Titre : Le Vétéran : bulletin de la Société nationale de retraites Les vétérans des armées de terre et de mer 1870-1871, fondée à Paris le 1er janvier 1893...
Auteur : Société nationale de retraites des vétérans des armées de terre et de mer (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-06-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328883771
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 14633 Nombre total de vues : 14633
Description : 05 juin 1916 05 juin 1916
Description : 1916/06/05 (A19,N11). 1916/06/05 (A19,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62385815
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-65004
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Dix-Neuvième Année. — lie 11.
Prix du Numéro : 29 Centimes
Lundi a Juin 1916
- 1
LE VÉTÉRAN
JOURNAL OFPICIBL BI-MENSUEL
DK LA 80CIÉT* MATIOMAXJI DB UBT&AITH
LES VÉTÉRANS DES ARMÉES DE TERRE ET DE MER 1870-1871
Fondée à Paris le 1" JaaTier 189S
Approuvée pu Arrtté ministériel du M Avril 1906 (W MM)
REDA C TION, DIRECTIO^ J^J^^MimSmATlOJf t
68, Rue Jean-Jacques-Rousseau, PARIS (1* Arr)
Mort de Lord Kitchener
Avec lord Kitchener disparaît le plus
glorieux soldat de l'Angleterre et une des
plus grandes figures de l'histoire britanni-
que. Le comte Herbert Kitchener of Khar-
toum était Je représentant le plus achevé
de cet héroïsme militaire anglais. fait de
loyauté, de sang-froid et d'impeccable cor-
rection. Grand, élancé, d'une beauté mâle,
avec sa démarche rapide et jeune et l'élé-
gante prestance qu'il avait conservée
à l'âge de soixante-six ans, il suffisait
de le voir pour se rendre compte
qu'aucun péril, qu'aucune angoisse ne
pouvait faire sourciller cet homme de
1er. Quand il défilait dans les pompes
magnifiques des cérémonies anglai-
ses, au côté de lord Roberts, à la place
d'honneur, les Londoniens avaient
coutume, quelle que fût la solennité
du moment, de témoigner aux deux
maréchaux leur affection enthou-
siaste. -
Sa carrière est tout entière de la-
beur, et jusqu'à l'année 1914 il l'a pas-
sée hors d'Angleterre. sous le rude
climat des colonies, soit dans les com-
bats, soit dans les postes élevés aux-
quels l'avait appelé la confiance de
son roi et de son Gouvernement.
r Il faisait en Angleterre de rares ap-
paritions, environné chaque fois d'un
prestige pIlAS grand. Il s était si bien
habitué à vivre loin de la métropole
qu'en parlant de la Grande-Bretagne
il lui arrivait souvent de dire à ses
compatriotes : « Votre pays. n
Les Français n'oublieront jamais
qu'il a commencé à servir dans notre
armée. En 1870, à l'âge de vingt ans,
il quitta sa famille, avec laquelle il
était installé sur nos côtes de la Man-
che, pour s'engager sous nos dra-
peaux ; on eût dit que, dès cette épo-
- que, une secrète divination de sa des-
tinée future le poussait à être notre
ami et l'ennemi acharné de l'Allema-
gne. -
11 faudrait bien des pages pour énu-
mérer ses actions d'éclat et ses ser-
vices pendant les quarante-quatre ans
qui séparent les deux guerres. n dé-
buta dans le corps du génie, à la,fron-
tière de Palestine et toute sa vie il garda
de su première éducation, toute scientifi-
que, une précision mathématique dans l'es-
prit et une rectitude minutieuse dans le
jugement.
Commandant de la cavalerie égyptienne
dès 1882. gouverneur de Souakim, il se fit
remarquer pendant la campagne du Sou-
dan de 1889. En 1890, il reçut le titre hono-
rifique de sirdar, ce qui est pour les indi-
gènes l'équivalent de général en chef.
Opérant dans des régions où le chef mi-
litaire a en main tout le gouvernement, il
LORD KITCHENER
aoquit une rare maîtrise dans l'art d'orga-
niser les pays conquis en- même temps
qu'unie dextérité diplomatique remarquable
dans ses rapports avec les populations.
Son énergie et sa clairvoyance le firent
désigner en 1898 comme commandant de
l'expédition de secours, qui marcha sur
Khartoum et qui se termina par la déroute
des Derviches à Ondurman.
Il reparut à Londres couvert de gloire.
Le Parlement lui vota des remerciements
solennels et lui accorda un don de 750.000
francs selon la coutume britannique.
Mais il lui était réservé de rendre
à son pays des services de plus en
plus considérables. Commandant des
troupes anglaises en Afrique du sud,
il reçut à la suite de sa victoire en v
1902 le titre de vicomte, de nouveaux
remerciements du Parlement et un
don de 1.250.000 francs.
Il commanda l'armée anglaise des
Indes pendant sept ans et fut ensuite
envoyé en 1910 en Egypte comme haut
commissaire du Gouvernement an-
glais, titre qui équivaut à une vioe-
royauté.
Dès que la guerre éclata, le 6 août
1914, M. Asquith pensa que l'énergie
et le prestige de ce grand chef ren-
daient sa collaboration intime néces-
saire au Gouvernement. Ministre de
la guerre, il allait pour la première
fois de sa vie exercer une autorité sur
le sol de la métropole. On sait avec
quelle obstination farouche il a trans-
formé en deux ans la petite armée an-
glaise du début, objet du mépris du
kaiser, en une armée puissante qui
compte à l'heure actuelle, dans le
Royaume-Uni et sur le3 divers fronts
de la guerre, environ quatre millions
d'hommes.
Grâce à l'insistance de Kitchener,
qui, sans se mêler de politique, récla-
mait chaque jour de nouveaux sol-
dats, grâce à l'intelligence de M. Lloyd
George, qui le secondait comme Minis-
tre des munitions, toutes les barrières
que semblaient dresser les traditions
séculaires de l'Angleterre ont été fina-
lement renversées, et le jour où le ser-
vice obligatoire a été voté à Westmins-
ter a certainement été pour le glorieux
maréchal le plus beau de son exis-
tence.
Prix du Numéro : 29 Centimes
Lundi a Juin 1916
- 1
LE VÉTÉRAN
JOURNAL OFPICIBL BI-MENSUEL
DK LA 80CIÉT* MATIOMAXJI DB UBT&AITH
LES VÉTÉRANS DES ARMÉES DE TERRE ET DE MER 1870-1871
Fondée à Paris le 1" JaaTier 189S
Approuvée pu Arrtté ministériel du M Avril 1906 (W MM)
REDA C TION, DIRECTIO^ J^J^^MimSmATlOJf t
68, Rue Jean-Jacques-Rousseau, PARIS (1* Arr)
Mort de Lord Kitchener
Avec lord Kitchener disparaît le plus
glorieux soldat de l'Angleterre et une des
plus grandes figures de l'histoire britanni-
que. Le comte Herbert Kitchener of Khar-
toum était Je représentant le plus achevé
de cet héroïsme militaire anglais. fait de
loyauté, de sang-froid et d'impeccable cor-
rection. Grand, élancé, d'une beauté mâle,
avec sa démarche rapide et jeune et l'élé-
gante prestance qu'il avait conservée
à l'âge de soixante-six ans, il suffisait
de le voir pour se rendre compte
qu'aucun péril, qu'aucune angoisse ne
pouvait faire sourciller cet homme de
1er. Quand il défilait dans les pompes
magnifiques des cérémonies anglai-
ses, au côté de lord Roberts, à la place
d'honneur, les Londoniens avaient
coutume, quelle que fût la solennité
du moment, de témoigner aux deux
maréchaux leur affection enthou-
siaste. -
Sa carrière est tout entière de la-
beur, et jusqu'à l'année 1914 il l'a pas-
sée hors d'Angleterre. sous le rude
climat des colonies, soit dans les com-
bats, soit dans les postes élevés aux-
quels l'avait appelé la confiance de
son roi et de son Gouvernement.
r Il faisait en Angleterre de rares ap-
paritions, environné chaque fois d'un
prestige pIlAS grand. Il s était si bien
habitué à vivre loin de la métropole
qu'en parlant de la Grande-Bretagne
il lui arrivait souvent de dire à ses
compatriotes : « Votre pays. n
Les Français n'oublieront jamais
qu'il a commencé à servir dans notre
armée. En 1870, à l'âge de vingt ans,
il quitta sa famille, avec laquelle il
était installé sur nos côtes de la Man-
che, pour s'engager sous nos dra-
peaux ; on eût dit que, dès cette épo-
- que, une secrète divination de sa des-
tinée future le poussait à être notre
ami et l'ennemi acharné de l'Allema-
gne. -
11 faudrait bien des pages pour énu-
mérer ses actions d'éclat et ses ser-
vices pendant les quarante-quatre ans
qui séparent les deux guerres. n dé-
buta dans le corps du génie, à la,fron-
tière de Palestine et toute sa vie il garda
de su première éducation, toute scientifi-
que, une précision mathématique dans l'es-
prit et une rectitude minutieuse dans le
jugement.
Commandant de la cavalerie égyptienne
dès 1882. gouverneur de Souakim, il se fit
remarquer pendant la campagne du Sou-
dan de 1889. En 1890, il reçut le titre hono-
rifique de sirdar, ce qui est pour les indi-
gènes l'équivalent de général en chef.
Opérant dans des régions où le chef mi-
litaire a en main tout le gouvernement, il
LORD KITCHENER
aoquit une rare maîtrise dans l'art d'orga-
niser les pays conquis en- même temps
qu'unie dextérité diplomatique remarquable
dans ses rapports avec les populations.
Son énergie et sa clairvoyance le firent
désigner en 1898 comme commandant de
l'expédition de secours, qui marcha sur
Khartoum et qui se termina par la déroute
des Derviches à Ondurman.
Il reparut à Londres couvert de gloire.
Le Parlement lui vota des remerciements
solennels et lui accorda un don de 750.000
francs selon la coutume britannique.
Mais il lui était réservé de rendre
à son pays des services de plus en
plus considérables. Commandant des
troupes anglaises en Afrique du sud,
il reçut à la suite de sa victoire en v
1902 le titre de vicomte, de nouveaux
remerciements du Parlement et un
don de 1.250.000 francs.
Il commanda l'armée anglaise des
Indes pendant sept ans et fut ensuite
envoyé en 1910 en Egypte comme haut
commissaire du Gouvernement an-
glais, titre qui équivaut à une vioe-
royauté.
Dès que la guerre éclata, le 6 août
1914, M. Asquith pensa que l'énergie
et le prestige de ce grand chef ren-
daient sa collaboration intime néces-
saire au Gouvernement. Ministre de
la guerre, il allait pour la première
fois de sa vie exercer une autorité sur
le sol de la métropole. On sait avec
quelle obstination farouche il a trans-
formé en deux ans la petite armée an-
glaise du début, objet du mépris du
kaiser, en une armée puissante qui
compte à l'heure actuelle, dans le
Royaume-Uni et sur le3 divers fronts
de la guerre, environ quatre millions
d'hommes.
Grâce à l'insistance de Kitchener,
qui, sans se mêler de politique, récla-
mait chaque jour de nouveaux sol-
dats, grâce à l'intelligence de M. Lloyd
George, qui le secondait comme Minis-
tre des munitions, toutes les barrières
que semblaient dresser les traditions
séculaires de l'Angleterre ont été fina-
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