Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1911-11-08
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 novembre 1911 08 novembre 1911
Description : 1911/11/08 (Numéro 12793). 1911/11/08 (Numéro 12793).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/06/2008
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Six Mois
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SIX et
Un
Mercredi 8 1911.
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Ms aanoncet «t ridâmes sont rsçoss
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M, place de la Bourse, PARIS
ÉDITION DE PARIS 1 s
La Bête du
Les historiens et les romanciers se sont
également occupés de la célèbre et terri-
ble Bête du Gévaudan, qui, durant trois 1
années, affola une province entière, et r
contre laquelle plus de vingt mille nom-
mes prirent les armes inutilement. Un
prêtre, l'abbé Porcher, curé de Saint-
Martin-de-Boubaux, a réuni dans un
gros volume tout ce qu'il a pu découvrir
sur cet animal extraordinaire, qui mas-
sacra près de soixante personnes, et il
est bon de noter au passage que cet abbé
Porcher, devant le refus des éditeurs de t
publier son ouvrage, s'est fait typogra-
phe, imprimeur, brocheur, et qu'il est
parvenu, au prix d'une persévérance
inouïe, à terminer ce livre plein d'érudi-
tion, constituant, à tous les points de
vue, une curiosité bibliographique de
i premier ordre. t
On voit là comment apparut soudaine-
ment la Bête du Gévaudan, on la suit
dans tous ses crimes, on a le témoignage
de ceux qui l'aperçurent, des gens cou- <
| rageux qui ne craignirent pas de .lutter 1
contre elle, de ses victimes, de ces cen-
taines de paysans, ne sortant plus que i
par troupes et bien armés, dès qu'ils de- i
vaient s'éloigner de leurs villages. Les
dates y sont scrupuleusement mention-
nées, et Ton apprend que c'est dans les
1 premiers jours du mois de juin 1764 que
i cette Bête frénétique essaya de tuer et de ]
déchirer une bergère de Langogne, la- ]
quelle fut assez heureuse pour lui échap- ]
Cétait, sans doute, d'un loup de
forte taille, et c'est probablement à des
loups affamés qu'eurent affaire les gens
du pays qui se défendirent avec succès
contre de semblables attaques. Mais la
''femme de Langogne ayant fait de la
1 Bête une description épouvantable,
i l'imagination aidant chacun augmenta
son propre danger, et on en arriva à
établir un portrait défiant toutes les
données de l'histoire naturelle.
Il s'agissait d'un animal de la taille
d'un veau ou d'un âne. Il avait le poil
rougeâtre, avec sur le dos une barre noi-
re depuis les épaules jusqu'à la queue
la tête énorme et assez semblable à celle
d'un cochon la guaule toujours béante,
les yeux étincelants, les oreilles courtes
1 et droites, comme des cornes le poitrail
blanc et fort large, la queue longue et
fournie, avec le bout blanc et très gros
les pattes de derrière fort grosses et fort
longues, celles de devant plus courtes
et couvertes d'un long poil six griffes à
chaque patte. Certains disaient que les
pieds de derrière étaient garnis de sa-
bots, comme ceux d'un cheval.
Quoi qu'il en soit, narguant les chas-
seurs, les dragons envoyés contre elle,
les louvetiers accourus de toutes les au-
tres provinces, et même de Normandie,
la Bête du Gévaudan, dont le nom seul
faisait trembler les gens dans leur mai-
son, échappait à toutes les recherches,
plus heureuse que les vrais loups, qui pé-
rirent au nombre de cent cinquante-deux
pendant les trois années de cette terreur,
dont la France entière s'entretenait.
Vraiment, il y avait de quoi avoir peur.
îf J'ai dit que soixante personnes environ
durent victimes de cet animal mysté-
{cieux. Ces meurtres eurent lieu, le plus
souvent, dans des conditions horribles.
1 La Bête ne dévorait pas les femmes, les
jeunes filles ou les enfants qui tombaient
sous ses coups. Elle prenait seulement
,un effroyable plaisir à leur faire subir
des mutilations dénotant un furieux
¡'amour du sang, une passion folle pour la
t souffrance.
A la petite Pélissier, qu'elle tua le jour
de sa première communion, la Bête arra-
cha les intestins et coupa la tête, ainsi
'qu'à une .fillette du hameau de Mialas-
sette, paroisse du Malzieu. Le 18 avril
on découvrit, à Paulhac, le cada-
vre d'un petit berger, dont les yeux et les
joues avaient été arrachés le pauvre en-
̃iant avait été saigné, comme par un bou-
licher, et il avait, en outre, les genoux dis-
( loques. A la petite Mourgues, âgée de
douze ans, le monstre arracha les seins,
(ouvrit le ventre et coupa la tête. La fem-
jlme Gervais, de Saint-Juéry, étant allée
cueillir des herbes dans son jardin, fut
traitée de même. Près de Saint-Alban,
dans une prairie, on découvrit le cada-
vre d'une jeune fille du bourg, complète-
ment vide de sang de plus, les en-
trailles étaient arrachées. A trois autres
'jeunes filles, dont une de Servilanges et
deux de Ventuéjouls, le coeur fut tiré
hors de la poitrine. Le 22 janvier 1765,
on ramassa, proche Chabanolles, aux li-
mites de l'Auvergne et du Gévaudan, la
tête de Jeanne Tanavelle le corps, au-
quel les seins manquaient, fut retrouvé,
( enfoui dans la terre, à deux cents mètres
tdeîà.
Ces exemples suffisent. Ils justifient
amplement la terreur qui régnait dans
tout le Gévaudan. Mais ils rendent le
mystère plus profond encore, car le plus
féroce des animaux ne se livrerait pas
.à ces mutilations, t. ces saignées savan-
j tes, à ces fantaisies sanguinaires, qui
sembleraient explicables, imputées à un
ifou sadique et meurtrier, tel que l'était
le trop fameux Vacher, l'égorgeur des
( petits bergers, **»
Or, cette idée du fou sanguinaire
¡ vient d'être émise par le professeur
jPuech, de la Faculté de médecine de
J Montpellier, qui à bien voulu me com-
muniquer sa these, à la fois si ingé-
nieuse, et si pleine de vraisemblance
'Pour lui, le doute n'est pas possible la
'Bête du Gévaudan était un homme, un
maniaque du meurtre et de la mutila-
i tion.
Assurément; durant ces années terri-
bles, il y a eu des méfaits de loups, exà-
gérés par l'imagination populaire. Il est
possible aussi que de mauvais plaisants
se soient amusés à faire peur aux gens
attardés. Mais ces crimes atroces, accom-
plis avec ce luxe de sauvagerie, et sous
une forme qui rappelle le passage des
sadiques assassins, ont certainement été
l'oeuvre d'un monstrueux aliéné, d'un
sinistre précurseur de Vacher, déjà nom-
mé, et du célèbre Jack l'Eventreur.
Le professeur Pnech fait remarquer
que si l'on accepte son hypothèse, « la
plupart des particularités un peu décon-
certantes révélées dans l'histoire de la
mystérieuse Bête du Gévaudan s'expli-
quent facilement ». On comprend alors
pourquoi, quand une battue s'organi-
sait dans une région, le fantastique ani-
mal s'empressait d'aller ailleurs on
n'est plus surpris du dédain de la Bête
pour tous les appâts empoisonnés dispo-
sés avec une telle abondance que l'air en
était empùanti on devine pourquoi les
troupeaux ne furent pas plus ravagés
pendant ces années d'effroi qu'ils ne l'a-
vaient été auparavant; et, surtout, on
n'éprouve plus d'étonnement, en voyant
que le monstre s'attaque uniquement à
dés femmes, à des enfants, à des jeunes
filles, ces victimes ordinaires des fous
sadiques.
Ce qu'il y a de singulier, cependant,
c'est qu'après la mort officielle de la
Bête, il ne fut plus question d'elle.
« Ce jour-là, le 19 juin 1767, Jean
Chastel, dit le « Masque », dont le nom
est resté célèbre en ces contrées, était
posté, tout seul, à la Sogne d'Auvert,
près de Saugues, avec son fusil chargé
de deux balles bénites, lorsqu'il vit venir
à lui la Bête, la vraie Bête. Tranquille-
ment, Chastel, qui lisait les litanies de
la Sainte Vierge, termine ses prières,
puis referme son livre, le met dans sa
poche, retire ses lunettes et les plie dans
leur étui. La Bête ne bouge pas elle
semble attendre. Le chasseur, qui l'a fort
bien reconnue, la vise à l'épaule et tire.
La Bête reste immobile. » Elle était
morte.
C'était le moment de fixer sa nature.
Dans le Gévaudan, on négligea de le
faire, mais on envoya Chastel à Versail-
les, pour y montrer l'animal au roi, puis
à des savants. Par malheur, la chaleur
amena pendant le trajet une telle putré-
faction qu'à l'arrivée il fallut enfouir la
Bête sans l'examiner. On assure pour-
tant que Buffon la vit, et déclara que ce
n'était qu'un énorme loup.
Quoi qu'il en soit, et j'attire l'atten-
tion de M. Puech sur cette coïncidence,
à dater du jour où Chastel eut mis à
mort ce prétendu loup, on n'entendit
plus jamais parler de la,Bête du Gévau-
dan, et les meurtres cessèrent définitive-
ment. Si solide qu'apparaisse la thèse du
fou sadique et assassin, ce fait laisse
place au doute et permet de penser que
le mystère n'est pâs absolument éclairai.
JEAN PROLLO
Le duel Le Bargy-Malherbe
Le sociétaire de la Comédie-Française
croise le fer avec un journaliste et le
blesse à l'avant-bras.
M. Le Bargy dans le Duel! Ce n'est pas
de la pièce de M. Henri Lavedan, dont M.
Le Bargy fut le très brillant créateur, qu'il
s'agit cette fois. Hier matin, l'épée à la
main, l'illustre sociétaire défendrait, contre
un jeune journaliste, son honneur outragé.
On connatt l'origine de la querelle. Lne
fois clos le différend qui s'éleva un instant
entre M. Le Bargy et M. Alexandre, M. Hen-
ri Malherbe, auteur de l'interview que dé-
mentait le procès-verbal de conciliation,
adressa, à M. Le Bargy, une lettre d'un ton
agressif.
Des témoins furent constituées, et- les pour-
parlers aboutirent à une réparation par les
armes.
La rencontre a eu lieu au Parc des Prin-
ces. M. Le Bargy avait pour témoins MM.
J. -,I. Renaud et Lionel Laroze M. Mal-
lierbe était assisté de MM. Georges Breitt-
mayer et Robert Trébor.
Le combat, que MM. Breittmayer et J.1.
Renaud ont alternativement dirigé, a été
très vif. Il n'a pas comporté moins de cinq
M. Malherbe attaque avec impétuosité,
tandis que, très maître de lui, M. Le Bargy,
pare et riposte avec calme. A plusieurs re-
prises, lépée de M. Malherbe se fausse sur
celle de M. Le Bargy, et lui-même vient se
jeter sur la lame de son adversaire.
A la première reprise, M. Malherbe est
atteint à l'avant-bras à la troisième repri-
se, il est atteint au biceps, et chaque fois
tes témoins déclarent qu'il opntinue. A
cette même reprise, M. Malhfcrfle est atteint
dune blessure à l'avant-bras. Cette fois, le
fer a pénétré profondément et provoqué une
très abondante hémorragie. Médecins et té-
moins ont déclaré qu'il était dans l'impos-
sibilité de continuer.
M. Le Bargy avait été lui-même très légè-
rement égratigné au poignet.
Les adversaires, qu'assistaient les doc-
teurs Pozzi et OFollewell, ne se sont pas
réconciliés.
Les sanctions
PANS
l'affaire !des poudre
Le conseil des ministres a examiné hier
la question des poudres.
Lé ministre de la Guerre a donné lecture
du rapport rédigé par le général Gaudin,
nommé directeur des poudres à la date du
17 octobre dernier.
IJ ressort de ce rapport que les critiques et
accusations formulées par l'ingénieur en
chef Maissin dans les divers documents
qu'il a adressés soit à la commission parle-
mentaire d'enquête de la Marine, soit à l'ad-
ministration de la Guerre, n'ont pas visé le
lot auquel a été attribué l'explosion de la Li-
berté.
Des négligences et des fautes graves déjà
relevées a la charge de cet ingénieur ont re-
tenu l'attention du gouvernement, aussi
bien, du reste, que celles imputées à M.
Louppe, directeur de la fabrique de coton-
poudre du Moulin-Blanc.
Il a été reconnu, en outre, que la direction
des poudres au ministère de la Guerre a fait
preuve, depuis de nombreuses années, d'une
inertie regrettable.
En conséquence, le gouvernement a dé-
cidé
1° Que MM. Louppe et Maissin seront tra-
duits devant un conseil d'enquête à jins de
révocation
2° Que M. Bérard, inspecteur général de
2° classe, ancien directeur des poudres, sera
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Un décret en conséquence a été signé par
le Président de la République.
Conformément aux conclusions du géné-
ral Gaudin, les ministres de la Guerre. et de
la Marine ont proposé, d'un commun ac-
cord, de faire procéder à un examen pré-
cis des approvisionnements de toutes les
poudres provenant du Pont-de-Buis, quel
que soit leur âge. Cet examen sera effectué
d'une part d'après les cahiers de fabrica-
tion, d'autre part, d'après leur état actuel de
conservation. Il permettra de déterminer
les garanties que ces approvisionnements
De plus, le conseil a adopté, au sujet de la
réorganisation du. service des poudres, les
propositions suivantes du ministre de la
Guerre.
1° a) Précision des procédés de fabrication
avec interdiction formelle aux poudreries
de s'en écarler
b) Revision des conditions de recette
C; Mise à la disposition des poudreries de
laboratoires largement outillés
d) Contrôle des fabrications par les ser-
vices consommateurs.
2° Militarisation des ingénieurs et des
agent* technique,
De nouvelles règles plus strictes sont, en
outre, élaborées pour assurer la surveil-
lance et la conservation des lots de poudre
tout aussi bien à terre qu'à bord des navires.
Mutations
M. Messimy a décidé qu'on attendant leur
comparution devant le conseil d'enquête
MM. Mai.ssin et Louppe seraient déplacés.
En conséquence, il a signé les mutations
suivantes dans le corps des ingénieurs des
poudres
L'ingénieur en chef de lr« classe Maissin,
directeur de là poudrerie nationale du Pont-
de-Buis, est nommé directeur de la poudre-
rie nationale d'Esquerdes (Pas-de-Calais).
L'ingénieur en chef de deuxième classe
Chobiffon, directeur de la rafnnerie natio-
nale de Bordeaux, est nommé directeur de
la poudrerie nationale du Moulin-Blanc.
L'ingénieur de deuxième classe Louppe,
directeur de la poudrerie nationale du Mou-
lin-Blanc, est affecté à la poudrerie natio-
nale de Saint-Médard-en-Jalles (Girondel.
L'ingénieur principal Thibaudan, direc-
teur de la poudrerie nationale d'Esque.rdes,
est nommé directeur de la poudrerie natio-
nale du Pont-de-Buis.
Promotion i
D'autre part, la mise à la retraite de M.
Bérard, inspecteur général des poudres, a
donné lieu à la promotion suivante
Au grade d'inspecteur général de l- classe
M. Vieille, inspecteur général de 2* classe,
en remplacement de M. Bérard, admis à
faire valoir ses droits à la retraite.
kt grade d'inspecteur général de 20 classe
M. Barrai, ingénieur en chef de 1" classe.
Au grade d'ingénieur en chef de classe
M. Dou, ingénieur en chef de 2" classe.
Près de Rambouillet, une écolière
est enlevée en automobile
Rambouillet, 7 novembre.
A la sortie de la ciasse du matin, hier, la
directrice de l'école publique du Perray, Mlle
Bel, vit une de ses jeunes élèves, Louise M.
âgée de huit ans, abordée par une dame qui
stationnait sur le trottoir et que la fillette
parut suivre sans difficulté.
A quelque distance de là, une automobile
contenant trois personnes stationnait. La
dame inconnue et l'écolière y montèrent, puis
la voiture, rapidement, prit la direction de
Paris.
Né voyant pas revenir l'enfant, la parente
chez laquelle était l'écolière s'en fut prévenir
la police et, de l'enquête ouverte, il semble
résulter que la fillette a été enlevée par sa
mère ou son père qui, étant en instance de
divorce, se disputent sa garde.
M CURIE REÇOIT LE PRIX NOBEL
Londres, 7 novembre.
Une dépêche de Stockholm annonce que
l'Académie des sciences vient d'accorder le
prix Nobel de chimie à Mme Curie et celui
de physique à M. Wilhelm Nien, de Wurtz-
bourg.
Le montant du prix est, cette année, de
francs.-
L'accord franco-allemand
M. DE SELVES DÉPOSE LE PROJET
A LA CHAMBRE
Au début de la séance d'hier, au Palais-
Bourbon, M. de ministre des Affaires
approbation de la convention conclue entre
la France et l'Allemagne, le 4 novembre
1911, pour la délimitation de leurs posses-
sions respectives dans l'Afrique equafo-
IL de Selve». Je demande le renvoi à la
commission des affaires extérieures et colonia-
les.
M. Paul Beauregard. Et moi, je demande à
m'expliquer sur le renvoi.
Le prezident Voulez-vous donc demander le
renvoi à une autre commission ?
M. Paul Beauregard. -̃•- Je ne fais pas obstacle
au renvoi à la commission des affaires extérieu-
res, mais une condition, (,est qu'elle sera sai-
sie du traüé secret, avec l'Espagne. (Vifs applau-
dissements à l'fextirême gauche et à droite.)
Je demande, a cet égard, une déclaration très
nette du président du Conseil. (Très bien sur
les mêmes bancs.).
AL Caillaux. Je vous la présente de suite:
la commission des affaires extérieutes aura côn-
naissance de tous les- documents qu'elle jugera
convenable.
M. Pajjl Beauregard. Jp ne. me permets pas
ment j'ep prend acte.
Le renvoi à la commission des affaires
extérieures fut ordonné.
Le projet de loi est précédé d'un bref ex-
posé des motifs. Après avoir rappelé les en-
tretiens de Kissengen et la démonstration
d'Agadir, cet exposé s'exprime ainsi
sur l'abolition progressive des restrictions
inscrites dans l'acte dAIgësiras et sur la liberté
d action nécessaire à la France que portèrent
dant quatre mois nos échanges de vues avec l'Al-
lemagne. Nous croyons fermement que le texte
auquel ont abouti ces iongu-es discussions nous
concède toute la liberté indispensable pour rem-
plir la haute mission de civilisation et de progrès
dont nous prenons la charge au Maroc.
Le gouvernement allemand, en reconnaissant
les droits de la France au Maroc, nous a demande
en mtour un accroissement de sa colonie du Ca-
me.iv>un sur notre colonie de l'Afrique équâtoriale.
I Nous avons accède il. cette demande, mais en sti-
pulant que nous obtiendrions nous-mêmes du
côte du lac Tchad un accroissement de territoire
et que, d'autre part. dans le traité à intervenir,
rien n'atteindrait la France dans ses œuvres vives
eokmiales. et 2° que le gouvernement allemànd
s'«vnpk>ierait avec nous pour obtenir dss autres
puissances signataires de l'acte d'Algésiras leur
accession au régime nouveau que nous venons de
concerter, pour k substituer a celui qu'avait ins-
titué cet acte.
Ainsi se trouve consacoé pour nous dans l'A-
frique du Nord un r.ojhplénient de puissance qui
touche au plus haut cfegné les intérêts vitaux de
NI. Thalamas. en fin de séance, avisa M.
Gaillaux qu'il., interpellerait sur les consé-
CE QU'ON DIT AU SÉNAT
A l'issue de la séance d'hier, au Luxem-
bourg, les sénateurs se sont longuement en-
j tretenus du traité franco-allemand. M. Cle-
menceau a fait dans un groupe la déclara-
tion suivante
« Le traité est déplorable. Il est mauvais
au point de vue niarocain il est mauvais
au point de vue congolais. n
Des amis de l'ancien président du Conseil
affirmaient que celui-ci interviendrait à la
tribune, au moment où viendra en discus-
sion l'accord franco-allemand, pour expli-
quer son vote.
M. Pichon, ancien ministre des Affaires
étrangères, partage entièrement l'opinion de
M. Clemenceau..
Par contre, deux anciens ministres des
Colonies, M. Doumergue et M. Decrais, sont
très satisfaits. Le traité leur parait excel-
M. Emile Chautemps, qui fut également
ministre des Colonies, fait quelques réser-
ves.
Il faut'attendre, avant de se prononcer défini ti-
vemerit sur les avantages obtenus par la France
au Maroc, la conclusion de l'accord franoo-espa-
gno qui ne manquera pas d'intervenir. Nous
-avons besoin d'un port. Ce port actireilernent est
Tahgpr. Si nous ne devions pas l'avoir, le Maroc
,*niit put de chos<: pour nous. Nous avons,be-
soin dé ir oV>bo'jeh<\ Or. comme il est absolu-
fient impossible de construire un port sur la côte
ouest du Marioc. l'Océan étant très rnauvais, il
faut attendre, le répète.
En ce qui concerne te Congo, le marché est ac-
ceptable.
Les lettres explicatives
On s'est étonné de ne pas retrouver, dans
le texte de l'accord franco-allemand publié
lundi, une clause importante que nous
avions mpntdonnôe la somaine dernière.' Cette
clause prévoyait l'appel à la cour de la Haye
pour les contestations qui pourraient nal-
tre sur l'interprétation du traité du i no-
vembre.
Nous croyons savoir que cette disposi-
tion figure dans une des lettres explicatives
qui accompagnent l'accord.
LE MAROC ET LES PUISSANCES
4_ ADHÈRENT^ L'ACCORD
Le- gouvernement' a reçu, dès avant-hier
paralt-il l'adhésion de Mouléy Hafid
l'accord franco-allemand. Cet acquiescement
a été notifié au quai d'Orsay par El Mokri.
Lundi soir, également MM. Tittoni et
Isvolski, ambassadeurs d Italie et de Russie,
ont apporté l'agrément dé leurs gouverne-
ments respectifs à M. de Selves. Celui de
l'Angleterre ne saurait tarder, non plus que
celui de TAutrichf-Horigrïe.
On sait que M. Geoffroy, notre ambassa-
deur iL' Madrid, a communiqué samedi à
M. Garcia Prieto le texte intervenu. Il est
certain-que 1 Espagne fera connaître avant
tout à la France son désir de négocier.
LE GÉNÉRAL TOUTÉE
RAPPELÉ A PARIS
Les incidents d'Oudjda viennent de don-
ner lieu à une première décision gouverne-
mentale.
Le général ïoutée, qui avait fait arrêter,
le mois dernier, le commissaire français,
NI. Destailleur, le vice-consul Luyeou eb le
capitaine Pandori, est ruppelé à aris pour
fournir des explications. Le conseil des mi-
njstres d'hier a pris cette résolution après
avoir reçu communication des rapports de
la commission d'enquête présidée par
M. Philippe BertbeloL
Le téneral Alix sera chargé de comman-
der, titre intérimaire, les troupes de la
division d'Oran et des confins algéro-maro-
caina. I
Lu soi-disant duc
n'es! qu'un repris île justice
La moustache d un beau châtain nèrenwnt
relevée en pointes, un homme de haute tail-
le, et assez Dien vêtu, traversait, hier matin,
la rue Mazarine..
Tl marchait d'un pas délibéré, comme quel-
qu'un qui s* presse, vers un rendez-vous ur-
,ent, lorsque deux messieurs lui barrèrent
fa route et lui déclinèrent leur qualité.
Dans ce passant, le brigadier Fleury et
l'inspecteur Ratier, du service de sûreté, ve-
naient de reoonnattrp. un dangereux malfai-
ter frappé d'un arrêt d'expulsion. Ils l'ar-
rêtèrent.
L'homme se laissa faire et suivit docile-
ment les policiers au poste du quartier de la
Monnaie, d'où il fut conduit devant M. Cas-
sin. commissaire de l'Odéon, chargé de l'in-
térirn,
Les fiches de l'anthropométrie ne laissaient
aucune doute sur la valeur de la prise. Le
magistrat se trouvait en présence d'un indi-
vidu redoutable, que les tribunaux de Paris
et du Nord de Lille notamment –-condam-
nèrent un grand nombre de fois, mais sous
des noms différents, pour vols à la tire, es-
croqueries, cambriolages, etc., etc.
Son identité véritable ne fut jamais con-
nue d'une façon certaine, et. c'est ainsi que
dans les services de M. Bertillon on trouve
deux signalements qui s'appliquent au même
personnage. Le prerninr est an nom de Du-
clerc (Hermann!, garçon de café, né en 1868,
à Lausanne (Suisse) le second porte l'état
civil de Dumont (Melchior-Nesfor), né en
1867 en Belgique et -condamné à quinze. mois
de prison pour vol.
Le prisonnier M bnma dire, en son-
riant
Je vois que vous n'ignorez rien de mes
démêlés avec la justice française. Mais il est
une chose que vous ne savez pas c'est mon
nom. J'ai été condamné comme étranger et
sous les états civils les plus divers chaque
fois, ,j'ai réussi à dissimuler ma véritable
identité et, la police n'ayant pu découvrir le
mystère de ma naissance, j'ai purgé toutes
mes peines sous les noms d'emprunt que
j'avais choisis.
4 ]Révélation Inattendue
L'homme continua
En réalité, il me plaît de vous l'avouer
aujourd'hui, je suis le duc Auguste de Mor-
ny, fils du ministre de l'Empire le soin
que j'avais apporté jusqu'ici à cacher jalou-
sèment mon état civil s'explique par le dé-
sir que j'avais de ne pas déshonorer un nom
historique.
Dans la stupéfaction qui se manifesta de
suite sur le, visage de M. Cossin, le pseudo-
f?uclerc discerna sans doute quelque incré-
dulité, car il sortit de sa poche foute une
liasse de papiers destinés à prouver la véra-
cité de son étonnante révélation ».
D'une enveloppe à en-tête de la préfecture
de la Seine, et qui portait cette adresse
« 'Monsieur le duc Auguste de Morny,
Mac Dougall Street, New-York », il sor-
tit une lettre, datée du 10 juin 1910,
dans laquelle l'employé de l'état civil annon-
4ait au duc de Morny » qu'on loi adres-
sait, par le courrier, et conformément à sa
demande, un extrait de son acte de nais-
sance ».
Ce documenl était conçu dans les termes
suivants
Extmit, des minutes des actes de naissan-
ce reconstitués en vertu de la loi du 12 février
18S2.
L'an mil huit cent cinquante-neuf, Je 25 no-
vembre, est ne à Paris, sur le dixième arrondis-
sement, Auzuste-Qrarles-Louis Valentin, du sexe
due de Morny, et de Sophie, princesse Troubes-
koy. son père demeurant à Paris, au Corps lé-
gislatif.
M. Cossin n'en demeurait pas moins scep-
tique. Alors l'étrange personnage exhiba des
récépissés de lettres recommandées, expé-
diées de New-York à plusieurs hommes po-
litiques français. II n'eapliqua qu'obscuré-
ment la raison de cette correspondance, puis
il montra un pli envoyé au dire du pseudo-
duc de Morny par le consul général de
France à'Ntyv-York et quatre longues lettres
écrites en italien et signées Maria de Morny.
C'est ma fille, fit en s'inclinant le per-
sonnage. Elle réside en Italie.
Sur lui, on trouva d'abord un porte-mon-
naie contenant une somme modeste (4 fr.
puis une petite glace à «nain, un couteau,
un et une cravate de rechange, un
peigne, un tro.usseaii de clefs et le, portrait
que nous reproduisons, le représentant
avant qu'il laissât pousser les fortes mous-
taches dont, aujourd'hui, son visage est
agrémenté.
Che. le vrai duc de Borny
Dans la soirée, nou,s avons vu, chez lui, le
véritable duc de Morny,. fils de feu le minis-
tre de Naooléon III.
Ah !"oui, nous dit-il en souriant; vous
venez mie parler de l'individu qui. après tant
C'est un foti. parait-il. Il a été interné,
irià-t-on dit; en Belgique et, s'étant évadé,
est allé en Amérique.
Il s'est, fait; envoyer, à New- York, mon
acte de naissance. Quoi d'étonnant à cela
Vous 'savez que la première personne venue
peut se faire délivrer un acte quelconque
accompasnéc d un mandat-poste,
Il est' à remarquer que son outrecuidante
affirmation est démentie même par son âge.
Il nans. Or, mon père est mort il y a quarante-
six ans
Cette histoire est tellement absurde que je
i ne veux m6me pas porter plainte.
L'AGITATION ISLAMIQUE
IL Y DE NOMBREUX MORTS IT BLESSÉS
Tunis, 7 novembre
Des. troubles d'une gravité exceptionnelle
et qui rappellent les désordres récents du
Claire ont éclaté, ce matin, à huit heures,
entre des Arabes et des Italiens. La cayse
en est évidemment dans la surexcitation in-
tense qu'engendrent, depuis quelques sa-
maines,,les nouvelles de la guerre itaJo-tur-
que, mais le prétexte en fut fourni par l'ini-
inatriculaUon du cimetière musulman djel-
lassé. opération demandée pour éviter les
empièleiuents de certaines entreprises de
caméras qui diminuaient le territoire don-
né à la poptilatiou musulmane par le mare-
bout Djella.
Ce matin; sans que rien pût faire pré-
voir l'événement, près de quatre mille Ara-
bes entourèrent et occupèrent le cimetière.
Ils 'prirent d'abord une attitude menaçante
vis-à-vis de l'équipe chargée de la véritlca-
tion des bornes puis ils attaquèrent et as-
sommèrent- à coups de matraque plusieurs
des ouvriers qui étaient Italiens. Trois sont
Il y eut, en outre, tm grand nombre
de blessés.
La police, immédiat&inent renforcée, s'ef-
força de protéger la rentrée en ville de tous
les Européens et de refouler: la masse .fk*
Arabes. Sur là demande du gouvernement,
deux pelotions de chasseurs établirent, il, la
porte Babaleoua, un barrage qui empêcha
la foule indigène de rentrer dans la ville par
le. quartier Si'di-el-Beehir,. et un autre à l'en-
trée même du quartier, sur te boulevard
Babdjedid, aux confins du quartier Sidi-el-
Bechir, ha.hité par la population musul-
mane, et du quartier Cebka, habité par la
majeure partie des Italiens.
Néanmoins, les Arabes, qui étaient ren-,
très par les autres porte, se massèrent sur
le boulevard Babdjedid, et les scènes de
violences recommencèrent. malgré l'éner-
gie des troupes et de ia police. Des voitures
d'ambulance de la Croix-Verte italienne.
qui ramenaient des blessés à l'hôpital, fu-
rent attaquées et deux brancardiers furent
tués. Le chef de la police fut. d'autre part,
atteint au visage d'un coup de matraque
l'officier de paix Durin eut le crâne fracas-
sé, et l'inspecteur Soulet fut grièvement
blessé à la cuisse d'un coup de revolver.
Des Italiens, cachés derrière les per-
siennes, dans des maisons où ils a étaient
barricadés, tiraient des coups de feu dans
la rue et tuèrent ainsi un certain nombre
d'indigènes.
A onze heures, on avait transporté à rhô-
pital civil et à l'hôpital arabe une vingtaine
de blessés. On déclare, en outra, qu'il y a.
une vingtaine de morts.
A t'entrée de la rue Teinturier, un Italien
tna-< net -un indigène. Des. Arabes, furieux,
prenant de» pier-r««-«l&as une maison en ré-
paration, se précipitèrent sur un groupe
d'une soixantaine d'Italiens tnassés h l'en-
trée de cette rue. Ceux-ci s'enfuirent, non
sans avoir tiré des coups de revolver sur les
Arabes, dont deux furent tués.
Mesures de répression
Le gouvernement a pris des mesures éner-
giques. Toutes les troupes de la garnison'
ont été réquisitionnées et réparties dans les-
quartiers troublés.
A partir de midi les soldats ont occupé tous
les points sur lesquttfs des désordres,ont été
signalés.
Des patrouilles parcourent les rues, obli-
gent tous les cafés et tes 'établissements
fermer.
Des zouaves et des tirailleurs amenée par
trains spéciaux sont arrivés deux, heures
et à cinq heures, et si la nécessité y oblige,
le bataillon d'Afrique viendra du camp de
i Servière.
De très nombreux assassinats ont été
commis encore cet après-midi par des Ara-'
i bes sur des Italiens et par d-es Italiens sur
des Arabes dans les quartiers isolés.
A Babsouika, la voiture d'une sœur des
1 pauvres a-été. -assaillie et deux eieillards qui
la conduisaient massacrés. Deux autres Ita-
liens, qui arrivaient par la porte Bab-Sa-
grièvement blessés. Ils ont éié placés sur
une charrette et conduits it l'ambulance de
l'hôpital civil française.
M. BRISSON PARLE
Rentrée calme, tout d'abord, et digne ainsi
i qu'il convenait pour entendre M. Henri Bris-'
son prononcer le discours d'ouverture de la'
session. Célébrant l'admirable attitude du
pays en ces derniers mois, exaltant ses ver-
tus civiques, le président fut longuement ap-'
plaudj par toute l'assemblée
Vous ne pardonneriez pas à votre présideni,
i dit-il', s'il ouvrait vds travaux avant d'avoir rendu
àia nation l'hommage qu'elle mérite. L'âme de la
France est apparue si trmKjuilte ci si noble du-
j rnnt ces longs- jours acqui, à, l'histoire qu'elle a.
forw le suttmge de tous, rivaux ou mnis.
Elle est restée constamment, egalr; il «'l!e-ménK-,
ci. dans les obscurités d'un silenco parfois tr<>u-
blant. et rtajis ia fête éclatante de not,re flotte nr.
semblée devant Toulon, et dans les tristesses in-'
Unies d'une épouvantable catastrophe..
Un peuplè qw le destin agite ainsi pendant
pius de trois mois sans iui arracher ni tin mou-
vement d'impatience, ni un .«agile de faiblesse,
qu'il vaut et de ce qu'il veut. (Double salve d'ap-
plaudissements.) ̃'
Ce fut ensuite le salut aux victimes de la
plus horrible des catastrophes, aux marins
de la Liberté, et aussi l'affirmation du de-
voir imposé au Parlement par un lel.mal-
heur national
Hélas! Pourquoi Taut-il que no-is ayons au-
jourd'hui le douloureux devoir de rechercher les
causes de celle catastrophe qui, trois sematti*»
après les manœuvres de l'escadre, jeta un voile
d horreur sur ki brillante rade de 'ioulon: C'est
là un effort qui: s'impose. Pour découvrir !a vé-
rité. nous n'épargnerons rien. Cette vérité. il
nous la faut entière pour rassurer nos marins
dont le courage ne s'émousse devant aucun péril,
mais pour conserver à la patrie les forces néces-
I saires et des existences preci-iuses entre toutes.
I! faut clore la liste déjà trop longue des mnr-
tyrs frappes en pleine paix pour la cause snciw
de la défense nationale. (Applaudissements ré-
'La, Chambre saura la la dira au
pays. Elle travaillera. KUc aboutira telle
fut la conclusion de M. Henri Brisson.
LES INTERPELLATIONS
Ta rentrée fiévreuse à laquelle on s'atten-,
dait un peu, nous l'eûmes ensuite.
Sur une question d'ordre du jour, 'devenue
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ÉDITION DE PARIS 1 s
La Bête du
Les historiens et les romanciers se sont
également occupés de la célèbre et terri-
ble Bête du Gévaudan, qui, durant trois 1
années, affola une province entière, et r
contre laquelle plus de vingt mille nom-
mes prirent les armes inutilement. Un
prêtre, l'abbé Porcher, curé de Saint-
Martin-de-Boubaux, a réuni dans un
gros volume tout ce qu'il a pu découvrir
sur cet animal extraordinaire, qui mas-
sacra près de soixante personnes, et il
est bon de noter au passage que cet abbé
Porcher, devant le refus des éditeurs de t
publier son ouvrage, s'est fait typogra-
phe, imprimeur, brocheur, et qu'il est
parvenu, au prix d'une persévérance
inouïe, à terminer ce livre plein d'érudi-
tion, constituant, à tous les points de
vue, une curiosité bibliographique de
i premier ordre. t
On voit là comment apparut soudaine-
ment la Bête du Gévaudan, on la suit
dans tous ses crimes, on a le témoignage
de ceux qui l'aperçurent, des gens cou- <
| rageux qui ne craignirent pas de .lutter 1
contre elle, de ses victimes, de ces cen-
taines de paysans, ne sortant plus que i
par troupes et bien armés, dès qu'ils de- i
vaient s'éloigner de leurs villages. Les
dates y sont scrupuleusement mention-
nées, et Ton apprend que c'est dans les
1 premiers jours du mois de juin 1764 que
i cette Bête frénétique essaya de tuer et de ]
déchirer une bergère de Langogne, la- ]
quelle fut assez heureuse pour lui échap- ]
Cétait, sans doute, d'un loup de
forte taille, et c'est probablement à des
loups affamés qu'eurent affaire les gens
du pays qui se défendirent avec succès
contre de semblables attaques. Mais la
''femme de Langogne ayant fait de la
1 Bête une description épouvantable,
i l'imagination aidant chacun augmenta
son propre danger, et on en arriva à
établir un portrait défiant toutes les
données de l'histoire naturelle.
Il s'agissait d'un animal de la taille
d'un veau ou d'un âne. Il avait le poil
rougeâtre, avec sur le dos une barre noi-
re depuis les épaules jusqu'à la queue
la tête énorme et assez semblable à celle
d'un cochon la guaule toujours béante,
les yeux étincelants, les oreilles courtes
1 et droites, comme des cornes le poitrail
blanc et fort large, la queue longue et
fournie, avec le bout blanc et très gros
les pattes de derrière fort grosses et fort
longues, celles de devant plus courtes
et couvertes d'un long poil six griffes à
chaque patte. Certains disaient que les
pieds de derrière étaient garnis de sa-
bots, comme ceux d'un cheval.
Quoi qu'il en soit, narguant les chas-
seurs, les dragons envoyés contre elle,
les louvetiers accourus de toutes les au-
tres provinces, et même de Normandie,
la Bête du Gévaudan, dont le nom seul
faisait trembler les gens dans leur mai-
son, échappait à toutes les recherches,
plus heureuse que les vrais loups, qui pé-
rirent au nombre de cent cinquante-deux
pendant les trois années de cette terreur,
dont la France entière s'entretenait.
Vraiment, il y avait de quoi avoir peur.
îf J'ai dit que soixante personnes environ
durent victimes de cet animal mysté-
{cieux. Ces meurtres eurent lieu, le plus
souvent, dans des conditions horribles.
1 La Bête ne dévorait pas les femmes, les
jeunes filles ou les enfants qui tombaient
sous ses coups. Elle prenait seulement
,un effroyable plaisir à leur faire subir
des mutilations dénotant un furieux
¡'amour du sang, une passion folle pour la
t souffrance.
A la petite Pélissier, qu'elle tua le jour
de sa première communion, la Bête arra-
cha les intestins et coupa la tête, ainsi
'qu'à une .fillette du hameau de Mialas-
sette, paroisse du Malzieu. Le 18 avril
on découvrit, à Paulhac, le cada-
vre d'un petit berger, dont les yeux et les
joues avaient été arrachés le pauvre en-
̃iant avait été saigné, comme par un bou-
licher, et il avait, en outre, les genoux dis-
( loques. A la petite Mourgues, âgée de
douze ans, le monstre arracha les seins,
(ouvrit le ventre et coupa la tête. La fem-
jlme Gervais, de Saint-Juéry, étant allée
cueillir des herbes dans son jardin, fut
traitée de même. Près de Saint-Alban,
dans une prairie, on découvrit le cada-
vre d'une jeune fille du bourg, complète-
ment vide de sang de plus, les en-
trailles étaient arrachées. A trois autres
'jeunes filles, dont une de Servilanges et
deux de Ventuéjouls, le coeur fut tiré
hors de la poitrine. Le 22 janvier 1765,
on ramassa, proche Chabanolles, aux li-
mites de l'Auvergne et du Gévaudan, la
tête de Jeanne Tanavelle le corps, au-
quel les seins manquaient, fut retrouvé,
( enfoui dans la terre, à deux cents mètres
tdeîà.
Ces exemples suffisent. Ils justifient
amplement la terreur qui régnait dans
tout le Gévaudan. Mais ils rendent le
mystère plus profond encore, car le plus
féroce des animaux ne se livrerait pas
.à ces mutilations, t. ces saignées savan-
j tes, à ces fantaisies sanguinaires, qui
sembleraient explicables, imputées à un
ifou sadique et meurtrier, tel que l'était
le trop fameux Vacher, l'égorgeur des
( petits bergers, **»
Or, cette idée du fou sanguinaire
¡ vient d'être émise par le professeur
jPuech, de la Faculté de médecine de
J Montpellier, qui à bien voulu me com-
muniquer sa these, à la fois si ingé-
nieuse, et si pleine de vraisemblance
'Pour lui, le doute n'est pas possible la
'Bête du Gévaudan était un homme, un
maniaque du meurtre et de la mutila-
i tion.
Assurément; durant ces années terri-
bles, il y a eu des méfaits de loups, exà-
gérés par l'imagination populaire. Il est
possible aussi que de mauvais plaisants
se soient amusés à faire peur aux gens
attardés. Mais ces crimes atroces, accom-
plis avec ce luxe de sauvagerie, et sous
une forme qui rappelle le passage des
sadiques assassins, ont certainement été
l'oeuvre d'un monstrueux aliéné, d'un
sinistre précurseur de Vacher, déjà nom-
mé, et du célèbre Jack l'Eventreur.
Le professeur Pnech fait remarquer
que si l'on accepte son hypothèse, « la
plupart des particularités un peu décon-
certantes révélées dans l'histoire de la
mystérieuse Bête du Gévaudan s'expli-
quent facilement ». On comprend alors
pourquoi, quand une battue s'organi-
sait dans une région, le fantastique ani-
mal s'empressait d'aller ailleurs on
n'est plus surpris du dédain de la Bête
pour tous les appâts empoisonnés dispo-
sés avec une telle abondance que l'air en
était empùanti on devine pourquoi les
troupeaux ne furent pas plus ravagés
pendant ces années d'effroi qu'ils ne l'a-
vaient été auparavant; et, surtout, on
n'éprouve plus d'étonnement, en voyant
que le monstre s'attaque uniquement à
dés femmes, à des enfants, à des jeunes
filles, ces victimes ordinaires des fous
sadiques.
Ce qu'il y a de singulier, cependant,
c'est qu'après la mort officielle de la
Bête, il ne fut plus question d'elle.
« Ce jour-là, le 19 juin 1767, Jean
Chastel, dit le « Masque », dont le nom
est resté célèbre en ces contrées, était
posté, tout seul, à la Sogne d'Auvert,
près de Saugues, avec son fusil chargé
de deux balles bénites, lorsqu'il vit venir
à lui la Bête, la vraie Bête. Tranquille-
ment, Chastel, qui lisait les litanies de
la Sainte Vierge, termine ses prières,
puis referme son livre, le met dans sa
poche, retire ses lunettes et les plie dans
leur étui. La Bête ne bouge pas elle
semble attendre. Le chasseur, qui l'a fort
bien reconnue, la vise à l'épaule et tire.
La Bête reste immobile. » Elle était
morte.
C'était le moment de fixer sa nature.
Dans le Gévaudan, on négligea de le
faire, mais on envoya Chastel à Versail-
les, pour y montrer l'animal au roi, puis
à des savants. Par malheur, la chaleur
amena pendant le trajet une telle putré-
faction qu'à l'arrivée il fallut enfouir la
Bête sans l'examiner. On assure pour-
tant que Buffon la vit, et déclara que ce
n'était qu'un énorme loup.
Quoi qu'il en soit, et j'attire l'atten-
tion de M. Puech sur cette coïncidence,
à dater du jour où Chastel eut mis à
mort ce prétendu loup, on n'entendit
plus jamais parler de la,Bête du Gévau-
dan, et les meurtres cessèrent définitive-
ment. Si solide qu'apparaisse la thèse du
fou sadique et assassin, ce fait laisse
place au doute et permet de penser que
le mystère n'est pâs absolument éclairai.
JEAN PROLLO
Le duel Le Bargy-Malherbe
Le sociétaire de la Comédie-Française
croise le fer avec un journaliste et le
blesse à l'avant-bras.
M. Le Bargy dans le Duel! Ce n'est pas
de la pièce de M. Henri Lavedan, dont M.
Le Bargy fut le très brillant créateur, qu'il
s'agit cette fois. Hier matin, l'épée à la
main, l'illustre sociétaire défendrait, contre
un jeune journaliste, son honneur outragé.
On connatt l'origine de la querelle. Lne
fois clos le différend qui s'éleva un instant
entre M. Le Bargy et M. Alexandre, M. Hen-
ri Malherbe, auteur de l'interview que dé-
mentait le procès-verbal de conciliation,
adressa, à M. Le Bargy, une lettre d'un ton
agressif.
Des témoins furent constituées, et- les pour-
parlers aboutirent à une réparation par les
armes.
La rencontre a eu lieu au Parc des Prin-
ces. M. Le Bargy avait pour témoins MM.
J. -,I. Renaud et Lionel Laroze M. Mal-
lierbe était assisté de MM. Georges Breitt-
mayer et Robert Trébor.
Le combat, que MM. Breittmayer et J.1.
Renaud ont alternativement dirigé, a été
très vif. Il n'a pas comporté moins de cinq
M. Malherbe attaque avec impétuosité,
tandis que, très maître de lui, M. Le Bargy,
pare et riposte avec calme. A plusieurs re-
prises, lépée de M. Malherbe se fausse sur
celle de M. Le Bargy, et lui-même vient se
jeter sur la lame de son adversaire.
A la première reprise, M. Malherbe est
atteint à l'avant-bras à la troisième repri-
se, il est atteint au biceps, et chaque fois
tes témoins déclarent qu'il opntinue. A
cette même reprise, M. Malhfcrfle est atteint
dune blessure à l'avant-bras. Cette fois, le
fer a pénétré profondément et provoqué une
très abondante hémorragie. Médecins et té-
moins ont déclaré qu'il était dans l'impos-
sibilité de continuer.
M. Le Bargy avait été lui-même très légè-
rement égratigné au poignet.
Les adversaires, qu'assistaient les doc-
teurs Pozzi et OFollewell, ne se sont pas
réconciliés.
Les sanctions
PANS
l'affaire !des poudre
Le conseil des ministres a examiné hier
la question des poudres.
Lé ministre de la Guerre a donné lecture
du rapport rédigé par le général Gaudin,
nommé directeur des poudres à la date du
17 octobre dernier.
IJ ressort de ce rapport que les critiques et
accusations formulées par l'ingénieur en
chef Maissin dans les divers documents
qu'il a adressés soit à la commission parle-
mentaire d'enquête de la Marine, soit à l'ad-
ministration de la Guerre, n'ont pas visé le
lot auquel a été attribué l'explosion de la Li-
berté.
Des négligences et des fautes graves déjà
relevées a la charge de cet ingénieur ont re-
tenu l'attention du gouvernement, aussi
bien, du reste, que celles imputées à M.
Louppe, directeur de la fabrique de coton-
poudre du Moulin-Blanc.
Il a été reconnu, en outre, que la direction
des poudres au ministère de la Guerre a fait
preuve, depuis de nombreuses années, d'une
inertie regrettable.
En conséquence, le gouvernement a dé-
cidé
1° Que MM. Louppe et Maissin seront tra-
duits devant un conseil d'enquête à jins de
révocation
2° Que M. Bérard, inspecteur général de
2° classe, ancien directeur des poudres, sera
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Un décret en conséquence a été signé par
le Président de la République.
Conformément aux conclusions du géné-
ral Gaudin, les ministres de la Guerre. et de
la Marine ont proposé, d'un commun ac-
cord, de faire procéder à un examen pré-
cis des approvisionnements de toutes les
poudres provenant du Pont-de-Buis, quel
que soit leur âge. Cet examen sera effectué
d'une part d'après les cahiers de fabrica-
tion, d'autre part, d'après leur état actuel de
conservation. Il permettra de déterminer
les garanties que ces approvisionnements
De plus, le conseil a adopté, au sujet de la
réorganisation du. service des poudres, les
propositions suivantes du ministre de la
Guerre.
1° a) Précision des procédés de fabrication
avec interdiction formelle aux poudreries
de s'en écarler
b) Revision des conditions de recette
C; Mise à la disposition des poudreries de
laboratoires largement outillés
d) Contrôle des fabrications par les ser-
vices consommateurs.
2° Militarisation des ingénieurs et des
agent* technique,
De nouvelles règles plus strictes sont, en
outre, élaborées pour assurer la surveil-
lance et la conservation des lots de poudre
tout aussi bien à terre qu'à bord des navires.
Mutations
M. Messimy a décidé qu'on attendant leur
comparution devant le conseil d'enquête
MM. Mai.ssin et Louppe seraient déplacés.
En conséquence, il a signé les mutations
suivantes dans le corps des ingénieurs des
poudres
L'ingénieur en chef de lr« classe Maissin,
directeur de là poudrerie nationale du Pont-
de-Buis, est nommé directeur de la poudre-
rie nationale d'Esquerdes (Pas-de-Calais).
L'ingénieur en chef de deuxième classe
Chobiffon, directeur de la rafnnerie natio-
nale de Bordeaux, est nommé directeur de
la poudrerie nationale du Moulin-Blanc.
L'ingénieur de deuxième classe Louppe,
directeur de la poudrerie nationale du Mou-
lin-Blanc, est affecté à la poudrerie natio-
nale de Saint-Médard-en-Jalles (Girondel.
L'ingénieur principal Thibaudan, direc-
teur de la poudrerie nationale d'Esque.rdes,
est nommé directeur de la poudrerie natio-
nale du Pont-de-Buis.
Promotion i
D'autre part, la mise à la retraite de M.
Bérard, inspecteur général des poudres, a
donné lieu à la promotion suivante
Au grade d'inspecteur général de l- classe
M. Vieille, inspecteur général de 2* classe,
en remplacement de M. Bérard, admis à
faire valoir ses droits à la retraite.
kt grade d'inspecteur général de 20 classe
M. Barrai, ingénieur en chef de 1" classe.
Au grade d'ingénieur en chef de classe
M. Dou, ingénieur en chef de 2" classe.
Près de Rambouillet, une écolière
est enlevée en automobile
Rambouillet, 7 novembre.
A la sortie de la ciasse du matin, hier, la
directrice de l'école publique du Perray, Mlle
Bel, vit une de ses jeunes élèves, Louise M.
âgée de huit ans, abordée par une dame qui
stationnait sur le trottoir et que la fillette
parut suivre sans difficulté.
A quelque distance de là, une automobile
contenant trois personnes stationnait. La
dame inconnue et l'écolière y montèrent, puis
la voiture, rapidement, prit la direction de
Paris.
Né voyant pas revenir l'enfant, la parente
chez laquelle était l'écolière s'en fut prévenir
la police et, de l'enquête ouverte, il semble
résulter que la fillette a été enlevée par sa
mère ou son père qui, étant en instance de
divorce, se disputent sa garde.
M CURIE REÇOIT LE PRIX NOBEL
Londres, 7 novembre.
Une dépêche de Stockholm annonce que
l'Académie des sciences vient d'accorder le
prix Nobel de chimie à Mme Curie et celui
de physique à M. Wilhelm Nien, de Wurtz-
bourg.
Le montant du prix est, cette année, de
francs.-
L'accord franco-allemand
M. DE SELVES DÉPOSE LE PROJET
A LA CHAMBRE
Au début de la séance d'hier, au Palais-
Bourbon, M. de ministre des Affaires
approbation de la convention conclue entre
la France et l'Allemagne, le 4 novembre
1911, pour la délimitation de leurs posses-
sions respectives dans l'Afrique equafo-
IL de Selve». Je demande le renvoi à la
commission des affaires extérieures et colonia-
les.
M. Paul Beauregard. Et moi, je demande à
m'expliquer sur le renvoi.
Le prezident Voulez-vous donc demander le
renvoi à une autre commission ?
M. Paul Beauregard. -̃•- Je ne fais pas obstacle
au renvoi à la commission des affaires extérieu-
res, mais une condition, (,est qu'elle sera sai-
sie du traüé secret, avec l'Espagne. (Vifs applau-
dissements à l'fextirême gauche et à droite.)
Je demande, a cet égard, une déclaration très
nette du président du Conseil. (Très bien sur
les mêmes bancs.).
AL Caillaux. Je vous la présente de suite:
la commission des affaires extérieutes aura côn-
naissance de tous les- documents qu'elle jugera
convenable.
M. Pajjl Beauregard. Jp ne. me permets pas
ment j'ep prend acte.
Le renvoi à la commission des affaires
extérieures fut ordonné.
Le projet de loi est précédé d'un bref ex-
posé des motifs. Après avoir rappelé les en-
tretiens de Kissengen et la démonstration
d'Agadir, cet exposé s'exprime ainsi
sur l'abolition progressive des restrictions
inscrites dans l'acte dAIgësiras et sur la liberté
d action nécessaire à la France que portèrent
dant quatre mois nos échanges de vues avec l'Al-
lemagne. Nous croyons fermement que le texte
auquel ont abouti ces iongu-es discussions nous
concède toute la liberté indispensable pour rem-
plir la haute mission de civilisation et de progrès
dont nous prenons la charge au Maroc.
Le gouvernement allemand, en reconnaissant
les droits de la France au Maroc, nous a demande
en mtour un accroissement de sa colonie du Ca-
me.iv>un sur notre colonie de l'Afrique équâtoriale.
I Nous avons accède il. cette demande, mais en sti-
pulant que nous obtiendrions nous-mêmes du
côte du lac Tchad un accroissement de territoire
et que, d'autre part. dans le traité à intervenir,
rien n'atteindrait la France dans ses œuvres vives
eokmiales. et 2° que le gouvernement allemànd
s'«vnpk>ierait avec nous pour obtenir dss autres
puissances signataires de l'acte d'Algésiras leur
accession au régime nouveau que nous venons de
concerter, pour k substituer a celui qu'avait ins-
titué cet acte.
Ainsi se trouve consacoé pour nous dans l'A-
frique du Nord un r.ojhplénient de puissance qui
touche au plus haut cfegné les intérêts vitaux de
NI. Thalamas. en fin de séance, avisa M.
Gaillaux qu'il., interpellerait sur les consé-
CE QU'ON DIT AU SÉNAT
A l'issue de la séance d'hier, au Luxem-
bourg, les sénateurs se sont longuement en-
j tretenus du traité franco-allemand. M. Cle-
menceau a fait dans un groupe la déclara-
tion suivante
« Le traité est déplorable. Il est mauvais
au point de vue niarocain il est mauvais
au point de vue congolais. n
Des amis de l'ancien président du Conseil
affirmaient que celui-ci interviendrait à la
tribune, au moment où viendra en discus-
sion l'accord franco-allemand, pour expli-
quer son vote.
M. Pichon, ancien ministre des Affaires
étrangères, partage entièrement l'opinion de
M. Clemenceau..
Par contre, deux anciens ministres des
Colonies, M. Doumergue et M. Decrais, sont
très satisfaits. Le traité leur parait excel-
M. Emile Chautemps, qui fut également
ministre des Colonies, fait quelques réser-
ves.
Il faut'attendre, avant de se prononcer défini ti-
vemerit sur les avantages obtenus par la France
au Maroc, la conclusion de l'accord franoo-espa-
gno qui ne manquera pas d'intervenir. Nous
-avons besoin d'un port. Ce port actireilernent est
Tahgpr. Si nous ne devions pas l'avoir, le Maroc
,*niit put de chos<: pour nous. Nous avons,be-
soin dé ir oV>bo'jeh<\ Or. comme il est absolu-
fient impossible de construire un port sur la côte
ouest du Marioc. l'Océan étant très rnauvais, il
faut attendre, le répète.
En ce qui concerne te Congo, le marché est ac-
ceptable.
Les lettres explicatives
On s'est étonné de ne pas retrouver, dans
le texte de l'accord franco-allemand publié
lundi, une clause importante que nous
avions mpntdonnôe la somaine dernière.' Cette
clause prévoyait l'appel à la cour de la Haye
pour les contestations qui pourraient nal-
tre sur l'interprétation du traité du i no-
vembre.
Nous croyons savoir que cette disposi-
tion figure dans une des lettres explicatives
qui accompagnent l'accord.
LE MAROC ET LES PUISSANCES
4_ ADHÈRENT^ L'ACCORD
Le- gouvernement' a reçu, dès avant-hier
paralt-il l'adhésion de Mouléy Hafid
l'accord franco-allemand. Cet acquiescement
a été notifié au quai d'Orsay par El Mokri.
Lundi soir, également MM. Tittoni et
Isvolski, ambassadeurs d Italie et de Russie,
ont apporté l'agrément dé leurs gouverne-
ments respectifs à M. de Selves. Celui de
l'Angleterre ne saurait tarder, non plus que
celui de TAutrichf-Horigrïe.
On sait que M. Geoffroy, notre ambassa-
deur iL' Madrid, a communiqué samedi à
M. Garcia Prieto le texte intervenu. Il est
certain-que 1 Espagne fera connaître avant
tout à la France son désir de négocier.
LE GÉNÉRAL TOUTÉE
RAPPELÉ A PARIS
Les incidents d'Oudjda viennent de don-
ner lieu à une première décision gouverne-
mentale.
Le général ïoutée, qui avait fait arrêter,
le mois dernier, le commissaire français,
NI. Destailleur, le vice-consul Luyeou eb le
capitaine Pandori, est ruppelé à aris pour
fournir des explications. Le conseil des mi-
njstres d'hier a pris cette résolution après
avoir reçu communication des rapports de
la commission d'enquête présidée par
M. Philippe BertbeloL
Le téneral Alix sera chargé de comman-
der, titre intérimaire, les troupes de la
division d'Oran et des confins algéro-maro-
caina. I
Lu soi-disant duc
n'es! qu'un repris île justice
La moustache d un beau châtain nèrenwnt
relevée en pointes, un homme de haute tail-
le, et assez Dien vêtu, traversait, hier matin,
la rue Mazarine..
Tl marchait d'un pas délibéré, comme quel-
qu'un qui s* presse, vers un rendez-vous ur-
,ent, lorsque deux messieurs lui barrèrent
fa route et lui déclinèrent leur qualité.
Dans ce passant, le brigadier Fleury et
l'inspecteur Ratier, du service de sûreté, ve-
naient de reoonnattrp. un dangereux malfai-
ter frappé d'un arrêt d'expulsion. Ils l'ar-
rêtèrent.
L'homme se laissa faire et suivit docile-
ment les policiers au poste du quartier de la
Monnaie, d'où il fut conduit devant M. Cas-
sin. commissaire de l'Odéon, chargé de l'in-
térirn,
Les fiches de l'anthropométrie ne laissaient
aucune doute sur la valeur de la prise. Le
magistrat se trouvait en présence d'un indi-
vidu redoutable, que les tribunaux de Paris
et du Nord de Lille notamment –-condam-
nèrent un grand nombre de fois, mais sous
des noms différents, pour vols à la tire, es-
croqueries, cambriolages, etc., etc.
Son identité véritable ne fut jamais con-
nue d'une façon certaine, et. c'est ainsi que
dans les services de M. Bertillon on trouve
deux signalements qui s'appliquent au même
personnage. Le prerninr est an nom de Du-
clerc (Hermann!, garçon de café, né en 1868,
à Lausanne (Suisse) le second porte l'état
civil de Dumont (Melchior-Nesfor), né en
1867 en Belgique et -condamné à quinze. mois
de prison pour vol.
Le prisonnier M bnma dire, en son-
riant
Je vois que vous n'ignorez rien de mes
démêlés avec la justice française. Mais il est
une chose que vous ne savez pas c'est mon
nom. J'ai été condamné comme étranger et
sous les états civils les plus divers chaque
fois, ,j'ai réussi à dissimuler ma véritable
identité et, la police n'ayant pu découvrir le
mystère de ma naissance, j'ai purgé toutes
mes peines sous les noms d'emprunt que
j'avais choisis.
4 ]Révélation Inattendue
L'homme continua
En réalité, il me plaît de vous l'avouer
aujourd'hui, je suis le duc Auguste de Mor-
ny, fils du ministre de l'Empire le soin
que j'avais apporté jusqu'ici à cacher jalou-
sèment mon état civil s'explique par le dé-
sir que j'avais de ne pas déshonorer un nom
historique.
Dans la stupéfaction qui se manifesta de
suite sur le, visage de M. Cossin, le pseudo-
f?uclerc discerna sans doute quelque incré-
dulité, car il sortit de sa poche foute une
liasse de papiers destinés à prouver la véra-
cité de son étonnante révélation ».
D'une enveloppe à en-tête de la préfecture
de la Seine, et qui portait cette adresse
« 'Monsieur le duc Auguste de Morny,
Mac Dougall Street, New-York », il sor-
tit une lettre, datée du 10 juin 1910,
dans laquelle l'employé de l'état civil annon-
4ait au duc de Morny » qu'on loi adres-
sait, par le courrier, et conformément à sa
demande, un extrait de son acte de nais-
sance ».
Ce documenl était conçu dans les termes
suivants
Extmit, des minutes des actes de naissan-
ce reconstitués en vertu de la loi du 12 février
18S2.
L'an mil huit cent cinquante-neuf, Je 25 no-
vembre, est ne à Paris, sur le dixième arrondis-
sement, Auzuste-Qrarles-Louis Valentin, du sexe
due de Morny, et de Sophie, princesse Troubes-
koy. son père demeurant à Paris, au Corps lé-
gislatif.
M. Cossin n'en demeurait pas moins scep-
tique. Alors l'étrange personnage exhiba des
récépissés de lettres recommandées, expé-
diées de New-York à plusieurs hommes po-
litiques français. II n'eapliqua qu'obscuré-
ment la raison de cette correspondance, puis
il montra un pli envoyé au dire du pseudo-
duc de Morny par le consul général de
France à'Ntyv-York et quatre longues lettres
écrites en italien et signées Maria de Morny.
C'est ma fille, fit en s'inclinant le per-
sonnage. Elle réside en Italie.
Sur lui, on trouva d'abord un porte-mon-
naie contenant une somme modeste (4 fr.
puis une petite glace à «nain, un couteau,
un et une cravate de rechange, un
peigne, un tro.usseaii de clefs et le, portrait
que nous reproduisons, le représentant
avant qu'il laissât pousser les fortes mous-
taches dont, aujourd'hui, son visage est
agrémenté.
Che. le vrai duc de Borny
Dans la soirée, nou,s avons vu, chez lui, le
véritable duc de Morny,. fils de feu le minis-
tre de Naooléon III.
Ah !"oui, nous dit-il en souriant; vous
venez mie parler de l'individu qui. après tant
C'est un foti. parait-il. Il a été interné,
irià-t-on dit; en Belgique et, s'étant évadé,
est allé en Amérique.
Il s'est, fait; envoyer, à New- York, mon
acte de naissance. Quoi d'étonnant à cela
Vous 'savez que la première personne venue
peut se faire délivrer un acte quelconque
accompasnéc d un mandat-poste,
Il est' à remarquer que son outrecuidante
affirmation est démentie même par son âge.
Il nans. Or, mon père est mort il y a quarante-
six ans
Cette histoire est tellement absurde que je
i ne veux m6me pas porter plainte.
L'AGITATION ISLAMIQUE
IL Y DE NOMBREUX MORTS IT BLESSÉS
Tunis, 7 novembre
Des. troubles d'une gravité exceptionnelle
et qui rappellent les désordres récents du
Claire ont éclaté, ce matin, à huit heures,
entre des Arabes et des Italiens. La cayse
en est évidemment dans la surexcitation in-
tense qu'engendrent, depuis quelques sa-
maines,,les nouvelles de la guerre itaJo-tur-
que, mais le prétexte en fut fourni par l'ini-
inatriculaUon du cimetière musulman djel-
lassé. opération demandée pour éviter les
empièleiuents de certaines entreprises de
caméras qui diminuaient le territoire don-
né à la poptilatiou musulmane par le mare-
bout Djella.
Ce matin; sans que rien pût faire pré-
voir l'événement, près de quatre mille Ara-
bes entourèrent et occupèrent le cimetière.
Ils 'prirent d'abord une attitude menaçante
vis-à-vis de l'équipe chargée de la véritlca-
tion des bornes puis ils attaquèrent et as-
sommèrent- à coups de matraque plusieurs
des ouvriers qui étaient Italiens. Trois sont
Il y eut, en outre, tm grand nombre
de blessés.
La police, immédiat&inent renforcée, s'ef-
força de protéger la rentrée en ville de tous
les Européens et de refouler: la masse .fk*
Arabes. Sur là demande du gouvernement,
deux pelotions de chasseurs établirent, il, la
porte Babaleoua, un barrage qui empêcha
la foule indigène de rentrer dans la ville par
le. quartier Si'di-el-Beehir,. et un autre à l'en-
trée même du quartier, sur te boulevard
Babdjedid, aux confins du quartier Sidi-el-
Bechir, ha.hité par la population musul-
mane, et du quartier Cebka, habité par la
majeure partie des Italiens.
Néanmoins, les Arabes, qui étaient ren-,
très par les autres porte, se massèrent sur
le boulevard Babdjedid, et les scènes de
violences recommencèrent. malgré l'éner-
gie des troupes et de ia police. Des voitures
d'ambulance de la Croix-Verte italienne.
qui ramenaient des blessés à l'hôpital, fu-
rent attaquées et deux brancardiers furent
tués. Le chef de la police fut. d'autre part,
atteint au visage d'un coup de matraque
l'officier de paix Durin eut le crâne fracas-
sé, et l'inspecteur Soulet fut grièvement
blessé à la cuisse d'un coup de revolver.
Des Italiens, cachés derrière les per-
siennes, dans des maisons où ils a étaient
barricadés, tiraient des coups de feu dans
la rue et tuèrent ainsi un certain nombre
d'indigènes.
A onze heures, on avait transporté à rhô-
pital civil et à l'hôpital arabe une vingtaine
de blessés. On déclare, en outra, qu'il y a.
une vingtaine de morts.
A t'entrée de la rue Teinturier, un Italien
tna-< net -un indigène. Des. Arabes, furieux,
prenant de» pier-r««-«l&as une maison en ré-
paration, se précipitèrent sur un groupe
d'une soixantaine d'Italiens tnassés h l'en-
trée de cette rue. Ceux-ci s'enfuirent, non
sans avoir tiré des coups de revolver sur les
Arabes, dont deux furent tués.
Mesures de répression
Le gouvernement a pris des mesures éner-
giques. Toutes les troupes de la garnison'
ont été réquisitionnées et réparties dans les-
quartiers troublés.
A partir de midi les soldats ont occupé tous
les points sur lesquttfs des désordres,ont été
signalés.
Des patrouilles parcourent les rues, obli-
gent tous les cafés et tes 'établissements
fermer.
Des zouaves et des tirailleurs amenée par
trains spéciaux sont arrivés deux, heures
et à cinq heures, et si la nécessité y oblige,
le bataillon d'Afrique viendra du camp de
i Servière.
De très nombreux assassinats ont été
commis encore cet après-midi par des Ara-'
i bes sur des Italiens et par d-es Italiens sur
des Arabes dans les quartiers isolés.
A Babsouika, la voiture d'une sœur des
1 pauvres a-été. -assaillie et deux eieillards qui
la conduisaient massacrés. Deux autres Ita-
liens, qui arrivaient par la porte Bab-Sa-
grièvement blessés. Ils ont éié placés sur
une charrette et conduits it l'ambulance de
l'hôpital civil française.
M. BRISSON PARLE
Rentrée calme, tout d'abord, et digne ainsi
i qu'il convenait pour entendre M. Henri Bris-'
son prononcer le discours d'ouverture de la'
session. Célébrant l'admirable attitude du
pays en ces derniers mois, exaltant ses ver-
tus civiques, le président fut longuement ap-'
plaudj par toute l'assemblée
Vous ne pardonneriez pas à votre présideni,
i dit-il', s'il ouvrait vds travaux avant d'avoir rendu
àia nation l'hommage qu'elle mérite. L'âme de la
France est apparue si trmKjuilte ci si noble du-
j rnnt ces longs- jours acqui, à, l'histoire qu'elle a.
forw le suttmge de tous, rivaux ou mnis.
Elle est restée constamment, egalr; il «'l!e-ménK-,
ci. dans les obscurités d'un silenco parfois tr<>u-
blant. et rtajis ia fête éclatante de not,re flotte nr.
semblée devant Toulon, et dans les tristesses in-'
Unies d'une épouvantable catastrophe..
Un peuplè qw le destin agite ainsi pendant
pius de trois mois sans iui arracher ni tin mou-
vement d'impatience, ni un .«agile de faiblesse,
qu'il vaut et de ce qu'il veut. (Double salve d'ap-
plaudissements.) ̃'
Ce fut ensuite le salut aux victimes de la
plus horrible des catastrophes, aux marins
de la Liberté, et aussi l'affirmation du de-
voir imposé au Parlement par un lel.mal-
heur national
Hélas! Pourquoi Taut-il que no-is ayons au-
jourd'hui le douloureux devoir de rechercher les
causes de celle catastrophe qui, trois sematti*»
après les manœuvres de l'escadre, jeta un voile
d horreur sur ki brillante rade de 'ioulon: C'est
là un effort qui: s'impose. Pour découvrir !a vé-
rité. nous n'épargnerons rien. Cette vérité. il
nous la faut entière pour rassurer nos marins
dont le courage ne s'émousse devant aucun péril,
mais pour conserver à la patrie les forces néces-
I saires et des existences preci-iuses entre toutes.
I! faut clore la liste déjà trop longue des mnr-
tyrs frappes en pleine paix pour la cause snciw
de la défense nationale. (Applaudissements ré-
'La, Chambre saura la la dira au
pays. Elle travaillera. KUc aboutira telle
fut la conclusion de M. Henri Brisson.
LES INTERPELLATIONS
Ta rentrée fiévreuse à laquelle on s'atten-,
dait un peu, nous l'eûmes ensuite.
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