Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-03-14
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 14 mars 1876 14 mars 1876
Description : 1876/03/14. 1876/03/14.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
LÀ PRESSE DU MARDI 14 MARS 1876
titions demandant que la Gambie ne futpas
cédée à la France ont été mises en circula-
tion et elles ont été couveftes des signatures
des négociants les plus importants de ces
comptoirs. Il paraît que le gouvernement
britannique, pour ne pas aller a rencontre
de l'opinion publique, et pour tourner la
difficulté, a eu l'intention de repousser nos
propositions d'échange de territoire et de
nous onrir une indemnité pécuniaire pour
prix de nos établissements de la Guinée.
Mais il ne semble pas qu'il se soit arrêté à
cette idée.
L'Angleterre a un intérêt de premier or-
dre à ne pas avoir de colonies étrangères
au milieu de ses possession de la Côte-d'Or
et de la Côte-d'Ivoire. Car c'est par ces co-
lonies que s'est fait le trafic d'armes et de
munitions qui a permis aux Achantees
d'opposer une aussi longue résistance aux
troupes anglaises. On a même agité la
question, en 1870, pendant que nous étions
aux prises avec la Prusse, de nous dépos-
-séder de ces .quelques stations. A cette
Époque, le mot « la force prime le droit u
servait de base au droit international, et,
si nos colonies avaient été plus importan-
tes, nul doute que les Anglais ne s'en fus-
sent emparés. On pourrait croire que nous
exagérons la chose; mais nous avons pour
garant le témoignage de lord Carnayon,
qui'a afBrmé le fait, le 18 février dernier,
devant le .Parlement. En somme, la ques-
tion n'a pas fait un pas. La presse britanni-
que s'en est emparée, mais en général elle
s'est montrée assez hostile au 'projet de
cession.
Lorsque tout dernièrement cette anaire
est venue devant les Chambres, le gouver-
nement a rencontré une opposition aussi
vive, aussi passionnée que dans l'opinion
publique. Le secrétaire d'Etat pour les co-
lonies a eu beau expliquer que cette trans-
action était toute à l'avantage de la Grande-
Bretagne, que l'Angleterre y gagnerait
toutes les embouchures du Niger, et qu'elle
serait ainsi débarrassée de la présence des
étrangers; que le budget de la Gambie
s'est toujours soldé par un déficit; que le
cllma.t do 'ces po&sessiona .est maisaun, et
que la fièvre jaune et le choléra y font
chaque année de nombreuses victimës.'Il
s'est eilorcé de faire comprendre au Parle-
ment que les petits ports que la France
possède sur la Côte d'Or sont autant de
débouchés pour la contrebande qui s'exer-
ce sur une vaste échelle, et que les An-
glais ne peuvent soutenir la concurrence
avec leurs produits fortement taxés. 1
Néanmoins, le duc de Sommerset a cru
devoir demander la raison pour laquelle
les Français veulent posséder ces comp-
toirs. ((Aiment-ils donc, s'est-il écrié au
milieu des applaudissements de la Cham-
bre des lords, un pays qu'on nous décrit
comme très insalubre et où le trafic est im-
possible au milieu d'une population fanati-
que ? Il doit y avoir d'autres raisons et la
seule, selon mol, est dans leur intention
des'approcherplusprès de nous pour nous
enlever notre commerce.)) »
Ces quelques mots suffisent pour donner
une idée des proportions que peut prendre
une simple question d'échange aux yeux
méfiants et soupçonneux de nos voisins d'ou-
tre-Manche. Bref, la discussion s'est termi-
née par une motion tendant a. soumettre
cette affaire à une' commission spéciale.
Mais il ne paraît pas que la question se
résolve de si tôt~ car le cabinet de Saint-
James, ainsi que nous le disions ily a quel-
quesjours, demandemaintenanten échange
de laGambie, outre le grand Bassam etI'As-
sinie, le port. de Whydale. Ce sont là. des
prétentions auxquelles la France,'croyons-
nous, ne saurait souscrire sans léser les
intérêts de notre commerce sur les côtes
de l'Afrique occidentale.
CHAQUE PMLEmT~E.
Les remuons que nous avions annoncées
ont eu lieu hier dimanche. Nous allons les ra-
conter dans le plus gra.nddeta.il, en raison de
leur hnporta.nce même.
Procédons par ordre. A deux heures, la
gauche répnMicame de la Chambre des dépu-
tés se réunissait dans la sa.lle des Conféren-,
ces, boulevard des Capucines, sousia prési-
dence de M. Leblond. Le procës-verba.len
rend compte ainsi:
Un appel nominal a constaté que la réunion se
compose aujourd'hui do 165 membres.
!I a été deeide qu'il sera procédé mercrediprp-
chain à l'Élection du bureau de:f!nitif,qui"secom-
FEUILLETON DE LA PAE~E.
DU MARDI 14 MARS 18T6
.LE
camEi~~
SCENES DE LA ~VIE REELLE
En 1840, Àllevârd était déjà un. chef-lieu
de canton dont on estimait la population à
environ 3,000 âmes. Mais son eau sul-
fureuse et iodé& n'avait pas encore le don
d'attirer les Parisiens dans sa riante et pit-
toresque vallée qu'arrose le Bréda.
L'établissement thermal d'Allevard, alors
propriété exclusive de la famille Bocourt,
était, pour ainsi dire, un établissement lo-
cal dont on ignorait généralement l'exis-
tence au-delà de Lyon, de Chambéry et de
Grenoble.
Depuis,.cet établissement a pris des dé-
veloppements considérables et reçu de vas-
tes accroissements.
posera d'un président, deux vice-présidents, deux
secrétaires et deux questeurs.
Ce bureau sera nommé pour deux mois.
Sur la proposition du bureau provisoire, cinq
nouveaux députes lui ont étô adjoints pour les
résolutions à prendre jusqu'à la i'orma.tion du
bureau définitif..
Ont été désignes MM. Devoucoux, Labadië,
Lisbonne, Merlin et Varambon..
La séance de mercredi aura. lieu & l'hôtel de
Franco, à Versailles, à une heure et demie pré-
cise.
Nous de vous compléter ~ce procès 'verbal
officiel.
La reunion a agité la question de savoir si
l'on devait se rendre à l'assemblée pleiniere
convoquée salle Lemardelay, à trois heures.
Une discussion assez vive s'est engagée. MM.
Langlois et Tirard se sont prononcés pour
l'at'nrmative. MM. Albert Grévy, Le.blond, Jules
Ferry, Wilson ont pris la parole dans le sens
contraire. M. Bethmont, qui est appelé à pré-
sider le centre gaucne, a insisté sur les dan-
gers d'une démarche qui est un pas de plus
vers la fusion projetée des trois groupes de
gauche en un seul, ce qui pourrait rejeter à
droite un certain nombre de membres nou-
vellement inscrits au centre gauche. M. Tur-
quet a fait remarquer que la présence des,
membres do la gauche républicaine à'ia réu-
nion do la salle Lemardelay ne serait pas de
nature à engager l'avenir. On a, ûnalemcnt,
décidé que les députés du groupe pourraient
.se rendre à la réunion pléniore, mms M~KM-
fhcaracMt's co~ec~y. Un certain nombre de mem-
bres se sont alors rendus & la réunion. Les
membres du bureau, MM. Leblond, Albert
Grévy, Jules Ferry, Sadi Carnot, n'ont pas ac-
compagné leurs collègues.
La réunion générale des ('éputes et séna-
teurs républicains a eu lieu à l'heure annon-
cée/trois heures, salle Lemardelay, rue Ri-
chelieu. M; Crêmieux a ouvert la .séance, et
a été remplace ensuite au fauteuil par M. Le-
përe. L'assistance comptait plus de 250 mem-
bres.
Parmi les sénateurs présents, nous avons
-remarque:
MM. Edmond Adam, Arnaud (de l'Ariége),
Bernard (Meurthe), le général Billot, Bozé-
rian, Cazot, Challemel-Lacour, Chaumontel,
Corbon, Crêmieux, Ferrouillat, Foucher de
Careil, Fourcand, de Freycinet, George (Vos-
ges), général Guillomaut,Joigneaux, Labiche,
Lamorte, Laur.ent-Pichat, Leiicvre (Alger),
Lepetit,Le Rovor, Malens, Eugène Pelletan,
Peyrat, Salneuvo, Schœlcher, Scheurer-Kest-
ner, Testelin, de Tocqueville, Tolain, Valen-
tin.
Parmi les députés MM. Allain-Targé, An-
drieux, Brelay, Barodet, Bertholon, Brisson,
.Bartholi, Berlet, Boysset~ Belle, Barni, Bres-
son, Bamberger, Clemenceau, Chaley, Cornil,
Chevandier, Castelnau, Chavassieu, Camille
Claude, Paul Cotte, Caze, le colonel Denfert-
Rochereau, Dubois, Dupouy, Devez, Dere--
gnaucourt, Daron, Douville de Maillefeu,
Dréo, Daumas, Floquet, Faillières, Faye,
Farcy, Fourot, Léon Gambetta, de Gasté,
Gastu, Greppo,-Girault, Girerd, Galpin, Gent,
Gudin, Guichard, Gatineau, Jeanmaire, Al-
bert Joly, Joigneaux, Joubert, Alexis Lam-
bert, Labadié, Lévesque, Lamy, Leiièvre,
Lesguillon, Lisbonne, Legrand (de Valencien-
nes), Lefèvre, Liouville, Lepere, Lemonniér,
Latrade, de Lacretelle, Lockroy, Lecesne,
Hippolyte Langlois, Méline, Millaud, Merlin,
Margaine, Maitret~ Marion, Marcou, Marmot-
tàn, Malézieux, Menier, Mir, Mollien, Nadand,
Ordinaire, Arthur Picard, Antonin Proust,
Noël-Parfait, Papon, Parent, Georges Périn,
Poujade, do Régnaucourt, Rubillard, Rou-
dier, Rouvier, Th. Roussel, Reymond, Seigno-
bos, de Sonnier, Servan,,S~viney, Spuller,
Tiersot, Turquet, de Tillancourt, Tardieu,
Tirard, Viette, Emile Vernhes, Varambon.
Au bureau, M. Crémieux était assisté de
MM. Fourcand, sénateur, et Lepèro, député,
ce dernier, comme nous ràvons~déjà dit,a. a
remplacé au cours de la séance M. Cré-
mieux. MM. Lamy et Marcelin Pelet, députés,
faisaient fonctions de secrétaires.
La réunion a duré près de trois heures et
a donné lieu à un débat des plus animés.
M. Ct'émSemx et M.cpc~e, après lui,
ont indiqué tout d'abord l'objet delà réunion,
rappelant la première réunion générale te-
rnie aVersailles, le 7 mars, et le vœu formu-
lé ce jour-là. Un cabinet a été constitué. Il
s'agit de savoir comment le gouvernement a
répondu à ce vœu et quelle est la ligne de
conduite que la majorité républicaine doit
suivre à l'égard du ministère.
Une discussion générale s'est alors engagea,
à laquelle ont pris part MM. Margaine, Viette,
.de Gasté, Fourcand, Henri Brisson, Gambetta,
Charles Boysset, Testelin, Louis Legrand, de
Douville-Maillefeu, Lasserre, Lisbonne, Rou-
vier, Langlois~ le général Billot, Levèque,
Laisant, Albert Joly et Laussedat.*
Nous résumons les principales raisons dé-
veloppées par les orateurs, au cours de ce
débat:
MM. IHfH'ga~e, E'asM'camd et~oeMS
iLegt'aHt! ont déclaré qu'il convenait d'at-
Il est maintenant connu du monde en-
tier, et on s'y rend de toutes les parties de
la France.
La saison unissait, autrefois, avec le mois..
d'août. Robert et Edmée s'y trouvèrent tout
a. fait à l'abri des indiscrets, des curieux et
des malveillants, puisque le jour où on les
vit arriver a. l'hôtel des Bains, déjà vide, °
l'établissement était ferme.
Robert ne pouvait rien choisir de mieux
que ce ravissant séjour pour y commencer
cette vie à deux, qu'il allait mener avecEd-
mée..
S'il est, en Dauphiné, une vallée qui
rappelle les vallées les plus. belles et les
plus renommées de la Suisse, c'est bien la
vallée d'Allevard, étrange bourgade pitto-
resquement et inégalement assise sur les
deux rives du Bréda.
Cette bourgade, où les habitations les
plus misérables avolsinent et coudoient les
habitations les plus confortables, est le
centre des excursions les plus variées et
les plus attrayantes.
Toutes les perspectives se rencontrent
et se combinent dans ce coin du Dauphiné
où l'on découvre, à chaque pas, de nou-
veaux paysages, délicieux de couleur et
d'aspect ou grandioses de forme et d'eu'ët.
'Cène sont partout que sources abondan-
tes qui jaillissent du haut des rochers
sauvages, et qui se répandent'tantôt sur le'
flanc des coteaux, en torrents rapides, se
creusant, pour lits, de profonds ravins, tan-
tôt dans le creux des vallons, en limpides
ruisseaux, se frayant un passage a. travers
de verdoyantes prairies ou de vertes clai-
rières qu'ombragent des arbres touuus.
Là, c'est une ligne de montagnes'culti-
vées, où le cep de vigne se marie a. la tige'
de maïs et à la tige de chanvre.
Ici, c'est un immense rideau de blocs
gigantesques, contemporains de la création
tendre le nouveau cabinet à l'œuvre, et qu'il
serait injuste de le condamner avant de con-
naltreses actes.
NX. ~'ÊsÉ~s a combattu vivement le minis-
tère, qu'il considère comme n'étante! homo-
gène, ni républicain. Il entend que les gau-
ches lui refusent leur concours.
M.HcsM'5 Sa'tssom/estimo qu'on doit
chercher à se rattacher le jmnistère., qu'il
faut reclamer de lui un remanNment complet
de l'administration et voter dans ce sens une
résolution faisant connaître les vœux de la
majorité républicaine.
MBB. de B~mn'i'iMc-MaM!efeM et 'NMaiH
.reprenant l'argumentation de M. Yiette,se
sont prononcés contre le min.istero.
Bi. Sam~sM~ a prononcé presque un
discours dont la jRepï<6~Me /w:M!sc nous
donne le texte et duquel nous croyons devoir
détacher'ies principaux passages
Tout d'abord, a dit M. Gambetta., il faut se de-
pouiller de doux préventions également dange-
reuses- la préventiou pessimiste et la prévention'
optimiste. Il est certain, et personne ne l'a pro-
posé pas môme l'honorable M. Viette, quc.sa.'
parole d'ailleurs très chaude et très remarqua.-
ble a peut-être un peu desservi; il est certaiu-
que.personne n'a proposé un vote de défiance
contre le cabinet; personne n'a pu avoh' cette
pensée avant que le cabinet eùt démérité par ses
actes, et ce n'est pas la réunion d'aujourd'hui,
composée de gens fermes, éçjairës et avisés, qui
pourrait ratifier une pareille résolution. Ecartons
donc cette appréhension de l'honorable M. Mar-
gaine, appréhension qui no repose sur~riHn, à~
savoir qua nous pourrions faire ici uu acte de
défiance contre le nouveau cabinet avant qu'il se
soit expliqué.
Mais, s'il est vrai qu'il n'y ait pas lieu de. se °
livrer à cette extrémité, il y a une autre extré-
mité que je trouve tout aussi périlleuse. C'est,'
étant la majorité qui vient de sortir des urnes du
pays, la majorité investie d'une redoutable res-
ponsabillté, que nous puissions, en face d'actes
politiques aussi graves et parfois aussi incorrects
que-ceux auxquels lious assistons depuis trois
jours c'est que nous puissions garder, étant
cette majorité, une attitude muette~ passive. En
présence de cas actes, il faut nous exprimer sans
impatience; sans témérité, sans jactance,; il faut'
que le pays sachu–ainsi que le cabinet–ce'
que nous pensons sur les événements qui se sont
accomplis et quelle sera notre attitude.
Car nous avons un devoir. Il consiste à éclai
rer tous les jours le.pays, à le tenir au courant
de nos pensées, de'nos travaux, de nos résolu-
tions. Or, il ne faut pas qu'il yait ni temps d'ar-
rêt, ni obscurités, car, ne l'oubliez pas, mes-
sieurs, le paysest encore livré tout entier au
système qui nous a été légué par l'administration''
de combat et d'ordre moral, et je vous étonne-
rais bien si je vous lisais la série de fausses
nouvelles, de calomnies et de diatribes que l'on
fait circuler sous le couvert dé l'administration
pour arriver à susciter dans le pays un mouve-
ment de frayeur et de recul qui affaiblirait la por
têe des votes mémorables des 20 février et 5
mars. Il n'en est pas moins vrai que c'est 'sous le
couvert des agents del'administratiou–d'agents
qui la desservent que circulent tous ces faux
bruits. Je le dis non pas pour attaquer le minis-
tère. J'estime qu'il n'y a pas à l'attaquer, puis-
qu'il n'a pas agi; mais je dis qu'il est grave pour
lui de n'avoir pas .encore agi. Eu effet, après
le verdict décisif, solennel, que vient de rendre
la France, il est étrange que, pas un fonction-
naire, de quelque ordre qu'il soit, n'ait été ni at-
teint, ni touché, ni menacé et.qu~il ne se soit pas
trouvé un ministre, un seul chef de service pour
faire un exemple.
Je ne. demande pas mieux que d'attendre les
actes du cabinet; mais ce cabinet étant composé
d'hommes de l'ancienne administration, je trouve
grave qu'à ces hommes se soient ralliés ceux de
la nouvelle administration.
Ces préfets qu'on connaît, que tout le monde
désigne; ces préfets qu'on n'oserait pas défendre
dans un débat pu'blio, ils sont là, menaçant, rail-
lant, disant qu'on saura, bien mettre la nouvelle
majorité à la raison. Or.messieurs, je dis que
cette situation impose–je ne veux pas employer
un mot qui serait mal interprété– la plus grande
réserve au parti républicain..
Ce que je reproche à ceux qui ont créé cette
situation, c'est de n'avoir pas compris le pays,
c'est de n'avoir pas été à'lui quand il était le
plus sage et le plus réservé dans ses exigences
'immédiates; c'est de n'avoir pas fait un cabinet
qui fut un reflet de l'opinion publique. Et l'on
sait quels hommes, quels conservateurs ou a
éloignés: il n'en est pas de plus. considérables;
on sait aussi quelle tâche ils avaient entreprise
Eh bien!'c'est une.raison encore d'être très ré-
serve, quand on voit que les conditions de.M. Ca-
simir Porier ont été refusées et' qu'il lui a. été
trouvé des successeurs. C'est là une seconde rai-
son de réserve. II y en a d'autres encore.
C'est pourquoi, messieurs, je regarde comme
urgent que no.tre réunion ne soit pas stérile. Je
n'ai rien à dire contre la personne des ministMS
qui font partie du nouveau cabinet. Je ne me
plains pas des ministres qui entrent, je me plains
de ceux qui ne sortent pas.
Ilyadesministres que je suis bien obligé
d'examiner!'dans leur passé, non pas publique-
ment., car on pourrait m'accuser de prononcer
unréquisitoire.'ma.isje dis que leur passé n'est
pas une suffisante garantie pour l'avenir, et alors
je conclus Pas de défiance; mais pas de con-
fiance.
II faut donc marquer ici cette attitude de ré-
serve du parti républicain; II ne faut pas que les
ministres s'imaginent que, parce qu'on' ne les
attaque pas, que parce qu'on les attend à l'ceuvre,
.leur œuvre sera facile, commode., qu'on pourra.
ou du déluge, qui cachent des lacs pois-
sonneux dans leurs anfractuosités, et qui
ont pour couronne éternelle une ceinture
éblouissante de neige où de glace.
Au pied de ces blocs qui de loin ressem-
blent, le soir, à de blanchâtres fantômes,
s'étendent, au-dessus de sombres et im-
menses forêts, de vastes pâturages.
Plus bas que ces forets, ce sont des col-
lines, aux formes changeantes, fertiles et
cultivées.
Rien n'est splendide et varié comme
cet amphithéâtre, œuvre de Dieu, où le re-
gard monte de la ligne des collines à la
ligne plus élevée des forets, de la ligne des
forets à la- ligne encore plus haute des pâ-
turages, de la ligne ënûn des pâturages a
la ligne supérieure des rochers, puis .a
leur ceinture de neige et de glace.
L'œil reste eSrayé, l'esprit resLe écrasé
sous la magnincence de ce spectacle qui
charme par sa diversité, qui étonna par sa
grandeur.
Robert s'installa avec Edmée a l'Hôtel
des Bains.
Sur sa déclaration, on les inscrivit sous
le nom de M. et de Mme Dartoy.
C'est celui' qu'on allaitle~ donner dans
tout le cours de leurs pérégrinations.
G'est déjà. sous cenom, d'ailleurs, quej
depuis quelques jours on avait pris l'habi-
tude de les désigner, même dans le ha-
meau de Sainte-Hélène, où on savait très
bienpourtantqu'Edméen'étaitpas la femme
de Robert'.
Aussi c'était d'un air narquois et mal-
veillant que les.commëres delà localité
demandaient quelquefois à Germaine, lors-
qu'elle allait aux provisions, des: nouvelles
.de M. et de Mme Dartoy, qui devaient
beaucoup se fatiguer a, courir le pays pour
passer plus gaiement leur lune de miel.
–.Qu'est-ce que cela vous fait, rèpon-
nous diviser, nous séparer et faire appel à ceux
qu'on dit les plus modères pour les Éloigner dé
ceux qu'on a appelés les plus ardents, et former
ainsi une majorité chancelante et, surtout, obéis-
sante.
C'est pour cela. que ces réunions plénières,
unanimes, sont nécessaires. Elles sont nécessai-
res pour savoir que, tant qu'on n'aura pas donne
une satisfaction réelle au sentiment public dans
la composition de l'administration générale de
l'Etat, nous ne constituerons qu'un seul groupe
républicain, que nous' resterons taus associés,
tous unis, et que nous ne nous diviserons si
ce jour doit venir qu'après avoir assuré le res-
pect et l'autorité d8 la République.
Pour conclure, je demande que l'Assemblée ici
réunie décide qu'elle no fait que traduire l'opi-
nion de toutes les populations sans exception,
urbaines ou rurales, en déclarant qu'il n'y a plus
que conditions de désordre et d'insécurité dans
un pays quand le gouvernement y est entravé
dans sa marche par ses fonctionnaires.
Vous no me rencontrerez jamais associé à des
mesurées intempestives ou chimériques. Je ne
.veux réaliser que le réalisable; mais, je le dis,
s'il ost encore des gens qui veulent arrêter l'élan
de la France, ce ne sont pas là des conserva-
teurs, ce sont les pires des révolutionnaires.
BB.~as'gaîBM répond au discours de M'.
Gambette, auquel il a applaudi. Il est. d'ac-
cord avec le précédent .orateur sur le fond,
mais il dinere.sur la question d'opportunité.
11 craint qu'une, résolution, à la suite du dis-
cours de M. Gambetta, ne soit regardée com-
me un acte de déiianoe à l'égard du minis-
tère, et demande l'ajournement.
M. S:MMbequ'il souhaite de 'voir prendre par l'assem-
-blée, rien ne-doit indiquer la déliance. Mais
la majorité républicaine a le droit de faire
connaître ses sentiments pour. se rattacher le
cabinet et prévenir tout conflit dans la suite.
M. HeeM'~Bt'îssGMilt un projet de réso-
lution.
Ni. B~CHes e.egt'amd est d'accord avec M.
Gambetta sur le fond et sur les formes. Mais
il croit avec M. Margaine qu'il n'est pas op-
portun de voter aujourd'hui.
Apres un échange .d'observations entre MM.
de Douville-Maillefor,' 'Langlois, Testelin et
Tolain,, la clôture de la discussion est pro-
noncée.
L'ajournement mis aux voix est repoussé.
La réunion adopte la résolution suivante
« La réunion composée des sénateurs et dépu-
tés formant la majorité républicaine, et convain-
cue qu'elle exprime la volonté du pays,
Déclare
Qu'elle po'rsévëre dans la résolution précé-'
demment prise.
H Dans l'espoir ~que le cabinet se rend compte
des nécessités de la situation, elle attend de lui
la substitution d'administrateurs fermement ré-
publicains aux divers fonctionnaires qui ont jus-
qu'ici combattu le régime présentement établi
par la volonté nationale." ·s
La réunion décide ensuite qu'elle nommera
'onze délégués chargés de s'entendre avec les
délégués déjà désignés par le centre gauche
;et la gauche républicaine pour la constitution
'du bureau définitif de l'Assemblée.
Les onze délégués nommés sont: MM. Gam-
betta., Greppo, Màrgue, Corail, Lisbonne, Gui-
ehard, Tirard, Varambon, Turquet, Drëo,
Roudier.
MM. Greppo, Dréo et Gambetta appartien-
nent l'Union républicaine. MM. Gulchard,
Tirard,, Roudier et'Turquet à la gauche répu-
blicaine. MM. Màrgue, Cornil, Lisbonne et Va-
rambon sont de nouveaux élus.
La'séance est levée à cinq heures et de-
mie.
Dans la soirée, à huit heures, les onze dé-
légués désignés par la réunion générale se
sont réunis chez M.. Leblond avec'les délé-
gués du centre gauche et de. la gauche répu-
blicaine, MM. Bethmont, Bardoux, Ferry
Léon Renault, Labadié, Philippoteaux.Truolle,
Louis La Caze, Chiris et.Merlin..
Apres une courte discussion, suivie d'un
vote, la réunion s'est' prononcée pour. les
choix suivants
P)'
VMe-p?-~MeHBethmont, de Durfort de Civràc.
Secretatfes. MM. Sadi-Carnot, Lamy, Mau-
rice Rouvier, Clemenceau, Chins, Savary.
()MMGent, Gailly.
La. réunion que nous avions annoncée ~chez
M. Victor Hugo. se composait de trente à qua-
rante personnes seulement. La communica-
tion-suivante peut être considérée comme Je
procès-verbal officiel de cette réunion:
Un certain nombre de s énateurs et de députés,
appartenant à la majorité républicaine, se sont
réunis aujourd'hui, dimanche 12 mars chez M.
Victor Hugo, pour examiner la question dé l'am-
nistie..
''La discussion a été courte, et, d'uiL.commuir
accord, ta reunion a accepté le projet de loi sui-
vant, qui sera soumis à l'adhésion des membres
des deux assemblées qui-n'ont pu assistera cette
conférence.
Il a été, de plus, décidé que ce 'projet de~ loi
~ait-elle- avec une brusquerie calculée,
que leur santé soit bonne ou mauvaise ?
Mêlez-vous de vos .affaires, et laissez-les
tranquilles.
M. et Mme Dartoy.ne vous doivent rien
et ne vous demandent rien. Pourquoi vous
inquiétez-vous, de leur genre dévie?
Robert et Edmée ignoraient ces propos
qui, du reste, ne~leur auraient fait aucune
~impression..
LanlledeZorigues n'aurait même pas
compris qu'on pût lui faire un crime d'être
la maîtresse de celui qu'elle croyait être
M. Dartôy, puisqu'elle l'aimait et qu'elle.en
était aimée.
Elle n'était pas arrivée à comprendre
'les motifs de la distinction que la société
établit entre une liaison-.irréguliëre et une
unionlégitime..
Robert aurait encore moins pris garde à
ces bavardages.
Peut-être s'en.serait-il ému, lorsqu'il en
était toujours à écouter les scrupules de
conscience que lui inspiraient la délica-
tesse et l'élévation de ses sentiments.
Mais il les eut certainement dédaignés,
maintenant qu'il était tout entier, à sa pas-
sion et à son bonheur.
Du reste, tant que durërent les fréquen-
tes et rapides excursions qu'il fit avécEd~.
mée, dans 'la contrée, il n'en recueillit
même pas l'écho vague et lointain.
Germaine qui, en était fatiguée, qui les
entendait tous les jours, qui s'en affligeait,
se serait bien gardée de lui en parler.
Rien'ne paraissait donc devoir troubler
la vie d'enchantement et d'ivresse que Ro-
bert et Edmée ée proposaient de mener
dans cette oasis des Alpes. dauphinoises
que l'on nommeAllevard, etoù ils s'étaient
réfugiés pour quelques semaines.
C'estlàpourtantquele coup de foudre
destiné à les réveiller de leur doux songe
sera déposé le même 'jour sur le bureau des
deux Chambres:
PROJET DE LOI
Les soussignés (sénateurs ou députés~
Voulant effacer les traces de la guerre civile,
Ont l'honneur de proposer le projet de loi sui-
vant
Article I". Sont amnistiés tous les condamnés
pour actes relatifs aux événements de mars.,
avril, mai 1871. Les poursuites pour faits se rap-
portant'auxdits événements sont et demeurent
non avenues..
Art. 2. Cette amnistie pleine et entière est
étendue'à tous les crimes et délits politiques et
de presse, et à tontes les condamnations pronon-
cées à l'occasion d'événements politiques depuis
la dernière amnistie do 1870.
Nous ajouterons que parmi les membres
présents se trouvaient MM. Peyrat, Esquiros,
Ferrouillat, Schœlchor, Laurent Pichat, Ed-
mond Adam, Tolain, Scheurer-Kestnor, sénu-
teurs; Perrin, Naquet, Gent, Lepere,' Loc-
kroy, Vermies, Laizant, Clemenceau, Floquet,
Madicr-Montjau, Brelay, (jreppo, Farcy, Dau-
mas, Rouvior, députés.
Le Rappel ne dit pas que ce projet de loi
soit définitif; il ajoute seulement: o
Le dépôt du projet de loi sera. effectué, sur le
bureau du Sénat, par M. Victor Hugo, et sur le
bureau de)a Chambre des députés, par M. Ras-
paiipére,
La réunion a pensé qu'il faUait' attendre, pour
opérer ce dépôt, que les Chambres aient consti-
tué leurs bureaux dâSnitifs et leurs commissions
d'initiative. En conséquence, le projet ne sera
présenté que samedi 18 mars prochain.
La .RdpM&K~Me~ /'<'texte du projet do loi et se borne à ce sujet à
insérer la note suivante:
S
Un certain nombre de sénateurs et de dépu-
tés républicains se sont réunis hier, à midi, chez
M. Victor Hugo pour se concerter et s'entendre
sur le dépôt d'une proposition d'amnistie. Un
projet a été. rédigé et examiné, et une nouveUe
réunion a été fixée à vendredi, e
Les sénateurs appartenant à la gauche ré-
publicaine s'étaient également réunis, hier, à
cinq heures, chez M. Carnet.
MM. Jules Simon, Duclerc.Hérold, Valen-
tin,. Edmond de Lafayette, Henri Martin, Char-
les Rolland, le général Billot assistaient à
cette réunion, qui a décidé de 'maintenir lès
candidatures' arrêtées la veille pour les bu-
reaux du Sénat. Après un examen minutieux
de la liste de MM. les sénateurs, la réunion a
un peu modiné le classement qu'elle avait
dressé pour la composition des divers grou-
pes. Mais les proportions d'abord établies sont
demeurées les mêmes, et il a été reconnu
que la gaucho du Sénat proprement dite se-
rait la plus nombreuse des fractions parle-
mentaires de. cette Assemblée.
Un. certain nombre de membres de la mi-
norité des députes se sont reunis de leur côté
pour s'entendre sur l'élection du bureau déû-
nitif. On a paru s'arrêter à ridée de s'abstenir
sur tous les noms, sauf celui de M.Grévy.
Dans une autre réunion non bonapar-
tiste tenue la veille, on a posé les candi-
datures de M. Durfort de Civrac comme vice-
président,. et de MM. Bliti du Bourdon et du
Bodan comme secrétaires.
Le principe de la. formation de deux com-
missions militaires permanentes étant accepté
par un grand nombre de sénateurs et de dé-
putés, l'A'He!: mination des membres des deux commis-
sions sera simultanément proposée, la se-
maine prochaine, (fans les deux 'Chambres.
Le chiS're de quinze commissaires sera pro-
bablement accepté.
Le Sénat n'a plus que vingt-sept élections
à valider presque toutes ces élections sont'
contestées. L'examen de l'élection des trois
sénateurs dé-là Sarthe, MM. Caillaux, de Tal-
houët et Vétillart, a commencé dans le 7" bu-
reau du Sénat, présidé par .M. Feray. Sur un
rapport de la sous-commission, dit le Temps,
il a été décidé que le bureau entier serait
constitué en commission, pour examiner les
protestations d'un grand nombre d'électeurs
sénatoriaux, conseillers généraux, conseillers
d'arrondissement et délégués des communes,
M. Granger, président du tribunal de com-
merce de Mamers, et délégué du conseil mu-
nicipal de ce chef-lieu, est venu .demander
au président du 7° bureau d'être entendu.
Les trois députés républicains, MM. le docteur
Lemonnier, Léopold Galpin et Rubillard, ont
également demandé à déposer'sur les faits
dépression administrative et sur les manœu-
vres qui ont suivi le désistement forcé d'un
des candidats .républicains, M. le général
Gougeard.
On sait que l'élection doMM.deBroglieet
de La Roncière à Evreux est'également con-
testée. La commission chargée par le 3° bu-
reau de vériuer les élections sénatoriales de
l'Eure se compose de MM.'Claude des Vos-
ges, rapporteur; général Frébault et général
Espivent de .La yillebpisnet. Cette cpmmis-
d'amour et de bonheur devait les. attein-
dre, c'est là que le malheur devait les visi-
ter, que le sort devait les séparer.
~L'~ ~?IV'
:rBNDANT LA COtLÉE; '<.
La première visite de Robert et d'Edmée
fut pour le beau parc du château d'Alle-
vard dont M. et Mme Charrière faisaient
déjà et font toujours les honneurs aux
étrangers avec,une grâce tout a. fait hospi-
talière.
Le château ne date que des derniers
temps du siècle dernier. Ce n'est guère
qu'une maison carrée dont; la décoration
intérieure rappelle trop le style mignard et
le goût érotique de l'époque de Louis XV.
Edmée fut plus choquée que charmée de
ces peintures.
Allons voir le parc, dit-elle prompte-
ment a. Robert, et tous deux restèrent long-
temps en admiration devant la superbe
.cascade que forme, sous les murs même
de l'habitation, le Breda, .poétique rivière
quiletraverse,avantdeserépandreàti'avers
le bourg, qu'elle divise en deux parties dis-
tinctes.
Comme c'est beau, tout ce qui vient
de Dieu, dit Edmée, en extase, appuyant
son bras plus. tendrement sur le bras de
Robert.
Je ne sais pas ce que peuvent être les
spectacles étourdissants du monde. Mais
je doute qu'ils vaillent les tableaux ravis-
sants de la nature. Il n'y a pas de peintre
qui l'égale.
N'est-ce pas Robert?
–Tu as raison, Edmée, s'écria Robert
enthousiasme. Ce que Dieu a fait est en-
core ce qu'il y a demieux sur terre.
–Cest pour cela que notre amour est
une sibonne chose, car,G'est Dieu qui l'a
sion a entendu hier, d'une part, MM. Lepouza
et Papon, députés de l'Eure; d'autre part,
MM. de Broglie et de La Ronciere. M. Claude
lira son rapport demain devant le 3° bureau.
On croit que la discussion pourra s'ouvrir de-
vant le Sénat mardi.
Le 4" bureau doit entendre les cinq dépu-
tés républicains de la Savoie, qui protestent
contre l'élection de MM. d'Alexandry et Du-
pasquior.
Hier ont eu lieu, à la.chapelle du château,
à Versailles, les prières publiques ordonnées
par la loi constitutionnelle. Voici les détails
donnés par l'agence Havas sur cette "érëmo-
nie
Mgr M~tiUe, évëque de VeraaJUes, qui prési-
dait, a prononcé une aUooution. Le président de
'la République, entouré de sa maison militaire,
des ministres et des hauts fonctionnaires de
Seine-et-Oise, assistait à cette cérémonie.
Le président et le bureau du Sénat étaient
placés, ainsi que tes membres de cette Assemblée,
dans la nef de la chapelle, à la droite du maitre-
autel. Le président, le bureau et tes membres de
la. Chambre des députés étaient à la gauche. 'Le
clergé a présenté l'eau bénite au président de la
République, au président du Sénat et au prési~
dent de la Chambre des députés.
Cette cÊrémonié avait attiré de nombreux assis-
tants. Des détachements de la garnison de Ver-
sailles rendaient les honneurs militaires dans la
cour du eh&teau et à la chapeUe.
Voici l'ordre du jour dés séances d'aujour-
d'hui:
Se'Ha<. A deux heures. –Séance publique.
Scrutin pour la nomination du président du
Sénat. Scrutin pour la nomination de ~vice-
présidents. Scrutin pour la nomination de 6
secrétaires. –Scrutin pour la. nomination de 3 3
questeurs..
C~am6)'s (dansles bureaux.
Suite de l'examen des dossiers d'élections.
A deux heures.–Séance publique.
Scrutin pour la nomination du président.
Scrutin pour la nomination de 4 vice présidents.
–Scrutin pour la nomination de 6 secrétaires.
Scrutin pour la nomination de 3 questeurs.–
Suite de la vérification des pouvoirs.
M. de Beaumont, remplissant provisoire-
ment les fonctions de chef de cabinet de M.
le ministre de l'intérieur, continuera à rem-
plir les mêmes fonctions au cabinet de M. le
président du conseil, ministre de la. justice.
EXTÉRIEUR
DËFËCRES rJÉLË.GRAMfjfO~ES
'-T~T T-fT'f~rT'~s?~
Alîèmagme
Berlin, 12 mars.
Le tribunal d'Etat a décidé, en se basant sur
les résultats de l'enquête, que Tex-àmbassadèur
comte d'Arnim serait poursuivi pour haute tra-
hison.
Augsbourg,12màrs.
La GozpMe ~x~om'y déclare dénuée de tout
fondement la nouvelle donnée par. la Pque le ministre Lutz aurait donné sa démission.
~Egy~é
Le Caire, 13 mats.
D'après des bruits qui courent ici, les AByssiniens.
ont attaqué mardi le camp retranché des Egyp-
tiens de Goorah; ils ont été repoussés.
Le lendemain, le prince Ha.sgan avec quelques
bataillons a fait une sortie il est rentré après
avoir pris & l'ennemi une citerno qui occupe une
position importante. <-
Jeudi., les Abyssiniens ont attaqué dsnouveau, et
ont encore été repoussés après avo! éprouvé de
grandes pertes.
EspagMe
~Madrid, 12 mars.
Le roi ira de Bilbao & Santander, à cheval, la
.mer étant très houleuse.
Madrid, 12 mars.
Le C7'oHM<<: rapporte qu'un garde-côte espagnot
acapturé le 6, a. un mille de Puento Carrera.
.près de Gibraltar, la felouque anglaise ~-aM-
yoM 77, qu'il a conduite immédiatement à AIgé-
.siras.
Mgr Siméoni est légèrement indisposé.
Hea'x&gevtme
Raguse.l2.mars.
Jeudi soir,Hubibratich, Petrovich, MUe Marcus
et Faella Gesari ont été arrêtés par les Autri-
chiens à Vignani, village turc près d'Imoschi.
Raguse,12mars.
Liubibratich et ses compagnons ont'été arrêtés
vendredi par les troupes autrichiennes agissant
.d'après'Ies ordres du l'autorité politique qui pré-
tend que Yignani, l'endroit où a eu lieu l'arres-
tation,'est territoire'autrichieh. Ils ont ëté con-
duits.aujourd'hui à Sign.
'iKc'ni'ma.mie.
Bucharest,12mars.
La session de la Chambre est prorogée jusqu'au
22 mars.
Le Sénat a voté le tarif douanier. modifié par
la Chambre, et a adopté définitivement le projet
d'un emprunt provisoire de 16,000,000 fr.
-Il a. fixé.à. 80 la taux d'émission do l'emprunt
mis dans nos cœurs, et il est son ouvrage.
:Nenelecrois-tupas?
Oui, Edmée, c'est Dieu qui a voulu-
que nous nous aimions, et Dieu ne voudra.
pas que rien me sépare désormais de toi,
mon bonheur, ma joie, mon orgueil, ma
'vie.
Robert et Edmée, continuant à deyi&er
ainsi, se perdirent quelques instants sous
l'ombre délicieuse des immenses et vieux.
tulipiers qui étendent, leurs vastes br~
ches sur les deux rives du Breda. tond
du parc.
Puis leurs regarda se portèrent sur le
beau glacier du Gleizin, qu'on aperçoit
au fond d'nne gorge que les habitants du"
pays appellent le Bout du monde.
Du parc d'AIlevârd on découvre cette
gorge.
Si nous allions :voir le Bout .du- mon-
de, dont on nous parlait il. y. a une heure,
dit Robert.
Avec toi! répandit Edmée, j'irais au'
fond de l'enfer.
;Bienvrai?
Bienvrai! Est-cequepartoutoùje suis
avec toi, ce n'est pas pour moi le para-
dis?'. .7;
La main de. Robert pressa plus amou-
reusement la main d'Edmée.
Le bout du monde n'est pas autre chose
que la gorge formée par des murailles de
rochers à pic, où le torrent auquel on don-
ne le nom harmonieux de Breda, tombe
en cascade du haut d'un amas informe de
blocs détachés des flancs de la montagne,
pour courir ensuite, écumeux et bondis-
sant, sur un lit de cailloux. `
A. DE CESENA.
(A SMtweO
titions demandant que la Gambie ne futpas
cédée à la France ont été mises en circula-
tion et elles ont été couveftes des signatures
des négociants les plus importants de ces
comptoirs. Il paraît que le gouvernement
britannique, pour ne pas aller a rencontre
de l'opinion publique, et pour tourner la
difficulté, a eu l'intention de repousser nos
propositions d'échange de territoire et de
nous onrir une indemnité pécuniaire pour
prix de nos établissements de la Guinée.
Mais il ne semble pas qu'il se soit arrêté à
cette idée.
L'Angleterre a un intérêt de premier or-
dre à ne pas avoir de colonies étrangères
au milieu de ses possession de la Côte-d'Or
et de la Côte-d'Ivoire. Car c'est par ces co-
lonies que s'est fait le trafic d'armes et de
munitions qui a permis aux Achantees
d'opposer une aussi longue résistance aux
troupes anglaises. On a même agité la
question, en 1870, pendant que nous étions
aux prises avec la Prusse, de nous dépos-
-séder de ces .quelques stations. A cette
Époque, le mot « la force prime le droit u
servait de base au droit international, et,
si nos colonies avaient été plus importan-
tes, nul doute que les Anglais ne s'en fus-
sent emparés. On pourrait croire que nous
exagérons la chose; mais nous avons pour
garant le témoignage de lord Carnayon,
qui'a afBrmé le fait, le 18 février dernier,
devant le .Parlement. En somme, la ques-
tion n'a pas fait un pas. La presse britanni-
que s'en est emparée, mais en général elle
s'est montrée assez hostile au 'projet de
cession.
Lorsque tout dernièrement cette anaire
est venue devant les Chambres, le gouver-
nement a rencontré une opposition aussi
vive, aussi passionnée que dans l'opinion
publique. Le secrétaire d'Etat pour les co-
lonies a eu beau expliquer que cette trans-
action était toute à l'avantage de la Grande-
Bretagne, que l'Angleterre y gagnerait
toutes les embouchures du Niger, et qu'elle
serait ainsi débarrassée de la présence des
étrangers; que le budget de la Gambie
s'est toujours soldé par un déficit; que le
cllma.t do 'ces po&sessiona .est maisaun, et
que la fièvre jaune et le choléra y font
chaque année de nombreuses victimës.'Il
s'est eilorcé de faire comprendre au Parle-
ment que les petits ports que la France
possède sur la Côte d'Or sont autant de
débouchés pour la contrebande qui s'exer-
ce sur une vaste échelle, et que les An-
glais ne peuvent soutenir la concurrence
avec leurs produits fortement taxés. 1
Néanmoins, le duc de Sommerset a cru
devoir demander la raison pour laquelle
les Français veulent posséder ces comp-
toirs. ((Aiment-ils donc, s'est-il écrié au
milieu des applaudissements de la Cham-
bre des lords, un pays qu'on nous décrit
comme très insalubre et où le trafic est im-
possible au milieu d'une population fanati-
que ? Il doit y avoir d'autres raisons et la
seule, selon mol, est dans leur intention
des'approcherplusprès de nous pour nous
enlever notre commerce.)) »
Ces quelques mots suffisent pour donner
une idée des proportions que peut prendre
une simple question d'échange aux yeux
méfiants et soupçonneux de nos voisins d'ou-
tre-Manche. Bref, la discussion s'est termi-
née par une motion tendant a. soumettre
cette affaire à une' commission spéciale.
Mais il ne paraît pas que la question se
résolve de si tôt~ car le cabinet de Saint-
James, ainsi que nous le disions ily a quel-
quesjours, demandemaintenanten échange
de laGambie, outre le grand Bassam etI'As-
sinie, le port. de Whydale. Ce sont là. des
prétentions auxquelles la France,'croyons-
nous, ne saurait souscrire sans léser les
intérêts de notre commerce sur les côtes
de l'Afrique occidentale.
CHAQUE PMLEmT~E.
Les remuons que nous avions annoncées
ont eu lieu hier dimanche. Nous allons les ra-
conter dans le plus gra.nddeta.il, en raison de
leur hnporta.nce même.
Procédons par ordre. A deux heures, la
gauche répnMicame de la Chambre des dépu-
tés se réunissait dans la sa.lle des Conféren-,
ces, boulevard des Capucines, sousia prési-
dence de M. Leblond. Le procës-verba.len
rend compte ainsi:
Un appel nominal a constaté que la réunion se
compose aujourd'hui do 165 membres.
!I a été deeide qu'il sera procédé mercrediprp-
chain à l'Élection du bureau de:f!nitif,qui"secom-
FEUILLETON DE LA PAE~E.
DU MARDI 14 MARS 18T6
.LE
camEi~~
SCENES DE LA ~VIE REELLE
En 1840, Àllevârd était déjà un. chef-lieu
de canton dont on estimait la population à
environ 3,000 âmes. Mais son eau sul-
fureuse et iodé& n'avait pas encore le don
d'attirer les Parisiens dans sa riante et pit-
toresque vallée qu'arrose le Bréda.
L'établissement thermal d'Allevard, alors
propriété exclusive de la famille Bocourt,
était, pour ainsi dire, un établissement lo-
cal dont on ignorait généralement l'exis-
tence au-delà de Lyon, de Chambéry et de
Grenoble.
Depuis,.cet établissement a pris des dé-
veloppements considérables et reçu de vas-
tes accroissements.
posera d'un président, deux vice-présidents, deux
secrétaires et deux questeurs.
Ce bureau sera nommé pour deux mois.
Sur la proposition du bureau provisoire, cinq
nouveaux députes lui ont étô adjoints pour les
résolutions à prendre jusqu'à la i'orma.tion du
bureau définitif..
Ont été désignes MM. Devoucoux, Labadië,
Lisbonne, Merlin et Varambon..
La séance de mercredi aura. lieu & l'hôtel de
Franco, à Versailles, à une heure et demie pré-
cise.
Nous de vous compléter ~ce procès 'verbal
officiel.
La reunion a agité la question de savoir si
l'on devait se rendre à l'assemblée pleiniere
convoquée salle Lemardelay, à trois heures.
Une discussion assez vive s'est engagée. MM.
Langlois et Tirard se sont prononcés pour
l'at'nrmative. MM. Albert Grévy, Le.blond, Jules
Ferry, Wilson ont pris la parole dans le sens
contraire. M. Bethmont, qui est appelé à pré-
sider le centre gaucne, a insisté sur les dan-
gers d'une démarche qui est un pas de plus
vers la fusion projetée des trois groupes de
gauche en un seul, ce qui pourrait rejeter à
droite un certain nombre de membres nou-
vellement inscrits au centre gauche. M. Tur-
quet a fait remarquer que la présence des,
membres do la gauche républicaine à'ia réu-
nion do la salle Lemardelay ne serait pas de
nature à engager l'avenir. On a, ûnalemcnt,
décidé que les députés du groupe pourraient
.se rendre à la réunion pléniore, mms M~KM-
fh
bres se sont alors rendus & la réunion. Les
membres du bureau, MM. Leblond, Albert
Grévy, Jules Ferry, Sadi Carnot, n'ont pas ac-
compagné leurs collègues.
La réunion générale des ('éputes et séna-
teurs républicains a eu lieu à l'heure annon-
cée/trois heures, salle Lemardelay, rue Ri-
chelieu. M; Crêmieux a ouvert la .séance, et
a été remplace ensuite au fauteuil par M. Le-
përe. L'assistance comptait plus de 250 mem-
bres.
Parmi les sénateurs présents, nous avons
-remarque:
MM. Edmond Adam, Arnaud (de l'Ariége),
Bernard (Meurthe), le général Billot, Bozé-
rian, Cazot, Challemel-Lacour, Chaumontel,
Corbon, Crêmieux, Ferrouillat, Foucher de
Careil, Fourcand, de Freycinet, George (Vos-
ges), général Guillomaut,Joigneaux, Labiche,
Lamorte, Laur.ent-Pichat, Leiicvre (Alger),
Lepetit,Le Rovor, Malens, Eugène Pelletan,
Peyrat, Salneuvo, Schœlcher, Scheurer-Kest-
ner, Testelin, de Tocqueville, Tolain, Valen-
tin.
Parmi les députés MM. Allain-Targé, An-
drieux, Brelay, Barodet, Bertholon, Brisson,
.Bartholi, Berlet, Boysset~ Belle, Barni, Bres-
son, Bamberger, Clemenceau, Chaley, Cornil,
Chevandier, Castelnau, Chavassieu, Camille
Claude, Paul Cotte, Caze, le colonel Denfert-
Rochereau, Dubois, Dupouy, Devez, Dere--
gnaucourt, Daron, Douville de Maillefeu,
Dréo, Daumas, Floquet, Faillières, Faye,
Farcy, Fourot, Léon Gambetta, de Gasté,
Gastu, Greppo,-Girault, Girerd, Galpin, Gent,
Gudin, Guichard, Gatineau, Jeanmaire, Al-
bert Joly, Joigneaux, Joubert, Alexis Lam-
bert, Labadié, Lévesque, Lamy, Leiièvre,
Lesguillon, Lisbonne, Legrand (de Valencien-
nes), Lefèvre, Liouville, Lepere, Lemonniér,
Latrade, de Lacretelle, Lockroy, Lecesne,
Hippolyte Langlois, Méline, Millaud, Merlin,
Margaine, Maitret~ Marion, Marcou, Marmot-
tàn, Malézieux, Menier, Mir, Mollien, Nadand,
Ordinaire, Arthur Picard, Antonin Proust,
Noël-Parfait, Papon, Parent, Georges Périn,
Poujade, do Régnaucourt, Rubillard, Rou-
dier, Rouvier, Th. Roussel, Reymond, Seigno-
bos, de Sonnier, Servan,,S~viney, Spuller,
Tiersot, Turquet, de Tillancourt, Tardieu,
Tirard, Viette, Emile Vernhes, Varambon.
Au bureau, M. Crémieux était assisté de
MM. Fourcand, sénateur, et Lepèro, député,
ce dernier, comme nous ràvons~déjà dit,a. a
remplacé au cours de la séance M. Cré-
mieux. MM. Lamy et Marcelin Pelet, députés,
faisaient fonctions de secrétaires.
La réunion a duré près de trois heures et
a donné lieu à un débat des plus animés.
M. Ct'émSemx et M.cpc~e, après lui,
ont indiqué tout d'abord l'objet delà réunion,
rappelant la première réunion générale te-
rnie aVersailles, le 7 mars, et le vœu formu-
lé ce jour-là. Un cabinet a été constitué. Il
s'agit de savoir comment le gouvernement a
répondu à ce vœu et quelle est la ligne de
conduite que la majorité républicaine doit
suivre à l'égard du ministère.
Une discussion générale s'est alors engagea,
à laquelle ont pris part MM. Margaine, Viette,
.de Gasté, Fourcand, Henri Brisson, Gambetta,
Charles Boysset, Testelin, Louis Legrand, de
Douville-Maillefeu, Lasserre, Lisbonne, Rou-
vier, Langlois~ le général Billot, Levèque,
Laisant, Albert Joly et Laussedat.*
Nous résumons les principales raisons dé-
veloppées par les orateurs, au cours de ce
débat:
MM. IHfH'ga~e, E'asM'camd et~oeMS
iLegt'aHt! ont déclaré qu'il convenait d'at-
Il est maintenant connu du monde en-
tier, et on s'y rend de toutes les parties de
la France.
La saison unissait, autrefois, avec le mois..
d'août. Robert et Edmée s'y trouvèrent tout
a. fait à l'abri des indiscrets, des curieux et
des malveillants, puisque le jour où on les
vit arriver a. l'hôtel des Bains, déjà vide, °
l'établissement était ferme.
Robert ne pouvait rien choisir de mieux
que ce ravissant séjour pour y commencer
cette vie à deux, qu'il allait mener avecEd-
mée..
S'il est, en Dauphiné, une vallée qui
rappelle les vallées les plus. belles et les
plus renommées de la Suisse, c'est bien la
vallée d'Allevard, étrange bourgade pitto-
resquement et inégalement assise sur les
deux rives du Bréda.
Cette bourgade, où les habitations les
plus misérables avolsinent et coudoient les
habitations les plus confortables, est le
centre des excursions les plus variées et
les plus attrayantes.
Toutes les perspectives se rencontrent
et se combinent dans ce coin du Dauphiné
où l'on découvre, à chaque pas, de nou-
veaux paysages, délicieux de couleur et
d'aspect ou grandioses de forme et d'eu'ët.
'Cène sont partout que sources abondan-
tes qui jaillissent du haut des rochers
sauvages, et qui se répandent'tantôt sur le'
flanc des coteaux, en torrents rapides, se
creusant, pour lits, de profonds ravins, tan-
tôt dans le creux des vallons, en limpides
ruisseaux, se frayant un passage a. travers
de verdoyantes prairies ou de vertes clai-
rières qu'ombragent des arbres touuus.
Là, c'est une ligne de montagnes'culti-
vées, où le cep de vigne se marie a. la tige'
de maïs et à la tige de chanvre.
Ici, c'est un immense rideau de blocs
gigantesques, contemporains de la création
tendre le nouveau cabinet à l'œuvre, et qu'il
serait injuste de le condamner avant de con-
naltreses actes.
NX. ~'ÊsÉ~s a combattu vivement le minis-
tère, qu'il considère comme n'étante! homo-
gène, ni républicain. Il entend que les gau-
ches lui refusent leur concours.
M.HcsM'5 Sa'tssom/estimo qu'on doit
chercher à se rattacher le jmnistère., qu'il
faut reclamer de lui un remanNment complet
de l'administration et voter dans ce sens une
résolution faisant connaître les vœux de la
majorité républicaine.
MBB. de B~mn'i'iMc-MaM!efeM et 'NMaiH
.reprenant l'argumentation de M. Yiette,se
sont prononcés contre le min.istero.
Bi. Sam~sM~ a prononcé presque un
discours dont la jRepï<6~Me /w:M!sc nous
donne le texte et duquel nous croyons devoir
détacher'ies principaux passages
Tout d'abord, a dit M. Gambetta., il faut se de-
pouiller de doux préventions également dange-
reuses- la préventiou pessimiste et la prévention'
optimiste. Il est certain, et personne ne l'a pro-
posé pas môme l'honorable M. Viette, quc.sa.'
parole d'ailleurs très chaude et très remarqua.-
ble a peut-être un peu desservi; il est certaiu-
que.personne n'a proposé un vote de défiance
contre le cabinet; personne n'a pu avoh' cette
pensée avant que le cabinet eùt démérité par ses
actes, et ce n'est pas la réunion d'aujourd'hui,
composée de gens fermes, éçjairës et avisés, qui
pourrait ratifier une pareille résolution. Ecartons
donc cette appréhension de l'honorable M. Mar-
gaine, appréhension qui no repose sur~riHn, à~
savoir qua nous pourrions faire ici uu acte de
défiance contre le nouveau cabinet avant qu'il se
soit expliqué.
Mais, s'il est vrai qu'il n'y ait pas lieu de. se °
livrer à cette extrémité, il y a une autre extré-
mité que je trouve tout aussi périlleuse. C'est,'
étant la majorité qui vient de sortir des urnes du
pays, la majorité investie d'une redoutable res-
ponsabillté, que nous puissions, en face d'actes
politiques aussi graves et parfois aussi incorrects
que-ceux auxquels lious assistons depuis trois
jours c'est que nous puissions garder, étant
cette majorité, une attitude muette~ passive. En
présence de cas actes, il faut nous exprimer sans
impatience; sans témérité, sans jactance,; il faut'
que le pays sachu–ainsi que le cabinet–ce'
que nous pensons sur les événements qui se sont
accomplis et quelle sera notre attitude.
Car nous avons un devoir. Il consiste à éclai
rer tous les jours le.pays, à le tenir au courant
de nos pensées, de'nos travaux, de nos résolu-
tions. Or, il ne faut pas qu'il yait ni temps d'ar-
rêt, ni obscurités, car, ne l'oubliez pas, mes-
sieurs, le paysest encore livré tout entier au
système qui nous a été légué par l'administration''
de combat et d'ordre moral, et je vous étonne-
rais bien si je vous lisais la série de fausses
nouvelles, de calomnies et de diatribes que l'on
fait circuler sous le couvert dé l'administration
pour arriver à susciter dans le pays un mouve-
ment de frayeur et de recul qui affaiblirait la por
têe des votes mémorables des 20 février et 5
mars. Il n'en est pas moins vrai que c'est 'sous le
couvert des agents del'administratiou–d'agents
qui la desservent que circulent tous ces faux
bruits. Je le dis non pas pour attaquer le minis-
tère. J'estime qu'il n'y a pas à l'attaquer, puis-
qu'il n'a pas agi; mais je dis qu'il est grave pour
lui de n'avoir pas .encore agi. Eu effet, après
le verdict décisif, solennel, que vient de rendre
la France, il est étrange que, pas un fonction-
naire, de quelque ordre qu'il soit, n'ait été ni at-
teint, ni touché, ni menacé et.qu~il ne se soit pas
trouvé un ministre, un seul chef de service pour
faire un exemple.
Je ne. demande pas mieux que d'attendre les
actes du cabinet; mais ce cabinet étant composé
d'hommes de l'ancienne administration, je trouve
grave qu'à ces hommes se soient ralliés ceux de
la nouvelle administration.
Ces préfets qu'on connaît, que tout le monde
désigne; ces préfets qu'on n'oserait pas défendre
dans un débat pu'blio, ils sont là, menaçant, rail-
lant, disant qu'on saura, bien mettre la nouvelle
majorité à la raison. Or.messieurs, je dis que
cette situation impose–je ne veux pas employer
un mot qui serait mal interprété– la plus grande
réserve au parti républicain..
Ce que je reproche à ceux qui ont créé cette
situation, c'est de n'avoir pas compris le pays,
c'est de n'avoir pas été à'lui quand il était le
plus sage et le plus réservé dans ses exigences
'immédiates; c'est de n'avoir pas fait un cabinet
qui fut un reflet de l'opinion publique. Et l'on
sait quels hommes, quels conservateurs ou a
éloignés: il n'en est pas de plus. considérables;
on sait aussi quelle tâche ils avaient entreprise
Eh bien!'c'est une.raison encore d'être très ré-
serve, quand on voit que les conditions de.M. Ca-
simir Porier ont été refusées et' qu'il lui a. été
trouvé des successeurs. C'est là une seconde rai-
son de réserve. II y en a d'autres encore.
C'est pourquoi, messieurs, je regarde comme
urgent que no.tre réunion ne soit pas stérile. Je
n'ai rien à dire contre la personne des ministMS
qui font partie du nouveau cabinet. Je ne me
plains pas des ministres qui entrent, je me plains
de ceux qui ne sortent pas.
Ilyadesministres que je suis bien obligé
d'examiner!'dans leur passé, non pas publique-
ment., car on pourrait m'accuser de prononcer
unréquisitoire.'ma.isje dis que leur passé n'est
pas une suffisante garantie pour l'avenir, et alors
je conclus Pas de défiance; mais pas de con-
fiance.
II faut donc marquer ici cette attitude de ré-
serve du parti républicain; II ne faut pas que les
ministres s'imaginent que, parce qu'on' ne les
attaque pas, que parce qu'on les attend à l'ceuvre,
.leur œuvre sera facile, commode., qu'on pourra.
ou du déluge, qui cachent des lacs pois-
sonneux dans leurs anfractuosités, et qui
ont pour couronne éternelle une ceinture
éblouissante de neige où de glace.
Au pied de ces blocs qui de loin ressem-
blent, le soir, à de blanchâtres fantômes,
s'étendent, au-dessus de sombres et im-
menses forêts, de vastes pâturages.
Plus bas que ces forets, ce sont des col-
lines, aux formes changeantes, fertiles et
cultivées.
Rien n'est splendide et varié comme
cet amphithéâtre, œuvre de Dieu, où le re-
gard monte de la ligne des collines à la
ligne plus élevée des forets, de la ligne des
forets à la- ligne encore plus haute des pâ-
turages, de la ligne ënûn des pâturages a
la ligne supérieure des rochers, puis .a
leur ceinture de neige et de glace.
L'œil reste eSrayé, l'esprit resLe écrasé
sous la magnincence de ce spectacle qui
charme par sa diversité, qui étonna par sa
grandeur.
Robert s'installa avec Edmée a l'Hôtel
des Bains.
Sur sa déclaration, on les inscrivit sous
le nom de M. et de Mme Dartoy.
C'est celui' qu'on allaitle~ donner dans
tout le cours de leurs pérégrinations.
G'est déjà. sous cenom, d'ailleurs, quej
depuis quelques jours on avait pris l'habi-
tude de les désigner, même dans le ha-
meau de Sainte-Hélène, où on savait très
bienpourtantqu'Edméen'étaitpas la femme
de Robert'.
Aussi c'était d'un air narquois et mal-
veillant que les.commëres delà localité
demandaient quelquefois à Germaine, lors-
qu'elle allait aux provisions, des: nouvelles
.de M. et de Mme Dartoy, qui devaient
beaucoup se fatiguer a, courir le pays pour
passer plus gaiement leur lune de miel.
–.Qu'est-ce que cela vous fait, rèpon-
nous diviser, nous séparer et faire appel à ceux
qu'on dit les plus modères pour les Éloigner dé
ceux qu'on a appelés les plus ardents, et former
ainsi une majorité chancelante et, surtout, obéis-
sante.
C'est pour cela. que ces réunions plénières,
unanimes, sont nécessaires. Elles sont nécessai-
res pour savoir que, tant qu'on n'aura pas donne
une satisfaction réelle au sentiment public dans
la composition de l'administration générale de
l'Etat, nous ne constituerons qu'un seul groupe
républicain, que nous' resterons taus associés,
tous unis, et que nous ne nous diviserons si
ce jour doit venir qu'après avoir assuré le res-
pect et l'autorité d8 la République.
Pour conclure, je demande que l'Assemblée ici
réunie décide qu'elle no fait que traduire l'opi-
nion de toutes les populations sans exception,
urbaines ou rurales, en déclarant qu'il n'y a plus
que conditions de désordre et d'insécurité dans
un pays quand le gouvernement y est entravé
dans sa marche par ses fonctionnaires.
Vous no me rencontrerez jamais associé à des
mesurées intempestives ou chimériques. Je ne
.veux réaliser que le réalisable; mais, je le dis,
s'il ost encore des gens qui veulent arrêter l'élan
de la France, ce ne sont pas là des conserva-
teurs, ce sont les pires des révolutionnaires.
BB.~as'gaîBM répond au discours de M'.
Gambette, auquel il a applaudi. Il est. d'ac-
cord avec le précédent .orateur sur le fond,
mais il dinere.sur la question d'opportunité.
11 craint qu'une, résolution, à la suite du dis-
cours de M. Gambetta, ne soit regardée com-
me un acte de déiianoe à l'égard du minis-
tère, et demande l'ajournement.
M. S:MMbe
-blée, rien ne-doit indiquer la déliance. Mais
la majorité républicaine a le droit de faire
connaître ses sentiments pour. se rattacher le
cabinet et prévenir tout conflit dans la suite.
M. HeeM'~Bt'îssGMilt un projet de réso-
lution.
Ni. B~CHes e.egt'amd est d'accord avec M.
Gambetta sur le fond et sur les formes. Mais
il croit avec M. Margaine qu'il n'est pas op-
portun de voter aujourd'hui.
Apres un échange .d'observations entre MM.
de Douville-Maillefor,' 'Langlois, Testelin et
Tolain,, la clôture de la discussion est pro-
noncée.
L'ajournement mis aux voix est repoussé.
La réunion adopte la résolution suivante
« La réunion composée des sénateurs et dépu-
tés formant la majorité républicaine, et convain-
cue qu'elle exprime la volonté du pays,
Déclare
Qu'elle po'rsévëre dans la résolution précé-'
demment prise.
H Dans l'espoir ~que le cabinet se rend compte
des nécessités de la situation, elle attend de lui
la substitution d'administrateurs fermement ré-
publicains aux divers fonctionnaires qui ont jus-
qu'ici combattu le régime présentement établi
par la volonté nationale." ·s
La réunion décide ensuite qu'elle nommera
'onze délégués chargés de s'entendre avec les
délégués déjà désignés par le centre gauche
;et la gauche républicaine pour la constitution
'du bureau définitif de l'Assemblée.
Les onze délégués nommés sont: MM. Gam-
betta., Greppo, Màrgue, Corail, Lisbonne, Gui-
ehard, Tirard, Varambon, Turquet, Drëo,
Roudier.
MM. Greppo, Dréo et Gambetta appartien-
nent l'Union républicaine. MM. Gulchard,
Tirard,, Roudier et'Turquet à la gauche répu-
blicaine. MM. Màrgue, Cornil, Lisbonne et Va-
rambon sont de nouveaux élus.
La'séance est levée à cinq heures et de-
mie.
Dans la soirée, à huit heures, les onze dé-
légués désignés par la réunion générale se
sont réunis chez M.. Leblond avec'les délé-
gués du centre gauche et de. la gauche répu-
blicaine, MM. Bethmont, Bardoux, Ferry
Léon Renault, Labadié, Philippoteaux.Truolle,
Louis La Caze, Chiris et.Merlin..
Apres une courte discussion, suivie d'un
vote, la réunion s'est' prononcée pour. les
choix suivants
P)'
VMe-p?-~MeH
Secretatfes. MM. Sadi-Carnot, Lamy, Mau-
rice Rouvier, Clemenceau, Chins, Savary.
()MMGent, Gailly.
La. réunion que nous avions annoncée ~chez
M. Victor Hugo. se composait de trente à qua-
rante personnes seulement. La communica-
tion-suivante peut être considérée comme Je
procès-verbal officiel de cette réunion:
Un certain nombre de s énateurs et de députés,
appartenant à la majorité républicaine, se sont
réunis aujourd'hui, dimanche 12 mars chez M.
Victor Hugo, pour examiner la question dé l'am-
nistie..
''La discussion a été courte, et, d'uiL.commuir
accord, ta reunion a accepté le projet de loi sui-
vant, qui sera soumis à l'adhésion des membres
des deux assemblées qui-n'ont pu assistera cette
conférence.
Il a été, de plus, décidé que ce 'projet de~ loi
~ait-elle- avec une brusquerie calculée,
que leur santé soit bonne ou mauvaise ?
Mêlez-vous de vos .affaires, et laissez-les
tranquilles.
M. et Mme Dartoy.ne vous doivent rien
et ne vous demandent rien. Pourquoi vous
inquiétez-vous, de leur genre dévie?
Robert et Edmée ignoraient ces propos
qui, du reste, ne~leur auraient fait aucune
~impression..
LanlledeZorigues n'aurait même pas
compris qu'on pût lui faire un crime d'être
la maîtresse de celui qu'elle croyait être
M. Dartôy, puisqu'elle l'aimait et qu'elle.en
était aimée.
Elle n'était pas arrivée à comprendre
'les motifs de la distinction que la société
établit entre une liaison-.irréguliëre et une
unionlégitime..
Robert aurait encore moins pris garde à
ces bavardages.
Peut-être s'en.serait-il ému, lorsqu'il en
était toujours à écouter les scrupules de
conscience que lui inspiraient la délica-
tesse et l'élévation de ses sentiments.
Mais il les eut certainement dédaignés,
maintenant qu'il était tout entier, à sa pas-
sion et à son bonheur.
Du reste, tant que durërent les fréquen-
tes et rapides excursions qu'il fit avécEd~.
mée, dans 'la contrée, il n'en recueillit
même pas l'écho vague et lointain.
Germaine qui, en était fatiguée, qui les
entendait tous les jours, qui s'en affligeait,
se serait bien gardée de lui en parler.
Rien'ne paraissait donc devoir troubler
la vie d'enchantement et d'ivresse que Ro-
bert et Edmée ée proposaient de mener
dans cette oasis des Alpes. dauphinoises
que l'on nommeAllevard, etoù ils s'étaient
réfugiés pour quelques semaines.
C'estlàpourtantquele coup de foudre
destiné à les réveiller de leur doux songe
sera déposé le même 'jour sur le bureau des
deux Chambres:
PROJET DE LOI
Les soussignés (sénateurs ou députés~
Voulant effacer les traces de la guerre civile,
Ont l'honneur de proposer le projet de loi sui-
vant
Article I". Sont amnistiés tous les condamnés
pour actes relatifs aux événements de mars.,
avril, mai 1871. Les poursuites pour faits se rap-
portant'auxdits événements sont et demeurent
non avenues..
Art. 2. Cette amnistie pleine et entière est
étendue'à tous les crimes et délits politiques et
de presse, et à tontes les condamnations pronon-
cées à l'occasion d'événements politiques depuis
la dernière amnistie do 1870.
Nous ajouterons que parmi les membres
présents se trouvaient MM. Peyrat, Esquiros,
Ferrouillat, Schœlchor, Laurent Pichat, Ed-
mond Adam, Tolain, Scheurer-Kestnor, sénu-
teurs; Perrin, Naquet, Gent, Lepere,' Loc-
kroy, Vermies, Laizant, Clemenceau, Floquet,
Madicr-Montjau, Brelay, (jreppo, Farcy, Dau-
mas, Rouvior, députés.
Le Rappel ne dit pas que ce projet de loi
soit définitif; il ajoute seulement: o
Le dépôt du projet de loi sera. effectué, sur le
bureau du Sénat, par M. Victor Hugo, et sur le
bureau de)a Chambre des députés, par M. Ras-
paiipére,
La réunion a pensé qu'il faUait' attendre, pour
opérer ce dépôt, que les Chambres aient consti-
tué leurs bureaux dâSnitifs et leurs commissions
d'initiative. En conséquence, le projet ne sera
présenté que samedi 18 mars prochain.
La .RdpM&K~Me~ /'<'
insérer la note suivante:
S
Un certain nombre de sénateurs et de dépu-
tés républicains se sont réunis hier, à midi, chez
M. Victor Hugo pour se concerter et s'entendre
sur le dépôt d'une proposition d'amnistie. Un
projet a été. rédigé et examiné, et une nouveUe
réunion a été fixée à vendredi, e
Les sénateurs appartenant à la gauche ré-
publicaine s'étaient également réunis, hier, à
cinq heures, chez M. Carnet.
MM. Jules Simon, Duclerc.Hérold, Valen-
tin,. Edmond de Lafayette, Henri Martin, Char-
les Rolland, le général Billot assistaient à
cette réunion, qui a décidé de 'maintenir lès
candidatures' arrêtées la veille pour les bu-
reaux du Sénat. Après un examen minutieux
de la liste de MM. les sénateurs, la réunion a
un peu modiné le classement qu'elle avait
dressé pour la composition des divers grou-
pes. Mais les proportions d'abord établies sont
demeurées les mêmes, et il a été reconnu
que la gaucho du Sénat proprement dite se-
rait la plus nombreuse des fractions parle-
mentaires de. cette Assemblée.
Un. certain nombre de membres de la mi-
norité des députes se sont reunis de leur côté
pour s'entendre sur l'élection du bureau déû-
nitif. On a paru s'arrêter à ridée de s'abstenir
sur tous les noms, sauf celui de M.Grévy.
Dans une autre réunion non bonapar-
tiste tenue la veille, on a posé les candi-
datures de M. Durfort de Civrac comme vice-
président,. et de MM. Bliti du Bourdon et du
Bodan comme secrétaires.
Le principe de la. formation de deux com-
missions militaires permanentes étant accepté
par un grand nombre de sénateurs et de dé-
putés, l'A'He!:
sions sera simultanément proposée, la se-
maine prochaine, (fans les deux 'Chambres.
Le chiS're de quinze commissaires sera pro-
bablement accepté.
Le Sénat n'a plus que vingt-sept élections
à valider presque toutes ces élections sont'
contestées. L'examen de l'élection des trois
sénateurs dé-là Sarthe, MM. Caillaux, de Tal-
houët et Vétillart, a commencé dans le 7" bu-
reau du Sénat, présidé par .M. Feray. Sur un
rapport de la sous-commission, dit le Temps,
il a été décidé que le bureau entier serait
constitué en commission, pour examiner les
protestations d'un grand nombre d'électeurs
sénatoriaux, conseillers généraux, conseillers
d'arrondissement et délégués des communes,
M. Granger, président du tribunal de com-
merce de Mamers, et délégué du conseil mu-
nicipal de ce chef-lieu, est venu .demander
au président du 7° bureau d'être entendu.
Les trois députés républicains, MM. le docteur
Lemonnier, Léopold Galpin et Rubillard, ont
également demandé à déposer'sur les faits
dépression administrative et sur les manœu-
vres qui ont suivi le désistement forcé d'un
des candidats .républicains, M. le général
Gougeard.
On sait que l'élection doMM.deBroglieet
de La Roncière à Evreux est'également con-
testée. La commission chargée par le 3° bu-
reau de vériuer les élections sénatoriales de
l'Eure se compose de MM.'Claude des Vos-
ges, rapporteur; général Frébault et général
Espivent de .La yillebpisnet. Cette cpmmis-
d'amour et de bonheur devait les. attein-
dre, c'est là que le malheur devait les visi-
ter, que le sort devait les séparer.
~L'~ ~?IV'
:rBNDANT LA COtLÉE; '<.
La première visite de Robert et d'Edmée
fut pour le beau parc du château d'Alle-
vard dont M. et Mme Charrière faisaient
déjà et font toujours les honneurs aux
étrangers avec,une grâce tout a. fait hospi-
talière.
Le château ne date que des derniers
temps du siècle dernier. Ce n'est guère
qu'une maison carrée dont; la décoration
intérieure rappelle trop le style mignard et
le goût érotique de l'époque de Louis XV.
Edmée fut plus choquée que charmée de
ces peintures.
Allons voir le parc, dit-elle prompte-
ment a. Robert, et tous deux restèrent long-
temps en admiration devant la superbe
.cascade que forme, sous les murs même
de l'habitation, le Breda, .poétique rivière
quiletraverse,avantdeserépandreàti'avers
le bourg, qu'elle divise en deux parties dis-
tinctes.
Comme c'est beau, tout ce qui vient
de Dieu, dit Edmée, en extase, appuyant
son bras plus. tendrement sur le bras de
Robert.
Je ne sais pas ce que peuvent être les
spectacles étourdissants du monde. Mais
je doute qu'ils vaillent les tableaux ravis-
sants de la nature. Il n'y a pas de peintre
qui l'égale.
N'est-ce pas Robert?
–Tu as raison, Edmée, s'écria Robert
enthousiasme. Ce que Dieu a fait est en-
core ce qu'il y a demieux sur terre.
–Cest pour cela que notre amour est
une sibonne chose, car,G'est Dieu qui l'a
sion a entendu hier, d'une part, MM. Lepouza
et Papon, députés de l'Eure; d'autre part,
MM. de Broglie et de La Ronciere. M. Claude
lira son rapport demain devant le 3° bureau.
On croit que la discussion pourra s'ouvrir de-
vant le Sénat mardi.
Le 4" bureau doit entendre les cinq dépu-
tés républicains de la Savoie, qui protestent
contre l'élection de MM. d'Alexandry et Du-
pasquior.
Hier ont eu lieu, à la.chapelle du château,
à Versailles, les prières publiques ordonnées
par la loi constitutionnelle. Voici les détails
donnés par l'agence Havas sur cette "érëmo-
nie
Mgr M~tiUe, évëque de VeraaJUes, qui prési-
dait, a prononcé une aUooution. Le président de
'la République, entouré de sa maison militaire,
des ministres et des hauts fonctionnaires de
Seine-et-Oise, assistait à cette cérémonie.
Le président et le bureau du Sénat étaient
placés, ainsi que tes membres de cette Assemblée,
dans la nef de la chapelle, à la droite du maitre-
autel. Le président, le bureau et tes membres de
la. Chambre des députés étaient à la gauche. 'Le
clergé a présenté l'eau bénite au président de la
République, au président du Sénat et au prési~
dent de la Chambre des députés.
Cette cÊrémonié avait attiré de nombreux assis-
tants. Des détachements de la garnison de Ver-
sailles rendaient les honneurs militaires dans la
cour du eh&teau et à la chapeUe.
Voici l'ordre du jour dés séances d'aujour-
d'hui:
Se'Ha<. A deux heures. –Séance publique.
Scrutin pour la nomination du président du
Sénat. Scrutin pour la nomination de ~vice-
présidents. Scrutin pour la nomination de 6
secrétaires. –Scrutin pour la. nomination de 3 3
questeurs..
C~am6)'s (
Suite de l'examen des dossiers d'élections.
A deux heures.–Séance publique.
Scrutin pour la nomination du président.
Scrutin pour la nomination de 4 vice présidents.
–Scrutin pour la nomination de 6 secrétaires.
Scrutin pour la nomination de 3 questeurs.–
Suite de la vérification des pouvoirs.
M. de Beaumont, remplissant provisoire-
ment les fonctions de chef de cabinet de M.
le ministre de l'intérieur, continuera à rem-
plir les mêmes fonctions au cabinet de M. le
président du conseil, ministre de la. justice.
EXTÉRIEUR
DËFËCRES rJÉLË.GRAMfjfO~ES
'-T~T T-fT'f~rT'~s?~
Alîèmagme
Berlin, 12 mars.
Le tribunal d'Etat a décidé, en se basant sur
les résultats de l'enquête, que Tex-àmbassadèur
comte d'Arnim serait poursuivi pour haute tra-
hison.
Augsbourg,12màrs.
La GozpMe ~x~om'y déclare dénuée de tout
fondement la nouvelle donnée par. la P
~Egy~é
Le Caire, 13 mats.
D'après des bruits qui courent ici, les AByssiniens.
ont attaqué mardi le camp retranché des Egyp-
tiens de Goorah; ils ont été repoussés.
Le lendemain, le prince Ha.sgan avec quelques
bataillons a fait une sortie il est rentré après
avoir pris & l'ennemi une citerno qui occupe une
position importante. <-
Jeudi., les Abyssiniens ont attaqué dsnouveau, et
ont encore été repoussés après avo! éprouvé de
grandes pertes.
EspagMe
~Madrid, 12 mars.
Le roi ira de Bilbao & Santander, à cheval, la
.mer étant très houleuse.
Madrid, 12 mars.
Le C7'oHM<<: rapporte qu'un garde-côte espagnot
acapturé le 6, a. un mille de Puento Carrera.
.près de Gibraltar, la felouque anglaise ~-aM-
yoM 77, qu'il a conduite immédiatement à AIgé-
.siras.
Mgr Siméoni est légèrement indisposé.
Hea'x&gevtme
Raguse.l2.mars.
Jeudi soir,Hubibratich, Petrovich, MUe Marcus
et Faella Gesari ont été arrêtés par les Autri-
chiens à Vignani, village turc près d'Imoschi.
Raguse,12mars.
Liubibratich et ses compagnons ont'été arrêtés
vendredi par les troupes autrichiennes agissant
.d'après'Ies ordres du l'autorité politique qui pré-
tend que Yignani, l'endroit où a eu lieu l'arres-
tation,'est territoire'autrichieh. Ils ont ëté con-
duits.aujourd'hui à Sign.
'iKc'ni'ma.mie.
Bucharest,12mars.
La session de la Chambre est prorogée jusqu'au
22 mars.
Le Sénat a voté le tarif douanier. modifié par
la Chambre, et a adopté définitivement le projet
d'un emprunt provisoire de 16,000,000 fr.
-Il a. fixé.à. 80 la taux d'émission do l'emprunt
mis dans nos cœurs, et il est son ouvrage.
:Nenelecrois-tupas?
Oui, Edmée, c'est Dieu qui a voulu-
que nous nous aimions, et Dieu ne voudra.
pas que rien me sépare désormais de toi,
mon bonheur, ma joie, mon orgueil, ma
'vie.
Robert et Edmée, continuant à deyi&er
ainsi, se perdirent quelques instants sous
l'ombre délicieuse des immenses et vieux.
tulipiers qui étendent, leurs vastes br~
ches sur les deux rives du Breda. tond
du parc.
Puis leurs regarda se portèrent sur le
beau glacier du Gleizin, qu'on aperçoit
au fond d'nne gorge que les habitants du"
pays appellent le Bout du monde.
Du parc d'AIlevârd on découvre cette
gorge.
Si nous allions :voir le Bout .du- mon-
de, dont on nous parlait il. y. a une heure,
dit Robert.
Avec toi! répandit Edmée, j'irais au'
fond de l'enfer.
;Bienvrai?
Bienvrai! Est-cequepartoutoùje suis
avec toi, ce n'est pas pour moi le para-
dis?'. .7;
La main de. Robert pressa plus amou-
reusement la main d'Edmée.
Le bout du monde n'est pas autre chose
que la gorge formée par des murailles de
rochers à pic, où le torrent auquel on don-
ne le nom harmonieux de Breda, tombe
en cascade du haut d'un amas informe de
blocs détachés des flancs de la montagne,
pour courir ensuite, écumeux et bondis-
sant, sur un lit de cailloux. `
A. DE CESENA.
(A SMtweO
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