Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1871-02-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 16 février 1871 16 février 1871
Description : 1871/02/16 (Numéro 296). 1871/02/16 (Numéro 296).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k591021h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
Le Petit Journal
l'esprit de la province. Les population
lépartements sont unanimes en faveu
t a paix et l'armée se distingue particuliè-
-nent par l'ardeur avec laquelle elle ré&a-
ae la cessation de la guerre.
Sur beaucoup de champs de bataille cl»
'Orléanais, gisent encore des multitudes d>.
adavres de chevaux et d'hommes demeuré;
ans sépulture.
La guerre a fait éclore en province ùii<
bule de brochures; l'une des plus remai:
[uées est intitulée les Cint Jours; elle est (1(
d. de Girardin, et contient de vives critique,
loutre la délégation de Bordeaux.
Strasbourg
L'autorité prussienne ne nous épargne aucune
mmiliation. Vous connaissez la rangée de canons
lui s'alignaient, en guise d'ornementation militaire.
e long de la façade de l'école d'artillerie, sur la pro-
nenade de Broglie. C'étaient de grandes pièces de
t5, couchées, sans affûts, la gueule tournée du côté
te la rue.
.On vient de les enlever, et de les remplace
-savez-vous par quoi ?-Par les canons frau-
iais qui ont été endommagés sur nos rem-
parts pendant le siège! Délicate attention du
ramqueur. qui espère peut-être se concilier
aeaucoup de sympathies en étalant devanj
les bombardés de Strasbourg la preuve de
thabileté de ses artilleurs l
CATASTROPHE DE BANDOL
On écrit de Toulon, le 7 février, au Messager du
Les funérailles des victimes de la catastro-
phe- du 5 février auront lieu aujourd'hui à
quatre heures du soir.
Toutes les autorités civile, maritime, mili-
taire et judiciaire, sont convoquées; il y aura
8 poêles et 33 chars funèbres.
La garde nationale en uniforme, mais sans
armes, assistera au convoi, et tous les maga-
sins seront fermés pendant la cérémonie.
On a retrouvé des lambeaux de cadavres à
1,860 mètres du lieu .de l'explosion; la cam-
pagne est jonchée de débris à une distance
de 4 ou 500 mètres; 22 villas se sont effon-
drées par la violence de la commotion et
des champs d'oliviers ont été brisés où arra-
chés.
Le désastre est immense, comme pertes de
corps et biens
MM. Chahùet etPalabon, officiers de no-
tre ;garde mobile, échappés au désastre'de
l'armée de;l'Est, sont au nombre des victimes
que l'on va inhumer cétte après-midi 1
Des symptômes d'hémorragie intérieure
se sont manifestés sur un certain nombre de
blessés: d'autres sont menacés d'une cécité
complète, et, généralement pour toüs, la
guérison sera lente et partielle.
Parmi les comités de secours aux blessés
qui se sont fait remarquer, on doit mettre en
premièr&ligne celui de la ville d'Hyères. qui,
malgré son éloignemeu', est arrivé un des
premiers en amendant, non-seulement son
personne, mais de plus un fourgon de médi-
caments et de linge dé pansement qui ont
été d'un précieux secours.
Un tram parti hier soir pour aller procéder
à 1 évacuation de l'ambulance de Saint-Na-
zaire, n'a pas pu remplir sa mission, par
suite de l'opposition des habitants de eette
commune. Ils n'ont pas. voulu abandonner
leurs blessés, qui sont entourés des soins les
plus dévoués.
La cour d'Aix, ainsi que vous l'avons an-
noncé, s'est réunie avant-hier, 7 février, sur la
convocation du premierprésident intérimaire.'
Après avoir entendu, toutes chambres assem-
blées, l'exposé lu parM. le procureur général
Thourel de l'efiroyable accident qui s'est pro-
duit sur la voie ferrée entre Toulon et Mar-
seille, elle a décidé d'évoquer l'affaire, qui
peut présenter soit le caractère d'un fait cri-
minel, soit le caractère d'un fait correctionnel.
M. Rolland, président de la chambre d'ac-
cusation, est délégué par la cour le chef du
parquet sera représenté dans l'instruction
soit par le-premier avocat, général, soit par.
*m des avocats généraux.-
Ajoutons que M. le président Rolland était
L'HOMME DE MINUIT
-fer Etienne ÉNAULT et Louis JUDICIS
'Lucienne garda un instant le silence. Elle
;iaiaait d'énergiques efforts pour calmer l'agi-
tation gui s'était emparée d'elle. Elle se ren-
-,dit enfin maîtresse d'elle-même, et répondit
un accès de fièvre venait de la saisir. Une
Vive expression de sollicitude se peignit sur
les traits de Thérèse.
Peufcêtre, dit-elle, la mousse sur laquelle
nous sommes assises et le ruisseau qui coule
ji nos pieds ont-ils une fraîcheur qui vous
être? Rentrons alors, rentrons.
Pas encore, je me sens mieux, dit Lu-
/Vo& le Petit
lier matin de passage dans notre ville se
endant à Bandol.
M. Albert Millaud a failli être victime dans
e terrible accident de Bandol.
Nous sommes heureux d'apprendre quT
m a été quitte pour quelques légères égrati
jnures à la face.
Plusieurs journaux, en rendant compte d<
a terrible catastrophe qu'a amenée le 5 fé-
.rier, près de Bandol, l'explosion de wagon:
:hargés de munitions.de guerre, ont attribua
t une imprudence de la Compagnie l'adjone
ion de ces wagons à un train de voyageurs.
Le transport des munitions de guerre pa;
es trains de voyageurs a été imposé à la com
lagnie depuis la commencement de la guerre
• iar une décision formelle du gouvernement,
̃ )Our tous les envois que l'administration di
n ernerro i'i"-»n.it convenable d'expédier par
vitesse accélérée.
Le» wagons uunt le chargement a fait ex-
ilosion le 5 février se trouvaient dans ce cas.
t.a réquisition officielle qui suspendait ains:
les prescriptions rigoureusement observée.
msque-là et y substituait des obligations tou.
apposées était motivée sur ce que les disposi-
'ions des règlements devaient fléchir devant
tes nécessités de la défense nationale.
C'est seulement plusieurs jours après l'ac-
cident de Bandol que la compagnie a obtenu
le rappel de cette décision. On ne peut don
lui imputer aucune imprudence elle n'u
fait qu exécuter des ordres auxquels il ne dé-
pendait pas d'elle de se soustraire, et dont les
conséquences ne sauraibnt, par suite, enga-
ger sa responsabilité.
NOUVELLES
Nous savons de source certaine, rapporte
l'Univers, que samedi 11 a été conclu un traité
entre MM. de Bismarck et Ernest Picard.
Dans cette convention, il a été stipulé que le
gouvernement prussien accordait au gouver-
nement français la faculté d'évacuer 4 à 5,000
de nos blessés dans les départements non en-
vahis, à la condition que notre gouverne-
ment autoriserait le passage à Paris, par le
chemin de fer de Ceinture, de 3,000 Prussiens
de l'armée de la Loire.
On considère comme probable la proroga-
tion au ler mars de l'armistice.
Au nombre des magistrats destitués par
M. Crémieux, figurait M. Payan-Dumoulin,
conseiller à la cour d'Aix. Lorsqu'il s'est agi
d'installer le successeur que le ministre de
lajustice avait cru devoir donner à M. Payan-
Dumoulin, la cour d'Aix, toutes chambres
réunies, a refusé de recevoir le serment.
Un chien nommé Bobo, appartenant au sieur Dor-
moy, ébéniste, faisant partie d'une compagnie de
marche et mort la suite de ses blessures, avait
suivi au cimetière de l'Est le convoi de son maître.
Au retour, il descendit sur la berge du canal Saint-
Martin là, il se retourna, poussa une sorte de hur-
lement, entra dans le canal, plongea sa tête sous
l'eau, et, quelques instants après, on vit son cadavre
glisser sans vie à la surface.
Les témoins de. l'aventure ontjprétendu qu'il s'é-
tait suicidé.
Pourquoi pas?
Le fait n'est pas sans précédents. L'histoire nous a
conservé le souvenir de chiens fidèles qui, pour ne,
pas survivre à leurs maîtres, se sont voués à une
mort volontaire.
Montaiene en cite deux exemples empruntés à
l'antiquité.
« Hyranus, le chien du royLysimachus, son mais-
tre mort, demeure obstiné sous son lict, sans vou-,
loir, boire ne manger, et le jour qu'on en brusla le;
corps, il print sa course et se jecta dans le feu, où
il fust bruslé; comme feit aussi le chien d'un nom-
mé Pyrrhus, car il ne bougea de dessus le lict de
son maître depuis qu'il feut mort, et quand on l'em-
porta, il se laissa enlever quand et luy, etfinalemant
se lança dans le buchier ou brùslait le corps de son
maistre. » (Essais, liv. II, chap. l%.)
En mai 1866, le Morning-Ppsl a raconté avec de
Ions détails le suicide par submersion d'un chien ap-
partenant à M. Hone, de Finsb.ury.
Les journaux judiciaires ont également rapporté,
il y quelques années, la fin tragique d'un chien qui,
ayant encouru la disgrâce de son maître et ne pou-
vaut s'en consoler, s était précipité du haut d'une
passerelle dans le canal Saint-Martin*
tienne d'une voix brusque; puis elle ajouta
d'un ton plus doux Avant de retourner à la
cabane, je désire savoir de qui vient cette
bague. Est-ce de l'amitié? est-ce de l'amour?
Malgré l'évidence, elle voulait douter en-'
core. Il lui fallait un aveu formel.
Thérèse ne répondit pas.
Votre silence me suffît, reprit Lucienne,
avec un calme contraint. Oui, je comprends,
c'est un don de l'amour.
Thérèse soupira; elle fit un mouvement
de tête affirmatif.
Celui qui vous aime et que vous aimez
est un beau jeune homme, sans doute ?.
poursuivit Lucienne. Quelque obstacle s'op-
pose à votre mariage?. On vous a séparés,
et vous souûrez l'un et l'autre de celte sépa-
ration ?
Thérèse rougit. Une larme roula dans ses
yeux.
Et. son nom? demanda Lucienne
avec une secrète anxiété.
Son nom répéta Thérèse d'un airhé-
sitant; son nom!
Refuserez-vous de me le dire ? Ne suis-
je plus votre amie?
C'est qu'il n'y a que mon père et moi
qui le sachions, et cela coûte toujours à ré-
véler. Mais, au fait, reprit-elle gentiment,
une amie comme vous mérite toute ma con-
fiance.
Eh bien?. demanda Lucienne dévorée
d'une inquiétude mortelle.
Il se nomme Léo de Villefleur, répondit
Thérèse avec une grâce endolorie
M. Jules Favre est arrivé ce soir à Paris.
Le cardinal de Bonnechose se trouvait da
Versailles hier. Il a obtenu une audience de
l'empereur Guillaume. Il vient solliciter une
diminution des réquisitions qui accablent la
Normandie
Les sympathies généreuses de l'Angleterre
In faveur de la France ont inspiré l'idée
d'une grande fête musicale, qui sera donnée
'imanche, 19 février, au Grand-Hôtel, à huit
heures du soir, en l'honneur des Délégués
le la ville de Londres. Des artistes de pre-
mier ordre se sont empressés d'offrir leur
concours pour cette solennité lyrique.
On trouve dès à présent des billets au
Grand-Hôtel, tous les jours de une heure à
quatre heures.
On nous prie d'attirer l'attention du gou-
vernement sur l'urgente nécessité de prendre
sur les premiers charbons de terre qui nous
lrrivent, de quoi chauffer les lavoirs, fermés
lé depuis trop longtemps.
Nous réclamons également la réouverture
les établissements de bains.
Hier, les halles étaient encombrées de vi-
iteurs, d'acheteurs et de curieux. Les étaux
regorgeaient de légumes frais, de poisson de
suer, de gibier et surtout de harengs saurs.
Les pommes de terre et le reste ont subi
une baisse générale qui va toujours crois-
sant.
De sorte que, dans quelques jours, les prix
seront revenus au taux ordinaire.
La rue Turbigo était bordée de chaque
côté par des marchands de tout espèces, et la
foule y circulait avec peine.
On eût dit une foire d'objets divers, où
"hacun a pu remonter son ménage et son es-
tomac.
DISCOURS DE LA REINE D'ANGLETERRE
A L'OUVERTURE DU parlement
Mylords et Messieurs.
A l'époque d'une telle importance pour les
destinées futures de l'Europe, je désire tout
particulièrement profiter de vos conseils.
La guerre qui a éclaté au mois de juillet
entre la France et l'Allemagne s'est prolon-
gée jusque dans ces derniers jours avec une
t'ureur non interrompue et sans exemple, et
ses ravages peuvent se renouveler dans quel-
ques jours, à moins que la modération et la
prudence, surmontant tous les obstacles,
guident les conseils des deux puissances,
dont la prospérité est si vitalement intéressée.
Au moment où vous vous êtes séparés, j'ai
promis d apporter une attention constante au
su,jet des obligations des Etats neutres, et j'ai
fait tous mes efforts pour empêcher l'exten-
sion du théâtre de la guerre et pour coopé-
rer, si l'occasion s'en présentait, au rétablis-
ment d'une paix prompte et honorable.
Conformément à la première de ces décla-
rations j'aisoutenu les droits, fidèlement ac-
compli les devoirs de la neutralité. La sphère
de la guerre ne s'est pas étendue au delà des
deux pays qui y étaient engagés dès l'origine.
Maintenant avec Soin la cordialité de mes
rapports avec chacun des belligérants, je me
suis abstenue de tout ce qui aurait pu être in-
terprété comme une intervention gratuite ou
non justifiée entre les parties, dont l'une ni
l'autre ne s'étaitmontrée disposée à proposer
des conditions d'arrangement susceptibles
d'être acceptées par son adversaire.
J'ai été à même en plus d'une occasion, de
contribuer à mettre en communication con-
fidentielle les représentants des deuxpaysen
lutte mais jusqu'à ce que la famine eût for-
cé Paris à se rendre, on n'avait obtenu aucun
résultat.
L'armistice qu'on utilise pour la convoca-
tion d'une, Assemblée en France, a amené
un temps d'arrêt dans les souffrances humai-
nes, qui ne faisait que s'aggraver de part et
d'autre, et a fait renaître l'espoir d'un arran-
gement complet.
Plaise à Dieu que cette suspension d'ar-
mes aboutisse à une paix compatible avec les
intérêts de deux grandes nations: sûre ho-
norable, et propre à donner l'espoir d'une
longue durée
On eût dit que toutes les fibres du cœur de
Lucienne venaient de se contracter en la tor-
turant. Elle se leva violemment, pâle comme
une morte, chancelante comme un vieillard,
les lèvres crispées, les yeux fulgurants.
Léo de Villefleur! murmura-t-elle en
mar telan t ses paroles. Je ne me trompais pas!
Léo de Villefleur! Cette bague est celle que
je n'ai plus revue à son doigt! Et voila la
femme qu'il aime Et voilà ma rivale!
Elle s'arrêta en face de sa compagne saisie
de stupeur, et la considéra avec une expres-
sion haineuse et vindicative,
Au nom du ciel dit Thérèse avec des
larmes dans la voix, expliquez-vous, made-
moiselle En vérité, vous m'eflrayezl.
Je soufire 1 répondit Lucienne avec vé-.
hémence. Je souffre! voilà tout ce que je
puis vous dire 1
Connaîtriez-vous M. Léo de Villefteur,?
demanda Thérèse dont l'esprit conçut un
soupçon.
Moi? non je ne le connais pas
pourquoi voulez-vous que je le connaisse ?
Mais alors que signifie?.
Cela signifie, répliqua Lucienne. parve-
nant à se maîtriser, cela signifie que j'ai par-
fois des palpitations de cœur qui me font un
mal affreux et qui me mettent dans l'état où
vous me voyez. Je ne sais alors ni ce que je
fais, ni ce que je dis.
Attendrie, saisie de pitié, Thérèse se leva
et voulut enlacer doucement la taille de Lu-
cienne. Celle-ci la repoussa brusquement.
Tenez. lui dit-elle avec jécâeressetsJce-
C'est à mon grand regret que je me suis
trouvée dans l'impossibilité d accréditer mon
ambassadeur d'une facon formelle auprès du
Gouvernement de la 'défense nationale, qui
3xiste en France depuis la révolution de sep-4'
tembre mais ni la bonne harmonie, ni 1 tf
:aractère officiel des relations entre les deux*
États n'en ont été nullement altérés.
Le roi de Prusse a accepté le titre d'empe4
leur d'Allemagne sur les instances des auto-
rités supérieures delà nation. Je lui ai adres<
sé mes félicitations à propos de cet événe<
ment,qu témoigne de la solidité et de l'in^
dépendance de l'Allemagne, et qui, je l'ea<
père, contribuera à la stabilité de l'équilibrÂ
européen. r
Je suis entrée en correspondance avec les
autres puissances de l'Europe, pour faira
respecter l'inviolabilité des traités, et poua
écarter toute fausse interprétation relative
à leurs engagements obligatoires. Les puise
sances qui ont participé au traité de 1856
sont convenues de réunir une conférence a
Londres.
Cette conférence a depuis quelque temps
commencé ses travaux, et j'ai la confiance que
ses délibérations aurontpourrésultat le main*
tien du principe de droit public et la politique
générale qui forment la base du traité, ew.
qu'en même temps, par la révision de quel-
ques-unes de ses dispositions dans un esprit
de loyauté et de conciliation, elles aboutiront
à une coopération cordiale des puissances par
rapport à la question d'Orient.
Je regrette vivement de n'y point voir sié-
ger un représentant'de la France, qui était
une des parties principales du traité de 1856,
et qui doit toujours être regardée comme uru
membre principal et indispensable de ̃#&
grande famille européenne.
A différentes reprises ont surgi plustfeuïSi
questions importantes, qui ne sont pas erw
core réglées et qui affectent essentiellement
les relations entre les Etats-Unis et les terri
toires et les populations de l'Amérique b
tannique du gord.
Je mentionnerai, entre autres, celle qui
concerne les pêcheries, qui réclame uns
prompte solution,' de peur que 1 indiscrétion
bons rapports de voisinage qu'il importa
tant à tous égards de conserver et d'entretenir^
C'est pourquoi j'ai entamé des pourparler
amiables avec le président des Etats-Unis*
dans le but de déterminer le mode levais
convenable de traiter ces questions.
LE CRIME DE HAUTEFAYE
On se souvient du crime atroce commis à
Hautelaye, le 16 août 1870, sur un jeune
homme plein d'avenir, M. de Moneis, qui
passait, à tort ou à raison, pour avoir des
opinions républicaines. Les paysans le hrû^
lèrent vif. L'Echo de la Dordogne publie,. le tm
cit suivant sur l'exécution des auteurs de cet
assassinat y$
Lundi 6 février, à six houres et demie du mati
les quatre individus condamnés à mort pour leur
participation dans horrible drame du 16 août
ont porté leur tête- sur l'échafaud, dressé au centre
même du bourg d'Hautefaye.
Ces quatre individus sont: François Cnambordj
maréchal-ferrant, âgé de trente-trois ans; Pierre
Buisson, cultivateur, âgé de trente-trois ans; Leo-^
nard, dit Piarrouty. chiffonnier, âgé de cinquante-*
trois ans; François Mazière, cultiyateur, âgé de
vingt-neuf ans. ̃ ̃$
Depuis leur condamnation par la cour "assises de
la Dordogne, le 21 décembre 1870, lesï condamnée
paraissaient compter sur le résultat de leur pourvoi
en grâce, et cet espoir ne les a pas abandonnés trà^
seul moment.
La triste vérité- leur a été annoncée la veule,
trois heures de l'après-midi, par M. le procureur de
la. République, qui est venu leur donner connais-
sance du rejet du pourvoi en cassation et du pour*
voi en grâce.
Cette nouvelle les a atterrés. Le plus abattu était
Chambord. Ils ont été immédiatement revêtus do ia
camisole de force, et on s'est occupe dans la prison
des préparatifs de leur départ, qui était fixé à huit
heures du soir.
Vers cinq heures, M. l'abbé Gouzot, curé archi-
prêtre de la cathédrale de Périgueux, et le P. Mon-
nier, directeur du grand séminaire, ont été' intro-
duits. Les condamnés se sont montrés accessiblet
aux exhortations de ces deux ecclésiastiques et ont
accepté les consolations de la religion^ Ils seront
confessés et ont reçu la. cpjmmunion.
A huit heures précises, ils ont été extraits de »
-prenez votre bague.
Thérèse tendit la main; mais Lucienne,
avec une perfide .maladresse, laissa tomber
au bord du ruisseau la bague, qui alla rous
1er dans les ondes tumultueuses du gave.
Dix minutes après, les deux jeunes filles
rentraient à la cabane. Thérèse avait les
joues sillonnées de pleurs. Sa compagneétait
sombre et pensive. Quelques heures plus
tard, Lucienne quittait le cirque de Gavar-
nie, accompagnée de Gil Biaritz qui lui avait
amené un cheval.
Bientôt elle s'arrêta, se tourna dans la di-
rection du cirque, et proféra cette menace
Je connais ma rivale, maintenant Au 1
si je pouvais me^ vengerl
Le soir, il y aHtffcréunion au Càsino on,
ne dansait pas, -o^fôuait et on causait, 1 en-
tretien roulait sip l'événement de la veille.
Chacun énumérait ce qui lui avait été pris et.
racontait les dangers auzquels ils avaient
échappé. 11 ne s'agissait, bien entendu, que
des dangers d'une retraite trop preapi à
travers Ia neige et sur les bords des abîmes.
Plusieurs personnes demandèrent alors si
l'on avait revu Lucienne, que l'on croyait
tombée dans quelque prècipicS. Bernard
Gantz présent à cet entretien répondait
qu'elle avait été retrouvée par Gil Biaritz, l'un
l'esprit de la province. Les population
lépartements sont unanimes en faveu
t a paix et l'armée se distingue particuliè-
-nent par l'ardeur avec laquelle elle ré&a-
ae la cessation de la guerre.
Sur beaucoup de champs de bataille cl»
'Orléanais, gisent encore des multitudes d>.
adavres de chevaux et d'hommes demeuré;
ans sépulture.
La guerre a fait éclore en province ùii<
bule de brochures; l'une des plus remai:
[uées est intitulée les Cint Jours; elle est (1(
d. de Girardin, et contient de vives critique,
loutre la délégation de Bordeaux.
Strasbourg
L'autorité prussienne ne nous épargne aucune
mmiliation. Vous connaissez la rangée de canons
lui s'alignaient, en guise d'ornementation militaire.
e long de la façade de l'école d'artillerie, sur la pro-
nenade de Broglie. C'étaient de grandes pièces de
t5, couchées, sans affûts, la gueule tournée du côté
te la rue.
.On vient de les enlever, et de les remplace
-savez-vous par quoi ?-Par les canons frau-
iais qui ont été endommagés sur nos rem-
parts pendant le siège! Délicate attention du
ramqueur. qui espère peut-être se concilier
aeaucoup de sympathies en étalant devanj
les bombardés de Strasbourg la preuve de
thabileté de ses artilleurs l
CATASTROPHE DE BANDOL
On écrit de Toulon, le 7 février, au Messager du
Les funérailles des victimes de la catastro-
phe- du 5 février auront lieu aujourd'hui à
quatre heures du soir.
Toutes les autorités civile, maritime, mili-
taire et judiciaire, sont convoquées; il y aura
8 poêles et 33 chars funèbres.
La garde nationale en uniforme, mais sans
armes, assistera au convoi, et tous les maga-
sins seront fermés pendant la cérémonie.
On a retrouvé des lambeaux de cadavres à
1,860 mètres du lieu .de l'explosion; la cam-
pagne est jonchée de débris à une distance
de 4 ou 500 mètres; 22 villas se sont effon-
drées par la violence de la commotion et
des champs d'oliviers ont été brisés où arra-
chés.
Le désastre est immense, comme pertes de
corps et biens
MM. Chahùet etPalabon, officiers de no-
tre ;garde mobile, échappés au désastre'de
l'armée de;l'Est, sont au nombre des victimes
que l'on va inhumer cétte après-midi 1
Des symptômes d'hémorragie intérieure
se sont manifestés sur un certain nombre de
blessés: d'autres sont menacés d'une cécité
complète, et, généralement pour toüs, la
guérison sera lente et partielle.
Parmi les comités de secours aux blessés
qui se sont fait remarquer, on doit mettre en
premièr&ligne celui de la ville d'Hyères. qui,
malgré son éloignemeu', est arrivé un des
premiers en amendant, non-seulement son
personne, mais de plus un fourgon de médi-
caments et de linge dé pansement qui ont
été d'un précieux secours.
Un tram parti hier soir pour aller procéder
à 1 évacuation de l'ambulance de Saint-Na-
zaire, n'a pas pu remplir sa mission, par
suite de l'opposition des habitants de eette
commune. Ils n'ont pas. voulu abandonner
leurs blessés, qui sont entourés des soins les
plus dévoués.
La cour d'Aix, ainsi que vous l'avons an-
noncé, s'est réunie avant-hier, 7 février, sur la
convocation du premierprésident intérimaire.'
Après avoir entendu, toutes chambres assem-
blées, l'exposé lu parM. le procureur général
Thourel de l'efiroyable accident qui s'est pro-
duit sur la voie ferrée entre Toulon et Mar-
seille, elle a décidé d'évoquer l'affaire, qui
peut présenter soit le caractère d'un fait cri-
minel, soit le caractère d'un fait correctionnel.
M. Rolland, président de la chambre d'ac-
cusation, est délégué par la cour le chef du
parquet sera représenté dans l'instruction
soit par le-premier avocat, général, soit par.
*m des avocats généraux.-
Ajoutons que M. le président Rolland était
L'HOMME DE MINUIT
-fer Etienne ÉNAULT et Louis JUDICIS
'Lucienne garda un instant le silence. Elle
;iaiaait d'énergiques efforts pour calmer l'agi-
tation gui s'était emparée d'elle. Elle se ren-
-,dit enfin maîtresse d'elle-même, et répondit
un accès de fièvre venait de la saisir. Une
Vive expression de sollicitude se peignit sur
les traits de Thérèse.
Peufcêtre, dit-elle, la mousse sur laquelle
nous sommes assises et le ruisseau qui coule
ji nos pieds ont-ils une fraîcheur qui vous
être? Rentrons alors, rentrons.
Pas encore, je me sens mieux, dit Lu-
/Vo& le Petit
lier matin de passage dans notre ville se
endant à Bandol.
M. Albert Millaud a failli être victime dans
e terrible accident de Bandol.
Nous sommes heureux d'apprendre quT
m a été quitte pour quelques légères égrati
jnures à la face.
Plusieurs journaux, en rendant compte d<
a terrible catastrophe qu'a amenée le 5 fé-
.rier, près de Bandol, l'explosion de wagon:
:hargés de munitions.de guerre, ont attribua
t une imprudence de la Compagnie l'adjone
ion de ces wagons à un train de voyageurs.
Le transport des munitions de guerre pa;
es trains de voyageurs a été imposé à la com
lagnie depuis la commencement de la guerre
• iar une décision formelle du gouvernement,
̃ )Our tous les envois que l'administration di
n ernerro i'i"-»n.it convenable d'expédier par
vitesse accélérée.
Le» wagons uunt le chargement a fait ex-
ilosion le 5 février se trouvaient dans ce cas.
t.a réquisition officielle qui suspendait ains:
les prescriptions rigoureusement observée.
msque-là et y substituait des obligations tou.
apposées était motivée sur ce que les disposi-
'ions des règlements devaient fléchir devant
tes nécessités de la défense nationale.
C'est seulement plusieurs jours après l'ac-
cident de Bandol que la compagnie a obtenu
le rappel de cette décision. On ne peut don
lui imputer aucune imprudence elle n'u
fait qu exécuter des ordres auxquels il ne dé-
pendait pas d'elle de se soustraire, et dont les
conséquences ne sauraibnt, par suite, enga-
ger sa responsabilité.
NOUVELLES
Nous savons de source certaine, rapporte
l'Univers, que samedi 11 a été conclu un traité
entre MM. de Bismarck et Ernest Picard.
Dans cette convention, il a été stipulé que le
gouvernement prussien accordait au gouver-
nement français la faculté d'évacuer 4 à 5,000
de nos blessés dans les départements non en-
vahis, à la condition que notre gouverne-
ment autoriserait le passage à Paris, par le
chemin de fer de Ceinture, de 3,000 Prussiens
de l'armée de la Loire.
On considère comme probable la proroga-
tion au ler mars de l'armistice.
Au nombre des magistrats destitués par
M. Crémieux, figurait M. Payan-Dumoulin,
conseiller à la cour d'Aix. Lorsqu'il s'est agi
d'installer le successeur que le ministre de
lajustice avait cru devoir donner à M. Payan-
Dumoulin, la cour d'Aix, toutes chambres
réunies, a refusé de recevoir le serment.
Un chien nommé Bobo, appartenant au sieur Dor-
moy, ébéniste, faisant partie d'une compagnie de
marche et mort la suite de ses blessures, avait
suivi au cimetière de l'Est le convoi de son maître.
Au retour, il descendit sur la berge du canal Saint-
Martin là, il se retourna, poussa une sorte de hur-
lement, entra dans le canal, plongea sa tête sous
l'eau, et, quelques instants après, on vit son cadavre
glisser sans vie à la surface.
Les témoins de. l'aventure ontjprétendu qu'il s'é-
tait suicidé.
Pourquoi pas?
Le fait n'est pas sans précédents. L'histoire nous a
conservé le souvenir de chiens fidèles qui, pour ne,
pas survivre à leurs maîtres, se sont voués à une
mort volontaire.
Montaiene en cite deux exemples empruntés à
l'antiquité.
« Hyranus, le chien du royLysimachus, son mais-
tre mort, demeure obstiné sous son lict, sans vou-,
loir, boire ne manger, et le jour qu'on en brusla le;
corps, il print sa course et se jecta dans le feu, où
il fust bruslé; comme feit aussi le chien d'un nom-
mé Pyrrhus, car il ne bougea de dessus le lict de
son maître depuis qu'il feut mort, et quand on l'em-
porta, il se laissa enlever quand et luy, etfinalemant
se lança dans le buchier ou brùslait le corps de son
maistre. » (Essais, liv. II, chap. l%.)
En mai 1866, le Morning-Ppsl a raconté avec de
Ions détails le suicide par submersion d'un chien ap-
partenant à M. Hone, de Finsb.ury.
Les journaux judiciaires ont également rapporté,
il y quelques années, la fin tragique d'un chien qui,
ayant encouru la disgrâce de son maître et ne pou-
vaut s'en consoler, s était précipité du haut d'une
passerelle dans le canal Saint-Martin*
tienne d'une voix brusque; puis elle ajouta
d'un ton plus doux Avant de retourner à la
cabane, je désire savoir de qui vient cette
bague. Est-ce de l'amitié? est-ce de l'amour?
Malgré l'évidence, elle voulait douter en-'
core. Il lui fallait un aveu formel.
Thérèse ne répondit pas.
Votre silence me suffît, reprit Lucienne,
avec un calme contraint. Oui, je comprends,
c'est un don de l'amour.
Thérèse soupira; elle fit un mouvement
de tête affirmatif.
Celui qui vous aime et que vous aimez
est un beau jeune homme, sans doute ?.
poursuivit Lucienne. Quelque obstacle s'op-
pose à votre mariage?. On vous a séparés,
et vous souûrez l'un et l'autre de celte sépa-
ration ?
Thérèse rougit. Une larme roula dans ses
yeux.
Et. son nom? demanda Lucienne
avec une secrète anxiété.
Son nom répéta Thérèse d'un airhé-
sitant; son nom!
Refuserez-vous de me le dire ? Ne suis-
je plus votre amie?
C'est qu'il n'y a que mon père et moi
qui le sachions, et cela coûte toujours à ré-
véler. Mais, au fait, reprit-elle gentiment,
une amie comme vous mérite toute ma con-
fiance.
Eh bien?. demanda Lucienne dévorée
d'une inquiétude mortelle.
Il se nomme Léo de Villefleur, répondit
Thérèse avec une grâce endolorie
M. Jules Favre est arrivé ce soir à Paris.
Le cardinal de Bonnechose se trouvait da
Versailles hier. Il a obtenu une audience de
l'empereur Guillaume. Il vient solliciter une
diminution des réquisitions qui accablent la
Normandie
Les sympathies généreuses de l'Angleterre
In faveur de la France ont inspiré l'idée
d'une grande fête musicale, qui sera donnée
'imanche, 19 février, au Grand-Hôtel, à huit
heures du soir, en l'honneur des Délégués
le la ville de Londres. Des artistes de pre-
mier ordre se sont empressés d'offrir leur
concours pour cette solennité lyrique.
On trouve dès à présent des billets au
Grand-Hôtel, tous les jours de une heure à
quatre heures.
On nous prie d'attirer l'attention du gou-
vernement sur l'urgente nécessité de prendre
sur les premiers charbons de terre qui nous
lrrivent, de quoi chauffer les lavoirs, fermés
lé depuis trop longtemps.
Nous réclamons également la réouverture
les établissements de bains.
Hier, les halles étaient encombrées de vi-
iteurs, d'acheteurs et de curieux. Les étaux
regorgeaient de légumes frais, de poisson de
suer, de gibier et surtout de harengs saurs.
Les pommes de terre et le reste ont subi
une baisse générale qui va toujours crois-
sant.
De sorte que, dans quelques jours, les prix
seront revenus au taux ordinaire.
La rue Turbigo était bordée de chaque
côté par des marchands de tout espèces, et la
foule y circulait avec peine.
On eût dit une foire d'objets divers, où
"hacun a pu remonter son ménage et son es-
tomac.
DISCOURS DE LA REINE D'ANGLETERRE
A L'OUVERTURE DU parlement
Mylords et Messieurs.
A l'époque d'une telle importance pour les
destinées futures de l'Europe, je désire tout
particulièrement profiter de vos conseils.
La guerre qui a éclaté au mois de juillet
entre la France et l'Allemagne s'est prolon-
gée jusque dans ces derniers jours avec une
t'ureur non interrompue et sans exemple, et
ses ravages peuvent se renouveler dans quel-
ques jours, à moins que la modération et la
prudence, surmontant tous les obstacles,
guident les conseils des deux puissances,
dont la prospérité est si vitalement intéressée.
Au moment où vous vous êtes séparés, j'ai
promis d apporter une attention constante au
su,jet des obligations des Etats neutres, et j'ai
fait tous mes efforts pour empêcher l'exten-
sion du théâtre de la guerre et pour coopé-
rer, si l'occasion s'en présentait, au rétablis-
ment d'une paix prompte et honorable.
Conformément à la première de ces décla-
rations j'aisoutenu les droits, fidèlement ac-
compli les devoirs de la neutralité. La sphère
de la guerre ne s'est pas étendue au delà des
deux pays qui y étaient engagés dès l'origine.
Maintenant avec Soin la cordialité de mes
rapports avec chacun des belligérants, je me
suis abstenue de tout ce qui aurait pu être in-
terprété comme une intervention gratuite ou
non justifiée entre les parties, dont l'une ni
l'autre ne s'étaitmontrée disposée à proposer
des conditions d'arrangement susceptibles
d'être acceptées par son adversaire.
J'ai été à même en plus d'une occasion, de
contribuer à mettre en communication con-
fidentielle les représentants des deuxpaysen
lutte mais jusqu'à ce que la famine eût for-
cé Paris à se rendre, on n'avait obtenu aucun
résultat.
L'armistice qu'on utilise pour la convoca-
tion d'une, Assemblée en France, a amené
un temps d'arrêt dans les souffrances humai-
nes, qui ne faisait que s'aggraver de part et
d'autre, et a fait renaître l'espoir d'un arran-
gement complet.
Plaise à Dieu que cette suspension d'ar-
mes aboutisse à une paix compatible avec les
intérêts de deux grandes nations: sûre ho-
norable, et propre à donner l'espoir d'une
longue durée
On eût dit que toutes les fibres du cœur de
Lucienne venaient de se contracter en la tor-
turant. Elle se leva violemment, pâle comme
une morte, chancelante comme un vieillard,
les lèvres crispées, les yeux fulgurants.
Léo de Villefleur! murmura-t-elle en
mar telan t ses paroles. Je ne me trompais pas!
Léo de Villefleur! Cette bague est celle que
je n'ai plus revue à son doigt! Et voila la
femme qu'il aime Et voilà ma rivale!
Elle s'arrêta en face de sa compagne saisie
de stupeur, et la considéra avec une expres-
sion haineuse et vindicative,
Au nom du ciel dit Thérèse avec des
larmes dans la voix, expliquez-vous, made-
moiselle En vérité, vous m'eflrayezl.
Je soufire 1 répondit Lucienne avec vé-.
hémence. Je souffre! voilà tout ce que je
puis vous dire 1
Connaîtriez-vous M. Léo de Villefteur,?
demanda Thérèse dont l'esprit conçut un
soupçon.
Moi? non je ne le connais pas
pourquoi voulez-vous que je le connaisse ?
Mais alors que signifie?.
Cela signifie, répliqua Lucienne. parve-
nant à se maîtriser, cela signifie que j'ai par-
fois des palpitations de cœur qui me font un
mal affreux et qui me mettent dans l'état où
vous me voyez. Je ne sais alors ni ce que je
fais, ni ce que je dis.
Attendrie, saisie de pitié, Thérèse se leva
et voulut enlacer doucement la taille de Lu-
cienne. Celle-ci la repoussa brusquement.
Tenez. lui dit-elle avec jécâeressetsJce-
C'est à mon grand regret que je me suis
trouvée dans l'impossibilité d accréditer mon
ambassadeur d'une facon formelle auprès du
Gouvernement de la 'défense nationale, qui
3xiste en France depuis la révolution de sep-4'
tembre mais ni la bonne harmonie, ni 1 tf
:aractère officiel des relations entre les deux*
États n'en ont été nullement altérés.
Le roi de Prusse a accepté le titre d'empe4
leur d'Allemagne sur les instances des auto-
rités supérieures delà nation. Je lui ai adres<
sé mes félicitations à propos de cet événe<
ment,qu témoigne de la solidité et de l'in^
dépendance de l'Allemagne, et qui, je l'ea<
père, contribuera à la stabilité de l'équilibrÂ
européen. r
Je suis entrée en correspondance avec les
autres puissances de l'Europe, pour faira
respecter l'inviolabilité des traités, et poua
écarter toute fausse interprétation relative
à leurs engagements obligatoires. Les puise
sances qui ont participé au traité de 1856
sont convenues de réunir une conférence a
Londres.
Cette conférence a depuis quelque temps
commencé ses travaux, et j'ai la confiance que
ses délibérations aurontpourrésultat le main*
tien du principe de droit public et la politique
générale qui forment la base du traité, ew.
qu'en même temps, par la révision de quel-
ques-unes de ses dispositions dans un esprit
de loyauté et de conciliation, elles aboutiront
à une coopération cordiale des puissances par
rapport à la question d'Orient.
Je regrette vivement de n'y point voir sié-
ger un représentant'de la France, qui était
une des parties principales du traité de 1856,
et qui doit toujours être regardée comme uru
membre principal et indispensable de ̃#&
grande famille européenne.
A différentes reprises ont surgi plustfeuïSi
questions importantes, qui ne sont pas erw
core réglées et qui affectent essentiellement
les relations entre les Etats-Unis et les terri
toires et les populations de l'Amérique b
tannique du gord.
Je mentionnerai, entre autres, celle qui
concerne les pêcheries, qui réclame uns
prompte solution,' de peur que 1 indiscrétion
bons rapports de voisinage qu'il importa
tant à tous égards de conserver et d'entretenir^
C'est pourquoi j'ai entamé des pourparler
amiables avec le président des Etats-Unis*
dans le but de déterminer le mode levais
convenable de traiter ces questions.
LE CRIME DE HAUTEFAYE
On se souvient du crime atroce commis à
Hautelaye, le 16 août 1870, sur un jeune
homme plein d'avenir, M. de Moneis, qui
passait, à tort ou à raison, pour avoir des
opinions républicaines. Les paysans le hrû^
lèrent vif. L'Echo de la Dordogne publie,. le tm
cit suivant sur l'exécution des auteurs de cet
assassinat y$
Lundi 6 février, à six houres et demie du mati
les quatre individus condamnés à mort pour leur
participation dans horrible drame du 16 août
ont porté leur tête- sur l'échafaud, dressé au centre
même du bourg d'Hautefaye.
Ces quatre individus sont: François Cnambordj
maréchal-ferrant, âgé de trente-trois ans; Pierre
Buisson, cultivateur, âgé de trente-trois ans; Leo-^
nard, dit Piarrouty. chiffonnier, âgé de cinquante-*
trois ans; François Mazière, cultiyateur, âgé de
vingt-neuf ans. ̃ ̃$
Depuis leur condamnation par la cour "assises de
la Dordogne, le 21 décembre 1870, lesï condamnée
paraissaient compter sur le résultat de leur pourvoi
en grâce, et cet espoir ne les a pas abandonnés trà^
seul moment.
La triste vérité- leur a été annoncée la veule,
trois heures de l'après-midi, par M. le procureur de
la. République, qui est venu leur donner connais-
sance du rejet du pourvoi en cassation et du pour*
voi en grâce.
Cette nouvelle les a atterrés. Le plus abattu était
Chambord. Ils ont été immédiatement revêtus do ia
camisole de force, et on s'est occupe dans la prison
des préparatifs de leur départ, qui était fixé à huit
heures du soir.
Vers cinq heures, M. l'abbé Gouzot, curé archi-
prêtre de la cathédrale de Périgueux, et le P. Mon-
nier, directeur du grand séminaire, ont été' intro-
duits. Les condamnés se sont montrés accessiblet
aux exhortations de ces deux ecclésiastiques et ont
accepté les consolations de la religion^ Ils seront
confessés et ont reçu la. cpjmmunion.
A huit heures précises, ils ont été extraits de »
-prenez votre bague.
Thérèse tendit la main; mais Lucienne,
avec une perfide .maladresse, laissa tomber
au bord du ruisseau la bague, qui alla rous
1er dans les ondes tumultueuses du gave.
Dix minutes après, les deux jeunes filles
rentraient à la cabane. Thérèse avait les
joues sillonnées de pleurs. Sa compagneétait
sombre et pensive. Quelques heures plus
tard, Lucienne quittait le cirque de Gavar-
nie, accompagnée de Gil Biaritz qui lui avait
amené un cheval.
Bientôt elle s'arrêta, se tourna dans la di-
rection du cirque, et proféra cette menace
Je connais ma rivale, maintenant Au 1
si je pouvais me^ vengerl
Le soir, il y aHtffcréunion au Càsino on,
ne dansait pas, -o^fôuait et on causait, 1 en-
tretien roulait sip l'événement de la veille.
Chacun énumérait ce qui lui avait été pris et.
racontait les dangers auzquels ils avaient
échappé. 11 ne s'agissait, bien entendu, que
des dangers d'une retraite trop preapi à
travers Ia neige et sur les bords des abîmes.
Plusieurs personnes demandèrent alors si
l'on avait revu Lucienne, que l'on croyait
tombée dans quelque prècipicS. Bernard
Gantz présent à cet entretien répondait
qu'elle avait été retrouvée par Gil Biaritz, l'un
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.71%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.71%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"L'Abeille de Fontainebleau : journal administratif, judiciaire, industriel et littéraire /ark:/12148/bd6t53906376s.highres Liste officielle, étrangers arrivés à Aix-les-Bains : ["puis" journal officiel des étrangers arrivés à Aix-les-Bains, sous le contrôle de la Municipalité et sous les auspices de messieurs les hôteliers "puis" journal des étrangers, revue mondaine d'Aix-les-Bains] /ark:/12148/bpt6k9048496.highresLa Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1" Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Parti social français Parti social français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti social français" or dc.contributor adj "Parti social français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k591021h/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k591021h/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k591021h/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k591021h/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k591021h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k591021h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k591021h/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest