24
ABU
lemént accessible à l'entendement. Une recherche
si abstruse et si embarrassante, BOSS. Âvert. ni. Je
sais tout ce qu'on a dit sur cette matière abstruse,
VOLT. Dial. 24, 4 7. Il pénétrait déjà dans la géomé-
trie la plus abstruse et la perfectionnait par ses dé-
couvertes, à mesure qu'il l'étudiait, lorsqu'en 4 684
la face de la géométrie change presque tout à
coup.... FONTEN. Bernoulli- \\ 2° En un sens défavo-
rable , philosophe abstrus. (j Abstrus se met après le
substantif : Ra isonneinent abstrus, question abstruse.
SYN. ABSTRUS j ABSTRAIT. Une chose abstruse est
une chose qu'on ne peut comprendre que par une
suite de raisonnements, et qu'à force d'efforts; une
chose abstraite n'est malaisée à comprendre qu'à
cause de la généralité qui y est inhérente. Une
chose abstruse est toujours difficile; une chose
abstraite peut être aisée pour un esprit habitué aux
spéculations philosophiques.
HIST. xvi" s. Des moyens si estranges [singeries
des sorciers] semblent venir de quelque abstruse
science, MONT, I, 96. L'anatomie de la philosophie
en laquelle les plus abstruses parties de notre nature
se pénètrent, ID. i, 4 69.
ÉTYM. Abstrusus, de abs, indiquant éloigne-
ment, et trudere, pousser. Comparez intrus et in-
trusion.
ABSURDE (ab-sur-d', ou, suivant la prononcia-
tion réelle, ap-sur-d'), adj. || 1° Qui est contre le
sens commun. Peut-on rien dire de plus absurde'?
Une hypothèse étrangement absurde. Il est absurde
de croire que.... Une opinion absurde. Un absurde
raisonnement. Un merveilleux absurde est pour moi
sans appas, BOIL. A. P. ni. Laisse là tes combats et
cet absurde usage Qui met souvent le crime à l'a-
bri du courage, Anne de BoUyn, ni, 4. ||2° En
parlant des personnes, qui parle ouagitcontrelesens
commun. Raisonneur absurde. C'est un homme
absurde. || 3° S. m. Absurdité. Tomber dans l'ab-
surde. Réduire un homme, son homme à l'absurde.
Démontrer une proposition par la réduction à l'ab-
surde. L'absurde ne peut être cru. Quand l'absurde
est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par
raison combattre son erreur : Enchérir est plus court,
sans s'échauffer la bile, LA FONT. Fab. rx, 4. || 4° Ab-
surde à, avec un verbe à l'infinitif. Il mentait à son
coeur en voulant expliquer Ce dogme absurde à
croire, absurde à pratiquer, VOLT. n° Disc, sur l'hom-
me, 4 23.
HIST. xvie s. Voilà un bon mot et un utile de-
sir, mais pareillement absurde, MONT, n, 379. tl
E'sst aulcun absurde, selon nous, plus extrême que
de maintenir que le feu n'eschauffe point, m.
n, 356.
—ÉTYM. Absurdus. On fait venir habituellement
absurdus de db et surdus, sourd; mais on ne voit
pas comment cela pourrait signifier absurde. Dès
lors on a cherché ailleurs : absurdus a le même
sens que absonus, et signifie par conséquent qui
sonne mal, d'où absurde. Le surdus de absurdus
■ est rattaché au radical sanscrit sur, sonner, avec
un suffixe, dits.
ABSURDEMENT (ab-sur-de-man, ou, suivant la
prononciation réelle, ap-sur-de-man), adv. D'une
manière absurde.lia raisonné absurdement. lia ab-
surdement raisonné. Il était ridicule d'augmenter le
conseil, déjà absurdement nombreux, ST-SIMON,
B09, 242.
— ÉTYM. Absurde et ment (voy. MENT).
ABSURDITÉ (a-bsur-di-té, ou, suivant la pronon-
ciation réelle, a-psur-dité), s. f. || i° Vice de ce qui
est absurde. L'aisurdité d'un raisonnement. Ou-
vrir les yeux sur l'absurdité de ces disputes. Il était
difficile de dire de quel côté il y avait le plus d'ab-
surdité et de folie. || 2° La chose même qui est ab-
surde. Quelle absurdité! Que sert de réfuter ces ab-
surdités? Les impies sont tombés dans toutes les
absurdités, BOSS. Hist. n, 4 3. || 3° En parlant des
personnes. L'absurdité de cet homme est choquante.
— HIST. xvic s. De toutes les absurdités, la plus
absurde aux épicuriens est de desadvouer la force et
l'effet des sens, MONT, n, 42.
— ÉTYM. Absurditas, de absurdus, absurde
vvoy. ABSURDE).
ABUS (a-bu), s. ni. || 1° Usage mauvais qu'on
fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce
. a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence
par la nécessité et finit par l'abus. Us font abus de
nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans
abus? Comme il y a dans les conditions élevées
plus de faut désirs, plus d'abus de son âme que
dans les états inférieurs, les grands sont sans doute
de tous les hommes les moins heureux, BUFF. Na-
ture des anim. Qu'est-ce de communier indigne-
ABU
ment? quel abus du saint même des saints! BODRD.
Pensées, t. in, p. 34 4. Laisserimpunie une profanation
est un abus si énorme jiD. ib. p. 362. Un superflu qui
me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus
que j'en ferais, n>. ib. t.n,p.77. Je sais que dans l'a-
mitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de
désordres, m. ib. p. 269. Les ministères publics sont
des assujettissements perpétuels et très-réels, à
moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en
négliger toutes les fonctions et en abandonner tous
les devoirs, ID. ib. p. 486. Le peu qu'on en cite est
un abus du texte, BOSS. Avert. Voilà le plus grand
abus qu'on ait jamais fait de l'Evangile, ID. IV, écrit,
30. Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire? VOLT.
Ali. i, i. Ne prends point pour vertu l'abus de la
victoire,SADRiN,Sj)or(ocus,v,6. || 2°Coutume,usage
mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus.
Un abus qui s'introduit depuis quelque temps. On a re-
tranché ces abus. Cetabus subsiste,commetant d'au-
tres, par la raison qu'il est établi. Ils réforment tous
les abus, BOSS. Hist. n, 4. Comment ils doivent re-
prendre et réprimer les abus, ID. ib. n, 6. Les
abus du gouvernement, ID. ib. u, 4 2. Tenir les abus
nécessaires dans les bornes précises de la nécessité
qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer
dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condam-
nés, et ne les en tirer pas même par des châtiments
trop éclatants, FONTEN. Argenson. Nous préservent
les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse
et tombeau des vertus, VOLT. Brut, n, 4. Philippe
Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et
d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu
un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre], ID.
Moeurs, 60. Les bons mots ne sont qu'un abus ;
Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire.
BÉRANGER, Gourmands. Trinquer est un plaisir fort
sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus, ID. Trin-
quons. || 3° APPEL COMME D'ABUS , appel interjeté
d'une sentence rendue par un juge ou supérieur
ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pou-
voirs ou contrevenu aux lois. C'est une assez faible
consolation que celle des appels comme d'abus,
PASC. Pensées, Pape, 7. Le bruit se répandit que le
procureur général appellerait comme d'abus de
tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des
libertés de l'Eglise gallicane, ST-SIMON, 602, 82. Ce
qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel
comme d'abus que le parlement Introduisit," VOLT.
Moeurs, 76.|| 4° En jurisprudence, abus de "pouvoir
se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pou-
voir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui
sont pas permis. || 5° Abus de confiance, délit dont
on se rend coupable en abusant de la confiance qui
avait été accordée. || 6° En termes de grammaire,
abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur
donne. || 7° Erreur. C'est un abus de croire. Lourd
et grossier abus ! croyance ridicule ! ROTROU , Bélis.
v, 8. Qu'un si charmant abus serait à préférer A
l'âpre vérité qui vient de m'éclairer! CORN. Hér.
m, 4. Et semant de nos noms un insensible abus,
ID. Hér. rv, 4. Mais il faut renoncer à des abus si
doux, ID. Pulch. n, 4. Dans les moments où Dieu
vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui; vous
avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misé-
rable, MASS. Carême, Prospérités temp. Que sais-je
si,au premier jour, votrefm soudaine et surprenante
ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes
mais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de
ses espérances, ID.ib. Impénitence finale. Travailler
serait un abus : J'ai cinquante écus, BÊR. Cinquante
écus. || 8°Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité.
— HIST. xiv" s. Et aucuns se delettent en abus de
deliz [plaisirs] charnels, ORESME, Elh. 203. ||xvies.
S'il est question de corriger quelques abus..., LA-
NOUE, 86. Les appellations comme d'abus ont lieu
quand il y a contravention contre les saints décrets,
libertés de l'Église gallicane, arrest des cours sou-
veraines, jurisdiction séculière ou ecclésiastique;
et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire
Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus
modernes, LOYSEL, 888. En appelant d'Atropos
trop irée Comme d'abus, MAROT, n, 272.
— ÉTYM. Provenç. abus; espagn. et ital. abuso;
de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus,
usage (voy. us).
ABUSÉ, ÉE (a-bu-zé, zée). || i° Part, passé.
Trompé. Abusé par de vaines promesses. Abusé sur
l'état des choses. Abusé et dépouillé. Nous étions
bien abusés, PASC. Prov. 44. En vain du sang des
rois dont je suis l'oppresseur, Les peuples abusés
m'ont cru le défenseur, VOLT. Mer. i, 4. Ma jeu-
nesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher
Paulin, par l'exemple abusée, RAC. Bérén. n, 2.
ABU
Il2° ABUSÉE, S. f. Je plains cette abusée, et c'est
moi qui la suis, CORN. Oth. ni, 4. || 3" En parlant
d'une femme séduite. Jeune fille abusée.
ABUSER (a-bu-zé), v. n. || 1° User mal, se pré- '
valoir de. Ayant abusé de leurs talents. Abuser de
l'ignorance de quelqu'un. Abuser cruellement de la
victoire. Pour seconder les criminelles intentions d'un
ami, lequel abusait de votrecrédulité, BO\mn;Pensées,
t. Il, p. 264. Vous croyez qu'abusant de mon auto-
rité Je prétends attenter à votre liberté, RAC. Milhr.
i,2. J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié, m. Andr.
m,4. Avez-vous prétendu que muet et tranquille. Ce
héros qu'armera l'amour et la raison , Vous laisse
pour ce meurtre abuser de son nom? ra. Iph. i, 4. E(
nos seuls ennemis, altérant sabonté, Abusaient contre
nous de sa facilité, ID. Brit. v, 3. La perfide abu-
sant de ma faiblesse extrême.... m. Phèd. v, 7. Et
que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu'à plus
attenter que je n'aurais osé, CORN. if. de Pompée,
in, 2. Prince, vous abusez trop tôt de ma bonté, ID.
Nie. n, 3. Je vous remets ce droit dont j'allais abu-
ser, VOLT. Orphel. v, 6. Vous ne voudrez jamais,
abusant de mon âge..., m.Brut, n, 4. Il abuse en
ces lieux de son pouvoir fatal, ID. Sém. n, 4. Ils ont
tous abusé de leur nouveau pouvoir, ID. Ali. n, 2.
Depuis qu'aux cieux l'amour est retenu, De son
beau nom vous abusez encore, MALFIL . Narc. i. \ | 2° Ab-
solument. Usez, n'abusez pas^ L'homme est dis-
posé à abuser. || 3° Abuser de quelqu'un, ne pas se
comporter avec lui comme il conviendrait. J'abuse
de TOUS en vous entretenant si longuement de mes
propres affaires. Abuser d'un domestique, le faire
trop travailler. On dit dans le; même sens abuser
d'un cheval. Vous abusez d'une infinité de person-
nes en leur faisant accroire que les points sur les-
quels vous essayez d'exciter un si grand orage sont
essentiels à la foi, PASC. Prov. 4 7. || 4° Abuser
d'une fille, la posséder. Pour venger sa fille dont
Roderic abusait, BOSS. Hist. i, 4 4. Nous flétrissons
du nom d'incestueux le frère qui abuse de sa soeur,
VOLT. Mélaph. 9. Alexandre VI était accusé d'abuser
de sa propre fille Lucrèce, ro.Moeurs, 4 4 0. || Abu-
ser, v. n., se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
ABUSER, V. a. H 1° Tromper. Abuser quelqu'un d'un
vain espoir. Nous nous laissons abuser par les opi-
nions du vulgaire. Us sont grossièrement abusés,
PASC. Prov. 4 4. La flamme de vos yeux.... Ne se lasse
donc point.... d'abuser les voeux dont elle est désirée,
MALH. IV, 3. Car, sans le revenu, l'étude nous
abuse, RÉGNIER, Sat. m. Dites s'il me détrompe ou
m'abuse en effet, CORN. Héracl. u, 6. Notre pro-
fond silence • abusant leurs esprits, Ils n'osent plus
douter de nous avoir surpris, ID. Cid, iv, 3. Sors
du trône et te laisse abuser comme moi, ID. Héracl.
1, 2. Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abu-
ser une personne comme vous! MOL. D. J. II, 2. Je
vous abuserais si j'osais vous promettre Qu'entre
vos mains, seigneur, il voulût le remettre, RAC.
Andr. 1, 4. Je crains, je crains qu'un songe ne m'a-
buse, ID. Phèd. u, 2. C'est pleurer trop longtemps
une mort qui t'abuse, ID. Èsth. 1, 4. Est-ce ainsi
qu'on m'abuse et qu'on croit me jouer! VOLT.
Orphel. ni, 3. Une image trompeuse ne vient-elle
pas abuser mes yeux? FÉN. Tél. iv. Je reconnus,
mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé, J.
j. ROUSS. Hél. 111e part. Liv. 4 8. || 2° Abuser une fille,
la séduire. Une fille abusée était punie avec le sé-
ducteur, J. J. ROUSS. Ém. v.
S'ABUSER, V. réfl. Se faire illusion. En cela, je me
suis abusé. A moins que je ne m'abuse. Voulant nous
affranchir, Brute s'est abusé, CORN. .Cinna, H, 2.
Mais tu t'abuseras, MOL. l'Étourdi, 1, 4 0. Vois si je
m'abuse, RAC. Baj. m, 3. Mais moi-même.... mese-
rais-je abusée? ID. Baj. m, 6. Penses-tu que je sois
moins épousé que mère? Tut'abuses, cruel.... VOLT.
Orphel. rv, 6. En conseiller d'État, de discours je
m'abuse, RÉGNIER, Élég. n.
— REM. Pascal a dit : Il n'est pas possible de
s'abuser à prendre un homme pour un ressuscité.
Cet emploi, qui peut très-bien être accepté, est un
archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un
texte de Lanoue.
— HIST. xiv" s. Comme Phalaris qui tenoit une
enfant et avoit concupiscence de abuser en par de-
lettation de luxure inconveniente, ORESME, Eth.
404. Il xve s Me faites, vous et raison, Au-
cune déclaration ; Ou de votre fait suis abus, Pour
ce que dit avez dessus, LA FONT. 676. Povre homme,
tu t'abuses bien; Par ce chemin ne feras rien, Si tu
ne marches d'autre pas, Nat. à l'Alch. 34. Las! ne
suis le premier de France Qui sotement s'est abusé,
CH. D'ORL. Rond. 34. Ausquels fut dit pour le dict
seigneur, qu'ils s'abusoient et que le dict seigneur
ABU
lemént accessible à l'entendement. Une recherche
si abstruse et si embarrassante, BOSS. Âvert. ni. Je
sais tout ce qu'on a dit sur cette matière abstruse,
VOLT. Dial. 24, 4 7. Il pénétrait déjà dans la géomé-
trie la plus abstruse et la perfectionnait par ses dé-
couvertes, à mesure qu'il l'étudiait, lorsqu'en 4 684
la face de la géométrie change presque tout à
coup.... FONTEN. Bernoulli- \\ 2° En un sens défavo-
rable , philosophe abstrus. (j Abstrus se met après le
substantif : Ra isonneinent abstrus, question abstruse.
SYN. ABSTRUS j ABSTRAIT. Une chose abstruse est
une chose qu'on ne peut comprendre que par une
suite de raisonnements, et qu'à force d'efforts; une
chose abstraite n'est malaisée à comprendre qu'à
cause de la généralité qui y est inhérente. Une
chose abstruse est toujours difficile; une chose
abstraite peut être aisée pour un esprit habitué aux
spéculations philosophiques.
HIST. xvi" s. Des moyens si estranges [singeries
des sorciers] semblent venir de quelque abstruse
science, MONT, I, 96. L'anatomie de la philosophie
en laquelle les plus abstruses parties de notre nature
se pénètrent, ID. i, 4 69.
ÉTYM. Abstrusus, de abs, indiquant éloigne-
ment, et trudere, pousser. Comparez intrus et in-
trusion.
ABSURDE (ab-sur-d', ou, suivant la prononcia-
tion réelle, ap-sur-d'), adj. || 1° Qui est contre le
sens commun. Peut-on rien dire de plus absurde'?
Une hypothèse étrangement absurde. Il est absurde
de croire que.... Une opinion absurde. Un absurde
raisonnement. Un merveilleux absurde est pour moi
sans appas, BOIL. A. P. ni. Laisse là tes combats et
cet absurde usage Qui met souvent le crime à l'a-
bri du courage, Anne de BoUyn, ni, 4. ||2° En
parlant des personnes, qui parle ouagitcontrelesens
commun. Raisonneur absurde. C'est un homme
absurde. || 3° S. m. Absurdité. Tomber dans l'ab-
surde. Réduire un homme, son homme à l'absurde.
Démontrer une proposition par la réduction à l'ab-
surde. L'absurde ne peut être cru. Quand l'absurde
est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par
raison combattre son erreur : Enchérir est plus court,
sans s'échauffer la bile, LA FONT. Fab. rx, 4. || 4° Ab-
surde à, avec un verbe à l'infinitif. Il mentait à son
coeur en voulant expliquer Ce dogme absurde à
croire, absurde à pratiquer, VOLT. n° Disc, sur l'hom-
me, 4 23.
HIST. xvie s. Voilà un bon mot et un utile de-
sir, mais pareillement absurde, MONT, n, 379. tl
E'sst aulcun absurde, selon nous, plus extrême que
de maintenir que le feu n'eschauffe point, m.
n, 356.
—ÉTYM. Absurdus. On fait venir habituellement
absurdus de db et surdus, sourd; mais on ne voit
pas comment cela pourrait signifier absurde. Dès
lors on a cherché ailleurs : absurdus a le même
sens que absonus, et signifie par conséquent qui
sonne mal, d'où absurde. Le surdus de absurdus
■ est rattaché au radical sanscrit sur, sonner, avec
un suffixe, dits.
ABSURDEMENT (ab-sur-de-man, ou, suivant la
prononciation réelle, ap-sur-de-man), adv. D'une
manière absurde.lia raisonné absurdement. lia ab-
surdement raisonné. Il était ridicule d'augmenter le
conseil, déjà absurdement nombreux, ST-SIMON,
B09, 242.
— ÉTYM. Absurde et ment (voy. MENT).
ABSURDITÉ (a-bsur-di-té, ou, suivant la pronon-
ciation réelle, a-psur-dité), s. f. || i° Vice de ce qui
est absurde. L'aisurdité d'un raisonnement. Ou-
vrir les yeux sur l'absurdité de ces disputes. Il était
difficile de dire de quel côté il y avait le plus d'ab-
surdité et de folie. || 2° La chose même qui est ab-
surde. Quelle absurdité! Que sert de réfuter ces ab-
surdités? Les impies sont tombés dans toutes les
absurdités, BOSS. Hist. n, 4 3. || 3° En parlant des
personnes. L'absurdité de cet homme est choquante.
— HIST. xvic s. De toutes les absurdités, la plus
absurde aux épicuriens est de desadvouer la force et
l'effet des sens, MONT, n, 42.
— ÉTYM. Absurditas, de absurdus, absurde
vvoy. ABSURDE).
ABUS (a-bu), s. ni. || 1° Usage mauvais qu'on
fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce
. a dû sa ruine à l'abus de la liberté. Tout commence
par la nécessité et finit par l'abus. Us font abus de
nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans
abus? Comme il y a dans les conditions élevées
plus de faut désirs, plus d'abus de son âme que
dans les états inférieurs, les grands sont sans doute
de tous les hommes les moins heureux, BUFF. Na-
ture des anim. Qu'est-ce de communier indigne-
ABU
ment? quel abus du saint même des saints! BODRD.
Pensées, t. in, p. 34 4. Laisserimpunie une profanation
est un abus si énorme jiD. ib. p. 362. Un superflu qui
me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus
que j'en ferais, n>. ib. t.n,p.77. Je sais que dans l'a-
mitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de
désordres, m. ib. p. 269. Les ministères publics sont
des assujettissements perpétuels et très-réels, à
moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en
négliger toutes les fonctions et en abandonner tous
les devoirs, ID. ib. p. 486. Le peu qu'on en cite est
un abus du texte, BOSS. Avert. Voilà le plus grand
abus qu'on ait jamais fait de l'Evangile, ID. IV, écrit,
30. Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire? VOLT.
Ali. i, i. Ne prends point pour vertu l'abus de la
victoire,SADRiN,Sj)or(ocus,v,6. || 2°Coutume,usage
mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus.
Un abus qui s'introduit depuis quelque temps. On a re-
tranché ces abus. Cetabus subsiste,commetant d'au-
tres, par la raison qu'il est établi. Ils réforment tous
les abus, BOSS. Hist. n, 4. Comment ils doivent re-
prendre et réprimer les abus, ID. ib. n, 6. Les
abus du gouvernement, ID. ib. u, 4 2. Tenir les abus
nécessaires dans les bornes précises de la nécessité
qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer
dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condam-
nés, et ne les en tirer pas même par des châtiments
trop éclatants, FONTEN. Argenson. Nous préservent
les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse
et tombeau des vertus, VOLT. Brut, n, 4. Philippe
Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et
d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu
un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre], ID.
Moeurs, 60. Les bons mots ne sont qu'un abus ;
Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire.
BÉRANGER, Gourmands. Trinquer est un plaisir fort
sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus, ID. Trin-
quons. || 3° APPEL COMME D'ABUS , appel interjeté
d'une sentence rendue par un juge ou supérieur
ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pou-
voirs ou contrevenu aux lois. C'est une assez faible
consolation que celle des appels comme d'abus,
PASC. Pensées, Pape, 7. Le bruit se répandit que le
procureur général appellerait comme d'abus de
tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des
libertés de l'Eglise gallicane, ST-SIMON, 602, 82. Ce
qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel
comme d'abus que le parlement Introduisit," VOLT.
Moeurs, 76.|| 4° En jurisprudence, abus de "pouvoir
se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pou-
voir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui
sont pas permis. || 5° Abus de confiance, délit dont
on se rend coupable en abusant de la confiance qui
avait été accordée. || 6° En termes de grammaire,
abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur
donne. || 7° Erreur. C'est un abus de croire. Lourd
et grossier abus ! croyance ridicule ! ROTROU , Bélis.
v, 8. Qu'un si charmant abus serait à préférer A
l'âpre vérité qui vient de m'éclairer! CORN. Hér.
m, 4. Et semant de nos noms un insensible abus,
ID. Hér. rv, 4. Mais il faut renoncer à des abus si
doux, ID. Pulch. n, 4. Dans les moments où Dieu
vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui; vous
avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misé-
rable, MASS. Carême, Prospérités temp. Que sais-je
si,au premier jour, votrefm soudaine et surprenante
ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes
mais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de
ses espérances, ID.ib. Impénitence finale. Travailler
serait un abus : J'ai cinquante écus, BÊR. Cinquante
écus. || 8°Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité.
— HIST. xiv" s. Et aucuns se delettent en abus de
deliz [plaisirs] charnels, ORESME, Elh. 203. ||xvies.
S'il est question de corriger quelques abus..., LA-
NOUE, 86. Les appellations comme d'abus ont lieu
quand il y a contravention contre les saints décrets,
libertés de l'Église gallicane, arrest des cours sou-
veraines, jurisdiction séculière ou ecclésiastique;
et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire
Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus
modernes, LOYSEL, 888. En appelant d'Atropos
trop irée Comme d'abus, MAROT, n, 272.
— ÉTYM. Provenç. abus; espagn. et ital. abuso;
de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus,
usage (voy. us).
ABUSÉ, ÉE (a-bu-zé, zée). || i° Part, passé.
Trompé. Abusé par de vaines promesses. Abusé sur
l'état des choses. Abusé et dépouillé. Nous étions
bien abusés, PASC. Prov. 44. En vain du sang des
rois dont je suis l'oppresseur, Les peuples abusés
m'ont cru le défenseur, VOLT. Mer. i, 4. Ma jeu-
nesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher
Paulin, par l'exemple abusée, RAC. Bérén. n, 2.
ABU
Il2° ABUSÉE, S. f. Je plains cette abusée, et c'est
moi qui la suis, CORN. Oth. ni, 4. || 3" En parlant
d'une femme séduite. Jeune fille abusée.
ABUSER (a-bu-zé), v. n. || 1° User mal, se pré- '
valoir de. Ayant abusé de leurs talents. Abuser de
l'ignorance de quelqu'un. Abuser cruellement de la
victoire. Pour seconder les criminelles intentions d'un
ami, lequel abusait de votrecrédulité, BO\mn;Pensées,
t. Il, p. 264. Vous croyez qu'abusant de mon auto-
rité Je prétends attenter à votre liberté, RAC. Milhr.
i,2. J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié, m. Andr.
m,4. Avez-vous prétendu que muet et tranquille. Ce
héros qu'armera l'amour et la raison , Vous laisse
pour ce meurtre abuser de son nom? ra. Iph. i, 4. E(
nos seuls ennemis, altérant sabonté, Abusaient contre
nous de sa facilité, ID. Brit. v, 3. La perfide abu-
sant de ma faiblesse extrême.... m. Phèd. v, 7. Et
que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu'à plus
attenter que je n'aurais osé, CORN. if. de Pompée,
in, 2. Prince, vous abusez trop tôt de ma bonté, ID.
Nie. n, 3. Je vous remets ce droit dont j'allais abu-
ser, VOLT. Orphel. v, 6. Vous ne voudrez jamais,
abusant de mon âge..., m.Brut, n, 4. Il abuse en
ces lieux de son pouvoir fatal, ID. Sém. n, 4. Ils ont
tous abusé de leur nouveau pouvoir, ID. Ali. n, 2.
Depuis qu'aux cieux l'amour est retenu, De son
beau nom vous abusez encore, MALFIL . Narc. i. \ | 2° Ab-
solument. Usez, n'abusez pas^ L'homme est dis-
posé à abuser. || 3° Abuser de quelqu'un, ne pas se
comporter avec lui comme il conviendrait. J'abuse
de TOUS en vous entretenant si longuement de mes
propres affaires. Abuser d'un domestique, le faire
trop travailler. On dit dans le; même sens abuser
d'un cheval. Vous abusez d'une infinité de person-
nes en leur faisant accroire que les points sur les-
quels vous essayez d'exciter un si grand orage sont
essentiels à la foi, PASC. Prov. 4 7. || 4° Abuser
d'une fille, la posséder. Pour venger sa fille dont
Roderic abusait, BOSS. Hist. i, 4 4. Nous flétrissons
du nom d'incestueux le frère qui abuse de sa soeur,
VOLT. Mélaph. 9. Alexandre VI était accusé d'abuser
de sa propre fille Lucrèce, ro.Moeurs, 4 4 0. || Abu-
ser, v. n., se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
ABUSER, V. a. H 1° Tromper. Abuser quelqu'un d'un
vain espoir. Nous nous laissons abuser par les opi-
nions du vulgaire. Us sont grossièrement abusés,
PASC. Prov. 4 4. La flamme de vos yeux.... Ne se lasse
donc point.... d'abuser les voeux dont elle est désirée,
MALH. IV, 3. Car, sans le revenu, l'étude nous
abuse, RÉGNIER, Sat. m. Dites s'il me détrompe ou
m'abuse en effet, CORN. Héracl. u, 6. Notre pro-
fond silence • abusant leurs esprits, Ils n'osent plus
douter de nous avoir surpris, ID. Cid, iv, 3. Sors
du trône et te laisse abuser comme moi, ID. Héracl.
1, 2. Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abu-
ser une personne comme vous! MOL. D. J. II, 2. Je
vous abuserais si j'osais vous promettre Qu'entre
vos mains, seigneur, il voulût le remettre, RAC.
Andr. 1, 4. Je crains, je crains qu'un songe ne m'a-
buse, ID. Phèd. u, 2. C'est pleurer trop longtemps
une mort qui t'abuse, ID. Èsth. 1, 4. Est-ce ainsi
qu'on m'abuse et qu'on croit me jouer! VOLT.
Orphel. ni, 3. Une image trompeuse ne vient-elle
pas abuser mes yeux? FÉN. Tél. iv. Je reconnus,
mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé, J.
j. ROUSS. Hél. 111e part. Liv. 4 8. || 2° Abuser une fille,
la séduire. Une fille abusée était punie avec le sé-
ducteur, J. J. ROUSS. Ém. v.
S'ABUSER, V. réfl. Se faire illusion. En cela, je me
suis abusé. A moins que je ne m'abuse. Voulant nous
affranchir, Brute s'est abusé, CORN. .Cinna, H, 2.
Mais tu t'abuseras, MOL. l'Étourdi, 1, 4 0. Vois si je
m'abuse, RAC. Baj. m, 3. Mais moi-même.... mese-
rais-je abusée? ID. Baj. m, 6. Penses-tu que je sois
moins épousé que mère? Tut'abuses, cruel.... VOLT.
Orphel. rv, 6. En conseiller d'État, de discours je
m'abuse, RÉGNIER, Élég. n.
— REM. Pascal a dit : Il n'est pas possible de
s'abuser à prendre un homme pour un ressuscité.
Cet emploi, qui peut très-bien être accepté, est un
archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un
texte de Lanoue.
— HIST. xiv" s. Comme Phalaris qui tenoit une
enfant et avoit concupiscence de abuser en par de-
lettation de luxure inconveniente, ORESME, Eth.
404. Il xve s Me faites, vous et raison, Au-
cune déclaration ; Ou de votre fait suis abus, Pour
ce que dit avez dessus, LA FONT. 676. Povre homme,
tu t'abuses bien; Par ce chemin ne feras rien, Si tu
ne marches d'autre pas, Nat. à l'Alch. 34. Las! ne
suis le premier de France Qui sotement s'est abusé,
CH. D'ORL. Rond. 34. Ausquels fut dit pour le dict
seigneur, qu'ils s'abusoient et que le dict seigneur
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