Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
498
MEL
MÉL
MEL
t MÉLIER (mé-lié), s. m. Cépage de l'arrondis-
sement de Sens.
MÉL1LOT (mé-li-lo; le t ne se prononce et ne
se lie jamais), s. m. Genre de plantes indigènes de
'a famille des légumineuses.
— HIST. xvi° s. Huile de camomille et melilot,
PARÉ, v, 4 2.
— ÉTYM. Lat. melilotus, de p.eX£X<«>To«, qui vient
de piXi, miel, et XWTÔ;, lotus. '
■(■ MÊLI-MÊLO (mê-li-mê-lo), s. m. Terme popu-
laire, Mélange confus.
t MÉLINET (mé-li-nè), s. m. Nom vulgaire d'un
genre de borraginées (genre cérinthe, Tournefort),
dont quelques espèces sont indigènes dans le midi
de Ja France.
t MÉLIPHAGE (mé-li-fa-j'), s. f. Genre d'oiseaux
anisodactyles qui contient la méliphage corniculée,
nomm|e corbicalaq par Levaillant, et qui est le phi-
lédon cornu de certains auteurs, LEGOARANT.
— ÉTYM. Mé)i, miel, et çayew, manger.
tMÉLIQUE (mé-li-k'), s. f. Nom d'un genre de
graminées, qui renferme la mélique bleue (molinia
eoerulea, Moench) croissant dans les prés humides,
et nuisant aux bestiaux à l'époque de la floraison;
c'était le melica cxrulea de Linné.
4. MÉLISSE (mé-li-s'), s. f. Genre de la famille
des labiées, qui ne compte plus, d'après les nouveaux
nomenclateurs, que la mélisse officinale (métissa
officinalis, L.), plante aromatique.jl Eau distillée de
mélisse, ou, simplement, eau de mélisse, hydrolat
de mélisse qui se prépare avec les feuilles de la
mélisse officinale. On la nomme aussi eau des car-
mes, parce que ce sont ces religieux qui en ont fait
les premiers. || On donne quelquefois, mais à tort,
le nom d'eau de mélisse à l'infusion de la citronelle
ou aurone.
— ÉTYM. MéXiow, abeille ; à cause que les abeilles
aiment cette plante ; génev. melize.
f ?. MÉLISSE (mé-li-s'), s./V Terme d'entomo-
logie. Synonyme d'abeille.
— ÉTYM. MéXicro-a, abeille.
f MÉLISSOGRAPHIE ( mé-li-sso-gra-fie ), s. f.
Terme didactique. Histoire des moeurs des abeilles ;
dissertation sur les abeilles.
— ÉTYM. MéXioca, abeille, et ypôçEtv, décrire.
t MÉLISSOT (mé-li-so), s. m. ou MÉLISSIÈRE
(mé-li-siè-r'), s. f. Mélite à feuilles de mélisse.
t MÉLITE (mé-li-f), s. f. || 1" Plante de la fa-
mille des labiéee, genre melittis, Linné; unique es-
pèce en France, la mélite à feuilles de mélisse.
|| 2° Genre de crustacés.
t MÉLITHREPTE (mé-li-lrè-pf), s. m. Genre
d'oiseaux anisodactyles, où l'on distingue le méli-
threpte vestiaire, dont les plumes écartâtes servent
aux habitants des îles Sandwich pour faire des
manteaux.
— ÉTYM. MéXt, miel, et 6p£7tioç, nourri.
f MÉLITOSE (mé-li-tô-z'), s. f. Terme de chimie.
Principe cristallisahle de la manne d'Australie, qui
est une exsudation sucrée produite à Van-Diémen
par diverses espèces d'eucalyptus (myrtacées).
— ÉTYM. MéXi, miel.
f MÉL1TURGIE (mé-li-tur-jie), i. f. Terme di-
dactique. Travail, industrie des abeilles.
— HIST. xvie s. Melliturgie, COTGRAVE.
— ÊTYM. M^XiTovipyia, de p.eXi, piXivoç, miel, et
ÈpYov, oeuvre.
TMÉL1TURIE (mé-li-tu-rie), s.f. Terme de mé-
decine. Pissement d'urine sucrée, dit autrement
diabète sucré.
— ÉTYM. M£Xi, P^XITO;, miel, et oùpEïv, pisser.
f MELLATE (mèl-la-f ) ou MELLITHATE (mèl-li-
ta-f ), s. m. Terme de chimie. Nom générique des
sels formés par la combinaison de l'acide mellique
ou melhthique avec une base.
t MELLÉOLÉ (mèl-lé-o-lé), s. m. Terme de phar-
macie. Nom donné aux médicaments formés de
miel et d'une poudre.
f MELLIER (mè-lié), s. m. Troisième estomac
des mammifères ruminants.
MELLIFËRE(mèl-li-fè-r'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Se dit d'une plante qui sécrète une li-
queur sucrée, et d'un insecte qui fabrique du miel.
|| S. m. pi. Les mellifères, famille d'insectes qui ra-
massent avec leurs pieds la poussière des étamines.
—ÊTYM. Lat. mellifer, de mel, mellis, miel, et
ferre, porter.
f MELLIFICATION (mèl-li-fi- ka-sion), s. /■.Fa-
brication du miel par les abeilles.
— ÉTYM. Lat. meUificare, de mel, miel, et facere,
faire.
t MELLIFIQUE (mèl-u-fi-k'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui fabrique du miel.
— ÉTYM. Lat. mellificus, de mel, miel, et facere,
faire.
t MELLIFLUE (mèl-li-flue), adj. || i° Qui abonde
en miel, qui fait le miel. Je ne sais pas à quel des-
sein Celte cohorte melliflue Vint par l'air en guise
de nue, SCABR. Virg. vu. || Vieilli en ce sens. || 2° Fig.
Qui est trop doucereux et presque fade. Paroles
melliflues. *
— HIST. xvi" s. Melliflue, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. mellifluus, de mel, miel, et/ïuere,
couler.
t MELLISUGE (mèl-Ii-su-j'), adj. Terme de zoolor
gie. Qui suce le suc des fleurs.
— ÉTYM. Lat. mel, mellis, miel, et sugere,sucer.
14.MELLITE (mèl-li-f), s. f. Pierre d'un jaune de
miel.
12, MELLITE (mè-Ii-f), s. m. Terme de pharmacie.
Sirop préparé ayec le miel, l'eau simple, différentes.
infusions ou décoctions, et les sucs de plantes.
t MELLITHATE, voy. MELLATE.
-f MELLITHE (mèl-li-f),s. f. Minéral qui se trouve
dans les mines de houille de la Thuringe.
t MELLITH1Q0E (mèlrli-ti-k.') et non MELLI-
TIQUE, adj. m. Terme de chimie. Acide melï}-
ihique, acide qu'on retire de la mellithe.
•■MELLIVORE (mèl-li-vo-r'), adj. Terme de ZOOT
lôè, e. Qui vit de miel.
— ÉTYM. Lat. mel, miel, et vorare, manger.
f MELLON (mèl-lon), s. m. Terme de chimie. Ra?
dical composé, voisin du cyanogène, obtenu en dis-
tillant le sulfocyanogène en présence du chlore.
t MELLONE jmèl-lo-n'), s. m. Terme de chimie.
Nom donné à un produit obtenu principalement par
l'action du chlore sec à chaud sur le sulfocyanure
de potassium.
f MÉLOCHIE (mé-lo-chie), s. f. Genre de plantes
d'Amérique, qui appartient à la famille des buttné-
riacées.
MÉLODIE (mé-lo-die), s. f. || 1" Suite de sons d'où
résulte un chant agréable et régulier. Doucemélodie.
Cet air a beaucoup de mélodie. Ce qu'on dit de la grâce
divine, qui tout à coup transforme les coeurs, peut,
humainement parlant, s'appliquer à la puissance de
la mélodie, STAEL, Corinne, ix, 2. || 2° Série, par
opposition à harmonie, de sons successifs qui forme
une ou plusieurs phrases musicales. La mélodie est
dans la musique ce qu'est le dessin dans la pein-
ture; l'harmonie n'y fait que l'effet des couleurs,
i. J. ROUSS, Exam. des deux princ. sur la mus. Les
Italiens prétendent que notre mélodie est plate et
sans aucun chant, et toutes les nations neutres con-
firment unanimement leur jugement sur ce point,
ID. Lett. sur la mus. franc. La mélodie italienne
trouve, dans chaque mouvement, des expressions
pour tous les caractères, des tableaux pour tous les
objets, ID. ib. Une mélodie qui ne parle point, chante
toujours mal, et la seule harmonie n'a jamais rien
su dire au coeur, ID. Hél. i, 48. C'est de la seule mé-
lodie que sort cette puissance invincible des accents
passionnés; c'est d'elle que dérive tout le pouvoir
de la musique sur l'âme, ID. ib. i, 48. || 3° S'emploie
souvent, mais à tort, comme synonyme de romance.
Les mélodies de Schubert. || Se dit aussi d'un
choeur religieux chanté et accompagné à l'unis-
son. || 4° Par extension, en parlant de poésie ou
de prose, choix et suite de mots, de phrases pro-
pres à flatter l'oreille. La mélodie du style. Quinault,
dédaigné par Racine, avait, dans la mélodie de ses
paroles, quelques accents de la même voix, VILLE-
MAIN, Dict. de l'Acad. Préface, p. xvm.
— HIST. xir s. La mélodie des salines [psaumes]
que jeo ai chanted, Liber psalm. p. 260. ||xnr? s.
Loez le seigneur et haut et bas, en toutes manières
de mélodie, Psautier, f" 179. Tel mélodie deme-
noient Li oisel qui illoec cantoient, Fi. et Bl. 635.
Harpes i sonent et vieles, Qui font les mélodies bêles,
Ren. 27074. Là font entr'eus lor armonies Qui sunt
causes des mélodies Et des diversités de tons Que par
acordance metons En toutes manières de chant, Ja
Rose, 47152. || xiv' s. Le musicien se delette en bon-
nes mélodies, et a tristece as malveses, ORESMB,
Eth. 284. Mélodie est concorde de sous, en les va-
riant l'un après l'autre par succession'de temps, ID.
Thèse de MEUNIER. Nulles herbes ne nulles mélodies
n'ont aulcune vertu naturelle de guérir les luna
ticques, le Songe du vergier, i, 476. || xvi" s. J'aime
tant ceste mélodie De nos yaux-de-vire nouveaux !
J. LE HOUX, XII.
—ÉTYM. Provenç. esp. et ital. melodia,, de p.eXu8£oe,
de piXoç, et3V|, chant. La mélodie est donc pro-
prement le chant du mélos. Pour bien comprendre
ce mot, il faut se rappeler que mélos originaire-
ment signifiait membre, et qu'on a, dès les pre-
miers temps, appelé ainsi les parties en lesquelles
une phrase se divise. Ce sont ces parties qui frap-
pent l'oreille de manière à marquer une certaine
cadence ; et la mélodie était précisément le chant mu-
sical de cette phrase cadencée. Tous les autres sens
dérivent naturellement de celui-là (voy. MÉLOPÉE).
MELODIEUSEMENT (mé-lo-di-eû-ze-man), adv.
D'une manière mélodieuse. S'il est vrai, ce que dit
Pausanias, que les rossignols qui étaient vers le
tombeau. d'Orphée chantaient plus mélodieusement
que les autres, VOIT. Lett. 4 93, Avouons plutôt que
par le moyen de cette périphrase, mélodieusement
répandue dans le discours, d'une diction toute sim-
ple il a fait une espèce de concert et d'harmonie,
BOIL. Longin, Subi. ch. 24. [Le rossignol] commence
son chant, fait retentir le bocage, et rompt mélo-
dieusement le silence et les ténèbres de la nuit, DI-
DER. Sai.de476B, OEiMjr.'t.xm, p. 36, dans POUGENS.
— HIST. xiV s. Les oisillons chantent mélodieu-
sement en la verde forest, Jlfodus, f° xiy, verso.
|| xv" s. Et là ouis.... jouer des orgues aussi mélo-
dieusement comme je fisoncques, FROISS. n, ni,'45.
— ÊTYM. Mélodieuse, et le suffixe ment.
MÉLODIEUX, EUSE (mé-lo-di-eû, eû-z'), adj.
Rempli de mélodie. En vain vous me frappez d'un
son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour
vicieux.... non,. Art p. i. Tel, au sein de la nuit et
de la forêt sombre, L'oiseau mélodieux chante caché
dans l'ombre, DELIL. Parad. perdu, m. Ce soupir
de la nuit pieuse, Oiseau mélodieux, c'est toi!
LAMART. Harm. Au rossignol.
— HIST. xiv° s. Voix mélodieuse, ORESME, Thèse
de MEUNIER. || xv° s. Et brisèrent toutes les cloches;
dont ce fut dommage, car il y en avoit de moult
bonnes et mélodieuses, FROISS. I, I, 4 38.
— ÉTYM. Mélodie; provenç. melodios; portug.
melodiozo; ital. mélodioso.
t MÉLODIQUE (mé-lo-di-k'), adj. Terme de mu-
sique. Qui appartient à la mélodie. Marche, pro-
gression -mélodique. On l'oppose à harmonique.
— ÉTYM. Mélodie.
f MÉLODIQUEMENT (mé-lo-di-ke-man), adv.
D'une manière mélodique.
t MÉLODISTE (mé-lo-di-st'), s. m. || 1° Celui qui
compose des mélodies, des chants faciles, agréables
(compositeur de cantilènes, dit COUSSEMAKER).
|| 2" Musicien qui pense que la mélodie est la partie
essentielle de la musique. || Compositeur dont le
caractère principal est la mélodie, par opposition
à harmoniste.
— ÉTYM. Mélodie.
f MÉLODIUM (mé-lo-di-om'), s. m. Espèce d'orgue.
t MÉLODRAMATIQUE (mé-lo-dra-ma-ti-k'), adj.
Qui ressemble, qui a rapport au mélodrame.
MÉLODRAME (mé-lo-dra-m'), s. m. \\ 1° Autre-
fois, sorte de drame où le dialogue était coupé par
une musique instrumentale annonçant l'entrée ou la
sortie des personnages importants. || Terme de mu-
sique. Se dit d'un passage exécuté par l'orchestre,
et exprimant les sentiments du personnage qui est
en scène, tandis que celui-ci parle ou gesticule.
|| 2° Aujourd'hui, sorte de tragédie populaire d'où
la musique a presque entièrement disparu. || Fig. Hé- -
ros de mélodrame, personnages qui n'ont à la bou-
che que des sentiments emphatiques et exagérés.
— ÉTYM. MÉXOÎ, musique, et drame.
f MÉLOÉ (mé-lo-é), s. m. Genre d'insectes co-
léoptères dont quelques espèces, et notamment le
meloe proscarabseus, peuvent être employées comme
vésicants et remplacer la cantharide. || Le méloê vér
sicatoire de Linné (lytte vésicatoire do Fabricius)
est devenu la cantharide des officines, dite vulgai-
rement cantharide.
t MÉLOGRAPHIE (mé-lo-gra-fie), s. f. Art d'é-
crire, de copier la musique.
— ÉTYM. MéXoç, musique, et Ypiçeiv, écrire.
t MÉLOÏDES (mé-lo-i-d'), s. m. pi. Le genre des
méloés.
MÉLOMANE (mé-lo-ma-n'), s. m. et f. Celui,
celle qui est folle de musique. .
— ÉTYM. Voy. MÊLOMANIE.
MÉLOMANIE (mé-lo-ma-nie), s. f. Amour ex-
cessif de la musique.
— ÉTYM. MéXoç, musique, et puxvîa, manie.
t MÉLOMÈLE (mé-lo-mè-1'), adj. Terme de té-
ratologie. Monstres mélomèles, monstres qui ont
un ou deux membres accessoires insérés par leur
base sur les membres principaux.
— ÊTYM. MéXo;, membre (ce mot est répété).
MELON (me-lon), s. m, ||.1° Nom vulgaire et spé-
cifique du cucumis melon, cucurbitacées. Ou quel-
que longue pluie, inondant vos vallons, A-t-elle fait
couler vos vins et vos melonsî'BOiL. Sat. m || 2° Nom
MEL
MÉL
MEL
t MÉLIER (mé-lié), s. m. Cépage de l'arrondis-
sement de Sens.
MÉL1LOT (mé-li-lo; le t ne se prononce et ne
se lie jamais), s. m. Genre de plantes indigènes de
'a famille des légumineuses.
— HIST. xvi° s. Huile de camomille et melilot,
PARÉ, v, 4 2.
— ÉTYM. Lat. melilotus, de p.eX£X<«>To«, qui vient
de piXi, miel, et XWTÔ;, lotus. '
■(■ MÊLI-MÊLO (mê-li-mê-lo), s. m. Terme popu-
laire, Mélange confus.
t MÉLINET (mé-li-nè), s. m. Nom vulgaire d'un
genre de borraginées (genre cérinthe, Tournefort),
dont quelques espèces sont indigènes dans le midi
de Ja France.
t MÉLIPHAGE (mé-li-fa-j'), s. f. Genre d'oiseaux
anisodactyles qui contient la méliphage corniculée,
nomm|e corbicalaq par Levaillant, et qui est le phi-
lédon cornu de certains auteurs, LEGOARANT.
— ÉTYM. Mé)i, miel, et çayew, manger.
tMÉLIQUE (mé-li-k'), s. f. Nom d'un genre de
graminées, qui renferme la mélique bleue (molinia
eoerulea, Moench) croissant dans les prés humides,
et nuisant aux bestiaux à l'époque de la floraison;
c'était le melica cxrulea de Linné.
4. MÉLISSE (mé-li-s'), s. f. Genre de la famille
des labiées, qui ne compte plus, d'après les nouveaux
nomenclateurs, que la mélisse officinale (métissa
officinalis, L.), plante aromatique.jl Eau distillée de
mélisse, ou, simplement, eau de mélisse, hydrolat
de mélisse qui se prépare avec les feuilles de la
mélisse officinale. On la nomme aussi eau des car-
mes, parce que ce sont ces religieux qui en ont fait
les premiers. || On donne quelquefois, mais à tort,
le nom d'eau de mélisse à l'infusion de la citronelle
ou aurone.
— ÉTYM. MéXiow, abeille ; à cause que les abeilles
aiment cette plante ; génev. melize.
f ?. MÉLISSE (mé-li-s'), s./V Terme d'entomo-
logie. Synonyme d'abeille.
— ÉTYM. MéXicro-a, abeille.
f MÉLISSOGRAPHIE ( mé-li-sso-gra-fie ), s. f.
Terme didactique. Histoire des moeurs des abeilles ;
dissertation sur les abeilles.
— ÉTYM. MéXioca, abeille, et ypôçEtv, décrire.
t MÉLISSOT (mé-li-so), s. m. ou MÉLISSIÈRE
(mé-li-siè-r'), s. f. Mélite à feuilles de mélisse.
t MÉLITE (mé-li-f), s. f. || 1" Plante de la fa-
mille des labiéee, genre melittis, Linné; unique es-
pèce en France, la mélite à feuilles de mélisse.
|| 2° Genre de crustacés.
t MÉLITHREPTE (mé-li-lrè-pf), s. m. Genre
d'oiseaux anisodactyles, où l'on distingue le méli-
threpte vestiaire, dont les plumes écartâtes servent
aux habitants des îles Sandwich pour faire des
manteaux.
— ÉTYM. MéXt, miel, et 6p£7tioç, nourri.
f MÉLITOSE (mé-li-tô-z'), s. f. Terme de chimie.
Principe cristallisahle de la manne d'Australie, qui
est une exsudation sucrée produite à Van-Diémen
par diverses espèces d'eucalyptus (myrtacées).
— ÉTYM. MéXi, miel.
f MÉL1TURGIE (mé-li-tur-jie), i. f. Terme di-
dactique. Travail, industrie des abeilles.
— HIST. xvie s. Melliturgie, COTGRAVE.
— ÊTYM. M^XiTovipyia, de p.eXi, piXivoç, miel, et
ÈpYov, oeuvre.
TMÉL1TURIE (mé-li-tu-rie), s.f. Terme de mé-
decine. Pissement d'urine sucrée, dit autrement
diabète sucré.
— ÉTYM. M£Xi, P^XITO;, miel, et oùpEïv, pisser.
f MELLATE (mèl-la-f ) ou MELLITHATE (mèl-li-
ta-f ), s. m. Terme de chimie. Nom générique des
sels formés par la combinaison de l'acide mellique
ou melhthique avec une base.
t MELLÉOLÉ (mèl-lé-o-lé), s. m. Terme de phar-
macie. Nom donné aux médicaments formés de
miel et d'une poudre.
f MELLIER (mè-lié), s. m. Troisième estomac
des mammifères ruminants.
MELLIFËRE(mèl-li-fè-r'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Se dit d'une plante qui sécrète une li-
queur sucrée, et d'un insecte qui fabrique du miel.
|| S. m. pi. Les mellifères, famille d'insectes qui ra-
massent avec leurs pieds la poussière des étamines.
—ÊTYM. Lat. mellifer, de mel, mellis, miel, et
ferre, porter.
f MELLIFICATION (mèl-li-fi- ka-sion), s. /■.Fa-
brication du miel par les abeilles.
— ÉTYM. Lat. meUificare, de mel, miel, et facere,
faire.
t MELLIFIQUE (mèl-u-fi-k'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui fabrique du miel.
— ÉTYM. Lat. mellificus, de mel, miel, et facere,
faire.
t MELLIFLUE (mèl-li-flue), adj. || i° Qui abonde
en miel, qui fait le miel. Je ne sais pas à quel des-
sein Celte cohorte melliflue Vint par l'air en guise
de nue, SCABR. Virg. vu. || Vieilli en ce sens. || 2° Fig.
Qui est trop doucereux et presque fade. Paroles
melliflues. *
— HIST. xvi" s. Melliflue, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. mellifluus, de mel, miel, et/ïuere,
couler.
t MELLISUGE (mèl-Ii-su-j'), adj. Terme de zoolor
gie. Qui suce le suc des fleurs.
— ÉTYM. Lat. mel, mellis, miel, et sugere,sucer.
14.MELLITE (mèl-li-f), s. f. Pierre d'un jaune de
miel.
12, MELLITE (mè-Ii-f), s. m. Terme de pharmacie.
Sirop préparé ayec le miel, l'eau simple, différentes.
infusions ou décoctions, et les sucs de plantes.
t MELLITHATE, voy. MELLATE.
-f MELLITHE (mèl-li-f),s. f. Minéral qui se trouve
dans les mines de houille de la Thuringe.
t MELLITH1Q0E (mèlrli-ti-k.') et non MELLI-
TIQUE, adj. m. Terme de chimie. Acide melï}-
ihique, acide qu'on retire de la mellithe.
•■MELLIVORE (mèl-li-vo-r'), adj. Terme de ZOOT
lôè, e. Qui vit de miel.
— ÉTYM. Lat. mel, miel, et vorare, manger.
f MELLON (mèl-lon), s. m. Terme de chimie. Ra?
dical composé, voisin du cyanogène, obtenu en dis-
tillant le sulfocyanogène en présence du chlore.
t MELLONE jmèl-lo-n'), s. m. Terme de chimie.
Nom donné à un produit obtenu principalement par
l'action du chlore sec à chaud sur le sulfocyanure
de potassium.
f MÉLOCHIE (mé-lo-chie), s. f. Genre de plantes
d'Amérique, qui appartient à la famille des buttné-
riacées.
MÉLODIE (mé-lo-die), s. f. || 1" Suite de sons d'où
résulte un chant agréable et régulier. Doucemélodie.
Cet air a beaucoup de mélodie. Ce qu'on dit de la grâce
divine, qui tout à coup transforme les coeurs, peut,
humainement parlant, s'appliquer à la puissance de
la mélodie, STAEL, Corinne, ix, 2. || 2° Série, par
opposition à harmonie, de sons successifs qui forme
une ou plusieurs phrases musicales. La mélodie est
dans la musique ce qu'est le dessin dans la pein-
ture; l'harmonie n'y fait que l'effet des couleurs,
i. J. ROUSS, Exam. des deux princ. sur la mus. Les
Italiens prétendent que notre mélodie est plate et
sans aucun chant, et toutes les nations neutres con-
firment unanimement leur jugement sur ce point,
ID. Lett. sur la mus. franc. La mélodie italienne
trouve, dans chaque mouvement, des expressions
pour tous les caractères, des tableaux pour tous les
objets, ID. ib. Une mélodie qui ne parle point, chante
toujours mal, et la seule harmonie n'a jamais rien
su dire au coeur, ID. Hél. i, 48. C'est de la seule mé-
lodie que sort cette puissance invincible des accents
passionnés; c'est d'elle que dérive tout le pouvoir
de la musique sur l'âme, ID. ib. i, 48. || 3° S'emploie
souvent, mais à tort, comme synonyme de romance.
Les mélodies de Schubert. || Se dit aussi d'un
choeur religieux chanté et accompagné à l'unis-
son. || 4° Par extension, en parlant de poésie ou
de prose, choix et suite de mots, de phrases pro-
pres à flatter l'oreille. La mélodie du style. Quinault,
dédaigné par Racine, avait, dans la mélodie de ses
paroles, quelques accents de la même voix, VILLE-
MAIN, Dict. de l'Acad. Préface, p. xvm.
— HIST. xir s. La mélodie des salines [psaumes]
que jeo ai chanted, Liber psalm. p. 260. ||xnr? s.
Loez le seigneur et haut et bas, en toutes manières
de mélodie, Psautier, f" 179. Tel mélodie deme-
noient Li oisel qui illoec cantoient, Fi. et Bl. 635.
Harpes i sonent et vieles, Qui font les mélodies bêles,
Ren. 27074. Là font entr'eus lor armonies Qui sunt
causes des mélodies Et des diversités de tons Que par
acordance metons En toutes manières de chant, Ja
Rose, 47152. || xiv' s. Le musicien se delette en bon-
nes mélodies, et a tristece as malveses, ORESMB,
Eth. 284. Mélodie est concorde de sous, en les va-
riant l'un après l'autre par succession'de temps, ID.
Thèse de MEUNIER. Nulles herbes ne nulles mélodies
n'ont aulcune vertu naturelle de guérir les luna
ticques, le Songe du vergier, i, 476. || xvi" s. J'aime
tant ceste mélodie De nos yaux-de-vire nouveaux !
J. LE HOUX, XII.
—ÉTYM. Provenç. esp. et ital. melodia,, de p.eXu8£oe,
de piXoç, et
prement le chant du mélos. Pour bien comprendre
ce mot, il faut se rappeler que mélos originaire-
ment signifiait membre, et qu'on a, dès les pre-
miers temps, appelé ainsi les parties en lesquelles
une phrase se divise. Ce sont ces parties qui frap-
pent l'oreille de manière à marquer une certaine
cadence ; et la mélodie était précisément le chant mu-
sical de cette phrase cadencée. Tous les autres sens
dérivent naturellement de celui-là (voy. MÉLOPÉE).
MELODIEUSEMENT (mé-lo-di-eû-ze-man), adv.
D'une manière mélodieuse. S'il est vrai, ce que dit
Pausanias, que les rossignols qui étaient vers le
tombeau. d'Orphée chantaient plus mélodieusement
que les autres, VOIT. Lett. 4 93, Avouons plutôt que
par le moyen de cette périphrase, mélodieusement
répandue dans le discours, d'une diction toute sim-
ple il a fait une espèce de concert et d'harmonie,
BOIL. Longin, Subi. ch. 24. [Le rossignol] commence
son chant, fait retentir le bocage, et rompt mélo-
dieusement le silence et les ténèbres de la nuit, DI-
DER. Sai.de476B, OEiMjr.'t.xm, p. 36, dans POUGENS.
— HIST. xiV s. Les oisillons chantent mélodieu-
sement en la verde forest, Jlfodus, f° xiy, verso.
|| xv" s. Et là ouis.... jouer des orgues aussi mélo-
dieusement comme je fisoncques, FROISS. n, ni,'45.
— ÊTYM. Mélodieuse, et le suffixe ment.
MÉLODIEUX, EUSE (mé-lo-di-eû, eû-z'), adj.
Rempli de mélodie. En vain vous me frappez d'un
son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour
vicieux.... non,. Art p. i. Tel, au sein de la nuit et
de la forêt sombre, L'oiseau mélodieux chante caché
dans l'ombre, DELIL. Parad. perdu, m. Ce soupir
de la nuit pieuse, Oiseau mélodieux, c'est toi!
LAMART. Harm. Au rossignol.
— HIST. xiv° s. Voix mélodieuse, ORESME, Thèse
de MEUNIER. || xv° s. Et brisèrent toutes les cloches;
dont ce fut dommage, car il y en avoit de moult
bonnes et mélodieuses, FROISS. I, I, 4 38.
— ÉTYM. Mélodie; provenç. melodios; portug.
melodiozo; ital. mélodioso.
t MÉLODIQUE (mé-lo-di-k'), adj. Terme de mu-
sique. Qui appartient à la mélodie. Marche, pro-
gression -mélodique. On l'oppose à harmonique.
— ÉTYM. Mélodie.
f MÉLODIQUEMENT (mé-lo-di-ke-man), adv.
D'une manière mélodique.
t MÉLODISTE (mé-lo-di-st'), s. m. || 1° Celui qui
compose des mélodies, des chants faciles, agréables
(compositeur de cantilènes, dit COUSSEMAKER).
|| 2" Musicien qui pense que la mélodie est la partie
essentielle de la musique. || Compositeur dont le
caractère principal est la mélodie, par opposition
à harmoniste.
— ÉTYM. Mélodie.
f MÉLODIUM (mé-lo-di-om'), s. m. Espèce d'orgue.
t MÉLODRAMATIQUE (mé-lo-dra-ma-ti-k'), adj.
Qui ressemble, qui a rapport au mélodrame.
MÉLODRAME (mé-lo-dra-m'), s. m. \\ 1° Autre-
fois, sorte de drame où le dialogue était coupé par
une musique instrumentale annonçant l'entrée ou la
sortie des personnages importants. || Terme de mu-
sique. Se dit d'un passage exécuté par l'orchestre,
et exprimant les sentiments du personnage qui est
en scène, tandis que celui-ci parle ou gesticule.
|| 2° Aujourd'hui, sorte de tragédie populaire d'où
la musique a presque entièrement disparu. || Fig. Hé- -
ros de mélodrame, personnages qui n'ont à la bou-
che que des sentiments emphatiques et exagérés.
— ÉTYM. MÉXOÎ, musique, et drame.
f MÉLOÉ (mé-lo-é), s. m. Genre d'insectes co-
léoptères dont quelques espèces, et notamment le
meloe proscarabseus, peuvent être employées comme
vésicants et remplacer la cantharide. || Le méloê vér
sicatoire de Linné (lytte vésicatoire do Fabricius)
est devenu la cantharide des officines, dite vulgai-
rement cantharide.
t MÉLOGRAPHIE (mé-lo-gra-fie), s. f. Art d'é-
crire, de copier la musique.
— ÉTYM. MéXoç, musique, et Ypiçeiv, écrire.
t MÉLOÏDES (mé-lo-i-d'), s. m. pi. Le genre des
méloés.
MÉLOMANE (mé-lo-ma-n'), s. m. et f. Celui,
celle qui est folle de musique. .
— ÉTYM. Voy. MÊLOMANIE.
MÉLOMANIE (mé-lo-ma-nie), s. f. Amour ex-
cessif de la musique.
— ÉTYM. MéXoç, musique, et puxvîa, manie.
t MÉLOMÈLE (mé-lo-mè-1'), adj. Terme de té-
ratologie. Monstres mélomèles, monstres qui ont
un ou deux membres accessoires insérés par leur
base sur les membres principaux.
— ÊTYM. MéXo;, membre (ce mot est répété).
MELON (me-lon), s. m, ||.1° Nom vulgaire et spé-
cifique du cucumis melon, cucurbitacées. Ou quel-
que longue pluie, inondant vos vallons, A-t-elle fait
couler vos vins et vos melonsî'BOiL. Sat. m || 2° Nom
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