NIA
NIA
NIC
723
herbe a dit : Ci-dessous gît monsieur l'abbé, Qui
ne savatt ni A ni B, MALH. édit.de MÉNAGE, p. 276.
— HIST. xi* s. Mur ne citel n'i est remes [resté] à
fraindre [briser], Ch. de Roi. i. Ne n'ai tel gent qui
la sue derompe, ib. n||xne s. Il s'en ala avant, ne
dist ne ço ne quei, Th. le mart. 46. ||xnie s. Ne
soiez vers les pauvres ne sure [aigre] ne amere,
Berte, iv. Par un jour si très bel qu'il ne pleut ne
ne vente, ib. x. Que ceens entre famé n'en hiver
u'en esté, ib. XLV. || XV S. Adonc fut la dame moult
esbahie,, et requit tout en pleurant conseil à mon-
seigneur Robert d'Artois quelle chose elle en pour-
ront faire, ni où se traire à garant ni à conseil,
FROISS. i, t, 12. Ne suis roy ni prince aussy, Je suis
le sire de Coucy, Devise des Coucy. Dictes-moy où
n'en quel pays Est Flora... VILLON, Ballade des dames
du temps jadis. Prince, n'enquerez de sepmaine,
Où elles sont, ne de cest an, ID. ib. Envoi. ||xvies.
Il ne resterait innocence aucune n'en dits n'en faits,
s'il suffisoit d'accuser, CALV. Instit. Dédie. Il ne re-
cognoist ni advoue pour son oeuvre les hommes vi-
cieus et abastardis, ID. ib. 49. Tu ne te feras point
image taillée, ne semblance aucune des choses qui
sont en haut au ciel, ne çà bas en la terre, ni es
eaux dessous la terre; tu ne les adoreras ni honore-
ras, m. ib. 284. Il n'y a ni industrie ni labeur qui....
m. ib. 723. Où sont vos forces, ni apprêts, pour
leur faire teste? CARL. IV, 9.' Il n'y gaigna rien ny
pour soy ny pour les aultres, MONT, I, 4. Ny n'en-
tendent les stoïciens que.... ID. I, 60. Il n'y a ny sta-
tues ny trophées de marbre, ny arcs de triomphe, ny
coulonnes, ny sépultures magnifiques, qui puissent
combattre la durée d'une histoire éloquente, AMYOT,
Préf.in, 28. Celuy devant qui rien n'est ne futur ne
passé, ID. ib. xu, 40. Les Athéniens les receurent à
grande joye, ny plus ny moins que si c'eust esté
Theseus luy mesme vivant, m. Thésée, 45. Venus
n'a point ny myrte ny laurier Digne de toy ny digne
de ma teste, RONS. 48. Je ne sçay ny moyen, remède
ny manière De sortir de vos rets, où je vis en lan-
gueur, m. 240. Je ne puis ny toucher, gouster,
n'ouyr, ny voir, ÎD. 291. Mon appuy, mon Odet,
que j'aime Mille fois plus ny que moy-mesme, Ny
que mon coeur, ny que mes yeux, m. 472.
— ÉTYM. Provenç. ne, ni; anc. esp. ne; esp.
mod. ni; port, «em; ital. ne; du lat. nec. L'ancien
français est toujours ne ; on voit apparaître ni dans
les écrits de Frbissart; puis dans le xvie siècle ni
s'introduit et entre en lutte avec ne, et souvent
dans la même phrase on trouve les deux. Enfin dans
le xvne siècle ne n'est plus qu'un archaïsme, aujour-
d'hui complètement tombé en désuétude, excepté
quand on répète en plaisantant le ne pïus ne moins
du Malade imaginaire.
NIABLE (ni-a-bl'), adj. Qui peut être nié. Tout
mauvais cas est niable.
— ÊTYM. Nier.
NIAIS, AISE (ni-ê, ê-z'), adj. || 1°,Terme de fau-
connerie. Qui n'est pas encore sorti du nid, et qui
a été pris au nid, en parlant des oiseaux de vol.
Un faucon niais. || 2° Fig. Qui est simple et encore
sans usage du monde. Un garçon niais. Une fille
niaise, y 3° 11 se dit des manières, du ton, etc.
Tournure niaise. Cette mine entre douce et niaise
est passée en une autre toute contraire, et il ne
m'est plus rien resté qui ne soit changé, VOIT.
Lett. 42. J'ai la tête assez belle, avec beaucoup de
cheveux gris, les yeux doux, mais un peu égarés, et
10 visage assez niais, ID. t'6. 78. Elle affecte toujours
un ton de voix languissant et niais, MOL. Critique,
2. Il 4° Qui annonce la sottise ou l'inexpérience.
Une démarche niaise. Ces soupirs ridicules et ces
larmes niaises qui font rire tout le monde, MOL.
Critique, 7. Ces sortes de pléonasmes [Trois sceptres,
à son trône attachés par mon bras, Parleront au
lieu d'elles et ne se tairont pas, Nicom. 1, i] sont
les plus vicieux; ils retombent quelquefois dans ce
qu'on appelle le style niais : Hélas ! s'il n'était pas
mort, il serait encore en vie, VOLT. Comm. Corn.
11 5° S. m. et f. Un niais, une niaise. || Faire,
contrefaire le niais, faire semblant d'être simple.
Il C'est un niais de Sologne, il est de ces niais de
Sologne qui ne se trompent qu'à leur profit, il est
adroit et alerte sur ce qui regarde son intérêt et il
contrefait le simple. || La place des niais, la meil-
leure place. Des niais, sans prier, je me mets en la
place, RÉGNIER.^Sat. x. || Populairement. C'est de la
graine de niais, c'est une chose qui ne peut tromper
que les plus simples. || 6° Adv. Parler niais, parler
niaisement. || Rire niais, rire niaisement. La femme
de Montchevreuil était une grande créature maigre,
jaune, qui riait niais, ST-SIMON. 4, 6*.
— HIST. xnie s. Niais est cil [oiseau de chasse]
que on a trait dou nif, et que on norrit en son ostel
de sa juvente, BRUN. LAT. ÏY<ÎS. p. 201. || xive s.
Autres faucons y a qui ont esté prins au nid et sont
appelés nyais, Modus, f° LXXVII. || XVe s. Coquins,
niays, sots.... COQUILLART, Monologue des perruques.
Il xvie s. Si le sage n'erroit, le niais creveroit,
LEROUX DE LINCY, Prou, t. n, p. 416. Que s'il bastit
au lieu qui au pauvre appartienne, Jamais n'en par-
tira le malheur, t'en souvienne; Car d'un bien mal
acquis sur le pauvre niais Le troisième héritier ne
jouyra jamais, Plaisir des champs, p. 76. Parmi
ses faveurs vaines [de la fortune], je n'en ay point
qui plaise tant à cette niaise humeur qui s'en paist
chez moi, qu'une bulle authentique de bourgeoisie
romaine qui me feut octroyée, dernièrement que
j'y estais, pompeuse en sceaux et lettres dorées,"
MONT, iv, 143. Les frères ou pour le moins cousins
germains de sot sont niais, fat, badaut, nigaud,
badin et plusieurs autres, H. EST. ApoJ. pour Hérod.
p. 19, dans LACURNE. Entre tant de François qui
usent tous les jours de ces mots, niais ou nieg, ha-
gard, débonnaire, leurré, bien peu prennent garde
à leur premier usage et s'aperçoivent qu'ils disent
des hommes ce qui se dit proprement des oiseaux
de proye... ceux-là sçauront que niais ou niez se
dit proprement du faucon ou autre oiseau de proye
qui est pris au nid et n'ayant encore volé, m. Prè-
céllence du langage français, éd. FEUGÈRE, p. 128. ■
Se met au beau milieu de la table, et pensant estre
là en un bon lieu et en la place des niais [la bonne
place], BOUCHET, Serées, liv. n, p. 87,dans LACURNE.
— ÉTYM. Ital. nidiace; d'une forme latine nida-
cem ou nidiacem, qui vient de nidus, nid. Le pro-
vençal nizaic, niaic suppose une autre formation.
NIAISEMENT (ni-ê-ze-man), adv. D'une manière
niaise. Si vous m'eussiez permis dès le commen-
cement de vous en envoyer [des poulets, des billets-
doux], j'en saurais faire à cette heure de forts jolis,
et je ne finirais pas niaisement comme je fais, en
disant, mademoiselle, que je suis votre très-humble
et très-obéissant serviteur, VOIT. Lett. 40. Il n'ira
pas niaisement interrogeant les autres sur tout ce
qu'il voit, i. 3. ROUSS. Emile, u.
— HIST. XVIe s. Il n'y a ligne, endroit ou passage,
affin de parler niaisement aussi bien que les doctes,
qui ne soit tout farcy de science mistigorique,
îloyen de parvenir, p: 17, dans LACURNE.
— ÉTYM. Niaise, et le suffixe ment.
NIAISER (ni-ê-zé), v. n. S'amuser à des choses
niaises. Il est fâcheux de s'arrêter à ces bagatelles
[sophismes sur l'indivisibilité], mais il y a des
temps de niaiser, PASC. Jîsp. gêom. i. Avant qu'il
ait niaise tout son soûl dans un fauteuil et à sa
toilette, BARON, l'Homme à bonnes fort.i, 5. ||I1
se conjugue avec l'auxiliaire auoir.
— HIST. xvie s. Si philosopher, c'est doubter,
comme ils disent, à plus forte raison niaiser et
fantastiquer comme je foys, doit estre doubter,
MONT. Il, 23.
— ÉTYM. Niais.
NIAISERIE (ni-ê-ze-rie), s. f. || 1° Chose niaise.
Vous croyez donc que les pièces comiques sont
des niaiseries qui ne méritent aucune louange ?
MOL. Critique, 7. Cependant, comme si le christia-
nisme et la croix de Jésus étaient une fable, nous
n'avons d'ambition que pour la gloire du siècle;
l'humilité chrétienne nous paraît une niaiserie, BOSS.
Sermons, Vertu de la croix, 2. Un monde qui n'est
lui-même tout entier qu'un amas de niaiseries et
d'extravagances, MASS. Carême, Injust. du monde.
Préférer l'oeuvre de Dieu, cet ouvrage si grand, si
sublime, si honorable, aux niaiseries et aux inutilités
des enfants du siècle, ID. Confér. Fuite du monde.
U [Voltaire] vous certifie pour la vingtième fois qu'il
n'a point fait la plupart des niaiseries, c'est-à-dire
des livres que vous lui imputez, VOLT. Mél. hist.
Un chrét. contre six juifs, 12e niaiserie. Quand
toute une nation ne sait plus s'occuper que de niai-
series, quelle attention peut-elle donner aux grandes
choses? j. s. ROUSS. Polysyn- jugem. || Niaiseries
emphatiques, pensées sans valeur émises avec la
prétention de dire des vérités très-profondes. L'ap-
probation expresse ou tacite que donnèrent à ces
niaiseries emphatiques [le système de Mably] des
hommes tels que MM. de Bréquigny, du Theil,
Gaillard, Dacier, montre à quel point la véritable
science était alors timide et indécise, AUG. THIERRY,
Consid. sur l'hist. de France, ch. m. || 2° Le carac-
tère de celui qui est niais. La niaiserie de ce jeune
homme est incroyable. L'esprit du monde n'est qu'un
esprit de niaiserie qui nous fait voir les choses
niaises comme importantes, FLÉCH. Serm. i, 193.
— HIST. xvi* s. Le plus communément nous nous
sentons plus f^meus des trépignements, jeux et
niaiseries puériles de nos enfants, que nous ne fai-
sons aprez de leurs actions toutes - formées,
MONT, ir, 71.
— ÉTYM. Niaiser.
t NICAISE (ni-kê-z'), s. m. Nom propre qui
s'emploie pour désigner un jeune homme simple,
crédule et même niais. Un apprenti marchand était,
Qu'avec droit Nicaise on nommait; Garçon très-
neuf hors sa boutique Et quelque peu d'arithmé-
tique ; Garçon novice dans les tours Qui se prati-
quent en amours, LA FONT. Nicaise.
— ÉTYM. Lat. Nicasius, nom d'un saint, signi-
fiant victorieux, dev(xy), victoire. Le langage po-
pulaire a souvent attribué à des noms propres un
sens général, que peut-être niais a ici déterminé.
t NICCOLATE (ni-ko-la-f), s. m. Terme de
chimie. Sel produit par la combinaison de l'oxyde
niccolique avec une base salifiable.
fNICCOLIQUE (ni-ko-li-k'), adj. Terme de chi-
mie. Se dit d'un des oxydes du nickel.
— ÊTYM. Voy. NICKEL.
NICE (ni-s'), adj. Terme vieilli. Qui ne sait pas,
simple par ignorance. Tant ne fut nice, encor que
nice fût, Madame Alix, que le jeu ne lui plût, LA
FONT. Fais. || Terme d'une ancienne coutume. Pro-
messe nice, simple promesse, faite sans gage ni
■sûreté. Action nice, action fondée sur une pro-
messe nice.
— HIST. xme s. Nus bons [nul homme] ne puet
[peut] bone amor maintenir, Tant soit nices, qu'amor
non face saige, Ifs. de poés. franc, avant 13oo, t. i,
p. 347, dans LACURNE. Et ele ert [était] haute, dame
et riohe; S'avoit baron mauves et niche, Lai du
conseil. Par mon chief, tu es fox et nices, la Rose,
6776. || xve s. L'herbe qui reveille les niches maris,
j'en donroie jusques à ma chemise, et deusse aler
pour mon pain, les Évang. des quenouilles, p. 65.
Moult nice est celuy qui ne scet son nom nommer,
Percefor. t. il, f° 26. || xvies. L'oyselleurdes champs,
Qui doucement fait chanter son sublet, Pour prendre
au bric l'oyseau nyce et foiblet, MAROT, I, 264.
— ÉTYM. Picard, niche; Lunéville, nice, fou
prov. nec, nesci; anc. cat. neci; anc. esp. nescio;
esp. mod. necio; port, nescio, necio; ital. nescio; du
lat. nescius, qui ne sait pas, de ne, ne, non, et de
scire, savoir (voy. SCIENCE). Il y avait, du moins au
xvie siècle, un nice qui signifiait joli : Elle en mou-
rut, la noble Badebec, Du mal d'enfant, qui tant
me sembloit nice, Car elle avoit visaige de rebec,
Corps d'espaignole et ventre de souïsse, KAB. H, 3.
C'est l'angl. nice, joli, délicat, de l'anglo-sax. nesc,
même sens.
f NICET, ETTE (ni-sè, sè-f ), adj. Terme vieilli.
Qui est un peu nice Une simple maîtresse, Qui
soit douce et nicette, et qui ne sache pas, Appren-
tive au métier, que valent les appas, RÉGNIER,
Épît. n.
— HIST. xvi" s. La nicette [Léda] en son giron Re-
çoit les flammes secrettes, Faisant, tout à l'environ
Du cygne, un lit de fleurettes, RONS. 467.
— ÉTYM. Diminutif de nice.
t NICÉPHORE (ni-sé-fo-r'), adj. Terme d'anti-
quité. Qui porte une statue de la Victoire. La Mi-
nerye du Panthéon était une statue nicéphore
— ÉTYM. Nuoiçôpoç, de v£xi), victoire, et çôpo;,
qui porte.
1. NICHE (ni-ch'), s. f. M i" Enfoncement prati-
qué dans l'épaisseur de quelque corps solide, pour
y placer quelque chose, une statue, un vase, etc.
Mettre une statue dans une niche. Le choeur de
cette église est orné de saints placés dans des ni-
ches. Une niche de poêle. || Terme d'architecture.
Niche à cru, niche qui prend naissance au rez-de-
chaussée et ne s'élève sur aucun socle massif. || Ni-
che feinte, renfoncement, peu profond qui ne con-
tient que des figures peintes ou en bas-relief. || Ni-
che rustique, niche dont les bandeaux sont décorés
de refends et de feuillages. ||-Niche en tour ronde,
niche prise dans le dehors d'un mur circulaire. |J On
fait des niches de rocaille, des niches de treillage.
Nous découvrîmes, dans une niche qui était dans
une palissade, une Diane à l'âge; de onze ou douze
ans et plus belle que les forêts de, Grèce et de Thes-
salie ne l'avaient jamais vue, VOIT. lett. 10. || Par
extension. Les abeilles qui ajustent avec tant de sy-
métrie leurs petites niches, BOSS. Connaiss. v, 2.
|| Fig. Tant que la niche du premier ministre sera
vide, M. le Prince en prendra une grande force,
RETZ, m, 238..Dont les noms.... placés, comme en
leurs niches, Vont de vos vers malins remplir les
hémistiches, BOIL. Sat. ix. || 2° Petit réduit pratiqué
dans un appartement pour mettre un lit, etc. Lit en
NIA
NIC
723
herbe a dit : Ci-dessous gît monsieur l'abbé, Qui
ne savatt ni A ni B, MALH. édit.de MÉNAGE, p. 276.
— HIST. xi* s. Mur ne citel n'i est remes [resté] à
fraindre [briser], Ch. de Roi. i. Ne n'ai tel gent qui
la sue derompe, ib. n||xne s. Il s'en ala avant, ne
dist ne ço ne quei, Th. le mart. 46. ||xnie s. Ne
soiez vers les pauvres ne sure [aigre] ne amere,
Berte, iv. Par un jour si très bel qu'il ne pleut ne
ne vente, ib. x. Que ceens entre famé n'en hiver
u'en esté, ib. XLV. || XV S. Adonc fut la dame moult
esbahie,, et requit tout en pleurant conseil à mon-
seigneur Robert d'Artois quelle chose elle en pour-
ront faire, ni où se traire à garant ni à conseil,
FROISS. i, t, 12. Ne suis roy ni prince aussy, Je suis
le sire de Coucy, Devise des Coucy. Dictes-moy où
n'en quel pays Est Flora... VILLON, Ballade des dames
du temps jadis. Prince, n'enquerez de sepmaine,
Où elles sont, ne de cest an, ID. ib. Envoi. ||xvies.
Il ne resterait innocence aucune n'en dits n'en faits,
s'il suffisoit d'accuser, CALV. Instit. Dédie. Il ne re-
cognoist ni advoue pour son oeuvre les hommes vi-
cieus et abastardis, ID. ib. 49. Tu ne te feras point
image taillée, ne semblance aucune des choses qui
sont en haut au ciel, ne çà bas en la terre, ni es
eaux dessous la terre; tu ne les adoreras ni honore-
ras, m. ib. 284. Il n'y a ni industrie ni labeur qui....
m. ib. 723. Où sont vos forces, ni apprêts, pour
leur faire teste? CARL. IV, 9.' Il n'y gaigna rien ny
pour soy ny pour les aultres, MONT, I, 4. Ny n'en-
tendent les stoïciens que.... ID. I, 60. Il n'y a ny sta-
tues ny trophées de marbre, ny arcs de triomphe, ny
coulonnes, ny sépultures magnifiques, qui puissent
combattre la durée d'une histoire éloquente, AMYOT,
Préf.in, 28. Celuy devant qui rien n'est ne futur ne
passé, ID. ib. xu, 40. Les Athéniens les receurent à
grande joye, ny plus ny moins que si c'eust esté
Theseus luy mesme vivant, m. Thésée, 45. Venus
n'a point ny myrte ny laurier Digne de toy ny digne
de ma teste, RONS. 48. Je ne sçay ny moyen, remède
ny manière De sortir de vos rets, où je vis en lan-
gueur, m. 240. Je ne puis ny toucher, gouster,
n'ouyr, ny voir, ÎD. 291. Mon appuy, mon Odet,
que j'aime Mille fois plus ny que moy-mesme, Ny
que mon coeur, ny que mes yeux, m. 472.
— ÉTYM. Provenç. ne, ni; anc. esp. ne; esp.
mod. ni; port, «em; ital. ne; du lat. nec. L'ancien
français est toujours ne ; on voit apparaître ni dans
les écrits de Frbissart; puis dans le xvie siècle ni
s'introduit et entre en lutte avec ne, et souvent
dans la même phrase on trouve les deux. Enfin dans
le xvne siècle ne n'est plus qu'un archaïsme, aujour-
d'hui complètement tombé en désuétude, excepté
quand on répète en plaisantant le ne pïus ne moins
du Malade imaginaire.
NIABLE (ni-a-bl'), adj. Qui peut être nié. Tout
mauvais cas est niable.
— ÊTYM. Nier.
NIAIS, AISE (ni-ê, ê-z'), adj. || 1°,Terme de fau-
connerie. Qui n'est pas encore sorti du nid, et qui
a été pris au nid, en parlant des oiseaux de vol.
Un faucon niais. || 2° Fig. Qui est simple et encore
sans usage du monde. Un garçon niais. Une fille
niaise, y 3° 11 se dit des manières, du ton, etc.
Tournure niaise. Cette mine entre douce et niaise
est passée en une autre toute contraire, et il ne
m'est plus rien resté qui ne soit changé, VOIT.
Lett. 42. J'ai la tête assez belle, avec beaucoup de
cheveux gris, les yeux doux, mais un peu égarés, et
10 visage assez niais, ID. t'6. 78. Elle affecte toujours
un ton de voix languissant et niais, MOL. Critique,
2. Il 4° Qui annonce la sottise ou l'inexpérience.
Une démarche niaise. Ces soupirs ridicules et ces
larmes niaises qui font rire tout le monde, MOL.
Critique, 7. Ces sortes de pléonasmes [Trois sceptres,
à son trône attachés par mon bras, Parleront au
lieu d'elles et ne se tairont pas, Nicom. 1, i] sont
les plus vicieux; ils retombent quelquefois dans ce
qu'on appelle le style niais : Hélas ! s'il n'était pas
mort, il serait encore en vie, VOLT. Comm. Corn.
11 5° S. m. et f. Un niais, une niaise. || Faire,
contrefaire le niais, faire semblant d'être simple.
Il C'est un niais de Sologne, il est de ces niais de
Sologne qui ne se trompent qu'à leur profit, il est
adroit et alerte sur ce qui regarde son intérêt et il
contrefait le simple. || La place des niais, la meil-
leure place. Des niais, sans prier, je me mets en la
place, RÉGNIER.^Sat. x. || Populairement. C'est de la
graine de niais, c'est une chose qui ne peut tromper
que les plus simples. || 6° Adv. Parler niais, parler
niaisement. || Rire niais, rire niaisement. La femme
de Montchevreuil était une grande créature maigre,
jaune, qui riait niais, ST-SIMON. 4, 6*.
— HIST. xnie s. Niais est cil [oiseau de chasse]
que on a trait dou nif, et que on norrit en son ostel
de sa juvente, BRUN. LAT. ÏY<ÎS. p. 201. || xive s.
Autres faucons y a qui ont esté prins au nid et sont
appelés nyais, Modus, f° LXXVII. || XVe s. Coquins,
niays, sots.... COQUILLART, Monologue des perruques.
Il xvie s. Si le sage n'erroit, le niais creveroit,
LEROUX DE LINCY, Prou, t. n, p. 416. Que s'il bastit
au lieu qui au pauvre appartienne, Jamais n'en par-
tira le malheur, t'en souvienne; Car d'un bien mal
acquis sur le pauvre niais Le troisième héritier ne
jouyra jamais, Plaisir des champs, p. 76. Parmi
ses faveurs vaines [de la fortune], je n'en ay point
qui plaise tant à cette niaise humeur qui s'en paist
chez moi, qu'une bulle authentique de bourgeoisie
romaine qui me feut octroyée, dernièrement que
j'y estais, pompeuse en sceaux et lettres dorées,"
MONT, iv, 143. Les frères ou pour le moins cousins
germains de sot sont niais, fat, badaut, nigaud,
badin et plusieurs autres, H. EST. ApoJ. pour Hérod.
p. 19, dans LACURNE. Entre tant de François qui
usent tous les jours de ces mots, niais ou nieg, ha-
gard, débonnaire, leurré, bien peu prennent garde
à leur premier usage et s'aperçoivent qu'ils disent
des hommes ce qui se dit proprement des oiseaux
de proye... ceux-là sçauront que niais ou niez se
dit proprement du faucon ou autre oiseau de proye
qui est pris au nid et n'ayant encore volé, m. Prè-
céllence du langage français, éd. FEUGÈRE, p. 128. ■
Se met au beau milieu de la table, et pensant estre
là en un bon lieu et en la place des niais [la bonne
place], BOUCHET, Serées, liv. n, p. 87,dans LACURNE.
— ÉTYM. Ital. nidiace; d'une forme latine nida-
cem ou nidiacem, qui vient de nidus, nid. Le pro-
vençal nizaic, niaic suppose une autre formation.
NIAISEMENT (ni-ê-ze-man), adv. D'une manière
niaise. Si vous m'eussiez permis dès le commen-
cement de vous en envoyer [des poulets, des billets-
doux], j'en saurais faire à cette heure de forts jolis,
et je ne finirais pas niaisement comme je fais, en
disant, mademoiselle, que je suis votre très-humble
et très-obéissant serviteur, VOIT. Lett. 40. Il n'ira
pas niaisement interrogeant les autres sur tout ce
qu'il voit, i. 3. ROUSS. Emile, u.
— HIST. XVIe s. Il n'y a ligne, endroit ou passage,
affin de parler niaisement aussi bien que les doctes,
qui ne soit tout farcy de science mistigorique,
îloyen de parvenir, p: 17, dans LACURNE.
— ÉTYM. Niaise, et le suffixe ment.
NIAISER (ni-ê-zé), v. n. S'amuser à des choses
niaises. Il est fâcheux de s'arrêter à ces bagatelles
[sophismes sur l'indivisibilité], mais il y a des
temps de niaiser, PASC. Jîsp. gêom. i. Avant qu'il
ait niaise tout son soûl dans un fauteuil et à sa
toilette, BARON, l'Homme à bonnes fort.i, 5. ||I1
se conjugue avec l'auxiliaire auoir.
— HIST. xvie s. Si philosopher, c'est doubter,
comme ils disent, à plus forte raison niaiser et
fantastiquer comme je foys, doit estre doubter,
MONT. Il, 23.
— ÉTYM. Niais.
NIAISERIE (ni-ê-ze-rie), s. f. || 1° Chose niaise.
Vous croyez donc que les pièces comiques sont
des niaiseries qui ne méritent aucune louange ?
MOL. Critique, 7. Cependant, comme si le christia-
nisme et la croix de Jésus étaient une fable, nous
n'avons d'ambition que pour la gloire du siècle;
l'humilité chrétienne nous paraît une niaiserie, BOSS.
Sermons, Vertu de la croix, 2. Un monde qui n'est
lui-même tout entier qu'un amas de niaiseries et
d'extravagances, MASS. Carême, Injust. du monde.
Préférer l'oeuvre de Dieu, cet ouvrage si grand, si
sublime, si honorable, aux niaiseries et aux inutilités
des enfants du siècle, ID. Confér. Fuite du monde.
U [Voltaire] vous certifie pour la vingtième fois qu'il
n'a point fait la plupart des niaiseries, c'est-à-dire
des livres que vous lui imputez, VOLT. Mél. hist.
Un chrét. contre six juifs, 12e niaiserie. Quand
toute une nation ne sait plus s'occuper que de niai-
series, quelle attention peut-elle donner aux grandes
choses? j. s. ROUSS. Polysyn- jugem. || Niaiseries
emphatiques, pensées sans valeur émises avec la
prétention de dire des vérités très-profondes. L'ap-
probation expresse ou tacite que donnèrent à ces
niaiseries emphatiques [le système de Mably] des
hommes tels que MM. de Bréquigny, du Theil,
Gaillard, Dacier, montre à quel point la véritable
science était alors timide et indécise, AUG. THIERRY,
Consid. sur l'hist. de France, ch. m. || 2° Le carac-
tère de celui qui est niais. La niaiserie de ce jeune
homme est incroyable. L'esprit du monde n'est qu'un
esprit de niaiserie qui nous fait voir les choses
niaises comme importantes, FLÉCH. Serm. i, 193.
— HIST. xvi* s. Le plus communément nous nous
sentons plus f^meus des trépignements, jeux et
niaiseries puériles de nos enfants, que nous ne fai-
sons aprez de leurs actions toutes - formées,
MONT, ir, 71.
— ÉTYM. Niaiser.
t NICAISE (ni-kê-z'), s. m. Nom propre qui
s'emploie pour désigner un jeune homme simple,
crédule et même niais. Un apprenti marchand était,
Qu'avec droit Nicaise on nommait; Garçon très-
neuf hors sa boutique Et quelque peu d'arithmé-
tique ; Garçon novice dans les tours Qui se prati-
quent en amours, LA FONT. Nicaise.
— ÉTYM. Lat. Nicasius, nom d'un saint, signi-
fiant victorieux, dev(xy), victoire. Le langage po-
pulaire a souvent attribué à des noms propres un
sens général, que peut-être niais a ici déterminé.
t NICCOLATE (ni-ko-la-f), s. m. Terme de
chimie. Sel produit par la combinaison de l'oxyde
niccolique avec une base salifiable.
fNICCOLIQUE (ni-ko-li-k'), adj. Terme de chi-
mie. Se dit d'un des oxydes du nickel.
— ÊTYM. Voy. NICKEL.
NICE (ni-s'), adj. Terme vieilli. Qui ne sait pas,
simple par ignorance. Tant ne fut nice, encor que
nice fût, Madame Alix, que le jeu ne lui plût, LA
FONT. Fais. || Terme d'une ancienne coutume. Pro-
messe nice, simple promesse, faite sans gage ni
■sûreté. Action nice, action fondée sur une pro-
messe nice.
— HIST. xme s. Nus bons [nul homme] ne puet
[peut] bone amor maintenir, Tant soit nices, qu'amor
non face saige, Ifs. de poés. franc, avant 13oo, t. i,
p. 347, dans LACURNE. Et ele ert [était] haute, dame
et riohe; S'avoit baron mauves et niche, Lai du
conseil. Par mon chief, tu es fox et nices, la Rose,
6776. || xve s. L'herbe qui reveille les niches maris,
j'en donroie jusques à ma chemise, et deusse aler
pour mon pain, les Évang. des quenouilles, p. 65.
Moult nice est celuy qui ne scet son nom nommer,
Percefor. t. il, f° 26. || xvies. L'oyselleurdes champs,
Qui doucement fait chanter son sublet, Pour prendre
au bric l'oyseau nyce et foiblet, MAROT, I, 264.
— ÉTYM. Picard, niche; Lunéville, nice, fou
prov. nec, nesci; anc. cat. neci; anc. esp. nescio;
esp. mod. necio; port, nescio, necio; ital. nescio; du
lat. nescius, qui ne sait pas, de ne, ne, non, et de
scire, savoir (voy. SCIENCE). Il y avait, du moins au
xvie siècle, un nice qui signifiait joli : Elle en mou-
rut, la noble Badebec, Du mal d'enfant, qui tant
me sembloit nice, Car elle avoit visaige de rebec,
Corps d'espaignole et ventre de souïsse, KAB. H, 3.
C'est l'angl. nice, joli, délicat, de l'anglo-sax. nesc,
même sens.
f NICET, ETTE (ni-sè, sè-f ), adj. Terme vieilli.
Qui est un peu nice Une simple maîtresse, Qui
soit douce et nicette, et qui ne sache pas, Appren-
tive au métier, que valent les appas, RÉGNIER,
Épît. n.
— HIST. xvi" s. La nicette [Léda] en son giron Re-
çoit les flammes secrettes, Faisant, tout à l'environ
Du cygne, un lit de fleurettes, RONS. 467.
— ÉTYM. Diminutif de nice.
t NICÉPHORE (ni-sé-fo-r'), adj. Terme d'anti-
quité. Qui porte une statue de la Victoire. La Mi-
nerye du Panthéon était une statue nicéphore
— ÉTYM. Nuoiçôpoç, de v£xi), victoire, et çôpo;,
qui porte.
1. NICHE (ni-ch'), s. f. M i" Enfoncement prati-
qué dans l'épaisseur de quelque corps solide, pour
y placer quelque chose, une statue, un vase, etc.
Mettre une statue dans une niche. Le choeur de
cette église est orné de saints placés dans des ni-
ches. Une niche de poêle. || Terme d'architecture.
Niche à cru, niche qui prend naissance au rez-de-
chaussée et ne s'élève sur aucun socle massif. || Ni-
che feinte, renfoncement, peu profond qui ne con-
tient que des figures peintes ou en bas-relief. || Ni-
che rustique, niche dont les bandeaux sont décorés
de refends et de feuillages. ||-Niche en tour ronde,
niche prise dans le dehors d'un mur circulaire. |J On
fait des niches de rocaille, des niches de treillage.
Nous découvrîmes, dans une niche qui était dans
une palissade, une Diane à l'âge; de onze ou douze
ans et plus belle que les forêts de, Grèce et de Thes-
salie ne l'avaient jamais vue, VOIT. lett. 10. || Par
extension. Les abeilles qui ajustent avec tant de sy-
métrie leurs petites niches, BOSS. Connaiss. v, 2.
|| Fig. Tant que la niche du premier ministre sera
vide, M. le Prince en prendra une grande force,
RETZ, m, 238..Dont les noms.... placés, comme en
leurs niches, Vont de vos vers malins remplir les
hémistiches, BOIL. Sat. ix. || 2° Petit réduit pratiqué
dans un appartement pour mettre un lit, etc. Lit en
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