Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
814
COR
d'or fin délié Et de sa lyre l'harmonie, AMYOT,
Comment refren. la eholere, 9. Ainsi comme les
cornets et ventôses attirent du cuir ce qn'il y a de
pire, aussi les aureîlles de curieux attirent tous les
plus mauvais propos qui soient, ID. De la curiosité,
40. Resolution qui se fait par ventouse et cornets,
par seringues et par sangsues, PARÉ, Introd. 47.
Souffler aux trompes ou trompettes, cors, cor-
nets, etc. ID. vi, 44. Les .unes [ventouses] sont
grandes, autres petites (appelées petits cornets),
■les autres moyennes, ID. xv, 68. Ayant disné à des
nopces où il n'y avoit gueres de violons, mais où
estoit la grand bande des cornets [jeu de mots sur
cornes de cocuage], BOUCHET, Serées, liv. i, p. 4 48,
dans LACURNE. Les haubois, cornets à bouquin, et
saqueboutes du roy en -16)4, Estots de 4614, par
RAPINE, p. B-l 4 , dans LACURNE.
— ÉTYM. Diminutif de corne, dans le sens de cor
et dans le sens propre; provenç. cornet; espagn.
çornete; ital. cornetto. Cornet a dans l'ancien fran-
çais signifié aussi angle, coin (anglais, korner).
' f CORNETER (kor-ne-té), v. a. Terme de vétéri-
naire. Appliquer des ventouses.
•— HIST. XVIe s. Les Allemands ont de particulier
de se faire généralement touts corneter et ven-
touser avecques scarification dans le bain, MONT.
m, 222.
— ÉTYM. Cornet.
t CORNETIER (kor-ne-tié), s. m. Celui qui pré-
pare la corne, la refendant et la redressant.
— ÉTYM. Corne.
4. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. || i°Sorte de coiffure
de femme en déshabillé. Sans nuls atours qu'une
simple cornette, LA PONT. Quipr. Attends.... que la
belle en cornette.... BOIL. Sat. x. En rajustant sa
cornette ,• BÊRANG. Ivrogne Je me fais des cor-
nettes; Vos chemises de nuit et vos coiffes sont
faites, MOL. te. des f. i, 4.,||Fig. Laver la cornette
à une femme, la gronder. Ce qu'il avait à faire
n'était autre chose que d'avoir le plaisir de lui laver
la cornette, SÉV. 23. || On dit très-familièrement
qu'une femme est cornette, quand son mari lui est
infidèle. On rapproche alors par plaisanterie cor-
nette de cornes qui se dit de l'homme. || 2° Autre-
fois, large bande d'étoffe de soie que les docteurs
en droit portaient autour du cou pendante jusqu'à
terre Si j'eusse étudié, Jeune laborieux sur un
banc à l'école, Galien, Hippocrate ou Jason ou Bar-
tole, Une cornette au col debout dans un parquet,
iC tort et à travers je vendrais mon caquet, RÉ-
GNIER, Sat. iv. || Bande de soie que les professeurs
du collège royal à Paris portaient autour du cou, et
qui leur avait été accordée par François 1er [le col-
lège royal est aujourd'hui le collège de France].
|| Autrefois, dans plusieurs villes, sorte de chape-
ron que les.magistrats portaient sur l'épaule pour
caractère de leur dignité. || 3° Terme de faucon-
nerie. Houppe ou tiroir de dessus le chaperon de
l'oiseau. ]\ 4° Autrefois étendard de compagnie de
cavalerie et de dragons. || Compagnie de cavale-
rie. Il défit six mille Hongrois avec quinze cornettes
de cavalerie, SARAZIN, Conspiration de Valstein,
dans RICHELET. Il y a telle rose de soulier qui vaut
mieux que neuf cornettes impériales, VOIT. Lett. 66.
|| Gros de cavalerie. Le roi marchait à la tête de sa
cornette, VAUGEL. Q. C. liv. iv, ch. 4 6. || Cornette
blanche était, en France, le nom du premier régi-
ment de cavalerie. || S. m. Cornette, l'officier qui
portait l'étendard dans chaque compagnie de cava-
lerie et de dragons; son poste dans un combat était
à la tête de l'escadron. Je marie Mlle Corneille à un
jeunecornettededragons, gentilhomme très-aimable,
VOLT. Lett. d'Ârgental, 23 janv. 4 763. || Officier de
certains corps de la maison du roi, mais ne'portant
point l'étendard. II était cornette dans la première
compagnie de mousquetaires. Ces jeunes gens con-
duits par un cornette se mirent en bataille, VOLT.
Louis XIV, 4 3. M. le duc d'Orléans se dévouerait
par la réalité et par l'espérance de cette multiplica-
tion de belles récompenses, depuis le 4 er lieutenant
général jusqu'au dernier enseigne et cornette, ST-
SIM. 399, 4 99. Le cornette Joyce enleva le roi du
château d'Holmly, CHATEAUB. Stuarts, 210. || S. f.
Emploi de cornetta dans la maison du roi. Acheter
une cornette dans les chevau-légers. || Ces différents
emplois du terme cornette n'existent plus dans l'ar-
més, ! 15" Terme de marine. Sorte de long pavillon
à à&xi pointes, insigne du commandement d'une
division Je trois bâtiments au moins. La cornette se
hisse à la tête d'un mât comme une flamme.
— HIST. xiiie s. Et si ont les longues cornettes Et
leurs srilers faits à blouquetes [petites boucles], DU
CANGE, corneta. \\ xve s. Chapperons à courtes cor-
COR
nettes, Vigiles de Charles VII, t. n, p. 468, dans
LACURNE. Grans chaperons et cornette à visière,
Peaulx de chameulx, et draps fors et entiers, Garnis-
sez-vous avant qu'iver vous fiert, E. DESCH. Poésies
mss. f°234, dans LACURNE. Pour cornette ou guidon
suivre plustost on- doit Les branches d'hierre ou d'if,
qui monstrent où l'on boit, BASSELIN, XIX. Par com-
mun proverbe on dit Qu'on congnoit femme à sa cor-
nette, COQUILLART, Droits nouv. Le duc de Savoye
alla à icelle place de Ripaille où il print habit de
hermite selon l'ordre de saint Morice, c'est à sça-
voir grise robbe, long mantel, et chapperon gris et
courte cornette d'un pied ou environ, et un bonnet
vermeil par dessous son chapperon, MONSTREL. t. n,
p. 402, dans LACURNE. La cornette de son chaperon,
LOUIS XI, Nouv. LXV. Or vint ce vaillant garni en sa
cornette de son petit rasoir, ID. ib. LXIV. || xvie s.
Estant agacé de force calomnies contre le roi de
Navarre, il donna un desmenti sous la cornette, si
bien que les chefs eurent grande peine à le sauver....
que, pour le desmenti, il l'avoit donné sous la cor-
nette, mais en maintenant l'honneur de celui à
qui la cornette doit honneur, D'AUB. Hùt. 11, 269.
Ils rompent trois ou quatre églises, arborent deux
bannières en cornettes, ID. ib. n, 348. Celui qui
portoit la cornette générale essaia de ralier, ID. ib.
ni, 66. Pour drapeaux, la cornette blanche, la gé-
nérale des Espagnols, celle du collonel des reistres,
46 autres de cavalerie, ID. ib. m, 232. Le baron de
Clermont qui portoit ma cornette, MONTLUC, Mèm.
p. 580, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cornet, la cornette ayant été comparée
à une petite corne; wallon, coirnète. Lu cornette,
étendard, a été dite ainsi à cause de sa forme;
puis le nom de l'étendard a passé à celui qui le por-
tait.
f 2. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. Un des noms du
blé de vache ( mélampyre des cliamps), dit aussi
plumelle, queue de renard et rougeole.
— ÉTYM. Cornet.
f 3. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. Terme de con-
struction. Ferrement qui défend un coin de mur.
— ÉTYM. Cornet, qui s'est dit dans l'ancien fran-
çais au sens de coin.
f CORNÉCLE (kor-né-u-1'), s. f. Terme de zoolo-
gie. Chacune des petites facettes de l'oeil composé
des insectes.
— ÉTYM. Diminutif de cornée.
CORNEUR (kor-neur), s. m. || 1° Celui qui donne
du cor. La nuit venue, arrive le corneur, LA FONT.
Herm. || lise dit populairement d'un pleureur,
d'un braillard. || 2° Adjectivement. Cheval cor-
neur, jument corneuse, animai qui est atteint
de cornage, qui souffle bruyamment des narines et
qui a la respiration courte. On dit aussi cornard et
siffleur.
— HIST. XIII' s. A tant li maroniers [marinier] oï
Le cor dont pas ne s'esjoï;... Hors de sa nef est tost
sallis, Au corneur le cours en vient, SI. et Jeh.
4078.
— ÉTYM. Corner; provenç. cornador. Corneur,
en français, cornador, en provençal, est au régime ;
le nominatif est cornere, cornaire.
4. CORNICHE (kor-ni-ch'), s. f. Terme d'architec-
ture. Proprement, avance qui règne autour d'un
bâtiment et en préserve de la pluie le pied. || Partie
composée de moulures en saillie l'une au-dessus de
l'autre et qui règne comme couronnement autour
de toutes sortes d'ouvrages, principalement dans
les ordres d'architecture où elle est placée sur la
frise de l'entablement. Corniche dorique, ionienne,
corinthienne. La corniche de la maison. La corni-
che se mesure depuis la frise jusqu'à la cimaise in-
clusivement. Les piédestaux ont aussi leurs corni-
ches. La corniche est le couronnement de l'ordre
entier, ROLLIN, Histoire anc. t. xi, 4"partie, p. 27,
dans POUGENS. || Nom donné à tout ornement sail-
lant en menuiserie ou en maçonnerie qui règne au-
dessus des portes, des armoires, au-dessous d'un
plafond. Corniche de plâtre, de marbre, de bois.
La corniche d'un buffet, d'une armoire. || Terme de
marine. Pièce de bois sculptée appliquée en dehors
de la lisse de hourdi.
— HIST. xvi" s. Les pigeons se mettent sur le
toict es cornices ou ceintures environnans le colom-
bier, 0. DE SERBES, 383. Moulleures , lozenges,
frize et cornise, Bibl. des Chartes, 4e série, t. ni,
p. 63.
— ÉTYM. Wallon, coronise ; espagn. cornixa ; ital.
comice, cornicione. La première idée est de ratta-
cher corniche à corne; mais d'abord les formes ne
s'y prêtent pas, ni le wallon coronise, ni l'espagnol
cornixa, ni même l'italien comice. Puis le sens ne"
COR
s'y prête pas non plus, car la corniche n'est pas
une corne, c'est-à-dire quelque chose qui s'avance
en pointe, mais c'est une saillie qui règne en une
certaine étendue. Les étymologistes s'accordent à
tirer ce mot du latin coronis, grec xoptovlç, signe
recourbé ; mais il est vrai de dire, comme le remar-
que Diez, qu'au moins l'italien a confondu le mot
avec cornix, cornicis, corneille, soit par paronymie
(comî'ce en italien signifiant aussi corneille), soit
par l'idée de courbure qui s'est attachée au bec de
cet oiseau (y.optivri, courbure, couronne, corneille).
Quant au français corniche, il vient de l'italien.
f 2. CORNICHE (kor-ni-ch'), s. f. Petite corne.
Se trouve dans Mme de Sévigné avec le sens figuré
de cocuage, et en jouant sur le mot corniche. Ma-
dame d'Ëpoisse m'a dit qu'il vous était tombé une
corniche sur la tête.... Si vous vous portiez bien et
que l'on osât dire de mauvaises plaisanteries, je
vous dirais que ce ne sont pas des diminutifs qui
font du mal à la tête de la plupart des maris : ils
vous trouveraient bien heureux de n'être offensé
que par des corniches, Lettre à Bussy, e juin 4 668.
CORNICHON (kor-ni-chon), s. m. || i° Petite corne.
Les cornichons d'un chevreau. || Terme de vénerie.
Synonyme d'andouillers. || 2° Petit concombre pro-
pre à confire dans le vinaigre. || Populairement. Un
cornichon, un homme niais, qui se laisse attraper.
Il 3° Terme de jeux. Nom, dans quelques localités,
de la boule qui, jetée la première, sert de but.
C'est ce qu'on nomme plus souvent cochonnet.
Il Cornichon va devant, jeu d'exercice qui consiste
à ramasser au plus vite différents objets en courant.
Il 4° Variété de raisin dont le grain long et courbé
a été comparé au cornichon.
— HIST. xvie s. J'ouy dire une fois à un bon gen-
til-homme qu'ils [les romans] avoyent une propriété
occulte à la génération des cornes : et je me doute
que lui-mesmes en avoit fait l'expérience; car il por-
toit deux petits cornichons cachez derrière l'oreille,
qu'un autre du mestier lui avoit attachez, LANOUE,
4 42. A trois ans, se despouillë ce qui de la corne
leur est accreu [aux boeufs] depuis la naissance jus-
qu'au dit temps, en expulsant l'incrustation, demeu-
rant ce bout-là, appelle cornichon, net et poli, sans
tortuosité, 0. DE SERRES, 296. Jouans à cornichon,.
Contes d'Êutrapel, p. 305, dans LACURNE.
— ÉTYM. Diminutif de corne; bourguig. conichon.
C'est peut-être le cornichon-, petit concombre, qui
a introduit le sens figuré de niais, le concombre
étant un fruit peu sapide.
f CORNICULAIRE (kor-ni-ku-lê-r'), s. f. Terme
de botanique. Genre de lichens.
— ÉTYM. Cornicule.
t CORNICULE (kor-ni-ku-1'), s. f. Terme d'his-
toire naturelle. Petite corne. || Sorte de ventouse.
Il Ornement qui surmontait le casque des légion-
naires romains.
— ÉTYM. Lat. corniculum, diminutif de cornu,
corne.
t CORNICULE, ÉE (kor-niTku-lé, lée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a laforme d'une petite corne,
d'un cornet. || Terme de botanique. Pétales cornicu-
lés, pétales des ancolies qui sont en forme de cor-
net. Fleurs corniculées, celles dont les étamines
prennent la forme de pétales en cornet.
— ÉTYM. Cornicule.
t CORNICULIFÈRE (kor-ni-ku-li-fê-r'), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui porte des cornets ou de pe-
tites cornes.
— ÉTYM. Cornicule, et le latin férus, qui porte.
t CORNIDIE (kor-ni-die), s. f. Terme de bota-
nique. Nom d'un genre de saxifragacées renfermant
des arbres ou arbrisseaux du Pérou et du Chili.
4. CORNIER, 1ÈRE (kor-nié, niê-r'), adj. Terme
d'architecture. Qui est à la corne, à l'angle des
corps de bâtiment. Pièce de bois cornière, poteau
cornier, pilastre cornier, pièce de bois, poteau,
pilastre qui fait l'encognure d'un bâtiment. || Une
jointure cornière, canal pluvial en tuiles qui fait
la jonction de deux combles. || Terme forestier.
Arbre cornier, arbre qui marque le coin d'une coupe
en forêt, y 5. m. Terme de marine. Cornier, partie
élevée des angles de l'arrière d'un bâtiment, au-
dessus des hanches.
— HIST. xiv" s. Jusques à la cornière de la dite
maison, DU CANGE, corneria. || xvie s. Et pareille-
ment fut partie une tour cornière qui estoit assez
puissante et ne put choir tout jus, pour le mur de
la ville auquel elle s'appuya, MONSTREL. livre 1,
ch. 88.
— ÉTYM. Corne; Berry, la corne d'un bois, la
cornière d'un bois, le coin d'un bois. De cornier
vient l'anglais korné--^: un coin, un angle.
COR
d'or fin délié Et de sa lyre l'harmonie, AMYOT,
Comment refren. la eholere, 9. Ainsi comme les
cornets et ventôses attirent du cuir ce qn'il y a de
pire, aussi les aureîlles de curieux attirent tous les
plus mauvais propos qui soient, ID. De la curiosité,
40. Resolution qui se fait par ventouse et cornets,
par seringues et par sangsues, PARÉ, Introd. 47.
Souffler aux trompes ou trompettes, cors, cor-
nets, etc. ID. vi, 44. Les .unes [ventouses] sont
grandes, autres petites (appelées petits cornets),
■les autres moyennes, ID. xv, 68. Ayant disné à des
nopces où il n'y avoit gueres de violons, mais où
estoit la grand bande des cornets [jeu de mots sur
cornes de cocuage], BOUCHET, Serées, liv. i, p. 4 48,
dans LACURNE. Les haubois, cornets à bouquin, et
saqueboutes du roy en -16)4, Estots de 4614, par
RAPINE, p. B-l 4 , dans LACURNE.
— ÉTYM. Diminutif de corne, dans le sens de cor
et dans le sens propre; provenç. cornet; espagn.
çornete; ital. cornetto. Cornet a dans l'ancien fran-
çais signifié aussi angle, coin (anglais, korner).
' f CORNETER (kor-ne-té), v. a. Terme de vétéri-
naire. Appliquer des ventouses.
•— HIST. XVIe s. Les Allemands ont de particulier
de se faire généralement touts corneter et ven-
touser avecques scarification dans le bain, MONT.
m, 222.
— ÉTYM. Cornet.
t CORNETIER (kor-ne-tié), s. m. Celui qui pré-
pare la corne, la refendant et la redressant.
— ÉTYM. Corne.
4. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. || i°Sorte de coiffure
de femme en déshabillé. Sans nuls atours qu'une
simple cornette, LA PONT. Quipr. Attends.... que la
belle en cornette.... BOIL. Sat. x. En rajustant sa
cornette ,• BÊRANG. Ivrogne Je me fais des cor-
nettes; Vos chemises de nuit et vos coiffes sont
faites, MOL. te. des f. i, 4.,||Fig. Laver la cornette
à une femme, la gronder. Ce qu'il avait à faire
n'était autre chose que d'avoir le plaisir de lui laver
la cornette, SÉV. 23. || On dit très-familièrement
qu'une femme est cornette, quand son mari lui est
infidèle. On rapproche alors par plaisanterie cor-
nette de cornes qui se dit de l'homme. || 2° Autre-
fois, large bande d'étoffe de soie que les docteurs
en droit portaient autour du cou pendante jusqu'à
terre Si j'eusse étudié, Jeune laborieux sur un
banc à l'école, Galien, Hippocrate ou Jason ou Bar-
tole, Une cornette au col debout dans un parquet,
iC tort et à travers je vendrais mon caquet, RÉ-
GNIER, Sat. iv. || Bande de soie que les professeurs
du collège royal à Paris portaient autour du cou, et
qui leur avait été accordée par François 1er [le col-
lège royal est aujourd'hui le collège de France].
|| Autrefois, dans plusieurs villes, sorte de chape-
ron que les.magistrats portaient sur l'épaule pour
caractère de leur dignité. || 3° Terme de faucon-
nerie. Houppe ou tiroir de dessus le chaperon de
l'oiseau. ]\ 4° Autrefois étendard de compagnie de
cavalerie et de dragons. || Compagnie de cavale-
rie. Il défit six mille Hongrois avec quinze cornettes
de cavalerie, SARAZIN, Conspiration de Valstein,
dans RICHELET. Il y a telle rose de soulier qui vaut
mieux que neuf cornettes impériales, VOIT. Lett. 66.
|| Gros de cavalerie. Le roi marchait à la tête de sa
cornette, VAUGEL. Q. C. liv. iv, ch. 4 6. || Cornette
blanche était, en France, le nom du premier régi-
ment de cavalerie. || S. m. Cornette, l'officier qui
portait l'étendard dans chaque compagnie de cava-
lerie et de dragons; son poste dans un combat était
à la tête de l'escadron. Je marie Mlle Corneille à un
jeunecornettededragons, gentilhomme très-aimable,
VOLT. Lett. d'Ârgental, 23 janv. 4 763. || Officier de
certains corps de la maison du roi, mais ne'portant
point l'étendard. II était cornette dans la première
compagnie de mousquetaires. Ces jeunes gens con-
duits par un cornette se mirent en bataille, VOLT.
Louis XIV, 4 3. M. le duc d'Orléans se dévouerait
par la réalité et par l'espérance de cette multiplica-
tion de belles récompenses, depuis le 4 er lieutenant
général jusqu'au dernier enseigne et cornette, ST-
SIM. 399, 4 99. Le cornette Joyce enleva le roi du
château d'Holmly, CHATEAUB. Stuarts, 210. || S. f.
Emploi de cornetta dans la maison du roi. Acheter
une cornette dans les chevau-légers. || Ces différents
emplois du terme cornette n'existent plus dans l'ar-
més, ! 15" Terme de marine. Sorte de long pavillon
à à&xi pointes, insigne du commandement d'une
division Je trois bâtiments au moins. La cornette se
hisse à la tête d'un mât comme une flamme.
— HIST. xiiie s. Et si ont les longues cornettes Et
leurs srilers faits à blouquetes [petites boucles], DU
CANGE, corneta. \\ xve s. Chapperons à courtes cor-
COR
nettes, Vigiles de Charles VII, t. n, p. 468, dans
LACURNE. Grans chaperons et cornette à visière,
Peaulx de chameulx, et draps fors et entiers, Garnis-
sez-vous avant qu'iver vous fiert, E. DESCH. Poésies
mss. f°234, dans LACURNE. Pour cornette ou guidon
suivre plustost on- doit Les branches d'hierre ou d'if,
qui monstrent où l'on boit, BASSELIN, XIX. Par com-
mun proverbe on dit Qu'on congnoit femme à sa cor-
nette, COQUILLART, Droits nouv. Le duc de Savoye
alla à icelle place de Ripaille où il print habit de
hermite selon l'ordre de saint Morice, c'est à sça-
voir grise robbe, long mantel, et chapperon gris et
courte cornette d'un pied ou environ, et un bonnet
vermeil par dessous son chapperon, MONSTREL. t. n,
p. 402, dans LACURNE. La cornette de son chaperon,
LOUIS XI, Nouv. LXV. Or vint ce vaillant garni en sa
cornette de son petit rasoir, ID. ib. LXIV. || xvie s.
Estant agacé de force calomnies contre le roi de
Navarre, il donna un desmenti sous la cornette, si
bien que les chefs eurent grande peine à le sauver....
que, pour le desmenti, il l'avoit donné sous la cor-
nette, mais en maintenant l'honneur de celui à
qui la cornette doit honneur, D'AUB. Hùt. 11, 269.
Ils rompent trois ou quatre églises, arborent deux
bannières en cornettes, ID. ib. n, 348. Celui qui
portoit la cornette générale essaia de ralier, ID. ib.
ni, 66. Pour drapeaux, la cornette blanche, la gé-
nérale des Espagnols, celle du collonel des reistres,
46 autres de cavalerie, ID. ib. m, 232. Le baron de
Clermont qui portoit ma cornette, MONTLUC, Mèm.
p. 580, dans LACURNE.
— ÉTYM. Cornet, la cornette ayant été comparée
à une petite corne; wallon, coirnète. Lu cornette,
étendard, a été dite ainsi à cause de sa forme;
puis le nom de l'étendard a passé à celui qui le por-
tait.
f 2. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. Un des noms du
blé de vache ( mélampyre des cliamps), dit aussi
plumelle, queue de renard et rougeole.
— ÉTYM. Cornet.
f 3. CORNETTE (kor-nè-f), s. f. Terme de con-
struction. Ferrement qui défend un coin de mur.
— ÉTYM. Cornet, qui s'est dit dans l'ancien fran-
çais au sens de coin.
f CORNÉCLE (kor-né-u-1'), s. f. Terme de zoolo-
gie. Chacune des petites facettes de l'oeil composé
des insectes.
— ÉTYM. Diminutif de cornée.
CORNEUR (kor-neur), s. m. || 1° Celui qui donne
du cor. La nuit venue, arrive le corneur, LA FONT.
Herm. || lise dit populairement d'un pleureur,
d'un braillard. || 2° Adjectivement. Cheval cor-
neur, jument corneuse, animai qui est atteint
de cornage, qui souffle bruyamment des narines et
qui a la respiration courte. On dit aussi cornard et
siffleur.
— HIST. XIII' s. A tant li maroniers [marinier] oï
Le cor dont pas ne s'esjoï;... Hors de sa nef est tost
sallis, Au corneur le cours en vient, SI. et Jeh.
4078.
— ÉTYM. Corner; provenç. cornador. Corneur,
en français, cornador, en provençal, est au régime ;
le nominatif est cornere, cornaire.
4. CORNICHE (kor-ni-ch'), s. f. Terme d'architec-
ture. Proprement, avance qui règne autour d'un
bâtiment et en préserve de la pluie le pied. || Partie
composée de moulures en saillie l'une au-dessus de
l'autre et qui règne comme couronnement autour
de toutes sortes d'ouvrages, principalement dans
les ordres d'architecture où elle est placée sur la
frise de l'entablement. Corniche dorique, ionienne,
corinthienne. La corniche de la maison. La corni-
che se mesure depuis la frise jusqu'à la cimaise in-
clusivement. Les piédestaux ont aussi leurs corni-
ches. La corniche est le couronnement de l'ordre
entier, ROLLIN, Histoire anc. t. xi, 4"partie, p. 27,
dans POUGENS. || Nom donné à tout ornement sail-
lant en menuiserie ou en maçonnerie qui règne au-
dessus des portes, des armoires, au-dessous d'un
plafond. Corniche de plâtre, de marbre, de bois.
La corniche d'un buffet, d'une armoire. || Terme de
marine. Pièce de bois sculptée appliquée en dehors
de la lisse de hourdi.
— HIST. xvi" s. Les pigeons se mettent sur le
toict es cornices ou ceintures environnans le colom-
bier, 0. DE SERBES, 383. Moulleures , lozenges,
frize et cornise, Bibl. des Chartes, 4e série, t. ni,
p. 63.
— ÉTYM. Wallon, coronise ; espagn. cornixa ; ital.
comice, cornicione. La première idée est de ratta-
cher corniche à corne; mais d'abord les formes ne
s'y prêtent pas, ni le wallon coronise, ni l'espagnol
cornixa, ni même l'italien comice. Puis le sens ne"
COR
s'y prête pas non plus, car la corniche n'est pas
une corne, c'est-à-dire quelque chose qui s'avance
en pointe, mais c'est une saillie qui règne en une
certaine étendue. Les étymologistes s'accordent à
tirer ce mot du latin coronis, grec xoptovlç, signe
recourbé ; mais il est vrai de dire, comme le remar-
que Diez, qu'au moins l'italien a confondu le mot
avec cornix, cornicis, corneille, soit par paronymie
(comî'ce en italien signifiant aussi corneille), soit
par l'idée de courbure qui s'est attachée au bec de
cet oiseau (y.optivri, courbure, couronne, corneille).
Quant au français corniche, il vient de l'italien.
f 2. CORNICHE (kor-ni-ch'), s. f. Petite corne.
Se trouve dans Mme de Sévigné avec le sens figuré
de cocuage, et en jouant sur le mot corniche. Ma-
dame d'Ëpoisse m'a dit qu'il vous était tombé une
corniche sur la tête.... Si vous vous portiez bien et
que l'on osât dire de mauvaises plaisanteries, je
vous dirais que ce ne sont pas des diminutifs qui
font du mal à la tête de la plupart des maris : ils
vous trouveraient bien heureux de n'être offensé
que par des corniches, Lettre à Bussy, e juin 4 668.
CORNICHON (kor-ni-chon), s. m. || i° Petite corne.
Les cornichons d'un chevreau. || Terme de vénerie.
Synonyme d'andouillers. || 2° Petit concombre pro-
pre à confire dans le vinaigre. || Populairement. Un
cornichon, un homme niais, qui se laisse attraper.
Il 3° Terme de jeux. Nom, dans quelques localités,
de la boule qui, jetée la première, sert de but.
C'est ce qu'on nomme plus souvent cochonnet.
Il Cornichon va devant, jeu d'exercice qui consiste
à ramasser au plus vite différents objets en courant.
Il 4° Variété de raisin dont le grain long et courbé
a été comparé au cornichon.
— HIST. xvie s. J'ouy dire une fois à un bon gen-
til-homme qu'ils [les romans] avoyent une propriété
occulte à la génération des cornes : et je me doute
que lui-mesmes en avoit fait l'expérience; car il por-
toit deux petits cornichons cachez derrière l'oreille,
qu'un autre du mestier lui avoit attachez, LANOUE,
4 42. A trois ans, se despouillë ce qui de la corne
leur est accreu [aux boeufs] depuis la naissance jus-
qu'au dit temps, en expulsant l'incrustation, demeu-
rant ce bout-là, appelle cornichon, net et poli, sans
tortuosité, 0. DE SERRES, 296. Jouans à cornichon,.
Contes d'Êutrapel, p. 305, dans LACURNE.
— ÉTYM. Diminutif de corne; bourguig. conichon.
C'est peut-être le cornichon-, petit concombre, qui
a introduit le sens figuré de niais, le concombre
étant un fruit peu sapide.
f CORNICULAIRE (kor-ni-ku-lê-r'), s. f. Terme
de botanique. Genre de lichens.
— ÉTYM. Cornicule.
t CORNICULE (kor-ni-ku-1'), s. f. Terme d'his-
toire naturelle. Petite corne. || Sorte de ventouse.
Il Ornement qui surmontait le casque des légion-
naires romains.
— ÉTYM. Lat. corniculum, diminutif de cornu,
corne.
t CORNICULE, ÉE (kor-niTku-lé, lée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a laforme d'une petite corne,
d'un cornet. || Terme de botanique. Pétales cornicu-
lés, pétales des ancolies qui sont en forme de cor-
net. Fleurs corniculées, celles dont les étamines
prennent la forme de pétales en cornet.
— ÉTYM. Cornicule.
t CORNICULIFÈRE (kor-ni-ku-li-fê-r'), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui porte des cornets ou de pe-
tites cornes.
— ÉTYM. Cornicule, et le latin férus, qui porte.
t CORNIDIE (kor-ni-die), s. f. Terme de bota-
nique. Nom d'un genre de saxifragacées renfermant
des arbres ou arbrisseaux du Pérou et du Chili.
4. CORNIER, 1ÈRE (kor-nié, niê-r'), adj. Terme
d'architecture. Qui est à la corne, à l'angle des
corps de bâtiment. Pièce de bois cornière, poteau
cornier, pilastre cornier, pièce de bois, poteau,
pilastre qui fait l'encognure d'un bâtiment. || Une
jointure cornière, canal pluvial en tuiles qui fait
la jonction de deux combles. || Terme forestier.
Arbre cornier, arbre qui marque le coin d'une coupe
en forêt, y 5. m. Terme de marine. Cornier, partie
élevée des angles de l'arrière d'un bâtiment, au-
dessus des hanches.
— HIST. xiv" s. Jusques à la cornière de la dite
maison, DU CANGE, corneria. || xvie s. Et pareille-
ment fut partie une tour cornière qui estoit assez
puissante et ne put choir tout jus, pour le mur de
la ville auquel elle s'appuya, MONSTREL. livre 1,
ch. 88.
— ÉTYM. Corne; Berry, la corne d'un bois, la
cornière d'un bois, le coin d'un bois. De cornier
vient l'anglais korné--^: un coin, un angle.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 882/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f882.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f882.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f882.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f882.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f882.image × Aide