un
MAT . MAT MAT
son un mathématicien qui s'est avisé de prédire que,
le mois prochain, il y aura un grand changement dans
la fortune du Mazarin, GUI PATIN, Lett. t. n, p. 181.
— HIST. xive s. Et les mathématiciens appellent
tele proportionalité géométrique, ORESME, Eth. 14 7.
|| xvie s. Un citoyen de Cyzique acquit jadis répu-
tation de bon mathématicien, pour avoir apprins
la condition de l'hérisson ; il a sa tanière ouverte à
divers endroicts et à divers vents, et, prévoyant le
vent advenir, il va boucher le trou du costé de ce
vent là; ce que remarquant, ce citoyen apportait
en sa ville certaines prédictions du vent qui avoit à
tirer, MONT, II, 180.
— ÉTYM. Mathématique.
MATHÉMATIQUE (ma-té-ma-ti-k'). || 1° Adj. qui
a rapport à la science des nombres, des figures et
des mouvements. Vérité mathématique. Langage
mathématique. Quoiqu'il eût été fort répandu dans
le monde, sa simplicité et son ingénuité naturelle
n'en avaient point été altérées, et le caractère ma-
thématique avait toujours prévalu, FONTEN. Sauveur.
Il se mêle à l'optique mathématique un jugement
de l'âme, fondé sur l'expérience; c'est ce qui fait
que nous nous formons des idées des distances,
sans nous servir d'aucune mesure, VOLT. Mél. litt.
à M***. L'un des plus grands avantages des théo-
ries mathématiques et le plus propre à établir leur
certitude, consiste à lier ensemble des phénomènes
qui semblent disparates, en déterminant leurs rap-
ports mutuels, non par des considérations vagues
et conjecturales, mais par de rigoureux calculs,
LAPLACE, Expos, iv, 4 7. || Point mathématique, le
point considéré abstractivement, comme n'ayant
aucune étendue. Suivant les géomètres, le point
mathématique est l'extrémité de la ligne. || 2° S. f.
Science qui a pour objet les nombres, les figu-
res et les mouvements. Théorème, problème
de mathématique. Étudier en mathématique.
Nulle science humaine, ne le peut garder [l'or-
dre]; saint Thomas ne l'a pas gardé; la mathé-
matique le garde, mais elle est inutile en sa pro-
fondeur, PASC. Pens. xxv, 408, éd. HAVET. Comme
il avait dessein d'instruire mon frère dans les lan-
gues et qu'il savait que la mathématique est une
science qui remplit et qui satisfait beaucoup l'es-
prit, M°" PÉRIER, Vie de Pascal. D'Aguesseau se
plaisait à toutes les parties de la physique et de
la mathématique, ST-SIM. 453, 424. Le mouvement
des astres, celui de notre petite terre autour du
soleil, tout s'opère en vertu des lois de la mathé-
matique la plus profonde, VOLT. Dict. phil. Athéisme.
|| Fig. Ce n'est pas J'ordinaire de parler si préci-
sément des vertus soit de l'entendement, soit de la
volonté, ni de faire de la morale une mathématique,
LAMOTHE LE VAYER, Vertu des païens, n, Julien.
|| Étui de mathématique, étui dans lequel sont ren-
fermés les instruments nécessaires aux mathémati-
ciens. || H est plus usité au pluriel, quoiqu'il soit
préférable de dire la mathématique, comme on dit
. la mécanique, la statique, etcr (autrefois on disait
les mécaniques, les statiques, ce qu'on fait encore
en anglais; l'Académie dit qu'on ne l'emploie
jamais au singulier avec l'article ; c'est une erreur
en fait, puisque les meilleurs "auteurs s'en sont
servis ainsi; et en droit, puisqu'il n'y a aucune rai-
son grammaticale à cette prescription). Il sait les
mathématiques.Un cours de mathématiques. Il faut
que les mathématiques domptent les écarts de
notre raison; c'est le bâton des aveugles, on ne
marche point sans elles ; et ce qu'il y a de certain
en physique est dû à elles et à l'expérience, VOLT.
Mél. litt, à M"*. Dès qu'il s'agit d'expliquer nos
sensations, les mathématiques deviennent impuis-
santes, m. ib. (la 2e pièce). || Mathématiques pures,
celles qui ne s'occupent que de la théorie, sans
aucune idée d'application, et mathématiques mixtes,
celles qui considèrent les propriétés de la grandeur
dans certains corps ou sujets particuliers. La quan-
tité abstraite, objet des mathématiques pures, est
ou nombrable ou étendue, D'ALEMB. Explic. syst.
conn. hum. OEuvr. t. i, p. 337, dans POUGENS. Les
mathématiques mixtes ont autant de divisions et
de sous-divisions qu'il y a d'êtres réels dans les-
quels la quantité peut être considérée, ID. ib.
|| Dans les lycées et établissements d'instruction
secondaire, on distingue deux classes et deux cours
de mathématiques : les mathématiques élémentaires,
qui comprennent l'arithmétique et les éléments de
géométrie, et les mathématiques spéciales (voy.
SPÉCIAL). Il 3° Mathématiques s'est dit de l'ensemble
des sciences où interviennent les théories des
. nombres. Il ne s'agit, dans ces deux passages, ni
d'arithmétique, ni de géométrie, ni de musique, ni
d'astronomie, sciences que l'on comprend, chez les
gens de lettres, sous le nom de mathématiques, et
approuvées universellement d'un chacun, G. NAUDÉ,
Apologie pour les grands hommes, ch. v.
— HIST. xive s. Mesure mathématique ou précise.—
Sciences mathématiques, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|| xvie s. Sire, entre les autres sciences dignes dès
plus grands princes et monarques du monde, je
croy qu'il n'y a celui qui ne soit de ceste opinion
que les mathématiques doibvent marcher devant
toutes les autres, FORCADEL, Éléments d'Euclide, Au
roy. Je sçay que il y a quatre parties en la mathé-
matique, MONT, i, 4 54.
— ÉTYM. Provenç. mafjiemafic, mathematica;
espagn. et ital. maîcmatico, matemalica; du latin
mathemalicus, qui vient du grec p.a9ï)iiiaTiM>(;, de
u.â8r,uLa, instruction (l'instruction, la science par
excellence). L'origine de p.â6ri|j.ix, [ia-»8âvw, est con-
troversée : selon Curtius, il appartient à la racine
man, penser, se souvenir, avec un. 8 adjonctif,
comme il y en a beaucoup d'exemples; selon Kuhn,
c'est la racine math,mânlh, qui signifie agiter;
on comprend d'ailleurs la transition d'agiter à
penser, apprendre.
MATHÉMATIQUEMENT (ma-té-ma-ti-ke-man),
adv. Selon les règles des mathématiques. Je le trou-
verais encore assez bien partagé, quand il serait à
M. Euler (pour parler mathématiquement) en même
proportion que Descartes et Newton sontàBayle,
D'ALEMB. Lett. au roi de Prusse, 4" mars 1765.
|| Fig. Rigoureusement, exactement. Son fils [du
chancelier| [était] aussi universellement abhorré qu'il
était mathématiquement détestable, ST-SIM. 301,168.
— ÉTYM. Mathématique, et le suffixe ment.
t MATHÉSIOLOGIE (ma-té-zi-o-lo-jie),s./'. Terme
didactique. Science de l'enseignement en général.
— ÉTYM. Moefir.triç, enseignement, et/6yoç;doctrine.
t MATHURIN (ma-tu-rin), s. m. || 1° Membre d'un
ordre institué par Innocent III, pour racheter les
esclaves dos mains des infidèles. || 2° Fig. Devoir
une chandelle à saint Mathurin, être attaqué de
folie. Mon fils est fou; le pauvre enfant doit une
belle chandelle à saint Mathurin, CYRANO DE BER-
GERAC, Pédant joué, i, 6. || Des tranchées de saint
Mathurin, des accès de folie.
— HIST. XVIe s. Envoyer à St Mathurin [envoyer
aux petites maisons], OUDIN, Dict.
— ÉTYM. St Mathurin, qu'on invoquait pour la
guérison des fous.
t MATHUSALEM .(ma-tu-sa-lem'), s. m. Nom
d'un patriarche aïeul de Noé, dont la longévité (il
mourut dans sa 969e année) a donné lieu à cette ex-
pression proverbiale : vivre autant que Mathusalem.
Quatre Mathusalem bout à bout ne pourraient Met-
tre à fin ce qu'un seul désire, LA FONT. Fabl. vm, 25.
— HIST. xme s. Autant com Mathsalès Pas ne
vauroie estre vis [je ne voudrais être vivant], Anc.
poés.fr. Vatic. n° 4 490, f° 464, dans LACURNE.
MATI, IE (ma-ti, tie), part, passé de matir.
Rendu mat. Un métal mati.
f MATICINE (ma-ti-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe amer du matico.
— ÉTYM. Matico, et la finale chimique ine.
f MATICO (ma-ti-ko), s. m. Nom péruvien de
l'artanthe elongata, Miquel, piper angustifolium,
Ruiz et Pavon, de la famille des piperacées.
MATIÈRE (ma-tiè-r'), s. f. || 1° Tout ce qui se
touche et a corps et forme. Ce grand feu grossis-
sait à force de matière, MAIRET, Mort d'Aslrub. v, 2.
|| Particulièrement. Ce dont une chose est faite. La
matière du papier est le chiffon. Cet ouvrage est beau,
la matière en est riche, mais l'art surpasse encore la
matière, Dict, de l'Acad. || Matières d'or et d'argent,
les espèces fondues, les lingots et les barres employés
pour la fabrication des monnaies. || Dans les manu-
factures, matières premières, les matières avant
qu'elles soient mises en oeuvre. C'est le coton qui
fournit toutes les matières premières ; mais telle ma-
tière première qui, entre ses mains [du cultivateur],
serait inutile et sans valeur, devient utile et acquiert
une valeur, lorsque l'artisan a trouvé le moyen de
la faire servir aux usages de la société, CONDIL.
Comm. gouv. i, 7. || 2e Cuve matière, nom d'une
certaine cuve, chez les brasseurs. || 3° Matière brute,
celle qui n'offre pas les caractères de l'organisation,
qui n'est pas douée de là vie, par opposition à ma-
tière organisée. || Matière organisée, ou substance
organisée, toute matière vivante ou ayant vécu,
soit qu'elle appartienne à un végétal ou à un animal.
|| Matière animale, végétale, minérale, substance
appartenant au règne animal, végétal, minéral.
|| Matière verte de Priestley, protococcus, algue de
la famille des nostochinées. |) Terme d'astronomie.
Matière diffuse, matière qui nous apparaît en certains
points de l'espace sous la forme de nuages blanchâtres,
et que l'on suppose composée de particules en nom-
bre immense et répandues en divers lieux où elles
tendent à s'agglomérer pour former plus tard des
mondes. On dit dans le même sens : matière cos-
mique. Les nébuleuses sont de la matière diffuse
ou cosmique. || 4° Terme de philosophie. Substance
qui, produisant surnos organes un certain ensemble
de sensations. déterminées, est étendue et impéné-
trable, ou, suivant certains philosophes, ensem-
ble de forces, manifestées par des phénomènes qui
se perçoivent distinctement les uns des autres. La
quantité de matière contenue dans un corps est en
raison directe de sa densité et de son volume, c'est-
à-dire égale au produit de sa densité par son vo-
lume. Je subtiliserais un morceau de matière, Que
l'on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintes-
sence d'atome, extrait de la lumière, Je ne sais quoi
plus vif et plus mobile encor Que le feu.... LA FONT.
Fabl. x, 4. Comment peut-elle [la matière] être le
principe de ce qui la nie et l'exclut de son propre
être? comment est-elle dans l'homme ce qui pense,
c'est-à-dire ce qui esta l'homme même une convic-
tion qu'il n'est point matière ? LA BRUY. XVI. La ma-
tière ou l'étendue renferme en elle deux propriétés
ou deux facultés : la première faculté est celle de
recevoir différentes figures, et la seconde est la ca-
pacité d'être mue, MALEBR. 7iec2i. vér. i, 4. Les sages
à qui on demande ce que c'est que l'âme répondent
qu'ils n'en savent rien ; si on leur demande ce que
c'est que la matière, ils font la même réponse, VOLT.
Dict. phil. Matière. Tous les sages de l'antiquité,
"sans aucune exception, ont cru la matière éternelle
et subsistante par elle-même, ID. ib. Dieu, dieux.
Entêtés d'un cartésianisme aussi faux en tout que
le péripatétisme, ils croyaient que la matière n'est
autre chose que l'étendue en longueur, largeur et pro-
fondeur; ils ne savaient pas qu'elle a la gravitation
vers un centre, ID. Loi natur. note n. Cet être pres-
qu'inconnu, qu'on nomme matière, est-il éternel?
toute l'antiquité l'a cru; a-t-il par lui-même la
force active? plusieurs philosophes l'ont pensé, ID.
Dict. phil. Matière. Ne vouloir admettre dans la
matière que les qualités que nous lui connaissons,
me paraît une prétention vaine et mal fondée ; la
matière peut avoir beaucoup d'autres qualités gé-
nérales que nous ignorerons toujours; elle peut en
avoir d'autres que nous découvrirons, comme celle
de la pesanteur, dont on a dans ces derniers temps
fait une qualité générale, et avec raison, puisqu'elle
existe également dans toute la matière que nous
pouvons toucher, BUFF. Hist.anim. ch. 3. Dès qu'on
vient à penser que la matière pourrait bien n'être
qu'un mode de notre âme, une de ses façons de
voir.... ID. De l'homme. Tout ce que je sens hors
de moi, et qui agit sur mes sens, je l'appelle ma-
tière, J. J. ROUSS. Ém. iv. Si nous cessons de pen-
ser à la substance des corps comme étant actuelle-
ment colorée et figurée, et que nous ne la considé-
rions que comme quelque chose de mobile, de
divisible, d'impénétrable, et d'une étendue indéter-
minée, nous aurons l'idée de la matière, CONDIL.
Conn. hum. n, n, 2. D'abord une source de feux,
Comme un fleuve éternel répandue en tous lieux,
De sa fiamme invisible échauffant la matière, Jadis
versa la vie à la nature entière, DELILLE, En. vi.
|| La matière première, matière que certains phi-r
losophes ont supposé être le substratum de la
matière telle qu'elle nous apparaît. || La matière,
suivant la définition dans l'école d'Aristote et
dans la scolastique, est une simple capacité
pouvant recevoir toutes - les formes, c'est-à-
dire toutes les qualités; elle n'a pas même l'éten-
due ou l'impénétrabilité, qui sont des formes, et
que le philosophe croyait pouvoir s'en détacher et
s'y joindre. || 5" Terme de physique. Nom donné à
la cause inconnue de plusieurs espèces de phéno-
mènes et qui n'a aucune des propriétés de la ma-
tière pondérable. Matière électrique. La matière du
calorique. || Matière subtile, nom donné par Des-
cartes à un fluide subtil, qui, selon lui, remplissait
tout l'espace, et faisait mouvoir le mécanisme
de l'univers. Mais le vide à souffrir me semble dif-
ficile; Et je goûte bien mieux la matière subtile,
MOL. Femm. sav. m, 2. || 6° Matière, se dit par opposi-
tion à esprit. Nous saurons toutes deux imiter notre
mère: Vous, du côté de l'âme et des nobles désirs;
Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ; Vous,
aux productions d'esprit et de lumière ; Moi, dans
celles, ma soeur, qui sont de la matière, MOL. Fem.
sav. i, 4. Songez à prendre un goût des plus nobles
plaisirs ; Et, traitant de mépris les sens et la ma-
MAT . MAT MAT
son un mathématicien qui s'est avisé de prédire que,
le mois prochain, il y aura un grand changement dans
la fortune du Mazarin, GUI PATIN, Lett. t. n, p. 181.
— HIST. xive s. Et les mathématiciens appellent
tele proportionalité géométrique, ORESME, Eth. 14 7.
|| xvie s. Un citoyen de Cyzique acquit jadis répu-
tation de bon mathématicien, pour avoir apprins
la condition de l'hérisson ; il a sa tanière ouverte à
divers endroicts et à divers vents, et, prévoyant le
vent advenir, il va boucher le trou du costé de ce
vent là; ce que remarquant, ce citoyen apportait
en sa ville certaines prédictions du vent qui avoit à
tirer, MONT, II, 180.
— ÉTYM. Mathématique.
MATHÉMATIQUE (ma-té-ma-ti-k'). || 1° Adj. qui
a rapport à la science des nombres, des figures et
des mouvements. Vérité mathématique. Langage
mathématique. Quoiqu'il eût été fort répandu dans
le monde, sa simplicité et son ingénuité naturelle
n'en avaient point été altérées, et le caractère ma-
thématique avait toujours prévalu, FONTEN. Sauveur.
Il se mêle à l'optique mathématique un jugement
de l'âme, fondé sur l'expérience; c'est ce qui fait
que nous nous formons des idées des distances,
sans nous servir d'aucune mesure, VOLT. Mél. litt.
à M***. L'un des plus grands avantages des théo-
ries mathématiques et le plus propre à établir leur
certitude, consiste à lier ensemble des phénomènes
qui semblent disparates, en déterminant leurs rap-
ports mutuels, non par des considérations vagues
et conjecturales, mais par de rigoureux calculs,
LAPLACE, Expos, iv, 4 7. || Point mathématique, le
point considéré abstractivement, comme n'ayant
aucune étendue. Suivant les géomètres, le point
mathématique est l'extrémité de la ligne. || 2° S. f.
Science qui a pour objet les nombres, les figu-
res et les mouvements. Théorème, problème
de mathématique. Étudier en mathématique.
Nulle science humaine, ne le peut garder [l'or-
dre]; saint Thomas ne l'a pas gardé; la mathé-
matique le garde, mais elle est inutile en sa pro-
fondeur, PASC. Pens. xxv, 408, éd. HAVET. Comme
il avait dessein d'instruire mon frère dans les lan-
gues et qu'il savait que la mathématique est une
science qui remplit et qui satisfait beaucoup l'es-
prit, M°" PÉRIER, Vie de Pascal. D'Aguesseau se
plaisait à toutes les parties de la physique et de
la mathématique, ST-SIM. 453, 424. Le mouvement
des astres, celui de notre petite terre autour du
soleil, tout s'opère en vertu des lois de la mathé-
matique la plus profonde, VOLT. Dict. phil. Athéisme.
|| Fig. Ce n'est pas J'ordinaire de parler si préci-
sément des vertus soit de l'entendement, soit de la
volonté, ni de faire de la morale une mathématique,
LAMOTHE LE VAYER, Vertu des païens, n, Julien.
|| Étui de mathématique, étui dans lequel sont ren-
fermés les instruments nécessaires aux mathémati-
ciens. || H est plus usité au pluriel, quoiqu'il soit
préférable de dire la mathématique, comme on dit
. la mécanique, la statique, etcr (autrefois on disait
les mécaniques, les statiques, ce qu'on fait encore
en anglais; l'Académie dit qu'on ne l'emploie
jamais au singulier avec l'article ; c'est une erreur
en fait, puisque les meilleurs "auteurs s'en sont
servis ainsi; et en droit, puisqu'il n'y a aucune rai-
son grammaticale à cette prescription). Il sait les
mathématiques.Un cours de mathématiques. Il faut
que les mathématiques domptent les écarts de
notre raison; c'est le bâton des aveugles, on ne
marche point sans elles ; et ce qu'il y a de certain
en physique est dû à elles et à l'expérience, VOLT.
Mél. litt, à M"*. Dès qu'il s'agit d'expliquer nos
sensations, les mathématiques deviennent impuis-
santes, m. ib. (la 2e pièce). || Mathématiques pures,
celles qui ne s'occupent que de la théorie, sans
aucune idée d'application, et mathématiques mixtes,
celles qui considèrent les propriétés de la grandeur
dans certains corps ou sujets particuliers. La quan-
tité abstraite, objet des mathématiques pures, est
ou nombrable ou étendue, D'ALEMB. Explic. syst.
conn. hum. OEuvr. t. i, p. 337, dans POUGENS. Les
mathématiques mixtes ont autant de divisions et
de sous-divisions qu'il y a d'êtres réels dans les-
quels la quantité peut être considérée, ID. ib.
|| Dans les lycées et établissements d'instruction
secondaire, on distingue deux classes et deux cours
de mathématiques : les mathématiques élémentaires,
qui comprennent l'arithmétique et les éléments de
géométrie, et les mathématiques spéciales (voy.
SPÉCIAL). Il 3° Mathématiques s'est dit de l'ensemble
des sciences où interviennent les théories des
. nombres. Il ne s'agit, dans ces deux passages, ni
d'arithmétique, ni de géométrie, ni de musique, ni
d'astronomie, sciences que l'on comprend, chez les
gens de lettres, sous le nom de mathématiques, et
approuvées universellement d'un chacun, G. NAUDÉ,
Apologie pour les grands hommes, ch. v.
— HIST. xive s. Mesure mathématique ou précise.—
Sciences mathématiques, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|| xvie s. Sire, entre les autres sciences dignes dès
plus grands princes et monarques du monde, je
croy qu'il n'y a celui qui ne soit de ceste opinion
que les mathématiques doibvent marcher devant
toutes les autres, FORCADEL, Éléments d'Euclide, Au
roy. Je sçay que il y a quatre parties en la mathé-
matique, MONT, i, 4 54.
— ÉTYM. Provenç. mafjiemafic, mathematica;
espagn. et ital. maîcmatico, matemalica; du latin
mathemalicus, qui vient du grec p.a9ï)iiiaTiM>(;, de
u.â8r,uLa, instruction (l'instruction, la science par
excellence). L'origine de p.â6ri|j.ix, [ia-»8âvw, est con-
troversée : selon Curtius, il appartient à la racine
man, penser, se souvenir, avec un. 8 adjonctif,
comme il y en a beaucoup d'exemples; selon Kuhn,
c'est la racine math,mânlh, qui signifie agiter;
on comprend d'ailleurs la transition d'agiter à
penser, apprendre.
MATHÉMATIQUEMENT (ma-té-ma-ti-ke-man),
adv. Selon les règles des mathématiques. Je le trou-
verais encore assez bien partagé, quand il serait à
M. Euler (pour parler mathématiquement) en même
proportion que Descartes et Newton sontàBayle,
D'ALEMB. Lett. au roi de Prusse, 4" mars 1765.
|| Fig. Rigoureusement, exactement. Son fils [du
chancelier| [était] aussi universellement abhorré qu'il
était mathématiquement détestable, ST-SIM. 301,168.
— ÉTYM. Mathématique, et le suffixe ment.
t MATHÉSIOLOGIE (ma-té-zi-o-lo-jie),s./'. Terme
didactique. Science de l'enseignement en général.
— ÉTYM. Moefir.triç, enseignement, et/6yoç;doctrine.
t MATHURIN (ma-tu-rin), s. m. || 1° Membre d'un
ordre institué par Innocent III, pour racheter les
esclaves dos mains des infidèles. || 2° Fig. Devoir
une chandelle à saint Mathurin, être attaqué de
folie. Mon fils est fou; le pauvre enfant doit une
belle chandelle à saint Mathurin, CYRANO DE BER-
GERAC, Pédant joué, i, 6. || Des tranchées de saint
Mathurin, des accès de folie.
— HIST. XVIe s. Envoyer à St Mathurin [envoyer
aux petites maisons], OUDIN, Dict.
— ÉTYM. St Mathurin, qu'on invoquait pour la
guérison des fous.
t MATHUSALEM .(ma-tu-sa-lem'), s. m. Nom
d'un patriarche aïeul de Noé, dont la longévité (il
mourut dans sa 969e année) a donné lieu à cette ex-
pression proverbiale : vivre autant que Mathusalem.
Quatre Mathusalem bout à bout ne pourraient Met-
tre à fin ce qu'un seul désire, LA FONT. Fabl. vm, 25.
— HIST. xme s. Autant com Mathsalès Pas ne
vauroie estre vis [je ne voudrais être vivant], Anc.
poés.fr. Vatic. n° 4 490, f° 464, dans LACURNE.
MATI, IE (ma-ti, tie), part, passé de matir.
Rendu mat. Un métal mati.
f MATICINE (ma-ti-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe amer du matico.
— ÉTYM. Matico, et la finale chimique ine.
f MATICO (ma-ti-ko), s. m. Nom péruvien de
l'artanthe elongata, Miquel, piper angustifolium,
Ruiz et Pavon, de la famille des piperacées.
MATIÈRE (ma-tiè-r'), s. f. || 1° Tout ce qui se
touche et a corps et forme. Ce grand feu grossis-
sait à force de matière, MAIRET, Mort d'Aslrub. v, 2.
|| Particulièrement. Ce dont une chose est faite. La
matière du papier est le chiffon. Cet ouvrage est beau,
la matière en est riche, mais l'art surpasse encore la
matière, Dict, de l'Acad. || Matières d'or et d'argent,
les espèces fondues, les lingots et les barres employés
pour la fabrication des monnaies. || Dans les manu-
factures, matières premières, les matières avant
qu'elles soient mises en oeuvre. C'est le coton qui
fournit toutes les matières premières ; mais telle ma-
tière première qui, entre ses mains [du cultivateur],
serait inutile et sans valeur, devient utile et acquiert
une valeur, lorsque l'artisan a trouvé le moyen de
la faire servir aux usages de la société, CONDIL.
Comm. gouv. i, 7. || 2e Cuve matière, nom d'une
certaine cuve, chez les brasseurs. || 3° Matière brute,
celle qui n'offre pas les caractères de l'organisation,
qui n'est pas douée de là vie, par opposition à ma-
tière organisée. || Matière organisée, ou substance
organisée, toute matière vivante ou ayant vécu,
soit qu'elle appartienne à un végétal ou à un animal.
|| Matière animale, végétale, minérale, substance
appartenant au règne animal, végétal, minéral.
|| Matière verte de Priestley, protococcus, algue de
la famille des nostochinées. |) Terme d'astronomie.
Matière diffuse, matière qui nous apparaît en certains
points de l'espace sous la forme de nuages blanchâtres,
et que l'on suppose composée de particules en nom-
bre immense et répandues en divers lieux où elles
tendent à s'agglomérer pour former plus tard des
mondes. On dit dans le même sens : matière cos-
mique. Les nébuleuses sont de la matière diffuse
ou cosmique. || 4° Terme de philosophie. Substance
qui, produisant surnos organes un certain ensemble
de sensations. déterminées, est étendue et impéné-
trable, ou, suivant certains philosophes, ensem-
ble de forces, manifestées par des phénomènes qui
se perçoivent distinctement les uns des autres. La
quantité de matière contenue dans un corps est en
raison directe de sa densité et de son volume, c'est-
à-dire égale au produit de sa densité par son vo-
lume. Je subtiliserais un morceau de matière, Que
l'on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintes-
sence d'atome, extrait de la lumière, Je ne sais quoi
plus vif et plus mobile encor Que le feu.... LA FONT.
Fabl. x, 4. Comment peut-elle [la matière] être le
principe de ce qui la nie et l'exclut de son propre
être? comment est-elle dans l'homme ce qui pense,
c'est-à-dire ce qui esta l'homme même une convic-
tion qu'il n'est point matière ? LA BRUY. XVI. La ma-
tière ou l'étendue renferme en elle deux propriétés
ou deux facultés : la première faculté est celle de
recevoir différentes figures, et la seconde est la ca-
pacité d'être mue, MALEBR. 7iec2i. vér. i, 4. Les sages
à qui on demande ce que c'est que l'âme répondent
qu'ils n'en savent rien ; si on leur demande ce que
c'est que la matière, ils font la même réponse, VOLT.
Dict. phil. Matière. Tous les sages de l'antiquité,
"sans aucune exception, ont cru la matière éternelle
et subsistante par elle-même, ID. ib. Dieu, dieux.
Entêtés d'un cartésianisme aussi faux en tout que
le péripatétisme, ils croyaient que la matière n'est
autre chose que l'étendue en longueur, largeur et pro-
fondeur; ils ne savaient pas qu'elle a la gravitation
vers un centre, ID. Loi natur. note n. Cet être pres-
qu'inconnu, qu'on nomme matière, est-il éternel?
toute l'antiquité l'a cru; a-t-il par lui-même la
force active? plusieurs philosophes l'ont pensé, ID.
Dict. phil. Matière. Ne vouloir admettre dans la
matière que les qualités que nous lui connaissons,
me paraît une prétention vaine et mal fondée ; la
matière peut avoir beaucoup d'autres qualités gé-
nérales que nous ignorerons toujours; elle peut en
avoir d'autres que nous découvrirons, comme celle
de la pesanteur, dont on a dans ces derniers temps
fait une qualité générale, et avec raison, puisqu'elle
existe également dans toute la matière que nous
pouvons toucher, BUFF. Hist.anim. ch. 3. Dès qu'on
vient à penser que la matière pourrait bien n'être
qu'un mode de notre âme, une de ses façons de
voir.... ID. De l'homme. Tout ce que je sens hors
de moi, et qui agit sur mes sens, je l'appelle ma-
tière, J. J. ROUSS. Ém. iv. Si nous cessons de pen-
ser à la substance des corps comme étant actuelle-
ment colorée et figurée, et que nous ne la considé-
rions que comme quelque chose de mobile, de
divisible, d'impénétrable, et d'une étendue indéter-
minée, nous aurons l'idée de la matière, CONDIL.
Conn. hum. n, n, 2. D'abord une source de feux,
Comme un fleuve éternel répandue en tous lieux,
De sa fiamme invisible échauffant la matière, Jadis
versa la vie à la nature entière, DELILLE, En. vi.
|| La matière première, matière que certains phi-r
losophes ont supposé être le substratum de la
matière telle qu'elle nous apparaît. || La matière,
suivant la définition dans l'école d'Aristote et
dans la scolastique, est une simple capacité
pouvant recevoir toutes - les formes, c'est-à-
dire toutes les qualités; elle n'a pas même l'éten-
due ou l'impénétrabilité, qui sont des formes, et
que le philosophe croyait pouvoir s'en détacher et
s'y joindre. || 5" Terme de physique. Nom donné à
la cause inconnue de plusieurs espèces de phéno-
mènes et qui n'a aucune des propriétés de la ma-
tière pondérable. Matière électrique. La matière du
calorique. || Matière subtile, nom donné par Des-
cartes à un fluide subtil, qui, selon lui, remplissait
tout l'espace, et faisait mouvoir le mécanisme
de l'univers. Mais le vide à souffrir me semble dif-
ficile; Et je goûte bien mieux la matière subtile,
MOL. Femm. sav. m, 2. || 6° Matière, se dit par opposi-
tion à esprit. Nous saurons toutes deux imiter notre
mère: Vous, du côté de l'âme et des nobles désirs;
Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ; Vous,
aux productions d'esprit et de lumière ; Moi, dans
celles, ma soeur, qui sont de la matière, MOL. Fem.
sav. i, 4. Songez à prendre un goût des plus nobles
plaisirs ; Et, traitant de mépris les sens et la ma-
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