Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1901-10-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 13 octobre 1901 13 octobre 1901
Description : 1901/10/13 (A67,N41)-1901/10/19. 1901/10/13 (A67,N41)-1901/10/19.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5621766g
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
3681. —' 67™ ANNÉE - NMI. PARAIT TOUS LES DIMANCHES Dimanche 13 Octobre 1901.
(Les Bureaux, 2 "», ne YiTieime, Paris, n- ur)
(l*s manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
SOMMAIEE-TEXTE
I. L'Art musical et ses interprètes depuis deux siècles (33e article), PAUL D'ESTRÉES. —
II. Petites notes sans portée: La statue de Gluck, musicien français, RAYMOND BOCYER. —
III. Le Tour de France en musique : En pays noir, EDMOND NEUKOMM. — IV. Richard
Wagner révolutionnaire, 0. BERGGRUEN. — V. Nouvelles diverses, concerts et nécro-
logie.
MUSIQUE DE PIANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce jour :
LE DIABLE AU CORPS
polka de HEINRICH STROBL. — Suivra immédiatement : Valse capricante, de
THÉODORE LACK.
MUSIQUE DE CHANT
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT :
Chanson d'automne, d'ANDRÉ MESSAGER, poésie de PAUL DELAIR. — Suivra im-
médiatement : Le Marquis à la Marquise, sonnet de RODOLPHE BRINGER, mis en
musique par GABRIEL VERDALLE.
L'ART MUSICAL ET SES INTERPRÈTES
DEPUIS DEUX SIÈCLES
d'après les mémoires les plus récents et des documents Inédits
(Suite.)
IX (suite)
En somme, du jour où il se retira sous sa tente, Rossini pro-
duisit fort peu; et pour donner de ce quasi-mutisme une expli-
cation plus... acceptable que celle adoptée par la physiologie,
ses amis racontaient l'historiette suivante. Un soir, après avoir
joué les premières mesures du sextuor de Don Juan sur son piano,
Rossini avait fermé l'instrument et déclaré :
— Musiquer après ceci, c'est porter de l'eau à la rivière.
Vraiment, il avait mis du temps à s'en apercevoir. Désormais,
nul mieux que lui ne justifia l'expression proverbiale s'endormir
s«r ses lauriers. Il vécut de sa gloire passée ; et son indolence
naturelle, qui avait repris le dessus, s'accommoda d'un far niente
auquel un second mariage allait ouvrir des horizons encore plus
dorés.
Il épousa en effet, vers 1864, cette belle Olympe Pélissier,
dont la vie romanesque agrémente de piquants détails les notices
de Trémont et les Souvenirs (1) beaucoup plus récents de
M-Tascher de la Pagerie.
(1) M'"< TASCHER DE LA PAGERIE. — Mon séjour aux Tuileries; Ollendorff, 1893.
La future femme de Rossini avait pour mère une Mme Cardinal
qui avait élevé la carrière de la galanterie à la hauteur d'une
institution. Aussi trouva-t-elle pour sa fille un magnifique
protecteur dans la personne d'un anglais qui lui constitua
25.000 francs de rente. Olympe, très indépendante de caractère
et d'allures, s'affranchit alors de tout servage; mais son bien-
faiteur s'étant ruiné, elle lui restitua le quart de son revenu.
Sa liaison célèbre avec Horace Vernet date de cette époque.
Leurs amours furent passionnées et farouches. Olympe était la
femme de toutes les querelles et de toutes les violences. Une
nuit, le peintre, dans un demi-sommeil, la voit arriver sur lui,
dans sa longue robe blanche, les cheveux épars, et le poignard
à la main. Horace s'arrache résolument à la torpeur qui l'en-
gourdit et saisit sa maîtresse au poignet.
— Ah ! ça, lui dit-il, pas de bêtises, Olympe I
C'était à se demander si la jeune femme ne voulait pas réa-
liser la scène du tableau de son amant, Judith et Bolophei-ne,
loù elle posait précisément pour la Juive homicide.
Une autre fois, Horace passant sous sa fenêtre, elle le bom-
barda d'oreillers. L'artiste estima sans doute que son duo
amoureux avait duré suffisamment, car, à quelques jours de là,
il disait à Schickler, le Crésus de la place Vendôme :
— Tenez, la voilà, je vous la donne.
Son interlocuteur prit le mot et la chose au sérieux. Mais
Olympe n'était pas de cet avis et découragea les espérances de
ce successeur imposé. A l'issue d'une visite où il avait supplié
vainement l'inflexible, Schickler avait glissé sous la pendule du
salon soixante billets de mille francs. Olympe s'aperçut du
stratagème, et, rappelant le donateur, elle l'accabla du poids de
sa colère. Schickler, irrité à son tour, jeta la liasse de billets
dans le feu ; mais déjà Olympe opérait le sauvetage des pré-
cieux chiffons; elle en put ressaisir quarante, qu'elle obligea le
prodigue à reprendre. Lui partit furieux.
MUe Pélissier fut pareillement l'inspiratrice et l'amie du roman-
cier Eugène Sue. Au reste, elle était très répandue dans le
monde des arts, et nous avons découvert, parmi les autographes
de Trémont, le billet qu'elle adressait en 4843 à Auber — billet
d'autant plus intéressant qu'il nous montre le musicien sous
l'aspect, jusqu'alors peu connu, d'écrivain et d'écrivain... spé-
cialiste.
Grand Maître,
Je viens vous rappeler votre gracieuse promesse : je me réjouis de pouvoir
offrir à la princesse quelques-unes de vos délicieuses pensées. Les noms de
la princesse sont ceux-ci : Dona Maria Hercolani, née Mulvezzi.
Recevez à l'avance, maître, l'expression de ma vive gratitude.
Votre affectionnée,
O. PÉLISSIER.
Dans les Lettres à l'Étrangère, lettres inédites, adressées à la
comtesse Hanska et récemment publiées par le vicomte de
(Les Bureaux, 2 "», ne YiTieime, Paris, n- ur)
(l*s manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
SOMMAIEE-TEXTE
I. L'Art musical et ses interprètes depuis deux siècles (33e article), PAUL D'ESTRÉES. —
II. Petites notes sans portée: La statue de Gluck, musicien français, RAYMOND BOCYER. —
III. Le Tour de France en musique : En pays noir, EDMOND NEUKOMM. — IV. Richard
Wagner révolutionnaire, 0. BERGGRUEN. — V. Nouvelles diverses, concerts et nécro-
logie.
MUSIQUE DE PIANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce jour :
LE DIABLE AU CORPS
polka de HEINRICH STROBL. — Suivra immédiatement : Valse capricante, de
THÉODORE LACK.
MUSIQUE DE CHANT
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT :
Chanson d'automne, d'ANDRÉ MESSAGER, poésie de PAUL DELAIR. — Suivra im-
médiatement : Le Marquis à la Marquise, sonnet de RODOLPHE BRINGER, mis en
musique par GABRIEL VERDALLE.
L'ART MUSICAL ET SES INTERPRÈTES
DEPUIS DEUX SIÈCLES
d'après les mémoires les plus récents et des documents Inédits
(Suite.)
IX (suite)
En somme, du jour où il se retira sous sa tente, Rossini pro-
duisit fort peu; et pour donner de ce quasi-mutisme une expli-
cation plus... acceptable que celle adoptée par la physiologie,
ses amis racontaient l'historiette suivante. Un soir, après avoir
joué les premières mesures du sextuor de Don Juan sur son piano,
Rossini avait fermé l'instrument et déclaré :
— Musiquer après ceci, c'est porter de l'eau à la rivière.
Vraiment, il avait mis du temps à s'en apercevoir. Désormais,
nul mieux que lui ne justifia l'expression proverbiale s'endormir
s«r ses lauriers. Il vécut de sa gloire passée ; et son indolence
naturelle, qui avait repris le dessus, s'accommoda d'un far niente
auquel un second mariage allait ouvrir des horizons encore plus
dorés.
Il épousa en effet, vers 1864, cette belle Olympe Pélissier,
dont la vie romanesque agrémente de piquants détails les notices
de Trémont et les Souvenirs (1) beaucoup plus récents de
M-Tascher de la Pagerie.
(1) M'"< TASCHER DE LA PAGERIE. — Mon séjour aux Tuileries; Ollendorff, 1893.
La future femme de Rossini avait pour mère une Mme Cardinal
qui avait élevé la carrière de la galanterie à la hauteur d'une
institution. Aussi trouva-t-elle pour sa fille un magnifique
protecteur dans la personne d'un anglais qui lui constitua
25.000 francs de rente. Olympe, très indépendante de caractère
et d'allures, s'affranchit alors de tout servage; mais son bien-
faiteur s'étant ruiné, elle lui restitua le quart de son revenu.
Sa liaison célèbre avec Horace Vernet date de cette époque.
Leurs amours furent passionnées et farouches. Olympe était la
femme de toutes les querelles et de toutes les violences. Une
nuit, le peintre, dans un demi-sommeil, la voit arriver sur lui,
dans sa longue robe blanche, les cheveux épars, et le poignard
à la main. Horace s'arrache résolument à la torpeur qui l'en-
gourdit et saisit sa maîtresse au poignet.
— Ah ! ça, lui dit-il, pas de bêtises, Olympe I
C'était à se demander si la jeune femme ne voulait pas réa-
liser la scène du tableau de son amant, Judith et Bolophei-ne,
loù elle posait précisément pour la Juive homicide.
Une autre fois, Horace passant sous sa fenêtre, elle le bom-
barda d'oreillers. L'artiste estima sans doute que son duo
amoureux avait duré suffisamment, car, à quelques jours de là,
il disait à Schickler, le Crésus de la place Vendôme :
— Tenez, la voilà, je vous la donne.
Son interlocuteur prit le mot et la chose au sérieux. Mais
Olympe n'était pas de cet avis et découragea les espérances de
ce successeur imposé. A l'issue d'une visite où il avait supplié
vainement l'inflexible, Schickler avait glissé sous la pendule du
salon soixante billets de mille francs. Olympe s'aperçut du
stratagème, et, rappelant le donateur, elle l'accabla du poids de
sa colère. Schickler, irrité à son tour, jeta la liasse de billets
dans le feu ; mais déjà Olympe opérait le sauvetage des pré-
cieux chiffons; elle en put ressaisir quarante, qu'elle obligea le
prodigue à reprendre. Lui partit furieux.
MUe Pélissier fut pareillement l'inspiratrice et l'amie du roman-
cier Eugène Sue. Au reste, elle était très répandue dans le
monde des arts, et nous avons découvert, parmi les autographes
de Trémont, le billet qu'elle adressait en 4843 à Auber — billet
d'autant plus intéressant qu'il nous montre le musicien sous
l'aspect, jusqu'alors peu connu, d'écrivain et d'écrivain... spé-
cialiste.
Grand Maître,
Je viens vous rappeler votre gracieuse promesse : je me réjouis de pouvoir
offrir à la princesse quelques-unes de vos délicieuses pensées. Les noms de
la princesse sont ceux-ci : Dona Maria Hercolani, née Mulvezzi.
Recevez à l'avance, maître, l'expression de ma vive gratitude.
Votre affectionnée,
O. PÉLISSIER.
Dans les Lettres à l'Étrangère, lettres inédites, adressées à la
comtesse Hanska et récemment publiées par le vicomte de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.24%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.24%.
- Collections numériques similaires Arnauld Antoine Arnauld Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Arnauld Antoine" or dc.contributor adj "Arnauld Antoine")Le Renversement de la morale de Jésus-Christ par les erreurs des Calvinistes touchant la justification. (Par Antoine Arnauld.) /ark:/12148/bpt6k8708625p.highres De la Fréquente Communion où les Sentimens des Pères, des Papes et des Conciles, touchant l'usage des sacremens de Pénitence et d'Eucharistie, sont fidèlement exposez... par M. Antoine Arnauld,... /ark:/12148/bpt6k87086159.highresDe Reulx Joseph De Reulx Joseph /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "De Reulx Joseph" or dc.contributor adj "De Reulx Joseph")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5621766g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5621766g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5621766g/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5621766g/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5621766g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5621766g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5621766g/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest