Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-03-29
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 29 mars 1876 29 mars 1876
Description : 1876/03/29. 1876/03/29.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
LA PRESSE DU MERCREDI 29 MARS 1876
un jour, et M. Robert Mitchell ne nous t
croirait pas si nous lui amrmious qu'il a,
du premier coup, conquis le renom d'ora-
teur. L'esprit, qui.est une des qualités prin-
cipales du talent de M. Mitchell et qui l'a
de bonne heure fait sortir du commun des.
martyrs ds la presse, ne l'a que modéré-
ment servi à la tribune, et les mots, qui.
devaientpartir comme des pétards, rataient,
si nous pouvons ainsi parler, 'et faisaient
songer ces feux d'artifice qu'une averse
imprévue a mouillés et qui manquent leur
eSet, au grand désappointement du public.
L'attitude de M. Robert Mitchell, d'ailleurs,
a été irréprochable et c'est bien quelque
"chose d'avoir bonne tenue devant le verre
d'eau sucrée. Le nouveau- député est un
beau et fier député qui respire la force et
la franchise, et "dont la solide carrure ex-
plique l'historiette électorale que lui-même
nous a contée et qui le représentait comme
Tun ancien lutteur. On ne peut s'empêcher
de rire de bon cœur quand M. Mitchell se
défend d'être jamais descendu dans une
arène autre' que l'arène politique. Ce que
c'est pourtant que d'être bâti en Hercule i
On n'a point encore pensé à dire de M. Na-
quet,. qui s'est assis bravement, pour mieux
entendre M. Mitchell, au banc des minis-
tres, ce qu'on s'est avisé de dire de M. Mit-
chell lui-même. w
Ne croyez pas que nous raillons quand
nous vous signalons la présence de M. Na-
quet au banc ministériels M. Langlois y a
pris place aussi. Et, devant eux, M. Madier-
Montjau, debout et campé a. deux pas de la
tribune comme a. son ordinaire, ne perd
pas un geste, un mot, un mouvement de
l'orateur. Nous ne vous résumerons pas a.:
cette place le-plaidoyer de M. Mitchell pour
lui-même, vous le lirez dans le compte-
rendu analytique, si vous voulez entrer
dans la discussion des faits relatifs à l'élec-
tion. Cette lecture, d'ailleurs, ne vous ap-
prendra rien de nouveau, et la cause aurait
pu être jugée beaucoup plus vite, si M. Ro-
Itert Mitchell avait voulu, et si surtout M.
Cherpin ne. s'était cru obligé de répondre.
Cette réponse de M. Cherpin a paru .un
long hors-d'oeuvre; la Chambre avait son
opinion faite et le rapporteur aurait dû:
B'en tenir à la première partie de son dis-
cours, qui contient des remarques très ju-
dicieuses, trës nues mêmè~ et un blâme
légitime de la candidature ofncielle.Quand
il a voulu entrer dans la discussion de dé-
tail, personne ne l'a suivi, et son argumen-
tation s'est noyée dans une inattention gé-
nérale et dans un murmure de conversa-
tions bien fait pour rassurer le député de
la Réole, s''il lui restait encore dès crain-
tes. Si M. Mitchell avait eu quelque peine à
commencer, M. Cherpin ne pouvait pas se
décider à finir. Il a bien fallu cependant
arriver au vote, et la conclusion ,a donné
raison a nos prévisions la Chambre a re-
poussé l'enquête à une forte majorité et
validé M. Mitchell.
M. Haentjens, qui riait de fort bon cœur
pendant cette discussion, a été moins heu-
reux M. Houyvei, rapporteur des opéra-
tions électorales du Mans (Sarthe), n'avait
point conclu à l'invalidation, mais la mi-
norité du 9° bureau la réclamait, se fon-
dant sur les faits de scandale qui s'étaient
produits au cours de la période électorale.
M. Jolibois a plaidé pour son amiM.Haent-
~ens; M. Berlet a soutenu la demande d'in-
validation. Bref, la Chambre, appelée à se
prononcer par scrutin, a donné raison à
M. Berlet et a invalidé le député du Mans
par 279 voix contre 150. M. Haentjens ne
riait plus.
CHROMEE PAMUEMEMFAnŒ
Nous avons indiqué sommairement hier,
dans nos Dernières nouvelles, le résultat de
la discussion dans le 11° bureau, convoqué
pour nommer son commissaire pour l'exa-
men des projets d'amnistie. Nous croyons de-
voir emprunter aux D~adiscussion
jM. Geor~M Pë)'M expose qu'il n'entend pas re-
commencer le discours éloquent prononcé sa-
medi par M. Clémenceau. Mais il peut affirmer,
lui aussi, que la responsabilité, des événements
me doit pas peser entièrement sur les hommes de
la Commune. Si ceux-ci ont pris les armes, c'est
parce qu'ils Croyaient la République~ en péril.
Contrairement l'opinion de M. Louis Legrand,
M. Périn estime que l'amnistie est nécessaire et
qu'elle est politique.
Les républicains doivent' la voter, parce que
leurs adversaires seraient désireux de la voir ré-
poussée. La République prouvera ~a force en la
décrétant. Il ne faut pas se laisser arrêter par le
singulier prétexte que l'amnistie serait une réha-
bilitation. <
M. Perin déclare qu'il a'toujour& flétri les véri-
tables crimes de la Commune. Il ajoute que
l'histoire prouve que les amnisties n'ont jamais
6t6 qu'une mesure destinée à calmer:.les esprits,
et non une réhabilitation. C'est dans ces termes
que M. Pêrin la demande. II espère que la Cham-
bre la votera parce que le pays, quoi qu'on .en
ait dit, n'en a nullement peur.'
M. Claude (de Meurthe-et-MoseIIeJ proteste, au
FEUILLETON DE LA fAE~E
DU MERCREDI 29 MARS, 1876
~15–.
LE F,,
NAPEHÎB'MM~
SCËNESDELAYIERËELLE
Celle-ci reçut le nom de Berthe, et ne
fut avouée, comme Nadine, ni par son père
niparsamëre.
Mme Mason fut seule à connaître le se-
cret de cette seconde naissance. Elle était
liée avec le père de Berthe, qui lui avait
confié ce secret.
Il était fort riche.
De puissantes considérations l'empê-
c~iBnt de se faire immédiatement connaî-
tré.
tre Mais, sans avoir sur Favenir de sa aile
d'idée encore bien arrêtée, il voulait -en
prendre soin, des son enfance.
Il tenait surtout beaucoup a. ce que cette
enfant, qui ne devaitpas souîMrdelafaute
de sa mère, eût une éducation soignée,
une instruction sérieuse et il s'engageait
à assurer l'existence de celle qu'il jugerait
digne de rélever au moms jusqu'à ce
nom des populations républicaines qu'il a l'hon-
neur do représenter, contre les assortions do 5'.
Périn. Il soutient que l'insurrection communa-
liste a été considérée en province comme le plus
grand des crimes, et qu'elle a mis en péril à la
fois la France et la République. Le pays ne feut
pas d'une amnistie; Qu'y a-t-it&faire? Rien autre
chose que de laisser le gouvernement user do
son droit do grâce. En ce qui concerne la créa-
tion d'une commission des grâces, que certains
membres avaient proposée, ce serait un acte
anti-constitutionnel.
~B..f!préparé le mouvement insurrectionnel.
j/. PaM? < Cc~ay~ac déclare qu'il ne -peut
laisser passer sans les relever les paroles de M.
Raspail.
Le président, Af. ~e)'< GMHy, invite M. Raspail
à se tenir dans les limites ordinaires des discus-
sions des bureaux.
AT. J9. 7!~a! regrette de ne pas pouvoir dé-
.velopper complétement sa pensée. H s'attache
à faire ressortir toutes les considérations d'hu-
manité qui rendent une amnistie nécessaire et
urgente.
j~. PaM~ ~e Cnsso~Hce demande a expliquer son
vote et celui de ses amis. Il se déclare opposé à
l'amnistie, mais il votera pour le candidat radi-
cale M. Clemenceau, qui la demande, parce qu'il
aime les questions nettement posées et qu'il dé-
sire' que celle-ci vienne intacte à la tribune afin
que la lumière puisse se faire une fois pour tou-
tes sur les actes de la Commune.
Jf. ~:7/cM~ fait observer que la proposition de
M. de Pressensé, mémo amendée par l'extrême
gauche, a été prise on. considération par plu-
sieurs bureaux de la dernière Assemblée natio-
nale. II trouverait donc étrange que la nouvelle
'Chambre se montrât moihs favorable à l'examen
de cotte importante question.
.M. C~eMeaM déclare retirer sa candidature; il
engage ses amis à reporter leurs suffrages sur M.
Albert .Grévy, qu'il croit etre.partisan du principe
de l'amnistie.
.e<'< Gt-f'fyrëpOBd qu'il n'est nullement
partisan d'une amnistie pour les crimes ou délits
de droit commun. Il n'est pas non plus partisan
d'une amnistie totale en faveur des crimes pu dé-
lits purement politiques.
JM. CMMeHcecM dit qu'il regrette alors de no
pouvoir engager, dans cette circonstance, ses amis
à 'voter pour M. Albert Gréyy. Il croit devoir po-
ser sa propre candidature.
Af. ZoKM.~MM~ décline .toute candidature. Il
invite ses amis à voter pour M. Claude, (de Meur~
the-et-MoseIIe).
Il est procédé au scrutin. Le nombre des vo-
tants étant de 38, la majorité absolue est de 19
voix.
M. Clemenceau obtientnvoix M. Albert Grévy,
5; et M. Claude, 16.
Au second tour de scrutin, M. Claude est élu
par 19 voix, contre 16 données à M. Clemenceau
et 3 à M. Albert Grévy. 'i
La commission dala. Chambre des .députés,
chargée d'examiner les propositioBS d'amnis-
tie, se trouve, en conséquence, définitive-
ment composée de,la.facon suivante
1" bureau, M. Leblond. 2e bureau, M. La
Caze. 3" bureau, M. Lefranc (Victor). 4° bu-
reau, M. Méline~ S" bureau, M. Choiseul (Ho-
race'de). 6" bureau, M. Laverghe (Bernard).
7° bureau, M..Lookrpy. 8" bureau, M. Phi-
lippdteaûx. –9~ bureau, M. Lamy. 10" bureau,
M.AUain-Targê. 11° bureau, M. Claude (Ça
mille). -;z,
On a. distribué hier aux députés une propo-
sition de loi ayant pour objet de ûxer la date
d'ouverture de la session de Pâques des con-
seils généraux. Cette proposition, pour la-
quelle l'urgence a été déclarée dans la séance
du 25'mars, a pour signataires MM.. Thourel,
Drumel, Yissaguet, Lisbonne, LQuis.Janvier
de La Motte, Alicot, 'Viette, Massiet du Biest.
La proposition est précédée de l'exposé de
motifs suivant:
.« Il était d'usage que l'Assemblée législative,
pour permettre à ses membres qui étaient aussi
conseillers généraux de participer aux travaux
des assemblées départementales, suspendît ses
séances aux époques fixées pour les sessions de
ces conseils.
» L'art. ? de la loi du 10 août 1871 (deuxième
paragraphe) dispose que « la session pendant la-
? quelle sont délibérés le budget et las comptes
)) commence de plein droit le premier' lundi qui
)' suitle 15 août, et no pourra être retardée que
a par une loi. »
)) Le troisième paragraphe du même article
porte que: "l'ouverture de l'autre session a
N lieu au jour Sxé par le conseil général dans la
M session du mois d'août. Dans le cas où la
s conseil gênerai se serait séparé sans avoir
pris aucune décision à cet égard, le jour sera
» nxê et la convocation sera faite par la eommis-
")) sion départementale, qui en donnera avis au
a préfet.
» De graves inconvénients peuvent résulter de
l'incertitude' où cette disposition laisse l'époque
où doit s'ouvrir cette session des conseils géné-
raux.-En eSet, si ces conseils ou leurs, commis-
sions départementales en nxent l'ouverture à
des dates très différentes, le Sénat et la Cham-.
bre dès députés ne pouvant suspendre leur ses-
sion à ces dates diverses, leurs membres con-
seillers généraux seraient 'dans l'impossibilité
do remplir leurs devoirs daus l'une de ces As-
semblées.
a Cette hypothèse se réalise aujourd'hui. Dans
plusieurs/départements, les conseils .généraux
sont convoqués'pour le 3 avril; dans d'autres
pour le 24; dans d'autres pour.le 88 du même
mois.'
s Par ces motifs,
qu'elle fût en état de prendre une barrière
bu en âge de se marier.
C'était une bonne fortune pour Edmée.
:MmeMason conçut aussitôt le projet
d'assurer cette position à sa protégée.
Elle parla d'Edmée à son ami avec tant
d'enthousiasme, qu'Use décida, sur cette
recommandation qui lui inspirait une con-
Rance absolue, à conner Bërthe Ma- mère
de Nadine.
Mme Mason proposa aussitôt à Edmée de
se charger, aux conditions que son ami
avait lui-même indiquées, de l'éducation
et de.l'instruction de Bërthe,-qu'elle élè-
verait avec Nadine, leur servant à toutes
deux de mère et de nourrice, et leur ensei-
gnant ensuite la grammaire, l'histoire, la
géographie, le chant et la musique.
Edmée accepta avec reconnaissance.
Une maison élégante et confortable fut
.louée dansie village.deTheys, qui est dans
la montagne au-dess: de Goncelin, gros
boug situe dans ~vaHée du Gresivaudon,
sur la rive gauche de l'Isère.
Theys est un petit bourg disséminé dans
une riante et pittoresque vallée, dont une
culture soignée augmente la fertilité natu-
relle.
On y arrive par une route montueuse de
piétons ou de voitures, qui longe d'abord le
parc de Tencin ou de Monteynard, nom
actuel du château situé au pied de la col-
line que cette route contourne, en décri-
vant sur ses ilancs de nombreuses sinuo-
sités..
C'était une retraite merveilleusement
choisie.
Theys est, comme Allevard, un centre
admirable d'excursions intéressantes et
variées.
La population de ce petit bourg était
alors d'un caractère presque ombrageux
'etsauva.ge.
~) Nous avons l'honneur, do déposer la. proposi-
tion d&loi suivante:
Artiele unique. Le paragraphe -i de l'article 23
de la loi du 10 août 18'?1 est abrogE et remplacé
par la disposition suivante
L'ouverture de l'autre session aura lieu le
deuxième lundi qui suivra le jour de Pâques. »
La Chambre nommera aujourd'hui, dans ses
bureaux, la, eoimmssion qui sera chargée
d'examiner cette proposition.
On a distribué également aux députés le
volume bleu annuel, contenant le tableau dé-
taillé du budget de 1877, La commission du
budget sera, à la fin de la semaine, nommée
par les bureaux de la Chambre. Les divers
chapitres du budget pourront être étudiés
par les sous-commissions pendant les vaca~
ces, et la discussion~ des rapports pourra ve-
nir dès la reprise do la session.
On pense qu'on nommera trois membres de
la commission du budget par bureau, ce qui
fera en tout trente-trois membres, au lieu de
trente dont se composait la commission S
l'Assemble nationale.
La sous-commission du 11" bureau, chargée
de vériner l'élection de M. Poujàde, députe
républicain de l'arrondissement de Carpen-
tras (Vaucluse), a approuvé le rapport de M.
Mallet, qui conclut à la validation.
Le XS°SMci!e croit devoir faire remarquer, à
ce sujet, que l'écart entre les deux concur-
rents, qui n'était que de six suuragos, d'après
les chiures donnés par la commission de re-
censement, s'est trouvé,, après un minutieux.
pointage, augmenté de trente-deux, ce qui
porte définitivement à trente-huit voix la ma-
jorité obtenue par M. Poujado sur M. Bar-
cilon..
Dans le 11" bureau également,la. sous-com-
mission chargée de vérifier l'élection do M. du
Domaine contre M. Gambetta dans'1'arrondis-
sament d'Avignon., a nommé-rapporteur M.
Claude (Meurthe-et-Moselle), qui' soutiendra
devant la Chambre la demande d'enquête sur
cette élection. Contrairement à ce qui s'est
passé pour l'élection de M. Poujade, où la vé-
rincation des suHrages exprimés a'augmenté
la majorité de l'élu, le pointage auquel s'est
livré M. Claude, des voix obtenues par M. du
Domaine, en s sensiblement diminué le chif-
fre, qui de 1,200 se trouve réduit à 500. Il pa-
raîtrait au demeurant que cette élection est
remplie de faits qui pourraient motiver une
demande d'invalidation pure et simple mais
~11'bureau, en se prononçant pour l'en-
quête préalable, a voulu témoigner de son
désir de dévoiler publiquement les nombreu-
ses manœuvres qui ont été, déboutes parts,
signalées dans l'élection d'Avignon.
La Chambre a, nous assure également, le
ZLï° Stëe~, l'intention'de pousser activement,
dans.ces derniers jours, l'examen des dossiers
qui restent encore à déposer. L'approche des
vacances semble donner des forces à nos ho-
norables. Il en est besoin, du reste, car, si
nous'comptonsbien, la Chambre a encore
une trentaine d'élections à,liquider,, et, selon
toutes les probabilités, l'époque des.vacances
sera nxée au 8 avril. Voici, parmi ces trente
élections, celles qui sont le plus sérieusement
contestées, et dont la discussion en séance
publique paraît devoir être fort vive Chan-
cel, à Briançon (Hautes-Alpes); baron do La-
doucette, àVouziers (Ardennes); Âclocque, à
Foix (Ariége); Cunéo d'Ornano, à Cognac (Cha-
rente);. Gavini, à Corte (Corse); Rouher, à Ajac-
cio (Corse}; Veillet, à Loudëac (Côtes-du-Nord);
"Vitalis, àLodè.ve (Hérault); La Chambre, à
Saint-Malo (Ille-et-Vilaine); de Miramon-Far-
gues., au Puy (Haute-Loire); de Bourgoing, à
Cosne (Nièvre); ~Léoh Chevreau, à Beauvms
(Oise); Acilille Adam, à Boulogne (Pas-de-Ga-
'lais); Keller, à Belfort (Haut-Rhin); de Perro-
chel, à Mamers (Sarthe); de Boigne,'àThpnon
(Haute-Savoie); Lebourgeois, à Dieppe (Seine-
Inférieure) marquis de La Roçhejacquelein, à
Bressuire (Deux-Sèvres), et du Demaine, à
Avignon (Vaucluse).
Sur ces dix-neuf élections, les bureaux pro-
posent des maintenant l'invalidation de six;
celles de MM. Âclocque, Gavini, Veillet, Vita-
lis, de Perrochel et de La Roçhejacquelein.
PARLEMENT
CHAMBRE NES BEPCTES
PRÉSIDENCE DE M. GRÈVY.
S~cedM
La séance est ouverte à deux heure's et demie.
Le procès-verbal de la damière séance est
adopté.
tordre du jour appelle la suite de la discussion
sur les conclusions du 5° bureau, relativement à
l'élection de M. Robert Mitchell dans l'arrondisse-
mentdeLaRëole.
M. RCherpin fasse préalablement connaître les preu-
ves sur lesquelles s'appuie le rapport pour con-
clure à l'enquête..
Il était facile d'y vivre isolé.
Dès qu'Edméë.fut remise de ses' cou-
ches, elle fut installée dans cette maison
avec Nadine et Berthe qu'elle devait allai-
ter ensemble.
C'était le 1"- juillet 1841. Il y'avait juste
un an qu'elle avait connu Robert, .qu'elle
espérait toujours, qu'elle attendait encore.
Ce même jour, le marquis de Montboran,
désenchanté de la Grèce et de l'Orient, de
l'Egypte et de la Judée, débarquait à Na-
ples avec Macdenald Bornstorif, ayant re-
noncé provisoirement a. visiter Trieste, Ve-
nise, Milan, Gènes, Florence et Rome, le'
cœur toujours plein du sau venir, jusque-la. à
meSacé, d'Edmée. sq
Ce souvenir l'avait suivi au milieu des'
ruines poétiques et sur les monts célèbres
de la Grèce, sur les rives du Bosphore,
dans les mosquées de Constantinople, dans~
les murs de Jérusalem, sur les bords du
Jourdain, au pied des Pyramides; et m les
belles Grecques de' Smyrna, ni les sédui-
santes Arméniennes dé Péra, niles splen-
dides juives répandues dans tout l'Orient,
comme autant de perles animées, ni les
voluptueuses almées du. Caire, n'avaient
pu la lui faire oublier,
Oiseau de passage dans ces régionsbù
s'agitèrent des sociétés évanouïes, où brillè-
rent des peuples disparus, où'régnèrent
des religions mortes, il put y tremper.sës
lèvres dans la coupe du plaisir.
Mais son cœur resta fermé à'toutes les
paroles amoureuses qui furent.murmurées
à son oreille.'
C'est pendant cette rapide excursion à
travers le monde antique, sur ce sol épuisé,
qu'il jeta, aux brises parfumées du soir,
les poésies dont il forma son premier re-
cueil destiné à la publicité et, dans ce
'recueil, le nom harmonieux d'Edmée es.t
,1e seul qu'on y trouve. 1: `
Il faudrait que la .Chambre eût connais-
sance des .pièces pour pouvoir en apprécier
l'autorité.
M. Chefptn, rapporteur, répond qu'il a in-
diqué les faits sur lesquels reposent les conclu-
clusions du rapport c'est à, M. Mitche)! de les
contester s'il est on mesure de le faire.
M. R la production des pièces devrait précéder la dis-
cussion. Quoi qu'il en soit, il est prêt à discuter
le rapport.
On a dirigé contre l'orateur les imputations les
plus calomnieuses et les plus ridicules; on a
.écrit qu'il n'était pas Frayais, qu'il était Prus-
sien qu'il fallait .le renvoyer sur le boulevard
user les souliers qu'il devait à la générosité de
l'empereur, qu'il était un ancien lutteur forain.
(On rit.)
On a prétendu que des navires attendaient à
Bordeaux le résultat de l'élection pour transpor-
ter les républicains à Cayenne si M. Caduc était
élu, .comme si c'était quand la République triom-
phe qu'on déporte les républicains. Est-ce sé-
rieux ? Le rapport accuse M. Mitchell d'avoir été
candidat officiel l'honorable ~membre déclare
qu'il a été, au contraire, combattu par l'adminis-
tration.
D'ailleurs la candidature officielle., dans les
conditions de réserve et de clandestinité où elle
se serait produite, aurait-elle pu avoir la moindre
action? La candidature officielle ne peut être ef-
ficace que quand' elle s'affiche au grand jour. Ce
reproche ne s'est produit à aucun moment pen-
dantla.lutte électorale.
Discutant les faits allégués contre un certain
nombre do maires, l'orateur n'y voit rien de fon-
dé ou de sérieux.
Un maire, par exemple aurait dit qu'il ne fal-
lait pas voter ppur la Caducaillo; un autre aurait
toléré des cris séditieux, tels que': « Vive l'em-
pereur Un troisième aurait, après l'élection,
témoigné sa satisfaction.
On a allégué qu'un citoyen avait été incarcéré
pendant'cinq jours pour avoir crié « Vive.Ià Ré-
publique mais la fait est démenti par un pro-
cès-verbal de la gendarmerie, qui établit que cet
individu a été arrêté pour ivresse manifeste, et
relâché quand il a eu repris ses sens.
Et voilà ce que le rapport appelle des faits pré-
cis!-
Quant' aux faits « vraisemblables o, selon le
rapport, ils ne constituent autre chose qu'un
procès de tendance. C'est uniquement parce que
l'orateur n'est pas républicain qu'on suppose
qu'il a~dû nécessairement Être. candidat officiel.
Y a-t-il là de quoi justifier la mise en interdit
de tout un arrondissement.
Quantàdes violences, il ne s'en est produit
qu'une fois, et c'est l'orateur qui en a Été l'objet
il a failli être assommé dans une 'réunion où il
avait été appelé par son concurrent. 1.
On a répandu le bruit que M. Mitehell voulait
arborer le drapeau rouge a la Réole, qu'il avait
étêluttaur forain, qu'en l'avait, vu lutter dans
les arènes de Nîmes. (On rit.) L'orateur ne.s'ar-
rêtera pas àdoteisgriefs.
Ce qu'il tient & répéter, c'est que Se la candida-
ture officielle qu'on lui reproche, il n'existe au
dossier aucune trace. M. Caduc.ne se présentait-il
pas lui-même avec l'appui de conseillers d'arron-
dissement et d'un certain-nombre demaires? S'il
a Échoué, c'est uniquement parce qu'il ne repré~
sente pas les opinions politiques de la majorité
dël'arrondissement.
L'accusation douloureuse à laquelle l'honorable
membre tient à répondre, c'est celle qui est re-
lative à sa nationalité. Il n'admet pas qu'en lui
reconnaissant la qualité de Français, la majorité
du 5° bureau lui ait fait une sorte de grâce.
Ellejui appartient. Né en France d'un père né
en Angleterre, il a réclamé' sa nationalité aux
termes de la loi de 1849; il a satisfait aux obli-
gations du service militaire en France il s'est
engagé comme simple soldat en 1870, dans un
régiment de zouaves il a passé six mois dans
une casemate prussienne, il a ~erdu deux de ses
frères pendant la guerre. Quand une famille a
ainsi payé sa dette à la patrie, il n'est pas admis-
sible qu'on ne vienne lui accorder que dubitati-
vement la qualité de Français. (Vifs applaudisse-
ments à droite.)
JH. CBterptm, rapporteur, déclare tout d'abord
qu'il n'est nullement l'adversaire de M. Mitchell
dans ce débat; il s'est borné, dans son rapport, à
énumérer les faits dénoncés au 5e bureau,, et il
ne laissera pas dénaturer sa situation person-.
nelle.
On a soulevé la question de nationalité; il avait
été entendu qu'il n'en serait pas question à la
-tribune, et le rapport s'en était'tenu à faire con-
naître à cet égard Popinion de la~ majorité du bu-
reau. Entend-on établir une discussion complète
sur ce point? (Bruits divers.)
N9. MMet~eH déclare qu'il accepte un débat
complet sur la question. l'
M. te t't~ppttfteMf est d'avis que cet inci-.
dent ne doit pas se prolonger. Quant à'la candi-
dature officielle, il maintient qu'elle a été mani-
feste dans l'élection de La Réole, e.t que la de-
mande d'enquête est justifiée.
Il faut poursuivre partout le fléau de la candi-
dature officielle. La majorité républicaine est as-
sez forte dans la Chambre pour qu'on ne la soup-
çonne pas de chercher, en frappant les candidats
officiels, à diminuer le nombre de ses adver-
saires.
Aux faits énumêrés dans le rapport, M. le rap-
porteur ajoute mie lettre qu'il vient de recevoir
et dans laquelle on insiste sur le caractère offi-
ciel de la candidature de M. R. Mitchell.
Cette lettre affirme que M. Rouher a obtenu de
M. Buffet qu'il envoyât au préfet de la Gironde
l'ordre de soutenir la candidature de M. R. Mit-
chel.(Bru}tsdivers.)
Ce qui rend la candidature: officielle encore
plus probable dans l'arrondissement de la Réole,
c'est que depuis trois a.na les républicains ont été
partout'traqués. Il B'y a qu'une seule candida-
ture bonapartiste, celle de M. Cazeaux, qui ait été
.combattus par l'administration. (Réclamations
bruyantes sur plusieurs bancs à droite.)
Il .allait donner l'immortalité àee pre-
mier amour que d'autres amours de-
vaient bientôt emporter, à ce premier nom
que d~autres noms allaient prochainement
effacer..
Ce recueil que Robert avait envoyé à un
célèbre éditeur du temps, en-mettant le
pied sur le sol de l'Italie, commença une
renommée qui allait grandir, de lustre en
lustre.
Cette renommée pénétra, jusque dans la
paisible demeure où Edmée élevait Nadine
et Bertiie avec la même sollicitude'.
Son nom la frappa, mais ce recueil était
signé du marquis de Montboran.
Le prénom était le même. Le jeune et
nouveau poète s'appelait Robert, comme le
père de Nadine.
Ces rapprochements lui firent trouver un
grand charme dans la lecture des poésies
du marquis de Montboran. Il lui semblait
y reconnaître une analogie mystérieuse
avec les pensées de celui qui avait toujours
tout son cœur, toute son âme. Elle se prit
donc de passion et d'enthousiasme pour ces
poésies qui, trompant sa douleur muette,
devinrent sa consolation favorite.
Elles continuèrent le lien mystérieux qui `
l'unissait secrètement à ce Robert tant ai-
mé, dont toutes les voix de la Renommée
lui apportaient le nom, sans qu'elle sût et
qu'elle pût le reconnaître.
Il était écrit qu'ils ne se retrouveraient
qu'après avoir traversé, en se 'cherchant
toujours, et en ne se rencontrant jamais,
tout eh se côtoyant sans cesse, de longs
orages et de dures épreuves.
Il était écrit d'ailleurs que, sans l'ou-
blier, Robert serait moins Hdële au sou-
venir d'Edmée qu'Edmée au souvenir de
Robert.
Robert avait la nature des poètes et des
artistes..
La lettre récente de M. Pasc.a), préfet de ta. Gi-
l'onde, ue monh'e-t-c'ita pa.s, u'afilours, que les
sympathies de l'administration étaient acquises
au parti bonapartiste? (Aux voix!).
Il est en outre établi que des injures et des ca-
lomnies ont été publiées contre M. Caduc on l'a
notamment accusé à tort d'avoir voté la loi sur
les bouilleurs de crû accusation grave dans un
pays viticole. On le représentait aussi commet
l'ami des assassins et des incendiaires de la .Com-
mune.
Le rapporteur donne lecture de plusieurs piè-
ces à l'appui des allégations du rapport et conclut
on maintenant les conclusions du bureau, c'est-'
à-dire la demande d'enquête. (Aux voix !)
Les conclusions du bureau sont mises aux voix
et ne sont pas adoptées.
La validation de l'élection est ensuite pronon-
cée.
M. WMseM dépose une proposition do loi
tendant à l'abrogation de la loi relative au mo-
nopole des allumettes chimiques.
M. te président annonce que M. Duportal
a déposé une proposition tendant à l'ouverture
d'un crédit de 100,000 fr. pour l'envoi d'ouvriers
parisiens à l'Exposition de Philadelphie.
M. t<* préaÊdtent donne lecture d'-une lettre~
par laquelle M. Prax-Pads, élu dans les deux cir-
conscriptions do Montauba.n, déclare opter pour
la I"
SARTHE.–Arrondissement du Mans, 2" cir-
conscription, M. Haentjens.
SM. Momyvct, rapporteur du S° bureau, ex-
pose que plusieurs protestations ont signalé des
faits regrettables, mais de peu d'importance. Il y
a ett, il est vrai, une distribution de cigares et
de lapins. Mais le maire, qui a fait cette distri-
bution, a l'habitude d'offrir des cigares à tous les
électeurs qui votent, et, ne pouvant consommer
tous les lapins qu'il fait dÉtruiro, en donne le
plus qu'il peut aux veillards, aux femmes encein-
tes et aux malades. (On rit.)
Un fait plus grave est signalÉ. Le bruit aurait
été répandu que tout le Midi était en insurrec-
tion, qu'on saccageait les Églises et qu'on massa-
crait les prêtres.
Une affiche, publiée après le premier tour do
scrutin, présentait les Élections du 20 février
comme ayant fait baisser la Bourse, ralenti les
affaires et comme menaçant l'ordre et la paix.
Un article de journal présentait les .paysans
comme victimes des ouvriers, comme payant
tous les impôts pour payer les dépenses des vil-
les, et contenait les plus violentes excitations à
la guerre civile et à la haine des citoyens les
uns contre les autres.'Il y est fait hautement l'a-
pologie du premier et du second empire, et là
RÉpublique y est présentée sous des couleurs
odieuses.
Le &° bureau a considéré ces faits comme très
blâmables, mais il n'y a pas vu de raisons suffi-
santes pour invalider l'Élection, le 'plus grand
Mspect étant & aux manifestations du.suffrage
universel, quelles qu'elles soient.
Mais la minorité dLU bureau est d'avis que les
manœuvres employées sont de nature à vicier
l'élection..
M. TScrIet demande àla Chambre d'invalider
l'élection-de M. Haentjens.
M. JfotSttttSs se présente comme l'interprète
de M.Haentjens, quo son état de santé empêché
de prendre la parole.
On reproche à l'élection des bruits alarmants,
uueaŒche et un article de journal.
Les bruits répandus n'ont ou aucune influence
sur l'élection, et, en tous cas, ils ne peuvent être
imputés à M. Haentjens.
L'affiche, loin de connrmer Ces bruits, se bor-
nait à dire que les élections avaient répandu une
certaine inquiétude dans le pays et que les fonds
publics étaient en baisse, ce qui était exact.
L'afûeho n'était d'ailleurs qu'une réponse, à des
attaques dirigées contre M. Haentjens. Il n'y a là
qu'une polémique électorale dans des conditions
ordinaires légitimes.
Quant aux articles des journaux, pendant que
la candidature de M. Haontjens était soutenue.
par une polémique -généralisée, elle était atta-
quée de la façon la plus violente, dans les ter-
mes les plus outrageants et les plus person-
nels.
On a appelé ce candidat le candidat de l'inva-
sion on l'a accusé d'avoir réalisé sur le départe-
ment des bénéûces considérables dans des opé-
rations de chemins de fer. C'est en réponse à ces
articles qu'a'été publié l'article incriminé, en
l'absence de M. Haentjens.
L'article publié à Paris et reproduit dans beau-
coup d'autres endroits n'a pas été poursuivi. Et
si l'on voulait rendre quelqu'un responsable de
cet.article, ce ne serait pas M. Haentjens, mais
le directeur politique de 1'0)-
L'article est, d'ailleurs, passé inaperçu. En
somme, il n'y a dans cetta élection aucun des
éléments sur lesquels s'appuient jusqu'à présent
les demandes d'invalidation ou d'enquête, il y a
eu, au contraire, contre M. Haentjens., une ma-
nœuvre de la dernière heure, tendant à faire
croire qu'il n'était pas appuyé par l'~i'o?: de /a
Sa~f.
L'orateur espère que la Chambre ne voudra
pas, en invalidant cette élection, faire croire que
le suSrage universel est assez mobile pour chan-
ger à la lecture d'un seul article. H n'y a ici ni
pression ni corruption, et la majorité obtenue est
considérable. (Aux voix faux voix!) !),
BB. Beftet dit que la liberté électorale .peut
être entravée, non-seulement par la pression et
là corruption, mais encore par des manœuvres
de nature à effrayer, à. terroriser les électeurs,
comme celles qui sont relevées dans l'élection du
Mans.
L'orateur regrette qu'on ait fait appel dans la
politique à un argument tiré des dispositions des
puissances étrangères, que l'on présentait comme
hostiles à la République.
On a, en outre, par une'affiche, cherche à faire
croire que le candidat républicain était l'allié des
communards et des assassins. (Aux voix !)
L'orateur, sans insister sur les autres fatta, de-
Son imagination était impressionnable,
son esprit était mobile.
Soit mysanthrople, soit coquetterie, pen-
d&nt que le bruit qu'avait fait en France
son premier volume de vers traversait la
Méditerranée pour arriver 'en Italie, il pro-
mena, pendant quelques semaines encore,
dans la Calabre et en Sicile, la mélancolie
de son âme, inséparable du souvenir
d'Edmée,puis il prit, tout à coup la réso-
lution de suspendre ses excursions et de
paraître dans les réunions diplomatiques
deNaplës. f
II y rencontrajord et lady Dudiey, qui
fréquentaient surtout l'ambassade de
France.
X
IA PAIRESSE D'ANGLETERR-E
Lord Dudiey, ministre d'Angleterre
auprès du gouvernement napolitain, avait
environ soixante-dix ans.
C'était, avant tout, un esprit pratique,
positif, qui attachait plus de prix et accor-
dait plus de valeur à un bon système d'é-
levage, appliqué à l'a race bovine ou à la
race chevaline, qu'à un roman de Walter
Scott, à un poème de lord Byron ou même
à un drame du grand Shakespeare.
Lady Dudley avait cinquante ans de
moins que son mari. Elle était à peu près
~de l'âge de Robert.
Sa famille, qui était de la plus haute no-
blesse d'iTlande, mais qui était tombée
dans la pauvreté, lui avait fait contracter
cette union, aussi avantageuse, sous le,
rapport de la fortune, que disproportion-
née, sous le rapport de Page.
Romanesque comme une Anglaise,
sentimentale comme une Allemande, lady
Héléna Dudiey cachait sa vraie nature a la
société Mpolj.taine, sous les apparences du
mande donc & la. Chambre l'invaHda.tion derdoc-
iion.
Les conclusions du bureau sont mises aux voix,
et, à la majorité de 288 voix contre 168 sur 456
votants, ne sont pas adoptées.
En conséquence, l'élection est invalidée.
La séance est levée à six heures.
'~e.c/te/'<7e~Met'e7<:t)'CA'-?'~e<
~e ~t C/tam&fe des a'<
MAUREL-DUPEYRÉ.
EXTÉRIEUR
DUCHES TJ~ËûRAPmOCTS
AMemagme
Berlin,87mars.
St'aHM t/e /a C/iaM~)'e des ~j!< Le ministre
des finances présente le règlement définitif du
budget des recettes et des dépenses de 1875, qui
accuse un excédant disponible de 15,791,421
marcs.
Les recettes se sont élevées à 1,388,919 marcs
de moins que la somme portée au budget, et
cette diC'érenco est moins grande qu'on ne crai-
gnait. Sur les 34 millions de marcs provenant de
l'indemnité de guerre, qui ont été distribués en-
tre les Etats do l'ancienne Confédération de l'Al-
lemagne du Nord, -la Prusse a touché 19,400,000
marcs. Si l'on ne prend pas d'autres dispositions
légales, cette somme sera employée au profit des
chemins de fer. Les reliquats non employés s'é-
lèvent, avec la somme nouvellement accordée
pour 1876, au chiffre de 113,641~882 marcs au
budget extraordinaire.
Le ministre exprime l'espoir que les sommes
en question seront employées .pour le bien-être
du pays. (Vifs applaudissements.).
Berlinj,27mars.
Le 7!e!'c/iM~e< (journal officiel 'de l'empire)
donne, d'après le relevé des comptes budgétaires
de l'empire pour 1875, un exposé (tes résultats do
eetexercice.
Les résultats sont satisfaisants et ils répondent
aux prévisions de l'administration financière de
l'empire. En:résumé~Ies recettes sont inférieures
de 11,200,000 marcs sur lesprévisions budgétai-
res par contre, les économies réalisées'dépas-
sent de 27,300,000 marcs le chiffre prévu..L'excé-
dant net est donc de plus de 16 millions de
marcs.
Amgtetex'pe
Londres,87mars.
C/tam&rM~ /ora~. Lord Shaftesbury dit qua
si le projet du nouveau titre dé la reine passe en
seconde lecture il proposera une adresse priant la
reine d'assumer un titre plus d'accord avec l'his-
toire do la'nation et la loyauté de sujets fidèles,
que celui d'impératrice.
Londres, ~7 mars, six h. soir.
C~a/)-x des coMMMHM. M. Samuelson a
interpellé sir Stanbrd Northoote sur la question
de savoir si, vu la non publication du rapport de
M. Cave, il est disposé àconnrmerouàinCrmerIa.
.déclaration du ministère du 14 février, à savoir
que sile .khédive contrôle sincèrement le passif
et réduit les dépenses non productives, l'Egypte
pourra faire face à ses engagements.
Sir Stanbrd Nothcote, chancelier del'Eohiquier,
répondant à M: Samuelson, dit qu'il avait basé
sur; les mforma.tious*'reçues.de M. Cave, les vues
exprimées par lui dans sa déclaration du 14 fé-
vrier (et d'après lesquelles il serait possible à
l'Egypte, si le khédive se soumet'sincèrement à
un contrôle Snancier et ne perçoit pas les dé-
penses non productives, de faire face à tous ses
engagements.) (Voir notre dépêche de Londres
dul4février.)
Depuis lors, sir Stafford Northcote a lu le rap-
port, complet de M. Cave, et il ne voit pas de rai-
son de modifier l'opinion qu'il a exprimée, ii y a
six semaines. Certes, six semaines font une dif-
férence dans la situation financière d'un pays,
quand il y a des obligations flottantes à renou-
veler de temps en temps. A part cela, ii répète
qu'il ne voit aucune raison de modifier son opi-
nion.
Le chancelier de l'Echiquier désire saisir l'oc-
casion pour expliquer une récente réponse de M})
Disraeli. M. Disraeli, en parlant de la situation in-
certaine des finances de l'Egypte, n'avait pas
voulu faire allusion aux révélations du rapport
de M. Cave, mais à ce qui était parfaitement
connu de tout le monda, à savoir que le khédive
oherchait à faire des arrangements pour remé-
dier aux conditions actuelles des -finances égyp-
tiennes.
Sir Northcote termine en disant qu'il considère
lui-même la publication du rapport do M. Cave
comme ne pouvant en aucune façon nuire aux
intérêts du khédive; mais le gouvernement an-
glais doit respecter les désirs exprimés par le
khédive.
Londres,27mars/6h.58,soir.
C/«!M&rc des coM~KM~. M. Campbeli annonce
qu'il interpellera demain M. Disraeli pour lui de-
mander si le khédive possède un rapport conn-
dentiel de M. Cave et si le. gouvernement pu-
bliera les parties du rapport sur lesquelles le khé-
dive ne fait pas d'objections. 1
M. Anderson interpellera M.Disraeli demain
pour savoir s'il existe un précédent qui autorisa
le souverain à quitter ~e pays pendant une ses-
sion parlementaire, s'il y a des raisons.politiques
importantes pour justifier un procédé si extra-
ordinaire. H demandera aussi qùelies mesurer
ont été prises pour empêcher les inconvénients
pouvant résulter dans les. affaires publiques de
l'absence de la reine et de lord Derby.
M. Sullivan annonce une autre interpellation.
relative au voyage de la reine.
M. Disraeli, répondant à M. Gourley, dit que le
Résident du Pérou n'a pas promis la libération
caractère frivole des Françaises, dont elle
avait le piquant, la grâceet la vivacité.
Lorsque Robert se décida à aller dans
le monde, reine de toutes les fêtes, elle
régnait sans rivale dans les salons napoli-
tains.
Elle était alors dans tout l'étinceHement
de son esprit, dans tout le rayonnement de
sa beauté.
Tous les hommes à la mode, diplomates,
ministres, savants, artistes, poètes, gen-
tilshommes, avaient essayé de lui jplàire.
Elle était 'restée insensible a tous les
hommages.
Entourée chaque soir d'une cour d'ado-
ràteurs qui l'adulaient, dont quelques-uns
étaient célèbres par leurs bonnes fortunes,.
dont plusieurs étaient dignes d'attirer son.
attention, et qui tous se montraient prêts
à lui dévouer leur vie, elle traversait ce&
régions passionnées.et dangereuses, par-
fois enivrantes et tentatrices, sans y rien
laisser de son cœur, -dont rien ne troublait-
la sérénité.
Sa réputation de vertu, égalait sa répu-
tation d'esprit et de beauté..
Le grandâge delordDudIey, qui pouvait
la faire croire accessible a. un-amonr heu-
reu~.et coupable, était, au contraire, pour
elle, un préservatif.
Être fidèle à un vieillard, qu'elle devait
respecter, mais qu'elle ne pouvait aimer,
lui paraissait une gloire préférable à tout
le bonheur, à toute l'ivresse qu'elle aurait
pu trouver dans une liaison illégitime.
A. DE CESEfA.
(A sutore.) A. QÉSENA
un jour, et M. Robert Mitchell ne nous t
croirait pas si nous lui amrmious qu'il a,
du premier coup, conquis le renom d'ora-
teur. L'esprit, qui.est une des qualités prin-
cipales du talent de M. Mitchell et qui l'a
de bonne heure fait sortir du commun des.
martyrs ds la presse, ne l'a que modéré-
ment servi à la tribune, et les mots, qui.
devaientpartir comme des pétards, rataient,
si nous pouvons ainsi parler, 'et faisaient
songer ces feux d'artifice qu'une averse
imprévue a mouillés et qui manquent leur
eSet, au grand désappointement du public.
L'attitude de M. Robert Mitchell, d'ailleurs,
a été irréprochable et c'est bien quelque
"chose d'avoir bonne tenue devant le verre
d'eau sucrée. Le nouveau- député est un
beau et fier député qui respire la force et
la franchise, et "dont la solide carrure ex-
plique l'historiette électorale que lui-même
nous a contée et qui le représentait comme
Tun ancien lutteur. On ne peut s'empêcher
de rire de bon cœur quand M. Mitchell se
défend d'être jamais descendu dans une
arène autre' que l'arène politique. Ce que
c'est pourtant que d'être bâti en Hercule i
On n'a point encore pensé à dire de M. Na-
quet,. qui s'est assis bravement, pour mieux
entendre M. Mitchell, au banc des minis-
tres, ce qu'on s'est avisé de dire de M. Mit-
chell lui-même. w
Ne croyez pas que nous raillons quand
nous vous signalons la présence de M. Na-
quet au banc ministériels M. Langlois y a
pris place aussi. Et, devant eux, M. Madier-
Montjau, debout et campé a. deux pas de la
tribune comme a. son ordinaire, ne perd
pas un geste, un mot, un mouvement de
l'orateur. Nous ne vous résumerons pas a.:
cette place le-plaidoyer de M. Mitchell pour
lui-même, vous le lirez dans le compte-
rendu analytique, si vous voulez entrer
dans la discussion des faits relatifs à l'élec-
tion. Cette lecture, d'ailleurs, ne vous ap-
prendra rien de nouveau, et la cause aurait
pu être jugée beaucoup plus vite, si M. Ro-
Itert Mitchell avait voulu, et si surtout M.
Cherpin ne. s'était cru obligé de répondre.
Cette réponse de M. Cherpin a paru .un
long hors-d'oeuvre; la Chambre avait son
opinion faite et le rapporteur aurait dû:
B'en tenir à la première partie de son dis-
cours, qui contient des remarques très ju-
dicieuses, trës nues mêmè~ et un blâme
légitime de la candidature ofncielle.Quand
il a voulu entrer dans la discussion de dé-
tail, personne ne l'a suivi, et son argumen-
tation s'est noyée dans une inattention gé-
nérale et dans un murmure de conversa-
tions bien fait pour rassurer le député de
la Réole, s''il lui restait encore dès crain-
tes. Si M. Mitchell avait eu quelque peine à
commencer, M. Cherpin ne pouvait pas se
décider à finir. Il a bien fallu cependant
arriver au vote, et la conclusion ,a donné
raison a nos prévisions la Chambre a re-
poussé l'enquête à une forte majorité et
validé M. Mitchell.
M. Haentjens, qui riait de fort bon cœur
pendant cette discussion, a été moins heu-
reux M. Houyvei, rapporteur des opéra-
tions électorales du Mans (Sarthe), n'avait
point conclu à l'invalidation, mais la mi-
norité du 9° bureau la réclamait, se fon-
dant sur les faits de scandale qui s'étaient
produits au cours de la période électorale.
M. Jolibois a plaidé pour son amiM.Haent-
~ens; M. Berlet a soutenu la demande d'in-
validation. Bref, la Chambre, appelée à se
prononcer par scrutin, a donné raison à
M. Berlet et a invalidé le député du Mans
par 279 voix contre 150. M. Haentjens ne
riait plus.
CHROMEE PAMUEMEMFAnŒ
Nous avons indiqué sommairement hier,
dans nos Dernières nouvelles, le résultat de
la discussion dans le 11° bureau, convoqué
pour nommer son commissaire pour l'exa-
men des projets d'amnistie. Nous croyons de-
voir emprunter aux D~a
jM. Geor~M Pë)'M expose qu'il n'entend pas re-
commencer le discours éloquent prononcé sa-
medi par M. Clémenceau. Mais il peut affirmer,
lui aussi, que la responsabilité, des événements
me doit pas peser entièrement sur les hommes de
la Commune. Si ceux-ci ont pris les armes, c'est
parce qu'ils Croyaient la République~ en péril.
Contrairement l'opinion de M. Louis Legrand,
M. Périn estime que l'amnistie est nécessaire et
qu'elle est politique.
Les républicains doivent' la voter, parce que
leurs adversaires seraient désireux de la voir ré-
poussée. La République prouvera ~a force en la
décrétant. Il ne faut pas se laisser arrêter par le
singulier prétexte que l'amnistie serait une réha-
bilitation. <
M. Perin déclare qu'il a'toujour& flétri les véri-
tables crimes de la Commune. Il ajoute que
l'histoire prouve que les amnisties n'ont jamais
6t6 qu'une mesure destinée à calmer:.les esprits,
et non une réhabilitation. C'est dans ces termes
que M. Pêrin la demande. II espère que la Cham-
bre la votera parce que le pays, quoi qu'on .en
ait dit, n'en a nullement peur.'
M. Claude (de Meurthe-et-MoseIIeJ proteste, au
FEUILLETON DE LA fAE~E
DU MERCREDI 29 MARS, 1876
~15–.
LE F,,
NAPEHÎB'MM~
SCËNESDELAYIERËELLE
Celle-ci reçut le nom de Berthe, et ne
fut avouée, comme Nadine, ni par son père
niparsamëre.
Mme Mason fut seule à connaître le se-
cret de cette seconde naissance. Elle était
liée avec le père de Berthe, qui lui avait
confié ce secret.
Il était fort riche.
De puissantes considérations l'empê-
c~iBnt de se faire immédiatement connaî-
tré.
tre Mais, sans avoir sur Favenir de sa aile
d'idée encore bien arrêtée, il voulait -en
prendre soin, des son enfance.
Il tenait surtout beaucoup a. ce que cette
enfant, qui ne devaitpas souîMrdelafaute
de sa mère, eût une éducation soignée,
une instruction sérieuse et il s'engageait
à assurer l'existence de celle qu'il jugerait
digne de rélever au moms jusqu'à ce
nom des populations républicaines qu'il a l'hon-
neur do représenter, contre les assortions do 5'.
Périn. Il soutient que l'insurrection communa-
liste a été considérée en province comme le plus
grand des crimes, et qu'elle a mis en péril à la
fois la France et la République. Le pays ne feut
pas d'une amnistie; Qu'y a-t-it&faire? Rien autre
chose que de laisser le gouvernement user do
son droit do grâce. En ce qui concerne la créa-
tion d'une commission des grâces, que certains
membres avaient proposée, ce serait un acte
anti-constitutionnel.
~B..f!
j/. PaM? < Cc~ay~ac déclare qu'il ne -peut
laisser passer sans les relever les paroles de M.
Raspail.
Le président, Af. ~e)'< GMHy, invite M. Raspail
à se tenir dans les limites ordinaires des discus-
sions des bureaux.
AT. J9. 7!~a! regrette de ne pas pouvoir dé-
.velopper complétement sa pensée. H s'attache
à faire ressortir toutes les considérations d'hu-
manité qui rendent une amnistie nécessaire et
urgente.
j~. PaM~ ~e Cnsso~Hce demande a expliquer son
vote et celui de ses amis. Il se déclare opposé à
l'amnistie, mais il votera pour le candidat radi-
cale M. Clemenceau, qui la demande, parce qu'il
aime les questions nettement posées et qu'il dé-
sire' que celle-ci vienne intacte à la tribune afin
que la lumière puisse se faire une fois pour tou-
tes sur les actes de la Commune.
Jf. ~:7/cM~ fait observer que la proposition de
M. de Pressensé, mémo amendée par l'extrême
gauche, a été prise on. considération par plu-
sieurs bureaux de la dernière Assemblée natio-
nale. II trouverait donc étrange que la nouvelle
'Chambre se montrât moihs favorable à l'examen
de cotte importante question.
.M. C~eMeaM déclare retirer sa candidature; il
engage ses amis à reporter leurs suffrages sur M.
Albert .Grévy, qu'il croit etre.partisan du principe
de l'amnistie.
.e<'< Gt-f'fyrëpOBd qu'il n'est nullement
partisan d'une amnistie pour les crimes ou délits
de droit commun. Il n'est pas non plus partisan
d'une amnistie totale en faveur des crimes pu dé-
lits purement politiques.
JM. CMMeHcecM dit qu'il regrette alors de no
pouvoir engager, dans cette circonstance, ses amis
à 'voter pour M. Albert Gréyy. Il croit devoir po-
ser sa propre candidature.
Af. ZoKM.~MM~ décline .toute candidature. Il
invite ses amis à voter pour M. Claude, (de Meur~
the-et-MoseIIe).
Il est procédé au scrutin. Le nombre des vo-
tants étant de 38, la majorité absolue est de 19
voix.
M. Clemenceau obtientnvoix M. Albert Grévy,
5; et M. Claude, 16.
Au second tour de scrutin, M. Claude est élu
par 19 voix, contre 16 données à M. Clemenceau
et 3 à M. Albert Grévy. 'i
La commission dala. Chambre des .députés,
chargée d'examiner les propositioBS d'amnis-
tie, se trouve, en conséquence, définitive-
ment composée de,la.facon suivante
1" bureau, M. Leblond. 2e bureau, M. La
Caze. 3" bureau, M. Lefranc (Victor). 4° bu-
reau, M. Méline~ S" bureau, M. Choiseul (Ho-
race'de). 6" bureau, M. Laverghe (Bernard).
7° bureau, M..Lookrpy. 8" bureau, M. Phi-
lippdteaûx. –9~ bureau, M. Lamy. 10" bureau,
M.AUain-Targê. 11° bureau, M. Claude (Ça
mille). -;z,
On a. distribué hier aux députés une propo-
sition de loi ayant pour objet de ûxer la date
d'ouverture de la session de Pâques des con-
seils généraux. Cette proposition, pour la-
quelle l'urgence a été déclarée dans la séance
du 25'mars, a pour signataires MM.. Thourel,
Drumel, Yissaguet, Lisbonne, LQuis.Janvier
de La Motte, Alicot, 'Viette, Massiet du Biest.
La proposition est précédée de l'exposé de
motifs suivant:
.« Il était d'usage que l'Assemblée législative,
pour permettre à ses membres qui étaient aussi
conseillers généraux de participer aux travaux
des assemblées départementales, suspendît ses
séances aux époques fixées pour les sessions de
ces conseils.
» L'art. ? de la loi du 10 août 1871 (deuxième
paragraphe) dispose que « la session pendant la-
? quelle sont délibérés le budget et las comptes
)) commence de plein droit le premier' lundi qui
)' suitle 15 août, et no pourra être retardée que
a par une loi. »
)) Le troisième paragraphe du même article
porte que: "l'ouverture de l'autre session a
N lieu au jour Sxé par le conseil général dans la
M session du mois d'août. Dans le cas où la
s conseil gênerai se serait séparé sans avoir
pris aucune décision à cet égard, le jour sera
» nxê et la convocation sera faite par la eommis-
")) sion départementale, qui en donnera avis au
a préfet.
» De graves inconvénients peuvent résulter de
l'incertitude' où cette disposition laisse l'époque
où doit s'ouvrir cette session des conseils géné-
raux.-En eSet, si ces conseils ou leurs, commis-
sions départementales en nxent l'ouverture à
des dates très différentes, le Sénat et la Cham-.
bre dès députés ne pouvant suspendre leur ses-
sion à ces dates diverses, leurs membres con-
seillers généraux seraient 'dans l'impossibilité
do remplir leurs devoirs daus l'une de ces As-
semblées.
a Cette hypothèse se réalise aujourd'hui. Dans
plusieurs/départements, les conseils .généraux
sont convoqués'pour le 3 avril; dans d'autres
pour le 24; dans d'autres pour.le 88 du même
mois.'
s Par ces motifs,
qu'elle fût en état de prendre une barrière
bu en âge de se marier.
C'était une bonne fortune pour Edmée.
:MmeMason conçut aussitôt le projet
d'assurer cette position à sa protégée.
Elle parla d'Edmée à son ami avec tant
d'enthousiasme, qu'Use décida, sur cette
recommandation qui lui inspirait une con-
Rance absolue, à conner Bërthe Ma- mère
de Nadine.
Mme Mason proposa aussitôt à Edmée de
se charger, aux conditions que son ami
avait lui-même indiquées, de l'éducation
et de.l'instruction de Bërthe,-qu'elle élè-
verait avec Nadine, leur servant à toutes
deux de mère et de nourrice, et leur ensei-
gnant ensuite la grammaire, l'histoire, la
géographie, le chant et la musique.
Edmée accepta avec reconnaissance.
Une maison élégante et confortable fut
.louée dansie village.deTheys, qui est dans
la montagne au-dess: de Goncelin, gros
boug situe dans ~vaHée du Gresivaudon,
sur la rive gauche de l'Isère.
Theys est un petit bourg disséminé dans
une riante et pittoresque vallée, dont une
culture soignée augmente la fertilité natu-
relle.
On y arrive par une route montueuse de
piétons ou de voitures, qui longe d'abord le
parc de Tencin ou de Monteynard, nom
actuel du château situé au pied de la col-
line que cette route contourne, en décri-
vant sur ses ilancs de nombreuses sinuo-
sités..
C'était une retraite merveilleusement
choisie.
Theys est, comme Allevard, un centre
admirable d'excursions intéressantes et
variées.
La population de ce petit bourg était
alors d'un caractère presque ombrageux
'etsauva.ge.
~) Nous avons l'honneur, do déposer la. proposi-
tion d&loi suivante:
Artiele unique. Le paragraphe -i de l'article 23
de la loi du 10 août 18'?1 est abrogE et remplacé
par la disposition suivante
L'ouverture de l'autre session aura lieu le
deuxième lundi qui suivra le jour de Pâques. »
La Chambre nommera aujourd'hui, dans ses
bureaux, la, eoimmssion qui sera chargée
d'examiner cette proposition.
On a distribué également aux députés le
volume bleu annuel, contenant le tableau dé-
taillé du budget de 1877, La commission du
budget sera, à la fin de la semaine, nommée
par les bureaux de la Chambre. Les divers
chapitres du budget pourront être étudiés
par les sous-commissions pendant les vaca~
ces, et la discussion~ des rapports pourra ve-
nir dès la reprise do la session.
On pense qu'on nommera trois membres de
la commission du budget par bureau, ce qui
fera en tout trente-trois membres, au lieu de
trente dont se composait la commission S
l'Assemble nationale.
La sous-commission du 11" bureau, chargée
de vériner l'élection de M. Poujàde, députe
républicain de l'arrondissement de Carpen-
tras (Vaucluse), a approuvé le rapport de M.
Mallet, qui conclut à la validation.
Le XS°SMci!e croit devoir faire remarquer, à
ce sujet, que l'écart entre les deux concur-
rents, qui n'était que de six suuragos, d'après
les chiures donnés par la commission de re-
censement, s'est trouvé,, après un minutieux.
pointage, augmenté de trente-deux, ce qui
porte définitivement à trente-huit voix la ma-
jorité obtenue par M. Poujado sur M. Bar-
cilon..
Dans le 11" bureau également,la. sous-com-
mission chargée de vérifier l'élection do M. du
Domaine contre M. Gambetta dans'1'arrondis-
sament d'Avignon., a nommé-rapporteur M.
Claude (Meurthe-et-Moselle), qui' soutiendra
devant la Chambre la demande d'enquête sur
cette élection. Contrairement à ce qui s'est
passé pour l'élection de M. Poujade, où la vé-
rincation des suHrages exprimés a'augmenté
la majorité de l'élu, le pointage auquel s'est
livré M. Claude, des voix obtenues par M. du
Domaine, en s sensiblement diminué le chif-
fre, qui de 1,200 se trouve réduit à 500. Il pa-
raîtrait au demeurant que cette élection est
remplie de faits qui pourraient motiver une
demande d'invalidation pure et simple mais
~11'bureau, en se prononçant pour l'en-
quête préalable, a voulu témoigner de son
désir de dévoiler publiquement les nombreu-
ses manœuvres qui ont été, déboutes parts,
signalées dans l'élection d'Avignon.
La Chambre a, nous assure également, le
ZLï° Stëe~, l'intention'de pousser activement,
dans.ces derniers jours, l'examen des dossiers
qui restent encore à déposer. L'approche des
vacances semble donner des forces à nos ho-
norables. Il en est besoin, du reste, car, si
nous'comptonsbien, la Chambre a encore
une trentaine d'élections à,liquider,, et, selon
toutes les probabilités, l'époque des.vacances
sera nxée au 8 avril. Voici, parmi ces trente
élections, celles qui sont le plus sérieusement
contestées, et dont la discussion en séance
publique paraît devoir être fort vive Chan-
cel, à Briançon (Hautes-Alpes); baron do La-
doucette, àVouziers (Ardennes); Âclocque, à
Foix (Ariége); Cunéo d'Ornano, à Cognac (Cha-
rente);. Gavini, à Corte (Corse); Rouher, à Ajac-
cio (Corse}; Veillet, à Loudëac (Côtes-du-Nord);
"Vitalis, àLodè.ve (Hérault); La Chambre, à
Saint-Malo (Ille-et-Vilaine); de Miramon-Far-
gues., au Puy (Haute-Loire); de Bourgoing, à
Cosne (Nièvre); ~Léoh Chevreau, à Beauvms
(Oise); Acilille Adam, à Boulogne (Pas-de-Ga-
'lais); Keller, à Belfort (Haut-Rhin); de Perro-
chel, à Mamers (Sarthe); de Boigne,'àThpnon
(Haute-Savoie); Lebourgeois, à Dieppe (Seine-
Inférieure) marquis de La Roçhejacquelein, à
Bressuire (Deux-Sèvres), et du Demaine, à
Avignon (Vaucluse).
Sur ces dix-neuf élections, les bureaux pro-
posent des maintenant l'invalidation de six;
celles de MM. Âclocque, Gavini, Veillet, Vita-
lis, de Perrochel et de La Roçhejacquelein.
PARLEMENT
CHAMBRE NES BEPCTES
PRÉSIDENCE DE M. GRÈVY.
S~cedM
La séance est ouverte à deux heure's et demie.
Le procès-verbal de la damière séance est
adopté.
tordre du jour appelle la suite de la discussion
sur les conclusions du 5° bureau, relativement à
l'élection de M. Robert Mitchell dans l'arrondisse-
mentdeLaRëole.
M. R
ves sur lesquelles s'appuie le rapport pour con-
clure à l'enquête..
Il était facile d'y vivre isolé.
Dès qu'Edméë.fut remise de ses' cou-
ches, elle fut installée dans cette maison
avec Nadine et Berthe qu'elle devait allai-
ter ensemble.
C'était le 1"- juillet 1841. Il y'avait juste
un an qu'elle avait connu Robert, .qu'elle
espérait toujours, qu'elle attendait encore.
Ce même jour, le marquis de Montboran,
désenchanté de la Grèce et de l'Orient, de
l'Egypte et de la Judée, débarquait à Na-
ples avec Macdenald Bornstorif, ayant re-
noncé provisoirement a. visiter Trieste, Ve-
nise, Milan, Gènes, Florence et Rome, le'
cœur toujours plein du sau venir, jusque-la. à
meSacé, d'Edmée. sq
Ce souvenir l'avait suivi au milieu des'
ruines poétiques et sur les monts célèbres
de la Grèce, sur les rives du Bosphore,
dans les mosquées de Constantinople, dans~
les murs de Jérusalem, sur les bords du
Jourdain, au pied des Pyramides; et m les
belles Grecques de' Smyrna, ni les sédui-
santes Arméniennes dé Péra, niles splen-
dides juives répandues dans tout l'Orient,
comme autant de perles animées, ni les
voluptueuses almées du. Caire, n'avaient
pu la lui faire oublier,
Oiseau de passage dans ces régionsbù
s'agitèrent des sociétés évanouïes, où brillè-
rent des peuples disparus, où'régnèrent
des religions mortes, il put y tremper.sës
lèvres dans la coupe du plaisir.
Mais son cœur resta fermé à'toutes les
paroles amoureuses qui furent.murmurées
à son oreille.'
C'est pendant cette rapide excursion à
travers le monde antique, sur ce sol épuisé,
qu'il jeta, aux brises parfumées du soir,
les poésies dont il forma son premier re-
cueil destiné à la publicité et, dans ce
'recueil, le nom harmonieux d'Edmée es.t
,1e seul qu'on y trouve. 1: `
Il faudrait que la .Chambre eût connais-
sance des .pièces pour pouvoir en apprécier
l'autorité.
M. Chefptn, rapporteur, répond qu'il a in-
diqué les faits sur lesquels reposent les conclu-
clusions du rapport c'est à, M. Mitche)! de les
contester s'il est on mesure de le faire.
M. R
cussion. Quoi qu'il en soit, il est prêt à discuter
le rapport.
On a dirigé contre l'orateur les imputations les
plus calomnieuses et les plus ridicules; on a
.écrit qu'il n'était pas Frayais, qu'il était Prus-
sien qu'il fallait .le renvoyer sur le boulevard
user les souliers qu'il devait à la générosité de
l'empereur, qu'il était un ancien lutteur forain.
(On rit.)
On a prétendu que des navires attendaient à
Bordeaux le résultat de l'élection pour transpor-
ter les républicains à Cayenne si M. Caduc était
élu, .comme si c'était quand la République triom-
phe qu'on déporte les républicains. Est-ce sé-
rieux ? Le rapport accuse M. Mitchell d'avoir été
candidat officiel l'honorable ~membre déclare
qu'il a été, au contraire, combattu par l'adminis-
tration.
D'ailleurs la candidature officielle., dans les
conditions de réserve et de clandestinité où elle
se serait produite, aurait-elle pu avoir la moindre
action? La candidature officielle ne peut être ef-
ficace que quand' elle s'affiche au grand jour. Ce
reproche ne s'est produit à aucun moment pen-
dantla.lutte électorale.
Discutant les faits allégués contre un certain
nombre do maires, l'orateur n'y voit rien de fon-
dé ou de sérieux.
Un maire, par exemple aurait dit qu'il ne fal-
lait pas voter ppur la Caducaillo; un autre aurait
toléré des cris séditieux, tels que': « Vive l'em-
pereur Un troisième aurait, après l'élection,
témoigné sa satisfaction.
On a allégué qu'un citoyen avait été incarcéré
pendant'cinq jours pour avoir crié « Vive.Ià Ré-
publique mais la fait est démenti par un pro-
cès-verbal de la gendarmerie, qui établit que cet
individu a été arrêté pour ivresse manifeste, et
relâché quand il a eu repris ses sens.
Et voilà ce que le rapport appelle des faits pré-
cis!-
Quant' aux faits « vraisemblables o, selon le
rapport, ils ne constituent autre chose qu'un
procès de tendance. C'est uniquement parce que
l'orateur n'est pas républicain qu'on suppose
qu'il a~dû nécessairement Être. candidat officiel.
Y a-t-il là de quoi justifier la mise en interdit
de tout un arrondissement.
Quantàdes violences, il ne s'en est produit
qu'une fois, et c'est l'orateur qui en a Été l'objet
il a failli être assommé dans une 'réunion où il
avait été appelé par son concurrent. 1.
On a répandu le bruit que M. Mitehell voulait
arborer le drapeau rouge a la Réole, qu'il avait
étêluttaur forain, qu'en l'avait, vu lutter dans
les arènes de Nîmes. (On rit.) L'orateur ne.s'ar-
rêtera pas àdoteisgriefs.
Ce qu'il tient & répéter, c'est que Se la candida-
ture officielle qu'on lui reproche, il n'existe au
dossier aucune trace. M. Caduc.ne se présentait-il
pas lui-même avec l'appui de conseillers d'arron-
dissement et d'un certain-nombre demaires? S'il
a Échoué, c'est uniquement parce qu'il ne repré~
sente pas les opinions politiques de la majorité
dël'arrondissement.
L'accusation douloureuse à laquelle l'honorable
membre tient à répondre, c'est celle qui est re-
lative à sa nationalité. Il n'admet pas qu'en lui
reconnaissant la qualité de Français, la majorité
du 5° bureau lui ait fait une sorte de grâce.
Ellejui appartient. Né en France d'un père né
en Angleterre, il a réclamé' sa nationalité aux
termes de la loi de 1849; il a satisfait aux obli-
gations du service militaire en France il s'est
engagé comme simple soldat en 1870, dans un
régiment de zouaves il a passé six mois dans
une casemate prussienne, il a ~erdu deux de ses
frères pendant la guerre. Quand une famille a
ainsi payé sa dette à la patrie, il n'est pas admis-
sible qu'on ne vienne lui accorder que dubitati-
vement la qualité de Français. (Vifs applaudisse-
ments à droite.)
JH. CBterptm, rapporteur, déclare tout d'abord
qu'il n'est nullement l'adversaire de M. Mitchell
dans ce débat; il s'est borné, dans son rapport, à
énumérer les faits dénoncés au 5e bureau,, et il
ne laissera pas dénaturer sa situation person-.
nelle.
On a soulevé la question de nationalité; il avait
été entendu qu'il n'en serait pas question à la
-tribune, et le rapport s'en était'tenu à faire con-
naître à cet égard Popinion de la~ majorité du bu-
reau. Entend-on établir une discussion complète
sur ce point? (Bruits divers.)
N9. MMet~eH déclare qu'il accepte un débat
complet sur la question. l'
M. te t't~ppttfteMf est d'avis que cet inci-.
dent ne doit pas se prolonger. Quant à'la candi-
dature officielle, il maintient qu'elle a été mani-
feste dans l'élection de La Réole, e.t que la de-
mande d'enquête est justifiée.
Il faut poursuivre partout le fléau de la candi-
dature officielle. La majorité républicaine est as-
sez forte dans la Chambre pour qu'on ne la soup-
çonne pas de chercher, en frappant les candidats
officiels, à diminuer le nombre de ses adver-
saires.
Aux faits énumêrés dans le rapport, M. le rap-
porteur ajoute mie lettre qu'il vient de recevoir
et dans laquelle on insiste sur le caractère offi-
ciel de la candidature de M. R. Mitchell.
Cette lettre affirme que M. Rouher a obtenu de
M. Buffet qu'il envoyât au préfet de la Gironde
l'ordre de soutenir la candidature de M. R. Mit-
chel.(Bru}tsdivers.)
Ce qui rend la candidature: officielle encore
plus probable dans l'arrondissement de la Réole,
c'est que depuis trois a.na les républicains ont été
partout'traqués. Il B'y a qu'une seule candida-
ture bonapartiste, celle de M. Cazeaux, qui ait été
.combattus par l'administration. (Réclamations
bruyantes sur plusieurs bancs à droite.)
Il .allait donner l'immortalité àee pre-
mier amour que d'autres amours de-
vaient bientôt emporter, à ce premier nom
que d~autres noms allaient prochainement
effacer..
Ce recueil que Robert avait envoyé à un
célèbre éditeur du temps, en-mettant le
pied sur le sol de l'Italie, commença une
renommée qui allait grandir, de lustre en
lustre.
Cette renommée pénétra, jusque dans la
paisible demeure où Edmée élevait Nadine
et Bertiie avec la même sollicitude'.
Son nom la frappa, mais ce recueil était
signé du marquis de Montboran.
Le prénom était le même. Le jeune et
nouveau poète s'appelait Robert, comme le
père de Nadine.
Ces rapprochements lui firent trouver un
grand charme dans la lecture des poésies
du marquis de Montboran. Il lui semblait
y reconnaître une analogie mystérieuse
avec les pensées de celui qui avait toujours
tout son cœur, toute son âme. Elle se prit
donc de passion et d'enthousiasme pour ces
poésies qui, trompant sa douleur muette,
devinrent sa consolation favorite.
Elles continuèrent le lien mystérieux qui `
l'unissait secrètement à ce Robert tant ai-
mé, dont toutes les voix de la Renommée
lui apportaient le nom, sans qu'elle sût et
qu'elle pût le reconnaître.
Il était écrit qu'ils ne se retrouveraient
qu'après avoir traversé, en se 'cherchant
toujours, et en ne se rencontrant jamais,
tout eh se côtoyant sans cesse, de longs
orages et de dures épreuves.
Il était écrit d'ailleurs que, sans l'ou-
blier, Robert serait moins Hdële au sou-
venir d'Edmée qu'Edmée au souvenir de
Robert.
Robert avait la nature des poètes et des
artistes..
La lettre récente de M. Pasc.a), préfet de ta. Gi-
l'onde, ue monh'e-t-c'ita pa.s, u'afilours, que les
sympathies de l'administration étaient acquises
au parti bonapartiste? (Aux voix!).
Il est en outre établi que des injures et des ca-
lomnies ont été publiées contre M. Caduc on l'a
notamment accusé à tort d'avoir voté la loi sur
les bouilleurs de crû accusation grave dans un
pays viticole. On le représentait aussi commet
l'ami des assassins et des incendiaires de la .Com-
mune.
Le rapporteur donne lecture de plusieurs piè-
ces à l'appui des allégations du rapport et conclut
on maintenant les conclusions du bureau, c'est-'
à-dire la demande d'enquête. (Aux voix !)
Les conclusions du bureau sont mises aux voix
et ne sont pas adoptées.
La validation de l'élection est ensuite pronon-
cée.
M. WMseM dépose une proposition do loi
tendant à l'abrogation de la loi relative au mo-
nopole des allumettes chimiques.
M. te président annonce que M. Duportal
a déposé une proposition tendant à l'ouverture
d'un crédit de 100,000 fr. pour l'envoi d'ouvriers
parisiens à l'Exposition de Philadelphie.
M. t<* préaÊdtent donne lecture d'-une lettre~
par laquelle M. Prax-Pads, élu dans les deux cir-
conscriptions do Montauba.n, déclare opter pour
la I"
SARTHE.–Arrondissement du Mans, 2" cir-
conscription, M. Haentjens.
SM. Momyvct, rapporteur du S° bureau, ex-
pose que plusieurs protestations ont signalé des
faits regrettables, mais de peu d'importance. Il y
a ett, il est vrai, une distribution de cigares et
de lapins. Mais le maire, qui a fait cette distri-
bution, a l'habitude d'offrir des cigares à tous les
électeurs qui votent, et, ne pouvant consommer
tous les lapins qu'il fait dÉtruiro, en donne le
plus qu'il peut aux veillards, aux femmes encein-
tes et aux malades. (On rit.)
Un fait plus grave est signalÉ. Le bruit aurait
été répandu que tout le Midi était en insurrec-
tion, qu'on saccageait les Églises et qu'on massa-
crait les prêtres.
Une affiche, publiée après le premier tour do
scrutin, présentait les Élections du 20 février
comme ayant fait baisser la Bourse, ralenti les
affaires et comme menaçant l'ordre et la paix.
Un article de journal présentait les .paysans
comme victimes des ouvriers, comme payant
tous les impôts pour payer les dépenses des vil-
les, et contenait les plus violentes excitations à
la guerre civile et à la haine des citoyens les
uns contre les autres.'Il y est fait hautement l'a-
pologie du premier et du second empire, et là
RÉpublique y est présentée sous des couleurs
odieuses.
Le &° bureau a considéré ces faits comme très
blâmables, mais il n'y a pas vu de raisons suffi-
santes pour invalider l'Élection, le 'plus grand
Mspect étant & aux manifestations du.suffrage
universel, quelles qu'elles soient.
Mais la minorité dLU bureau est d'avis que les
manœuvres employées sont de nature à vicier
l'élection..
M. TScrIet demande àla Chambre d'invalider
l'élection-de M. Haentjens.
M. JfotSttttSs se présente comme l'interprète
de M.Haentjens, quo son état de santé empêché
de prendre la parole.
On reproche à l'élection des bruits alarmants,
uueaŒche et un article de journal.
Les bruits répandus n'ont ou aucune influence
sur l'élection, et, en tous cas, ils ne peuvent être
imputés à M. Haentjens.
L'affiche, loin de connrmer Ces bruits, se bor-
nait à dire que les élections avaient répandu une
certaine inquiétude dans le pays et que les fonds
publics étaient en baisse, ce qui était exact.
L'afûeho n'était d'ailleurs qu'une réponse, à des
attaques dirigées contre M. Haentjens. Il n'y a là
qu'une polémique électorale dans des conditions
ordinaires légitimes.
Quant aux articles des journaux, pendant que
la candidature de M. Haontjens était soutenue.
par une polémique -généralisée, elle était atta-
quée de la façon la plus violente, dans les ter-
mes les plus outrageants et les plus person-
nels.
On a appelé ce candidat le candidat de l'inva-
sion on l'a accusé d'avoir réalisé sur le départe-
ment des bénéûces considérables dans des opé-
rations de chemins de fer. C'est en réponse à ces
articles qu'a'été publié l'article incriminé, en
l'absence de M. Haentjens.
L'article publié à Paris et reproduit dans beau-
coup d'autres endroits n'a pas été poursuivi. Et
si l'on voulait rendre quelqu'un responsable de
cet.article, ce ne serait pas M. Haentjens, mais
le directeur politique de 1'0)-
L'article est, d'ailleurs, passé inaperçu. En
somme, il n'y a dans cetta élection aucun des
éléments sur lesquels s'appuient jusqu'à présent
les demandes d'invalidation ou d'enquête, il y a
eu, au contraire, contre M. Haentjens., une ma-
nœuvre de la dernière heure, tendant à faire
croire qu'il n'était pas appuyé par l'~i'o?: de /a
Sa~f.
L'orateur espère que la Chambre ne voudra
pas, en invalidant cette élection, faire croire que
le suSrage universel est assez mobile pour chan-
ger à la lecture d'un seul article. H n'y a ici ni
pression ni corruption, et la majorité obtenue est
considérable. (Aux voix faux voix!) !),
BB. Beftet dit que la liberté électorale .peut
être entravée, non-seulement par la pression et
là corruption, mais encore par des manœuvres
de nature à effrayer, à. terroriser les électeurs,
comme celles qui sont relevées dans l'élection du
Mans.
L'orateur regrette qu'on ait fait appel dans la
politique à un argument tiré des dispositions des
puissances étrangères, que l'on présentait comme
hostiles à la République.
On a, en outre, par une'affiche, cherche à faire
croire que le candidat républicain était l'allié des
communards et des assassins. (Aux voix !)
L'orateur, sans insister sur les autres fatta, de-
Son imagination était impressionnable,
son esprit était mobile.
Soit mysanthrople, soit coquetterie, pen-
d&nt que le bruit qu'avait fait en France
son premier volume de vers traversait la
Méditerranée pour arriver 'en Italie, il pro-
mena, pendant quelques semaines encore,
dans la Calabre et en Sicile, la mélancolie
de son âme, inséparable du souvenir
d'Edmée,puis il prit, tout à coup la réso-
lution de suspendre ses excursions et de
paraître dans les réunions diplomatiques
deNaplës. f
II y rencontrajord et lady Dudiey, qui
fréquentaient surtout l'ambassade de
France.
X
IA PAIRESSE D'ANGLETERR-E
Lord Dudiey, ministre d'Angleterre
auprès du gouvernement napolitain, avait
environ soixante-dix ans.
C'était, avant tout, un esprit pratique,
positif, qui attachait plus de prix et accor-
dait plus de valeur à un bon système d'é-
levage, appliqué à l'a race bovine ou à la
race chevaline, qu'à un roman de Walter
Scott, à un poème de lord Byron ou même
à un drame du grand Shakespeare.
Lady Dudley avait cinquante ans de
moins que son mari. Elle était à peu près
~de l'âge de Robert.
Sa famille, qui était de la plus haute no-
blesse d'iTlande, mais qui était tombée
dans la pauvreté, lui avait fait contracter
cette union, aussi avantageuse, sous le,
rapport de la fortune, que disproportion-
née, sous le rapport de Page.
Romanesque comme une Anglaise,
sentimentale comme une Allemande, lady
Héléna Dudiey cachait sa vraie nature a la
société Mpolj.taine, sous les apparences du
mande donc & la. Chambre l'invaHda.tion derdoc-
iion.
Les conclusions du bureau sont mises aux voix,
et, à la majorité de 288 voix contre 168 sur 456
votants, ne sont pas adoptées.
En conséquence, l'élection est invalidée.
La séance est levée à six heures.
'~e.c/te/'<7e~Met'e7<:t)'CA'-?'~e<
~e ~t C/tam&fe des a'<
MAUREL-DUPEYRÉ.
EXTÉRIEUR
DUCHES TJ~ËûRAPmOCTS
AMemagme
Berlin,87mars.
St'aHM t/e /a C/iaM~)'e des ~j!< Le ministre
des finances présente le règlement définitif du
budget des recettes et des dépenses de 1875, qui
accuse un excédant disponible de 15,791,421
marcs.
Les recettes se sont élevées à 1,388,919 marcs
de moins que la somme portée au budget, et
cette diC'érenco est moins grande qu'on ne crai-
gnait. Sur les 34 millions de marcs provenant de
l'indemnité de guerre, qui ont été distribués en-
tre les Etats do l'ancienne Confédération de l'Al-
lemagne du Nord, -la Prusse a touché 19,400,000
marcs. Si l'on ne prend pas d'autres dispositions
légales, cette somme sera employée au profit des
chemins de fer. Les reliquats non employés s'é-
lèvent, avec la somme nouvellement accordée
pour 1876, au chiffre de 113,641~882 marcs au
budget extraordinaire.
Le ministre exprime l'espoir que les sommes
en question seront employées .pour le bien-être
du pays. (Vifs applaudissements.).
Berlinj,27mars.
Le 7!e!'c/iM~e< (journal officiel 'de l'empire)
donne, d'après le relevé des comptes budgétaires
de l'empire pour 1875, un exposé (tes résultats do
eetexercice.
Les résultats sont satisfaisants et ils répondent
aux prévisions de l'administration financière de
l'empire. En:résumé~Ies recettes sont inférieures
de 11,200,000 marcs sur lesprévisions budgétai-
res par contre, les économies réalisées'dépas-
sent de 27,300,000 marcs le chiffre prévu..L'excé-
dant net est donc de plus de 16 millions de
marcs.
Amgtetex'pe
Londres,87mars.
C/tam&rM~ /ora~. Lord Shaftesbury dit qua
si le projet du nouveau titre dé la reine passe en
seconde lecture il proposera une adresse priant la
reine d'assumer un titre plus d'accord avec l'his-
toire do la'nation et la loyauté de sujets fidèles,
que celui d'impératrice.
Londres, ~7 mars, six h. soir.
C~a/)-x des coMMMHM. M. Samuelson a
interpellé sir Stanbrd Northoote sur la question
de savoir si, vu la non publication du rapport de
M. Cave, il est disposé àconnrmerouàinCrmerIa.
.déclaration du ministère du 14 février, à savoir
que sile .khédive contrôle sincèrement le passif
et réduit les dépenses non productives, l'Egypte
pourra faire face à ses engagements.
Sir Stanbrd Nothcote, chancelier del'Eohiquier,
répondant à M: Samuelson, dit qu'il avait basé
sur; les mforma.tious*'reçues.de M. Cave, les vues
exprimées par lui dans sa déclaration du 14 fé-
vrier (et d'après lesquelles il serait possible à
l'Egypte, si le khédive se soumet'sincèrement à
un contrôle Snancier et ne perçoit pas les dé-
penses non productives, de faire face à tous ses
engagements.) (Voir notre dépêche de Londres
dul4février.)
Depuis lors, sir Stafford Northcote a lu le rap-
port, complet de M. Cave, et il ne voit pas de rai-
son de modifier l'opinion qu'il a exprimée, ii y a
six semaines. Certes, six semaines font une dif-
férence dans la situation financière d'un pays,
quand il y a des obligations flottantes à renou-
veler de temps en temps. A part cela, ii répète
qu'il ne voit aucune raison de modifier son opi-
nion.
Le chancelier de l'Echiquier désire saisir l'oc-
casion pour expliquer une récente réponse de M})
Disraeli. M. Disraeli, en parlant de la situation in-
certaine des finances de l'Egypte, n'avait pas
voulu faire allusion aux révélations du rapport
de M. Cave, mais à ce qui était parfaitement
connu de tout le monda, à savoir que le khédive
oherchait à faire des arrangements pour remé-
dier aux conditions actuelles des -finances égyp-
tiennes.
Sir Northcote termine en disant qu'il considère
lui-même la publication du rapport do M. Cave
comme ne pouvant en aucune façon nuire aux
intérêts du khédive; mais le gouvernement an-
glais doit respecter les désirs exprimés par le
khédive.
Londres,27mars/6h.58,soir.
C/«!M&rc des coM~KM~. M. Campbeli annonce
qu'il interpellera demain M. Disraeli pour lui de-
mander si le khédive possède un rapport conn-
dentiel de M. Cave et si le. gouvernement pu-
bliera les parties du rapport sur lesquelles le khé-
dive ne fait pas d'objections. 1
M. Anderson interpellera M.Disraeli demain
pour savoir s'il existe un précédent qui autorisa
le souverain à quitter ~e pays pendant une ses-
sion parlementaire, s'il y a des raisons.politiques
importantes pour justifier un procédé si extra-
ordinaire. H demandera aussi qùelies mesurer
ont été prises pour empêcher les inconvénients
pouvant résulter dans les. affaires publiques de
l'absence de la reine et de lord Derby.
M. Sullivan annonce une autre interpellation.
relative au voyage de la reine.
M. Disraeli, répondant à M. Gourley, dit que le
Résident du Pérou n'a pas promis la libération
caractère frivole des Françaises, dont elle
avait le piquant, la grâceet la vivacité.
Lorsque Robert se décida à aller dans
le monde, reine de toutes les fêtes, elle
régnait sans rivale dans les salons napoli-
tains.
Elle était alors dans tout l'étinceHement
de son esprit, dans tout le rayonnement de
sa beauté.
Tous les hommes à la mode, diplomates,
ministres, savants, artistes, poètes, gen-
tilshommes, avaient essayé de lui jplàire.
Elle était 'restée insensible a tous les
hommages.
Entourée chaque soir d'une cour d'ado-
ràteurs qui l'adulaient, dont quelques-uns
étaient célèbres par leurs bonnes fortunes,.
dont plusieurs étaient dignes d'attirer son.
attention, et qui tous se montraient prêts
à lui dévouer leur vie, elle traversait ce&
régions passionnées.et dangereuses, par-
fois enivrantes et tentatrices, sans y rien
laisser de son cœur, -dont rien ne troublait-
la sérénité.
Sa réputation de vertu, égalait sa répu-
tation d'esprit et de beauté..
Le grandâge delordDudIey, qui pouvait
la faire croire accessible a. un-amonr heu-
reu~.et coupable, était, au contraire, pour
elle, un préservatif.
Être fidèle à un vieillard, qu'elle devait
respecter, mais qu'elle ne pouvait aimer,
lui paraissait une gloire préférable à tout
le bonheur, à toute l'ivresse qu'elle aurait
pu trouver dans une liaison illégitime.
A. DE CESEfA.
(A sutore.) A. QÉSENA
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