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MER MER MER
vie, mais la vie éternelle est loyer de la seule foi,
CALV. Inst. 623.
— ÉTYM. Provenç. merilori ; esp. et ital. merito-
rio ; du lat. meritorius, de ineritum, mérite.
MÉRITOIREMENT (mé-ri-toi-re-man), adv. D'une
manière méritoire. En cette circonstance il a agi
méritoirement.
— HIST. xvie s. La palme d'excellence, au jugement
des plus clairvoyans, est méritoirement adjugée à
Plutarque, AMYOT, Préf. xxi, 48.
— ÉTYM.^Méritoire, et le suffixe ment.
t MERL (mèrl), s. m. Substance calcaire marine
formée de concrétions dures, irrégulières, mame-
lonnées, à ramifications vermiculaires, toujours
mélangée accidentellement de débris de coquilles ;
cette substance est un produit excrété p'ar les poly-
piers lithopbytes, et particulièrement par le mille-
pora calcarea de Lamarct; on distingue le merl
blanc qui est gris-verdâtre, et le rose qui est blanc-
rosé, ISID. PIERRE, Études sur les engrais de mer,
p. 4 53. Le merl, dit aussi mearl, mari, sable ver-
miculaire, sert en Bretagne à l'engrais des terres.
— ÉTYM. Merl ou mer7e, forme provinciale de
marne {voy. MARNE I). <*,
MERLAN (mèr-lan), s. m. ||1° Poisson de mer
(gadus merlangus, L.) du genre des gades, dont la
chair est extrêmement légère. Filets de merlan.
H 2° Se dit' populairement d'un perruquier, et sur-
tout se disait quand les perruquiers étaient blancs
de poudre, comme les merlans de farine. La Pey-
ronie [célèbre chirurgien] est chef de perruquiers
qu'on appelle merlans, parce qu'ils sont blancs,
Journal de BARBIER, 1744, t. n, p. 404, 1" édit,
....M'adressant à un merlan qui filait une perruque
sur un peigne de fèr.... CHATEAUBR. ife'm. d'outre-
tombe, dans le feuillet, de la Presse du 4 nov. 1848.
— HIST. xm" s. Del millier de makeriel quatre
deniers [de droit], et del millier de mierlenc quatre
deniers, TAILLAR, Recueil d'actes, p. 4 5. Nus poison-
niers de mer ne puèt mètre raie, ne amener poisson
salé, ne merlanc salé, que le fuerre [la paille] qui
est dessus les paniers ne soit ostez es haies, ains que
le poison soit venduz, Livre des met. 269.
— ÉTYM. Hainaut, merlen, merlin; bas-breton,
mar7ouart et morJuan. Origine inconnue. Diez re-
marque qu'il viendrait très-bien d'une forme alle-
mande merling, qui appartient à la mer, mais que
cette forme n'existe pas.
MERLE (mèr-P), s. m. || 1° Oiseau de l'ordre des
passereaux (genre turdus), dont une espèce, le merle
noir à boc jaune, est commune en France. Le ramage
naturel du merle solitaire est très-doux, très-flûté,
mais un peu triste, comme doit être le chant de tout
oiseau vivant en solitude, BUFF. Ois. t. vi, p. 41.
Parmi les fleurs J'entends les gais pinsons et les mer-
les siffleurs, v. HUGO, Floréal {Châtiments, vu, 14).
|| Il siffle comme un merle, il siffle très-bien. || Fig.
Jaser comme un merle, parler beaucoup. || Fig. Franc
comme un merle, très-franc. || Fig. et familièrement.
Fin merle, homme adroit, rusé drôle, rusé com-
père; locution qui vient de la défiance qu'a le
merle des pièges et des chasseurs. Que voilà un fin
merle! VADÊ, Nicaise, se. 18. || Fig. Un vilain merle,
un homme désagréable. Palsangué ! votre père est
un vilain merle, DANCOURT, Eaux de Bourbon,
se. 21. || Fig. C'est un dénicheur de merles, se dit
d'un homme habile à rechercher ce qui peut lui
être agréable ou "utile, et adroit à en profiter. || X
d'autres, dénicheur ue merles, se dit à une personne
à qui l'on ne se fie pas. || 2e Merle blanc, merle qui
de noir devient blanc; ce qui est une rareté. Quoi-
que le merle ordinaire soit l'oiseau noir par excel-
lence, et plus noir que le corbeau, cependant on ne
peut dire que son plumage ne prenne quelquefois
du blanc, et que même il ne change en entier du
noir au blanc, BUFF. Ois. t. vi, p. il. Le mont Cyl-
lène, qui s'élève avec majesté au-dessus des monta-
gnes de l'Arcadie, et dont la hauteur perpendicu-
laire peut s'évaluer à quinze ou vingt stades; c'est
le seul endroit de la Grèce où se trouve l'espèce des
merles blancs, BARTHÉL. Anach. ch. 62. || Fig. Si
vous faites cela, je vous donnerai un merle blanc,
se dit pour défier quelqu'un de faire- une chose
qu'on regarde comme impossible. Si tout le monde
rétait comme moi, vous trouveriez plutôt un merle
blanc qu'un amoureux, MARIVAUX, Double inconst.
I, 6. || Rare domine un merle blanG, très-rare.
|| 3° Grand merle de montagne, le merle à plas-
tron. || Merle d'eau, oiseau qui a été rangé dans le
igenre étourneau ou dans le genre bécasseau.
Il Merle rose. Aldovrande, qui a parlé le premier
u?s merles couleur de rose, dit seulement qu'ils pa-
raissent quelquefois dans les campagnes des envi-
rons de Bologne, où ils sont connus des oiseleurs
sous le nom d'étourneaux de mer, BUFF. Ois. t. vi,
p. 27. || Merle viscivore, nom d'une draine dite aussi
vergnette. ]| 4° Merle ou merlot, poisson du genre la-
bre. || Proverbe. Faute de grives on prend, on mange
des merles, c'est-à-dire parce qu'on n'a pas le meil-
leur, ce n'est pas une raison de dédaigner le bon.
— HIST. xme s. Ce fu un jour de mai que chas-
cuns oisiaus crie, Que li rosignaus chante et la
merle et la pie, CTi. d'Ant. i, 693. Melles i avoit et
mauvis, Qui baoient à sormonter Ces autres oisiaus
par chanter, 7a Rose, v. 638. ||xvie s. Les merles,
les corbeaux, les pies, les perroquets, nous leur ap-
prenons à parler, MONT, H, 4 72.
— ÈTYM.Wall.mt'c7, loriot; bourg, marie, merle;
norm. me7ie; picard, ormerle, eurmerle, erméle; prov.
mer7e, s. m.; cat. merla; esp. mierla, mirlo; poit.
mer(o, me7ro; ital. mer7o, meWa -du lat. meruïa.
| MERLEAU (mèr-lô), s. m. Jeune merle.
MERLETTE (mèr-lè-f), s. f. \\ l°Terme de blason.
Oiseau représenté sans bec et sans pieds. Il porte
d'or àtroismerlettes de. sable. H 2e Femelle dumerle.
— ÉTYM. Diminutif de merle.
ft. MERLIN (mèr-lin), s. m. Personnage tradi-
tionnel, chez les populations celtiques, lequel pos-
sède un grand pouvoir magique. || Par extension,
nom donné à ceux qui prétendent s'occuper des
sciences occultes. D;s-moi un peu, vieux Merlin,
ton impudence n'a l-e'le jamais excité quelqu'un à
te traîner par la barbe? DESTOUCHES, Tambour
nocturne, m, 6.
— ÉTYM. Ancien breton, marlhin; armoricain,
marsin; gallois,' myrdhin. D'après une conjecture
de M. de la Villemarqué, ce nom tiendrait au dieu
latin Jlarsus.
2. MERLIN (mèr-lin), s. m. \\i° Long marteau
ou espèce de massue donl !es bouchers se servent
pour assommer les boeufs. || 2° Espèce de hache à
fendre le bois.
— HIST. xvi" s. Serpes, taches ou merlins, JVouv.
coust. gêner, t. n. p. 4U96.
— ÉTYM. Origine incertaine. Scheler le tire de
marcuJinus, diminutif fictif latin de'marcuius, mar-
teau, mais les intermédiaires manquent.
f 3. MERLIN (mèr-lin), s. m. Terme de marine.
Cordelette formée de deux ou trois fils de caret,
commis ensemble.
— ÊTYM. "Wallon, mârlin; angl. marline; du fla-
mand maarîine, de maar, mer, et 7ine, corde :
corde de mer.
f MERLINE (mèr-li-n'), s. f. Espèce de serinette
plus grave que ia serinette ordinaire : on s'en sert
pour apprendre des airs aux merles.
— ÉTYM. Merle.
f MERLINER (mèr-li-né), v. a. Terme de ma-
rine. Coudre avec du merlin.
— ÉTYM. Merlin 3.
MERLON (mèr-lon) s. m. Terme de fortification.
La partie du parapet qui est entre deux créneaux ou
deux embrasures. Le seul ordre que je vis donner fut
de raser les merlons de la batterie de laHougue, dont
l'usage est de couvrir les canons, Docum. inéd. sur
l'Histoire de France,Mém.de N. J.Foucault,]!. 292.
|| Demi-merlon, l'espace compris entre une embra-
sure et l'extrémité de l'épaulement ou de la batterie.
— ÉTYM. Est-ce merle, par une vague comparai-
son des créneaux et des entre-deux avec un merle
perché ? On disait dans l'ancien français mer7et.
f 4. MERLOT (mèr-lo), s.m. Poisson du genre labre.
f 2. MERLOT (mèr-lo), s. m. Cépage très-productif.
MERLUCHE (mèr-lu-ch'), s. f. Nom qu'on donne,
en général, aux poissons du genre gade, après
qu'ils ont été desséchés au soleil ; et, particuliè-
rement, à la morue sèche. Poignée de merluches,
se dit de deux merluches liées ensemble. || Fig.
... Un souvenir qui me revient d'un homme qui
me parlait en Bretagne de l'avarice d'un certain
prêtre; il me disait fort naturellement : enfin,
madame, c'est un homme qui mange de la mer-
luche toute sa vie pour manger du saumon après
sa mort; je trouvai cela plaisant, et j'en fais l'ap-
plication à toute heure, SÉV. 16 juin 1676.
— ÊTYM. Voy. MERLUS; bourg, marluche; cat.
merlussa; esp. merluza.
MERLUS (mèr-lû), s. m. Poisson de mer qu'on
appelle merluche, quand il a été séché. 8 sols sur
le cent de pièces de merlus et morue sèche
40 sols sur cent de pièces de morue verte en pile,
Déclaration du Roi, 16 fév. 1635.
— HIST. xive s. Merlus est fait, ce semble, de mo-
rue, Ménagier, n, 5. || xve s. Pour ne perdre l'eau
salée Du merlut quant il bouiiloit, De la souppe il
en faisoit, Dont il passoit la journée, BASSEL. Vau
de Vire, 44. || xvi* s. Le stoephis et merlu bien dee
trampez et dessalez, PARÉ, XX, 35.
— ÉTYM. Provenç. merlus; ital. merïuwo ; d'a-
près Ménage, du lat. maris luscius, brochet de mer.
fMERLUSINE (mèr-lu-zi-n'), s.f.Voy. MÉLUSINE.
j MERLUT (mèr-lu), s. m. Peaux en merlut, les
peaux de bouc, de chèvre et de mouton, en poil et
en laine, qu'on a fait sécher sur une corde, pour
les garantir de corruption, jusqu'à ce qu'elles soient
passées en chamois, en mégie, ou en maroquin.
— ÊTYM. Fausse orthographe pour merlus; le
mcr7wt étant dit ainsi par comparaison avec le
mer7us séché.
t MÉROCÈLE (mé-ro-sè-1'), s. f. Terme de chirur-
gie. Hernie formée au pli de l'aine à travers le canal
crural.
— ÊTYM. Mïipà;, cuisse, et xqXi), tumeur. '
f MÉROLOGIE (mé-ro-lo-jie), s. f. Terme didac-
tique. Traité des parties simples ou élémentaires.
— ÊTYM. MÉpo;, partie, et Xôyoî, traité.
f MEROLON (me-ro-lon), s. m. Dans le parler de
Genève, petit oiseau, ou plutôt troupe de petits oi-
seaux qui passent ena.utomne ; sert surtout à dési-
gner les pinsons d'Ardennes.
f MÉROU (mé-rou),s. m. Poisson de la Méditer-
ranée (genre serran, famille des percoïdes).
tMÉROVTNGIEN,IENNE (mé-ro-vin-jiin, jiè-n'),
adj. || 1° Qui appartient à la dynastie ou à la famille
de Mérovée. Cette princesse [Brunehautj, jeune
encore et d'une beauté remarquable, répoudait
mieux que les autres épouses mérovingiennes à l'i-
dée que la population gauloise se faisait d'une reine,
ACG. THIERRY, Récits des temps mérovingiens,
2e récit. || Qui appartient au temps de cette dy-
nastie. || 2° S. m. Se dit des rois des Francs, des-
cendants de Mérovée. Les Mérovingiens ont régné
depuis l'an 411 jusqu'en 762.
— ÉTYM. Merowig, nom d'un ancien chef franc,
et ing, finale indiquant descendance.
MERRAIN (mc-rin), s, m. || 1° Bois fendu en plan-
ches et propre à différents ouvrages. Où ledit droit
de sol pour livre est établi sur le bois, tant merrain
qu'à brûler, Règlement général sur les aides, 12
oct. 4624. || Bois préparé pour faire"les douves des
tonneaux. || 2° Terme de vénerie. La matière de la
perche et du bois du cerf. Le merrain gros et bien
perlé, avec grand nombre d'andouillers forts et longs,
BUFF. Quadrup. t. n, p. 40.
— HIST. xn" s. Li reis Yram enveiad messages al
rei David... eenveiad lui mairen de cèdre, e charpen-
tiers^ taillurs de pierre,flois, p. 437. ||xuies.Helas!
quant je regartmon estât premerien, Comment Diex
me fist home quant je n'estoie rien, Et de si vil
matere et de si vil merrien, Bien devroie amer Diex
au mains au deerieri[à la fin], J.DE MEUNG, Test. 241.
U ne sera jà si soutis [habile] maistres qui de tant
de marrien seust faire un vaissel.... BRUN. LAT. Très.
p. 1)1. || xive s. Mais de merriens pesanz sur les cré-
neaux posez Avoit on nostre gent laidement ravalez,
Guescl. 827). || xve s. En ce temps, les eaues furent
merveilleusement grandes... et des villaiges feurent
plusieurs petites maisons comme abbatues, et en
venoit le marrin aval l'eaue, IUV. DESURS. Charles VI,
1405. L'en voit les cerfs naturelment muer L'an
une fois le merien... E. DESCH. Poésies mss, f° 327.
Il xvic s. Bestial à pied fourché, et bois mer-
rien, Déclar. du roi, 23 janv. ) 698.
— ETYM. Wallon mairain; provenç. mairam; du
bas-lat. materiamen, dérivé du lat. materia, bois
(voy. MATIÈRE).
f MERSION (mèr-sion), s. f. Terme didactique.
Action de plonger dans. Ni nous ni les pré-
tendus réformés n'écoutons les anabaptistes, qui
tiennent la mersion essentielle et indispensable [au
baptême], BOSS. Commun, sous les deux esp. 11, i.
— ÉTYM. Lat. mersionem, de mergere, plonger,
venant du rad. sanscr. marj, nettoyer, essuyer, mais
dont le sens primitif paraît être mouiller.
| MÉRULE (mé-ru-P), s. m. Genre de champi-
gnons voisin des agarics.
MERVEILLE (mèr-vè-lP, 77 mouillées, et non
mèr-yè-ye), s. f. || 1° Chose qui cause de l'admira-
tion, La valeur de son père, en son temps sans pa-
reille, Tant qu'a • duré sa force, a passé pou. mer-
veille, CORN. Cid,i, 1. La plus rare merveille, Quand
l'esprit la connaît, ne surprend plus l'oreille, ROTB.
St-Genest, 1, 7. Mais de nous charmer les oreilles
Par sa merveille des merveilles, Cela ne se peut
nullement, BERTELOT, Contre Malherbe, dans l'éd.
de Ménage, p. 498. Il ne faut jamais'(lire aux gens :
Ecoutez un bon mot, oyez une merveille; Savez-
vous si les écoutants En feront une estime à la vôtre
pareille? LA FONT. Fabl. xi, 9. Paroles font eu
MER MER MER
vie, mais la vie éternelle est loyer de la seule foi,
CALV. Inst. 623.
— ÉTYM. Provenç. merilori ; esp. et ital. merito-
rio ; du lat. meritorius, de ineritum, mérite.
MÉRITOIREMENT (mé-ri-toi-re-man), adv. D'une
manière méritoire. En cette circonstance il a agi
méritoirement.
— HIST. xvie s. La palme d'excellence, au jugement
des plus clairvoyans, est méritoirement adjugée à
Plutarque, AMYOT, Préf. xxi, 48.
— ÉTYM.^Méritoire, et le suffixe ment.
t MERL (mèrl), s. m. Substance calcaire marine
formée de concrétions dures, irrégulières, mame-
lonnées, à ramifications vermiculaires, toujours
mélangée accidentellement de débris de coquilles ;
cette substance est un produit excrété p'ar les poly-
piers lithopbytes, et particulièrement par le mille-
pora calcarea de Lamarct; on distingue le merl
blanc qui est gris-verdâtre, et le rose qui est blanc-
rosé, ISID. PIERRE, Études sur les engrais de mer,
p. 4 53. Le merl, dit aussi mearl, mari, sable ver-
miculaire, sert en Bretagne à l'engrais des terres.
— ÉTYM. Merl ou mer7e, forme provinciale de
marne {voy. MARNE I). <*,
MERLAN (mèr-lan), s. m. ||1° Poisson de mer
(gadus merlangus, L.) du genre des gades, dont la
chair est extrêmement légère. Filets de merlan.
H 2° Se dit' populairement d'un perruquier, et sur-
tout se disait quand les perruquiers étaient blancs
de poudre, comme les merlans de farine. La Pey-
ronie [célèbre chirurgien] est chef de perruquiers
qu'on appelle merlans, parce qu'ils sont blancs,
Journal de BARBIER, 1744, t. n, p. 404, 1" édit,
....M'adressant à un merlan qui filait une perruque
sur un peigne de fèr.... CHATEAUBR. ife'm. d'outre-
tombe, dans le feuillet, de la Presse du 4 nov. 1848.
— HIST. xm" s. Del millier de makeriel quatre
deniers [de droit], et del millier de mierlenc quatre
deniers, TAILLAR, Recueil d'actes, p. 4 5. Nus poison-
niers de mer ne puèt mètre raie, ne amener poisson
salé, ne merlanc salé, que le fuerre [la paille] qui
est dessus les paniers ne soit ostez es haies, ains que
le poison soit venduz, Livre des met. 269.
— ÉTYM. Hainaut, merlen, merlin; bas-breton,
mar7ouart et morJuan. Origine inconnue. Diez re-
marque qu'il viendrait très-bien d'une forme alle-
mande merling, qui appartient à la mer, mais que
cette forme n'existe pas.
MERLE (mèr-P), s. m. || 1° Oiseau de l'ordre des
passereaux (genre turdus), dont une espèce, le merle
noir à boc jaune, est commune en France. Le ramage
naturel du merle solitaire est très-doux, très-flûté,
mais un peu triste, comme doit être le chant de tout
oiseau vivant en solitude, BUFF. Ois. t. vi, p. 41.
Parmi les fleurs J'entends les gais pinsons et les mer-
les siffleurs, v. HUGO, Floréal {Châtiments, vu, 14).
|| Il siffle comme un merle, il siffle très-bien. || Fig.
Jaser comme un merle, parler beaucoup. || Fig. Franc
comme un merle, très-franc. || Fig. et familièrement.
Fin merle, homme adroit, rusé drôle, rusé com-
père; locution qui vient de la défiance qu'a le
merle des pièges et des chasseurs. Que voilà un fin
merle! VADÊ, Nicaise, se. 18. || Fig. Un vilain merle,
un homme désagréable. Palsangué ! votre père est
un vilain merle, DANCOURT, Eaux de Bourbon,
se. 21. || Fig. C'est un dénicheur de merles, se dit
d'un homme habile à rechercher ce qui peut lui
être agréable ou "utile, et adroit à en profiter. || X
d'autres, dénicheur ue merles, se dit à une personne
à qui l'on ne se fie pas. || 2e Merle blanc, merle qui
de noir devient blanc; ce qui est une rareté. Quoi-
que le merle ordinaire soit l'oiseau noir par excel-
lence, et plus noir que le corbeau, cependant on ne
peut dire que son plumage ne prenne quelquefois
du blanc, et que même il ne change en entier du
noir au blanc, BUFF. Ois. t. vi, p. il. Le mont Cyl-
lène, qui s'élève avec majesté au-dessus des monta-
gnes de l'Arcadie, et dont la hauteur perpendicu-
laire peut s'évaluer à quinze ou vingt stades; c'est
le seul endroit de la Grèce où se trouve l'espèce des
merles blancs, BARTHÉL. Anach. ch. 62. || Fig. Si
vous faites cela, je vous donnerai un merle blanc,
se dit pour défier quelqu'un de faire- une chose
qu'on regarde comme impossible. Si tout le monde
rétait comme moi, vous trouveriez plutôt un merle
blanc qu'un amoureux, MARIVAUX, Double inconst.
I, 6. || Rare domine un merle blanG, très-rare.
|| 3° Grand merle de montagne, le merle à plas-
tron. || Merle d'eau, oiseau qui a été rangé dans le
igenre étourneau ou dans le genre bécasseau.
Il Merle rose. Aldovrande, qui a parlé le premier
u?s merles couleur de rose, dit seulement qu'ils pa-
raissent quelquefois dans les campagnes des envi-
rons de Bologne, où ils sont connus des oiseleurs
sous le nom d'étourneaux de mer, BUFF. Ois. t. vi,
p. 27. || Merle viscivore, nom d'une draine dite aussi
vergnette. ]| 4° Merle ou merlot, poisson du genre la-
bre. || Proverbe. Faute de grives on prend, on mange
des merles, c'est-à-dire parce qu'on n'a pas le meil-
leur, ce n'est pas une raison de dédaigner le bon.
— HIST. xme s. Ce fu un jour de mai que chas-
cuns oisiaus crie, Que li rosignaus chante et la
merle et la pie, CTi. d'Ant. i, 693. Melles i avoit et
mauvis, Qui baoient à sormonter Ces autres oisiaus
par chanter, 7a Rose, v. 638. ||xvie s. Les merles,
les corbeaux, les pies, les perroquets, nous leur ap-
prenons à parler, MONT, H, 4 72.
— ÈTYM.Wall.mt'c7, loriot; bourg, marie, merle;
norm. me7ie; picard, ormerle, eurmerle, erméle; prov.
mer7e, s. m.; cat. merla; esp. mierla, mirlo; poit.
mer(o, me7ro; ital. mer7o, meWa -du lat. meruïa.
| MERLEAU (mèr-lô), s. m. Jeune merle.
MERLETTE (mèr-lè-f), s. f. \\ l°Terme de blason.
Oiseau représenté sans bec et sans pieds. Il porte
d'or àtroismerlettes de. sable. H 2e Femelle dumerle.
— ÉTYM. Diminutif de merle.
ft. MERLIN (mèr-lin), s. m. Personnage tradi-
tionnel, chez les populations celtiques, lequel pos-
sède un grand pouvoir magique. || Par extension,
nom donné à ceux qui prétendent s'occuper des
sciences occultes. D;s-moi un peu, vieux Merlin,
ton impudence n'a l-e'le jamais excité quelqu'un à
te traîner par la barbe? DESTOUCHES, Tambour
nocturne, m, 6.
— ÉTYM. Ancien breton, marlhin; armoricain,
marsin; gallois,' myrdhin. D'après une conjecture
de M. de la Villemarqué, ce nom tiendrait au dieu
latin Jlarsus.
2. MERLIN (mèr-lin), s. m. \\i° Long marteau
ou espèce de massue donl !es bouchers se servent
pour assommer les boeufs. || 2° Espèce de hache à
fendre le bois.
— HIST. xvi" s. Serpes, taches ou merlins, JVouv.
coust. gêner, t. n. p. 4U96.
— ÉTYM. Origine incertaine. Scheler le tire de
marcuJinus, diminutif fictif latin de'marcuius, mar-
teau, mais les intermédiaires manquent.
f 3. MERLIN (mèr-lin), s. m. Terme de marine.
Cordelette formée de deux ou trois fils de caret,
commis ensemble.
— ÊTYM. "Wallon, mârlin; angl. marline; du fla-
mand maarîine, de maar, mer, et 7ine, corde :
corde de mer.
f MERLINE (mèr-li-n'), s. f. Espèce de serinette
plus grave que ia serinette ordinaire : on s'en sert
pour apprendre des airs aux merles.
— ÉTYM. Merle.
f MERLINER (mèr-li-né), v. a. Terme de ma-
rine. Coudre avec du merlin.
— ÉTYM. Merlin 3.
MERLON (mèr-lon) s. m. Terme de fortification.
La partie du parapet qui est entre deux créneaux ou
deux embrasures. Le seul ordre que je vis donner fut
de raser les merlons de la batterie de laHougue, dont
l'usage est de couvrir les canons, Docum. inéd. sur
l'Histoire de France,Mém.de N. J.Foucault,]!. 292.
|| Demi-merlon, l'espace compris entre une embra-
sure et l'extrémité de l'épaulement ou de la batterie.
— ÉTYM. Est-ce merle, par une vague comparai-
son des créneaux et des entre-deux avec un merle
perché ? On disait dans l'ancien français mer7et.
f 4. MERLOT (mèr-lo), s.m. Poisson du genre labre.
f 2. MERLOT (mèr-lo), s. m. Cépage très-productif.
MERLUCHE (mèr-lu-ch'), s. f. Nom qu'on donne,
en général, aux poissons du genre gade, après
qu'ils ont été desséchés au soleil ; et, particuliè-
rement, à la morue sèche. Poignée de merluches,
se dit de deux merluches liées ensemble. || Fig.
... Un souvenir qui me revient d'un homme qui
me parlait en Bretagne de l'avarice d'un certain
prêtre; il me disait fort naturellement : enfin,
madame, c'est un homme qui mange de la mer-
luche toute sa vie pour manger du saumon après
sa mort; je trouvai cela plaisant, et j'en fais l'ap-
plication à toute heure, SÉV. 16 juin 1676.
— ÊTYM. Voy. MERLUS; bourg, marluche; cat.
merlussa; esp. merluza.
MERLUS (mèr-lû), s. m. Poisson de mer qu'on
appelle merluche, quand il a été séché. 8 sols sur
le cent de pièces de merlus et morue sèche
40 sols sur cent de pièces de morue verte en pile,
Déclaration du Roi, 16 fév. 1635.
— HIST. xive s. Merlus est fait, ce semble, de mo-
rue, Ménagier, n, 5. || xve s. Pour ne perdre l'eau
salée Du merlut quant il bouiiloit, De la souppe il
en faisoit, Dont il passoit la journée, BASSEL. Vau
de Vire, 44. || xvi* s. Le stoephis et merlu bien dee
trampez et dessalez, PARÉ, XX, 35.
— ÉTYM. Provenç. merlus; ital. merïuwo ; d'a-
près Ménage, du lat. maris luscius, brochet de mer.
fMERLUSINE (mèr-lu-zi-n'), s.f.Voy. MÉLUSINE.
j MERLUT (mèr-lu), s. m. Peaux en merlut, les
peaux de bouc, de chèvre et de mouton, en poil et
en laine, qu'on a fait sécher sur une corde, pour
les garantir de corruption, jusqu'à ce qu'elles soient
passées en chamois, en mégie, ou en maroquin.
— ÊTYM. Fausse orthographe pour merlus; le
mcr7wt étant dit ainsi par comparaison avec le
mer7us séché.
t MÉROCÈLE (mé-ro-sè-1'), s. f. Terme de chirur-
gie. Hernie formée au pli de l'aine à travers le canal
crural.
— ÊTYM. Mïipà;, cuisse, et xqXi), tumeur. '
f MÉROLOGIE (mé-ro-lo-jie), s. f. Terme didac-
tique. Traité des parties simples ou élémentaires.
— ÊTYM. MÉpo;, partie, et Xôyoî, traité.
f MEROLON (me-ro-lon), s. m. Dans le parler de
Genève, petit oiseau, ou plutôt troupe de petits oi-
seaux qui passent ena.utomne ; sert surtout à dési-
gner les pinsons d'Ardennes.
f MÉROU (mé-rou),s. m. Poisson de la Méditer-
ranée (genre serran, famille des percoïdes).
tMÉROVTNGIEN,IENNE (mé-ro-vin-jiin, jiè-n'),
adj. || 1° Qui appartient à la dynastie ou à la famille
de Mérovée. Cette princesse [Brunehautj, jeune
encore et d'une beauté remarquable, répoudait
mieux que les autres épouses mérovingiennes à l'i-
dée que la population gauloise se faisait d'une reine,
ACG. THIERRY, Récits des temps mérovingiens,
2e récit. || Qui appartient au temps de cette dy-
nastie. || 2° S. m. Se dit des rois des Francs, des-
cendants de Mérovée. Les Mérovingiens ont régné
depuis l'an 411 jusqu'en 762.
— ÉTYM. Merowig, nom d'un ancien chef franc,
et ing, finale indiquant descendance.
MERRAIN (mc-rin), s, m. || 1° Bois fendu en plan-
ches et propre à différents ouvrages. Où ledit droit
de sol pour livre est établi sur le bois, tant merrain
qu'à brûler, Règlement général sur les aides, 12
oct. 4624. || Bois préparé pour faire"les douves des
tonneaux. || 2° Terme de vénerie. La matière de la
perche et du bois du cerf. Le merrain gros et bien
perlé, avec grand nombre d'andouillers forts et longs,
BUFF. Quadrup. t. n, p. 40.
— HIST. xn" s. Li reis Yram enveiad messages al
rei David... eenveiad lui mairen de cèdre, e charpen-
tiers^ taillurs de pierre,flois, p. 437. ||xuies.Helas!
quant je regartmon estât premerien, Comment Diex
me fist home quant je n'estoie rien, Et de si vil
matere et de si vil merrien, Bien devroie amer Diex
au mains au deerieri[à la fin], J.DE MEUNG, Test. 241.
U ne sera jà si soutis [habile] maistres qui de tant
de marrien seust faire un vaissel.... BRUN. LAT. Très.
p. 1)1. || xive s. Mais de merriens pesanz sur les cré-
neaux posez Avoit on nostre gent laidement ravalez,
Guescl. 827). || xve s. En ce temps, les eaues furent
merveilleusement grandes... et des villaiges feurent
plusieurs petites maisons comme abbatues, et en
venoit le marrin aval l'eaue, IUV. DESURS. Charles VI,
1405. L'en voit les cerfs naturelment muer L'an
une fois le merien... E. DESCH. Poésies mss, f° 327.
Il xvic s. Bestial à pied fourché, et bois mer-
rien, Déclar. du roi, 23 janv. ) 698.
— ETYM. Wallon mairain; provenç. mairam; du
bas-lat. materiamen, dérivé du lat. materia, bois
(voy. MATIÈRE).
f MERSION (mèr-sion), s. f. Terme didactique.
Action de plonger dans. Ni nous ni les pré-
tendus réformés n'écoutons les anabaptistes, qui
tiennent la mersion essentielle et indispensable [au
baptême], BOSS. Commun, sous les deux esp. 11, i.
— ÉTYM. Lat. mersionem, de mergere, plonger,
venant du rad. sanscr. marj, nettoyer, essuyer, mais
dont le sens primitif paraît être mouiller.
| MÉRULE (mé-ru-P), s. m. Genre de champi-
gnons voisin des agarics.
MERVEILLE (mèr-vè-lP, 77 mouillées, et non
mèr-yè-ye), s. f. || 1° Chose qui cause de l'admira-
tion, La valeur de son père, en son temps sans pa-
reille, Tant qu'a • duré sa force, a passé pou. mer-
veille, CORN. Cid,i, 1. La plus rare merveille, Quand
l'esprit la connaît, ne surprend plus l'oreille, ROTB.
St-Genest, 1, 7. Mais de nous charmer les oreilles
Par sa merveille des merveilles, Cela ne se peut
nullement, BERTELOT, Contre Malherbe, dans l'éd.
de Ménage, p. 498. Il ne faut jamais'(lire aux gens :
Ecoutez un bon mot, oyez une merveille; Savez-
vous si les écoutants En feront une estime à la vôtre
pareille? LA FONT. Fabl. xi, 9. Paroles font eu
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