NON
NON
NON
745
la veue le tenir des pieds secs, le, non dormir sur
le jour, le non encliner par trop la face en bas, o.
DE SERRES, 891. Ce prince est tant obéissant aux vo-
lontés du roy d'Espagne, qu'il ne sçauroit dire de
non à chose qu'il lui commande, Mém. de Bellièvre
et deSillery, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourguig. nain daime [non dame]; pi-
card, netn, naie, na;. provenç. non, no; espagn.
no; portug. nâo; ital. no, non; du lat. non, an-
ciennement noenu, noenum, que les étymologistes
tirent de m, non, et oera/m, ancienne forme de unùs,
un.
t NON-ACTIVITÉ (no-na-k'ti-vi-té), s. f. Position
d'un officier, d'un employé qui, momentanément,
n'exerce aucune fonction. On a mis cet officier, cet
employé en non-activité.
— SYN. NON-ACTIVITÉ, DISPONIBILITÉ, CONGÉ. Dans
l'armée on met un officier en non-activité, lorsque,
pour raison d'âge ou de santé, il ne peut plus rem-
plir de fonctions actives. La disponibilité est la si-
tuation spéciale de l'officier, général ou d'état-major
qui, appartenant au cadre constitutif de l'armée, se
trouve momentanément sans emploi. Mais, dans
d'autres administrations, l'université par exemple,
la disponibilité est une peine infligée au professeur
à qui on retire sa fonction. Dans le congé, on est
toujours titulaire de son titre ; ce n'est qu'une au-
torisation temporaire de ne pas remplir la fonction
de l'emploi.
t NON-AGE (no-nâ-j'), s. m. Terme dont on s'est
servi longtemps pour signifier l'impuberté.
NONAGÉNAIRE (no-na-jé-nê-r'), adj. Qui a qua-
tre-ving-dix ans, en parlant d'un homme, d'une
femme. C'est une chose très-singulière que les plus
jolis vers qu'on ait de lui aient été faits lorsqu'il
était plus que nonagénaire, VOLT. Louis XIV, Écri-
vains, Saint-Aulaire. || Substantivement. Un nona-
génaire. Une nonagénaire.
— ÉTYM. Lat. nonagenarius, ordinal dérivé de
nonaginta, quatre-vingt-dix.
f NONAGÉSIMAL, (no-na-jé-zi-mal), adj. m. Sy-
nonyme de nonagésime.
NONAGÉSIME (no-na-jé-zi-m'), adj. m. || Ie Terme
d'astronomie. Le nonagésime degré, ou, simple-
ment, le nonagésime, le plus haut point de l'éclip-
tique, le point qui est éloigné de quatre-vingt-dix
degrés des points où l'écliptique coupe l'horizon.
|| 2° S. f. Fête du quatre-vingt-dixième jour avant
Pâques.
— ÉTYM. Lat. nonagesimus, ordinal de nonaginta,
quatre-vingt-dix.
t NONAGESIMO (no-na^jé-zi-mo), adv. Il s'em-
ploie pour marquer le quatre-vingt-dixième rang,
et s'écrit 90°, quand on a commencé à marquer
une série d'articles par primo, secundo, etc. On dit
ensuite, nonagesinio primo, 94°, nonagesimô
secundo, 92°, etc.
— ÉTYM. Lat. nonagestmoi sous-entendu loco,
lieu : au lieu quatre-vingt-dixième.
f NONANE (no-na-n'), adj. f. Terme de médecine.
Fièvre nonane, fièvre intermittente qui revient
tous les neuf jours.
— HIST. xvic s, Fièvres intermittentes quintaines,
sextaines, octaines, nonaines, PARÉ, XX, 28.
— ÉTYM. Lat. nonanus, dérivé de nonus, neu-
vième.
NONANTE (no-nan-f), adj. Nom de nombre car-
dinal composé de neuf dizaines. Il [Fleury] porta
le sceptre des rois, Et le garda jusqu'à nonante
[ans], VOLT. Ép. 88. || Terme d'astronomie. Quart
de nonante, instrument représentant un quart de
cercle divisé en quatre-vingt-dix degrés.
— REM. Nonante- a vieilli, et c'est dommage; il
est resté très-usité en Suisse, en Savoie et dans le
midi de la France.
— HIST. xine s. Mil ans a et nonante et cinq que
la Marie Engenra Jhesu Crist en ceste mortel vie,
Ch. d'Anlioche, i, 805.
— ÉTYM. Provenç. nonanta; du lat. nonaginta.
t NONANTER (no-nau-té), v. a. Terme de jeux.
Se dit, au piquet, quand on a en main trente points,
et que l'on compte quatre-vingt-dix ou nonante. On
dit aujourd'hui : faire quatre-vingt-dix.
NONANTIÈME (no-nan-tiè-m'), adj. Nombre or-
dinal qui répond à l'adjectif numéral nonante. ||II
a vieilli; on dit quatre-vingt-dixième.
— ÉTYM. Nonante.
t NONANTIÈMEMENT (no-nan-tiè-me-man), adv.
En nonantième lieu.
— HIST. xvi" s. Nonantiemement, MONET, Dict.
fNON BIS IN IDEM (non'-bis'-in'-i-dèm'), lo-
cution latine que l'on cite souvent comme maxime
de droit, pour rappeler qu'un individu, jugé sur un
fait dont il était accusé, ne peut plus être pour-
suivi en raison du même fait.
— ÉTYM. Lat. non, non, bis, deux fois, i?!,pour,
idem, la même chose.
NONCE (non-s'), s. m. |] 1° Prélat que le pape en-
voie en ambassade. Le nonce du pape en France.
|| 2° Autrefois, en Pologne, nom donné aux députés
de la noblesse des petites diètes à la grande diète,
pour composer la chambre de la noblesse.
— HIST. xvie s. L'ambassadeur du pape qui souloit
estre nommé légat, est par aucuns appelle le nonce,
en italianisant, H. EST. dans le Dict. de DOCHEZ, au
mot italianiser. J'ay usé de ce mot de nonce puis
qu'il s'use aujourd'hui'; mais j'ay veuà mon avène-
ment à la cour que l'on n'en usoit, sinon d'ambas-
sadeur du pape ; et quand ce nom de nonce fut in-
troduit, par dérision on disoit: voilà l'once du pape,
BRANT. Cap. franc, t. m, p. 4 57, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. nuncius, messager. Corssen (Aus-
sprache, i, 23) montre dans nunlius, archaïque
nountius, une contraction de noventius; comparez
nundinx de novendinx : c'est celui qui apporte
nouvelle, de noous, d'où un verbe novere, donnant
noventius, comme jlorere donne florentia.
f NONCHAIN (non-chin), s. m. Espèce de poire
d'automne.
NONCHALAMMENT (non - cha - la- man) , adv.
|| 1° D'une manière nonchalante. Lorsqu'on entend
les prédicateurs, je ne sais quelle accoutumance
malheureuse de recevoir par leur entremise la
parole de l'Évangile fait qu'on l'écoute de leur bouche
plus nonchalamment, BOSS. Panég: Ste Cailler. 3.
|| 2" Mollement, avec abandon. Celle-ci s'exprime
nonchalamment et d'un air distrait, afin qu'on croie
qu'elle n'a presque pas besoin de prendre la peine
de penser, et que tout ce qu'elle dit lui échappe, MARI-
VAUX, Marianne, 4e part. Pour premier mot et pour
toute réponse, Nonchalamment, et d'un air de dédain,
Mon gars répond avec un ton faquin.... GRESSET, Ver-
vert, m. Errer nonchalamment dans les bois et dans
la campagne, prendre machinalement çà et là, tan-
tôt une fleur, tantôt un rameau, J.J. ROUSS. Conf.xn.
— REM. Au xvne siècle, les puristes déclaraient
nonchalamment un mot qui vieillissait et dont négli-
gemment devait prendre la place. Depuis, il. s'est
complètement rétabli dans l'usage, et déjà l'Aca-
démie, dans ses Remarques sur Vaugelas, avait dit :
Nonchalamment est un fort bon mot que la langue
conserve, et qui s'emploie avec grâce en beaucoup
d'endroits.
— ÉTYM. Nonchalant, et le suffixe ment.
NONCHALANCE (non-cha-lan-s'), s.f. || Ie Dispo-
sition de celui qui ne se soucie de rien; manque
de soin. Contre ceux qui, sur la confiance de la
miséricorde de Dieu, demeurent dans la noncha-
lance sans faire de bonnes oeuvres, PASC. Pens. xxiv,
32, note 4, éd. HAVET. Les défauts de Montaigne
sont grands.... il inspire une nonchalance du
salut, sans crainte et sans repentir, ID. ib. xxiv,
24. De telles nonchalances pour ce qui vous re-
garde, SÉV. 4 7 mars 4 680. Allant à la mort avec
la même nonchalance qu'il aurait continué de vivre,
DIDEE. Claude et Nér. u, 66. A la seconde, au plus
tard à la troisième génération, les Tartares, les
Turcs, les Persans, les Européens mêmes prennent
la nonchalance indienne, RAYNAL, Hisl. phil. v, 34.
|| 2° Mollesse, abandon. Les nonchalances sont ses
plus grands artifices [de la beauté], RÉGNIER. Sat.
ix. La nonchalance embellit une petite chose, et en
gâte toujours une grande, DIDEROT, Pensées sur la
peint. OEuv. t. xv, p. 234, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Pour quoi Fonpert aucune fois sa
querelle par nonchalance, As. de Jérus. 4 03. Li un
les lessent perdre [les femmes] par droite noncha-
lance, Li autre par bobant, li autre par enfance, i.
DE MEUNG, Test. 469. || xvr s. Afin qu'ils ne se flat-
tent point en leurs péchez par nonchalance de son
jugement [de Dieu], CALVIN,Instit. 238. Entre ce bas
et vil soing et cette profonde nonchalance laissant
tout aller à l'abandon, MONT, I, 282. Le vice con-
traire à la curiosité, c'est la nonchalance, ID. II, 42.
— ÉTYM. Nonchalant; provenç. nonchalansa.
NONCHALANT, ANTE (non-cha-lan, lan-t'), adj.
|| 1° Qui a de la nonchalance. Et pour moi si noncha-
lant que, quand mon règne serait de ce monde, je
n'importunerais jamais personne de mes intérêts,
SCARR. Lettres, OEuvr. t. i, p. 244, dans POUGENS.
1 votre aise vous en parlez, Et vous avez, la belle,
une chaise roulante Où par deux bons chevaux, en
dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout
où vous voulez, MOL. Amph. Prologue. Les plaisirs
nonchalants folâtrent à l'entour, BOIL. Lutrin, n.
|| Nonchalant de avec un substantif. Si l'autre est
au rebours des lettres nonchalante.... RÉGNIER,
Sat. vu. Là, j'irai respirer.... en silence Et noncha-
lant du terme où finiront mes jours, La santé, le
repos, les arts et les amours, A. CHÉNIER. Élég. xxvii.
|| Substantivement. Un nonchalant. Une noncha-
lante. Je vous l'ai dit cent fois, c'est une noncha-
lante Qui s'abandonne au cours d'une vie indolente,
PIRON, Métrom. i, 2. || 2° Il se dit des choses dans le
même sens. Une démarche, une parole nonchalante.
Une humeur nonchalante. Une vie nonchalante.
—HIST. xiv" s. U n'est pas nonchalant, mes curieux
de ses propres possessions procurer diligentment
et deuement, ORESME, Eth. 4 06. ||xvie s. Je veux
que lamortmetreuve nonchalant d'elle, MONT, I, 80.
Une fierté nonchalante de l'art, ID. I, 4 92. Je m'en
rendois plus nonchalant à l'estude de mes aullres
leçons prescriptes, ID. I, 4 96. Soigneux de sa con- ,
servation et nonchalant de la nostre, ID. m, 98
— ÉTYM. ATon, et chalant, participe du verbe cha-
loir, se soucier; Berry, norec/iaieuo;,- prov. non-
chalen. Il y a en normand caleux, paresseux;
serait-ce une aphérèse de nonchalcux, et faut-il y
joindre le populaire caler, reculer, avoir peur?
tNONCHALOIR(non-cha-loir), s. m. S'est dit pour
nonchalance, paresse, inaction. Depuis deux jours,
hélas ! je l'ai perdu, Du nonchaloir ce héros admi-
rable, CHAULIEU, Lett. à Rousseau, OEuv. 1.1, p. 4 65,
dans POUGENS.
— HIST. xue s. Por l'ame de moi miex [mieux |
valoir Ai mis mon cors en nonchaloir^ RUTEB. II, 4 27
— ÉTYM. ATon, et chaloir; provenç. noncaler.
NONCIATURE (non-si-a-tu-r'), s. f. |j 1" L'emploi,
la charge de nonce du pape. Aldovrandi était pressé
de retourner jouir des grands émoluments de la
nonciature d'Espagne, ST-SIM. 448, 6. La crainte de
perdre le chapeau, récompense ordinaire de lanon-
ciature de France, DUCLOS, OEUV. t. v, p. 247.
|| Temps pendant lequel on exerce cet emploi. On
fut fort content de lui pendant sa nonciature,
ST-SIM. 74, 24 1. || Palais qu'habite le nonce. Phi-
lippe V fit défendre au nonce de se présenter de-
vant lui, fit fermer la nonciature et rompit tout
commerce avec Rome, ST-SIM. 224, 4. || Pays dé-
pendant du pape, où un nonce exerçait une juridic-
tion. |[ 2e Charge de nonce à la diète polonaise.
— ÉTYM. Ital. nunsiatura, de nunzio, nonce.
t NON-COACTION (non-ko-a-ksion), s. f. Terme
didactique. État de la volonté qui n'est pas con-
trainte. M. Jaquelot réfutera plus amplement cet
impie [Spinosa], sur ce qu'il réduit notre liberté à
la simple ou illusoire spontanéité ou non-cûaction,
qui accompagne ce que nous nommons actions li-
bres, BAYLE, Lett. à l'abbé Dubos, 4 3 déc. 4 696.
f NON-COMBATTANT (non-kon-ba-tan), s.^m.
Terme d'administration militaire. Se dit d'une per-
sonne suivant l'armée à titre d'administrateur,
d'aumônier, etc.
•f NON-CONCILIATION (non-kon-si-li-a-si-on), s. f.
Terme de jurisprudence. Défaut de conciliation. Pro-
cès-verbal de non-conciliation.
NON-CONFORMISTE (non-kon-for-mi-sf), s. m.
etf. H 1° Nom donné primitivement, en Angleterre,
à ceux qui refusèrent d'acquiescer à une déclara-
tion de Charles 1er qui ordonnait à toutes les Églises
d'Angleterre et d'Ecosse d'adopter une liturgie et
une discipline uniformes. || Aujourd'hui, nom donné
à ceux qui s'écartent de l'Église anglicane. L'Eglise
anglicane met les calvinistes puritains au nombre
des non-conformistes, BOSS. Var. 43. Quoiqu'il fût
attaché à l'Eglise anglicane, il n'eût pas persécuté
les non-conformistes pour les y ramener ; il jugeait
les hommes par les moeurs, et les vrais non-confor-
mistes étaient pour lui les vicieux et les méchants,
FONTEN. Newton. \\Adj. Les Églises non-conformis-
tes. H 2° Fig. Nom qu'on donne, par euphémisme,
à ceux qui ont des goûts de plaisirs contraires à la
nature.
— ÉTYM. Non, et conforme.
t NON-CONFORMITÉ (non-kon-for-mi-té), s. f.
Défaut de conformité.
fNON-CONTAGIEUX (non-kon-ta-ji-eû), adj.
Terme de médecine. Celui qui est affecté d'une ma-
ladie ne se communiquant pas par contagion. Les
fiévreux, les blessés, les contagieux, les non-conta-
gieux, les fous susceptibles de traitement, les femmes
et les filles enceintes y sont admis [dans l'hôtel—
Dieu], TENON, Mém. sur leshôp. Préface, p. 1.
f NON-DÉLICATESSE (non-dé-li-ka-tè-s'), s. f.
Qualité de ce qui n'est pas délicat, facile à altérer.
— HIST. xvie s. La beauté de la verdure du bouis
est, maugré le temps, glaces et neges, toujours
une ; telle sienne non-delicatesse lui causant grande
durée avec facile entretien.... 0. DE SERRES, 680.
n — 94
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
NON
NON
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la veue le tenir des pieds secs, le, non dormir sur
le jour, le non encliner par trop la face en bas, o.
DE SERRES, 891. Ce prince est tant obéissant aux vo-
lontés du roy d'Espagne, qu'il ne sçauroit dire de
non à chose qu'il lui commande, Mém. de Bellièvre
et deSillery, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourguig. nain daime [non dame]; pi-
card, netn, naie, na;. provenç. non, no; espagn.
no; portug. nâo; ital. no, non; du lat. non, an-
ciennement noenu, noenum, que les étymologistes
tirent de m, non, et oera/m, ancienne forme de unùs,
un.
t NON-ACTIVITÉ (no-na-k'ti-vi-té), s. f. Position
d'un officier, d'un employé qui, momentanément,
n'exerce aucune fonction. On a mis cet officier, cet
employé en non-activité.
— SYN. NON-ACTIVITÉ, DISPONIBILITÉ, CONGÉ. Dans
l'armée on met un officier en non-activité, lorsque,
pour raison d'âge ou de santé, il ne peut plus rem-
plir de fonctions actives. La disponibilité est la si-
tuation spéciale de l'officier, général ou d'état-major
qui, appartenant au cadre constitutif de l'armée, se
trouve momentanément sans emploi. Mais, dans
d'autres administrations, l'université par exemple,
la disponibilité est une peine infligée au professeur
à qui on retire sa fonction. Dans le congé, on est
toujours titulaire de son titre ; ce n'est qu'une au-
torisation temporaire de ne pas remplir la fonction
de l'emploi.
t NON-AGE (no-nâ-j'), s. m. Terme dont on s'est
servi longtemps pour signifier l'impuberté.
NONAGÉNAIRE (no-na-jé-nê-r'), adj. Qui a qua-
tre-ving-dix ans, en parlant d'un homme, d'une
femme. C'est une chose très-singulière que les plus
jolis vers qu'on ait de lui aient été faits lorsqu'il
était plus que nonagénaire, VOLT. Louis XIV, Écri-
vains, Saint-Aulaire. || Substantivement. Un nona-
génaire. Une nonagénaire.
— ÉTYM. Lat. nonagenarius, ordinal dérivé de
nonaginta, quatre-vingt-dix.
f NONAGÉSIMAL, (no-na-jé-zi-mal), adj. m. Sy-
nonyme de nonagésime.
NONAGÉSIME (no-na-jé-zi-m'), adj. m. || Ie Terme
d'astronomie. Le nonagésime degré, ou, simple-
ment, le nonagésime, le plus haut point de l'éclip-
tique, le point qui est éloigné de quatre-vingt-dix
degrés des points où l'écliptique coupe l'horizon.
|| 2° S. f. Fête du quatre-vingt-dixième jour avant
Pâques.
— ÉTYM. Lat. nonagesimus, ordinal de nonaginta,
quatre-vingt-dix.
t NONAGESIMO (no-na^jé-zi-mo), adv. Il s'em-
ploie pour marquer le quatre-vingt-dixième rang,
et s'écrit 90°, quand on a commencé à marquer
une série d'articles par primo, secundo, etc. On dit
ensuite, nonagesinio primo, 94°, nonagesimô
secundo, 92°, etc.
— ÉTYM. Lat. nonagestmoi sous-entendu loco,
lieu : au lieu quatre-vingt-dixième.
f NONANE (no-na-n'), adj. f. Terme de médecine.
Fièvre nonane, fièvre intermittente qui revient
tous les neuf jours.
— HIST. xvic s, Fièvres intermittentes quintaines,
sextaines, octaines, nonaines, PARÉ, XX, 28.
— ÉTYM. Lat. nonanus, dérivé de nonus, neu-
vième.
NONANTE (no-nan-f), adj. Nom de nombre car-
dinal composé de neuf dizaines. Il [Fleury] porta
le sceptre des rois, Et le garda jusqu'à nonante
[ans], VOLT. Ép. 88. || Terme d'astronomie. Quart
de nonante, instrument représentant un quart de
cercle divisé en quatre-vingt-dix degrés.
— REM. Nonante- a vieilli, et c'est dommage; il
est resté très-usité en Suisse, en Savoie et dans le
midi de la France.
— HIST. xine s. Mil ans a et nonante et cinq que
la Marie Engenra Jhesu Crist en ceste mortel vie,
Ch. d'Anlioche, i, 805.
— ÉTYM. Provenç. nonanta; du lat. nonaginta.
t NONANTER (no-nau-té), v. a. Terme de jeux.
Se dit, au piquet, quand on a en main trente points,
et que l'on compte quatre-vingt-dix ou nonante. On
dit aujourd'hui : faire quatre-vingt-dix.
NONANTIÈME (no-nan-tiè-m'), adj. Nombre or-
dinal qui répond à l'adjectif numéral nonante. ||II
a vieilli; on dit quatre-vingt-dixième.
— ÉTYM. Nonante.
t NONANTIÈMEMENT (no-nan-tiè-me-man), adv.
En nonantième lieu.
— HIST. xvi" s. Nonantiemement, MONET, Dict.
fNON BIS IN IDEM (non'-bis'-in'-i-dèm'), lo-
cution latine que l'on cite souvent comme maxime
de droit, pour rappeler qu'un individu, jugé sur un
fait dont il était accusé, ne peut plus être pour-
suivi en raison du même fait.
— ÉTYM. Lat. non, non, bis, deux fois, i?!,pour,
idem, la même chose.
NONCE (non-s'), s. m. |] 1° Prélat que le pape en-
voie en ambassade. Le nonce du pape en France.
|| 2° Autrefois, en Pologne, nom donné aux députés
de la noblesse des petites diètes à la grande diète,
pour composer la chambre de la noblesse.
— HIST. xvie s. L'ambassadeur du pape qui souloit
estre nommé légat, est par aucuns appelle le nonce,
en italianisant, H. EST. dans le Dict. de DOCHEZ, au
mot italianiser. J'ay usé de ce mot de nonce puis
qu'il s'use aujourd'hui'; mais j'ay veuà mon avène-
ment à la cour que l'on n'en usoit, sinon d'ambas-
sadeur du pape ; et quand ce nom de nonce fut in-
troduit, par dérision on disoit: voilà l'once du pape,
BRANT. Cap. franc, t. m, p. 4 57, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. nuncius, messager. Corssen (Aus-
sprache, i, 23) montre dans nunlius, archaïque
nountius, une contraction de noventius; comparez
nundinx de novendinx : c'est celui qui apporte
nouvelle, de noous, d'où un verbe novere, donnant
noventius, comme jlorere donne florentia.
f NONCHAIN (non-chin), s. m. Espèce de poire
d'automne.
NONCHALAMMENT (non - cha - la- man) , adv.
|| 1° D'une manière nonchalante. Lorsqu'on entend
les prédicateurs, je ne sais quelle accoutumance
malheureuse de recevoir par leur entremise la
parole de l'Évangile fait qu'on l'écoute de leur bouche
plus nonchalamment, BOSS. Panég: Ste Cailler. 3.
|| 2" Mollement, avec abandon. Celle-ci s'exprime
nonchalamment et d'un air distrait, afin qu'on croie
qu'elle n'a presque pas besoin de prendre la peine
de penser, et que tout ce qu'elle dit lui échappe, MARI-
VAUX, Marianne, 4e part. Pour premier mot et pour
toute réponse, Nonchalamment, et d'un air de dédain,
Mon gars répond avec un ton faquin.... GRESSET, Ver-
vert, m. Errer nonchalamment dans les bois et dans
la campagne, prendre machinalement çà et là, tan-
tôt une fleur, tantôt un rameau, J.J. ROUSS. Conf.xn.
— REM. Au xvne siècle, les puristes déclaraient
nonchalamment un mot qui vieillissait et dont négli-
gemment devait prendre la place. Depuis, il. s'est
complètement rétabli dans l'usage, et déjà l'Aca-
démie, dans ses Remarques sur Vaugelas, avait dit :
Nonchalamment est un fort bon mot que la langue
conserve, et qui s'emploie avec grâce en beaucoup
d'endroits.
— ÉTYM. Nonchalant, et le suffixe ment.
NONCHALANCE (non-cha-lan-s'), s.f. || Ie Dispo-
sition de celui qui ne se soucie de rien; manque
de soin. Contre ceux qui, sur la confiance de la
miséricorde de Dieu, demeurent dans la noncha-
lance sans faire de bonnes oeuvres, PASC. Pens. xxiv,
32, note 4, éd. HAVET. Les défauts de Montaigne
sont grands.... il inspire une nonchalance du
salut, sans crainte et sans repentir, ID. ib. xxiv,
24. De telles nonchalances pour ce qui vous re-
garde, SÉV. 4 7 mars 4 680. Allant à la mort avec
la même nonchalance qu'il aurait continué de vivre,
DIDEE. Claude et Nér. u, 66. A la seconde, au plus
tard à la troisième génération, les Tartares, les
Turcs, les Persans, les Européens mêmes prennent
la nonchalance indienne, RAYNAL, Hisl. phil. v, 34.
|| 2° Mollesse, abandon. Les nonchalances sont ses
plus grands artifices [de la beauté], RÉGNIER. Sat.
ix. La nonchalance embellit une petite chose, et en
gâte toujours une grande, DIDEROT, Pensées sur la
peint. OEuv. t. xv, p. 234, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Pour quoi Fonpert aucune fois sa
querelle par nonchalance, As. de Jérus. 4 03. Li un
les lessent perdre [les femmes] par droite noncha-
lance, Li autre par bobant, li autre par enfance, i.
DE MEUNG, Test. 469. || xvr s. Afin qu'ils ne se flat-
tent point en leurs péchez par nonchalance de son
jugement [de Dieu], CALVIN,Instit. 238. Entre ce bas
et vil soing et cette profonde nonchalance laissant
tout aller à l'abandon, MONT, I, 282. Le vice con-
traire à la curiosité, c'est la nonchalance, ID. II, 42.
— ÉTYM. Nonchalant; provenç. nonchalansa.
NONCHALANT, ANTE (non-cha-lan, lan-t'), adj.
|| 1° Qui a de la nonchalance. Et pour moi si noncha-
lant que, quand mon règne serait de ce monde, je
n'importunerais jamais personne de mes intérêts,
SCARR. Lettres, OEuvr. t. i, p. 244, dans POUGENS.
1 votre aise vous en parlez, Et vous avez, la belle,
une chaise roulante Où par deux bons chevaux, en
dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout
où vous voulez, MOL. Amph. Prologue. Les plaisirs
nonchalants folâtrent à l'entour, BOIL. Lutrin, n.
|| Nonchalant de avec un substantif. Si l'autre est
au rebours des lettres nonchalante.... RÉGNIER,
Sat. vu. Là, j'irai respirer.... en silence Et noncha-
lant du terme où finiront mes jours, La santé, le
repos, les arts et les amours, A. CHÉNIER. Élég. xxvii.
|| Substantivement. Un nonchalant. Une noncha-
lante. Je vous l'ai dit cent fois, c'est une noncha-
lante Qui s'abandonne au cours d'une vie indolente,
PIRON, Métrom. i, 2. || 2° Il se dit des choses dans le
même sens. Une démarche, une parole nonchalante.
Une humeur nonchalante. Une vie nonchalante.
—HIST. xiv" s. U n'est pas nonchalant, mes curieux
de ses propres possessions procurer diligentment
et deuement, ORESME, Eth. 4 06. ||xvie s. Je veux
que lamortmetreuve nonchalant d'elle, MONT, I, 80.
Une fierté nonchalante de l'art, ID. I, 4 92. Je m'en
rendois plus nonchalant à l'estude de mes aullres
leçons prescriptes, ID. I, 4 96. Soigneux de sa con- ,
servation et nonchalant de la nostre, ID. m, 98
— ÉTYM. ATon, et chalant, participe du verbe cha-
loir, se soucier; Berry, norec/iaieuo;,- prov. non-
chalen. Il y a en normand caleux, paresseux;
serait-ce une aphérèse de nonchalcux, et faut-il y
joindre le populaire caler, reculer, avoir peur?
tNONCHALOIR(non-cha-loir), s. m. S'est dit pour
nonchalance, paresse, inaction. Depuis deux jours,
hélas ! je l'ai perdu, Du nonchaloir ce héros admi-
rable, CHAULIEU, Lett. à Rousseau, OEuv. 1.1, p. 4 65,
dans POUGENS.
— HIST. xue s. Por l'ame de moi miex [mieux |
valoir Ai mis mon cors en nonchaloir^ RUTEB. II, 4 27
— ÉTYM. ATon, et chaloir; provenç. noncaler.
NONCIATURE (non-si-a-tu-r'), s. f. |j 1" L'emploi,
la charge de nonce du pape. Aldovrandi était pressé
de retourner jouir des grands émoluments de la
nonciature d'Espagne, ST-SIM. 448, 6. La crainte de
perdre le chapeau, récompense ordinaire de lanon-
ciature de France, DUCLOS, OEUV. t. v, p. 247.
|| Temps pendant lequel on exerce cet emploi. On
fut fort content de lui pendant sa nonciature,
ST-SIM. 74, 24 1. || Palais qu'habite le nonce. Phi-
lippe V fit défendre au nonce de se présenter de-
vant lui, fit fermer la nonciature et rompit tout
commerce avec Rome, ST-SIM. 224, 4. || Pays dé-
pendant du pape, où un nonce exerçait une juridic-
tion. |[ 2e Charge de nonce à la diète polonaise.
— ÉTYM. Ital. nunsiatura, de nunzio, nonce.
t NON-COACTION (non-ko-a-ksion), s. f. Terme
didactique. État de la volonté qui n'est pas con-
trainte. M. Jaquelot réfutera plus amplement cet
impie [Spinosa], sur ce qu'il réduit notre liberté à
la simple ou illusoire spontanéité ou non-cûaction,
qui accompagne ce que nous nommons actions li-
bres, BAYLE, Lett. à l'abbé Dubos, 4 3 déc. 4 696.
f NON-COMBATTANT (non-kon-ba-tan), s.^m.
Terme d'administration militaire. Se dit d'une per-
sonne suivant l'armée à titre d'administrateur,
d'aumônier, etc.
•f NON-CONCILIATION (non-kon-si-li-a-si-on), s. f.
Terme de jurisprudence. Défaut de conciliation. Pro-
cès-verbal de non-conciliation.
NON-CONFORMISTE (non-kon-for-mi-sf), s. m.
etf. H 1° Nom donné primitivement, en Angleterre,
à ceux qui refusèrent d'acquiescer à une déclara-
tion de Charles 1er qui ordonnait à toutes les Églises
d'Angleterre et d'Ecosse d'adopter une liturgie et
une discipline uniformes. || Aujourd'hui, nom donné
à ceux qui s'écartent de l'Église anglicane. L'Eglise
anglicane met les calvinistes puritains au nombre
des non-conformistes, BOSS. Var. 43. Quoiqu'il fût
attaché à l'Eglise anglicane, il n'eût pas persécuté
les non-conformistes pour les y ramener ; il jugeait
les hommes par les moeurs, et les vrais non-confor-
mistes étaient pour lui les vicieux et les méchants,
FONTEN. Newton. \\Adj. Les Églises non-conformis-
tes. H 2° Fig. Nom qu'on donne, par euphémisme,
à ceux qui ont des goûts de plaisirs contraires à la
nature.
— ÉTYM. Non, et conforme.
t NON-CONFORMITÉ (non-kon-for-mi-té), s. f.
Défaut de conformité.
fNON-CONTAGIEUX (non-kon-ta-ji-eû), adj.
Terme de médecine. Celui qui est affecté d'une ma-
ladie ne se communiquant pas par contagion. Les
fiévreux, les blessés, les contagieux, les non-conta-
gieux, les fous susceptibles de traitement, les femmes
et les filles enceintes y sont admis [dans l'hôtel—
Dieu], TENON, Mém. sur leshôp. Préface, p. 1.
f NON-DÉLICATESSE (non-dé-li-ka-tè-s'), s. f.
Qualité de ce qui n'est pas délicat, facile à altérer.
— HIST. xvie s. La beauté de la verdure du bouis
est, maugré le temps, glaces et neges, toujours
une ; telle sienne non-delicatesse lui causant grande
durée avec facile entretien.... 0. DE SERRES, 680.
n — 94
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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