Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-02
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 02 août 1864 02 août 1864
Description : 1864/08/02 (Numéro 215). 1864/08/02 (Numéro 215).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49" ANNÉE.—N. 215.
abomemens des départemens.
trois mois
six mois.
NAN.........
16 FR.
32 FR.
64 FR.
pour lus pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONlFACEi r*.4ï'es Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
MARDI 2 AOtfT 1864.
-,.. « m ^l- •» -J^.
9
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
AJ50NNESENS de PARIS.
trois mois 13 fr.
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(place de la Bourse).
PARIS, 1" AOUT.
Plusieurs dépêches télégraphiques si
gnalent la conclusion d]un armistice et des
préliminaires de paix aux" conditions'sui
vantes : .
Cession complète des duchés y compris
les enclaves jutlandaises, à l'exception du
district de Ribe ; '
Les îles de la mer du Nord et l'île d'Alsen
suivent le sort du Sleswig;
L'île d'Arroë dans la Baltique reste au
Danemark.
Ces dépêches sont d'ailleurs muettes sur
la ferme de là cession des duchés, et l'on
ne sait pas encore si les deux grandes puis
sances allemandes, à qui ces territoires
seront remis, ont fait quelques déclara
tions qui puissent jeter du jour sur leurs
vues ultérieures..
La politique actuelle du cabinet de
Vienne, qui se traduit par une alliance
intime avec la Prusse, est formellement
désapprouvée par les principales feuilles
autrichiennes. Le Lloyd attribue à cette
alliances Ha. signification suivante : pas de
réformes fédérales, mais dualisme, c'est-à-
dire partage amiable 'ét pacifique de l'in
fluence que laPrusse et l'Autriche peuvent
exercer sur les destinées et ia condition
politique de l'Allemagne ; on ne tiendrait
compte que dans la mesure de 1 indispen-
sablé dès' intérêts "particuliers des pe
tits Etats ; afin " de maintenir la paix
intérieure de la Confédération ; quant au
reste, l'Autriche et la Prusse prendraient
ôn commun la direction, des .affaires de
l'Allemagne et s'entendraient suivant les
tertips' "ftouf consolider réciproquement
leur puissance.'
La Presse de Vienne ne cache pas qu'elle
eût de beaucoup préféré que l'Autriche,
s'appùyant sur la nation allemande, eût
l'ait cause commune avec la confédération
germanique. « L'alliance exclusi\e avec
» la Prusse, dit ce journal, n'était pas
» d'absolue nécessité; elle nous a fait dé-'
» vièr de notre voie droite vers le cœur de
» l'Alleïnagne et, au lieu de nous mener à
» Francfort elle nous a conduits à Kis-
» singen. » v
L'affaire de Rendsbourg est pour le mo
ment étouffée, non sans laisser d amers
resSentimens; le Correspondant de Nurem
berg regrette que les Etats secondaires ne
se soient pas entendus et n'aient pas -mis
sur pied une aimée fédérale capable d'im-
posfer à la Prusse et de sau ver ;le Sleswig-
Holstein, que ce journal regardecommeper-
dupour l'Allemagne. Après leSleswig-Hols-
tein, dit le correspondant, ce sera le tour
du Hanovre « excellent morceau pour; la
Prusse. » Lamôme menace pèse ausslsurla
Hesse, et le Correspondant termine ses pré-,
dictions sinistres par cette interrogation fa
tidique : « Qui saurait dire tout ce que les
» drapeaux prussiens flottant à llends-
s bolirg contiennent dans leurs plis ! »
La Gazette de Hanovre annonce que le gé
néral dé Hake conserve le commandement
des troupes fédérales.
Acgdste Yitd.
Nous apprenons que les préliminaires
de paix et d'armistice ont été arrêtés hier
dans la conférence de Vienne, et que ces
conventions seront signées aujourd'hui.
L. BONIFÀCK.
L 'Empereur a écrit ïalettrtr suivante au
maréchal Vaillant, ministre de Sa Maison
et des Beaux-Arts.
: Vichy, le31 juillet 1864.
« Mon cher maréchal, je viens vous faire
» faire part d'une réflexion qui m'est sur-
» venue pendant le repos dont je jouis ici.
» Deux grands établissemens doivent être
» reconstruits à Paris, avec une desti-
» nation bien différente : l'Opéra et l'Hô-
» tel-Dieu* Le premier est déjà commencé;
» Je second nel'est pas encore. Quoique
» exécutés, l'Opéra aux Irais de l'Etat,
» l'Hôtel-Dieu aux frais des hospices et de
» la ville de .Paris, tous deux ne seront
» pas moins pour la capitale des monu-
» mens remarquables ; mais comme .ils
» répondent à des intérêts très différens,
» je ne voudrais pas que l'un surtout
» parût plus protégé que l'autre. .
>> Les dépenses de l'Académie impéria-
» le de musique dépasseront malheureu-
» sement les prévisions, et il faut éviter
« le reproche d'avoir employé des millions
» pour un théâtre, quand la première
j > pierre de l'hôpital le plus populaire de
» Paris n'a pas encore été posée. Engagez
» donc, je vous prie, le préfet de la Seine
» à faire commencer bientôt les travaux
» de l'Hôtel-Dieu, et veuillez faire diriger
» ceux de l'Opéra de manière à ne les ter-
» miner qu'en même temps. Cette combi-
» naison, je le reconnais, n'a aucun avan-
» tage pratique ; mais, au point de vue
» moral, j'attache un grand prix à ce que
» le monument consacré au plaisir ne's'é-
» lève pas avant l'asile de la souffrance.
» Recevez, mon oher maréchal, l'assu-
» rance de ma sincère amitié.
» NAPOLEON. »
Plusieurs journaux ont annoncé que
Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératri
ce devaient faire prochainement un voyage
en Alsace et en Lorraine.
Cette nouvelle n'est pas exacte.
■ (Moniteur.)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 1 er août.
Le Homing-Herald dit que la Prusse veut
s'annexer les duchés de Sleswig et dc Hols-
tein ou le grand duché d'Oldenbourg; D'après
ce journal, la Prusse se proposerait d'indem
niser la France ea lui cédant Sarrelouis.
• • •• Londres, 1 er août;
Le Times assure que l'Angleterre a acquis
plus d'influence en Europe par sa politiquo pa
cifique qu'elle n'aurait pu ea acquérir par la
guerre.
Le Morning-Post dit que la Prusse veut s'an
nexer les duchés et anéantir les institutions li
bérales dans le nord de l'Europe.
Vienne, 1" août.
Les journaux de Vienne annoncent que les
négociations engagées ont abouti, dansla con
férence d'hier, à la signature des préliminaires
de paix et à la conclusion d'un armistice.'
Les bases de la paix sont les suivantes :
-Cession complète des duchés, y compris les
enclaves jutlandaises, >à l'exception du district
de Ribe. L'île d'Alsen et les îles de la mer du
Nord resteront au Sleswig , tandfljque l'île
d'Arroë, dans la Baltique, restera au Dane
mark.
A partir du district de Ribe., une rectifica
tion de la frontière aura lieu en vue de tracer
une ligne stratégique, sans toutefois porter at
teinte à l'intégrité et à l'union des duchés..
Alexandrie, 1 er août.
Le comte Sala, agent supérieur en Egypte
de la compagnie de Suez, a été reçu en audien
ce particulière par le vice-roi.
Le différend qui s'était élevé entre le gou
vernement égyptien et le consul d'Amérique à
propos d'un sujet américain qui revendiquait
l'usage d'une c'onduited'eau traversant sa pro
priété, est en voie d'arrangement.
Lisbonne, 31 juillet.
Le paquebot anglais Magdalena, porteur des
malles du Brésil et de la Piata, et parti de Rio-
de-Janeiro le .9, est arrivé ce matin. Il n'ap
porte aucuno nouvelle importante.
Changes à Rio, le 8 : Londres, 27 1/4 à 27 3/8;
France, 348 à 350; Hambourg, 660.
Les cafés se raisonnaient sur la base de 6,'.(00
à 7,000 pour le good first. Stock, 00,000 sacs.
(Havas Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Southampton, 31 juillet.
Les avis de Port-au-Prince, en dato du 8, di-
sen£qu'une nouvelle tentative d'insurrection,
à la tête de laquelle se trouvait le générafTJgé
Louguefosse, ajété étouffée en quelques jours.
Les principaux chefs ont été arrêtés. ;
New-York, 22 juillet (par Ze Perwwan).
Le bruit court que le général Sherman a oc
cupé Atlanta.—MM. Clay et llalcomb, repré
sentai semi-officiels du. gouvernement du
Sud, avaient informé M. Horace Greely qu'ils
désiraient se rendre à Washington pour dis
cuter les propositions ; de paix, bien qu'ils ne
fussent pas accrédités par le gouvernement
confédéré pour cette mission.
M. Lincoln a répondu par l'intermédiaire de
M. Greely, que le gouvernement recevrait et
traiterait libéralement toute proposition qui
pourrait rétablir la paix sur la base du main
tien de l'Union et de l'abandon de l'esclavage.
MM. Clay et Ilalcomb ont alors refusé de se
rendre à Washington, parce que, disent-ils, la
réponse de M. Lincoln, én fixant les conditions
de la paix, empêche toute négociation en vue
de la paix. Ils ont ajouté que si la soumis
sion du Sud à des conditions de conquête peut
seule assurer la paix, la génération qui doit
voir le rétablissement de la paix n'est pas en
core née.
0^.232 ; change sur Londres, 272.
New-\'ork, 23 juillet.
Le général Hood a remplacé le général Jolins-
tone dans le commandement des confédérés en
Géorgie.
Une bataille a été livrée devant Atlanta. Les
confédérés ont été rejetés dans leurs retran-
che'mens avec une perte de 600 morts et,4,000
blessés et prisonniers. . •
Sherman occupe toutes les lignes de retraite
de llood, à:l'exception du chemin de Mâcon.
Or, 2i>4.3/4. . • -<
New-York, 23 juillet, soir. .
Le bruit court de "nouveau qu'Atlanta a été
pris, mais la confirmation officielle manque.
La perte de Sherman dans le combat livré de
vant cette place est de. 1,500 hommes,,
On dit que les confédérés ont repassé le Po-
tomacà 15 milles au-delà de Harpers-Ferry.
On parle aussi d'une conspiration décou
verte dans la vallée du Mississipi, pour former
une confédération du nord-ouest.Plusieurs sé
cessionnistes très connus ont été arrêtés.
Or, 234 3/4. Coton, 161 à 162. Le froment est
en baisse.
Francfort, 1 er août.
Le journal les Deux-Mondes publie les nou
velles suivantes :
La séance tenue hier à Vienne par la confé
rence a duré cinq heures. Elle s'est terminée
par l'adoption de bases préliminaires favora
bles au rétablissement de la paix. On s'attend
à la conclusion d'un armistice.de neuf mois.
M. de Bismark est encore à Vienne.
Vienne 3) juillet.
Les plénipotentiaires s'occupent en ce mo
ment de l'armistice. -
Les puissances allemandes désirent que le
statu quo uti .possidetis soit maintenu et que,
pendant toute la durée de l'armistice, leurs ar
mées continuent à percevoir les impôts et à
faire des réquisitions dans le Jutland.
On assure que ces dures conditions n'ont été
acceptées qu'aci référendum par les plénipoten
tiaires, danois.
- La conférence a réglé la question des encla-,
ves.jutlandaises qui doivent rester réunies au
Sleswig. Comme compensation, le Danemark,
conservera l'ile d'Arroë , qui est sleswigeise,
mais qui n'a pas, été occupée par les troupes
allemandes.
Marseille, l or août.
Le Tigre, des Messageries impériales, venant
de l'Indo-Chine, est arrivé à Suez le 28 juillet
à minuit , avec 118 passagers et 5,460 colis
de marchandises.
Le Saîd, de la même compagnie , faisant le
service de correspondance, est parti d'Alexan
drie pour Marseille le 31 au matin.
(Ilavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
cocus de clotcan le 30 le 1 er hausse, baisse,
3 0/0aucompt. 66 05 66.10 » 05, » »
—Fin du mois. 66. « 66. » » » » »
41/2 au cofmpt. 94 30 94.40 .> 10 » »
—Fin du mois. 93 90 » . # » » » »
On lit dans le Moniteur de Varmée :
« Conformément aux conventions arrêtées
entre le gouvernement français et le gouver
nement mexicain, une notable partie du corps
expéditionnaire doit quitter le Mexique pen-
danbl'année 1864. L'embarquement des trou
pes a, sut ■ l'ordre de l'Empereur, été fixé de
manière qu'elles aient à traverser les Terres-
Feuillelon du Constitutionnel, l 'août.
LA FORÊT DE B0NDY
ÉPOQUE DE LA RÉGENCE.
PROLOGUE
A JEAN LAFF1TTE.
Mon cher ami,
Ce qu'avec un rare- talent, dans les Mémoires de
Fleury, vous avez fait pour la fin du XVIII e et le
commencement du XIX e siècles, l'idée m était po
ilue dé le tenter sous la forme du roman pour
l 'attrayante époque de la Régence, .
Vous m'aviez prédit que la besogne serait rude,
et rude , en effet, elle a été.
Marier le réel avec l'imaginaire; à l'immense
tâché de créer des personnages vivans ajouter le
miracle peut-ôtie plus difficile de ressusciter ceux
qui sont morts; au prix de quelques cadeaux que
vous fera l'histoire renoncer par plus d'un côté à
sa Itère liberté d'inventeur ; dans la trame d'une
fablè préconçue enchâsser des évènemens tout
faits dont il ne faut ni altérer la physionomie ni
dénaturer le caractère,'et, chose assez curieuse,
avoir souvent la tâche de leur prêter la vraisem
blance dont ils se dispensent parce qu'ils «Ht
l'honnfcur d'être la vérité; enfin, d'une foule de
cailloux laborieusement amassés composer une
mosaïque faisant l'illusion d'un tableau, voilà quel
était le programme, et ce programme, comment
aura-t-il été tenu ? ..
Ce qu'il y a de sûr, c'est que, même imparfait,
mon travail probablement ne serait pas arrivé à
terme si amicalement voiis n'étiez venu peur
m'y tenir la tête. Patient à : me'suivre chapitre
•par chapitre; en maître de l'art et avec votre goût
ai sûr et si exercé, m'avertissant de mes lapsus et
Reproduction interdite.
de mes défaillances; quand, à force d'en dépen
ser, l'invention chez moi faisait défaut, m'ouvrant
le trésor personnel de votre imagination, vous
avez tant fait pour ce livre que j'ai presque envie
de vous appeler son grand-père; ainsi il seraii no-"
tre fils à nous deux.
Qu'au-moins cotte dédicace vous soit un remer-
ctment, et, comme on dit a~ux examens des licoles,
qu'elio vous paie votre droit do présence.
Sur ce, je prie Dieu qu'il ait, vous, moi, et
l'œuvre surtout, en sa sainte et digne garde. .
c1urlgs rabou.
j. e s moutards.
Par une chaude soirée de la fin d'août
1697, un homme portant le tricorne ga
lonné et l'habit gris-blanc des gardes fran
çaises, venait de quitter la grande route.
d'Allemagne qui traverse la forêt de Bon-
dy dans sa longueur pour s'engager dans
la route dite de la Fosse-Maussoin ; celle-ci
le menait droit au carrefour des Six-Rou
tes-, de ce rond-point, en quelques minu
tes, il pouvait être rendu à sa destination.
Maigre la pesanteur de l'atmosphère, il
marchait d'une allure leste et dégagée,
telle- qu'elle pouvait être attendue d'un
garçon de trente ans qui, par son métier
de sergent d'infanterie, déjà rompu à la
fatigue, avait en outre la ressource de sou
tenir et de cadencer son pas, au moyen
d'un petit sifflômentsoMo voce qui lui re
produisait le rhythipe vjf et accentué de
la fameuse marche de son régiment. .
La bravoure des soldats aux gardes é-
tait alors trop proverbiale pour que le
jour déjà tombant et la mauvaise renom
mée de la forêt pussent servir à explique?
l'impatience que le voyageur montrait
d'arriyer. Ce qui était vrai, c'est qu'il s'é
tait attardé dans ijn cabaret du village de
Bendy et qu'ayant affaire^ à des gpns qu'il
gçiy^it assez couche-tôt, il ne voulait pas
arriver chez eux; à une-heure tout à fait
indue.
: Notre homme, cependant, avait beau ar
penter vigoureusement l'espace, il avait
encore devant }i}i q.sseji de chemin, pour
qu^en continuant de le convoyer, nous,
ayons le lcisir de dire au lecteur et le ter
me prépis de sa course et le pourquoi de
son déplacement.
A l'époque où s'ouvre notre drame, sur
la lisière de la forêt, au pied d'un petit
mamelon déboisé qui s'élève entre la porte
du Raincy, dite la porte do CKelles, et le
village de MQntfermeil, se dessinait uns
construction d'assez chétiveapparencecon
nue dans le pays soiis le nom de la Maison-
Rouge.
Rapproché du titre de ce livre qui laisse
entrevoir bien des noirs mystères, ce nom
couleur de sang semblerait déjà les faire
pressentir; mais pour le moment coupons
• court à toute supposition tragique. En réa
lité, l'habitation vers laquelle gravite le
sergent n'avait dans son passé aucun mé
chant compte à régler; lqin de là, ellp np-
rappelait qu'une bonne èt honorable pen-*
sée.
Al'époque où, avant d'être un fastueux
château, le Raincy était un humble prieu
ré, préoccupés de la trop fréquente cala
mité des disettes, les moines qui vivaient
là sur los conljns des grasses terres de la
Brie, avaient eu l'idée d'importer en Fran
ce la pratique des silos, espèces de granges
souterraines où plusieurs peuples, les Es-
p^gnolscentrautres, conservaient des amas
4e grains,
Essayant le procédé sur une grande
échelle les bons religieux avaient fait creu
ser de vastes grottes d'abondance avec fours,
séchoirs et étuves à essorer le blé avant de
^emmagasiner, et, à rontrpe de ces subs-
tructions grandioses, ils avaient établi le
logement d'un laïc préposé- à la direction
de l'entreprise. Cette demeure n'était au-,
tre chose gùe la Maison-Rouge. Restée
debout après, l'abandon des greniers sou
Chaudes dans la saison favorable et sans aucun
danger pour leur état sanitaire. A cette épo
que, des vaisseaux de la marine impériale
iront les prendre au port d'embarquement. Les
corps 4irigés les premiers sur le Mexique ont
aussi désignés pour-rentrer les premiers en
•France ; ce sont les su ivans :
1 er bataillon de chasseurs à pied;
20° bataillon,de chasseurs à pied;
2° régiment de zouaves ;
99 e régiment de ligne ; !
l ro batterie du 3° régiment d'artillerie;"
1" compagnie (bis) du 3 e escadron du train
d'artillerie ; ;
6 e compagnie du 2 e régiment du génie;
i" compagnie du train des équipages,mili
taires de la garde.
» Dans le premier départ seront également
compris les militaires libérables au 31 décem
bre 1864, qui ont été jusqu'à présent mainte
nus sous les drapeaux en exécution de l'arti
cle 30 de la loi du 21 mars 1832 sur le recru
tement de l'armée. »
On nous écrit du camp de Châlons-sur-
Marne :
«.Voici deux mois que notre camp est ins
tallé et que les trente mille hommes qui le
composent sont exercés à toutes les manœu
vres. de guerre, sous les yeux mêmes de - l'un
des généraux des armées modernes les plus
compétens en pareille matière.
« Aux exercices de détail, qui n'ont pas du-r
ré moins de six semaines, ont succédé depuis
le milieu de juillet de grandes manœuvres qui
offrent un intérêt des plus considérables. Cha
que arme est spécialement instruite à lutter
■ contre les autres avec avantage,, soit dans l'of-
îeasive,.. soit dans la défensive, et à adopter
les formations qiii peuvent être les plus utiles,
dans les divers cas qui se présentent habi
tuellement à la guerre. Cette école pratiqué est
delà plus haute importance pour l'instruction
de nos troupes qui,ne peuvent manquer d'en,
retirer un immense profit.
» Les grandes manœuvres ont lieu, deux fois
par semaine, le lundi et le vendredi, de quatre
heures à huit heures du matin. On attend au
jourd'hui même la division de dragons de Lu
né ville, qui portera le nombre des escadrons
au camp à 32, dont 16 de,cavalerie légère.
» ,Le 20 juillet; sont arrivés au camp 2,000
jeunes , soldats des départemens voisins et ap
partenant à la réserve ou plutôt à la deuxième,
partie du contingent. Ils ont été immédiate
ment répartis dans les, corps. Ces hommes sont
. dégrossis au métier, des armes, puisqiie l'hiver,
dernier ils ont déjà, été exercés trois mois dans
les dépôts.
», Ils doivent rester au camp pendant un
mois, du 20 juillet au 20 août. On veut se ren
dre compte de leur instruction et savoir s'ils
sont en état de prendre part aux manœuvres
qui, ont commencé. On saura par l'expérience
faite sur ces, jeunes, gens si, en cas de guerre,
les militaires non incorporés laissés dans leurs
foyers et instruits seulement pendant quel
ques mois sont capables, encadrés J au milieu
da soldats instruits, de rendre de bons servi
ces en campagne. Pendant dix jours on leur a
fait reprendre le, travail de détail. Aujour
d'hui ils vont manœuvrer avec tout le monde.
».Le ministre de la guerre comprenant, le
degré d'importance que prend le tir, avec les
armes de précision aujourd'hui en usage dans
Jes arrgées modernes, a envoyé au camp de;
"■Châlons une commission présidée par le géné
ral de Lartigue, inspecteur général perma
nent du tir, commission composée de plu
sieurs officiers attachés à l'école de Vincennes.
» Les exercices du tir à la cible sont surveillés
dans tous les regïmens du camp par les mem
bres de cette commission et par le général de
Laitigue lui-môme,. Ils ont lieu sous leur di
rection, et dans très peu de jours cette impor
tante partie de l'instruction des troupes sera
complètement terminée.-
» Je nedoispas oublier de vous signaler par
mi. les plus assidus amateurs de nos ma
nœuvres, de nos exercices et, présens à, toutes
nos prises d'armes, la mission égyptienne,
composée d'officiers de . tous les grades et de
tous les corps, dont deux généraux, mission
arrivée le 15 juillet au camp pour y rester
jusqu'à sa dissolution. Ces officiers étrangers
ont été amenés et présentés au maréchal par
le général Princeteau, chef de la mission fran
çaise en Egypte,
» Je ne vous dirai pas que nous avons chaud
sous la tente et dans nos baraques, ce ne se
rait pas vous Apprendre quelque chose de
nouveau ; la chaleur de pet été ne nous
épargne pas plus o v ue vous -, placés que
nous sommes sur' le plateau ondulé et
crayeux qui servit jadis de champ de bataille
à Attila, et où fut arrêté ce barbare ; mais ce
que je puis vdui dire , c'est que, malgré de
chaudes journées et quelques orages, le corps
d'armée est' dans un parfait état hygiénique.
» Nous attendons avec impatience, comme
bien vous pensez, l'Empereur, dont on nous
annonce le séjour au milieu de nous comme
devant être prochain. » ,
Pour extrait : l. boniface.
Nous avons meptionné la décision-im
périale consacrant le principe de l'établis
sement, de la contribution foncière en
Algérie. Cette décision est précédée du rap
port suivant à l'empereur :
Paris, le 2 juillet 1864.
S ire, .
On a toujours sigaalé parmi les progrès es
sentiels à accomplir en Algérie celui de l'éta
blissement de l'impôt foncier. t
Outre que son application permettrait au
gouvernement de compter d'avance sur un
produit à peu près invariable dans le budget
des recettes de l'Algérie, elle favoriserait les
progrès de l'agriculture en poussant au défri
chement des terres incultes ; de plus, elle four
nirait aux provinces et aux communes les
moyens de créer, par le vote des centimes ad
ditionnels , des ressources précieuses pour
l'exécution des travaux p.iblics, l'égalité de
tous devant l'impôt, que Votre .Majesté a ins
crite en tête de la Constitution de l'Empire.
Le moment ne paraît pas venu cependant
d'asseoir immédiatement en. Algérie l'impôt
direct sur les propriétés sans distinction, ainsi
que cela se pratiqué en France.
Il'est équitable de laisser les colons jouir,
pendant quelques années encore, de l'exemp
tion des taxes foncières qui leur a été accordée
jusqu'à.ce jour dans le but.d'encourager leurs
efforts. ; - *\ •
D'autre part, la substitution de la contribu
tion immobilière aux a.ntiens impôts actuel
lement perçus dans les territoires occupés par
les Arabes né serait pas possible tant que la
délimitation dés tribus et la répartition des
terres entre les douars et les individus ne se
ront pas effectuées,'/la propriété individuelle
devant nécessairement servir, d'assietté à l'im
pôt direct. D'ailleurs, Votre Majesté a pensé
que les mesures qui devraient précéder cette
réforme radicale auraient pour résultat d'at-
ténueï, dans l'esprit des populations , les heu
reux effets du sénatus-eonsulte du 22 avril
1863.
Mais il est éminemment utile de décider dès
à présent :
l° Que la contribution foncière sera établie
à partir d'une époque et suivant les règles qui
seront déterminées ultérieurement par un dé
cret sur toutes- les propriétés immobilières,
privées, urbaines ou rurales, qui ne sont point
aujourd'hui ou qui ne seraient point, à cette
époque, assujetties auxlmpôts arabes;
2° Qu'à cet effet, les matrices foncières et les
autres états et rôles nécessaires seront dressés
dans un bref délai ;
Qu'on se conformera, pour ces opérations,
aux lois et règlemens suivis en France, sauf à
faire/modifier les dispositions qui ne seraient
pas susceptibles d'être appliquées en Algérie,
à raison de certains détails de son organisation
administrative.
Les conséquences de cette décision seraient
immédiatement très importantes.
Ainsi les travaux.très longs et très importans
qui doivent être accomplis avant l'établisse
ment de l'impôt nouveau pourraient être pré
parés avec tout le soin désirable.
Les propriétaires européens, avertis' d'avan
ce qu'ils seront prochainement soumis à la
taxe, prendraient leurs mesures èn consé
quence.
• Enfin, et ceci est le plus important, les pro
vinces et les communes pourraient, dès l'a
chèvement des .matrices, è!re autorisées à
s'imposer d'après ces bases, pour subvenir à
leurs travaux d utilité publique. C'est ce que
les différentes autorités de 1 Algérie, et notam
ment le conseil général et la chambre consul
tative de là province d Alger, n'ont cessé de
demander, ■
Je n'hésite donc pas a prier Votre Majesté de
vouloir bien donner sa haute approbation aux
mesures que j ai 1 honneur de lui soumettre,
d'après les propositions du gouverneur général
de l'Algérie.
J q suis, etc.
Le maréchal de France, ministre se
crétaire d'Etat au département delà
guerre, Signé R andon,
Approuvé : . Signé NAPOLEON.
Voici le texte de la Convention conclue,- le
8 avril 1864, entre la France et le Royaume
d'Italie, pour régler l'échange de Mandats de
poste entre les deux Etats î
Art- l çf . Des envois de fonds pourront être faits
par la voie de la poste, tant de la France et de
l'Algérie pour le royaume d'Italie, que du royau
me d'Italie pour la France et l'Algérie.
: Ces envois s'effectueront au moyen de mandats
spéciaux dits mandats d'articles d'argent sur- l 'é
tranger, tirés par des bureaux de l'administration
des postes de France sur des hureaux de l'admi
nistration des postes de l'Italie et réciproque
ment!
La propriété de. ces mandats sera transmissible
par voie d'endossement-
Aucun mandat ue pourra excéder la somme de
deux cents francs.
Art. 2. il sera perçu, sur chaque envoi de fonds
effectué en vertu de l'article précédent une taxe
de vingt centimes par dix francs ou fraction de
dix.francs, laquelle taxe devra toujours être payée
par l'envoyeur.
Le produit de la taxe ci-dessus fixé sera partagé
par moitié entre l'administration des postes de
France et l'administration des postes italiennes.
Art. 3. Il est formellement convenu entre los
deux parties contractantes que les mandats déli
vrés par les bureaux de poste français ou italiens,
en exécution de l'article 1 er , et les acquits donnés
sur ces mandats ne pourront, sous aucun prétexte
et à quelque titre que ce soit, être soumis à un
droit ou â une taxe quelconque en plus de la taxe
fixée par l'article 2.
Art. 4. L'administration des postes de France et
l'administration des postes du royaume d'Italie
dresseront, aux époques qui seront fixées par elles
d'un commun accord, des comptes sur lesquels
seront récapitulées toutes les sommes payées par
leurs bureaux respectifs, ainsi que les taxes per
çues sur lesdites sommes, et ces comptes, après
avoir été débattus et arrêtés contradictoirement
seront soldés par l'administration qui sera recon
nue redevable envers l'autre, dans le délai dont
les deux administrations conviendront.
Art 5. Les sommes encaissées par chacune des
deux administrations, en échange de mandats
d'articles d'argent dont le montant n'aura pas été
réclamé parles ayant-droit, dans un délai de huit
années, à partir du jour du.yersement des fonds,
seront définitivement acquises à l'administration
qui aura délivré ces mandats.
Art. 6. L'administration des postes de France
et l'administration des postes du royaume d'Italie
désigneront; d'un; commun accord, les bureaux
qui devront délivrer et payer les mandats à émet
tre en vertu des articles précédents ; elles régle
ront la forme des mandats susmentionnés et celle
des comptes désignés à l'article 4, ainsi que toute
autre mesure de détail ou d'ordre nécessaire
pour assurer l'exécution. des: stipulations de la
présente convention. .
Il est entendu que les mesures susdites pourront
être modifiées par les deux administrations tou
tes les fois que, d'un commun accord, ces deux
administrations eh reconnaîtront la nécessité
Art. 7. La présente Convention sera mise 4 exé
cution à partir du jour .dont les deux parties con
viendront, dès que la promulgation en aura été
faite d'après les lois particulières à chacun des
deux Etats, et elle demeurera obligatoire de trois
nfois en trois mois, jusqu'à ce que l'une des deux
parties contractantes ait annoncé a l'autre mais
trois mois à l'avance, son inieiiuon cren laire cea«~
ser lis effets..
Pendant ces derniers trois mois, la convention
continuera d'avoir son exécution pleine et entière
sans préjudice de la liquidation et du solde des
comptes après l'expiration dudit terme." -
Art. 8. La présente convention sera ratifiée et
les ratifications en seront échangées aussitôt àue
faire se pourra. ^
En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont
signé la présente convention et y ont apposé le
cachet de leurs armes.
Fait à Paris, en double original, le huitième jour
du mois d'avril de l'an de grâce 1864.
■ - (L. S.)'Signé D rocyn de L hcys.
(L. S.) Signe N igra.
Aujourd'hui, s'est fait à l'Hôtel-de-Ville le
tirage simultané de 3,5 73 numéros d'obliga
tions à rembourser appartenant aux deux
emprunts municipaux réalisés en vertu des
lois,du 2mai 185a et août 1800.
Oh sait que les numéros de l'emprunt de
183S forment une série et que lés numéros de
l'emprunt de 1860 forment' deux séries identi
ques à la première,.ayant le même nombre de
numéros dans chaque série, même époque de
remboursement, et que les mêmes avantages v
sont attachés.
11 n'a donc été extrait de la rôue, selon l'u
sage, que 1,191 numéros, lesquels multipliés
par-.trois donnent les 3,873 numéros des trois
séries."
Les j S premiers numéros sortis de la roue
dans l'ordre suivant ont gagné dans chaque
série les lots, ci-après, savoir :
i" n° 127,733, la prime de -100,000 fr. ;
les n os 7S,727,-Gi,770,-54,0B8,—40,286, cha
cun 10, OOOfr.
Les n os 32,413,-88,934,—18,982,—60,359, —
86,793,—33,414,—i0b,l 19,-129,877,-4,978,—
143,710, chacun 1,000 francs.
Nouvelles • diverses*.
PARIS. 1" AOUT;
M. Pollet, ancien agent de change à Paris, a
été nommé aux fonctions de receveur général
du département de la Dordogne.
; — M. Petetin, receveur particulier des fi
nances à Rethel, est nommé en la même qua
lité à Saint-Quentin, en remplacement de M.
Girardin, admis à faire valoir ses droits* à la
retraite.
(«— Par décret rendu sur la propâiiôn du
ministre de l'intérieur, ont été Nommés :
„ S ?." S ' p 1 réfet del ' atr o n , di 5--ment de Toulon (Var),
M, Coupler, sous-nréfte de Carpentras, en rem
placement de M.'Botjnemain, décédé. ■
^ Sous-préfet dô; 1 arrondissement de Carpentras
(Vaucluse), M, Liégeard, sous-préfet de Parlhe-
nay, en remplacement de M. Coupier.
Sous-préfet dé l'arrondissement de Parthenay
"jTT
terrains qui n'avaient pas donné de bons
résultats, elle devait uniquement son nom
à la brique employée et laissée apparente
dans sa construction, .. ■<
Pour hôtes, au temps où nous sommes
arrivés, la Maison-Rouge avait un Au
vergnat et sa femme ; plus ^ une petite
ûlle encore au berceau : l'Auvergnat s'ap
pelait Vassivière et, par la même occa
sion, disons-le nom du garde françaisè :
il s'appelait Colingry. ,
Maintenant, pour préciser l'intérêt par
lequel ce dernier était conduit à la Maison-
Rouge i, quelques explications doivent nous
être permises. En commençant, elles au
ront un peu l'air de remonter au déluge;
pourtant, nous ne dirons rien qui ne soit
rigoureusement nécessaire. Du reste nous
avons le temps; Colingry est toujours en
marche et pas encore près d'arriver.
On saura donc qu'en France, sous l'an
cienne monarchie et depuis François I er ,
on appellait du nom de capitainerie une ju
ridiction tout exceptiopnpllp, ayant pour
objet la conservation dès forêts et ohasses
royales. En môme temps, cette juridiction
connaissait de tous les délits forestiers
3ui pouvaient être commis dans l'étendue
e son ressort.
: Du moment qu'il, s'agissait de \èrçene
et de la gqrde des plaisirs ûù roi,' une ma
gistrature, cela va sans dire, n'était au-
dessous de l'ambition d'aucune sommité
de raristocratie ; aussi les plus grands
seigneurs, et voire même l'es princes du
sang, briguaient-ils avec empressement ces
charges de capitaines .royaux. Seulement,
né daignant pas en exercer par eux-mêmes
les fonctions, ils déléguaient leur autorité
à un lieutenant-général civil ou de ^obp
longue, qui jugeait ej} leuiî nom, assisté
de tout l'attirau de la justice ordinaire, à
savoir : des assesseurs, un parquet, un
greffier, des huissiers et des exempts
commandant des escouades de maréchaus
sée forestière.
Détail peu connu et que presque tous
les biographes ont négligé, Beaumarchais;
l'auteur du Mariage de Figaro, avait acheté
la charge de lieutenant du duc de Coigny,
capitaine royal de la Varenne du Louvre,
et nonobstant sa burlesque création de
Brid'Qison, ce grand redresseur d'abus
distribuait avec le plus grand sérieux pos
sible, le fouet, le carcan, le bannissement
et autres aménités féodales, à quioonque
osait attenter au gibier du roi.
En 1697, n'ayant encore que le titre de
duc de Chartres, Philippe d'Orléans, ne-
veu ; de Louis XIV et depuis régent de
Francb, était titulaire de la capitainerie
royale des chasses de Vincennes et de
Livry, lesquelles, dans leur circonscrip
tion, comprenaient la forêt de Bondy.
En cette qualité, sollicité par une in
fluencé subalterne de la maison de sa mè
re, Madame,duchesse d'Qrléans, quelques
années plus tôt, il avait délivré à l'Auver
gnat Yassivière une patente d'exempt as
sermenté près le tribunal de sa capitaine
rie; c'est à ce titre que cet homme résidait
à la Maison Rouge, ayant à la fois l'hon
neur etile profit de n'y point payer de loyer,
Malgré le précieux accessoire, de ce lo
gement gratujt; n\ftl§ré d'autres avantages-
et prorogatives, et malgré enoore une assez
remarquable habileté du sieur Vassivière
4ans la manœuvre vulgairement connue
sous le nom de tour du bâton, sa plaoe,
il faut bien lettre, était maigre, et elle
l'eût fait piètrement vivre si, sa femme ai
dait, l'épiant du Cantal ne s'était procuré
là ressource d'un supplément d'industrie.
A Paris, au Crucifix-Saint-Jacques^ sp te
nait le bureau de ce çpe l'ûû appelait
alors une reçoi^rç^nê^em « c'est-à-dire une
matr-onne' ayant de M. le lieutenant géné
ral de police, privilège et approbation
pour le placement des nourrices,
Là, Mme Vas^ivièî-e n'avait qu'à se pré
senter ; son air ouvert et avenant, ses
dents blanches et son appétissante frafc
cheur faisant aussitôt leur effet, autour de
ces apparence^ tje florissante santé, les
r candidats s'empressaient en foule, aspi
rant, comme dit plaisamment Molière, à
la bonne fortune de sa noutricerie.
C'est ainsi que de,ux ans avant le com
mencement de cette histoire, elle s'était
vue chargée d'une petite fille de Mme Né
ron, grosse poissonnière de Paris, laquel
le, par la splendeur de ses appas et le
luxe cossu de ses atours, faisait sen
sation , même à Versailles, quand, à
l'occasion de quelque grand événement
public, avec ses commères,, les dames de
la Halle, elle était admise à l'honneur de
complimenter le roi.
. La passion des enfans, sinite parvulos ve-
nire ad me, n'est pas rare à rencontrer chez
les militaires : la force et la gaillardise, en
vertu de la loi des contraires, sont attirées
par la faiblesse et par l'innocence qui leur
sourient en cheveux blonds.
Frère de Mme Néron, Colingry aimait à
l'adoration sa nièce qui s'élevait chez lés
Vassivière ; tout d'abord il avait compris,
combien à oette enfant sa protection se
rait nécessaire. ; .
Homme habituellement entre deux vins,
et, de son métier, porteur à la marée, M.
Néron goûtait très médiocrement les suc
cès de cour de sa femme.
A l 'époque où, pour parler comme eux,
était noe leur petite dernière, un grand sei
gneur étranger leur faisait quelquefois
l'honneur de les visiter et,à toute force, il
avsit voulu être le parrain de l'enfant nê
dans cette coïncidence.
Contraint par la vanité *et la haute vo
lonté de la mère, à subir cet éclatant
patronage qui n'avait pas laissé de faire
causer dans le quartier, M. Néron s'en
ét^it ému plus que de raison. Espèce de
Montespan des halles, il allait en tout*
lieu, désavouant sa paternité, et Dieu sait -
l'avenir que la jalousie d'un pareil brutal
réservait à la protégée de son beau-frère
Colingry, si un matir, à force de noyer ses
chagrins conjugaux,il ne se fût, d'un coup"
d'apoplexie» ea allé de vie à trépas.
abomemens des départemens.
trois mois
six mois.
NAN.........
16 FR.
32 FR.
64 FR.
pour lus pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONlFACEi r*.4ï'es Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
MARDI 2 AOtfT 1864.
-,.. « m ^l- •» -J^.
9
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
AJ50NNESENS de PARIS.
trois mois 13 fr.
six mois. 26 fr.
un an 52 fr.
un numéro centimes;
Les abonnemens datent des 1 er et 16 ]
de chaque mois.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon (IfTposte ou d'un eiiet
sur Paris, à l'ordre de " l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçus chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n" 40
(place de la Bourse).
PARIS, 1" AOUT.
Plusieurs dépêches télégraphiques si
gnalent la conclusion d]un armistice et des
préliminaires de paix aux" conditions'sui
vantes : .
Cession complète des duchés y compris
les enclaves jutlandaises, à l'exception du
district de Ribe ; '
Les îles de la mer du Nord et l'île d'Alsen
suivent le sort du Sleswig;
L'île d'Arroë dans la Baltique reste au
Danemark.
Ces dépêches sont d'ailleurs muettes sur
la ferme de là cession des duchés, et l'on
ne sait pas encore si les deux grandes puis
sances allemandes, à qui ces territoires
seront remis, ont fait quelques déclara
tions qui puissent jeter du jour sur leurs
vues ultérieures..
La politique actuelle du cabinet de
Vienne, qui se traduit par une alliance
intime avec la Prusse, est formellement
désapprouvée par les principales feuilles
autrichiennes. Le Lloyd attribue à cette
alliances Ha. signification suivante : pas de
réformes fédérales, mais dualisme, c'est-à-
dire partage amiable 'ét pacifique de l'in
fluence que laPrusse et l'Autriche peuvent
exercer sur les destinées et ia condition
politique de l'Allemagne ; on ne tiendrait
compte que dans la mesure de 1 indispen-
sablé dès' intérêts "particuliers des pe
tits Etats ; afin " de maintenir la paix
intérieure de la Confédération ; quant au
reste, l'Autriche et la Prusse prendraient
ôn commun la direction, des .affaires de
l'Allemagne et s'entendraient suivant les
tertips' "ftouf consolider réciproquement
leur puissance.'
La Presse de Vienne ne cache pas qu'elle
eût de beaucoup préféré que l'Autriche,
s'appùyant sur la nation allemande, eût
l'ait cause commune avec la confédération
germanique. « L'alliance exclusi\e avec
» la Prusse, dit ce journal, n'était pas
» d'absolue nécessité; elle nous a fait dé-'
» vièr de notre voie droite vers le cœur de
» l'Alleïnagne et, au lieu de nous mener à
» Francfort elle nous a conduits à Kis-
» singen. » v
L'affaire de Rendsbourg est pour le mo
ment étouffée, non sans laisser d amers
resSentimens; le Correspondant de Nurem
berg regrette que les Etats secondaires ne
se soient pas entendus et n'aient pas -mis
sur pied une aimée fédérale capable d'im-
posfer à la Prusse et de sau ver ;le Sleswig-
Holstein, que ce journal regardecommeper-
dupour l'Allemagne. Après leSleswig-Hols-
tein, dit le correspondant, ce sera le tour
du Hanovre « excellent morceau pour; la
Prusse. » Lamôme menace pèse ausslsurla
Hesse, et le Correspondant termine ses pré-,
dictions sinistres par cette interrogation fa
tidique : « Qui saurait dire tout ce que les
» drapeaux prussiens flottant à llends-
s bolirg contiennent dans leurs plis ! »
La Gazette de Hanovre annonce que le gé
néral dé Hake conserve le commandement
des troupes fédérales.
Acgdste Yitd.
Nous apprenons que les préliminaires
de paix et d'armistice ont été arrêtés hier
dans la conférence de Vienne, et que ces
conventions seront signées aujourd'hui.
L. BONIFÀCK.
L 'Empereur a écrit ïalettrtr suivante au
maréchal Vaillant, ministre de Sa Maison
et des Beaux-Arts.
: Vichy, le31 juillet 1864.
« Mon cher maréchal, je viens vous faire
» faire part d'une réflexion qui m'est sur-
» venue pendant le repos dont je jouis ici.
» Deux grands établissemens doivent être
» reconstruits à Paris, avec une desti-
» nation bien différente : l'Opéra et l'Hô-
» tel-Dieu* Le premier est déjà commencé;
» Je second nel'est pas encore. Quoique
» exécutés, l'Opéra aux Irais de l'Etat,
» l'Hôtel-Dieu aux frais des hospices et de
» la ville de .Paris, tous deux ne seront
» pas moins pour la capitale des monu-
» mens remarquables ; mais comme .ils
» répondent à des intérêts très différens,
» je ne voudrais pas que l'un surtout
» parût plus protégé que l'autre. .
>> Les dépenses de l'Académie impéria-
» le de musique dépasseront malheureu-
» sement les prévisions, et il faut éviter
« le reproche d'avoir employé des millions
» pour un théâtre, quand la première
j > pierre de l'hôpital le plus populaire de
» Paris n'a pas encore été posée. Engagez
» donc, je vous prie, le préfet de la Seine
» à faire commencer bientôt les travaux
» de l'Hôtel-Dieu, et veuillez faire diriger
» ceux de l'Opéra de manière à ne les ter-
» miner qu'en même temps. Cette combi-
» naison, je le reconnais, n'a aucun avan-
» tage pratique ; mais, au point de vue
» moral, j'attache un grand prix à ce que
» le monument consacré au plaisir ne's'é-
» lève pas avant l'asile de la souffrance.
» Recevez, mon oher maréchal, l'assu-
» rance de ma sincère amitié.
» NAPOLEON. »
Plusieurs journaux ont annoncé que
Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératri
ce devaient faire prochainement un voyage
en Alsace et en Lorraine.
Cette nouvelle n'est pas exacte.
■ (Moniteur.)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 1 er août.
Le Homing-Herald dit que la Prusse veut
s'annexer les duchés de Sleswig et dc Hols-
tein ou le grand duché d'Oldenbourg; D'après
ce journal, la Prusse se proposerait d'indem
niser la France ea lui cédant Sarrelouis.
• • •• Londres, 1 er août;
Le Times assure que l'Angleterre a acquis
plus d'influence en Europe par sa politiquo pa
cifique qu'elle n'aurait pu ea acquérir par la
guerre.
Le Morning-Post dit que la Prusse veut s'an
nexer les duchés et anéantir les institutions li
bérales dans le nord de l'Europe.
Vienne, 1" août.
Les journaux de Vienne annoncent que les
négociations engagées ont abouti, dansla con
férence d'hier, à la signature des préliminaires
de paix et à la conclusion d'un armistice.'
Les bases de la paix sont les suivantes :
-Cession complète des duchés, y compris les
enclaves jutlandaises, >à l'exception du district
de Ribe. L'île d'Alsen et les îles de la mer du
Nord resteront au Sleswig , tandfljque l'île
d'Arroë, dans la Baltique, restera au Dane
mark.
A partir du district de Ribe., une rectifica
tion de la frontière aura lieu en vue de tracer
une ligne stratégique, sans toutefois porter at
teinte à l'intégrité et à l'union des duchés..
Alexandrie, 1 er août.
Le comte Sala, agent supérieur en Egypte
de la compagnie de Suez, a été reçu en audien
ce particulière par le vice-roi.
Le différend qui s'était élevé entre le gou
vernement égyptien et le consul d'Amérique à
propos d'un sujet américain qui revendiquait
l'usage d'une c'onduited'eau traversant sa pro
priété, est en voie d'arrangement.
Lisbonne, 31 juillet.
Le paquebot anglais Magdalena, porteur des
malles du Brésil et de la Piata, et parti de Rio-
de-Janeiro le .9, est arrivé ce matin. Il n'ap
porte aucuno nouvelle importante.
Changes à Rio, le 8 : Londres, 27 1/4 à 27 3/8;
France, 348 à 350; Hambourg, 660.
Les cafés se raisonnaient sur la base de 6,'.(00
à 7,000 pour le good first. Stock, 00,000 sacs.
(Havas Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Southampton, 31 juillet.
Les avis de Port-au-Prince, en dato du 8, di-
sen£qu'une nouvelle tentative d'insurrection,
à la tête de laquelle se trouvait le générafTJgé
Louguefosse, ajété étouffée en quelques jours.
Les principaux chefs ont été arrêtés. ;
New-York, 22 juillet (par Ze Perwwan).
Le bruit court que le général Sherman a oc
cupé Atlanta.—MM. Clay et llalcomb, repré
sentai semi-officiels du. gouvernement du
Sud, avaient informé M. Horace Greely qu'ils
désiraient se rendre à Washington pour dis
cuter les propositions ; de paix, bien qu'ils ne
fussent pas accrédités par le gouvernement
confédéré pour cette mission.
M. Lincoln a répondu par l'intermédiaire de
M. Greely, que le gouvernement recevrait et
traiterait libéralement toute proposition qui
pourrait rétablir la paix sur la base du main
tien de l'Union et de l'abandon de l'esclavage.
MM. Clay et Ilalcomb ont alors refusé de se
rendre à Washington, parce que, disent-ils, la
réponse de M. Lincoln, én fixant les conditions
de la paix, empêche toute négociation en vue
de la paix. Ils ont ajouté que si la soumis
sion du Sud à des conditions de conquête peut
seule assurer la paix, la génération qui doit
voir le rétablissement de la paix n'est pas en
core née.
0^.232 ; change sur Londres, 272.
New-\'ork, 23 juillet.
Le général Hood a remplacé le général Jolins-
tone dans le commandement des confédérés en
Géorgie.
Une bataille a été livrée devant Atlanta. Les
confédérés ont été rejetés dans leurs retran-
che'mens avec une perte de 600 morts et,4,000
blessés et prisonniers. . •
Sherman occupe toutes les lignes de retraite
de llood, à:l'exception du chemin de Mâcon.
Or, 2i>4.3/4. . • -<
New-York, 23 juillet, soir. .
Le bruit court de "nouveau qu'Atlanta a été
pris, mais la confirmation officielle manque.
La perte de Sherman dans le combat livré de
vant cette place est de. 1,500 hommes,,
On dit que les confédérés ont repassé le Po-
tomacà 15 milles au-delà de Harpers-Ferry.
On parle aussi d'une conspiration décou
verte dans la vallée du Mississipi, pour former
une confédération du nord-ouest.Plusieurs sé
cessionnistes très connus ont été arrêtés.
Or, 234 3/4. Coton, 161 à 162. Le froment est
en baisse.
Francfort, 1 er août.
Le journal les Deux-Mondes publie les nou
velles suivantes :
La séance tenue hier à Vienne par la confé
rence a duré cinq heures. Elle s'est terminée
par l'adoption de bases préliminaires favora
bles au rétablissement de la paix. On s'attend
à la conclusion d'un armistice.de neuf mois.
M. de Bismark est encore à Vienne.
Vienne 3) juillet.
Les plénipotentiaires s'occupent en ce mo
ment de l'armistice. -
Les puissances allemandes désirent que le
statu quo uti .possidetis soit maintenu et que,
pendant toute la durée de l'armistice, leurs ar
mées continuent à percevoir les impôts et à
faire des réquisitions dans le Jutland.
On assure que ces dures conditions n'ont été
acceptées qu'aci référendum par les plénipoten
tiaires, danois.
- La conférence a réglé la question des encla-,
ves.jutlandaises qui doivent rester réunies au
Sleswig. Comme compensation, le Danemark,
conservera l'ile d'Arroë , qui est sleswigeise,
mais qui n'a pas, été occupée par les troupes
allemandes.
Marseille, l or août.
Le Tigre, des Messageries impériales, venant
de l'Indo-Chine, est arrivé à Suez le 28 juillet
à minuit , avec 118 passagers et 5,460 colis
de marchandises.
Le Saîd, de la même compagnie , faisant le
service de correspondance, est parti d'Alexan
drie pour Marseille le 31 au matin.
(Ilavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
cocus de clotcan le 30 le 1 er hausse, baisse,
3 0/0aucompt. 66 05 66.10 » 05, » »
—Fin du mois. 66. « 66. » » » » »
41/2 au cofmpt. 94 30 94.40 .> 10 » »
—Fin du mois. 93 90 » . # » » » »
On lit dans le Moniteur de Varmée :
« Conformément aux conventions arrêtées
entre le gouvernement français et le gouver
nement mexicain, une notable partie du corps
expéditionnaire doit quitter le Mexique pen-
danbl'année 1864. L'embarquement des trou
pes a, sut ■ l'ordre de l'Empereur, été fixé de
manière qu'elles aient à traverser les Terres-
Feuillelon du Constitutionnel, l 'août.
LA FORÊT DE B0NDY
ÉPOQUE DE LA RÉGENCE.
PROLOGUE
A JEAN LAFF1TTE.
Mon cher ami,
Ce qu'avec un rare- talent, dans les Mémoires de
Fleury, vous avez fait pour la fin du XVIII e et le
commencement du XIX e siècles, l'idée m était po
ilue dé le tenter sous la forme du roman pour
l 'attrayante époque de la Régence, .
Vous m'aviez prédit que la besogne serait rude,
et rude , en effet, elle a été.
Marier le réel avec l'imaginaire; à l'immense
tâché de créer des personnages vivans ajouter le
miracle peut-ôtie plus difficile de ressusciter ceux
qui sont morts; au prix de quelques cadeaux que
vous fera l'histoire renoncer par plus d'un côté à
sa Itère liberté d'inventeur ; dans la trame d'une
fablè préconçue enchâsser des évènemens tout
faits dont il ne faut ni altérer la physionomie ni
dénaturer le caractère,'et, chose assez curieuse,
avoir souvent la tâche de leur prêter la vraisem
blance dont ils se dispensent parce qu'ils «Ht
l'honnfcur d'être la vérité; enfin, d'une foule de
cailloux laborieusement amassés composer une
mosaïque faisant l'illusion d'un tableau, voilà quel
était le programme, et ce programme, comment
aura-t-il été tenu ? ..
Ce qu'il y a de sûr, c'est que, même imparfait,
mon travail probablement ne serait pas arrivé à
terme si amicalement voiis n'étiez venu peur
m'y tenir la tête. Patient à : me'suivre chapitre
•par chapitre; en maître de l'art et avec votre goût
ai sûr et si exercé, m'avertissant de mes lapsus et
Reproduction interdite.
de mes défaillances; quand, à force d'en dépen
ser, l'invention chez moi faisait défaut, m'ouvrant
le trésor personnel de votre imagination, vous
avez tant fait pour ce livre que j'ai presque envie
de vous appeler son grand-père; ainsi il seraii no-"
tre fils à nous deux.
Qu'au-moins cotte dédicace vous soit un remer-
ctment, et, comme on dit a~ux examens des licoles,
qu'elio vous paie votre droit do présence.
Sur ce, je prie Dieu qu'il ait, vous, moi, et
l'œuvre surtout, en sa sainte et digne garde. .
c1urlgs rabou.
j. e s moutards.
Par une chaude soirée de la fin d'août
1697, un homme portant le tricorne ga
lonné et l'habit gris-blanc des gardes fran
çaises, venait de quitter la grande route.
d'Allemagne qui traverse la forêt de Bon-
dy dans sa longueur pour s'engager dans
la route dite de la Fosse-Maussoin ; celle-ci
le menait droit au carrefour des Six-Rou
tes-, de ce rond-point, en quelques minu
tes, il pouvait être rendu à sa destination.
Maigre la pesanteur de l'atmosphère, il
marchait d'une allure leste et dégagée,
telle- qu'elle pouvait être attendue d'un
garçon de trente ans qui, par son métier
de sergent d'infanterie, déjà rompu à la
fatigue, avait en outre la ressource de sou
tenir et de cadencer son pas, au moyen
d'un petit sifflômentsoMo voce qui lui re
produisait le rhythipe vjf et accentué de
la fameuse marche de son régiment. .
La bravoure des soldats aux gardes é-
tait alors trop proverbiale pour que le
jour déjà tombant et la mauvaise renom
mée de la forêt pussent servir à explique?
l'impatience que le voyageur montrait
d'arriyer. Ce qui était vrai, c'est qu'il s'é
tait attardé dans ijn cabaret du village de
Bendy et qu'ayant affaire^ à des gpns qu'il
gçiy^it assez couche-tôt, il ne voulait pas
arriver chez eux; à une-heure tout à fait
indue.
: Notre homme, cependant, avait beau ar
penter vigoureusement l'espace, il avait
encore devant }i}i q.sseji de chemin, pour
qu^en continuant de le convoyer, nous,
ayons le lcisir de dire au lecteur et le ter
me prépis de sa course et le pourquoi de
son déplacement.
A l'époque où s'ouvre notre drame, sur
la lisière de la forêt, au pied d'un petit
mamelon déboisé qui s'élève entre la porte
du Raincy, dite la porte do CKelles, et le
village de MQntfermeil, se dessinait uns
construction d'assez chétiveapparencecon
nue dans le pays soiis le nom de la Maison-
Rouge.
Rapproché du titre de ce livre qui laisse
entrevoir bien des noirs mystères, ce nom
couleur de sang semblerait déjà les faire
pressentir; mais pour le moment coupons
• court à toute supposition tragique. En réa
lité, l'habitation vers laquelle gravite le
sergent n'avait dans son passé aucun mé
chant compte à régler; lqin de là, ellp np-
rappelait qu'une bonne èt honorable pen-*
sée.
Al'époque où, avant d'être un fastueux
château, le Raincy était un humble prieu
ré, préoccupés de la trop fréquente cala
mité des disettes, les moines qui vivaient
là sur los conljns des grasses terres de la
Brie, avaient eu l'idée d'importer en Fran
ce la pratique des silos, espèces de granges
souterraines où plusieurs peuples, les Es-
p^gnolscentrautres, conservaient des amas
4e grains,
Essayant le procédé sur une grande
échelle les bons religieux avaient fait creu
ser de vastes grottes d'abondance avec fours,
séchoirs et étuves à essorer le blé avant de
^emmagasiner, et, à rontrpe de ces subs-
tructions grandioses, ils avaient établi le
logement d'un laïc préposé- à la direction
de l'entreprise. Cette demeure n'était au-,
tre chose gùe la Maison-Rouge. Restée
debout après, l'abandon des greniers sou
Chaudes dans la saison favorable et sans aucun
danger pour leur état sanitaire. A cette épo
que, des vaisseaux de la marine impériale
iront les prendre au port d'embarquement. Les
corps 4irigés les premiers sur le Mexique ont
aussi désignés pour-rentrer les premiers en
•France ; ce sont les su ivans :
1 er bataillon de chasseurs à pied;
20° bataillon,de chasseurs à pied;
2° régiment de zouaves ;
99 e régiment de ligne ; !
l ro batterie du 3° régiment d'artillerie;"
1" compagnie (bis) du 3 e escadron du train
d'artillerie ; ;
6 e compagnie du 2 e régiment du génie;
i" compagnie du train des équipages,mili
taires de la garde.
» Dans le premier départ seront également
compris les militaires libérables au 31 décem
bre 1864, qui ont été jusqu'à présent mainte
nus sous les drapeaux en exécution de l'arti
cle 30 de la loi du 21 mars 1832 sur le recru
tement de l'armée. »
On nous écrit du camp de Châlons-sur-
Marne :
«.Voici deux mois que notre camp est ins
tallé et que les trente mille hommes qui le
composent sont exercés à toutes les manœu
vres. de guerre, sous les yeux mêmes de - l'un
des généraux des armées modernes les plus
compétens en pareille matière.
« Aux exercices de détail, qui n'ont pas du-r
ré moins de six semaines, ont succédé depuis
le milieu de juillet de grandes manœuvres qui
offrent un intérêt des plus considérables. Cha
que arme est spécialement instruite à lutter
■ contre les autres avec avantage,, soit dans l'of-
îeasive,.. soit dans la défensive, et à adopter
les formations qiii peuvent être les plus utiles,
dans les divers cas qui se présentent habi
tuellement à la guerre. Cette école pratiqué est
delà plus haute importance pour l'instruction
de nos troupes qui,ne peuvent manquer d'en,
retirer un immense profit.
» Les grandes manœuvres ont lieu, deux fois
par semaine, le lundi et le vendredi, de quatre
heures à huit heures du matin. On attend au
jourd'hui même la division de dragons de Lu
né ville, qui portera le nombre des escadrons
au camp à 32, dont 16 de,cavalerie légère.
» ,Le 20 juillet; sont arrivés au camp 2,000
jeunes , soldats des départemens voisins et ap
partenant à la réserve ou plutôt à la deuxième,
partie du contingent. Ils ont été immédiate
ment répartis dans les, corps. Ces hommes sont
. dégrossis au métier, des armes, puisqiie l'hiver,
dernier ils ont déjà, été exercés trois mois dans
les dépôts.
», Ils doivent rester au camp pendant un
mois, du 20 juillet au 20 août. On veut se ren
dre compte de leur instruction et savoir s'ils
sont en état de prendre part aux manœuvres
qui, ont commencé. On saura par l'expérience
faite sur ces, jeunes, gens si, en cas de guerre,
les militaires non incorporés laissés dans leurs
foyers et instruits seulement pendant quel
ques mois sont capables, encadrés J au milieu
da soldats instruits, de rendre de bons servi
ces en campagne. Pendant dix jours on leur a
fait reprendre le, travail de détail. Aujour
d'hui ils vont manœuvrer avec tout le monde.
».Le ministre de la guerre comprenant, le
degré d'importance que prend le tir, avec les
armes de précision aujourd'hui en usage dans
Jes arrgées modernes, a envoyé au camp de;
"■Châlons une commission présidée par le géné
ral de Lartigue, inspecteur général perma
nent du tir, commission composée de plu
sieurs officiers attachés à l'école de Vincennes.
» Les exercices du tir à la cible sont surveillés
dans tous les regïmens du camp par les mem
bres de cette commission et par le général de
Laitigue lui-môme,. Ils ont lieu sous leur di
rection, et dans très peu de jours cette impor
tante partie de l'instruction des troupes sera
complètement terminée.-
» Je nedoispas oublier de vous signaler par
mi. les plus assidus amateurs de nos ma
nœuvres, de nos exercices et, présens à, toutes
nos prises d'armes, la mission égyptienne,
composée d'officiers de . tous les grades et de
tous les corps, dont deux généraux, mission
arrivée le 15 juillet au camp pour y rester
jusqu'à sa dissolution. Ces officiers étrangers
ont été amenés et présentés au maréchal par
le général Princeteau, chef de la mission fran
çaise en Egypte,
» Je ne vous dirai pas que nous avons chaud
sous la tente et dans nos baraques, ce ne se
rait pas vous Apprendre quelque chose de
nouveau ; la chaleur de pet été ne nous
épargne pas plus o v ue vous -, placés que
nous sommes sur' le plateau ondulé et
crayeux qui servit jadis de champ de bataille
à Attila, et où fut arrêté ce barbare ; mais ce
que je puis vdui dire , c'est que, malgré de
chaudes journées et quelques orages, le corps
d'armée est' dans un parfait état hygiénique.
» Nous attendons avec impatience, comme
bien vous pensez, l'Empereur, dont on nous
annonce le séjour au milieu de nous comme
devant être prochain. » ,
Pour extrait : l. boniface.
Nous avons meptionné la décision-im
périale consacrant le principe de l'établis
sement, de la contribution foncière en
Algérie. Cette décision est précédée du rap
port suivant à l'empereur :
Paris, le 2 juillet 1864.
S ire, .
On a toujours sigaalé parmi les progrès es
sentiels à accomplir en Algérie celui de l'éta
blissement de l'impôt foncier. t
Outre que son application permettrait au
gouvernement de compter d'avance sur un
produit à peu près invariable dans le budget
des recettes de l'Algérie, elle favoriserait les
progrès de l'agriculture en poussant au défri
chement des terres incultes ; de plus, elle four
nirait aux provinces et aux communes les
moyens de créer, par le vote des centimes ad
ditionnels , des ressources précieuses pour
l'exécution des travaux p.iblics, l'égalité de
tous devant l'impôt, que Votre .Majesté a ins
crite en tête de la Constitution de l'Empire.
Le moment ne paraît pas venu cependant
d'asseoir immédiatement en. Algérie l'impôt
direct sur les propriétés sans distinction, ainsi
que cela se pratiqué en France.
Il'est équitable de laisser les colons jouir,
pendant quelques années encore, de l'exemp
tion des taxes foncières qui leur a été accordée
jusqu'à.ce jour dans le but.d'encourager leurs
efforts. ; - *\ •
D'autre part, la substitution de la contribu
tion immobilière aux a.ntiens impôts actuel
lement perçus dans les territoires occupés par
les Arabes né serait pas possible tant que la
délimitation dés tribus et la répartition des
terres entre les douars et les individus ne se
ront pas effectuées,'/la propriété individuelle
devant nécessairement servir, d'assietté à l'im
pôt direct. D'ailleurs, Votre Majesté a pensé
que les mesures qui devraient précéder cette
réforme radicale auraient pour résultat d'at-
ténueï, dans l'esprit des populations , les heu
reux effets du sénatus-eonsulte du 22 avril
1863.
Mais il est éminemment utile de décider dès
à présent :
l° Que la contribution foncière sera établie
à partir d'une époque et suivant les règles qui
seront déterminées ultérieurement par un dé
cret sur toutes- les propriétés immobilières,
privées, urbaines ou rurales, qui ne sont point
aujourd'hui ou qui ne seraient point, à cette
époque, assujetties auxlmpôts arabes;
2° Qu'à cet effet, les matrices foncières et les
autres états et rôles nécessaires seront dressés
dans un bref délai ;
Qu'on se conformera, pour ces opérations,
aux lois et règlemens suivis en France, sauf à
faire/modifier les dispositions qui ne seraient
pas susceptibles d'être appliquées en Algérie,
à raison de certains détails de son organisation
administrative.
Les conséquences de cette décision seraient
immédiatement très importantes.
Ainsi les travaux.très longs et très importans
qui doivent être accomplis avant l'établisse
ment de l'impôt nouveau pourraient être pré
parés avec tout le soin désirable.
Les propriétaires européens, avertis' d'avan
ce qu'ils seront prochainement soumis à la
taxe, prendraient leurs mesures èn consé
quence.
• Enfin, et ceci est le plus important, les pro
vinces et les communes pourraient, dès l'a
chèvement des .matrices, è!re autorisées à
s'imposer d'après ces bases, pour subvenir à
leurs travaux d utilité publique. C'est ce que
les différentes autorités de 1 Algérie, et notam
ment le conseil général et la chambre consul
tative de là province d Alger, n'ont cessé de
demander, ■
Je n'hésite donc pas a prier Votre Majesté de
vouloir bien donner sa haute approbation aux
mesures que j ai 1 honneur de lui soumettre,
d'après les propositions du gouverneur général
de l'Algérie.
J q suis, etc.
Le maréchal de France, ministre se
crétaire d'Etat au département delà
guerre, Signé R andon,
Approuvé : . Signé NAPOLEON.
Voici le texte de la Convention conclue,- le
8 avril 1864, entre la France et le Royaume
d'Italie, pour régler l'échange de Mandats de
poste entre les deux Etats î
Art- l çf . Des envois de fonds pourront être faits
par la voie de la poste, tant de la France et de
l'Algérie pour le royaume d'Italie, que du royau
me d'Italie pour la France et l'Algérie.
: Ces envois s'effectueront au moyen de mandats
spéciaux dits mandats d'articles d'argent sur- l 'é
tranger, tirés par des bureaux de l'administration
des postes de France sur des hureaux de l'admi
nistration des postes de l'Italie et réciproque
ment!
La propriété de. ces mandats sera transmissible
par voie d'endossement-
Aucun mandat ue pourra excéder la somme de
deux cents francs.
Art. 2. il sera perçu, sur chaque envoi de fonds
effectué en vertu de l'article précédent une taxe
de vingt centimes par dix francs ou fraction de
dix.francs, laquelle taxe devra toujours être payée
par l'envoyeur.
Le produit de la taxe ci-dessus fixé sera partagé
par moitié entre l'administration des postes de
France et l'administration des postes italiennes.
Art. 3. Il est formellement convenu entre los
deux parties contractantes que les mandats déli
vrés par les bureaux de poste français ou italiens,
en exécution de l'article 1 er , et les acquits donnés
sur ces mandats ne pourront, sous aucun prétexte
et à quelque titre que ce soit, être soumis à un
droit ou â une taxe quelconque en plus de la taxe
fixée par l'article 2.
Art. 4. L'administration des postes de France et
l'administration des postes du royaume d'Italie
dresseront, aux époques qui seront fixées par elles
d'un commun accord, des comptes sur lesquels
seront récapitulées toutes les sommes payées par
leurs bureaux respectifs, ainsi que les taxes per
çues sur lesdites sommes, et ces comptes, après
avoir été débattus et arrêtés contradictoirement
seront soldés par l'administration qui sera recon
nue redevable envers l'autre, dans le délai dont
les deux administrations conviendront.
Art 5. Les sommes encaissées par chacune des
deux administrations, en échange de mandats
d'articles d'argent dont le montant n'aura pas été
réclamé parles ayant-droit, dans un délai de huit
années, à partir du jour du.yersement des fonds,
seront définitivement acquises à l'administration
qui aura délivré ces mandats.
Art. 6. L'administration des postes de France
et l'administration des postes du royaume d'Italie
désigneront; d'un; commun accord, les bureaux
qui devront délivrer et payer les mandats à émet
tre en vertu des articles précédents ; elles régle
ront la forme des mandats susmentionnés et celle
des comptes désignés à l'article 4, ainsi que toute
autre mesure de détail ou d'ordre nécessaire
pour assurer l'exécution. des: stipulations de la
présente convention. .
Il est entendu que les mesures susdites pourront
être modifiées par les deux administrations tou
tes les fois que, d'un commun accord, ces deux
administrations eh reconnaîtront la nécessité
Art. 7. La présente Convention sera mise 4 exé
cution à partir du jour .dont les deux parties con
viendront, dès que la promulgation en aura été
faite d'après les lois particulières à chacun des
deux Etats, et elle demeurera obligatoire de trois
nfois en trois mois, jusqu'à ce que l'une des deux
parties contractantes ait annoncé a l'autre mais
trois mois à l'avance, son inieiiuon cren laire cea«~
ser lis effets..
Pendant ces derniers trois mois, la convention
continuera d'avoir son exécution pleine et entière
sans préjudice de la liquidation et du solde des
comptes après l'expiration dudit terme." -
Art. 8. La présente convention sera ratifiée et
les ratifications en seront échangées aussitôt àue
faire se pourra. ^
En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont
signé la présente convention et y ont apposé le
cachet de leurs armes.
Fait à Paris, en double original, le huitième jour
du mois d'avril de l'an de grâce 1864.
■ - (L. S.)'Signé D rocyn de L hcys.
(L. S.) Signe N igra.
Aujourd'hui, s'est fait à l'Hôtel-de-Ville le
tirage simultané de 3,5 73 numéros d'obliga
tions à rembourser appartenant aux deux
emprunts municipaux réalisés en vertu des
lois,du 2mai 185a et août 1800.
Oh sait que les numéros de l'emprunt de
183S forment une série et que lés numéros de
l'emprunt de 1860 forment' deux séries identi
ques à la première,.ayant le même nombre de
numéros dans chaque série, même époque de
remboursement, et que les mêmes avantages v
sont attachés.
11 n'a donc été extrait de la rôue, selon l'u
sage, que 1,191 numéros, lesquels multipliés
par-.trois donnent les 3,873 numéros des trois
séries."
Les j S premiers numéros sortis de la roue
dans l'ordre suivant ont gagné dans chaque
série les lots, ci-après, savoir :
i" n° 127,733, la prime de -100,000 fr. ;
les n os 7S,727,-Gi,770,-54,0B8,—40,286, cha
cun 10, OOOfr.
Les n os 32,413,-88,934,—18,982,—60,359, —
86,793,—33,414,—i0b,l 19,-129,877,-4,978,—
143,710, chacun 1,000 francs.
Nouvelles • diverses*.
PARIS. 1" AOUT;
M. Pollet, ancien agent de change à Paris, a
été nommé aux fonctions de receveur général
du département de la Dordogne.
; — M. Petetin, receveur particulier des fi
nances à Rethel, est nommé en la même qua
lité à Saint-Quentin, en remplacement de M.
Girardin, admis à faire valoir ses droits* à la
retraite.
(«— Par décret rendu sur la propâiiôn du
ministre de l'intérieur, ont été Nommés :
„ S ?." S ' p 1 réfet del ' atr o n , di 5--ment de Toulon (Var),
M, Coupler, sous-nréfte de Carpentras, en rem
placement de M.'Botjnemain, décédé. ■
^ Sous-préfet dô; 1 arrondissement de Carpentras
(Vaucluse), M, Liégeard, sous-préfet de Parlhe-
nay, en remplacement de M. Coupier.
Sous-préfet dé l'arrondissement de Parthenay
"jTT
terrains qui n'avaient pas donné de bons
résultats, elle devait uniquement son nom
à la brique employée et laissée apparente
dans sa construction, .. ■<
Pour hôtes, au temps où nous sommes
arrivés, la Maison-Rouge avait un Au
vergnat et sa femme ; plus ^ une petite
ûlle encore au berceau : l'Auvergnat s'ap
pelait Vassivière et, par la même occa
sion, disons-le nom du garde françaisè :
il s'appelait Colingry. ,
Maintenant, pour préciser l'intérêt par
lequel ce dernier était conduit à la Maison-
Rouge i, quelques explications doivent nous
être permises. En commençant, elles au
ront un peu l'air de remonter au déluge;
pourtant, nous ne dirons rien qui ne soit
rigoureusement nécessaire. Du reste nous
avons le temps; Colingry est toujours en
marche et pas encore près d'arriver.
On saura donc qu'en France, sous l'an
cienne monarchie et depuis François I er ,
on appellait du nom de capitainerie une ju
ridiction tout exceptiopnpllp, ayant pour
objet la conservation dès forêts et ohasses
royales. En môme temps, cette juridiction
connaissait de tous les délits forestiers
3ui pouvaient être commis dans l'étendue
e son ressort.
: Du moment qu'il, s'agissait de \èrçene
et de la gqrde des plaisirs ûù roi,' une ma
gistrature, cela va sans dire, n'était au-
dessous de l'ambition d'aucune sommité
de raristocratie ; aussi les plus grands
seigneurs, et voire même l'es princes du
sang, briguaient-ils avec empressement ces
charges de capitaines .royaux. Seulement,
né daignant pas en exercer par eux-mêmes
les fonctions, ils déléguaient leur autorité
à un lieutenant-général civil ou de ^obp
longue, qui jugeait ej} leuiî nom, assisté
de tout l'attirau de la justice ordinaire, à
savoir : des assesseurs, un parquet, un
greffier, des huissiers et des exempts
commandant des escouades de maréchaus
sée forestière.
Détail peu connu et que presque tous
les biographes ont négligé, Beaumarchais;
l'auteur du Mariage de Figaro, avait acheté
la charge de lieutenant du duc de Coigny,
capitaine royal de la Varenne du Louvre,
et nonobstant sa burlesque création de
Brid'Qison, ce grand redresseur d'abus
distribuait avec le plus grand sérieux pos
sible, le fouet, le carcan, le bannissement
et autres aménités féodales, à quioonque
osait attenter au gibier du roi.
En 1697, n'ayant encore que le titre de
duc de Chartres, Philippe d'Orléans, ne-
veu ; de Louis XIV et depuis régent de
Francb, était titulaire de la capitainerie
royale des chasses de Vincennes et de
Livry, lesquelles, dans leur circonscrip
tion, comprenaient la forêt de Bondy.
En cette qualité, sollicité par une in
fluencé subalterne de la maison de sa mè
re, Madame,duchesse d'Qrléans, quelques
années plus tôt, il avait délivré à l'Auver
gnat Yassivière une patente d'exempt as
sermenté près le tribunal de sa capitaine
rie; c'est à ce titre que cet homme résidait
à la Maison Rouge, ayant à la fois l'hon
neur etile profit de n'y point payer de loyer,
Malgré le précieux accessoire, de ce lo
gement gratujt; n\ftl§ré d'autres avantages-
et prorogatives, et malgré enoore une assez
remarquable habileté du sieur Vassivière
4ans la manœuvre vulgairement connue
sous le nom de tour du bâton, sa plaoe,
il faut bien lettre, était maigre, et elle
l'eût fait piètrement vivre si, sa femme ai
dait, l'épiant du Cantal ne s'était procuré
là ressource d'un supplément d'industrie.
A Paris, au Crucifix-Saint-Jacques^ sp te
nait le bureau de ce çpe l'ûû appelait
alors une reçoi^rç^nê^em « c'est-à-dire une
matr-onne' ayant de M. le lieutenant géné
ral de police, privilège et approbation
pour le placement des nourrices,
Là, Mme Vas^ivièî-e n'avait qu'à se pré
senter ; son air ouvert et avenant, ses
dents blanches et son appétissante frafc
cheur faisant aussitôt leur effet, autour de
ces apparence^ tje florissante santé, les
r candidats s'empressaient en foule, aspi
rant, comme dit plaisamment Molière, à
la bonne fortune de sa noutricerie.
C'est ainsi que de,ux ans avant le com
mencement de cette histoire, elle s'était
vue chargée d'une petite fille de Mme Né
ron, grosse poissonnière de Paris, laquel
le, par la splendeur de ses appas et le
luxe cossu de ses atours, faisait sen
sation , même à Versailles, quand, à
l'occasion de quelque grand événement
public, avec ses commères,, les dames de
la Halle, elle était admise à l'honneur de
complimenter le roi.
. La passion des enfans, sinite parvulos ve-
nire ad me, n'est pas rare à rencontrer chez
les militaires : la force et la gaillardise, en
vertu de la loi des contraires, sont attirées
par la faiblesse et par l'innocence qui leur
sourient en cheveux blonds.
Frère de Mme Néron, Colingry aimait à
l'adoration sa nièce qui s'élevait chez lés
Vassivière ; tout d'abord il avait compris,
combien à oette enfant sa protection se
rait nécessaire. ; .
Homme habituellement entre deux vins,
et, de son métier, porteur à la marée, M.
Néron goûtait très médiocrement les suc
cès de cour de sa femme.
A l 'époque où, pour parler comme eux,
était noe leur petite dernière, un grand sei
gneur étranger leur faisait quelquefois
l'honneur de les visiter et,à toute force, il
avsit voulu être le parrain de l'enfant nê
dans cette coïncidence.
Contraint par la vanité *et la haute vo
lonté de la mère, à subir cet éclatant
patronage qui n'avait pas laissé de faire
causer dans le quartier, M. Néron s'en
ét^it ému plus que de raison. Espèce de
Montespan des halles, il allait en tout*
lieu, désavouant sa paternité, et Dieu sait -
l'avenir que la jalousie d'un pareil brutal
réservait à la protégée de son beau-frère
Colingry, si un matir, à force de noyer ses
chagrins conjugaux,il ne se fût, d'un coup"
d'apoplexie» ea allé de vie à trépas.
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