Titre : La Grande vie : illustrée par la photographie d'après nature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32783723t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1364 Nombre total de vues : 1364
Description : 1899 1899
Description : 1899 (A1,N1). 1899 (A1,N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5696639q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-838
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LA GRANDE VIE
UN€ SOIRÉC CHEZ LA BARONNC P€ W
«W»ON confrère de la Grande Vie,
JYL la place de l'Opéra. Élégant en :
d'une tache blanche à la boutonnière
une discrète fleur, il allait à pas pressés.(
Maurice Kermor, traversait
son frac sombre que piquait
— Pssl...l hé... Kermor... 1
C'est à peine s'il daigna ::c retourner.
— Excuse-mo;, mon cher,-irais le
temps presse et je ne voudrais pas être
en ic.ard.
— En retard >.... .
Quelle duchesse, ce
soir, t'atiend si impa-
tiemment... ?
— Une duchesse...
Pas la moindre...Mais
la baronne, la petite
baronne de W"" !
— La baronne de >
W'"'...
— Héj.oui..., la ba-
ronne de W"*. Com-
ment, tu ne sais pas,
toi, un des plus habi-
les reporters de la
Grande Vie... Mais
c'est ce soir qu'en son
hôtel de l'Avenue du
Bois, la petite baronne donne sa première leie de la saison...
— Ah bah !...
— Oui, el ce qu'il y a de plus drôle, c'est que, par une de ces fantai-
sies dont elle est coutumière, elle a impitoyablement exclu de cette
fêle le sexe respectable dont toi el moi nous flattons de faire partie....
— Mais alors, toi,..
— Moi, c'est autre chose... La petite ba-
"?ronne a bien voulu faire exception pour la
' Grande Vie. Convenablement dissimulé en
un coin de boudoir, je pourrai quand même
^assister à cette fête qui promet d'être su-
perbe...
— Charmant!... Mais alors, emmène-moi.
Je suis.à deux pas de mon domicile... le
temps de passer un habit et je te suis...
— Entendu, mais dépêche-toi...
■ Une demi-heure après. Kermor el moi,
introduits par une porte de service, étions
placés par la baronne elle-même dans une
pièce retirée d'où nous pouvions tout voir
sans être vus.
Ah! mes amis, quand j'y pense encore, il me semble goûter aux
nectars de l'Olympe, aux miels les plus suaves de l'Hymète antique...
Ce fut sous la coulée d'argent pâle
des lampadèrcs, dans le froufrou des
soies mauves, vertes et or, le plus
troublant défilé d'épaules qu'il fut
jamais donné de voir, tandis que
tout au fond, caché par un épais
rideau de plantes exotiques, un or-
chestre de tziganes entraînait les
couples dans le vertigineux tour-
billon des valses enivrantes.
Des divelles en renom vinrent y
détailler avec art de suggestifs mo-
nologues : des couples égarés en
quelque coin de boudoir y poli-
nèrent à l'envi, et je sais plus d'un correct
clubman dont
les oreilles, ce
soir-là, durent
entendre le
carillon avertisseur des médisances.
Mais le clou de la soirée fut sans
contredit une série de luttes épiques où
des femmes, exquisément moulées en
leur maillot de soie rose vinrent se dis-
puter la palme réservée au vainqueur.
Je ne crois point qu'il soit possible de
décrire pareil spectacle.
Les fleurs el les fruits de toutes les
rhétoriques passées, présentes et à venir
n'y suffiraient point.
Les quelques clichés pho-
tographiques que j'ai rap-
portés en diront plus long
que Ses plus parfaites des-
criptions.
Jugez-en, chers lecteurs.
PAUL BERNY.
UN€ SOIRÉC CHEZ LA BARONNC P€ W
«W»ON confrère de la Grande Vie,
JYL la place de l'Opéra. Élégant en :
d'une tache blanche à la boutonnière
une discrète fleur, il allait à pas pressés.(
Maurice Kermor, traversait
son frac sombre que piquait
— Pssl...l hé... Kermor... 1
C'est à peine s'il daigna ::c retourner.
— Excuse-mo;, mon cher,-irais le
temps presse et je ne voudrais pas être
en ic.ard.
— En retard >.... .
Quelle duchesse, ce
soir, t'atiend si impa-
tiemment... ?
— Une duchesse...
Pas la moindre...Mais
la baronne, la petite
baronne de W"" !
— La baronne de >
W'"'...
— Héj.oui..., la ba-
ronne de W"*. Com-
ment, tu ne sais pas,
toi, un des plus habi-
les reporters de la
Grande Vie... Mais
c'est ce soir qu'en son
hôtel de l'Avenue du
Bois, la petite baronne donne sa première leie de la saison...
— Ah bah !...
— Oui, el ce qu'il y a de plus drôle, c'est que, par une de ces fantai-
sies dont elle est coutumière, elle a impitoyablement exclu de cette
fêle le sexe respectable dont toi el moi nous flattons de faire partie....
— Mais alors, toi,..
— Moi, c'est autre chose... La petite ba-
"?ronne a bien voulu faire exception pour la
' Grande Vie. Convenablement dissimulé en
un coin de boudoir, je pourrai quand même
^assister à cette fête qui promet d'être su-
perbe...
— Charmant!... Mais alors, emmène-moi.
Je suis.à deux pas de mon domicile... le
temps de passer un habit et je te suis...
— Entendu, mais dépêche-toi...
■ Une demi-heure après. Kermor el moi,
introduits par une porte de service, étions
placés par la baronne elle-même dans une
pièce retirée d'où nous pouvions tout voir
sans être vus.
Ah! mes amis, quand j'y pense encore, il me semble goûter aux
nectars de l'Olympe, aux miels les plus suaves de l'Hymète antique...
Ce fut sous la coulée d'argent pâle
des lampadèrcs, dans le froufrou des
soies mauves, vertes et or, le plus
troublant défilé d'épaules qu'il fut
jamais donné de voir, tandis que
tout au fond, caché par un épais
rideau de plantes exotiques, un or-
chestre de tziganes entraînait les
couples dans le vertigineux tour-
billon des valses enivrantes.
Des divelles en renom vinrent y
détailler avec art de suggestifs mo-
nologues : des couples égarés en
quelque coin de boudoir y poli-
nèrent à l'envi, et je sais plus d'un correct
clubman dont
les oreilles, ce
soir-là, durent
entendre le
carillon avertisseur des médisances.
Mais le clou de la soirée fut sans
contredit une série de luttes épiques où
des femmes, exquisément moulées en
leur maillot de soie rose vinrent se dis-
puter la palme réservée au vainqueur.
Je ne crois point qu'il soit possible de
décrire pareil spectacle.
Les fleurs el les fruits de toutes les
rhétoriques passées, présentes et à venir
n'y suffiraient point.
Les quelques clichés pho-
tographiques que j'ai rap-
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PAUL BERNY.
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