Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1905-01-21
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 janvier 1905 21 janvier 1905
Description : 1905/01/21 (Numéro 10312). 1905/01/21 (Numéro 10312).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2008
H*e I^etit iPax-isien.
13
Dernière Heure
SERVICES SPÉCIAUX
du Petit Parislen
4 heures du matin
lA SAINT PÉTERSBQURG
L'Enquête sur l'Incident de Tir. Pas de
Complot. Une Regrettable négligence.
Le Pnblic reete incrédule.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Soinî-Pétersbourg, janvier.
V enquête ouverte par les saisis dit,
grand-duc Serge Michaztovitch sur fin-
complot et conclut à une regrettable ̃né-
gligence.
La batterie incriminée, la I1* de la bri-?
gade d'artillerie de la garde, se compose
de pièces é'tm, ancien modèle, se char-
geant par la buttche, ce qui serait asifit-
rément invraisemblable à tonte mtrt
éj>oque, mai3 ce qui s'explique à la ri-
gneur pttr smte desguerre Elle est co-nt-
̃mandée par le capitaine Davidaff, et les
ojfider.i qui, hier, dirigeaient le tir
étaient le capitaine d'étet-major Karzeï
et les lieutenants comte Ktm/éissiif, l'été-
tinozof el Miller.
La batterie en question avait fait ses
écoles à /,au la veille et, par mégarde. Mi
oublia dans mi ctes canons une charge
de muraille. Le projectile, fort fieurett-
Aement, n'était pas empiétement chargé
car autrement il aurmt fwit de graves dé-
ifâts.
L'enquête attrait révélé également que
le canon n'était pas braqué sur ta cita-
pelle mu «r trvMMbent Femperew, le
ytmul-ëiu et le clergé; la plupart des
balles, fait-on remarquer, volèrent très
haut par dessus le toit du palais et vin-
rent retomber sur la place située der-
rière réd-ifice.
Enfin, contrairement à ce qui a été dit,
Tagent de police Romanoff n'a pas été
atteint rrtorteUetneoit par un des projec-
itlas.
Le bruit qui a cowru du suicide du
capitaine Davidaff est démeé de jimcnt*
Maintenant «rue je nous ai fidèlement
'"rapporté ta versian offteieiie, je
presserai d'ajouter que tout le monde
ïici en sourit. On est persuadé, dans le
towé/fc, que les emionmers ont agi avec
Une personne qui était stationnée près
de la batterie me déclare qu'elle a vu
distinctement un canonnier braquer sa
WB NOS CO»RESPQNJJi*iT$ PART1CUUBRSI
Les Ordres du "t'sar
Berlin, 21 janvier.
On téSégraphfe de Saint-Pétensbourg au
ïïerliner TagebhXtt
(t Le tsar voularrt croire au caractère acci-
dentel du tir dirigé sur le palais d'Hiver, il
n'y aura pas de service d'actions de gràoes
dans les églises russes. »
L'Opinion à Berlin
Berlin, 20 janvier.
Dans les mil1eux militaives, on écarte com-
plètement la possibilité d'un accident. Si le
projectile tiré avait été un shrapnel, peut-
être aurait-il pu être oublié après les exeroi-
oes de tir de la veille.
Les artilleurs n'aiment pas à décharger un
canon, car, lorsqu'il s'agit d'un shrapnel,
l'opération n'est pas sans danger, mais ce
n'était pas un shrapnel.
S'il s'agit d'une balte à mitr&ilte, jamais
la charge n'est laissée duns le canon, car elle
eût glissé dans lame du canon pendant la
marche et on l'eût vue en plaçant la gar
gousse. L'hypothèse de l'accident n'est donc
pas ad:nissibie.
(New-York Herald, tous droits réservés.)
LE MOUVEMENT GRÉVISTE
I/Exteosion de la Grève. Les Etablis-
sement qüi chôment. Longue
énumération.
Saint-Pétersbourg, 20 janvier.
Hier, au moment où la fonderie de l'Etat
d'Oboukhow, qui emploie 6,000 ouvriers, se
mettait en grève, le directeur général Vîas-
aiew rappela à 800 ouvriers qu'ils étaient
réservistes et que s'ils n'avaient pas été
envoyée à la guerre c'était en considération
des besoins de l'usine, mais qu'ils s'expo-
saient à être incorporés s'ils abandonnaient
le travail malgré cela, res ouvriers main-
tinrent la grèce.
Se sont déclarés en grève «aujourd'hui la
fonderie mécanique Alexandrosky, qui oc-
cupe 7,000 ouvriers l'usine de la Baltique,
%& cartoucherie de l'Etat, les fabriques de
draps du baron Stieglitz et la fabrique an.
Elofse Thomton, employant 3,000 ouvriers
lia distillerie d'eau-de-vie de l'Etat, les distil-
leries Keller, Beckmann, la fabrique russo-
N" 96. Feuilleton du Petit Parisien.
LA FILLE SAUVA8E
GRAND ROMAN INEDid
TROISIEME PAKOT
LA JOUE FUGITIVE
r*" V (OTdk*
La Question d'argent
fUen^de plus facile que de le savoir.
Il n'avait qu'à se faire présenter la parure,
Bous prétexte de l'admirer.
Il n y toanqua point et le soir, après diner,
il dit
Rovirat va tenu sa parole 1
Oui, .mon ami; mon collier est arri-
w£. j'ai pa.9sé mon après-midi à le regarder
sous toutes ses faces. Voulez-vous en faire
sautant ?
Je le veux bien 1 dit-il en essayant de
sourire.
Elle sortit pendant cinq minutes et revint,
toute gaie, 1'adr.vite et perverse comédienne,
étaler le collier sur les genoux de son mari.
Et elle fit valoir la beauté, la pureté des
perles, bien certaine qu'il ne s'apercevrait
pas du subterfuge, et qu'ayant vu la parure
chez Rovirat, c'était bien cette même parure
Ru'il retrouvait ainsi.
Du reste, il ne pouvait soupçonner, encore,
la substitution.'
Ce dont il avait voulu s'assurer, c'était
qu'elle avait bien fait, chez le bijoutier dq
ejEnéricajne de caoutchouc, la savonnerie
Yomkow, 1a nouvelle lilatuie de toton, gardée
par des troupe's à la smte d une rixe entre
les ouvriers et la police la fabrique de car-
las à jouer de l'état la Imbrique de papier
Vargoiiwine, qui a ouvriers; la fotr-
dwie mécanique Atlas, avec ouvrier
les typographies Wolff et Mu, et de nom-
breux autres éuiits*ea«;iita.
Les troupes surveillent, d'autre part, l'u-
sine Poutiiow.
La fouie des ouvriers a pénétré dans la
verrerie impénale et a somiue ks ouvriers
de cesser le travail, ce qui a eu lieu aussi-
tôt.
Dans les rues des quartiers Vassali et
Astrow des rixes se sont produites entre
ouvriers travaillant .et grévistes, qui exi-
geaienl le chômage.
Dans le même quartier, l'éclairage électri-
que est in!errompu; un autre «ettet de la
grèvt a été des blanehissenes.
A la tartoanerie Marcus, les ouvriers ont
voulu jeter le gérant par la tenétre.
Les nouveaux adhérents à la grève expri-
ment les mêmes revendications que celles
déjà mises en avant par les grévistes de
l'usine Poutiloff.
Saint-Pétersbourg, 20 janvier.
La fabrique de tabacs de Schapsal et
Erbat était sous la protection d'une compa-
gnie de soldats, lorsque ouvriers se pré-
a&ûtènent et voulurent faire cesser le travail.
Les portes de la fabrique furent alors fer-
mées, mais les ouvriers auxquels la foute
se joignit, pénétrèrent dans l'établissement
et forcèrent à suspendre le travail. La troupe
n'a pas fait usage de ses armes et est reve-
nue à la caserne lorsque la foule s'est éloi-
graée.
Berlin, 20 janvier.
On télégraphie de Samt-Petersbourg au
Berliner Tagebtatt
a Tom tes typographes étant au grève,
les journaux ne paraîtront p*s
A BIosoou et.. I4I»au
(UH NOTRB ENVOYÉ SPÉCIAL)
Samt-Péter.slx>urg, 80 janvier.
Des dôlégués envoyés par les ouvriers de
Moscou et de Libau viennent d'arriver ici.
La grève sera probablement déclarée égale-
ment dans ces deux villes. Cette éventualité
serait d'importance pour Libau, où elle ar-
rêterait oet les travaux en cours pour l'es-
cadre de renfort de l'amiral Nebogatoff.
Peul LAGARDERE.
La Guerre fiusso -Japoiiaise
{DE NOS CORRESPONDANTS PARTICUUERSI
La Généra! Stœssel. Départ de Shanghai.
A Bord de « Australien ».
Shanghaï, janvier.
Le général Stœssel et un grand nombre
d'flffieiers russes, qui ont donné leur parole
de ne plus combattre, accompagnés de leurs
ordonnances quitteront Fhanghaï ce soir
parte paquebot français Australien. ils di-
sent qu'ils ne sauraient trop louer la bra-
votre, la franchise et la chevalerie des Japo-
nais.
La reddition de Port-Arthur a été due sur-
tout à l'impossibilité de pouvoir résister aux
obus des canons de onze pouces des Japo-
nais après la capture de la colline de 203
mètres. D'ailleurs, les fonds du trésor russe
se trouvaient entièrement épuisés.
A Port-Arthur
Tokio, 20 janvier.
Le port de Port-Arthur étant petit et peu
profond, il est question de barrer herméti-
que ment te goutet et d'épuiser l'eau de ce
port. Ce aerait peut-être le moyen le plus éco-
nomique de sauver un certain nombre de
vaisseaux de guerre russes.
La Neutralité chinoise
Londres, janvier.
Une note communiquée aux journaux dit
Toutes les puissances neutres ont sous-
crit officiellement et avec emnressement à
la circulaire que leur a envoyée M. Hay re-
lativement au maintien de 1 intégrité de la
Chine. L'Angleterre, la France et l'Allema-
gne en acceptent les termes.
On estime généralement dans les cercles
diplomatiques que les réponses favorables
faites à la note de M. Hay, empêcheront tout
projet qui aurait pu être formé en vue de re-
manier les frontières de la Chine à la Rn de
la guerre et que toutes les puissances en
question s'engagent ainsi à maintenir le
statu quo.
De ce fait disparaît donc un puissant mo-
tif de conflit à venir.
(OE NOS C0RBESP0N0AMTS PARTICULIERS)
LA GREVE DE LA RUHR
Une Interpellation au Reichstag. La
Réponse du Gouvernement.
Berlin, 20 janvier.
M. Hue socialiste, ancien mineur, inter-
pelle au Reichstag au sujet de la grève du
bassin houiller de la Ruhr.
Après avoir déclaré que les grévistes sont
au nombre de 220,000, il ajoute que cette
grève aurait pu être évitée.
Il Aujourd'hui encore nous voulons la paix
et nous sommes prêts; à négocier. Tr
Et cet achat le voici, il le tient entre ses 4
mains.
Il le lui rend, et dit
Vous serez plus belle que jamais
EUe lui sourit. Elle l'embrasse. Elle vou-
drait employer encore ses séductions. Mais
Jodry-Thuret la laisse et rentre dans son
cabinet et s'y enferme pour travailler.
Pour travailler, non, car c'est un prétexte.
Mais pour s'abandonner, encore, h ses rê-
veries douloureuses. »
Car un problème se pose en son esprit
Puisqu'elle a acheté cette parure et il
est impossible que, l'ayant achetée elle ne
l'ait pas payée elle restait sans argent.
Dès lors, d'où proviennent ces trente mille
francs qu'elle a versés en acompte à Galmu-
ehe ?
Est-ce que, vraiment, dans son outrage
insolent à cette femme, l'usurier avait eu
raison ?
Est-ce que, sûre de sa beauté, Henriette
avait ?.
Non, il se refusait à croire Henriette adul-
tère. Henriette vendue
C'était trop horrible. Et il en était là,
pourtant, le pauvre homme.
Le lendemain, il passait, à pied, rue de
la Paix, s'arrétant 9 toutes les devantures
emplies de tentations, comme un simple
flâneur.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait de
Rovirat, il hésitait.
Enfin, il passa, jeta un regard sur la de-
vanture, parmi tous ces diamants, ces col-
liers, ces pierres précieuses.
En n'apercevant point la parure de perles
il eut un soulagement.
II ne savait pas pourquoi. Il ne se rendait
gas compte de ce qui se passait en lui. Des
L'orateur accuse M. Moeller, ministre du
Commerce, de n'avoir été que du cote des en-
trepreneurs. Depuis des mois, il savait bien
ce qui se pussait, mais il n'a rien fait puur
se rer«seigner. Les chefs ont pu, pendant des
années, retenir les masses, mais aujourd'hui
la mesure est comble.
Le chancelier de Bùlow répond que le gou-
vernement doit veiller à ce que l'ordre soit
maiiriecu et aider à amener une entente. Il
invite donc ks ouvriers au calme. Celui qui
a le droit de faire la grève a aussi celui de
travailler.
Les organes du gouvernement- continue-
ront d'offrir leur médiation, mais nuus nous
trouvons ici en face de problèmes très diffi-
ciles que tes Etats civilisés n'ont encore pu
résoudre. Notre tache nous est facilitée par
les oeuvres modèles de notre politique so-
ciale, mars elle est agôravée par le fait que
les organisations des travailleurs ne sont
pas nées d'un besoin économique, mais
quelles sont les instruments de partis poli-
tiques. Il est nécessaire que les ouvriers or-
ganisés en corps de métiers soient émanci-j
pés de la politique d'un parti qui ne voit,
dans les misères de la grève qu'un mO5 d'attiser la haine dans son propre intérêt. »
Le comte de Bülow termine en souhaitant
que la grève ne s'étende pas davantage et
que les ouvriers et leure familles ne tombent
pas dans la misère et le besoin.
M. Moeller, qui succède au chancelier, dit
que tes moyens du gouvernement ne sont pas
encore épuisés, quoiqu'ils soient arrivés ac-
tuellement à un podnt mort. Il regrette que
les entrepreneurs n'aient pas accepté la dis-
cussion contradictoire avec les ouvriers.
Le gouvernement se tient neutre et c'est
ainsi qu'il pourra agir comme intermé-
diaire. Le gouvernement attend que tous
veillent sérieusement à la paix et n'aggra-
vent pas son oeuvre pacifique par l'excita-
tion d'un parti contre l'autre.
LES ÉLECTIONS EN
Troubles, Rixes et Désordres. Les Dames
de l'Aristocratie contre le Gouvernement.
Tentatives de Corruption.
Budapest, 20 janvier.
Des troubles, des rixes et des désordres
sont signalés dans un grand nombre de cir-
conscriptions électorales. Le sang a com-
mencé à couler.
A Jaszladany, le candidat gouvernemen-
tal, M. Ch. Kiss, a été reçu avec une grêle
de pierres et dangereusement blessé. A Ko-
vaszna, Joseph Satàdor (gouv.) a eu le
même sort. A Szccsenyi et à Szelepsenyi,
de sanglantes rixes ont mis aux prises les
partisans et les adversaires du gouverne-
ment plusieurs personnes ont été blessées
la troupe a dû intervenir pour rétablir l'or-
dre.
A Nagy-Suegid, le comte Joseph Keglevich
(gouv.) et sa suite, ont été attaqués par la;
foule qui, chantant l'hymne de Kossuth, s'est
emparée de leurs drapeaux et les a mis en
pièces. A Tegleicze, des coupe de feu ont'
été tirés contre les gouvernementaux le
riche propriétaire, M. Fr. Dor, a été tué,
plusieurs autres grièvement blessés. A
Tekes, les paysans armés de frondes ont
attaqué des partisans du gouvernement et
leur ont cassé la tête. Des troupes ont été
envoyées partout. Dans plusieurs 'districts,
les autorités menacent de proclamer l'état de
siège.
A Budapest, les dames de la haute aris-
tocratie font une propagande acharnée et
efficace contre le comte Tisza. Plusieurs
d'entre elles ont menacé leurs fournisseurs
de ne plus rien teur acheter si eux et leurs
employés ne s'obligent pas à voter pour le
comte Jules Andrassy, l'adversaire le plus
dangereux du président du ConseiL
Des tentatives d' « achat de consciences »
sont aussi signalées. Les grands négociants
budapestois, MM. Ladislas de Furst et Si-
gismond Breitner, partisans enragés du gou-
vernement sont notamment accusés d'avoir
promis et même remis des sommes d'argent
à des électeurs, pour les corrompre. Une
instruction est ouverte.
Le parti socialiste présente des candidats
dans 106 circonscriptions. Son programme,
répandu en 500,000 exemplaires, compiend le
suffrage universel sans distinction, de sexe,
la suppression de la Chambre des magnats
et de l'armée permanente, l'égalité de traite-
ment des nationalités, l'organisation des cul-
tes en sociétés privées et la confiscation des
biens ecclésiastiques.
UN NAUFRAGE
Londres, 20 janvier.
On télégraphie de Kirkwall, port situé
dans les Iles d'Orkney, au nord de l'Angle-
terre, qu'un bateau de nationalité encore in-
connue a fait naufage à Hackness Sandry.
On croit cependant que le bâtiment est
français, car l'inscription suivante était par-
faitement visible Il Défense de monter à
bord sans permission. »
La mer étant littéralement démontée, il est
absolument impossible à un bateau d'appro-
cher du bâtiment naufragé, qui est en fer et
qui doit jauger de 400 à 1,000 tonnes.
Cependant, huit cadavres ont été retrou-
vés. Sur l'un d'eux, on peut déchiffrer un ta-
touage formant le nom de Ramoq Cofus.
UNE AVENTURE DÉSAGRÉABLE
Londres, 20 janvier.
On mande de Chicago au Daily Chronicle
que le général Viljoen, l'ex-commandant
boër, était sur le point de pénétrer dans le
coliseum de cette viHe quand soudain ü fut
choses confuses, des suppositions embrouil-
lées flottaient dans son esprit, paimi lesquel-
les il ne démêlait pas la vérité.
Mais il avait été si ému, qu'un instant, il
s'arrêta là, devant cette devanture, comme
attiré par quelque tentation.
De l'intérieur, Rovirat l'aperçut fort bien,
mais afin de ne pas le gêner, ne fit pas sem-
blant de le reconnaître. Seulement, les gens
du petit et du haut commerce sont adroits et
ils ont surtout l'expérienoe du cœur humain.
Rovirat, qui avait vu les larmes d'Henriette
et qui s'imaginait que Jodry-Thuret avait
bien véritablement refusé la parure à sa
femme, pensa que le vieillard en éprouvait
quelque repentir. Sans doute, la tristesse
d'Henriette, déçue, avait agi sur son amour,
et, encore irrésolu, mais déjà presque vain-
cu, il se surprenait à venir rôder autour des
tentations offertes par le joaillier.
Rovirat ne parut donc pas l'apercevoir.
Fidèle à la promesse qu'il avait faite à la
jeune femme, de l'attendre quelques jours,
il n'avait pas voulu remettre la parure en
vente.
Or, pendant que Jodry-Thuret était ar-
rété dans la rue, il y avait chez le bijoutier
plusie-rs clientes.
Rovirat ouvrit l'écrin qui renfermait le
collier de perles et il leur en fit admi.
rer la beauté, se rapprochant même un peu
du vitrage afin d'y chercher de la lumière.
Le bijoutier se disait, dans sa logique,
ignorant le drame qui se passait au fond
du coeur de l'avocat, que celui-ci, à la vue
de cette parure, qm lui renouvêllerait tes
larmes et les reproches d'Henriette, n'hési-
terait pas plus longtemps, entrerait et con-
clurait décidément l'affaire.
Or, le manège de Rovirat, pour si adroit
accosté par une jeune Anglaise, miss Mary
Belfort, qui s'écria
Vous m'aviez promis de m'épouser,
vous ne ne l'avez pas fait. Je viens d'Angle-
terre pour me venger.
Interloqué, le général boêr essaya, mais
en vain, de calmer la jeune miss qui, pour
toute réponse, lui cingla la figure avec une
cravache qu'elle avait tenue dissimulée sous
son manteau.
Voyant alors qu'il ne pouvait arriver à
faire entendre raison à l'irascible jeune
fille, le général opéra un de ces mouvements
tournants dont il a le secret et disparut, au
grand dam de l'Anglaise, qui, furieuse, s'en
alla, poursuivie par les plalsanteries de la
foule amusée.
(DE MOS CORRESPONDÂ/TTS PARTICULIERS)
LE DUC DE COtfNAUGHT A TUNIS
Tunis, 20 janvier.
On attend incessamment en rade de la
#Gouk'tte, le croiseur anglais fisses, portant
le duc et la duchesse de Connaught.
Nos hôtes princiers seront conduits à Tu-
nis à bord de l'uviso français Dutwis, venu
spécialement à Bizeiie.
Le duc et la duchesse de Connaughi de-
meuittront deux jours à Tunis.
TUË PAR SON FRÈRE
Sur le Canal de l'Oise. Pour jouer au
Boër. Tué d'un Coup de Fusil.
Soissons, 20 janvier.
Ces temps derniers, un marinier, M. Ai-
cindor Guérin, qui voyage constamment
avec sa famille sur les cours d'eaux et les
canaux des environs, avait da garer son
buteau dans le port de Courson, sur le canal
de l'Oise à l'Aisne, le froid ayant rendu la
navigation impossible.
Avant-hier, après le dîner, tandis que son
mari travaillait sur le quai, Mme iiuérin,
laissant à bord ses quatre enfants, s'en alla
sur un bateau voisin seconder dans son tra-
vail une autre marinière.
Soudain, des cris retentirent, poussé psr
des enfants
Viens vite, papa, eriaient'ils, Alaindor
a tué Vincent
Le père accourut et recula devant l'horri-
ble spectacle qui s'offrait à ses yeux.
Le petit Vincent était renversé sur le côté
de sa chaise, le crâne enlevé. La partie u-
périeure de la tête avait été emportée. Au-
tour de lui, tout était maculé de sang.
Des débris de cervelle, des fragments de
chair avaient jailli partout.
On sut bientôt ce qui s'était passé.
En l'absence des parents, l'un des en-
fanta, le jeune Alcindor, avait eu l'idée de
jouer au Boër avec son frère. Dans ce but,
grimpant sur une chaise, puis sur une table,
il avait atteint le fusil de son père et s'en
était emparb.
Une minute après, il mettait son frère en
joue et pressait la détente. A bout portant,
le pauvre petit avait reçu toute la décharge
dans la tête.
D'ardinaire, M. Guérin, qui garde un fusil
dans sa cabine pour sa sécurité personnelle,
a l'habitude de décharger l'arme chaque fois
qu'il s'absente. Il avait, hier soir, omis de
prendre cette précaution.
LOUISE MICHEL
Translation des Restes de la Libertaire.
La Manifestation.
/De notte correspondant particulier)
Marseille, 20 janvier.
En vue de la translation des restes de
Louise Miche) à Paris, la levée du corps a eu
lieu aujourd'hui à deux heures au cimetière
Saint-Pierre.
Le cortège s'est formé immédiatement et
s'est dirigé vers la gare Saint-Charles, en
passant par les voies principales de la ville.
A quatre heures et demie, le cortège, pré-
cédé de drapeaux rouges, est arrivé sur le
terre-plein de la gare, où sa trouvait massée
une foule importante. La gare a été complè-
tement envahie et ordre a été donné de fer-
mer les grilles d'entrée.
Le cercueil, descendu du corbillard, a été
transporté, en passant entre une haie de dra-
peaux rouges, jusqu'au fourgon.
Un silence relatif s'étant fait, des discours
ont été prononcés par quatre orateurs, puis
le fourgon a été plombé.
Le cortège s'est reformé et, précédé de
drapeaux, est revenu en ville, à pas lents,
en chanta l'Internationale et l'Hymne des
travailleurs.
Le cercueil de Mlle Louise Michel est parti
ce soir à 11 h. 15 pour Paris.
Une seule bagarre a eu lieu devant une
maison dont les volets étaient clos et d'où
étaient partis des coups de sifflet.
AU JOURNAL^ OFFICIEL
Le Journal officiel publiera ce matin
Loi déclarant d'utillté publique rétablissement
dans le département de l'Aisne, d'un chemin de
fer d'intérêt local à voie normale de Maries à
Montcoraiet, avec embranchement.
Justice. Décret portant nornin&tioti d'officiers
publics et d'officiers ministériels.
Travaux publics. Décret relevant de ses fonc-
tions M. Jozon, inspecteur général de classe
au carpe des ponts et chaussées, directeur des
routes de la navigation et des mines eu ministère
des Travaux publics.
n conservera toutefois ses fonctions actuelles
jusqu'à 1a nomination de son successeur.
Commerce. Décret oonstituant en entrepôt
réel des douanes les locaux affectés à l'exposition
ccloniale qui doit se tenir 6 Marseille en 1906.
Marine. Décret aux termes duquel M. Louis
Tissier, chef du cabinet du ministre de la Marine,
est nommé directeur hpnoraire au ministère de
1a Marine.
Par un autre décret, M. Tissier est nommé
membre du conseil supérieur de la marine mar-
et si bien combiné qu'il fût, n'eut pourtant
qu'un demi-succès.
Jodry-Thuret aperçut la parure, en effet.
Il reconnut l'écrin, tout d'abord.
Il reconnut le collier ensuite, dont la
forme originale lui avait ph'
Son cœur battit, il étouffa. Un sanglot
montait h sa gorge.
Et au lieu d'entrer, ainsi que Rovirat s'y
attendait, le pauvre homme s'éloigna en
chancelant.
Il commençait à deviner le manège d'Hen-
riette, sa ruse coupable.
Mais il ne voulait pas rester plus long-
temps sur un pareil soupçon. Quelle qu'elle
fût, il préférait la vérité, même affreuse.
Il courut au Palais-Royal, chez Chadolin.
Il entra, en tremblant, essayant de re-
prendre son sang-froid.
Deux fois déjà Chadolin avait demandé,
poliment
Vous désirez, monsieur?
Et le vieillard n'avait pas encore trouvé
la force de répondre.
Enfin, calmé, simulant la plus parfaite
indifférence
Monsieur, ma femme a acheté, derniè-
rement, chez vous, un collier de perles au-
quel il est arrivé un accident. Deux
pertes se sont décrochées, et l'une des deux,
par mégarde, a été écrasée. Voudriez-
vous faire reprendre le collier chez moi.
pour le réparer dans le plus bref délai pos-
sible ?
M. Jodry-Thuret, je suppose ? interro-
gea le bijoutier.
Oui.
Rien n'est plus simple que la répara-
tion de cet accident, monsieur.. Je m'étonne,
chande, et membre du comité consultatif des pè-
ches maritimes.
Dficvel prir ternie! M. Yv«s Delage, membre de
l'Institut, professeur iL la Sorhonne, chargé de
cmrs et de recherches au teharaloire de Ro6coff,
est nomma membre du comité consultatif des po-
ches mari limes.
FAITS DIVERS
La Folie d'un Séminariste
Un ecclésiastique, pouvant avoir une ving-
taine d'années, faisait irruption, hier matin,
dans le bureau du commissariat des Champs-
Elysées, où se tiennent ordinairement les
inspecteurs, et, brusquement, avant que les
personnes présentes aient pu inler,venir, il
tombait sur le parquet en proie à une terrible
crise de nerfs.
Deux gardiens de la paix, craignant qu'il
ne se fit quelques blessures, essayèrent de le
maintenir, mais le malade, échappant à leur
étreinte, bondit, au travers de la salle, en
poussant de véritables hunements.
M. Chanot, commissaire de police, réussit
pourtant à calmer l'aliéné, un séminariste,
du nom de Jacques Chanut, et c'est très do-
cilement que le malheureux s'est laissé con-
duire A l'infirmerie spéciale du dépôt.
Collision en Soin
Un remorqueur, entrainé par le courant
de la Seine, a heurté, hier matin, près du
pont de l'Archevêché, une péniche chargée
de sable qui virait de bord.
Sous le choc la péniche eut son arrière dé-
foncé et en quelques instants la cale fut
remplie d'eau.
Les pompiers de l'état-major furent aussi-
tôt mandés ils mirent une pompe en batte-
rie, puis une deuxième, mais néanmoins
leufs efforts furent impuissants et la péni-
che couta aa bout d'une demi-heure. Toute-
fois il n'y a eu aucun accident de personnes
à déplorer.
Quant au remorqueur, malgré de sérieu-
ses avaries, il a pu être ramené à tjuai.
Dès l'annonce de la collision étaient ac-
courus sur les lieux MM. Laurent, secrétaire
général de la préfecture de police Briy,
oommissair de police -du quartier Notre-
Dame, et Guiiiemin, inspecteur de la navi-
gation.
Explosion accidentelle
Dans l'après-midi d'hier, vers une heure,
une violente explosion a mis en émoi les lo-
eataires de l'immeuble situé 21, quai aux
Fleurs, appartenant à M. Migeon, rentier.
L'accident s'était produit au cinquième
étage, dans une cheminée de l'appartement
occupé par M. Berline, enseigne de vaisseau,
attaché aa port de Cherbourg et, par réper-
le logement de M. Lemercier, situé
à l'étage au-dessus, avait également beau-
coup souffert.
Dès la première nouvelle, M. Briy, com-
missaire de police du quartier, s'est trans-
porté sur les lieux, où il constata qu'aucun
accident de personne n'avait eu lieu, qu'au-
cun commencement d'incendie ne s'était dé-
claré, mais que les dégâts matériels étaient
assez importants.
En effet, la force de l'explosion a fait sau-
ter le coffre et les boiseries de la cheminée,
et brisé le tuyau qui s'élevait au-dessus du
toit lea débris sont tombés sur le quai.
M. Sanglé-Ferriéres, sous-directeur du la-
boratoire municipal, a procédé à une en-
quête sur les causes de ce singulier accident
Il a déclaré que l'explosion avait été provo-
quée par une accumulation de gaz dans la
cheminée.
Dans l'apr&wnML des ouvrier fumistes
sont venus procéder aux premières répara-
tions, afin d'empêcher la chute de nouveaux
débris.
On évalue les dégbts à une dizaine de mille
francs.
un Coup manant
Mme X. rentière, rue Thiboumery, était
réveillée, la nuit dernière, par un bruit inso-
lite Elle se leva en toute hate et ouvrit la
fenêtre de sa chambre à coucher, qui donne
sur une petite cour intérieure, et située au
premier étage mais la rentière recula épou-
vantée devant elle, postés sur le toit d'un
petit appentis communiquant avec l'habita-
tion, deux individus étaient immobiles.
A la vue de Mme X. l'un des bandits s'é-
cria « Bon, le coup est manqué » Ces pa-
roles étaient à peine prononcées que les mal-
faiteurs, dans un fracas épouvantable, dis-
paraissaient soudain au travers du toit, qui
venait de crever sous leur poids.
Alors la rentière cria « Au voleur n Mais
lorsqae les voisins, réveillés, se rendirent
compte de ce qui se passait, les deux aco-
lytes, tout écorchés sans doute, avaient déjà
escaladé le mur de clôture et rejoint un troi-
sième larron qui attendait sur la chaussée
dans une automobile sous pression. Une se-
conde plus tard, oelle-ci s'enfuyait à toute vi-
tesse.
M. Cœuille, commissaire de police, qui
possède leur signalement, espère bientôt ar-
rêter ces audacieux bandits.
En flagrant Délit
Les agents Pelletier et Feuillet passaient,
la nuit dernière, vers onze heures, rue Cé-
sar-Franck, lorsqu'ils aperçurent quatre in-
dividus en train de charger sur une voiture
à bras une grosse forge et divers outils qu'ils
sortaient d'un chantier appartenant à M.
Barthet.
Flairant des cambrioleurs, les agents se
cachèrent et acquirent bientôt la certitude
qu'ils ne s'étaient pas trompés. En effet, leur
chargement terminé, les voleurs se prépa-
raient à emporter leur butin, lorsque Pelle-
tier et Feuillet s'élancèrent et arrêtèrent
toute la bande.
Ce sont les nommés Charles Hidonoz,
trente-deux ans, demeurant rue Croix-Ni-
vert Arthur Mintis, vingt-huit ans, demeu-
rant boulevard de Grenelle Lucien Calinier,
toutefois, car nos montures sont renom-
mées pour leur solidité et il a fallu.
Jodry l'interrompit
Vous pouvez me dire, dès maintenant,
quel sera le prix de la réparation ?
A peu près. Quoique les perles soient
fausses, elles sont, cependant, d'une fabri-
cation supérieure, tout à fait soignée, et nous
pouvons les estimer à une vingtaine de
francs pièce. Du reste, la parure étant de
quinze cents francs, ajouta Chadolin sans
y prendre garde, le compte des perles est
facile à établir.
Et il ajouta, avec empressement
Je suppose que madame .en est tous
jours satisfaite ?
Oui, oui, très satisfaite.
Je vous assure que, pour celui qui ne
seraü pas du métier, il ny a aucune diffé-
rence à faire entre notre collier et celui de
Rovirat, et c'est bien, justement, ce que
madame avait désiré. de telle sorte que.
De nouveau, le malheureux interrompait
Je vous enverrai la parure ce soir.
Non, non, ne vous donnez pas la
peine. je passerai la prendre.
Inutile. je l'enverrai.
Et Jodry-Thuret sortit, la tête en feu, em-
pli de fièvre.
Maintenant. la lumière était faite, aveu-
glante. Il comprenait 1.
Oh c'était bien simple Et comment n'a-
vait-il pas deviné du premier coup ? Elle con-
naissait l'existence de la parure de perles
fausses. Depuis longtemps sans doute, son'
projet était prêt. Elle avait acheté cette pa-
rure, refusé celle de Rovirat sous le premier
prétexte venu. et les quarante mille francs
dont son mari hii avait fait cadeau avaient
servi à donner un acompte Galmuche et à
quarante et un ans, passage Aubry; Hugué3
Petit, quarante ans, rue Croix-Nivert..
M. Susset, commissaire de police de Gre-
nelle, les a tous envoyés au dépôt.
lès Cambrioleurs s'amusent
La nuit dernière, vers deux heures, des
agents passaient rue Falguière lorsqu'ils
aperçurent de la lumière dans une maison à
vendre, fermée d'habitude.
Pris de soupçons, ils entrèrent sans bruit
dans l'immeuble et se montrèrent tout à coup
ù une bande de cambrioleurs en train de sa-
bler le champagne et de faire bonne chère
dans la plus belle pièce de l'habitation.
A la vue des uniformes, les rôdeurs se le-
vèrent en tumulte et s'enfuirent dans toutes
les directions en tirant plusieurs coups de
revolver qui, heureusement, n'atteignirent
personne.
M. Baynaud, commissaire de police, a ou-
vert nne enquête et fait surveiller ce pavillon
cher aux cambrioleurs.
Le Feu
Un incendie dont les causes ne sont pas
encore déterminées, s'est déclaré hier soir,
à Luit heures, au de la rue Jouffroy, dans
l'appartement occupé par M. Fresney, ingé-
nieur, e- aitué au deuxième étage.
Prévenus aussitôt, les pompiers ont pu se
rendre maîtres des flammes après une heure
de travail.
11 n'y a pas eu d'accidents de personnes,
mais seulement des dégâts matériels qui ne
seraient pas inférieurs à 30,000 frana.
• Vers trois heures de l'après-midi, l'a-
larme était subitement donnée par des pas-
sants qui, suivant la rue des Boulets, virent
une fumée assez épaisse «'échapper dans la
rue, par une fenêtre de l'imprimerie Pigelet,
située au numéro 68 de cette rue.
Le feu venait, en effet, d'éclater dans une
des dépendances de cette imprimerie, une
pièce située au premier étage, et dans la-
quelle étaient entassées,des quantités de ro-
gnurea de papier.
Prévenus aussitôt, les pompiers de la ca-
serne de la rue de Chahgny ne tardèrent
pas à arriver sous la conduite d'une ldeute-
nant, et réussirent promptement â lacaliser
le sinistre. Après trois quarts d'heure de
travail, tout Ranger était conjura.
On n'a pu, jusqu'à présent, déterminer les
causes exactes de cet incendie, ni êvaluer
les dégâts qu'il a pu causer.
*»~M. Albert Roger. porteur de journaux,' aous
prie de dire qu'il n'a atsoluaMnt rien de eam-
mun avec l'Albert Roger qui s'est fait arrêter il
bevaj en tentaal de pratiquer le vol dit au » ren-
dez-moi ».
̃ww» M. Rocher, commissaire de police du quar-
tier de la Gare, vient d'envoyer au rJé-pôl une
nommée Amétte Scheer, âgée de cinquante-six
ans, domiciliée 151, rue du Ctevalctvt. Cette
femmes, qui est originaire de la Belgique, prati-
quait le vol la tire. C'est ainsi qu'elle a été
arrêtée au moment où, dans l'omnibus Bastille-
place d'Ralie, elle explorait fort adroitement les
poches de sa voisine.
Amélie qui se livrait h cet exercice de-
puis de nomhi'Huses années, flvait réussi à s'amas-
ser des rentes. Eiie est. paraît-il, propriétaire da
douze Immeubles en Belgique,.
Des voisin.s ont trouvé hier matin, dans
ime petite chaznlrre du numéro 37 de la rue
Miollis, le corps d'un nummé Pierre Mareyily,
âgé de soixante ans. originsire -de la Côted'ûr,
mort depuis le janvier.
Le cadavres de ce malheureux éiait en complet
état due putréfaction. Un crutt que .MtircyUj" aura
succombé subitemunt.
UN DRAMENAVRANT
A la Veille des Noces d'Or. La Veinée fin
nèbre. Pour partir avec son Mari.
Le Désespoir d'une Septuagénaire,
Les àpoai Griagoire étaient du même Age.,
Mariés ils a-vaient vécu côte à côte, partageant les
mêmes plaisirs, les raèifues douleurs, iea Hiê-
mes espérajKies.
Ils s étaient connus alors qu'ita avaient
vingt-cinq ans, et qu'il$ étaient, lui, Eugène
Grdngoiwe, ouvrier ciseleur: elle, Mékaiie,
ouvrièi* modiste. Tout de suite, ils s'élai<"nt
adorés, avaient uni leurs existences, et de-
puis lors, ils avaient lutté côte à côte sans
que jamais le moindre nuage vint troubler,
leur félicita.
Et ils étaient arrivés ainsi paisiblement au.
terme de leur carrière. Depuis des années, ils
vivaient des petites rentes amassées sou à
sou, dans leur modeste logement, 19, rue
Sadnt-Sébastien.
Ils avaient soixante-quinze ans, et depuis
longtemps déjà se laisaient une joie -de cé-
lébmr prochainement leurs noces d'or.
« Après, disaient-ils, nous pourrons partir.
core de lungues années d'existence. Il fau-
dra se résoudre quitter cette vie où nous
avons été bien heureux. »
Et les deux vieillards s'étaient promis de
ne point se survivre. Dès que l'un d'eux s'é-
teindrait, l'autre se donnerait la mort
Il Pourvu, se bornaient-ils à souhaiter, que
nous puissions aller jusqu'au cinquantième
anniversaire de notre mariage » Deux
moins 4 peine, les séparaient du jour tant dé-
siré.
Mais hélas Depuis quelque temps, la
santé d'Eugène Gringoire s'était fort altérée.
A«rthnmtique, il avait récemment payé son
tribut à la fâcheuse grippe, et ces jours der-
niers, celle-ci se transforma en une conges-
tion pulmonaire.
Le docteur Hébert qui le soignait ne put
cacher à Mme Gringoire et à une voisine
que l'état du vieil ouvrier était grave. Cet
état empira très rapidement.
Dans la nuit de jeudi vendredi, alors
que Mme Gringoire était seule auprès de lui,
le vieillard, vers minuit, expira dans le fau-
teuil qu'il ne quittait plus.
Alors sa fidèle compagne eut tôt fait de
prendre une décision. Elle se souvint de la
promesse faite. Elle avait juré qu'elle ne sur-
calmer l'impatience outrageante de l'usu-
rier.
Voilà où elle en était tombée 1!
Mais tout cela avait un but.
Tout cela avait une cause.
Pourquoi avait-elle eu hesoin de tout cet
argent ? Pour quelles dépenses mystérieu-
ses, dont elle voulait se cacher à son mari ?
Il le saurait, quelque effroyable que dût
être la révélation, car il sentait se souleaer
autour de lui et l'envelopper comme une at-
mosphère de hunte et d'ignominie.
Et maintenant une question se posait.
Ferait-il part a Henriette de ses décou-
vertes 2
Et s'il s'y résignait, qu'en résulterait-il ?
Ou bien elle nierait, cherchant des men-
songes, inventant, pleurant, se lameutant,
et il assisterait à ce spectacle ignoble.
Ou bien, se voyant comprise et perdue,
peut-êUe avouerait-etle ?
Non, elle n'avouerait jamais. Tout chez
lui, le lui criait Et sa confiance et les ques-
tions de son mari auxquelles sans doute et
depuis longtemps elle avait préparé des ré-
ponses, la mettraient désormais sur ses gar-
des. Et la vérité deviendrait plus difficile à
découvrir, sinon impossible.
Mieux valait se taire, et surveiller tou-
jours Mieux valait continuer l'infâme mé-
tier d'espiopnngr auquel il s'était condamné.
Un petit mot de l'agence lui parvint le jour
eaivant
« Devons-nous interrompre notre surveil-
lance ? »
II répend;t, laconique
it Non. Soye* plus prudent, plus avisé et
plus attentif qaa jaunais 1 a
(A suivre.} fracs Maux.
13
Dernière Heure
SERVICES SPÉCIAUX
du Petit Parislen
4 heures du matin
lA SAINT PÉTERSBQURG
L'Enquête sur l'Incident de Tir. Pas de
Complot. Une Regrettable négligence.
Le Pnblic reete incrédule.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Soinî-Pétersbourg, janvier.
V enquête ouverte par les saisis dit,
grand-duc Serge Michaztovitch sur fin-
complot et conclut à une regrettable ̃né-
gligence.
La batterie incriminée, la I1* de la bri-?
gade d'artillerie de la garde, se compose
de pièces é'tm, ancien modèle, se char-
geant par la buttche, ce qui serait asifit-
rément invraisemblable à tonte mtrt
éj>oque, mai3 ce qui s'explique à la ri-
gneur pttr smte des
̃mandée par le capitaine Davidaff, et les
ojfider.i qui, hier, dirigeaient le tir
étaient le capitaine d'étet-major Karzeï
et les lieutenants comte Ktm/éissiif, l'été-
tinozof el Miller.
La batterie en question avait fait ses
écoles à /,au la veille et, par mégarde. Mi
oublia dans mi ctes canons une charge
de muraille. Le projectile, fort fieurett-
Aement, n'était pas empiétement chargé
car autrement il aurmt fwit de graves dé-
ifâts.
L'enquête attrait révélé également que
le canon n'était pas braqué sur ta cita-
pelle mu «r trvMMbent Femperew, le
ytmul-ëiu et le clergé; la plupart des
balles, fait-on remarquer, volèrent très
haut par dessus le toit du palais et vin-
rent retomber sur la place située der-
rière réd-ifice.
Enfin, contrairement à ce qui a été dit,
Tagent de police Romanoff n'a pas été
atteint rrtorteUetneoit par un des projec-
itlas.
Le bruit qui a cowru du suicide du
capitaine Davidaff est démeé de j
Maintenant «rue je nous ai fidèlement
'"rapporté ta versian offteieiie, je
presserai d'ajouter que tout le monde
ïici en sourit. On est persuadé, dans le
towé/fc, que les emionmers ont agi avec
Une personne qui était stationnée près
de la batterie me déclare qu'elle a vu
distinctement un canonnier braquer sa
WB NOS CO»RESPQNJJi*iT$ PART1CUUBRSI
Les Ordres du "t'sar
Berlin, 21 janvier.
On téSégraphfe de Saint-Pétensbourg au
ïïerliner TagebhXtt
(t Le tsar voularrt croire au caractère acci-
dentel du tir dirigé sur le palais d'Hiver, il
n'y aura pas de service d'actions de gràoes
dans les églises russes. »
L'Opinion à Berlin
Berlin, 20 janvier.
Dans les mil1eux militaives, on écarte com-
plètement la possibilité d'un accident. Si le
projectile tiré avait été un shrapnel, peut-
être aurait-il pu être oublié après les exeroi-
oes de tir de la veille.
Les artilleurs n'aiment pas à décharger un
canon, car, lorsqu'il s'agit d'un shrapnel,
l'opération n'est pas sans danger, mais ce
n'était pas un shrapnel.
S'il s'agit d'une balte à mitr&ilte, jamais
la charge n'est laissée duns le canon, car elle
eût glissé dans lame du canon pendant la
marche et on l'eût vue en plaçant la gar
gousse. L'hypothèse de l'accident n'est donc
pas ad:nissibie.
(New-York Herald, tous droits réservés.)
LE MOUVEMENT GRÉVISTE
I/Exteosion de la Grève. Les Etablis-
sement qüi chôment. Longue
énumération.
Saint-Pétersbourg, 20 janvier.
Hier, au moment où la fonderie de l'Etat
d'Oboukhow, qui emploie 6,000 ouvriers, se
mettait en grève, le directeur général Vîas-
aiew rappela à 800 ouvriers qu'ils étaient
réservistes et que s'ils n'avaient pas été
envoyée à la guerre c'était en considération
des besoins de l'usine, mais qu'ils s'expo-
saient à être incorporés s'ils abandonnaient
le travail malgré cela, res ouvriers main-
tinrent la grèce.
Se sont déclarés en grève «aujourd'hui la
fonderie mécanique Alexandrosky, qui oc-
cupe 7,000 ouvriers l'usine de la Baltique,
%& cartoucherie de l'Etat, les fabriques de
draps du baron Stieglitz et la fabrique an.
Elofse Thomton, employant 3,000 ouvriers
lia distillerie d'eau-de-vie de l'Etat, les distil-
leries Keller, Beckmann, la fabrique russo-
N" 96. Feuilleton du Petit Parisien.
LA FILLE SAUVA8E
GRAND ROMAN INEDid
TROISIEME PAKOT
LA JOUE FUGITIVE
r*" V (OTdk*
La Question d'argent
fUen^de plus facile que de le savoir.
Il n'avait qu'à se faire présenter la parure,
Bous prétexte de l'admirer.
Il n y toanqua point et le soir, après diner,
il dit
Rovirat va tenu sa parole 1
Oui, .mon ami; mon collier est arri-
w£. j'ai pa.9sé mon après-midi à le regarder
sous toutes ses faces. Voulez-vous en faire
sautant ?
Je le veux bien 1 dit-il en essayant de
sourire.
Elle sortit pendant cinq minutes et revint,
toute gaie, 1'adr.vite et perverse comédienne,
étaler le collier sur les genoux de son mari.
Et elle fit valoir la beauté, la pureté des
perles, bien certaine qu'il ne s'apercevrait
pas du subterfuge, et qu'ayant vu la parure
chez Rovirat, c'était bien cette même parure
Ru'il retrouvait ainsi.
Du reste, il ne pouvait soupçonner, encore,
la substitution.'
Ce dont il avait voulu s'assurer, c'était
qu'elle avait bien fait, chez le bijoutier dq
ejEnéricajne de caoutchouc, la savonnerie
Yomkow, 1a nouvelle lilatuie de toton, gardée
par des troupe's à la smte d une rixe entre
les ouvriers et la police la fabrique de car-
las à jouer de l'état la Imbrique de papier
Vargoiiwine, qui a ouvriers; la fotr-
dwie mécanique Atlas, avec ouvrier
les typographies Wolff et Mu, et de nom-
breux autres éuiits*ea«;iita.
Les troupes surveillent, d'autre part, l'u-
sine Poutiiow.
La fouie des ouvriers a pénétré dans la
verrerie impénale et a somiue ks ouvriers
de cesser le travail, ce qui a eu lieu aussi-
tôt.
Dans les rues des quartiers Vassali et
Astrow des rixes se sont produites entre
ouvriers travaillant .et grévistes, qui exi-
geaienl le chômage.
Dans le même quartier, l'éclairage électri-
que est in!errompu; un autre «ettet de la
grèvt a été
A la tartoanerie Marcus, les ouvriers ont
voulu jeter le gérant par la tenétre.
Les nouveaux adhérents à la grève expri-
ment les mêmes revendications que celles
déjà mises en avant par les grévistes de
l'usine Poutiloff.
Saint-Pétersbourg, 20 janvier.
La fabrique de tabacs de Schapsal et
Erbat était sous la protection d'une compa-
gnie de soldats, lorsque ouvriers se pré-
a&ûtènent et voulurent faire cesser le travail.
Les portes de la fabrique furent alors fer-
mées, mais les ouvriers auxquels la foute
se joignit, pénétrèrent dans l'établissement
et forcèrent à suspendre le travail. La troupe
n'a pas fait usage de ses armes et est reve-
nue à la caserne lorsque la foule s'est éloi-
graée.
Berlin, 20 janvier.
On télégraphie de Samt-Petersbourg au
Berliner Tagebtatt
a Tom tes typographes étant au grève,
les journaux ne paraîtront p*s
A BIosoou et.. I4I»au
(UH NOTRB ENVOYÉ SPÉCIAL)
Samt-Péter.slx>urg, 80 janvier.
Des dôlégués envoyés par les ouvriers de
Moscou et de Libau viennent d'arriver ici.
La grève sera probablement déclarée égale-
ment dans ces deux villes. Cette éventualité
serait d'importance pour Libau, où elle ar-
rêterait oet les travaux en cours pour l'es-
cadre de renfort de l'amiral Nebogatoff.
Peul LAGARDERE.
La Guerre fiusso -Japoiiaise
{DE NOS CORRESPONDANTS PARTICUUERSI
La Généra! Stœssel. Départ de Shanghai.
A Bord de « Australien ».
Shanghaï, janvier.
Le général Stœssel et un grand nombre
d'flffieiers russes, qui ont donné leur parole
de ne plus combattre, accompagnés de leurs
ordonnances quitteront Fhanghaï ce soir
parte paquebot français Australien. ils di-
sent qu'ils ne sauraient trop louer la bra-
votre, la franchise et la chevalerie des Japo-
nais.
La reddition de Port-Arthur a été due sur-
tout à l'impossibilité de pouvoir résister aux
obus des canons de onze pouces des Japo-
nais après la capture de la colline de 203
mètres. D'ailleurs, les fonds du trésor russe
se trouvaient entièrement épuisés.
A Port-Arthur
Tokio, 20 janvier.
Le port de Port-Arthur étant petit et peu
profond, il est question de barrer herméti-
que ment te goutet et d'épuiser l'eau de ce
port. Ce aerait peut-être le moyen le plus éco-
nomique de sauver un certain nombre de
vaisseaux de guerre russes.
La Neutralité chinoise
Londres, janvier.
Une note communiquée aux journaux dit
Toutes les puissances neutres ont sous-
crit officiellement et avec emnressement à
la circulaire que leur a envoyée M. Hay re-
lativement au maintien de 1 intégrité de la
Chine. L'Angleterre, la France et l'Allema-
gne en acceptent les termes.
On estime généralement dans les cercles
diplomatiques que les réponses favorables
faites à la note de M. Hay, empêcheront tout
projet qui aurait pu être formé en vue de re-
manier les frontières de la Chine à la Rn de
la guerre et que toutes les puissances en
question s'engagent ainsi à maintenir le
statu quo.
De ce fait disparaît donc un puissant mo-
tif de conflit à venir.
(OE NOS C0RBESP0N0AMTS PARTICULIERS)
LA GREVE DE LA RUHR
Une Interpellation au Reichstag. La
Réponse du Gouvernement.
Berlin, 20 janvier.
M. Hue socialiste, ancien mineur, inter-
pelle au Reichstag au sujet de la grève du
bassin houiller de la Ruhr.
Après avoir déclaré que les grévistes sont
au nombre de 220,000, il ajoute que cette
grève aurait pu être évitée.
Il Aujourd'hui encore nous voulons la paix
et nous sommes prêts; à négocier. Tr
Et cet achat le voici, il le tient entre ses 4
mains.
Il le lui rend, et dit
Vous serez plus belle que jamais
EUe lui sourit. Elle l'embrasse. Elle vou-
drait employer encore ses séductions. Mais
Jodry-Thuret la laisse et rentre dans son
cabinet et s'y enferme pour travailler.
Pour travailler, non, car c'est un prétexte.
Mais pour s'abandonner, encore, h ses rê-
veries douloureuses. »
Car un problème se pose en son esprit
Puisqu'elle a acheté cette parure et il
est impossible que, l'ayant achetée elle ne
l'ait pas payée elle restait sans argent.
Dès lors, d'où proviennent ces trente mille
francs qu'elle a versés en acompte à Galmu-
ehe ?
Est-ce que, vraiment, dans son outrage
insolent à cette femme, l'usurier avait eu
raison ?
Est-ce que, sûre de sa beauté, Henriette
avait ?.
Non, il se refusait à croire Henriette adul-
tère. Henriette vendue
C'était trop horrible. Et il en était là,
pourtant, le pauvre homme.
Le lendemain, il passait, à pied, rue de
la Paix, s'arrétant 9 toutes les devantures
emplies de tentations, comme un simple
flâneur.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait de
Rovirat, il hésitait.
Enfin, il passa, jeta un regard sur la de-
vanture, parmi tous ces diamants, ces col-
liers, ces pierres précieuses.
En n'apercevant point la parure de perles
il eut un soulagement.
II ne savait pas pourquoi. Il ne se rendait
gas compte de ce qui se passait en lui. Des
L'orateur accuse M. Moeller, ministre du
Commerce, de n'avoir été que du cote des en-
trepreneurs. Depuis des mois, il savait bien
ce qui se pussait, mais il n'a rien fait puur
se rer«seigner. Les chefs ont pu, pendant des
années, retenir les masses, mais aujourd'hui
la mesure est comble.
Le chancelier de Bùlow répond que le gou-
vernement doit veiller à ce que l'ordre soit
maiiriecu et aider à amener une entente. Il
invite donc ks ouvriers au calme. Celui qui
a le droit de faire la grève a aussi celui de
travailler.
Les organes du gouvernement- continue-
ront d'offrir leur médiation, mais nuus nous
trouvons ici en face de problèmes très diffi-
ciles que tes Etats civilisés n'ont encore pu
résoudre. Notre tache nous est facilitée par
les oeuvres modèles de notre politique so-
ciale, mars elle est agôravée par le fait que
les organisations des travailleurs ne sont
pas nées d'un besoin économique, mais
quelles sont les instruments de partis poli-
tiques. Il est nécessaire que les ouvriers or-
ganisés en corps de métiers soient émanci-j
pés de la politique d'un parti qui ne voit,
dans les misères de la grève qu'un mO5
Le comte de Bülow termine en souhaitant
que la grève ne s'étende pas davantage et
que les ouvriers et leure familles ne tombent
pas dans la misère et le besoin.
M. Moeller, qui succède au chancelier, dit
que tes moyens du gouvernement ne sont pas
encore épuisés, quoiqu'ils soient arrivés ac-
tuellement à un podnt mort. Il regrette que
les entrepreneurs n'aient pas accepté la dis-
cussion contradictoire avec les ouvriers.
Le gouvernement se tient neutre et c'est
ainsi qu'il pourra agir comme intermé-
diaire. Le gouvernement attend que tous
veillent sérieusement à la paix et n'aggra-
vent pas son oeuvre pacifique par l'excita-
tion d'un parti contre l'autre.
LES ÉLECTIONS EN
Troubles, Rixes et Désordres. Les Dames
de l'Aristocratie contre le Gouvernement.
Tentatives de Corruption.
Budapest, 20 janvier.
Des troubles, des rixes et des désordres
sont signalés dans un grand nombre de cir-
conscriptions électorales. Le sang a com-
mencé à couler.
A Jaszladany, le candidat gouvernemen-
tal, M. Ch. Kiss, a été reçu avec une grêle
de pierres et dangereusement blessé. A Ko-
vaszna, Joseph Satàdor (gouv.) a eu le
même sort. A Szccsenyi et à Szelepsenyi,
de sanglantes rixes ont mis aux prises les
partisans et les adversaires du gouverne-
ment plusieurs personnes ont été blessées
la troupe a dû intervenir pour rétablir l'or-
dre.
A Nagy-Suegid, le comte Joseph Keglevich
(gouv.) et sa suite, ont été attaqués par la;
foule qui, chantant l'hymne de Kossuth, s'est
emparée de leurs drapeaux et les a mis en
pièces. A Tegleicze, des coupe de feu ont'
été tirés contre les gouvernementaux le
riche propriétaire, M. Fr. Dor, a été tué,
plusieurs autres grièvement blessés. A
Tekes, les paysans armés de frondes ont
attaqué des partisans du gouvernement et
leur ont cassé la tête. Des troupes ont été
envoyées partout. Dans plusieurs 'districts,
les autorités menacent de proclamer l'état de
siège.
A Budapest, les dames de la haute aris-
tocratie font une propagande acharnée et
efficace contre le comte Tisza. Plusieurs
d'entre elles ont menacé leurs fournisseurs
de ne plus rien teur acheter si eux et leurs
employés ne s'obligent pas à voter pour le
comte Jules Andrassy, l'adversaire le plus
dangereux du président du ConseiL
Des tentatives d' « achat de consciences »
sont aussi signalées. Les grands négociants
budapestois, MM. Ladislas de Furst et Si-
gismond Breitner, partisans enragés du gou-
vernement sont notamment accusés d'avoir
promis et même remis des sommes d'argent
à des électeurs, pour les corrompre. Une
instruction est ouverte.
Le parti socialiste présente des candidats
dans 106 circonscriptions. Son programme,
répandu en 500,000 exemplaires, compiend le
suffrage universel sans distinction, de sexe,
la suppression de la Chambre des magnats
et de l'armée permanente, l'égalité de traite-
ment des nationalités, l'organisation des cul-
tes en sociétés privées et la confiscation des
biens ecclésiastiques.
UN NAUFRAGE
Londres, 20 janvier.
On télégraphie de Kirkwall, port situé
dans les Iles d'Orkney, au nord de l'Angle-
terre, qu'un bateau de nationalité encore in-
connue a fait naufage à Hackness Sandry.
On croit cependant que le bâtiment est
français, car l'inscription suivante était par-
faitement visible Il Défense de monter à
bord sans permission. »
La mer étant littéralement démontée, il est
absolument impossible à un bateau d'appro-
cher du bâtiment naufragé, qui est en fer et
qui doit jauger de 400 à 1,000 tonnes.
Cependant, huit cadavres ont été retrou-
vés. Sur l'un d'eux, on peut déchiffrer un ta-
touage formant le nom de Ramoq Cofus.
UNE AVENTURE DÉSAGRÉABLE
Londres, 20 janvier.
On mande de Chicago au Daily Chronicle
que le général Viljoen, l'ex-commandant
boër, était sur le point de pénétrer dans le
coliseum de cette viHe quand soudain ü fut
choses confuses, des suppositions embrouil-
lées flottaient dans son esprit, paimi lesquel-
les il ne démêlait pas la vérité.
Mais il avait été si ému, qu'un instant, il
s'arrêta là, devant cette devanture, comme
attiré par quelque tentation.
De l'intérieur, Rovirat l'aperçut fort bien,
mais afin de ne pas le gêner, ne fit pas sem-
blant de le reconnaître. Seulement, les gens
du petit et du haut commerce sont adroits et
ils ont surtout l'expérienoe du cœur humain.
Rovirat, qui avait vu les larmes d'Henriette
et qui s'imaginait que Jodry-Thuret avait
bien véritablement refusé la parure à sa
femme, pensa que le vieillard en éprouvait
quelque repentir. Sans doute, la tristesse
d'Henriette, déçue, avait agi sur son amour,
et, encore irrésolu, mais déjà presque vain-
cu, il se surprenait à venir rôder autour des
tentations offertes par le joaillier.
Rovirat ne parut donc pas l'apercevoir.
Fidèle à la promesse qu'il avait faite à la
jeune femme, de l'attendre quelques jours,
il n'avait pas voulu remettre la parure en
vente.
Or, pendant que Jodry-Thuret était ar-
rété dans la rue, il y avait chez le bijoutier
plusie-rs clientes.
Rovirat ouvrit l'écrin qui renfermait le
collier de perles et il leur en fit admi.
rer la beauté, se rapprochant même un peu
du vitrage afin d'y chercher de la lumière.
Le bijoutier se disait, dans sa logique,
ignorant le drame qui se passait au fond
du coeur de l'avocat, que celui-ci, à la vue
de cette parure, qm lui renouvêllerait tes
larmes et les reproches d'Henriette, n'hési-
terait pas plus longtemps, entrerait et con-
clurait décidément l'affaire.
Or, le manège de Rovirat, pour si adroit
accosté par une jeune Anglaise, miss Mary
Belfort, qui s'écria
Vous m'aviez promis de m'épouser,
vous ne ne l'avez pas fait. Je viens d'Angle-
terre pour me venger.
Interloqué, le général boêr essaya, mais
en vain, de calmer la jeune miss qui, pour
toute réponse, lui cingla la figure avec une
cravache qu'elle avait tenue dissimulée sous
son manteau.
Voyant alors qu'il ne pouvait arriver à
faire entendre raison à l'irascible jeune
fille, le général opéra un de ces mouvements
tournants dont il a le secret et disparut, au
grand dam de l'Anglaise, qui, furieuse, s'en
alla, poursuivie par les plalsanteries de la
foule amusée.
(DE MOS CORRESPONDÂ/TTS PARTICULIERS)
LE DUC DE COtfNAUGHT A TUNIS
Tunis, 20 janvier.
On attend incessamment en rade de la
#Gouk'tte, le croiseur anglais fisses, portant
le duc et la duchesse de Connaught.
Nos hôtes princiers seront conduits à Tu-
nis à bord de l'uviso français Dutwis, venu
spécialement à Bizeiie.
Le duc et la duchesse de Connaughi de-
meuittront deux jours à Tunis.
TUË PAR SON FRÈRE
Sur le Canal de l'Oise. Pour jouer au
Boër. Tué d'un Coup de Fusil.
Soissons, 20 janvier.
Ces temps derniers, un marinier, M. Ai-
cindor Guérin, qui voyage constamment
avec sa famille sur les cours d'eaux et les
canaux des environs, avait da garer son
buteau dans le port de Courson, sur le canal
de l'Oise à l'Aisne, le froid ayant rendu la
navigation impossible.
Avant-hier, après le dîner, tandis que son
mari travaillait sur le quai, Mme iiuérin,
laissant à bord ses quatre enfants, s'en alla
sur un bateau voisin seconder dans son tra-
vail une autre marinière.
Soudain, des cris retentirent, poussé psr
des enfants
Viens vite, papa, eriaient'ils, Alaindor
a tué Vincent
Le père accourut et recula devant l'horri-
ble spectacle qui s'offrait à ses yeux.
Le petit Vincent était renversé sur le côté
de sa chaise, le crâne enlevé. La partie u-
périeure de la tête avait été emportée. Au-
tour de lui, tout était maculé de sang.
Des débris de cervelle, des fragments de
chair avaient jailli partout.
On sut bientôt ce qui s'était passé.
En l'absence des parents, l'un des en-
fanta, le jeune Alcindor, avait eu l'idée de
jouer au Boër avec son frère. Dans ce but,
grimpant sur une chaise, puis sur une table,
il avait atteint le fusil de son père et s'en
était emparb.
Une minute après, il mettait son frère en
joue et pressait la détente. A bout portant,
le pauvre petit avait reçu toute la décharge
dans la tête.
D'ardinaire, M. Guérin, qui garde un fusil
dans sa cabine pour sa sécurité personnelle,
a l'habitude de décharger l'arme chaque fois
qu'il s'absente. Il avait, hier soir, omis de
prendre cette précaution.
LOUISE MICHEL
Translation des Restes de la Libertaire.
La Manifestation.
/De notte correspondant particulier)
Marseille, 20 janvier.
En vue de la translation des restes de
Louise Miche) à Paris, la levée du corps a eu
lieu aujourd'hui à deux heures au cimetière
Saint-Pierre.
Le cortège s'est formé immédiatement et
s'est dirigé vers la gare Saint-Charles, en
passant par les voies principales de la ville.
A quatre heures et demie, le cortège, pré-
cédé de drapeaux rouges, est arrivé sur le
terre-plein de la gare, où sa trouvait massée
une foule importante. La gare a été complè-
tement envahie et ordre a été donné de fer-
mer les grilles d'entrée.
Le cercueil, descendu du corbillard, a été
transporté, en passant entre une haie de dra-
peaux rouges, jusqu'au fourgon.
Un silence relatif s'étant fait, des discours
ont été prononcés par quatre orateurs, puis
le fourgon a été plombé.
Le cortège s'est reformé et, précédé de
drapeaux, est revenu en ville, à pas lents,
en chanta l'Internationale et l'Hymne des
travailleurs.
Le cercueil de Mlle Louise Michel est parti
ce soir à 11 h. 15 pour Paris.
Une seule bagarre a eu lieu devant une
maison dont les volets étaient clos et d'où
étaient partis des coups de sifflet.
AU JOURNAL^ OFFICIEL
Le Journal officiel publiera ce matin
Loi déclarant d'utillté publique rétablissement
dans le département de l'Aisne, d'un chemin de
fer d'intérêt local à voie normale de Maries à
Montcoraiet, avec embranchement.
Justice. Décret portant nornin&tioti d'officiers
publics et d'officiers ministériels.
Travaux publics. Décret relevant de ses fonc-
tions M. Jozon, inspecteur général de classe
au carpe des ponts et chaussées, directeur des
routes de la navigation et des mines eu ministère
des Travaux publics.
n conservera toutefois ses fonctions actuelles
jusqu'à 1a nomination de son successeur.
Commerce. Décret oonstituant en entrepôt
réel des douanes les locaux affectés à l'exposition
ccloniale qui doit se tenir 6 Marseille en 1906.
Marine. Décret aux termes duquel M. Louis
Tissier, chef du cabinet du ministre de la Marine,
est nommé directeur hpnoraire au ministère de
1a Marine.
Par un autre décret, M. Tissier est nommé
membre du conseil supérieur de la marine mar-
et si bien combiné qu'il fût, n'eut pourtant
qu'un demi-succès.
Jodry-Thuret aperçut la parure, en effet.
Il reconnut l'écrin, tout d'abord.
Il reconnut le collier ensuite, dont la
forme originale lui avait ph'
Son cœur battit, il étouffa. Un sanglot
montait h sa gorge.
Et au lieu d'entrer, ainsi que Rovirat s'y
attendait, le pauvre homme s'éloigna en
chancelant.
Il commençait à deviner le manège d'Hen-
riette, sa ruse coupable.
Mais il ne voulait pas rester plus long-
temps sur un pareil soupçon. Quelle qu'elle
fût, il préférait la vérité, même affreuse.
Il courut au Palais-Royal, chez Chadolin.
Il entra, en tremblant, essayant de re-
prendre son sang-froid.
Deux fois déjà Chadolin avait demandé,
poliment
Vous désirez, monsieur?
Et le vieillard n'avait pas encore trouvé
la force de répondre.
Enfin, calmé, simulant la plus parfaite
indifférence
Monsieur, ma femme a acheté, derniè-
rement, chez vous, un collier de perles au-
quel il est arrivé un accident. Deux
pertes se sont décrochées, et l'une des deux,
par mégarde, a été écrasée. Voudriez-
vous faire reprendre le collier chez moi.
pour le réparer dans le plus bref délai pos-
sible ?
M. Jodry-Thuret, je suppose ? interro-
gea le bijoutier.
Oui.
Rien n'est plus simple que la répara-
tion de cet accident, monsieur.. Je m'étonne,
chande, et membre du comité consultatif des pè-
ches maritimes.
Dficvel prir ternie! M. Yv«s Delage, membre de
l'Institut, professeur iL la Sorhonne, chargé de
cmrs et de recherches au teharaloire de Ro6coff,
est nomma membre du comité consultatif des po-
ches mari limes.
FAITS DIVERS
La Folie d'un Séminariste
Un ecclésiastique, pouvant avoir une ving-
taine d'années, faisait irruption, hier matin,
dans le bureau du commissariat des Champs-
Elysées, où se tiennent ordinairement les
inspecteurs, et, brusquement, avant que les
personnes présentes aient pu inler,venir, il
tombait sur le parquet en proie à une terrible
crise de nerfs.
Deux gardiens de la paix, craignant qu'il
ne se fit quelques blessures, essayèrent de le
maintenir, mais le malade, échappant à leur
étreinte, bondit, au travers de la salle, en
poussant de véritables hunements.
M. Chanot, commissaire de police, réussit
pourtant à calmer l'aliéné, un séminariste,
du nom de Jacques Chanut, et c'est très do-
cilement que le malheureux s'est laissé con-
duire A l'infirmerie spéciale du dépôt.
Collision en Soin
Un remorqueur, entrainé par le courant
de la Seine, a heurté, hier matin, près du
pont de l'Archevêché, une péniche chargée
de sable qui virait de bord.
Sous le choc la péniche eut son arrière dé-
foncé et en quelques instants la cale fut
remplie d'eau.
Les pompiers de l'état-major furent aussi-
tôt mandés ils mirent une pompe en batte-
rie, puis une deuxième, mais néanmoins
leufs efforts furent impuissants et la péni-
che couta aa bout d'une demi-heure. Toute-
fois il n'y a eu aucun accident de personnes
à déplorer.
Quant au remorqueur, malgré de sérieu-
ses avaries, il a pu être ramené à tjuai.
Dès l'annonce de la collision étaient ac-
courus sur les lieux MM. Laurent, secrétaire
général de la préfecture de police Briy,
oommissair de police -du quartier Notre-
Dame, et Guiiiemin, inspecteur de la navi-
gation.
Explosion accidentelle
Dans l'après-midi d'hier, vers une heure,
une violente explosion a mis en émoi les lo-
eataires de l'immeuble situé 21, quai aux
Fleurs, appartenant à M. Migeon, rentier.
L'accident s'était produit au cinquième
étage, dans une cheminée de l'appartement
occupé par M. Berline, enseigne de vaisseau,
attaché aa port de Cherbourg et, par réper-
le logement de M. Lemercier, situé
à l'étage au-dessus, avait également beau-
coup souffert.
Dès la première nouvelle, M. Briy, com-
missaire de police du quartier, s'est trans-
porté sur les lieux, où il constata qu'aucun
accident de personne n'avait eu lieu, qu'au-
cun commencement d'incendie ne s'était dé-
claré, mais que les dégâts matériels étaient
assez importants.
En effet, la force de l'explosion a fait sau-
ter le coffre et les boiseries de la cheminée,
et brisé le tuyau qui s'élevait au-dessus du
toit lea débris sont tombés sur le quai.
M. Sanglé-Ferriéres, sous-directeur du la-
boratoire municipal, a procédé à une en-
quête sur les causes de ce singulier accident
Il a déclaré que l'explosion avait été provo-
quée par une accumulation de gaz dans la
cheminée.
Dans l'apr&wnML des ouvrier fumistes
sont venus procéder aux premières répara-
tions, afin d'empêcher la chute de nouveaux
débris.
On évalue les dégbts à une dizaine de mille
francs.
un Coup manant
Mme X. rentière, rue Thiboumery, était
réveillée, la nuit dernière, par un bruit inso-
lite Elle se leva en toute hate et ouvrit la
fenêtre de sa chambre à coucher, qui donne
sur une petite cour intérieure, et située au
premier étage mais la rentière recula épou-
vantée devant elle, postés sur le toit d'un
petit appentis communiquant avec l'habita-
tion, deux individus étaient immobiles.
A la vue de Mme X. l'un des bandits s'é-
cria « Bon, le coup est manqué » Ces pa-
roles étaient à peine prononcées que les mal-
faiteurs, dans un fracas épouvantable, dis-
paraissaient soudain au travers du toit, qui
venait de crever sous leur poids.
Alors la rentière cria « Au voleur n Mais
lorsqae les voisins, réveillés, se rendirent
compte de ce qui se passait, les deux aco-
lytes, tout écorchés sans doute, avaient déjà
escaladé le mur de clôture et rejoint un troi-
sième larron qui attendait sur la chaussée
dans une automobile sous pression. Une se-
conde plus tard, oelle-ci s'enfuyait à toute vi-
tesse.
M. Cœuille, commissaire de police, qui
possède leur signalement, espère bientôt ar-
rêter ces audacieux bandits.
En flagrant Délit
Les agents Pelletier et Feuillet passaient,
la nuit dernière, vers onze heures, rue Cé-
sar-Franck, lorsqu'ils aperçurent quatre in-
dividus en train de charger sur une voiture
à bras une grosse forge et divers outils qu'ils
sortaient d'un chantier appartenant à M.
Barthet.
Flairant des cambrioleurs, les agents se
cachèrent et acquirent bientôt la certitude
qu'ils ne s'étaient pas trompés. En effet, leur
chargement terminé, les voleurs se prépa-
raient à emporter leur butin, lorsque Pelle-
tier et Feuillet s'élancèrent et arrêtèrent
toute la bande.
Ce sont les nommés Charles Hidonoz,
trente-deux ans, demeurant rue Croix-Ni-
vert Arthur Mintis, vingt-huit ans, demeu-
rant boulevard de Grenelle Lucien Calinier,
toutefois, car nos montures sont renom-
mées pour leur solidité et il a fallu.
Jodry l'interrompit
Vous pouvez me dire, dès maintenant,
quel sera le prix de la réparation ?
A peu près. Quoique les perles soient
fausses, elles sont, cependant, d'une fabri-
cation supérieure, tout à fait soignée, et nous
pouvons les estimer à une vingtaine de
francs pièce. Du reste, la parure étant de
quinze cents francs, ajouta Chadolin sans
y prendre garde, le compte des perles est
facile à établir.
Et il ajouta, avec empressement
Je suppose que madame .en est tous
jours satisfaite ?
Oui, oui, très satisfaite.
Je vous assure que, pour celui qui ne
seraü pas du métier, il ny a aucune diffé-
rence à faire entre notre collier et celui de
Rovirat, et c'est bien, justement, ce que
madame avait désiré. de telle sorte que.
De nouveau, le malheureux interrompait
Je vous enverrai la parure ce soir.
Non, non, ne vous donnez pas la
peine. je passerai la prendre.
Inutile. je l'enverrai.
Et Jodry-Thuret sortit, la tête en feu, em-
pli de fièvre.
Maintenant. la lumière était faite, aveu-
glante. Il comprenait 1.
Oh c'était bien simple Et comment n'a-
vait-il pas deviné du premier coup ? Elle con-
naissait l'existence de la parure de perles
fausses. Depuis longtemps sans doute, son'
projet était prêt. Elle avait acheté cette pa-
rure, refusé celle de Rovirat sous le premier
prétexte venu. et les quarante mille francs
dont son mari hii avait fait cadeau avaient
servi à donner un acompte Galmuche et à
quarante et un ans, passage Aubry; Hugué3
Petit, quarante ans, rue Croix-Nivert..
M. Susset, commissaire de police de Gre-
nelle, les a tous envoyés au dépôt.
lès Cambrioleurs s'amusent
La nuit dernière, vers deux heures, des
agents passaient rue Falguière lorsqu'ils
aperçurent de la lumière dans une maison à
vendre, fermée d'habitude.
Pris de soupçons, ils entrèrent sans bruit
dans l'immeuble et se montrèrent tout à coup
ù une bande de cambrioleurs en train de sa-
bler le champagne et de faire bonne chère
dans la plus belle pièce de l'habitation.
A la vue des uniformes, les rôdeurs se le-
vèrent en tumulte et s'enfuirent dans toutes
les directions en tirant plusieurs coups de
revolver qui, heureusement, n'atteignirent
personne.
M. Baynaud, commissaire de police, a ou-
vert nne enquête et fait surveiller ce pavillon
cher aux cambrioleurs.
Le Feu
Un incendie dont les causes ne sont pas
encore déterminées, s'est déclaré hier soir,
à Luit heures, au de la rue Jouffroy, dans
l'appartement occupé par M. Fresney, ingé-
nieur, e- aitué au deuxième étage.
Prévenus aussitôt, les pompiers ont pu se
rendre maîtres des flammes après une heure
de travail.
11 n'y a pas eu d'accidents de personnes,
mais seulement des dégâts matériels qui ne
seraient pas inférieurs à 30,000 frana.
• Vers trois heures de l'après-midi, l'a-
larme était subitement donnée par des pas-
sants qui, suivant la rue des Boulets, virent
une fumée assez épaisse «'échapper dans la
rue, par une fenêtre de l'imprimerie Pigelet,
située au numéro 68 de cette rue.
Le feu venait, en effet, d'éclater dans une
des dépendances de cette imprimerie, une
pièce située au premier étage, et dans la-
quelle étaient entassées,des quantités de ro-
gnurea de papier.
Prévenus aussitôt, les pompiers de la ca-
serne de la rue de Chahgny ne tardèrent
pas à arriver sous la conduite d'une ldeute-
nant, et réussirent promptement â lacaliser
le sinistre. Après trois quarts d'heure de
travail, tout Ranger était conjura.
On n'a pu, jusqu'à présent, déterminer les
causes exactes de cet incendie, ni êvaluer
les dégâts qu'il a pu causer.
*»~M. Albert Roger. porteur de journaux,' aous
prie de dire qu'il n'a atsoluaMnt rien de eam-
mun avec l'Albert Roger qui s'est fait arrêter il
bevaj en tentaal de pratiquer le vol dit au » ren-
dez-moi ».
̃ww» M. Rocher, commissaire de police du quar-
tier de la Gare, vient d'envoyer au rJé-pôl une
nommée Amétte Scheer, âgée de cinquante-six
ans, domiciliée 151, rue du Ctevalctvt. Cette
femmes, qui est originaire de la Belgique, prati-
quait le vol la tire. C'est ainsi qu'elle a été
arrêtée au moment où, dans l'omnibus Bastille-
place d'Ralie, elle explorait fort adroitement les
poches de sa voisine.
Amélie qui se livrait h cet exercice de-
puis de nomhi'Huses années, flvait réussi à s'amas-
ser des rentes. Eiie est. paraît-il, propriétaire da
douze Immeubles en Belgique,.
Des voisin.s ont trouvé hier matin, dans
ime petite chaznlrre du numéro 37 de la rue
Miollis, le corps d'un nummé Pierre Mareyily,
âgé de soixante ans. originsire -de la Côted'ûr,
mort depuis le janvier.
Le cadavres de ce malheureux éiait en complet
état due putréfaction. Un crutt que .MtircyUj" aura
succombé subitemunt.
UN DRAMENAVRANT
A la Veille des Noces d'Or. La Veinée fin
nèbre. Pour partir avec son Mari.
Le Désespoir d'une Septuagénaire,
Les àpoai Griagoire étaient du même Age.,
Mariés
mêmes plaisirs, les raèifues douleurs, iea Hiê-
mes espérajKies.
Ils s étaient connus alors qu'ita avaient
vingt-cinq ans, et qu'il$ étaient, lui, Eugène
Grdngoiwe, ouvrier ciseleur: elle, Mékaiie,
ouvrièi* modiste. Tout de suite, ils s'élai<"nt
adorés, avaient uni leurs existences, et de-
puis lors, ils avaient lutté côte à côte sans
que jamais le moindre nuage vint troubler,
leur félicita.
Et ils étaient arrivés ainsi paisiblement au.
terme de leur carrière. Depuis des années, ils
vivaient des petites rentes amassées sou à
sou, dans leur modeste logement, 19, rue
Sadnt-Sébastien.
Ils avaient soixante-quinze ans, et depuis
longtemps déjà se laisaient une joie -de cé-
lébmr prochainement leurs noces d'or.
« Après, disaient-ils, nous pourrons partir.
core de lungues années d'existence. Il fau-
dra se résoudre quitter cette vie où nous
avons été bien heureux. »
Et les deux vieillards s'étaient promis de
ne point se survivre. Dès que l'un d'eux s'é-
teindrait, l'autre se donnerait la mort
Il Pourvu, se bornaient-ils à souhaiter, que
nous puissions aller jusqu'au cinquantième
anniversaire de notre mariage » Deux
moins 4 peine, les séparaient du jour tant dé-
siré.
Mais hélas Depuis quelque temps, la
santé d'Eugène Gringoire s'était fort altérée.
A«rthnmtique, il avait récemment payé son
tribut à la fâcheuse grippe, et ces jours der-
niers, celle-ci se transforma en une conges-
tion pulmonaire.
Le docteur Hébert qui le soignait ne put
cacher à Mme Gringoire et à une voisine
que l'état du vieil ouvrier était grave. Cet
état empira très rapidement.
Dans la nuit de jeudi vendredi, alors
que Mme Gringoire était seule auprès de lui,
le vieillard, vers minuit, expira dans le fau-
teuil qu'il ne quittait plus.
Alors sa fidèle compagne eut tôt fait de
prendre une décision. Elle se souvint de la
promesse faite. Elle avait juré qu'elle ne sur-
calmer l'impatience outrageante de l'usu-
rier.
Voilà où elle en était tombée 1!
Mais tout cela avait un but.
Tout cela avait une cause.
Pourquoi avait-elle eu hesoin de tout cet
argent ? Pour quelles dépenses mystérieu-
ses, dont elle voulait se cacher à son mari ?
Il le saurait, quelque effroyable que dût
être la révélation, car il sentait se souleaer
autour de lui et l'envelopper comme une at-
mosphère de hunte et d'ignominie.
Et maintenant une question se posait.
Ferait-il part a Henriette de ses décou-
vertes 2
Et s'il s'y résignait, qu'en résulterait-il ?
Ou bien elle nierait, cherchant des men-
songes, inventant, pleurant, se lameutant,
et il assisterait à ce spectacle ignoble.
Ou bien, se voyant comprise et perdue,
peut-êUe avouerait-etle ?
Non, elle n'avouerait jamais. Tout chez
lui, le lui criait Et sa confiance et les ques-
tions de son mari auxquelles sans doute et
depuis longtemps elle avait préparé des ré-
ponses, la mettraient désormais sur ses gar-
des. Et la vérité deviendrait plus difficile à
découvrir, sinon impossible.
Mieux valait se taire, et surveiller tou-
jours Mieux valait continuer l'infâme mé-
tier d'espiopnngr auquel il s'était condamné.
Un petit mot de l'agence lui parvint le jour
eaivant
« Devons-nous interrompre notre surveil-
lance ? »
II répend;t, laconique
it Non. Soye* plus prudent, plus avisé et
plus attentif qaa jaunais 1 a
(A suivre.} fracs Maux.
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