PAR
PAR
PAR
979
H, S. La nymphe Ora avoyt le cors my parti en fem-
me et en andouille, TD. ib. iv, 38. La plume blanche
par dessus, mignonnement partye à paillettes d'or,
ID. Garg. i, 56. Je commis bien, depuis que je suis
partie de vous, qu'il n'est nulle pire prison que d'ung
corps eslongnant les lieux où son cueur est aresté,
MARGUER. Lett. 66. Il avisa qu'elle n'avoit pas l'an-
neau qui jamais ne lui partait du doigt, ID. Nouv. vm.
Vostre estre est également party à la mort et à la vie,
MONT, I, 86. Ces façons partent plustost de folie que
de vraye raison, ID. I, 420. NOUS partons le fruict de
nostre chasse avecqués nos chiens, ID. n, 470. Nous
ne faisons que partir [nous sortons] de boire, tou-
tefoys.... DESPER. Cymbal. 79. Cela faict, Theseus se
partit pour aller combattre le taureau de Marathon,
AMYOT, Thés. 4 6. Puis en partissant au sort les charges
de la chose publique avec son compagnon, il luy
escheut de faire la guerre à Philippus, m. Flamin.
3. Il partirpit un oeuf en deux, une maille en deux,
H. EST. Précéll. p. 77 et 78.
— ÉTYM. Wallon, parti, paûrti; Berry, partir,
partager ; provenç. et espagn. partir; ital. partire,
du lat. partiri, dénominatif de part-em, diviser en
plusieurs parts (voy. PART 2). Partir a essentiel-
lement, comme on voit dans l'historique, le sens de
"partager, diviser, séparer; de là se partir, et, neu-
tralement, partir a passé sans peine à la significa-
tion de se séparer d'un lieu, quitter un lieu ; com-
parez sortir.
PARTISAN (par-ti-zan), s. m. || 1° Celui qui est
attaché à une personne, à un parti. Combien le
prince a-t-il d'aveugles partisans? CORN. Nicom.
iv, 4. Gilotin en gémit, et, sortant, de fureur, Chez
tous ses partisans va semer la terreur, BOIL. lufr. i.
Je soupçonne et Menas et Lélie, Les partisans des
rois et de la tyrannie, YOLT. Brut, iv, 7. Les lui-
listes appellent les partisans de Rameau les ramo-
neurs, ID. Lett. en vers et en prose, 53. Un petit
partisan de Locke était là tout près, ID. Micromégas,
7. Boursault avait des partisans qui le préféraient
à Molière, MARMONTEL, OEUV. t. iv, p. 407. || Au fé-
minin. Partisane, celle qui est attachée au parti de
quelqu'un, qui en prend la défense. Elle [Mme du
Chatelet] vous rendait bien justice; vous n'aviez
point de partisane plus sincère, YOLT. Lett. Mme du
Bocage, 42 oct. 4 749. || Fig. L'éclat de mes hauts
faits fut mon seul partisan, CORN. Cid, i, 6. Là [sur
le théâtre], content du succès que le mérite donne,
Par d'illustres avis je n'éblouis personne, Je satisfais
ensemble et peuple et courtisans, Et'mes vers en
tout lieu sont- mes seuls partisans, ID. Excuse à
Ariste. || 2° Il se dit de ceux qui ont de l'attachement
pour quelque chose. Et tout ce que la gloire a de
vrais partisans Le hait [Auguste] trop puissamment
pour aimer ses présents, CORN. Cinna, n, 2. L'ou-
vrage le plus plat a, chez les courtisans, De tout
temps rencontré de zélés partisans, BOIL. Art p. i.
Partisans du plaisir, et néanmoins'sectateurs de la
vertu, voilà les justes du monde, ces héros d'honneur
' et de probité qu'il fait tant valoir, MASS. Pet. car.
Fausse gloire hum. Ce qu'on pourrait faire peut-être
de plus glorieux pour elle [l'Encyclopédie], ce
serait la liste de ses partisans et de ses adversaires,
D'ALEMB. Encyclop. 3° vol. Préface. || 3° Officier de
troupes légères ou irrégulières qui court le pays et
fait une guerre de surprises. Le capitaine Merle,
partisan protestant, fit écorcher vifs trois religieux
de l'abbaye d'Issoire, CHATEAUBR. Voy. à Clermont.
|| Au plur. Troupes qui font une guerre de sur-
prises ou d'avant-postes. Un corps de partisans.
Guerre de partisans. || 4° Anciennement. Celui qui
faisait des partis ou sociétés pour la levée de cer-
tains impôts; Quelque gros partisan m'achètera bien
cher, LA FONT. Fabl. v, 3. Les partisans nous font
sentir toutes les passions l'une après l'autre: l'on
commence par le mépris à cause de leur obscurité ;
on les envie ensuite, on les hait, on les craint, on les
estime quelquefois et on les respecte ; l'on vit assez
pour finir à leur égard par la compassion, LA BRUY.
VI. La veuve d'un honnête partisan qui a gagné
deux millions de bien au service du roi, DANCOURT,
Chev. à la mode, i, 4. Il semble qu'il ait à sa dispo-
sition la bourse d'un partisan, LESAGE, Turc, n, 4.
— REM. On vient de voir, que Voltaire a dit au
féminin partisane, comme au xvi" siècle du reste.
On a dit moins correctement parfisante: Comme
femme, je suis partisante des modes, NINON DE
LENCLOS, Lettres.
— HIST. xv° s. La marquise de Montferrat....
grande partisane des François, COMM. vin, 9. || xvr 3 s.
L. Hostilius, grand partisan de la noblesse, AMYOT,
les Gracques, 44. Je veux laisser à la mémoire une
marque de fidelle partisan en la personne du duc
de Thouars, D'AUB. Hist. m, 454. Telle estoit lors
l'affection partisane [l'attachement à son parti;
l'esprit de parti], ID. ib. ni, 465. Si l'argent n'es-
toit prompt pour suppléer à ce défaut, la malignité
du temps produisit une vermine de gens que nous
appelasmes partisans, qui avançoient la moitié ou
le tiers du denier pour avoir le tout ; race vrayement
de vipères qui ont fait mourir la France leur mère
aussitost qu'ils furent esclos, PASQUIER, Iett. 1.1,
p. 801.
— ÉTYM. Ital. partigiano; de partire, partager
(voy. PARTIR 4).
f PARTITE (par-ti-f), adj. Terme de botanique.
Se dit d'une feuille découpée en lobes profonds qui
s'étendent jusque près de sa base; il ne s'emploie
guère qu'en composition.
— ÉTYM. Lat. parlitus, partagé, de partiri,
partir t.
PARTITIF, IVE (par-ti-tif, ti-v'), adj. Terme de
grammaire. Qui désigne une partie d'un tout. Noms
partitifs, comme moitié. Adjectifs partitifs, comme
plusieurs. La préposition de se prend souvent avec
un sens partitif. Quand on dit : apportez ou don-
nez-moi du pain, il y a ellipse : donnez-moi une
portion, quelque chose du pain, c'est le sens indi-
viduel partitif, DUMARS. OEuv. t. iv, p. 230. || Col-
lectif partitif, nom partitif qui exprime plusieurs
personnes ou plusieurs choses comme faisant partie
d'un tout. || Voy. MOITIÉ, pour l'accord du verbe
avec un partitif collectif.
— ÉTYM. Partitum, supin de partiri, partir, par-
tager.
PARTITION (par-ti-sion; envers, de quatre syl-
labes), s. f. || 1° Action de diviser, de partager.
|| Terme de physique. Partition du baromètre, di-
vision que l'on a faite en sept parties, entre le
plus haut et le plus bas degré du mercure pour
marquer les variations de l'atmosphère. Partitions
simples, celles qui le divisent en parties égales.
Partitions composées, celles qui forment des com-
partiments inégaux. || Terme de blason. Partition de
Pécu, se dit pour division. |] Ancien terme d'arith-
métique. Nom de la division. || 2° En botanique,
action de se diviser, de se partager. La partition
eaulinaire ou de la tige. || Se dit de chacune des
divisions d'une feuille quand ces divisions sont seu-
lement réunies par la base. || 3° Action de partager
un ensemble, un discours en parties. Il semble à
les voir [les prédicateurs] s'opiniâtrer à cet usage
[la division en trois points], que la grâce de la
conversion soit attachée à ces énormes partitions,
LA BRUY. xv. Nous venons de voir que la première
division des acides et des alcalis en minéraux, vé-
gétaux et animaux est plutôt une partition nomi-
nale qu'une division réelle,BUFF. ifin. t. m,p. 224.
|| 4° Terme de grammaire ancienne. Sorte d'exer-
cice répondant à ce que nous appelons aujourd'hui
analyse, mais qui se faisait le plus souvent par de-
mandes et par réponses. [| Les partitions des douze
vers de Virgile qui commencent les douze chants
de l'Enéide, analyse grammaticale très-développée
de ces douze, vers, faite par Priscien. || Les Parti-
tions oratoires, titre d'un ouvrage de Cicéron, sorte
d'analyse des principes de Part oratoire. Les Parti-
tions oratoires sont une très-bonne rhétorique,
donnée par divisions et subdivisions des matières
(ce qui est la raison du titre), d'un style fort simple,
mais clair, succinct et élégant, ROLLIN, Hist. anc.
t. xi, 2e part. p. 690, dans POUGENS. j| 5° Ancien
terme de logique. Alternative, en parlant d'un
dilemme. Dans ce dilemme, la proposition qui
doit contenir la partition est sous-entendue, Port-
Royal, Log. 3e part. ch. 4 5. || 6° Terme de musique.
Le recueil des parties d'un opéra, d'une symphonie,
etc. superposées les unes au-dessus des autres. Les
voix et les instruments sont disposés dans la parti-
tion selon leur degré d'élévation ou de gravité, les
plus aigus aux lignes supérieures, les moyens au
milieu, et les plus graves aux lignes inférieures,
FËTIS, Dict. de musique. || Grande partition, celle qui
contient toutes les parties de chant et d'orchestre;
partition abrégée, celle qui ne contient que les parties
de chant, le quatuor ou le quintette d'instruments
à cordes, et les rentrées d'instruments à vent; par-
tition de chant, celle qui ne renferme que les parties
de chant et une simple réduction de l'orchestre au
piano. || Par extension, se prend souvent pour l'oeuvre
même. Hérold est auteur de plusieurs partitions
remarquables. || 7° La règle dont les accordeurs
d'orgue, de clavecin, de piano, etc. se servent pour
accorder ces instruments. Il y a différents systèmes
de partitions.
— HIST. xnc s. De son avoir aurez grant partison,
Ronc. p. 24.||xnr s. Ysengrin, or venez avant, Si
festes ceste partisson; Trop i aurait grant mespri-
son, Se chascun n'en avoit sa part, Ren. 6067.
|| xiv° s. Faire telle partition, ORESME, îlièse de MEU-
NIER. || xvi° s. Ses préfaces, définitions, partitions,
etymologies consument la plus part de son ouvrage,
MONT. II, -106.
— ÉTYM. Provenç. particio, partizo; espagn.
particion; ital. partizione; du lat. parlitionem, de
partiri, partir, partager. -
PARTNER (par-tnèr), s. m. Voy. PARTENAIRE.
PARTOUT (par-tou; le f se lie : par-tou-t où il
est), adv. || 1° En tout lieu. Du peuple, qui partout
fait sonner ses louanges, CORN. Cid, iv, 4. Que
les Romains, pressés de l'un à l'autre bout, Doutent
où vous serez et vous trouvent partout, RAC. Mithr.
m, 4. Je l'évite partout [un songe], partout il me
poursuit, ID. Alh. n, 6. La flèche qui l'a percée
[la biche] dans le flanc la suit partout; elle porte,
partout avec elle le fer meurtrier, FÉN. Tél. iv. 11 y
a partout des gens qui ont plus d'enthousiasme qua
d'esprit, VOLT. Dict. phil. Climat. Il a partout affaire,
il a partout accès, DELILLE, Convers. n. || Dans tous
les endroits d'un livre. Partout il fait paraître
beaucoup de richesses et d'abondance géométrique,
FONTEN. Viviani. || Familièrement. Se fourrer par-
tout, fourrer son nez partout, s'introduire dans
les maisons, s'ingérer dans les affairés. || Partout
ailleurs, en tout autre lieu. Venez, .partout ailleurs
on pourrait nous entendre, RAC. Esth. n, 4. On
battit deux fois les Suédois dans ces quartiers auprès
de Derpt, tandis qu'ils étaient victorieux partout
ailleurs, VOLT. Russie, i, 4 2. || Partout où, en quel-
que lieu que ce puisse être. Partout où se pouvait
étendre le pouvoir de M. de Montausier, Poppres-
sion et l'injustice n'étaient pas libres, FLÉCH. DUC
de Mont. Partout où je trouverai des hommes,
je me choisirai des amis, MONTESQ. Iett. pers. 67.
|| 2° Au domino, six partout, as partout, le six, l'as
se trouve aux deux extrémités du jeu. || Substanti-
vement. Faire un partout. || 3° De partout, de tous
côtés. Vous m'avez écrit de partout ; j'ai admiré vo-
tre bonté, SÉV. 4 8 fév. 4 674. Voilà une pluie traî-
tresse.... qui, sans se faire craindre, se met d'a-
bord à nous noyer, mais noyer à faire couler l'eau
de partout nos habits, ID. 23 août, 4674. Voilà des
lettres de partout et pas une qui m'intéresse,
M"e RICCOBONI, Fanny Buttler, 1.1, p. 99, dans POU-
GENS. Quand il faut traiter des sujets qui" blessent
de partout, STAEL, Delphine, rv, 23. Voilà que de
partout, des eaux, des monts, des bois.... v. HUGO,
Odes et ballades, la Ronde du sabbat. || Proverbe.
On ne saurait être partout, on ne saurait être en
deux endroits à la fois, vaquer à deux affaires en
même temps.
— REM. Tout partout est une locution ancienne
dont le peuple se sert encore, mais qui est tombée
en désuétude dans la langue littéraire.
— HIST. xn* s. Demain iront partot no brief qui
sont escrit, Sa», xxiv. En sun servise èsteit nuit et
juraprestez, Pur ço ert il par tut durement renu-
mez, Th. le mart. &s. Va e fai ço que tei plarrad
[plaira], e jo partut te siwerai [suivrai],Bois, p. 46.
|| xme s. Tant [elle] fist que mortelment partout se
fist haïr, Berte, LXIH. Tout partout [elle] le prenoit
où le pooit avoir, ib. LXV. Là ne poons nos riens
creuser, Que de partot verrons venir Toz ceus qui
nos vodront malfere, Ren. 2294. Qui en mains leus
son cuer départ, Par tout en a petite part, ta Rose,
2266. || xvr* s. En tout et partout, MONT, I, 28.
— ÉTYM. Par, et tout.
f PARTROUBLÉ, ÉE (par-trou-blé, blée), ad}.
Terme vieilli. Excessivement troublé. On est si par-
troublé qu'on ne sait ce qu'on fait, REGNARD, Dé-
mocr. v, 2.
— HIST. xvie s. Pàrtroubler son calme, SULLY,
Mém. t. xi, p. 4 60, dans LACURNE.
— ÉTYM. Par, et troubler: troubler excessivement,
t PARTULE (par-tu-P), s. f. Genre de coquilles
univalves.
f PARTURITION (par-tu-ri-sion), s. f. Terme di-
dactique. Accouchement naturel, c'est-à-dire sans
le concours de l'art. || La mise bas des animaux,
— ÉTYM. Lat. parturitionem, de parturire, déno-
minatif du nom d'agent parturus, devant enfan-
ter (voy. PART 4); il signifie être en parturition.
PARU, UE (pa-ru, rue), part, passé de paraître.
Qui a été publié, en parlant de livres. Les volumes
parus. Les livraisons parues.
j PARUL1E (pa-ru-lie), s. f. Terme de chirurgie,
Petit phlegmon qui se forme dans les gencives, et
qui provient le plus souvent de la carie des dents.
— ÉTYM. Ilapà, auprès, et oûXov, gencive.
PAR
PAR
979
H, S. La nymphe Ora avoyt le cors my parti en fem-
me et en andouille, TD. ib. iv, 38. La plume blanche
par dessus, mignonnement partye à paillettes d'or,
ID. Garg. i, 56. Je commis bien, depuis que je suis
partie de vous, qu'il n'est nulle pire prison que d'ung
corps eslongnant les lieux où son cueur est aresté,
MARGUER. Lett. 66. Il avisa qu'elle n'avoit pas l'an-
neau qui jamais ne lui partait du doigt, ID. Nouv. vm.
Vostre estre est également party à la mort et à la vie,
MONT, I, 86. Ces façons partent plustost de folie que
de vraye raison, ID. I, 420. NOUS partons le fruict de
nostre chasse avecqués nos chiens, ID. n, 470. Nous
ne faisons que partir [nous sortons] de boire, tou-
tefoys.... DESPER. Cymbal. 79. Cela faict, Theseus se
partit pour aller combattre le taureau de Marathon,
AMYOT, Thés. 4 6. Puis en partissant au sort les charges
de la chose publique avec son compagnon, il luy
escheut de faire la guerre à Philippus, m. Flamin.
3. Il partirpit un oeuf en deux, une maille en deux,
H. EST. Précéll. p. 77 et 78.
— ÉTYM. Wallon, parti, paûrti; Berry, partir,
partager ; provenç. et espagn. partir; ital. partire,
du lat. partiri, dénominatif de part-em, diviser en
plusieurs parts (voy. PART 2). Partir a essentiel-
lement, comme on voit dans l'historique, le sens de
"partager, diviser, séparer; de là se partir, et, neu-
tralement, partir a passé sans peine à la significa-
tion de se séparer d'un lieu, quitter un lieu ; com-
parez sortir.
PARTISAN (par-ti-zan), s. m. || 1° Celui qui est
attaché à une personne, à un parti. Combien le
prince a-t-il d'aveugles partisans? CORN. Nicom.
iv, 4. Gilotin en gémit, et, sortant, de fureur, Chez
tous ses partisans va semer la terreur, BOIL. lufr. i.
Je soupçonne et Menas et Lélie, Les partisans des
rois et de la tyrannie, YOLT. Brut, iv, 7. Les lui-
listes appellent les partisans de Rameau les ramo-
neurs, ID. Lett. en vers et en prose, 53. Un petit
partisan de Locke était là tout près, ID. Micromégas,
7. Boursault avait des partisans qui le préféraient
à Molière, MARMONTEL, OEUV. t. iv, p. 407. || Au fé-
minin. Partisane, celle qui est attachée au parti de
quelqu'un, qui en prend la défense. Elle [Mme du
Chatelet] vous rendait bien justice; vous n'aviez
point de partisane plus sincère, YOLT. Lett. Mme du
Bocage, 42 oct. 4 749. || Fig. L'éclat de mes hauts
faits fut mon seul partisan, CORN. Cid, i, 6. Là [sur
le théâtre], content du succès que le mérite donne,
Par d'illustres avis je n'éblouis personne, Je satisfais
ensemble et peuple et courtisans, Et'mes vers en
tout lieu sont- mes seuls partisans, ID. Excuse à
Ariste. || 2° Il se dit de ceux qui ont de l'attachement
pour quelque chose. Et tout ce que la gloire a de
vrais partisans Le hait [Auguste] trop puissamment
pour aimer ses présents, CORN. Cinna, n, 2. L'ou-
vrage le plus plat a, chez les courtisans, De tout
temps rencontré de zélés partisans, BOIL. Art p. i.
Partisans du plaisir, et néanmoins'sectateurs de la
vertu, voilà les justes du monde, ces héros d'honneur
' et de probité qu'il fait tant valoir, MASS. Pet. car.
Fausse gloire hum. Ce qu'on pourrait faire peut-être
de plus glorieux pour elle [l'Encyclopédie], ce
serait la liste de ses partisans et de ses adversaires,
D'ALEMB. Encyclop. 3° vol. Préface. || 3° Officier de
troupes légères ou irrégulières qui court le pays et
fait une guerre de surprises. Le capitaine Merle,
partisan protestant, fit écorcher vifs trois religieux
de l'abbaye d'Issoire, CHATEAUBR. Voy. à Clermont.
|| Au plur. Troupes qui font une guerre de sur-
prises ou d'avant-postes. Un corps de partisans.
Guerre de partisans. || 4° Anciennement. Celui qui
faisait des partis ou sociétés pour la levée de cer-
tains impôts; Quelque gros partisan m'achètera bien
cher, LA FONT. Fabl. v, 3. Les partisans nous font
sentir toutes les passions l'une après l'autre: l'on
commence par le mépris à cause de leur obscurité ;
on les envie ensuite, on les hait, on les craint, on les
estime quelquefois et on les respecte ; l'on vit assez
pour finir à leur égard par la compassion, LA BRUY.
VI. La veuve d'un honnête partisan qui a gagné
deux millions de bien au service du roi, DANCOURT,
Chev. à la mode, i, 4. Il semble qu'il ait à sa dispo-
sition la bourse d'un partisan, LESAGE, Turc, n, 4.
— REM. On vient de voir, que Voltaire a dit au
féminin partisane, comme au xvi" siècle du reste.
On a dit moins correctement parfisante: Comme
femme, je suis partisante des modes, NINON DE
LENCLOS, Lettres.
— HIST. xv° s. La marquise de Montferrat....
grande partisane des François, COMM. vin, 9. || xvr 3 s.
L. Hostilius, grand partisan de la noblesse, AMYOT,
les Gracques, 44. Je veux laisser à la mémoire une
marque de fidelle partisan en la personne du duc
de Thouars, D'AUB. Hist. m, 454. Telle estoit lors
l'affection partisane [l'attachement à son parti;
l'esprit de parti], ID. ib. ni, 465. Si l'argent n'es-
toit prompt pour suppléer à ce défaut, la malignité
du temps produisit une vermine de gens que nous
appelasmes partisans, qui avançoient la moitié ou
le tiers du denier pour avoir le tout ; race vrayement
de vipères qui ont fait mourir la France leur mère
aussitost qu'ils furent esclos, PASQUIER, Iett. 1.1,
p. 801.
— ÉTYM. Ital. partigiano; de partire, partager
(voy. PARTIR 4).
f PARTITE (par-ti-f), adj. Terme de botanique.
Se dit d'une feuille découpée en lobes profonds qui
s'étendent jusque près de sa base; il ne s'emploie
guère qu'en composition.
— ÉTYM. Lat. parlitus, partagé, de partiri,
partir t.
PARTITIF, IVE (par-ti-tif, ti-v'), adj. Terme de
grammaire. Qui désigne une partie d'un tout. Noms
partitifs, comme moitié. Adjectifs partitifs, comme
plusieurs. La préposition de se prend souvent avec
un sens partitif. Quand on dit : apportez ou don-
nez-moi du pain, il y a ellipse : donnez-moi une
portion, quelque chose du pain, c'est le sens indi-
viduel partitif, DUMARS. OEuv. t. iv, p. 230. || Col-
lectif partitif, nom partitif qui exprime plusieurs
personnes ou plusieurs choses comme faisant partie
d'un tout. || Voy. MOITIÉ, pour l'accord du verbe
avec un partitif collectif.
— ÉTYM. Partitum, supin de partiri, partir, par-
tager.
PARTITION (par-ti-sion; envers, de quatre syl-
labes), s. f. || 1° Action de diviser, de partager.
|| Terme de physique. Partition du baromètre, di-
vision que l'on a faite en sept parties, entre le
plus haut et le plus bas degré du mercure pour
marquer les variations de l'atmosphère. Partitions
simples, celles qui le divisent en parties égales.
Partitions composées, celles qui forment des com-
partiments inégaux. || Terme de blason. Partition de
Pécu, se dit pour division. |] Ancien terme d'arith-
métique. Nom de la division. || 2° En botanique,
action de se diviser, de se partager. La partition
eaulinaire ou de la tige. || Se dit de chacune des
divisions d'une feuille quand ces divisions sont seu-
lement réunies par la base. || 3° Action de partager
un ensemble, un discours en parties. Il semble à
les voir [les prédicateurs] s'opiniâtrer à cet usage
[la division en trois points], que la grâce de la
conversion soit attachée à ces énormes partitions,
LA BRUY. xv. Nous venons de voir que la première
division des acides et des alcalis en minéraux, vé-
gétaux et animaux est plutôt une partition nomi-
nale qu'une division réelle,BUFF. ifin. t. m,p. 224.
|| 4° Terme de grammaire ancienne. Sorte d'exer-
cice répondant à ce que nous appelons aujourd'hui
analyse, mais qui se faisait le plus souvent par de-
mandes et par réponses. [| Les partitions des douze
vers de Virgile qui commencent les douze chants
de l'Enéide, analyse grammaticale très-développée
de ces douze, vers, faite par Priscien. || Les Parti-
tions oratoires, titre d'un ouvrage de Cicéron, sorte
d'analyse des principes de Part oratoire. Les Parti-
tions oratoires sont une très-bonne rhétorique,
donnée par divisions et subdivisions des matières
(ce qui est la raison du titre), d'un style fort simple,
mais clair, succinct et élégant, ROLLIN, Hist. anc.
t. xi, 2e part. p. 690, dans POUGENS. j| 5° Ancien
terme de logique. Alternative, en parlant d'un
dilemme. Dans ce dilemme, la proposition qui
doit contenir la partition est sous-entendue, Port-
Royal, Log. 3e part. ch. 4 5. || 6° Terme de musique.
Le recueil des parties d'un opéra, d'une symphonie,
etc. superposées les unes au-dessus des autres. Les
voix et les instruments sont disposés dans la parti-
tion selon leur degré d'élévation ou de gravité, les
plus aigus aux lignes supérieures, les moyens au
milieu, et les plus graves aux lignes inférieures,
FËTIS, Dict. de musique. || Grande partition, celle qui
contient toutes les parties de chant et d'orchestre;
partition abrégée, celle qui ne contient que les parties
de chant, le quatuor ou le quintette d'instruments
à cordes, et les rentrées d'instruments à vent; par-
tition de chant, celle qui ne renferme que les parties
de chant et une simple réduction de l'orchestre au
piano. || Par extension, se prend souvent pour l'oeuvre
même. Hérold est auteur de plusieurs partitions
remarquables. || 7° La règle dont les accordeurs
d'orgue, de clavecin, de piano, etc. se servent pour
accorder ces instruments. Il y a différents systèmes
de partitions.
— HIST. xnc s. De son avoir aurez grant partison,
Ronc. p. 24.||xnr s. Ysengrin, or venez avant, Si
festes ceste partisson; Trop i aurait grant mespri-
son, Se chascun n'en avoit sa part, Ren. 6067.
|| xiv° s. Faire telle partition, ORESME, îlièse de MEU-
NIER. || xvi° s. Ses préfaces, définitions, partitions,
etymologies consument la plus part de son ouvrage,
MONT. II, -106.
— ÉTYM. Provenç. particio, partizo; espagn.
particion; ital. partizione; du lat. parlitionem, de
partiri, partir, partager. -
PARTNER (par-tnèr), s. m. Voy. PARTENAIRE.
PARTOUT (par-tou; le f se lie : par-tou-t où il
est), adv. || 1° En tout lieu. Du peuple, qui partout
fait sonner ses louanges, CORN. Cid, iv, 4. Que
les Romains, pressés de l'un à l'autre bout, Doutent
où vous serez et vous trouvent partout, RAC. Mithr.
m, 4. Je l'évite partout [un songe], partout il me
poursuit, ID. Alh. n, 6. La flèche qui l'a percée
[la biche] dans le flanc la suit partout; elle porte,
partout avec elle le fer meurtrier, FÉN. Tél. iv. 11 y
a partout des gens qui ont plus d'enthousiasme qua
d'esprit, VOLT. Dict. phil. Climat. Il a partout affaire,
il a partout accès, DELILLE, Convers. n. || Dans tous
les endroits d'un livre. Partout il fait paraître
beaucoup de richesses et d'abondance géométrique,
FONTEN. Viviani. || Familièrement. Se fourrer par-
tout, fourrer son nez partout, s'introduire dans
les maisons, s'ingérer dans les affairés. || Partout
ailleurs, en tout autre lieu. Venez, .partout ailleurs
on pourrait nous entendre, RAC. Esth. n, 4. On
battit deux fois les Suédois dans ces quartiers auprès
de Derpt, tandis qu'ils étaient victorieux partout
ailleurs, VOLT. Russie, i, 4 2. || Partout où, en quel-
que lieu que ce puisse être. Partout où se pouvait
étendre le pouvoir de M. de Montausier, Poppres-
sion et l'injustice n'étaient pas libres, FLÉCH. DUC
de Mont. Partout où je trouverai des hommes,
je me choisirai des amis, MONTESQ. Iett. pers. 67.
|| 2° Au domino, six partout, as partout, le six, l'as
se trouve aux deux extrémités du jeu. || Substanti-
vement. Faire un partout. || 3° De partout, de tous
côtés. Vous m'avez écrit de partout ; j'ai admiré vo-
tre bonté, SÉV. 4 8 fév. 4 674. Voilà une pluie traî-
tresse.... qui, sans se faire craindre, se met d'a-
bord à nous noyer, mais noyer à faire couler l'eau
de partout nos habits, ID. 23 août, 4674. Voilà des
lettres de partout et pas une qui m'intéresse,
M"e RICCOBONI, Fanny Buttler, 1.1, p. 99, dans POU-
GENS. Quand il faut traiter des sujets qui" blessent
de partout, STAEL, Delphine, rv, 23. Voilà que de
partout, des eaux, des monts, des bois.... v. HUGO,
Odes et ballades, la Ronde du sabbat. || Proverbe.
On ne saurait être partout, on ne saurait être en
deux endroits à la fois, vaquer à deux affaires en
même temps.
— REM. Tout partout est une locution ancienne
dont le peuple se sert encore, mais qui est tombée
en désuétude dans la langue littéraire.
— HIST. xn* s. Demain iront partot no brief qui
sont escrit, Sa», xxiv. En sun servise èsteit nuit et
juraprestez, Pur ço ert il par tut durement renu-
mez, Th. le mart. &s. Va e fai ço que tei plarrad
[plaira], e jo partut te siwerai [suivrai],Bois, p. 46.
|| xme s. Tant [elle] fist que mortelment partout se
fist haïr, Berte, LXIH. Tout partout [elle] le prenoit
où le pooit avoir, ib. LXV. Là ne poons nos riens
creuser, Que de partot verrons venir Toz ceus qui
nos vodront malfere, Ren. 2294. Qui en mains leus
son cuer départ, Par tout en a petite part, ta Rose,
2266. || xvr* s. En tout et partout, MONT, I, 28.
— ÉTYM. Par, et tout.
f PARTROUBLÉ, ÉE (par-trou-blé, blée), ad}.
Terme vieilli. Excessivement troublé. On est si par-
troublé qu'on ne sait ce qu'on fait, REGNARD, Dé-
mocr. v, 2.
— HIST. xvie s. Pàrtroubler son calme, SULLY,
Mém. t. xi, p. 4 60, dans LACURNE.
— ÉTYM. Par, et troubler: troubler excessivement,
t PARTULE (par-tu-P), s. f. Genre de coquilles
univalves.
f PARTURITION (par-tu-ri-sion), s. f. Terme di-
dactique. Accouchement naturel, c'est-à-dire sans
le concours de l'art. || La mise bas des animaux,
— ÉTYM. Lat. parturitionem, de parturire, déno-
minatif du nom d'agent parturus, devant enfan-
ter (voy. PART 4); il signifie être en parturition.
PARU, UE (pa-ru, rue), part, passé de paraître.
Qui a été publié, en parlant de livres. Les volumes
parus. Les livraisons parues.
j PARUL1E (pa-ru-lie), s. f. Terme de chirurgie,
Petit phlegmon qui se forme dans les gencives, et
qui provient le plus souvent de la carie des dents.
— ÉTYM. Ilapà, auprès, et oûXov, gencive.
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