Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-05-03
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 03 mai 1880 03 mai 1880
Description : 1880/05/03 (Numéro 122). 1880/05/03 (Numéro 122).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
ZA PRESSE BD LUNDI 3 MAI 18M
Bonnat, Cabanel, Lefèvre, 'Van Marck,
Bouguereau, qui sont, après tout, les vrais
conducteurs du mouvement artistique
contemporain, ne comprennent point que
l'admission de certaines œuvres jette sur
les autres une inévitable déconsidération.
Le péril est là: il est grand et ce serait
vraiment le cas, si nous n'avions point ou-
blié notre latin, de répéter sur tous les
tons le cri d'alarme des Romains Caveant
CO?MM~
Co?MM~ veut dire JMry.
Des circonstances particulières concou-
rent encore à rendre plus sensibles cette
année les inconvénients qui résultent de
cette indulgence des juges et de cette
surabondance des œuvres admises. Par
suite de ~je ne sais quelle difficulté maté-
rieUe dont la cause nous échappe, l'ad-
ministration chargée du placement des ta-
bleaux s'est trouvée pour la première fois
tellement en retard, qu'elle a été surprise
par l'ouverture officielle du Salon bien
avant d'avoir accompli sa tâche habituelle.
Aussi est-ce une impression véritablement
pénible que la foule énorme des visiteurs,
renuant jusque dans les salles lointaines
etdanslesinterminab)es galeries qui do-
minent la nef centrale, éprouve en aper-
cevant ces énormes amoncellements de ta-
bleaux tristement retournés contre les
murs, et ces toiles de toutes grandeurs
étendues par terre comme de simples ta-
pis de pied. qui n'ont même pas l'avan-
tage d'être chauds!
« Pauvres artistes M entendons-nous
murmurer, ou plutôt soupirer autour de
nous..
'Oui, pauvres artistes, en effet, dont les
intérêts sont connés à des mains ou bien
indifférentes, ou bien maladroites. Il eût
été cependant bien facile d'éviter ce der-
nier reproche. L'administration des beaux-
arts dispose d'un personnel assez nom-
breux pour faire accrocher aux murailles,
du palais en temps utile, les œuvres que le
jury lui conne si elle ne le peut, ce que
je suis loin d'accorder, j'estime qu'il vaut
mieux retarder l'ouverture que de la faire
d'une façon si incomplète.
'Il y a, en effet, un certain nombre de
gens qui ne vont au Salon qu'une fois ou
deux, et cela dans les premiers jours de
l'exposition. Ceux-là ne verront point les
œuvres que l'on n'a pas encore trouvé le
moyen de mettre à la place quiles attend
on les aura donc privées d'une part de la
publicité qui leur est due, cruellement et
injustement. Il ne faut pas qu'un tel
abus se renouvelle.
Je regrette vraiment d'avoir à formuler
tant de griefs; je ne crois point appartenir
X la fâcheuse tribu des grincheux, etj'aime
à me rendre cette justice que l'éloge m'est
plus doux à décerner que le blâme. Mais
je regarde comme un devoir de me faire
l'interprète de réclamations comme celles-
ci. Il y a des obligations auxquelles nous
~'oeeayfM-ons jamais de nous soustraire.
Ces prélimmailea indiepRnsables- une
fois posés, nous allons entrer dans l'e-\a-
men rapide des œuvres qui nous semblent
dignes de l'attention de nos lecteurs. Tout
le monde comprendra que si jamais un
prdre sévère a été la condition absolue
d'une étude sérieuse, il le devient plus
encore en présence d'une quantité si con-
sidérable d'œuvres de toute provenance et
de toute nature. Nous ne pouvons .plus
suivre comme autrefois l'ordre alphabé-
tique, auquel l'administration a renoncé.
Bon gré mal gré, il nous faut adopter ses
propres catégories; mais nous devons, au-
paravant, jeter un rapide coup d'œil sur
le grand escalier et sur le salon d'honneur
qui échappent à cette classification.
LOUIS ENATLT.
(Z,s~M~eaafe?M<
LETTRE DE LÀ CHAMBRE
Le tarif douanier, qu'on devrait abandon-
ner puisque M. Rouvier a déclaré qu'il ne se-
rait appliqué qu'en 1882. au plustot, n'a pas
été le morceau principal de la séance d'hier.
Un débat a été soulevé par M. Boysset qui
tEMt~ETFCN M: jP~:jE'SSiS
DU LUNDI 3 MAI 1880
*"4
M.E
mcamMmm
11. LA CAVERNE DE BUCTJARO (SUITE).
–Arrêtez, seigneurs cavaliers! s'écria la
mère ma fille n'a donné à personne le
droit de se battre pour elle mais il dépend
de vous que l'un des deux rivaux l'obtienne
plus tard.
A cet encouragement inattendu, les
deux voix firent silence.
'Venez ici, à ces barreaux, reprit la
vieille; recevez d'une mère jalouse de
l'honneur de sa fille une preuve de la plus
haute confiance. Nous tiendrons, ma fille
et moi, pour cavalier félon celui qui ne
viendra pas ici l'épée dans le fourreau et
la paix dans le cœur et sur les lèvres.
Andres et Berrendo se présentèrent tous
deux;, le feutre à la main, dans une zone
de clarté que deux chandelles de résine
projetaient au delà des barreaux, le pre-
mier sans rancune et confiant dans le doux
aveu qu'il avait surpris sur les lèvres de la
jeune nlle, le second avec l'assurance qu'il
devait au sentiment de son propre mérite.
Alors-là mère de Luz entremêla avec
tant d'adresse les promesses d'adoucir la
sauvagerie farouche de sa fille et la pein-
ture de la détresse d'une veuve et d'une
orpheline loin du chef de leur famille;
client si bien luire aux yeux des deux ga-
lants l'espoir de la plus douée récompense,
que chacun d'eux, sûr de l'emporter sur
son rival, promit d'accompagner la mère
et la fille jusqu'au bout ~u monde sans
briser les liens encore mal serrés d'une
a demandé la. mise à l'ordre du jour du 17
mai, de sa proposition relative à la magis-
trature.
M. Varambon a demandé que toutes les
propositions relatives à la magistrature fus-
sent déférées à une commission de 22 mem-
bres qui aurait pour mandat de codiïierla ré-
forme judiciaire.
C'eût été un enterrement en règle.
Le gouvernement, mis en demeure de dire
son avis, a déclaré~ par l'organe de M. Cazot,
ministre de la justice, que, conformément à
sa politique habituelle, il n'en avait pas.
Il s'en est remis à la sagesse n de la Cham-
bre Ce qui n'empêche pas que tous les mi-
nistres, sous-secrétaires d'Etat, etc., ont voté
contre la proposition de M. Boysset, repoussée
àlamajoritédedeuxvoix..
On parle depuis quelques jours, de deux in-
terpellations de membres de la droite l'une
de M. Blachere, l'autre de M. Villiers. Celle
de M. Blachere, sur les révocations en géné-
rai, n'aura pas lieu Immédiatement elle ne
sera faite par son auteur qu'à l'occasion de
la discussion du budget. Quant l'interpella-
tion de M. Villiers sur les abus de la censure
à l'égard du TW6oMment la semaine prochaine.
ÊMOS DE PARTOUT
Hier soir, vers sept heures, au haut de l'a-
venue des Champs-Elysées, un haquet heurta
une voiture de maïtre brillamment attelée.
Le choc fut très violent.
JLo coupé qui fut en parti fracassé portait
M. de Girardin et sa fortune.
Fort heureusement, l'éminent publiciste
n'a pas été atteint.
Grande réception, Mer soir, au ministère
des aBaires étrangères.
L'assistance était très nombreuse et des
plus brillantes le corps diplomatique au
grand complet, lors Lyons, le comte de Beust,
M. de Radowitz, le marquis de Molins; parmi
les ministres MM. Jules Ferry, Lepère, Var-
roy, le général Farre, le général Pittié, chef
de la maison militaire du président; le géné-
ral Faidherbe, grand- chancelier de la Légion
d'honneur. Beaucoup de dames, parmi les-
quelles nous remarquons la princesse de
Hohenloheet sa fille, Mlle de Beyens, Mme
-et Mlle Molard, Mme Valery-Radot, la jeune
femme du chef de cabinet du ministre, etc.
Contrairement à l'usage officiel, la soirée
s'est prolongée assez avant dans la nuit.
~JtC
Marie Bière fait écolo
M. Picard, médecin Moulins, vient d'être
assassiné par son ancienne maîtresse Hélène
Dumaire.
Comme M. Gentien, 11 avait noué des rela-
tions avec une jeune SHe, comme lui il était
devenu père et se souciait aussi peu que lui
de prendre ce rôle au sérieux. Malheureuse-
ment le parallèle s'arrête ici. M. Gentien vit
avec ses balles et M. Picard en est mort.
Voilà un événement qui désillera les yeux
de bien des défenseurs de Mlle Bière.
Après tout, Mlle Dumaire compte peut-être
sur l'acquittement?
~
Les deux départements de la Savoie et
Haute-Savoie ont été considérablement éprou-
vés par plusieurs incendies, où des viUages
ont été entièrement détruits.
(Savoie). -l" commune de Montaimont,
33 maisons anéanties, 17 victimes. 8° village
de Pau, 20 maisons incendiées.
(Haute-Savoie). 3" Vallières, plus de
quarante-cinq familles sans asile. 4° Viuz-en-
Sallaz, cinq maisons incendiées.
En présence de cet état navrant, un comité
savoislen s'est formé et fait une souscription
pour venir en .aide à tous ces maiheureux
incendiés qui se trouvent eh ce moment dans
la plus profonde misère.
Le comité fait appel à toutes les personnes
généreuses et charitables qui voudront bien
s'associer à soulager tant d'infortunes.
Prière d'adresser les oSrandes au siège du
comité, rue d'Aboukir, 78, de 1 heure à 4
heures, ou à M. Marin Lamellet, rue des Ar-
chives, 40, délégué à cet enet..
Au Salon
Foule énorme au Palais ffo l'Industrie. Le
chinro des entrées payantes de cette pre-
mière journée a été de 8,900.
récente amitié; puis, pour battre le fer
tandis qu'il était chaud, la prudente vieille
fixa au surlendemain matin le jour de leur
départ pour Tehuacan. après quoi l'un et
l'autre regagnèrent leur logis.
–Tu vois, Luz, dit la mère triomphante,
que tout dépend de la manière de s'y
prendre, et que j'ai rivé la chaîne sur deux
cœurs dont tu peux à ton gré disposer dé-
sormais.
La vieille disait si vrai, qu'au point' du
jour, ainsi qu'ils en étaient convenus, An-
dres et Berrando cheminaient aussi paci-
fiquement que si rien ne s'était passé la
veille, depuis leur rencontre dans l'église,
vers la caverne de Pucuaro.
Une demi-heure âpres, ils attachaient
leurs chevaux aux branches du chêne qui
masquait l'entrée de la grotte. Le man-
teau de lierre flottait aussi intact, du moins
en apparence, que lorsque Berrendo l'a-
vait soulevé la veille; mais, à l'œil exercé
du chercheur de traces, les faisceaux de
feuilles, quoique imperceptiblement frois-
ses, indiquaient que le pan de verdure
avait été bien des fois soulevé par de fré-
quentes allées et venues.
Cependant Berrendo, avant de pénétrer
dans la caverne dont les bruits étranges
l'avaient, si fort eHrayé, demanda au ~as-
~'M6fo?' s'il avait quelque mot d'ordre plus
particulier que celui qu'on, lui avait donné
à lui-même; car il eût été imprudent
d'éveiller la dénancë des agents da don
Ramon. Tapia le rassura sur ce point, et
tous deux pénétrèrent résolûment dans la
caverne toutefois, ils ignoraient encore à
qui ils allaient avoir affaire ils n'avancè-
rent qu'avec circonspection.
A peine avaient-ils fait quelques pas a.
tâtons (car le pan de lierre interceptait la
clarté du jour), que des bruits vaguespar-
vinrent jusqu'à eux.
Toutes vagues que fussent ceg rumeurs,
le son des voix humaines s'y mêlait à coup
Beaucoup de notabilités appartenant au
monde de la politique et des arts.
Nous remarquons le duc d'Alençon; MM.
Gambetta, Turquet, de Rémusat, Proust, Ch.
Blanc, Fantin-Latour, BuSet, Carolus Duran,
baron de Beyens,Duef;Mmes de ChàtHlon,
de Poilly nombre d'artistes; Mmes'Abbema,
Pierson, Alice Regnault.
UNE LOI ABSURDE
Le directeur du 7Y~aMar?'e nous adresse
la lettre suivante
Paris,lo2m41880.
Monsieur et cher confrère,
Excusez-nous de vous ennuyer encore, mais
c'est un vœu. Tous les ans, le 3 mai, nous'
fêtons l'anniversaire du jugement correction-
nel qui nous a privé Mpefp(' politiques, en nous condamnant à SO francs
d'amende comme outrageur des moeurs, pour
avoir trouvé immoral le roman de la FtMe
jEKsct, dans lequel était fait l'éloge de la prosti-
tution.
Le ministère public, en requérant contre
nous, a déclaré que l'article du Tintamarre
était « louable mais les termes de cet ar-
ticle ayant été jugés grossiers, nous avons été
condamnés à 50 francs minimum qui est
presque un acquittement, car on n'outrage
pas les mœurs pour ce prix-là, ce serait déri-
soire.
Cette condamnation n'en entraîne pas moins
la perte (M/MMble la loi est formelle de nos droits ci-
viques. Et ce, en vertu d'une loi, impériale je
crois, que depuis ce temps nous n'avons né-
gligé aucune .occasion de dénoncer à nos lé-
gislateurs républicains.
11 faut croire que si les septennats se sui-
vent, ils se ressemblent toujours quand il
s'agit d'abroger les lois de l'empire, et'il ne
me paraît pas inutile d'en faire de temps en
temps la preuve aux yeux du public.
J'ignore pendant combien d'années encore,
monsieur et. cher confrère, j'aurai le regret de
vous mettre à contribution pour cette scanda-
leuse éphéméride mais tout porte, hélas à à
croire qu'à moins d'une restauration monar-
chique que rien heureusement ne fait pré-
voir, cette loi de laquelle nous sommes vic-
times, pas mal de mes confrères et moi, con-
tinuera à faucher sur la tête des écrivains,
plus de droits électoraux qu'un évêque n'en
pourrait.maudire.
Recevez, mon cher confrère, mes salutations
cordiales.
Le rédacteur en chef du 'TmtatKan'e,
LÉON BIENVENU,
jMt~He a!e 1" c!(Msc.
Nous ne pouvons que nous associer au
directeur du TY~aHtsn'e pour réclamer
l'abolition d'une loi depuis longtemps con-
damnée par l'opinion publique.
Mais nous craignons que M. Léon Bien-
venu, qui a fait un vœu, ne soit obligé de
nous écrire l'année prochaine une lettre
aussi spirituelle et aussi vraie que celle
qu'on vient de lire.
NOS CORRESPONDANCES
(De Hotre e
Lpndres,le30-avrill880.
Sir Stafford Northcote et lord Cranbrook
peuvent maintenant se consoler de ce qu'ils
ne îont plus partie du ministère ils sont de-
puis hier membres honoraires de la com-
pagnie des marchands tailleurs de la Cité de
Londres, et quelle ambition pourrait ne pas
être satisfaite d'un honneur aussi grand?
Après avoir rempli les formalités nécessai-
res et s'être soumis aux rites traditionnels de
la vénérable compagnie, les deux anciens
ministres ont juré solennellement « de gar-
der les mystères de l'art du tailleur, de
n'en point trahir les secrets, de n'en dé-
couvrir aucune des pratiques aux étrangers
et de veiller à ce qu'aucun étranger ne
puisse exercer ce métier dans la Cité )'.
Tout cela sonne bien étrangement à l'o-
reille, et l'on ne dirait guère que ces nouveaux
compagnons tailleurs étaient encore, la se-
maine dernière, ministres d'un gouverne-
ment qui a pour devise le libre échange. Es-
pérons que les deux néophytes n'iront pas
divulguer l'art de coudre des culottes à grand
pont et à petit pont et que la très honorable
compagnie des marchands tailleurs n'a pas
admis dans son sein deux traîtres qui ont con-
sûr. Bientôt la cause de ces rumeurs fut
expliquée aux deux compagnons. Au sor-
tir d'un dé&lé qui donnait accès dans la
partie la plus vaste du souterrain, ils
s'arrêtèrent devant un étrange spectacle.
Les lueurs que jetaient d'énormes four-
neaux allumés-montraient, sous une im-
mense coupole de granit, de hautes et
nombreuses colonnes formées par l'infil-
tration des eaux. Le reflet des feux éclai-
rait une multitude d'hommes qui allaient
et venaient, de longs jets de métal incan-
descent qui ruisselaient des creusets, et
plus loin des chevaux attachés aux parois~
sellés, bridés, prêts à être montés au be-
soin.
Que vous avais-je dit ? s'écria le
chercheur de traces. N'est-ce pas ici la
mae~'a~a de don Ramon? Ce ne boni
certes pas les Espagnols qui se cachent au
sein de la terre pour y fondre des canons.
Ce ne peut être que l'homme assez achar-
né à la lutte pour aller arracher le salpê-
tre aux sépultures des églises
Il n'y avait rien'à répondre à cette ob-
servation. N'était-ce pas la seule manière
d'expliquer la disparition subite de don
Ramon Rayon et de sa troupe? Les deux
visiteurs furent bientôt entourés d'insur-
gés qui s'élancèrent vers eux.
Conduisez-nous devant don Ramon,
dit Tapia.
Nous ne connaissons pas don Ramon,
s'écria l'un des travailleurs.
Et vous ne connaissez pas non plus,
à ce que je vois, Andréa, le chercheur de
traces, pour espérer lui faire .prendre le
change? Don Ramon Rayon est ici, et je
lui apporte un message du général (( don
Ignacio D, répondit le rastreador sans
s'émouvoir du piège qu'on lui tendait.
Un~ofâcier traversait en ce moment le
cercle de lumière que projetaient les for-
ges, et le chercheur de traces s'écria
Seigneur don Ramon, le messager de
juré sa perte. Gomme de juste, on a prononce ï
des discours après boire. 1
Le duc de Cambridge, Commandant en c
chef des forces de la Grande-Bretagne, a fait
le plus grand éloge de l'armée des volon- (
taires et de la milice M..Smith, ancien mi- (
nistre de la marine, a déclaré que la flotte ]
était dans un état on ne peut plus satisfai-
sant mais, en passant, il a fait Illusion à
l'~guère que ce navire ne fût pas-perdu corps
et biens.
'Lord Cranbrook, prenant alors la parole, a
admis que le parti conservateur avait subi
une rude défaite, mais qu'il n'était pas mort
et qu'il ne fallait pas désespérer en même
temps M a protesté contre le verdict du pays
en disant qu'il n'était pas juste puis l'an- f
cien chancelier de l'Echiquîer, sir Staubrd `
Northcote, a rappelé qu'on 1868 aussi les li-
béraux avaiant une grande majorité et qu'ils
l'avaient perdue et, après avoir dit qu'il
était dangereux de prophétiser, il a prédit
qu'à présent, pour rester au pouvoir, ils
devraient maintenir les principes généraux
que lord Beaconsneld et son gouvernement
'ont cherché à établir. Etait-ce de la raillerie.?
nouspouvons le croire, car sir Stafford North-
cote se mit à dire que les libéraux n'auraient
qu'à frapper du pied pour que les mllMons
de livres sterling sortent de terre comment
le commerce et l'industrie, qui ont tant eu à
soufMr de l'ignorance du gouvernement con-
servateur, noprospëreraient-Hs pas sous le
règne éclairé dés libéraux? Forcément les s
récoltes vont être meilleures maintenant que.
?. Gladstone est premier ministre; les re-
cettes de l'exercice vont augmenter, car le
peuple boira beaucoup plus, et l'abondance
va renaître. Le dépit perce dans tout cela et
la plaisanterie est forcée, et c'était pour arri-
ver adiré que si le ministère était traduit à la
barre du Parlement et censuré pour sa con-
duite, le parti conservateur était prêt à se
défendre d'après les principes qui l'ont tou-
jours guidé..
C'est le.24 du mois prochain que JMme Sa-
raA..Bem/M~ OH~ Compaq va reparaître à
Londres; en attendant nous avons au théâtre
du prince de Galles des matinées françaises
de rAt)et!glais. C'est miss Geneviève Ward qui est à la
tête de cette troupe, et l'on annonce avec
grand fracas que le prince et la princesse de
Galles assisteront à la représentation du 10
mai.
L'.A~KAnglais, vous voyez d'ici ce que celapeut être,
et cependant il y a à Londres beaucoup d'An-
glais qui parlent très bien notre langue et,
parmi les artistes dramatiques, on en compte
plusieurs qui connaissent à fond le français.
Mais la mémoire et la connaissance d'une
langue ne snfnsent pas pour le débit; autre
chose est lire, autre chose est dire ou réciter.
On a beau connaître le français, si on a l'ac-
eent de son pays, on fait toujours rire sur la
scène et, quoi qu'on fasse, l'accent britannique
percera aussi désagréablement que le ferait
l'accent prussien si les Allemands s'avisaient
de jouer une pièce française.
GAZETTE UNIVERSELLE
PARIS
Une disparition mystérieuse. M. L. de-
meurant à Bruxelles, se présentait hier matin
Grande-Rue, à Neuilly, chez son oncle, M. B.
La concierge lui apprit que M. B. était ab-
sent, et qu'il avait quitte Neuilly depuis un
mois environ, sans dire à personne qu'il par-
tait.
Ce départ avait beaucoup surpris ses voi-
sins, et encore plus un maître d'hôtel de la
localité, auquel M. B. devait un mois de
pension.
M. L. qui vient à Paris pour régler des
anaires d'intérêt avec son oncle, crut d'abord
que celui-ci était chez ses parents, qui habi-
tent la Lorraine. Il télégraphia; la. réponse ne
se fit pas attendre. On n'avait pas vu B.
des lettres qui lui avaient été adressées
étaient demeurées sans réponse.
Très inquiet, M. L. a!la trouver le com-
missaire de police, qui se transporta au do-
micile de B. et nt ouvrir par un serrurier la
porte du logement..
Tout y était dans le plus grand ordre. Le
magistrat trouva une lettre non signée ainsi
conçue Venez me trouver ce soir à neuî
heures, au pont de Levallois pour affaire très
importante, vous concernant. n
On se demande si B. n'aurait pas été at-
tiré dans quelques guet-apens. Une enquête
est ouverte.
B. a été pendant assez longtemps em-
votre frère se réclame de Votre Sei-
gneurie. 1
Qui êtes-vous, l'ami, quisemblez me
connaître et que je connais pas ? répliqua
l'officier.
–Un homme qui saurait distinguer en-
tre deux. frères une ressemblance plus
vague encore que la vôtre et la sienne, re-
prit Andrès en souriant, et de la ndélité
duquel vous ne douterez plus lorsque je
vous aurai fait connaître ma mission par
un mot que vous devez seul entendre.
Le chercheur de traces se pencha .vers
l'oreille de l'ofncier et murmura quelques
mots, que personne n'entendit, mais qui
lui causèrent une pénible émotion.
–C'est bien dit-il laconiquement cet
homme est des nôtres.
Bien que Berrendo connût parfaitement
don Ignacio, il s'avoua qu'il n'aurait ja-
mais reconnu don Ramon à sa ressem-
blance avec son frère, et cette circons-
tance lui donna meilleure opinion encore
de la sagacité d'Andrës.
Une fois admis comme, messagers du
général Rayon, les deux aventuriers
avaient été mis au courant des événements
qui avaient motivé la disparition subite de
don Ramon. Un mois avant cette date, la
caverne de Pùcuarb n~étaithabitée que par
les hôtes qui font leur séjour des ténè-
bres. Le hasard avait conduit vers cette
retraite un des hommes du commandant
don Ramon Rayon, et, comme Berrendo,
cet homme avait reculé devant les bruits
enrayants qu'y faisaient entendre desbê-
tés immondes ou féroces..
Don Ramon avait jugé, tout d'abord,
quand il apprit cette découverte, de quel
avantage serait, pour lui la possession de
cette caverne, où le salpêtre qu'il cherchait
devait abonder, et il avait pris les mesures
nécessaires pour en rendre les issues pra-
ticables. Il y vint lui-même avec quelques
hommes munis de torches et de haches. A
ployé au); caves de la rue de Chateaudun; il
n'avait pas de fortune, et on ne sait dans
quel but on l'aurait assassine.
SInousencroyons des voisins, B. avait
cependant l'habitude de porter sur lui tout
ce qu'il possédait, et plusieurs fois il avait
laissé voir au café quelques valeurs.
Des malfaiteurs, au courant de ces habitu-
des, auront-ils nairé~ quelque bonne aB'aire.
Une enquête très sérieuse est ouverte~sur ce
mystérieux événement.
La catastrophe de Pantin. Une explosion t s:
épouvantable a jeté la panique hier, après
midt, dans la commune de Pantin.
A l'endroit de cette commune appelé les.
Quatre-Chemins, se trouvent situés dans la
rue du Chemin-Vert, 22, 24 et 26, les ateliers
deM.Honoré,artincier.
C'est dans ces-ateliers que, aune heure
moins dix minutes, s'est produite cette ex-
plosion.
Le.nombre-d'ouvriers, hommes et femmes
au~ nombre d'une quarantaine, venaient de
rentrer à l'atelier.
Plusieurs d'entre eux étaient occupés au
manège qui sert a broyer le charbon, situé
au fond de l'établissement.
Tout à coup le cri do Au feu! retentit;
c'était dans le manège que venait d'éclater
l'incendie.
On se disposait à venir organiser les se-
cours, quand eut Heu une première explo-
sion. Tous les ouvriers se sont alors enfuis,
et le feu, abandonné a~ lui-même, n~a pas
tardé à gagner un des bâtiments dans les-
quels se trouvent emmagasinées les poudres.
Cinq bâtiments absolument pareils se trou-
vent placés sur la même ligne; tous les cinq
~contenaient de la poudre.
Deux autres bâtiments placés en arrière
et à la suite l'un de l'autre, donnent à cette
construction la forme d'un T.
Enfin un dernier magasin, appelé Chambre
de chargement, se trouve situé un peu en
arrière, sur le côté droit.
Les ouvriers n'avaient encore pu gagner la
porte de sortie, que trois de ces bâtiments
sautaient et que, sur plusieurs points, des in-
cendies se déclaraient.
Des cris lamentables se faisaient aussitôt
entendre, plusieurs personnes étaient bles-
sées très ~grièvement,. un grand nombre
étaient contusionnées, la panique était géné-
rale, et tous ceux qui étaient valides s'en-
fuyaient craignant de voir les autres bâti-
mentssauteràleurtour.
Les secours ne tardèrent pas à arriver. Les
pompiers des communes environnantes qui
n'avaient pu être .employés à l'incendie de la
scierie Santerne, à Aubervilliers, accouraient
promptement. Aubervilliers, La Courneuve,
la plaine Saint-Denis, Pantin, Noisy-le-Sec et
plusieurs pompes des usines environnantes,
se disputaient l'honneur d'être les premiers
au péril.
Deux bataillons du 47~ régiment de ligne
en garnison au fort de Romainville, venaient
également prêter leur concours aux pompiers
etfaire le. service d'ordre..
Des troupes et des brigades de gardions de
la paix quittaient en toute hâte, sous la di-
rection de leurs chefs, l'incendie d'Auber-
villiers, et se rendaient rue du Chemin-Vert,
à Pantin.
En quelques minutes, et malgré le danger
qui les menaçait, ces hommes courageux
sont parvenus à enlever les barils de poudre
renfermés dans les bâtiments non encore at-
teints par l'incendie et à les transporter loin
de tout danger.
On s'occupait en même temps des bles-
sés..
Un nommé Louis Erellle a été trouvé ense-
veli sous les déaombres, près de la chambre
de chargement~ On parvint en quelques mi-
nutes à le dégager; la malheureux était
mort son corps était presque entièrement
carbonisé.
Mme Lafollet, âgée de 45 ans, brûlée très
grièvement à la figure et à la poitrine, est
morte dans la soirée.
Mme Baudet, âgée de trente-cinq ans, atout
le côté gauche brûlé; elle a été transportée
dans un état désespéré à l'hôpital St-Louis.
MUe BertheCunier, âgée de vingt ans, a
grièvement blessée à 'la tête par un boulon.
Un autre ouvrier nommé Cléret a égale-
ment été blessé assez gr ièvement. Ces deux
derniers blessés ont été conduits à FhôpitaL
f Plusieurs autres ouvriers ont été légèrement
blessés ou contusionnés.
M. Dubuc, commissaire de police de la
commune des Lilas, enTabsence du commis-
saire de Pantin, a dirigé les secours et orga-
nisé le sauvetage.avec beaucoup de sang-
froid et d'habileté.
peihe'avait-il franchi le seuil, qu'une nuée
épaisse de chauves-souris, eiîrayées par
l'éclat inusité des lumières, se précipitè-
rent sur les torches et les éteignirent, mais.
non cependant sans qu'on eut pu entre-
voir une merveilleuse colonnade de sta-
lactites formées de nitre pur. Pour des
gens qui cherchaient partout les substan-
ces a. la fabrication delà poudre, c'était
une faveur de* la Providence. La Provi-
dence exigeait néanmoins qu'on respec-
tât ces pilastres naturels, qui soutenaient
sans doute la voûte de la caverne, et don
Ramon fut obligé de recourir a d'autres
moyens. Un épais et immonde fumier jon-
chait le sol ;~don Ramon y 6t répandre
du goudron mêlé desoufre et y mit le feu.
Pendant quinze jours consécutifs, la flam-
me dévora dans la grotte tous les hôtes
qu'elle habitait, et, quand l'incendie fut
éteint, l'ingénieux partisan se trouva maî-
tre d'un repaire inaccessible où deux mille
hommes pouvaient camper à l'aise et dont
le terrain, saturé de salpêtre, lui fournit
abondamment les premiers éléments de la
poudre à canon. Quatre forges y avaient
ét.9 ises en activité des moules furent
fabriqués pour couler des canons c'était
au moment où de nouvelles ressources
semblaient sortir du sein de la terre, que
les deux aventuriers avaient pénétré dans
la caverne.
Don Ramon nt de vains efforts pour re-
tenir à son service Andrès d'abord, puis
Berrendo mais ni l'un ni l'autre n'avaient
garde d'y consentir. Ils prétextèrent, pour
refuser ses offres, des ordres du général
don Ignacio qui les rappelait vers lui.
Le soleil était encore élevé sur l'hori-
zon quand ils eurent regagné Pucuaro,
ce qui leur permit de consacrer le reste du
jour aux préparatifs de leur voyage du
~lendemain. Andrès et Berrendo avaient,
par hasard, leurs bourses bien 'garnies,
eL sans s'être en rien communiqué leurs
Il reste bien peu de chose de ces immenses
ateliers plusieurs ont complètement dis-
paru les autres sont sérieusement endom-
magés. Tous les arbres plantés dans la pro-
priété sont brûlés jusqu'à la cime; dans leurs
branches dépouillées de feuilles sont restés
accrochés des débris de toiture et de parquets
qui, agités par le vent, tombent d'instant en
instant et menacent de blesser les travail-
leurs.
Plusieurs pompes ont noyé toutes les par-
ties atteintes par le feu. Les mesures néces-
saires ont été prises pour éviter de nouveaux
accidents.
Encore nn crime ignoble. –Un crime ignobla
a été commis dans le quartier Saint-Georges.
Une enfant âgée de sept ans à peina a été
violée par deux mauvais garnements nom-
més Laurent C. âgé de. dix-neuf ans, et
Georges E. âgé de dix-sept ans.
L'enfant nommée Mathilde J. demeure
dans la même maison que l'un de ces indivi-
dus. Il y a quelques jours C. et F. ont
attiré l'enfant dans un endroit écarté de la.
maison et l'un apr~s Fautre ont commis cet.
acte épouvantable.
Mathilde J. qui habite avec sa mère et
sa grand'mere est tombée malade le jour
même de cet odieuxattentat et depuis n'a
pas quitté le lit.
La grand'mere ayant crti remarquer quel-
que chose d'anormal dans cette maladie, pro-
fita du sommeil de l'enfant pour vériner ses
doutes..
Effrayée de ce qu'elle venait de découvrir,
elle envoya chercher un médecin qui. après
avoir visité l'enfant, déclara que le viol avait
étéconsommé. 1.. t~~
L'enfant, pressée de questions, raconta ce
qu'avaient fait C. ét F. Ces deux êtres
ignobles, arrêtés hier soir à leur domicile,
ont été conduits chez le commissaire de police,
'et, âpres interrogatoire, écroués aa. dépôt de
la préfecture de police.
LES PREMIERES
Comédie-française. RM!/ B~s pour les
débuts de Mlle Bartet.
On essaye à la Comédie-Française de rem-
placer Mlle.Sarah Bernhardt. Mlle Dudlay ap-
paraissait, il y a quelques jours, dans He~HaM!:
et y était médiocre. Elle n'avait pas su rendra
la passion franche et -vigoureuse, l'amour
plein de soleil, les naïvetes puissantes, les.
sincérités espagnoles de D'ona Sol. Hier, Mlle
Bartet, dans la reine de BMy B!cM, a été plus
heureuse.
On lui a fait un triomphe, motivé en partis
par les circonstances et beaucoup par son ta-
lent sympathique.
Elle a été fort touchante dans l'élégie du:
second acte et dans le monologue, très dra-
matique dans la scène avec Ruy jB~ax.
La scène d'amour du troisième acte a été
fort applaudie.
Au dernier acte elle a été admirable. Il y
avait une réelle vérité dans la terreur quand
elle se voit prise au piège par don Sallust&,
dans sa ûerté de reine devant le Jaquais, dans
son désespoir de femme devant le moura.nt.
Les grâces maladives de Mlle SarahBer-
nhardt intéressaient peut-être plus vive-
ment un public un peu blasé. Ce qu'il y avait
de frêle, de mélancolie morbide dans l'an-
cienne dona Maria de Neubourg impression-
nait peut-être davantage.
A notre avis, le charme de Mlle Bartet est
plus calme, plus vrai, moins pimenté, mais
non moins profond. Quand elle aura acquis
l'autorité et l'audace que donnent rapidement
à une comédienne des applaudissements ausst
prodigués que ceux d'hier, elle aura,'elle
aussi, d'immenses triomphes.
Elle fera, dans certains r.ôles, oublier rétoile
qui a nié elle en trouvera où elle sera supé-
rieure à toute comparaison. Quel est le poète,
quel est l'auteur dramatique qui ne'créera
pas des rôles pleins de séduction, de pas-
sion tendre,. de délicatesse et d'exquisité
dans les sentiments pour cette femme idéa'-
lement belle qui dédaigne les gestes et les
cris excentriques, dont le talent séduisant au
premier chef sait âHier l'éclat et la limpidité.
PïERRE DE CHATHMN
projets, chacun.d'eux se trouva le matin
devant la maison de la vieille avec deux
chevaux harnachés et bridés dont ils
avaient fait l'achat, l'un pour la mère,
l'autre pour la nlle. C'était un double em-
ploi dont la première ne parut pas se plain-
dre. Quant à la seconde, en dépit de ses
eSorts pour se conformer aux leçons de sa
mère et garder un iier maintien, ses joue's
teintées de rose et ses yeux chargés des
douées langueurs de l'amour naissant, ne
laissaient deviner en -elle que bien peu
d'aptitude pour le rôle qu'on lui impo-
sait..
A la vue des'quatre chevaux que les
deux galants avaient amenés, la mère de
Luz lui lança un regard de triomphe; mais
lapauvreenfant.honteuse d'en comprendre
la portée, n'y répondit qu'en ramenant son
reaozo sur son visage pour cacher la rou-
geur de son front,, comme la fleur du mi-
mosa referme ses pétales sous un trop
rude contact..
Le chercheur de traces examinait cette
scène muette sans paraître la voir mais,
quand bien même il n'eût pas surpris les
sentiments secrets de la mère et de la
611e, les dispositions de Luz h'auraientpas
échappé à la pénétration de son regard.
Deux des quatre chevaux furent desti-
nés a servir de relais pendant la route et
les femmes se .mirent en selle avec l'aide
des deux gâtants. Puis la vieille, s'adres-
sant à l'un et à ~'autre
-Seigneurs cavaliers, dit-elle, vous êtes
à présent responsables de la vie et de l'hon-
neur de deux femmes.
Puisse le premier ravin t'engloutir,
duègne damnée! seditBerrendo en tor-
dant sa moustache.
Et le cortège se mit en marche pour
Tehuacan.
GABRIEL FERRY.
(LasM!
Bonnat, Cabanel, Lefèvre, 'Van Marck,
Bouguereau, qui sont, après tout, les vrais
conducteurs du mouvement artistique
contemporain, ne comprennent point que
l'admission de certaines œuvres jette sur
les autres une inévitable déconsidération.
Le péril est là: il est grand et ce serait
vraiment le cas, si nous n'avions point ou-
blié notre latin, de répéter sur tous les
tons le cri d'alarme des Romains Caveant
CO?MM~
Co?MM~ veut dire JMry.
Des circonstances particulières concou-
rent encore à rendre plus sensibles cette
année les inconvénients qui résultent de
cette indulgence des juges et de cette
surabondance des œuvres admises. Par
suite de ~je ne sais quelle difficulté maté-
rieUe dont la cause nous échappe, l'ad-
ministration chargée du placement des ta-
bleaux s'est trouvée pour la première fois
tellement en retard, qu'elle a été surprise
par l'ouverture officielle du Salon bien
avant d'avoir accompli sa tâche habituelle.
Aussi est-ce une impression véritablement
pénible que la foule énorme des visiteurs,
renuant jusque dans les salles lointaines
etdanslesinterminab)es galeries qui do-
minent la nef centrale, éprouve en aper-
cevant ces énormes amoncellements de ta-
bleaux tristement retournés contre les
murs, et ces toiles de toutes grandeurs
étendues par terre comme de simples ta-
pis de pied. qui n'ont même pas l'avan-
tage d'être chauds!
« Pauvres artistes M entendons-nous
murmurer, ou plutôt soupirer autour de
nous..
'Oui, pauvres artistes, en effet, dont les
intérêts sont connés à des mains ou bien
indifférentes, ou bien maladroites. Il eût
été cependant bien facile d'éviter ce der-
nier reproche. L'administration des beaux-
arts dispose d'un personnel assez nom-
breux pour faire accrocher aux murailles,
du palais en temps utile, les œuvres que le
jury lui conne si elle ne le peut, ce que
je suis loin d'accorder, j'estime qu'il vaut
mieux retarder l'ouverture que de la faire
d'une façon si incomplète.
'Il y a, en effet, un certain nombre de
gens qui ne vont au Salon qu'une fois ou
deux, et cela dans les premiers jours de
l'exposition. Ceux-là ne verront point les
œuvres que l'on n'a pas encore trouvé le
moyen de mettre à la place quiles attend
on les aura donc privées d'une part de la
publicité qui leur est due, cruellement et
injustement. Il ne faut pas qu'un tel
abus se renouvelle.
Je regrette vraiment d'avoir à formuler
tant de griefs; je ne crois point appartenir
X la fâcheuse tribu des grincheux, etj'aime
à me rendre cette justice que l'éloge m'est
plus doux à décerner que le blâme. Mais
je regarde comme un devoir de me faire
l'interprète de réclamations comme celles-
ci. Il y a des obligations auxquelles nous
~'oeeayfM-ons jamais de nous soustraire.
Ces prélimmailea indiepRnsables- une
fois posés, nous allons entrer dans l'e-\a-
men rapide des œuvres qui nous semblent
dignes de l'attention de nos lecteurs. Tout
le monde comprendra que si jamais un
prdre sévère a été la condition absolue
d'une étude sérieuse, il le devient plus
encore en présence d'une quantité si con-
sidérable d'œuvres de toute provenance et
de toute nature. Nous ne pouvons .plus
suivre comme autrefois l'ordre alphabé-
tique, auquel l'administration a renoncé.
Bon gré mal gré, il nous faut adopter ses
propres catégories; mais nous devons, au-
paravant, jeter un rapide coup d'œil sur
le grand escalier et sur le salon d'honneur
qui échappent à cette classification.
LOUIS ENATLT.
(Z,s~M~eaafe?M<
LETTRE DE LÀ CHAMBRE
Le tarif douanier, qu'on devrait abandon-
ner puisque M. Rouvier a déclaré qu'il ne se-
rait appliqué qu'en 1882. au plustot, n'a pas
été le morceau principal de la séance d'hier.
Un débat a été soulevé par M. Boysset qui
tEMt~ETFCN M: jP~:jE'SSiS
DU LUNDI 3 MAI 1880
*"4
M.E
mcamMmm
11. LA CAVERNE DE BUCTJARO (SUITE).
–Arrêtez, seigneurs cavaliers! s'écria la
mère ma fille n'a donné à personne le
droit de se battre pour elle mais il dépend
de vous que l'un des deux rivaux l'obtienne
plus tard.
A cet encouragement inattendu, les
deux voix firent silence.
'Venez ici, à ces barreaux, reprit la
vieille; recevez d'une mère jalouse de
l'honneur de sa fille une preuve de la plus
haute confiance. Nous tiendrons, ma fille
et moi, pour cavalier félon celui qui ne
viendra pas ici l'épée dans le fourreau et
la paix dans le cœur et sur les lèvres.
Andres et Berrendo se présentèrent tous
deux;, le feutre à la main, dans une zone
de clarté que deux chandelles de résine
projetaient au delà des barreaux, le pre-
mier sans rancune et confiant dans le doux
aveu qu'il avait surpris sur les lèvres de la
jeune nlle, le second avec l'assurance qu'il
devait au sentiment de son propre mérite.
Alors-là mère de Luz entremêla avec
tant d'adresse les promesses d'adoucir la
sauvagerie farouche de sa fille et la pein-
ture de la détresse d'une veuve et d'une
orpheline loin du chef de leur famille;
client si bien luire aux yeux des deux ga-
lants l'espoir de la plus douée récompense,
que chacun d'eux, sûr de l'emporter sur
son rival, promit d'accompagner la mère
et la fille jusqu'au bout ~u monde sans
briser les liens encore mal serrés d'une
a demandé la. mise à l'ordre du jour du 17
mai, de sa proposition relative à la magis-
trature.
M. Varambon a demandé que toutes les
propositions relatives à la magistrature fus-
sent déférées à une commission de 22 mem-
bres qui aurait pour mandat de codiïierla ré-
forme judiciaire.
C'eût été un enterrement en règle.
Le gouvernement, mis en demeure de dire
son avis, a déclaré~ par l'organe de M. Cazot,
ministre de la justice, que, conformément à
sa politique habituelle, il n'en avait pas.
Il s'en est remis à la sagesse n de la Cham-
bre Ce qui n'empêche pas que tous les mi-
nistres, sous-secrétaires d'Etat, etc., ont voté
contre la proposition de M. Boysset, repoussée
àlamajoritédedeuxvoix..
On parle depuis quelques jours, de deux in-
terpellations de membres de la droite l'une
de M. Blachere, l'autre de M. Villiers. Celle
de M. Blachere, sur les révocations en géné-
rai, n'aura pas lieu Immédiatement elle ne
sera faite par son auteur qu'à l'occasion de
la discussion du budget. Quant l'interpella-
tion de M. Villiers sur les abus de la censure
à l'égard du TW6oM
ÊMOS DE PARTOUT
Hier soir, vers sept heures, au haut de l'a-
venue des Champs-Elysées, un haquet heurta
une voiture de maïtre brillamment attelée.
Le choc fut très violent.
JLo coupé qui fut en parti fracassé portait
M. de Girardin et sa fortune.
Fort heureusement, l'éminent publiciste
n'a pas été atteint.
Grande réception, Mer soir, au ministère
des aBaires étrangères.
L'assistance était très nombreuse et des
plus brillantes le corps diplomatique au
grand complet, lors Lyons, le comte de Beust,
M. de Radowitz, le marquis de Molins; parmi
les ministres MM. Jules Ferry, Lepère, Var-
roy, le général Farre, le général Pittié, chef
de la maison militaire du président; le géné-
ral Faidherbe, grand- chancelier de la Légion
d'honneur. Beaucoup de dames, parmi les-
quelles nous remarquons la princesse de
Hohenloheet sa fille, Mlle de Beyens, Mme
-et Mlle Molard, Mme Valery-Radot, la jeune
femme du chef de cabinet du ministre, etc.
Contrairement à l'usage officiel, la soirée
s'est prolongée assez avant dans la nuit.
~JtC
Marie Bière fait écolo
M. Picard, médecin Moulins, vient d'être
assassiné par son ancienne maîtresse Hélène
Dumaire.
Comme M. Gentien, 11 avait noué des rela-
tions avec une jeune SHe, comme lui il était
devenu père et se souciait aussi peu que lui
de prendre ce rôle au sérieux. Malheureuse-
ment le parallèle s'arrête ici. M. Gentien vit
avec ses balles et M. Picard en est mort.
Voilà un événement qui désillera les yeux
de bien des défenseurs de Mlle Bière.
Après tout, Mlle Dumaire compte peut-être
sur l'acquittement?
~
Les deux départements de la Savoie et
Haute-Savoie ont été considérablement éprou-
vés par plusieurs incendies, où des viUages
ont été entièrement détruits.
(Savoie). -l" commune de Montaimont,
33 maisons anéanties, 17 victimes. 8° village
de Pau, 20 maisons incendiées.
(Haute-Savoie). 3" Vallières, plus de
quarante-cinq familles sans asile. 4° Viuz-en-
Sallaz, cinq maisons incendiées.
En présence de cet état navrant, un comité
savoislen s'est formé et fait une souscription
pour venir en .aide à tous ces maiheureux
incendiés qui se trouvent eh ce moment dans
la plus profonde misère.
Le comité fait appel à toutes les personnes
généreuses et charitables qui voudront bien
s'associer à soulager tant d'infortunes.
Prière d'adresser les oSrandes au siège du
comité, rue d'Aboukir, 78, de 1 heure à 4
heures, ou à M. Marin Lamellet, rue des Ar-
chives, 40, délégué à cet enet..
Au Salon
Foule énorme au Palais ffo l'Industrie. Le
chinro des entrées payantes de cette pre-
mière journée a été de 8,900.
récente amitié; puis, pour battre le fer
tandis qu'il était chaud, la prudente vieille
fixa au surlendemain matin le jour de leur
départ pour Tehuacan. après quoi l'un et
l'autre regagnèrent leur logis.
–Tu vois, Luz, dit la mère triomphante,
que tout dépend de la manière de s'y
prendre, et que j'ai rivé la chaîne sur deux
cœurs dont tu peux à ton gré disposer dé-
sormais.
La vieille disait si vrai, qu'au point' du
jour, ainsi qu'ils en étaient convenus, An-
dres et Berrando cheminaient aussi paci-
fiquement que si rien ne s'était passé la
veille, depuis leur rencontre dans l'église,
vers la caverne de Pucuaro.
Une demi-heure âpres, ils attachaient
leurs chevaux aux branches du chêne qui
masquait l'entrée de la grotte. Le man-
teau de lierre flottait aussi intact, du moins
en apparence, que lorsque Berrendo l'a-
vait soulevé la veille; mais, à l'œil exercé
du chercheur de traces, les faisceaux de
feuilles, quoique imperceptiblement frois-
ses, indiquaient que le pan de verdure
avait été bien des fois soulevé par de fré-
quentes allées et venues.
Cependant Berrendo, avant de pénétrer
dans la caverne dont les bruits étranges
l'avaient, si fort eHrayé, demanda au ~as-
~'M6fo?' s'il avait quelque mot d'ordre plus
particulier que celui qu'on, lui avait donné
à lui-même; car il eût été imprudent
d'éveiller la dénancë des agents da don
Ramon. Tapia le rassura sur ce point, et
tous deux pénétrèrent résolûment dans la
caverne toutefois, ils ignoraient encore à
qui ils allaient avoir affaire ils n'avancè-
rent qu'avec circonspection.
A peine avaient-ils fait quelques pas a.
tâtons (car le pan de lierre interceptait la
clarté du jour), que des bruits vaguespar-
vinrent jusqu'à eux.
Toutes vagues que fussent ceg rumeurs,
le son des voix humaines s'y mêlait à coup
Beaucoup de notabilités appartenant au
monde de la politique et des arts.
Nous remarquons le duc d'Alençon; MM.
Gambetta, Turquet, de Rémusat, Proust, Ch.
Blanc, Fantin-Latour, BuSet, Carolus Duran,
baron de Beyens,Duef;Mmes de ChàtHlon,
de Poilly nombre d'artistes; Mmes'Abbema,
Pierson, Alice Regnault.
UNE LOI ABSURDE
Le directeur du 7Y~aMar?'e nous adresse
la lettre suivante
Paris,lo2m41880.
Monsieur et cher confrère,
Excusez-nous de vous ennuyer encore, mais
c'est un vœu. Tous les ans, le 3 mai, nous'
fêtons l'anniversaire du jugement correction-
nel qui nous a privé Mpefp('
d'amende comme outrageur des moeurs, pour
avoir trouvé immoral le roman de la FtMe
jEKsct, dans lequel était fait l'éloge de la prosti-
tution.
Le ministère public, en requérant contre
nous, a déclaré que l'article du Tintamarre
était « louable mais les termes de cet ar-
ticle ayant été jugés grossiers, nous avons été
condamnés à 50 francs minimum qui est
presque un acquittement, car on n'outrage
pas les mœurs pour ce prix-là, ce serait déri-
soire.
Cette condamnation n'en entraîne pas moins
la perte (M/MM
viques. Et ce, en vertu d'une loi, impériale je
crois, que depuis ce temps nous n'avons né-
gligé aucune .occasion de dénoncer à nos lé-
gislateurs républicains.
11 faut croire que si les septennats se sui-
vent, ils se ressemblent toujours quand il
s'agit d'abroger les lois de l'empire, et'il ne
me paraît pas inutile d'en faire de temps en
temps la preuve aux yeux du public.
J'ignore pendant combien d'années encore,
monsieur et. cher confrère, j'aurai le regret de
vous mettre à contribution pour cette scanda-
leuse éphéméride mais tout porte, hélas à à
croire qu'à moins d'une restauration monar-
chique que rien heureusement ne fait pré-
voir, cette loi de laquelle nous sommes vic-
times, pas mal de mes confrères et moi, con-
tinuera à faucher sur la tête des écrivains,
plus de droits électoraux qu'un évêque n'en
pourrait.maudire.
Recevez, mon cher confrère, mes salutations
cordiales.
Le rédacteur en chef du 'TmtatKan'e,
LÉON BIENVENU,
jMt~He a!e 1" c!(Msc.
Nous ne pouvons que nous associer au
directeur du TY~aHtsn'e pour réclamer
l'abolition d'une loi depuis longtemps con-
damnée par l'opinion publique.
Mais nous craignons que M. Léon Bien-
venu, qui a fait un vœu, ne soit obligé de
nous écrire l'année prochaine une lettre
aussi spirituelle et aussi vraie que celle
qu'on vient de lire.
NOS CORRESPONDANCES
(De Hotre e
Lpndres,le30-avrill880.
Sir Stafford Northcote et lord Cranbrook
peuvent maintenant se consoler de ce qu'ils
ne îont plus partie du ministère ils sont de-
puis hier membres honoraires de la com-
pagnie des marchands tailleurs de la Cité de
Londres, et quelle ambition pourrait ne pas
être satisfaite d'un honneur aussi grand?
Après avoir rempli les formalités nécessai-
res et s'être soumis aux rites traditionnels de
la vénérable compagnie, les deux anciens
ministres ont juré solennellement « de gar-
der les mystères de l'art du tailleur, de
n'en point trahir les secrets, de n'en dé-
couvrir aucune des pratiques aux étrangers
et de veiller à ce qu'aucun étranger ne
puisse exercer ce métier dans la Cité )'.
Tout cela sonne bien étrangement à l'o-
reille, et l'on ne dirait guère que ces nouveaux
compagnons tailleurs étaient encore, la se-
maine dernière, ministres d'un gouverne-
ment qui a pour devise le libre échange. Es-
pérons que les deux néophytes n'iront pas
divulguer l'art de coudre des culottes à grand
pont et à petit pont et que la très honorable
compagnie des marchands tailleurs n'a pas
admis dans son sein deux traîtres qui ont con-
sûr. Bientôt la cause de ces rumeurs fut
expliquée aux deux compagnons. Au sor-
tir d'un dé&lé qui donnait accès dans la
partie la plus vaste du souterrain, ils
s'arrêtèrent devant un étrange spectacle.
Les lueurs que jetaient d'énormes four-
neaux allumés-montraient, sous une im-
mense coupole de granit, de hautes et
nombreuses colonnes formées par l'infil-
tration des eaux. Le reflet des feux éclai-
rait une multitude d'hommes qui allaient
et venaient, de longs jets de métal incan-
descent qui ruisselaient des creusets, et
plus loin des chevaux attachés aux parois~
sellés, bridés, prêts à être montés au be-
soin.
Que vous avais-je dit ? s'écria le
chercheur de traces. N'est-ce pas ici la
mae~'a~a de don Ramon? Ce ne boni
certes pas les Espagnols qui se cachent au
sein de la terre pour y fondre des canons.
Ce ne peut être que l'homme assez achar-
né à la lutte pour aller arracher le salpê-
tre aux sépultures des églises
Il n'y avait rien'à répondre à cette ob-
servation. N'était-ce pas la seule manière
d'expliquer la disparition subite de don
Ramon Rayon et de sa troupe? Les deux
visiteurs furent bientôt entourés d'insur-
gés qui s'élancèrent vers eux.
Conduisez-nous devant don Ramon,
dit Tapia.
Nous ne connaissons pas don Ramon,
s'écria l'un des travailleurs.
Et vous ne connaissez pas non plus,
à ce que je vois, Andréa, le chercheur de
traces, pour espérer lui faire .prendre le
change? Don Ramon Rayon est ici, et je
lui apporte un message du général (( don
Ignacio D, répondit le rastreador sans
s'émouvoir du piège qu'on lui tendait.
Un~ofâcier traversait en ce moment le
cercle de lumière que projetaient les for-
ges, et le chercheur de traces s'écria
Seigneur don Ramon, le messager de
juré sa perte. Gomme de juste, on a prononce ï
des discours après boire. 1
Le duc de Cambridge, Commandant en c
chef des forces de la Grande-Bretagne, a fait
le plus grand éloge de l'armée des volon- (
taires et de la milice M..Smith, ancien mi- (
nistre de la marine, a déclaré que la flotte ]
était dans un état on ne peut plus satisfai-
sant mais, en passant, il a fait Illusion à
l'~guère que ce navire ne fût pas-perdu corps
et biens.
'Lord Cranbrook, prenant alors la parole, a
admis que le parti conservateur avait subi
une rude défaite, mais qu'il n'était pas mort
et qu'il ne fallait pas désespérer en même
temps M a protesté contre le verdict du pays
en disant qu'il n'était pas juste puis l'an- f
cien chancelier de l'Echiquîer, sir Staubrd `
Northcote, a rappelé qu'on 1868 aussi les li-
béraux avaiant une grande majorité et qu'ils
l'avaient perdue et, après avoir dit qu'il
était dangereux de prophétiser, il a prédit
qu'à présent, pour rester au pouvoir, ils
devraient maintenir les principes généraux
que lord Beaconsneld et son gouvernement
'ont cherché à établir. Etait-ce de la raillerie.?
nouspouvons le croire, car sir Stafford North-
cote se mit à dire que les libéraux n'auraient
qu'à frapper du pied pour que les mllMons
de livres sterling sortent de terre comment
le commerce et l'industrie, qui ont tant eu à
soufMr de l'ignorance du gouvernement con-
servateur, noprospëreraient-Hs pas sous le
règne éclairé dés libéraux? Forcément les s
récoltes vont être meilleures maintenant que.
?. Gladstone est premier ministre; les re-
cettes de l'exercice vont augmenter, car le
peuple boira beaucoup plus, et l'abondance
va renaître. Le dépit perce dans tout cela et
la plaisanterie est forcée, et c'était pour arri-
ver adiré que si le ministère était traduit à la
barre du Parlement et censuré pour sa con-
duite, le parti conservateur était prêt à se
défendre d'après les principes qui l'ont tou-
jours guidé..
C'est le.24 du mois prochain que JMme Sa-
raA..Bem/M~ OH~ Compaq va reparaître à
Londres; en attendant nous avons au théâtre
du prince de Galles des matinées françaises
de rAt)et!
tête de cette troupe, et l'on annonce avec
grand fracas que le prince et la princesse de
Galles assisteront à la représentation du 10
mai.
L'.A~K
et cependant il y a à Londres beaucoup d'An-
glais qui parlent très bien notre langue et,
parmi les artistes dramatiques, on en compte
plusieurs qui connaissent à fond le français.
Mais la mémoire et la connaissance d'une
langue ne snfnsent pas pour le débit; autre
chose est lire, autre chose est dire ou réciter.
On a beau connaître le français, si on a l'ac-
eent de son pays, on fait toujours rire sur la
scène et, quoi qu'on fasse, l'accent britannique
percera aussi désagréablement que le ferait
l'accent prussien si les Allemands s'avisaient
de jouer une pièce française.
GAZETTE UNIVERSELLE
PARIS
Une disparition mystérieuse. M. L. de-
meurant à Bruxelles, se présentait hier matin
Grande-Rue, à Neuilly, chez son oncle, M. B.
La concierge lui apprit que M. B. était ab-
sent, et qu'il avait quitte Neuilly depuis un
mois environ, sans dire à personne qu'il par-
tait.
Ce départ avait beaucoup surpris ses voi-
sins, et encore plus un maître d'hôtel de la
localité, auquel M. B. devait un mois de
pension.
M. L. qui vient à Paris pour régler des
anaires d'intérêt avec son oncle, crut d'abord
que celui-ci était chez ses parents, qui habi-
tent la Lorraine. Il télégraphia; la. réponse ne
se fit pas attendre. On n'avait pas vu B.
des lettres qui lui avaient été adressées
étaient demeurées sans réponse.
Très inquiet, M. L. a!la trouver le com-
missaire de police, qui se transporta au do-
micile de B. et nt ouvrir par un serrurier la
porte du logement..
Tout y était dans le plus grand ordre. Le
magistrat trouva une lettre non signée ainsi
conçue Venez me trouver ce soir à neuî
heures, au pont de Levallois pour affaire très
importante, vous concernant. n
On se demande si B. n'aurait pas été at-
tiré dans quelques guet-apens. Une enquête
est ouverte.
B. a été pendant assez longtemps em-
votre frère se réclame de Votre Sei-
gneurie. 1
Qui êtes-vous, l'ami, quisemblez me
connaître et que je connais pas ? répliqua
l'officier.
–Un homme qui saurait distinguer en-
tre deux. frères une ressemblance plus
vague encore que la vôtre et la sienne, re-
prit Andrès en souriant, et de la ndélité
duquel vous ne douterez plus lorsque je
vous aurai fait connaître ma mission par
un mot que vous devez seul entendre.
Le chercheur de traces se pencha .vers
l'oreille de l'ofncier et murmura quelques
mots, que personne n'entendit, mais qui
lui causèrent une pénible émotion.
–C'est bien dit-il laconiquement cet
homme est des nôtres.
Bien que Berrendo connût parfaitement
don Ignacio, il s'avoua qu'il n'aurait ja-
mais reconnu don Ramon à sa ressem-
blance avec son frère, et cette circons-
tance lui donna meilleure opinion encore
de la sagacité d'Andrës.
Une fois admis comme, messagers du
général Rayon, les deux aventuriers
avaient été mis au courant des événements
qui avaient motivé la disparition subite de
don Ramon. Un mois avant cette date, la
caverne de Pùcuarb n~étaithabitée que par
les hôtes qui font leur séjour des ténè-
bres. Le hasard avait conduit vers cette
retraite un des hommes du commandant
don Ramon Rayon, et, comme Berrendo,
cet homme avait reculé devant les bruits
enrayants qu'y faisaient entendre desbê-
tés immondes ou féroces..
Don Ramon avait jugé, tout d'abord,
quand il apprit cette découverte, de quel
avantage serait, pour lui la possession de
cette caverne, où le salpêtre qu'il cherchait
devait abonder, et il avait pris les mesures
nécessaires pour en rendre les issues pra-
ticables. Il y vint lui-même avec quelques
hommes munis de torches et de haches. A
ployé au); caves de la rue de Chateaudun; il
n'avait pas de fortune, et on ne sait dans
quel but on l'aurait assassine.
SInousencroyons des voisins, B. avait
cependant l'habitude de porter sur lui tout
ce qu'il possédait, et plusieurs fois il avait
laissé voir au café quelques valeurs.
Des malfaiteurs, au courant de ces habitu-
des, auront-ils nairé~ quelque bonne aB'aire.
Une enquête très sérieuse est ouverte~sur ce
mystérieux événement.
La catastrophe de Pantin. Une explosion t s:
épouvantable a jeté la panique hier, après
midt, dans la commune de Pantin.
A l'endroit de cette commune appelé les.
Quatre-Chemins, se trouvent situés dans la
rue du Chemin-Vert, 22, 24 et 26, les ateliers
deM.Honoré,artincier.
C'est dans ces-ateliers que, aune heure
moins dix minutes, s'est produite cette ex-
plosion.
Le.nombre-d'ouvriers, hommes et femmes
au~ nombre d'une quarantaine, venaient de
rentrer à l'atelier.
Plusieurs d'entre eux étaient occupés au
manège qui sert a broyer le charbon, situé
au fond de l'établissement.
Tout à coup le cri do Au feu! retentit;
c'était dans le manège que venait d'éclater
l'incendie.
On se disposait à venir organiser les se-
cours, quand eut Heu une première explo-
sion. Tous les ouvriers se sont alors enfuis,
et le feu, abandonné a~ lui-même, n~a pas
tardé à gagner un des bâtiments dans les-
quels se trouvent emmagasinées les poudres.
Cinq bâtiments absolument pareils se trou-
vent placés sur la même ligne; tous les cinq
~contenaient de la poudre.
Deux autres bâtiments placés en arrière
et à la suite l'un de l'autre, donnent à cette
construction la forme d'un T.
Enfin un dernier magasin, appelé Chambre
de chargement, se trouve situé un peu en
arrière, sur le côté droit.
Les ouvriers n'avaient encore pu gagner la
porte de sortie, que trois de ces bâtiments
sautaient et que, sur plusieurs points, des in-
cendies se déclaraient.
Des cris lamentables se faisaient aussitôt
entendre, plusieurs personnes étaient bles-
sées très ~grièvement,. un grand nombre
étaient contusionnées, la panique était géné-
rale, et tous ceux qui étaient valides s'en-
fuyaient craignant de voir les autres bâti-
mentssauteràleurtour.
Les secours ne tardèrent pas à arriver. Les
pompiers des communes environnantes qui
n'avaient pu être .employés à l'incendie de la
scierie Santerne, à Aubervilliers, accouraient
promptement. Aubervilliers, La Courneuve,
la plaine Saint-Denis, Pantin, Noisy-le-Sec et
plusieurs pompes des usines environnantes,
se disputaient l'honneur d'être les premiers
au péril.
Deux bataillons du 47~ régiment de ligne
en garnison au fort de Romainville, venaient
également prêter leur concours aux pompiers
etfaire le. service d'ordre..
Des troupes et des brigades de gardions de
la paix quittaient en toute hâte, sous la di-
rection de leurs chefs, l'incendie d'Auber-
villiers, et se rendaient rue du Chemin-Vert,
à Pantin.
En quelques minutes, et malgré le danger
qui les menaçait, ces hommes courageux
sont parvenus à enlever les barils de poudre
renfermés dans les bâtiments non encore at-
teints par l'incendie et à les transporter loin
de tout danger.
On s'occupait en même temps des bles-
sés..
Un nommé Louis Erellle a été trouvé ense-
veli sous les déaombres, près de la chambre
de chargement~ On parvint en quelques mi-
nutes à le dégager; la malheureux était
mort son corps était presque entièrement
carbonisé.
Mme Lafollet, âgée de 45 ans, brûlée très
grièvement à la figure et à la poitrine, est
morte dans la soirée.
Mme Baudet, âgée de trente-cinq ans, atout
le côté gauche brûlé; elle a été transportée
dans un état désespéré à l'hôpital St-Louis.
MUe BertheCunier, âgée de vingt ans, a
grièvement blessée à 'la tête par un boulon.
Un autre ouvrier nommé Cléret a égale-
ment été blessé assez gr ièvement. Ces deux
derniers blessés ont été conduits à FhôpitaL
f Plusieurs autres ouvriers ont été légèrement
blessés ou contusionnés.
M. Dubuc, commissaire de police de la
commune des Lilas, enTabsence du commis-
saire de Pantin, a dirigé les secours et orga-
nisé le sauvetage.avec beaucoup de sang-
froid et d'habileté.
peihe'avait-il franchi le seuil, qu'une nuée
épaisse de chauves-souris, eiîrayées par
l'éclat inusité des lumières, se précipitè-
rent sur les torches et les éteignirent, mais.
non cependant sans qu'on eut pu entre-
voir une merveilleuse colonnade de sta-
lactites formées de nitre pur. Pour des
gens qui cherchaient partout les substan-
ces a. la fabrication delà poudre, c'était
une faveur de* la Providence. La Provi-
dence exigeait néanmoins qu'on respec-
tât ces pilastres naturels, qui soutenaient
sans doute la voûte de la caverne, et don
Ramon fut obligé de recourir a d'autres
moyens. Un épais et immonde fumier jon-
chait le sol ;~don Ramon y 6t répandre
du goudron mêlé desoufre et y mit le feu.
Pendant quinze jours consécutifs, la flam-
me dévora dans la grotte tous les hôtes
qu'elle habitait, et, quand l'incendie fut
éteint, l'ingénieux partisan se trouva maî-
tre d'un repaire inaccessible où deux mille
hommes pouvaient camper à l'aise et dont
le terrain, saturé de salpêtre, lui fournit
abondamment les premiers éléments de la
poudre à canon. Quatre forges y avaient
ét.9 ises en activité des moules furent
fabriqués pour couler des canons c'était
au moment où de nouvelles ressources
semblaient sortir du sein de la terre, que
les deux aventuriers avaient pénétré dans
la caverne.
Don Ramon nt de vains efforts pour re-
tenir à son service Andrès d'abord, puis
Berrendo mais ni l'un ni l'autre n'avaient
garde d'y consentir. Ils prétextèrent, pour
refuser ses offres, des ordres du général
don Ignacio qui les rappelait vers lui.
Le soleil était encore élevé sur l'hori-
zon quand ils eurent regagné Pucuaro,
ce qui leur permit de consacrer le reste du
jour aux préparatifs de leur voyage du
~lendemain. Andrès et Berrendo avaient,
par hasard, leurs bourses bien 'garnies,
eL sans s'être en rien communiqué leurs
Il reste bien peu de chose de ces immenses
ateliers plusieurs ont complètement dis-
paru les autres sont sérieusement endom-
magés. Tous les arbres plantés dans la pro-
priété sont brûlés jusqu'à la cime; dans leurs
branches dépouillées de feuilles sont restés
accrochés des débris de toiture et de parquets
qui, agités par le vent, tombent d'instant en
instant et menacent de blesser les travail-
leurs.
Plusieurs pompes ont noyé toutes les par-
ties atteintes par le feu. Les mesures néces-
saires ont été prises pour éviter de nouveaux
accidents.
Encore nn crime ignoble. –Un crime ignobla
a été commis dans le quartier Saint-Georges.
Une enfant âgée de sept ans à peina a été
violée par deux mauvais garnements nom-
més Laurent C. âgé de. dix-neuf ans, et
Georges E. âgé de dix-sept ans.
L'enfant nommée Mathilde J. demeure
dans la même maison que l'un de ces indivi-
dus. Il y a quelques jours C. et F. ont
attiré l'enfant dans un endroit écarté de la.
maison et l'un apr~s Fautre ont commis cet.
acte épouvantable.
Mathilde J. qui habite avec sa mère et
sa grand'mere est tombée malade le jour
même de cet odieuxattentat et depuis n'a
pas quitté le lit.
La grand'mere ayant crti remarquer quel-
que chose d'anormal dans cette maladie, pro-
fita du sommeil de l'enfant pour vériner ses
doutes..
Effrayée de ce qu'elle venait de découvrir,
elle envoya chercher un médecin qui. après
avoir visité l'enfant, déclara que le viol avait
étéconsommé. 1.. t~~
L'enfant, pressée de questions, raconta ce
qu'avaient fait C. ét F. Ces deux êtres
ignobles, arrêtés hier soir à leur domicile,
ont été conduits chez le commissaire de police,
'et, âpres interrogatoire, écroués aa. dépôt de
la préfecture de police.
LES PREMIERES
Comédie-française. RM!/ B~s pour les
débuts de Mlle Bartet.
On essaye à la Comédie-Française de rem-
placer Mlle.Sarah Bernhardt. Mlle Dudlay ap-
paraissait, il y a quelques jours, dans He~HaM!:
et y était médiocre. Elle n'avait pas su rendra
la passion franche et -vigoureuse, l'amour
plein de soleil, les naïvetes puissantes, les.
sincérités espagnoles de D'ona Sol. Hier, Mlle
Bartet, dans la reine de BMy B!cM, a été plus
heureuse.
On lui a fait un triomphe, motivé en partis
par les circonstances et beaucoup par son ta-
lent sympathique.
Elle a été fort touchante dans l'élégie du:
second acte et dans le monologue, très dra-
matique dans la scène avec Ruy jB~ax.
La scène d'amour du troisième acte a été
fort applaudie.
Au dernier acte elle a été admirable. Il y
avait une réelle vérité dans la terreur quand
elle se voit prise au piège par don Sallust&,
dans sa ûerté de reine devant le Jaquais, dans
son désespoir de femme devant le moura.nt.
Les grâces maladives de Mlle SarahBer-
nhardt intéressaient peut-être plus vive-
ment un public un peu blasé. Ce qu'il y avait
de frêle, de mélancolie morbide dans l'an-
cienne dona Maria de Neubourg impression-
nait peut-être davantage.
A notre avis, le charme de Mlle Bartet est
plus calme, plus vrai, moins pimenté, mais
non moins profond. Quand elle aura acquis
l'autorité et l'audace que donnent rapidement
à une comédienne des applaudissements ausst
prodigués que ceux d'hier, elle aura,'elle
aussi, d'immenses triomphes.
Elle fera, dans certains r.ôles, oublier rétoile
qui a nié elle en trouvera où elle sera supé-
rieure à toute comparaison. Quel est le poète,
quel est l'auteur dramatique qui ne'créera
pas des rôles pleins de séduction, de pas-
sion tendre,. de délicatesse et d'exquisité
dans les sentiments pour cette femme idéa'-
lement belle qui dédaigne les gestes et les
cris excentriques, dont le talent séduisant au
premier chef sait âHier l'éclat et la limpidité.
PïERRE DE CHATHMN
projets, chacun.d'eux se trouva le matin
devant la maison de la vieille avec deux
chevaux harnachés et bridés dont ils
avaient fait l'achat, l'un pour la mère,
l'autre pour la nlle. C'était un double em-
ploi dont la première ne parut pas se plain-
dre. Quant à la seconde, en dépit de ses
eSorts pour se conformer aux leçons de sa
mère et garder un iier maintien, ses joue's
teintées de rose et ses yeux chargés des
douées langueurs de l'amour naissant, ne
laissaient deviner en -elle que bien peu
d'aptitude pour le rôle qu'on lui impo-
sait..
A la vue des'quatre chevaux que les
deux galants avaient amenés, la mère de
Luz lui lança un regard de triomphe; mais
lapauvreenfant.honteuse d'en comprendre
la portée, n'y répondit qu'en ramenant son
reaozo sur son visage pour cacher la rou-
geur de son front,, comme la fleur du mi-
mosa referme ses pétales sous un trop
rude contact..
Le chercheur de traces examinait cette
scène muette sans paraître la voir mais,
quand bien même il n'eût pas surpris les
sentiments secrets de la mère et de la
611e, les dispositions de Luz h'auraientpas
échappé à la pénétration de son regard.
Deux des quatre chevaux furent desti-
nés a servir de relais pendant la route et
les femmes se .mirent en selle avec l'aide
des deux gâtants. Puis la vieille, s'adres-
sant à l'un et à ~'autre
-Seigneurs cavaliers, dit-elle, vous êtes
à présent responsables de la vie et de l'hon-
neur de deux femmes.
Puisse le premier ravin t'engloutir,
duègne damnée! seditBerrendo en tor-
dant sa moustache.
Et le cortège se mit en marche pour
Tehuacan.
GABRIEL FERRY.
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