Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 août 1864 18 août 1864
Description : 1864/08/18 (Numéro 231). 1864/08/18 (Numéro 231).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49'ANNÉE.—N. 251.
ABOMiiMENS DES DÉPARTEME&S.
" TROIS MOIS SrîSïïïîg 16 FR.
; SIX M0IS..V."ï?7.'r. , î B2' FR.
UN AN......:...;.;. 64 FR.
" BUREAIJX'Â PARES rue de Vioïs (PaIais-RôyaI), v n? 10)
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pom lys pats étbangbbs , voir le tableau
1 publiâtes 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Eiifans, 19.
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JOURNAL POLITIQUE,
JMMJI8 AOCT IM-â».
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• v TROIS MOIS..-.'.;.\'ïfr ' 13. PR, :
^ J-à w» .; LrV- ^ j ' •' *. 1~ J m
... ,Six..MQiSv....;-..I ' J 'l 1 ttm'ï'm 1, 'l ï' Mf i L.JJ "
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i ' "1J J Mo\ X* -/ 3 /
rue Notrê-Dame-des-Victo,ires, n* 4û
pôyrse)^ "" "VI;"'.".' r i À i,': *
x
PARIS, n AOUT.
On apprend de Copenhague qiié les ins
tructions pour les plénipotentiaires danois
à Vienne sont parties le 13, et "que les. né
gociations vont immédiatement s'ouvrir. 1
Une partie de la presse prussienne et en
particulier la Gazette de la Croix, lancent'
tous les jours des attaques'contre les jour
naux étrangers qu'ils accusent de mettre la
politique des deux grandes "puissances al
lemandes en suspicion. Les feuilles prus
siennes ne voient pas que c'est justement
leur langage qui provoque, dans toute
l'Europe, la réprobation du public. Quel
était donc le but de la guerre entreprisé
par l'Autriche et la Prusse ? Le cabi
net de Vienne a fait déclarer par ses
organes qu'il'faisait la guerre pour obéir
"à ses devoirs envers l'Allemagne et la
Confédération germanique. De son côté
le roi de Prusse, au dire des feuilles auto
risées de Berlin, a protesté jusque dans
ces derniers temps de sa ferme volonté "de
ne porter aucun préjudice aux droits des
princes, ses confédérés, et de- ne pas s'a-,
grandir aux dépens de l'héritier légitime
du'trône des duchés : en un mot, il aurait
-tiréTép'ée pour l'Allemagne et les fruits
de la victoire devraient .profiter à -l'Aile-.
magne. ■" ■ 1 : - ■< ' ^ -s
-Èh bien îles articles de certains jour-,,
naux prussiens sont en complet désaccord
avéc cette politique de désintéressement •: «
dans leurs articles, ils affichent un dédain
absolu pour les droits de la Diète ■et pour,
ceux des populations du Sleswig-Holstein.
Ils ne reconnaissent plus aucun argument
si ce n'est celui de la force, et ils récla
ment pour le gouvernement prussien le
droit exorbitant de ' disposer/ comme bon
lui-semble, du -sort des duôhés. C'est con- ;
tre ces prétentions excessives que s'élève-
le sentiment public au-delà du Rhin com
me dans le reste de l'Europe. Si .l'attitude
des journaux .féodaux da Berlin, . comme
nous voulons bien le croire, est en con
tradiction avec les intentions des cours de
Berlin et de Vienne, ces cabinets pourront,
parleurs actes, désarmer l'opinion. - - ■ ;
L'occasion se présente en ce moment
où il est question de l'établissement- d'un
gouvernement provisoire dans, les duchés.
"D'après la Gazette de Weimar. l'Autriche et
la Prusse seraient enfin tombées d'accord
pour proposer à la Diète germanique une
combinaison'dans laquelle les deux gran
des puissances, et la Confédération tien
draient .chacune.sa .place. ..Nous-savonsc
par les journaux fit ,les correspondances
des duchés que les jpopulations voient d'un,
mauvais œil tôut mou-veau provisoire qui,.
dans leur opinion'', - ne peut que retarder -
l'établissement d'un "gouvernement dé
finitif. Au moins ,< si., la combinaison^
austro-prussienne devait triompher,., il ; se rf
raikjdste et nécessaire d ! entourer les cohh
missair.es civils d es repréêentans cies du- ;
chés. L'opinion ne_ comprendrait ' pas qua
lorsqu'il s'agit de, décider de l'avenir de ces
pays, pn continuât à réduire au silence la
Voix des députés de la nation au lieu de se -
servir de leurs lumières pour régler les
questions si complexes de succession et de
Souveraineté.-Agir ;en ce sens, ce serait
agir d'après les .principes d'une politi
que vraiment, modérée et. libérale, et ce
sterait en même temps réfuter d'une, ma-
ijière irréfragable les reproches 1 ot les
sioupçons dont la presse ministérielle de
Berlin et de Vienne se-montre si irritée.
I On .écrit de Hambourg que l'université
de KM, dans une résolution votée par
13us les professeurs, se déclare contre
1 intérim projeté par les cabinets allemands
et demande la constitution immédiate du
ouvernement du duc Frédéric VIII. .
i QnapprenddeBerlinquelesEtatsde l'Al
lemagne méridionale qui n'ont pas encore
cjdhéré'au traité constitutif du Zollverein,
Enverront probablement leur -■ adhésion
civant le 1 er octobre prochain, époque "à la
quelle expire le délai qui leur a été accordé
par la Prusse. C'est alors seulement que. le
gouvernement prussien se propose d'ou
vrir-des négociations avec l'Autriche pour
le renouvellement de la convention doua
nière et commerciale de 1853. "
' Les nouvelles d'Irlande ne sont toujours
pas . satisfaisantes. A la date du 15, l'é
meute n'était pas étouffée à Belfast, et'on
attendait l'intervention de la force, armée
régulière pour réprimer les désordres. «
■■ Les dépêches d'Amérique présentent la
situation comme très grave. L'invasion de
la Pensylvanie et du Maryland a pris de
telles proportions, que les esprits s'en sont
alarmés au plus haut point; La ville > de
Washington paraît sérieusement menacée
"et on avait peu de confiance dans les ef-.
for-ts des-, milices, que le gouverneur -a
d'ailleurs beaucoup de peine à réunir.
; edouard, simon.
L'Empereur , apprenant l'incendié" de
Limoges, et ne.pouvant .pas.s'y rendre à
cause .de l'arrivée du roi d'Espagne, a. en
voyé un- de ses aides de camp , le colonel
Reille, pour porter des secours aux incen
diés les plus malheureux.-
L'Impératrice et le Prince Impérial ont
voulu contribuer' chacun pour 10,000"fr.
aux sommes envoyées par l'Empereur.,
. , {Moniteur.) ,.
* TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
:>.i......-Londres,. 17-août.
Le Times a reçu de son correspondait spé
cial de New; York les nouvelles suivantes, en
date du (i août, après-midi : . '
Une division devla. cavalerie de Sherman,
envoyée en expédition, sous les ordres de Cook,
a été mise en déroute, le 27, parles confédérés,
au moment où elle retournait à Atlanta. Les
confédérés étaient commandés par Ramsom.
Sur 3,200 fédéraux* 500 seulement ont" atteint
llarietta. On croit qué tout le < reste a été tué
ou: fait prisonnier.- ■ " .
Le-gouvernement fédéral a prohibé de nou
veau la publication de toutes les nouvelles
militaires. — L'or est à 2G0.
New-York, 6 août (par leBelgian.)
. Les confédérés sont rentrés, avec des forces
Considérables dans le Maryland où ils ont oc-
qupé llagerstown. On croit qu'ils'vont se diri
ger vers Pittsburg-Wheeling et Cincinnati. On
assure que le corps fédéral d'Averill s'avance
dans-la ' ■direction de" Bedl'ord (Pensylyanie),
pour opérer contre eux.- * •
Le -bruit cou-rt que Grant est arrivé'à Was
hington et qu'une, partie de son armée est en-. ■
trée dans le Maryland. ■.
■ La flotte de Farragùt a franchi les lignos de 1
défense de Mobile et fait ses préparatifs pour ..
attaquer la ville. • . , . - «
i Le général confédéré Hood majide que le gé- - ■
nérp.1 Stoneman est prisonnier avec 300 hom
mes. „ ...
i Un rapport des.sénateurs "Watie, Henry Win-i
ter et du président du comité des Etats insur
gés, accuse M-.- Lincoln d'usurpation de pou-
voirs par des moyens déloyaux, afin d'assurer ,
sa réélection. ■
I Legouyerneur de PensvlVaniea appelé 30,000 ;
hommes de la milice pour un service immé- .
diat. . .. . •
i Or, 259 3/4. Change sur Londres, ,282; sur-
Paris, 27 1/2. Coton, 178.
; < Hensbourg, 16 août.
jLa Gazette de l'Allemagne septentrionale de Flens-
bourg annonce que le contreTamiral prussien
Jaclimann doit quitter la mer du Nord avec une
division navale : prussienne pour aller faire
une tournée d'évolutions dajas les eaux. du,
Sleswig, du côté de la Baltique, Bt qu'il visite- . .
r,a Eckernfoerde etFlensbourg.: ... ....
. s ■" ' • • Altona,'17-août." '
i La Gazette du Sleswig-Holstein annonce que .
M. de Konneritz, le commissaire fédéral pour
leHolstein, nommé.par la Saxe, est parti.bier
pour Dresde, d'où il revièndra dans une quin- .
zaine de jours. ...
" Copenhague, 16 août. ..
Lë Berlingske-Tidende, d'hier soir, publie quar
torze documens relatifs aux. négociations qui
ont eu lieu après la clôture des conférences de
Londres. ' ' '
. L'ambassadeur danois, à Londres, envoyait, .
le T juillet; à Copenhague; une dépêche dont
voici le sens : . " . _ r ....
« A la suite de l'entrevue des Souverains du
Nord et de laprobabilitéd'une alliance des trois
puissances, la France a, fait des., démarches .;
pour' se rapprocher de l'Angleterre, et' pour !
amener, ; en vue des éventualités de guerre,'
une entente qui demanderait dès engagemens '
réciproques. L'Angleterre ne "paraît pas avoir
accueilli favorablement ces démarches, ne vou
lant pas se lier les mains pour plus tard. »
Berlin, 17 août.
La Gazette de fipener annonce que le roi de
Prusse aura, pendant son séjour à' Ischl, une
entrevue avec le roi do Bavière. Le roi de
Prusse arrivera le 26 à Baden, où il sera reçu
par le grand-duc et la grandtf-duchesse de'
Bade. "
Weimar, 16 août. •
• La Gazette de Weimar dit que la Prusse et
l'Autriche proposent, pour les duchés, un gou
vernement provisoire composé de trois mem
bres. La.diète participerait à la formation de
ce gouvernement. Les troupes fédérales reste-..
ront dans le Holstein. , LHavas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 17 août, 4 h. 30 soir.
Consolidés anglais 8!) 1/2 à S/8 ; marché mo
nétaire très calme.
L'agitation est très 1 grande à Belfast. Plu
sieurs combats ont eu lieu entre la police et la
populace.' La police a tiré sur les émeut,iers'. 11 _
y a eu trois,tués et trente blessés, dont deux"
mortellement. Plusieurs escadrons de dragons
avec de l'artillerie ont'été envoyés à Belfast.
■ , . . Bordeaux, 17^oût. '
. Lè paqu.el)ot teNavqm, ^ Messageries im
périales,'venant* du Brésil et de Lisbonne,..-a.
mouillé à Pauillac, aujourd'liui,;à midi qua
rante minutes, [Hunis-Bullicr.)
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloture
3 0/0 aucompt.
Findu mois.
41/2 au comçt.
*-Fin du mois.
le lî le 17 hausse, baisse.
66.40 ■ 66.35 » » » 5
66.45 '66 40' u .» m S
95. » 94 50 i) » »• 50
Q3.60 b . » » » » »
i Nous avons annoncé hier, d'après une
r« dépôçhe télégraphique^'qu'un' épouvâiita-
• ble incendie portait la consternation dans
:1a ville de Limoges. Voiciles premiers:dé-
taiis que nous apporte, ce matin, le ,Co«r-
'•rier:du Centré j publié hier à Limoges' ",
« Un épouvantable désastre^ • dont nous ne
pouvons encore .calculer les conséquences,
^ dévaste la ville "de Limoges au moment où
nous écrivons ces lignes. L'incendie, qui a
i commencé hier soir, rue des Arènes, cliezr
i M. Cance,'. chapelier, à l'heure même où. l!on
tirait le. feu d'artifice au Champ-de-Juillet,
a ; dévoré ■ tout le: pâté de maisons com -
j pris entre-la rue des Aiènes, la place de la Mo-'
i the, le boulevard Sainte-Catherine et la place
; d'Aine. On parle d'au moins cent cinquanté
i m&isons.brûlées, et .de pertes s'élevant,- tant
' enimmeubles, mobiliers et marchandises, èn-
: tre quatreeteinq millions.Heurausementqu'un
i certain nombre; de propriétaires, et de loca
taires-étaient assurés. Les j pompiers - de la
ville et- les -hommes d'équipe de la gare , :
i la. troupe, la population, sesont réunis pour
;s' J opposer aux progrès du feu;.mais il était
i tellement ,violent et l'eau si- peu abondante y
'que, pendant toute, la nuit, malgré: les .plus
i grands efforts, ^on n'a pu, s'en'Tendre, maî-
trei Ce matin il a- fallu- -faire la: j part de
l'incendie et le circoascrire, en démolissant
quelques-unes des- maisons' situées, trop
près du foyer. Sur le .boulevard Sainte-Cathe
rine, on n'a pu protéger; les maisons du côté
droit qu'en lès arrosant sans relâche.. On fré
mit en pensant. au développement immense
qu : aurait eu l'incendie si le -vent eût- soufflé
.-ave»autant de force*qu'avant-hier; '
» On a demandé.des secours à Périgueux et
à Châteauroux, et aujourd'hui les pompiers
de ces deux villes,.outre les hommes d'équipe
de la gare d'Orléans, travaillent à côté des,nÔT
;treg avec une ardeur et une habileté ivraiment
admirables.. -
; » M. le général.de division, M. le-préfetj'M; le
imaire, ; M. le secrétaire'général, MM. le pre-
" ■nrô^président, "le procureur général, le pro-
' ;cureur : teipérial, les'officiers.d'infanterie'et de-
cavalerie sont resfès.touie la nuit sur,pied 3 orr.
ganisant - , d® leur, mieux, les.jsecours. - j .?.••• ,ri
» Vèri joeuf heures, Mgr. l'évêque, suivi 4e
son clergé, a promené proeessionnellement la
châsse de Saint-Aurélien et le chef de Saint-
Martial, autour du feyer de l'incendie." >>..
P. S. Trois hextres du soîr. « Tout, fait présu
mer qu'on est complètement maître.du feu.
» Demaip, nous aurons malheureusement,,
d'autres détails,à donner..» .
Des lettres particulières, reçues de Li
moges, s'accordent avec le Courrier du
Centre sur l'évaluation des pertes .causées
par l'incendie;.onne les porte pas. beau
coup. àa-dessous de cinq. millions; • - »
Le nombre'des maisons atteintes parle
feu..s'élève.à, 178. . .
Personpe ; heureusement .n'a péri, et les
blessures reçues sont peu graves. Ontre les
pompiers venus de Châteauroux et de Pé-
rigueu,x, il ,en ' est,arrivé d ! Ag«n, de- Li-
- bourne^ dii Brives,. d'Argenton et d ; autres
loca-litégv ; • - - « - - . - -
Des mesures ont. été prises .la nuit der
nière.pour prévenir de nouveaux mal
heurs., et. toute la journée a été em
ployée. à.-pourvoir aux premiers besoing
des victimes dé TincendiÇa , ^ .
.Un® ..souscription, ouverte-à -Limoges-
a produit-d'heureux résultats dès les pre
miers moiiiens. : II .n'y a'pas,à"doi}ter que
"cetexémple'ne'soit suivi dans toute la Fran?
ce ; -la partie incendioe de Limoges sera rele-
véè> comme l'a été la ville de Salins après,
un. désastre, qui l'avait fait disparaître,
presque toutentière. . L. B okiface.-»--
Des journaux, étrangers annoncent que
la princesse Murât aurait aocompagné le
prince Napoléon sur son.bateau à vapeur
dans le -voyage qu'il fait' en Ecosse. "Cette
nouvelle- est inexacte.» L'a princesse Murât,
a été dernièrement dans l'Ile de Wight
avec son ; mari, le prince L.- Murâtj et sa'
fille, la p-rincesse Anna ; , mais LL. AA.
sont reVenuBs- directement à leur campa-
grie de Bu«ènval,:près-de Saint-GIoudi ' -
- L's B owifàçe. "
Le roi d'Espace, parti hier .à dix heures
de, Bprdèaux, s'est arrêté- à- cinq, heures
pour dîner à la station des Aubrais, et est
arrivé le soir à neuf heures au- palais de
Saint-Gloud. ......
Le train royal "s'est arrêté à l'entréè du
parc, où l'Empereur avait, été au devant
deS. M.
Sa Majesté l'Impératrice et Son Altesse
Impériale le Prince. Impérial, entourés de
LL. AA. le. prince et la princesse .Lucien
Murât; du prince et do la princesse Joa-
chim Murât et de la princesse Anna Murai
ont reçu le roi au pied du grand escalier.
Les grands .officiers de la couronne, le.
maréchal commandant en chef-la garde
impériale ,- l'adjudant/général du palais,
la graridé-maîtresse.'de l'Impératrice,, la
gouvernante des enians de France , la
dame d'honneur de l'Impératrice - et les-
officiers et dames des maisons de Leurs
Majestés,' réujois autour û'ellçs, ont eu
l'honneur d'être présentés à Sa Majesté
catholique. Lé roi, ,avant de se retirer dans
ses appartemens, a également, présenté à
Leurs Majestés Impériales les ofllciers de.
sa suite.; 'S. Exc. le marquis de Santa
Cruz, grand d'Espagne, gentilhomme de
là chambre ; S. E>;c. le dqc de Montezuma,
grand d'Espagne,- gentilhomme de: .la
chambre'; S., Exc.;le lieutenant général de
Lernery, premie,r aide-de-camp, chef de ïa
maison t militaire, lé'général de brigade
Fit6r, aideHîa-carop.; le colonel Magenis,.
aide-de-camp ;; M. Cassani, gentilhomme
de la chambre ; M.- Onatej chef du service
intérieur. ' ; - .
S. A. I. Mme la princesse Mathilde, re
tenue par une. indisposition, n'avait pu se
rendre au palais de Saint-Cloud'. '
. < {Moniteur.)
IXAUGUBATIOX
du chemin de fer de jarjs a madrid.
Commencé il y a-cinq ans environ, le
chemin de fer direct de Paris^à MadÂd,
par Bayonne, Irun, SaintiSébastien r -Vit-
toria,'Burgos, Valladoiid etTBscurial, est
complètement achevé.; .L'inauguration^ de :
cette œuyre intérnationaie, qui coûte au-
delà' de trois cents' millions de francs,
vient d'avoir lieu en présence de S. M-, l9 ;
roi d'Espagne, qui., a désiré qu'un événe
ment si conforme à l'intérêt .des deux peu
ples coïncidât avec sa visite à Leyrs Ma
jestés l'Empereur. e't.'f'Jrâ'fréràtrice des
Français,
Des trains partis simultanément de Pa
ris et de' Madrid ont- versé pendant ; deux
jours sdr.la ville", de Saint-Sébastien , ..Heu
désigné, pour, l'inauguration, des flots ,d : inr
.vités et d'e curieux. , : .
La gare Saint-Jean, "qui forme à Bor
deaux la tête du chemin de fer du Midi,-
'présentait - lundi matin à cinq heures un
"curiçu^ spectacle ; hommes d'Etat* magis-,
trats, financiers, journalistes",, s ? y - trou
vaient -réunis ët, confondus dans le plus
agréable et ,1e plus "cordial pêle-mêle; Au
nombre des personnes présentesj nous ci
terons : M. de Fotcâde, la. Roquette, vice-
président du conseil d'Etat, président du
■conseil.général de là Gironde;-M, de
Franqueville, conseiller d'Etat, directeur !
général des jpents-'et-chaussées et des çhe- ^
Mnsi'dè fer; r Mi Vàhdàlj«onseùlèr d'i^ta^/î
oirecteur général ^é§ postes ; M. Cham-
Îlain, conseiller d'Etat, secrétaire géfiéral •;
uministère'de i'intéri'eur; M; Henry fflie-
reau, conseiller d'Etat, préfet de la Loiret
Inférieure; MM. le - marquis de Boissy, le= ;
domte-deLesseps, sénateurs ; parmi les déf
gdtés"; MM. Auguste tlhevali'er, Granier d®.
Gassagnac, Josseauy L; Javal, Jules Simon?
Mi le'baron Feuillet dô-Conches;' M., Oi, d& ; ;
Vallée, premier avocat général à là cour de
Paris; les préfets efles principaux fonction-
qiaireS 'desidépartemeBS frontières de l'Es
pagne ;:MM. de Ôlea, Bixiô,"Ei i ï)'elessert>
Duclerc, adm,inistrateurs de la Compagnie :
du Nord, etc., etc. -
Deux trains au grand complet pavoisés "
aux couleurs réunies de la Franoe et de l'Es- "
pagne, suffisaient à peine à contenir les
invités. A dix heures et ■ demie du matin;"
ils-franchissaient .la Bidassoa et à midl ' ;
précis, réunis à-Saint-Sébastien," ils assis- !
taient à la cérémonie religieuse : de la bé- A '
nédictiôn des-locomotives.- - *
Daux estrades» s'élevaient à droite et à
gauche de la-voie^ la première pour S. M:
le roi d'JEspagne,-et-la seconde pour l'évê^ -
que de Miranda«t son-clergé. Le roi*et son
frère Finfant don Henri, accompagnés de-,
leur maison-militâirGs des "généraiiï-' &efï
ser,vice,rdes imnistreside l'intérieur ét des :; "
travaux publics,de S, M. G.; -S-, Exc. M. Is^ y
turitz,.ambassadeur d-'Espagneà Paris,-et
M. Murro, chargé- d^ffaires 1 ,' ét d'aubes
hauts personnages-espagnols, «e "tenaient
près de S,-Mj-Le roi portait 1 sur son : uni^ ;î
forme legrand cordon de la*Légion-d'Hon-' ;
neur. ' • -
Avant la cérémonie, M. Isaac Pereire,
l'un des administrateurs, de la Compagnie ;
du Nord de l'Espagne, a adressé 1 an roi un'
discours, qui avait le double mérito de rê-
pondro,à la pensée g&iérale inspiréë' par ;
la visite de l'auguste époux de la 1 reiné*
Isabelle, et de bien marquer la portée du
progrès qui venait-de s'accomplir. ^ 1
Voici le discours'de M. Kaac Perfâ'rs :
J'ai l'honneur de présenter mes respectueux
'hommages à Votre Majestéquij par '^présence
à cette, solennité de l'industpie du travail, a "
.bien voulu témoigne? da % haute importance^
qu'elle' attache <\ l'ouverture d'un cliemin tra
cé à travers les barrières formidables qui s'op- "
posaient,à la libre, expansion des sentimens i& ~
deux grandes. natioi% à l'échange,rapide de
leurs produits, de leurs idées, de leurs sym
pathies, • ' - ' • .
Au nom de mes compatriotes, dont je suis
certain; d'être le fidèle, interprète, je souhait»^
la bienvenue à l'hôte auguste quiv nous prési
de ; ; je salue sa visite comme le'signe heureux
de l'amitié des souverains de l'Espagne et de
la France, comme wn.gage,, de l'alliance inti
me et lo,yaIe des, deux pays; , . y
Puissent tomber tQutqs les' barrières - élevées
enlreles nations, comme tombent an'iourd'hûî'.
^.,11 • « '
de l'homme. ...
Le temps et-l'espace disparaissent devant les
applications de l'électriciîê ' et- de- la vapeur,
devant les merveilleux ©pf^ntgmens dui
ditj et l'on'peut aire, ën"toute vérité, du mon-. ■
de phy-siquo comme du 'monde moral; que
tout gravite, vers. une> majestueuse unions au ;
sein de laquée chaque; peuple,, fortifié,et af-.,.
fermi dans' sa voie, vorra se développer ses,
qualités natives, et remplira plus utilement le- r
.rôle.que la Providencô assigne à son génie. Sj
nous nous félicitons,de.'(^pacifiques conqufei.
Feuilleton du CoBsUtutionncl, 18 août.
* ' ' _ ' > t f i i» C* * '
LA FORÊT DÉ BOWDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
E ï s*emôi're gtarïic.
, . VII,
LUS FAUX-SAU.NIERS.
Presque immédiatement Cartouche fut
édifié sur l'espèce ^de gens auxquels H
avait eu affaire. - -
Dans son désagréable logement qui lui
fit regretter Tégout de la ruo Amelot, ré
gnait une sorte^de poussière ûcre fjiii le,
prenait aux yeux, et en tombant sur ses
levres lui procurait unç savgûr dus
plus prononcée^. Il ét0ir dbnç èritbiu'i'â,
dans un saeA sel,,jct,;trà's.certainementj s'jl
«.uaih-fiii la liberté do s$s mouvemens, pop-
tant'.viveiueni front: c'est
juste! se serait-il écrié; c est cette vermi
ne de fâux : sauni<- j i^4 . . ' .'• r -
Les faux-sauïim?s étaient des ftêpèsP?
de contrebandiefs à rintérieuj créés par
l'exôrbitàncB des droits que ^ancienne
monarchie percevait sur la - vefite dy
I/impôt-qui frappait . cet objet dé pre
mière nceeHbilé ûlfjiî'on appelait d'un mut,
la gabelle, t ous le ri'gnê de Louîs -VJY ofuit
devenu tout h feit inlulérabîe et cela'
non pas seulement à cauee de sa quotité
excessive, mais au?sià cause de l'inégalité
îivtic" laquelie-il était réparti." - 4 '
jl y. avait. ç|es pays d a grande ghbellr,
c'eska-ilire des prov-foceis mil supportaient,
le maximum de l'inyiôt ; des pays de' pp-
tite gabelle^ ceux qui n'en payaient que le
minimum ; des pays redimés, c'est-à-dire
des ppavinaes qui s'en étaient affranchies
par une somme une lois payée ; des pays
de Quart-bouillon, auxquels On laissait "le
droit; de fabriquer leur sel,' sauf 'i verser
0ar.g-les greniers-du roi le quart de; cette
fabrication ; odfin, -des pa)S'lian^s de ga
belle sur lesquels T'impôt "ne pesait d\iu-
cune-façon. r ; . r
Réparti' dans des proportions si peu
équiîob'es, il .était 1 o\ é parla Ferme £éné-
ral'e avec Une àpreté' ?cu*is égale; en quel
ques localités il perdait jusqu'au' caractère
d'un:impôt, 'de conïomiïiaupn, çt qu'elle
en eût alîaire ou.non, chîique famille était
tenue de prendre au magasin public ou
grenier^ sel. une' quantité
cette denrée ? n'ayant aucun rapport avec
ses besoins. i; ' { r
■ pans les pays do grande gabelle surtout
ls perception donnait incessamment lieu
à des scènes de violence.. Tous les em
ployés qui, de,près ou de loin, -mettaient
lamain à la rentrée de ce revenu de l'E-;
t&t, étaient exécrés du peuple ; il les ap
pelait gabeloups , mot resté dans la langue
vulgaire èt sé montrait toujours disposé à
lepr faire un mauvais parti." ;
pn comprppd que4e-cette débauche de
fiscalité fût née une.lèp'rp sociale; cette lè-
pre «'était le faux saunage, r : . .
. Dos hommes audacieuxet énergiques de
la'trompe que l'en trouve encore aujour
d'hui eue* les contrebandiers, s'ptaient
fait une industrie d'aller prendre, vio|( .
nient le sel dans'les greniers publics pour ,
le vendre à bon marché aux populations.
Mandrin, que ]a crédulité populaire don
ne constamment pour pendant à Cartou
che, n'était'pas le moins du'monde un vo
leur, c'était un faux-sauM^r, il
été l'objcf d'-une étrange oraison fanebre,,
(Lyon," 1758j in-4° do8pages) où il--est. qua-'
iifié "de colonel général (les fuicontrebandiers de f'rame.
Très sujet ?t de certaines préoccupations
absoîups et exclusives, Saint Simon ^ uns
ses Mémoires né cesse de parler du fap^,
saunage et des faux - sauniers comme;
cbnstituaht'uue plaie publique. ' - "
A là date de <1706 il écrit : « Qn ppit
il aupsi qqaritité do Vh di-
)> vers endroits du royaume qui ruar-,
» chaient armés par Iroupes et-trouvaient
i) partout protection pour cette contve-
H-bandeJOn eh envoyai quantiië «itix jle^
» d'A.méviqpe,'i
Il ne parait pas que. cette déportation
en massé ait été fort efficace pour la r.é-
pression-du désordre,car, une année plus
tard, en'4707, Saint-Simon dit encore ;
» force désordres. Des cavaliers, des dra-
» gons. dos soldats par bandes de- deux
» ou trots cents homrnes, le .firent à force
))'-ouvert,e, pillèrent les greniers à sel de
"» Picardie et du Boulonois et se mirent à
-» le vendre publiquement; 11 fallut en'
» vdycr des troupes, et un détacha deux
» cents hommes du régiùlent des gardes,-
» qu'on fit marcher sous des sergens sa-'
i) ,ges et entendus.- H y eut de grands dé-
» sordres en Anjou et -en Orlcauois. Oh
)j résolut de*décimnr ces faux-sauniers et
» qn envoya à leurs régimons les colonels
» qui ayaient des gens de ce métier dans
». leurs troupes. »
En 1718, o'est-à-dire en pleine Régence,
SaintrSimon revient encore sur les i'aux-
. sauniers
fie Paris,-
- pangeau, dans ses Mémoires, -parle d'un 1
combat réglé qu'ils avaient soutenu fdans
la forêt de Saint-Germain- contre les trou
pes royales. Saint-Simon, dans les siens,
.mentionne une rencontre de même espèce
dans la forêt de Chantilly, où ils furent -
battus,- » leur sel pris et leurs prisonniers
»' branchés,- mais.beaucoup de Suisses et
»; d'archets tués. ., .- ., ;
1 » Les ' exécutions ajouto-t-il, ne firent
« qu'en accroître lè nombre, les aguerrir,
» les,discipliner.,.. La chose alla, si loin, .,
» que,.des personnes .principales furent
» plus que soupçonnées de s'en servir et
» de-les, encourager.'»
Ces personnes'principales, dans la pen
sée de*âaint-Bimon, si facile à tout croire
des gens qu'il n'aimait pas,'c'était--le'-duc*
et la duchesse Du Maine ; et ici il se fait
l'épho d'une ridicule visée qui donnait, les
faux sauniers pour milice 1^. couspjra-'
lion de Gellamare. : "' ' - !■ '
« delà (cetts conspiration) a'fait co'n :
- tt ".^ur de Paris... sont des trou-
^os envoyées par le cardinal Alberoni
" pour faire quelque coup , qui ont pris
'! prétexte du faux sel pour se disperser
» de çôté et d'autre; -ils sont au nombre
s de eiijq ou six mille, peut-être même da-
vautage, Us ne font du tort dans ancun-
« endroit «i ils passent; ils ont. de l'ar-
» geat ot, l'on s'étoit toujours méfié de la
» qualité do ces gens-là, car on n'a jamais ;
>! VU"six mille faux-sauniers autour de Pa-
» ris, 1 " ■ ' ■ '
Mais si oh s'appropriant cette bizarre
version d'une irùupe de six mille hommes
entretenue autour de Paris par le premier
ministre d'Espagne, Saint-Simon, emporté
par sa haine contre les bâtards légitimés,
se montre, comme il lui arrive trop sou
vent, un historien passionné et sans cri
tique, qu'on pourrait presque appeler;un
cancanier de génie, -il-côtoie de bien plus
pVès la vépité quand il dit dans un autre
endroit, que les-faux sauniers « étoient
depuis longtemps pratiqués par ceux' qui
méditoient des troublés », qu'ils avaient
des'ohefs et des conducteurs inconnus, et
c'est ce que montrera-clairement le déve
loppement do notre drame. '
Quant à présent, ce. qui nous importe,
c'est de constater le bruit énorme que fai
sait cette association d'honnêtes malfai
teurs-; par "leur "immense notoriété à la
quelle viennent, d'être données assez de
pièces jus.tiîieativeri, on s'expliquera que,
sur le moindre indice, aussitôt Cartouche
se fftt avisé d'eu*,-- - i.
■ A la correétlon sévèçe^ip.als.rçlaUv»-'
ment clémente, qu'avec leur concours
Colingry avait infligée -au. garnement, on
ne saurait;-..voirr en eux. des réfractaires
sociaux d'une bjen méchante espèce; mais
telle ne pouvait'être l'opinion de Cartou
che, et toujours avec, son^sentiinent si
élastique' de justice • distrihu'tivo , après
c^voif deyiné ijuels étaient les auteuTs de
son'étrange détentioni lui* le voleur mo
dèle, il s'était .écrié, plaisamment :
— Cette' racaille, qui se permet de frau
der les droits du roi ! ;
Au reste, à çes mpresshns de prisonnier
pt à- ses.réïl'exions qui'toutes nécessaire
ment devaient tourner dans un cercle as
sez monotone,'îi savoir Je moyen de-sortir
du traq.ueha.rdj.où il était- tombé,' nous,
ne trouvons pas utile de t^onriei\une pl^s
longue attç-Rtipn.' ' ■ ' ■ .
Il faaV dÎVJL- pourtant que 1B t»*—
Ijes' Pensées. '*'■ ' " de
n/n& mpçtwi' * " iiu ■ «'* sac.à sé/, il.y.aurait
'■■■■ ;..oi-etre_ à écrire un chapitre assez
humoristique. Mais l'humour .y. invention
excellent^^bur obtenir une dispense d'i-
.maginatftïti,ne pouvant guère avoir sapla-
co dans un roman d'aventures, sans creu
ser pius.profondémentla cruelle et ridicu
le situation de notre homme au gros sel
pour le.moment réduit îl l'inaction,.la plus
absolue, nous retourneront! auprès îl'E-
veill-e-Chien, son-camarade. Le sommeil de
celui-ci, après tout, ne pouvait être éter
nel, et seul il offre quelque chance de dé-
livrance.à son doulonreux ami.
Quand le donneur ouvrit les veux, il
était aux environs de neuf heures..*La,.nuit
dans le fourré épais où il se réveillait était
noire au possible, et se tenant pour aban
donné parsoii compagnon, que vainement
' à deux ou trois.reprises il avait appelé par-
quelques .coups do .sifflet,.suivant la formu
le, il ne fut pas sans une certaine inquiétu
de de savoir corhment.il se démêlerait.
Après s'être hâté dejjherche'r une place
plus découverte d'où il put essayer .de
s'orienter, parvenu à l'une des grandes
avenues de la forêt, ii : eut la satisfaction
d'apercevoir à son extrémité la lune qui
se levait comme on grand disque couleur
de sang. D'abord lui indiquant le sens
dans lequel il devait tourner ses pas, l'as
tre des nuits, comme disent, les romances,
lui promettait pour un peu plus tard de
splendidement éclairer sa route."
Il "marchait depuis quelque temps fit
heureusement, dans le-sens quile rappro
chait du prisonnier, quand il lui sembla
d'une, manière à peine perceptible que
l'on avait prononcé son nom.
• A un court intervalle,- comme il s'était
arrêté et écoutait l'oreille tendue, la mê
me sensatfon se réprèdiiifeit'plus-^isiiineter
et : enfin cette voix. lointaine où, bientôt
après, il'parut possible de démêler un ap
pel de détresse, arriva à s'affirmer assez
nettement pour que' sans hésitation on
pi}t marcher à o]le.
. Répondant à. son tour, mais de' son' sif-»
flet, ce qui lui parut plus prudent que de
jeter des noms propres ayx échos de la fo
rêt,-Eveille-Chien finit par arriver surle.
bord çls i'é.tà.ng, et au son étouffé que;rén-
Ûait la voix do Cartouche, continuant d'ap :
peler désespérément à son aide, il le cjuè
profondément enseveli dans les, entrailles
delà terre; ilavait sans doute trouvé *''■
trée du souterrain ot travaillait A i-"
blayer. - - v ■ :. > u le de-
l^ar'oft fao»- u - . -
manda-^que je doscende? de-
' ..utic naïvement"Eveille-Chien.
— Descendre, animal,..répondit Cartou
che, quand je suis en l'air.?
— Comment, èn l'air? les" sou terrains
maintenant sont/en l'air et -il- t'a poussé
des ailes. : --
— Bats donc le briquet,, dormeur de
malheur, et. lu nie verras.,, , - ■
Le conseil étaif t bon ; croyant pénétrer
dans une caverne', noS gens s'étaient .mu
nis de tout ce qu'il fallait pour se-procu
rer facilement, de la'himière.-, . . ,
Une chandelle allumée, Eveille-Chien né
tarda pas à découvrir son ami qui de knn,
emgros, et par la logique de. leur yie, me
nant' assez'..à ce-dénoûm'ent,.lui,,fil l'effet,
d'être pondu. . ... - , ■
r-^Ah çà! dit-il, tu'as une cravate de
chanvre, et^tu parles? Faut voir, vraiment,
ces .clioses-là pour les croire.
•—' J s ne suis pas pendu, triple cochon,
répondit Cartouche, je suis dans un sac
où j'étouffe ^viens-tu m'en tirer?
Tiens! tiens! tiens," fit, Eveille-Chien;
quand il eut reconnu le véritable état des
choses et qui diable,"mon pauvre' ami,' t'a
-ficelé comme ça? -, -'i- *
— C'est le moment,, n'est-ce pas , de te
conter des histoires ? répondit Cartouche
avec indignation. Voyons, t'arranges-tu
pour mo sortir,de lù? - ... '
—Mais c'est.que.ça n'est pas commode
du tout, répliqua Eveille-Chien, la. bran
che pliç déjà de té soutenir; si' je. m'y;
ajoute pour tlaUeindré, "elle casse nèt, et'
nous voilà dans l'étang. Toi, tu nages,
c'est'bien, mais moij je ne m'en pique,
."pas. ; . . ...- ... . - , , ",; a i
— Jenage'. Git Cartouche à la fois fu
rieux de la bêtise de la remarque et de
l'égoïs ' e de son camarade, dans un sac
n'est-ce pas, on est à son aise-pour faire
la coupe ?< ; ; . , : .
Eveille-Chien., cependant, s'était hissé
sur l'arbreyei ayant tâté la branche, elle
_ - l. «SOAUV-lV. «JSH. tlCu . #
"H» parut assezrésistante pour qu'il.pût se'
coucher dessus à plat^ventre et arriver*,
"ainsi à portée du .sac.jMais, 7 outre.que les r
cordes avaient, été" serrées sans aucun sou
ci dB les denouer plus tard, et'qu'é leuc
enchè-vétrure iue semblait «pouvoir être .dé'-'
niôlâe sans, un .long travail^ cette ^'e'so^B d'
achevée, soutenir à braa tend>i- dans' une
position gênée le cantena^V et de contenu, :
quand ils aur&içnt j)^[u.ilear. point d'p ,p.- .
pui et, ensuite amener "au-dessus "de< la
..terre ctuvenait une œuvre'.vraiment
; «eroo^onneTlorft' raccomplissôihent,-po'ar~
K patient-surtout,- ne-devait-pas être sans"
-péril;- s, u,-: ».i. --uv^ -v »»»••
Averti de cette appréhension; : :
— Ouvre Je ,sac ay^e tpn-couiteau. au-
dessus da ma tête,' dit Cartouche ; Opsuite
mets-le-moi dans, la main : je ihe chaï'ge
du reste. •
Ainsi'dit, ainsi-fait. Bientôt une largo :
ouverture prathjsôe.lelong'dala toile qui;
se fendait";jeiï'grinçant: „ mant^a,iaChrysa
lide près de rompre sa coque, et,presque ,
aussitôtlebruit .de sa chute dans l'étang",
annonça la délivrance du prisonnier
Èn'quelqùes brassées-Cartouche eut re
gagné ■ le i bord,- ■ et, ..to4t, ,en se - -secouant '
comme un. caniche .qua son .maître a enm
voyé à l'eau, donnant,, cours avant tout à,;,
un mouvement d'orguèil:, . >.
/ i —'Ces crapules, s'ecrià-t-il, qui croyaient
me tenir! - ' ; ' " •
* Ayee-un rare à propos, Eveillé Chien té
moigna de-nouveau le désir d'être rensei->
gtié sur les .tenans et aboulissans; .de Va-.t
VPpture. " . . ,3
; 4— Monsieur est sec,et a lait son somme, -
répondit dédaigneusement. Cartouche ; il
faut maintenant des contes pour l'amuser:' r
•; f- Ge n'est pas-ça, )nais encore faiidrait-
savoir..,.
~ Faut filer, répliqua le naufragé,' ils ®
peuvent se» raviser, et s revenir ; en force;,
tiens! ajouta-t-il en se baissant, ils n'ontr'
pas eu seulement l'esprit dîemporter- mon
chapeau^ il est cependant' mieux rétap'é
que le leur; hier soir, chez-la BOnhefoy,-
au icafé ilu pont Marie, jel ? at ieKmgéi'do^
tre (le chapeau tout neuf, d'un, hyurgeoîs
à .qui i'aijaiss'âle mien.
' : Gela dit, Cartouchô souffla la chandelle
qu'Eveille-Chien tenait à la main et repre
nant, quelques pas plus^loin,; la route des
' a î* . - .i.
... —— -'Qyaïe^ sui-r
,vi de son çatnovade.il.marcha rapidement:
dans ta .direction.de^Paris, > :j ■>. s , t. ;
Charles ItASSOEJ,
[La suite à..demain;)^' -
ABOMiiMENS DES DÉPARTEME&S.
" TROIS MOIS SrîSïïïîg 16 FR.
; SIX M0IS..V."ï?7.'r. , î B2' FR.
UN AN......:...;.;. 64 FR.
" BUREAIJX'Â PARES rue de Vioïs (PaIais-RôyaI), v n? 10)
• » s
B
pom lys pats étbangbbs , voir le tableau
1 publiâtes 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bons-Eiifans, 19.
\ ,
JOURNAL POLITIQUE,
JMMJI8 AOCT IM-â».
~ ' v v \v ) i i i - '
• v TROIS MOIS..-.'.;.\'ïfr ' 13. PR, :
^ J-à w» .; LrV- ^ j ' •' *. 1~ J m
... ,Six..MQiSv....;-..I ' J 'l 1 ttm'ï'm 1, 'l ï' Mf i L.JJ "
, UNIVERSEL.
/ . . f. . > .o • . .f ir. » ' ^ '
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eflet
" sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10, v
Les lettres ou envois d'argent;
Les articles' déposés
non affranchis sont refusés.
nç sont pas rendus; . . - «
I.
Les A nnonces , sont reçus chez M. P anis,
: ; , ,. (place' de la,
Les abonnemena* datent dea r l
i ' "1J J Mo\ X* -/ 3 /
rue Notrê-Dame-des-Victo,ires, n* 4û
pôyrse)^ "" "VI;"'.".' r i À i,': *
x
PARIS, n AOUT.
On apprend de Copenhague qiié les ins
tructions pour les plénipotentiaires danois
à Vienne sont parties le 13, et "que les. né
gociations vont immédiatement s'ouvrir. 1
Une partie de la presse prussienne et en
particulier la Gazette de la Croix, lancent'
tous les jours des attaques'contre les jour
naux étrangers qu'ils accusent de mettre la
politique des deux grandes "puissances al
lemandes en suspicion. Les feuilles prus
siennes ne voient pas que c'est justement
leur langage qui provoque, dans toute
l'Europe, la réprobation du public. Quel
était donc le but de la guerre entreprisé
par l'Autriche et la Prusse ? Le cabi
net de Vienne a fait déclarer par ses
organes qu'il'faisait la guerre pour obéir
"à ses devoirs envers l'Allemagne et la
Confédération germanique. De son côté
le roi de Prusse, au dire des feuilles auto
risées de Berlin, a protesté jusque dans
ces derniers temps de sa ferme volonté "de
ne porter aucun préjudice aux droits des
princes, ses confédérés, et de- ne pas s'a-,
grandir aux dépens de l'héritier légitime
du'trône des duchés : en un mot, il aurait
-tiréTép'ée pour l'Allemagne et les fruits
de la victoire devraient .profiter à -l'Aile-.
magne. ■" ■ 1 : - ■< ' ^ -s
-Èh bien îles articles de certains jour-,,
naux prussiens sont en complet désaccord
avéc cette politique de désintéressement •: «
dans leurs articles, ils affichent un dédain
absolu pour les droits de la Diète ■et pour,
ceux des populations du Sleswig-Holstein.
Ils ne reconnaissent plus aucun argument
si ce n'est celui de la force, et ils récla
ment pour le gouvernement prussien le
droit exorbitant de ' disposer/ comme bon
lui-semble, du -sort des duôhés. C'est con- ;
tre ces prétentions excessives que s'élève-
le sentiment public au-delà du Rhin com
me dans le reste de l'Europe. Si .l'attitude
des journaux .féodaux da Berlin, . comme
nous voulons bien le croire, est en con
tradiction avec les intentions des cours de
Berlin et de Vienne, ces cabinets pourront,
parleurs actes, désarmer l'opinion. - - ■ ;
L'occasion se présente en ce moment
où il est question de l'établissement- d'un
gouvernement provisoire dans, les duchés.
"D'après la Gazette de Weimar. l'Autriche et
la Prusse seraient enfin tombées d'accord
pour proposer à la Diète germanique une
combinaison'dans laquelle les deux gran
des puissances, et la Confédération tien
draient .chacune.sa .place. ..Nous-savonsc
par les journaux fit ,les correspondances
des duchés que les jpopulations voient d'un,
mauvais œil tôut mou-veau provisoire qui,.
dans leur opinion'', - ne peut que retarder -
l'établissement d'un "gouvernement dé
finitif. Au moins ,< si., la combinaison^
austro-prussienne devait triompher,., il ; se rf
raikjdste et nécessaire d ! entourer les cohh
missair.es civils d es repréêentans cies du- ;
chés. L'opinion ne_ comprendrait ' pas qua
lorsqu'il s'agit de, décider de l'avenir de ces
pays, pn continuât à réduire au silence la
Voix des députés de la nation au lieu de se -
servir de leurs lumières pour régler les
questions si complexes de succession et de
Souveraineté.-Agir ;en ce sens, ce serait
agir d'après les .principes d'une politi
que vraiment, modérée et. libérale, et ce
sterait en même temps réfuter d'une, ma-
ijière irréfragable les reproches 1 ot les
sioupçons dont la presse ministérielle de
Berlin et de Vienne se-montre si irritée.
I On .écrit de Hambourg que l'université
de KM, dans une résolution votée par
13us les professeurs, se déclare contre
1 intérim projeté par les cabinets allemands
et demande la constitution immédiate du
ouvernement du duc Frédéric VIII. .
i QnapprenddeBerlinquelesEtatsde l'Al
lemagne méridionale qui n'ont pas encore
cjdhéré'au traité constitutif du Zollverein,
Enverront probablement leur -■ adhésion
civant le 1 er octobre prochain, époque "à la
quelle expire le délai qui leur a été accordé
par la Prusse. C'est alors seulement que. le
gouvernement prussien se propose d'ou
vrir-des négociations avec l'Autriche pour
le renouvellement de la convention doua
nière et commerciale de 1853. "
' Les nouvelles d'Irlande ne sont toujours
pas . satisfaisantes. A la date du 15, l'é
meute n'était pas étouffée à Belfast, et'on
attendait l'intervention de la force, armée
régulière pour réprimer les désordres. «
■■ Les dépêches d'Amérique présentent la
situation comme très grave. L'invasion de
la Pensylvanie et du Maryland a pris de
telles proportions, que les esprits s'en sont
alarmés au plus haut point; La ville > de
Washington paraît sérieusement menacée
"et on avait peu de confiance dans les ef-.
for-ts des-, milices, que le gouverneur -a
d'ailleurs beaucoup de peine à réunir.
; edouard, simon.
L'Empereur , apprenant l'incendié" de
Limoges, et ne.pouvant .pas.s'y rendre à
cause .de l'arrivée du roi d'Espagne, a. en
voyé un- de ses aides de camp , le colonel
Reille, pour porter des secours aux incen
diés les plus malheureux.-
L'Impératrice et le Prince Impérial ont
voulu contribuer' chacun pour 10,000"fr.
aux sommes envoyées par l'Empereur.,
. , {Moniteur.) ,.
* TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
:>.i......-Londres,. 17-août.
Le Times a reçu de son correspondait spé
cial de New; York les nouvelles suivantes, en
date du (i août, après-midi : . '
Une division devla. cavalerie de Sherman,
envoyée en expédition, sous les ordres de Cook,
a été mise en déroute, le 27, parles confédérés,
au moment où elle retournait à Atlanta. Les
confédérés étaient commandés par Ramsom.
Sur 3,200 fédéraux* 500 seulement ont" atteint
llarietta. On croit qué tout le < reste a été tué
ou: fait prisonnier.- ■ " .
Le-gouvernement fédéral a prohibé de nou
veau la publication de toutes les nouvelles
militaires. — L'or est à 2G0.
New-York, 6 août (par leBelgian.)
. Les confédérés sont rentrés, avec des forces
Considérables dans le Maryland où ils ont oc-
qupé llagerstown. On croit qu'ils'vont se diri
ger vers Pittsburg-Wheeling et Cincinnati. On
assure que le corps fédéral d'Averill s'avance
dans-la ' ■direction de" Bedl'ord (Pensylyanie),
pour opérer contre eux.- * •
Le -bruit cou-rt que Grant est arrivé'à Was
hington et qu'une, partie de son armée est en-. ■
trée dans le Maryland. ■.
■ La flotte de Farragùt a franchi les lignos de 1
défense de Mobile et fait ses préparatifs pour ..
attaquer la ville. • . , . - «
i Le général confédéré Hood majide que le gé- - ■
nérp.1 Stoneman est prisonnier avec 300 hom
mes. „ ...
i Un rapport des.sénateurs "Watie, Henry Win-i
ter et du président du comité des Etats insur
gés, accuse M-.- Lincoln d'usurpation de pou-
voirs par des moyens déloyaux, afin d'assurer ,
sa réélection. ■
I Legouyerneur de PensvlVaniea appelé 30,000 ;
hommes de la milice pour un service immé- .
diat. . .. . •
i Or, 259 3/4. Change sur Londres, ,282; sur-
Paris, 27 1/2. Coton, 178.
; < Hensbourg, 16 août.
jLa Gazette de l'Allemagne septentrionale de Flens-
bourg annonce que le contreTamiral prussien
Jaclimann doit quitter la mer du Nord avec une
division navale : prussienne pour aller faire
une tournée d'évolutions dajas les eaux. du,
Sleswig, du côté de la Baltique, Bt qu'il visite- . .
r,a Eckernfoerde etFlensbourg.: ... ....
. s ■" ' • • Altona,'17-août." '
i La Gazette du Sleswig-Holstein annonce que .
M. de Konneritz, le commissaire fédéral pour
leHolstein, nommé.par la Saxe, est parti.bier
pour Dresde, d'où il revièndra dans une quin- .
zaine de jours. ...
" Copenhague, 16 août. ..
Lë Berlingske-Tidende, d'hier soir, publie quar
torze documens relatifs aux. négociations qui
ont eu lieu après la clôture des conférences de
Londres. ' ' '
. L'ambassadeur danois, à Londres, envoyait, .
le T juillet; à Copenhague; une dépêche dont
voici le sens : . " . _ r ....
« A la suite de l'entrevue des Souverains du
Nord et de laprobabilitéd'une alliance des trois
puissances, la France a, fait des., démarches .;
pour' se rapprocher de l'Angleterre, et' pour !
amener, ; en vue des éventualités de guerre,'
une entente qui demanderait dès engagemens '
réciproques. L'Angleterre ne "paraît pas avoir
accueilli favorablement ces démarches, ne vou
lant pas se lier les mains pour plus tard. »
Berlin, 17 août.
La Gazette de fipener annonce que le roi de
Prusse aura, pendant son séjour à' Ischl, une
entrevue avec le roi do Bavière. Le roi de
Prusse arrivera le 26 à Baden, où il sera reçu
par le grand-duc et la grandtf-duchesse de'
Bade. "
Weimar, 16 août. •
• La Gazette de Weimar dit que la Prusse et
l'Autriche proposent, pour les duchés, un gou
vernement provisoire composé de trois mem
bres. La.diète participerait à la formation de
ce gouvernement. Les troupes fédérales reste-..
ront dans le Holstein. , LHavas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 17 août, 4 h. 30 soir.
Consolidés anglais 8!) 1/2 à S/8 ; marché mo
nétaire très calme.
L'agitation est très 1 grande à Belfast. Plu
sieurs combats ont eu lieu entre la police et la
populace.' La police a tiré sur les émeut,iers'. 11 _
y a eu trois,tués et trente blessés, dont deux"
mortellement. Plusieurs escadrons de dragons
avec de l'artillerie ont'été envoyés à Belfast.
■ , . . Bordeaux, 17^oût. '
. Lè paqu.el)ot teNavqm, ^ Messageries im
périales,'venant* du Brésil et de Lisbonne,..-a.
mouillé à Pauillac, aujourd'liui,;à midi qua
rante minutes, [Hunis-Bullicr.)
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloture
3 0/0 aucompt.
Findu mois.
41/2 au comçt.
*-Fin du mois.
le lî le 17 hausse, baisse.
66.40 ■ 66.35 » » » 5
66.45 '66 40' u .» m S
95. » 94 50 i) » »• 50
Q3.60 b . » » » » »
i Nous avons annoncé hier, d'après une
r« dépôçhe télégraphique^'qu'un' épouvâiita-
• ble incendie portait la consternation dans
:1a ville de Limoges. Voiciles premiers:dé-
taiis que nous apporte, ce matin, le ,Co«r-
'•rier:du Centré j publié hier à Limoges' ",
« Un épouvantable désastre^ • dont nous ne
pouvons encore .calculer les conséquences,
^ dévaste la ville "de Limoges au moment où
nous écrivons ces lignes. L'incendie, qui a
i commencé hier soir, rue des Arènes, cliezr
i M. Cance,'. chapelier, à l'heure même où. l!on
tirait le. feu d'artifice au Champ-de-Juillet,
a ; dévoré ■ tout le: pâté de maisons com -
j pris entre-la rue des Aiènes, la place de la Mo-'
i the, le boulevard Sainte-Catherine et la place
; d'Aine. On parle d'au moins cent cinquanté
i m&isons.brûlées, et .de pertes s'élevant,- tant
' enimmeubles, mobiliers et marchandises, èn-
: tre quatreeteinq millions.Heurausementqu'un
i certain nombre; de propriétaires, et de loca
taires-étaient assurés. Les j pompiers - de la
ville et- les -hommes d'équipe de la gare , :
i la. troupe, la population, sesont réunis pour
;s' J opposer aux progrès du feu;.mais il était
i tellement ,violent et l'eau si- peu abondante y
'que, pendant toute, la nuit, malgré: les .plus
i grands efforts, ^on n'a pu, s'en'Tendre, maî-
trei Ce matin il a- fallu- -faire la: j part de
l'incendie et le circoascrire, en démolissant
quelques-unes des- maisons' situées, trop
près du foyer. Sur le .boulevard Sainte-Cathe
rine, on n'a pu protéger; les maisons du côté
droit qu'en lès arrosant sans relâche.. On fré
mit en pensant. au développement immense
qu : aurait eu l'incendie si le -vent eût- soufflé
.-ave»autant de force*qu'avant-hier; '
» On a demandé.des secours à Périgueux et
à Châteauroux, et aujourd'hui les pompiers
de ces deux villes,.outre les hommes d'équipe
de la gare d'Orléans, travaillent à côté des,nÔT
;treg avec une ardeur et une habileté ivraiment
admirables.. -
; » M. le général.de division, M. le-préfetj'M; le
imaire, ; M. le secrétaire'général, MM. le pre-
" ■nrô^président, "le procureur général, le pro-
' ;cureur : teipérial, les'officiers.d'infanterie'et de-
cavalerie sont resfès.touie la nuit sur,pied 3 orr.
ganisant - , d® leur, mieux, les.jsecours. - j .?.••• ,ri
» Vèri joeuf heures, Mgr. l'évêque, suivi 4e
son clergé, a promené proeessionnellement la
châsse de Saint-Aurélien et le chef de Saint-
Martial, autour du feyer de l'incendie." >>..
P. S. Trois hextres du soîr. « Tout, fait présu
mer qu'on est complètement maître.du feu.
» Demaip, nous aurons malheureusement,,
d'autres détails,à donner..» .
Des lettres particulières, reçues de Li
moges, s'accordent avec le Courrier du
Centre sur l'évaluation des pertes .causées
par l'incendie;.onne les porte pas. beau
coup. àa-dessous de cinq. millions; • - »
Le nombre'des maisons atteintes parle
feu..s'élève.à, 178. . .
Personpe ; heureusement .n'a péri, et les
blessures reçues sont peu graves. Ontre les
pompiers venus de Châteauroux et de Pé-
rigueu,x, il ,en ' est,arrivé d ! Ag«n, de- Li-
- bourne^ dii Brives,. d'Argenton et d ; autres
loca-litégv ; • - - « - - . - -
Des mesures ont. été prises .la nuit der
nière.pour prévenir de nouveaux mal
heurs., et. toute la journée a été em
ployée. à.-pourvoir aux premiers besoing
des victimes dé TincendiÇa , ^ .
.Un® ..souscription, ouverte-à -Limoges-
a produit-d'heureux résultats dès les pre
miers moiiiens. : II .n'y a'pas,à"doi}ter que
"cetexémple'ne'soit suivi dans toute la Fran?
ce ; -la partie incendioe de Limoges sera rele-
véè> comme l'a été la ville de Salins après,
un. désastre, qui l'avait fait disparaître,
presque toutentière. . L. B okiface.-»--
Des journaux, étrangers annoncent que
la princesse Murât aurait aocompagné le
prince Napoléon sur son.bateau à vapeur
dans le -voyage qu'il fait' en Ecosse. "Cette
nouvelle- est inexacte.» L'a princesse Murât,
a été dernièrement dans l'Ile de Wight
avec son ; mari, le prince L.- Murâtj et sa'
fille, la p-rincesse Anna ; , mais LL. AA.
sont reVenuBs- directement à leur campa-
grie de Bu«ènval,:près-de Saint-GIoudi ' -
- L's B owifàçe. "
Le roi d'Espace, parti hier .à dix heures
de, Bprdèaux, s'est arrêté- à- cinq, heures
pour dîner à la station des Aubrais, et est
arrivé le soir à neuf heures au- palais de
Saint-Gloud. ......
Le train royal "s'est arrêté à l'entréè du
parc, où l'Empereur avait, été au devant
deS. M.
Sa Majesté l'Impératrice et Son Altesse
Impériale le Prince. Impérial, entourés de
LL. AA. le. prince et la princesse .Lucien
Murât; du prince et do la princesse Joa-
chim Murât et de la princesse Anna Murai
ont reçu le roi au pied du grand escalier.
Les grands .officiers de la couronne, le.
maréchal commandant en chef-la garde
impériale ,- l'adjudant/général du palais,
la graridé-maîtresse.'de l'Impératrice,, la
gouvernante des enians de France , la
dame d'honneur de l'Impératrice - et les-
officiers et dames des maisons de Leurs
Majestés,' réujois autour û'ellçs, ont eu
l'honneur d'être présentés à Sa Majesté
catholique. Lé roi, ,avant de se retirer dans
ses appartemens, a également, présenté à
Leurs Majestés Impériales les ofllciers de.
sa suite.; 'S. Exc. le marquis de Santa
Cruz, grand d'Espagne, gentilhomme de
là chambre ; S. E>;c. le dqc de Montezuma,
grand d'Espagne,- gentilhomme de: .la
chambre'; S., Exc.;le lieutenant général de
Lernery, premie,r aide-de-camp, chef de ïa
maison t militaire, lé'général de brigade
Fit6r, aideHîa-carop.; le colonel Magenis,.
aide-de-camp ;; M. Cassani, gentilhomme
de la chambre ; M.- Onatej chef du service
intérieur. ' ; - .
S. A. I. Mme la princesse Mathilde, re
tenue par une. indisposition, n'avait pu se
rendre au palais de Saint-Cloud'. '
. < {Moniteur.)
IXAUGUBATIOX
du chemin de fer de jarjs a madrid.
Commencé il y a-cinq ans environ, le
chemin de fer direct de Paris^à MadÂd,
par Bayonne, Irun, SaintiSébastien r -Vit-
toria,'Burgos, Valladoiid etTBscurial, est
complètement achevé.; .L'inauguration^ de :
cette œuyre intérnationaie, qui coûte au-
delà' de trois cents' millions de francs,
vient d'avoir lieu en présence de S. M-, l9 ;
roi d'Espagne, qui., a désiré qu'un événe
ment si conforme à l'intérêt .des deux peu
ples coïncidât avec sa visite à Leyrs Ma
jestés l'Empereur. e't.'f'Jrâ'fréràtrice des
Français,
Des trains partis simultanément de Pa
ris et de' Madrid ont- versé pendant ; deux
jours sdr.la ville", de Saint-Sébastien , ..Heu
désigné, pour, l'inauguration, des flots ,d : inr
.vités et d'e curieux. , : .
La gare Saint-Jean, "qui forme à Bor
deaux la tête du chemin de fer du Midi,-
'présentait - lundi matin à cinq heures un
"curiçu^ spectacle ; hommes d'Etat* magis-,
trats, financiers, journalistes",, s ? y - trou
vaient -réunis ët, confondus dans le plus
agréable et ,1e plus "cordial pêle-mêle; Au
nombre des personnes présentesj nous ci
terons : M. de Fotcâde, la. Roquette, vice-
président du conseil d'Etat, président du
■conseil.général de là Gironde;-M, de
Franqueville, conseiller d'Etat, directeur !
général des jpents-'et-chaussées et des çhe- ^
Mnsi'dè fer; r Mi Vàhdàlj«onseùlèr d'i^ta^/î
oirecteur général ^é§ postes ; M. Cham-
Îlain, conseiller d'Etat, secrétaire géfiéral •;
uministère'de i'intéri'eur; M; Henry fflie-
reau, conseiller d'Etat, préfet de la Loiret
Inférieure; MM. le - marquis de Boissy, le= ;
domte-deLesseps, sénateurs ; parmi les déf
gdtés"; MM. Auguste tlhevali'er, Granier d®.
Gassagnac, Josseauy L; Javal, Jules Simon?
Mi le'baron Feuillet dô-Conches;' M., Oi, d& ; ;
Vallée, premier avocat général à là cour de
Paris; les préfets efles principaux fonction-
qiaireS 'desidépartemeBS frontières de l'Es
pagne ;:MM. de Ôlea, Bixiô,"Ei i ï)'elessert>
Duclerc, adm,inistrateurs de la Compagnie :
du Nord, etc., etc. -
Deux trains au grand complet pavoisés "
aux couleurs réunies de la Franoe et de l'Es- "
pagne, suffisaient à peine à contenir les
invités. A dix heures et ■ demie du matin;"
ils-franchissaient .la Bidassoa et à midl ' ;
précis, réunis à-Saint-Sébastien," ils assis- !
taient à la cérémonie religieuse : de la bé- A '
nédictiôn des-locomotives.- - *
Daux estrades» s'élevaient à droite et à
gauche de la-voie^ la première pour S. M:
le roi d'JEspagne,-et-la seconde pour l'évê^ -
que de Miranda«t son-clergé. Le roi*et son
frère Finfant don Henri, accompagnés de-,
leur maison-militâirGs des "généraiiï-' &efï
ser,vice,rdes imnistreside l'intérieur ét des :; "
travaux publics,de S, M. G.; -S-, Exc. M. Is^ y
turitz,.ambassadeur d-'Espagneà Paris,-et
M. Murro, chargé- d^ffaires 1 ,' ét d'aubes
hauts personnages-espagnols, «e "tenaient
près de S,-Mj-Le roi portait 1 sur son : uni^ ;î
forme legrand cordon de la*Légion-d'Hon-' ;
neur. ' • -
Avant la cérémonie, M. Isaac Pereire,
l'un des administrateurs, de la Compagnie ;
du Nord de l'Espagne, a adressé 1 an roi un'
discours, qui avait le double mérito de rê-
pondro,à la pensée g&iérale inspiréë' par ;
la visite de l'auguste époux de la 1 reiné*
Isabelle, et de bien marquer la portée du
progrès qui venait-de s'accomplir. ^ 1
Voici le discours'de M. Kaac Perfâ'rs :
J'ai l'honneur de présenter mes respectueux
'hommages à Votre Majestéquij par '^présence
à cette, solennité de l'industpie du travail, a "
.bien voulu témoigne? da % haute importance^
qu'elle' attache <\ l'ouverture d'un cliemin tra
cé à travers les barrières formidables qui s'op- "
posaient,à la libre, expansion des sentimens i& ~
deux grandes. natioi% à l'échange,rapide de
leurs produits, de leurs idées, de leurs sym
pathies, • ' - ' • .
Au nom de mes compatriotes, dont je suis
certain; d'être le fidèle, interprète, je souhait»^
la bienvenue à l'hôte auguste quiv nous prési
de ; ; je salue sa visite comme le'signe heureux
de l'amitié des souverains de l'Espagne et de
la France, comme wn.gage,, de l'alliance inti
me et lo,yaIe des, deux pays; , . y
Puissent tomber tQutqs les' barrières - élevées
enlreles nations, comme tombent an'iourd'hûî'.
^.,11 • « '
de l'homme. ...
Le temps et-l'espace disparaissent devant les
applications de l'électriciîê ' et- de- la vapeur,
devant les merveilleux ©pf^ntgmens dui
ditj et l'on'peut aire, ën"toute vérité, du mon-. ■
de phy-siquo comme du 'monde moral; que
tout gravite, vers. une> majestueuse unions au ;
sein de laquée chaque; peuple,, fortifié,et af-.,.
fermi dans' sa voie, vorra se développer ses,
qualités natives, et remplira plus utilement le- r
.rôle.que la Providencô assigne à son génie. Sj
nous nous félicitons,de.'(^pacifiques conqufei.
Feuilleton du CoBsUtutionncl, 18 août.
* ' ' _ ' > t f i i» C* * '
LA FORÊT DÉ BOWDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
E ï s*emôi're gtarïic.
, . VII,
LUS FAUX-SAU.NIERS.
Presque immédiatement Cartouche fut
édifié sur l'espèce ^de gens auxquels H
avait eu affaire. - -
Dans son désagréable logement qui lui
fit regretter Tégout de la ruo Amelot, ré
gnait une sorte^de poussière ûcre fjiii le,
prenait aux yeux, et en tombant sur ses
levres lui procurait unç savgûr dus
plus prononcée^. Il ét0ir dbnç èritbiu'i'â,
dans un saeA sel,,jct,;trà's.certainementj s'jl
«.uaih-fiii la liberté do s$s mouvemens, pop-
tant'.viveiueni front: c'est
juste! se serait-il écrié; c est cette vermi
ne de fâux : sauni<- j i^4 . . ' .'• r -
Les faux-sauïim?s étaient des ftêpèsP?
de contrebandiefs à rintérieuj créés par
l'exôrbitàncB des droits que ^ancienne
monarchie percevait sur la - vefite dy
I/impôt-qui frappait . cet objet dé pre
mière nceeHbilé ûlfjiî'on appelait d'un mut,
la gabelle, t ous le ri'gnê de Louîs -VJY ofuit
devenu tout h feit inlulérabîe et cela'
non pas seulement à cauee de sa quotité
excessive, mais au?sià cause de l'inégalité
îivtic" laquelie-il était réparti." - 4 '
jl y. avait. ç|es pays d a grande ghbellr,
c'eska-ilire des prov-foceis mil supportaient,
le maximum de l'inyiôt ; des pays de' pp-
tite gabelle^ ceux qui n'en payaient que le
minimum ; des pays redimés, c'est-à-dire
des ppavinaes qui s'en étaient affranchies
par une somme une lois payée ; des pays
de Quart-bouillon, auxquels On laissait "le
droit; de fabriquer leur sel,' sauf 'i verser
0ar.g-les greniers-du roi le quart de; cette
fabrication ; odfin, -des pa)S'lian^s de ga
belle sur lesquels T'impôt "ne pesait d\iu-
cune-façon. r ; . r
Réparti' dans des proportions si peu
équiîob'es, il .était 1 o\ é parla Ferme £éné-
ral'e avec Une àpreté' ?cu*is égale; en quel
ques localités il perdait jusqu'au' caractère
d'un:impôt, 'de conïomiïiaupn, çt qu'elle
en eût alîaire ou.non, chîique famille était
tenue de prendre au magasin public ou
grenier^ sel. une' quantité
cette denrée ? n'ayant aucun rapport avec
ses besoins. i; ' { r
■ pans les pays do grande gabelle surtout
ls perception donnait incessamment lieu
à des scènes de violence.. Tous les em
ployés qui, de,près ou de loin, -mettaient
lamain à la rentrée de ce revenu de l'E-;
t&t, étaient exécrés du peuple ; il les ap
pelait gabeloups , mot resté dans la langue
vulgaire èt sé montrait toujours disposé à
lepr faire un mauvais parti." ;
pn comprppd que4e-cette débauche de
fiscalité fût née une.lèp'rp sociale; cette lè-
pre «'était le faux saunage, r : . .
. Dos hommes audacieuxet énergiques de
la'trompe que l'en trouve encore aujour
d'hui eue* les contrebandiers, s'ptaient
fait une industrie d'aller prendre, vio|( .
nient le sel dans'les greniers publics pour ,
le vendre à bon marché aux populations.
Mandrin, que ]a crédulité populaire don
ne constamment pour pendant à Cartou
che, n'était'pas le moins du'monde un vo
leur, c'était un faux-sauM^r, il
été l'objcf d'-une étrange oraison fanebre,,
(Lyon," 1758j in-4° do8pages) où il--est. qua-'
iifié "de colonel général (les fui
Très sujet ?t de certaines préoccupations
absoîups et exclusives, Saint Simon ^ uns
ses Mémoires né cesse de parler du fap^,
saunage et des faux - sauniers comme;
cbnstituaht'uue plaie publique. ' - "
A là date de <1706 il écrit : « Qn ppit
il aupsi qqaritité do Vh di-
)> vers endroits du royaume qui ruar-,
» chaient armés par Iroupes et-trouvaient
i) partout protection pour cette contve-
H-bandeJOn eh envoyai quantiië «itix jle^
» d'A.méviqpe,'i
Il ne parait pas que. cette déportation
en massé ait été fort efficace pour la r.é-
pression-du désordre,car, une année plus
tard, en'4707, Saint-Simon dit encore ;
» force désordres. Des cavaliers, des dra-
» gons. dos soldats par bandes de- deux
» ou trots cents homrnes, le .firent à force
))'-ouvert,e, pillèrent les greniers à sel de
"» Picardie et du Boulonois et se mirent à
-» le vendre publiquement; 11 fallut en'
» vdycr des troupes, et un détacha deux
» cents hommes du régiùlent des gardes,-
» qu'on fit marcher sous des sergens sa-'
i) ,ges et entendus.- H y eut de grands dé-
» sordres en Anjou et -en Orlcauois. Oh
)j résolut de*décimnr ces faux-sauniers et
» qn envoya à leurs régimons les colonels
» qui ayaient des gens de ce métier dans
». leurs troupes. »
En 1718, o'est-à-dire en pleine Régence,
SaintrSimon revient encore sur les i'aux-
. sauniers
fie Paris,-
- pangeau, dans ses Mémoires, -parle d'un 1
combat réglé qu'ils avaient soutenu fdans
la forêt de Saint-Germain- contre les trou
pes royales. Saint-Simon, dans les siens,
.mentionne une rencontre de même espèce
dans la forêt de Chantilly, où ils furent -
battus,- » leur sel pris et leurs prisonniers
»' branchés,- mais.beaucoup de Suisses et
»; d'archets tués. ., .- ., ;
1 » Les ' exécutions ajouto-t-il, ne firent
« qu'en accroître lè nombre, les aguerrir,
» les,discipliner.,.. La chose alla, si loin, .,
» que,.des personnes .principales furent
» plus que soupçonnées de s'en servir et
» de-les, encourager.'»
Ces personnes'principales, dans la pen
sée de*âaint-Bimon, si facile à tout croire
des gens qu'il n'aimait pas,'c'était--le'-duc*
et la duchesse Du Maine ; et ici il se fait
l'épho d'une ridicule visée qui donnait, les
faux sauniers pour milice 1^. couspjra-'
lion de Gellamare. : "' ' - !■ '
« delà (cetts conspiration) a'fait co'n :
- tt ".^ur de Paris... sont des trou-
^os envoyées par le cardinal Alberoni
" pour faire quelque coup , qui ont pris
'! prétexte du faux sel pour se disperser
» de çôté et d'autre; -ils sont au nombre
s de eiijq ou six mille, peut-être même da-
vautage, Us ne font du tort dans ancun-
« endroit «i ils passent; ils ont. de l'ar-
» geat ot, l'on s'étoit toujours méfié de la
» qualité do ces gens-là, car on n'a jamais ;
>! VU"six mille faux-sauniers autour de Pa-
» ris, 1 " ■ ' ■ '
Mais si oh s'appropriant cette bizarre
version d'une irùupe de six mille hommes
entretenue autour de Paris par le premier
ministre d'Espagne, Saint-Simon, emporté
par sa haine contre les bâtards légitimés,
se montre, comme il lui arrive trop sou
vent, un historien passionné et sans cri
tique, qu'on pourrait presque appeler;un
cancanier de génie, -il-côtoie de bien plus
pVès la vépité quand il dit dans un autre
endroit, que les-faux sauniers « étoient
depuis longtemps pratiqués par ceux' qui
méditoient des troublés », qu'ils avaient
des'ohefs et des conducteurs inconnus, et
c'est ce que montrera-clairement le déve
loppement do notre drame. '
Quant à présent, ce. qui nous importe,
c'est de constater le bruit énorme que fai
sait cette association d'honnêtes malfai
teurs-; par "leur "immense notoriété à la
quelle viennent, d'être données assez de
pièces jus.tiîieativeri, on s'expliquera que,
sur le moindre indice, aussitôt Cartouche
se fftt avisé d'eu*,-- - i.
■ A la correétlon sévèçe^ip.als.rçlaUv»-'
ment clémente, qu'avec leur concours
Colingry avait infligée -au. garnement, on
ne saurait;-..voirr en eux. des réfractaires
sociaux d'une bjen méchante espèce; mais
telle ne pouvait'être l'opinion de Cartou
che, et toujours avec, son^sentiinent si
élastique' de justice • distrihu'tivo , après
c^voif deyiné ijuels étaient les auteuTs de
son'étrange détentioni lui* le voleur mo
dèle, il s'était .écrié, plaisamment :
— Cette' racaille, qui se permet de frau
der les droits du roi ! ;
Au reste, à çes mpresshns de prisonnier
pt à- ses.réïl'exions qui'toutes nécessaire
ment devaient tourner dans un cercle as
sez monotone,'îi savoir Je moyen de-sortir
du traq.ueha.rdj.où il était- tombé,' nous,
ne trouvons pas utile de t^onriei\une pl^s
longue attç-Rtipn.' ' ■ ' ■ .
Il faaV dÎVJL- pourtant que 1B t»*—
Ijes' Pensées. '*'■ ' " de
n/n& mpçtwi' * " iiu ■ «'* sac.à sé/, il.y.aurait
'■■■■ ;..oi-etre_ à écrire un chapitre assez
humoristique. Mais l'humour .y. invention
excellent^^bur obtenir une dispense d'i-
.maginatftïti,ne pouvant guère avoir sapla-
co dans un roman d'aventures, sans creu
ser pius.profondémentla cruelle et ridicu
le situation de notre homme au gros sel
pour le.moment réduit îl l'inaction,.la plus
absolue, nous retourneront! auprès îl'E-
veill-e-Chien, son-camarade. Le sommeil de
celui-ci, après tout, ne pouvait être éter
nel, et seul il offre quelque chance de dé-
livrance.à son doulonreux ami.
Quand le donneur ouvrit les veux, il
était aux environs de neuf heures..*La,.nuit
dans le fourré épais où il se réveillait était
noire au possible, et se tenant pour aban
donné parsoii compagnon, que vainement
' à deux ou trois.reprises il avait appelé par-
quelques .coups do .sifflet,.suivant la formu
le, il ne fut pas sans une certaine inquiétu
de de savoir corhment.il se démêlerait.
Après s'être hâté dejjherche'r une place
plus découverte d'où il put essayer .de
s'orienter, parvenu à l'une des grandes
avenues de la forêt, ii : eut la satisfaction
d'apercevoir à son extrémité la lune qui
se levait comme on grand disque couleur
de sang. D'abord lui indiquant le sens
dans lequel il devait tourner ses pas, l'as
tre des nuits, comme disent, les romances,
lui promettait pour un peu plus tard de
splendidement éclairer sa route."
Il "marchait depuis quelque temps fit
heureusement, dans le-sens quile rappro
chait du prisonnier, quand il lui sembla
d'une, manière à peine perceptible que
l'on avait prononcé son nom.
• A un court intervalle,- comme il s'était
arrêté et écoutait l'oreille tendue, la mê
me sensatfon se réprèdiiifeit'plus-^isiiineter
et : enfin cette voix. lointaine où, bientôt
après, il'parut possible de démêler un ap
pel de détresse, arriva à s'affirmer assez
nettement pour que' sans hésitation on
pi}t marcher à o]le.
. Répondant à. son tour, mais de' son' sif-»
flet, ce qui lui parut plus prudent que de
jeter des noms propres ayx échos de la fo
rêt,-Eveille-Chien finit par arriver surle.
bord çls i'é.tà.ng, et au son étouffé que;rén-
Ûait la voix do Cartouche, continuant d'ap :
peler désespérément à son aide, il le cjuè
profondément enseveli dans les, entrailles
delà terre; ilavait sans doute trouvé *''■
trée du souterrain ot travaillait A i-"
blayer. - - v ■ :. > u le de-
l^ar'oft fao»- u - . -
manda-^que je doscende? de-
' ..utic naïvement"Eveille-Chien.
— Descendre, animal,..répondit Cartou
che, quand je suis en l'air.?
— Comment, èn l'air? les" sou terrains
maintenant sont/en l'air et -il- t'a poussé
des ailes. : --
— Bats donc le briquet,, dormeur de
malheur, et. lu nie verras.,, , - ■
Le conseil étaif t bon ; croyant pénétrer
dans une caverne', noS gens s'étaient .mu
nis de tout ce qu'il fallait pour se-procu
rer facilement, de la'himière.-, . . ,
Une chandelle allumée, Eveille-Chien né
tarda pas à découvrir son ami qui de knn,
emgros, et par la logique de. leur yie, me
nant' assez'..à ce-dénoûm'ent,.lui,,fil l'effet,
d'être pondu. . ... - , ■
r-^Ah çà! dit-il, tu'as une cravate de
chanvre, et^tu parles? Faut voir, vraiment,
ces .clioses-là pour les croire.
•—' J s ne suis pas pendu, triple cochon,
répondit Cartouche, je suis dans un sac
où j'étouffe ^viens-tu m'en tirer?
Tiens! tiens! tiens," fit, Eveille-Chien;
quand il eut reconnu le véritable état des
choses et qui diable,"mon pauvre' ami,' t'a
-ficelé comme ça? -, -'i- *
— C'est le moment,, n'est-ce pas , de te
conter des histoires ? répondit Cartouche
avec indignation. Voyons, t'arranges-tu
pour mo sortir,de lù? - ... '
—Mais c'est.que.ça n'est pas commode
du tout, répliqua Eveille-Chien, la. bran
che pliç déjà de té soutenir; si' je. m'y;
ajoute pour tlaUeindré, "elle casse nèt, et'
nous voilà dans l'étang. Toi, tu nages,
c'est'bien, mais moij je ne m'en pique,
."pas. ; . . ...- ... . - , , ",; a i
— Jenage'. Git Cartouche à la fois fu
rieux de la bêtise de la remarque et de
l'égoïs ' e de son camarade, dans un sac
n'est-ce pas, on est à son aise-pour faire
la coupe ?< ; ; . , : .
Eveille-Chien., cependant, s'était hissé
sur l'arbreyei ayant tâté la branche, elle
_ - l. «SOAUV-lV. «JSH. tlCu . #
"H» parut assezrésistante pour qu'il.pût se'
coucher dessus à plat^ventre et arriver*,
"ainsi à portée du .sac.jMais, 7 outre.que les r
cordes avaient, été" serrées sans aucun sou
ci dB les denouer plus tard, et'qu'é leuc
enchè-vétrure iue semblait «pouvoir être .dé'-'
niôlâe sans, un .long travail^ cette ^'e'so^B d'
achevée, soutenir à braa tend>i- dans' une
position gênée le cantena^V et de contenu, :
quand ils aur&içnt j)^[u.ilear. point d'p ,p.- .
pui et, ensuite amener "au-dessus "de< la
..terre ctuvenait une œuvre'.vraiment
; «eroo^onneTlorft' raccomplissôihent,-po'ar~
K patient-surtout,- ne-devait-pas être sans"
-péril;- s, u,-: ».i. --uv^ -v »»»••
Averti de cette appréhension; : :
— Ouvre Je ,sac ay^e tpn-couiteau. au-
dessus da ma tête,' dit Cartouche ; Opsuite
mets-le-moi dans, la main : je ihe chaï'ge
du reste. •
Ainsi'dit, ainsi-fait. Bientôt une largo :
ouverture prathjsôe.lelong'dala toile qui;
se fendait";jeiï'grinçant: „ mant^a,iaChrysa
lide près de rompre sa coque, et,presque ,
aussitôtlebruit .de sa chute dans l'étang",
annonça la délivrance du prisonnier
Èn'quelqùes brassées-Cartouche eut re
gagné ■ le i bord,- ■ et, ..to4t, ,en se - -secouant '
comme un. caniche .qua son .maître a enm
voyé à l'eau, donnant,, cours avant tout à,;,
un mouvement d'orguèil:, . >.
/ i —'Ces crapules, s'ecrià-t-il, qui croyaient
me tenir! - ' ; ' " •
* Ayee-un rare à propos, Eveillé Chien té
moigna de-nouveau le désir d'être rensei->
gtié sur les .tenans et aboulissans; .de Va-.t
VPpture. " . . ,3
; 4— Monsieur est sec,et a lait son somme, -
répondit dédaigneusement. Cartouche ; il
faut maintenant des contes pour l'amuser:' r
•; f- Ge n'est pas-ça, )nais encore faiidrait-
savoir..,.
~ Faut filer, répliqua le naufragé,' ils ®
peuvent se» raviser, et s revenir ; en force;,
tiens! ajouta-t-il en se baissant, ils n'ontr'
pas eu seulement l'esprit dîemporter- mon
chapeau^ il est cependant' mieux rétap'é
que le leur; hier soir, chez-la BOnhefoy,-
au icafé ilu pont Marie, jel ? at ieKmgéi'do^
tre (le chapeau tout neuf, d'un, hyurgeoîs
à .qui i'aijaiss'âle mien.
' : Gela dit, Cartouchô souffla la chandelle
qu'Eveille-Chien tenait à la main et repre
nant, quelques pas plus^loin,; la route des
' a î* . - .i.
... —— -'Qyaïe^ sui-r
,vi de son çatnovade.il.marcha rapidement:
dans ta .direction.de^Paris, > :j ■>. s , t. ;
Charles ItASSOEJ,
[La suite à..demain;)^' -
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