602
MON MON MON
|| Fig. Une mouche est monarque des animalcules
imperceptibles qu'elle dévore ; l'araignée est mo-
narque des mouches, puisqu'elle les emprisonne et
les mange', l'hirondelle domine les araignées; les
pies-grièches mangent les hirondelles, cela ne finit
point, VOLT. Mil. 7itt. à if***.
— HIST. xivc s. Monarche, celui qui un seul tient
le souverain princey, ORESME, ÏÏièse de MEUNIER.
|| xv° s. Tout ainsi que, par Pordonnance du su-
pernel monarche, principaultez et seigneuries sont
créées et establies, A. CHAETIER, Quadrilogue invec-
tif. La très noble cité de Paris, ville monarche et
capital de France, Chron. addit. à la suite de
Slonstrelet, f° i, dans LACURNE. || xvie s. Par maintes
îoys, et semblables conquestes, Plus que canons, ou
foudroyans tempestes, [tu] Feis estonner du monde
la monarche [Rome], MAROT, IV, 125. Dessus son
Ihrone est l'éternel monarque : Là haut assis il voit
tout de ses yeux, ID. IV, 246.
— ÉTYM. Movâpxvjç, monarque (voy. MONARCHIE).
MONASTÈRE (mo-na-stè-r'), s. m. Édifice habité
par des moines ou par des religieuses. Et durant
douze ans qu'elle fut dans ce monastère [de Fare-
moutiers],on lui voyait tant de modestie et tant de
sagesse, qu'on ne savait à quoi elle était le plus
propre, ou à commander, ou à obéir, BOSS. Anne de
Gong. Si l'on vient à chercher pour quel secret
mystère Alidor à ses frais bâtit un monastère, EOIL.
Sat. îx. Il n'y avait presque pas de livres dans les
plus anciens et les plus riches monastères [de Rus-
sie], même à la condition de n'y être pas lus, FON-
TEN. Cgar Pierre. Combien d'officiers blessés en
combattant pour la patrie sont venus demander
l'aumône, et quelquefois inutilement, à la porte
des opulents monastères fondés par leurs ancêtres I
VOLT. Polit, et ligisl. Lett. d'un ecclésiast.
— HIST. xive s. Et funder abaîes, priortez, mo-
nastères, Girart de Ross. v. 2683. || xve s. En un
monastère reclus, Mes jours il me faut confiner,
BASSELIN, LUI.
— ÉTYM. Lat. monasferium, qui est le grec fio-
va(7Tïjptov, de p.ovacTTïjp, moine, formé de [IOWÇEIV,
vivre seul, de nâvoç (voy. MONO....). Monastère est
refait sur le latin; monasterium avait donné mou-
stier (voy. MOUTIER); mouslier subsiste dans le nom
de plusieurs localités; c'est de ce mot que vient
l'allemand Munster.
MONASTIQUE (mo-na-sti-k'), adj'. Qui concerne
les moines. Voeux monastiques. La vénérable mère
Françoise de la Châtre.... abbesse de Faremoutiers,
que nous pouvons appeler la restauratrice de la règle
de Saint-Benoît et la lumière de la vie monastique,
BOSS. Anne d-eGons. La vie monastique, qui fait tant
de bien et tant de mal, qui a été une des colonnes de
la papauté, et qui a produit celui [Luther] par qui la
papauté fut exterminée dans la moitié de l'Europe,
mérite une attention particulière, VOLT. Moeurs, 139.
Frère Lubin d'un ton peu monastique Interrogea le
beau mélancolique, GRESSET, Ver-vert, ni. Saint Malo,
l'un de ces grands apôtres monastiques qui ont laissé
leurs noms aux diocèses de PArmonque, MONTA-
LEME. les Moines de l'Occident, t. n, p. 3SI.
— SYN. MONACAL, MONASTIQUE. Ces deux mots ne
diffèrent que par le suffixe et ont au fond le même
sens. Mais l'usage a attaché un sens défavorable à
monacal, et a laissé à monastique son sens naturel :
vie monastique, intrigues monacales.
— ÉTYM. Lat. monasticus, du grec [jiovac>Tiy.èç,
de [AOVIXÇEIV, vivre seul, de [lôvoç, seul (voy. MONO....).
MONAUT (mo-nô), adj. m. Qui n'a qu'une
oreille. Un chien, un chat, un cheval monaut. Quoi !
d'un enfantmonaut J'accoucherais.... LA FONT. Fais.
— ÉTYM. Grec, [IÛVCÛTO; , qui n'a qu'une oreille,
de [tôvoc, unique, et oôç, WTÔC, oreille; wall. monâ.
t MONCADE(mon-ka-d'), s. m. Personnage de
l'École des bourgeois de d'Allainval, présenté
comme le type de ceux qui cherchent à séduire les
jeunes bourgeoises', et même à les épouser tout en
les méprisant, elles et leurs familles. Harmodius le
niveleur, métamorphosé en marquis de Moncade, me
parut une chose si bouffonne que je ne pus retenir
un éclat de rire, CH. DE BERNARD, un Acte de vertu,
gin.
MONCEAU (mon-so), s. m. || 1° Amas fait en forme
de petit mont, entassement confus d'objets. Dressons-
lui des autels sur des monceaux d'idoles, CORN. Poly.
it, 6. Un jour donc l'animal [singe] qui ne cherchait
qu'à nuire, Détachait du monceau tantôt quelque
doublon, Un jacobus, un ducaton, LA FONT. Fab7.
xn, 3. [La chicane].... dévorant maisons, palais,
châteaux entiers, Rend pour des monceaux d'or de
vains tas de papiers, BOIL. Lutr. v. II avait rassem-
blé en un monceau toutes les dépouilles qu'il ne
voulait point transporter à Rome, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvr. t. ix, p. 158, dans POUGENS. Puisse leur li-
berté préparant leur ruine.... Sous des monceaux
de morts avec eux disparaître ! VOLT. Scythes, v, 4.
X la mort de ce troisième empereur d'Occident, il
s'éleva de nouveaux royaumes en Europe, comme
des monceaux de terre après les secousses d'un
grand tremblement, m. ifoeurs, 24. || Familièrement.
Avoir des monceaux d'une chose, en avoir beau-
coup. || Fig. Il fallait que sa rage.... Allât encor de
lois embrouiller le Digeste, Cherchât pour l'obscurcir
des gloses, des docteurs, Accablât l'équité sous des
monceaux d'auteurs.... BOiL.Sat.viu.|| 2° Ternie d'hor-
ticulture. Greffe en monceau, greffe par approche,
sur tige, qui se fait en introduisant la tête du sujet
coupée en pointe, dans une entaille faite à un arbre.
— HIST. xue s. Od [avec] Pespée d'acer sanglante,
Dunt à la terre [il] les cravenle [jette] Espesse-
ment e à monceaus, BENOÎT, H, 2259. Puis ruèrent
Absalon en une grant fosse, e jetèrent pierres sur
lui, si que il i out un grant muncel, Kois, p. 187.
|| xme s. Il [le phénix] s'en va à un bon arbre savou-
rons et de bone odor, et en fait un moncel où il fait le
feu esprendre, BRUN. LAT. Très. p. 214. Si chaï [tomba
la tour] jus toi en un moncel, Merlin, f. 3t, verso.
L'en le deùst miex mener pendre Que tuit ces au-
tres larronciaus Qui deniers emblent à monciaus,
7a Jîose, 7402. ||xiv° s. Li mort et li navré gisoient
par monchiaus, Baud. de Scb. vm, 600. Les mon-
ceaux.de la dicte blée [blé] noans [flottant] par-
dessus Peaue avecquesle limon, BERCHEURE, f° 29,
recto. || xvie s. De bien commun on ne fait pas
monceau, LOYSEL, 380. Tout compté, il y a plus de
peine à garder l'argent qu'à l'acquérir.... et depuis
que vous.... avez planté vostre fantasie sur certain
monceau..., vous n'oseriez l'escorner, MONT, I, 315.
— ÉTYM. Berry, moncel, monciau; norm. mon-
ciau ; provenç. moncel ; du lat. monticellus, petit
mont, diminutif de nions, montis (voy. MONT).
MONDAIN, AINE (mon-din, dè-n'), adj. || 1° Qui
appartient à la vie du monde, par opposition à la
vie religieuse. J'ose me livrer à ma sainte ardeur,
j'ose insulter aux mortels, en leur avouant que je
me suis servi de la science mondaine, que j'ai dé-
robé les vases d'Egypte, pour en construire un tem-
ple à mon Dieu, STAËL, Allem. m, 10. || OEuvre
mondaine, oeuvre mercenaire, servile. || Loi mon-
daine, loi composée du code Théodosien pour les
Romains, et des codes nationaux des barbares pour
ces derniers; se disait par opposition à la loi cano-
nique. || Ère mondaine, ère de la création. || 2° Qui
aime les vanités du monde. Il voulait que leur sim-
plicité et leur modestie [des muses chrétiennes] les
distinguassent de leurs autres soeurs, qui sont plus
mondaines et plus enjouées, BALZ. Socrale chrét.
Disc. 7. Demandez à cette femme mondaine si elle
compte comme un péché de ne vouloir jamais mé-
nager quelques moments pour écouter la parole de
Dieu, BOURDAL. Dim. de la Sexagés. Dominic. t. i,
p. 423. Ne sont-ce pas les plus mondains que nous
voyons les plus éloquents à déclamer contre le
monde? ID. 14e Dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. m, p. 414. || Plus particulièrement, il se dit, par
opposition aux gens retirés, de ceux qui aiment les
plaisirs des réunions du monde, bals, soirées, spec-
tacles. Cette femme est mondaine. ||Qui se ressent
des vanités du monde, en parlant des choses. Au
milieu des divertissements mondains, où quelquefois
ils semblaient avoir part, ils n'oubliaient pas les de-
voirs de la pénitence, BOURD. 4° dim. après l'Épiph.
Dominic. t. i, p. 213. Tous ces honneurs mon-
dains ne sont qu'un bien stérile, Des humaines
vertus récompense fragile, VOLT. Henr. vu. Sachez
surtout que le luxe enrichit Un grand État, s'il en
perd un petit; Cette splendeur, cette pompe mon-
daine D'un règne heureux est la marque certaine,
ID. Défense du Mondain. || 3° Substantivement.
Mondain, mondaine, celui, celle qui est attachée
aux choses du monde. Le désordre ancien et com-
mun était de voir avec compassion un insensé,
sous le nom d'amant prodigue, et prodigue jusqu'à
l'extravagance, contenter l'avarice et entretenir le
luxe d'une mondaine qu'il idolâtrait, BOURDAL. Ca-
rême, Sur Vimpureté. Nous ne voyons point de
mondains contents du monde, et nous voyons des
serviteurs et des servantes de Dieu, contents de
Dieu auquel ils se sont dévoués, ID. Sur larécomp.
des saints, 1er avent, p. 30. Quand il voit tant de
mondains et de mondaines que l'ambition rassem-
ble et qui tous à l'envi cherchent à se montrer....
m.Pensées, 1.1, p. 32. Voici la Défense du Mondain
[titre d'une pièce de vers]; j'ai l'honneur de vous
l'envoyer, non-seulement comme à un mondain
très-aimable, mais comme à un guerrier très-philo-
sophe, qui sait coucher au bivouac aussi lestement
que dans le lit magnifique.... VOLT. Défense du Mon-
dain, au maréchal de Saxe. || Un sage mondain, un
homme sage mais peu dévot (locution qui vieillit).
|| Plus particulièrement, celui, celle qui aime les
réunions, les soirées, les bals, les spectacles. || 4° Pi-
geons mondains, sorte de pigeons. Une autre race
est celle des pigeons mondains; c'est la plus com-
mune et en même temps la plus estimée à cause
de sa grande fécondité, BUFF. Ois. t. iv, p. 325.
— HIST. xiv 0 s. Et vous ostez de toutes pensées
terriennes et mondaines, Ménagier, 1, 3. Nous loons
un bon homme aucune foiz en disant qu'il ne cure
des honneurs mundains, ORESME, Elh. 49. Prudence
est congnoissance des choses mondaines et civiles,
et est pratique, ID. Elh. 18. || xve s. Là nous sysmes
[assîmes], et des choses mondaines Pou devisâmes,
CHRIST, DE PISAN, Dit de Poissy. C'est uns mon-
dains paradis Que d'avoir dame toudis [toujours]
Ainsy fresche, ainsy nouvelle, E. DESCH. Poésies
mss. f° 174. || xvie s. O vous, mondains, qui vivez
en délices, Ne suivant point de Jésus Christ l'ensei-
gne, MAROT, I, 302. C'estoit un des plus sages mon-
dains qui ait esté de nostre temps [Cosme de Médi-
cis], MONTLUC, Mém. t. i, p. 184, dans LACURNE.
L'appétit et l'usage des plaisirs mondains, MONT, I,
251. Quelques sages mondains, cognoissans les in-
firmitez qui naissent et dans et hors de nos cer-
veaux, confessèrent franchement qu'ils n'avoient
connoissance d'autre chose sinon de leur ignorance,
PASQUIER, Lettres, t. i, p. 683.
— ÉTYM. Provenç. mondan, monda; esp. mwi-
dano ; ital. mondano ; du lat. mundanus, de mun-
dus, monde i.
MONDAINEMENT (mon-dè-ne-man), adv. D'une
manière mondaine.
— HIST. xv' s. Celui cueur qui ne se veut élever
à Dieu, est comme une beste qui n'a point d'enten-
dement, et vit mondainement au plaisir de son
corps, GERSON, dans 7e jDicf. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Mondaine, et le suffixe ment.
fMONDANISER (mon-da-ni-zé), v. a. Rendre
mondain.
— HIST. xvr s. Mondaniser, COTGRAVE. Les vieux
soldats les entreprenoient, les prenoient en main,
les mondanisoient, si bien qu'en peu de temps on
ne les eust reconnus, BRANT. Capit. franc, t. iv,
p. 63, dans LACURNE.
— ÉTYM. Mondain.
MONDANITÉ (mon-da-ni-té), s. f. État de ce qui
appartient au monde. L'Évangile, le christianisme
n'est en nos moeurs qu'à demi; nous cousons à cette
pourpre royale un vieux lambeau de mondanité,
BOSS. Sermons, Intégrité de la pénit. 3. Faire pro-
fession de mondanité où vous l'aviez faite de chris-
tianisme, MASS. Carême, Temples. || Vanité mon-
daine. Vous vivez toujours dans les mêmes illusions,
toujours dans les mêmes dérèglements, toujours
dans les mêmes distractions et les mêmes monda-
nités, BOURDAL. Dim. de la Sexagés. Dominic. t. i
p. 420. On y apporte toutes les dispositions d'une
mondanité voluptueuse, ID. Exhort. char. env. les
pauvres, t. i, p. 5%. Je me sentis étourdi d'une va-
peur de joie, de gloire, de fortune, de mondanité,
si on veut bien me permettre de parler ainsi, MARI-
VAUX, Pays. parv. 5° part.
— HIST. xv" s. Et n'y a celui qui ne tende A sui-
vir la mondanité, COQUILLART, Plaidoyer de la sim-
ple et de la rusée. || xvi° s. Quant à celui qui en tout
temps s'eneline X se baigner dans la mondanité,
MAROT, i, 301. Rolandine qui avoit esté toujours plus
reprise de ses austérités que de ses mondanités,
dit.... MARG. Nouv. xxi. Elle s'adonna du tout au
service divin, fuyant toute compagnie de mondai-
neté, ID. ib. xxx. Ceux qui ont esté du bon temps
n'ont pas veu les mondanilez que nous voyons au-
jourd'hui, H. EST. Apol. pour Ilêrod. p. 14.
— ÉTYM. Mondain.
l. MONDE (mon-d'), s. m. || 1° Tout ce que nous
apercevons d'espace, de corps et d'êtres, ainsi dé-
nommé à cause de l'arrangement et de la régula-
rité qui y régnent. La création du monde. Plusieurs
philosophes ont cru que le monde est éternel. Tout
ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible
dans l'ample sein de la nature; nulle idée n'en ap-
proche, PASC. Pens. i, i, édit. HAVET Tellement
que qui en saura les principes [de la religion]
puisse rendre raison et de toute la nature de
l'homme en particulier, et de toute la conduite du
monde en général, ID. ib. xi, 10. L'erreur qui a
fait adorer le mondé, soit qu'on le regardât comme
Dieu lui-même, ou qu'on le considérât comme le
MON MON MON
|| Fig. Une mouche est monarque des animalcules
imperceptibles qu'elle dévore ; l'araignée est mo-
narque des mouches, puisqu'elle les emprisonne et
les mange', l'hirondelle domine les araignées; les
pies-grièches mangent les hirondelles, cela ne finit
point, VOLT. Mil. 7itt. à if***.
— HIST. xivc s. Monarche, celui qui un seul tient
le souverain princey, ORESME, ÏÏièse de MEUNIER.
|| xv° s. Tout ainsi que, par Pordonnance du su-
pernel monarche, principaultez et seigneuries sont
créées et establies, A. CHAETIER, Quadrilogue invec-
tif. La très noble cité de Paris, ville monarche et
capital de France, Chron. addit. à la suite de
Slonstrelet, f° i, dans LACURNE. || xvie s. Par maintes
îoys, et semblables conquestes, Plus que canons, ou
foudroyans tempestes, [tu] Feis estonner du monde
la monarche [Rome], MAROT, IV, 125. Dessus son
Ihrone est l'éternel monarque : Là haut assis il voit
tout de ses yeux, ID. IV, 246.
— ÉTYM. Movâpxvjç, monarque (voy. MONARCHIE).
MONASTÈRE (mo-na-stè-r'), s. m. Édifice habité
par des moines ou par des religieuses. Et durant
douze ans qu'elle fut dans ce monastère [de Fare-
moutiers],on lui voyait tant de modestie et tant de
sagesse, qu'on ne savait à quoi elle était le plus
propre, ou à commander, ou à obéir, BOSS. Anne de
Gong. Si l'on vient à chercher pour quel secret
mystère Alidor à ses frais bâtit un monastère, EOIL.
Sat. îx. Il n'y avait presque pas de livres dans les
plus anciens et les plus riches monastères [de Rus-
sie], même à la condition de n'y être pas lus, FON-
TEN. Cgar Pierre. Combien d'officiers blessés en
combattant pour la patrie sont venus demander
l'aumône, et quelquefois inutilement, à la porte
des opulents monastères fondés par leurs ancêtres I
VOLT. Polit, et ligisl. Lett. d'un ecclésiast.
— HIST. xive s. Et funder abaîes, priortez, mo-
nastères, Girart de Ross. v. 2683. || xve s. En un
monastère reclus, Mes jours il me faut confiner,
BASSELIN, LUI.
— ÉTYM. Lat. monasferium, qui est le grec fio-
va(7Tïjptov, de p.ovacTTïjp, moine, formé de [IOWÇEIV,
vivre seul, de nâvoç (voy. MONO....). Monastère est
refait sur le latin; monasterium avait donné mou-
stier (voy. MOUTIER); mouslier subsiste dans le nom
de plusieurs localités; c'est de ce mot que vient
l'allemand Munster.
MONASTIQUE (mo-na-sti-k'), adj'. Qui concerne
les moines. Voeux monastiques. La vénérable mère
Françoise de la Châtre.... abbesse de Faremoutiers,
que nous pouvons appeler la restauratrice de la règle
de Saint-Benoît et la lumière de la vie monastique,
BOSS. Anne d-eGons. La vie monastique, qui fait tant
de bien et tant de mal, qui a été une des colonnes de
la papauté, et qui a produit celui [Luther] par qui la
papauté fut exterminée dans la moitié de l'Europe,
mérite une attention particulière, VOLT. Moeurs, 139.
Frère Lubin d'un ton peu monastique Interrogea le
beau mélancolique, GRESSET, Ver-vert, ni. Saint Malo,
l'un de ces grands apôtres monastiques qui ont laissé
leurs noms aux diocèses de PArmonque, MONTA-
LEME. les Moines de l'Occident, t. n, p. 3SI.
— SYN. MONACAL, MONASTIQUE. Ces deux mots ne
diffèrent que par le suffixe et ont au fond le même
sens. Mais l'usage a attaché un sens défavorable à
monacal, et a laissé à monastique son sens naturel :
vie monastique, intrigues monacales.
— ÉTYM. Lat. monasticus, du grec [jiovac>Tiy.èç,
de [AOVIXÇEIV, vivre seul, de [lôvoç, seul (voy. MONO....).
MONAUT (mo-nô), adj. m. Qui n'a qu'une
oreille. Un chien, un chat, un cheval monaut. Quoi !
d'un enfantmonaut J'accoucherais.... LA FONT. Fais.
— ÉTYM. Grec, [IÛVCÛTO; , qui n'a qu'une oreille,
de [tôvoc, unique, et oôç, WTÔC, oreille; wall. monâ.
t MONCADE(mon-ka-d'), s. m. Personnage de
l'École des bourgeois de d'Allainval, présenté
comme le type de ceux qui cherchent à séduire les
jeunes bourgeoises', et même à les épouser tout en
les méprisant, elles et leurs familles. Harmodius le
niveleur, métamorphosé en marquis de Moncade, me
parut une chose si bouffonne que je ne pus retenir
un éclat de rire, CH. DE BERNARD, un Acte de vertu,
gin.
MONCEAU (mon-so), s. m. || 1° Amas fait en forme
de petit mont, entassement confus d'objets. Dressons-
lui des autels sur des monceaux d'idoles, CORN. Poly.
it, 6. Un jour donc l'animal [singe] qui ne cherchait
qu'à nuire, Détachait du monceau tantôt quelque
doublon, Un jacobus, un ducaton, LA FONT. Fab7.
xn, 3. [La chicane].... dévorant maisons, palais,
châteaux entiers, Rend pour des monceaux d'or de
vains tas de papiers, BOIL. Lutr. v. II avait rassem-
blé en un monceau toutes les dépouilles qu'il ne
voulait point transporter à Rome, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvr. t. ix, p. 158, dans POUGENS. Puisse leur li-
berté préparant leur ruine.... Sous des monceaux
de morts avec eux disparaître ! VOLT. Scythes, v, 4.
X la mort de ce troisième empereur d'Occident, il
s'éleva de nouveaux royaumes en Europe, comme
des monceaux de terre après les secousses d'un
grand tremblement, m. ifoeurs, 24. || Familièrement.
Avoir des monceaux d'une chose, en avoir beau-
coup. || Fig. Il fallait que sa rage.... Allât encor de
lois embrouiller le Digeste, Cherchât pour l'obscurcir
des gloses, des docteurs, Accablât l'équité sous des
monceaux d'auteurs.... BOiL.Sat.viu.|| 2° Ternie d'hor-
ticulture. Greffe en monceau, greffe par approche,
sur tige, qui se fait en introduisant la tête du sujet
coupée en pointe, dans une entaille faite à un arbre.
— HIST. xue s. Od [avec] Pespée d'acer sanglante,
Dunt à la terre [il] les cravenle [jette] Espesse-
ment e à monceaus, BENOÎT, H, 2259. Puis ruèrent
Absalon en une grant fosse, e jetèrent pierres sur
lui, si que il i out un grant muncel, Kois, p. 187.
|| xme s. Il [le phénix] s'en va à un bon arbre savou-
rons et de bone odor, et en fait un moncel où il fait le
feu esprendre, BRUN. LAT. Très. p. 214. Si chaï [tomba
la tour] jus toi en un moncel, Merlin, f. 3t, verso.
L'en le deùst miex mener pendre Que tuit ces au-
tres larronciaus Qui deniers emblent à monciaus,
7a Jîose, 7402. ||xiv° s. Li mort et li navré gisoient
par monchiaus, Baud. de Scb. vm, 600. Les mon-
ceaux.de la dicte blée [blé] noans [flottant] par-
dessus Peaue avecquesle limon, BERCHEURE, f° 29,
recto. || xvie s. De bien commun on ne fait pas
monceau, LOYSEL, 380. Tout compté, il y a plus de
peine à garder l'argent qu'à l'acquérir.... et depuis
que vous.... avez planté vostre fantasie sur certain
monceau..., vous n'oseriez l'escorner, MONT, I, 315.
— ÉTYM. Berry, moncel, monciau; norm. mon-
ciau ; provenç. moncel ; du lat. monticellus, petit
mont, diminutif de nions, montis (voy. MONT).
MONDAIN, AINE (mon-din, dè-n'), adj. || 1° Qui
appartient à la vie du monde, par opposition à la
vie religieuse. J'ose me livrer à ma sainte ardeur,
j'ose insulter aux mortels, en leur avouant que je
me suis servi de la science mondaine, que j'ai dé-
robé les vases d'Egypte, pour en construire un tem-
ple à mon Dieu, STAËL, Allem. m, 10. || OEuvre
mondaine, oeuvre mercenaire, servile. || Loi mon-
daine, loi composée du code Théodosien pour les
Romains, et des codes nationaux des barbares pour
ces derniers; se disait par opposition à la loi cano-
nique. || Ère mondaine, ère de la création. || 2° Qui
aime les vanités du monde. Il voulait que leur sim-
plicité et leur modestie [des muses chrétiennes] les
distinguassent de leurs autres soeurs, qui sont plus
mondaines et plus enjouées, BALZ. Socrale chrét.
Disc. 7. Demandez à cette femme mondaine si elle
compte comme un péché de ne vouloir jamais mé-
nager quelques moments pour écouter la parole de
Dieu, BOURDAL. Dim. de la Sexagés. Dominic. t. i,
p. 423. Ne sont-ce pas les plus mondains que nous
voyons les plus éloquents à déclamer contre le
monde? ID. 14e Dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. m, p. 414. || Plus particulièrement, il se dit, par
opposition aux gens retirés, de ceux qui aiment les
plaisirs des réunions du monde, bals, soirées, spec-
tacles. Cette femme est mondaine. ||Qui se ressent
des vanités du monde, en parlant des choses. Au
milieu des divertissements mondains, où quelquefois
ils semblaient avoir part, ils n'oubliaient pas les de-
voirs de la pénitence, BOURD. 4° dim. après l'Épiph.
Dominic. t. i, p. 213. Tous ces honneurs mon-
dains ne sont qu'un bien stérile, Des humaines
vertus récompense fragile, VOLT. Henr. vu. Sachez
surtout que le luxe enrichit Un grand État, s'il en
perd un petit; Cette splendeur, cette pompe mon-
daine D'un règne heureux est la marque certaine,
ID. Défense du Mondain. || 3° Substantivement.
Mondain, mondaine, celui, celle qui est attachée
aux choses du monde. Le désordre ancien et com-
mun était de voir avec compassion un insensé,
sous le nom d'amant prodigue, et prodigue jusqu'à
l'extravagance, contenter l'avarice et entretenir le
luxe d'une mondaine qu'il idolâtrait, BOURDAL. Ca-
rême, Sur Vimpureté. Nous ne voyons point de
mondains contents du monde, et nous voyons des
serviteurs et des servantes de Dieu, contents de
Dieu auquel ils se sont dévoués, ID. Sur larécomp.
des saints, 1er avent, p. 30. Quand il voit tant de
mondains et de mondaines que l'ambition rassem-
ble et qui tous à l'envi cherchent à se montrer....
m.Pensées, 1.1, p. 32. Voici la Défense du Mondain
[titre d'une pièce de vers]; j'ai l'honneur de vous
l'envoyer, non-seulement comme à un mondain
très-aimable, mais comme à un guerrier très-philo-
sophe, qui sait coucher au bivouac aussi lestement
que dans le lit magnifique.... VOLT. Défense du Mon-
dain, au maréchal de Saxe. || Un sage mondain, un
homme sage mais peu dévot (locution qui vieillit).
|| Plus particulièrement, celui, celle qui aime les
réunions, les soirées, les bals, les spectacles. || 4° Pi-
geons mondains, sorte de pigeons. Une autre race
est celle des pigeons mondains; c'est la plus com-
mune et en même temps la plus estimée à cause
de sa grande fécondité, BUFF. Ois. t. iv, p. 325.
— HIST. xiv 0 s. Et vous ostez de toutes pensées
terriennes et mondaines, Ménagier, 1, 3. Nous loons
un bon homme aucune foiz en disant qu'il ne cure
des honneurs mundains, ORESME, Elh. 49. Prudence
est congnoissance des choses mondaines et civiles,
et est pratique, ID. Elh. 18. || xve s. Là nous sysmes
[assîmes], et des choses mondaines Pou devisâmes,
CHRIST, DE PISAN, Dit de Poissy. C'est uns mon-
dains paradis Que d'avoir dame toudis [toujours]
Ainsy fresche, ainsy nouvelle, E. DESCH. Poésies
mss. f° 174. || xvie s. O vous, mondains, qui vivez
en délices, Ne suivant point de Jésus Christ l'ensei-
gne, MAROT, I, 302. C'estoit un des plus sages mon-
dains qui ait esté de nostre temps [Cosme de Médi-
cis], MONTLUC, Mém. t. i, p. 184, dans LACURNE.
L'appétit et l'usage des plaisirs mondains, MONT, I,
251. Quelques sages mondains, cognoissans les in-
firmitez qui naissent et dans et hors de nos cer-
veaux, confessèrent franchement qu'ils n'avoient
connoissance d'autre chose sinon de leur ignorance,
PASQUIER, Lettres, t. i, p. 683.
— ÉTYM. Provenç. mondan, monda; esp. mwi-
dano ; ital. mondano ; du lat. mundanus, de mun-
dus, monde i.
MONDAINEMENT (mon-dè-ne-man), adv. D'une
manière mondaine.
— HIST. xv' s. Celui cueur qui ne se veut élever
à Dieu, est comme une beste qui n'a point d'enten-
dement, et vit mondainement au plaisir de son
corps, GERSON, dans 7e jDicf. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Mondaine, et le suffixe ment.
fMONDANISER (mon-da-ni-zé), v. a. Rendre
mondain.
— HIST. xvr s. Mondaniser, COTGRAVE. Les vieux
soldats les entreprenoient, les prenoient en main,
les mondanisoient, si bien qu'en peu de temps on
ne les eust reconnus, BRANT. Capit. franc, t. iv,
p. 63, dans LACURNE.
— ÉTYM. Mondain.
MONDANITÉ (mon-da-ni-té), s. f. État de ce qui
appartient au monde. L'Évangile, le christianisme
n'est en nos moeurs qu'à demi; nous cousons à cette
pourpre royale un vieux lambeau de mondanité,
BOSS. Sermons, Intégrité de la pénit. 3. Faire pro-
fession de mondanité où vous l'aviez faite de chris-
tianisme, MASS. Carême, Temples. || Vanité mon-
daine. Vous vivez toujours dans les mêmes illusions,
toujours dans les mêmes dérèglements, toujours
dans les mêmes distractions et les mêmes monda-
nités, BOURDAL. Dim. de la Sexagés. Dominic. t. i
p. 420. On y apporte toutes les dispositions d'une
mondanité voluptueuse, ID. Exhort. char. env. les
pauvres, t. i, p. 5%. Je me sentis étourdi d'une va-
peur de joie, de gloire, de fortune, de mondanité,
si on veut bien me permettre de parler ainsi, MARI-
VAUX, Pays. parv. 5° part.
— HIST. xv" s. Et n'y a celui qui ne tende A sui-
vir la mondanité, COQUILLART, Plaidoyer de la sim-
ple et de la rusée. || xvi° s. Quant à celui qui en tout
temps s'eneline X se baigner dans la mondanité,
MAROT, i, 301. Rolandine qui avoit esté toujours plus
reprise de ses austérités que de ses mondanités,
dit.... MARG. Nouv. xxi. Elle s'adonna du tout au
service divin, fuyant toute compagnie de mondai-
neté, ID. ib. xxx. Ceux qui ont esté du bon temps
n'ont pas veu les mondanilez que nous voyons au-
jourd'hui, H. EST. Apol. pour Ilêrod. p. 14.
— ÉTYM. Mondain.
l. MONDE (mon-d'), s. m. || 1° Tout ce que nous
apercevons d'espace, de corps et d'êtres, ainsi dé-
nommé à cause de l'arrangement et de la régula-
rité qui y régnent. La création du monde. Plusieurs
philosophes ont cru que le monde est éternel. Tout
ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible
dans l'ample sein de la nature; nulle idée n'en ap-
proche, PASC. Pens. i, i, édit. HAVET Tellement
que qui en saura les principes [de la religion]
puisse rendre raison et de toute la nature de
l'homme en particulier, et de toute la conduite du
monde en général, ID. ib. xi, 10. L'erreur qui a
fait adorer le mondé, soit qu'on le regardât comme
Dieu lui-même, ou qu'on le considérât comme le
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