Titre : Bulletin d'histoire économique et sociale de la Révolution française
Auteur : Comité des travaux historiques et scientifiques (France). Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution franc̜aise. Auteur du texte
Auteur : Comité des travaux historiques et scientifiques (France). Auteur du texte
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1971
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34349593n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 1971 1971
Description : 1971. 1971.
Droits : Consultable en ligne
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Source : Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), 2012-95283
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
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- .......... Page(s) .......... 271
64 BULLETIN D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
On comprend maintenant la présence de cette noblesse récente
au sein de la Fédération. L'existence dans cette région de seigneuries
appartenant le plus souvent à une noblesse puissante, relègue au
second plan les acquisitions faites par quelques anoblis. Au contraire
les achats d'un marquis de Lévis-Mirepoix augmentent certes ses
terres mais sans doute aussi la jalousie ou la haine de ses adversaires.
Aussi n'est-il pas étonnant de retrouver dans cette organisation les
Belot ou les Acher. La Fédération a réussi une large union qui dépasse
l'opposition traditionnelle ville-campagne. Les patriotes sont bien
armés pour prendre en main les événements (151).
Trois exemples illustrent leur alliance et leur force. Tout d'abord
la formation de la garde nationale de Sainte-Colombe la seule sur
laquelle nous ayons des renseignements complets. Mise sur pied le
3 août 1789, alors que le danger semble proche, elle est une véritable
levée en masse : « tous les habitants de la communauté », dit
la délibération, tout au moins la plus grande partie des hommes
valides : ils sont 232. Sous les ordres du consul-maire ils sont répartis
en huit compagnies de 23 « volontaires » commandées chacune par
un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un sergent aidé de
deux caporaux. Sous l'autorité du maire, le commandant est Jean-
Marie Viviès. La composition sociale de ces états-majors est
significative. Sur les huit capitaines, quatre Acher (les trois fils de
Justin Acher et le fils de François Acher), trois Viviès et un Escolier
neveu du maire ; sept négociants, un notaire : la jeunesse dorée de
Sainte-Colombe : moyenne d'âge, 34 ans. Les lieutenants sont sur-
tout des marchands (cinq) auxquels on a joint le régisseur de la forge,
l'autre notaire et un fils du maire, bourgeois comme son père : ils sont
(151) On peut écarter sur les origines de la Fédération l'hypothèse de G. Martin qui
écrit : « L'effort de la Maçonnerie. va prendre tout son sens par la constitution de fédé-
rations » (La franc-maçonnerie française et la préparation de la Révolution, 2e éd., Paris,
s. d., p. 221). En effet, aucune loge n'existe dans le. territoire contrôlé par la Confédé-
ration ; les plus proches se trouvent sur ses marges : à Quillan, Limoux, Carcassonne,
Castelnaudary et pour le comté de Foix, au Mas-d'Azil. Nous reviendrons plus loin
sur cette dernière. Les autres localités n'ont pas adhéré à la Confédération, semble-t-il,
même lorsque leurs Loges avaient des représentants dans ses bourgs. Ainsi Jean Syl-
vestre Brustier, négociant de Mirepoix, est membre de la loge des Enfants dp rUniÓn
Triomphante à l'Orient de Castelnaudary (Bibl. nat., FM2 203). La localité de Sainte-
Colombe-sur-l'Hers a deux représentants à la loge des Enfants de la Gloire à l'Orient
de Limoux : Gabriel-Guillaume Escolier, bourgeois, et le fils aîné des Acher, Jean-Marc-
Antoine, qui y est reçu en 1774. Acher est l'un des rares membres à ne pas résider dans
cette localité (6 sur 23), les autres habitent Chalabre (Bonpieyre, avocat au Parlement),
Quillan, Tuchan et Mazerolles-en-Razès ; il appartient au groupe socio-professionnel
le plus nombreux, celui des négociants, 11 (ibiil.. FM 2 260).
On comprend maintenant la présence de cette noblesse récente
au sein de la Fédération. L'existence dans cette région de seigneuries
appartenant le plus souvent à une noblesse puissante, relègue au
second plan les acquisitions faites par quelques anoblis. Au contraire
les achats d'un marquis de Lévis-Mirepoix augmentent certes ses
terres mais sans doute aussi la jalousie ou la haine de ses adversaires.
Aussi n'est-il pas étonnant de retrouver dans cette organisation les
Belot ou les Acher. La Fédération a réussi une large union qui dépasse
l'opposition traditionnelle ville-campagne. Les patriotes sont bien
armés pour prendre en main les événements (151).
Trois exemples illustrent leur alliance et leur force. Tout d'abord
la formation de la garde nationale de Sainte-Colombe la seule sur
laquelle nous ayons des renseignements complets. Mise sur pied le
3 août 1789, alors que le danger semble proche, elle est une véritable
levée en masse : « tous les habitants de la communauté », dit
la délibération, tout au moins la plus grande partie des hommes
valides : ils sont 232. Sous les ordres du consul-maire ils sont répartis
en huit compagnies de 23 « volontaires » commandées chacune par
un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un sergent aidé de
deux caporaux. Sous l'autorité du maire, le commandant est Jean-
Marie Viviès. La composition sociale de ces états-majors est
significative. Sur les huit capitaines, quatre Acher (les trois fils de
Justin Acher et le fils de François Acher), trois Viviès et un Escolier
neveu du maire ; sept négociants, un notaire : la jeunesse dorée de
Sainte-Colombe : moyenne d'âge, 34 ans. Les lieutenants sont sur-
tout des marchands (cinq) auxquels on a joint le régisseur de la forge,
l'autre notaire et un fils du maire, bourgeois comme son père : ils sont
(151) On peut écarter sur les origines de la Fédération l'hypothèse de G. Martin qui
écrit : « L'effort de la Maçonnerie. va prendre tout son sens par la constitution de fédé-
rations » (La franc-maçonnerie française et la préparation de la Révolution, 2e éd., Paris,
s. d., p. 221). En effet, aucune loge n'existe dans le. territoire contrôlé par la Confédé-
ration ; les plus proches se trouvent sur ses marges : à Quillan, Limoux, Carcassonne,
Castelnaudary et pour le comté de Foix, au Mas-d'Azil. Nous reviendrons plus loin
sur cette dernière. Les autres localités n'ont pas adhéré à la Confédération, semble-t-il,
même lorsque leurs Loges avaient des représentants dans ses bourgs. Ainsi Jean Syl-
vestre Brustier, négociant de Mirepoix, est membre de la loge des Enfants dp rUniÓn
Triomphante à l'Orient de Castelnaudary (Bibl. nat., FM2 203). La localité de Sainte-
Colombe-sur-l'Hers a deux représentants à la loge des Enfants de la Gloire à l'Orient
de Limoux : Gabriel-Guillaume Escolier, bourgeois, et le fils aîné des Acher, Jean-Marc-
Antoine, qui y est reçu en 1774. Acher est l'un des rares membres à ne pas résider dans
cette localité (6 sur 23), les autres habitent Chalabre (Bonpieyre, avocat au Parlement),
Quillan, Tuchan et Mazerolles-en-Razès ; il appartient au groupe socio-professionnel
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