Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1864-03-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 10 mars 1864 10 mars 1864
Description : 1864/03/10 (Numéro 404). 1864/03/10 (Numéro 404).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k588514j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
bureaux ̃" ;:«
«tS^ nie EtfeSielicu '̃' !4
i f'fi
'CINQ CENTIMES ̃'•-
LE TnÉAï KE DE JOUR
J'aices mille.in veillions qui naissentet meurent
dans la; même journée sous le ciel sceptique
,Mais- on yrovîeot.'
Les journaux affirment que lètruit éstsë-
deux, le projet médité, le plan exécutable»
L'argument favori des fondateurs, _c'est
que, de deux à six heures du soir, il est
beaucoup de gens qui ne savent où passer
leur temps..
On ne và pas à deux, heures au bois de
-.Boulogne,
Et le succès de l'Hippodrome, prouve
qu'un spectacle éclairé par le soleil neman-
querait pas de spectateurs. '•
Le théâtre de jour agite la question de
savoir s'il su passera de l'onéreuse clarté
du^az,
Et s'il se contentera des rayons que le
Gcomme un allumeur de quinquets.
.'̃̃ Mais ilest des saisons où le soleil se monr
îre aussi capricieux qu'une jolie femme-.
Où il s'eoveloppe dans un cache-nez d'é-
pais nuages, ̃>̃
Et où on n0 voit pas clair en plein midi.
Il sera doue prudent de se ménager un
éclairage de?rechanço si le lustre fourni par
la nature prenait à faire 'déf&ut.
Les acteurs seront faciles à recruter pour
te théâtre du jour
C'est par le talent, la mémoire, le style
• qu'ils brillént, les enfants maies de Thaiie.
.1! n'en est pas de même des actrices.
Pour elles, voyez l'embarras extrême
Paraître à la lumière du ciel.
L« gaz cache les rides, protège la poudre
de riz, favorise l'emploi des fards.et ajoute
à l'optiVjuo du théâtre.
La lumière du jour est une indiscrète, qui
train; tous ces secrets. Il faudra n'avoir ja-
mais plus du vingt ans pour oser affronter la
cJarté du firmament
Les étrangers qui visitent Paris n'ont pas
̃ besoin -l'an théâtre de jour pour occuper
leurs heures de loisir
f ÊUILLETQB OU PETIT JOURtIAL.1.
BU 10 MARS 1864.
Suite.
D'ailleurs, M. Butler ne -la 'cultivait pas dans
le Etui de raisonner. Il nu ta discutait pas. il ne
l'ourr,,it pas le nez dans ses lunettes, ne tou-
chait, pas du doigt le lard répandusurses joues,
n'étudiait pas lu- gouîte tremblant au buut de
>ou nez, n'cxaiuinail pas ses vieilles dent-
noires et d..rées.
Non! il tombait à genoux, tendait vers elle
ses mains inuoeeutes et il étevait sa voix de
̃" poulet égorgé, en criant Divine philosophie 1
C'était heureux pour lui que ce nom fût si har-
monieux. Mais revenons au sujet de sa
visite.
Pour le vieillard, la sagesse huiïu;ine se ré-
sumait en un bon fauteuil où il pût manEerson
gibier, bq:'re son porto, faire sa sieste et. àl'oc-
casion philosopher en toute tranquillité. Il n'a-
vait qu'un souci, l'éclucation de son neveu Ja-
cob Block,, petit garçon dont il se proposait de
faire un philosophe.
Ehl eii 1 disait-it parfois, en regardant la
jeune victime, le Moe est là, nous eu tarons
une statue. EL Adam fut choisi 'connue sculp-
Un pas se fit entendre dans l'escalier.M. But-
Pàbjç j mois finnois On an
,̃:••'•> 3 fr,
dans Paris ce .que Meta des
Vu.
Les splendides galeries dé iaHeaa*de
l'hôtel de Cluny,
Les galeries impériales,
Le trésor de Notre-Dame,
La (jïobe-
Et centautres endroits attrayants, où l'es-
prit s'instruitjet_se récrée en même temps.
Ce n'est .donc pas pour les provinciaux
que Ip théâtre de jour sera un délassement.
'Mais bien pour les intelligences de inolre
Il dix ans, le;/héâtre 'du '.Luxembourg
donnaitlçs dimanche et lundi de'èliaqfic se-
maine uiierôpré§t;ntation,de jour,
Qui commençait deux heures et firiissâit
On enoaissait toujours; pour cette repfeér
tentation, la plus forte recette.
Ce qui prouverait que les gens du peuple
n'ont aucune peur d ayaîer un vaudeville
grivois etun drame en cinq actes en guise'
d'absinthe avant dîner.
Par exemple, le théâtre de jour présente
une grave question d hygiène.
sain,d'ailer à la comédie à deux plus
quand fadigcstion du déjeuner est faite,
Que de -'s'enfermer 'dansutoe-sà Ile chauffée
par le gaz et lés calorifères avant même d'a-
voir achevé la dernière bouchée du diner.
le&deux systèmes, seront en présence,
Et il sera facile d'établir une concluante
statistique de la comédie ouïe avant ou a-
On. parle de 'construire ce théâtre de jour
au bois de Boulogne.
Il serait là fort bien pour tes gens qui
vont en voiture, fût-ce même en locati.
Mais lés amis du théâtre, qui marchent à
pied, qui n'ont pour équipage que la ca-
lèche de saint Crépin,
Etqni font la. majorité dessalles pleines,
Ceux-là trouveraient un peu éloignée la
salie qui ferait face au Lac, ou qui avoisine-
rait les murs d'Auceuil.
Les plus grandes probabilités seraient
pour les Champs-Elysées, si le sol n'y était
pas hors de prix.
Tel bout de l'ancienne rue Marbeuf qui
en 18W valait quarante francs le mètre, en
vaut trois cents aujourd'hui.
âtir un théâtre populaire sûr une fonda-
aussi précieuse.
ler rentra dans le couloir et aperçut Bu! qui
descendrait avec, autant de précautions que s'il
y eût eu vint moribonds dans la maison. Butf
ét;«it un homme fort, mais il n'avait pas en ce
moment cette grandeur qui, selon Buffon, ca-
ractérise l'homme de trente ans.i limaicliait
comme quelqu'un qui craint d'écraser des
œufs, la tétedans les épaules, la mine •'con-
tristôe. Ainsi chemine un saint qui à perdu
son enveloppe ejit'rioure.
bi. Butler et Adam se trouvèrcnt'daas la
rue.
uel terrible incendie nous avons eu hier
soir! oit M. Butler.
Buff porta lt: doigt au premier bouton de son
habit, leva un peu le collet autour du cou et
réponçit
Il a tout détruit.
Butler et Adam marchèrent.
Un moment, judicieux lecteur. Considérez
ce couple qui s'en va.
Ne pourriez- vous pas, sans avoir lu ce qui
précède, deviner, rien qu'à voir ces deux hom-
mes, ce qui se passe dans leur âme et quel est
le milieu de chacun (l'eux ?
Voyez Jonas Butler! C'est un personnage
épais, de moyenne taille. Il est vêtu de noir
lustré son chapeau est uni et bnllaut comme
l'aile d'un corbeau. Une ligne de batiste blanc
comme neige passe par dessus le collet de son'
habit. Son pied foule le sol comme si la pavé
lui appartenait. Dans chaque membre, dans
chaque mouvement de cet homme, que lisez-
vous ? Aisance, sMlisfactionde soi-même.
Mais voyer.. Adam! quoique dépassant l'aù--
̃t C'est greverJjipération parles loyers, si.
l'on est y
'̃̃•̃ ;̃ ̃' ̃ w* ;̃̃ ̃̃ '̃
Dans une ville de province, il y aurait
«fies arguments sérieux contre un théâtre
On précisément
rences et instructions de la semaine;
..Et on aurait raison, en ce qui; toùbhe Ta
population des départements.
On a assez d'occasions de ses
devoirs religieux pour'nepas en grossir lé
nombre., ̃'•
Et la séduction théâtrale serait .peut~êtrre
une tentationplus puissante que toutes les
autres.,
une salle; rien qu'avec des de
religions étrangères, i
Et les habitués dtournés,' parce qu'un iniliifti1 d'âmes préfé-
ï-era le, théâtre au café,– Thalie à stiii pa-
rent liàtchus..
̃ < ̃̃
D'ailleurs; tes voyageurs forment'Un grand
contingent dans io public de Paris = les
étrangers qui se, renouvellent suffiraient
seuls à remp!ir dix^théâtres de jour;
Ceux là peuvent bien ne pasaiterau
Salut.
Ils. peuvent .dicoeosame ce 'paysan qui
seuhne pleurait pas à 1 audition d'un ser-
mon pathétique
Je ne suis pas de la* paroisse. •
Le goût de la comédie est aussi grand
aujourd'hui dans les classes élevées qu'à
l'époque de Louis XIV.
{seulement, i\ esc plus grand dans le peu-
écrivait.
Si, d'une part'.nous voyons les plus illus-
tres les fonctionnaires les
faire auteurs
et compositeurs à leurs momcnls de, loisirs;
Si nous voyons la comédie accueillie au
palais du souverain,
Si même nous applaudissons nos grandes
dames et nos cavaliers les plus accomplis
devenus de- charmants comédiens de salon
connue aux. temps de Triunon,
Nous remarquerons dans le peuple le mê-
me empressement
Les corps d'état ont leurs confrères co-
m'îdiens qui jouent à Chantéreine ou à la
salle de la Tour-d'Auvergne pour Ja caisse
'de secours Je leurs -métiers.
Je connais te fils d'un négociant qui écrit
des revues comme Siraudin et qui joue les
comiques comme Gil Pérès, au grand dés-
espoir de son père qui voudrait le renfer-
mer dans le demi gros.
Les compositeurs-typographes comptent
tre de toute la il ne parait pas si grand.
II ne marche pas, il glisse. On dirait qu'il. na j
j touche Ja terre que par contèainte. Il semble
qu'il, veuille se réduire, s'abaisser aux dimen-
siens (le son compagnon..Marcher librement
| lui paraîtrait ua fol orgueil. C'est par politesse
1 qu'il se fait petit, ctil ne croit pas montreur à
son protecteur plus de déférence qu'il ne faut.
Ne faites pas. attention à l'habit de Bufl"(ceci
n'est qu'un s,tgue vulgaire de détresse) ne re-
gardez pas son chapeau, qui a bravé plus de
j tempêtes que Je chaudron d'une sorcière; fer-
jmez les yeux sur la demi-seuielle' du soulier ;1
affamé n son galetas par l'attrait d'un savou-
reux dîner? ̃ '̃ i
Est-ce bien cela?
Eh bien, non! c'est un philosophe cônduisan
¡un phi!osophe.
Marche, Adam Bulfl Quant à cet enfant'
qui fait courir son cerceau daiisgtielquejaruin
et qm ne t'attend pas, ne sourcille pas en le
voyant. Cet espiègle n'est pas ce qu'il semble,
c'est la Fortune déguisée. Ce cerceau n'est au--
Ire chose que sa roue terrible, et toi, tu vas j
être désormais son favori.
11 n'a pas une chemise à se mettre, mon-
sieur. Que'de' fois ces simples mots viennent
mettre au jour un des plus effrayants côtés de
la misère socialel
ïl'tdùcb'ait sans
plus chères espérances. La "dévastatioû de la
NUMÉRO. 4O*
Arnat
pas sans mérita.
Gela n'a rient 'détonnant': les erattereure
romains eux»-ttême.s jouaient la comédie.
Donc. avec cet amour dé'foutes les clas-
ses pour la musfi comique ,nje- crois un
théâtre de jour très possible,
A onn.(Vonditi(My pourtant, .̃
iCest pourra recevoir.!faoi!emenl
.̃ïes^c.oir.fîiuTjieations'du dehors,
El .que .Io-î commis d.'agents décharge au-.
ront. j(!U!j -entrées:
̃'̃' De temps en temps.. "entre deui^ââles. on
vous soufflera h loraille:
Là rente a dé la vigueur,
Le Mobilier estindécis. ̃
Le Turc -est fort. '1
rLes ports de Brest vont :aux»ri'ues.
̃;
-̃ .̃•.̃̃̃̃̃l
Tout théâtre occupe une lôgio» d'artistes,
d'auteurs, de peintres, dé costumiers, de
machinistes, de commis', d'hommes1 de pei-
ne, sans compter les auteurs.
Ceîa suffit pour que je fasse de? vœux
sincères pour sa fondation.
tTKWOTBÉE TRIMM.
/̃̃
ti- "sJêjpùr .') Paris de W. AA. H.1 l'archiduc
̃Mïixunilieh et l'archiduchesse Ghàrlotie, con-
tinue ou nrifieu des ftHès d'on nées aux Tuile-
ries et dans les hautes régions 'du -monde di-
plomalique.
Dimanche s3ir,'MmoTHes5y, MM! Ibelaunay et
Bressaht ont eu l'honneur de jouer le' Bbugeoir
devant l'Empereur, l'Impératrice et leurs au-
gusteshùtes.
Dans la journée, LL. MM. II. çesont prome-
'nées dans le bois de Boulogne avec l'archiduc
et l'archiduchesse.
tis occupaient tous les quatre la même ca-
lèche, et sont rentrés au palais au niomontdu'
retour des courses de la Marche.
Le lendemain /lundi»||arcbiduc Ma^'milien
s'est rendu à l'hôtel impérial des Invalides, et
S. A. 1. s'est longuement arrêtée au tombeau de
l'Empereur, qui occupe, comme on sait, toutle"
dôme de l'hôtel. ̃'̃
Le sair, il y a!ea grand concert à la, >:cur.
Les artistes admis; à, l'hounrur -d'y chanter
étaient M".B Patti, M"?ede Méric-Lalily^he, MM.
Mario., Délie; Sedie, Scaiese, du Tiilien, M. de la Ronchcrie, violoniste, et M. Jo-
sepk Wienawsju- pianisie.
L'Empereur et l'Impératrice se sonv entrete-
nus avec la plupart de ces artistes, etparlieu-
̃Ht\rçmenlavec i\l.M. Mario et,W:enawsfci.
Hier iwardi, c'était l'ambassadeur d'Autriche
qui fêtait le-frère et la beile-sœur de sou sou-
verain.,
à l'ambassade.
..Ce soir mercredi, lïKmpereur et l'archiduc
doivent assister à ia l'Opéra,
La représentation est composée delu Mas-
nuit précédente avait forcé notre héros à'por-
ter la plus froide chemise que la misère puisse,
jeter sur les épaules humaines; mais, seinbla-
ble a l'ur trois fois éprouvé, Adam syrmit pur
et brillant du feu.
On s'arrôta devant les débris de l'incendie.
Quel terrible fléau dit. Ji.Butitir avec
tonte la .tranquillité d'un philosophe:, »\m n'a-
vait rien perdu dans le sinistre, ,Et il se mita à
contempler les murs noircis et les toits écrou-
lés ayeeun admirable empire sur lui-même.
Mai:i Adam était pétri d'une argile plus fai-
ble, l! y avait de l'émotion dans l'expression
de sa physionomie, tandis qu'il clierohait le
toit de sa blanchisseuse dans Jes déconihres.
C'était hier encore une belle pcjpriété, et
maintenant, dit'M. Butler. en prenant ime pri-
se; maintenant, ce n'est qu'un monceau de
ruines J
Brûlée ;çonmie. de l'amadou, murmura
,Adam,spiii,reanl à son mallieur'persoijiiij/1.
llest dur, reprit M. Butter en -niodulant
sa voix, ilestdur de voir périr noy dieux do-
mestiques de voir notre maison, cet tf maison
toute pleine des doux souvenirs do lafamille,
cuire tout coup comme le bCpherqut dévore
le pljénix! Et peut-être, conlin-ia M. Butler en
'quittant le ton tragique pour prendre celui de
l'clegic, peut^êtrede n'avoir- plus une chemise
à se mettre dans cette. -saison-inclémlnte! Et
cependant,; nionsieprfBuff* qu'est-ce, qae la nu-
dité quand on, a Ja, philosoplnfe?
«tS^ nie EtfeSielicu '̃' !4
i f'fi
'CINQ CENTIMES ̃'•-
LE TnÉAï KE DE JOUR
J'ai
dans la; même journée sous le ciel sceptique
,Mais- on yrovîeot.'
Les journaux affirment que lètruit éstsë-
deux, le projet médité, le plan exécutable»
L'argument favori des fondateurs, _c'est
que, de deux à six heures du soir, il est
beaucoup de gens qui ne savent où passer
leur temps..
On ne và pas à deux, heures au bois de
-.Boulogne,
Et le succès de l'Hippodrome, prouve
qu'un spectacle éclairé par le soleil neman-
querait pas de spectateurs. '•
Le théâtre de jour agite la question de
savoir s'il su passera de l'onéreuse clarté
du^az,
Et s'il se contentera des rayons que le
Gcomme un allumeur de quinquets.
.'̃̃ Mais ilest des saisons où le soleil se monr
îre aussi capricieux qu'une jolie femme-.
Où il s'eoveloppe dans un cache-nez d'é-
pais nuages, ̃>̃
Et où on n0 voit pas clair en plein midi.
Il sera doue prudent de se ménager un
éclairage de?rechanço si le lustre fourni par
la nature prenait à faire 'déf&ut.
Les acteurs seront faciles à recruter pour
te théâtre du jour
C'est par le talent, la mémoire, le style
• qu'ils brillént, les enfants maies de Thaiie.
.1! n'en est pas de même des actrices.
Pour elles, voyez l'embarras extrême
Paraître à la lumière du ciel.
L« gaz cache les rides, protège la poudre
de riz, favorise l'emploi des fards.et ajoute
à l'optiVjuo du théâtre.
La lumière du jour est une indiscrète, qui
train; tous ces secrets. Il faudra n'avoir ja-
mais plus du vingt ans pour oser affronter la
cJarté du firmament
Les étrangers qui visitent Paris n'ont pas
̃ besoin -l'an théâtre de jour pour occuper
leurs heures de loisir
f ÊUILLETQB OU PETIT JOURtIAL.1.
BU 10 MARS 1864.
Suite.
D'ailleurs, M. Butler ne -la 'cultivait pas dans
le Etui de raisonner. Il nu ta discutait pas. il ne
l'ourr,,it pas le nez dans ses lunettes, ne tou-
chait, pas du doigt le lard répandusurses joues,
n'étudiait pas lu- gouîte tremblant au buut de
>ou nez, n'cxaiuinail pas ses vieilles dent-
noires et d..rées.
Non! il tombait à genoux, tendait vers elle
ses mains inuoeeutes et il étevait sa voix de
̃" poulet égorgé, en criant Divine philosophie 1
C'était heureux pour lui que ce nom fût si har-
monieux. Mais revenons au sujet de sa
visite.
Pour le vieillard, la sagesse huiïu;ine se ré-
sumait en un bon fauteuil où il pût manEerson
gibier, bq:'re son porto, faire sa sieste et. àl'oc-
casion philosopher en toute tranquillité. Il n'a-
vait qu'un souci, l'éclucation de son neveu Ja-
cob Block,, petit garçon dont il se proposait de
faire un philosophe.
Ehl eii 1 disait-it parfois, en regardant la
jeune victime, le Moe est là, nous eu tarons
une statue. EL Adam fut choisi 'connue sculp-
Un pas se fit entendre dans l'escalier.M. But-
Pàbjç j mois finnois On an
,̃:••'•> 3 fr,
dans Paris ce .que Meta des
Vu.
Les splendides galeries dé iaHeaa*de
l'hôtel de Cluny,
Les galeries impériales,
Le trésor de Notre-Dame,
La (jïobe-
Et centautres endroits attrayants, où l'es-
prit s'instruitjet_se récrée en même temps.
Ce n'est .donc pas pour les provinciaux
que Ip théâtre de jour sera un délassement.
'Mais bien pour les intelligences de inolre
Il dix ans, le;/héâtre 'du '.Luxembourg
donnaitlçs dimanche et lundi de'èliaqfic se-
maine uiierôpré§t;ntation,de jour,
Qui commençait deux heures et firiissâit
On enoaissait toujours; pour cette repfeér
tentation, la plus forte recette.
Ce qui prouverait que les gens du peuple
n'ont aucune peur d ayaîer un vaudeville
grivois etun drame en cinq actes en guise'
d'absinthe avant dîner.
Par exemple, le théâtre de jour présente
une grave question d hygiène.
sain,d'ailer à la comédie à deux plus
quand fadigcstion du déjeuner est faite,
Que de -'s'enfermer 'dansutoe-sà Ile chauffée
par le gaz et lés calorifères avant même d'a-
voir achevé la dernière bouchée du diner.
le&deux systèmes, seront en présence,
Et il sera facile d'établir une concluante
statistique de la comédie ouïe avant ou a-
On. parle de 'construire ce théâtre de jour
au bois de Boulogne.
Il serait là fort bien pour tes gens qui
vont en voiture, fût-ce même en locati.
Mais lés amis du théâtre, qui marchent à
pied, qui n'ont pour équipage que la ca-
lèche de saint Crépin,
Etqni font la. majorité dessalles pleines,
Ceux-là trouveraient un peu éloignée la
salie qui ferait face au Lac, ou qui avoisine-
rait les murs d'Auceuil.
Les plus grandes probabilités seraient
pour les Champs-Elysées, si le sol n'y était
pas hors de prix.
Tel bout de l'ancienne rue Marbeuf qui
en 18W valait quarante francs le mètre, en
vaut trois cents aujourd'hui.
âtir un théâtre populaire sûr une fonda-
aussi précieuse.
ler rentra dans le couloir et aperçut Bu! qui
descendrait avec, autant de précautions que s'il
y eût eu vint moribonds dans la maison. Butf
ét;«it un homme fort, mais il n'avait pas en ce
moment cette grandeur qui, selon Buffon, ca-
ractérise l'homme de trente ans.i limaicliait
comme quelqu'un qui craint d'écraser des
œufs, la tétedans les épaules, la mine •'con-
tristôe. Ainsi chemine un saint qui à perdu
son enveloppe ejit'rioure.
bi. Butler et Adam se trouvèrcnt'daas la
rue.
uel terrible incendie nous avons eu hier
soir! oit M. Butler.
Buff porta lt: doigt au premier bouton de son
habit, leva un peu le collet autour du cou et
réponçit
Il a tout détruit.
Butler et Adam marchèrent.
Un moment, judicieux lecteur. Considérez
ce couple qui s'en va.
Ne pourriez- vous pas, sans avoir lu ce qui
précède, deviner, rien qu'à voir ces deux hom-
mes, ce qui se passe dans leur âme et quel est
le milieu de chacun (l'eux ?
Voyez Jonas Butler! C'est un personnage
épais, de moyenne taille. Il est vêtu de noir
lustré son chapeau est uni et bnllaut comme
l'aile d'un corbeau. Une ligne de batiste blanc
comme neige passe par dessus le collet de son'
habit. Son pied foule le sol comme si la pavé
lui appartenait. Dans chaque membre, dans
chaque mouvement de cet homme, que lisez-
vous ? Aisance, sMlisfactionde soi-même.
Mais voyer.. Adam! quoique dépassant l'aù--
̃t C'est greverJjipération parles loyers, si.
l'on est y
'̃̃•̃ ;̃ ̃' ̃ w* ;̃̃ ̃̃ '̃
Dans une ville de province, il y aurait
«fies arguments sérieux contre un théâtre
On précisément
rences et instructions de la semaine;
..Et on aurait raison, en ce qui; toùbhe Ta
population des départements.
On a assez d'occasions de ses
devoirs religieux pour'nepas en grossir lé
nombre., ̃'•
Et la séduction théâtrale serait .peut~êtrre
une tentationplus puissante que toutes les
autres.,
une salle; rien qu'avec des de
religions étrangères, i
Et les habitués dtournés,' parce qu'un iniliifti1 d'âmes préfé-
ï-era le, théâtre au café,– Thalie à stiii pa-
rent liàtchus..
̃ < ̃̃
D'ailleurs; tes voyageurs forment'Un grand
contingent dans io public de Paris = les
étrangers qui se, renouvellent suffiraient
seuls à remp!ir dix^théâtres de jour;
Ceux là peuvent bien ne pasaiterau
Salut.
Ils. peuvent .dicoeosame ce 'paysan qui
seuhne pleurait pas à 1 audition d'un ser-
mon pathétique
Je ne suis pas de la* paroisse. •
Le goût de la comédie est aussi grand
aujourd'hui dans les classes élevées qu'à
l'époque de Louis XIV.
{seulement, i\ esc plus grand dans le peu-
écrivait.
Si, d'une part'.nous voyons les plus illus-
tres les fonctionnaires les
faire auteurs
et compositeurs à leurs momcnls de, loisirs;
Si nous voyons la comédie accueillie au
palais du souverain,
Si même nous applaudissons nos grandes
dames et nos cavaliers les plus accomplis
devenus de- charmants comédiens de salon
connue aux. temps de Triunon,
Nous remarquerons dans le peuple le mê-
me empressement
Les corps d'état ont leurs confrères co-
m'îdiens qui jouent à Chantéreine ou à la
salle de la Tour-d'Auvergne pour Ja caisse
'de secours Je leurs -métiers.
Je connais te fils d'un négociant qui écrit
des revues comme Siraudin et qui joue les
comiques comme Gil Pérès, au grand dés-
espoir de son père qui voudrait le renfer-
mer dans le demi gros.
Les compositeurs-typographes comptent
tre de toute la il ne parait pas si grand.
II ne marche pas, il glisse. On dirait qu'il. na j
j touche Ja terre que par contèainte. Il semble
qu'il, veuille se réduire, s'abaisser aux dimen-
siens (le son compagnon..Marcher librement
| lui paraîtrait ua fol orgueil. C'est par politesse
1 qu'il se fait petit, ctil ne croit pas montreur à
son protecteur plus de déférence qu'il ne faut.
Ne faites pas. attention à l'habit de Bufl"(ceci
n'est qu'un s,tgue vulgaire de détresse) ne re-
gardez pas son chapeau, qui a bravé plus de
j tempêtes que Je chaudron d'une sorcière; fer-
jmez les yeux sur la demi-seuielle' du soulier ;1
affamé n son galetas par l'attrait d'un savou-
reux dîner? ̃ '̃ i
Est-ce bien cela?
Eh bien, non! c'est un philosophe cônduisan
¡un phi!osophe.
Marche, Adam Bulfl Quant à cet enfant'
qui fait courir son cerceau daiisgtielquejaruin
et qm ne t'attend pas, ne sourcille pas en le
voyant. Cet espiègle n'est pas ce qu'il semble,
c'est la Fortune déguisée. Ce cerceau n'est au--
Ire chose que sa roue terrible, et toi, tu vas j
être désormais son favori.
11 n'a pas une chemise à se mettre, mon-
sieur. Que'de' fois ces simples mots viennent
mettre au jour un des plus effrayants côtés de
la misère socialel
ïl'tdùcb'ait sans
plus chères espérances. La "dévastatioû de la
NUMÉRO. 4O*
Arnat
pas sans mérita.
Gela n'a rient 'détonnant': les erattereure
romains eux»-ttême.s jouaient la comédie.
Donc. avec cet amour dé'foutes les clas-
ses pour la musfi comique ,nje- crois un
théâtre de jour très possible,
A onn.(Vonditi(My pourtant, .̃
iCest pourra recevoir.!faoi!emenl
.̃ïes^c.oir.fîiuTjieations'du dehors,
El .que .Io-î commis d.'agents décharge au-.
ront. j(!U!j -entrées:
̃'̃' De temps en temps.. "entre deui^ââles. on
vous soufflera h loraille:
Là rente a dé la vigueur,
Le Mobilier estindécis. ̃
Le Turc -est fort. '1
rLes ports de Brest vont :aux»ri'ues.
̃;
-̃ .̃•.̃̃̃̃̃l
Tout théâtre occupe une lôgio» d'artistes,
d'auteurs, de peintres, dé costumiers, de
machinistes, de commis', d'hommes1 de pei-
ne, sans compter les auteurs.
Ceîa suffit pour que je fasse de? vœux
sincères pour sa fondation.
tTKWOTBÉE TRIMM.
/̃̃
ti- "sJêjpùr .') Paris de W. AA. H.1 l'archiduc
̃Mïixunilieh et l'archiduchesse Ghàrlotie, con-
tinue ou nrifieu des ftHès d'on nées aux Tuile-
ries et dans les hautes régions 'du -monde di-
plomalique.
Dimanche s3ir,'MmoTHes5y, MM! Ibelaunay et
Bressaht ont eu l'honneur de jouer le' Bbugeoir
devant l'Empereur, l'Impératrice et leurs au-
gusteshùtes.
Dans la journée, LL. MM. II. çesont prome-
'nées dans le bois de Boulogne avec l'archiduc
et l'archiduchesse.
tis occupaient tous les quatre la même ca-
lèche, et sont rentrés au palais au niomontdu'
retour des courses de la Marche.
Le lendemain /lundi»||arcbiduc Ma^'milien
s'est rendu à l'hôtel impérial des Invalides, et
S. A. 1. s'est longuement arrêtée au tombeau de
l'Empereur, qui occupe, comme on sait, toutle"
dôme de l'hôtel. ̃'̃
Le sair, il y a!ea grand concert à la, >:cur.
Les artistes admis; à, l'hounrur -d'y chanter
étaient M".B Patti, M"?ede Méric-Lalily^he, MM.
Mario., Délie; Sedie, Scaiese, du Tiilien, M. de la Ronchcrie, violoniste, et M. Jo-
sepk Wienawsju- pianisie.
L'Empereur et l'Impératrice se sonv entrete-
nus avec la plupart de ces artistes, etparlieu-
̃Ht\rçmenlavec i\l.M. Mario et,W:enawsfci.
Hier iwardi, c'était l'ambassadeur d'Autriche
qui fêtait le-frère et la beile-sœur de sou sou-
verain.,
à l'ambassade.
..Ce soir mercredi, lïKmpereur et l'archiduc
doivent assister à ia l'Opéra,
La représentation est composée delu Mas-
nuit précédente avait forcé notre héros à'por-
ter la plus froide chemise que la misère puisse,
jeter sur les épaules humaines; mais, seinbla-
ble a l'ur trois fois éprouvé, Adam syrmit pur
et brillant du feu.
On s'arrôta devant les débris de l'incendie.
Quel terrible fléau dit. Ji.Butitir avec
tonte la .tranquillité d'un philosophe:, »\m n'a-
vait rien perdu dans le sinistre, ,Et il se mita à
contempler les murs noircis et les toits écrou-
lés ayeeun admirable empire sur lui-même.
Mai:i Adam était pétri d'une argile plus fai-
ble, l! y avait de l'émotion dans l'expression
de sa physionomie, tandis qu'il clierohait le
toit de sa blanchisseuse dans Jes déconihres.
C'était hier encore une belle pcjpriété, et
maintenant, dit'M. Butler. en prenant ime pri-
se; maintenant, ce n'est qu'un monceau de
ruines J
Brûlée ;çonmie. de l'amadou, murmura
,Adam,spiii,reanl à son mallieur'persoijiiij/1.
llest dur, reprit M. Butter en -niodulant
sa voix, ilestdur de voir périr noy dieux do-
mestiques de voir notre maison, cet tf maison
toute pleine des doux souvenirs do lafamille,
cuire tout coup comme le bCpherqut dévore
le pljénix! Et peut-être, conlin-ia M. Butler en
'quittant le ton tragique pour prendre celui de
l'clegic, peut^êtrede n'avoir- plus une chemise
à se mettre dans cette. -saison-inclémlnte! Et
cependant,; nionsieprfBuff* qu'est-ce, qae la nu-
dité quand on, a Ja, philosoplnfe?
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