Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-05-09
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 mai 1880 09 mai 1880
Description : 1880/05/09 (Numéro 128). 1880/05/09 (Numéro 128).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
~jPAESSE BD DIMANCHE 9 MAI 1880
chant qu'à combattre ce qu'il considérait
comme des abus et des non-sens religieux;
s'il eût été Lamennais au lieu d'être mon-
sieur Loyson, nous ne le 'verrions pas aujour-
d'hui occuper les tribunaux do ses démêlés
avec sa bonne. pardon 'avec son vicaire!
On parle de petites dépenses de sacristie,
d'avances faites pour commissions de ma-
dame, qui sait? quelques bibelots, peut-être,
achetés pour le moutard.
La dignité de la nouvelle église n'a réelle-
ment rien à y gagner.
Et puis, du potin il est question d'une
caisse forcée~d'une recette emportée le vi-
pairo se débat il veut, en rendant son ta-
blier ou son surplis, prouver qu'il est sorti
les mains nettes et qu'on peut visiter sa
malle.
C'est trop juste.
M. Loys.pn s'enterre lui-même avant peu
on n& parlera plus do lui sans rire, et chacun
sait qu'en France on no se relevé pas du ri-
dicule.
Nous n'en sommes pas encore aux mœurs
américaines! La-bas, chacun loue son égUse,
'prêche sa doctrine et opère sous une raison
sociale quelconque Ici nous voulons une au-
réole à nos apôtres.
Nous les voulons dans la chaire,~ou s'ils
prêchent debout, sur une borne, sur l'angle
d'une barricade, il faut qu'ils aient une voix
de tribun et que nous ignorions ce qui se
passe dans leur ménage.-
Combien est plus savante la retraite du
père Didon 1
Jadis il prêchait à Marseille, dans l'église
aristocratique par excellences–on s'étouffait
à ses sermons, qui déjà anectaiont une forme
littéraire et philosophique assez accentuée
pour forcer l'attention.
À Paris, le religieux ne pouvait, pas plus
qn'à Marseille, passer inaperçu.
Et on no se rend pas assez compte de la
difficulté qu'il y a pour un homme appelé à
toucher toutes les questions sociales, à se
maintenir dans le. dogme et dans les préjugés
antiques.
Los chefs hiérarchiques voudraient bien
laisser à cet apôtre toute l'ampleur de sa pa-
role, mais'ils ho voudraient pas que les pro-
positions qu'il émet fussent commentées et
Interprétées au profit d'un parti adversaire.
Ils rappellent leurs Ris.
Le père Didon se trouve alors on face de
deux alternatives ou se séparer du corps de
l'Eglise comme le père Hyacinthe, ou se
draper dans son obéissance, dans sa dignité
do pr&tro, et s'en aller méditer* sur son île de
Corse, comme un nouveau Napoléon sur le
roc de Sainte-Hélène.
Dans le premier cas, la route est difficile:
n'est pas chef de secte qui veut l'être.
Marcher dans les souliers de Luther en plein
dix-neuvième siècle, c'est s'exposer à tomber
lourdement le front par terre se faire une
petite famille comme M. Loyson, ce n'est pas
du goût de tout le monde, et il faut tant de
bénigne philosophie 1
Dans le second cas, le caractère du prêtre
reste entier et respecté.
Cet homme peut protester de]oin;il peut
rester libéral, il peut avouer qu'il plie sous
une chaîne, manque cette chaîne il s'en est
chargé volontairement et qu'il garde le res-
pect de sa toi .jurée, quitte à ouvrir la route
pour la génération: nouvelle.
Il est peut-être soumis en apparence, et
rebelle dana'son cœur mais il peut expliquer
sa soumission, et sil'on est tenté de le blâ-
mer, on ne l'est pas de lui rire au nez.
Tandis qu'on va rire.du petit procès do
MMJ Loyson et Bichery.
Ce sara, comme-ces débats publies de sépa-
ration dëcorps, dans lesquels les avocats
découvrent les petites faiblesses des con-
joints. C'est grande honte pour le ménage, et
grande joie pour la galerie.
Nous somme.s un peu railleurs, en France,
un peu méchants mais nous ne sommoB pas
d'esprit:, valgaire..
Nous élevons le bourgeois en serre chaude,
mais nous ne. sommes pas &oM<'g'eoM.
YtedeCBALLANS.
FENMJETON ME HJt ~S~jB
Dn BtMANGHE 9 MAI" 1880
g~
'tLE
mms M mm
IV. LA MjAYÀ-YtCENTE (SUITE).
Du côté- opposé du fleuve, c'était le
même silence, la même solitude que
sur l'autre rive. Pendant plus d'une
heure, les deux guides battirent les bols,
les plaines et lesclairières; les seules traces
qu'ils purent y trouver furent celles des
ânes ,que les Indiens amènent avec eux pour
charger lé tois mort qu'ils vendent dans
les villages, et les seuls êtres vivants qu'ils
-rencontrèrent- dans cette solitude furent
précisément un Indien et sa femme qui
poussaient devant eux une demi-douzaine
de bêtes chargées des branchages qu'ils
avaient ramassés.
Holà! José (1), criaBerrendo à l'In-
dien, est-il vrai que le neuve qui coule
près d'ici est le Rio-Blancp ?-
L'Indien sourit comme un homme qui
voit le piëgë qu'ont veut lui tendre, et ne
répondit rien..
Me répondras-tu,. animaL sans rai-
son?
Votre Seigneurie sait bien, répliqua
enQh l'Indien, que leRio-Blanco est a. plus
de six lieues d'ici, et que cette rivière est
lePlaya-Vicente.
Ahdrés sembla frappé au cceur. Pour la
première fois de sa vie., l'infaillible Cher-
cheur de traces venait de se tromper; mais
(1) Nom qtL'aa Mexique oa donne aux Indiens~
UN PRÉCÈDENT
On se rappelle que M. Herold invoquait la
qualité de médecin comme motif d'exclusion
du docteur Thulié à la direction de l'Assis-
tance pubuque.
M. Herold aurait M en fait, ayant d'écrire
sa lettre, de jeter un coup d'oeil sur les pré-
cédents, dit avec raison Il aurait appris qu'il y a eu sous la Res-
tauration un médecin comme administrateur
des hôpitaux et hospices civils de la. ville de
Paris.
Ce médecin était d'opinion libérale, et le
gouvernement de la congrégation fut assez
tolérant pour l'accepter et le maintenir.
Il est vrai qu'il montra, des qualités d'ad-
ministrateur de premier ordre; il n~eut ja-
mais de conuit avec ses confrères les méde-
cins c'.est à lui qu'est dû l'établissement ré-
gulier des cliniques dans les hôpitaux.
On a placardé dans Paris, dans la banlieue
et sans doute aussi dans les'villes de. pro'
vince, le discours prononcé par M. Cazot, mi-
nistre de la justice, pendant la discussion de
l'interpellation Lamy (Chambre des députés,
séance du 3 mai).
-Onlitdansle.R<;t)et
« On dit, dans certains cercles poittiques
bien informés, que M. Gambetta est fort mé-
content de ce que M. Paul Bert ait déposé sa.
proposition de loi relative au service mili-
taire des instituteurs et des séminanstes. Ce
dépôt a, paraît-il, été eSectué sans que le
chef de l'opportunisme ait été préalablement
consulté aussi faut-il s'attendre à ne voir
la question revenir devantla. Chambre qu~aux
caIendesgrecques~M ls
LA CANDtDATURE BLANQU!
Le comité central de l'Alliance républicaine
des radicaux socialistes du Rhôae, ex-comité
de la rue Grêlée, adresse aux ~électeurs lyon-
nais, à l'occasion du scrutin qui sera ouvert
le ~3 mai prochain dans cette ville, la circu-
laire suivante
Citoyens,
A la fin d'une législature, vous êtes, à' la
suite des élections sénatoriales, qui ont en-
voyé M. Millaud siéger au Sénat, appelés à lui
désigner unsuccesseur à la Chambre des dé-
putés.
Le député que vous élirez n'aura à siéger
que quelques mois peut-être; c'est donc
moins un représentant, que vous allez choisir
que votre opinion que vous atlez exprimer sur
la marcha des affaires publiques dans notre
pays..
Citoyens,
Les réformes les plus urgentes ont été
ajournées; le droit d'association nous a été
refusé par nos législateurs, malgré leurs pro-
messes l'amnistie plénière a été esquivée
par les républicains opportunistes.- Peuple
lyonnais, c'est à toi de protester contre ces
hésitations, contre ces atermoiements qui
compromettent la République.
Quelques-uns des démocrates les plus sin/
cëres, des socialistes les plus justemeBt po-
pulaires, sont exclus de l'amnistie. Le bagno,
l'exil ou la simple grâce qui laisse peser sur
le gracié la flétrissure civique, nous privent,
en les maintenant inéligibles, des services
des plus capables/des plus dévoués.
Il ne peut, it ne doit pas y avoir d'inéligi-
ble devant le peuple souverain; le suffrage
universel serait un leurre, un'hochet dont on
amuse le peuple,s'il ne pouvait choisir son
représentant où il lui plait.
Le droit du suffrage universel a été violé
dans l'élection de Bordeaux; le vénéré Blah-
que, le combattant héroïque do la causé ré-
publicaine, l'ardent défenseur des prolétaires,
le dénonciateur indigné des intrigants de
tous les régimes, a été rejeté dédaigneuse-
ment d'une Assemblée où les conspirateurs
du i6 Mai siègent le front haut.
Citoyens,
C'est aux électeurs lyonnais .qu'il appar-
tient de relever l'injure subie par les élec-
teurs de Bordeaux; c'est à vous de déclarer
quela voix du peupie~doit être écoutée, que
les députés sont des serviteurs et non pas
maîtres! Vous ferez cesser toutes les inéli-
gibilités, vous contraindrez la Chambre à voter
l'amnistie en portant vos suffrages .sur un
Inéligible, sur un non-amnistié, en votant
pour Blanqui.
'Citoyens,
Le nom de Btanqui représente tous nos
droits méconnus, toutes nos aspirations re~
il accueillit la preuve de son erreur avec
le même silence sombre et résigné qu'il
avait à peine rompu depuis le mo-
ment~où Berrendo lui avait dit qu'on avait
perdu confiance dans son habileté.
Retournons au camp, dit-il j'ai hâte
de prier le .général de chercher un guide
plus heureux ou plus habile que moi.
–Il n'en trouvera pas un plus loyal 1
s'écria Berrendo.
–-C'est possible; mais la loyauté ne
doit pas être la seule vertu d'un guide.
Heureusement du moins que l'erreur que
j'ai commise n'a pu lais&er sur mes inten-
tions le plus léger nuage, car le danger
est loin de nous.
En ce moment même, l'événement vint
encore une fois démentir Andrès, et le
bruit d'une fusillade frappa les, oreilles des
deux guides., Le Chercheur de traces
pâlit, et .comme Berrendo allait s'élancer
dans la direction des coups de fusil,
il saisit fortement son bras pour empêcher
que le moindre craquement du sol sous
ses pas ne mit en défaut la sûreté de son
ouïe.
C'est au pont de lianes qu'on se bat!
s'écria-t-il. Berrendo, vous me sauverez
du reproche de trahison, je vous en sup-
plie au nom de votre mère.
Puis Andrës arma sa carabine et se mit
à courir à toutes jambe~ avec tant de vé-
locité, que Berrendo avait peine à le sui-
vre. Il leur fallut quelques minutes de
cette course rapide pour gagner l'endroit
où l'engagement avait lieu. Par une heu-
reuse inspiration, les douze hommes qu'il
avait laisses a. la garde du .pont l'avaient
traversé, et ils soutenaient â'quelque dis-
tance de là, sur la rive opposée, un com-
bat inégal contre une vingtaine d'éclai-
reurs de l'avant-garde du commandant es-
pagnol Tppete. Plus tard, on apprit que ce
commandant marchait avec sept cents
hommes pour surprendre l'expédition
plusieurs cadavres jonchaient déjà le sol,
et les soldats mexicains battaient en re-
foulées; 11 est depuis plus de quarante ans
le drapeau des revendications du prolétariat,
qui a toujours payé de son sang les révolu-
tions, les conquêtes sociales, dont, jusqu'à
ce jour, les ambitieux et les habiles ont
seuls proûté.
En vous proposant cette candidature, le
Comité central de l'alliance républicaine qui,
depuis 1870, a tenu haut et ferme le drapeau
de l'idée radicale et socialiste, sous le titre
de Comité de la rue Groiée, a répondu au
sentiment des électeurs il a accompli son
devoir.
Vous accomplirez le vôtre, citoyens, en
faisant sortir des urnes, le 23 mai, ce nom
vénéré 1-
Votez pour Blanqui.
Vive l'amnistie vive la République
Pour le comité, la commission exécutive:
Milleron, conseiller général; Charles Jeantet,
conseiUer municipal'; Vindry, ex-membra
du Comité de salut public Charvet, con-
seiller prud'homme; MarcGuyaz; Bousset;
J. Javot; Sonthonnax Martin Lamberton
Prost; Merle; Faugère père; docteur Al-
phonse Jeantet.
Le citoyen Blanqui a signé le mandat,
LE MEH S~EMECR M L'NSÏMCTIONPCBU~E
Le dépouillement des votes de l'Algérie
pour l'élection des membres du conseil su-
périeur de l'instruction publique a eu lieu
hier, sous la présidence de M. Gréard, au mi-
nistère, rue de Grenelle. Il s'agissait d'élire
cinq membres de renseignement primaire.
Avec ses élections complémentaires, lenou-
veau conseil est définitivement constitué.
Conformément au décret du 28 février, le
gouvernement nommera treize membres.
D'après nos renseignement.s, le oboixdu
ministre s'est arrêté pour:
L'enseignement supérieur, sur M. Dumont,
directeur au ministère; l'enseignement se-
condaire, sur M. Zovort; l'enseignement pri-
maire,, sur M. Buisson; surMM.Gré&rd,vico-
recteur de l'académie de Paris et Fustel de
Coulanges, directeur de l'Ecole normale.
Les nominations paraîtront au Jotei~ d'aujourd'hui oa demain.
Voici le résultat du dépouillement d'hier:
Elus MM. Brouard, 325 voix.– Aubert, 297.
Creutzer, 275. Cuissart, 257. Hilaire,
223 voix.
Pour les collèges communaux, M. Jacquier
est élu par 126 voix.
Le nouveau conseil va tenir sa prendre
séance à la fin du mois.
ÊCMS SE PARTOUT
A la dernière séance de l'Académie fran-
çaise, tenue sous la présidence de M. Victo-
rien Sardou, directeur, le secrétaire perpétuel
a donné lecture du procès-verbal, dans lequel
il a été fait mention d'une nouvelle lettre de
candidat à la succession de M. Jules Favre.
Le nouveau candidat est M. Regnault, mem-
bre de l'Académie de Lyon, auteur de plu-
sieurs ouvrages de littérature et d'histoire,
notamment d'un Voyage en Suéde récemment
publié.
L'élection en remplacement de M. Jules
Favre aura lieu, comme l'Académie l'avait
précédemment décidé, le jeudi 13 mai, à une
heure précise, aûn que MM. les académiciens
sénateurs puissent assister à l'a séance.
Ce soir, à huitheures, aura lieu, à l'insti-
tution nationale des Jeùoëa Aveugles, boule-
vard des Invalides, un grand concert donné
par les élèves des deux sexes.
Une quête sera faite au pront de la Société
de placement et do secours en faveur des
élèvessortis.
Les personnes qui-désireraient assister à
ce concert peuvent demander des lettres d'in-
troduction à M. J: Piras, directeur de l'insti-
tution et président de la société déplace-
ment..
&~b
M. Herold qu'on disait sérieusement ma-
lade, a visité le Salon dans la journée d'hier.
Un deuil vient de frapper là famille
Lesseps. `
M. Louis Conte, marquis de la Maisônfort,
ancMa trésorier général du MorBihàn, ..beau-
père de M. Charles de Lesseps, le nls aîné
traite vers le pont, lorsque les deux guides
purent, ensuivant de près le bord de l'eau,
se glisser parmi eux. Encouragés par leur
présence, les hommes tinrent bon sans recu-
ler mais tout à coup ils virent s'avancer
à peu dé distance la tête d'une nombreuse
colonne espagnole.
C'est ici que nous devons mourir, dit
aussitôt Andrès à Berrendo, pour moi du
moins. Si le pont est forcé, c'en est fait
de Téran et de mon honneur ordonnez la
retraite.
Berrendo nt ce que 'désirait le Chercheur
de traces, sans se rendre compte de son in-
tention.
Au pont au pont s'écria-t-il.
Les hommes obéirent, et tous se trouvè-
rent bientôt sur le pont mobile à la Suite
les uns des autres, presentant'ie rempart
de leurs corps pour arrêter l'ennemi.
Un petit nombre d'Espagnols seu-
lement avaient pu parvenir~ a. s'établir
à la tête du pont, qui tremblait sous
la lutte. Andrès saisit alors la hachp de
l'un des soldats, et Berrendo vit, mais
trop tard pour pouvoir s'y'opposer, quelle
était rintëntion d'Andrès en disant que
c'étaitta qu'ils devaient mourir. Au lieu de
se servir de sa hache pour frapper les as-
saillants, il attaquait avec fureur les lianes
qui soutenaient le plancher du pont. Heu-
-reusement l'élasticité de ces lianes tor-
dues faisait rebondir la hache, dont le
tranchante ne pouvait les entamer. Ber-
rendo voulut s'opposer aux efforts du
Chercheur de traces mais il fut au même
mstant obligé de disputer sa vie à un sol-
dat espagnol, et ne put songer qu'à sa dé-
fense, personnelle. Libre de ses mouve-
ments, Andrès attaqua le pont d'un autre
côté. Sa hache tranchait les courroies de
cuir qui liaient bout à bout le plancher
.mobile, et Berrendo sentit que le pont al-
laitmanquer sous ses pas. Il venait, dans
un effort désespéré, de se débarrasser de
son antagoniste, et il cria à Andrès .de ne
pas le sacrifier avec lui il. n'était plus
du fondateur du canal de Panama, vient de
mourir à Nice à l'âge de soixante-huit ans.
M. David Dautresmo, un des administra-
teurs du PetttJSoMctMMtM, vient de perdre la
plus jeune de sesnHes, âgée de treize ans.
M. David Dautresme est le frère do M. Lu-
cien Dautresme, député. Nous prenons la plus
grande'pMt & la douleur de cette honorable
famille..
« Comment Bnit la République, 12 novem-
bre 1880.H »
C'est sous ce titre que le GaMMs raconte
les événements qui se sont succédés dans
l'imagination de son chroniqueur, du 89
juin au 12 novembre 1880.
L'appUcaHon dos décrets sur les congréga-
tion est le point do départ., Los événements
marchent vite: démission du cabinet Freyci-
net, formation d'un ministère de dissolution
avec M. Jules Simon, défaite de l'opportunis-
me, avènement de M..Clemenceau au fau-
teuil de la présidence de la Chambre des
députés, M. Gambetta premier ministre; ac-
cueil glacM et violent do la Chambre, M.
Jules Simon président du Sénat, convocation
du Congrès, tumulte et invasion de la salie
des séances par le générar de Gallinet; puis
un point d'interrogation Il 1
Soyons aussi discret que notre confrère, et
pour cause
Toujours les Méridionaux:
Qu'est-ce que vous dites de là Canne-
bière ? demande un Provençal à un Parisien
do retour de 'Marseille. c,
C'est une très belle promenade, mais
je la trouve un peu exiguë, un peu courte.
Courte Sandis, qu'est-ce qu'il vous faut
donc? Elle va jusqu'auxindes.~
JoMr~~ J~M~cte~e
Exptoitajti~m des chemima de fet
ffameais
II est de nouveau question, dit l~Mmpe, du `
grand projet de la création d'une puissante
Société nnancière, au capital de un miUiard
500 millions, pour entreprendre en Franco
l'exploitation de tous les chemins de fer ra-
chetés par l'Etat. Cette société prendrait le
titre de "Compagnie fermière des chemins
de fer de l'Etat On sait que le même pro-
jetestal'étudeenitalië.
La commission générale des chemins do
fer s'est réunie la. semaine dernière, sous la
présidence_de M. Lebaudy.
Le rapport de M. Waddington sur les mo-
difications à Introduire dans lesystèmë des
tarifs a été adopté sans discussion. Ce rapport
se borne à émettre le vœu que l'Etat rësal-
sisse son droit sur les tarifs, pour.y Intro-
duire plus d'unité et en corriger les abus.
M. Lebaudy à ensuite donné lecture do la
En de son rapport sur les divers modes d'ex-
ploitation do chemins de fer.
M. Ribpt a demandé qu'ilsolt pris une dé-
cision a ce sujet, car il importe que le modo.
d'exploitation soit défini en mêmo~ temps que
la question de rachat des'Hgnes 'de la' Com-
pagnie d'Orléans est posée. Que se propose,
en'eSét.l'Etat? c'est d'avoir les tarifs dans sa
main. Le rachat do ces lignes n'est qu'un
moyen d'arriver à ce but.
La proposition do Rtbo.t a été adoptée aune
forte majorité. L'heure étantavancée, M. Le-
baudy a levé la séance en annonçant que les
rapporteurs chercheraient une formuio qui,
tout en indiquant les préférences de la
commission, nel'ëxpdsâtpas à créer des In-
quiétudes dans le public, que ces mots d'ex-
ploitation par; l'Etat semblent tout d'abord
~-ea'ràyer.
Les-àctionnaires de la Compagnie d.u gaz
de Mulhouse, réunis le 5 mai courant en as-
semblée générale extraordinaire, ont âuto-
risé le conseil d'administration à traiter tant
avec M. DoIfus-Mieg," à Bëlfort, qu'avec les
concessionnaires do l'éclairage de !a ville'do
Èelfort, et avec ladite vitlë elle-même, pour
l'éclairage des établissements et territoire
DoIfus-MIeg aussi bien que de ]a viUë\elle-
'même.
L'assemblée a autorisé le conseil à réaliser
'temps., Un dernier coup de hache venait
de trancherle dernier lien quF tenait les
planches réunies. Une trappe s'ouvrit aus-
sitôt, par laquelle amis et ennemis tombè-
rent d~une hauteur de trente pieds dans
les eaux ténébreuses du Playa-Vicente.
Berrendo seul garda assez de sang-froid
pour saisir fortement une des. lianes qui
flottaient au-dessus du fleuve, et s'y rete-
nir. Suspendu entre l'eau et le ciel, sans
espoir de secours, il passa ainsi quelques
secondes dans une terrible angoisse; puis,
frappé d'une balle, qu'on lui lança de l'au-
tre bord et qui lui brisa l'Épaule, Ber-
rendo lâcha la liane à laquelle 11 était at-
croche. Quand, tout blessé 'qu'il était, il
revint a. la surface du fleuve au fond du-
quel il avait plonge, il essaya, de distin-
guer ce .qui se passait autour de lui. Tout
était silencieux et morne les eaux, assom--
bries par la voûte des rochers, coulaient
tranqu~l~ment le long des berges à pic,
qui ne lui offraient aucune surface pour y
prendre pied. Il nageà,néanmoins, en sui-
vant lënijëreau, jusqu'au moment ou,
désormais incapable de lutter pour con-
server sa vie, il se sentit engloutj de nou-
veau dans le fleuve. Le sentiment de sa
conservation ne Fabandonna cependant
pas complètement, et il ne tarda pas à s'a-
percevoir que ses derniers et instinctifs
efforts venaient de le faire aborder sur
une des rives. Alors il perdit complète-
ment connaissance. ·
Des heures entières s'écoulèrent sans
que Berrendo reprît ses sens. Avec le dé-
clin du jour, desvoix jusqu'alors muettes
commencèrent à s'élever dans les bois d'a-
lentour les fruits du soit succédaient au.
silence .des heures brûlantes du jour, -et
le cœur de Berrendo recommençait a. bat-
tre en même temps que ces déserts inani-
més recommençaient a. vivre. Ennn, au
crépuscule, l'aventurier rouvrit les yeux,
et la sensation â'unë cuisante douleur
lui apprit qu'il vivait encore. Il s'aperçut
alors qu'il était couché sur une plage sa-
un emprunt de 1,000,000 fr. nominal par l'e- T
mission de 2,000 obligations de 500 francs,
rapportant 25 francs, remboursables en 35
années, dont la souscription au prix de 48S
francs est réservée aux actionnaires à raison
d'une obligation pour deux actions, les obli-
gations qui ne seraient pas souscrites ne de-
vant pas être soumises au-dessous du pair.
La produit de cet emprunt est destiné à la
réalisation des acquisitions pu constructions
à effectuer à Belfort et à l'acquittement do là
créance du Crédit foncier d'Alsace à Mul-
house.
Les articles 1, 2 et 15 des statuts ont été
modifiés dans le sens des résolutions adop-
tée par rassemblée.
L'assemblée générale des actionnaires de
la Compagnie des bateaux-omnibus, réunie
à Lyon le 27 avril, a approuvé les comptes
qui lui étaient soumis pour 18?9 et ûxéa
30 francs par action le dividende de cet
exercice.
Demain, on détache les coupons
Urbaine (incendie), 800 fr.
.Urbaine (vle),35fr..
Le numéro du CapMaH~e d'aujourd'hui con-
tient l'information que voici
«Une Société d'assurances va se fonder,
dit-on, pour arrivera la reconstitution du
capital des emprunts mexicains émis parle
Comptoir d'escompte de Paris.
La Compagnie des chemins '3e fer de Bônp
à Guelma vient d'acheter le chemin do fer do
la Goulette à Tunis, appartenant une Çom-
pagnieanglaise.
Le conseil d'administration de l'Union et
le .Phénix espagnol, compagnie d'assurances,
a décide de convoquer, pour le 3 juin pro-
chain, à Madrid, l'assemblée extraordinaire
do ses actionnaires, à l'effet de leur propo-
ser l'amortissement des actions de la Com-
pagnie.
L'Information publiée par un journal vien-
nois, d'après laquelle la Banque de Paris, en
commun avec là Banque d'escompte de
Paris, émettra l'emprunt cubain, est, selon
nos renseignements, dénuée de tout fonde-
ments
tA
BANQUEEUROPËENNE
RESPONSABILITE DES ADMINISTRATEURS
Nous avons indiqué dans notre article
d'hier les causes de nullité 'de l'assemblée
ordinaire du 19 avrit. Nous examinerons
aujourd'hui .celles de l'assemblée extraor-
dinaire.
L'ordre du jour de cette assemblée por-
tait
'1° Autorisation au conseil de faire un traité
avecM.Philippart pour le règlement de sa
situation vis-à-vis de la Banque;
S° Examen des conséquences de ce traité
au poiût de vue de la réduction dû-capital et
doTapplîcâtion éventuelle de l'article 50 des
statuts;-
3" :Modl&eatioB des statuts, s'iljya Iteu, à
raison du vote sur les pomts ci-dessus
4" Exposé et approba-tion des opérations de
radministration depuis le 1~ janvier J880.
Une assemblée extraordinaire devant sta-
tuër~sur des mbdi6cations aux statuts doit
être constituée d'une façon spéciale. Voic~
les' dispositions de la loi belge concernant
les assemblées générales
Art.59. L'assemblée générale des ac-
tibnnaires a les pouvoirs les plus étendus
pour faire pu ratiner les aetes qui intéres-
sent la société.
'Mlle a, sauf disposition contraire, le druit
d'apporter des modiSeations a.uxstatuts, mais
sans pouvoir changer l'objet essentiel d'e la
'soetété.
Lorsqu'il s'agit de délibérer sur les modi-
fications aux statuts, t l'assemblée n'est .vala-
blement constituée que si les convocations
bipnneuse qui se déroulait comme un
mince ruban le long ~le la base ~es ro-
chers. A peu de distance de lui, deux ca-
davres étaient échoués sur le sable. Tout
àeoup,un de ces corps, qui semblaient
inertes, fit unmouvement et poussa un cri
.déchirant, horrible, qui fut répété par
mille échos. Berrendo crût reconnaître la
voix du Chercheur de traces.
Est- ce vous, Andrès ? s'écria-t-11 pen-
dant que ce cri retentissait encore au fond
de son cœur.
–Ah! c'est vous, Luciano. Dieu soit
béni reprit Andrès venez, que je sente
votre main..
Berrendo s'approcha comme il'put, tan-
disque les bras d'Andrès s'étendaient com-
me s'il eût cherché à étreindre quelque
objet invisible.
–Ne me voyez-vous donc pas? s'écria
Berrendo.
Et avant qu'Andrès eût pu lui répondre,
il remarqua qu'une blessure sanglante
s'ouvrait a. la place de l'œH unique du.
Chercheur de traces le malheureux était
complètementaveugle.
~–Je ne verrai plus la lumière du jour,'
ni Lûz qui m'aimait, ni rien de ce qu'a
'créé ta main de~Dieu, reprit Andr~s d'une
rvoix brisée par la douleur; mais, heureu-
sement, ajouta-t-il, Dieu vous a envoyé
vers moi.
D'étranges idées commençaient à tra-
verser le cerveau deBerrendo: Le nom de
Luz, prononcé par Andrès, venait de lui
rappeler a la fois sa belle maîtresse et
son riva!, et il y avait au fond de son
cœur un mélange de joie~ de compas-
sion et d'horreur.
–Je vous ramènerai au camp, .dit-il; les
soins ne vous manqueront pas, et peut-
être tout espoir n'est-il pas perdu.
.Le.malheureux Andrès tourna vers
Berrendo son visage défiguré parla pointe
du poignard.
–Oh! .Luciano, s'écria-t-n, ce n'est
pas pour me ramenëf au camp que j'ai
ont mis cet objet à l'ordre du jour et si ceux
qui assistent à la réunion représentent la mol-
tié au moins du capital Social.
Si cette deraière condition n'est pas rem-
plie, une nouvelle convocation sera néces-
saire, et la nouvelle assemblée délibérera va-
lablement, quelle que soit la portion du ca-
pital représentée par les actionnaires pré-
sents.
Aucune modification n'est admise que si
elle réunit les trois quarts des voix.
Aucune disposition des statuts ne per-
met & rassemblée générale de pouvoir
changer l'objet essentiel de la Société.
Or, il est incontestable, ainsi que nous
l'avons prouvé précédemment que l'objet
essentiel de la Société était l'exploitation
des facultés de M. Philippart. Mais laissons
cette question, qui sera plaidée subsidiaire-
ment, et arrivons à la constitution même
de l'assemblée.
La loi exige que la moitié du capital soit
représenté et que les décisions soient pri-
ses aux trois quarts des voix.
~11 est vrai que le législateur a prévu les
difficultés que pouvaientprésenter ces exi-
gences et que, par le quatrième alinéa de
l'art. 59 que nous venons de citer, il a per-
mis à l'assemblée extraordinaire de se con-
stituer valablement quel que soit le nom-
bre d'actions représentées, mais seuJement
après une seconde convocation lelégts-
lateùr estimant, sans doute, que lorsqu'une
association a des intérêts très graves à dé-
battre, il faut donner à ses intéressés toutes
les facilités possibles de temps et de re-
flexion.
Mais le conseil d'administration de la
Banque Eurropéenneh'a pas cru devoir se
conformer à la loi il a préféré tenir une `
assemblée dont la validité est absolument
contestable..
En effet, le capital total de la Banque
comprenant 179,768 actions, .il fallait, pour
que~'assemblée fût valablement constituée,
que 89,884 actions fussent représentées à
l'assemblée et que les résolutions fussent
approuvées par 67,413 actions. Eh bien,
pour constituer cette assemblée, et surtout
cette majorité, on s'est servi sans honte ni
vergogne des 87,768 titres de M. Philip-
part pour l'annulation desquels on se
trouvait précisément convoqué.
Ces 87,768 titres se trouvaient à la dis-
position de la Banque, par suite des con-
trats intervenus entre la Banque et M. Phi-
lippart, les 5 et 6 février dernier, par de-
vant M'Yan Halteren, notaire à Bruxelles.
Par l'un de ces contrats, la Banque et
M. Philippart constituaient pour leurs
mandataires conventionnels irrévocables
MM. Veil et Hirschler, dont nous aurons
l'occasion de parler plus tard. Ce sont ces
messieurs qui étaient chargés par la Ban-
que et M. Philippart de représenter_les
87,768 titres de ce-dernier à l'assemblée
générale. C'étaient ~onc, en somme, des
employés de la Banque qui votaient avec
des titres dont la Banque avait la disposi-
tion..
Aveccettefaçondecomposerdesmajorités
on aurait pu faire voter tout ce que l'on dé-
sirait., par exemple cent cinquante mille
francs, d'appointements, logement, feu et
lumiÈre pour chaque administrateur, et un
plumet-aigrette en diamants pour le prési-
dent du consei 1. Cela n'aurait pas souffert
plus de difficulté..
~s il est douteux que !la justice ad-
mette cette façon d'agir, d'autant plus
que, comme nous l'avons fait remar-
quer au début de cet article, il y avait
un moyen très simple de constituer une
assemblée valable en se bornant à-faire
une seconde convocation.
II.est vrai qu'entre temps il aurait fallu,
bon gré'mal gré, donner des renseigne-
ments, envoyer les rapports, s'exposer
ce~quedes actionnaires unissent par com-
prendre ce qui se passait et voir clair dans
leursaSâires.;
C':estceque l'on n'a pas voulu, et'c'est
ainsi que l'on a cru devoir passer par les
compté _sur_vpus, Je compte sur votre
poignard pour me délivrer du poids de la
vie. Tuez-moi, Lueiano, tuez-moi, par pi-
tié!
–Jamais! jamais! reprit Berrendo.
Mais Andrés renouvela ses instances d'une
voix plus suppliante, et Berrendo sentit
.que Ia~ lutte contre cette suprême volonté
d'un mourant devenait impossible; au mo-
ment m&me où il se refusait encore par la
-parole à exaucer les prières du Chercheur
de traces, son bras portait convulsivement
deux coups depoignard dans le cœur d'Àn-
drès. Celui-ci expira sans prononcer un
seul mot, mais en remerciant Berrendo
parun dernier sourire.
Le lendemain, Berrendo put regagner le
camp du général Teran, et il suivit les
'débris du corps d'expédition dans leur
mouvement de retraite vers Tehuacan.
Arrivé dans cette ville, il n'eut rien de
pluspressé que d'apprendre à Luz la mort
d'Andrès; il osa même se vanter de l'hor-
rible service qu'il iui avait .rendu. Les ma-
lédictions que la jeune fille appela sur sa
tête, les larmes atnères qu'elle versa, lui
apprirent ce qu'il aurait dû deviner plus
tôt: que Luz ne l'avait jamais aimé.
Sacrifiez-vous donc pour vos amis se
dit Berrendo en quittant Tehuacan, Il ne,
me reste qu'à me faire moine dans quel-
que couvent.
Berrendo, toutefois, ne donna pas suite
à cette pieuse résolution, et, au lieu d'en-
trer au couvent, il se mit au service du
terrible Gomez <~ C~a~y. Il prit part
aux principales expéditions de ce chef im-
pitoyable, dont il était, le digne soldat, et
quand la paix succéda aux luttes contre
l'Espagne, échangeant la vie du guérillero
contre celle du chasseur, il vint partager
dansées bois de Sah-BIas les fatigues des
hommes qui en parcourenUncessamment
les vastes solitudes.
GABRIEL FERRY.
\F/~
chant qu'à combattre ce qu'il considérait
comme des abus et des non-sens religieux;
s'il eût été Lamennais au lieu d'être mon-
sieur Loyson, nous ne le 'verrions pas aujour-
d'hui occuper les tribunaux do ses démêlés
avec sa bonne. pardon 'avec son vicaire!
On parle de petites dépenses de sacristie,
d'avances faites pour commissions de ma-
dame, qui sait? quelques bibelots, peut-être,
achetés pour le moutard.
La dignité de la nouvelle église n'a réelle-
ment rien à y gagner.
Et puis, du potin il est question d'une
caisse forcée~d'une recette emportée le vi-
pairo se débat il veut, en rendant son ta-
blier ou son surplis, prouver qu'il est sorti
les mains nettes et qu'on peut visiter sa
malle.
C'est trop juste.
M. Loys.pn s'enterre lui-même avant peu
on n& parlera plus do lui sans rire, et chacun
sait qu'en France on no se relevé pas du ri-
dicule.
Nous n'en sommes pas encore aux mœurs
américaines! La-bas, chacun loue son égUse,
'prêche sa doctrine et opère sous une raison
sociale quelconque Ici nous voulons une au-
réole à nos apôtres.
Nous les voulons dans la chaire,~ou s'ils
prêchent debout, sur une borne, sur l'angle
d'une barricade, il faut qu'ils aient une voix
de tribun et que nous ignorions ce qui se
passe dans leur ménage.-
Combien est plus savante la retraite du
père Didon 1
Jadis il prêchait à Marseille, dans l'église
aristocratique par excellences–on s'étouffait
à ses sermons, qui déjà anectaiont une forme
littéraire et philosophique assez accentuée
pour forcer l'attention.
À Paris, le religieux ne pouvait, pas plus
qn'à Marseille, passer inaperçu.
Et on no se rend pas assez compte de la
difficulté qu'il y a pour un homme appelé à
toucher toutes les questions sociales, à se
maintenir dans le. dogme et dans les préjugés
antiques.
Los chefs hiérarchiques voudraient bien
laisser à cet apôtre toute l'ampleur de sa pa-
role, mais'ils ho voudraient pas que les pro-
positions qu'il émet fussent commentées et
Interprétées au profit d'un parti adversaire.
Ils rappellent leurs Ris.
Le père Didon se trouve alors on face de
deux alternatives ou se séparer du corps de
l'Eglise comme le père Hyacinthe, ou se
draper dans son obéissance, dans sa dignité
do pr&tro, et s'en aller méditer* sur son île de
Corse, comme un nouveau Napoléon sur le
roc de Sainte-Hélène.
Dans le premier cas, la route est difficile:
n'est pas chef de secte qui veut l'être.
Marcher dans les souliers de Luther en plein
dix-neuvième siècle, c'est s'exposer à tomber
lourdement le front par terre se faire une
petite famille comme M. Loyson, ce n'est pas
du goût de tout le monde, et il faut tant de
bénigne philosophie 1
Dans le second cas, le caractère du prêtre
reste entier et respecté.
Cet homme peut protester de]oin;il peut
rester libéral, il peut avouer qu'il plie sous
une chaîne, manque cette chaîne il s'en est
chargé volontairement et qu'il garde le res-
pect de sa toi .jurée, quitte à ouvrir la route
pour la génération: nouvelle.
Il est peut-être soumis en apparence, et
rebelle dana'son cœur mais il peut expliquer
sa soumission, et sil'on est tenté de le blâ-
mer, on ne l'est pas de lui rire au nez.
Tandis qu'on va rire.du petit procès do
MMJ Loyson et Bichery.
Ce sara, comme-ces débats publies de sépa-
ration dëcorps, dans lesquels les avocats
découvrent les petites faiblesses des con-
joints. C'est grande honte pour le ménage, et
grande joie pour la galerie.
Nous somme.s un peu railleurs, en France,
un peu méchants mais nous ne sommoB pas
d'esprit:, valgaire..
Nous élevons le bourgeois en serre chaude,
mais nous ne. sommes pas &oM<'g'eoM.
YtedeCBALLANS.
FENMJETON ME HJt ~S~jB
Dn BtMANGHE 9 MAI" 1880
g~
'tLE
mms M mm
IV. LA MjAYÀ-YtCENTE (SUITE).
Du côté- opposé du fleuve, c'était le
même silence, la même solitude que
sur l'autre rive. Pendant plus d'une
heure, les deux guides battirent les bols,
les plaines et lesclairières; les seules traces
qu'ils purent y trouver furent celles des
ânes ,que les Indiens amènent avec eux pour
charger lé tois mort qu'ils vendent dans
les villages, et les seuls êtres vivants qu'ils
-rencontrèrent- dans cette solitude furent
précisément un Indien et sa femme qui
poussaient devant eux une demi-douzaine
de bêtes chargées des branchages qu'ils
avaient ramassés.
Holà! José (1), criaBerrendo à l'In-
dien, est-il vrai que le neuve qui coule
près d'ici est le Rio-Blancp ?-
L'Indien sourit comme un homme qui
voit le piëgë qu'ont veut lui tendre, et ne
répondit rien..
Me répondras-tu,. animaL sans rai-
son?
Votre Seigneurie sait bien, répliqua
enQh l'Indien, que leRio-Blanco est a. plus
de six lieues d'ici, et que cette rivière est
lePlaya-Vicente.
Ahdrés sembla frappé au cceur. Pour la
première fois de sa vie., l'infaillible Cher-
cheur de traces venait de se tromper; mais
(1) Nom qtL'aa Mexique oa donne aux Indiens~
UN PRÉCÈDENT
On se rappelle que M. Herold invoquait la
qualité de médecin comme motif d'exclusion
du docteur Thulié à la direction de l'Assis-
tance pubuque.
M. Herold aurait M en fait, ayant d'écrire
sa lettre, de jeter un coup d'oeil sur les pré-
cédents, dit avec raison Il aurait appris qu'il y a eu sous la Res-
tauration un médecin comme administrateur
des hôpitaux et hospices civils de la. ville de
Paris.
Ce médecin était d'opinion libérale, et le
gouvernement de la congrégation fut assez
tolérant pour l'accepter et le maintenir.
Il est vrai qu'il montra, des qualités d'ad-
ministrateur de premier ordre; il n~eut ja-
mais de conuit avec ses confrères les méde-
cins c'.est à lui qu'est dû l'établissement ré-
gulier des cliniques dans les hôpitaux.
On a placardé dans Paris, dans la banlieue
et sans doute aussi dans les'villes de. pro'
vince, le discours prononcé par M. Cazot, mi-
nistre de la justice, pendant la discussion de
l'interpellation Lamy (Chambre des députés,
séance du 3 mai).
-Onlitdansle.R<;t)et
« On dit, dans certains cercles poittiques
bien informés, que M. Gambetta est fort mé-
content de ce que M. Paul Bert ait déposé sa.
proposition de loi relative au service mili-
taire des instituteurs et des séminanstes. Ce
dépôt a, paraît-il, été eSectué sans que le
chef de l'opportunisme ait été préalablement
consulté aussi faut-il s'attendre à ne voir
la question revenir devantla. Chambre qu~aux
caIendesgrecques~M ls
LA CANDtDATURE BLANQU!
Le comité central de l'Alliance républicaine
des radicaux socialistes du Rhôae, ex-comité
de la rue Grêlée, adresse aux ~électeurs lyon-
nais, à l'occasion du scrutin qui sera ouvert
le ~3 mai prochain dans cette ville, la circu-
laire suivante
Citoyens,
A la fin d'une législature, vous êtes, à' la
suite des élections sénatoriales, qui ont en-
voyé M. Millaud siéger au Sénat, appelés à lui
désigner unsuccesseur à la Chambre des dé-
putés.
Le député que vous élirez n'aura à siéger
que quelques mois peut-être; c'est donc
moins un représentant, que vous allez choisir
que votre opinion que vous atlez exprimer sur
la marcha des affaires publiques dans notre
pays..
Citoyens,
Les réformes les plus urgentes ont été
ajournées; le droit d'association nous a été
refusé par nos législateurs, malgré leurs pro-
messes l'amnistie plénière a été esquivée
par les républicains opportunistes.- Peuple
lyonnais, c'est à toi de protester contre ces
hésitations, contre ces atermoiements qui
compromettent la République.
Quelques-uns des démocrates les plus sin/
cëres, des socialistes les plus justemeBt po-
pulaires, sont exclus de l'amnistie. Le bagno,
l'exil ou la simple grâce qui laisse peser sur
le gracié la flétrissure civique, nous privent,
en les maintenant inéligibles, des services
des plus capables/des plus dévoués.
Il ne peut, it ne doit pas y avoir d'inéligi-
ble devant le peuple souverain; le suffrage
universel serait un leurre, un'hochet dont on
amuse le peuple,s'il ne pouvait choisir son
représentant où il lui plait.
Le droit du suffrage universel a été violé
dans l'élection de Bordeaux; le vénéré Blah-
que, le combattant héroïque do la causé ré-
publicaine, l'ardent défenseur des prolétaires,
le dénonciateur indigné des intrigants de
tous les régimes, a été rejeté dédaigneuse-
ment d'une Assemblée où les conspirateurs
du i6 Mai siègent le front haut.
Citoyens,
C'est aux électeurs lyonnais .qu'il appar-
tient de relever l'injure subie par les élec-
teurs de Bordeaux; c'est à vous de déclarer
quela voix du peupie~doit être écoutée, que
les députés sont des serviteurs et non pas
maîtres! Vous ferez cesser toutes les inéli-
gibilités, vous contraindrez la Chambre à voter
l'amnistie en portant vos suffrages .sur un
Inéligible, sur un non-amnistié, en votant
pour Blanqui.
'Citoyens,
Le nom de Btanqui représente tous nos
droits méconnus, toutes nos aspirations re~
il accueillit la preuve de son erreur avec
le même silence sombre et résigné qu'il
avait à peine rompu depuis le mo-
ment~où Berrendo lui avait dit qu'on avait
perdu confiance dans son habileté.
Retournons au camp, dit-il j'ai hâte
de prier le .général de chercher un guide
plus heureux ou plus habile que moi.
–Il n'en trouvera pas un plus loyal 1
s'écria Berrendo.
–-C'est possible; mais la loyauté ne
doit pas être la seule vertu d'un guide.
Heureusement du moins que l'erreur que
j'ai commise n'a pu lais&er sur mes inten-
tions le plus léger nuage, car le danger
est loin de nous.
En ce moment même, l'événement vint
encore une fois démentir Andrès, et le
bruit d'une fusillade frappa les, oreilles des
deux guides., Le Chercheur de traces
pâlit, et .comme Berrendo allait s'élancer
dans la direction des coups de fusil,
il saisit fortement son bras pour empêcher
que le moindre craquement du sol sous
ses pas ne mit en défaut la sûreté de son
ouïe.
C'est au pont de lianes qu'on se bat!
s'écria-t-il. Berrendo, vous me sauverez
du reproche de trahison, je vous en sup-
plie au nom de votre mère.
Puis Andrës arma sa carabine et se mit
à courir à toutes jambe~ avec tant de vé-
locité, que Berrendo avait peine à le sui-
vre. Il leur fallut quelques minutes de
cette course rapide pour gagner l'endroit
où l'engagement avait lieu. Par une heu-
reuse inspiration, les douze hommes qu'il
avait laisses a. la garde du .pont l'avaient
traversé, et ils soutenaient â'quelque dis-
tance de là, sur la rive opposée, un com-
bat inégal contre une vingtaine d'éclai-
reurs de l'avant-garde du commandant es-
pagnol Tppete. Plus tard, on apprit que ce
commandant marchait avec sept cents
hommes pour surprendre l'expédition
plusieurs cadavres jonchaient déjà le sol,
et les soldats mexicains battaient en re-
foulées; 11 est depuis plus de quarante ans
le drapeau des revendications du prolétariat,
qui a toujours payé de son sang les révolu-
tions, les conquêtes sociales, dont, jusqu'à
ce jour, les ambitieux et les habiles ont
seuls proûté.
En vous proposant cette candidature, le
Comité central de l'alliance républicaine qui,
depuis 1870, a tenu haut et ferme le drapeau
de l'idée radicale et socialiste, sous le titre
de Comité de la rue Groiée, a répondu au
sentiment des électeurs il a accompli son
devoir.
Vous accomplirez le vôtre, citoyens, en
faisant sortir des urnes, le 23 mai, ce nom
vénéré 1-
Votez pour Blanqui.
Vive l'amnistie vive la République
Pour le comité, la commission exécutive:
Milleron, conseiller général; Charles Jeantet,
conseiUer municipal'; Vindry, ex-membra
du Comité de salut public Charvet, con-
seiller prud'homme; MarcGuyaz; Bousset;
J. Javot; Sonthonnax Martin Lamberton
Prost; Merle; Faugère père; docteur Al-
phonse Jeantet.
Le citoyen Blanqui a signé le mandat,
LE MEH S~EMECR M L'NSÏMCTIONPCBU~E
Le dépouillement des votes de l'Algérie
pour l'élection des membres du conseil su-
périeur de l'instruction publique a eu lieu
hier, sous la présidence de M. Gréard, au mi-
nistère, rue de Grenelle. Il s'agissait d'élire
cinq membres de renseignement primaire.
Avec ses élections complémentaires, lenou-
veau conseil est définitivement constitué.
Conformément au décret du 28 février, le
gouvernement nommera treize membres.
D'après nos renseignement.s, le oboixdu
ministre s'est arrêté pour:
L'enseignement supérieur, sur M. Dumont,
directeur au ministère; l'enseignement se-
condaire, sur M. Zovort; l'enseignement pri-
maire,, sur M. Buisson; surMM.Gré&rd,vico-
recteur de l'académie de Paris et Fustel de
Coulanges, directeur de l'Ecole normale.
Les nominations paraîtront au Jot
Voici le résultat du dépouillement d'hier:
Elus MM. Brouard, 325 voix.– Aubert, 297.
Creutzer, 275. Cuissart, 257. Hilaire,
223 voix.
Pour les collèges communaux, M. Jacquier
est élu par 126 voix.
Le nouveau conseil va tenir sa prendre
séance à la fin du mois.
ÊCMS SE PARTOUT
A la dernière séance de l'Académie fran-
çaise, tenue sous la présidence de M. Victo-
rien Sardou, directeur, le secrétaire perpétuel
a donné lecture du procès-verbal, dans lequel
il a été fait mention d'une nouvelle lettre de
candidat à la succession de M. Jules Favre.
Le nouveau candidat est M. Regnault, mem-
bre de l'Académie de Lyon, auteur de plu-
sieurs ouvrages de littérature et d'histoire,
notamment d'un Voyage en Suéde récemment
publié.
L'élection en remplacement de M. Jules
Favre aura lieu, comme l'Académie l'avait
précédemment décidé, le jeudi 13 mai, à une
heure précise, aûn que MM. les académiciens
sénateurs puissent assister à l'a séance.
Ce soir, à huitheures, aura lieu, à l'insti-
tution nationale des Jeùoëa Aveugles, boule-
vard des Invalides, un grand concert donné
par les élèves des deux sexes.
Une quête sera faite au pront de la Société
de placement et do secours en faveur des
élèvessortis.
Les personnes qui-désireraient assister à
ce concert peuvent demander des lettres d'in-
troduction à M. J: Piras, directeur de l'insti-
tution et président de la société déplace-
ment..
&~b
M. Herold qu'on disait sérieusement ma-
lade, a visité le Salon dans la journée d'hier.
Un deuil vient de frapper là famille
Lesseps. `
M. Louis Conte, marquis de la Maisônfort,
ancMa trésorier général du MorBihàn, ..beau-
père de M. Charles de Lesseps, le nls aîné
traite vers le pont, lorsque les deux guides
purent, ensuivant de près le bord de l'eau,
se glisser parmi eux. Encouragés par leur
présence, les hommes tinrent bon sans recu-
ler mais tout à coup ils virent s'avancer
à peu dé distance la tête d'une nombreuse
colonne espagnole.
C'est ici que nous devons mourir, dit
aussitôt Andrès à Berrendo, pour moi du
moins. Si le pont est forcé, c'en est fait
de Téran et de mon honneur ordonnez la
retraite.
Berrendo nt ce que 'désirait le Chercheur
de traces, sans se rendre compte de son in-
tention.
Au pont au pont s'écria-t-il.
Les hommes obéirent, et tous se trouvè-
rent bientôt sur le pont mobile à la Suite
les uns des autres, presentant'ie rempart
de leurs corps pour arrêter l'ennemi.
Un petit nombre d'Espagnols seu-
lement avaient pu parvenir~ a. s'établir
à la tête du pont, qui tremblait sous
la lutte. Andrès saisit alors la hachp de
l'un des soldats, et Berrendo vit, mais
trop tard pour pouvoir s'y'opposer, quelle
était rintëntion d'Andrès en disant que
c'étaitta qu'ils devaient mourir. Au lieu de
se servir de sa hache pour frapper les as-
saillants, il attaquait avec fureur les lianes
qui soutenaient le plancher du pont. Heu-
-reusement l'élasticité de ces lianes tor-
dues faisait rebondir la hache, dont le
tranchante ne pouvait les entamer. Ber-
rendo voulut s'opposer aux efforts du
Chercheur de traces mais il fut au même
mstant obligé de disputer sa vie à un sol-
dat espagnol, et ne put songer qu'à sa dé-
fense, personnelle. Libre de ses mouve-
ments, Andrès attaqua le pont d'un autre
côté. Sa hache tranchait les courroies de
cuir qui liaient bout à bout le plancher
.mobile, et Berrendo sentit que le pont al-
laitmanquer sous ses pas. Il venait, dans
un effort désespéré, de se débarrasser de
son antagoniste, et il cria à Andrès .de ne
pas le sacrifier avec lui il. n'était plus
du fondateur du canal de Panama, vient de
mourir à Nice à l'âge de soixante-huit ans.
M. David Dautresmo, un des administra-
teurs du PetttJSoMctMMtM, vient de perdre la
plus jeune de sesnHes, âgée de treize ans.
M. David Dautresme est le frère do M. Lu-
cien Dautresme, député. Nous prenons la plus
grande'pMt & la douleur de cette honorable
famille..
« Comment Bnit la République, 12 novem-
bre 1880.H »
C'est sous ce titre que le GaMMs raconte
les événements qui se sont succédés dans
l'imagination de son chroniqueur, du 89
juin au 12 novembre 1880.
L'appUcaHon dos décrets sur les congréga-
tion est le point do départ., Los événements
marchent vite: démission du cabinet Freyci-
net, formation d'un ministère de dissolution
avec M. Jules Simon, défaite de l'opportunis-
me, avènement de M..Clemenceau au fau-
teuil de la présidence de la Chambre des
députés, M. Gambetta premier ministre; ac-
cueil glacM et violent do la Chambre, M.
Jules Simon président du Sénat, convocation
du Congrès, tumulte et invasion de la salie
des séances par le générar de Gallinet; puis
un point d'interrogation Il 1
Soyons aussi discret que notre confrère, et
pour cause
Toujours les Méridionaux:
Qu'est-ce que vous dites de là Canne-
bière ? demande un Provençal à un Parisien
do retour de 'Marseille. c,
C'est une très belle promenade, mais
je la trouve un peu exiguë, un peu courte.
Courte Sandis, qu'est-ce qu'il vous faut
donc? Elle va jusqu'auxindes.~
JoMr~~ J~M~cte~e
Exptoitajti~m des chemima de fet
ffameais
II est de nouveau question, dit l~Mmpe, du `
grand projet de la création d'une puissante
Société nnancière, au capital de un miUiard
500 millions, pour entreprendre en Franco
l'exploitation de tous les chemins de fer ra-
chetés par l'Etat. Cette société prendrait le
titre de "Compagnie fermière des chemins
de fer de l'Etat On sait que le même pro-
jetestal'étudeenitalië.
La commission générale des chemins do
fer s'est réunie la. semaine dernière, sous la
présidence_de M. Lebaudy.
Le rapport de M. Waddington sur les mo-
difications à Introduire dans lesystèmë des
tarifs a été adopté sans discussion. Ce rapport
se borne à émettre le vœu que l'Etat rësal-
sisse son droit sur les tarifs, pour.y Intro-
duire plus d'unité et en corriger les abus.
M. Lebaudy à ensuite donné lecture do la
En de son rapport sur les divers modes d'ex-
ploitation do chemins de fer.
M. Ribpt a demandé qu'ilsolt pris une dé-
cision a ce sujet, car il importe que le modo.
d'exploitation soit défini en mêmo~ temps que
la question de rachat des'Hgnes 'de la' Com-
pagnie d'Orléans est posée. Que se propose,
en'eSét.l'Etat? c'est d'avoir les tarifs dans sa
main. Le rachat do ces lignes n'est qu'un
moyen d'arriver à ce but.
La proposition do Rtbo.t a été adoptée aune
forte majorité. L'heure étantavancée, M. Le-
baudy a levé la séance en annonçant que les
rapporteurs chercheraient une formuio qui,
tout en indiquant les préférences de la
commission, nel'ëxpdsâtpas à créer des In-
quiétudes dans le public, que ces mots d'ex-
ploitation par; l'Etat semblent tout d'abord
~-ea'ràyer.
Les-àctionnaires de la Compagnie d.u gaz
de Mulhouse, réunis le 5 mai courant en as-
semblée générale extraordinaire, ont âuto-
risé le conseil d'administration à traiter tant
avec M. DoIfus-Mieg," à Bëlfort, qu'avec les
concessionnaires do l'éclairage de !a ville'do
Èelfort, et avec ladite vitlë elle-même, pour
l'éclairage des établissements et territoire
DoIfus-MIeg aussi bien que de ]a viUë\elle-
'même.
L'assemblée a autorisé le conseil à réaliser
'temps., Un dernier coup de hache venait
de trancherle dernier lien quF tenait les
planches réunies. Une trappe s'ouvrit aus-
sitôt, par laquelle amis et ennemis tombè-
rent d~une hauteur de trente pieds dans
les eaux ténébreuses du Playa-Vicente.
Berrendo seul garda assez de sang-froid
pour saisir fortement une des. lianes qui
flottaient au-dessus du fleuve, et s'y rete-
nir. Suspendu entre l'eau et le ciel, sans
espoir de secours, il passa ainsi quelques
secondes dans une terrible angoisse; puis,
frappé d'une balle, qu'on lui lança de l'au-
tre bord et qui lui brisa l'Épaule, Ber-
rendo lâcha la liane à laquelle 11 était at-
croche. Quand, tout blessé 'qu'il était, il
revint a. la surface du fleuve au fond du-
quel il avait plonge, il essaya, de distin-
guer ce .qui se passait autour de lui. Tout
était silencieux et morne les eaux, assom--
bries par la voûte des rochers, coulaient
tranqu~l~ment le long des berges à pic,
qui ne lui offraient aucune surface pour y
prendre pied. Il nageà,néanmoins, en sui-
vant lënijëreau, jusqu'au moment ou,
désormais incapable de lutter pour con-
server sa vie, il se sentit engloutj de nou-
veau dans le fleuve. Le sentiment de sa
conservation ne Fabandonna cependant
pas complètement, et il ne tarda pas à s'a-
percevoir que ses derniers et instinctifs
efforts venaient de le faire aborder sur
une des rives. Alors il perdit complète-
ment connaissance. ·
Des heures entières s'écoulèrent sans
que Berrendo reprît ses sens. Avec le dé-
clin du jour, desvoix jusqu'alors muettes
commencèrent à s'élever dans les bois d'a-
lentour les fruits du soit succédaient au.
silence .des heures brûlantes du jour, -et
le cœur de Berrendo recommençait a. bat-
tre en même temps que ces déserts inani-
més recommençaient a. vivre. Ennn, au
crépuscule, l'aventurier rouvrit les yeux,
et la sensation â'unë cuisante douleur
lui apprit qu'il vivait encore. Il s'aperçut
alors qu'il était couché sur une plage sa-
un emprunt de 1,000,000 fr. nominal par l'e- T
mission de 2,000 obligations de 500 francs,
rapportant 25 francs, remboursables en 35
années, dont la souscription au prix de 48S
francs est réservée aux actionnaires à raison
d'une obligation pour deux actions, les obli-
gations qui ne seraient pas souscrites ne de-
vant pas être soumises au-dessous du pair.
La produit de cet emprunt est destiné à la
réalisation des acquisitions pu constructions
à effectuer à Belfort et à l'acquittement do là
créance du Crédit foncier d'Alsace à Mul-
house.
Les articles 1, 2 et 15 des statuts ont été
modifiés dans le sens des résolutions adop-
tée par rassemblée.
L'assemblée générale des actionnaires de
la Compagnie des bateaux-omnibus, réunie
à Lyon le 27 avril, a approuvé les comptes
qui lui étaient soumis pour 18?9 et ûxéa
30 francs par action le dividende de cet
exercice.
Demain, on détache les coupons
Urbaine (incendie), 800 fr.
.Urbaine (vle),35fr..
Le numéro du CapMaH~e d'aujourd'hui con-
tient l'information que voici
«Une Société d'assurances va se fonder,
dit-on, pour arrivera la reconstitution du
capital des emprunts mexicains émis parle
Comptoir d'escompte de Paris.
La Compagnie des chemins '3e fer de Bônp
à Guelma vient d'acheter le chemin do fer do
la Goulette à Tunis, appartenant une Çom-
pagnieanglaise.
Le conseil d'administration de l'Union et
le .Phénix espagnol, compagnie d'assurances,
a décide de convoquer, pour le 3 juin pro-
chain, à Madrid, l'assemblée extraordinaire
do ses actionnaires, à l'effet de leur propo-
ser l'amortissement des actions de la Com-
pagnie.
L'Information publiée par un journal vien-
nois, d'après laquelle la Banque de Paris, en
commun avec là Banque d'escompte de
Paris, émettra l'emprunt cubain, est, selon
nos renseignements, dénuée de tout fonde-
ments
tA
BANQUEEUROPËENNE
RESPONSABILITE DES ADMINISTRATEURS
Nous avons indiqué dans notre article
d'hier les causes de nullité 'de l'assemblée
ordinaire du 19 avrit. Nous examinerons
aujourd'hui .celles de l'assemblée extraor-
dinaire.
L'ordre du jour de cette assemblée por-
tait
'1° Autorisation au conseil de faire un traité
avecM.Philippart pour le règlement de sa
situation vis-à-vis de la Banque;
S° Examen des conséquences de ce traité
au poiût de vue de la réduction dû-capital et
doTapplîcâtion éventuelle de l'article 50 des
statuts;-
3" :Modl&eatioB des statuts, s'iljya Iteu, à
raison du vote sur les pomts ci-dessus
4" Exposé et approba-tion des opérations de
radministration depuis le 1~ janvier J880.
Une assemblée extraordinaire devant sta-
tuër~sur des mbdi6cations aux statuts doit
être constituée d'une façon spéciale. Voic~
les' dispositions de la loi belge concernant
les assemblées générales
Art.59. L'assemblée générale des ac-
tibnnaires a les pouvoirs les plus étendus
pour faire pu ratiner les aetes qui intéres-
sent la société.
'Mlle a, sauf disposition contraire, le druit
d'apporter des modiSeations a.uxstatuts, mais
sans pouvoir changer l'objet essentiel d'e la
'soetété.
Lorsqu'il s'agit de délibérer sur les modi-
fications aux statuts, t l'assemblée n'est .vala-
blement constituée que si les convocations
bipnneuse qui se déroulait comme un
mince ruban le long ~le la base ~es ro-
chers. A peu de distance de lui, deux ca-
davres étaient échoués sur le sable. Tout
àeoup,un de ces corps, qui semblaient
inertes, fit unmouvement et poussa un cri
.déchirant, horrible, qui fut répété par
mille échos. Berrendo crût reconnaître la
voix du Chercheur de traces.
Est- ce vous, Andrès ? s'écria-t-11 pen-
dant que ce cri retentissait encore au fond
de son cœur.
–Ah! c'est vous, Luciano. Dieu soit
béni reprit Andrès venez, que je sente
votre main..
Berrendo s'approcha comme il'put, tan-
disque les bras d'Andrès s'étendaient com-
me s'il eût cherché à étreindre quelque
objet invisible.
–Ne me voyez-vous donc pas? s'écria
Berrendo.
Et avant qu'Andrès eût pu lui répondre,
il remarqua qu'une blessure sanglante
s'ouvrait a. la place de l'œH unique du.
Chercheur de traces le malheureux était
complètementaveugle.
~–Je ne verrai plus la lumière du jour,'
ni Lûz qui m'aimait, ni rien de ce qu'a
'créé ta main de~Dieu, reprit Andr~s d'une
rvoix brisée par la douleur; mais, heureu-
sement, ajouta-t-il, Dieu vous a envoyé
vers moi.
D'étranges idées commençaient à tra-
verser le cerveau deBerrendo: Le nom de
Luz, prononcé par Andrès, venait de lui
rappeler a la fois sa belle maîtresse et
son riva!, et il y avait au fond de son
cœur un mélange de joie~ de compas-
sion et d'horreur.
–Je vous ramènerai au camp, .dit-il; les
soins ne vous manqueront pas, et peut-
être tout espoir n'est-il pas perdu.
.Le.malheureux Andrès tourna vers
Berrendo son visage défiguré parla pointe
du poignard.
–Oh! .Luciano, s'écria-t-n, ce n'est
pas pour me ramenëf au camp que j'ai
ont mis cet objet à l'ordre du jour et si ceux
qui assistent à la réunion représentent la mol-
tié au moins du capital Social.
Si cette deraière condition n'est pas rem-
plie, une nouvelle convocation sera néces-
saire, et la nouvelle assemblée délibérera va-
lablement, quelle que soit la portion du ca-
pital représentée par les actionnaires pré-
sents.
Aucune modification n'est admise que si
elle réunit les trois quarts des voix.
Aucune disposition des statuts ne per-
met & rassemblée générale de pouvoir
changer l'objet essentiel de la Société.
Or, il est incontestable, ainsi que nous
l'avons prouvé précédemment que l'objet
essentiel de la Société était l'exploitation
des facultés de M. Philippart. Mais laissons
cette question, qui sera plaidée subsidiaire-
ment, et arrivons à la constitution même
de l'assemblée.
La loi exige que la moitié du capital soit
représenté et que les décisions soient pri-
ses aux trois quarts des voix.
~11 est vrai que le législateur a prévu les
difficultés que pouvaientprésenter ces exi-
gences et que, par le quatrième alinéa de
l'art. 59 que nous venons de citer, il a per-
mis à l'assemblée extraordinaire de se con-
stituer valablement quel que soit le nom-
bre d'actions représentées, mais seuJement
après une seconde convocation lelégts-
lateùr estimant, sans doute, que lorsqu'une
association a des intérêts très graves à dé-
battre, il faut donner à ses intéressés toutes
les facilités possibles de temps et de re-
flexion.
Mais le conseil d'administration de la
Banque Eurropéenneh'a pas cru devoir se
conformer à la loi il a préféré tenir une `
assemblée dont la validité est absolument
contestable..
En effet, le capital total de la Banque
comprenant 179,768 actions, .il fallait, pour
que~'assemblée fût valablement constituée,
que 89,884 actions fussent représentées à
l'assemblée et que les résolutions fussent
approuvées par 67,413 actions. Eh bien,
pour constituer cette assemblée, et surtout
cette majorité, on s'est servi sans honte ni
vergogne des 87,768 titres de M. Philip-
part pour l'annulation desquels on se
trouvait précisément convoqué.
Ces 87,768 titres se trouvaient à la dis-
position de la Banque, par suite des con-
trats intervenus entre la Banque et M. Phi-
lippart, les 5 et 6 février dernier, par de-
vant M'Yan Halteren, notaire à Bruxelles.
Par l'un de ces contrats, la Banque et
M. Philippart constituaient pour leurs
mandataires conventionnels irrévocables
MM. Veil et Hirschler, dont nous aurons
l'occasion de parler plus tard. Ce sont ces
messieurs qui étaient chargés par la Ban-
que et M. Philippart de représenter_les
87,768 titres de ce-dernier à l'assemblée
générale. C'étaient ~onc, en somme, des
employés de la Banque qui votaient avec
des titres dont la Banque avait la disposi-
tion..
Aveccettefaçondecomposerdesmajorités
on aurait pu faire voter tout ce que l'on dé-
sirait., par exemple cent cinquante mille
francs, d'appointements, logement, feu et
lumiÈre pour chaque administrateur, et un
plumet-aigrette en diamants pour le prési-
dent du consei 1. Cela n'aurait pas souffert
plus de difficulté..
~s il est douteux que !la justice ad-
mette cette façon d'agir, d'autant plus
que, comme nous l'avons fait remar-
quer au début de cet article, il y avait
un moyen très simple de constituer une
assemblée valable en se bornant à-faire
une seconde convocation.
II.est vrai qu'entre temps il aurait fallu,
bon gré'mal gré, donner des renseigne-
ments, envoyer les rapports, s'exposer
ce~quedes actionnaires unissent par com-
prendre ce qui se passait et voir clair dans
leursaSâires.;
C':estceque l'on n'a pas voulu, et'c'est
ainsi que l'on a cru devoir passer par les
compté _sur_vpus, Je compte sur votre
poignard pour me délivrer du poids de la
vie. Tuez-moi, Lueiano, tuez-moi, par pi-
tié!
–Jamais! jamais! reprit Berrendo.
Mais Andrés renouvela ses instances d'une
voix plus suppliante, et Berrendo sentit
.que Ia~ lutte contre cette suprême volonté
d'un mourant devenait impossible; au mo-
ment m&me où il se refusait encore par la
-parole à exaucer les prières du Chercheur
de traces, son bras portait convulsivement
deux coups depoignard dans le cœur d'Àn-
drès. Celui-ci expira sans prononcer un
seul mot, mais en remerciant Berrendo
parun dernier sourire.
Le lendemain, Berrendo put regagner le
camp du général Teran, et il suivit les
'débris du corps d'expédition dans leur
mouvement de retraite vers Tehuacan.
Arrivé dans cette ville, il n'eut rien de
pluspressé que d'apprendre à Luz la mort
d'Andrès; il osa même se vanter de l'hor-
rible service qu'il iui avait .rendu. Les ma-
lédictions que la jeune fille appela sur sa
tête, les larmes atnères qu'elle versa, lui
apprirent ce qu'il aurait dû deviner plus
tôt: que Luz ne l'avait jamais aimé.
Sacrifiez-vous donc pour vos amis se
dit Berrendo en quittant Tehuacan, Il ne,
me reste qu'à me faire moine dans quel-
que couvent.
Berrendo, toutefois, ne donna pas suite
à cette pieuse résolution, et, au lieu d'en-
trer au couvent, il se mit au service du
terrible Gomez <~ C~a~y. Il prit part
aux principales expéditions de ce chef im-
pitoyable, dont il était, le digne soldat, et
quand la paix succéda aux luttes contre
l'Espagne, échangeant la vie du guérillero
contre celle du chasseur, il vint partager
dansées bois de Sah-BIas les fatigues des
hommes qui en parcourenUncessamment
les vastes solitudes.
GABRIEL FERRY.
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