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MEN
MEN
MÈN
saire! commissaire! Colin bat sa ménagère, BÉEANG.
Bon ménage. || 4° S. m. Ménager s'est dit autrefois
pour chef de ménage. Oubliez, oubliez l'amour de
ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ména-
ger, RACAN, Berg. i, 3. || Ce sens a vieilli.
— HIST. XIV s. Menagier de Paris, titre d'un livre
cité souvent dans ce dictionnaire, et qui traite des cho-
ses du ménage. || xv° s. En ce temps.... feurent mis
Ca escript tous les mesnaigers de Paris de tous estais,
clercs, lais et -religieux, JUV. DES URS. Charles VI,
1415. || xvie s. Il ne fut point du tout mauvais mes-
nager n'y paVesseuz de conserver son bien, AMYOT,
Péricl. 34. Le fait d'un bon mesnager, c'est de bien
gouverner la maison, LA BOÉTIE, 106. Une femme
mesnagere entrant en une pauvre maison l'enrichit;
une despensiere ou fainéante destruit la riche, o. DE
SERRES, 818.
— ÉTYM. Ménage.
MÉNAGERIE (mé-na-je-rie), s. f. || 1° Lieu qui
renferme tout ce qui appartient à la vie et aux
commodités champêtres, c'est-à-dire des bestiaux,
une laiterie, une volière, etc. Il ne trouve' rien de
bon que ce qui vient de sa ménagerie. || 11 vieillit
"dans ce sens. || 2" Lieu où l'on rassemble des ani-
maux étrangers et rares. La ménagerie du Jardin
des plantes à Paris. Ce n'est point dans une ména-
gerie où l'on tient en cage lés secrets de Dieu, qu'on
apprend à connaître la sagesse divine, CHATEAUB.
Génie, i, v, 4. || Collection ambulante d'animaux que
l'on montre de foire en foire.
.— HIST. xvi° s, La mesnagerie [mise en oeuvre]
de la laine, LA BOÉTIE, 162. Toutes ces deux mes-
nageries, et celle de deliors et celle de dedans, ont
mestier [besoin] de soing et de diligence, ID. 162.
Les plus fermes voulurent debatre les fossez de
quelques mesnageries, D'AUB. Hist. m, 393. Quant
à la mesnagerie, les bestes nous surpassent en
cette prévoyance d'amasser, MONT. H,. 1S6. Feignans
de faire la ménagerie du roy, ils ne firent autre
chose qu'une mangerie pour eux au préjudice des
seigneurs et de leurs sujets, PASQUIER, 7ïec7i. liv.iv,
p. 339, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ménager i.,
f MÉNAGEUR, EUSE (mé-na-jeur, jeû-z'). s. m.
et f. Celui, celle qui se ménage, ou qui ménage
tout le monde. Si, en tournant le feuillet, ils [les
écrivains de Port-Royal] veulent dire le contraire
pour ménager la chèvre et '.es choux, ils auront sur
cela la destinée, à mon égard, de ces ménageurs
politiques, et ils ne me feront pas changer, SÉV. 25
mai 1660.
t MÉNAGIANA (mé-na-ji-a-na), s. m. Recueil
dos conversations qui se tenaient chez Ménage.
— ÉTYM. Ménage, et ana.
f MÉNAGOGUE (mé-na-go-gh'), adv. Terme de
médecine. Synonyme peu usité d'emménagogue.
— JÏTYM. MYJV, mois, règles, et àywYÔç, qui pousse,
j- MENARD (me-nar), s. m. Moteur unique appli-
qué à une série d'asples, dans le dévidage de la soie.
— ÊTYM. Mener. ,
f MENDAÏTES (niin-da-i-t'~), s. m. pi. Secte
chrétienne (voy. SABÉISME).
MENDIANT, ANTE (man-di-an, an-f), adj.
|| 1° Qui mendie. La population mendiante. || Reli-
gieux mendiants, moines mendiants, ceux qui vi-
vent de quête et d'aumône. || 2° S. m. et f. Un men-
diant, une mendiante, celui, celle qui fait profession
de mendier. On voyait [à Paris] des troupes er-
rantes de mendi3nts, ^sans religion et sans disci-
pline, demander avec'plus d'obstination que d'hu-
milité, voler souvent ce qu'ils ne pouvaient obtenir....
FLÉCH. Aiguillon. Les gens qui n'ont absolument
rien, comme les mendiants, ont beaucoup d'en-
fanl5,MONTESQ.Esp.xxm,ll. Si le cardinal [deRiche-
lieu]lui [à Mainard] avait fait du bien, ce ministre
eût "été un dieu pour lui.; il n'est ua. tyran que parce
qu'il ne lui donne rien; c'est trop ressembler à ces
mendiants qui appellent les passants monseigneur,
et qui les maudissent s'ils n'en reçoivent pas d'au-
mône, VOLT. Louis XIV, Ecrivains, Mainard. On a
donné des édils pour extirper l'infâme profession
de mendiants, profession si réelle et qui se soutient
malgré les lois, au point que l'on compte deux cent
niiiie mendiants vagabonds dans le royaume,!^. Lelt.
Roubaud, 1er juill. 1769. Adrien IV, l'un des plus
grands papes, fils d'un mendiant, avait, été men-
diant lui-même, ID. Moeurs, 184. X ne regarder l'é-
tat de mendiant que comme un métier,' loin qu'on
en ait rien à craindre, ou n'y trouve que de quoi
nourrir en nous les sentiments d'intérêt et
d'humanité quife devraient unir tous les hom-
mes, J. J. ROUSS. Hél. v, 2. || Mendiant espagnol,
mendiant très-fier. X la vue de Prosper râpé, mais
glorieux comme un mendiant espagnol, en. DE I
BERNARD, Un homme sérieux, § v. || Les quatre men-
diants, les jacobins, les franciscains, les augustins
et les carmes. Les pauvres de l'Hôtel-Dicu, et les
quatre mendiants de cette ville de Paris.... sont
exempts des 4 sous 2 deniers, Arrêt de la cour des
aides, 14 oct. 1615. Oh surcharge les villes en mul-
tipliant les monastères des mendiants, FEVRET, De
l'abus, n, i, dans RICIIELET. || 3° Les quatre men-
diants se dit de quatre sortes de fruits secs qui sont
les figues, les avelines, les raisins secs et les aman-
des, et dont on fait des assiettes de dessert; celte
dénomination, qui tient certainement aux quatre
ordres mendiants, sans qu'on sache exactement
pourquoi, est plus ancienne que le P. André, qui
en donnait une explication allégorique en prêchant
devant Louis XIII.
— HIST. xme s. Quant tu vois aucun mendiant
Qui de vieillesce va tranlant, FI. et Bl. 761. Après
si sont li mendiant, Qui par la ville vont criant : Do-
uez, por Dieu, du pain aus frères, RUTEB. 219.
|| xive s. Riche d'amour et mendians d'amie, Povres
d'espoir et garnis de désir, MACHAUT, p. 59. || xvie s.
Deux mendians à un huis, l'un a le blanc, l'autre le
bis, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 175. Certains
religieux,... non pas de ces gros bedons ventres
depuis le menton jusques au genouil, ny de cesle
nouvelle ordure de jesuistes, mais de ces bons et
vénérables mendiants, car à telles personnes qui
ne mangent pas toujours leur saoul, l'esprit est
prompt, et souvent se communique, RÉGNIER DE LA
PLANCHE, Litre des mardi, éd. du Panthéon, p. 424.
— ÉTYM. Participe présent de mendier, pris ad-
jectivement. L'ancienne langue avait menais, dérivé
directement du latin mend'icus : xne siècle. E que
vous élisiez merci et pieté De inei qui sui mendis
en estrange régné, Th. le mari. 77.
MENDICITÉ (man-di-si-té), s. f. || i° Etat de celui
qui est obligé de mendier. J'ai fort bien remarqué
que, dans ces derniers temps, près de la dixième
partie du peuple est réduite à la mendicité et men-
die effectivement, VAUBAN, Dîme, p. 4. L'avarice....
Peut faire dans les biens trouver la pauvreté, Et
nous réduire à pis que la mendicité,, BOIL. Sat. x.
Je ne parle pas de ceux qui sont à la mendicité, et
dont plusieurs n'y ont été réduits que par les fautes
du gouvernement même, CONDIL. Comm. gouv. n,
S. || Ordonnance contre la mendicité, ordon-
nance qui défend de mendier. On lit souvent
sur des poteaux à l'entrée d'un département : La
mendicité est interdite dans le département de....
|| 2° La profession de mendiant. La mendicité est
une maladie qui tue dans fort peu de temps sou
homme et de laquelle on ne relève point, VAUBAN,
Dimc, p. 126. Pour ôler la mendicité, il faut trou-
ver des moyens contre l'indigence, BOSS. Polit, x,
i, 12. Hôpitaux dressés par ses soins et par ses bien-
faits dans les villes de ses gouvernements, pour les
mettre à couvert d'une importune mendicité, FLÉCH.
Duc de Mont. Il 3° Les mendiants pris collectivement.
Dépôt de mendicité.
— HIST. xi° s. Tant riches reis [il a] conduit à
mendistet, Ch. de Roi. xxxix. || xnie s. Car ce iunt
deus extrémités Que richece et mendicité, 7a Rose,
4146S. || xiv° s. Touie mendicité soit pour fortune ou
de volenté est un obprobre ou reproche et est triste
et desplaisabie, ORESHE, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. mendicïialem, de mendicare, men-
dier. La forme mendislé est la forme régulière, l'i
bref étant tombé; mendicité a été refait sur le latin
dès le xme siècle. On disait aussi mendianec.
MENDIÉ, ÉE (man-di-é, ée),parJ. passe 1 de men-
dier. Quelques pièces de monnaie mendiées.
MENDIER ^man-di-é), je mendiais, nous men-
diions, vous mendiiez ; que je mendie, que nous
mendiions, que vous mendiiez, u. a. || l°Demanderen
forme d'aumône. Il mendie son pain. Comment puis-
je être sûre que l'inconnu qui vient implorer au
nom de Dieu mon assistance et mendier un pauvre
morceau de pain n'est pas peut-être cet honnête
homme.... J. J. ROUSS. /ie'7. v, 2. || Mendier sa vie,
demander par aumône ce qui est nécessaire à la vie.
|! Absolument. Ceux qui n'en trouveront pas [du
travail] mendieront ou voleront; ceux qui en trou-
veront, forcés à se donner au rabais, subsisteront
misérablement, CONDILLAJ, Comm. gouv. n, 8. Le
courtisan 'mendie eu carrosse à six chevaux, et at-
trape plus tôt un million que l'autre [le besacier] un
morceau de pain noir, p. L. COUR. Simple discours.
|| 2° Fig. Rechercher avec empressement et-conmie
un mendiant. Quoi I je pourrais descendre à ce
lâche artifice D'aller de mes amants mendier le ser- !
vice? CORN. Rodog. m, 3. Si par quelque faiblesse ils
l'avaient mendiée [la pitié], ID. Hor. m, 5. Je ne
le verrai point mendier des places pour Versailles,
SÉV. 613. J'ai mendié la mort chez des peuples
cruels, Qui n'apaisent leurs dieux que du sang des
mortels, RAC .Andr. n, 2. Parmi tant de beautés
qui briguèrent son choix [de Claude], Qui de ses
affranchis mendièrent les voix, ID, Brit. iv, 2. Il a
souvent épargné des événements désagréables à qui
n'en savait rien, et jamais le récit du service n'al-
lait mendier de la reconnaissance, FONTEN. Argen-
son. Pour monter jusqu'au faîte il faut savoir des-
cendre, Et mendier bien bas ce qu'on n'ose pas
prendre, c. DELAVIG.NE, 7es Enfants d'Edouard,
ii, i.
— HIST. xie s. Que nous seions " conduiz à men-
doier, Ch. de Roi, ni. 1| xn° Que porrez vus puis
faire"? ù irez mendier? T7i. 7e mari. 433. ||xui° s.
[Les gens] Qui contre lor voloir mendient, 7a Rose,
sois. || xve s. Et convint les pauvres gens.... enfuir
en Brabant.et en Hainaut, et en la greigneur [plus
grande] partie mendier, FROISS. H, H, 148. ||xvrs.
Marius alloit errant et mendiant sa vie par le pais
de l'Afrique, AMYOT, Flamin. 45. Je priserais bien
autant des grâces toutes miennes et aaïfves, que
celles que j'aurois esté mendier et quesler de l'ap-
prentissage, MONT, il, 167. Le tyran voit les autres
qui sont près de luy, coquinans et mendians sa fa-
veur, LA BOÉTIE, 66. Financiers, justiciers, qui op-
primez de faim Celui qui vous faict naître ou qui
défend le pain, Sous qui le laboureur s'abreuve de
ses larmes, Qui souffrez mandier la main qui tient
les armes, D'AUB. Tragiques, Misères.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. mendigar; catal.
mendicar; ital. mendicare; du lat. mendicare, dé-
nominatif de 7)ie?idicus, lequel se rattache à menda,
faute ; menda tient au sanscrit mandam, peu.
f MENDOL (man-dol), s. m. et MENDOLE (mail- •
do-1'), s. f. Poisson de la Méditerranée, semblable
au hareng (genre spare) ; voy. MÈNE.
fMÈNE (mè-n'), s. f. Terme d'ichthyologie. Mène
vulgaire, dite aussi le spare mène,le spare mendol, le
picarètmène, le smaris mène, connue encore sous
les noms vulgaires de jaret, mendole, cagarel, et
cacrel blanc. || La mène juscle, dite juscle. 11 La
mène d'osbeck qui était le spare sucle de Bonaterre,
LEGOARANT..
MENÉ, ÉE (me-né, ée), part passé de mener.
|| i° Qu'on a fait aller d'un lieu à un autre.
Mené à la campagne par un-de ses amis. || Fig.
L'âme.... menée de captivité en captivité, cap-
tive d'elle-même, captive de son corps.... BOSS.
7a Valllère. || 2° Qu'on fait marcher, dont on a la
conduite. Le régiment mené à l'assaut. L'armée de
Bonaparte, qui alla très-bien, étant menée par
des vilains, mal aussitôt qu'elle fui commandée par
des nobles, p. L. COUR. 2e 7e(7. partie. || 3° Terme
de vénerie. Cerf mené par les chiens, cerf suivi
par les. chiens dans la route qu'il prend. Dans ce
temps [quand les biches sont près de mettre bas],
les chiens quittent souvent un cerf mal mené, pour
tourner à une biche qui bondit devant eux, BUFF.
Quadrup. t. n, p. 24. || 4° Gouverné. Un mari mené
par sa femme. || 5° Tracé. 11 est aisé de voir que la
ligne menée du soleil à la lune fait presque tou-
jours un angle avec la ligne menée du soleil à la
terre, D'ALEMB. Disc, prélim. Sysl. monde, OEuvr.
p. «3, dans POUGENS. Toute la sphère des étoiles
fixes paraît tourner, d'occident en orient, autour
d'an axe mené par les pôles de l'écliptique, CON-
DILL. Art de rais, v, 5. || 6° Fig. Mû, poussé. Des
hommes menés par l'intérêt.
f MENÉ (mé-né), s. f. Nom d'un genre d'acan-
thoptérygiens (poissons), ayant une seule espèce,
la mené maculée, qui est le zée maculé de Blain-
ville, LEGOARANT.
MENEAU (me-nô), s. m. Terme d'architecture.
Nom qu'on donne, dans une croisée, aux montants
et aux traverses qui en partagent l'ouverture. || Faux
meneau, celui qui n'est pas assemblé avec le dor-
mant d'une croisée, mais avec les châssis et qui
s'ouvre avec eux.
— ÉTYM. Origine inconnue. Il y a dans le vieux
français menel; mais il signifie cloche moyenne.
-j- MÉNECHME (iL'.é-nè-km'), s.m. Les Ménechmes,
titre d'une comédie de Piaule imitée par Regnard,
dont la fable roule sur les erreurs ou confusions aux-
quelles donne lieu la ressemblance de deux frères
jumeaux'nommés Ménechme. |j Fig. Il se dit de deux
frères, ou même de deux hommes étrangers l'un à
l'autre, entre lesquels il existe une grande ressem-
blance. Ce sont des ménechmes. || Au sing. C'est
son ménechme.
— ÉTYM. Mévaixc-oç, nom propre, signifiant brave
MEN
MEN
MÈN
saire! commissaire! Colin bat sa ménagère, BÉEANG.
Bon ménage. || 4° S. m. Ménager s'est dit autrefois
pour chef de ménage. Oubliez, oubliez l'amour de
ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ména-
ger, RACAN, Berg. i, 3. || Ce sens a vieilli.
— HIST. XIV s. Menagier de Paris, titre d'un livre
cité souvent dans ce dictionnaire, et qui traite des cho-
ses du ménage. || xv° s. En ce temps.... feurent mis
Ca escript tous les mesnaigers de Paris de tous estais,
clercs, lais et -religieux, JUV. DES URS. Charles VI,
1415. || xvie s. Il ne fut point du tout mauvais mes-
nager n'y paVesseuz de conserver son bien, AMYOT,
Péricl. 34. Le fait d'un bon mesnager, c'est de bien
gouverner la maison, LA BOÉTIE, 106. Une femme
mesnagere entrant en une pauvre maison l'enrichit;
une despensiere ou fainéante destruit la riche, o. DE
SERRES, 818.
— ÉTYM. Ménage.
MÉNAGERIE (mé-na-je-rie), s. f. || 1° Lieu qui
renferme tout ce qui appartient à la vie et aux
commodités champêtres, c'est-à-dire des bestiaux,
une laiterie, une volière, etc. Il ne trouve' rien de
bon que ce qui vient de sa ménagerie. || 11 vieillit
"dans ce sens. || 2" Lieu où l'on rassemble des ani-
maux étrangers et rares. La ménagerie du Jardin
des plantes à Paris. Ce n'est point dans une ména-
gerie où l'on tient en cage lés secrets de Dieu, qu'on
apprend à connaître la sagesse divine, CHATEAUB.
Génie, i, v, 4. || Collection ambulante d'animaux que
l'on montre de foire en foire.
.— HIST. xvi° s, La mesnagerie [mise en oeuvre]
de la laine, LA BOÉTIE, 162. Toutes ces deux mes-
nageries, et celle de deliors et celle de dedans, ont
mestier [besoin] de soing et de diligence, ID. 162.
Les plus fermes voulurent debatre les fossez de
quelques mesnageries, D'AUB. Hist. m, 393. Quant
à la mesnagerie, les bestes nous surpassent en
cette prévoyance d'amasser, MONT. H,. 1S6. Feignans
de faire la ménagerie du roy, ils ne firent autre
chose qu'une mangerie pour eux au préjudice des
seigneurs et de leurs sujets, PASQUIER, 7ïec7i. liv.iv,
p. 339, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ménager i.,
f MÉNAGEUR, EUSE (mé-na-jeur, jeû-z'). s. m.
et f. Celui, celle qui se ménage, ou qui ménage
tout le monde. Si, en tournant le feuillet, ils [les
écrivains de Port-Royal] veulent dire le contraire
pour ménager la chèvre et '.es choux, ils auront sur
cela la destinée, à mon égard, de ces ménageurs
politiques, et ils ne me feront pas changer, SÉV. 25
mai 1660.
t MÉNAGIANA (mé-na-ji-a-na), s. m. Recueil
dos conversations qui se tenaient chez Ménage.
— ÉTYM. Ménage, et ana.
f MÉNAGOGUE (mé-na-go-gh'), adv. Terme de
médecine. Synonyme peu usité d'emménagogue.
— JÏTYM. MYJV, mois, règles, et àywYÔç, qui pousse,
j- MENARD (me-nar), s. m. Moteur unique appli-
qué à une série d'asples, dans le dévidage de la soie.
— ÊTYM. Mener. ,
f MENDAÏTES (niin-da-i-t'~), s. m. pi. Secte
chrétienne (voy. SABÉISME).
MENDIANT, ANTE (man-di-an, an-f), adj.
|| 1° Qui mendie. La population mendiante. || Reli-
gieux mendiants, moines mendiants, ceux qui vi-
vent de quête et d'aumône. || 2° S. m. et f. Un men-
diant, une mendiante, celui, celle qui fait profession
de mendier. On voyait [à Paris] des troupes er-
rantes de mendi3nts, ^sans religion et sans disci-
pline, demander avec'plus d'obstination que d'hu-
milité, voler souvent ce qu'ils ne pouvaient obtenir....
FLÉCH. Aiguillon. Les gens qui n'ont absolument
rien, comme les mendiants, ont beaucoup d'en-
fanl5,MONTESQ.Esp.xxm,ll. Si le cardinal [deRiche-
lieu]lui [à Mainard] avait fait du bien, ce ministre
eût "été un dieu pour lui.; il n'est ua. tyran que parce
qu'il ne lui donne rien; c'est trop ressembler à ces
mendiants qui appellent les passants monseigneur,
et qui les maudissent s'ils n'en reçoivent pas d'au-
mône, VOLT. Louis XIV, Ecrivains, Mainard. On a
donné des édils pour extirper l'infâme profession
de mendiants, profession si réelle et qui se soutient
malgré les lois, au point que l'on compte deux cent
niiiie mendiants vagabonds dans le royaume,!^. Lelt.
Roubaud, 1er juill. 1769. Adrien IV, l'un des plus
grands papes, fils d'un mendiant, avait, été men-
diant lui-même, ID. Moeurs, 184. X ne regarder l'é-
tat de mendiant que comme un métier,' loin qu'on
en ait rien à craindre, ou n'y trouve que de quoi
nourrir en nous les sentiments d'intérêt et
d'humanité quife devraient unir tous les hom-
mes, J. J. ROUSS. Hél. v, 2. || Mendiant espagnol,
mendiant très-fier. X la vue de Prosper râpé, mais
glorieux comme un mendiant espagnol, en. DE I
BERNARD, Un homme sérieux, § v. || Les quatre men-
diants, les jacobins, les franciscains, les augustins
et les carmes. Les pauvres de l'Hôtel-Dicu, et les
quatre mendiants de cette ville de Paris.... sont
exempts des 4 sous 2 deniers, Arrêt de la cour des
aides, 14 oct. 1615. Oh surcharge les villes en mul-
tipliant les monastères des mendiants, FEVRET, De
l'abus, n, i, dans RICIIELET. || 3° Les quatre men-
diants se dit de quatre sortes de fruits secs qui sont
les figues, les avelines, les raisins secs et les aman-
des, et dont on fait des assiettes de dessert; celte
dénomination, qui tient certainement aux quatre
ordres mendiants, sans qu'on sache exactement
pourquoi, est plus ancienne que le P. André, qui
en donnait une explication allégorique en prêchant
devant Louis XIII.
— HIST. xme s. Quant tu vois aucun mendiant
Qui de vieillesce va tranlant, FI. et Bl. 761. Après
si sont li mendiant, Qui par la ville vont criant : Do-
uez, por Dieu, du pain aus frères, RUTEB. 219.
|| xive s. Riche d'amour et mendians d'amie, Povres
d'espoir et garnis de désir, MACHAUT, p. 59. || xvie s.
Deux mendians à un huis, l'un a le blanc, l'autre le
bis, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 175. Certains
religieux,... non pas de ces gros bedons ventres
depuis le menton jusques au genouil, ny de cesle
nouvelle ordure de jesuistes, mais de ces bons et
vénérables mendiants, car à telles personnes qui
ne mangent pas toujours leur saoul, l'esprit est
prompt, et souvent se communique, RÉGNIER DE LA
PLANCHE, Litre des mardi, éd. du Panthéon, p. 424.
— ÉTYM. Participe présent de mendier, pris ad-
jectivement. L'ancienne langue avait menais, dérivé
directement du latin mend'icus : xne siècle. E que
vous élisiez merci et pieté De inei qui sui mendis
en estrange régné, Th. le mari. 77.
MENDICITÉ (man-di-si-té), s. f. || i° Etat de celui
qui est obligé de mendier. J'ai fort bien remarqué
que, dans ces derniers temps, près de la dixième
partie du peuple est réduite à la mendicité et men-
die effectivement, VAUBAN, Dîme, p. 4. L'avarice....
Peut faire dans les biens trouver la pauvreté, Et
nous réduire à pis que la mendicité,, BOIL. Sat. x.
Je ne parle pas de ceux qui sont à la mendicité, et
dont plusieurs n'y ont été réduits que par les fautes
du gouvernement même, CONDIL. Comm. gouv. n,
S. || Ordonnance contre la mendicité, ordon-
nance qui défend de mendier. On lit souvent
sur des poteaux à l'entrée d'un département : La
mendicité est interdite dans le département de....
|| 2° La profession de mendiant. La mendicité est
une maladie qui tue dans fort peu de temps sou
homme et de laquelle on ne relève point, VAUBAN,
Dimc, p. 126. Pour ôler la mendicité, il faut trou-
ver des moyens contre l'indigence, BOSS. Polit, x,
i, 12. Hôpitaux dressés par ses soins et par ses bien-
faits dans les villes de ses gouvernements, pour les
mettre à couvert d'une importune mendicité, FLÉCH.
Duc de Mont. Il 3° Les mendiants pris collectivement.
Dépôt de mendicité.
— HIST. xi° s. Tant riches reis [il a] conduit à
mendistet, Ch. de Roi. xxxix. || xnie s. Car ce iunt
deus extrémités Que richece et mendicité, 7a Rose,
4146S. || xiv° s. Touie mendicité soit pour fortune ou
de volenté est un obprobre ou reproche et est triste
et desplaisabie, ORESHE, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. mendicïialem, de mendicare, men-
dier. La forme mendislé est la forme régulière, l'i
bref étant tombé; mendicité a été refait sur le latin
dès le xme siècle. On disait aussi mendianec.
MENDIÉ, ÉE (man-di-é, ée),parJ. passe 1 de men-
dier. Quelques pièces de monnaie mendiées.
MENDIER ^man-di-é), je mendiais, nous men-
diions, vous mendiiez ; que je mendie, que nous
mendiions, que vous mendiiez, u. a. || l°Demanderen
forme d'aumône. Il mendie son pain. Comment puis-
je être sûre que l'inconnu qui vient implorer au
nom de Dieu mon assistance et mendier un pauvre
morceau de pain n'est pas peut-être cet honnête
homme.... J. J. ROUSS. /ie'7. v, 2. || Mendier sa vie,
demander par aumône ce qui est nécessaire à la vie.
|! Absolument. Ceux qui n'en trouveront pas [du
travail] mendieront ou voleront; ceux qui en trou-
veront, forcés à se donner au rabais, subsisteront
misérablement, CONDILLAJ, Comm. gouv. n, 8. Le
courtisan 'mendie eu carrosse à six chevaux, et at-
trape plus tôt un million que l'autre [le besacier] un
morceau de pain noir, p. L. COUR. Simple discours.
|| 2° Fig. Rechercher avec empressement et-conmie
un mendiant. Quoi I je pourrais descendre à ce
lâche artifice D'aller de mes amants mendier le ser- !
vice? CORN. Rodog. m, 3. Si par quelque faiblesse ils
l'avaient mendiée [la pitié], ID. Hor. m, 5. Je ne
le verrai point mendier des places pour Versailles,
SÉV. 613. J'ai mendié la mort chez des peuples
cruels, Qui n'apaisent leurs dieux que du sang des
mortels, RAC .Andr. n, 2. Parmi tant de beautés
qui briguèrent son choix [de Claude], Qui de ses
affranchis mendièrent les voix, ID, Brit. iv, 2. Il a
souvent épargné des événements désagréables à qui
n'en savait rien, et jamais le récit du service n'al-
lait mendier de la reconnaissance, FONTEN. Argen-
son. Pour monter jusqu'au faîte il faut savoir des-
cendre, Et mendier bien bas ce qu'on n'ose pas
prendre, c. DELAVIG.NE, 7es Enfants d'Edouard,
ii, i.
— HIST. xie s. Que nous seions " conduiz à men-
doier, Ch. de Roi, ni. 1| xn° Que porrez vus puis
faire"? ù irez mendier? T7i. 7e mari. 433. ||xui° s.
[Les gens] Qui contre lor voloir mendient, 7a Rose,
sois. || xve s. Et convint les pauvres gens.... enfuir
en Brabant.et en Hainaut, et en la greigneur [plus
grande] partie mendier, FROISS. H, H, 148. ||xvrs.
Marius alloit errant et mendiant sa vie par le pais
de l'Afrique, AMYOT, Flamin. 45. Je priserais bien
autant des grâces toutes miennes et aaïfves, que
celles que j'aurois esté mendier et quesler de l'ap-
prentissage, MONT, il, 167. Le tyran voit les autres
qui sont près de luy, coquinans et mendians sa fa-
veur, LA BOÉTIE, 66. Financiers, justiciers, qui op-
primez de faim Celui qui vous faict naître ou qui
défend le pain, Sous qui le laboureur s'abreuve de
ses larmes, Qui souffrez mandier la main qui tient
les armes, D'AUB. Tragiques, Misères.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. mendigar; catal.
mendicar; ital. mendicare; du lat. mendicare, dé-
nominatif de 7)ie?idicus, lequel se rattache à menda,
faute ; menda tient au sanscrit mandam, peu.
f MENDOL (man-dol), s. m. et MENDOLE (mail- •
do-1'), s. f. Poisson de la Méditerranée, semblable
au hareng (genre spare) ; voy. MÈNE.
fMÈNE (mè-n'), s. f. Terme d'ichthyologie. Mène
vulgaire, dite aussi le spare mène,le spare mendol, le
picarètmène, le smaris mène, connue encore sous
les noms vulgaires de jaret, mendole, cagarel, et
cacrel blanc. || La mène juscle, dite juscle. 11 La
mène d'osbeck qui était le spare sucle de Bonaterre,
LEGOARANT..
MENÉ, ÉE (me-né, ée), part passé de mener.
|| i° Qu'on a fait aller d'un lieu à un autre.
Mené à la campagne par un-de ses amis. || Fig.
L'âme.... menée de captivité en captivité, cap-
tive d'elle-même, captive de son corps.... BOSS.
7a Valllère. || 2° Qu'on fait marcher, dont on a la
conduite. Le régiment mené à l'assaut. L'armée de
Bonaparte, qui alla très-bien, étant menée par
des vilains, mal aussitôt qu'elle fui commandée par
des nobles, p. L. COUR. 2e 7e(7. partie. || 3° Terme
de vénerie. Cerf mené par les chiens, cerf suivi
par les. chiens dans la route qu'il prend. Dans ce
temps [quand les biches sont près de mettre bas],
les chiens quittent souvent un cerf mal mené, pour
tourner à une biche qui bondit devant eux, BUFF.
Quadrup. t. n, p. 24. || 4° Gouverné. Un mari mené
par sa femme. || 5° Tracé. 11 est aisé de voir que la
ligne menée du soleil à la lune fait presque tou-
jours un angle avec la ligne menée du soleil à la
terre, D'ALEMB. Disc, prélim. Sysl. monde, OEuvr.
p. «3, dans POUGENS. Toute la sphère des étoiles
fixes paraît tourner, d'occident en orient, autour
d'an axe mené par les pôles de l'écliptique, CON-
DILL. Art de rais, v, 5. || 6° Fig. Mû, poussé. Des
hommes menés par l'intérêt.
f MENÉ (mé-né), s. f. Nom d'un genre d'acan-
thoptérygiens (poissons), ayant une seule espèce,
la mené maculée, qui est le zée maculé de Blain-
ville, LEGOARANT.
MENEAU (me-nô), s. m. Terme d'architecture.
Nom qu'on donne, dans une croisée, aux montants
et aux traverses qui en partagent l'ouverture. || Faux
meneau, celui qui n'est pas assemblé avec le dor-
mant d'une croisée, mais avec les châssis et qui
s'ouvre avec eux.
— ÉTYM. Origine inconnue. Il y a dans le vieux
français menel; mais il signifie cloche moyenne.
-j- MÉNECHME (iL'.é-nè-km'), s.m. Les Ménechmes,
titre d'une comédie de Piaule imitée par Regnard,
dont la fable roule sur les erreurs ou confusions aux-
quelles donne lieu la ressemblance de deux frères
jumeaux'nommés Ménechme. |j Fig. Il se dit de deux
frères, ou même de deux hommes étrangers l'un à
l'autre, entre lesquels il existe une grande ressem-
blance. Ce sont des ménechmes. || Au sing. C'est
son ménechme.
— ÉTYM. Mévaixc-oç, nom propre, signifiant brave
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