Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-05-08
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 08 mai 1880 08 mai 1880
Description : 1880/05/08 (Numéro 127). 1880/05/08 (Numéro 127).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
JPMSSS BU SAMEDI 8 MAI 1880
Il y a longtemps que j'ai loué pour la
première fois le talent très remarquable
de M. Henri Gervex. Gervex a de réelles
qualités de modelé, une pâte superbe et,
parfois, des colorations très lumineuses et
très fines. Je regrette que son tableau de
cette année accuse d'autres préoccupations
que des préoccupations artistiques. En
illustrant un, épisode du poème des CM-
~Men~, on dirait qu'il a voulu faire appel
à nos passions politiques, et renouveler
l'âpre et amer souvenir de ces guerres dé-
testables.
c plusquam cîvilia. bella a,
.comme a dit un autre poète qu'il fau-
drait ensevelir dans unoubli éternel.
La grande toile de M. Gervex est la pa-
raphrase plastique Tie ce vers:
a L'énfant avâit reçu dens bàl1es dans latAte. ~n
« L'enfant avait reçu deux baHeadans lat&to.
Je ne nie pas l'énergie de l'œuvre nou-
velle, maisje la trouve inférieure au passé
de l'artiste. A quoi bon nous montrer ces
types vulgaires que l'art n'a su ni relever
ni grandir?
Le ~ea-s~e (traduisez le rivage) est une
des plus aimables et des plus poétiques
compositions de M.Lessis-Brôwn; deux
&mmes et un groom à cheval sur le bord
de la mer, par une matinée tiède et bru-
meuse, et c'est tout! mais les femmes sont
élégantes et jolies, l'horizon immense, la
mer bien rendue.Une bonne impression
se dégage de cette toile bien venue. –Nos
compliments, monsieur Bro~vn!
Je pourrais caractériser en deux mots le
talent de M, Pelouse: l'œil d'un poète et la
main d'un peintre. Peu de choses parmi
les paysages que je vois au Salon me plai-
sent et m'enchantent au même degré que
ses P/'et large. Il serait difncile de rendre avec
j~Ius de charme cette première note atten-
drie delà nature renaissante. On dirpit un
sourire du printemps. Plus de force en-
core, et une exécution plus remarquable,
dans les ~oe~er~ de Concame~M~ de la
même main forte et vaillante.
F~
« Consumée sur un lit de douleur, Phèdre
se renferme dans son palais, et un voile
léger entoure sa tète blonde. Yoici le troi-
sième jour que son corps n'a pris aucune
nourriture atteinte d'un mal caché, elle
veut mettre Sn.à sa triste destinée, »
C'est à ce passage d'Euripide qu'Alexan-
dre Cabane! emprunte,cetteannée,1e sujet
de son tableau. dans lequel il s~est heu-
reusement inspiré de la poésie du tragique
:grëc.
Ce corps exténué, amaigri, consumé par
le feu dévorant de, la passion, Cahanel
l'eNeure et le caresse du plus délicat de
ses pinceaux. La tête est élégante et une
commeune médaille antique, et l'on mau-
dit Venus « à sa proie attachée » que
tourmente cette adorable victime d'un
amour coupable. Il y a un grand art et de
bien sérieuses qualités dans cette nouvelle
Phèdre, qui rend invraisemblable la fa-
rouche vertu d'Hippolyte.
M. Félix de Yuillefroy ne nous avait en-
core rien donné de si complet que les
deux tableaux exposés aujourd'hui dans la
salle XVI, le jRe~oMr d~M ~yoMpesM et la Va-
eAedeux toiles un grand efFort très réussi;
l'étude de l'anima) est consciencieuse,
serrée de près; la facture très large, et les
types de la ra~e choisie par le peintre ac-
cusés-aveo une intelligente ndélité; j'a--
joute une facture supérieure et la tonalité
générale la plus flatteuse pour l'œil. Deux
bonnes toiles, Bn vérité.
C'est dans une pâte superbe que M. Eu-
'gène Thirion a modelé le buste et la tête
dé son ~M~pe, la belle etchaste muse,
très jolie d'arrangement, qui a dans les
yeux je ne sais quel renet raphaélesque,
et dont l'ensemble me rappelle les œu-
vres saines~ à la fois gracieuses et fortes,
inspirées par la Renaissance.
Depuis longtemps déjà, M. Jules Worms~ I
.J~MMJ&TON ME -M. ~'jB~SSJB
DT SAMEDI 8 MAï 1880
,0 8
aE8~ ? mm
iv
LA PI.AYA-VICENTE (SUITE).
–Plaise à Dieu que mes prévision s ne
se réalisent pas dit Andrës en jetant un
regard découragé sur la campagne rava-
gée par les eaux, et qu'il n'en soit pas de
nous~comme dùcheval de l'Espagnol, qui,
pour avoir été trop vivement poussé par
soncayalier, ne put arriver au but de son
voyage!
–Je le crains aussi, reprit non moins
tristement _Berrendo.
Jesuis~ en pays inconnu, continua le
Chercheur de traces je l'ai vainement re-
présenté au général, et cependant, si jeme
trompais de route, si je laissais quelque
ennemi à côté de nous sans déjouer ses
tentatives, c'est un déshonneur auquel je
ne survivrais pas. Si du moins il avait
youlu diSérer son expédition jusqu'à la
saison des pluies!
C'est de votre faute s'il nous a pris
pour guides malgré nous, répliqua Ber-
rendo si nous n'étions pas partis la nuit
où Rous voulions rester dans la cabane de
rindieu de peur de rencontrer le fau-
cheur de nuit, vous n'auriez pas rendu au
général l'éminent service de sauver une
p&rtie de sa cavalerie; vous ne lui auriez
pas rendu le service plus important eh~
core d'empêcher une cargaison d'armes
de tomber au pouvoir, de FEspagne. Alors ,'1
bien qu'il ait le cœur français, a le pinceau
espagnol.
C'est un peintre de ~a los M!o?t~. Il a
été séduit par le teint bruni des Anda-
louses, par les yeux noirs des Madrilènes
et par le !KeMe/io des y~anas de Séville.et
de Grenade. C'est l'Espagne tout entière:
qui revit dans ses jolis tableaux l'Espagne
pittoresque et picaresque, gueuse et rieuse,
avec ses barbiers, ses torreros, ses mule-
tiers, ses joueurs de guitare et ses jolies
nlles, la rosé au sein, le sourire aux lèvres,
l'éclair aux yeux, et le grand peigne d'é-
caille planté dans le lourd chignon.
Le Ju~es Worms d'aujourd'hui vaut ce-
lui d'hier, que vaudra celui 'de demain
c'esttoujours le même faire, souple et
spirituel.
Le tableau, de M. Cot, l'O~ye, parla
jeunesse et la beauté des types, par l'élé~
gance et la distinction de son arrangement,
rappelle la fameuse .Ssans doute renouveler le succès. C'est le,
;'o~'poussé à sa dernière puissance. Ce
couple charmant fuit bien devant les me-
naces du ciel.
La fillette a naïvement peur; mais-Ja
crainte du garçon se mélange d'une va.~ue
espérance. Il a fait sa ~oM~e il se sou-
vient de son Virgile, et il sait que les ora-
ges ont-parfois du bon, quand on sait
trouver un abri sûr et discret.
Sp~inncam Dido, dux etT'royannes eamdem
Tout cela est fort bien fait,–quoi-
que je ne trouve pas une différence assez
nettement marquée entre la carnation
de la nlle et du garçon; là nature
accentue plus fortement ces contrastes
mais la draperie jaune qui se soulève
au-dessus des deux tètes est d'une har-
monie très .séduisante, et il y a beau-
coup de légèreté, et un tour de main
plein de souplesse dans l'arrangement
des vêtements blancs de la belle effa-
rouchée. Bon pour cent mille épreuves,
gravures ou photographies
La .fr~HCMca o~' Am;M! avec son cher.
Poo~, par ce pauvre Edouard Blanchard,
est un morceau de peinture rempli des
qualités les plus précieuses. Ces corps sont
modelés avec une réelle puissance, et il y
a dahs cette œuvre des détails de facture
vraiment dignes d'un maître; mais les'per-
sonnages ne sont pas heureusement posés
le geste de l'homme n'est pas heureux, et
il a plutôt l'air de vouloir étrangler la
belle jeune.femme que de la caresser.
Ah! sans doute, le /*d'AryScheS'er n'ont pas la même vigueur
d'exécution que ceux-ci; mais il y a un
charme autrement pénétrant, autrement
fort, autrement puissant, dans l'amoureux
enlacement du couple éperdu, emporté
dans le tourbillon d'une tempête sans un,
et dont l'extase se poursuit, même de l'au-
tre côté de la mort, et qui oublie l'enfer
même, dans l'ivresse d'un éternel baiser,
heureux de saunTir ensemble!
L~aM~ de .C'oMi'e sont deux valeurs qu'il faut porter
à l'actif de M. Léon Flahaut. Il y a là une
tranquillité,-une sérénité, un calme qui
gagnent peu à peu le spectateur. L'eau est
très habilement faite: un Laxiste en boirait;
Narcisse s'y noierait.
Gustave Doré est toujours, quand il a
le pinceau à 1~ main, l'artiste visionnaire
que l'on sait; la nature qu'il nous peint
n'est pas celle de tout le monde, et il y a
des gens qui avouent n'avoir jamais vu
dans la réalité les paysages qu'il nous
montre dans ses tableaux..Doré se laisse
séduire par les grands aspects un peu fan-
tastiquès des paysages alpestes, et il les
reproduit avec une verve qui n'accuse pas
chez lui la plus légère trace d'hésitation
ou de fatigue. Doré est comme le Phénix
il renaîtra de ges cendres dans une cen-
taine d'années, il recommencera la même
vie tourmentée et diverse.
LOUIS ENAULT.
Une récente af&ohe des-ouvriers grévistes
~? Reims contenait ces paroles c Nous avons
fait preuve de patience, puisque nous atten-
Son Excellence ne se fût pas engouée de
votre sagacité ainsi que de votre courage
partant, nous aurions évité.
Mais, à ce propos, continua Berrendo
comme si une idée subite-venait de le
frapper, j'ai certainement quelque mérite
aussi; cependant, comme je n'ai pas été
assez heureux pour rendre & Son Excel-
lence le moindre service, pourquoi
donc a-t-elle daigné me faire savoir que,
s'il.me plaisait de vous accompagner, j'é-
tais libre de le faire et que, si cela me dé-
plaisait, je n'étais pas libre de rester à Te-
huacan ? 2
–Ami, repartit gravement le Chercheur
de traces, votre loyauté se fûteuarou-
chëe d'un combat a. armes inégales rester
seul à Tehuacan vous eût fait auprès de
la divine Luz la partie trop belle.
J'ai voulu égaliser les chances, et c'est
grâce a. ma sollicitation pressante que vous
avez été contraint de m'accompagner dans
cette expédition en qualité de second
guide.
–Il y a entre nous une merveilleuse
sympathie, reprit non moins gravement
Berrendo. Sachez que, si je n'eusse pas
porté jusqu'aux nues devant le général
votre incomparable mérite comme guide,
il est plus que probable qu'à l'heure qu'il
est vous seriez encore à Tehuacan.
Après cet échange de. conndences, les
deux rivaux gardèrent le silence; mais
leurs regards s'étaient croisés e~ venaient
de se lancer un sauvage défi. Ils étaient
encore sous l'impression de leurs mutuels
aveux, quand ils arrivèrent à un point où
la route allait en pente et se dirigeait vers
une plaine pu, pour mieux dire~versunlac
fangeux formé par l'inondation. Ce lac em-
prisonnait une ville tout entière. Lespec-
tacle était bizarre, etdel'émineneeouils
ëtaient parypnus les deux guides n'en per-
dirent aueuadé-~aU.
C'est ?;ogt}~er;, d~t Ber~ ~'aurais
dons toujours les réformes promises, quand
CM s'est MrM de KOMs pour arriver aux hon-
neurs et aux fonctions rétribuées par la ri-
chesse de nos produits et la puissance de nos
facultés créatrices." »
La phrase est ambitieuse, le ton légère-
ment boursoufile; la pensée est juste. Ce qui
n'est pas moins juste, c'est cette réuexibn du
.Reue~ M<(~, laquelle semble un écho de raf-
Ûcha rémoise Quels avantages le peuple a-
t-il-retirédocequeGambetta a pris la place
deMorny?M..
§C A MERLES
Nous n'aimons pas à' nous faire l'écho de"
scandales que beaucoup de nos confrères
accueillent au contraire avec empressement,
et nous estimons qu'il vaut mieux jeter un
voile sur certaines turpitudes..
Il nous semble dangereux de faire connaî-
tre des actes d'immoralité dans une feutilo
qui peut tomber sous les yeux de personnes
à qui elle révélerait des vices qu'elles ne soup-
çonnent pas. Cependant, les faits scandaleux
à la charge des' instituteurs congiéganistes
et de divers membres du clergé se multi-
plient singulièrement.
Partisan de .la liberté de renseignement,
nous ne conseillerons pas des mesures jaco-
bines ou de persécution. Nous n'avons cessé
d'attribuer à l'Etat ua droit de surveillance
nous croyons qu'il est indispensable qu'il en
use largement. Il est nécessaire en effet q,ue
les inspecteurs primaires rendent plus fré-
quentes leurs visites dans les écoles et inter-
rogent les enfants..
H est évident quosi cetteSurveillance avait
été mieux exercée, il n'eût pu se passer chez
les frères des écoles chrétiennes de Guise
(Aisne) ce qui a eu lieu pendant trots ans.
Un frère nommé Louis Resser a disparu,
il y a une quinzaine do jours, après s'être
rendu coupable, sur les enfants confiés à ses
soins d'attentats si révoltants, qu'il serait im-
possible de les Indiquer, Tnême en latin.
Le correspondant du CoMryMf de t'AtSMe a
entre les mains une déclaration des faits si-
gnée par deux des parents des enfantssouil-
lés. On parle de douze et même de quinze
élèves sur lesquels le frère Resser aurait as-
souvi ses infâmes passions.
An dire de deux des victimes de ce mons-
trueux perj6Bnage,U y a plus de trois ans que
Resser aurait commencé la série doses exploits
et si l'on n'en a rien su, c'est qu'il menaçait
les enfants objets de ses prédilections cou-
pables, de peines corporelles en ce monde et
de peines spirituelles dans l'autre, pour le
cas où ils viendraient à dénoncer leur corrup-
teur.
On ajoute qu'avant la départ du frère Res-
ser, le supérieur de l'établissement, averti de
ce qui se passait, aurait interrogé les élèves
et leur aurait formellement interdit de souf-
ûer mot de cette lamentable aSairo.
APaimbœuf, les faits sont analogues.
M. Herbette, préfet do la Loire-Inférieure,
vient de prendre, à la daterdu 2 courant, un
arrêté révoquant de leurs fonctions le frère
directeur de l'école communale congrêganiste
de Paimbœuf et son adjoint, pour faits d'im-
moralité lelevés à la charge de ce dernier et
dissimulés par le'directeur, qui en avait con-
naissance et qui a tenté de faire échapper le
coupable aux recherches de la justice.
On manda de Mazamet (Tarn), à la D~pëcAe,
de douteuse, que la police vient d'arrêter un
curé inculpé de viol sur tretze .y'eMnes /!MM.
L'indignation était générale dans la con-
trée..
M. Bargeton, préfet du Lot, a pris l'arrêté
suivant, à la date du ~9, avril: 1,
« Considérant que, depuis doux ou trois
mois, il s'est produit dans l'école communale
de Ctjarc, dirigée parle SKur Viargues (Au-
guste), en religion frère Irlide, des actes
nombreux d'obscénité qui étaient à la con-
naissance. do la plupart des élèves de cette
école;
)) Considérant que l'auteur de ces actes, le
-sieur Mouly (François), en religion f''ère Ir-
lide, avait été Chargé, depuis un an environ,
de 1~ direction d'une classe dans cet établis-
sement, sans que l'administration fût préve-
nue de la présence do cet. instituteur, et
quoiqu'il n'eût pas l'âge de dix-huit ans exi-
ge par la loi; qu'en agissant ainsi le sieur
Viargues, directeur de l'école, s'est rendu
responsable de la conduite du sieur Mouly;
)' Considérant qu'il résulte delà déclaration
faite à la gendarmerie par le sieur Vignie
(François), en reilgion frère Ibrassières, ins-
tituteur adjoint de ladite école, et de la pro-
pre déclaration du sieur Yiargues, que ce
dernieravait eu connaissance, par M. le curé
supposé la ville livrée à la consternation
laplus profonde.
Aucontraire, reprit Andres, la saison
des inondations est. dans ce pays la sai-
son des fô~es et des plaisirs. r',
Une multitude de barques, de canots,
de pirogues, fendait en tous sens la sur-
face jaunâtre des eaux..
Les cloches des églises sonnaient comme
d'habitude, et à travers leurs portes ou-
vertes/au milieu de la nef inondée, on
apercevait des pirogues entrer, s'arrêter.
'Par l'une des issues glissait sans bruit un
canot pavoisé de noir qui conduisait un
mort à sa dernière demeure sur une pi-
rogue aussi pavoisée, mais de Sâmmes et
de pavillons de fête, des jeunes ailes, la
tête couronnée de ueurs, conduisaient en
chantant une mariée à l'autel. Du haut des,
terrasses, où le vent agitait des hamacs j
suspendus, les habitants restes chez eux
échangeaient de joyeux saluts avec ceux~
dont les embarcations volaient sur les eaux
du lac; d'autres, assis à leurs fenêtres, les
jambes pendantes au dehors, péchaient!
dans la cour et dans les appartements du~ ;1
rez-de-chaussée, les poissons qui venaient'
chercher dans les eaux dormantes un;
refuge contre les courants impétueux
desfteuves débordés. Parfois, au milieu;
de la bruyante mêlée des canots appa-
raissaient les ramures d'un cerf à la
nage que les eaux avaient chassé deson
fourré; des sangliers eSarés fuyaient aussi
leurs bauges envahies et levaient leur
groin au-dessus des eaux, comme les mar-
soins qu'on voit fendre la surface de l'O-
céan. En un mot, les habitudes de la
nature semblaient être extrêmement bou-
leversées.'
Les deux'guides durent faire un long
détour pour éviter cette plaine noyée 1
heureusement Andrès put obtenir de quel-
ques Indiens ~ui glissaient à l'aide de
larges patins de bois'sur ce§ terrains fan-
de Caj-H-c, dès le 9 avril 1880, d'un attentat à
la pudeur reproché au sieur Mouly, et qu'au
lieu de prévenir immédiatement ses chefs'
hiérarchiques il a fait partir l'accusé, le 12
a.vri!, pour la maison-mère de Rodez, où il
est allé lui-même, le 14 du même mois,, quel-
ques heures avant le commencement de l'en-
quête judiciaire;
Considérant que le sîeur Viargues s'est
rendu coupable, tout au moins, d'une né-
gligence et d'une imprévoyance qui ont eu
pour résultat do laisser jeter des germes de
corruptions dans un établissement, d'éduca-
tion conné à sa surveillance,
Arrête
Art. ! religion frère Mido, membre de l'institut
~ qué de son emplord'instituteur communal à
Cajarc. )'
Il est certes douloureux d'avoir à signaler
ces faits, qui peuvent donner lieu à un débat
devant la Chambre des députés et fournir
des armes aux adversaires de l'enseignement
libre.
La justice a fait rigoureusement son devoir
'& l'égard des coupables mais les exemples
sévères ne soat que des mesures répressives.
Au gouvernement Incombe, nous le répétons,
le soin de prendre des mesures de surveil-
lance que l'opinion publique réclame avec
énergie.
Les eudistes, qui ont, à Rennes et à Redon,
deux collèges, ont récemment fondé-à Hen-
nobont (Morbihan) un j'M~Mt pour l'éduca-
tion des .jeunes gens qui doivent entrer dans
le séminaire de la congrégation. Une cha-
pelle est ouverte au public comme dans
tous les établissements des eudistes.
Par les ordres du préfet du Morbihan, M.
deMonttuc, un commissaire de police, s'est
présenté dans la chapelle à l'heure des ofû-
ces du dimanche. 11 a dressé procès_-verbal
pour constater la présence de plus de vingt
personnes dans une chapelle dont l'ouverture
au public n'était pa.s légalement autorisée.
UNE STATUE A CARNOT
La ville de NoIay(Cote-d'Ôr), patrie do
Carnot, a pris la résolution d'élever une sta-
tue à son illustre enfant.
Dans ce but, elle ouvre une souscription
nationale'pour laquelle le conseil général de
la Côte-d'Or avoté une somme de mule
francs.
Nous nous associons de grand cœur à cette
patriotique initiative. Nous n'avons pas assez,
en France, le culte de nos grands hommes.
Carnat estnno de nos gloires révolution- `
naires les plus pures et les moins, discutées..
Ce fut un grand esprit et un grand carac-
tère.
Carnot, qut sauva la Franco de la défaite et
de l'invasion, ne repose pas en France. Il est
mort dans l'exU,et ses restes,, que nous n'a-
vons jamais réclamés à l'étranger, sont en-
core dans le cimetière de Magdebourg.
Jamais honneur~ jamais réparation ne fu-
rent donc plus légitimes. Il hersufnt pas
d'une pierre ignorée dans, le champ de la
proscription pour consacrer: une telle mé-
moire. Carnot a droit, de la part do,la France
républicaine, à déplus grands hommages.
II est un de ceux qui ont le plus contribué
à faire de la terre française ce qu'elle est
aujourd'hui un Etat libre, démocratique,
indépendant..
Envoyé par le Pas-de-Calais à l'Assemblée
législative, puis à la Convention, il fut nommé,
le 14 août 1793, membre du Comité de Salât
public, où il fut chargé du personnel et du
mouvement des armées.
La. patrie .était en danger etia République
menacée de toutes parts. Au dehors, l'en-
nemi assiégeant nos frontières, la route de
Paris ouverte au dedans, cent mille Ven-
déens se révoltant contre là France, Bordeaux
et Caen.s'insurgeant, Lyon soutenant un siège
contre 1~ Convention, le Midi en feu, Toulon
tendant la maln-aux Anglais, les armées tra-
hies par leurs chefs; en résumé, soixante dé-
partements menacés de guerre civile et d'in-
vasion et, de plus, le pays ravagé par la misère
et la disette.
Carnot no recula pas devant cette tâche
formidable. L'imminence du danger ne jB.t
qu'exalter son dévouement et son courage.
Il se donna à l'oeuvre du salut national
avec une activité, une puissaaca et un achar-
nement sans exemple dans l'histoire.
M nt manœuvrer et relia entre &lloa par
une direction commune les quatorze armées
de la. Révolution. H leur communiqua quel-
geux, quelques vagues renseignements sur
le chemin à suivre pour gagner lePlaya-
yicente.Hétait néanmoins fort difncile de
marchera coup sûr et même d'avancer
sur ces terrains noyés les routes/les sen-
tiers, tout était confondu. Andrès lui-
même, comme le Hmier dont la rosée ou
L l'extrêmesécheresse paralyse l'odorat, ne
savait quelle direction suivre. Il en était de
même de la colonne de cavalerie qui se
traînait péniblement sur les pas des gui-
des. Ceux qui marchaient en -tête trou-
vaient encore sous les pieds de leurs che-
vaux un terrain assez solide; mais le sol,
pétri, labouré par eux, n'offrait plus a
ceux qui venaient ensuite que des mares
fangeuses où le cheval et le cavalier se
traînaient péniblement et souvent res-
taient embourbés.
D'après les renseignements que !e Cher-
cheur de traces avait recueillis, on devait
prendre la direction de l'est; mais des
marais impraticables empêchaient de sui-
vre la direction indiquée il fallut presque
rebrousser chemin, et les hommes se dé-
courageaient. Berrendo chevauchait en
silence à côté du Chercheur de traces, qui
s'avançait, sombre et résigné, prêtant
l'oreille au sourd et imposant murmurer
des eaux lointaines, dont un rideau d'ar-
brës cachait la vue.
'–Nous sommes prèsd'un neuve, dit-il,
c'est un fait évident pour un enfant même;
mais quel est ce neuve ? c'est ce qu'il faut
aller reconnaître tous *deux. Venez avec
moi; j'ai besoin de votre aide, car on dirait.
que Dieu m'a tout à coup retiré cette saga-
cité dont j'étais peut-être trop orgueil-
leux.
Les deux guides atteignirent bientôt le
Ht du neuve annoncé mais le détour qu'il
avait fallu faire ne leur permettait pas de
décider si ce neuve était le Playa-Vicente
ou le Riô-BIanco.Berrendo prétendait
que ce devait être le premier Andréa sou-, ~l
que chose de son inébranlable confiance et
de son robuste patriotisme.
Il les lança sur le chemin du triomphe,
distingua les chefs, tira des rangs inférieurs
de l'armée des soldats dont il Bt des héros.
En un mot, il organisa la victoire et, dans
cette lutte suprême entre l'esprit fepdal et
le progrès, 11 assura le triomphe de la liberté.
Après la chutede la République, Carnot ne
fut pas un complaisant de l'empire. U ne bri-
gua ni les honneurs ni la. fortuna. Intègre et
reste pauvre après avoir commande àTEu-
rope, il prit ia route de l'exil.
Lorsqu'il apprit que l'empire compromet-
tait le sort de la France, il n'hésita pas un
.instant. -1
Etouffant en lui tout ressentiment, M revint
onrir son épee à sa patrie compromise et s'il-
lustra en défendant Anvers, qu'il ne rendit
que par ordre aux armées coalisées.
Pour prix de son patriotisme, Carnot fut
proscrit de nouveau. -Chassé de France, il
mourut dans l'exil.
Nous lui devons une réparation. La dignité
do la Franco et la reconnaissance publique
réclament depuis longtemps les honneurs
pour une si grande mémoire.
La. commission nommée par TassomNëo
des délégués des sociétés agricoles do France
sera. recao-demain vendredi, à neuf heures
du matin, par la commission du Sénat, char-
gée du rapport sur les tarifs douaniers, aun
de lui exposer les souS'rahcos do l'agricul-
ture et ses~ceux.
Cette commission se compose do M. Es-
tancelia, président; de MM. Marc-Dehaut,
Avonior, Adoque, de Corboron, Beaucarne-
Lëroux, de Pômereu, Dargis, do Saint-Victor;
Tiersonnier, Miramon, de Felcourt, Degros.
LA JOURNÉE FOLITNUE
M. Jfaies Simom et te cabinet
Où annonce que M. Jules Simon, quia été
nommé présidentdo la commission Bara-
gnon, serait disposé à entrer dans les vues
du'gquyornemont.M.~ Jules Simon a eu, mer-
credi, une entrevue avec le ministre de la
justice. On assure que la proposition Bara-
gnon sera modinée de telle façon qu'elle
puisse être acceptée par le cabinet, et votée
par conséquent à une forte majorité.
carême préparatoire de ta
gendarmerie
Le mtnistM de la guerre vient d'adresser
desinstructions aux chefs de légion de gen-
darmerie pour les inviter à procéder de suite
à la revue préparatoire qui doit précéder les
inspections qui vont commencer à la nn do
ce mois.
"m.'cot-
M. Got, de la Comédie-Française, vient, sur
la proposition de M. Fustel de Coulanges,
d'être nommé professeur de lecture a l'Ecole
normale supérieure.
Rénmiom de ta droite
Dans une réunion d& députés et de séna-
teurs de la droite, M. Chesnelong a développé
des propositions en vue de combattre l'ap-
pilcation des décrets du 29 mars. Les propo-
sitions ont été adoptées. J
Tmechcntairedem terry
M. le ministre de l'instruction publique
vient d'adresser aux préfets une circulaire
ayant pour but d'assurer dans les écoles la
liberté de conscience pour les élèves non ça-
t~oligues.J' ('J, :J'
M~ttentin
La Rbonne.volonté du précédent directeur, on a
fait jusqu'à présent à t'Assistance publique
très peu de chose, mais que M. Quentin est
UQ esprit ferme et résolu, tr es capable de con.
cevoir et d'exécuter les réformes nécessai-
-res."
M. Thulié est aussi un esprit forme et ré-
solu. De plus, il possédait une compétence
que n'a pfts M. Quentin. Il est vrai que ce
n'étaitpas nn amide M. Gambetta.
Dans une réunion privée trës nombreuse,
tenue avant-hier à Lorient, la candidature do
M. Léon Journault, ancien député, au siège
laissé vacant par la mort .do M. RaUer, a été
adoptée à l'unanimité.
Uncomité s'est immédiatement formé pouf
tenait que c'était le second. Que ce fût l'un
ou l'autre, il était urgent de chercher un
passage. Le neuve coulait, profondément
encaissé dans un lit de rochers si élevés,
gué ses eaux paraissaient noires et téné-
breuses en dépit du soleil c'était com-
me un canal dont les berges, séparées
par use distance de quarante pieds, envi-
ron, formaient de chaque côté de gigan-
tesques muraillesà pic. Les bords du neuve
étaient envahis par une végétation puis-
sante et semblaient complètement dé-
serts.
Des arbres majestueux poussaient de
distance en distance sur la terre qui cou-
vrait le roc cachés sous leur vert feuil-
lage on balancés sur les lianes que le
vent agitait, des milliers d'oiseaux mêlaient
leurs chants à la voix mugissante du
neuve,, et les bois voisins renvoyaient
d'harmonieux échos avec la senteur amère
des lauriers-rosés.
–Vous voyez, dit Andrès, que ce neuve
ne peut être le Playa-Vicente ,1 car
rien ici ne réyële'la présence de l'hom-
me.
En tout cas, répondit Berrendo, avant
de pousser une reconnaissance plus loin~
il Serait prudent de nous faire soutenir par~
quelques hommes de ma compagnie que
je vais aller chercher.
Allez, et pendant ce temps je me met-
trai en quête d'un passage, répondit An-
'ores.
Berrendo fut quelque temps à revenir a;
l'endroit où il avait laissé son compagaon.
11 avait amené av~clui six cavaUers des
moins &tigués et six pionniers armés de~
leurshaches. Le Chercheur de traces n'était
plus la mais Berrendo entendit sa voix à<
quelque distance et l'eut bientôt rejoint r
c'était à un endroit o~. les rochers des ri-~
ves s'avançaient au-dessus du Neuve
de manière a. se rapprocher non par la base,;
mais par le sommet, d'une vingtaioe .d~
appuyer cette candidature, autour de laquelle
se groupe la presque totalité des membres
de 1 ancien comité républicain reconstitue. <
La JoMFMee jpÏM<ïMCt~
t~édtt foncier de tramée
Le 5 ma! a eu lieu au Crédit foncier de
Franco le troisièma tirage des obligations
foncières de 1879.
Les numéros 107,413 et 1,758,949, sortis les
premiers, gagnent chacun 100,000 fr.
Le numéro 422,026 gagne 25,000 fr.
Les numéros 1,584,595 et 1,342,952 gagnent
chacun 10,000 fr. ",i
Les numéros 408,098, –638,140,–4,139,204
I,S34,664,– 1,098,686, ont droit chacun &
un lot de 5,000 fr.
Aujourd'hui s'est tenue rassemblée géné-
rale annuelle des actionnaires de la compa-
gnie d'assurances sur la vie. le Soleil.
Cette assemblée, qui réunissait 5,603 ac-
tions, a approuvé les comptes de Ifexercico
1879.
Tous prélèvements statutaires étant opérés,
le dividende dé l'exercice a été ûxé & la
sommede20-fr. par action, et le solde de
449,122 fr. 56, disponible après déduction de
l'Impôt sur le dividende et des tantièmes du
conseil d'administration, a été reporté & l'exer-
cice nouveau.
Le dividende est payable à partir du 10 cou<
rant. J.
L'assemblée a réélu pour six ans M. le
comte Sapia, administrateur sortant, et con-
nrmé la nomination de M. Goguel, en rem-
placement de M. de Ï)almas, démissionnaire.
M.,L. Doscours, censeur sortant, a été
également réélu,; et M..Alberti a été con-
nrmé remplaçant de M. Leviez, .démission-
naire.
Le fort remboursement opéré la semaine
dernière par les soins des liquidateurs do la
Compagnie Immobilière entre les mains du
principal créancier do cette Société, la Crédit
mobilier français, permot.tra, selon nos infor-
mations d'aujourd'hui, à ce dernier de rem-
bourser catte année, au prix Ûxé lors do l'é-
mission en 1876, plus de 12,500" obligations
6 0/0 à 120 fr., auxquelles servent do base
autant d'obligations dite « Rivoli.))
Ce tirage aura lieu cette année le 13 mai.
Le câble direct Pouyer-Quortier est in ter-
rompu.entre Brest et Saint-Pierre.
t1
BANQUE EUROPE ENNE
1:
RESPONSABILITÉ BES ADMINISTRATEURS
La rësponsabDitë des administrateura
est multiple; eUe porte sur les points sui-
~vants,
~4-, .Défaut de surveillance des opéra-
tions faites par. M, Philippart,, lorsqu'il
dirigeait là Banque
C'est ce défaut de surveillance quia per-
mis que ia catastrophe se produisit..
Illégalité des opérations 'faites de- ~I
puis le départ de M. Philippart.
;C. IMégalité des assemblées du 19
avril et, par conséquent, gestion, depuis
lesdites assemblées, par dès personnes qui
ne sont revêtues d'aucun mandat, i
Nous ne pourrions élucider ces~ divera
points en un seul article nous les pren-
drons chacun séparément.
Aujourd'hui nous nous occuperons spé-
cialement de la nullité des assemblées qm
ont été tenues à Bruxelles le 19 avril der-
hier, nultité qui entraîne celle du vote des
ordres du jour, de la nomination des ad-
ministrateurs, et par conséquent celle de
toutes les opérations faites, de toutes les
décisions prisesrpar des personnes qui se
trouvent, sans mandat régulier, à la tête de
laBanque Européenne.
Rappelons d'abord que c'est seulement
six semaines âpres le départ de M. Philip-
part que se réunit la première assemblée
générate extraordinaire convoquée par le
conseil d'administration. L'ordre du jour >r
de cette assemblée était le suivant
pieds. Les Jarochos bu les Indiens avaient
jeté d'une rive à l'autre un de ces p&nts
de bois comme on en trouve souvent au
Mexique. Les lianes qui pendaient aux ar-
bres servaient d'etrier à des planches liées
bout à bout avec des lanières de peau et
formaient au-dessus du neuve un pont sur
lequel deux hommes pouvaient .à: peine
marcher de iront, un pont mobile comme
les lianes quile suspendaient, mais d'une
solidité à supporter le passage d'une ar-
tillerie de léger calibre; le corps d'expédi-
tion en avait déjà traversé de semblables
sansaccident..
–C'est bien, Andrës, dit Berrendo;
mais pour aujourd'hui, nos hommes n'i-
ront pas plus loin leur chevaux sont aussi
harassés qu'eux, et je viens d'apprendre
quele général a réuni un conseil dp guerre
pour examiner s'il était prudent de s'en-
gager plus loin, sur vos travers, .dans ce
labyrinthe de forets et de terrains noyés.
général n'a .donc plus cônSàhce
en moi ? s'écria Andrës avec vivacité.
Je ne dis pas.cela ;mais on prétend
que votre sagaoité est en défaut, puisque
vous soutenez que ce neuve n'est pas le
Playa-~Vicente. Quant a. votre loyauté, per-
sonne ne la met en doute..
On a raison, reprit le Chercheur de
traces d'un ton sombre car je ne saurais
mourir au besoin pour qu'on n~ea pût
douter.
Laissant les douse hommes d'escorte les
attendre près du pont, le Chercheur de
traces et Berrendo le traversèrent pour al-
ler connaître les lieux. Les troupes en efEet
étaient si découragées, si fatiguées d'une
marche~ au milieu de terrains fangeux,
.qu'une attaque subite aurait été la perte
de l'expédition..
GABRIEL FERRY.
{Z~M:/ea<
Il y a longtemps que j'ai loué pour la
première fois le talent très remarquable
de M. Henri Gervex. Gervex a de réelles
qualités de modelé, une pâte superbe et,
parfois, des colorations très lumineuses et
très fines. Je regrette que son tableau de
cette année accuse d'autres préoccupations
que des préoccupations artistiques. En
illustrant un, épisode du poème des CM-
~Men~, on dirait qu'il a voulu faire appel
à nos passions politiques, et renouveler
l'âpre et amer souvenir de ces guerres dé-
testables.
c plusquam cîvilia. bella a,
.comme a dit un autre poète qu'il fau-
drait ensevelir dans unoubli éternel.
La grande toile de M. Gervex est la pa-
raphrase plastique Tie ce vers:
a L'énfant avâit reçu dens bàl1es dans latAte. ~n
« L'enfant avait reçu deux baHeadans lat&to.
Je ne nie pas l'énergie de l'œuvre nou-
velle, maisje la trouve inférieure au passé
de l'artiste. A quoi bon nous montrer ces
types vulgaires que l'art n'a su ni relever
ni grandir?
Le ~ea-s~e (traduisez le rivage) est une
des plus aimables et des plus poétiques
compositions de M.Lessis-Brôwn; deux
&mmes et un groom à cheval sur le bord
de la mer, par une matinée tiède et bru-
meuse, et c'est tout! mais les femmes sont
élégantes et jolies, l'horizon immense, la
mer bien rendue.Une bonne impression
se dégage de cette toile bien venue. –Nos
compliments, monsieur Bro~vn!
Je pourrais caractériser en deux mots le
talent de M, Pelouse: l'œil d'un poète et la
main d'un peintre. Peu de choses parmi
les paysages que je vois au Salon me plai-
sent et m'enchantent au même degré que
ses P/'
j~Ius de charme cette première note atten-
drie delà nature renaissante. On dirpit un
sourire du printemps. Plus de force en-
core, et une exécution plus remarquable,
dans les ~oe~er~ de Concame~M~ de la
même main forte et vaillante.
F~
« Consumée sur un lit de douleur, Phèdre
se renferme dans son palais, et un voile
léger entoure sa tète blonde. Yoici le troi-
sième jour que son corps n'a pris aucune
nourriture atteinte d'un mal caché, elle
veut mettre Sn.à sa triste destinée, »
C'est à ce passage d'Euripide qu'Alexan-
dre Cabane! emprunte,cetteannée,1e sujet
de son tableau. dans lequel il s~est heu-
reusement inspiré de la poésie du tragique
:grëc.
Ce corps exténué, amaigri, consumé par
le feu dévorant de, la passion, Cahanel
l'eNeure et le caresse du plus délicat de
ses pinceaux. La tête est élégante et une
commeune médaille antique, et l'on mau-
dit Venus « à sa proie attachée » que
tourmente cette adorable victime d'un
amour coupable. Il y a un grand art et de
bien sérieuses qualités dans cette nouvelle
Phèdre, qui rend invraisemblable la fa-
rouche vertu d'Hippolyte.
M. Félix de Yuillefroy ne nous avait en-
core rien donné de si complet que les
deux tableaux exposés aujourd'hui dans la
salle XVI, le jRe~oMr d~M ~yoMpesM et la Va-
eAedeux toiles un grand efFort très réussi;
l'étude de l'anima) est consciencieuse,
serrée de près; la facture très large, et les
types de la ra~e choisie par le peintre ac-
cusés-aveo une intelligente ndélité; j'a--
joute une facture supérieure et la tonalité
générale la plus flatteuse pour l'œil. Deux
bonnes toiles, Bn vérité.
C'est dans une pâte superbe que M. Eu-
'gène Thirion a modelé le buste et la tête
dé son ~M~pe, la belle etchaste muse,
très jolie d'arrangement, qui a dans les
yeux je ne sais quel renet raphaélesque,
et dont l'ensemble me rappelle les œu-
vres saines~ à la fois gracieuses et fortes,
inspirées par la Renaissance.
Depuis longtemps déjà, M. Jules Worms~ I
.J~MMJ&TON ME -M. ~'jB~SSJB
DT SAMEDI 8 MAï 1880
,0 8
aE8~ ? mm
iv
LA PI.AYA-VICENTE (SUITE).
–Plaise à Dieu que mes prévision s ne
se réalisent pas dit Andrës en jetant un
regard découragé sur la campagne rava-
gée par les eaux, et qu'il n'en soit pas de
nous~comme dùcheval de l'Espagnol, qui,
pour avoir été trop vivement poussé par
soncayalier, ne put arriver au but de son
voyage!
–Je le crains aussi, reprit non moins
tristement _Berrendo.
Jesuis~ en pays inconnu, continua le
Chercheur de traces je l'ai vainement re-
présenté au général, et cependant, si jeme
trompais de route, si je laissais quelque
ennemi à côté de nous sans déjouer ses
tentatives, c'est un déshonneur auquel je
ne survivrais pas. Si du moins il avait
youlu diSérer son expédition jusqu'à la
saison des pluies!
C'est de votre faute s'il nous a pris
pour guides malgré nous, répliqua Ber-
rendo si nous n'étions pas partis la nuit
où Rous voulions rester dans la cabane de
rindieu de peur de rencontrer le fau-
cheur de nuit, vous n'auriez pas rendu au
général l'éminent service de sauver une
p&rtie de sa cavalerie; vous ne lui auriez
pas rendu le service plus important eh~
core d'empêcher une cargaison d'armes
de tomber au pouvoir, de FEspagne. Alors ,'1
bien qu'il ait le cœur français, a le pinceau
espagnol.
C'est un peintre de ~a los M!o?t~. Il a
été séduit par le teint bruni des Anda-
louses, par les yeux noirs des Madrilènes
et par le !KeMe/io des y~anas de Séville.et
de Grenade. C'est l'Espagne tout entière:
qui revit dans ses jolis tableaux l'Espagne
pittoresque et picaresque, gueuse et rieuse,
avec ses barbiers, ses torreros, ses mule-
tiers, ses joueurs de guitare et ses jolies
nlles, la rosé au sein, le sourire aux lèvres,
l'éclair aux yeux, et le grand peigne d'é-
caille planté dans le lourd chignon.
Le Ju~es Worms d'aujourd'hui vaut ce-
lui d'hier, que vaudra celui 'de demain
c'esttoujours le même faire, souple et
spirituel.
Le tableau, de M. Cot, l'O~ye, parla
jeunesse et la beauté des types, par l'élé~
gance et la distinction de son arrangement,
rappelle la fameuse .Ssans doute renouveler le succès. C'est le,
;'o~'poussé à sa dernière puissance. Ce
couple charmant fuit bien devant les me-
naces du ciel.
La fillette a naïvement peur; mais-Ja
crainte du garçon se mélange d'une va.~ue
espérance. Il a fait sa ~oM~e il se sou-
vient de son Virgile, et il sait que les ora-
ges ont-parfois du bon, quand on sait
trouver un abri sûr et discret.
Sp~inncam Dido, dux etT'royannes eamdem
Tout cela est fort bien fait,–quoi-
que je ne trouve pas une différence assez
nettement marquée entre la carnation
de la nlle et du garçon; là nature
accentue plus fortement ces contrastes
mais la draperie jaune qui se soulève
au-dessus des deux tètes est d'une har-
monie très .séduisante, et il y a beau-
coup de légèreté, et un tour de main
plein de souplesse dans l'arrangement
des vêtements blancs de la belle effa-
rouchée. Bon pour cent mille épreuves,
gravures ou photographies
La .fr~HCMca o~' Am;M! avec son cher.
Poo~, par ce pauvre Edouard Blanchard,
est un morceau de peinture rempli des
qualités les plus précieuses. Ces corps sont
modelés avec une réelle puissance, et il y
a dahs cette œuvre des détails de facture
vraiment dignes d'un maître; mais les'per-
sonnages ne sont pas heureusement posés
le geste de l'homme n'est pas heureux, et
il a plutôt l'air de vouloir étrangler la
belle jeune.femme que de la caresser.
Ah! sans doute, le /*
d'exécution que ceux-ci; mais il y a un
charme autrement pénétrant, autrement
fort, autrement puissant, dans l'amoureux
enlacement du couple éperdu, emporté
dans le tourbillon d'une tempête sans un,
et dont l'extase se poursuit, même de l'au-
tre côté de la mort, et qui oublie l'enfer
même, dans l'ivresse d'un éternel baiser,
heureux de saunTir ensemble!
L~aM~ de .
à l'actif de M. Léon Flahaut. Il y a là une
tranquillité,-une sérénité, un calme qui
gagnent peu à peu le spectateur. L'eau est
très habilement faite: un Laxiste en boirait;
Narcisse s'y noierait.
Gustave Doré est toujours, quand il a
le pinceau à 1~ main, l'artiste visionnaire
que l'on sait; la nature qu'il nous peint
n'est pas celle de tout le monde, et il y a
des gens qui avouent n'avoir jamais vu
dans la réalité les paysages qu'il nous
montre dans ses tableaux..Doré se laisse
séduire par les grands aspects un peu fan-
tastiquès des paysages alpestes, et il les
reproduit avec une verve qui n'accuse pas
chez lui la plus légère trace d'hésitation
ou de fatigue. Doré est comme le Phénix
il renaîtra de ges cendres dans une cen-
taine d'années, il recommencera la même
vie tourmentée et diverse.
LOUIS ENAULT.
Une récente af&ohe des-ouvriers grévistes
~? Reims contenait ces paroles c Nous avons
fait preuve de patience, puisque nous atten-
Son Excellence ne se fût pas engouée de
votre sagacité ainsi que de votre courage
partant, nous aurions évité.
Mais, à ce propos, continua Berrendo
comme si une idée subite-venait de le
frapper, j'ai certainement quelque mérite
aussi; cependant, comme je n'ai pas été
assez heureux pour rendre & Son Excel-
lence le moindre service, pourquoi
donc a-t-elle daigné me faire savoir que,
s'il.me plaisait de vous accompagner, j'é-
tais libre de le faire et que, si cela me dé-
plaisait, je n'étais pas libre de rester à Te-
huacan ? 2
–Ami, repartit gravement le Chercheur
de traces, votre loyauté se fûteuarou-
chëe d'un combat a. armes inégales rester
seul à Tehuacan vous eût fait auprès de
la divine Luz la partie trop belle.
J'ai voulu égaliser les chances, et c'est
grâce a. ma sollicitation pressante que vous
avez été contraint de m'accompagner dans
cette expédition en qualité de second
guide.
–Il y a entre nous une merveilleuse
sympathie, reprit non moins gravement
Berrendo. Sachez que, si je n'eusse pas
porté jusqu'aux nues devant le général
votre incomparable mérite comme guide,
il est plus que probable qu'à l'heure qu'il
est vous seriez encore à Tehuacan.
Après cet échange de. conndences, les
deux rivaux gardèrent le silence; mais
leurs regards s'étaient croisés e~ venaient
de se lancer un sauvage défi. Ils étaient
encore sous l'impression de leurs mutuels
aveux, quand ils arrivèrent à un point où
la route allait en pente et se dirigeait vers
une plaine pu, pour mieux dire~versunlac
fangeux formé par l'inondation. Ce lac em-
prisonnait une ville tout entière. Lespec-
tacle était bizarre, etdel'émineneeouils
ëtaient parypnus les deux guides n'en per-
dirent aueuadé-~aU.
C'est ?;ogt}~er;, d~t Ber~ ~'aurais
dons toujours les réformes promises, quand
CM s'est MrM de KOMs pour arriver aux hon-
neurs et aux fonctions rétribuées par la ri-
chesse de nos produits et la puissance de nos
facultés créatrices." »
La phrase est ambitieuse, le ton légère-
ment boursoufile; la pensée est juste. Ce qui
n'est pas moins juste, c'est cette réuexibn du
.Reue~ M<(~, laquelle semble un écho de raf-
Ûcha rémoise Quels avantages le peuple a-
t-il-retirédocequeGambetta a pris la place
deMorny?M..
§C A MERLES
Nous n'aimons pas à' nous faire l'écho de"
scandales que beaucoup de nos confrères
accueillent au contraire avec empressement,
et nous estimons qu'il vaut mieux jeter un
voile sur certaines turpitudes..
Il nous semble dangereux de faire connaî-
tre des actes d'immoralité dans une feutilo
qui peut tomber sous les yeux de personnes
à qui elle révélerait des vices qu'elles ne soup-
çonnent pas. Cependant, les faits scandaleux
à la charge des' instituteurs congiéganistes
et de divers membres du clergé se multi-
plient singulièrement.
Partisan de .la liberté de renseignement,
nous ne conseillerons pas des mesures jaco-
bines ou de persécution. Nous n'avons cessé
d'attribuer à l'Etat ua droit de surveillance
nous croyons qu'il est indispensable qu'il en
use largement. Il est nécessaire en effet q,ue
les inspecteurs primaires rendent plus fré-
quentes leurs visites dans les écoles et inter-
rogent les enfants..
H est évident quosi cetteSurveillance avait
été mieux exercée, il n'eût pu se passer chez
les frères des écoles chrétiennes de Guise
(Aisne) ce qui a eu lieu pendant trots ans.
Un frère nommé Louis Resser a disparu,
il y a une quinzaine do jours, après s'être
rendu coupable, sur les enfants confiés à ses
soins d'attentats si révoltants, qu'il serait im-
possible de les Indiquer, Tnême en latin.
Le correspondant du CoMryMf de t'AtSMe a
entre les mains une déclaration des faits si-
gnée par deux des parents des enfantssouil-
lés. On parle de douze et même de quinze
élèves sur lesquels le frère Resser aurait as-
souvi ses infâmes passions.
An dire de deux des victimes de ce mons-
trueux perj6Bnage,U y a plus de trois ans que
Resser aurait commencé la série doses exploits
et si l'on n'en a rien su, c'est qu'il menaçait
les enfants objets de ses prédilections cou-
pables, de peines corporelles en ce monde et
de peines spirituelles dans l'autre, pour le
cas où ils viendraient à dénoncer leur corrup-
teur.
On ajoute qu'avant la départ du frère Res-
ser, le supérieur de l'établissement, averti de
ce qui se passait, aurait interrogé les élèves
et leur aurait formellement interdit de souf-
ûer mot de cette lamentable aSairo.
APaimbœuf, les faits sont analogues.
M. Herbette, préfet do la Loire-Inférieure,
vient de prendre, à la daterdu 2 courant, un
arrêté révoquant de leurs fonctions le frère
directeur de l'école communale congrêganiste
de Paimbœuf et son adjoint, pour faits d'im-
moralité lelevés à la charge de ce dernier et
dissimulés par le'directeur, qui en avait con-
naissance et qui a tenté de faire échapper le
coupable aux recherches de la justice.
On manda de Mazamet (Tarn), à la D~pëcAe,
de douteuse, que la police vient d'arrêter un
curé inculpé de viol sur tretze .y'eMnes /!MM.
L'indignation était générale dans la con-
trée..
M. Bargeton, préfet du Lot, a pris l'arrêté
suivant, à la date du ~9, avril: 1,
« Considérant que, depuis doux ou trois
mois, il s'est produit dans l'école communale
de Ctjarc, dirigée parle SKur Viargues (Au-
guste), en religion frère Irlide, des actes
nombreux d'obscénité qui étaient à la con-
naissance. do la plupart des élèves de cette
école;
)) Considérant que l'auteur de ces actes, le
-sieur Mouly (François), en religion f''ère Ir-
lide, avait été Chargé, depuis un an environ,
de 1~ direction d'une classe dans cet établis-
sement, sans que l'administration fût préve-
nue de la présence do cet. instituteur, et
quoiqu'il n'eût pas l'âge de dix-huit ans exi-
ge par la loi; qu'en agissant ainsi le sieur
Viargues, directeur de l'école, s'est rendu
responsable de la conduite du sieur Mouly;
)' Considérant qu'il résulte delà déclaration
faite à la gendarmerie par le sieur Vignie
(François), en reilgion frère Ibrassières, ins-
tituteur adjoint de ladite école, et de la pro-
pre déclaration du sieur Yiargues, que ce
dernieravait eu connaissance, par M. le curé
supposé la ville livrée à la consternation
laplus profonde.
Aucontraire, reprit Andres, la saison
des inondations est. dans ce pays la sai-
son des fô~es et des plaisirs. r',
Une multitude de barques, de canots,
de pirogues, fendait en tous sens la sur-
face jaunâtre des eaux..
Les cloches des églises sonnaient comme
d'habitude, et à travers leurs portes ou-
vertes/au milieu de la nef inondée, on
apercevait des pirogues entrer, s'arrêter.
'Par l'une des issues glissait sans bruit un
canot pavoisé de noir qui conduisait un
mort à sa dernière demeure sur une pi-
rogue aussi pavoisée, mais de Sâmmes et
de pavillons de fête, des jeunes ailes, la
tête couronnée de ueurs, conduisaient en
chantant une mariée à l'autel. Du haut des,
terrasses, où le vent agitait des hamacs j
suspendus, les habitants restes chez eux
échangeaient de joyeux saluts avec ceux~
dont les embarcations volaient sur les eaux
du lac; d'autres, assis à leurs fenêtres, les
jambes pendantes au dehors, péchaient!
dans la cour et dans les appartements du~ ;1
rez-de-chaussée, les poissons qui venaient'
chercher dans les eaux dormantes un;
refuge contre les courants impétueux
desfteuves débordés. Parfois, au milieu;
de la bruyante mêlée des canots appa-
raissaient les ramures d'un cerf à la
nage que les eaux avaient chassé deson
fourré; des sangliers eSarés fuyaient aussi
leurs bauges envahies et levaient leur
groin au-dessus des eaux, comme les mar-
soins qu'on voit fendre la surface de l'O-
céan. En un mot, les habitudes de la
nature semblaient être extrêmement bou-
leversées.'
Les deux'guides durent faire un long
détour pour éviter cette plaine noyée 1
heureusement Andrès put obtenir de quel-
ques Indiens ~ui glissaient à l'aide de
larges patins de bois'sur ce§ terrains fan-
de Caj-H-c, dès le 9 avril 1880, d'un attentat à
la pudeur reproché au sieur Mouly, et qu'au
lieu de prévenir immédiatement ses chefs'
hiérarchiques il a fait partir l'accusé, le 12
a.vri!, pour la maison-mère de Rodez, où il
est allé lui-même, le 14 du même mois,, quel-
ques heures avant le commencement de l'en-
quête judiciaire;
Considérant que le sîeur Viargues s'est
rendu coupable, tout au moins, d'une né-
gligence et d'une imprévoyance qui ont eu
pour résultat do laisser jeter des germes de
corruptions dans un établissement, d'éduca-
tion conné à sa surveillance,
Arrête
Art. !
~
Cajarc. )'
Il est certes douloureux d'avoir à signaler
ces faits, qui peuvent donner lieu à un débat
devant la Chambre des députés et fournir
des armes aux adversaires de l'enseignement
libre.
La justice a fait rigoureusement son devoir
'& l'égard des coupables mais les exemples
sévères ne soat que des mesures répressives.
Au gouvernement Incombe, nous le répétons,
le soin de prendre des mesures de surveil-
lance que l'opinion publique réclame avec
énergie.
Les eudistes, qui ont, à Rennes et à Redon,
deux collèges, ont récemment fondé-à Hen-
nobont (Morbihan) un j'M~Mt pour l'éduca-
tion des .jeunes gens qui doivent entrer dans
le séminaire de la congrégation. Une cha-
pelle est ouverte au public comme dans
tous les établissements des eudistes.
Par les ordres du préfet du Morbihan, M.
deMonttuc, un commissaire de police, s'est
présenté dans la chapelle à l'heure des ofû-
ces du dimanche. 11 a dressé procès_-verbal
pour constater la présence de plus de vingt
personnes dans une chapelle dont l'ouverture
au public n'était pa.s légalement autorisée.
UNE STATUE A CARNOT
La ville de NoIay(Cote-d'Ôr), patrie do
Carnot, a pris la résolution d'élever une sta-
tue à son illustre enfant.
Dans ce but, elle ouvre une souscription
nationale'pour laquelle le conseil général de
la Côte-d'Or avoté une somme de mule
francs.
Nous nous associons de grand cœur à cette
patriotique initiative. Nous n'avons pas assez,
en France, le culte de nos grands hommes.
Carnat estnno de nos gloires révolution- `
naires les plus pures et les moins, discutées..
Ce fut un grand esprit et un grand carac-
tère.
Carnot, qut sauva la Franco de la défaite et
de l'invasion, ne repose pas en France. Il est
mort dans l'exU,et ses restes,, que nous n'a-
vons jamais réclamés à l'étranger, sont en-
core dans le cimetière de Magdebourg.
Jamais honneur~ jamais réparation ne fu-
rent donc plus légitimes. Il hersufnt pas
d'une pierre ignorée dans, le champ de la
proscription pour consacrer: une telle mé-
moire. Carnot a droit, de la part do,la France
républicaine, à déplus grands hommages.
II est un de ceux qui ont le plus contribué
à faire de la terre française ce qu'elle est
aujourd'hui un Etat libre, démocratique,
indépendant..
Envoyé par le Pas-de-Calais à l'Assemblée
législative, puis à la Convention, il fut nommé,
le 14 août 1793, membre du Comité de Salât
public, où il fut chargé du personnel et du
mouvement des armées.
La. patrie .était en danger etia République
menacée de toutes parts. Au dehors, l'en-
nemi assiégeant nos frontières, la route de
Paris ouverte au dedans, cent mille Ven-
déens se révoltant contre là France, Bordeaux
et Caen.s'insurgeant, Lyon soutenant un siège
contre 1~ Convention, le Midi en feu, Toulon
tendant la maln-aux Anglais, les armées tra-
hies par leurs chefs; en résumé, soixante dé-
partements menacés de guerre civile et d'in-
vasion et, de plus, le pays ravagé par la misère
et la disette.
Carnot no recula pas devant cette tâche
formidable. L'imminence du danger ne jB.t
qu'exalter son dévouement et son courage.
Il se donna à l'oeuvre du salut national
avec une activité, une puissaaca et un achar-
nement sans exemple dans l'histoire.
M nt manœuvrer et relia entre &lloa par
une direction commune les quatorze armées
de la. Révolution. H leur communiqua quel-
geux, quelques vagues renseignements sur
le chemin à suivre pour gagner lePlaya-
yicente.Hétait néanmoins fort difncile de
marchera coup sûr et même d'avancer
sur ces terrains noyés les routes/les sen-
tiers, tout était confondu. Andrès lui-
même, comme le Hmier dont la rosée ou
L l'extrêmesécheresse paralyse l'odorat, ne
savait quelle direction suivre. Il en était de
même de la colonne de cavalerie qui se
traînait péniblement sur les pas des gui-
des. Ceux qui marchaient en -tête trou-
vaient encore sous les pieds de leurs che-
vaux un terrain assez solide; mais le sol,
pétri, labouré par eux, n'offrait plus a
ceux qui venaient ensuite que des mares
fangeuses où le cheval et le cavalier se
traînaient péniblement et souvent res-
taient embourbés.
D'après les renseignements que !e Cher-
cheur de traces avait recueillis, on devait
prendre la direction de l'est; mais des
marais impraticables empêchaient de sui-
vre la direction indiquée il fallut presque
rebrousser chemin, et les hommes se dé-
courageaient. Berrendo chevauchait en
silence à côté du Chercheur de traces, qui
s'avançait, sombre et résigné, prêtant
l'oreille au sourd et imposant murmurer
des eaux lointaines, dont un rideau d'ar-
brës cachait la vue.
'–Nous sommes prèsd'un neuve, dit-il,
c'est un fait évident pour un enfant même;
mais quel est ce neuve ? c'est ce qu'il faut
aller reconnaître tous *deux. Venez avec
moi; j'ai besoin de votre aide, car on dirait.
que Dieu m'a tout à coup retiré cette saga-
cité dont j'étais peut-être trop orgueil-
leux.
Les deux guides atteignirent bientôt le
Ht du neuve annoncé mais le détour qu'il
avait fallu faire ne leur permettait pas de
décider si ce neuve était le Playa-Vicente
ou le Riô-BIanco.Berrendo prétendait
que ce devait être le premier Andréa sou-, ~l
que chose de son inébranlable confiance et
de son robuste patriotisme.
Il les lança sur le chemin du triomphe,
distingua les chefs, tira des rangs inférieurs
de l'armée des soldats dont il Bt des héros.
En un mot, il organisa la victoire et, dans
cette lutte suprême entre l'esprit fepdal et
le progrès, 11 assura le triomphe de la liberté.
Après la chutede la République, Carnot ne
fut pas un complaisant de l'empire. U ne bri-
gua ni les honneurs ni la. fortuna. Intègre et
reste pauvre après avoir commande àTEu-
rope, il prit ia route de l'exil.
Lorsqu'il apprit que l'empire compromet-
tait le sort de la France, il n'hésita pas un
.instant. -1
Etouffant en lui tout ressentiment, M revint
onrir son épee à sa patrie compromise et s'il-
lustra en défendant Anvers, qu'il ne rendit
que par ordre aux armées coalisées.
Pour prix de son patriotisme, Carnot fut
proscrit de nouveau. -Chassé de France, il
mourut dans l'exil.
Nous lui devons une réparation. La dignité
do la Franco et la reconnaissance publique
réclament depuis longtemps les honneurs
pour une si grande mémoire.
La. commission nommée par TassomNëo
des délégués des sociétés agricoles do France
sera. recao-demain vendredi, à neuf heures
du matin, par la commission du Sénat, char-
gée du rapport sur les tarifs douaniers, aun
de lui exposer les souS'rahcos do l'agricul-
ture et ses~ceux.
Cette commission se compose do M. Es-
tancelia, président; de MM. Marc-Dehaut,
Avonior, Adoque, de Corboron, Beaucarne-
Lëroux, de Pômereu, Dargis, do Saint-Victor;
Tiersonnier, Miramon, de Felcourt, Degros.
LA JOURNÉE FOLITNUE
M. Jfaies Simom et te cabinet
Où annonce que M. Jules Simon, quia été
nommé présidentdo la commission Bara-
gnon, serait disposé à entrer dans les vues
du'gquyornemont.M.~ Jules Simon a eu, mer-
credi, une entrevue avec le ministre de la
justice. On assure que la proposition Bara-
gnon sera modinée de telle façon qu'elle
puisse être acceptée par le cabinet, et votée
par conséquent à une forte majorité.
carême préparatoire de ta
gendarmerie
Le mtnistM de la guerre vient d'adresser
desinstructions aux chefs de légion de gen-
darmerie pour les inviter à procéder de suite
à la revue préparatoire qui doit précéder les
inspections qui vont commencer à la nn do
ce mois.
"m.'cot-
M. Got, de la Comédie-Française, vient, sur
la proposition de M. Fustel de Coulanges,
d'être nommé professeur de lecture a l'Ecole
normale supérieure.
Rénmiom de ta droite
Dans une réunion d& députés et de séna-
teurs de la droite, M. Chesnelong a développé
des propositions en vue de combattre l'ap-
pilcation des décrets du 29 mars. Les propo-
sitions ont été adoptées. J
Tmechcntairedem terry
M. le ministre de l'instruction publique
vient d'adresser aux préfets une circulaire
ayant pour but d'assurer dans les écoles la
liberté de conscience pour les élèves non ça-
t~oligues.J' ('J, :J'
M~ttentin
La R
fait jusqu'à présent à t'Assistance publique
très peu de chose, mais que M. Quentin est
UQ esprit ferme et résolu, tr es capable de con.
cevoir et d'exécuter les réformes nécessai-
-res."
M. Thulié est aussi un esprit forme et ré-
solu. De plus, il possédait une compétence
que n'a pfts M. Quentin. Il est vrai que ce
n'étaitpas nn amide M. Gambetta.
Dans une réunion privée trës nombreuse,
tenue avant-hier à Lorient, la candidature do
M. Léon Journault, ancien député, au siège
laissé vacant par la mort .do M. RaUer, a été
adoptée à l'unanimité.
Uncomité s'est immédiatement formé pouf
tenait que c'était le second. Que ce fût l'un
ou l'autre, il était urgent de chercher un
passage. Le neuve coulait, profondément
encaissé dans un lit de rochers si élevés,
gué ses eaux paraissaient noires et téné-
breuses en dépit du soleil c'était com-
me un canal dont les berges, séparées
par use distance de quarante pieds, envi-
ron, formaient de chaque côté de gigan-
tesques muraillesà pic. Les bords du neuve
étaient envahis par une végétation puis-
sante et semblaient complètement dé-
serts.
Des arbres majestueux poussaient de
distance en distance sur la terre qui cou-
vrait le roc cachés sous leur vert feuil-
lage on balancés sur les lianes que le
vent agitait, des milliers d'oiseaux mêlaient
leurs chants à la voix mugissante du
neuve,, et les bois voisins renvoyaient
d'harmonieux échos avec la senteur amère
des lauriers-rosés.
–Vous voyez, dit Andrès, que ce neuve
ne peut être le Playa-Vicente ,1 car
rien ici ne réyële'la présence de l'hom-
me.
En tout cas, répondit Berrendo, avant
de pousser une reconnaissance plus loin~
il Serait prudent de nous faire soutenir par~
quelques hommes de ma compagnie que
je vais aller chercher.
Allez, et pendant ce temps je me met-
trai en quête d'un passage, répondit An-
'ores.
Berrendo fut quelque temps à revenir a;
l'endroit où il avait laissé son compagaon.
11 avait amené av~clui six cavaUers des
moins &tigués et six pionniers armés de~
leurshaches. Le Chercheur de traces n'était
plus la mais Berrendo entendit sa voix à<
quelque distance et l'eut bientôt rejoint r
c'était à un endroit o~. les rochers des ri-~
ves s'avançaient au-dessus du Neuve
de manière a. se rapprocher non par la base,;
mais par le sommet, d'une vingtaioe .d~
appuyer cette candidature, autour de laquelle
se groupe la presque totalité des membres
de 1 ancien comité républicain reconstitue. <
La JoMFMee jpÏM<ïMCt~
t~édtt foncier de tramée
Le 5 ma! a eu lieu au Crédit foncier de
Franco le troisièma tirage des obligations
foncières de 1879.
Les numéros 107,413 et 1,758,949, sortis les
premiers, gagnent chacun 100,000 fr.
Le numéro 422,026 gagne 25,000 fr.
Les numéros 1,584,595 et 1,342,952 gagnent
chacun 10,000 fr. ",i
Les numéros 408,098, –638,140,–4,139,204
I,S34,664,– 1,098,686, ont droit chacun &
un lot de 5,000 fr.
Aujourd'hui s'est tenue rassemblée géné-
rale annuelle des actionnaires de la compa-
gnie d'assurances sur la vie. le Soleil.
Cette assemblée, qui réunissait 5,603 ac-
tions, a approuvé les comptes de Ifexercico
1879.
Tous prélèvements statutaires étant opérés,
le dividende dé l'exercice a été ûxé & la
sommede20-fr. par action, et le solde de
449,122 fr. 56, disponible après déduction de
l'Impôt sur le dividende et des tantièmes du
conseil d'administration, a été reporté & l'exer-
cice nouveau.
Le dividende est payable à partir du 10 cou<
rant. J.
L'assemblée a réélu pour six ans M. le
comte Sapia, administrateur sortant, et con-
nrmé la nomination de M. Goguel, en rem-
placement de M. de Ï)almas, démissionnaire.
M.,L. Doscours, censeur sortant, a été
également réélu,; et M..Alberti a été con-
nrmé remplaçant de M. Leviez, .démission-
naire.
Le fort remboursement opéré la semaine
dernière par les soins des liquidateurs do la
Compagnie Immobilière entre les mains du
principal créancier do cette Société, la Crédit
mobilier français, permot.tra, selon nos infor-
mations d'aujourd'hui, à ce dernier de rem-
bourser catte année, au prix Ûxé lors do l'é-
mission en 1876, plus de 12,500" obligations
6 0/0 à 120 fr., auxquelles servent do base
autant d'obligations dite « Rivoli.))
Ce tirage aura lieu cette année le 13 mai.
Le câble direct Pouyer-Quortier est in ter-
rompu.entre Brest et Saint-Pierre.
t1
BANQUE EUROPE ENNE
1:
RESPONSABILITÉ BES ADMINISTRATEURS
La rësponsabDitë des administrateura
est multiple; eUe porte sur les points sui-
~vants,
~4-, .Défaut de surveillance des opéra-
tions faites par. M, Philippart,, lorsqu'il
dirigeait là Banque
C'est ce défaut de surveillance quia per-
mis que ia catastrophe se produisit..
Illégalité des opérations 'faites de- ~I
puis le départ de M. Philippart.
;C. IMégalité des assemblées du 19
avril et, par conséquent, gestion, depuis
lesdites assemblées, par dès personnes qui
ne sont revêtues d'aucun mandat, i
Nous ne pourrions élucider ces~ divera
points en un seul article nous les pren-
drons chacun séparément.
Aujourd'hui nous nous occuperons spé-
cialement de la nullité des assemblées qm
ont été tenues à Bruxelles le 19 avril der-
hier, nultité qui entraîne celle du vote des
ordres du jour, de la nomination des ad-
ministrateurs, et par conséquent celle de
toutes les opérations faites, de toutes les
décisions prisesrpar des personnes qui se
trouvent, sans mandat régulier, à la tête de
laBanque Européenne.
Rappelons d'abord que c'est seulement
six semaines âpres le départ de M. Philip-
part que se réunit la première assemblée
générate extraordinaire convoquée par le
conseil d'administration. L'ordre du jour >r
de cette assemblée était le suivant
pieds. Les Jarochos bu les Indiens avaient
jeté d'une rive à l'autre un de ces p&nts
de bois comme on en trouve souvent au
Mexique. Les lianes qui pendaient aux ar-
bres servaient d'etrier à des planches liées
bout à bout avec des lanières de peau et
formaient au-dessus du neuve un pont sur
lequel deux hommes pouvaient .à: peine
marcher de iront, un pont mobile comme
les lianes quile suspendaient, mais d'une
solidité à supporter le passage d'une ar-
tillerie de léger calibre; le corps d'expédi-
tion en avait déjà traversé de semblables
sansaccident..
–C'est bien, Andrës, dit Berrendo;
mais pour aujourd'hui, nos hommes n'i-
ront pas plus loin leur chevaux sont aussi
harassés qu'eux, et je viens d'apprendre
quele général a réuni un conseil dp guerre
pour examiner s'il était prudent de s'en-
gager plus loin, sur vos travers, .dans ce
labyrinthe de forets et de terrains noyés.
général n'a .donc plus cônSàhce
en moi ? s'écria Andrës avec vivacité.
Je ne dis pas.cela ;mais on prétend
que votre sagaoité est en défaut, puisque
vous soutenez que ce neuve n'est pas le
Playa-~Vicente. Quant a. votre loyauté, per-
sonne ne la met en doute..
On a raison, reprit le Chercheur de
traces d'un ton sombre car je ne saurais
mourir au besoin pour qu'on n~ea pût
douter.
Laissant les douse hommes d'escorte les
attendre près du pont, le Chercheur de
traces et Berrendo le traversèrent pour al-
ler connaître les lieux. Les troupes en efEet
étaient si découragées, si fatiguées d'une
marche~ au milieu de terrains fangeux,
.qu'une attaque subite aurait été la perte
de l'expédition..
GABRIEL FERRY.
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