair.
Une rumeur dont on n'a pu trouver la
source établissait même l'autre jour l'ap
parition d'un emprunt confédéré de 50
millions sterling garanti comme le pre
mier sur des livraisons de coton au prix
déterminé de 80 c. la livre. Informations
prises, le projet n'existait que dans la tète
de certains spéculateurs à la baisse et dé
sireux d'entrer aux meilleures conditions
possibles dans l'ancien emprunt confédéré.
On aime à se reposer des agitations fac
tices du marché anglais et des terreurs in
téressées de certains éiablissemens de cré
dit, par l'examen des excellentes condi
tions du commerce général. Pendant les
six premiers mois de l'année 1864, la va
leur des exportations ne s'est pas seule-
Fcuillclon du Constitutionnel, 18 sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Deuxième partie.
XV. •
l'iiotel de condé.
Le lendemain, un orage parut se former
sur la tête du comte de Charolais.
Heureusemement échappée au guet-
apens dont elle avait failli être victime,
Jeanneton avait couru à l'abbaye de Li-
vry. Revenue à Paris sous l'escorte de son
oncle, elle avait aussitôt déposé une plain
te en tentative de rapt. •
Déjà la visite chez le premier président
avait mal prévenu le Parlement contre le
coupable; il rie s'agissait plus là d'un de
ces meurtres obscurs et non prémédités
comme il en commettait de temps à autre,
quand l'envie. lui prenait d'exercer son
adresse sur quelque cible humaine. En
plein jour, une femme connue do tout
Paris, avait été enlevée par une bande ar
mée, et les détails qui seront dits plus
tard ajoutaient encore à la gravité et au
retentissement de cette violence.
S 'expliquant maintenant l'absence de la
bouquetière à la cérémonie de l'Orme aux
harangues, la basoche avait pris feu pour
elle. Le jour où se plantait le Mai, la con-
frairie était une puissance. Aussitôt elle
avait député auprès de M. Joly de Fleury,
procureur général du Parlement : c'était
le successeur de d'Aguesseau; un magis
trat ferme, sévère et. intègre, qui seule
ment peut-être s'était un peu trop avan
cé, en répondant que l'on se tint tran
quille et que 11 justice aurait sor. cours.
De son côté, Mme Néron avait fait .un
coup de sa tête. Malgré la consigne don
née contre elle, par Catherine Knowel, la
soi-disant femme do Law, l'entreprenante
commère était arrivée jusqu'à son ancien
soupirant.
— Mon petit, lui avait-elle dit, après lui
avoir raconté les circonstances de l'enlè
vement auquel elle s'était trouvée présente,
il ne s'agit pas de mettre vos mains dans
vos poches. Jeanneton est votre filleule et
même bien quelque chose avec : elle ne
vous demande pas de vos chiffons d'ac
tions, cette chérie. Elle travaille et gagne
honnêtement et gentiment sa vie. La cho-
Se, je vous en préviens, fait un bruit du
diable dans le quartier des Halles, vous
n'êtes pas déjà si adoré, ne mettez pas en
core contre vous le potssora /
Law n'ayant pu s'empêcher de sourire à
cette audacieuse synecdoche ;
— Faut pas rire, mon amour, avait con
tinué la matrone, les dames de la marée
parlent au Roi et à M. le Régent quand
elles veulent: elles n'ont qu'à faire un bout
de toilette ekà se former en députation.
Avant qu'elles se mettent en cadence, par
lez à Philippe d'Orléans; vous avez le bras
long; nous faut justice. 'Le Parlèment est
pour nous, mon chérubin,etpas trop pour
vous ; monti ez que vous êtes un père à
entrailles; ça vous mettra bien avec/'ar-
mée noire, Jeanneton est de leur boutique,
aimée et estimée, et sans faire tort à vos
autres enfans, elle n'est pas pour vous
porter déshonneur; ainsi, papa, ayez de ça
pour elle.
Cette allocution que l'ex-poissonnière
termipa éloquemment eh faisant le geste
indiqué pat la phrase qui la couronnait,
eut auprès du politique écossais plus de
succès qu'on ne pourrait le supposer. .
Demander, comme Mme Néron, à un
homme d'argent, d'avoir du cœur et des
entrailles, c'était peut-être bien de l'ambi
tion; mais, par sa beauté comme parle
grand bruit qui se faisait, autour de son
nom, Jeanneton n'était pas sans accès dans
la bienveillance de son ,père anonyme. Au
premier mot, l'adroit charlatan comprit
que, dans les aperçus de l'ancienne mar
chande des halles, tout n'était pas à dédai
gner. Autour de- ses projets financiers, il
prévoyait des résistances, lesquelles pou
vaient aller jusqu'à l'émotion populaire.
En prenant hautement le parti de sa filhî
la bouquetière, il avait en effet la chance
de se bien faire venir du petit peuple, et
poursuivre en commun une œuvre avec le
Parlement pouvait lui devenir une ouver
ture pour amener à de meilleurs sentimens
une compagnie dont les dispositions en
somme l'inquiétaient beaucoup.
Il promit donc à Mme Néron un con
cours ardent et dévoué, et, pour lui mon
trer toute l'activité de son bon vouloir :
—- Dans un moment, ajouta-t-il, j'ai
rendez-vous avec plusieurs personnes con
sidérables chez M. le duc de Bourbon; c'est
le frère aîné du comte de Charolais , et, j<*
vais le prier de chapitrer ce jeune fou
d'importance.
En promettant cette intervenlion Law ne
s'avançait vraiment pas trop. Aussi bien
que le duc d'Orléans, le duc de"Bourbon,
premier prince du sang et chef de la mai
son de Condé, était partisan et admirateur
de ses plans financiers; seulement entre
les deux protecteurs se marquait une dif
férence.
Lorsqu'il encourageait le piège immense
tendu aux capitaux par \& Compagnie c?Oc
cident, le Régent pensait, d'une façon telle
quelle, à payer les dettes de l'Etat ; pour
le duc de Bourbon, il pensait à payer les
siennes.
Il aimait l'argent et, comme beaucoup
de grands seigneurs de l'époque, était dé-
plorablement obéré. A lui et à toute cette
noblesse criant famine, Law promettait
des millions, et l'effet commençait à suivre
ses'promesses : on s'imagine alors le pied
sur lequel il pouvait être à l'hôtel de
Condé.
; La réunion annoncée à Mme Néron était
une des habiletés familières au grand esca
moteur financier. .
Sachant seul et parfaitement où il allait,
il n'en affectait pas moins de demander
son chemin à tout le monde. Ces grands
seigneurs qu'il promettait de redorer, il
lés consultait comme s'il eût attendu d'eux
des lumières, participation indirecte au
maniement des affaires dont ils étaient pro
digieusement flattés. Les tenant déjà par
l'intérêt, Law y ajoutait la laisse de l'a-
mour-propre ; le jour où l'on s'assemblait
chez le duc de Bourbon, on devait y discu
ter la convenance d'une mesure que le
maître Goriin mettait en délibéré, lorsque
déjà dans son esprit et dans ses bureaux
elle était passée à l'état de fait accompli.
En entrant dans le cabinet du président
de ce conseil privé in partibus , Law allait
trouver que pour ses projets de protecto
rat paternel tout était arrangé comme il
le fallait.
L'assistance était nombreuse et, de for
tuné, M. de Charolais en 'taisait partie.
Il ne professait pas une grande admira
tion pour les idées financières de Law; par
la discussion à laquelle il avait été engagé
à assister, on pensait qu'il pourrait être
éclairé fit converti.
L'u avec Mme la comtesse de Yerrue, la
princes b Je I éon, le duc de la Force, le
comte d Las ay et autres gens qu'un ma
tin nous avons vus faire invasion à l'hôtel
de Me me su trouvaient le duc d'Antin,
le seul fils légitimé de Mme de Montespan,
cette couveuse si féconde du côté gauche,
et l une de nos anciennes connaissances,
le comte de Laval, que peut-être plus d'un
lecteur tenait déjà pour perdu en route.
Dans le lieu où nous la retrouvons, il ne
semblait guère devoir être attendu. E'm-
Eêché par le serment qu'il avait fait àl'ab-
é de Livry de travailler à la ruine des lé
gitimés, il s'était retourné dans le sens de
leurs''intérêts, car encore, fallait-il qu'il
intriguaillât quelque part.
Dès lors, habitué de la petite cour de
Sceaux et compl isant chaque jour plus
ébruité de Mme la duchesse Du Maine,
que diable venait-il faire dans une réunion
qui, tout entière et chaudement, penchait
du côté du régent ?
Volontiers on l'y eût traité comme un
intrus qui s'y faufilait pour jouer le rôle
d'un espion. Mais depuis que comme Ar
lequin il ne quittait plus cet appareil au
quel, sous peine de la vie, il avait été con
damné par M. déLivry, et qui lui avait valu,
comme nous rapprendSaint-Simon,lenom
de Laval-Mentonnière, son hûnieur était, de
venue de moins en moins comm. de et
personne n'aurait entrepris de lui dispu
ter entrée là où il entendait s imposer.
En résume, le conciliabule où il était \ enu
se tenait sur le terrain des écus, et. la nuan
ce politique, on le sait, ne s'y reflete guè
re; comme un autre, et ayant plus besoin
que tout autre, il venait essayer do pren
dre sa part au grand banquet du systèine;
n'était-ce pas son droit, et qui se fût ris
qué à lui faire un mauvais accueil?
Brutal et audacieux comme il l'était,
>M, de "Charolais avait néanmoins essayé
avec lui de quelque désobligeance.
— ; Tiens ! Laval, c'est vous, mon cher,
lui avait-il dit en le voyant entrer. Par-
fcleu, je pensais à vous hier ; un moment
je crus avoir mis la main sur ce drôle de
chevalier qui tous a si bien, accommodé.
Il ne tiiît à rien que je ne vous'l'amenass.e
pour'le tuer un peu mieux qùe vous n'y
avez réussi dans une première rencontre.
— Pour cette fols, avait répondu Laval,
'croyez que je n'y eusse pas manqué, mais,
selon ce qui se raconte, c'était sealement
la ressemblance de mon adversaire, sans
compter que, pour me l'amener, il aurait
fallu que ce prisonnier fût un peu plus
docile qu'il ne s'est montré.
— Qu'est-ce à dire? avait répondu fiè
rement M. de Charolais.
—Dame! de lui ni d'une autre personne
l'histoire prétend que vous ne fîtes pas
absolumeht'tout ce que vous auriez voulu.
. —Il est si bien mon serviteur, répli
qua M. de Charolais, qu'il sera ici tout à
l'heure où je viens d i !e faire mander ; je
vous le présenterai , vous verrez: deux
gouttes d'eau ne sont pas mieux pareilles;
ïôais n'a'lez pas me le maltraiter , ce gar
çon, car je lui veux du bien, malgré tout,
et entends le lui témoigner comme il
faut.
On en était là de cette conversation ai
gre-douce, quaftd parut il Signor Law.
Après avoir salué du haut de son im
mensité financière, il prit séance et dit à
M. le duc de Bourbon :
— Monseigneur , je suis heureux d'a-
nercevoir dans notre réunion votre jeune
trere, M. le comte de Charolais; j'ai à vous
entretenir à son sujet, et il m'eût fâché
3ue cette explication dût avoir lieu hors
e sa présence.
— Qu'y a-t-il donc, Monsieur ae Plutus?
dit insolemment l'inculpé.
— Monseigneur, répondit Law, vous
vous êtes beaucoup occupé dans ces der
niers temps d'une jeune femme à laquelle
je porte de l'intérêt. Elle est belle, mais
elle est sage, ce qui pouvait difficilement 1
s'arranger avec vos projets sur elle. Une
-première fois, en répondant bravement et
spirituellement à l'insulte que vous lui
aviéz faite, elle avait cru mettre un téwnè
à rinïportunité de votre poursuite, mais
vous n'avez pas voulu-en avoir le démenti,
et à . l'insulte o*; à la menace vous avez
ajouté la violence. C'est de ce procédé bru-
tal,et malséant que j'ose ici appeler, à M."
le duc de Bourbon. Comme chef de votre
auguste famille, en vous faisant compren
dre que, fût-on prince du sang, on nedoit
pas mettre la bride sur le cou à tous ses
entraînement , il pourra vous épargner
beaucoup de désagrémens faciles à entre
voir dans cette fâcheuse affaire.
— Et à quel titre demanda dédaigneu
sement M. de Charolais, vous faites-vous
le chevalier de Jeanneton la bouquetière ?
Est-ce une rivalité que vous me dénon
cez ? Je.la trouverais on ne peut plus plaK
sante, je vous e-n avertis.
— Monseigneur, répondit, le financier
en priant du geste M, le duc de Bourbon
de vouloir bii.'ii lui laisser la prirole, si
vous n'étiez pas si .jeu ne, vous sauriez
qu'il y a une vingtaine d'années, j'ai tenu
Mme Dup!essii-d ! Antraguess sur les fonts
riBOXNKBENS DES DÉPARTEMENS.
BUREAUX PARIS | rue do Valois (Palais-Royal); n? 102
B DIMANCHE 18 SEPTEMBRE 1864.
TROIS MOISSi ^KRtl 16 FR.
32 FR.
6Î FR.
six.MOis.,'i;.'?. , ;r.3 32 fr.
UN e 'AN...........T« ?
■ S
' »ocn les pats étrinobbs, voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bona-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
ABOMEHËNS DE PARIS.
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«M
. TROIS MOIS..;... r .ïï 13 FR.
sixi Mois...;T^;îïi 26 fr.
UN AN 52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES;
Les aboucemens datent des 1" et 16
de^^que mois.
Le mode d'abonnement . le plus simple est l'envol d'un bon de poste ou d'un efiet ]
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Let lettre * ou envoit (forgent non affranchis tont refusit.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
!
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
(place de la Bourse).
'MM. les abonnés, nouveaux peuvent
Taire retirer dans les bureaux dû journal
les feuilles contenant les parties de LA
FOBET DE BONDY, publiées avant
la date de leur abonnement, et se mettre
ainsi au courant de cette œuvre si drama
tique dans son ensemble et si attachante
dans ses détails.
PARIS, 17 SEPTEMBRE
C'est de Berlin que nous arrivent au
jourd'hui des nouvelles au sujet des con
férences de Vienne. ■ ...
- La Gazette de l'Allemagne du Nord apprend
qu'on négocie à Vienne la prolongation de
l 'armistice à trois ou quatre mois : mais,
ce serait là le dernier délai, les puissances
allemandes ne pouvant attendre la con
clusion de la paix jusqu'au printemps pro
chain, époque où la navigation sera libre
de nouveau. La feuille ministérielle pré
tend que le Danemark cherche à retarder
la conclusion de la paix.
D'après la Presse de Vienne; les pléni
potentiaires n'ont pu s'entendre jusqu'ici
sur la sommé à allouer aux duchés com
me équivalent de leur part de l'actif de la
monarchie danoise.
La Gazette autrichienne croit pouvoir af
firmer que les chances du duc d'Augus-
tentiourg se soht considérablement amé
liorées. L'Autriche, suivant cette feuille,
donne sa voix à ce prince et elle presse la
solution de la question de succession. La
Prusse aussi inclinerait davantage vers le
duc Frédéric. « A Berlin aussi, dit la Ga-
» nette autrichienne , les chances du due ont
» augmenté. C'est déjà un avantage pour
# lui que la Prusse ne revendique plus
» pour elle-même le droit dedéciderlaques-
» tion de succession, et qu'elle reconnais-
» se, bien qu'à regret, la compétence d'un
» autre tribunal, à la sentence duquel elle
» se soumettra, ne pouvant faire autre-
» ment. On peut augurer dès lors avec cer-
» titude que le duc d'Augustenbourg sera
» proclamé souverain du Sleswig-Holstein.
» Les tendances annexionistes delà Prusse
» n'occasionent plus d'appréhension. Il pa-
» raît certain en outre que les duchés ac-
» céderont au Zollverein, que Rendsbourg
» sera déclaré forteresse fédérale et aura
» une garnison prussienne ; que l'armée
» du'nouvel Etat sera "étroitement unie à
» celle
Les feuilles de Madrid, du 4, parlent
déjà du retour du maréchal Narvaez aux
affaires. Une dépêche, arrivée hier soir,
a confirmé ce fait. ' ~
UEpoca dit à ce sujet que le maréchal
né sollicite pas le pouvoir, mais qu'il est
trop dévoué au trôné et au pays pour ne
pas obéir à un appel de la reine.
La même feuille croît à la prochaine
rentrée de la reine-mère en Espagne ; mais
elle doute que S. M. choisisse, pour ce
voyage, Je moment d'une crise ministé
rielle.
La Correspondencia donne sous toute ré
serve, la liste suivante des membres du
nouveau cabinet : Narvaez, président sans
portefeuille; Pacheco, à l'Etat; Lersundi,
à la guerre; Barzanallana, à l'intérieur;
Gonzalez Bravo, au gouvernement; Seijas.
à la justice; Llorente, aux travaux publics;
Castro, pour les colonies.
Une correspondancepartieulièrede Lon
dres parle du mécontentement extrême
qui se manifeste parmi les classes ouvriè
res sur différens points du pays, et elle
ajoute que les choses" au raient probable
ment pris une tournure plus inquiétante
sans l'attitude énergique des maîtres et
sans la surveillance que la police exerce
sur les meneurs.
La Gazette d» Londres annonce le rempla
cement de lordNapier, ambassadeur d'An
gleterre à Saint-Pétersbourg, par sir An
drew Buchanan, actuellement ambassa
deur à Berlin. On se rappelle que les feuil
les ministérielles de Berlin ont récem
ment exprimé l'avis que le départ dé sir
À. Buchanan faciliterait le, rétablissement
des bons rapports entre la Prusse et l'An
gleterre.
Le protocole relatif au règlement de
l'administration du Liban, règlement qui
renouvelle pour cinq ans les pouvoirs de
Daoud-Pacha en qualité de gouverneur, a
été signé à Constantinople par la plupart
dès représentans des grandes puissances.
Les dernières formalités de cet acte im
portant seront donc très prochainement
remplies.
La malle de New-York apporte des nou
velles en date du 7. Ces. dépêches confir
ment l'occupation d'Atlanta par les fédé
raux et la renonciation du général Fré-
mont à la candidature présidentielle.
La conscription n'aura pas lieu à New-
York et à Brooklyn. La convention de Chi
cago aura fait réfléchir le président Lin
coln au sujet d'une mesure qui ne pou
vait qu'être nuisible à sa popularité. '
L'agitation en faveur de la paix en Amé
rique continue en Angleterre. La pétition
qui doit être adressée à cet effet au prési
dent et au peuple des Etats-Unis se couvre
de signatures. A Londres seul, cinquante
colporteurs sont occupés à recueillir les
adhésions.
■ edouard simon.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 16 septembre.
On lit dans la Gazette de Londres :
« Sir Andrew Buclianan, ambassadeur bri
tannique à Berlin, est nommé à l'ambassade
de Saint-Pétersbourg.
» Lord Napier, ambassadeur britannique,
est nommé à l'ambassade de Berlin. »
Londres, 17 septembre.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
L'évacuation d'Atlanta est officiellement con
firmée. '
Le secrétaire d'Etat, M. Steward, a pronon
cé publiquement, à Auburn, un discours dé
clarant que le salut de l'Union dépend de la
réélection de M. Lincoln.
M. Steward a ajouté que l'esclavage n'était
plus en question dans guèrre et qu'il ne
rencontrerait plus d'obstacles après le réta
blissement de la paix.
Cette déclaration prouve, dit le Times, que le
parti abolitionniste extrême n'a plus la majo
rité, puisque les amis de M. Lincoln recon
naissent eux-mêmes la nécessité de se conci
lier l'opinion modérée du pays.
• Liverpool, 16 septembre.
Le paquebot China a- apporté 86,800 dollars.
Now-York, 6 septembre.
( Vùi Rochepoint, Irlande)
Le paquebot français, le Lafayette, p?rti du
Havre, le 24 août, à 3 heures de l'après-midi, est
arrivé devant f>andy-Hook, hier, 5 courant à
4 heures du matin, après une belle traversée
de onze jours et demie. En raison dé la brumej
le paquebot n'a pu mouiller qu'aujourd'hui
sur le warf.
New-York, 7 septembre.
L'occupation d'Atlanta par les fédéraux est
confirmée.
Le chef de guérillas Morgan a été tué.
Le corps confédéré d'Early fait toujours face
au corps fédéral de Sherid'an, dans la vallée
de la Shenandoali.
La conscription n'aura pas lieu à New-York
et â Brooklyn.
Or, 242.—Change sur Londres, 263.—Coton,
188.
New-York, 7 septembre.
On a reçu leâ détails suivans au sujet de
l'occupation d'Atlanta :
Les confédérés avaient été battus à Yovesbo-
ro, sur le railway de Mâcon. Sherman avait
pris dix canons et fait 1,500 prisonniers. C'est
alors que le général Hood, voyant ses moyens
de communication coupé* pa»"Sho«m»%-饻»
cua Atlanta après avoir fait sauter ses maga
sins à poudre.
L'amiral Farragut et le général Granger font
de grands préparatifs pour attaquer Mobile.
Le président Lincoln a ordonné un jour de
Erières et d'actions de grâce pour remercier
ieu des succès obtenus à Atlanta et devant
Mobile.
On assure que le général Frémont a retiré
sa candidature à la présidence.
New-York, 7 septembre.
Une lettre, reçue à NewrYork, annonce que
Don R. G. Paez, secrétaire particulier de Jua-
rez, a donné son adhésion à l'empire du Mexi
que.
Berlin, 16 septembre.
La Gazette de l'Allemagne du Nord est infor
mée que les plénipotentiaires îréunis à j Vienne
délibèrent sur une proposition tendant à éten
dre la durée de l'armistice en lui donnant un
terme fixe et sans qu'il pût être dénoncé. Il
s'agirait d'usé prolongation de trois ou quatre
mois, qui serait la dernière, attendu qu'il n'est
pas dans l'intérêt des grandes puissances aile-'
mandes que les délibérations soient retardées
jusqu'au printemps prochain, époque où la
mer sera libre de nouveau. D'après la Gazette
de l'Allemagne du nord, il se serait produit une
augmentation, accidentelle ou non, d'indices
faisant Supposer chez les Danois l'intention
de retarder la conclusion de la paix.
, Berlin, 17 septembre.
On mande de Varsovie, comme venant de
bonne source, qu'il sera publié, vers le milieu
de la semaine prochaine, des décrets impor
tais concernant la Pologne. Ces décrets con
cerneraient, entre autres choses, la fondation
d'universités et l'abolition des peines corpo
relles. Un rescrit impérial, adressé au général
de Berg, paraîtrait en même temps dans le
Journal de Varsovie.
Turin, 16 septembre.
Garibaldi est parfaitement rétabli.
Emprunt italien 67.40.
Milan, 16 septembre.
La Peseveranza a reçu de Rome les nouvelles
suivantes :
La famille Cœn a quitté Rome pour fuir les
persécutions dirigées contre elle par les auto
rités pontificales. Le jeune Cœn n'a pas été
rendu à sa famille,^malgré les démarches de
l'ambassadeur de France.
Marseillè, 17 septembre.
Les lettres de Tunis, du 11, disent que les
escadres ne sont pas encore parties, mais que
Il nouvelle du départ immédiat a été com
muniquée aux officiers. Le commissaire otto
man attendait son ordre de rappel.
Le correspondant du Sémaphore croit que les
chefs arabes n'ont fait qu'une soumission
feinte et qu'ils marcheront contre le bey et le
khasnadar dès <}ue ceux-ci seront privés de
l'appui des navires étrangers.
Saint-Nazaire, 16 septembre.
Le paquebot du Mexique et des Antilles,"
Tampico, est parti cette après-midi avec i 33 pas
sagers et 650 tonneaux de marchandises.
(Ilavas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 17 septembre.
- On lit dans l 'United-Service-Gazette : Nous ap
prenons que sir Charles Wood a défendu au
gouvsrnement des Indes de prendre des me
sures offensives contre le Bouthan.
Londres, 17 septembre; 2 h. 1/2.
Consolidés, 88 3/8 à 1/2. — Consolidés turcs
50 1/2 3 0/0, Mexicains 27 1/2.
Copenhague, 16 septembre.
Le Dagbladet déclare que M. Hall n'a pas eu
connaissance de la. dépêche de M. de Manders-
trom, datée du 5 septembre, qu'a publiée le
Post-Tidning. II est vrai, ajouté la leuille da
noise, que, le 10 septembre, M. Hamilton fit
connaître que la présentation de la Constitu
tion de novembre paraissait au gouvernement
suédois une chose délicate. Néanmoins, M.Ha-
milton donna en même temps lecture à M.
Hall d'une autre dépêche, en date du 5 sep
tembre, dont voici la conclusion littérale :
« Nous n'hésitons point à affirmer de la ma
nière la plus explicite que, dans le cas d'une
agression allemande contre le Sleswig, nous
serions toujours disposés à offrir, dans la me
sure de nos forces et de nos moyens, au Dane
mark, les secours qu'il pourrait réclamer de
nous. »
Copenhague, 17 septembre
L e Berlingske annonce que les communica
tions directes entre l'Ile de Fionie et l'île d'Al-
sen, viennent - d'être rétablies par le fil télé
graphique placé entre Middelfurth et Snoghoï.
Apenrade, 17 septembre.
Le commandant en chef de l'armée alliée a
publié une ordonnance qui déclare passible,
des peines édictées par les lois de la guerre
toute personne qui mettra en circulation des
- pétitions et recueillera des signatures..
L'ordonnance rappelle que l'état dé guerre
n'a pas cessé d'exister.
Berne, 17 septembre.
Une pétition demande à l'assemblée fédérale
que la question du traité de commerce avec la
France soit vidée constitutionnellement par
une révision de la Constitution fédérale et un
appel au peuple.
Le gouvernement de Berne a sanctionné les
statuts du Crédit mobilier européen.
Bordeaux, 17 septembre.
Le paquebot des messageries impériales
l 'Estràmadure a mouillé à Paulliac aujourd'hui
à 1 heure 15. { Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS DE CLOTURE le 16 le 17 HAUSSE. BAISSE
3 0/0aucompt. 65.70 65.75 a 05 » »
—Fin du mois. 65.90 65.90 » .>• » »
41/2 au compt. 91.90 92.40 » 50 » »
—Fin du mois. 92 70 »,. » a » » s
Les dernières nouvelles venues de Cochin-
chine ont donné lieu à des commentaires
irréfléchis et à des assertions contradic
toires. Quelques journaux, acceptant com
me exacte et bien informée certaine, cor
respondance de Saigon, ont annoncé que lê
traité Aubaret était confirmé; d'autres ont
prétendu qu'il était désavoué. Il eût été
plus sage de ne pas tant se hâter d'affirmer
et de juger. Voici, croyons-nous, ce que
l'on peut dire aujourd'hui.
M. Aubaret a négocié un traité; il avait,
reçu pour cet objet des instructions géné
rales; mais il est évident qu'à une pareille
distance, le négociateur a dû prendre
certains détails sous sa responsabilité, et
demander ou concéder, sauf ratification
de son gouvernement.
Les dépêches de M. Aubaret sont arri
vées depuis quelques jours seulement; l'af
faire s'instruit, et nous ne croyons pas
qu'il puisse y avoir encore de décision ar
rêtée.
Il est bon, du reste, de signaler encore
une fois cette tactique de l'esprit d'oppesi-
tion qui consiste à envisager les choses de
telle façon que, quci qu'il arrive, il en re
jaillisse un blâme sur les actes du gouver
nement.
Ainsi, dans le cas actuel et pour l'hypo
thèse de la conservation des territoires, on
a des tirades toutes prêtes contre l'esprit
de conquête, les expéditions lointaines et
les dépenses qui en sont la suite. Si., au
contraire, dans l'autre hypothèse,une par
tie des territoires est rendue moyennant
indèmnité , alors on a d'autres tirades sur
le sang de nos soldats et de nos marins
versé pour un résultat inférieur à un tel
sacrifice.
Laissons à leurs faux raisonnemens ces
contradicteurs éternels qui vont jusqu'à
critiquer des résolutions qu'ils ne con
naissent pas et qu'ils ne peuvent pas con-
'naître, puisqu'elles n'existent pas enco
re ; et soyons convaincus que, dans les
-affaires de Cochinchine comme dans les
autres, le gouvernement impérial saura
étendre et grandir l'influence légitime de
la France, et protéger tous ses intérêts. La
passé répond de l'avenir.
PAULIN LIMAYRAC.
Une dépêche télégraphique annonce que
le nouveau ministère espagnol serait ainsi
composé : le maréchal Narvaez, président;
Alexandre Llorente, affaires étrangères;
Gonzalez Bravo, intérieur ; Manuel Baiza-
nallana,Jlnances ;'Arrazôla, justice;.gée.
néral CordoVa, guerre; Armero, marine;
Alcala Galiano, travaux publics; Seijas
Lozano, colonies.
D'autre part, d'après une correspondan
ce, on disait à Madrid que la reine Marie-
Christine irait à Oviedo (Asturies) voir un
de ses fils qui habite cette ville.
On croit que les Chambres seront dissou
tes et que M. Mon sera le candidat du
gouvernement pour la présidence de la
future Chambre. Le général Lersundi se
rait probablement nommé capitaine-gé
néral à la Havane. C. P iël.
CHRONIQUE DU STOCK-E*CHANGE.
Londres, 6 septembre 1804.
Le rédacteur financier du journal le
plus accrédité de Londres déclarait l'au
tre jour, du haut de son piédestal, que le
rôle de l'Angleterre était de prêter et non
d'émprunter. Un peu plus loin et sans s'a
percevoir qu'il se donnait un flagrant dé
menti, lé même écrivain annonçait que la
conséquence immédiate de l'élévation à
9 0/0 du taux de l'esconjj)te, serait d'atti
rer le numéraire des places du continent
et de rétablir de la sorte l'équilibre dé
truit par les exportations d'espèces aux
centres producteurs du coton.
Ici, en effet, l'emprunt, pour s'éloigner
de sa forme initiale et la plus simple^
n'existe pas moins dans toute sa réalite
puisqu'aux détenteurs étrangers de mé
taux précieux vous offrez une prime suffi
samment rémunérative pour les décider à
se démunir de leurs excédans d'espèces.
Votre circulation monétaire s'accroît sans
doute ? mais à quel prix ? Les sociétés fi
nancières impriment un temps d'arrêt à
leurs opérations, les banquiers particuliers
et les maisons d'escompte serrent l'écrou
du crédit à leurs cliens, la difficulté des
négociations multiplie les sinistres com
merciaux, le fabricant, dont le bénéfice
ordinaire dépasse rarement huit ou neuf
pour cent, voit ce bénéfice réduit à zéro
quand il se trouve en présence d'un taux
d'intérêt usuraire ; enfin leé matières pre
mières frappées d'une baisse en relation
avec la valeur viénale de l'argent, amènent
des pertes énormes parmi les détenteurs de
ces articles.
Le journal de la Cité constatait encore
que la dernière mesure de la Banque d'An
gleterre n'avaitfait affluer à Londres que
des espèces en petite quantité. C'est qu'on
ne pousse pas en ,vain des cris d'alarme ;
c'est qu'on ne se proclame pas en état de
crise sans exciter des appréhension» au
dehors. Au moment où le taux officiel de
notre première institution se chiffrait à
7 0/0, la moyenne de l'intérêt dans les
banques du continent était de 4 0/0. Au
jourd'hui le taux de l'escompte est de 5 1 /2
à Amsterdam et Francfort, de 7 à Paris et
de 8 à Turin. Ces chiffres s'éleveraient en
core si le moral des Banques d'Etat du
continent n'était pas plus ferme qu'à Lon
dres et si l'on , ne se faisait pas une idée
différente de la situation générale.
Mais tout en criant famine, la Banque
d'Angleterre opère defaçon à laisser croire
que ses coffres regorgent d'espèces. Les
arrivages de la semaine dernière lui per
mettaient de fortifier très largement son
encaisse. Sauf une somme de 175,000 li
vres sterling en or levée hier et qui ne fi
gure point dans le bilan du 14, ses achats
ne représentent que des chiffres insigni-
fians. Néanmoins Sa situation s'est nota
blement améliorée, puisqu'en sept jours
la circulation des banknotes a décru de près
de dix millions de francs, tandis que son
stock monétaire diminuait, il est vrai, d'en
viron 1,625,000 francs, soit une augmen
tation nette de huit millions quatre cent
mille francs.
En. sera-t-il de même la semaine pro
chaine, et la Banque dédaiguera-t-elle de
puiser à même dans les ressources dispo
nibles en métaux? Le navire le lasmania
a débarqué hier jeudi près de onze mil
lions dé francs, trois millions sont arrivés
d'Amérique et d'Australie, puis un million
d'Allemagne et de. Russie, total quinze
millions. D'autres remises sont attendues
d'Amérique sous bref délai, car les entrées
d'or et d'argent s'accroissent dans des pro
portionne plus en plus fortes depuis qu
l'intervention française au Mexique a res
titué à ce pays le rôle qu'il remplissait ja
dis vis-à-vis de l'Espagne.
La pression la plus vive',- celle qui exis
tait sur les consolidés, se détend de jour
en jour. Le bas prix du principal fonds
anglais a provoqué des achats fermes poiir
compte du public et a donné lieu à des
opérations importantes du fait des spécu
lateurs. Cependant le coup a été si rude et
les causes de dépréciation subsistent si
bien encore qu'on ne saurait trop compter
de longtemps sur le retour des anciennes
cotes. Le chiffre de 95, tenu pendant tant
d'années par le 3 0/0, est définitivement
perdu.
Les fonds étrangers ont fait meilleure fi
gure, notamment les obligations mexicai
nes et grecques. La hausse de ces derniè
res a été surtout motivée par le bruit re
connu erronné aujourd'hui que le gouver
nement grec venait de proposer une com
binaison pour le règlement de la dette
contractée en 1824 et 1825. . ~
La nouvelle de la retraite du minis
tère espagnol a valu une hausse de
2 pour 0/0 à la passive. On espère que
le nouveau ministre des finances sorti
ra de la voie tracée par son prédéces
seur, M. Salaverria, lequel n'a voulu ja
mais entendre à aucun accommodement
avec les détenteurs étrangers de la dette
passive. Les malédictions dont ce minis
tre a été l'objet de la part de tous nos jour
naux vont naturellement retomber sur son
successeur si le bruit d'un emprunt de 11
millions de francs contracté auprès de cer
tains banquiers de Paris se vérifie. Mise
au ban des capitalistes européens, l'Espa
gne a su cependant tirer, en juin dernier,
50 millions de francs de Londres, et, mai-
gré les anathèmes lancés parla presse bri-
, tanriique aux trois maisons de banque
coupables de ce prêt, il s'est trouvé, deux
mois après, d'autres capitalistes anglais
disposés à avancer 10 millions à la compa
gnie espagnole dû chemin de .fer de Cor-
doue. Ces précédens n'empêcheront pas
nos écrivains, financiers de vitupérer con
tre l'emprunt projeté et de reprocher aux
banquiers de Paris d'encourager par cette
condescendance coupable la résistance de
l'Espagne à un règlement définitif.
De toutes les valeurs étrangères , celle
que la crise a respectée est l'emprunt sé
cessionniste. L'an dernier, à pareille épo
que, alors que les journaux de New-York
annonçaient la destruction complète des
confédérés, la prise indubitable de Char-
lesto'n, Petersburg et Itichmond , Ja cap-
tur.e ou la fuite de Jefferson Davis , les
obligations de l'emprunt dont le pair est
90 étaient tombées à 30. Depuis, les suc
cès militaires des Sudistes , l'épuisement
des fédéraux et finalement la régularité
avec laquelle les intérêts et l'amortisse
ment de l'emprunt fonctionnaient au
moyen des cargaisons de coton forçant le
blocus, changèrent la situation du tout ou
tout. Les cours se relevèrent. lentement
d'abord, puis la hausse prit un caractère
plus vif après les échecs des généraux
unionistes dans la dernière campagne.
Aujourd'hui l'opinion qui prévaut ici
d'une façon à peu prés absolue , c'est
que les .confédérés ne peuvent être vain
cus , et que tous les efforts des fédé
raux se briseront contre une indomptable
résistance. L'emprunt se cote maintenant
de 83 à 84 et une nouvelle victoire du Sud
le porterait immédiatement au pair.
Une rumeur dont on n'a pu trouver la
source établissait même l'autre jour l'ap
parition d'un emprunt confédéré de 50
millions sterling garanti comme le pre
mier sur des livraisons de coton au prix
déterminé de 80 c. la livre. Informations
prises, le projet n'existait que dans la tète
de certains spéculateurs à la baisse et dé
sireux d'entrer aux meilleures conditions
possibles dans l'ancien emprunt confédéré.
On aime à se reposer des agitations fac
tices du marché anglais et des terreurs in
téressées de certains éiablissemens de cré
dit, par l'examen des excellentes condi
tions du commerce général. Pendant les
six premiers mois de l'année 1864, la va
leur des exportations ne s'est pas seule-
Fcuillclon du Constitutionnel, 18 sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Deuxième partie.
XV. •
l'iiotel de condé.
Le lendemain, un orage parut se former
sur la tête du comte de Charolais.
Heureusemement échappée au guet-
apens dont elle avait failli être victime,
Jeanneton avait couru à l'abbaye de Li-
vry. Revenue à Paris sous l'escorte de son
oncle, elle avait aussitôt déposé une plain
te en tentative de rapt. •
Déjà la visite chez le premier président
avait mal prévenu le Parlement contre le
coupable; il rie s'agissait plus là d'un de
ces meurtres obscurs et non prémédités
comme il en commettait de temps à autre,
quand l'envie. lui prenait d'exercer son
adresse sur quelque cible humaine. En
plein jour, une femme connue do tout
Paris, avait été enlevée par une bande ar
mée, et les détails qui seront dits plus
tard ajoutaient encore à la gravité et au
retentissement de cette violence.
S 'expliquant maintenant l'absence de la
bouquetière à la cérémonie de l'Orme aux
harangues, la basoche avait pris feu pour
elle. Le jour où se plantait le Mai, la con-
frairie était une puissance. Aussitôt elle
avait député auprès de M. Joly de Fleury,
procureur général du Parlement : c'était
le successeur de d'Aguesseau; un magis
trat ferme, sévère et. intègre, qui seule
ment peut-être s'était un peu trop avan
cé, en répondant que l'on se tint tran
quille et que 11 justice aurait sor. cours.
De son côté, Mme Néron avait fait .un
coup de sa tête. Malgré la consigne don
née contre elle, par Catherine Knowel, la
soi-disant femme do Law, l'entreprenante
commère était arrivée jusqu'à son ancien
soupirant.
— Mon petit, lui avait-elle dit, après lui
avoir raconté les circonstances de l'enlè
vement auquel elle s'était trouvée présente,
il ne s'agit pas de mettre vos mains dans
vos poches. Jeanneton est votre filleule et
même bien quelque chose avec : elle ne
vous demande pas de vos chiffons d'ac
tions, cette chérie. Elle travaille et gagne
honnêtement et gentiment sa vie. La cho-
Se, je vous en préviens, fait un bruit du
diable dans le quartier des Halles, vous
n'êtes pas déjà si adoré, ne mettez pas en
core contre vous le potssora /
Law n'ayant pu s'empêcher de sourire à
cette audacieuse synecdoche ;
— Faut pas rire, mon amour, avait con
tinué la matrone, les dames de la marée
parlent au Roi et à M. le Régent quand
elles veulent: elles n'ont qu'à faire un bout
de toilette ekà se former en députation.
Avant qu'elles se mettent en cadence, par
lez à Philippe d'Orléans; vous avez le bras
long; nous faut justice. 'Le Parlèment est
pour nous, mon chérubin,etpas trop pour
vous ; monti ez que vous êtes un père à
entrailles; ça vous mettra bien avec/'ar-
mée noire, Jeanneton est de leur boutique,
aimée et estimée, et sans faire tort à vos
autres enfans, elle n'est pas pour vous
porter déshonneur; ainsi, papa, ayez de ça
pour elle.
Cette allocution que l'ex-poissonnière
termipa éloquemment eh faisant le geste
indiqué pat la phrase qui la couronnait,
eut auprès du politique écossais plus de
succès qu'on ne pourrait le supposer. .
Demander, comme Mme Néron, à un
homme d'argent, d'avoir du cœur et des
entrailles, c'était peut-être bien de l'ambi
tion; mais, par sa beauté comme parle
grand bruit qui se faisait, autour de son
nom, Jeanneton n'était pas sans accès dans
la bienveillance de son ,père anonyme. Au
premier mot, l'adroit charlatan comprit
que, dans les aperçus de l'ancienne mar
chande des halles, tout n'était pas à dédai
gner. Autour de- ses projets financiers, il
prévoyait des résistances, lesquelles pou
vaient aller jusqu'à l'émotion populaire.
En prenant hautement le parti de sa filhî
la bouquetière, il avait en effet la chance
de se bien faire venir du petit peuple, et
poursuivre en commun une œuvre avec le
Parlement pouvait lui devenir une ouver
ture pour amener à de meilleurs sentimens
une compagnie dont les dispositions en
somme l'inquiétaient beaucoup.
Il promit donc à Mme Néron un con
cours ardent et dévoué, et, pour lui mon
trer toute l'activité de son bon vouloir :
—- Dans un moment, ajouta-t-il, j'ai
rendez-vous avec plusieurs personnes con
sidérables chez M. le duc de Bourbon; c'est
le frère aîné du comte de Charolais , et, j<*
vais le prier de chapitrer ce jeune fou
d'importance.
En promettant cette intervenlion Law ne
s'avançait vraiment pas trop. Aussi bien
que le duc d'Orléans, le duc de"Bourbon,
premier prince du sang et chef de la mai
son de Condé, était partisan et admirateur
de ses plans financiers; seulement entre
les deux protecteurs se marquait une dif
férence.
Lorsqu'il encourageait le piège immense
tendu aux capitaux par \& Compagnie c?Oc
cident, le Régent pensait, d'une façon telle
quelle, à payer les dettes de l'Etat ; pour
le duc de Bourbon, il pensait à payer les
siennes.
Il aimait l'argent et, comme beaucoup
de grands seigneurs de l'époque, était dé-
plorablement obéré. A lui et à toute cette
noblesse criant famine, Law promettait
des millions, et l'effet commençait à suivre
ses'promesses : on s'imagine alors le pied
sur lequel il pouvait être à l'hôtel de
Condé.
; La réunion annoncée à Mme Néron était
une des habiletés familières au grand esca
moteur financier. .
Sachant seul et parfaitement où il allait,
il n'en affectait pas moins de demander
son chemin à tout le monde. Ces grands
seigneurs qu'il promettait de redorer, il
lés consultait comme s'il eût attendu d'eux
des lumières, participation indirecte au
maniement des affaires dont ils étaient pro
digieusement flattés. Les tenant déjà par
l'intérêt, Law y ajoutait la laisse de l'a-
mour-propre ; le jour où l'on s'assemblait
chez le duc de Bourbon, on devait y discu
ter la convenance d'une mesure que le
maître Goriin mettait en délibéré, lorsque
déjà dans son esprit et dans ses bureaux
elle était passée à l'état de fait accompli.
En entrant dans le cabinet du président
de ce conseil privé in partibus , Law allait
trouver que pour ses projets de protecto
rat paternel tout était arrangé comme il
le fallait.
L'assistance était nombreuse et, de for
tuné, M. de Charolais en 'taisait partie.
Il ne professait pas une grande admira
tion pour les idées financières de Law; par
la discussion à laquelle il avait été engagé
à assister, on pensait qu'il pourrait être
éclairé fit converti.
L'u avec Mme la comtesse de Yerrue, la
princes b Je I éon, le duc de la Force, le
comte d Las ay et autres gens qu'un ma
tin nous avons vus faire invasion à l'hôtel
de Me me su trouvaient le duc d'Antin,
le seul fils légitimé de Mme de Montespan,
cette couveuse si féconde du côté gauche,
et l une de nos anciennes connaissances,
le comte de Laval, que peut-être plus d'un
lecteur tenait déjà pour perdu en route.
Dans le lieu où nous la retrouvons, il ne
semblait guère devoir être attendu. E'm-
Eêché par le serment qu'il avait fait àl'ab-
é de Livry de travailler à la ruine des lé
gitimés, il s'était retourné dans le sens de
leurs''intérêts, car encore, fallait-il qu'il
intriguaillât quelque part.
Dès lors, habitué de la petite cour de
Sceaux et compl isant chaque jour plus
ébruité de Mme la duchesse Du Maine,
que diable venait-il faire dans une réunion
qui, tout entière et chaudement, penchait
du côté du régent ?
Volontiers on l'y eût traité comme un
intrus qui s'y faufilait pour jouer le rôle
d'un espion. Mais depuis que comme Ar
lequin il ne quittait plus cet appareil au
quel, sous peine de la vie, il avait été con
damné par M. déLivry, et qui lui avait valu,
comme nous rapprendSaint-Simon,lenom
de Laval-Mentonnière, son hûnieur était, de
venue de moins en moins comm. de et
personne n'aurait entrepris de lui dispu
ter entrée là où il entendait s imposer.
En résume, le conciliabule où il était \ enu
se tenait sur le terrain des écus, et. la nuan
ce politique, on le sait, ne s'y reflete guè
re; comme un autre, et ayant plus besoin
que tout autre, il venait essayer do pren
dre sa part au grand banquet du systèine;
n'était-ce pas son droit, et qui se fût ris
qué à lui faire un mauvais accueil?
Brutal et audacieux comme il l'était,
>M, de "Charolais avait néanmoins essayé
avec lui de quelque désobligeance.
— ; Tiens ! Laval, c'est vous, mon cher,
lui avait-il dit en le voyant entrer. Par-
fcleu, je pensais à vous hier ; un moment
je crus avoir mis la main sur ce drôle de
chevalier qui tous a si bien, accommodé.
Il ne tiiît à rien que je ne vous'l'amenass.e
pour'le tuer un peu mieux qùe vous n'y
avez réussi dans une première rencontre.
— Pour cette fols, avait répondu Laval,
'croyez que je n'y eusse pas manqué, mais,
selon ce qui se raconte, c'était sealement
la ressemblance de mon adversaire, sans
compter que, pour me l'amener, il aurait
fallu que ce prisonnier fût un peu plus
docile qu'il ne s'est montré.
— Qu'est-ce à dire? avait répondu fiè
rement M. de Charolais.
—Dame! de lui ni d'une autre personne
l'histoire prétend que vous ne fîtes pas
absolumeht'tout ce que vous auriez voulu.
. —Il est si bien mon serviteur, répli
qua M. de Charolais, qu'il sera ici tout à
l'heure où je viens d i !e faire mander ; je
vous le présenterai , vous verrez: deux
gouttes d'eau ne sont pas mieux pareilles;
ïôais n'a'lez pas me le maltraiter , ce gar
çon, car je lui veux du bien, malgré tout,
et entends le lui témoigner comme il
faut.
On en était là de cette conversation ai
gre-douce, quaftd parut il Signor Law.
Après avoir salué du haut de son im
mensité financière, il prit séance et dit à
M. le duc de Bourbon :
— Monseigneur , je suis heureux d'a-
nercevoir dans notre réunion votre jeune
trere, M. le comte de Charolais; j'ai à vous
entretenir à son sujet, et il m'eût fâché
3ue cette explication dût avoir lieu hors
e sa présence.
— Qu'y a-t-il donc, Monsieur ae Plutus?
dit insolemment l'inculpé.
— Monseigneur, répondit Law, vous
vous êtes beaucoup occupé dans ces der
niers temps d'une jeune femme à laquelle
je porte de l'intérêt. Elle est belle, mais
elle est sage, ce qui pouvait difficilement 1
s'arranger avec vos projets sur elle. Une
-première fois, en répondant bravement et
spirituellement à l'insulte que vous lui
aviéz faite, elle avait cru mettre un téwnè
à rinïportunité de votre poursuite, mais
vous n'avez pas voulu-en avoir le démenti,
et à . l'insulte o*; à la menace vous avez
ajouté la violence. C'est de ce procédé bru-
tal,et malséant que j'ose ici appeler, à M."
le duc de Bourbon. Comme chef de votre
auguste famille, en vous faisant compren
dre que, fût-on prince du sang, on nedoit
pas mettre la bride sur le cou à tous ses
entraînement , il pourra vous épargner
beaucoup de désagrémens faciles à entre
voir dans cette fâcheuse affaire.
— Et à quel titre demanda dédaigneu
sement M. de Charolais, vous faites-vous
le chevalier de Jeanneton la bouquetière ?
Est-ce une rivalité que vous me dénon
cez ? Je.la trouverais on ne peut plus plaK
sante, je vous e-n avertis.
— Monseigneur, répondit, le financier
en priant du geste M, le duc de Bourbon
de vouloir bii.'ii lui laisser la prirole, si
vous n'étiez pas si .jeu ne, vous sauriez
qu'il y a une vingtaine d'années, j'ai tenu
Mme Dup!essii-d ! Antraguess sur les fonts
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