Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CRO
Dame des Grottes, non pas qu'elle soit crotée, mais
pour ce qu'elle est en quelque creux sons terre fait
en façon de cave, car ce mot crote en cette signifi-
cation vient du grec crypta, H. EST. Apol. d'Bérod.
p. 603, dans LACDRIJE. Nous disons qu'un homme
qui est fort crotté est crotté en archidiacre, PASQ.
Recherches, liv. vin, p. 700, dans LACURNE,
— ÉTYM. Crotte. Quant k soupe crottée, soupes si-
gnifiant tranches de pain, crottées désignait sans
doute quelque chose qui les crottait, qui les garnis-
sait, comme dans le Uénagier : du lard crotté de
pois.
fCROTTTFIER(krô-ti-fié), v. a. Terme burlesque
pour dire crotter. Jusqu'à la cheville du pied Le ren-
dait crotti fié, SCARBON, Tirg. trav. v.
— ÉTYM. Crotte.
CROTTIN (kro-tin), t.-m. Nom donné aux excré-
ments formés d'un certain nombre de petites par-
celles ou pelotes, comme ceux du mouton, du
cheval.
—ÉTYM. Diminutif de crotte.
fCROTTON (kro-ton), s. m. Morceau de sucre qui
n'a pu passer par le sas.
— ÉTYM. Crotte, à cause de la forme.
j- CROTU, DE (kro-tu, tue), adj. Marqué de pe-
tite vérole. Veux-tu que je coure baiser un visage
noir et crotu? i. j. aouss. Nouv. Bel. rv, 8.
— ÉTYM. Crotte. On trouve croteux: Après cestuy,
je vous empoignay la teste d'une croteuse femme
d'un officier royal, PALISST, 95.
fCBOU (krou), s. m. Sorte de terre, dite aussi
crain, argileuse et pierreuse, qui ne se laisse pas pé-
nétrer par les racines dés plantes, et s'oppose plus
ou moins à la culture.
— ÉTYM. Le même que crau.
f CROUAS (krou-â), s. m. Un des noms provin-
ciaux de la corbine:
fCROUCHAUT (krou-chô), s. m. Nom d'une
pièce de bois, qui fait la rondeur du devant d'un
bateau.
•f CROUE (kroû), s. f. Nom, dans la Lorraine, de
portions de terres que les propriétaires abandonnent
aux vignerons pour y cultiver des légumes.
CROULANT, ANTE (krou-lan, lan-t'), adj. Qui
croule ou est prêt à crouler. Un édifice croulant.
Quoi ! ni leurs murs croulants n'ont pu les écraser,
Ni leurs remparts en feu n'ont pu les embraser!
DELILLE, Enéide, vu. || Fig. Une société croulante,
une société dont une cause quelconque sape les ap-
puis.
— HIST. xin" s. Or estoit si vix [vif] et crollans,
Bot Guillaume, p. 82, dans le Gloss. fr. de DU
CANGE. %
— ÉTYM. Crouler.
t CROULARD (krou-lar), s. m. Nom du traquet
ou tarier (oiseau).
j- CROULE (krou-1'), s. /. Chasse aux bécasses à
l'époque de l'accouplement, au printemps.
CROULEMENT (krbu-le-man), s. m. Action de
crouler. Le croulement d'un bastion, d'une terrasse.
Les rats qui sentent de loin le prochain croulement
d'un logis l'abandonnent à temps, ST-SIM. 447, 22a.
— HIST. xvie s. [Les moeurs changent, se cor-
rompent] Toutesfois, pour la difficulté de nous met-
tre en meilleur estât, et le dangier de ce croulle-
ment.... si je pouvois planter une cheville à nostre
roue, MONT, m, 64. L'engraveure d'un cachet fut
cause du plus horrible croulement que cette machine
aye oncques souffert [la guerre civile de Sylla et Sla-
rius], m. iv, 4 67. Le croulement et tremblement
des coches [voitures], ID. iv, 48».
— ÉTYM. Crouler.
CROULER (krou-lé), v. n. || i° S'affaisser avec fra-
cas, en parlant" de masses solides qui tombent.
N'est-ce que quand la maison croule Qu'on permet
de crier au feu? BËRANG. G. nat. Ses greniers crou-
leront sous leur charge pesante, SEGRAIS, Géorg. i.
Ces gigantesques monts crouleront à leur tour, LA-
MART. Harm. n, 3. L'illusion n'est plus, et son tem-r
pie a croulé, BERNIS, Relig. vengée, m. Tes greniers
crouleront sous tes grains entassés, DELILLE, Géorg.
I. Â'demi renversé croule un antique mont Avec les
vieux sapins qui couronnent son front, ID. Parad.
perdu, vi. Et sur son frêle appui le colosse a croulé,
ID. Trois règnes, 1.1| 2° Fig. Je vois crouler sur moi
le fatal édifice Que mes mains élevaient avec tant
d'artifice, VOLT, harianne, n, 4. Tous leurs systè-
mes [à ceux-ci ou à ceux-là] croulent par quelque
endroit, ID. Newt. H, 7. Ce point une fois manqué,
11 est aisé de voir que tout le système de M. l'abbé
Dubos croule de fond en comble, MONTESQ. Esp. xxx,
24. L'ouvrage de la sagesse n'est pas étemel, mais
celui de la folie s'ébranle sans cesse et ne tarde pas
CRO
à crouler, RAYNAL, Bist. phil. rv, 83. || 3° F. a.
Agiter, secouer. En ce sens il a vieilli, mais il reste
très-usité comme terme provincial. Je les compare
à ces ambitieux Qui, monts sur monts, déclarèrent
la guerre Aux immortels; Jupin, croulant la terre,
Les abîma sous des rochers affreux, LA FONT. Bai-
iode au rot, test, Poésies mêlées, LVII. || Terme
de marine. Lancer à la mer. Crouler un vaisseau.
|| Terme de vénerie. Crouler la queue, remuer la
queue, en parlant d'une bête qui s'effraye.
— REM. Crouler se conjugue avec l'auxiliaire avoir
quand il exprime l'acte : la maison a croulé cette
nuit; avec l'auxiliaire être, quand il exprime l'état :
la maison est croulée depuis hier.
— HIST. n* s. De son algeir [dard] [il] a la haste
crollée [agitée], Ch. de Roi. xxxm. |jxrr> s. Par tel
vertu [il] l'a [la lance] crolée et brandie, Ronc.
p. 33. Et de corset de membres [elle] par fu si ave-
nanz, Qu'onques Dex ne fist homme, tant soit vielz
ne crolanz, Se l'osast esgarder, ne li muast talanz,
Sax. v. E nostre sires ferrad [frappera] Israël, e
croler le frad si cume fait li rosels par celé rivière,
Bots, 293. Les fundemenz des munz sunt esmeûz
e crodlez ; kar nostre sires est curuciez, j'6. 205.
|| xm* s. Et assemblèrent si grant ost qu'avis estoit
que toute la terre deust croller dessous aus [eux],
Chr. de Rains, 4 44. Et fist garnir Saintes et les au-
tres quatre castiaus moult bien, et s'en revint en
France, et n'estoit roiaumes qui contre lui s'osast
croller, ib. 4 95. Et quant il entendit teus paroles,
si crolla la tieste, et dist que par Pâme son père biel
li estoit, ib. p. 74. Tapiz s'est desoz une espine,
Que ne volt mie estre veilz, Ne s'est crolez, ne s'est
meûz, Coiz se tient et puis si escoute, Ren. 604 6.
|| xv" s. De paour le corps me croule tous, la Pass.
de N. S. J. C. || xvi" s. Adonc veissiez armes br.uyre
et crouller, Chevaulx hennir, harnoys estinceller,
j. MAROT, V, 4 49. Â ce seul mot, un gros marteau
carré Frappe tel coup contre un portai barré Qu'il
fait crousler les tours du lieu infâme, MAROT, I, 253.
[Les vents] Croulent son tronc d'une horrible me-
nace, Et de fueillars pavent toute la place, DU BELL.
IV, 4 9, recto. Ung aultre jour, s'exerceoyt à la hasche,
laquelle tant bien croulloyt, que.... RAB. Garg. i,
23. Abattans les noiz, croullans tous les fruictz des
arbres,m. ib. i, 26. C'est un bastiment qui croulera
tout, si vous y touchez, MONT, I, 346. La secousse
de nos entrailles en est si violente qu'il est malaysé
qu'elle ne croulle tout le corps, ID. I, 366. J'ay le
pied si instable et si mal assis, je le treuve si aysé
à crouler et si prest au branle.... ID. II, 323. Ils ma-
nient cette matière, comme gents qui ont peur de
s'eschaulder : croulez la tant soit peu ; elle leur es-
chappe, ID. rv, 66. Tout croule autour de nous
[change et se ruine], ID. IV, 86. Ils sentent le poids
du joug, et ne peuvent tenir de le crouler, ID. rv,
364. Courant çà et là, et croulant sa lance toute
teinte du sang "qui couloit au long, AMYOT, Galba,
32. La terre du fossé par sa propre pesanteur croule
d'elle-mesme de jour à autre, o. DE SERRES, 409.
Pour garder les dents qu'elles s'eshranlent, les af-
fermir croulans, les nettoier estans ordes et sales,
ID. 904.
— ÉTYM. Normand, croller, remuer; Berry, gfoû-
Icr, grouller,- remuer; wallon, hrouler, tamiser;
bourguig. craulai; provenç. crollar, crollar ; ital.
crollare. Les formes crodler, crotlar, nécessaire-
ment plus anciennes que les autres, conduisent à
un verbe bas-latin co-rotulare (rotulare a donné en
effet le provençal rotfar),de co, avec, et rotulare,
rouler (voy. ROULER).
CROULIER, 1ÈRE (krou-Iié, liê-r'), adj. Qui s'en-
fonce sous les pieds, qui s'éboule, qui est mouvant,
en parlant de la terre. Terre croulière. Prés crou-
liers.
— ÉTYM. Crouler.
j- CROULIÈRE (krou-liê-r"), s. f. Terrain qui est
mouvant et qui n'est propre à aucune culture.
— HIST. xv" s. Et par dessus les montagnes et au
plain des valées estaient crolieres et grans marais,
FR01SS. i, i, 37.
— ÉTYM. Crouler.
CROUP (kroup'), s. m. Terme de médecine. Sorte
d'angine, commune chez les enfants, et se carac-
térisant par le développement de fausses membranes
dans les voies respiratoires et par une toux singu-
lière qu'on a comparée au cri d'un jeune coq. Le
croup, monstre hideux, épervier des ténèbres, Sur
la blanche maison brusquement s'abattit, Horrible,
et, se ruant sur le pauvre petit, Le saisit à la gorge;
ô noire maladie 1 De l'air par qui l'on vit sinistre
perfidie! Qui n'a vu se débattre hélas! ces doux en-
fants Qu'étreint le croup féroce en ses doigts étouf-
CRO
915
fants? Ils luttent; l'ombre emplit lentement leurs
yeux d'ange, Et de leur bouche froide il sort un
râle étrange, Et si mystérieux qu'il semble qu'on
entend, Dans leur poitrine où meurfle soufie hale-
tant, L'affreux coq du tombeau chanter son aube
obscure, v. HDGO, Contempl. in, 23. || Faux croup,
maladie qui présente les principaux symptômes du
croup, la difficulté de respirer et la voix croupale,
mais où il n'y a point de fausses membranes; ce qui
la rend infiniment moins dangereuse. '
•—ÉTYM. Mot usité à Edimbourg pour désigner
cette maladie, ainsi que le dit Francis Home, dans
son Traité du croup, 4765, et qui de là est passé
dans la langue médicale ; génev. group.
CRODPADE (krou-pa-d'), s. f. Terme de manège.
Saut d'un cheval, qu'il fait en troussant les jambes
de derrière sous lé ventre, sans montrer ses fers, et
qui est plus relevé que la courbette. Le cheval fit
une croupade qui remit Ragotin en selle, SCARR.
Rom. com. ch. 4 9.
— ÉTYM. Croupe.
■)■ CROUPAL, ALE (krou-pal,pa-r),amédecine. Qui a le caractère du croup. Voix crou-
pale, voix des enfants affectés de croup et qui a été
comparée au chant d'un jeune coq ou au son rendu
par un tube d'airain dans lequel on souffle avec
force.
— ÉTYM. Croup.
CROUPE (krou-p'), s. f. || 1° Partie du cheval et
de quelques autres animaux qui s'étend depuis la
région lombaire jusqu'à l'origine de la queue. Ce
cheval a une belle croupe, n'a guère de croupe.
Une croupe, en largeur à nulle autre jjareille, MOL.
Fâch. ii, 7. Sa croupe se recourbe en replis tortueux,
RAC. Phèd. v, 6. || Croupe avalée, celle qui tombe
trop tôt et qui fait que l'origine de la queue est mal
placée. Croupe de mulet, croupe pointue, aiguë.
Croupe double, croupe formée par des muscles très-
développés, et présentant dans son milieu un sillon
longitudinal. || Porter la croupe au mur, faire aller
un cheval de côté, la croupe tournée vers la muraille
ou la barrière, et la tête et les épaules vers le centre
du manège. || Gagner la croupe du cheval de son
ennemi, l'approcher par derrière. || Monter en
croupe, monter à cheval derrière la personne qui
est en selle. Je suis tout seul à pied; lui de m'offrir
la croupe, RÉGNIER, Sat. vin. La dame en croupe et
le galant en selle, SÉV. 432. La princesse en croupe
se met, LA FONT. Fiancée. Porter en croupe belles
damoiselles, HAMILT. Gramm. 4. L'homme.-,*, mit son
fils en croupe,LA FONT. Fabl. m, 4. || Prendre quel-
qu'un en croupe, le mettre derrière soi à cheval.
|| Fig. Un double ennui Allait en croupe à la chasse
aveclui,LA FONT. Fauc. Le chagrin monte en croupe
et galope avec lui, BOIL. Ép. v. Moitié figue,moitié
raisin, avec la fraude en croupe, elle [Mme de Che-
vreuse] arracha le tabouret pour la 'princesse Gué-
méné, ST-SIM. 67, 217. || 2° Terme de chasse qui se
dit quelquefois pour cimier. || 3» Partie renflée d'une
montagne. Nous franchîmes une des croupes du
mont Sardène [près de Smyrne], CHATEAUB. Itin.
il, 33. Ils s'étaient saisis de la croupe du mont,
VAUGEL. Q. C. liv. m, chap. 4. Lorsque ses anciens
vainqueurs se réunissent pour l'attaquer dans cette
position heureuse, il lâche un grand nombre de
boeufs sur la croupe de ses montagnes, RAYNAL, Bist.
phil. iv, 4. Sur la croupe du mont ses mains allaient
chercher L'eau qui tombait des cieux dans le creux
du rocher, DELILLE, Trois règnes, v. ||4° Terme
d'architecture. Partie arrondie du comble qui sur-
monte le chevet d'une église. || Demi-croupe, la par-
tie du toit formant le retour d'un comble en appentis.
|| 5° Intérêt qu'on donne à quelqu'un dans les profits
d'une place ou d'une entreprise financière; expres-
sion figurée dans laquelle on compare cet intérêt à
la place secondaire qu'occupe sur un cheval l'homme
mis en croupe*
— HIST. xi" s. Courte la cuisse et la crupe bien
large, Ch. de Roi. cxm. || xn" s. Parmi les cropes des
destriers arabis, Ronc. p. 72. El destrier monte à la
crupe estelée; X son col pent une targe roée, Raoul
de C. 74. || xm" s. Li roncis [le cheval] est magres et
las, Crupe ot ague et les flans bas, Partonop.Y. 777.
Lors vindrent avant les sis batailles desbarons de
France qui estoient armées, et lor sergent et lor es-
cuier à pié derrière, seur les cropes deleurchevaus,
VILLEH. LXXXI. Et se ferirent .sous les blasons si roi-
dement, que il rompirent poitraus et chaingies et se
portèrent à terre par dessus les crupes des chevaus,
Chr. de Raint, p. 66. X destre main [elle] batoit sa
coupe.... Douche suer, mais bâtés la crupe Ki vous
fait faire les pechiés, Lai d'Ignaur. Garnement
de ventres, de braieus, de croupes, dégorges où
Dame des Grottes, non pas qu'elle soit crotée, mais
pour ce qu'elle est en quelque creux sons terre fait
en façon de cave, car ce mot crote en cette signifi-
cation vient du grec crypta, H. EST. Apol. d'Bérod.
p. 603, dans LACDRIJE. Nous disons qu'un homme
qui est fort crotté est crotté en archidiacre, PASQ.
Recherches, liv. vin, p. 700, dans LACURNE,
— ÉTYM. Crotte. Quant k soupe crottée, soupes si-
gnifiant tranches de pain, crottées désignait sans
doute quelque chose qui les crottait, qui les garnis-
sait, comme dans le Uénagier : du lard crotté de
pois.
fCROTTTFIER(krô-ti-fié), v. a. Terme burlesque
pour dire crotter. Jusqu'à la cheville du pied Le ren-
dait crotti fié, SCARBON, Tirg. trav. v.
— ÉTYM. Crotte.
CROTTIN (kro-tin), t.-m. Nom donné aux excré-
ments formés d'un certain nombre de petites par-
celles ou pelotes, comme ceux du mouton, du
cheval.
—ÉTYM. Diminutif de crotte.
fCROTTON (kro-ton), s. m. Morceau de sucre qui
n'a pu passer par le sas.
— ÉTYM. Crotte, à cause de la forme.
j- CROTU, DE (kro-tu, tue), adj. Marqué de pe-
tite vérole. Veux-tu que je coure baiser un visage
noir et crotu? i. j. aouss. Nouv. Bel. rv, 8.
— ÉTYM. Crotte. On trouve croteux: Après cestuy,
je vous empoignay la teste d'une croteuse femme
d'un officier royal, PALISST, 95.
fCBOU (krou), s. m. Sorte de terre, dite aussi
crain, argileuse et pierreuse, qui ne se laisse pas pé-
nétrer par les racines dés plantes, et s'oppose plus
ou moins à la culture.
— ÉTYM. Le même que crau.
f CROUAS (krou-â), s. m. Un des noms provin-
ciaux de la corbine:
fCROUCHAUT (krou-chô), s. m. Nom d'une
pièce de bois, qui fait la rondeur du devant d'un
bateau.
•f CROUE (kroû), s. f. Nom, dans la Lorraine, de
portions de terres que les propriétaires abandonnent
aux vignerons pour y cultiver des légumes.
CROULANT, ANTE (krou-lan, lan-t'), adj. Qui
croule ou est prêt à crouler. Un édifice croulant.
Quoi ! ni leurs murs croulants n'ont pu les écraser,
Ni leurs remparts en feu n'ont pu les embraser!
DELILLE, Enéide, vu. || Fig. Une société croulante,
une société dont une cause quelconque sape les ap-
puis.
— HIST. xin" s. Or estoit si vix [vif] et crollans,
Bot Guillaume, p. 82, dans le Gloss. fr. de DU
CANGE. %
— ÉTYM. Crouler.
t CROULARD (krou-lar), s. m. Nom du traquet
ou tarier (oiseau).
j- CROULE (krou-1'), s. /. Chasse aux bécasses à
l'époque de l'accouplement, au printemps.
CROULEMENT (krbu-le-man), s. m. Action de
crouler. Le croulement d'un bastion, d'une terrasse.
Les rats qui sentent de loin le prochain croulement
d'un logis l'abandonnent à temps, ST-SIM. 447, 22a.
— HIST. xvie s. [Les moeurs changent, se cor-
rompent] Toutesfois, pour la difficulté de nous met-
tre en meilleur estât, et le dangier de ce croulle-
ment.... si je pouvois planter une cheville à nostre
roue, MONT, m, 64. L'engraveure d'un cachet fut
cause du plus horrible croulement que cette machine
aye oncques souffert [la guerre civile de Sylla et Sla-
rius], m. iv, 4 67. Le croulement et tremblement
des coches [voitures], ID. iv, 48».
— ÉTYM. Crouler.
CROULER (krou-lé), v. n. || i° S'affaisser avec fra-
cas, en parlant" de masses solides qui tombent.
N'est-ce que quand la maison croule Qu'on permet
de crier au feu? BËRANG. G. nat. Ses greniers crou-
leront sous leur charge pesante, SEGRAIS, Géorg. i.
Ces gigantesques monts crouleront à leur tour, LA-
MART. Harm. n, 3. L'illusion n'est plus, et son tem-r
pie a croulé, BERNIS, Relig. vengée, m. Tes greniers
crouleront sous tes grains entassés, DELILLE, Géorg.
I. Â'demi renversé croule un antique mont Avec les
vieux sapins qui couronnent son front, ID. Parad.
perdu, vi. Et sur son frêle appui le colosse a croulé,
ID. Trois règnes, 1.1| 2° Fig. Je vois crouler sur moi
le fatal édifice Que mes mains élevaient avec tant
d'artifice, VOLT, harianne, n, 4. Tous leurs systè-
mes [à ceux-ci ou à ceux-là] croulent par quelque
endroit, ID. Newt. H, 7. Ce point une fois manqué,
11 est aisé de voir que tout le système de M. l'abbé
Dubos croule de fond en comble, MONTESQ. Esp. xxx,
24. L'ouvrage de la sagesse n'est pas étemel, mais
celui de la folie s'ébranle sans cesse et ne tarde pas
CRO
à crouler, RAYNAL, Bist. phil. rv, 83. || 3° F. a.
Agiter, secouer. En ce sens il a vieilli, mais il reste
très-usité comme terme provincial. Je les compare
à ces ambitieux Qui, monts sur monts, déclarèrent
la guerre Aux immortels; Jupin, croulant la terre,
Les abîma sous des rochers affreux, LA FONT. Bai-
iode au rot, test, Poésies mêlées, LVII. || Terme
de marine. Lancer à la mer. Crouler un vaisseau.
|| Terme de vénerie. Crouler la queue, remuer la
queue, en parlant d'une bête qui s'effraye.
— REM. Crouler se conjugue avec l'auxiliaire avoir
quand il exprime l'acte : la maison a croulé cette
nuit; avec l'auxiliaire être, quand il exprime l'état :
la maison est croulée depuis hier.
— HIST. n* s. De son algeir [dard] [il] a la haste
crollée [agitée], Ch. de Roi. xxxm. |jxrr> s. Par tel
vertu [il] l'a [la lance] crolée et brandie, Ronc.
p. 33. Et de corset de membres [elle] par fu si ave-
nanz, Qu'onques Dex ne fist homme, tant soit vielz
ne crolanz, Se l'osast esgarder, ne li muast talanz,
Sax. v. E nostre sires ferrad [frappera] Israël, e
croler le frad si cume fait li rosels par celé rivière,
Bots, 293. Les fundemenz des munz sunt esmeûz
e crodlez ; kar nostre sires est curuciez, j'6. 205.
|| xm* s. Et assemblèrent si grant ost qu'avis estoit
que toute la terre deust croller dessous aus [eux],
Chr. de Rains, 4 44. Et fist garnir Saintes et les au-
tres quatre castiaus moult bien, et s'en revint en
France, et n'estoit roiaumes qui contre lui s'osast
croller, ib. 4 95. Et quant il entendit teus paroles,
si crolla la tieste, et dist que par Pâme son père biel
li estoit, ib. p. 74. Tapiz s'est desoz une espine,
Que ne volt mie estre veilz, Ne s'est crolez, ne s'est
meûz, Coiz se tient et puis si escoute, Ren. 604 6.
|| xv" s. De paour le corps me croule tous, la Pass.
de N. S. J. C. || xvi" s. Adonc veissiez armes br.uyre
et crouller, Chevaulx hennir, harnoys estinceller,
j. MAROT, V, 4 49. Â ce seul mot, un gros marteau
carré Frappe tel coup contre un portai barré Qu'il
fait crousler les tours du lieu infâme, MAROT, I, 253.
[Les vents] Croulent son tronc d'une horrible me-
nace, Et de fueillars pavent toute la place, DU BELL.
IV, 4 9, recto. Ung aultre jour, s'exerceoyt à la hasche,
laquelle tant bien croulloyt, que.... RAB. Garg. i,
23. Abattans les noiz, croullans tous les fruictz des
arbres,m. ib. i, 26. C'est un bastiment qui croulera
tout, si vous y touchez, MONT, I, 346. La secousse
de nos entrailles en est si violente qu'il est malaysé
qu'elle ne croulle tout le corps, ID. I, 366. J'ay le
pied si instable et si mal assis, je le treuve si aysé
à crouler et si prest au branle.... ID. II, 323. Ils ma-
nient cette matière, comme gents qui ont peur de
s'eschaulder : croulez la tant soit peu ; elle leur es-
chappe, ID. rv, 66. Tout croule autour de nous
[change et se ruine], ID. IV, 86. Ils sentent le poids
du joug, et ne peuvent tenir de le crouler, ID. rv,
364. Courant çà et là, et croulant sa lance toute
teinte du sang "qui couloit au long, AMYOT, Galba,
32. La terre du fossé par sa propre pesanteur croule
d'elle-mesme de jour à autre, o. DE SERRES, 409.
Pour garder les dents qu'elles s'eshranlent, les af-
fermir croulans, les nettoier estans ordes et sales,
ID. 904.
— ÉTYM. Normand, croller, remuer; Berry, gfoû-
Icr, grouller,- remuer; wallon, hrouler, tamiser;
bourguig. craulai; provenç. crollar, crollar ; ital.
crollare. Les formes crodler, crotlar, nécessaire-
ment plus anciennes que les autres, conduisent à
un verbe bas-latin co-rotulare (rotulare a donné en
effet le provençal rotfar),de co, avec, et rotulare,
rouler (voy. ROULER).
CROULIER, 1ÈRE (krou-Iié, liê-r'), adj. Qui s'en-
fonce sous les pieds, qui s'éboule, qui est mouvant,
en parlant de la terre. Terre croulière. Prés crou-
liers.
— ÉTYM. Crouler.
j- CROULIÈRE (krou-liê-r"), s. f. Terrain qui est
mouvant et qui n'est propre à aucune culture.
— HIST. xv" s. Et par dessus les montagnes et au
plain des valées estaient crolieres et grans marais,
FR01SS. i, i, 37.
— ÉTYM. Crouler.
CROUP (kroup'), s. m. Terme de médecine. Sorte
d'angine, commune chez les enfants, et se carac-
térisant par le développement de fausses membranes
dans les voies respiratoires et par une toux singu-
lière qu'on a comparée au cri d'un jeune coq. Le
croup, monstre hideux, épervier des ténèbres, Sur
la blanche maison brusquement s'abattit, Horrible,
et, se ruant sur le pauvre petit, Le saisit à la gorge;
ô noire maladie 1 De l'air par qui l'on vit sinistre
perfidie! Qui n'a vu se débattre hélas! ces doux en-
fants Qu'étreint le croup féroce en ses doigts étouf-
CRO
915
fants? Ils luttent; l'ombre emplit lentement leurs
yeux d'ange, Et de leur bouche froide il sort un
râle étrange, Et si mystérieux qu'il semble qu'on
entend, Dans leur poitrine où meurfle soufie hale-
tant, L'affreux coq du tombeau chanter son aube
obscure, v. HDGO, Contempl. in, 23. || Faux croup,
maladie qui présente les principaux symptômes du
croup, la difficulté de respirer et la voix croupale,
mais où il n'y a point de fausses membranes; ce qui
la rend infiniment moins dangereuse. '
•—ÉTYM. Mot usité à Edimbourg pour désigner
cette maladie, ainsi que le dit Francis Home, dans
son Traité du croup, 4765, et qui de là est passé
dans la langue médicale ; génev. group.
CRODPADE (krou-pa-d'), s. f. Terme de manège.
Saut d'un cheval, qu'il fait en troussant les jambes
de derrière sous lé ventre, sans montrer ses fers, et
qui est plus relevé que la courbette. Le cheval fit
une croupade qui remit Ragotin en selle, SCARR.
Rom. com. ch. 4 9.
— ÉTYM. Croupe.
■)■ CROUPAL, ALE (krou-pal,pa-r),amédecine. Qui a le caractère du croup. Voix crou-
pale, voix des enfants affectés de croup et qui a été
comparée au chant d'un jeune coq ou au son rendu
par un tube d'airain dans lequel on souffle avec
force.
— ÉTYM. Croup.
CROUPE (krou-p'), s. f. || 1° Partie du cheval et
de quelques autres animaux qui s'étend depuis la
région lombaire jusqu'à l'origine de la queue. Ce
cheval a une belle croupe, n'a guère de croupe.
Une croupe, en largeur à nulle autre jjareille, MOL.
Fâch. ii, 7. Sa croupe se recourbe en replis tortueux,
RAC. Phèd. v, 6. || Croupe avalée, celle qui tombe
trop tôt et qui fait que l'origine de la queue est mal
placée. Croupe de mulet, croupe pointue, aiguë.
Croupe double, croupe formée par des muscles très-
développés, et présentant dans son milieu un sillon
longitudinal. || Porter la croupe au mur, faire aller
un cheval de côté, la croupe tournée vers la muraille
ou la barrière, et la tête et les épaules vers le centre
du manège. || Gagner la croupe du cheval de son
ennemi, l'approcher par derrière. || Monter en
croupe, monter à cheval derrière la personne qui
est en selle. Je suis tout seul à pied; lui de m'offrir
la croupe, RÉGNIER, Sat. vin. La dame en croupe et
le galant en selle, SÉV. 432. La princesse en croupe
se met, LA FONT. Fiancée. Porter en croupe belles
damoiselles, HAMILT. Gramm. 4. L'homme.-,*, mit son
fils en croupe,LA FONT. Fabl. m, 4. || Prendre quel-
qu'un en croupe, le mettre derrière soi à cheval.
|| Fig. Un double ennui Allait en croupe à la chasse
aveclui,LA FONT. Fauc. Le chagrin monte en croupe
et galope avec lui, BOIL. Ép. v. Moitié figue,moitié
raisin, avec la fraude en croupe, elle [Mme de Che-
vreuse] arracha le tabouret pour la 'princesse Gué-
méné, ST-SIM. 67, 217. || 2° Terme de chasse qui se
dit quelquefois pour cimier. || 3» Partie renflée d'une
montagne. Nous franchîmes une des croupes du
mont Sardène [près de Smyrne], CHATEAUB. Itin.
il, 33. Ils s'étaient saisis de la croupe du mont,
VAUGEL. Q. C. liv. m, chap. 4. Lorsque ses anciens
vainqueurs se réunissent pour l'attaquer dans cette
position heureuse, il lâche un grand nombre de
boeufs sur la croupe de ses montagnes, RAYNAL, Bist.
phil. iv, 4. Sur la croupe du mont ses mains allaient
chercher L'eau qui tombait des cieux dans le creux
du rocher, DELILLE, Trois règnes, v. ||4° Terme
d'architecture. Partie arrondie du comble qui sur-
monte le chevet d'une église. || Demi-croupe, la par-
tie du toit formant le retour d'un comble en appentis.
|| 5° Intérêt qu'on donne à quelqu'un dans les profits
d'une place ou d'une entreprise financière; expres-
sion figurée dans laquelle on compare cet intérêt à
la place secondaire qu'occupe sur un cheval l'homme
mis en croupe*
— HIST. xi" s. Courte la cuisse et la crupe bien
large, Ch. de Roi. cxm. || xn" s. Parmi les cropes des
destriers arabis, Ronc. p. 72. El destrier monte à la
crupe estelée; X son col pent une targe roée, Raoul
de C. 74. || xm" s. Li roncis [le cheval] est magres et
las, Crupe ot ague et les flans bas, Partonop.Y. 777.
Lors vindrent avant les sis batailles desbarons de
France qui estoient armées, et lor sergent et lor es-
cuier à pié derrière, seur les cropes deleurchevaus,
VILLEH. LXXXI. Et se ferirent .sous les blasons si roi-
dement, que il rompirent poitraus et chaingies et se
portèrent à terre par dessus les crupes des chevaus,
Chr. de Raint, p. 66. X destre main [elle] batoit sa
coupe.... Douche suer, mais bâtés la crupe Ki vous
fait faire les pechiés, Lai d'Ignaur. Garnement
de ventres, de braieus, de croupes, dégorges où
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