Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-11-21
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 novembre 1880 21 novembre 1880
Description : 1880/11/21 (Numéro 321). 1880/11/21 (Numéro 321).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
LA /'7?~~ DU DIMANCHE 21 NOVEMBRE i880
LACOXTESSS
Oui! –.agrémentes de quelques satisfactions.
MADAME DE R.
Oh!ilyadea choses bien dure*Est-ce vrai
que sa naissance n'était pas?.
LACONTESSH,)'MM<.
Non, eu cn'ct, elle n'élit pas. mais sonpcro
l'a élevée comme si elle d~t~, et sa fille aussi.
LE GÉNÉRAL
Enfin, en voilà un qui sait mener sa barque!
Son père est mort sans le sou; mais lui, le mâ-
tin, il a des rentes, et il est de l'Académie. Au
moins, ça fait plaisir de.-voir des écrivains sé-
rieux.
LA-COMTESSE
C'est Alexandre que vous appelez ainsi, géné-
ral
LE GÉNÉRAL
Ma'.s oui! J'ai en. l'occasion d'aller chez lui,
c'est vraiment admirable des œuvres d'art, de
la tenue. Il a su faire un beau mariage lui
MADAME DE R.
C'est une princesse qu'il a épousé, n'est-c<
pas Général?
LE GÉNÉHAL
Une princesse Narisckine de Moscou.
LÀ COMTESSE
Vous voudrez bien avouer mon ami que ce
n'était pas ce qu'on appelle un mariage de
raison et qu'on ne peut le taxer de calcul.
LE GÉNÉRAL
Oh! on ne sait jamais! 1
N'DER.
Onm'a dit que les Dumas aimaient beaucoup
les dames russes. Est-ce bien vrai l'histoire .de
la dame aux perles? 'e
LA COMTESSE
.A peu près.Ah! à ce propos je connais un
détail bien drôle de ce roman-là; figurez-vous
que l'héroïne,Mme de N. écrivait assez mal
le français; Dumas alors, très jeune et retenu
loin d'elle, lui expédiait de longues lettres, et
elle faisait faire les réponses par une amie de
.pension, Mlle Elisabeth de Zaatkpï, et les re-
copiait. t.
LE PETIT CHOSE
Elle est bien bonne!L'a-t-il su?
LA COMTESSE
Ma foi non! Naturellement j'ai demandé à
Mlle de Zaatskoï, maintenant la marquise de la
F.comment étaient les lettres du jeune ro-
mancier. Très longues, assez prétentieuses et
fort sentimentales.Voila sa réponse. Comme
c'est loin tout cela!
LE.PETIT CHOSE
/Est-ce qu'elle est morte Mme de N?
LA COMTESSE
Non certes! Après le décès si impatiemment
attendu de N. elle s'est remariée et est deve-
nue énorme; elle est affreuse, mais elle se porte
à.merveille. Ali voila le rideau.
(BHep)'eM~MH ~MDeuxième entr'acte
LE GÉNÉRAL
Ce père est absurde et m'agace à la place de
l'auteur, je l'aurais cinglé plus proprement que
cela.
LE PETIT CHOSE
Quel malheur que vous n'ayez pas collaboré
à la pièce, général; nous aurions vu un fi)sà â
-poigne. LE GËNËEAL, eH~'eSCS~HIdiot, va! t
LE PETIT CHOSE
Combien y a-t-il donc de temps, comtesse,
que Dumas iils fait de la polémique sociale ? t
I.ACOBTESSË,~efen
Depuis, depuis. depuis une maladie qu'il a
gubie.
MADAME DE H.
Alors, c'est une conversion, comme pour M.
PaulFéval.
Pâul Féy~al. LE GÉNÉRAL
Le romancier? Est-ce qu'il est entre dans les
ordres?
MADAME DE R.
Non, il a trop d'enfants; il a.expurgé ses oeu-
vres seulement de tout ce qui était profane, aSn
d'être moins; chargé pour gravir la voie du u
salut.
LE PETIT CHOSE
Oui, mais c'est une M!'e. /*
LACOM'ESSE
Horrible!
B'EMM.ET DU NHANCHE 21 NOYEMBRM 18t0
M
MMÊE DE CHMSENMË j
NOUVELLE
1
'ÀdÈle de Brissac t'int au monde nn jour
demalheur; sa naissance coûta la vie à sa
mère.
Marié depuis un an à peine, M. de Bris-
sac aimait, éperdûment sa femme; sa dou-
leur semblait inconsolable,
Mlle Adélaïde, sœur du marquis et son
aînée de dix ans, se trouva de fait, après la
mort de sa helle-sœur, mauressc absolue au
logis.
"Son Dremier acte d'autorii.é fut d'éloigner
l'enfant dont la naissance avait été si fa-
tale.
Elle ne comprit pas que la présence .de la
iille cruelle aux heures du désespoir, pou-
Y.ut'devemr un jour une source de consola-
tion et de bonheur. Cette haine inconsciente
s'e serait changée en attendrissement, lors-
tme dans le visage de l'entant, i' aurait re-
trouvé les traits de la femme aimée. La com-
munauté des regrets et des larmes eût rap-
proché ceux que la mort semblait devoir t
séparera jamais.. i.
Portrait Yi<~nt de sa mère, i orpheline iut
proscrite du foyer paternel.
Cependant ramertume des.regrets du c
MADAME. DE R.
Mais Alexandre-Dumas, madame, vous ne
m'avez pas dit si c'est.
LACOMTESSE
Ah! Mon Dieu,son cerveau a un peu deme-
.nagô depuis cette époque mais son esprit est
reste avec armes et bagages, et cela a produit
cette suite de femmes étonnantes !<' /eni?He
dela /'emme ~u'oH /tfs, rytO)H?!!e-~cm)He, ~t /ë)Mn:e ~:tt
des séries féminines.
C'est tout ce qu'il y a de plus beau, une
femme de temple.
LA CONTASSE, nuée nmen'itme
Assurément.
LEGÈKERAL,('fpa)'t
Ces blondes sont assommantes! (NtH<<). Dites
donc, comtesse, est-ce vrai qu'il est spirite ?
LA COMTESSE
Qui,t
LE GENERAL
Lui, Dumas.
MADAME DE R..
Par exemple., c'est bien flatteur pour Mme Ru-
mas, tout le monde sait que c'est une femme da.
temple j'ai lu de bien jolies choses à ce propos
dans des articles.
(fct't e~m~e-'se se !'s'oM;'ne 6)':t.~Mcme~)
LA COMTESSE
Oui, c'est moi.
t,E PETIT CHOaE
Etiepcre?
LA COMTESSE
Le père n'avait qu'une croyance il pensait
être un très fort magnétiseur, et lui, qui avait
empûché tant de gens de dormir, n'était jamais
si fier que lorsqu'il endormait un sujet docile.
LE GENERAL
Quel fou! quel extravagant! Son fils n'est
pas si bête que cela.
LEPSTtTCHO-E
Il n'est même pas bête du tout. (A pn)') Quel
idiot que ce général!
En sortant, un peu partout
–Queldialogueeiincelant!
–Quelesprit! 1
Quel talent pour sauver les situations im~
posHblesT"
Est-ce que v.ous ne trouvez pas que cela a
un peu vieilli?
Mais non, ces pères la ne vieillissent pas.
(Vc.a?f.'Me?'~M.)
–J'aime micu:IeDt'mi;A't)?:
J'aime mieux DMHe de L?/s.
J'aime mieux la Dame a:.i'aime mieux Le F
J'aime mieux les Mëes t!e Mme A!f&)'a!
J'aime mieu\ l'A?iK des ye~mes.
J'aime mieux l'i~tt'an~eM.
Sur le boulevard
UN JËtJNE KNEALLEUR A SON CAMARADE
GUGU5SE
C'est rien chouette, hein?c'te machine-là
Bcn ça me câline pas trop, y a rien d'é-
patant. Moi je croyais que, le père, il allait
coucher avec la petite, c'aurait été rigolo, ça
CAHI!jLEDEHY!LLE.
LA 7~~PjE'y~'
L'audition prochaine de la Tem/jp/e au
théâtre du Chàtelet, vient d'en soulever une
cntr.j la presse et l'administration munici-
pats.
La 7"eM!~e d'un ./eM:e récemment couronnée par }e
conseit.
Le public, qui est le juge suprême en
matière artistique, a été convié par l'admi-
nistration, à entendre le drame couronné et
a ratiSor, s'il y avait lieu, le jugement du
conseil. Le public a un interprète nature),
attitré, la presse, à qui appartient, un droit,
'de contrôle et d'appréciation. Or, dans la
distribution des billets, la presse a été né-
glige. pour ne pas dire davantage. On l'a,
c~mme toujours, réduite à la portion, con-
grue.
Les journaCXSS son.t plaints, et i)s ont
bienfait.
.11 faut croire que leurs p;~a.t9~sont ai-
lées troubler dans la béatitude où C~es se
complaisent les «hautes sphères adminis-
trativesj) puisque l'agence Havas, deyer-
soir ordinaire de la prose officielle, nous a
marquis s'affaiblissait peu a. peu, et il vint
un jour où de cette grande douleur il ne
resta qu'un vague souvenir.
Parfois encore, l'image de la gracieuse et
charmante femme qui n'avait traversé sa
vie que pour lui donner une année, de bon-
heur et disparaître, se présentait à sa pensée.
]1 saluait d'une larme ce fantôme du passé
qui sembiait lui sourire et l'évoquait en-
core.
Mais cdP~s c-es pastels que le temps
couvre d'un vo; et dont l'éclat pâlit et s'é-
teint, l'image de Mme Brissac s'effaçait
peu à peu.
Cette image, il l'eut retrouvée ~~s sa
fille, mais elle n'était pas la.
On évitait même de prononcer son nom.
De loin, Mlle de Brissac veillait sur sa
nièce. Le pensionnat qui lui donnait asile
avait-été choisi assez éloigné de Paris pour
que le père n'eût pas la fantaisie d'aller voir
sa fille,, assez rapproché cependant pour
que le voyage ne fût pas une fatigue, car
la .vieille fille ne connaît a personne le sein
d'aller payer les termes échus, et de s'assu-
rer que l'héritière de Brissac recevait uuo
éducation digne de son nom et de sa for-
tune.
Une sorte de mystère entourait ces voya-
ges périodiques.
Tout, en se reprochant son indifférence,
le frère évitait d'interroger sa sœur, et tout
se bornait a quelques questions remarqua-
blement concises.
Gomment va cette chère enfant? de-
mandait-il.
Elle est heureuse et grandit a souhait,
reposez-vous.sur moi, mon frère.
La p:'éssnc3 do M!!a de Brissac animait
médiocrement la maison du marquis. Aussi
trouvait-il plus de charme a passer ses soi-
rées à son cercle ou au théâtre qu'on t6te à
tête avec sa sœur.
transmis, ce matin, la petite note que'
roici:
Des réclamations assez nombreuses ont été
adressées a la préfecture de la Seine, particu-
lièrement a la part des organes de la presse,
à l'occasion du service « trop parcimonieux H
t'ait aux journaux et au public spécial des pre-
mières représentations pour l'audition de la
Tempête.
L'administi'at.iou s'empresse do reconnaure
que le nombre des places mises à la disposition
de la presse, quoique égal a celui de 1878 pour
l'audition des œuvres couronnées & cette épo-
que, est tout a fait insufGsant. Mais elle s'est
trouvée dans l'impossibilité absolue de procc-
céder a une distribution plus étendue, le nombre
des demandes de toutes provenances qui lui
ont été adressées dépassant dans des proportions
considérables le nombre des demandes de
J8T8. Les limites de la salle lui imposent des
refus nécessaires, et dont elle exprime ici tous.
ses regrets aux personnes dont les .demandes
légitimes n'auront pu recevoir satisfaction..
1 Il est chur que si la. presse ne se contente
pas de cette explication lumineuse, c'est.
qu'elle a le caractère mal fait.
Comment, journalistes, mes frères, vous
osez revendiquer un fauteuil d'orchestre,
quand il y a tout un pM~cs~c~ a satis-
faire.
i Ah! parlez-moi de ce public spécial des
premières; de cette réunion d élite, triée
sur les volets de la coulisse et sur les ciels
de lit de la galanterie parisienne.
H faudrait cependant s'entendre. Ou bien
l'administration municipale se paye a elle-
même, aux frais des contribuables, une pe-
tite fête tout intime, charmante, agré-
mentée de musique–eu bien elle a l'in-
tention de soumettre au public, au grand
public, entendons-nous, et non au public
spécial des premières, une œuvre couron-
née par ses soins.
Dans le premier cas, qu'elle ait la fran-
chisedeiedire.
Les conseillers municipaux et les em-
ployés de la préfecture pourront monopoli-
ser les galeries et l'orchestre, puis convier a
cette fête patriarcale leurs femmes, leurs
enfants, leurs concierges, leurs tapissiers
et lèurs maîtresses. Charitablement préve-
nue, la presse restera chez elle.
S'il s'agit, au contraire, d'une solennité
vraiment artistique, le public dit spécial,
panaché d'agioteurs véreux et de catins
fardées, ne doit pas y prendre la place du
public sérieHx, de celui qui juge, critiquer
et qui seul a qualité pour le faire.
Que la préfecture de la Seine ne vienne
donc pas nous parler des demandes H de
toute provenance H qui lui parviennent, car
« toutes provenances )) ne sont pas avoua-
bles.
t'Br!*B!Rt* f~if~fU
L~FFa~RE CISbEÏ
On lit dans le 7e/e~Y/tériel:
1 Plusieurs députes rapportent qu'au temps où
M.. le général Berthaut était ministre do la
guerre, une plainte fut par lui déposée au par-
quet, relativement aux faits qui ont amené l'en-
quête Cissey.
On afSrmo même qu'une instruction s'en
serait suivie elle aurait abouti a la constatation
de plusieurs délits, mais on aurait du renoncer
apoursuivre faute de pouvoir déterminer sur qui
devaient tomber les responsabilités.
Nous ne comprenons guère cette note.
M. Berthaut a déposé une plainte au parquet.
Plusieurs délits ont été reconnus et cons-
tatés, et, quand il s'est agi de poursuivre
les coupables, on n'a plus su sur qui devaient
tomber !es responsabilités. `
On s'est arrête, sachant qu'il y avait des
fripons, mais renonçant à les rechercher.
Nous nous doutons, nous, de ce qui a
empêché l'action de la justice, et nous re-
grettons vivement c}ue celle-ci, impitoyable
avec les petits, soit plus indulgente quand
elle se trouve en présence de grands et
puissants personuages.
Le ministre des travaux publics vient de dé-
poser six projets de loi tendant a la déclaration
.d'utilité publique d'un nombre égal de lignes
nouvelles de chemins de fer.
Ces lignes sont les suivantes
1° De Provins a Esternay;
2° De Nantes a Cholet et de Beaupreau à Cha-
lonnes
3° De Longerav à Divonne, par CoUonges et
Gex;
4° Go Vire a Saint-Lô, avec embranchement
sur Caen
a" Du Gâteau à Laon
6" D'Auxerre a Saint-Florentin.
Celle-ci, du reste, vivait ainsi parfaitement.
heureuse. Elle régnait en maîtresse atsolue
et à ses ordres froids et polis, les valets
obéissaisntsansmotdire.
Dans les grands salons déserts de l'hôtel
de Brissac, tout. était méthodiquement
range, pas un atome de poussière ne se fût
permis de s'égarer, et les.sièges mélancoli-
quement postes le long des murs ne se fus-
sent pas permis de s'éloigner d'un pouce
de la. piace assignée a chacun d'eux. Les
fleurs eltes-memes, tout étonnées de se
trouver la prenaient de faux airs de 'Seurs
artificielles. Un demi-jour tamisé par d'é-
p&~scs tentures imprimait atout une teinte
-.mystérieuse et claustrale, et le visiteur
e°'ar'~ ce somptueux et sombre logis,
n~auraitpu se défendre d'une crainte su-
perstitieuse es voyant son image reflétée
par les grandes p'iae~s bizeautées qui gar-
daient comme une vague empreinte du
profil sévère de Mlle de Brissac.
D'épais tapis de haute lisse assourdis-
saient les pas, les portières retombaient
sans le moindre bruit; et dans les corridors
erraient comme des ombres de silencieux
valets, con'pctgmont vêtus de noir: le deuil
pris le jour de la mort d.e Mme de Brissac,
était reste la livrée permanente de ja mai-
son.
Tous les ans, au mois de septembre, les
portes du pensionnat s'ouvraient toutes
grandes et laissaient s'échapper le joyeux
essaim des jeunes prisonnières. Un jour de
bonheur anxieusement attendu p.ar la plu-
part. Des mëre.~ au visage rayonnant, des
parcs cachant leur émotion sous un grave
maintien, dss frcres a la joie bruyamment
g, nFf i rv~ 1P I~
cxpansive, gua~Gn!. au pa:ss~'o les gentilles.
brebis qu'on va ramener au bercail. Ce ne
sont que baisers donnés et rendus, promes-
ses de s'écrire, joyeux au reYoil', hn broi:
,h.aha plein d'entrain~ et de.gaUé, pujs pom'
LA PRQPOSmON Bmm
La proposition Bardoux, tendant au ré-
tablissement, du scrutin de liste était sou-
mise hier à l'examen de la 22° commission
d'initiative de la Chambre. On sa'/t que
cette formalité est la première dans la
iiMere de la procédure parlementaire.
Cette commission décide s'il y a lieu de
proposer ou non à la Chambre la prise en
considération. Si celle-ci est prononcée
par la Chambre, on renvoie la proposition
& l'examen d'une commission spéciale
qui l'étudié au fond, en faisant uu rap-
port et propose un texte sur lequel la
Chambre statue.
La décision prise hier par la commis-
sion d~nitiativo no semble pas d~un au-
gure favorable pour le scrutin de liste.
La commission, en effet, a décidé par
8 voix contre 5, de proposera !a Chambre
le refus de la prise en considération. Cette
décision a été prise après une discussion
qui n'a pas .duré moins de deux heures,'
et à laquetle ont pris part MM. Peulevey,
Labuze, Talandier, Leroy (Côte-d'Or) et
EizarcUi contre le scrutin de liste, MM.
Battue, Guillot (Isère) et Escarguel pour
le scrutin de liste.
M. Labuze a été nommé rapporteur.
Nous ne pouvons donner le compte
rendu de ce débat, qui s'est prolongé con-
sidérablement, mais nous pouvons faire
connaître le résumé des arguments pré-
sentés parles divers orateurs pour ou con-
tre le scrutin de liste.
Du côté des partisans, nous' trouvons
d'abord M. Ballue, membre de l'extrême
gauche/qui a défendu la proposition avec
une grande énergie. Suivant M. Ballue, le
scrutin de liste est le seul moyen de'for-
mer dans la Chambre une majorité ho-
mogène c'est-à-dire, unie sur un pro-
gramme républicain unique. C'est égale-
ment le seul moyen de soustraire les dé-
putés aux inSuences locales. H cite com-
me, exemple de la puissance des intérêts
locaux, dans une Chambre élue au scrutin
d'arrondissement, le vote émis la veille
par la Chambre, Jorsqu'elte a refusé de
supprimer les tribunaux de prerniera ins-
tance jugeant moins do doO affaires par
an. Cette réforme si désirable et contre
laquelle on n'a aucun argument oppo-
ser a néanmoins été repoussée, parce que
les députés des arrondissements exposés
à cette suppression n'ont pas. voulu en
prendre la responsabilité devant !eurs
électeurs.
M. Guillot (de l'Isère), membre de l'u-
nion républicaine, s'est également pro-
noncé pour le rétablissement du scrutin
de liste; mais il voudrait le voir compléter
par le renouvellement partiel; la Cham-
bre se renouvellerait par quart tous les
ans.
Du côté des adversaires, M. La-
buze, membre de l'union républicaine, a
combattu très vivement la proposition.
Suivant lui, il faut une circonscription
restreinte pour que le député puisse con-
naître exactement le vœu de ses élec-
teurs.
Le scrutin de liste, au contraire, n'a-
boutit qu'à une sorte de mot d'ordre qui
n'est pas la représentation exacte de l'o-
pinion du pays. M. Labuze accepterait au
'plus le scrutin ds liste pour les arrondis-
sements ayant plus d'un député à. nom-
mer mais il préfère le système actuel et
voudrait réserver le scrutin de liste pour
l'élection des sénateurs.
M. Talandier membre de l'extrême
gauche, s'est également prononcé contre
le scrutin de liste, comme conduisant à
l'écrasement des minorités. Les partis les
plus avancés, a-t-il prétendu, n'ont qu'un
moyen d'arriver a se faire représenter à
la Chambre, c'est le scrutin d'arrondisse-
ment. t.
M. Peufevey~ membre de l'union répu-
blicaine, est opposé au scrutin de liste
parce qu'il sacrifie des intérêts respecta-
bles. Il cite l'exemple du Havre/qu'il re-
présente, et dont las intérêts particuliers
seraient sacrifiés à.ceux des autres parties
du département si le scrutin de liste était
rétabli.
M. Leroy (de la Côte-d'Or), membre de
la gauche, e&t également pour le scrutin
d'arrondissement.. H prétend que dans
l'établissement de la liste on est forcé de
concilier les intérêts' des divers arrondis-
sements, et qu'on revient par là au même
résu)tat qu'avec le scrutin uninominal.
M. BizareIIi, membre de l'union répu-
blicaine, s'oppose au .scrutin de liste, par
des raisons politiques~ cause de l'enga-
gement qu'il a fpris devant, ses électeurs
de maintenir le scrutin d'arrondissement.
Les membres qui ont voté hier contre la
deux grands mois la cage doit rester vide
et silencieuse.
Ce jour là, on appelait au parloir
Mlle Adèle de Brissac. Sans empressem'ent,
remplissant en cela une tâche prévue et
imposée, l'enfant se rendait auprès de sa
tante.
Vêtue de noir, éternel et muet reproche,
celle-ci posait ses lèvres pâles sur le front
deIajeunenUe.
Bientôt l'express emportait vers Paris les
deux voyageuses. A l'arrivée, le coupé du
marquis les attendait en gare. Grave et di-
gne sous sa livrée de deuil, un valet ouvrait
la portière, et la jeune fille se blottissait
dans l'angle de la voiture.
Les chevaux prenaient d'eux-mêmes )e
chemin de l'hôtel dont la lourde porto se
refermait avec un bruit qui" retentissait
dans le cœur de l'enfant, transférée d'une e
prisoE dans une autre.
Mlle de Arissac conduisait alors sa nièce
dans son appartement.
Là, une femme de chambre anglaise, d'un
~ge indéfinissable, au langage monosylla-
bique, procédait à la toitette de l'enfant et
échangeait son costume de pensionnaire
contre une robe de demi-deuil. Adèle n'en
restait pas moins charmante, sa beauté ré-
~tant a tou't, même aux inspirations de
mIss.CecHy,
Con~me six. heures sonnaient, une cloche
retentissait.
Dans la salle a manger, vaste pigce ten-
'due de cuir de Cordoue, à l'ameublement
séyere, deux couverts étaient dressés sur
une grande ts.b)e de chêne sculpté. Uu valet,
grave et gileneieux, attendait,' la seryi.eti~
au poing.
MMe de Brissac apparaissait enSn, et d'un
geste majestueux, avec un plissement de
icvres qui voulait être un sourire, elle invi-
tai Ad~ prendre place auprès d'e]Ie.
prise en considération du scrutin de liste
sontMM. Peuievey, Leroy, Perras, Biza-
re!)i, Deschane), Horteur,'Fouquetet Ne-
veux. Les membres qui ont voté pour sont
MM. Ballue, Escarguel, Guitiot, Giroud et
Talandier, qui, quoique oppose au scrutin
de liste, a voté pour la prise en considé-
ration, afin de permettre à la Chambre
d'aborder le débat public, mais se réser-
vant de voter contre dans le scrutin sur le
fond.
DsmemeM. Labuze, quoique opposé
au scrutin de liste, s'est abstenu dans le
vote d'hier, se réservant de voter contre,
dans le scrutin sur le fond.
J~MF'M~e JPo~
LA CANDIDATURE FARRE
Dans la réunion des gauches du Sénat,
qui a eu lieu hier, la candidature de M. le
général Farre, proposée par l'union répu-
blicaine, a été adoptée à. l'unanimité; M.
le général Farre devient ainsi le candidat.
des gauches pour la succession de M.
Broca..
Du côté des droites, on songerait à por-
ter M. Francisque Rive, ancien membre
du centre gauche de l'Assemblée nationale
et procureur général démissionnaire. 1.
Cette candidature serait égalementsou-
tenue par les dissidents du centre gauche.
L'INTERPELLATION LAYIEILLE
M. LavieiUe a eu hier une entrevue avec
M. Jules Ferry, président du conseil des
ministres. Le député de Cherbourg a in-
formé le président du conseil qu'il dépo-
serait lundi sur le bureau de la Chambre
une demande d'interpellation sur les mo-
tifs qui ont déterminé M. Jules Ferry à
confier le portefeuille de la marine à l'ami-
ral Cloué, dont les agissements hostiles au
gouvernement de la République pendant
la période du 16 mai sont notoires.
UN NOUVEAU PROCÈS
La .S'p:publie une lettre de son rédacteur en chef,
M. Poirier, adressée a. M. Constans. Cette
lettre articule, sur les anfécédents-du mi-
nistre de l'intérieur, des faits d'une cer-
taine gravité.
Le procureur général de Toulouse, qui
avait télégraphié .immédiatement le con-
tenu de cette lettre au ministre de l'inté-
rieur, a reçu du ministre de la justice des
instructions particulières.
M. Constans attaque la 6'oM~e~aMM~ ~M
peM~/e en diffamation.
LA LOI MUNICIPALE
Le ministre de l'intérieur, acompagné
de M. Camescasse, directeur des aiTaires
départementales et communales, s'est
rendu hier à la commission de la Chambre
qui est chargée de la préparation de la
loi organique municipale.
Le rapport de cette commission est dé-
posé depuis deux jours sur le bureau de
la Chambre. H ne s'agissait donc pas de
detibérer sur le projet même, mais sur un
point de procédure, que nous avons déjà à
signalé, celui de savoir s'il ne convien-
drait pas de distraire du projet le titra
relatif à la nomination des maires pour le
,faire voter par 'les Chambres avant le
9 janvier prochain, date à laquelle doivent,
avoir !ieu les élections municipales dans
toute la Franco.
La commission propose l'élection des
maires paries conseils municipaux dans
toutes les communes de France, tandis
que, dans ie système actuel, les maires
ne sont étus que dans les communes qui
ne sont cbefs-iieux ni de département, ni
d'arrondissement, ni de canton.
M, Constans a déclaré qu'il ne pouvait
consentir a. cette disjonction, d'abord
parce que te mode de nomination des mai-,
rcs est en counexité étroite avec les attri-
butions qui sont données à ces magistrats
municipaux et que, par suite, gon ne peut
:~de primo-abord voter l'élection sans sa-
voir quels seront, les pouvoirs confiés par
la loi a ces magistrats.
La seconde raison, c'est que, quelque
diligence que l'on fasse, il sera matériel-
lement impossible de faire voter ce titre
de loi par les deux Chambres avant le
9 janvier prochain.
Dès tors, il n'y a aucun i.itérêt à dé-
~membrer !a loi organique que la commis-
sion a pr.;j);!rcc, et dont toutes les parties
ont été coordonnées etdoivent être main-
;tenues dans leur coordination.
Le minière a ajouté, toutefois, qu'il ne
L'enfant, apprenait, alors que parti la
veille eh voyage, son père, selon toute pré-
vision, ne serai), pas de retour avant ia nn
dos vacances.
Regrettant de no'pouvoir embrasser sa
Elle, il chargeait sa sœur de le remplacer
en toute choses.
Adèle se reculait imperceptiblement,.
bien à tort du reste, personne n'étant moins
prodigue de baisers que Mile Hortense Adé-
laïde de Bi'issac.
A quinze ans, Adèle ne se souvenait pas
avoir vu son père plus de trois fois, et en-
core éiait-cs par des circonstances impré-
vues, et toujours devant des tiers.
La pauvre petite, intimidée par ce valet
debout derrière elle et par cette gardienne.
solennelle qui ne buvait que de l'eau et
mangeait à peine, regrettait le réfectoire où
l'on mangeait si mal et si gaiement.
Apres le caft:, qu'elle prenait sang sucre,
Mlle de Brissac passait au salon et priait sa
nièce do se mettre au piano. Musicienne
d'instinct, Adèle était douée d'un'tempëra-
ment d'artiste. Mais pour la vieille rnle, les
chants passionnés, les accords barmon~eu~
bruit plus ou moins désagréable, renfer-
maient. une vertu puissamment soporinque..
SibiGnqu'Hn jour qu'en véritable vir-
tuose, Adëie'venait d'exécuter je ne sais
quelle fantaisie de Thalberg, elle s'aper-
çut tout à coup, résultat inattendu, que
gpn auditoire dormait d'un proiond som-
meil. Se levant avec mille précautions, la i
jeun tante qu'à l'état de veille e!!e n'osait regar-
der qu'à la dérobée, puis el)e ne put rete-
nu' un échitde rire argentin, harmonieux
.cot~me.tstrtHe d'un. rossignol et qui est
Ip pEivitëge d'eye}l}er la ~ormeuse en''sur-
saut.. Fort heureusemËnt pour "la jeui;e l
espiègle, Miss Cécily entrait à ce moment.
G'~tain'hem'educouvre.-feu, 1
voyait, aucun inconvénient' à ce que l'on
plaçât la loi municipale tout entière dans
l'ordre du jour de la Chambre, à la suite
des projets énumérés dans le programme
ministériel, c'est-à-dire ceux sur la ma-
gistrature, sur l'enseignement primaire,
sur la presse. Si l'on peut arriver à voter
la loi municipale dans cette dernière lé-
gislature, le gouvernement secondera la
commission de .tous ses eiforts pour at-
teindre ce but..
A la suite de cette déclaration, une
conversation s'est engagée entre le minis-
tre et divers membres de la. commission
sur l'organisation municipale de Paris.
Cette question n'a pas été comprise par
la commission dans son projet d'ensem-
ble elle fera l'objet d'un projet spécial
qui estj~ncore en voie d'élaboration.
Pour sa part, le ministre de l'intérieur
a déclare que le gouvernement n'avait pas
encore délibéré sur cette question, et que
dès lors il ne pouvait formuler aucun avis
devant la commission.
'Quelques membres ont seulement pro-
nté de la présence deM.Constàns pour lui
faire connaître divers, systèmes qu'ils se
proposent de présenter.
M. Jozonveut proposer que chaque ar-
rondissement de Paris, plus grand le plus
souvent à lui seul qu'une ville ordinaire
et possédant des intérêts'spéciaux, suit
pourvu d'un conseil municipal élu qui
élirait lui-mëmeson maire et ses adjoints.
JEn dehors de ces vingt conseils munici-
paux partiels, il y aurait un conseil géné-
ral de Paris également nommé à l'élection
et qui s'occuperait des questions intéres-
sant la totalité de la capitale.
D'autre part, M. Pascal Duprat veut pro-
poser que le préfet delà Seine qui, comme
on le sait, est maire de Paris, soit assisté
d'un certain nombre de délégués du con-
seil municipal, qui formeraient avec lui
une sorte de cotlëge échevinal.
PETITES NOUVELLES POLITJQCES
Dans les cercles bonapartistes,on assure
que le journal le A~po/eoM ne paraîtra pas,
l'CM?'e devenant l'organe du priBee Napo-
léon. Les députés légitimistes de ~a
Chambre ont passé deux heures a discuter
le point de savoir si le règlement de la
Chambre, qui n'a pas été voté parleSénat,
peut avoir force de loi.
Il paraît que ces messieurs ont décidé
qu'ils protesteraient contre l'emprisonne-
ment de M. de Baudry-d'Àsson~–E'~H!
ue?~ ouvre une souscription qui s'appellera
~le~en!'e?'~e~7!~es.
Un'comité, comprenant des sénateurs,
des députés et des représentants des'con-
grégations expulsées, se chargera de la ré-
partition des secours..
LEPRES DES ommso~
AU HAVRE
AU CERCLE FRAJfELIft
Le citoyen Hubert est élu président.
Les citoyens Chantot et Horelsontélus asses-
seurs et la citoyenne Kheva et ie citoyen
Bausan, secrétaires.
Le citoyen VaMet demande que la femme ma-
riée ne soit pas obligée de travailler et que le
mari gagne suffisamment a luf'seul pour nour-
rir sa iamille: la femme, alors, s'occupant ex-
clusivement de l'éducation de ses enfants pré-
parera de bons citoyens'à la patrie et remplira
la noble mission qni lui est dévolue.
Le citoyen Bernardeau s'oppose à la conces-
sion des droits politiques àla femme. Si la femme
votait, s'écrie l'orateur, l'homme en serait ré-
duit à repriser ses chaussettes et à faire le mé-
nage. j
Le Le citoyenVachiez déclare qu'il faut aH'ranchij
la femme de 1 influence cléricale.. 7
Les.citoyens Peeters, Rousset, Veyssier pren-
nent ensuite la parole sans apporter de nouveaux
arguments au débat.
La discussion sur le rôle et les droits de la
femme est close.
On aborde la question d'instruction-
Le citoyen Desmoulins fait l'historique de la
transformation de l'instruction depuis laGon--
yention.II dit que Napoléon I" a arrêté l'es-
sor de l'instruction au profit du militarisme,
il le qualifie a'homme néfaste et d'abominable
-génie.
L'orateur demande une instruction- ration--
nellé, pratique, professionnelle, et développe
dans son discours la façon intéressante, la ma-
nière compétente d'instruire la jeunesse'
L'enfant doit, des 16-bas âge, apprendre le
maniement des outils professionnels, et plus
tard être placé par les soins de !a chambre svn-
dicale de manière a apprendre intégralement''sa C
profession. Il demande l'emploi du budget 'des
cultes et d'une partie du budget de la guerre
pour atteindre ces moyens d'instruction. >-
D'autres orateurs formulent des vœux mam-
festement. anticléricaux. Les écoles devraient
etreplaceessous la surveillance'de !a chambre
Hâtons-nous, de le dire, Adèle avait.un
grands fonds d'insouciance. Un caractère
enjoué lui dérobait l'amertume de cette
situation exceptionnelle, N'ayant jamais
connu sa mère, el!e lui gardait un culte en
quelque-sorte mystique.-Elle savait .que
l'anniversaire de sa naissance coïncidait
avec celui de la mort de sa mère et qu& sa
vue ne pouvait éveiller chez. son père que
de pénibles souvenirs, aussi ne pensait-elle
à lui qu'avec crainte. Sans famine, elle s'en
était créé une de toutes ses compagnes, les
Ce!!rs, les oiseaux recevaient ses condden~
ces faute enfin d'avoir pu trouver une af-
fection sérieuse, eue laissait voltiger son
cœur çà et là, au hasard; .aimant tout et
n'aimant rien. Puis elle se savait l'unique
héritière d'une grande fortune, et son. mi-
roir lui avait appris le secret de sa .beauté.
Ces vacances passées en tête à.tête avec
une parente rien moins qu'affectueuse, n'é-
taient, après tout,.qu'un temps d'épreuve.
Bientôt elle retrouverait le.pensionnat, une
prison, soit, mais une.prison égayée par le
rire de ses compagnes~ un jour, ennn, elle
entrerait au logis'patepnel'pbur n'en plus
sortir. Ce jour-là, elle prendrait sa revanche,
et déjà se dressait dans sa tête tout un plan
de réformes qui eût fait bondir la métho-
dique Mlle de Brissae, si elle eût pu le con-
naître.
Le ciel lui épargna cette amertume.
Comme Adèle entrait dans sa dix-huitième
année/IasCBur du marquis mourut'brus–
que.meni sans avoir vu tombep de ses vail-
lantes mains le sceptre domestique.
M. de Brissac se dit alors qu'il ne pouvait
plus longtemps tenir sa BUe éloignée de
lui, i -?' `
ÂLFRM BELLE.
.(4 ~<)
LACOXTESSS
Oui! –.agrémentes de quelques satisfactions.
MADAME DE R.
Oh!ilyadea choses bien dure*Est-ce vrai
que sa naissance n'était pas?.
LACONTESSH,)'MM<.
Non, eu cn'ct, elle n'élit pas. mais sonpcro
l'a élevée comme si elle d~t~, et sa fille aussi.
LE GÉNÉRAL
Enfin, en voilà un qui sait mener sa barque!
Son père est mort sans le sou; mais lui, le mâ-
tin, il a des rentes, et il est de l'Académie. Au
moins, ça fait plaisir de.-voir des écrivains sé-
rieux.
LA-COMTESSE
C'est Alexandre que vous appelez ainsi, géné-
ral
LE GÉNÉRAL
Ma'.s oui! J'ai en. l'occasion d'aller chez lui,
c'est vraiment admirable des œuvres d'art, de
la tenue. Il a su faire un beau mariage lui
MADAME DE R.
C'est une princesse qu'il a épousé, n'est-c<
pas Général?
LE GÉNÉHAL
Une princesse Narisckine de Moscou.
LÀ COMTESSE
Vous voudrez bien avouer mon ami que ce
n'était pas ce qu'on appelle un mariage de
raison et qu'on ne peut le taxer de calcul.
LE GÉNÉRAL
Oh! on ne sait jamais! 1
N'DER.
Onm'a dit que les Dumas aimaient beaucoup
les dames russes. Est-ce bien vrai l'histoire .de
la dame aux perles? 'e
LA COMTESSE
.A peu près.Ah! à ce propos je connais un
détail bien drôle de ce roman-là; figurez-vous
que l'héroïne,Mme de N. écrivait assez mal
le français; Dumas alors, très jeune et retenu
loin d'elle, lui expédiait de longues lettres, et
elle faisait faire les réponses par une amie de
.pension, Mlle Elisabeth de Zaatkpï, et les re-
copiait. t.
LE PETIT CHOSE
Elle est bien bonne!L'a-t-il su?
LA COMTESSE
Ma foi non! Naturellement j'ai demandé à
Mlle de Zaatskoï, maintenant la marquise de la
F.comment étaient les lettres du jeune ro-
mancier. Très longues, assez prétentieuses et
fort sentimentales.Voila sa réponse. Comme
c'est loin tout cela!
LE.PETIT CHOSE
/Est-ce qu'elle est morte Mme de N?
LA COMTESSE
Non certes! Après le décès si impatiemment
attendu de N. elle s'est remariée et est deve-
nue énorme; elle est affreuse, mais elle se porte
à.merveille. Ali voila le rideau.
(BHep)'eM~MH ~M
LE GÉNÉRAL
Ce père est absurde et m'agace à la place de
l'auteur, je l'aurais cinglé plus proprement que
cela.
LE PETIT CHOSE
Quel malheur que vous n'ayez pas collaboré
à la pièce, général; nous aurions vu un fi)sà â
-poigne. LE GËNËEAL, eH~'eSCS~H
LE PETIT CHOSE
Combien y a-t-il donc de temps, comtesse,
que Dumas iils fait de la polémique sociale ? t
I.ACOBTESSË,~efen
Depuis, depuis. depuis une maladie qu'il a
gubie.
MADAME DE H.
Alors, c'est une conversion, comme pour M.
PaulFéval.
Pâul Féy~al. LE GÉNÉRAL
Le romancier? Est-ce qu'il est entre dans les
ordres?
MADAME DE R.
Non, il a trop d'enfants; il a.expurgé ses oeu-
vres seulement de tout ce qui était profane, aSn
d'être moins; chargé pour gravir la voie du u
salut.
LE PETIT CHOSE
Oui, mais c'est une M!'e. /*
LACOM'ESSE
Horrible!
B'EMM.ET
M
MMÊE DE CHMSENMË j
NOUVELLE
1
'ÀdÈle de Brissac t'int au monde nn jour
demalheur; sa naissance coûta la vie à sa
mère.
Marié depuis un an à peine, M. de Bris-
sac aimait, éperdûment sa femme; sa dou-
leur semblait inconsolable,
Mlle Adélaïde, sœur du marquis et son
aînée de dix ans, se trouva de fait, après la
mort de sa helle-sœur, mauressc absolue au
logis.
"Son Dremier acte d'autorii.é fut d'éloigner
l'enfant dont la naissance avait été si fa-
tale.
Elle ne comprit pas que la présence .de la
iille cruelle aux heures du désespoir, pou-
Y.ut'devemr un jour une source de consola-
tion et de bonheur. Cette haine inconsciente
s'e serait changée en attendrissement, lors-
tme dans le visage de l'entant, i' aurait re-
trouvé les traits de la femme aimée. La com-
munauté des regrets et des larmes eût rap-
proché ceux que la mort semblait devoir t
séparera jamais.. i.
Portrait Yi<~nt de sa mère, i orpheline iut
proscrite du foyer paternel.
Cependant ramertume des.regrets du c
MADAME. DE R.
Mais Alexandre-Dumas, madame, vous ne
m'avez pas dit si c'est.
LACOMTESSE
Ah! Mon Dieu,son cerveau a un peu deme-
.nagô depuis cette époque mais son esprit est
reste avec armes et bagages, et cela a produit
cette suite de femmes étonnantes !<' /eni?He
de
des séries féminines.
C'est tout ce qu'il y a de plus beau, une
femme de temple.
LA CONTASSE, nuée nmen'itme
Assurément.
LEGÈKERAL,('fpa)'t
Ces blondes sont assommantes! (NtH<<). Dites
donc, comtesse, est-ce vrai qu'il est spirite ?
LA COMTESSE
Qui,t
LE GENERAL
Lui, Dumas.
MADAME DE R..
Par exemple., c'est bien flatteur pour Mme Ru-
mas, tout le monde sait que c'est une femme da.
temple j'ai lu de bien jolies choses à ce propos
dans des articles.
(fct't e~m~e-'se se !'s'oM;'ne 6)':t.~Mcme~)
LA COMTESSE
Oui, c'est moi.
t,E PETIT CHOaE
Etiepcre?
LA COMTESSE
Le père n'avait qu'une croyance il pensait
être un très fort magnétiseur, et lui, qui avait
empûché tant de gens de dormir, n'était jamais
si fier que lorsqu'il endormait un sujet docile.
LE GENERAL
Quel fou! quel extravagant! Son fils n'est
pas si bête que cela.
LEPSTtTCHO-E
Il n'est même pas bête du tout. (A pn)') Quel
idiot que ce général!
En sortant, un peu partout
–Queldialogueeiincelant!
–Quelesprit! 1
Quel talent pour sauver les situations im~
posHblesT"
Est-ce que v.ous ne trouvez pas que cela a
un peu vieilli?
Mais non, ces pères la ne vieillissent pas.
(Vc.a?f.'Me?'~M.)
–J'aime micu:IeDt'mi;A't)?:
J'aime mieux DMHe de L?/s.
J'aime mieux la Dame a:.i'aime mieux Le F
J'aime mieux les Mëes t!e Mme A!f&)'a!
J'aime mieu\ l'A?iK des ye~mes.
J'aime mieux l'i~tt'an~eM.
Sur le boulevard
UN JËtJNE KNEALLEUR A SON CAMARADE
GUGU5SE
C'est rien chouette, hein?c'te machine-là
Bcn ça me câline pas trop, y a rien d'é-
patant. Moi je croyais que, le père, il allait
coucher avec la petite, c'aurait été rigolo, ça
CAHI!jLEDEHY!LLE.
LA 7~~PjE'y~'
L'audition prochaine de la Tem/jp/e au
théâtre du Chàtelet, vient d'en soulever une
cntr.j la presse et l'administration munici-
pats.
La 7"eM!~e
conseit.
Le public, qui est le juge suprême en
matière artistique, a été convié par l'admi-
nistration, à entendre le drame couronné et
a ratiSor, s'il y avait lieu, le jugement du
conseil. Le public a un interprète nature),
attitré, la presse, à qui appartient, un droit,
'de contrôle et d'appréciation. Or, dans la
distribution des billets, la presse a été né-
glige. pour ne pas dire davantage. On l'a,
c~mme toujours, réduite à la portion, con-
grue.
Les journaCXSS son.t plaints, et i)s ont
bienfait.
.11 faut croire que leurs p;~a.t9~sont ai-
lées troubler dans la béatitude où C~es se
complaisent les «hautes sphères adminis-
trativesj) puisque l'agence Havas, deyer-
soir ordinaire de la prose officielle, nous a
marquis s'affaiblissait peu a. peu, et il vint
un jour où de cette grande douleur il ne
resta qu'un vague souvenir.
Parfois encore, l'image de la gracieuse et
charmante femme qui n'avait traversé sa
vie que pour lui donner une année, de bon-
heur et disparaître, se présentait à sa pensée.
]1 saluait d'une larme ce fantôme du passé
qui sembiait lui sourire et l'évoquait en-
core.
Mais cdP~s c-es pastels que le temps
couvre d'un vo; et dont l'éclat pâlit et s'é-
teint, l'image de Mme Brissac s'effaçait
peu à peu.
Cette image, il l'eut retrouvée ~~s sa
fille, mais elle n'était pas la.
On évitait même de prononcer son nom.
De loin, Mlle de Brissac veillait sur sa
nièce. Le pensionnat qui lui donnait asile
avait-été choisi assez éloigné de Paris pour
que le père n'eût pas la fantaisie d'aller voir
sa fille,, assez rapproché cependant pour
que le voyage ne fût pas une fatigue, car
la .vieille fille ne connaît a personne le sein
d'aller payer les termes échus, et de s'assu-
rer que l'héritière de Brissac recevait uuo
éducation digne de son nom et de sa for-
tune.
Une sorte de mystère entourait ces voya-
ges périodiques.
Tout, en se reprochant son indifférence,
le frère évitait d'interroger sa sœur, et tout
se bornait a quelques questions remarqua-
blement concises.
Gomment va cette chère enfant? de-
mandait-il.
Elle est heureuse et grandit a souhait,
reposez-vous.sur moi, mon frère.
La p:'éssnc3 do M!!a de Brissac animait
médiocrement la maison du marquis. Aussi
trouvait-il plus de charme a passer ses soi-
rées à son cercle ou au théâtre qu'on t6te à
tête avec sa sœur.
transmis, ce matin, la petite note que'
roici:
Des réclamations assez nombreuses ont été
adressées a la préfecture de la Seine, particu-
lièrement a la part des organes de la presse,
à l'occasion du service « trop parcimonieux H
t'ait aux journaux et au public spécial des pre-
mières représentations pour l'audition de la
Tempête.
L'administi'at.iou s'empresse do reconnaure
que le nombre des places mises à la disposition
de la presse, quoique égal a celui de 1878 pour
l'audition des œuvres couronnées & cette épo-
que, est tout a fait insufGsant. Mais elle s'est
trouvée dans l'impossibilité absolue de procc-
céder a une distribution plus étendue, le nombre
des demandes de toutes provenances qui lui
ont été adressées dépassant dans des proportions
considérables le nombre des demandes de
J8T8. Les limites de la salle lui imposent des
refus nécessaires, et dont elle exprime ici tous.
ses regrets aux personnes dont les .demandes
légitimes n'auront pu recevoir satisfaction..
1 Il est chur que si la. presse ne se contente
pas de cette explication lumineuse, c'est.
qu'elle a le caractère mal fait.
Comment, journalistes, mes frères, vous
osez revendiquer un fauteuil d'orchestre,
quand il y a tout un pM~cs~c~ a satis-
faire.
i Ah! parlez-moi de ce public spécial des
premières; de cette réunion d élite, triée
sur les volets de la coulisse et sur les ciels
de lit de la galanterie parisienne.
H faudrait cependant s'entendre. Ou bien
l'administration municipale se paye a elle-
même, aux frais des contribuables, une pe-
tite fête tout intime, charmante, agré-
mentée de musique–eu bien elle a l'in-
tention de soumettre au public, au grand
public, entendons-nous, et non au public
spécial des premières, une œuvre couron-
née par ses soins.
Dans le premier cas, qu'elle ait la fran-
chisedeiedire.
Les conseillers municipaux et les em-
ployés de la préfecture pourront monopoli-
ser les galeries et l'orchestre, puis convier a
cette fête patriarcale leurs femmes, leurs
enfants, leurs concierges, leurs tapissiers
et lèurs maîtresses. Charitablement préve-
nue, la presse restera chez elle.
S'il s'agit, au contraire, d'une solennité
vraiment artistique, le public dit spécial,
panaché d'agioteurs véreux et de catins
fardées, ne doit pas y prendre la place du
public sérieHx, de celui qui juge, critiquer
et qui seul a qualité pour le faire.
Que la préfecture de la Seine ne vienne
donc pas nous parler des demandes H de
toute provenance H qui lui parviennent, car
« toutes provenances )) ne sont pas avoua-
bles.
t'Br!*B!Rt* f~if~fU
L~FFa~RE CISbEÏ
On lit dans le 7e/e~Y/
1 Plusieurs députes rapportent qu'au temps où
M.. le général Berthaut était ministre do la
guerre, une plainte fut par lui déposée au par-
quet, relativement aux faits qui ont amené l'en-
quête Cissey.
On afSrmo même qu'une instruction s'en
serait suivie elle aurait abouti a la constatation
de plusieurs délits, mais on aurait du renoncer
apoursuivre faute de pouvoir déterminer sur qui
devaient tomber les responsabilités.
Nous ne comprenons guère cette note.
M. Berthaut a déposé une plainte au parquet.
Plusieurs délits ont été reconnus et cons-
tatés, et, quand il s'est agi de poursuivre
les coupables, on n'a plus su sur qui devaient
tomber !es responsabilités. `
On s'est arrête, sachant qu'il y avait des
fripons, mais renonçant à les rechercher.
Nous nous doutons, nous, de ce qui a
empêché l'action de la justice, et nous re-
grettons vivement c}ue celle-ci, impitoyable
avec les petits, soit plus indulgente quand
elle se trouve en présence de grands et
puissants personuages.
Le ministre des travaux publics vient de dé-
poser six projets de loi tendant a la déclaration
.d'utilité publique d'un nombre égal de lignes
nouvelles de chemins de fer.
Ces lignes sont les suivantes
1° De Provins a Esternay;
2° De Nantes a Cholet et de Beaupreau à Cha-
lonnes
3° De Longerav à Divonne, par CoUonges et
Gex;
4° Go Vire a Saint-Lô, avec embranchement
sur Caen
a" Du Gâteau à Laon
6" D'Auxerre a Saint-Florentin.
Celle-ci, du reste, vivait ainsi parfaitement.
heureuse. Elle régnait en maîtresse atsolue
et à ses ordres froids et polis, les valets
obéissaisntsansmotdire.
Dans les grands salons déserts de l'hôtel
de Brissac, tout. était méthodiquement
range, pas un atome de poussière ne se fût
permis de s'égarer, et les.sièges mélancoli-
quement postes le long des murs ne se fus-
sent pas permis de s'éloigner d'un pouce
de la. piace assignée a chacun d'eux. Les
fleurs eltes-memes, tout étonnées de se
trouver la prenaient de faux airs de 'Seurs
artificielles. Un demi-jour tamisé par d'é-
p&~scs tentures imprimait atout une teinte
-.mystérieuse et claustrale, et le visiteur
e°'ar'~ ce somptueux et sombre logis,
n~auraitpu se défendre d'une crainte su-
perstitieuse es voyant son image reflétée
par les grandes p'iae~s bizeautées qui gar-
daient comme une vague empreinte du
profil sévère de Mlle de Brissac.
D'épais tapis de haute lisse assourdis-
saient les pas, les portières retombaient
sans le moindre bruit; et dans les corridors
erraient comme des ombres de silencieux
valets, con'pctgmont vêtus de noir: le deuil
pris le jour de la mort d.e Mme de Brissac,
était reste la livrée permanente de ja mai-
son.
Tous les ans, au mois de septembre, les
portes du pensionnat s'ouvraient toutes
grandes et laissaient s'échapper le joyeux
essaim des jeunes prisonnières. Un jour de
bonheur anxieusement attendu p.ar la plu-
part. Des mëre.~ au visage rayonnant, des
parcs cachant leur émotion sous un grave
maintien, dss frcres a la joie bruyamment
g, nFf i rv~ 1P I~
cxpansive, gua~Gn!. au pa:ss~'o les gentilles.
brebis qu'on va ramener au bercail. Ce ne
sont que baisers donnés et rendus, promes-
ses de s'écrire, joyeux au reYoil', hn broi:
,h.aha plein d'entrain~ et de.gaUé, pujs pom'
LA PRQPOSmON Bmm
La proposition Bardoux, tendant au ré-
tablissement, du scrutin de liste était sou-
mise hier à l'examen de la 22° commission
d'initiative de la Chambre. On sa'/t que
cette formalité est la première dans la
iiMere de la procédure parlementaire.
Cette commission décide s'il y a lieu de
proposer ou non à la Chambre la prise en
considération. Si celle-ci est prononcée
par la Chambre, on renvoie la proposition
& l'examen d'une commission spéciale
qui l'étudié au fond, en faisant uu rap-
port et propose un texte sur lequel la
Chambre statue.
La décision prise hier par la commis-
sion d~nitiativo no semble pas d~un au-
gure favorable pour le scrutin de liste.
La commission, en effet, a décidé par
8 voix contre 5, de proposera !a Chambre
le refus de la prise en considération. Cette
décision a été prise après une discussion
qui n'a pas .duré moins de deux heures,'
et à laquetle ont pris part MM. Peulevey,
Labuze, Talandier, Leroy (Côte-d'Or) et
EizarcUi contre le scrutin de liste, MM.
Battue, Guillot (Isère) et Escarguel pour
le scrutin de liste.
M. Labuze a été nommé rapporteur.
Nous ne pouvons donner le compte
rendu de ce débat, qui s'est prolongé con-
sidérablement, mais nous pouvons faire
connaître le résumé des arguments pré-
sentés parles divers orateurs pour ou con-
tre le scrutin de liste.
Du côté des partisans, nous' trouvons
d'abord M. Ballue, membre de l'extrême
gauche/qui a défendu la proposition avec
une grande énergie. Suivant M. Ballue, le
scrutin de liste est le seul moyen de'for-
mer dans la Chambre une majorité ho-
mogène c'est-à-dire, unie sur un pro-
gramme républicain unique. C'est égale-
ment le seul moyen de soustraire les dé-
putés aux inSuences locales. H cite com-
me, exemple de la puissance des intérêts
locaux, dans une Chambre élue au scrutin
d'arrondissement, le vote émis la veille
par la Chambre, Jorsqu'elte a refusé de
supprimer les tribunaux de prerniera ins-
tance jugeant moins do doO affaires par
an. Cette réforme si désirable et contre
laquelle on n'a aucun argument oppo-
ser a néanmoins été repoussée, parce que
les députés des arrondissements exposés
à cette suppression n'ont pas. voulu en
prendre la responsabilité devant !eurs
électeurs.
M. Guillot (de l'Isère), membre de l'u-
nion républicaine, s'est également pro-
noncé pour le rétablissement du scrutin
de liste; mais il voudrait le voir compléter
par le renouvellement partiel; la Cham-
bre se renouvellerait par quart tous les
ans.
Du côté des adversaires, M. La-
buze, membre de l'union républicaine, a
combattu très vivement la proposition.
Suivant lui, il faut une circonscription
restreinte pour que le député puisse con-
naître exactement le vœu de ses élec-
teurs.
Le scrutin de liste, au contraire, n'a-
boutit qu'à une sorte de mot d'ordre qui
n'est pas la représentation exacte de l'o-
pinion du pays. M. Labuze accepterait au
'plus le scrutin ds liste pour les arrondis-
sements ayant plus d'un député à. nom-
mer mais il préfère le système actuel et
voudrait réserver le scrutin de liste pour
l'élection des sénateurs.
M. Talandier membre de l'extrême
gauche, s'est également prononcé contre
le scrutin de liste, comme conduisant à
l'écrasement des minorités. Les partis les
plus avancés, a-t-il prétendu, n'ont qu'un
moyen d'arriver a se faire représenter à
la Chambre, c'est le scrutin d'arrondisse-
ment. t.
M. Peufevey~ membre de l'union répu-
blicaine, est opposé au scrutin de liste
parce qu'il sacrifie des intérêts respecta-
bles. Il cite l'exemple du Havre/qu'il re-
présente, et dont las intérêts particuliers
seraient sacrifiés à.ceux des autres parties
du département si le scrutin de liste était
rétabli.
M. Leroy (de la Côte-d'Or), membre de
la gauche, e&t également pour le scrutin
d'arrondissement.. H prétend que dans
l'établissement de la liste on est forcé de
concilier les intérêts' des divers arrondis-
sements, et qu'on revient par là au même
résu)tat qu'avec le scrutin uninominal.
M. BizareIIi, membre de l'union répu-
blicaine, s'oppose au .scrutin de liste, par
des raisons politiques~ cause de l'enga-
gement qu'il a fpris devant, ses électeurs
de maintenir le scrutin d'arrondissement.
Les membres qui ont voté hier contre la
deux grands mois la cage doit rester vide
et silencieuse.
Ce jour là, on appelait au parloir
Mlle Adèle de Brissac. Sans empressem'ent,
remplissant en cela une tâche prévue et
imposée, l'enfant se rendait auprès de sa
tante.
Vêtue de noir, éternel et muet reproche,
celle-ci posait ses lèvres pâles sur le front
deIajeunenUe.
Bientôt l'express emportait vers Paris les
deux voyageuses. A l'arrivée, le coupé du
marquis les attendait en gare. Grave et di-
gne sous sa livrée de deuil, un valet ouvrait
la portière, et la jeune fille se blottissait
dans l'angle de la voiture.
Les chevaux prenaient d'eux-mêmes )e
chemin de l'hôtel dont la lourde porto se
refermait avec un bruit qui" retentissait
dans le cœur de l'enfant, transférée d'une e
prisoE dans une autre.
Mlle de Arissac conduisait alors sa nièce
dans son appartement.
Là, une femme de chambre anglaise, d'un
~ge indéfinissable, au langage monosylla-
bique, procédait à la toitette de l'enfant et
échangeait son costume de pensionnaire
contre une robe de demi-deuil. Adèle n'en
restait pas moins charmante, sa beauté ré-
~tant a tou't, même aux inspirations de
mIss.CecHy,
Con~me six. heures sonnaient, une cloche
retentissait.
Dans la salle a manger, vaste pigce ten-
'due de cuir de Cordoue, à l'ameublement
séyere, deux couverts étaient dressés sur
une grande ts.b)e de chêne sculpté. Uu valet,
grave et gileneieux, attendait,' la seryi.eti~
au poing.
MMe de Brissac apparaissait enSn, et d'un
geste majestueux, avec un plissement de
icvres qui voulait être un sourire, elle invi-
tai Ad~ prendre place auprès d'e]Ie.
prise en considération du scrutin de liste
sontMM. Peuievey, Leroy, Perras, Biza-
re!)i, Deschane), Horteur,'Fouquetet Ne-
veux. Les membres qui ont voté pour sont
MM. Ballue, Escarguel, Guitiot, Giroud et
Talandier, qui, quoique oppose au scrutin
de liste, a voté pour la prise en considé-
ration, afin de permettre à la Chambre
d'aborder le débat public, mais se réser-
vant de voter contre dans le scrutin sur le
fond.
DsmemeM. Labuze, quoique opposé
au scrutin de liste, s'est abstenu dans le
vote d'hier, se réservant de voter contre,
dans le scrutin sur le fond.
J~MF'M~e JPo~
LA CANDIDATURE FARRE
Dans la réunion des gauches du Sénat,
qui a eu lieu hier, la candidature de M. le
général Farre, proposée par l'union répu-
blicaine, a été adoptée à. l'unanimité; M.
le général Farre devient ainsi le candidat.
des gauches pour la succession de M.
Broca..
Du côté des droites, on songerait à por-
ter M. Francisque Rive, ancien membre
du centre gauche de l'Assemblée nationale
et procureur général démissionnaire. 1.
Cette candidature serait égalementsou-
tenue par les dissidents du centre gauche.
L'INTERPELLATION LAYIEILLE
M. LavieiUe a eu hier une entrevue avec
M. Jules Ferry, président du conseil des
ministres. Le député de Cherbourg a in-
formé le président du conseil qu'il dépo-
serait lundi sur le bureau de la Chambre
une demande d'interpellation sur les mo-
tifs qui ont déterminé M. Jules Ferry à
confier le portefeuille de la marine à l'ami-
ral Cloué, dont les agissements hostiles au
gouvernement de la République pendant
la période du 16 mai sont notoires.
UN NOUVEAU PROCÈS
La .S'p:publie une lettre de son rédacteur en chef,
M. Poirier, adressée a. M. Constans. Cette
lettre articule, sur les anfécédents-du mi-
nistre de l'intérieur, des faits d'une cer-
taine gravité.
Le procureur général de Toulouse, qui
avait télégraphié .immédiatement le con-
tenu de cette lettre au ministre de l'inté-
rieur, a reçu du ministre de la justice des
instructions particulières.
M. Constans attaque la 6'oM~e~aMM~ ~M
peM~/e en diffamation.
LA LOI MUNICIPALE
Le ministre de l'intérieur, acompagné
de M. Camescasse, directeur des aiTaires
départementales et communales, s'est
rendu hier à la commission de la Chambre
qui est chargée de la préparation de la
loi organique municipale.
Le rapport de cette commission est dé-
posé depuis deux jours sur le bureau de
la Chambre. H ne s'agissait donc pas de
detibérer sur le projet même, mais sur un
point de procédure, que nous avons déjà à
signalé, celui de savoir s'il ne convien-
drait pas de distraire du projet le titra
relatif à la nomination des maires pour le
,faire voter par 'les Chambres avant le
9 janvier prochain, date à laquelle doivent,
avoir !ieu les élections municipales dans
toute la Franco.
La commission propose l'élection des
maires paries conseils municipaux dans
toutes les communes de France, tandis
que, dans ie système actuel, les maires
ne sont étus que dans les communes qui
ne sont cbefs-iieux ni de département, ni
d'arrondissement, ni de canton.
M, Constans a déclaré qu'il ne pouvait
consentir a. cette disjonction, d'abord
parce que te mode de nomination des mai-,
rcs est en counexité étroite avec les attri-
butions qui sont données à ces magistrats
municipaux et que, par suite, gon ne peut
:~de primo-abord voter l'élection sans sa-
voir quels seront, les pouvoirs confiés par
la loi a ces magistrats.
La seconde raison, c'est que, quelque
diligence que l'on fasse, il sera matériel-
lement impossible de faire voter ce titre
de loi par les deux Chambres avant le
9 janvier prochain.
Dès tors, il n'y a aucun i.itérêt à dé-
~membrer !a loi organique que la commis-
sion a pr.;j);!rcc, et dont toutes les parties
ont été coordonnées etdoivent être main-
;tenues dans leur coordination.
Le minière a ajouté, toutefois, qu'il ne
L'enfant, apprenait, alors que parti la
veille eh voyage, son père, selon toute pré-
vision, ne serai), pas de retour avant ia nn
dos vacances.
Regrettant de no'pouvoir embrasser sa
Elle, il chargeait sa sœur de le remplacer
en toute choses.
Adèle se reculait imperceptiblement,.
bien à tort du reste, personne n'étant moins
prodigue de baisers que Mile Hortense Adé-
laïde de Bi'issac.
A quinze ans, Adèle ne se souvenait pas
avoir vu son père plus de trois fois, et en-
core éiait-cs par des circonstances impré-
vues, et toujours devant des tiers.
La pauvre petite, intimidée par ce valet
debout derrière elle et par cette gardienne.
solennelle qui ne buvait que de l'eau et
mangeait à peine, regrettait le réfectoire où
l'on mangeait si mal et si gaiement.
Apres le caft:, qu'elle prenait sang sucre,
Mlle de Brissac passait au salon et priait sa
nièce do se mettre au piano. Musicienne
d'instinct, Adèle était douée d'un'tempëra-
ment d'artiste. Mais pour la vieille rnle, les
chants passionnés, les accords barmon~eu~
bruit plus ou moins désagréable, renfer-
maient. une vertu puissamment soporinque..
SibiGnqu'Hn jour qu'en véritable vir-
tuose, Adëie'venait d'exécuter je ne sais
quelle fantaisie de Thalberg, elle s'aper-
çut tout à coup, résultat inattendu, que
gpn auditoire dormait d'un proiond som-
meil. Se levant avec mille précautions, la i
jeun
der qu'à la dérobée, puis el)e ne put rete-
nu' un échitde rire argentin, harmonieux
.cot~me.tstrtHe d'un. rossignol et qui est
Ip pEivitëge d'eye}l}er la ~ormeuse en''sur-
saut.. Fort heureusemËnt pour "la jeui;e l
espiègle, Miss Cécily entrait à ce moment.
G'~tain'hem'educouvre.-feu, 1
voyait, aucun inconvénient' à ce que l'on
plaçât la loi municipale tout entière dans
l'ordre du jour de la Chambre, à la suite
des projets énumérés dans le programme
ministériel, c'est-à-dire ceux sur la ma-
gistrature, sur l'enseignement primaire,
sur la presse. Si l'on peut arriver à voter
la loi municipale dans cette dernière lé-
gislature, le gouvernement secondera la
commission de .tous ses eiforts pour at-
teindre ce but..
A la suite de cette déclaration, une
conversation s'est engagée entre le minis-
tre et divers membres de la. commission
sur l'organisation municipale de Paris.
Cette question n'a pas été comprise par
la commission dans son projet d'ensem-
ble elle fera l'objet d'un projet spécial
qui estj~ncore en voie d'élaboration.
Pour sa part, le ministre de l'intérieur
a déclare que le gouvernement n'avait pas
encore délibéré sur cette question, et que
dès lors il ne pouvait formuler aucun avis
devant la commission.
'Quelques membres ont seulement pro-
nté de la présence deM.Constàns pour lui
faire connaître divers, systèmes qu'ils se
proposent de présenter.
M. Jozonveut proposer que chaque ar-
rondissement de Paris, plus grand le plus
souvent à lui seul qu'une ville ordinaire
et possédant des intérêts'spéciaux, suit
pourvu d'un conseil municipal élu qui
élirait lui-mëmeson maire et ses adjoints.
JEn dehors de ces vingt conseils munici-
paux partiels, il y aurait un conseil géné-
ral de Paris également nommé à l'élection
et qui s'occuperait des questions intéres-
sant la totalité de la capitale.
D'autre part, M. Pascal Duprat veut pro-
poser que le préfet delà Seine qui, comme
on le sait, est maire de Paris, soit assisté
d'un certain nombre de délégués du con-
seil municipal, qui formeraient avec lui
une sorte de cotlëge échevinal.
PETITES NOUVELLES POLITJQCES
Dans les cercles bonapartistes,on assure
que le journal le A~po/eoM ne paraîtra pas,
l'CM?'e devenant l'organe du priBee Napo-
léon. Les députés légitimistes de ~a
Chambre ont passé deux heures a discuter
le point de savoir si le règlement de la
Chambre, qui n'a pas été voté parleSénat,
peut avoir force de loi.
Il paraît que ces messieurs ont décidé
qu'ils protesteraient contre l'emprisonne-
ment de M. de Baudry-d'Àsson~–E'~H!
ue?~ ouvre une souscription qui s'appellera
~le~en!'e?'~e~7!~es.
Un'comité, comprenant des sénateurs,
des députés et des représentants des'con-
grégations expulsées, se chargera de la ré-
partition des secours..
LEPRES DES ommso~
AU HAVRE
AU CERCLE FRAJfELIft
Le citoyen Hubert est élu président.
Les citoyens Chantot et Horelsontélus asses-
seurs et la citoyenne Kheva et ie citoyen
Bausan, secrétaires.
Le citoyen VaMet demande que la femme ma-
riée ne soit pas obligée de travailler et que le
mari gagne suffisamment a luf'seul pour nour-
rir sa iamille: la femme, alors, s'occupant ex-
clusivement de l'éducation de ses enfants pré-
parera de bons citoyens'à la patrie et remplira
la noble mission qni lui est dévolue.
Le citoyen Bernardeau s'oppose à la conces-
sion des droits politiques àla femme. Si la femme
votait, s'écrie l'orateur, l'homme en serait ré-
duit à repriser ses chaussettes et à faire le mé-
nage. j
Le Le citoyenVachiez déclare qu'il faut aH'ranchij
la femme de 1 influence cléricale.. 7
Les.citoyens Peeters, Rousset, Veyssier pren-
nent ensuite la parole sans apporter de nouveaux
arguments au débat.
La discussion sur le rôle et les droits de la
femme est close.
On aborde la question d'instruction-
Le citoyen Desmoulins fait l'historique de la
transformation de l'instruction depuis laGon--
yention.II dit que Napoléon I" a arrêté l'es-
sor de l'instruction au profit du militarisme,
il le qualifie a'homme néfaste et d'abominable
-génie.
L'orateur demande une instruction- ration--
nellé, pratique, professionnelle, et développe
dans son discours la façon intéressante, la ma-
nière compétente d'instruire la jeunesse'
L'enfant doit, des 16-bas âge, apprendre le
maniement des outils professionnels, et plus
tard être placé par les soins de !a chambre svn-
dicale de manière a apprendre intégralement''sa C
profession. Il demande l'emploi du budget 'des
cultes et d'une partie du budget de la guerre
pour atteindre ces moyens d'instruction. >-
D'autres orateurs formulent des vœux mam-
festement. anticléricaux. Les écoles devraient
etreplaceessous la surveillance'de !a chambre
Hâtons-nous, de le dire, Adèle avait.un
grands fonds d'insouciance. Un caractère
enjoué lui dérobait l'amertume de cette
situation exceptionnelle, N'ayant jamais
connu sa mère, el!e lui gardait un culte en
quelque-sorte mystique.-Elle savait .que
l'anniversaire de sa naissance coïncidait
avec celui de la mort de sa mère et qu& sa
vue ne pouvait éveiller chez. son père que
de pénibles souvenirs, aussi ne pensait-elle
à lui qu'avec crainte. Sans famine, elle s'en
était créé une de toutes ses compagnes, les
Ce!!rs, les oiseaux recevaient ses condden~
ces faute enfin d'avoir pu trouver une af-
fection sérieuse, eue laissait voltiger son
cœur çà et là, au hasard; .aimant tout et
n'aimant rien. Puis elle se savait l'unique
héritière d'une grande fortune, et son. mi-
roir lui avait appris le secret de sa .beauté.
Ces vacances passées en tête à.tête avec
une parente rien moins qu'affectueuse, n'é-
taient, après tout,.qu'un temps d'épreuve.
Bientôt elle retrouverait le.pensionnat, une
prison, soit, mais une.prison égayée par le
rire de ses compagnes~ un jour, ennn, elle
entrerait au logis'patepnel'pbur n'en plus
sortir. Ce jour-là, elle prendrait sa revanche,
et déjà se dressait dans sa tête tout un plan
de réformes qui eût fait bondir la métho-
dique Mlle de Brissae, si elle eût pu le con-
naître.
Le ciel lui épargna cette amertume.
Comme Adèle entrait dans sa dix-huitième
année/IasCBur du marquis mourut'brus–
que.meni sans avoir vu tombep de ses vail-
lantes mains le sceptre domestique.
M. de Brissac se dit alors qu'il ne pouvait
plus longtemps tenir sa BUe éloignée de
lui, i -?' `
ÂLFRM BELLE.
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