MUR
MUR
MUS
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que le temps a mûri mes désirs, Que mon âge,
amoureux de plus sages plaisirs, Bientôt s'en va
frapper à son neuvième lustre.... BOIL. Épîlre v.
L'âge mûrira les passions, MASS. Carême, F. conf.
La foi qui mûrit de bonne heure la raison, ID. Pa-
négyr. St Benoît. Vingt ans d'étude et de médita-
tion dans le silence et la retraite ont amassé, mûri
et fécondé ses connaissances; et moi je répands mes
idées lorsque à peine elles sont écloses, MARMON-
TEL, Mém. iv. Ah! ne vous hâtez pas de mûrir vos
pensées! Jouissez du matin, jouissez du prin-
temps, v. HUGO, Odes, v, 17.
— HIST. xme s. Il [les fruits] ne pueent [peuvent]
es rains [rameaux] durer, Tant qu'il se puissent
meûrer, la Rose, 18H8. ||xive s. Les vices se veil-
lisseroient et vertu se meuriroit, BERCHEURE, f° 65,
recto. Mère, ce dist Bertran, ne vueillez effraier;
Car le fruit ne vaut riens qui ne se puet murer,
Guescl. 163-174. || xve s. Les blés commençoient
à mûrir, FROISS. I, I, 127.
— ÉTYM. Mûr; wallon, mavoouri, maweri ; namur.
mûri; Hainaut, meurir; pic. meurir; Berry, meûrer,
meûser, meurir; provenç. et espag. maduror; ital.
malurare. Du latin maturare on avait fait meûrer ;
mais mur avait aussi fourni mûrir, selon la règle
générale chez nous qui forme en ir les verbes qui
signifient devenir ; grossir, devenir gros ; grandir,
devenir grand ; verdir, devenir vert ; mûrir, deve-
nir mûr, etc.
y MÛRISSANT, ANTE (mu-ri-san, san-t'), adj.
|| 1° Qui est dans un état de maturation. Grappe
mûrissante. ||2°Qui est propre à rendre mûr. Cha-
leur mûrissante.
y MURITV (mu-ri-ti) s. m. Plante du Brésil qui
fournit des fibres textiles.
+ MURMURANT, ANTE (mur-mu-ran, ran-t'), adj.
Qui rend un murmure. Source limpide et murmuran-
te, Qui de latente du rocher Jaillis en nappe trans-
parente Sur l'herbe que tu vas coucher, LAMART. Harm.
u, 5 Je veux aujourd'hui folâtrer avec vous Au
sein des vagues murmurantes, v. HUGO, Odes, iv, s.
— HIST. xvie s. Le matin et le soir, en faisant
mes regrets, J'apprendray vostre gloire aux mur-
niurans rivages, DESPORTES, Élégies, i, 6.
| MURMURATEUR (mur-mu-ra-teur), s. m. Celui
qui murmure. Ceux dont l'esprit était égaré seront
éclairés, et les murmurateurs apprendront la loi de
Dieu, SACI, Bible, fsaïe,xxix, 24. Moïse, vengeant la
gloire du Seigneur sur ses frères mêmes, en exter-
minant les murmurateurs, MASS. Carême, Resp.hum.
C'est un état dont les soins sont infinis et ingrats....
dont toute l'autorité et les plus sages ménagements
du zèle se bornent à faire des murmurateurs et
des mécontents, ID. Confêr. Ambit. des clercs. || Adj'.
Bernard frappe les rois et les royaumes, réforme le
tabernacle sur le modèle de celui que vous lui aviez
montré sur la montagne, confond les ministres
murmurateurs.... MASS. Panég. St Bernard. Voilà
ce que ces Juifs murmurateurs.... auraient pu dire
à Moïse, VOLT. Dict. phil. Moïse. Peuple murmura-
teur, race ingrate et perfide, CHATEAUB. Moïse, i, 5.
— HIST. xvie s. Pour fermer la bouche aux mur-
murateurs, CALV. Instit. 1078.
— ÉTYM. Lat. murmuratorcm, de murmurarc,
murmurer.
y MURMURATION(mur-mu-ra-sion),s. f. Action
de murmurer.
— HIST. xve s. De quoi grant murmuration sour-
dit entre les Anglois, FROISS. I, I, 40.
— ÉTYM. Provenç. murmuratio; espagn. murmu-
racion ; ital. mormorazione ; du lat. murmuratio-
n em, de murmurarè, murmurer.
MURMURE (mur-mu-r'), s. m. || 1° Bruit léger
des eaux, des vents, etc. X peine parlions-nous
qu'un murmure confus, Sortant du fond de l'antre,
expliquait leur refus, CORN. OEdipe, i, 6. Une fon-
taine y faisait un doux murmure, FÉN. Tél. iv. Le
cri des oiseaux nocturnes, celui des bêtes féroces,
en hiver, pendant la nuit, surtout s'il se mêle au
murmure des vents.... DIDER. Salon de 1767, OEuvr.
t. xiv, p. 261, dans POUGENS Tout resta mort,
muet dans la nature, Le vent sans bruit, le ruisseau
sans murmure, DUCIS, Othello, v, 2. Voilà donc le
séjour d'un peuple et le murmure De ces innom-
brables essaims Que la terre produit et dévore à
mesure, LAMART. Harm. i, 10. L'onde n'a plus le
murmure Dont elle enchantait les bois ; Sous des
rameaux sans verdure Les oiseaux n'ont plus de
noix, m. ib. n, 1. || 2e Bruissement que font enten-
dre certains animaux. Les oiseaux par leur chant,
le taureau par son mugissement, le cheval par son
hennissement, l'ours par son gros murmure...,
annoncent tous un même désir, BUFF. Ois. t. vu,
p. 66.|| Nom donne quelquefois au colibri.|| 3° Terme
dé médecine. Murmure respiratoire, bruit léger
qu'on entend lorsqu'on applique l'oreille sur la poi-
trine, le poumon et les plèvres étant sains. || 4° Bruit
confus de plusieurs personnes qui parlent et s'agi-
tent en même temps. Murmure d'approbation, d'im-
probation. Quandla Champmeslé arrive, on entend un
murmure; tout le monde est ravi, SÉV. 129. Nous
l'avons vu, frappé de ces murmures importuns qui
interrompent les oraisons des fidèles, et troublent
dans la maison de Dieu le vénérable silence des
saints mystères, se lever avec indignation.... FLÉCH.
Duc de Mont. Vingt carrosses bientôt, arrivant à la
file, Y sont en moins de rien suivis de plus de
mille [dans les embarras de Paris].... Chacun pré-
tend passer.... Des mulets en sonnant augmen-
tent le murmure, BOIL. Sat. vi. Un doux murmure
marquait les sentiments de toute l'assemblée,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vm, p. 324, dans POU-
GENS. Il se fit un petit murmure qui m'était favora-
ble, MARIVAUX, J/drianne, 7e part. Un murmure
plaintif, un mélange de voix gémissantes se fait en-
tendre, MABMONTEL, Mém. i. || 5° Le bruit et les
plaintes que font des personnes mécontentes.
Apaiser les murmures du peuple. Ils [les chrétiens]
souffrent sans murmure et meurent "avec joie, CORN.
Polxj. i, 3. Cette femme [Mme de Boulay] est si peu
digne des faveurs qu'elle reçoit, que c'est un mur-
mure, SÉV. 22 oct. 1677. Les murmures et les li-
belles des mécontents, BOSS. Déf. Var. \" dise. §36.
'foute la Grèce éclate en murmures confus, RAC.
Andr. i,l. Votre absence est pour eux un sujet de
murmure, ID. Baj. i, l. Malgré de secrètes jalou-
sies, malgré les murmures qu'excitaient sa conduite
et ses dettes, elle n'a jamais perdu sa pension, J. i.
ROUSS. Confess. m. || Plainte sourde d'une seule
personne. Sa disgrâce ne lui arracha aucun mur-
mure. Trouvez-vous que ma fortune soit heureuse?
j'en suis contente, et, si j'ai des mouvements de
murmure, ce n'est pas par rapport à moi, SÉV. 31 mai
1680. || 6° Fig. Le murmure du coeur, le murmure
des passions, etc. le mouvement secret des pas-
sions contraintes ou contrariées. J'en ressens dans
mon âme un murmure secret, CORN. Pomp. v, 6.
I| On dit de même : les murmures du sang, les mur-
mures de la vanité. Du sang qui se révolte est-ce
quelque murmure? RAC. Iphig. i, 3. Écoutez-vous
du sang le dangereux murmure? VOLT. Oresle, i, 6.
— HIST. xiir s. Cist sont bien mesnie de roi ; Il
n'aimentnoise ne desroi Ne grant murmure, RUTEB.
200. || xive s. Occasion de murmure ou de rébellion,
ORESME, Thèse de MEUNIER. |l xve s. Là furent en mur-
mure ensemble moult longuement, pour savoir si
ils lui demanderoient ou si ils s'en tairoient, FROISS.
II, m, 19. De là tyra le dit duc devant la cité de
Lyege, lesquelz estaient en grant murmure, COMM.
II, 3. || xvie s. Il ne faut que deux jours de pluye et
vingt quatre heures de disette, pour mettre en
murmure un régiment, LANOUE, 203.
— ÉTYM. Provenç. murmur et murmuri; espagn.
murmurio ; ital. mormorio ; du bas-latin murmu-
rium, dérivé de murmur, onomatopée qui se trouve
dans toutes les langues aryennes: sanscr. marmara;
grec, (j.op|iOpw; anc. haut-allem. murmwiôn ; lithua-
nien, murmu.
MURMURÉ, ÉE (mur-mu-ré, rée), part, passé de
murmurer. Dit à voix basse. Des paroles murmurées
dans l'oreille.
f MURMUREMENT (mur-mu-re-man), s. m. Ac-
tion de murmurer.
— HIST. xue s. Ici sorstrent [sourdirent] murmu-
ramenz, BENOÎT, dans RAYNOUARD, Lexique. ||xive s.
Sur le murmurement d'icelles paroles, nu CANGE,
murmurium. || xvie s. Le murmurement de l'eau,
PALISSY, 78.
— ÉTYM. jlfurmurer; provenç. murmurament;
ital. mormoramento.
MURMURER (mur-mu-ré), v. n. ||1° Faire un
bruit léger, en parlant des eaux, des vents, -etc. Le
vent murmurait dans la forêt. || 2° Faire entendre
un murmure, en parlant des personnes. Jeanne, non
moins que Circe, entre ses dents murmure, RÉGNIER,
Sat. xi. || 3° Fig. Faire entendre une plainte sour-
dement sans éclater. On a dans les deux camps en-
tendu murmurer, CORN. Hor. m, 2. Les enfants
d'Israël murmurèrent contre Moïse et Aaron, SACI,
Bible, Nombr xrv, 2. Chrétiens, ne murmurez pas
si Madame a été choisie pour vous donner une .telle
instruction, BOSS. Duch. d'Orl. Du rouge qu'on vous
voit, on s'étonne, on murmure, BOIL. Sat. x. Malgré
tout mon amour si je n'ai pu vous plaire, Je n'en
murmure point.... RAC. Bajaz. v, 4. Orgueilleuse
rivale, on t'aime et tu murmures! Souffrirai-je à la
fois ta gloire et tes injures ? ID. Iph. n, 7. Vous
murmurez contre la bonté de Dieu, MASS. Avent,
Afflict. Despréaux,-du royaume sombre II me semble
entendre ton ombre Murmurer déjà contre moi,
I.AMOTTE, Odes, t. i, p. 602, dans POUGENS: Ils peu-
vent murmurer, mais c'est dans la poussière, VOLT.
Sémir. n, 3. Les peuples, qui avaient idolâtré leur
roi dans ses prospérités, murmuraient contre.
Louis XIV malheureux, ID. Louis XIV, 21. Le
peuple n'a pas sans doute le droit de murmurer,
mais sans doute aussi il a le droit de se taire, et
son silence est la leçon des rois, L'ABBÉ DS
BEAUVAIS, Oraison funèbre de Louis XV?\\ll su
dit aussi des choses qui, personnifiées, se plaignent,
résistent. Je ne sais quoi pourtant dans mon coeur
en murmure, CORN. Héracl. v, 8. Mais dans votre
coeur même un autre amour murmure, ID. Attila,
v, 4. La chair murmurera, mais de tout son mur-
mure La ferveur de l'esprit convaincra l'imposture,
ID. Imit. m, 12. La bouche obéit mal-lorsque le
coeur murmure, VOLT. Tancr. 1, 4. ||4° Murmurer
de, s'entretenir mystérieusement de. Cela n'est pas
bien assuré, mais on en murmure. On murmure de
quelque rhume extraordinaire de Quanto [Mme de
Montespan], comme l'année dernière, SÉV. 13 oct.
1677.[| Use conjugue avec l'auxiliaire avoir. || S'V.a.
Dire à voix basse. Quelquefois nous murmurions
des vers que nous inspirait le spectacle de la na-
ture, CHATEAUBR. .René'. Mon coeur à ce réveil du
jour que Dieu renvoie.... Murmure en s'éveillant
son hymne intérieur, Demande un jour de paix,
de bonheur, d'innocence, LAMART. Harm. 1,- 6.
Il Fig. Savez-vous son nom [du Seigneur] ? la nature
Réunit en vain ses cent voix; L'étoile à l'étoile
murmure: Quel Dieu nous imposa nos lois? LA-
MART. Harm. 1, 2. || 6° Se murmurer, v. réfl, Etredit
à voix basse. Cette nouvelle se murmure. •-.
— HIST. XIIe s. Il vit que tuit murmuraient contre
Domilre, Machab. 1, 11. Ne creirent [ils ne crurent
pas] à la parole de lui, .e murmurèrent en lur
tabernacles, Liber psalm. p. 160. ||xine s. Charité
ne murmure point, Se je doins ma pecune toute,
j. DE MEUNG, Tr. 1676. Il xvie s. Et y en eut mesme
qui - murmurèrent entre leurs dents, qu'il falloit
retenir en la ville les sénateurs, AMYOT, C. d'XJtiq. 80.
Tous ceulx de la cour en murmuraient, ID. Artax.
5. Au son des vers que tu murmures, RONS. 413.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. murmurer; ital.
mormorare; du lat. murmurarè, qui vient de murmur.
yMÛRON (mu-ron), s. m. || 1° Fruit des ronces.
Il 2° Framboisier sauvage.
— ÉTYM. Dérivé de mitre; génev. meuron.
y MUROS (EXTRA ou INTRA) (in-tra, ek-stra-mu-
rôs'), locutions latines qui signifient, hors des murs,
dans les murs d'une ville. Les débitants de bois-
sons intra muros ne sont pas soumisà l'exercice par
les employés des contributions indirectes, tandis
que les débitants extra muros le sont.
MURRHIN, INE (mu-rrin, rri-n'), adj. Terme
d'antiquité. Vases murrhins, vases fort estimés des
anciens, et Jont la matière est encore pour les sa-
vants un objet de discussion. La matière des célèbres
vases murrhins, dont parle Pline, était, suivant
l'opinion de nos plus savants minéralogistes, de la
fluorine [fluorure de calcium], qui présente l'as-
pect d'un beau verre cristallisé, de couleurs variées
LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. murrhinus, de murrha ou myrrha,
substance dont on faisait ces vases.
t MUSACÉES (mu-za-sée), s. f. pi. Terme de bota-
nique. Famille de plantes monocotylédonées donl
le bananier est le type.
— ÉTYM. On dit que ce nom est dédié à Musa,
médecin de l'empereur Auguste.
MUSAGÈTE (mu-sa-jè-t-), adj". 01. Terme de my-
thologie. Apollon musagète, c'est-à-dire Apollon
conducteur des muses.
— ÉTYM. MoucraYÉTïiç, dep.oûtra, muse, et ây£iv.
conduire.
y MUSANGËRE (mu-zan-jè-r'), s. f. Grosse mé-
sange
MUSARAIGNE (mu-za-rè-gn'), s. f. Nom d'un
genre de mammifères carnassiers insectivores, où
l'on distingue la musaraigne commune, dite vulgai-
rement musaraigne, musette, et au masculin, muset
sorex araneus, Linné ; musaraigne d'eau, sorex fo-
diens, Gmelin.
— ÉTYM. Lat. musaraneus, de mus, rat (compa-
rez l'ail. Maus, souris, et le sanscr. mush, dérober),
et aranea, araignée ; wallon, miser elle ; norm. mesi-
rette ou miseretle.
MUSARD, ARDE (mu-zar, zar-d'), adj". Qui
a l'habitude de muser. Le cadet paraissait presque
MUR
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que le temps a mûri mes désirs, Que mon âge,
amoureux de plus sages plaisirs, Bientôt s'en va
frapper à son neuvième lustre.... BOIL. Épîlre v.
L'âge mûrira les passions, MASS. Carême, F. conf.
La foi qui mûrit de bonne heure la raison, ID. Pa-
négyr. St Benoît. Vingt ans d'étude et de médita-
tion dans le silence et la retraite ont amassé, mûri
et fécondé ses connaissances; et moi je répands mes
idées lorsque à peine elles sont écloses, MARMON-
TEL, Mém. iv. Ah! ne vous hâtez pas de mûrir vos
pensées! Jouissez du matin, jouissez du prin-
temps, v. HUGO, Odes, v, 17.
— HIST. xme s. Il [les fruits] ne pueent [peuvent]
es rains [rameaux] durer, Tant qu'il se puissent
meûrer, la Rose, 18H8. ||xive s. Les vices se veil-
lisseroient et vertu se meuriroit, BERCHEURE, f° 65,
recto. Mère, ce dist Bertran, ne vueillez effraier;
Car le fruit ne vaut riens qui ne se puet murer,
Guescl. 163-174. || xve s. Les blés commençoient
à mûrir, FROISS. I, I, 127.
— ÉTYM. Mûr; wallon, mavoouri, maweri ; namur.
mûri; Hainaut, meurir; pic. meurir; Berry, meûrer,
meûser, meurir; provenç. et espag. maduror; ital.
malurare. Du latin maturare on avait fait meûrer ;
mais mur avait aussi fourni mûrir, selon la règle
générale chez nous qui forme en ir les verbes qui
signifient devenir ; grossir, devenir gros ; grandir,
devenir grand ; verdir, devenir vert ; mûrir, deve-
nir mûr, etc.
y MÛRISSANT, ANTE (mu-ri-san, san-t'), adj.
|| 1° Qui est dans un état de maturation. Grappe
mûrissante. ||2°Qui est propre à rendre mûr. Cha-
leur mûrissante.
y MURITV (mu-ri-ti) s. m. Plante du Brésil qui
fournit des fibres textiles.
+ MURMURANT, ANTE (mur-mu-ran, ran-t'), adj.
Qui rend un murmure. Source limpide et murmuran-
te, Qui de latente du rocher Jaillis en nappe trans-
parente Sur l'herbe que tu vas coucher, LAMART. Harm.
u, 5 Je veux aujourd'hui folâtrer avec vous Au
sein des vagues murmurantes, v. HUGO, Odes, iv, s.
— HIST. xvie s. Le matin et le soir, en faisant
mes regrets, J'apprendray vostre gloire aux mur-
niurans rivages, DESPORTES, Élégies, i, 6.
| MURMURATEUR (mur-mu-ra-teur), s. m. Celui
qui murmure. Ceux dont l'esprit était égaré seront
éclairés, et les murmurateurs apprendront la loi de
Dieu, SACI, Bible, fsaïe,xxix, 24. Moïse, vengeant la
gloire du Seigneur sur ses frères mêmes, en exter-
minant les murmurateurs, MASS. Carême, Resp.hum.
C'est un état dont les soins sont infinis et ingrats....
dont toute l'autorité et les plus sages ménagements
du zèle se bornent à faire des murmurateurs et
des mécontents, ID. Confêr. Ambit. des clercs. || Adj'.
Bernard frappe les rois et les royaumes, réforme le
tabernacle sur le modèle de celui que vous lui aviez
montré sur la montagne, confond les ministres
murmurateurs.... MASS. Panég. St Bernard. Voilà
ce que ces Juifs murmurateurs.... auraient pu dire
à Moïse, VOLT. Dict. phil. Moïse. Peuple murmura-
teur, race ingrate et perfide, CHATEAUB. Moïse, i, 5.
— HIST. xvie s. Pour fermer la bouche aux mur-
murateurs, CALV. Instit. 1078.
— ÉTYM. Lat. murmuratorcm, de murmurarc,
murmurer.
y MURMURATION(mur-mu-ra-sion),s. f. Action
de murmurer.
— HIST. xve s. De quoi grant murmuration sour-
dit entre les Anglois, FROISS. I, I, 40.
— ÉTYM. Provenç. murmuratio; espagn. murmu-
racion ; ital. mormorazione ; du lat. murmuratio-
n em, de murmurarè, murmurer.
MURMURE (mur-mu-r'), s. m. || 1° Bruit léger
des eaux, des vents, etc. X peine parlions-nous
qu'un murmure confus, Sortant du fond de l'antre,
expliquait leur refus, CORN. OEdipe, i, 6. Une fon-
taine y faisait un doux murmure, FÉN. Tél. iv. Le
cri des oiseaux nocturnes, celui des bêtes féroces,
en hiver, pendant la nuit, surtout s'il se mêle au
murmure des vents.... DIDER. Salon de 1767, OEuvr.
t. xiv, p. 261, dans POUGENS Tout resta mort,
muet dans la nature, Le vent sans bruit, le ruisseau
sans murmure, DUCIS, Othello, v, 2. Voilà donc le
séjour d'un peuple et le murmure De ces innom-
brables essaims Que la terre produit et dévore à
mesure, LAMART. Harm. i, 10. L'onde n'a plus le
murmure Dont elle enchantait les bois ; Sous des
rameaux sans verdure Les oiseaux n'ont plus de
noix, m. ib. n, 1. || 2e Bruissement que font enten-
dre certains animaux. Les oiseaux par leur chant,
le taureau par son mugissement, le cheval par son
hennissement, l'ours par son gros murmure...,
annoncent tous un même désir, BUFF. Ois. t. vu,
p. 66.|| Nom donne quelquefois au colibri.|| 3° Terme
dé médecine. Murmure respiratoire, bruit léger
qu'on entend lorsqu'on applique l'oreille sur la poi-
trine, le poumon et les plèvres étant sains. || 4° Bruit
confus de plusieurs personnes qui parlent et s'agi-
tent en même temps. Murmure d'approbation, d'im-
probation. Quandla Champmeslé arrive, on entend un
murmure; tout le monde est ravi, SÉV. 129. Nous
l'avons vu, frappé de ces murmures importuns qui
interrompent les oraisons des fidèles, et troublent
dans la maison de Dieu le vénérable silence des
saints mystères, se lever avec indignation.... FLÉCH.
Duc de Mont. Vingt carrosses bientôt, arrivant à la
file, Y sont en moins de rien suivis de plus de
mille [dans les embarras de Paris].... Chacun pré-
tend passer.... Des mulets en sonnant augmen-
tent le murmure, BOIL. Sat. vi. Un doux murmure
marquait les sentiments de toute l'assemblée,
ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vm, p. 324, dans POU-
GENS. Il se fit un petit murmure qui m'était favora-
ble, MARIVAUX, J/drianne, 7e part. Un murmure
plaintif, un mélange de voix gémissantes se fait en-
tendre, MABMONTEL, Mém. i. || 5° Le bruit et les
plaintes que font des personnes mécontentes.
Apaiser les murmures du peuple. Ils [les chrétiens]
souffrent sans murmure et meurent "avec joie, CORN.
Polxj. i, 3. Cette femme [Mme de Boulay] est si peu
digne des faveurs qu'elle reçoit, que c'est un mur-
mure, SÉV. 22 oct. 1677. Les murmures et les li-
belles des mécontents, BOSS. Déf. Var. \" dise. §36.
'foute la Grèce éclate en murmures confus, RAC.
Andr. i,l. Votre absence est pour eux un sujet de
murmure, ID. Baj. i, l. Malgré de secrètes jalou-
sies, malgré les murmures qu'excitaient sa conduite
et ses dettes, elle n'a jamais perdu sa pension, J. i.
ROUSS. Confess. m. || Plainte sourde d'une seule
personne. Sa disgrâce ne lui arracha aucun mur-
mure. Trouvez-vous que ma fortune soit heureuse?
j'en suis contente, et, si j'ai des mouvements de
murmure, ce n'est pas par rapport à moi, SÉV. 31 mai
1680. || 6° Fig. Le murmure du coeur, le murmure
des passions, etc. le mouvement secret des pas-
sions contraintes ou contrariées. J'en ressens dans
mon âme un murmure secret, CORN. Pomp. v, 6.
I| On dit de même : les murmures du sang, les mur-
mures de la vanité. Du sang qui se révolte est-ce
quelque murmure? RAC. Iphig. i, 3. Écoutez-vous
du sang le dangereux murmure? VOLT. Oresle, i, 6.
— HIST. xiir s. Cist sont bien mesnie de roi ; Il
n'aimentnoise ne desroi Ne grant murmure, RUTEB.
200. || xive s. Occasion de murmure ou de rébellion,
ORESME, Thèse de MEUNIER. |l xve s. Là furent en mur-
mure ensemble moult longuement, pour savoir si
ils lui demanderoient ou si ils s'en tairoient, FROISS.
II, m, 19. De là tyra le dit duc devant la cité de
Lyege, lesquelz estaient en grant murmure, COMM.
II, 3. || xvie s. Il ne faut que deux jours de pluye et
vingt quatre heures de disette, pour mettre en
murmure un régiment, LANOUE, 203.
— ÉTYM. Provenç. murmur et murmuri; espagn.
murmurio ; ital. mormorio ; du bas-latin murmu-
rium, dérivé de murmur, onomatopée qui se trouve
dans toutes les langues aryennes: sanscr. marmara;
grec, (j.op|iOpw; anc. haut-allem. murmwiôn ; lithua-
nien, murmu.
MURMURÉ, ÉE (mur-mu-ré, rée), part, passé de
murmurer. Dit à voix basse. Des paroles murmurées
dans l'oreille.
f MURMUREMENT (mur-mu-re-man), s. m. Ac-
tion de murmurer.
— HIST. xue s. Ici sorstrent [sourdirent] murmu-
ramenz, BENOÎT, dans RAYNOUARD, Lexique. ||xive s.
Sur le murmurement d'icelles paroles, nu CANGE,
murmurium. || xvie s. Le murmurement de l'eau,
PALISSY, 78.
— ÉTYM. jlfurmurer; provenç. murmurament;
ital. mormoramento.
MURMURER (mur-mu-ré), v. n. ||1° Faire un
bruit léger, en parlant des eaux, des vents, -etc. Le
vent murmurait dans la forêt. || 2° Faire entendre
un murmure, en parlant des personnes. Jeanne, non
moins que Circe, entre ses dents murmure, RÉGNIER,
Sat. xi. || 3° Fig. Faire entendre une plainte sour-
dement sans éclater. On a dans les deux camps en-
tendu murmurer, CORN. Hor. m, 2. Les enfants
d'Israël murmurèrent contre Moïse et Aaron, SACI,
Bible, Nombr xrv, 2. Chrétiens, ne murmurez pas
si Madame a été choisie pour vous donner une .telle
instruction, BOSS. Duch. d'Orl. Du rouge qu'on vous
voit, on s'étonne, on murmure, BOIL. Sat. x. Malgré
tout mon amour si je n'ai pu vous plaire, Je n'en
murmure point.... RAC. Bajaz. v, 4. Orgueilleuse
rivale, on t'aime et tu murmures! Souffrirai-je à la
fois ta gloire et tes injures ? ID. Iph. n, 7. Vous
murmurez contre la bonté de Dieu, MASS. Avent,
Afflict. Despréaux,-du royaume sombre II me semble
entendre ton ombre Murmurer déjà contre moi,
I.AMOTTE, Odes, t. i, p. 602, dans POUGENS: Ils peu-
vent murmurer, mais c'est dans la poussière, VOLT.
Sémir. n, 3. Les peuples, qui avaient idolâtré leur
roi dans ses prospérités, murmuraient contre.
Louis XIV malheureux, ID. Louis XIV, 21. Le
peuple n'a pas sans doute le droit de murmurer,
mais sans doute aussi il a le droit de se taire, et
son silence est la leçon des rois, L'ABBÉ DS
BEAUVAIS, Oraison funèbre de Louis XV?\\ll su
dit aussi des choses qui, personnifiées, se plaignent,
résistent. Je ne sais quoi pourtant dans mon coeur
en murmure, CORN. Héracl. v, 8. Mais dans votre
coeur même un autre amour murmure, ID. Attila,
v, 4. La chair murmurera, mais de tout son mur-
mure La ferveur de l'esprit convaincra l'imposture,
ID. Imit. m, 12. La bouche obéit mal-lorsque le
coeur murmure, VOLT. Tancr. 1, 4. ||4° Murmurer
de, s'entretenir mystérieusement de. Cela n'est pas
bien assuré, mais on en murmure. On murmure de
quelque rhume extraordinaire de Quanto [Mme de
Montespan], comme l'année dernière, SÉV. 13 oct.
1677.[| Use conjugue avec l'auxiliaire avoir. || S'V.a.
Dire à voix basse. Quelquefois nous murmurions
des vers que nous inspirait le spectacle de la na-
ture, CHATEAUBR. .René'. Mon coeur à ce réveil du
jour que Dieu renvoie.... Murmure en s'éveillant
son hymne intérieur, Demande un jour de paix,
de bonheur, d'innocence, LAMART. Harm. 1,- 6.
Il Fig. Savez-vous son nom [du Seigneur] ? la nature
Réunit en vain ses cent voix; L'étoile à l'étoile
murmure: Quel Dieu nous imposa nos lois? LA-
MART. Harm. 1, 2. || 6° Se murmurer, v. réfl, Etredit
à voix basse. Cette nouvelle se murmure. •-.
— HIST. XIIe s. Il vit que tuit murmuraient contre
Domilre, Machab. 1, 11. Ne creirent [ils ne crurent
pas] à la parole de lui, .e murmurèrent en lur
tabernacles, Liber psalm. p. 160. ||xine s. Charité
ne murmure point, Se je doins ma pecune toute,
j. DE MEUNG, Tr. 1676. Il xvie s. Et y en eut mesme
qui - murmurèrent entre leurs dents, qu'il falloit
retenir en la ville les sénateurs, AMYOT, C. d'XJtiq. 80.
Tous ceulx de la cour en murmuraient, ID. Artax.
5. Au son des vers que tu murmures, RONS. 413.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. murmurer; ital.
mormorare; du lat. murmurarè, qui vient de murmur.
yMÛRON (mu-ron), s. m. || 1° Fruit des ronces.
Il 2° Framboisier sauvage.
— ÉTYM. Dérivé de mitre; génev. meuron.
y MUROS (EXTRA ou INTRA) (in-tra, ek-stra-mu-
rôs'), locutions latines qui signifient, hors des murs,
dans les murs d'une ville. Les débitants de bois-
sons intra muros ne sont pas soumisà l'exercice par
les employés des contributions indirectes, tandis
que les débitants extra muros le sont.
MURRHIN, INE (mu-rrin, rri-n'), adj. Terme
d'antiquité. Vases murrhins, vases fort estimés des
anciens, et Jont la matière est encore pour les sa-
vants un objet de discussion. La matière des célèbres
vases murrhins, dont parle Pline, était, suivant
l'opinion de nos plus savants minéralogistes, de la
fluorine [fluorure de calcium], qui présente l'as-
pect d'un beau verre cristallisé, de couleurs variées
LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. murrhinus, de murrha ou myrrha,
substance dont on faisait ces vases.
t MUSACÉES (mu-za-sée), s. f. pi. Terme de bota-
nique. Famille de plantes monocotylédonées donl
le bananier est le type.
— ÉTYM. On dit que ce nom est dédié à Musa,
médecin de l'empereur Auguste.
MUSAGÈTE (mu-sa-jè-t-), adj". 01. Terme de my-
thologie. Apollon musagète, c'est-à-dire Apollon
conducteur des muses.
— ÉTYM. MoucraYÉTïiç, dep.oûtra, muse, et ây£iv.
conduire.
y MUSANGËRE (mu-zan-jè-r'), s. f. Grosse mé-
sange
MUSARAIGNE (mu-za-rè-gn'), s. f. Nom d'un
genre de mammifères carnassiers insectivores, où
l'on distingue la musaraigne commune, dite vulgai-
rement musaraigne, musette, et au masculin, muset
sorex araneus, Linné ; musaraigne d'eau, sorex fo-
diens, Gmelin.
— ÉTYM. Lat. musaraneus, de mus, rat (compa-
rez l'ail. Maus, souris, et le sanscr. mush, dérober),
et aranea, araignée ; wallon, miser elle ; norm. mesi-
rette ou miseretle.
MUSARD, ARDE (mu-zar, zar-d'), adj". Qui
a l'habitude de muser. Le cadet paraissait presque
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