Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-05-01
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 01 mai 1913 01 mai 1913
Description : 1913/05/01 (A10,N200). 1913/05/01 (A10,N200).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61319458
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
lO* Année
N° 200
1er Mai 1913
La Culture Physique
. ADMINISTRATION, DIRECTION ET RÉDACTION :
48, Faubourg Poissonnière, PARIS (Xe Arrond*)
' Téléphone 125-03 '-- - -
ADMINISTRATEUR, Edmond DESBONNET •#. Albert SURIER, DIRECTEUR
ABONNEMENT ANNUEL
[ France (Métropole et Colonies). . 10 francs
) Étranger. .......... . . , , 12 francs
D'flBO^D, fl-T-Ib VECU .?....
A dire d'expert, M. Pierpont Morgan se-
rait mort l'autre jour.
Je n'ai point connu M. Pierpont Morgan
el sa mort n'a pas produit en moi cette émo-
tion (profonde qui aurait,, paraît-il, retenti
à .l'annonce de lia funèbre nouvelle dans les
cités des deux mondes et jusqu'au fond de
la prairie dans les lointaines haciendas-
Mais si j'en crois M. Stéphane Laûzanne,
qui l'aurait vu, M. Pierpont Morgan avait
mi nez comme un éléphant. C'était un hom-
me qui n'était pas bavard ; il faisait des dis-
cours en disant : « Oui, non », et c'était tout.
Dans sa maison de Wall Street, il régala une
fois M. Stéphane Laûzanne d'un morceau
de cette éloquence.
La fantaisie n'était pas non plus le genre
de M. Pierpont Morgan, il ne changeait pas
d'opinion, comme de chemise — il aurait fait
un bien mauvais politicien — car lorsqu'il
avait une fois pris une décision, il ne reve-
nait jamais dessus ; il était ferme comme les
pierres.
Mais ce qui caractérisait surtout M. Pier-
pont Morgan, c'est qu'il était fabuleusement
nche; D'aucuns disent qu'il avait bien cinq
et même sept milliards, tandis'que d'autres
Prétendent qu'il était. moins à son aise et
qiri ne valait guère plus d'un milliard. La.
vente est qu'on n,e sait pas au juste ; après
une certaine altitude, les nombres n'ayant
Plus de sens. >
Rien qu'à du tout petit 3 0/0, M. Pierpont
™?ïgEUl avait au bas mot 50 millions de
hnv,-?' MaiB eo™me on sait qu'il était un
amie gestionnaire de sa fortune, il y a lieu
!.0Ioire qu'il plaçait mieux son argent, et
onrm es,nevenus atteignaient un chiffre beau-
,d2rs éleve- Le seul trust de l'acier lui
bf3 P'0U^ sa P'art' en 19i0, 350 millions de
dW^es; Et M- Pierpont Morgan avait bien
«autres trusts dans sa.manche.
Toujours d'après M. Stéphane Laûzanne,
c'était l'homme le pkis puissant qui ait, ja-
mais existé et, s'il eût voulu, il aurait pu,
sur un ordre, arrêter dans l'univers entier la
production de l'acier, la marche des trains,
et des paquebots- Mais il aurait pu auissi se
faire qu'à ce petit jeu, M. Pierpont Morgan
se fît tordre le cou.
Il utilisa mieux qu'à ces facéties tragiques
sa colossaile fortune. En 1907, lors du grand
cyclone financier qui s'abattit sur l'Améri-
que et où « l'on vit, dit, M. Stéphane Laû-
zanne, un million de: déposants réclamer
trois milliards de dépôts », M. Pierpont Mor-
gan sauva la situation en prêtant 125 mil-
lions. Cent vingt-cinq millions pour payer
trois milliards !... On ne nous dit pas qui fit
la différence. Mais on n'ignore point que
nos grands confrères ne sont pas comme
nous astreints à la logique.
M, Pierpont Morgan pratiqua la philan- 1
thropie qui esU comme chacun sait, dis-trac-'
tion de riche. En 1902, pendant la grève des
mineurs aux Etats-Unis, il donna 50.000 ton-
nes de charbon aux institutions charitables ;
une autre fois, il envoya 225.000 francs pour
éclairer Saint-Paul de Londres à l'électricité.
Notre-Dame aussi est éclairée de cette façon
et, que cela soit dit en passant, ces procédés
de li'inidustrie moderne appliqués à ces vieil-
les choses sont, à mes yeux, d'un vanda-
listne odieux.
Mais M. Pierpont Morgan fut, ene gé-
néral, mieux avisé. C'est ainsi qu'il donna
des pierres au Muséum d'histoire na-
turelle de Paris, qu'il restitua à la cathédrale
d'Anconi le pallium qui lui avait été filouté,
et c'est encore lui qui rendit à la France le
fameux chef de Saint-Martin. Nous ne sau-
rions oublier tous ces bienfaits. Il faut pour-
tant ajouter à cela que M. Pierpont Morgan
entretenait trois cents asiles de pauvres aux
Etats-Unis.
N° 200
1er Mai 1913
La Culture Physique
. ADMINISTRATION, DIRECTION ET RÉDACTION :
48, Faubourg Poissonnière, PARIS (Xe Arrond*)
' Téléphone 125-03 '-- - -
ADMINISTRATEUR, Edmond DESBONNET •#. Albert SURIER, DIRECTEUR
ABONNEMENT ANNUEL
[ France (Métropole et Colonies). . 10 francs
) Étranger. .......... . . , , 12 francs
D'flBO^D, fl-T-Ib VECU .?....
A dire d'expert, M. Pierpont Morgan se-
rait mort l'autre jour.
Je n'ai point connu M. Pierpont Morgan
el sa mort n'a pas produit en moi cette émo-
tion (profonde qui aurait,, paraît-il, retenti
à .l'annonce de lia funèbre nouvelle dans les
cités des deux mondes et jusqu'au fond de
la prairie dans les lointaines haciendas-
Mais si j'en crois M. Stéphane Laûzanne,
qui l'aurait vu, M. Pierpont Morgan avait
mi nez comme un éléphant. C'était un hom-
me qui n'était pas bavard ; il faisait des dis-
cours en disant : « Oui, non », et c'était tout.
Dans sa maison de Wall Street, il régala une
fois M. Stéphane Laûzanne d'un morceau
de cette éloquence.
La fantaisie n'était pas non plus le genre
de M. Pierpont Morgan, il ne changeait pas
d'opinion, comme de chemise — il aurait fait
un bien mauvais politicien — car lorsqu'il
avait une fois pris une décision, il ne reve-
nait jamais dessus ; il était ferme comme les
pierres.
Mais ce qui caractérisait surtout M. Pier-
pont Morgan, c'est qu'il était fabuleusement
nche; D'aucuns disent qu'il avait bien cinq
et même sept milliards, tandis'que d'autres
Prétendent qu'il était. moins à son aise et
qiri ne valait guère plus d'un milliard. La.
vente est qu'on n,e sait pas au juste ; après
une certaine altitude, les nombres n'ayant
Plus de sens. >
Rien qu'à du tout petit 3 0/0, M. Pierpont
™?ïgEUl avait au bas mot 50 millions de
hnv,-?' MaiB eo™me on sait qu'il était un
amie gestionnaire de sa fortune, il y a lieu
!.0Ioire qu'il plaçait mieux son argent, et
onrm es,nevenus atteignaient un chiffre beau-
,d2rs éleve- Le seul trust de l'acier lui
bf3 P'0U^ sa P'art' en 19i0, 350 millions de
dW^es; Et M- Pierpont Morgan avait bien
«autres trusts dans sa.manche.
Toujours d'après M. Stéphane Laûzanne,
c'était l'homme le pkis puissant qui ait, ja-
mais existé et, s'il eût voulu, il aurait pu,
sur un ordre, arrêter dans l'univers entier la
production de l'acier, la marche des trains,
et des paquebots- Mais il aurait pu auissi se
faire qu'à ce petit jeu, M. Pierpont Morgan
se fît tordre le cou.
Il utilisa mieux qu'à ces facéties tragiques
sa colossaile fortune. En 1907, lors du grand
cyclone financier qui s'abattit sur l'Améri-
que et où « l'on vit, dit, M. Stéphane Laû-
zanne, un million de: déposants réclamer
trois milliards de dépôts », M. Pierpont Mor-
gan sauva la situation en prêtant 125 mil-
lions. Cent vingt-cinq millions pour payer
trois milliards !... On ne nous dit pas qui fit
la différence. Mais on n'ignore point que
nos grands confrères ne sont pas comme
nous astreints à la logique.
M, Pierpont Morgan pratiqua la philan- 1
thropie qui esU comme chacun sait, dis-trac-'
tion de riche. En 1902, pendant la grève des
mineurs aux Etats-Unis, il donna 50.000 ton-
nes de charbon aux institutions charitables ;
une autre fois, il envoya 225.000 francs pour
éclairer Saint-Paul de Londres à l'électricité.
Notre-Dame aussi est éclairée de cette façon
et, que cela soit dit en passant, ces procédés
de li'inidustrie moderne appliqués à ces vieil-
les choses sont, à mes yeux, d'un vanda-
listne odieux.
Mais M. Pierpont Morgan fut, ene gé-
néral, mieux avisé. C'est ainsi qu'il donna
des pierres au Muséum d'histoire na-
turelle de Paris, qu'il restitua à la cathédrale
d'Anconi le pallium qui lui avait été filouté,
et c'est encore lui qui rendit à la France le
fameux chef de Saint-Martin. Nous ne sau-
rions oublier tous ces bienfaits. Il faut pour-
tant ajouter à cela que M. Pierpont Morgan
entretenait trois cents asiles de pauvres aux
Etats-Unis.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.48%.
- Collections numériques similaires Exposition internationale Exposition internationale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Exposition internationale" or dc.contributor adj "Exposition internationale")Rapport sur l'enseignement technique, commercial et industriel [par Éd. Wellhoff]. Département A. Éducation et enseignement. Groupe VI / Exposition universelle internationale de 1904, à Saint-Louis /ark:/12148/bd6t5776012v.highres Le Pavillon finlandais à l'Exposition universelle de 1900 /ark:/12148/bd6t5775940n.highresCercle de la librairie Cercle de la librairie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Cercle de la librairie" or dc.contributor adj "Cercle de la librairie")
- Auteurs similaires Exposition internationale Exposition internationale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Exposition internationale" or dc.contributor adj "Exposition internationale")Rapport sur l'enseignement technique, commercial et industriel [par Éd. Wellhoff]. Département A. Éducation et enseignement. Groupe VI / Exposition universelle internationale de 1904, à Saint-Louis /ark:/12148/bd6t5776012v.highres Le Pavillon finlandais à l'Exposition universelle de 1900 /ark:/12148/bd6t5775940n.highresCercle de la librairie Cercle de la librairie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Cercle de la librairie" or dc.contributor adj "Cercle de la librairie")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 5/36
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k61319458/f5.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k61319458/f5.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k61319458/f5.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k61319458/f5.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k61319458
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k61319458
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k61319458/f5.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest