Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-06
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 septembre 1864 06 septembre 1864
Description : 1864/09/06 (Numéro 250). 1864/09/06 (Numéro 250).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ÀNNÉE.-TN. 250.
J|DREA.IX à Ç4RIS n : rue dq Valois (Palais-Royal), p
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£sur Paris, à l'ordre de x 1 administrateur du journàly-ipa&ds Valois, n° 10. |
MARDI 6 SEPTEMBRE 1864.
TltolS MOiS.v.t".'»".î'î 13 FR.
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un an. 52 fr.
■UN NUMÉRO CENTIMES.
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' ' de.,chaque moisi
Lst lettre» ou envois d'argent non affranchis sont refusas.
Les articles déposés he sont pas rendus.
PARIS, § SEPTEMBRE
ILes Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-d^s-Victoires, n* 4q
(place d^ la Bourse). , '
Les correspondances de Vienne se mon
trent moins inquiètes qiie les journaux
de Berlin sur Ies.lenteurs de la conférence
devienne.
Deux sous-commissions, l'un® compo
sée de militaires et examinant la question
de frontière, l'autre chargée des ques
tions financières, préparent le travail pour
la diplomatie.Lesplénipotentiaires danois,
suivant certains journaux, ne seraient pas
très pressés de conclure;*le cabinet de Co
penhagué voudrait gagner du temps, dans
l'espoir de provoquer des manifestations
de la part des habitans du Nord-Sleswig.
Mais, de ces tiraillemens à une rupture
des négociations et à une reprise des hoS'
tilités, il y a Jpin, et à Vienne, du moins
on est convaincu que les négociations fini
ront par aboutir.
Le cabinet de Vienne, à en croire les
feuilles allemandes, n'a pas accepté jus
qu'ici le concours de M. de £cheel- Ples-
sen pour les questions financières ; il de
manderait la coopération' d'un homme
compétent des duchés , jouissant de la
confiance de ses compatriotes.
A propos des conférences de Vienne, et
en constatant les difficultés que présente
la liquidation des frais de guerre, le Jour
nal ejes Débats se livre à des appréciations
qui manquent d'équité : « Ni. l'Autriche
» ni la Prusse, dit ce journal, ne veulent
» payer les frais de la guerre, et le Dane-
» mark ne le peut pas. Restent donc
les duchés. » Mais si le Danemark avec
1,600,000 habitans n'est pas solvable,
comment les duchés le seraient-ils avec
800,000 habitans? Il n'est pas plus juste
d'accabler de railleries les populations des
duchés parce qu'elle ne se sont pas battues
à côté des Autrichiens et des Prussiens.
Tout le -monde sait que, depuis le com
mencement de la guerrç, les duchés n'ont
cessé de demander l'organisation de leur
armée' afin de prendre part à la guerre :
les 'grandes puissances allemandes ont
constamment refusé de déférer à ce vœu
et, à l'heure qu'il est, les populations des
duchés réclament toujours vainement
contre lè role;d.e spectateurs passifs qu'on
leur impose. ' >
■ ,i}'aprës-la (jlgzette nationale, le mémoire
destiftê*&justifier les droits du duc d'Au-
gustenbourg, et- qui vient d'être remis à
la Diète germanique, est . très étendu, et il
s'attache surtout,à - combattre les préten
tions du-grand-duc d'Oldenbourg.
Nous'apprenons par la même feuille
gue, sjjr yApgi-trois facultés de droit .que
le duc d'Augustenbourg a consultées sur
ses droits, seize se sont- prononcées catégo
riquement en sa faveur et quatre l'ont fait
«n termes généraux.
' La question douanière fournit aux jour
naux autrichiens . et prussiens ^matière à
des controverses; kès-vives. Les bruits les
plus contradictoires circulent sur les in-
tention§. dés deux cabinets allemands.
Une.version'toute récente .porte que l'Au
triche ne demande que le renouvellement,
avec quelques modifications de tarif, de
là convention de- 1853, pt .qye ,1a Prusse pe
se refusera pas à ces concessions.
.* Le point capital qui ' reste * encore à
éclairçir, est de savoir si la Prusse con
sent , contrairement à ses _déclaralions
antérieures, à ouvrir des négociations
%\ec l'Autriche avant ïa reconstitution dé-
lî«î4î«»/\ ti 7AlUrAnnÎTt At nni»r ^nnoûfTilûnt
en date du 28 juillet. Les partis ont fait
acte de concorde dans les élections prési
dentielles pour le Sénat et la 1 'Chambre des
, députés. L'agitation, à propos du différend
espagnol, continuait toujours. Cependant
les hommes sensés sont convaincus*que le
gouvernement péruvien reculera devant
la guerre et "|>rêteraia main îi un arrange
ment pacifique avec le cabinet de Madrid
Edouard Simon.
ûnitive-du Zollvereiû et, par ! 'conséquent,
avant l'àdoption Tpar tous'les Etats asso
ciés du traité de commerce franco-prus
sien. JLà fest le nœud de la question..
La Epoca publie des nouvelles de Lima,
Le changement que nous avons déjà si T
gnalé dans l'opinion publique aux Etats-
Unis, devient de plus en plus prononcé
Les idées de paix commencent à prévaloir
sur la politique de guerre à outrance et sur
le système d'asservissenfent des Etats du
Sud. La fièvre belliqueuse qui s'était em
parée du peuple américain à un certain
moment a presque entièrement disparu
pour'faire place à un examen plus réfléchi
de la situation. Lo citoyen des Etats du
Nord, qui auparavant ne rêvait que de
grandes armées et de grandes batailles
et montrait avec une certaine vanité pué
rile une dette gigantesque rapidement ac
cumulée,songe aùjourd'huiau danger que
courent les libertés publiques, aux incon-
véniens de la conscription , aux désastres
de toutes sortes qu'entraîne la guerre , et
se demande s'il n'est pas temps que la paix
revienne avec tous ses bienfaits.
Cette heureuse modification n'a. pas seu
lement pour cause l'insuccès de la campa
gn# actuelle. Bien des esprits serieux aux
Etats-Unis ont été frappés de l'mutilité
des avantages remportés l'annee derniere
sur les bords du Mississipi. Lorsqu'on vit
ce fleuve aux mains des fédéraux, qui, dé
jà maîtres de Memphis et de la Nouvelle-
Orléans, venaient de s'emparer encore de
Vicksburg, on crut que la confédération
du Sud, partagée en deux, ne pourrait
plus vivre. Mais quelle n'a pas été la sur
prise de bon nombre de gens-sensés en s'a-
percevant que les armées du Nord étaient
impuissantes à garder l'immense région
qu'elles s'imaginaient avoir conquise ! Non-
seulement les deux moitiés de la Confédé
ration du Sud ont pu vivre séparées, mais
tout le territoire, dont la possession avait
coûté au Nord tant de sang et., de sacrifia
ces, n'a pas tardé 5, lui échapper .peu à
peu. Le gouvernement de Washington n'a
de pouvoir réel que dans les localités oc
cupées par une . garnison fédérale. C'est là
un fait sur lequel M. Vallànd.igham insis-r
tait avec raison dans son.récent discours
au-grand meeting de New-York. « Nous ne
possédons pas, a-t-il dit, un seul pouce de
terrain d an's'f État tle Mississipïà part quel
ques milles-apto'ur de "Vicksburg et de lîîat-
chez; pas un p ou ce"rio terrain dans la Loui
siane en dehors du voisinage immédiat de
la Nouvelle-Orléans. L'échec qui a suivi
i'-expédition du général Banks nous a fait
per'dre'toute la rivière Rouge. L'Arkansas,
sauf un point peu important, est de nou
veau aux mains des confédérés. Ils ont re
gagné davantage sur les derrières de l'ar
mée de Sherman que nous n'avons obte
nu par la marche'en avant de cette même
armée. » Comment de. tels résultats ne
feraient-ils pas naître le découragement?
Beaucoup ont dû se dire alors que la sou
mission des Etats du Sud était une tâche
plus difficile et plus longue qu'on ne s'é
tait plu à le croire^
Ce sentiment a acquis plus de force en
core à mesure que les évènemens ont dé
montré l'inutilité de la dernière campar
gne de Grant, qui a sacrifié tant d'hommes
en pure perte dans ses diverses manœu
vres autour, de Richmond. '
En même temp^ .que le doute pénétrait
dans les esprits quant à l'efficacité jie la
guerre pour réduire le Sud, les yeux s'ou
vraient enfin sur la véritable, révolution
qui s'accomplissait dans les institutions
fédérales. Le système de répression mili
taire amenait, en Amérique, .comme ail
leurs, ses conséquences fatales : on com
mença h. reconnaître généralement que-
l'on marchait à la perte des libertés les
plus chères; on prêta dès-lors une oreille
>plus attentive aux avertissemens des ci
toyens qui n'avaient pas craint de pro
tester tout d'abord contre certains actes
et certaines décisions arbitraires du pou
voir central.
Ii s'est formé ainsi aux Etats-Unis une
opinion nouvelle de plus* en plus puis
sante dont Ta pensée s'est révélée avec une
grande énergie dans les meetings.de New-.
York et de plusieurs villes de l'Ouest.
La cause de lapsix a promptement recru
té de nombreux partisans. Des journaux,
jusqu'ici voués à la défense delà politique
dé M. Lincoln, ont suivi le mouvement,
et on les a vus tout à coup tenir un langage
et prendre une attitude qui indiquent la
force acquise par les idées pacifiques.
A la vérité, ces aspirations .vers la paix
ne suffiraient pas à résoudre le grav# con
flit qui a éclaté entre les deux groupes
d'Etats de l'ancienne confédération. Dès
l'origine, le Sud n'a pas demandé autre -
Ghose que la paix, et c'est le Nord qui, se
refusant à une séparation amiable, prit
le parti d'imposer l'Union parla force à
ses anciens confédérés. Le Nord veùt-il
aujourd'hui Japai&sans l'Union, ou veut-
il toujours l'Union tout en désirant la
paix ?
La masse du public paraissait encore ir
résolue sur cette question capitale. Il est
à présumer toutefois que la convention
de Chicago, qui était convoquée pour le 29
août et dont nous connaîtrons bientôt
l'importante décision, aura adopté un pro
gramme et désigné un candidat capables
de rallier tous ceux qui souhaitent la fin de
la guerre. Alors même que ce programme,
s'emparaqt du .mot qui est maintenant le
plus en faveur, ne demanderait qu'un ar
mistice, nous croyons que s ? il est sanc
tionné par la majorité des votes dans le
scrutin présidentiel du mois de noyem-
bre, un grand pas aura été fait vpi ' s la solu
tion définitive. "
H.-Marie Martijn:.
ÏFAÎgia&PïflE PRIVÉE.-'
Marseille, 8 septembre..
Le Péluse, des Messageries Impériales, apport
tant les malles de l'Inde et de la Chine, est
arrivé hier.
L'B'jdaspe était arrivé h IIong-Kopg, le 21
juillet yïlmpmtrica, à Saigon, Je 23 ; l'Alphêe,
à Galles, Je iO août; (Havas*Bullier.)
Voici les dépêches que, nous recevons ce
soir..: .i ■- . . ,:i- ... ->j.
Londres, 5 septembre, 4 h. ,30 m. soir.
Consolidés'87 3/S très faibles sur. lé bruit (de
grosses faillites.
11 a été déposé aujourd'hui 45,000. liv;. st. à
la Banque d'Angleterre.. '
Le Wellesley, venant de Melbourne, a apporté
95,000 liv. st. ■-
Copenhague, S septembre.
On assure que la princesse Dagmar, seconde
fille du roi Christian, et le graud-duc héritier
de Russie, sont fiancés. ( Uavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS D.E CLofcRE le ci le 5 HAUSSE. B.USSB
3 0/0 au compt.
—Pin du mois.
41/2 au compt.
—rFin du mûis.
66 50 66.35
•66.70 66.70
94.9o \ 94.55
93,60 » . »
s 05
»
M
40
Les correspondances que nous recevons
de là Réunion, en date du 5 aoû^ confir-
mentlà nouvelle donnée dans notre nu
méro 'de samedi dernier,', d'une ,nour
velle révolution à Madagascar; seule
ment on n'en connaît pas encore les dé
tails. C ? est le. 14 juillet qu'elle a éclaté à
Tananarivie : d'après une version, le pré
mier ministre Rainiyonninahitriniony
n'aurait pas été assassiné; il se serait sim
plement démis de ses fonctions pour cause
de santé, en feiveur de son frère Rainilaia-
vonniqui occupait le poste dé commandant
en chef.Le nouveau gouvernement se mon
trerait prêt,dit-on, à désavouer lesambas-
deurs malgaches envoyés l'année d,ernièr«
en France, et, comme preuve de ses
bonnes dispositions k l'égard des Euro
péens, il aurait déjà restitué à M. Sou-
magne, un de nos compatriotes établis
à Madagascar , les concessions qui lu:'
avaient été faites- sous de' règne de Ra-
dama II.
Ces nouvelles sont datées de Tananarive,
17-juilIet, mais l'aviso de l'Etat le Loiret, én-
voyé de Saint-Denis, le 1 er août, à Ta-
mâtave, devait rapporter de plus' am
pies renseignemens sur cet événement. Il
n'était pas encore de rétour à la.Réunion
le 5 août au moment du départ du courrier"
d'Europe.
La frégate l'Ifermione, qui avait quitté
la Réunion dans les premiers jours de
juin, avec le commandant'Dupré, pour
aller faire une tournée dans'lé canal de Mo
zambique, était revenue le 9 juillet à Saint
Denis, après avoir visité Nossi-Bé,les Como-<
res et la baie deSaint-Augustin. La frégate
s'est rendue le- 3.1 juillet à Maurice pour
faire sà provision de eharbon avant d'o
pérer son retour en France. Elle est
revenue le 4 apût à Saint-Denis et le;
commandant D'upré a dû remettre le sur
lendemain à son successeur le comman-:
dement de la , division .-navale des oô-
tes ôïiissntales d'Afrique et faire route im
médiatement pour Brest.
La frégate la Junon, portant le guidon
du capitaine de vaisseau Tricault, est en
eli'et arrivée le 30 juillet à la Réunion,
après avoir relâché à TénériffeetauCap de
Bonne-Espérance. La Junon avait quitté
Brest le 24 mai dernier; elle a eifeclue une
excellente traversée et l'état sanitaire de
soa état-major et de son équipage ne lais
sait rien à désirer.
Le conseil général de la Réunion a.été
convoqué en session extraordinaire le ,i'? r
août; cfimme à la Martinique et à la Gua
deloupe le but de cette réunion était de
prendre l'avis de l'assemblée locale sur
1-opportunité d ! introduire des réformes
dans la constitution des coloniôs et ' dë
créer un impôt do consommation sûr leë
tabacs... " . , v .. . . . ;; ,
Lie gouverneur.ç!e la Réunion,.M. i e ba
ron Darricau, autorisé à rentrer en Fran
ce, a dû prendre passage sur. le paquehot
l'Émyrnë, quioa inauguré, le 19 août,'le
service des -Messageries-' impériales entre
la Réunion e't Suez. ' L. B oniface.'
Il s'exécute,.d'après les inspirations et
par l'es ordres de S; Exc.M. leducdeMprny,
pr'ésident.-.dû Corps-Législatif, une œuv«e
capitale sur laquelle nous croyons utile
d'appeler l'attention.
Les hommes d'Etat, les magistrats, les
administrateurs, comme les jurisconsul
tes,'savent, par expérience, combien la re
cherche des documens législatifs et poli
tiques est -souvent difficile, quelle perte
de temps elle-entraîne; quelle quantité de
voliimesilfaut compulser avant dé mettras
la main sûr la pièce dont on a besoin. On
doiV^e rappeler,'en effet, que ces pièces,
précieuses à tant de titres, sont dissémi
nées dans une foule de recueils ou rares
ou d'un format incommode, tels que le
Moniteur universel, les procès-verbauX des
assemblées délibérantes, etc.,qui sont for-',
cément exclus des bibliothèques, particu
lières et qui -.se trouvent .rarement com
plets dans les bibliothèques publiques.
On s'était plusieurs ibis préoccupé de
remédier à un pareil état ,de choses ;. il
avait été question, à. diverses reprises, de
grouper en un ■ seul corps - d'ouvrage les
document parlementaires "qui font la
gloire de" la" tribune" française," mais l'in-
"dusirie -privée ne s'était point sentie
assez forte, pour oser faire à ses. risques et
périls une entreprise -de cette importance
et le gouvernement avait reculé liii-mêma
devant une œuvre qui réclame beaucoup
de soins ainsi qu'ûne mise de fonds consi
dérable. . ■ .
S. Exc. M.-le duc de Morny, président
du Corps Législatif, .est parvenu k lever
toutes les difficultés.. Par ses soins et par
ses encouragemens pécuniaires^ l'admk
nistratioii du Monitèur -a été mise" 'en
mesure de publier; depuis 1861, les Anna•
les du Sénat et du Corp,s Législatif qui don
nent in extenso les exposés de motifs, rap
ports et discours faits dans l'une et 1 autre
Chambre.
D'un autre côté, la maison Paul Dupont
s'est engagée, moyennant une subvention,
à éditer sous le titre d'Archives parlementai-
re$, "toute la période antérieure à 1861. Les
déux recueils ne formeront qu'un seul et
unique ouvrage composé de trois séries
ainsi divisées : r°-série, l789 à 1799 ; 2 e sé
rie, • 1800 à'1860 ; 3" 1861 et années sui
vantes.
La troisième série est complète jusqu'à
ce jour.
La deuxième série e§t en cours de publi
cation. Les'.parties qui se rapportent à
1800, 1801, 1802 et 1803. ont déjà paru;
on peut dire eii parcourant ces premiers
yoluipes des Archives parlementaires qu'on
découvre une mipe d'une richesse inépui
sable. Le génie du premier Consul, la su
périorité des hommes érainens qui tfaidè-
rent'à fonder l'organisation actuelle,; à ren-
dre-là France puissante à l'extérieur, cal
me et prospère au dedans, se révèlent à
chajquepage.
' La première série, comprenant la pp-
rigde révolutionnaire ,(17-89-1799)," sgra
commencée aussitôt" que ia seconde et la
troisième se seront rejointes. ■■
. T§1 est .l'ensemble -du grand corps d'ou
vrage des Archives parlementaires , continué
depuis 1861 par les Annales du Sénat et du
Corps-Législatif. C'est un- véritable monu
ment national, dans lequel on trouvera
immédiatement, à l'aide dp'tables généra
les, tout ce qui aura été écrit et dit dans
nos diverses Assemblées délibérantes. '
Cette œuvre importante fera rejaillir un
lustre nouveau et ineffaçable sur la prési
dence de M. le duc de Morny, dont l'es
prit élevé et libéral aura rendu possible la
réalisation' d'une entreprise trop long
temps désirée. -
C. PlEL.
^ ,, ' ;
nationale. Le prince ne voit partout autour . .
de lui que dç» sujets de félicitatiéfis.ot/ti'éûr . ■■■$
couragempns. Les menées de quelques hom
mes ambitieux ou égarés, pour Soulever le - j
pays, ont he^reusejnent échoué, Q^tii-rap- f ; •'")
peîle ces folles et coupables tentative^^e n'est J/
que pour marquer son étonnement qifil—
s 'oit trouvé de? juges capables d'absoudre de "
tels hommes. Il terminé par un noble et tou
chant appel au patriotisme de là nation.
' . (Bavas.)
(fliangemens dans la dénomination des
' ' rtîes paris. ! ' . :
(Suite.) . . i
17? ABBOMDISSBMENT. '
Ruq de i'^ecado. <
Rue d'Antin........ i
Blie de 1$ Chaumière
Petite rue dè l'Eglise
Rue Fortin nu» cuuaant.
Rufl du 'Sarde. 1 .. Xlue Bâut&ëy.
Rue de la Gare Rue .Tarbï,
T>..« T 1 -1 -
Noms nouveaux.
Rue Bayen. -
Bue jBiot,
Rue Laugier.
Rue M^rjotto.
Rue Beudant.
SERVIE;
On nous écrit de Pelgrade le 23 août :
Là Skoupchtina^aété ouverte liier.,Voici l'a
nalysé'du discours-prononcé à cette occasion
par le prince Michel, et qu'ont accueilli -le?
applaûdissemens unanimes dé l'assemblée et
du public , convié pour la première .-îois à
ces sqlennités: le pripee,a présenté un rêsur
m6 suecinet 'des évènemens depuis la p'éunion
de }a dernière Skoupchtina en août 1801.
Rappelant le bombardement de lïelgrade ,
il a parlé en termes à la fois très convena
bles et très fermes de la Porte et des difficultés
qu'elle apporte à l'exécution de quelques-unes
des dispositions arrêtées dans la couiérence d,«
Constantinople. Toutefois les rapports avec la
cour -suzeraine s'améliorent chaque jour, et ce
résultat-isi'èSviable -'serait plas '-tflt obtenu s!
l'occupation par les Turcs dé Belgrade et des
trois autres places, dont la possession leur' a
été maintenue, ne créait des obstacles presque
insurmontables au rétablissement de la bon
ne entente. !..
Le prince compte pour l'aplanissement de ces
difficultés et l'avènement d'un.meilleur état de
choses sur l'équité-et la sagesse du aulla«j ainsi
que sur l'appui des puissances garantes dont la
bienveillance et les sympathies sont acquises A
la Serbie, et qui ne" manqueront pas de là se
conder dans la réalisation de ses aspirations
légitimes. • " • 1 - -,
" l'assant aux choses intérieures, le prince
annônce que plusieurs projets iuiportans se
ront présentés à la Skoupchtina. L'un de ces
projets est relatif à une réorganisation de la
commune; un autre, concerne les chemins de
fer au sujet desquels plusieurs demandes de
concession oiit été adressées,au gouvernement.
Le nouveau-système d'impôts n'a pu être ap-
nt-1-i + rt /In - - - - '
cèn
g ençe
qû'insu.fiisânt. Le prince recommande cet^e
question d'une manière toute spéciaje à l'a^
semblée. Le chiffre de rexportatidn est éri
hausse. L'organisation de -la xnilice a mar
ché très rapidement , grâce au patriotisme
des habitans, ■ et la : Serbie peujt se vanter,
dès à présent, de posséder une véritable aminée
Rijp Lombard
Rue Notre-pâme —
Rue de P4Ssy.V
Rue de Puteaux
Rue St-Charles, de la rue i
deTruffautàlayvBéflard. J
R.S-Charles.delar.la Chau-1
. mièrëà Ja r. .de l'Arcade )
Rue Saiiit-ClauAe .... «u» watra
R^e -Sqiitfe?$lis9feeth Ruts ,I)av,y..
Rue Saint-Ktjenne-.. ^ Rue D.ulong.
Rue sàint-Germftln t> "" D —
Bup Saiîit-Louis..:
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Rue du Rorràgo. . :
Rue Galleron.
Rue de Pali -Kao.
Rue Auger.
Rue Lesage.
.%mi¥éMes
■ PMïîS, j ;> SEPTEMBHE.
divfc i'hiiïS,
I/Kmpereur vient d'envoyer au mus x- Na-
poléôn-ttl;"i'éfefelhment fondé à Amiens, cin
quante tableaux parmi lesquels on on remar
que qui portent les noms de (ininet, (léricault,
Vernet', Mauzaize, Picot, Watel'et, • Boucher,
Léthière, etc. - - -
léon. Aux conditions de solidité, de correction
et d'éléganne d'une falirication parfaite, elle
joint, en effet, une originalité saisissante dans
l'ornementation, une délicatesse et un Uni dan8
le travail, qui en l'ont un véritable objet d'açt
d'une haute valeur. La garJe, sculptée dans ht
masse d'acier, sans aucune pièse r9,pport^e,
offre, au milieu d'un gracieux,e ( neadrenu,ûtd!8
branches.de chôn«, de palmier ot de laurier,
l'union de la force , de la prudence-, de,la sa*
-gesse,: do l'industrie et de la jfàdéiltè, symboli
sées par,d'aig>lBân^>6rîale,4elion, lo ehiea, le
serpent, le renacd.et une ruclie d'abeilles. ,
Le pomtrieau figure la couronne impériale,
Sur le proloiijjeipen.t s.out sculptées,les initia
les du prince, entourées de l'améaux de cliSne
et delaurierdà'pjasqiîinés^Là poignée en ivoire,
est ornée "d'un dessin go.tliïque uicrusté d'i'if et
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous yenons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
du roman de m. charles rabou,
FOBÈT DE BOMDY.
MM; les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant les parties de BjA.
DIS publiées avant
ïa date de leur abonnement, et se mettre
ainsi au courant de cette œuvre si drama
tique dans son. ensemble et si attachante
dans ses détails:.'.
Feuilleton (lu Constitutionnel, C sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Deaiième partie.
IV.
LE REVENANT.
Tu es aimable, Jeanneton, dit Mlle
Chausseraie en entrant,dans la boutique
de la fleuriste. Il .y a tantôt dix-huit mnis
que je ne t'ai vue et il faut que ce soit moi
qui vienne te'relancer ici.
— Mon dieul Mademoiselle, j'ai bien
souvent pensé à vous, répondit Mme D:i-
pléssis, mais je suis si occupée ot c'est si
loin votre maison, au bois de Boulogne !
Quand vous demeuriez rue des Bons-En-
fans, je trouvais encore un moment pour
m'échapper; du reste, vous n'avez plus
besoin de fleurs, v.ous les cueillez toutes
fraîches dans votre jardin.
— G'est-à-dire alors que tu ne venais
chez moi que comme marchande?
— Ah! Mademoiselle^vous savez bien
que non. : , . -
— Ça c'est vrai,- que tu ne faisais pas
aveo moi de brillantes affaires, car la plu
part du temps, il fallait batailler avfcc toi
pour que tu consentisses à ce qu'on mît-le
prix aux choses. Mais voilà,, comme tu ne
peux plus m'humiller par les générosités,
tu me plantes là.
— Enfin, dit Jeanneton, il est décidé que
vous me trouverez en faute, et pourtant je
puis vous le jurer, deux jours ne se se
raient pas passés sans que j'eusse été vous
voir, car .j'avais quelque chose de très-par
ticulier à vous conter.
—C'est bien, répondit Mlle Chausseraie,
tu me diras cela. Puis se retournant vers
un homme tout de noir habillé dont elle
était accompagnée.
—. Eh bien! Monsieur le conseiller, con-
tinuart-elle, je lui ai fait faire la musique
de sa voix et vous là voyez; dites-moi-
maintenantee que vous penssz de maJean-
neton ?
— Mademoiselle, repartit le magistrat,
vous m'avez montré les curiosités du pa
lais, les vitraux, le trésor de la Sainte-
Chapelle; d'honneur j'aime encore mieux
ce qui s'aperçoit ici; c'est tout simple
ment chez Flore, 4a Reine des fleurs, que
vous m'avez amené !
- Depuis que cette scène avait commencé,
Jeanneton n'avait pas cessé d'avoir le,s
yeux sur une jeune fille entrée chez elle
dans la compagnie de Mlle Chausseraie et
dans celle du magistrat qui devait appar
tenir à quelque cour de province, comme
l'hypergaîanterie de son compliment ne
permettait guère d'en douter. ■
Ce qui avait frappé Mme ûuplessis, ce
n'était pas seulement la rare beauté de la
visiteuse, c'était aussi un contraste par
fait qui, entre elles, se marquait de l'une
à l'autre;, elle avec toutes les fiertés de la
brune tempérées de réserve et de bonté,
son pendant, avec toutes les langueurs de
la blonde rehaussées.d-j grâces vivantes et
à miile lieues du mouton bêlant..
■<— Gomment pouYez-vous^ > Monsieur,
dit Mme Duplessis pour répondre à la po
litesse; du magistrat, louer .ainsi : ma figu
re à côté de celle de Mademoiselle ? Bien
certainement vous êtes, son père, cela se.
juge à; unigrand air.de fatnille;-ei puis, à
cette inj.ustica que vous lui faites ; il n'est
tel que de voir tous les jours les choses
pour, ne s'en plus soucier et, les mécon
naître. •
— Mon Dieu ! Jeaniieton, dit Mlle Chaus
seraie, comme tu es devenue une belle di
seuse!
. — Mais, Mademoiselle., est-ce que ce
n'est pas vrai? et si on voulait peindre la
Vierge, la ferait-on autrement?
— De grâce, Madame, dit la jeune per
sonne : peut-être par ifaodèstie, peut-être
aussiparce qu'elle trouvait cette marchan
de un peu singulière de s'émanciper ainsi
en éloges sur une personne comme elle,
la fille d'un conseiller !
— La vérité est qu'elle n'est pas mal,
dit le magistrat, mais pour valoir ce qu'el
le vaut, elle devrait commencer par nous
faire grâce dè son uniforme de Saint-Cyr;
onn'a pas pu le lui faire quitter depuis
plus de huit jours, qu'elle a dit adieu à
l'illustre pensionnat.
Saint-Cyr! Est-ce. qu'à ce compte nous
n'aurions pas, par hasard sous les yeux,
cette jolie Thérèse de. Lambilly que nous
avons vue dans un si grand désespoir en
apprenant la disparition de son cousin le.;
chevalier de Liliers?
— Puisque vo-us êtes si indulgente pour
la personne, dit Thérèse (car en effet c'é
tait elle), je ne risque pas beaucoup, Ma
dame, à vous prendre pour juge; la, vrai
ment, est-ce qu'il est si la : d, cet habit ? '
— Il est sévère, dit Jeanneton , mais
comme vous faites tous les frais pour, lui, .
et qu'il .témoigne, de Ja belle et noble édu
cation qne vous avez reçue, je comprends,
que vjous n'ayezaucune hâte de le changer
pour les colifichets de nos belles dames.
-^•*Vous voyez, mon père ! dit Mile de
Lambilly qui tenait à son costume, parce
qu'il était-alors pour les jeunes filles -une
sorte de parure morale comme, de nos
jours, pour un jeune homme, l'habit de
l'école Polytechnique.
— Eh bien ! oui, répondit le conseiller,
ce ; que:dit Madame.prouve -que tu es une
orgueilleuse hu„mble ; tu veux qu'on dise
en, te voyant : Voilà pourtant une jeune
personne qui a été, élevée par Mme de
Maintenon ! . . .
— Gh ! Mme de Maintenon, dit la bou
quetière, avec son ancienne rancune con
tre la persécutrice de Mme d'Argent on, sa
marraine, si elle a fondé..'la maison, elle
n'en est pas tout l'esprit et toute la vertu ;
aujourd'hui d'ailleurs elle doit être terri
blement vieille.!. .
— Elle est toujours bonne, admirable
ment spirituelle, malgré son grand âge, et
- charitable au possible, répliqua Thérèse ;
tous les gens qui l'approchent n'en parlent
pas autrement.
Jeanneton c'ait trop alerte d'esprit pour
ne'pas santir la pointe de leçon qui per
çait dans cette phrase.
— Comme vous 1e pensez, Ma lemoisel-
Ie, répondit-elle, je n'ai jamais euj'hori- ]
pour doux personnes dont elle a cruelle
ment froissé le cœur.
—Ah ! pour cela, c'est possible, dit Thé-'
rèso, faisant un retour sur elle-même, il
y a des occasions où elle se montre un peu
absolue; mais ce n'en est pas moins une
femme adorée à Saint-Cyr, et qui est dU
gne des respects do toute la terre.
Franche, el en dehors comme elle l'é
tait, on ne sait vraiment trop .comment
Jeanneton aurait pris cette façon, un peu
r.èçhe et. un peu pensionnaire," de lui dis
puter la liberté de son opinion, si, au mê
me moment, Mlle' Chausseraie ne se fût
écriée :
— Ali ça ! Jeanneton,.tu nous laisses là
sur nos jamljes quand, au fond de ton ma
gasin, i'entrevois une façon de boudoir ou
nous serions à merveille pour nous repo
ser. Avant de venir chez toi, nous avojjs
visité en détail, pour le plaisir de M. le
conseiller,.- outre I4 Sainte- Chapelle, tous
les recoins du Palais et jusqu'à la Con
ciergerie. " - :
/-*- Mademoiselle, répondit Mme Buples-
sis, jamais je n'aurais osé vous "offrir d'en
trer daps ma cabine, j'aurais eu l'air de
croire que vous étiez ici en visite.
. —Mais, dit Mlle Chausseraie, il me sem
ble que cela en a beaucoup l'air ; et, dans
tiOus les cas, tu ; peux oser.
Mme Duplessis introduisit alors ses hô- '
tes-dans son arrière-boutique qui vraiment
était arrangée avec beaucoup de goût, et,
pendant- qu'ils prenaient séance., elle
sortit pour dire an mot à sa fuie de ma^
gasin. ■
Un instant après, un •pâtissier du voisi
nage, car ii y avait, alors de tous les com
merces dans le Palais, entra, portant en
plusieurs assiétées,- dos massepains, des
darioles, des talmouses, des casbemuseaux
et'des fruits confits; Jeanneton n'eut qu'à
ajouter une bouteille de ces vins d'Espa- 1
gne dont, l'approvisionnait sa mère pour
former un-petit impromptu tout à l'ait ap
pétissant.
Pendant que Mlle Chausseraie et le con
seiller faisaient honneur aux pâtisseries,
dont au contraire Thérèse refusa de pren
dre sa part en disant qu'elle n'avait pas
faim, Mme Duplessis avait toujoursun peu
l'cuil à sa boutique. .
— Mademoiselle, dit,-elle tout d'un
coup en so levant et en prenant par le
bras Mlle Chajusseraie, familiarité qu'ex
cusait son énipi, venez, vite, voir quelque
chose.
Elle écarte alors un .coin du rideau de
la porto vitrée qui séparait son magasin
de son arrière-boutique et montrant à s$
protectrice le -jeune homme qui venait
prendre livraison du bouquét çommandé
par Mite Babef :
-r ïVegardez, un peu, dit-elle,
Lici Iaiiie^ on .â-ci6r i'op.du } orn.ég cl©
de Liliers :
— Mais c'est le chevalier
s'est éciiée Mile Chausseraie.
— Il me le semble bien aussi.
Jeanneton. •
répond
-*-■■11.- n'y a pas à en douter, deux ressem
blances pareilles ne sont pas passibles,
mais que signifie ce déguisement ? ;
le- n-'en.§ais- rien, M^dçmo.VseJle, voilà
plus.de. trois semaines" qu'il rôde autour
d'ici où S regar.de ïor.t, et cependant-il ne
lui 'arrive, jamais,^'entrer, que quand je
n'y suis'pas.
— Et tu ase^, ]â.patieîîce.de ne. pas sor
tir Qour lui parler? mais certainement
c'est Ijii, bien lui !
— J'ai eu peur de lo désobliger, puis-
qu'il.se-cachait sous un costume de de
et puis * "
ierc:
iuis vous vous rappelez qu'autrefois il
nw faisait la cour, en sorte que je n'ai pas
cru devoir... .
— Eh ! il me l'a faite aussi, ia co&r, in
terrompit Mlle Chausseraie, et tu vas voir
si je m'en gêne 1
Cela.dit, elle s'ôlajnce daus "la boutique,
et abordant ' ex-abraptô rinterlociUour de
Ml!e Babet :
— Comment se fait-il, chevalier, lui dit-
elle que depuis trois ans vous laissiez vo
tre mère et vos amis dans le désespoir?
On n'a pas idée d'un égoïsmo et d'une du
reté pareils !
Ainsi interpellé,le jeune homme au bou
quet ouvrit de grands yeux, et avec une
pqiitesse parfaite : - s
— Je crois, Madame, dit-il, que vous
vous méprenez; je 11e suis pas chévali#
et ne désespère, que je sache, ni ma rue cet'
ni mes,amis.
Allons donc ! répliqua Mlle
raie, si j'avais pu douter en
le son do votre voix achèv
tioâ.
—» ,î4ais, Madame, je vous jure que voua
voua trompez! . * -
— Gomment! vous osez me soute,ràr, à
moi, que vous n'êtes pas le chevalin h»
Liliers ?.
Chausse-
vous, voyant,
rajt ma convie-*
êtes pas le chevalier de
-î-Mais oui,. Madame, je l.'afûrme, quel-
- 4
J|DREA.IX à Ç4RIS n : rue dq Valois (Palais-Royal), p
trois mois
six Môis...v;r.:r.t
UN an
pour les pays étbangebs, Voir le tableau
publié 19s G et 20 de chaque mois.
Imp. L. BON1FACE, 1. des Bons-Enfans, 19,
JOURNAL PD1LITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
• v*
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un ifomdç poste ou d'un eflet »
£sur Paris, à l'ordre de x 1 administrateur du journàly-ipa&ds Valois, n° 10. |
MARDI 6 SEPTEMBRE 1864.
TltolS MOiS.v.t".'»".î'î 13 FR.
six mois..26 fr.
un an. 52 fr.
■UN NUMÉRO CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1" et 16
' ' de.,chaque moisi
Lst lettre» ou envois d'argent non affranchis sont refusas.
Les articles déposés he sont pas rendus.
PARIS, § SEPTEMBRE
ILes Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-d^s-Victoires, n* 4q
(place d^ la Bourse). , '
Les correspondances de Vienne se mon
trent moins inquiètes qiie les journaux
de Berlin sur Ies.lenteurs de la conférence
devienne.
Deux sous-commissions, l'un® compo
sée de militaires et examinant la question
de frontière, l'autre chargée des ques
tions financières, préparent le travail pour
la diplomatie.Lesplénipotentiaires danois,
suivant certains journaux, ne seraient pas
très pressés de conclure;*le cabinet de Co
penhagué voudrait gagner du temps, dans
l'espoir de provoquer des manifestations
de la part des habitans du Nord-Sleswig.
Mais, de ces tiraillemens à une rupture
des négociations et à une reprise des hoS'
tilités, il y a Jpin, et à Vienne, du moins
on est convaincu que les négociations fini
ront par aboutir.
Le cabinet de Vienne, à en croire les
feuilles allemandes, n'a pas accepté jus
qu'ici le concours de M. de £cheel- Ples-
sen pour les questions financières ; il de
manderait la coopération' d'un homme
compétent des duchés , jouissant de la
confiance de ses compatriotes.
A propos des conférences de Vienne, et
en constatant les difficultés que présente
la liquidation des frais de guerre, le Jour
nal ejes Débats se livre à des appréciations
qui manquent d'équité : « Ni. l'Autriche
» ni la Prusse, dit ce journal, ne veulent
» payer les frais de la guerre, et le Dane-
» mark ne le peut pas. Restent donc
les duchés. » Mais si le Danemark avec
1,600,000 habitans n'est pas solvable,
comment les duchés le seraient-ils avec
800,000 habitans? Il n'est pas plus juste
d'accabler de railleries les populations des
duchés parce qu'elle ne se sont pas battues
à côté des Autrichiens et des Prussiens.
Tout le -monde sait que, depuis le com
mencement de la guerrç, les duchés n'ont
cessé de demander l'organisation de leur
armée' afin de prendre part à la guerre :
les 'grandes puissances allemandes ont
constamment refusé de déférer à ce vœu
et, à l'heure qu'il est, les populations des
duchés réclament toujours vainement
contre lè role;d.e spectateurs passifs qu'on
leur impose. ' >
■ ,i}'aprës-la (jlgzette nationale, le mémoire
destiftê*&justifier les droits du duc d'Au-
gustenbourg, et- qui vient d'être remis à
la Diète germanique, est . très étendu, et il
s'attache surtout,à - combattre les préten
tions du-grand-duc d'Oldenbourg.
Nous'apprenons par la même feuille
gue, sjjr yApgi-trois facultés de droit .que
le duc d'Augustenbourg a consultées sur
ses droits, seize se sont- prononcées catégo
riquement en sa faveur et quatre l'ont fait
«n termes généraux.
' La question douanière fournit aux jour
naux autrichiens . et prussiens ^matière à
des controverses; kès-vives. Les bruits les
plus contradictoires circulent sur les in-
tention§. dés deux cabinets allemands.
Une.version'toute récente .porte que l'Au
triche ne demande que le renouvellement,
avec quelques modifications de tarif, de
là convention de- 1853, pt .qye ,1a Prusse pe
se refusera pas à ces concessions.
.* Le point capital qui ' reste * encore à
éclairçir, est de savoir si la Prusse con
sent , contrairement à ses _déclaralions
antérieures, à ouvrir des négociations
%\ec l'Autriche avant ïa reconstitution dé-
lî«î4î«»/\ ti 7AlUrAnnÎTt At nni»r ^nnoûfTilûnt
en date du 28 juillet. Les partis ont fait
acte de concorde dans les élections prési
dentielles pour le Sénat et la 1 'Chambre des
, députés. L'agitation, à propos du différend
espagnol, continuait toujours. Cependant
les hommes sensés sont convaincus*que le
gouvernement péruvien reculera devant
la guerre et "|>rêteraia main îi un arrange
ment pacifique avec le cabinet de Madrid
Edouard Simon.
ûnitive-du Zollvereiû et, par ! 'conséquent,
avant l'àdoption Tpar tous'les Etats asso
ciés du traité de commerce franco-prus
sien. JLà fest le nœud de la question..
La Epoca publie des nouvelles de Lima,
Le changement que nous avons déjà si T
gnalé dans l'opinion publique aux Etats-
Unis, devient de plus en plus prononcé
Les idées de paix commencent à prévaloir
sur la politique de guerre à outrance et sur
le système d'asservissenfent des Etats du
Sud. La fièvre belliqueuse qui s'était em
parée du peuple américain à un certain
moment a presque entièrement disparu
pour'faire place à un examen plus réfléchi
de la situation. Lo citoyen des Etats du
Nord, qui auparavant ne rêvait que de
grandes armées et de grandes batailles
et montrait avec une certaine vanité pué
rile une dette gigantesque rapidement ac
cumulée,songe aùjourd'huiau danger que
courent les libertés publiques, aux incon-
véniens de la conscription , aux désastres
de toutes sortes qu'entraîne la guerre , et
se demande s'il n'est pas temps que la paix
revienne avec tous ses bienfaits.
Cette heureuse modification n'a. pas seu
lement pour cause l'insuccès de la campa
gn# actuelle. Bien des esprits serieux aux
Etats-Unis ont été frappés de l'mutilité
des avantages remportés l'annee derniere
sur les bords du Mississipi. Lorsqu'on vit
ce fleuve aux mains des fédéraux, qui, dé
jà maîtres de Memphis et de la Nouvelle-
Orléans, venaient de s'emparer encore de
Vicksburg, on crut que la confédération
du Sud, partagée en deux, ne pourrait
plus vivre. Mais quelle n'a pas été la sur
prise de bon nombre de gens-sensés en s'a-
percevant que les armées du Nord étaient
impuissantes à garder l'immense région
qu'elles s'imaginaient avoir conquise ! Non-
seulement les deux moitiés de la Confédé
ration du Sud ont pu vivre séparées, mais
tout le territoire, dont la possession avait
coûté au Nord tant de sang et., de sacrifia
ces, n'a pas tardé 5, lui échapper .peu à
peu. Le gouvernement de Washington n'a
de pouvoir réel que dans les localités oc
cupées par une . garnison fédérale. C'est là
un fait sur lequel M. Vallànd.igham insis-r
tait avec raison dans son.récent discours
au-grand meeting de New-York. « Nous ne
possédons pas, a-t-il dit, un seul pouce de
terrain d an's'f État tle Mississipïà part quel
ques milles-apto'ur de "Vicksburg et de lîîat-
chez; pas un p ou ce"rio terrain dans la Loui
siane en dehors du voisinage immédiat de
la Nouvelle-Orléans. L'échec qui a suivi
i'-expédition du général Banks nous a fait
per'dre'toute la rivière Rouge. L'Arkansas,
sauf un point peu important, est de nou
veau aux mains des confédérés. Ils ont re
gagné davantage sur les derrières de l'ar
mée de Sherman que nous n'avons obte
nu par la marche'en avant de cette même
armée. » Comment de. tels résultats ne
feraient-ils pas naître le découragement?
Beaucoup ont dû se dire alors que la sou
mission des Etats du Sud était une tâche
plus difficile et plus longue qu'on ne s'é
tait plu à le croire^
Ce sentiment a acquis plus de force en
core à mesure que les évènemens ont dé
montré l'inutilité de la dernière campar
gne de Grant, qui a sacrifié tant d'hommes
en pure perte dans ses diverses manœu
vres autour, de Richmond. '
En même temp^ .que le doute pénétrait
dans les esprits quant à l'efficacité jie la
guerre pour réduire le Sud, les yeux s'ou
vraient enfin sur la véritable, révolution
qui s'accomplissait dans les institutions
fédérales. Le système de répression mili
taire amenait, en Amérique, .comme ail
leurs, ses conséquences fatales : on com
mença h. reconnaître généralement que-
l'on marchait à la perte des libertés les
plus chères; on prêta dès-lors une oreille
>plus attentive aux avertissemens des ci
toyens qui n'avaient pas craint de pro
tester tout d'abord contre certains actes
et certaines décisions arbitraires du pou
voir central.
Ii s'est formé ainsi aux Etats-Unis une
opinion nouvelle de plus* en plus puis
sante dont Ta pensée s'est révélée avec une
grande énergie dans les meetings.de New-.
York et de plusieurs villes de l'Ouest.
La cause de lapsix a promptement recru
té de nombreux partisans. Des journaux,
jusqu'ici voués à la défense delà politique
dé M. Lincoln, ont suivi le mouvement,
et on les a vus tout à coup tenir un langage
et prendre une attitude qui indiquent la
force acquise par les idées pacifiques.
A la vérité, ces aspirations .vers la paix
ne suffiraient pas à résoudre le grav# con
flit qui a éclaté entre les deux groupes
d'Etats de l'ancienne confédération. Dès
l'origine, le Sud n'a pas demandé autre -
Ghose que la paix, et c'est le Nord qui, se
refusant à une séparation amiable, prit
le parti d'imposer l'Union parla force à
ses anciens confédérés. Le Nord veùt-il
aujourd'hui Japai&sans l'Union, ou veut-
il toujours l'Union tout en désirant la
paix ?
La masse du public paraissait encore ir
résolue sur cette question capitale. Il est
à présumer toutefois que la convention
de Chicago, qui était convoquée pour le 29
août et dont nous connaîtrons bientôt
l'importante décision, aura adopté un pro
gramme et désigné un candidat capables
de rallier tous ceux qui souhaitent la fin de
la guerre. Alors même que ce programme,
s'emparaqt du .mot qui est maintenant le
plus en faveur, ne demanderait qu'un ar
mistice, nous croyons que s ? il est sanc
tionné par la majorité des votes dans le
scrutin présidentiel du mois de noyem-
bre, un grand pas aura été fait vpi ' s la solu
tion définitive. "
H.-Marie Martijn:.
ÏFAÎgia&PïflE PRIVÉE.-'
Marseille, 8 septembre..
Le Péluse, des Messageries Impériales, apport
tant les malles de l'Inde et de la Chine, est
arrivé hier.
L'B'jdaspe était arrivé h IIong-Kopg, le 21
juillet yïlmpmtrica, à Saigon, Je 23 ; l'Alphêe,
à Galles, Je iO août; (Havas*Bullier.)
Voici les dépêches que, nous recevons ce
soir..: .i ■- . . ,:i- ... ->j.
Londres, 5 septembre, 4 h. ,30 m. soir.
Consolidés'87 3/S très faibles sur. lé bruit (de
grosses faillites.
11 a été déposé aujourd'hui 45,000. liv;. st. à
la Banque d'Angleterre.. '
Le Wellesley, venant de Melbourne, a apporté
95,000 liv. st. ■-
Copenhague, S septembre.
On assure que la princesse Dagmar, seconde
fille du roi Christian, et le graud-duc héritier
de Russie, sont fiancés. ( Uavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS D.E CLofcRE le ci le 5 HAUSSE. B.USSB
3 0/0 au compt.
—Pin du mois.
41/2 au compt.
—rFin du mûis.
66 50 66.35
•66.70 66.70
94.9o \ 94.55
93,60 » . »
s 05
»
M
40
Les correspondances que nous recevons
de là Réunion, en date du 5 aoû^ confir-
mentlà nouvelle donnée dans notre nu
méro 'de samedi dernier,', d'une ,nour
velle révolution à Madagascar; seule
ment on n'en connaît pas encore les dé
tails. C ? est le. 14 juillet qu'elle a éclaté à
Tananarivie : d'après une version, le pré
mier ministre Rainiyonninahitriniony
n'aurait pas été assassiné; il se serait sim
plement démis de ses fonctions pour cause
de santé, en feiveur de son frère Rainilaia-
vonniqui occupait le poste dé commandant
en chef.Le nouveau gouvernement se mon
trerait prêt,dit-on, à désavouer lesambas-
deurs malgaches envoyés l'année d,ernièr«
en France, et, comme preuve de ses
bonnes dispositions k l'égard des Euro
péens, il aurait déjà restitué à M. Sou-
magne, un de nos compatriotes établis
à Madagascar , les concessions qui lu:'
avaient été faites- sous de' règne de Ra-
dama II.
Ces nouvelles sont datées de Tananarive,
17-juilIet, mais l'aviso de l'Etat le Loiret, én-
voyé de Saint-Denis, le 1 er août, à Ta-
mâtave, devait rapporter de plus' am
pies renseignemens sur cet événement. Il
n'était pas encore de rétour à la.Réunion
le 5 août au moment du départ du courrier"
d'Europe.
La frégate l'Ifermione, qui avait quitté
la Réunion dans les premiers jours de
juin, avec le commandant'Dupré, pour
aller faire une tournée dans'lé canal de Mo
zambique, était revenue le 9 juillet à Saint
Denis, après avoir visité Nossi-Bé,les Como-<
res et la baie deSaint-Augustin. La frégate
s'est rendue le- 3.1 juillet à Maurice pour
faire sà provision de eharbon avant d'o
pérer son retour en France. Elle est
revenue le 4 apût à Saint-Denis et le;
commandant D'upré a dû remettre le sur
lendemain à son successeur le comman-:
dement de la , division .-navale des oô-
tes ôïiissntales d'Afrique et faire route im
médiatement pour Brest.
La frégate la Junon, portant le guidon
du capitaine de vaisseau Tricault, est en
eli'et arrivée le 30 juillet à la Réunion,
après avoir relâché à TénériffeetauCap de
Bonne-Espérance. La Junon avait quitté
Brest le 24 mai dernier; elle a eifeclue une
excellente traversée et l'état sanitaire de
soa état-major et de son équipage ne lais
sait rien à désirer.
Le conseil général de la Réunion a.été
convoqué en session extraordinaire le ,i'? r
août; cfimme à la Martinique et à la Gua
deloupe le but de cette réunion était de
prendre l'avis de l'assemblée locale sur
1-opportunité d ! introduire des réformes
dans la constitution des coloniôs et ' dë
créer un impôt do consommation sûr leë
tabacs... " . , v .. . . . ;; ,
Lie gouverneur.ç!e la Réunion,.M. i e ba
ron Darricau, autorisé à rentrer en Fran
ce, a dû prendre passage sur. le paquehot
l'Émyrnë, quioa inauguré, le 19 août,'le
service des -Messageries-' impériales entre
la Réunion e't Suez. ' L. B oniface.'
Il s'exécute,.d'après les inspirations et
par l'es ordres de S; Exc.M. leducdeMprny,
pr'ésident.-.dû Corps-Législatif, une œuv«e
capitale sur laquelle nous croyons utile
d'appeler l'attention.
Les hommes d'Etat, les magistrats, les
administrateurs, comme les jurisconsul
tes,'savent, par expérience, combien la re
cherche des documens législatifs et poli
tiques est -souvent difficile, quelle perte
de temps elle-entraîne; quelle quantité de
voliimesilfaut compulser avant dé mettras
la main sûr la pièce dont on a besoin. On
doiV^e rappeler,'en effet, que ces pièces,
précieuses à tant de titres, sont dissémi
nées dans une foule de recueils ou rares
ou d'un format incommode, tels que le
Moniteur universel, les procès-verbauX des
assemblées délibérantes, etc.,qui sont for-',
cément exclus des bibliothèques, particu
lières et qui -.se trouvent .rarement com
plets dans les bibliothèques publiques.
On s'était plusieurs ibis préoccupé de
remédier à un pareil état ,de choses ;. il
avait été question, à. diverses reprises, de
grouper en un ■ seul corps - d'ouvrage les
document parlementaires "qui font la
gloire de" la" tribune" française," mais l'in-
"dusirie -privée ne s'était point sentie
assez forte, pour oser faire à ses. risques et
périls une entreprise -de cette importance
et le gouvernement avait reculé liii-mêma
devant une œuvre qui réclame beaucoup
de soins ainsi qu'ûne mise de fonds consi
dérable. . ■ .
S. Exc. M.-le duc de Morny, président
du Corps Législatif, .est parvenu k lever
toutes les difficultés.. Par ses soins et par
ses encouragemens pécuniaires^ l'admk
nistratioii du Monitèur -a été mise" 'en
mesure de publier; depuis 1861, les Anna•
les du Sénat et du Corp,s Législatif qui don
nent in extenso les exposés de motifs, rap
ports et discours faits dans l'une et 1 autre
Chambre.
D'un autre côté, la maison Paul Dupont
s'est engagée, moyennant une subvention,
à éditer sous le titre d'Archives parlementai-
re$, "toute la période antérieure à 1861. Les
déux recueils ne formeront qu'un seul et
unique ouvrage composé de trois séries
ainsi divisées : r°-série, l789 à 1799 ; 2 e sé
rie, • 1800 à'1860 ; 3" 1861 et années sui
vantes.
La troisième série est complète jusqu'à
ce jour.
La deuxième série e§t en cours de publi
cation. Les'.parties qui se rapportent à
1800, 1801, 1802 et 1803. ont déjà paru;
on peut dire eii parcourant ces premiers
yoluipes des Archives parlementaires qu'on
découvre une mipe d'une richesse inépui
sable. Le génie du premier Consul, la su
périorité des hommes érainens qui tfaidè-
rent'à fonder l'organisation actuelle,; à ren-
dre-là France puissante à l'extérieur, cal
me et prospère au dedans, se révèlent à
chajquepage.
' La première série, comprenant la pp-
rigde révolutionnaire ,(17-89-1799)," sgra
commencée aussitôt" que ia seconde et la
troisième se seront rejointes. ■■
. T§1 est .l'ensemble -du grand corps d'ou
vrage des Archives parlementaires , continué
depuis 1861 par les Annales du Sénat et du
Corps-Législatif. C'est un- véritable monu
ment national, dans lequel on trouvera
immédiatement, à l'aide dp'tables généra
les, tout ce qui aura été écrit et dit dans
nos diverses Assemblées délibérantes. '
Cette œuvre importante fera rejaillir un
lustre nouveau et ineffaçable sur la prési
dence de M. le duc de Morny, dont l'es
prit élevé et libéral aura rendu possible la
réalisation' d'une entreprise trop long
temps désirée. -
C. PlEL.
^ ,, ' ;
nationale. Le prince ne voit partout autour . .
de lui que dç» sujets de félicitatiéfis.ot/ti'éûr . ■■■$
couragempns. Les menées de quelques hom
mes ambitieux ou égarés, pour Soulever le - j
pays, ont he^reusejnent échoué, Q^tii-rap- f ; •'")
peîle ces folles et coupables tentative^^e n'est J/
que pour marquer son étonnement qifil—
s 'oit trouvé de? juges capables d'absoudre de "
tels hommes. Il terminé par un noble et tou
chant appel au patriotisme de là nation.
' . (Bavas.)
(fliangemens dans la dénomination des
' ' rtîes paris. ! ' . :
(Suite.) . . i
17? ABBOMDISSBMENT. '
Ruq de i'^ecado. <
Rue d'Antin........ i
Blie de 1$ Chaumière
Petite rue dè l'Eglise
Rue Fortin nu» cuuaant.
Rufl du 'Sarde. 1 .. Xlue Bâut&ëy.
Rue de la Gare Rue .Tarbï,
T>..« T 1 -1 -
Noms nouveaux.
Rue Bayen. -
Bue jBiot,
Rue Laugier.
Rue M^rjotto.
Rue Beudant.
SERVIE;
On nous écrit de Pelgrade le 23 août :
Là Skoupchtina^aété ouverte liier.,Voici l'a
nalysé'du discours-prononcé à cette occasion
par le prince Michel, et qu'ont accueilli -le?
applaûdissemens unanimes dé l'assemblée et
du public , convié pour la première .-îois à
ces sqlennités: le pripee,a présenté un rêsur
m6 suecinet 'des évènemens depuis la p'éunion
de }a dernière Skoupchtina en août 1801.
Rappelant le bombardement de lïelgrade ,
il a parlé en termes à la fois très convena
bles et très fermes de la Porte et des difficultés
qu'elle apporte à l'exécution de quelques-unes
des dispositions arrêtées dans la couiérence d,«
Constantinople. Toutefois les rapports avec la
cour -suzeraine s'améliorent chaque jour, et ce
résultat-isi'èSviable -'serait plas '-tflt obtenu s!
l'occupation par les Turcs dé Belgrade et des
trois autres places, dont la possession leur' a
été maintenue, ne créait des obstacles presque
insurmontables au rétablissement de la bon
ne entente. !..
Le prince compte pour l'aplanissement de ces
difficultés et l'avènement d'un.meilleur état de
choses sur l'équité-et la sagesse du aulla«j ainsi
que sur l'appui des puissances garantes dont la
bienveillance et les sympathies sont acquises A
la Serbie, et qui ne" manqueront pas de là se
conder dans la réalisation de ses aspirations
légitimes. • " • 1 - -,
" l'assant aux choses intérieures, le prince
annônce que plusieurs projets iuiportans se
ront présentés à la Skoupchtina. L'un de ces
projets est relatif à une réorganisation de la
commune; un autre, concerne les chemins de
fer au sujet desquels plusieurs demandes de
concession oiit été adressées,au gouvernement.
Le nouveau-système d'impôts n'a pu être ap-
nt-1-i + rt /In - - - - '
cèn
g ençe
qû'insu.fiisânt. Le prince recommande cet^e
question d'une manière toute spéciaje à l'a^
semblée. Le chiffre de rexportatidn est éri
hausse. L'organisation de -la xnilice a mar
ché très rapidement , grâce au patriotisme
des habitans, ■ et la : Serbie peujt se vanter,
dès à présent, de posséder une véritable aminée
Rijp Lombard
Rue Notre-pâme —
Rue de P4Ssy.V
Rue de Puteaux
Rue St-Charles, de la rue i
deTruffautàlayvBéflard. J
R.S-Charles.delar.la Chau-1
. mièrëà Ja r. .de l'Arcade )
Rue Saiiit-ClauAe .... «u» watra
R^e -Sqiitfe?$lis9feeth Ruts ,I)av,y..
Rue Saint-Ktjenne-.. ^ Rue D.ulong.
Rue sàint-Germftln t> "" D —
Bup Saiîit-Louis..:
Rùo Ste-Maïie, de la r, St-
Rue Rennequin.
Rue Brochant.
Rue Pbissîm.
Rue d'-Arcet.
Rue Rridaine.
Rue Vernier.
Rue Galyani.
CharlesFl'a r. ï'Ôrléâag.}
Rue de la. San té %
Rue tierzélius.
Pue Noliet
Rue Lamandô.
Rue Saussure.
Noms nouveaux.
ARRONDISSEMENT.
Rue d'Alger Rue Afl're.
Rue Axû^Ue RuePuget
Rub de l'Arcade Rue Androiiet.
Rue des Couronnes......... Rup Polonceau.
Rue de l'Empereur; Rue Lepic. '
Rue-de l'Est....,,.-....: Rue Cugnot.'
Rue Florentine Rue Coustou.
Rue Nve-Labat Rue Simart;
Passage Lecahte Rue Richomme.
Rue Mazagran .... Rue do Laghouat.
Ruq Neuve-Pigale Rue GernaainPillon.
Rue Saint-Jean. Rue Cortot.
Petite rue Royale Rue Uoudon.
Place du-Théâtre Place Uancourt.
Rue NèuYe-V^ron ....... . Rue Audran.
Rue des "Vinaigrier... Rue Chiistiani.
19« a.hrondissembnt, Noms nouveaux.
Impasse Beauregard Impasse Compans.
Rue de Calaib..... A Rue Rouvet. '
Place de l'Eglise Rue Lassus.
Rue de l'Entrepôt Rue Bellot,
Passage d'isly Rue dp Kabylie.
Rue fl Isly.'. Rue Tanger.
Rue de Lille Rue de l'Argonne.
Place dé Lille Place dè l'Argonne.
Rue Mogador.... f Rue du Maroc.
R. St-Depis, de ia r. de Pas- \
sy.'XBeîlevillo) à la r. de j ' Rue Compans.
Believiile........... I.'.J - •
Rue Saint-Laurent
Impasse Saint-Laui'ànt . ;.
20" arrokdissemg t nt, ,
Rue de l'Aima
Rue des Ecoles. ...
R:deia'Kofitdine, delar. de)
Charonne à'iaï' 1 . V racenues )
Petite rue Fontarabie......
Rue Napoléon. . :.. .c......
Rue, des: Ormes.-.
Rue? du Théâtre
Rue Réboval.
Impasse llébeval.
- Noms nouveaux.
Rup d'Eupaloriy
Rue Vitri
itruvu.
Rue du Rorràgo. . :
Rue Galleron.
Rue de Pali -Kao.
Rue Auger.
Rue Lesage.
.%mi¥éMes
■ PMïîS, j ;> SEPTEMBHE.
divfc i'hiiïS,
I/Kmpereur vient d'envoyer au mus x- Na-
poléôn-ttl;"i'éfefelhment fondé à Amiens, cin
quante tableaux parmi lesquels on on remar
que qui portent les noms de (ininet, (léricault,
Vernet', Mauzaize, Picot, Watel'et, • Boucher,
Léthière, etc. - - -
léon. Aux conditions de solidité, de correction
et d'éléganne d'une falirication parfaite, elle
joint, en effet, une originalité saisissante dans
l'ornementation, une délicatesse et un Uni dan8
le travail, qui en l'ont un véritable objet d'açt
d'une haute valeur. La garJe, sculptée dans ht
masse d'acier, sans aucune pièse r9,pport^e,
offre, au milieu d'un gracieux,e ( neadrenu,ûtd!8
branches.de chôn«, de palmier ot de laurier,
l'union de la force , de la prudence-, de,la sa*
-gesse,: do l'industrie et de la jfàdéiltè, symboli
sées par,d'aig>lBân^>6rîale,4elion, lo ehiea, le
serpent, le renacd.et une ruclie d'abeilles. ,
Le pomtrieau figure la couronne impériale,
Sur le proloiijjeipen.t s.out sculptées,les initia
les du prince, entourées de l'améaux de cliSne
et delaurierdà'pjasqiîinés^Là poignée en ivoire,
est ornée "d'un dessin go.tliïque uicrusté d'i'if et
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous yenons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
du roman de m. charles rabou,
FOBÈT DE BOMDY.
MM; les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant les parties de BjA.
DIS publiées avant
ïa date de leur abonnement, et se mettre
ainsi au courant de cette œuvre si drama
tique dans son. ensemble et si attachante
dans ses détails:.'.
Feuilleton (lu Constitutionnel, C sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Deaiième partie.
IV.
LE REVENANT.
Tu es aimable, Jeanneton, dit Mlle
Chausseraie en entrant,dans la boutique
de la fleuriste. Il .y a tantôt dix-huit mnis
que je ne t'ai vue et il faut que ce soit moi
qui vienne te'relancer ici.
— Mon dieul Mademoiselle, j'ai bien
souvent pensé à vous, répondit Mme D:i-
pléssis, mais je suis si occupée ot c'est si
loin votre maison, au bois de Boulogne !
Quand vous demeuriez rue des Bons-En-
fans, je trouvais encore un moment pour
m'échapper; du reste, vous n'avez plus
besoin de fleurs, v.ous les cueillez toutes
fraîches dans votre jardin.
— G'est-à-dire alors que tu ne venais
chez moi que comme marchande?
— Ah! Mademoiselle^vous savez bien
que non. : , . -
— Ça c'est vrai,- que tu ne faisais pas
aveo moi de brillantes affaires, car la plu
part du temps, il fallait batailler avfcc toi
pour que tu consentisses à ce qu'on mît-le
prix aux choses. Mais voilà,, comme tu ne
peux plus m'humiller par les générosités,
tu me plantes là.
— Enfin, dit Jeanneton, il est décidé que
vous me trouverez en faute, et pourtant je
puis vous le jurer, deux jours ne se se
raient pas passés sans que j'eusse été vous
voir, car .j'avais quelque chose de très-par
ticulier à vous conter.
—C'est bien, répondit Mlle Chausseraie,
tu me diras cela. Puis se retournant vers
un homme tout de noir habillé dont elle
était accompagnée.
—. Eh bien! Monsieur le conseiller, con-
tinuart-elle, je lui ai fait faire la musique
de sa voix et vous là voyez; dites-moi-
maintenantee que vous penssz de maJean-
neton ?
— Mademoiselle, repartit le magistrat,
vous m'avez montré les curiosités du pa
lais, les vitraux, le trésor de la Sainte-
Chapelle; d'honneur j'aime encore mieux
ce qui s'aperçoit ici; c'est tout simple
ment chez Flore, 4a Reine des fleurs, que
vous m'avez amené !
- Depuis que cette scène avait commencé,
Jeanneton n'avait pas cessé d'avoir le,s
yeux sur une jeune fille entrée chez elle
dans la compagnie de Mlle Chausseraie et
dans celle du magistrat qui devait appar
tenir à quelque cour de province, comme
l'hypergaîanterie de son compliment ne
permettait guère d'en douter. ■
Ce qui avait frappé Mme ûuplessis, ce
n'était pas seulement la rare beauté de la
visiteuse, c'était aussi un contraste par
fait qui, entre elles, se marquait de l'une
à l'autre;, elle avec toutes les fiertés de la
brune tempérées de réserve et de bonté,
son pendant, avec toutes les langueurs de
la blonde rehaussées.d-j grâces vivantes et
à miile lieues du mouton bêlant..
■<— Gomment pouYez-vous^ > Monsieur,
dit Mme Duplessis pour répondre à la po
litesse; du magistrat, louer .ainsi : ma figu
re à côté de celle de Mademoiselle ? Bien
certainement vous êtes, son père, cela se.
juge à; unigrand air.de fatnille;-ei puis, à
cette inj.ustica que vous lui faites ; il n'est
tel que de voir tous les jours les choses
pour, ne s'en plus soucier et, les mécon
naître. •
— Mon Dieu ! Jeaniieton, dit Mlle Chaus
seraie, comme tu es devenue une belle di
seuse!
. — Mais, Mademoiselle., est-ce que ce
n'est pas vrai? et si on voulait peindre la
Vierge, la ferait-on autrement?
— De grâce, Madame, dit la jeune per
sonne : peut-être par ifaodèstie, peut-être
aussiparce qu'elle trouvait cette marchan
de un peu singulière de s'émanciper ainsi
en éloges sur une personne comme elle,
la fille d'un conseiller !
— La vérité est qu'elle n'est pas mal,
dit le magistrat, mais pour valoir ce qu'el
le vaut, elle devrait commencer par nous
faire grâce dè son uniforme de Saint-Cyr;
onn'a pas pu le lui faire quitter depuis
plus de huit jours, qu'elle a dit adieu à
l'illustre pensionnat.
Saint-Cyr! Est-ce. qu'à ce compte nous
n'aurions pas, par hasard sous les yeux,
cette jolie Thérèse de. Lambilly que nous
avons vue dans un si grand désespoir en
apprenant la disparition de son cousin le.;
chevalier de Liliers?
— Puisque vo-us êtes si indulgente pour
la personne, dit Thérèse (car en effet c'é
tait elle), je ne risque pas beaucoup, Ma
dame, à vous prendre pour juge; la, vrai
ment, est-ce qu'il est si la : d, cet habit ? '
— Il est sévère, dit Jeanneton , mais
comme vous faites tous les frais pour, lui, .
et qu'il .témoigne, de Ja belle et noble édu
cation qne vous avez reçue, je comprends,
que vjous n'ayezaucune hâte de le changer
pour les colifichets de nos belles dames.
-^•*Vous voyez, mon père ! dit Mile de
Lambilly qui tenait à son costume, parce
qu'il était-alors pour les jeunes filles -une
sorte de parure morale comme, de nos
jours, pour un jeune homme, l'habit de
l'école Polytechnique.
— Eh bien ! oui, répondit le conseiller,
ce ; que:dit Madame.prouve -que tu es une
orgueilleuse hu„mble ; tu veux qu'on dise
en, te voyant : Voilà pourtant une jeune
personne qui a été, élevée par Mme de
Maintenon ! . . .
— Gh ! Mme de Maintenon, dit la bou
quetière, avec son ancienne rancune con
tre la persécutrice de Mme d'Argent on, sa
marraine, si elle a fondé..'la maison, elle
n'en est pas tout l'esprit et toute la vertu ;
aujourd'hui d'ailleurs elle doit être terri
blement vieille.!. .
— Elle est toujours bonne, admirable
ment spirituelle, malgré son grand âge, et
- charitable au possible, répliqua Thérèse ;
tous les gens qui l'approchent n'en parlent
pas autrement.
Jeanneton c'ait trop alerte d'esprit pour
ne'pas santir la pointe de leçon qui per
çait dans cette phrase.
— Comme vous 1e pensez, Ma lemoisel-
Ie, répondit-elle, je n'ai jamais euj'hori- ]
pour doux personnes dont elle a cruelle
ment froissé le cœur.
—Ah ! pour cela, c'est possible, dit Thé-'
rèso, faisant un retour sur elle-même, il
y a des occasions où elle se montre un peu
absolue; mais ce n'en est pas moins une
femme adorée à Saint-Cyr, et qui est dU
gne des respects do toute la terre.
Franche, el en dehors comme elle l'é
tait, on ne sait vraiment trop .comment
Jeanneton aurait pris cette façon, un peu
r.èçhe et. un peu pensionnaire," de lui dis
puter la liberté de son opinion, si, au mê
me moment, Mlle' Chausseraie ne se fût
écriée :
— Ali ça ! Jeanneton,.tu nous laisses là
sur nos jamljes quand, au fond de ton ma
gasin, i'entrevois une façon de boudoir ou
nous serions à merveille pour nous repo
ser. Avant de venir chez toi, nous avojjs
visité en détail, pour le plaisir de M. le
conseiller,.- outre I4 Sainte- Chapelle, tous
les recoins du Palais et jusqu'à la Con
ciergerie. " - :
/-*- Mademoiselle, répondit Mme Buples-
sis, jamais je n'aurais osé vous "offrir d'en
trer daps ma cabine, j'aurais eu l'air de
croire que vous étiez ici en visite.
. —Mais, dit Mlle Chausseraie, il me sem
ble que cela en a beaucoup l'air ; et, dans
tiOus les cas, tu ; peux oser.
Mme Duplessis introduisit alors ses hô- '
tes-dans son arrière-boutique qui vraiment
était arrangée avec beaucoup de goût, et,
pendant- qu'ils prenaient séance., elle
sortit pour dire an mot à sa fuie de ma^
gasin. ■
Un instant après, un •pâtissier du voisi
nage, car ii y avait, alors de tous les com
merces dans le Palais, entra, portant en
plusieurs assiétées,- dos massepains, des
darioles, des talmouses, des casbemuseaux
et'des fruits confits; Jeanneton n'eut qu'à
ajouter une bouteille de ces vins d'Espa- 1
gne dont, l'approvisionnait sa mère pour
former un-petit impromptu tout à l'ait ap
pétissant.
Pendant que Mlle Chausseraie et le con
seiller faisaient honneur aux pâtisseries,
dont au contraire Thérèse refusa de pren
dre sa part en disant qu'elle n'avait pas
faim, Mme Duplessis avait toujoursun peu
l'cuil à sa boutique. .
— Mademoiselle, dit,-elle tout d'un
coup en so levant et en prenant par le
bras Mlle Chajusseraie, familiarité qu'ex
cusait son énipi, venez, vite, voir quelque
chose.
Elle écarte alors un .coin du rideau de
la porto vitrée qui séparait son magasin
de son arrière-boutique et montrant à s$
protectrice le -jeune homme qui venait
prendre livraison du bouquét çommandé
par Mite Babef :
-r ïVegardez, un peu, dit-elle,
Lici Iaiiie^ on .â-ci6r i'op.du } orn.ég cl©
de Liliers :
— Mais c'est le chevalier
s'est éciiée Mile Chausseraie.
— Il me le semble bien aussi.
Jeanneton. •
répond
-*-■■11.- n'y a pas à en douter, deux ressem
blances pareilles ne sont pas passibles,
mais que signifie ce déguisement ? ;
le- n-'en.§ais- rien, M^dçmo.VseJle, voilà
plus.de. trois semaines" qu'il rôde autour
d'ici où S regar.de ïor.t, et cependant-il ne
lui 'arrive, jamais,^'entrer, que quand je
n'y suis'pas.
— Et tu ase^, ]â.patieîîce.de ne. pas sor
tir Qour lui parler? mais certainement
c'est Ijii, bien lui !
— J'ai eu peur de lo désobliger, puis-
qu'il.se-cachait sous un costume de de
et puis * "
ierc:
iuis vous vous rappelez qu'autrefois il
nw faisait la cour, en sorte que je n'ai pas
cru devoir... .
— Eh ! il me l'a faite aussi, ia co&r, in
terrompit Mlle Chausseraie, et tu vas voir
si je m'en gêne 1
Cela.dit, elle s'ôlajnce daus "la boutique,
et abordant ' ex-abraptô rinterlociUour de
Ml!e Babet :
— Comment se fait-il, chevalier, lui dit-
elle que depuis trois ans vous laissiez vo
tre mère et vos amis dans le désespoir?
On n'a pas idée d'un égoïsmo et d'une du
reté pareils !
Ainsi interpellé,le jeune homme au bou
quet ouvrit de grands yeux, et avec une
pqiitesse parfaite : - s
— Je crois, Madame, dit-il, que vous
vous méprenez; je 11e suis pas chévali#
et ne désespère, que je sache, ni ma rue cet'
ni mes,amis.
Allons donc ! répliqua Mlle
raie, si j'avais pu douter en
le son do votre voix achèv
tioâ.
—» ,î4ais, Madame, je vous jure que voua
voua trompez! . * -
— Gomment! vous osez me soute,ràr, à
moi, que vous n'êtes pas le chevalin h»
Liliers ?.
Chausse-
vous, voyant,
rajt ma convie-*
êtes pas le chevalier de
-î-Mais oui,. Madame, je l.'afûrme, quel-
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